les firmes transnationales et l'agriculture en …

28

Upload: others

Post on 19-Jun-2022

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …
Page 2: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

LES FIRMES TRANSNATIONALES

ET L'AGRICULTURE EN AMÉRIQUE LATINE

Page 3: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

Copyright by Editions Anthropos 1980

Page 4: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

L E S F I R M E S

TRANSNATIONALES

I l L'AGRICULTURE

EN AMERIQUE LATINE

sous la direction de

GONZALO ARROYO

éditions anthropos 12, Avenue du Maine, 75015 Paris

Page 5: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …
Page 6: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

PREFACE

Le présent volume rassemble les principales interventions présentées au Colloque International «Les transnationales et l'agriculture en Amérique Latine» qui s'est tenu au Groupe de Recherches Sociologiques (Université de Paris X - Nanterre) du 12 au 15 Avril 1976.

Les matériaux présentés s'intègrent pour la plupart dans un projet de recherche international mis en œuvre à partir de 1975, qui se poursuit aujourd'hui avec la participation d'un nombre important d'universités et d'équipes de recher- che d'Europe, des USA et d'Amérique Latine.

On peut bâtir l 'hypothèse aujourd'hui qu'une des consé- quences de la récession et des fluctuations économiques ré- centes que subit et continuera probablement à subir dans les prochaines années le capitalisme occidental est d'entraîner le déplacement des capitaux transnationaux vers le sous sec- teur agricole, intégré progressivement à l'agro-industrie.

Les conséquences de ce développement «agro-industriel» de l'agriculture sur l'économie et l'alimentation de la popu- lation mondiale, sur la paysannerie, en particulier des pays d'Amérique Latine, commencent à devenir l'objet d'études dont cette publication offre un premier aperçu. Le lecteur de ces pages pourra ainsi constater que la transformation provo- quée par la pénétration des grandes firmes TN dans l'agricul- ture et l'apparition d'un «système alimentaire mondial» sont

Page 7: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

lourdes de conséquences économiques, sociales et politiques, conséquences bien plus larges que celles qu'entraînèrent en leur temps les réformes agraires des années soixante.

Dans cette nouvelle phase, où l'agriculture se trouve davan- tage encore soumise au processus de constitution de la nou- velle division internationale du travail, mise en œuvre par l'internationalisation du capital, une nouvelle approche est nécessaire. Ce volume prétend modestement y contribuer.

Je profite de cette préface pour adresser mes plus vifs remerciements aux autorités de l'Université de Paris X - Nanterre, à mes collègues de Nanterre et particulièrement à Monsieur Henri Mendras, Directeur du Groupe de Recherches Sociologiques du CNRS, aux étudiants de doctorat dont la participation, à des titres divers, a permis le succès de ce travail.

Je voudrais remercier particulièrement mon assistant Michel Dubois qui s'est chargé de la traduction des textes es- pagnols et de la correction des épreuves.

Gonzalo ARROYO Paris, septembre 1976

Page 8: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

P R E M I E R E P A R T I E

APPROCHE GÉNÉRALE

Page 9: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …
Page 10: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

CAPITALISME TRANSNATIONAL

ET AGRICULTURE TRADITIONNELLE :

FORMES D'INTEGRATION

Gonzalo ARROYO

L'objet de cet article est d'attirer votre attention sur l'impact du processus actuel d'internationalisation du capi- tal, dont l'expression marquante est l'apparition des firmes transnationales qui, dans les années 70, s'attribuent déjà plus du tiers du P.N.B. du monde non socialiste, et dont la production internationale est plus élevée que le total des ex- portations mondiales.

Notre centre d'intérêt particulier est d'analyser l'effet de ce développement capitaliste sur les agricultures tradition- nelles, notamment sur celle de l'Amérique Latine.

Nous n'avons pas l'ambition de présenter ici une analyse exhaustive des nombreuses recherches suscitées par ce thème — objet d'un intérêt renouvelé — mais plus simplement de fai- re une synthèse de quelques questions actuellement étudiées par un certain nombre d'universités et de centres de recher- ches d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Amérique Latine, associées, d'une manière ou d'une autre, à un programme commun de recherches sur les firmes transnationales et l'agriculture (1).

Page 11: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

L'amenuisement du concept d'agriculture

Une première question s'impose à ceux qui participent à cette recherche : le concept d'«agriculture», utilisé abondam- ment jusqu'ici par des économistes, des sociologues, et d'au- tres, semble éclater devant le développement de l'économie agro-in du strie lie.

