les femmes et les enfants pendant la première guerre...

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Les femmes et les enfants pendant la Première Guerre Mondiale 1914 - 1918 Conférence donnée à l’occasion de la commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale, à Pennautier le 6 novembre 2014. Fabienne Olivères

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Les femmes et les enfants

pendant la Première Guerre

Mondiale

1914 - 1918

Conférence donnée à l’occasion de la commémoration du centenaire de la

Première Guerre Mondiale, à Pennautier le 6 novembre 2014.

Fabienne Olivères

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Introduction

1er août 1914, la France mobilise, respectant les traités d’alliance militaires défensifs signés par les gouvernements de la IIIe République. C’est le premier pas dans un conflit mondial que les historiens définiront comme une guerre totale. Guerre totale car elle mobilise toute la population française, les hommes pour être soldats, les femmes et les enfants, à l’arrière pour contribuer à l’effort de guerre et remplacer les hommes partis au combat. Elle mobilise aussi toutes les ressources agricoles et industrielles pour alimenter le front. L'économie est mise au service de la guerre. Les usines se transforment pour produire des munitions et du matériel militaire. Des ressources financières également pour soutenir la production et les achats à l’étranger. L’État fait appel à l'emprunt public Pour que l'arrière garde le moral, la propagande de guerre mobilise les esprits et

la censure contrôle les écrits.

En août 14, la France est un pays amputé, depuis 1871, de deux régions au Nord-Est, l’Alsace et la Lorraine.

La France est majoritairement rurale, les nouvelles circulent encore lentement et essentiellement par voie de presse écrite. Il y a 200 quotidiens en 1914. Aussi, lorsque le tocsin sonne dans les villages de France, les hommes sont-ils lucides et résignés « cela devait arriver » et les femmes soucieuses ou en pleurs devant l’imminence de ce qu’elles pressentent comme une catastrophe.

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Les scènes d’enthousiasme dans un esprit de revanche sur l’Empire allemand se remarquent davantage dans les grandes villes et notamment à Paris. Cependant tous ont la conviction que la guerre sera courte, que les hommes seront revenus pour les vendanges ou les labours. Au plus tard pour Noël. Servir devient le mot d’ordre des Français et des Françaises. Les esprits sont prêts grâce à l’école qui a entretenu le mythe des provinces perdues et qui voient dans la République un régime de droit et pacifiste. Cette guerre est une guerre juste.

Pour les Françaises, servir c’est réconforter les soldats dans les gares, soigner les blessés des hôpitaux auxiliaires de la Croix-Rouge, nourrir les réfugiés civils affluant du Nord et Nord-Est du pays, aider les familles des mobilisés. Mais après la période de « guerre de mouvement », les soldats s’enterrent sur une ligne de front de près de 700 km de la mer du Nord à la Suisse. Devant le constat que la guerre va durer, que la France ne pourra se satisfaire des stocks industriels, il faut remettre la production en marche et de ce fait augmenter les effectifs ouvriers et remplacer les hommes partis au front.

Les femmes remplacent alors les hommes dans les travaux des champs (agriculture et viticulture), dans les usines et les ateliers, dans les transports et activités de bureau. Cependant si elles représentent un quart de la main d’œuvre totale soit 400 000 ouvrières début 1918, cette mobilisation de main d’œuvre féminine reste limitée. On retrouvera davantage les femmes dans des activités traditionnelles, infirmières, dames d’œuvres et marraines de guerre. Les conditions de vie sont difficiles tant au travail dans les usines qu’à la maison où elles ont obtenu par la force des choses davantage de responsabilités. Enfin l’écriture des lettres, la confection des colis et la prière leur permettent de tenir, face à l’absence des hommes, la peur permanente d’une mauvaise nouvelle et le besoin de rassurer les enfants. Les enfants sont également et pour la première fois concernés directement par la guerre. Le déséquilibre familial et les bouleversements scolaires marquent d’autant l’absence du père.

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Les enfants sont eux aussi mobilisés par le conflit. L’exaltation du sentiment patriotique se fait à travers les jeux et jouets, les lectures et les leçons à l’école. Enfin, les enfants sont confrontés très vite et très tôt à la mort. Devenus orphelins, ils seront dès 1917 considérés comme « pupille de la nation ». Cette analyse générale au niveau de la France se retrouve avec quelques précisions au niveau local, dans l’Aude. Les Archives départementales ont conservé les traces des difficultés de la vie quotidienne, de la pénibilité du travail agricole et dans les ateliers. Mais aussi de la solidarité entre les villages et au sein même des communautés rurales par des aides financières, des œuvres de solidarité et des échanges de correspondance.

