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les Entretiens CAHIER PRÉPARATOIRE Structurer la croissance française SAMEDI 6 DÉCEMBRE 2008 Abbaye de Royaumont www.entretiensroyaumont.org Les Entretiens de Royaumont

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CAHIER pRépARAtoIRE

Structurer la croissance française

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CAHIER PRÉPARATOIRE

Structurer la croissance française

sAmEdI 6 dÉCEmbRE 2008Abbaye de Royaumont

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Sommaire

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les Entretiens

PROgRAmmE 8

A PROPOs dEs EnTRETIEns 11

LEs EnTRETIEns dE ROyAumOnT 13

DOssIER 16

structurer la croissance française 17

La crise impose de repenser la croissance 18

Redynamiser le tissu économique français 20

Cinq impératifs pour la croissance 25

deux pistes pour financer la croissance 27

Vers un Etat plus architecte qu’opérateur 28

Vers une croissance solidaire 31

InTERVEnAnTs 37

NOTEs 55

PAgE

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les Entretiens

Journée animée par Saïd AïSSAoui, Président, PLEoN

9:45 InTROduCTIOn — Vincent MONTAGNE et Jean-Luc DEcORNOy Membres du Conseil d’Administration des Entretiens de Royaumont

message de bienvenue et présentation de la journée par le secrétaire général et le trésorier des Entretiens de Royaumont. 37

10:00 PROLOguE — Olivier AppERT Président de l’Institut Français du Pétrole

Panorama des réserves énergétiques mondiales et perspectives pour la croissance française. 38

10:20 OuVERTuRE — Jérôme cHARTIER Président des Entretiens de Royaumont

structurer la croissance française. 39

10:50 ECLAIRAgE — Augustin de ROMANET Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations

Financer la croissance française. 40

11:20 PAusE

11:30 ECLAIRAgE — Muhammad yuNuS Fondateur et président de la Grameen Bank, Prix Nobel de la Paix 2006

Le microcrédit pour stimuler la croissance française. 41 Echange avec la salle animé par Elise LucEt, journaliste, France 2

12:15 COnCLusIOn — François FILLON Premier Ministre 43

PAgE

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PROgRAmmE

13:00 DÉjEunERs pour une fiscalité moderne qui encourage la croissance française Déjeuner animé par claire GuéLAuD, journaliste, Le Monde

Avec Jean-Luc DEcORNOy, président du directoire de KPmg, Gilles péLISSON, directeur général du groupe Accor, Gilles cARREz, député, rapporteur général du budget, Jérôme cAHuzAc, député, premier vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. 44

Ethique, microcrédit et croissance française Déjeuner animé par Philippe MAbiLLE, éditorialiste, La tribune

Avec Augustin de ROMANET, directeur général de la Caisse des dépôts et Consignations, Serge DASSAuLT, sénateur, membre de la commission des finances, Michel SApIN, député, ancien ministre de l’économie et des finances, et Fanny pIcARD, fondatrice du fond éthique Alter Equity. 46

Le mutualisme, une force pour structurer la croissance ? Débat animé par Jean-Michel bLiEr, rédacteur en chef, France 3

Avec Henri GuAINO, conseiller spécial du chef de l’État, et Manuel VALLS, député-maire d’Evry. 48

14:45 DÉbAT propositions pour structurer la croissance Débat animé par ruth ELkriEF, journaliste, bFM tV

Avec Jacques ATTALI, président de la commission pour la stimulation de la croissance française, et Jean-François cOpé, ancien ministre, président du groupe umP à l’Assemblée nationale. 50