L'agriculture n'est plus qu'un des quatre sous-secteurs qui embrassent l'ensemble du processus capitaliste de production et de distribution agro-aJimentaire et agro-industriel.

- Production en amont (fourniture de biers intermédiai- res et de biens d'équipement).

- Production agricole (agriculture, élevage et à la limite, pêche...).

-Transformation industrielle (industries agro-alimentai- res).

- Distribution des produits agro-alimentaires en aval (ser- vices de stokage, de restauration et de distribution) (2).

Si l'on utilise comme instrument de mesure la fraction ajoutée par chaque sous-secteur à la valeur du produit fi- nal de consommation, l'agriculture en tant que telle devient de moins en moins importante.

Pour bien comprendre ce phénomène d'amenuisement de l'agriculture il faut partir d'une hypothèse globale sur l'in- ternationalisation du capital et sur l'échange inégal qui en découle. Le tableau 1 montre les changements structurels qui se produisent dans les pays sous-développés dont le sous- secteur agricole suit, dans une grande mesure, le modèle de développement des nations industrialisées.

Ce processus donne lieu à une extension du capitalisme dans des formations sociales où existent encore, à côté des activités productives centrées sur la technologie moderne et le travail salarié dominé par le capital, des zones riches en ressources maturelles où subsistent des formes productives artisanales et des rapports de production précapitalistes, notamment dans l'agriculture. Le capitalisme y pénètre en détruisant, ou en articulant ces formes productives précapi- talistes à faible productivité à l'ensemble de la production et distribution agro-alimentaire ; libérant, dans les deux cas, une main-d'œuvre salariée ou quasi salariée qui se vend à un

Page 12: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

Tableau 1

Place dans le PIB et taux de croissance du secteur agricole et du secteur industriel, par région économique et géographique

(en pourcentage)

Source : UNIDO, Industrial Development Survey, Mars 1974, p. 219.

Page 13: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

taux de salaire plus bas que dans le secteur industriel natio- nal existant : ceci est d 'autant plus sensible dans les pays in- dustrialisés dominants où l'exode rural est déjà très avancé. C'est-à-dire que le développement capitaliste international et national fait passer sur le secteur précapitaliste le coût d'entretien et de reproduction de la force de travail, ce qui lui permet d'obtenir un profit maximal (3).

Nous n'insisterons pas ici sur d'autres aspects de l'échan- ge inégal qui facilitent la captation des surplus par le capita- lisme dominant, surtout transnational, à partir de la diffé- rence des taux de capitalisation et de productivité, des mé- canismes d'échange internationaux entre pays industrialisés et pays principalement producteurs de matières premières, du contrôle du crédit, des pressions et des liens politiques divers auprès des Etats et des organismes internationaux, etc... — au bénéfice d'un processus d'accumulation accrue des capitaux sur le plan mondial (4).

La question que nous devons nous poser est de savoir si la récession et l'inflation qui affectent les pays occidentaux dès 1974 ne favorisent pas encore plus la pénétration capita- liste dans l'agriculture paysanne, et la disparition progressi- ve de cette dernière ; d'autant plus que certaines denrées alimentaires, dont le prix a augmenté de manière spectacu- laire ces dernières années, ont acquis une valeur stratégique, voire politique (5).

Nous partons de l'hypothèse de travail que le dynamisme de l'économie agro-alimentaire dans les pays dépendants est en partie un effet de la récession qui a affecté l'industrie manufacturière des pays dominants. A ceci s'ajoutent les mauvaises récoltes de 1972. L'agro-industrie et le commerce des denrées alimentaires sont devenus, d'une certaine fa- çon, un des relais qui ont permis aux économies capitalistes, notamment les Etats-Unis, de surmonter la crise d'accumu- lation. En effet, on assiste dans les dernières années à une pénétration accrue de l'activité agro-alimentaire dans l'agri- culture, secteur qui a résisté, même dans les pays dévelop- pés, plus longtemps que l'industrie. Le rythme, les modali- tés, et l 'importance quantitative de cette pénétration, com- mencent à être aujourd'hui l'objet de recherches empiri- ques (6), mais qui s'intéressent moins aux transformations sociales et politiques qu 'à l'évolution économique.

Page 14: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

Dans les pays occidentaux de l'hémisphère Nord, l'agri- culture capitaliste a fait des progrès en plusieurs pays et ré- gions, mais une partie considérable de la production agrico- le est encore entre les mains de producteurs paysans ap- paremment autonomes. Ceux-ci subissent de plus en plus une soumission au capital agro-alimentaire au travers de di- verses formes d'intégration ou quasi-intégration, en amont et en aval de l'activité agricole proprement dite, les trans- formant en pratique en salariés ou semi-salariés exploités par l'industrie agro-alimentaire qui se capitalise, se concen- tre nationalement et internationalement, et envahit le do- maine de la distribution.