I/ Les femmes en guerre

1. La « mobilisation » des femmes

L’ordre de mobilisation générale est affiché le dimanche 2 août 1914.

Dans les campagnes et les villes, le tocsin et le tambour public annoncent la

nouvelle.

Dans les campagnes, les hommes mobilisés laissent les moissons en cours et partent vers les casernes. Les animaux de bâts (bovins, chevaux) sont réquisitionnés par l’armée. Les chevaux seront attelés et tireront les canons, alors que les bovins seront consommés à raison de près de 35 000 par jour. Alors, seules, les femmes (environ 850 000 femmes d’exploitants et épouses d’ouvriers agricoles) labourent, sèment, fauchent, sulfatent les vignes avec des outils inadaptés à leur taille.

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Le 7 août 1914, le Président du Conseil René Viviani lance un appel viril à la

mobilisation et à la gloire :

« Debout, femmes françaises, jeunes enfants, filles et fils de la patrie. Remplacez sur le champ de travail ceux qui sont sur le champ de bataille. Préparez-vous à leur montrer, demain, la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés ! Il n'y a pas, dans ces heures graves, de labeur infime. Tout est grand qui sert le pays. Debout ! A l'action ! A l'œuvre ! Il y aura demain de la gloire pour tout le monde [...] Au nom du gouvernement de la République, au nom de la nation toute entière groupée derrière lui, je fais appel à votre vaillance, à celle des enfants que leur âge seul, et non leur courage dérobe au combat. Je vous demande de maintenir l'activité des campagnes, de terminer les récoltes de l'année dernière, de préparer celles de l'année prochaine. Vous ne pouvez pas rendre à la Patrie un plus grand service. Ce n'est pas pour vous, c'est pour Elle que je m'adresse à votre cœur. Il faut sauvegarder votre subsistance, l'approvisionnement des populations urbaines et surtout l'approvisionnement de ceux qui défendent la frontière, avec l'indépendance du Pays, la Civilisation, le Droit. »

La loi du 5 août 1914 institue l’allocation de femme de mobilisé (1.25F/j = 4.05€/j et 0.50F/j et par enfant soit 1.62€). Mais cette allocation tarde à venir.

En ville, les problèmes matériels, le chômage élevé car les ateliers et les usines

dans le textile, l’habillement et l’industrie de luxe ont dû fermer et l’absence du

revenu du mari tout cela oblige la majorité des femmes à se tourner vers les

ouvroirs pour confectionner des tricots, des charpies ou des colis pour les soldats

en échange d’un repas ou d’un peu d’argent.

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2. Installation dans la guerre

Les femmes partent travailler en usine 10 à 14 h / jour pour pallier le manque de

ressources financières et une allocation journalière lente à venir ou insuffisante

en raison de la hausse des prix.

Les usines se reconvertissent en industrie de guerre (comme Renault et Citroën)

pour fabriquer des munitions, des camions ou des chars de combat.

Elles deviennent « munitionnettes », vérificatrices, calibreuses, forgeronnes, ou

pontonnières. Elles seront 400 000 munitionnettes en 1918.

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Les salaires représentent 50% de celui d’un homme en 1913 et 25% en 1917

mais il reste le double des bas salaires des secteurs féminins traditionnels

(soit 0.75F = 2.43€ de l’heure).

Le travail est peu qualifié, dur et pénible à cause des odeurs, des poussières, des émanations de gaz, de la station debout et du poids des obus qui pèsent 7 kg chacun. On a calculé qu’une ouvrière après 11h de travail a manipulé 35 t (d’obus) et au bout d’un an près de 7 000 t. Enfin, le travail est aussi dangereux. Les femmes manipulent du TNT et des produits toxiques. « Il faut avoir faim pour faire ce métier » dira une journaliste qui s’est immergée

dans une usine pendant 8 jours.

En 1917, ces conditions de travail entrainent des mouvements de contestation et

de grève. Ils sont peu politisés car tout rentre dans l’ordre dès que les

revendications sont satisfaites. Le mouvement est amorcé par les « Midinettes »

(les ouvrières des ateliers de confection) suivies des « munitionnettes ».

Elles obtiennent une augmentation de salaire de 1F / jour (3.24€) et la semaine

anglaise, soit 1 jour et demi non travaillé le week end (dimanche et samedi

après-midi).