16:30 CLôTuRE — Abdoulaye WADE Président de la République du Sénégal 53

17:15 COCKTAIL

Dress-code : casual chic

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A propos des Entretiens

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les Entretiens

Jérôme cHARTIER

Président des Entretiens de Royaumont

Lorsque nous avons relancé avec quelques amis les EnTRE-TIEns dE ROyAumOnT en 2003, nous ne nous doutions pas qu’ils connaîtraient d’emblée un tel succès. un colloque de plus était le risque, une réunion à part était l’ob-jectif. Et Royaumont est bien devenu une réunion à part, attendue chaque année. Ce succès grandissant tient à plusieurs raisons. Le lieu d’abord, chargé d’histoire et de spiritualité, dont la splendeur facilite tant le recul que la réflexion de qualité. L’esprit ensuite, celui dans lequel nous développons ce projet, où chacun est bénévole et apporte son temps pour la réussite de cette journée, ce dont je tiens à les remercier très sincèrement.Et surtout l’envie de passer une journée à penser librement, au-delà des préférences partisanes et des clivages sociaux, une journée lors de laquelle chacun a le sentiment que le temps s’arrête, que nous sommes là pour écouter et pour débattre, mais pour rien d’autre.C’est d’ailleurs souvent ainsi que viennent les meilleures idées. souhaitons que cette session 2008 nous permette d’identifier des pistes lumineuses pour faciliter davantage la nécessaire structu-ration de notre croissance nationale de telle sorte qu’elle puisse résister mieux que d’autres aux périodes de crise mondiale telle que nous la connaissons aujourd’hui.

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Créés en 1947 et relancés en 2003 par jérôme CHARTIER, député du Val d’Oise, les EnTRETIEns dE ROyAumOnT sont devenus le rendez-vous annuel de la réflexion politique. Chaque année, un thème choisi par le conseil d’administration des Entretiens fait l’objet d’un débat approfondi entre des représentants de toute la société française invités à participer à ce moment unique, au cœur de l’une des plus belles abbayes de France.

Les EnTRETIEns dE ROyAumOnT constituent avant tout un lieu de rencontres privilégiées, où les invités, issus des sphères politique, économique, sociale et culturelle, sont conviés à débattre dans un esprit de liberté, de parole absolue et d’échange, sur des sujets d’actualité. Ils offrent une tribune d’expression libre et conviviale, qui a aujourd’hui trouvé sa place dans le débat politique. Ils accueillent chaque année un public plus nombreux et de très grande qualité.

Les EnTRETIEns dE ROyAumOnT remercient tous les inter-venants pour avoir accepté de participer gracieusement à cette manifestation. Les EnTRETIEns remercient également leurs deux partenaires La Caisse des dépôts et Consignations et KPmg. Les EnTRETIEns tiennent enfin à témoigner leur sincère re-connaissance aux fondations, associations et entreprises qui ont facilité financièrement ou matériellement l’organisa tion de cet événement.

FORUM POUR LA GESTIONDES VILLES ET DES COLLECTIVITÉS

TERRITORIALES

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Dossier

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Structurer la croissance française

Ce thème pourrait paraître incongru dans le contexte récessif que traverse actuellement l’économie mondiale. Pourtant, le paradoxe n’est qu’apparent car la conjoncture actuelle, au-delà des craintes légitimes qu’elle suscite, pourrait constituer une opportunité historique pour la France de refonder les moteurs de sa croissance pour les décennies à venir.

Les fortes turbulences que nous observons depuis quelques semaines ont en effet permis de toucher du doigt la réalité et l’ampleur du phénomène de mondialisation dont il ne faut toutefois pas oublier les aspects positifs (en particulier l’accroissement du niveau de vie dans de nombreux pays). L’imbrication des marchés financiers, des activités productives et des échanges entre pays et continents a provoqué des réactions en chaîne aussi difficiles à anticiper qu’à maîtriser, mais elle est aujourd’hui mise en lumière et ses rouages peuvent être mieux décryptés.

A l’échelle de l’Europe, ces événements soulignent à la fois le rôle que peut jouer l’uE dans le concert mondial et la nécessaire refondation de son action pour s’adapter à l’évolution du contexte politique et économique. s’agissant de la France, si la crise restreint les marges de manœuvre financières des entreprises et de l’Etat, elle pourrait aussi inciter les pouvoirs publics à remettre en cause certains modes de fonctionnement de notre économie et à élargir le champ d’action politique pour lever les obstacles qui ont jusqu’à présent retardé l’adaptation de notre pays aux enjeux de la mondialisation et du XXIème siècle. En effet, depuis l’avènement de la « nouvelle économie » et le précédent trou d’air provoqué par l’éclatement de la bulle Internet, la France a, moins que d’autres pays, su tirer son épingle du jeu économique global.

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Comme cela a souvent été le cas dans l’histoire de notre pays peu enclin aux évolutions progressives et raisonnées, cette crise pourrait-t-elle avoir une vertu résolutoire ? C’est l’espoir que l’on peut nourrir aujourd’hui, à condition toutefois que la France saisisse cette occasion pour repenser ses fondamentaux économiques. Forte d’indéniables atouts, parmi lesquels son attractivité la plaçant au troisième rang mondial en matière d’implantation des investissements étrangers, elle doit jeter les bases d’une nouvelle donne économique.