Ce processus social d'ensemble, dans lequel l'agriculture est la source unique des matières premières, et l'alimenta- tion est la destination finale, donne lieu à une modification profonde des relations entre industrie, distribution, et agri- culture. Celle-ci devenant plus dépendante — même dans le cas des fermiers capitalistes — de l'industrie agro-alimentai- re et de la distribution des produits alimentaires, dominées par les firmes transnationales.

Les firmes dominantes acquièrent un caractère de con- glomérat diversifié, liant fréquemment des activités de trans- formation alimentaire avec d'autres activités industrielles en rapport avec l'agriculture (produits chimiques, machines agricoles, etc...), et même sans aucun rapport avec, comme Volkswagen au Brésil.

Ce que Federal Trade Commission a conclu en 1966 sur la concurrence entre les firmes alimentaires aux Etats-Unis peut probablement être aujourd'hui appliqué au «système alimentaire mondial» : «La concurrence entre conglomé- rats tend à se dissoudre» (7).

La plupart des transnationales agissent sur des marchés oli- gopolistes, et, dans les pays sous-développés, elles tendent à collaborer étroitement afin de conserver leur part du marché et développer de nouvelles entreprises dans ces pays d'accueil.

Le cas de la France est illustratif parce qu'une partie con- sidérable de sa population active agricole est encore cons- tituée par des petits producteurs «autonomes», propriétai- res de leurs terres, ou au moins de leurs moyens de produc- tion. En 1970, la part payée par le consommateur revenant

Page 15: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

à l'agriculteur pour des produits agricoles consommés sans transformation ne dépasse pas un tiers du total des produits alimentaires consommés, et la valeur ajoutée par les indus- tries agro-alimentaires (entreprises multinationales et aussi quelques grandes coopératives dans la production laitière) égalise presque celle de l'agriculture (8).

Aux USA, à partir des années 60, la valeur ajoutée par les firmes agro-in du strie lles dépasse nettement celle de l'agri- culture : un cinquième seulement de la valeur totale des pro- duits alimentaires est consommé sous fonne de produits frais ; marquant ainsi un modèle caractéristique de consom- mation de produits transformés, diversifiés presque à l'in- fini, qui s'impose apparemment de façon irréversible dans la quasi totalité des pays capitalistes. En 1974 aux USA, les produits vendus par les exploitations atteignent une somme de 95 milliards de dollars, les revenus des producteurs agri- coles se montant à 27 milliards, la valeur ajoutée par les fir- mes de transformation et de distribution à 82 milliards.

Il existe des auteurs américains, dont Goldberg, un des premiers à développer le concept d' «Agri-business», qui par- lent d'un système mondial alimentaire comme résultat de l'expansion transnationale du capital et de la soumission de l'agriculture à l'industrie agro-alimentaire. En effet, ce pro- cessus suppose de profonds changements dans la façon d'in- tégrer les divers maillons de la chaîne agro-alimentaire : les inputs ou les fournitures d'énergie, le stockage, la production, la distribution et la consommation des biens alimentaires.

Ce processus est accompagné d'une interdépendance croissante qui ne va pas sans problèmes : des excédents ou des pénuries de certains produits alimentaires, des prix mon- diaux extrêmement instables, des manques conjoncturels et ou des excès d'offre de certaines fournitures pour l'agri- culture (carburant, engrais, crédits, etc...) l'inadaptation de la «révolution verte» aux climats froids et son naufrage après la «crise de l'énergie» et l'augmentation du prix des engrais qui en découle, la disparition des réserves américai- nes de céréales et la nécessité de les reconstituer, etc... (9).

Goldberg ne mentionne pas d'autres problèmes : ceux qui affectent surtout les paysans des pays sous-développés : l 'accentuatuon des inégalités sociales (distribution inégale

Page 16: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

des revenus, chômage, répressions antisyndicales, etc...). Ni non plus : la réorientation de la production agricole et de l'usage de la terre essentiellement au profit de la produc- tion d'inputs pour l'agro-industrie, et de produits d'expor- tation, au détriment de la production directe de denrées alimentaires destinées à la consommation de la population.