Les femmes ont aussi accès à de nouveaux emplois :

Dans les administrations

Dans les transports comme conductrices de Tramways,

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Elles travaillent aux aiguillages à partir de 1915 malgré la réticence des

syndicats et du patronat (peur des accidents, « femmes trop sous l’emprise de

leurs nerfs »).

Elles seront ramoneurs, « pompiers »

Ou garde champêtre

.

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Cependant de nombreuses femmes sont infirmières :

Dès 1914 : on compte 600 000 blessés dans les hôpitaux et 100 000 « anges

blancs » voués aux soins infirmiers. Elles représentent un soutien psychologique

et moral pour les soldats blessés.

Le travail est éprouvant car les blessures sont terribles, notamment à la face,

mais aussi les amputations, les soldats gazés qui meurent d’étouffement.

Une femme d’exception : Marie Curie. Elle a créé 200 « petites Curies » qui sont

des ambulances radiologiques dont 900 000 soldats bénéficient et elle forme des

centaines de femmes manipulatrices radio.

Les « marraines de guerre » écrivent des lettres,

envoient des colis, et remontent le moral des soldats

sans famille ou blessés. Elles représentent un lien

avec la vie « normale ».

Certains échanges se transforment en flirt épistolaire.

Les marraines de guerre sont désavouées par l’État-

Major et la presse très traditionaliste et conservatrice

du rôle des femmes. Elles sont considérées comme

étant des femmes trop libres, correspondant avec des

inconnus.

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Les seules femmes qui peuvent s’approcher du front sont les actrices du théâtre

aux armées.

Enfin la prostitution devient un « métier patriotique », même si les prostituées

doivent faire parfois jusqu’à 50 passes par jour.

À noter qu’en zone occupée, dans le Nord et Nord-Est de la France, 20 000

femmes sont déplacées à l’arrière des lignes allemandes et vers l’Allemagne

pour aller travailler dans les champs et dans les usines.

3. Les conditions de vie

Le travail est difficile et pénible. Elles travaillent souvent jusqu’à l’épuisement.

Le surmenage est quotidien et la fatigue permanente.

La vie est chère à cause de l’inflation et des pénuries.

L’ambiance est à l’«espionite », c’est-à-dire la méfiance face à certains produits

suspectés d’être fabriqués en Allemagne, comme les bouillons Kub, les laitages

Maggi. On parle de volonté d’empoisonner la population française. Alors on

débaptise certains produits comme l’eau de Cologne, les pains viennois, les

berlingots qui deviennent des parigots.

Les problèmes administratifs et juridiques sont fréquents. Les femmes mariées

sont des mineures juridiques.

La loi votée le 3 juillet 1915 lui permet d’exercer l’autorité parentale de devenir

tutrice des enfants (uniquement en cas d’urgence !)

Dans les campagnes : les femmes plus âgées censurent les jeunes et les

hommes sont davantage autoritaires.

L’angoisse du télégramme ou la visite des gendarmes ou du maire est

quotidienne. Au fur et à mesure que se déroule la guerre, les avis de décès ou

de disparition sont plus nombreux. Les veuves et les « veuves blanches » n’ont

souvent pas de soutien psychologique ou financier et pas de tombe pour faire le

deuil.

Alors, il ne leur reste que la prière et écrire à l’absent ;

« L’attente du courrier est une des expériences les plus banales et les moins

dites de la vie à l’arrière » dit l’historien Stéphane Audoin-Rouzeau.

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Il y a peu de permissions.

En théorie, les soldats bénéficient de 7 jours tous les 4 mois et pour les

permissions agricoles, 30 jours à 10% de l’effectif simultanément (loi de 1905).

Mais les difficultés liées à la guerre de tranchées (déplacement des permissionnaires,

nécessité d’effectifs importants, etc.) n’autorisent que 20 jours pour les récoltes.

Enfin la censure et la propagande sont omniprésentes.

Tout d’abord, il s’agit de travailler pour aider financièrement l’État par des

emprunts nationaux. Tout au long des quatre années de guerre, la propagande

pour financer ces emprunts concernera toute la population civile.

La guerre psychologique se remarque par une désinformation dans la presse,

comme par exemple le décès supposé du Kaiser, ou des articles de presse

surprenants :

« Les statistiques des dernières guerres démontrent que plus les

armes se perfectionnent, plus le nombre de pertes diminue »

Le Temps

ou « Les balles allemandes ne sont pas dangereuses.