Les initiatives et les réformes lancées par le Président de la République et le gouvernement (loi de modernisation de l’économie, création de Pôle Emploi, révision générale des politiques publiques, réforme des universités, des collectivités locales, du code du travail, des régimes spéciaux de retraite, livre blanc de la fonction publique, livre blanc de la défense, commission pour la libération de la croissance française, …) témoignent de la volonté des pouvoirs publics d’adapter le pays aux impératifs de notre temps et de retrouver des marges de manœuvre pour préparer l’avenir. La France doit maintenant recomposer son modèle de développement économique en actionnant les leviers qui créeront les conditions d’une croissance durable, en repensant les modes de financement de l’économie et en faisant évoluer le rôle de l’Etat pour soutenir cette ambition.

La crise impose de repenser la croissance

depuis quelques mois, nous traversons une crise sans précédent qui bouleverse les équilibres du monde et remet en cause les principaux fondements de la croissance. Pour l’ensemble des acteurs internationaux, publics ou privés, le défi est inédit car ce phénomène de rupture revêt une triple dimension.

une crise financière globale• , dont l’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-unis et l’effondrement des subprimes ont été le facteur déclenchant. Celle-ci a mis en lumière des faiblesses structurelles de l’économie mondiale –en particulier l’absence de maîtrise des risques de crédit et de liquidité– et l’imbrication des systèmes économiques et financiers. La contraction du crédit aux entreprises et aux ménages qui s’ensuit va de pair avec un ralentissement durable de la consommation, donc de la production industrielle. Celle-ci pourra se traduire par une perte de pouvoir d’achat, voire des licenciements massifs qui, en retour, entraîneront une compression de la demande de biens et de services. Les risques de récession sont donc bien réels.

une crise énergétique et environnementale• qui affectera profondément les conditions de production de richesses. d’une part, l’extrême volatilité des cours des hydrocarbures et des matières premières engendre

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Structurer la croissance française

DOssIER

une forte pression sur les entreprises et fragilise la stabilité de leurs résultats et donc leur expansion. d’autre part, la nécessité de contenir les émissions de gaz à effet de serre remet fondamentalement en cause les modes de production qui ont prévalu depuis le début du XXème siècle. Plus largement, alors que le coût des externalités négatives en matière environnementale deviendra rapidement rédhibitoire, il imposera à tous les acteurs d’augmenter l’efficacité énergétique des activités. Au-delà de la contrainte pesant sur l’ensemble des secteurs économiques, cette crise énergétique et environnementale peut constituer une opportunité pour les entreprises et les gouvernements qui sauront en tirer parti. En effet, une étude menée par McKinsey & Company montre que de nombreuses mesures de réduction du CO2 sont en réalité rentables et qu’au total, il est possible de ramener les émissions de gaz à effet de serre au niveau jugé nécessaire par la communauté scientifique pour éviter les risques climatiques sans peser sur l’économie mondiale – d’ailleurs, le gouvernement considère le développement durable comme l’un des moteurs de croissance, au même titre que l’économie numérique.

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une crise alimentaire • qui touche les pays les plus pauvres et compromet leur potentiel de développement. Alors que des centaines de millions d’individus issus des pays émergents ont vu leur pouvoir d’achat augmenter provoquant une évolution de leurs modes de consommation alimentaire, un surcroît massif de demande s’en est suivi sur la scène internationale créant de très fortes tensions sur les marchés des denrées agricoles. de plus, la demande croissante pour de nouveaux types de cultures (par exemple pour les biocarburants) a compromis l’équilibre économique de certaines régions, substituant des cultures à vocation industrielle à la production vivrière. Les déséquilibres induits sont tels qu’on a vu récemment renaître le spectre des émeutes de la faim dans plusieurs pays en voie de développement. La prospérité comme la stabilité politique de ces nations s’en trouvent menacées et les répercussions de ces chocs se font sentir jusque dans les pays du nord et plus particulièrement en Europe, sous la forme d’une intensification de la pression migratoire. Certes, la récession pourrait, un temps, atténuer les tensions inflationnistes sur les marchés mondiaux de produits agricoles, mais des évolutions fondamentales (essor de l’Asie, développement des carburants verts) ne tarderont probablement pas à relancer une flambée des prix.