Ce qu'il est important de conclure, c'est que la dissolu- tion de l'agriculture en tant que telle dans un «système ali- mentaire mondial» est une des principales conséquences du développement agro-industriel qui prend allure dans les années soixante dix, et surtout après la hausse du prix de l'énergie et l 'augmentation spectaculaire des prix alimen- taires en 1973. Ce nouveau système de production, trans- formation, distribution, et consommation des denrées ali- mentaires, dominé par les firmes transnationales et apparem- ment irréversible, s'impose également dans les pays sous- développés. Il ne faut pas cependant minimiser l'importan- ce du secteur agro-industriel, puisqu'il constitue aujourd'hui le secteur le plus important du point de vue de la valeur de la production. Le tableau 2 (voir page suivante) donne une estimation de sa participation au total de la valeur de la production et à l'emploi total, par catégories de pays.

Cette analyse nous amène à souligner l'insuffisance du concept d'agriculture, conçue comme secteur quasi autono- me, développé implicitement, par exemple, par Colin Clark, dans son modèle d'économie à trois secteurs (primai- re, secondaire, et tertiaire) ; et aussi les sévères limites des conceptions agraristes latino-américaines et tiers-mondistes en général, qui mettent l'accent sur le déséquilibre du régi- me foncier, afin de le corriger par des réfonnes agraires com- prises, de façon étroite, conune la modification du seul régime foncier.

Ce type d'analyse est incapable de saisir le phénomène agro-alimentaire, la soumission de l'agriculture au capitalis- me agro-alimentaire. Même les paysans propriétaires de leurs terres sont entraînés vers une spécialisation croissante, vers l'intégration en amont, et surtout en aval à l'économie agro- alimentaire, à l 'endettement et l'exploitation croissante ; situation où toute illusion sur leur statut de producteur «indépendant» devant le marché s'estompe, puisqu'ils de-

Page 17: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …
Page 18: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

viennent, dans la pratique, des salariés ou salariés à la tâche, des industries agro-alimentaires.

Il reste à examiner, dans le cas des pays sous-développés, où les minorités privilégiées jouissent déjà du modèle capita- liste de consommation, le rythme et les formes assumés par ce processus de domination croissante de l'agriculture sous l'égide des compagnies transnationales agro-alimentaires.

La place de l'agriculture dans la nouvelle division internatio- nale du travail

Ayant accepté comme approche un cadre d'analyse dans lequel l'agriculture, à l'intérieur du processus social agro- alimentaire, n'est qu'un des sous-secteurs, et non plus le plus important du point de vue de la formation de la valeur finale du bien de consommation, il nous reste à voir com- ment les firmes transnationales pénètrent dans des pays sou- mis encore à des rapports précapitalistes de production dans le secteur agricole.

On ne pourrait pas le faire sans parler auparavant du pro- cessus actuel d'internationalisation du capital productif. Ca- pital qui contrôle également le commerce et les finances, et qui, depuis l'après-guerre et surtout depuis la fin des années soixante est à la base d'une nouvelle division inter- nationale du travail. Qu'il nous suffise de dire que le proces- sus de développement capitaliste aboutit aujourd'hui à un système économique mondial qui intègre de diverses maniè- res les économies nationales. Ceci permet une accumulation plus intensifiée du capital, et un développement considéra- ble du commerce international ; les couches supérieures de la population des pays industrialisés tirant une grande partie de leur pouvoir des revenus perçus à l'étranger.

Pour ne mentionner qu'un seul exemple d'échange iné- gal, rappelons le cas des Etats-Unis dont les transferts nets de capitaux atteignent, en 1972, 1,8 milliards de dollars tandis que les revenus des investissements directs à l'étran- ger atteignent 10,4 milliards de dollars. Entre 1960 et 1970, les économies capitalistes ont connu une croissance annuel- le de 5,7%, tandis que leurs exportations augmentaient de 10,2% (10).

Page 19: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

Cette nouvelle division internationale du travail, dont les firmes transnationales et leurs filiales sont l'élément dynami- que, dans un espace économique mondial unifié, ne saurait se passer de la tutelle économique et militaire nord-améri- caine et de la création d'un nouvel ordre international pour discipliner l'activité économique (F.M.I., G.A.T.T., organis- mes internationaux divers, etc...).

C'est ainsi que ce processus est lié, certes, à un jeu politi- que entre le capitalisme international et les classes dominan- tes nationales — dont la classe des grands propriétaires ter- riens et fermiers capitalistes - et à la façon dont ces classes essaient d'influencer les politiques économiques des États nationaux et des organismes internationaux. Dans cette lut- te politique interviennent aussi, sur le plan national, les for- ces des salariés ruraux et des paysans et leurs capacités de résistance face au capitalisme en train de détruire les rap- ports sociaux traditionnels dans l'agriculture.