Elles traversent les chairs de part en part sans faire aucune déchirure »

L’Intransigeant.

C’est un véritable « bourrage » de crâne ». Il ne faut en aucun cas affoler les

populations à l’arrière et surtout pas démoraliser les soldats sur le front.

La censure (ou Anastasie) est également présente dans le courrier.

Lettre de Marc Bouchet à ses parents,

13 septembre 1918, Noisy-Le-Sec.

Archives départementales de l’Oise.

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Et pourtant il faut rassurer les enfants, être forte, ne pas pleurer alors que leurs

hommes souffrent tant et montrer un visage serein et confiant.

II/. Les enfants de 1914 à 1918

1. Un univers bouleversé

Le quotidien des enfants est bouleversé par le départ puis l’absence du père :

c’est le modèle familial qui est déséquilibré.

Les adolescents remplacent le travail masculin dans les champs,

et dans les usines pour obtenir un salaire et soulager un peu le travail maternel.

Ils deviennent tourneurs d’obus, lamineurs, « poinçonniers de casques »,

vendeurs de journaux et livreurs.

Le travail est mal payé (¼ du salaire d’un homme, ou la moitié de celui d’une

femme) mais nécessaire.

En ville, beaucoup d’enfants sont moins surveillés et trainent.

Les bouleversements sont aussi à l’école : les instituteurs mobilisés et partis au

front sont remplacés par des femmes.

Le rythme scolaire est perturbé par le travail que les enfants effectuent.

Il y a un fort absentéisme scolaire.

Pour les enfants c’est le mot absence qui est caractéristique de ce contexte :

celle du père, celle de nouvelles et celle de nourriture.

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2. Les pénuries et la mort

Les pénuries alimentaires ou les insuffisances caloriques entrainent une

détérioration sanitaire, notamment en ville : 50% des enfants sont

sous-alimentés, maigres ou anémiques.

En 1917, la taille moyenne est de 2 à 3 cm inférieure à celle de 1913.

Les autorités les envoient à la campagne.

Dès le début du conflit, les enfants sont confrontés au deuil d’un père, d’un frère

ou de plusieurs membres masculins de la famille. Ils deviennent des orphelins pris

en charge par des associations caritatives ou par les municipalités.

Environ 700 000 enfants n’ont plus de père ou il est revenu mutilé.

La loi du 27 juillet 1917 crée alors les pupilles de la nation.

On ajoutera aux enfants de soldats disparus les enfants d’invalides et de mutilés.

La Nation offre aux enfants et jeunes gens une protection supplémentaire et particulière, en complément de celle exercée par leurs familles. Elle ne les place nullement sous la responsabilité exclusive de l’État. Les familles et les tuteurs conservent le plein exercice de leurs droits et notamment, le libre choix des moyens d’éducation.

3. Exaltation du sentiment patriotique

La propagande, à travers les cartes postales, les affiches ou les gravures, utilise l’image de l’enfant, digne rejeton d’un soldat brave qui se dévoue.

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Exaltation d’un patriotisme guerrier à l’école

L’esprit patriotique doit être maintenu par l’école. « […] La parole du maitre dans la classe, évoquera, d’abord, le noble souvenir de ces morts pour exalter leur exemple, en graver la trace dans la mémoire des enfants. […] Elle dira les causes de la guerre, l’agression sans excuse qui l’a déchainée, et comment devant l’univers civilisé […] La lutte acharnée qui nous conduit irrésistiblement à la victoire, ajoute chaque jour à la gloire de nos soldats mille traits d’héroïsme où le maître d’école puisera le meilleur de sa leçon […] ». Instructions du ministre de l’instruction publique, A. Sarrault.

Dans « L’instruction publique et la guerre » livre d’Albert Sarraut paru en 1916 (Éd. Didier, 266p.) on peut lire à la page 229 : « L’école et ses institutions annexes ont été comme une vaste usine de guerre fortement outillée pour la défense intérieure, comme un immense atelier national où l’on forgeait du bien-être et de la santé pour les soldats ; du courage et de la persévérance pour la population civile. »

Toutes les matières enseignées doivent avoir un but de pédagogie patriotique. En géographie étudier les lieux des batailles. En calcul : exemple d’un problème d’arithmétique : « Jacob Québerlé, instituteur allemand, a noté le nombre de punitions qu’il a infligées à ses élèves en 50 ans : 911 527 coups de bâton, 124 010 coups de verge, 20 989 coups de règle 136 715 coups de main […] Combien a-t-il distribué de punitions ? » Problème proposé par la Revue de l’enseignement primaire. Ou calculer la production d’obus, la rentrée d’argent pour l’emprunt national, etc.