L’économie mondiale est ainsi entrée depuis quelques mois dans une ère marquée par un haut degré d’incertitude, la volatilité devenant un déterminant essentiel, qui touche aussi bien aux facteurs de production (matières premières, capitaux, talents) qu’aux débouchés (risque-pays, modes de consommation). A travers ces perturbations majeures, c’est un modèle de développement global qui montre aujourd’hui ses limites et les piliers du dynamisme économique s’en trouvent profondément altérés. A l’évidence la France n’est pas épargnée. bien positionnée comme une des grandes puissances économiques mondiales, disposant grâce à son parc nucléaire d’un mix énergétique favorable et producteur agricole de premier rang, elle a un rôle majeur à jouer dans cette nécessaire recomposition des moteurs de la croissance.

Redynamiser le tissu économique français : le dilemme du redéploiement

L’ensemble du tissu économique français est aujourd’hui touché par la crise : non seulement les grandes entreprises qui ont vu fondre leur capitalisation boursière et souvent leurs fonds propres, mais aussi les PmE et les TPE dont les marges de manœuvre se trouvent réduites par l’augmentation des stocks, la diminution de leur trésorerie et un assèchement du crédit. bridant l’investissement et donc l’innovation et le développement, ces effets risquent à terme d’entraîner une nette perte de compétitivité ainsi qu’une augmentation des dépôts de bilan avec les effets induits sur l’emploi.

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Ces facteurs de déstabilisation viennent s’ajouter à un phénomène plus ancien : face aux impératifs de la mondialisation, les grands groupes ont mis en œuvre des stratégies d’approvisionnement global, nécessaires en particulier lorsqu’il s’agit de prendre position sur des marchés émergents ou de palier l’inadaptation du tissu productif local. Ces stratégies ont soumis les sous-traitants français à de fortes exigences en terme d’amélioration de productivité que tous n’ont pas été capables d’atteindre.

L’exemple de l’industrie en France suffit à l’attester. si l’on s’en tient à ce seul domaine, on constate que, parmi les entreprises nationales, les PmE sont celles qui pâtissent le plus de la mondialisation. de 1996 à 2004, leurs marges ont reculé de 12% et leur taux d’investissement de 24%. Avec des taux de marges moyens de 7,8%, elles sont en-deçà de la rentabilité des grandes entreprises dont la marge moyenne atteint 9,2%* et leurs parts de marché à l’international se sont fortement contractées au cours de cette période.

si on compare les tissus productifs français et américains, ce dernier étant l’un des plus dynamique du monde, on constate que la proportion des petites et moyennes entreprises en France est inférieure de près de 40% à celle des Etats-unis.

* Enquête Annuelle d’Entreprises SESSI, 2003.

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Ce constat est d’autant plus alarmant que les PmE sont souvent les entreprises les plus agiles et les plus réactives. En Allemagne par exemple, ce sont précisément elles qui sont en pointe dans la conquête de nouveaux marchés à l’export. souvent très innovantes en matière de modèle économique, elles se sont positionnées sur les maillons les plus avantageux de la chaîne de valeur. s’approvisionnant largement en biens intermédiaires à bas prix dans les pays émergents de l’Europe de l’Est, elles exploitent au mieux les opportunités offertes par la mondialisation en transformant ces composants en produits finis de haute technicité et à très forte valeur ajoutée qu’elles réexportent ensuite en générant une large plus-value.

Transposer une telle réussite en France s’avèrerait crucial, sachant que les exportations représentent à elles seules deux emplois industriels sur cinq dans notre pays.

si l’on ajoute à ces analyses que, dans l’industrie comme dans les services, les PmE et les TPE sont les premières pourvoyeuses d’emploi avec 60% des salariés, on mesure l’importance cruciale d’une redynamisation de ce tissu. En améliorant substantiellement la compétitivité et les capacités d’investissements de ces acteurs, par nature adaptables et dynamiques, la France peut attendre des bénéfices substantiels en termes de création d’emplois, mais aussi d’innovation, de valeur ajoutée et de performance à l’export.