L'intégration des diverses économies nationales à la divi- sion internationale du travail ne se fait donc ni de la même manière ni au même rythme ; ceci dépendant de la pénétra- tion préalable du capitalisme dans l'industrie et les autres secteurs de l'économie nationale, de la disponibilité de main d'œuvre qualifiée et disciplinée, de l'abondance des ressour- ces naturelles, des rapports marchands internes et interna- tionaux, des formes et de là stabilité de l'organisation socia- le et politique de chaque pays, déterminées par le rapport des forces politiques.

La pénétration capitaliste, et surtout sous la forme de l'agro-industrie internationale, dans l'agriculture, dépend à son tour des rapports sociaux prédominants dans l'agricul- ture, de la qualité et quantité des terres déjà appropriées et de celles encore non exploitées, des politiques économi- ques et agraires déterminées par la lutte politique nationale et internationale. Par conséquent, la pénétration capitaliste, celle des firmes transnationales, dans une agriculture ou sub- sistent encore des rapports précapitalistes, et la différencia- tion sociale découlant de cette pénétration, doivent être analysées à l'intérieur de la nouvelle division internationale du travail, celle-ci étant aussi le reflet du degré de dévelop- pement capitaliste des pays dépendants ; même si, à un mo-

Page 20: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

ment donné, elle devient un obstacle insurmontable au dé- veloppement national du capitalisme.

D'une façon schématique, sans prendre en compte les pays socialistes, nous proposons la division suivante : a) Les pays industrialisés, dont les Etats-Unis représentent le sommet, et où se trouvent les «maisons mères» ou groupes centraux de la quasi-totalité des firmes multinationales. Sur les 100 premières firmes agro-alimentaires mondiales en 74, 47 sont d'origine U.S., 23 G.B., 9 Française, 7 Japonaise, 5 Canadienne, 3 Hollandaise, 2 Suédoise, 1 Allemande, 1 Autrichienne, 1 Espagnole, 1 Suisse. Signalons que les deux firmes les plus importantes par le chiffre d'affaires sont Uni- lever (Hollande, G.B.) et Nestlé (Suisse). Notons que parmi ces firmes, 17 ne sont pas-implantées à l'étranger (11). b) Certains pays sous-développés possédant un grand espace économique (ressources abondantes et marché de consom- mation potentiel), un certain degré de développement in- dustriel, de qualification de la main d'œuvre et des services, où les gouvernements garantissent une stabilité politique et sociale favorable au capital étranger.

En ce qui concerne l'Amérique Latine, on peut inclure dans cette catégorie, le Brésil, le Mexique, et peut-être le Vénézuéla, pays dans lequels précisément les filiales des fir- mes agro-alimentaires se sont établies préférentiellement. Au Brésil, et à un moindre degré au Vénézuéla, ces filiales acquièrent des terres pour la production directe des produits agricoles, dans les régions éloignées comme l'Amazonie, le Matto Grosso et le Goias ; le gouvernement brésilien y en- courageant les achats de terres. c) Certains pays sous-développés dont l'espace économique est plus ou moins réduit ; le degré d'industrialisation moin- dre et où le rapport de forces politiques est moins clairement favorable aux classes dominantes et au capital étranger, mais où existent des ressources naturelles et des marchés de con- sommation potentiels (produits et services) qui attireront certains capitaux quand les conditions politiques internes de- viennent favorables. La plus grande partie des pays d'Amé- rique Latine appartiennent à cette catégorie. d) Les pays exclus, soit par l'absence de ressources naturelles et de marchés en expansion, soit parce que. leur régime poli-

Page 21: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

tique nationaliste, ou, a fortiori, socialiste, et/ou instable ne garantit pas les investissements étrangers ou la libre circula- tion des profits, etc...

C'est le cas de Haïti, à cause de son extrême misère, de Cuba socialiste, du Chili, et même de l'Argentine où il n'y a pas eu de nouveaux investissements dans les trois derniè- res années.