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Le patriotisme se traduit aussi par la contribution de chaque enfant à l’effort de guerre et verser quelques sous pour l’emprunt national.

L’organisation de quêtes comme à Paris, l’ « œuvre du petit sou » en septembre 1914 : 2 sous par semaine pour le Noël des soldats [20 sous = 1F donc 1 sou = la pièce de 5cts] Les filles confectionnent des vêtements chauds (tricoter des gants, écharpes, chaussettes…) pour les soldats. La revue « La semaine de Suzette » donne des modèles de travaux manuels.

L’exaltation de la guerre par les jeux et les jouets

Jeu de tir « Gare au 75 » Brouette « Soldat allemand »

Des jouets comme des puzzles, des jeux de l’oie, des panoplies, de l’armement de guerre en bois. Il n’y a là rien de bien extraordinaire. Ce qui est nouveau, c’est la représentation des jouets (figures allemands, casques à pointe).

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Les enfants imitent aussi les adultes dans des jeux guerriers…

La guerre des gosses. Léon GIMPEL, photographe

… Et par les lectures : livres pour enfants et

Les journaux comme L’Épatant, journal illustré qui met en scène les « Pieds Nickelés » devenus des soldats d’élite (alors qu’ils étaient des marginaux un peu voyous avant-guerre) :

« Les Pieds Nickelés s’en vont en guerre » « Les Pieds Nickelés à Berlin » « Les pieds Nickelés chez le Kaiser »

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Dans l’hebdomadaire Les trois couleurs on peut lire :

« Pour effacer jusqu’à la trace des impériaux, des Allemands, il faut exterminer leur race, dans leurs femmes et leurs enfants. Des cris de ces jeunes vipères, que nos cœurs ne soient point émus, ces enfants vengeraient leurs pères, mais les morts ne se vengent plus. »

À partir de 1916, ce patriotisme devient moins virulent et plus raisonné grâce aux échanges de correspondances, à cause de l’absence qui se prolonge et des deuils.

III/. Les Audoises pendant la 1ere guerre mondiale

Les sources proviennent principalement des Archives départementales de

l’Aude, ainsi que des livres d’or des instituteurs rédigés selon les instructions

reçues du ministère de l’instruction publique et les registres des conseils

municipaux dont celui de Pennautier.

1. La vie quotidienne

L’Aude est un département essentiellement rural avec quelques ateliers de

fabrication diverses (draps, mercerie)

En ce début d’août 1914, les moissons sont en cours quand sonne le tocsin.

Les réactions de la population sont contrastées : la consternation à Villegly ou à

Villemoustaussou et un accueil favorable comme à Pomas « Il fallait bien que

cela arrive ! Écrasons-les une bonne fois et nous aurons enfin la paix ».

Un sentiment de résignation domine. Certaines femmes pleurent.

Les femmes doivent poursuivre les travaux débutés par leurs maris. Très vite une aide s’opère de ferme en ferme. Les animaux de bâts étant réquisitionnés, les femmes, les enfants et les vieillards travaillent ensemble pour rentrer les moissons et vendanger. Les habitants de Narbonne et des communes environnantes viennent prêter main forte pour les vendanges. Les départements de l’Ariège et du Tarn, la population de la haute vallée de l’Aude, la main d’œuvre étrangère essentiellement espagnole (95 Espagnols vivent à Pennautier pour 1016 habitants durant la guerre) complètent l’aide apportée. À partir de 1915 s’ajouteront les permissionnaires.

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Les Audoises cachent les difficultés quotidiennes aux soldats pour ne pas les démoraliser. Ces difficultés résultent tout d’abord des pénuries : fourrage et grains pour les

animaux, blé et farine pour la population, faute de moyens de transport, alors que

le sulfate de cuivre pour la vigne est en quantité suffisante et à des prix

raisonnables (contrôlés par la préfecture pour éviter la spéculation).

Des difficultés d’approvisionnement liées à la hausse des prix d’après les relevés

de l’institutrice de Limousis. Ainsi le prix du pain est passé de 0.375F/kg en juillet

1914, à 0.40F/Kg en janvier 1915 et à 0.45F/kg (soit 1.80€/kg) en mars 1915.