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Pour l’ensemble des secteurs, la croissance future passera donc par une régénération des écosystèmes productifs locaux, généralement bâtis autour d’entreprises d’ampleur internationale et englobant l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur aussi bien en amont (laboratoires de R&d, bureaux d’ingénierie, fournisseurs, logisticiens, sous-traitants) qu’en aval (canaux de distribution). Ces réseaux sont essentiels, en particulier pour les PmE qui peuvent grâce à eux développer leur potentiel créatif, mutualiser les coûts et investissements ou encore accéder aux effets d’échelle. Par ailleurs, la cohérence et la solidité de ces ensembles se révèlent un levier de croissance et de leadership considérable, comme l’ont démontré de grandes entreprises américaines du high-tech qui ont su collaborer étroitement avec des PmE innovantes dans le cadre de programmes strictement définis, afin de bénéficier de l’agilité et des compétences de ces petites structures qu’elles ont contribué à faire croître. Pour les pouvoirs publics comme pour les entreprises, c’est donc ce maillage qu’il importe en priorité de revivifier. Enfin, régénérer les écosystèmes productifs locaux aura un effet induit positif sur les services aux entreprises et à la personne.

Le dilemme consistera alors à focaliser l’effort sur le développement des activités d’avenir, tout en favorisant le redéploiement des moyens et de l’emploi des secteurs en perte de vitesse vers les activités porteuses. une étude du McKinsey Global Institute "donner un nouvel élan à l’industrie en France" propose ainsi une segmentation en cinq catégories des 250 secteurs industriels recensés par l’InsEE.

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les Entretiens

Etablie en fonction de leur importance pour l’économie, de leur effet d’entraînement, de la position compétitive de la France et de leur exposition à la concurrence internationale, cette grille de lecture permet de déterminer comment concentrer les efforts et les investissements privés – ou , le cas échéant, publics – sur les secteurs les plus porteurs en termes d’emplois et de valeur ajoutée, afin d’éviter l’écueil du saupoudrage qui nuirait à l’efficacité de chaque euro investi.

Cette analyse des secteurs industriels est transposable au secteur des services pour lequel l’impératif de redéploiement s’applique également. En effet, si de nombreux services exigent la proximité, d’autres, comme les centres d’appel, ont subi une vague de délocalisations. une analyse comparative* entre la France et les Etats-unis montre que ces derniers, pour chaque dollar d’activité délocalisée, créent 1,14 $ de valeur sur leur territoire national, en particulier grâce à la reconversion des personnels impactés vers d’autres types d’activités plus rémunératrices. La France, quant à elle, ne parvient pas à compenser ses transferts de services à l’étranger et ne crée que 0,86 € de valeur pour chaque euro d’activité délocalisée.

* Comment la France peut-elle tirer parti des délocalisations de services ? Rapport du mcKinsey global Institute publié en 2005.

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cinq impératifs pour la croissance

Les stratégies de développement économiques efficaces à l’échelle d’un pays s’articulent généralement autour de cinq axes qui peuvent être considérés comme autant d’impératifs. Loin de constituer une nouveauté, ces facteurs de succès sont, pour beaucoup, évoqués depuis plusieurs années en France. Certains ont été engagés, mais l’ampleur de la crise actuelle et de ses implications impose à présent de les concrétiser dans des délais très brefs.

un environnement réglementaire favorisant le développement des 1.

secteurs porteurs. Pour permettre l’essor de champions européens et globaux créateurs de richesse et d’emploi, il importe de créer un contexte propice à l’amélioration de la productivité du travail et d’établir des normes européennes communes qui permettent aux entreprises de trouver rapidement des marchés de taille conséquente. La meilleure illustration en est sans doute l’adoption d’emblée, dans l’ensemble de l’Europe, de la norme gsm qui a permis le développement de plusieurs géants de la téléphonie mobile sur le continent avant de s’imposer à l’échelle mondiale. Ces efforts de structuration réglementaire, coordonnés avec des politiques fiscales adaptées, constituent un des leviers fondamentaux à la disposition des pouvoirs publics pour aider les entreprises à générer de la croissance.

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les Entretiens

un système éducatif focalisé sur le développement des compétences clés. 2.

La compétitivité des entreprises passe par une offre d’enseignement (formation initiale et continue) permettant de développer et de transmettre les compétences nécessaires aux besoins des secteurs porteurs. L’offre d’enseignement ne doit pas s’exercer de manière centralisée et « descendante », mais plutôt résulter de la mise en place au niveau local d’écosystèmes éducatifs et productifs efficaces, associant les entreprises, les centres de recherche et les universités. Les marges de progrès sont nombreuses : améliorer l’efficacité du service d’orientation dans les lycées pour permettre aux futurs étudiants de choisir les filières porteuses, inciter les universités et les grandes écoles françaises à développer des filières de qualité mondiale sur les métiers d’avenir.