Il faut cependant noter que les firmes multinationales agro-alimentaires ne sont pas toutes absentes de certains pays de l'Est : c'est le cas de Unilever qui a réussi à signer plusieurs accords avec la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie (12). Il faut bien comprendre que cette clas- sification n'est pas une réalité figée. Les changements poli- tiques et économiques peuvent faire passer certains pays d'une catégorie dans une autre, surtout dans les catégories «inférieures» c) et d). L'objectif des firmes transnationales est de tirer des profits croissants et sûrs des investissements ; et elles sont prêtes à investir dans n'importe quel endroit du monde où elles croient trouver des taux élevés de renta- bilité avec une certaine sécurité. Cet objectif est atteint au moyen d'une augmentation constante des ventes dans les conditions de marché les plus profitables possible et d'une réduction parallèle des prix de revient, au moyen du con- trôle des ressources naturelles et des matières premières, du développement de nouvelles technologies dans les opéra- tions manufacturières et de services de transports, et enfin, du processus complexe de distribution des produits de con- sommation. Ce dernier processus impliquant la prospection de marchés potentiels, la création d'agences de publicité, de réseaux de vente en gros et au détail, etc...

Cette intégration verticale, de l'amont jusqu'à l'aval, réus- sie par des conglomérats comme Unilever. donne lieu à des situations monopolistiques et oligopolistes (et aussi monop- sonistes et oligopsonistes) qui posent des barrières à la li- bre entrée sur le marché, insurmontables surtout dans les pays des types b) et c) et évidemment ceux du type d) (13).

Cela explique pourquoi les planificateurs des transnatio- nales sont toujours en train de rationaliser et d'élargir leurs opérations et aussi d'absorber des entreprises et de fusionner avec d'autres firmes par le biais, par exemple, de formes juri-

Page 22: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

diques comme le holding. Leurs stratégies sont centrées sur trois types principaux de décisions : la politique de contrôle des fournitures de matières premières, la politique de com- mercialisation des produits, la politique d'investissement et d'utilisation des bénéfices. A cela s'ajoute le pouvoir financier de ces firmes, leur emprise sur le système bancaire, et l'in- fluence auprès des Etats et des organismes internationaux.

Les raisons exposées rendent compte de l'installation plutôt récente dans plusieurs pays sous-développés, surtout des types c) et d), d'usines des filiales des firmes transna- tionales orientées presqu'uniquement vers l'exportation de produits manufacturiers (14). Cela suppose la disponibi- lité d'une force de travail abondante et bon marché, avec un certain degré de qualification, et l'existence sur place de gouvernements qui, en plus des.avantages fiscaux octroyés au capital étranger, puissent assurer à travers des mesures politiques, la surexploitation des ouvriers. Le transfert industriel, actuellement en marche accélérée, est dû en par- tie à des facteurs structurels et conjoncturels, telle la bais- se du taux de profit dans les pays industrialisés, la récession économique et la crise monétaire récente dans les pays ca- pitalistes.

Nous pouvons. observer dans le tableau 2 que les pays capitalistes développés contribuent pour 54% à la valeur ajoutée totale dans le monde par l'agro-industrie, tandis que l'Amérique Latine ne contribue que pour 6,1%, et l'Asie pour 5,4%. La contribution des pays sous-développés, c'est- à-dire les pays des types b), c), d) n'atteint que 12,9% de la valeur ajoutée sur le plan mondial. Il est impossible de désagréger ces chiffres, mais il existe des éléments suffisants pour affirmer d'une façon générale que, plus haut un pays se trouve placé dans la division internationale du travail, plus son système alimentaire est industrialisé. Il est évident que dans les nations industrialisées du groupe a) on pro- duit un large éventail de produits alimentaires conditionnés, surgelés, sophistiqués à l'extrême. Dans les pays sous-déve- loppés, et davantage encore suivant qu'ils sont plus bas pla- cés dans la division internationale du travail, on ne trouve que des opérations relativement peu complexes de transfor- mation : meunerie, raffinage, emballage. Les produits pour

Page 23: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

la consommation présentent en général une élasticité-revenu moindre que celle des produits alimentaires élaborés, réser- vés à la consommation des couches privilégiées.

Lall indique que les firmes transnationales transforma- trices des produits alimentaires s'étendent dans le monde d'une façon inégale tant sur le plan géographique que sur celui du type d'activité : 1) pour se procurer des matières premières d'origine agri- cole, leur activité est localisée dans des régions bénéficiant d'avantages naturels pour la production à bas prix (café, ca- cao, sucre, huile, certains fruits et légumes) ; 2) en ce qui concerne le commerce de denrées destinées à l'ensemble de la population, on peut rencontrer certains produits transformés dans presque tous les pays (par exem- ple : Coca-cola, Nescafé, margarine Unilever, etc) ; 3) en ce qui concerne la diversification de l'éventail des pro- duits de marque, les activités se développent uniquement dans les pays les plus riches, ceux qui connaissent un certain degré de développement industriel et possèdent des liens culturels et politiques plus étroits avec les pays développés. (Lall S. : Transfer of Technology and the Environment : a proposai for research into the international food processing industry in developing countries. 1976, Polycopié).