Le kilo de sucre est passé de 0.75F en juillet 1914 à 1.30F (4.21€) en mai 1915.

Il n’y a pas de charbon en mai 1915 car « il coûtait 0.25F le sachet en 1914, il

coûterait 0.40F en 1915, mais on n’en trouvait pas ».

Les charbonniers de la Montagne Noire ont été mobilisés.

Les femmes savent exercer le troc et la vente directe mais la nourriture est

faiblement calorique (soupes, pain de seigle et de millas).

Pour améliorer cette nourriture, elles développent des élevages de petits

animaux (poules, oies, lapins, canards).

À Pennautier, de 1915 à 1918, de plus en plus d’enfants et de femmes auront

droit à l’Assistance médicale gratuite (loi du 15 juillet 1893) accordée par la

municipalité.

Des feuilles de tickets de pain ont été mises en place face aux difficultés de

ravitaillement.

Toujours à Pennautier, la commission

du pain, réunie le 29 avril 1918 rectifie le

classement des quantités allouées aux

différentes catégories de la population.

Ainsi, les femmes travaillant la terre

reçoivent-elles 350g au lieu des 300g

prévus par la circulaire ministérielle (mais

moins que les hommes et les vieillards se

livrant au travail agricole qui, eux ont droit

à 400g).

Pour les femmes audoises, il s’agit de ne pas subir la situation, d’assumer les

responsabilités habituellement tenues pas les hommes et de maintenir un

semblant de vie normale tout en aidant les plus défavorisés.

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Comme par exemple les réfugiés. Il y a environ 2 000 réfugiés dans le

département, venus du Nord-Est de la France.

La solidarité est immédiate comme à Pomas :

« Ces frères trouveront chez nous un foyer prêt à les recevoir »

(Fernand Charmasson, Maire de Pomas).

Les réfugiés sont des femmes et des enfants venant de la Meuse ou de la

Meurthe et Moselle.

À Pennautier, dans les registres municipaux, il est fait mention en août 1918, de

2 enfants et une femme et un Charles Bocquillon, 1 an, bénéficiant de la

l’assistance médicale gratuite pour les réfugiés.

Là comme dans le reste de la France, 1917 est une année de revendications.

Le climat reste cependant calme. Quelques grèves comme à Luc-sur-Orbieu le

15 mai 1917. Les 30 ouvrières agricoles cessent le travail. Elles réclament :

1). Que le salaire de 2F/jour et 1 hl de vin soit porté à 2.50F et 1L de vin par jour.

2). À l’époque du soufrage : 3F et 1L / jour

À celle du sulfatage : 4.50F et 2L / jour

On note que les hommes ont suspendu le travail en signe de solidarité mais sans

revendications.

Le 18 mai 1917, les ouvrières obtiennent gain de cause mais les ouvriers qui

n’avaient rien réclamé voient leur salaire journalier revalorisé de 3.50F à 4F.

Il n’est pas envisageable de réduire l’écart de salaire homme-femme.

Un mouvement similaire a lieu dans 2 ateliers de bonneterie du Mas - Carbardès

après le refus des patrons de payer aux ouvrières la douzaine de bas 1F (au lieu

de 0.80F). Au final, la douzaine de bas sera payée 0.90F.

Comme dans le reste de la France, un appel à la souscription à l’emprunt est

lancé pour financer l’effort de guerre. Dans l’Aude, il est même rédigé en en

occitan.

« Braves Audois,

Voulez-vous être de ceux qui, sur tous les

fronts, triomphent de nos ennemis ?

Souscrivez à l’emprunt ! […] ».

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Il est demandé aux instituteurs non mobilisés de bien faire comprendre aux paysans l’importance de l’emprunt et de leur faire verser leur or. (extrait du compte rendu de la conférence des instituteurs des cantons de Carcassonne (Est et Ouest), Conques et Montréal le 25 novembre 1915). Le travail des instituteurs non mobilisés consiste à donner des conseils, à relever

le courage, à organiser les « sous du dimanche » (récolte de fonds pour acheter

des vêtements chauds aux soldats).

Enfin, ici comme ailleurs, les enfants vivent la guerre au quotidien.

D’après les notes de l’institutrice remplaçante, car le titulaire M. Pagès a été

mobilisé en 1914 et est décédé en 1915, de Loupia, en 1917,

« les enfants de l’école ont un jardin scolaire. Un terrain d’environ 15 ares

ensemencé de pommes de terre.