Dans le cas de l'Amérique Latine, il faut inclure dans cette catégorie 3) le Brésil, l'Argentine et le Vénézuéla (mais non Haïti, ni la Bolivie, ni le Paraguay), même si les produits de luxe dans ces pays sont destinés exclusivement aux cou- ches minoritaires de revenu plus élevé.

L'installation et/ou le transfert d'industries en amont du processus agricole (tracteurs, semences, produits chimi- ques, emballages etc...) s'effectue en général avec les mêmes modalités, déjà décrites, que pour le capital productif en général, selon la nouvelle division internationale du travail. On observe l'expansion des «joint-ventures», à la place des investissements traditionnels purement étrangers et privés, ceci surtout pour les engrais chimiques, la construction de tracteurs et d'équipements mécaniques pour l'agriculture, etc... Ce phénomène donne lieu à l'apparition de pays par- fois appelés «plateformes d'exportations» et de zones fran- ches, le premier phénomène d'ailleurs équivalent aux diver-

Page 24: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

ses formes de sous-traitance retrouvables aussi bien dans les pays capitalistes développés que dans les pays de l'hémisphè- re-Sud, et le second assumant la forme moderne des ancien- nes plantations-enclaves.

Il faut bien distinguer, d'une part, une industrialisa- tion nationale, donc servant la stratégie de développement des pays arriérés, et, d'autre part, une industrialisation dé- pendante, mutilée et reproductrice de l'intégration impé- rialiste, donc du sous-développement. Il y a actuellement, en fait, une double recherche d'un «nouvel ordre écono- mique mondial» :

La première, qui l'emporte sans doute sur l'autre est me.. née par des centres de décisions capitalistes. Rappelons- nous la restructuration monétaire du F.M.I. à la réunion de la Jamaïque, la réunion nord-sud de Rambouillet, les mi- ses en garde de Kissinger au sujet de l'aide économique aux pays du Tiers-Monde, etc...

La seconde, à travers l'action des pays du Tiers-Monde aux Nations Unies, et les essais, pas toujours couronnés de succès, d'intégration régionale : OPEP, Groupe Andin, SELA, etc...

Les groupes transnationaux peuvent considérer plus pro- fitable d'opérer et de s'implanter dans le cadre d'ensem- bles régionaux plus larges que les limites de petits pays. Naguère ce fut le cas du marché commun européen ; aujour- d'hui, l'expérience pourrait se répéter dans des organisa- tions plurinationales précisément et paradoxalement créées pour tenter d'échapper au moins en partie à la dépendance externe (cf. le «marché commun centro-Américain» et le «groupe Andin», et d'autres...).

Formes d'intégration de l'agriculture à l'agro-industrie

En ce qui concerne les matières premières, certains pro- duits agricoles prennent aujourd'hui pour les firmes trans- nationales une importance «stratégique» (c'est le cas des cé- réales, du soja, des produits d'élevage, du sucre...), soit en raison de leur localisation privilégiée du point de vue de la stratégie d'implantation industrielle, ou de la conquête des marchés, soit à cause des avantages substantiels accordés

Page 25: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

par certains gouvernements locaux (terres à bas prix, main- d'œuvre docile, exemption d'impôts, etc...).

Ainsi, on n'assiste pas seulement à un phénomène con- sidérable d'implantation industrielle dans les pays type b) et c), mais encore peut-être, au transfert de la production di- recte agricole de pays comme les Etats-Unis, vers des pays du Tiers-Monde, phénomène relativement récent. A ceci l'on oppose souvent, cependant, que les conglomérats transnationaux peuvent bien assurer leurs fournitures en matières premières à bas prix sans acquérir la terre et sans se charger de la production agricole directe.

Il y aurait trois raisons à ceci. D'abord, la production directe est toujours complexe, et même risquée, à cause des aléas climatiques ou sociaux. En second lieu, la marge de profit moindre que dans le secteur industriel incite à «fuir» l'agriculture en tant que telle : la valeur ajoutée par l'activité agricole au sens strict, nous l'avons déjà vu, est fai- ble, en comparaison de celle produite par la transformation et la distribution des produits de consommation : la prise en main de la production directe par les firmes n'affecterait donc pas de taux de profit, en pratique. En troisième lieu, le pouvoir d'achat, monopsoniste bien souvent, et au moins oligopsoniste pour une bonne quantité de produits (surtout périssables), permet à la fois d'imposer des techniques ga- rantissant une certaine qualité, et de réduire les prix payés aux producteurs directs : ainsi donc, au lieu d'une intégra- tion directe, les firmes préféreraient d'autres moyens, tels que l'agriculture de contrat, c'est-à-dire le recours à une quasi-intégration des paysans aux industries alimentaires et firmes de distribution en aval.

C'est bien ce type d'intégration qui intervient partout pour les produits maraîchers, le lait, certains types d'éleva- ge, comme la production avicole, etc... Les paysans, produc- teurs «autonomes», en principe, doivent se soumettre au capital agro-alimentaire, en acceptant un revenu de plus en plus réduit, d'autant plus qu'ils perdent en général toute liberté devant le marché (il n'y a qu'un seul acheteur) (15).

Les arguments avancés ci-dessus sont valides pour le cas de l'agriculture de la plupart des pays industrialisés où il existe une certaine croissance de l'agriculture capitaliste

Page 26: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

(production laitière, viande, fruits). Dans ces pays, l'agricul- ture n'est pas verticalement intégrée à l'agro-industrie. Dans le cas des paysans producteurs directs on peut constater un phénomène de soumission croissante, sans intégration directe, à l'économie agro-alimentaire : il y a en fait une articulation de l'agriculture «paysanne» au capitalisme dominant. Cette articulation permet, d'autre part, de faire assumer au maximum aux paysans producteurs directs la charge de la reproduction de la force de travail, grâce aux bas prix de vente des produits qu'ils fournissent.

Cependant, certains exemples concrets, tirés des pays de l'hémisphère Sud, montreraient que la tendance à l'intégra- tion verticale de la production directe agricole n'est pas tou- jours en recul. Pour ce qui concerne l'Amérique Latine, il est vrai que l'agriculture de plan ta tion-enclave destinée au marché extérieur (sucre, bananes, fruits, etc...) a été aban- donnée dans la décennie 1960 par des compagnies étrangè- res, dont « United Fruits», pour se consacrer à la commercia- lisation à l'étranger de la production, acquise en forme oli- gopsoniste de producteurs «indépendants». Entre 1966 et 1970, les investissements directs en terres agricoles tombent de 5,2% ; cependant 250 millions de dollars US restent in- vestis en terres agricoles en Amérique Latine (16).

Comme on peut le percevoir dans certains pays, comme le Brésil, la République Dominicaine, l 'Equateur, cette ten- dance générale à se défaire des terres paraît arriver à sa fin, ou au moins s'affaiblir, et on peut dire que le capitalisme transnational s'intéressera dans l'avenir et sous certaines conditions à la production directe et indirecte pour certains produits de l'agriculture et de l'élevage, dans les pays où le gouvernement encourage les achats ou concessions de terres à bas prix. Même aux U.S.A., certaines compagnies se sont assuré le contrôle direct de grandes surfaces de ter- res, ceci pour : a) soit produire elles-mêmes les aliments du bétail ou des matières premières d'origine agricole, à bas prix, lorsque les coûts de ces inputs ont tendance à augmenter ; b) soit pour louer la terre avec profit, grâce à la hausse considérable des loyers (17).

Il y a plusieurs motifs qui donnent une base à cette hy- pothèse : la crise de l'énergie bon marché, et les perturba- tions dans l'économie causées par l'explosion des prix des

Page 27: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

Le présent volume rassemble les principales interventions présentées au Colloque International «Les transnationales et l'agriculture en Amérique Latine» qui s'est tenu au Groupe de Recherches Sociologiques (Université de Paris X - Nanterre) du 12 au 15 Avril 1976.

Les matériaux présentés s'intègrent pour la plupart dans un projet de recherche international mis. en œuvre à partir de 1975, qui se poursuit aujourd'hui avec la participation d 'un nombre important d'universités et d'équipes de recher- che d'Europe, des USA et d'Amérique Latine.

On peut bâtir l'hypothèse aujourd'hui qu'une des consé- quences de la récession et des fluctuations économiques ré- centes que subit et continuera probablement à subir dans les prochaines années le capitalisme occidental est d'entraîner le déplacement des capitaux transnationaux vers le sous sec- teur agricole, intégré progressivement à l'agro-industrie.

Les conséquences de ce développement «agro-industriel» de l'agriculture sur l'économie et l'alimentation de la popu- lation mondiale, sur la paysannerie, en particulier des pays d'Amérique Latine, commencent à devenir l'objet d'études dont cette publication offre un premiér aperçu.

ISBN 2-7157-1006-2

Page 28: LES FIRMES TRANSNATIONALES ET L'AGRICULTURE EN …

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections

de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒

dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.