Un conseiller municipal a eu l’ingénieuse idée de faire balayer les rues aux

enfants de l’école pour avoir une fumure gratuite et de ce fait, la propreté des

rues a été rétablie ».

Et « Depuis le mois de janvier 1917, les élèves ont aussi leur filleul de guerre.

C’est un malheureux soldat des régions envahies dont la famille a été dispersée

[…] et qui n’a plus de nouvelles des siens. Les enfants apportent leur obole et

chaque mois, leur filleul reçoit un petit colis de provisions et un petit mandat ».

On retrouve aussi une correspondance entre Léopold Alguier, ancien maître de

Caudebronde et ses élèves :

« Vous pouvez aussi, chers écoliers, servir la France à votre œuvre. Travaillez

bien en classe, de tout votre cœur […]

Le 6 avril 1916, il conseille « à la maison, soyez dociles et prévenants, vos mères

sont peut-être tristes, c’est à vous de le encourager. Dites bien à vos mamans, à

vos sœurs, à vos grands parents, que la guerre va finir et que vos papas et vos

frères reviendront bientôt après une belle victoire ».

Les élèves répondent le 15 avril : « Merci de votre gentille lettre qui nous rappelle

l’héroïque conduite de nos chers soldats. Nous comprenons que notre premier

devoir est d’être très appliqués, attentifs en classe et nous nous efforçons de

satisfaire notre maître ».

Enfin, Les familles prient beaucoup. L’entretien de sentiments de foi permet

l’espérance. Jamais l’église n’a été si fréquentée, ni les dévotions aux saints et à

la Vierge si fervents.

Conclusion

L’Aude comme toutes les régions de France a payé un lourd tribut à la guerre et

même sensiblement supérieur à la moyenne nationale. Un quart des Audois

mobilisés n’est pas revenu de la guerre.

11 343 noms sont inscrits sur les monuments aux morts du département 14 000 invalides et 7 902 veuves de pensionnées.

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Voilà ce que fut le quotidien de ces femmes, comment elles vivent, se battent, triment et se fatiguent, luttent pour nourrir leurs enfants sans oser faiblir. Ce n’est que le soir, dans une certaine intimité qu’elles s’autorisent quelques moments de faiblesse. Alors elles prient en silence et écrivent à l’absent. L’absence est le maître-mot de la vie à l’arrière. Elle englue le quotidien, la lutte contre l’administration ou les patrons, contre la hausse des prix et les difficultés pour trouver des denrées alimentaires. Jusqu’aux enfants dont le monde est bouleversé. Eux aussi vivent la guerre et se plongent dans des jeux ou des lectures patriotiques.

La guerre, ce sont toutes ces 600 000 veuves, même les plus jeunes qu’on a parfois surnommées les « veuves blanches », jeunes fiancées de 1914 et qui n’ont souvent pas même une tombe pour se recueillir. La paix revenue, les soldats veulent et ont besoin de retrouver le monde d’avant 14. Le regard des hommes sur les femmes n’a pas changé. Ils veulent retrouver les femmes telles qu’ils les avaient laissées et à la place où ils les avaient laissées. La démobilisation féminine est rapide et brutale. C’est ainsi que 80% des ouvrières « rendent la place » occupée. Elles sont priées de retourner dans leur foyer et aux métiers féminins au nom du « droit des anciens combattants, du redressement national et de la défense de la race.» (G. Duby et M. Perrot). Le but est de faire des enfants comme l’exigent les politiques natalistes des lois de 1920 et 1923 qui répriment sévèrement toute propagande anticonceptionnelle et abortive. C’est pourquoi il y a des critiques très virulentes de la femme émancipée.

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Ce qui va changer : Sur le plan du travail : on constate une évolution du travail féminin et malgré l’opposition syndicale, une expansion du travail en usine pour des emplois non qualifiés et répétitifs, mais mieux payés. Souvent le double des bas salaires traditionnels des secteurs féminins.

Le développement des emplois tertiaires dans les banques, les services publics et les professions libérales. En 1919, le baccalauréat est accessible aux jeunes filles pour leur permettre d’accéder à l’université ou dans des écoles d’ingénieurs comme Centrale (dès 1918). La profession d’institutrice évolue rapidement ; elles ont souvent remplacé les maires absents.

Dans les grandes villes, on constate la conquête d’une liberté d’allure et de mouvement : disparaissent dans la lingerie les corsets, les vêtements longs et ajustés, les chapeaux encombrants et les chignons.

Les femmes font désormais du sport (Suzanne Lenglen), elles sortent seules le jour (non accompagnées de chaperons) et la nuit elles dansent sur des rythmes venus d’Amérique, comme le charleston, dans « des boîtes de nuit » aux sons du jazz ou pour saluer des vedettes américaines (Joséphine Baker, Sidney Béchet).

Elles imitent les hommes au nom d’un féminisme qui s’est réveillé, en menant une vie aux mœurs plus libres comme Colette, c’est la garçonne : cheveux coupés courts, jupe sous le genou, veste militaire cintrée, cigarettes.

Mais elles n’ont pas obtenu une reconnaissance politique : le droit de vote est retoqué au Sénat et repoussé aux calendes grecques.

Cependant il s’agit là d’une toute petite minorité de femmes, issues des milieux bourgeois des grandes villes. « L’idée d’une guerre émancipatrice est en grande partie fausse. Elle n’est ni un commencement ni une grande transformation, mais un accélérateur des mutations en cours.» écrit Évelyne Morin-Rotureau en introduction de « 1914-1918 : combats de femmes »paru aux éditions Autrement en 2004.

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Bibliographie

Généralités

« Les grandes guerres. 1914 – 1945 » Nicolas BEAUPRÉ Éd. Belin, 2012. Tome 12. « La grande guerre (1914-1918) » Marc FERRO - Éd. Gallimard, coll. Idées, 1969. « La France et les Français. 1914-1920 » Jean-Baptiste DUROSELLE Éd. Richelieu, 1972. « 1914, Comment les Français sont entrés dans la guerre » Jean-Jacques BECKER Éd. Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, 1977. « Les jours de guerre » Yves POURCHER - Éd. Plon, 1994. La vie à l’arrière « Françaises en guerre : 1914 – 1918 » Annette BECKER, Florence BRACHET-CHAMPSAUR, Colette COSNIER et al. Éd. Autrement, 2013 « Femmes dans la guerre, 1914- 1945 » Carol MANN, Éd. Pygmalion, 2010. « Histoire des femmes : le XXe siècle » Georges DUBY, Michelle PERROT Éd. Plon, 1992. Tome 5. « La guerre des enfants.1914-1918 » Stéphane AUDOIN-ROUZEAU, Éd. Armand Colin, 1993. L’Aude dans la guerre « Vivre en temps de guerre. L’Aude de 1914 à 1918 » Archives départementales de l’Aude - Exposition 2013 « La vie quotidienne dans l’Aude pendant la Grande Guerre » Étude du livre d’or des instituteurs. Mélanie PERRAMOND Université de Toulouse, 2009. « Échos de la Grande Guerre dans le département de l’Aude » Mélanie PERRAMOND Université de Toulouse, 2010. « La vie des Audois en 14-18 » Rémy CAZALS Archives départementales de l’Aude, 1986. Revues « La Première Guerre Mondiale » Science & Vie Junior, Hors-série n°54, Octobre 2003 « La Grande Guerre, 1918-2008 » Le Figaro, Hors-série, Commission paritaire : N° 0411C83022 – ISBN : 0182-582 « L’album de la guerre, 1914 – 1919 » L’Illustration, 2 tomes. Paris 1922

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Sitographie

http://expositions.bnf.fr/guerre14/pedago/04.htm

http://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/sia/web/guest/aout-14

Les enfants pendant la 1ere guerre mondiale :

http://pierrickauger.wordpress.com/2013/12/24/lecole-et-les-enfants-pendant-la-

premiere-guerre-mondiale/

http://crdp.ac-amiens.fr/historial/expo2003_1/accueil.htm

http://www.rencontres-arles.com/ (Léon Gimpel, photographe)

Les femmes pendant la 1ere guerre mondiale :

http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/bac/1GM/dossiers/femmes.htm

http://www.ac-toulouse.fr/cid79325/focus-sur-les-femmes-dans-la-grande-

guerre.html

http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu04504/la-mobilisation-des-

femmes-dans-l-economie-et-au-service-de-l-effort-de-guerre.html

http://www.ecpad.fr/la-femme-francaise-pendant-la-guerre

http://www.ecpad.fr/les-femmes-dans-la-premiere-guerre-mondiale

Plus féministe :

http://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/99-xxe-siecle/2633-femmes-dans-la-

guerre-carol-mann.html

Exposition aux archives départementales de l’Aude :

http://audealaculture.fr/sites/default/files/Archives/vivre_en_temps_de_guerre.pdf