Des infrastructures adaptées aux besoins des secteurs porteurs.3. La capacité de la France à conquérir des positions sectorielles fortes au niveau mondial reposera en grande partie sur la constitution de pôles d’excellence regroupant toutes les activités d’une filière, de la recherche à la production en passant par l’enseignement, conformément à la logique d’écosystème déjà évoquée. La France dispose certes de structures de ce type, dont certaines constituent d’incontestables réussites, mais leur taille demeure largement inférieure à celles de leurs équivalents américains ou asiatiques. Pour maximiser leur efficacité, ces pôles devront se constituer sur la base d’un projet stratégique concret alignant les acteurs privés et publics sur des orientations communes. Pour cela, des critères d’évaluation transparents mesurant leur performance devraient être adoptés et rendus publics. La puissance de ces pôles d’excellence ou clusters dépendra de leur taille, de l’autonomie de chacune de leurs parties prenantes (y compris les universités) et de la qualité de leur gouvernance. Par ailleurs, afin de mutualiser les moyens de R&d, une meilleure coopération doit s’instaurer à l’échelle européenne pour constituer des pôles compétitifs à l’échelle mondiale.

une recherche publique et privée orientée vers les secteurs porteurs.4. C’est l’objet de la stratégie nationale de Recherche dont les travaux viennent de débuter et dont les conclusions seront publiées en mars 2009. Il s’agit, à travers elle, de poursuivre l’effort engagé avec le Pacte pour la Recherche afin de focaliser les financements sur des ensembles à fort potentiel capables d’atteindre la masse critique permettant de se battre à armes égales avec les États-unis et l’Asie. Ainsi, c’est en aidant la recherche fondamentale et appliquée dans des domaines ciblés que les Etats-unis ont pris et maintenu une avance technologique dans plusieurs secteurs cruciaux pour la croissance (technologies de l’information et de la communication, biotechnologies…).

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L’utilisation de la commande publique pour stimuler la croissance 5.

et l’innovation. Il s’agit là d’un moteur de croissance essentiel pour de nombreux secteurs. L’Etat pourrait par exemple encourager la création d’une filière industrielle dans le développement durable, les « clean techs » qui ont récemment été au cœur de la campagne présidentielle américaine. Quant aux secteurs qui dépendent totalement de la commande publique, comme les industries d’armement, ils bénéficieraient largement d’une meilleure cohérence des marchés publics à l’échelle européenne. Pour s’en convaincre, il suffit de relever qu’il existe en Europe de nombreux programmes d’armement concurrents qui fractionnent les marchés ouverts aux industriels. Favoriser l’émergence d’une demande plus importante en volume et qualitativement exigeante permettrait de stimuler la création de biens et services à fort contenu innovant. Créer ainsi en Europe un marché « domestique » homogène, efficace, concurrentiel et ouvert, permettrait de maximiser les gains de compétitivité et de productivité découlant de l’innovation.

Pour les pouvoirs publics, l’impératif – et sans doute la difficulté – consiste à adopter des mesures propres à favoriser la croissance sans revenir au modèle d’intervention directe de l’Etat dans l’économie, qui a maintes fois démontré ses limites. En d’autres termes, il lui faut créer les conditions permettant aux entreprises et aux filières d’innover, de gagner en compétitivité et de remporter des parts de marchés à l’international, sans empiéter sur les prérogatives de l’initiative privée.

Au-delà des leviers de structuration que nous venons de mentionner, la période récente montre qu’il est impératif de faire émerger des mécanismes efficaces de financement adaptés à chaque type d’entreprises.

Deux pistes pour financer la croissance

Le financement de la croissance requiert des instruments adaptés aux besoins spécifiques des différents acteurs économiques. La stimulation de nouveaux canaux de financement et le renforcement des dispositifs de soutien existants doivent aussi bien répondre aux enjeux de la conjoncture actuelle qu’à l’ambition, affichée avec la stratégie de Lisbonne, de faire de l’innovation et de l’investissement les moteurs de notre économie. dès lors, deux pistes peuvent être envisagées :

Favoriser l’accès à des financements adaptés pour chaque type 1.

d’entreprises. Les interventions récentes en direction des établissements financiers s’inscrivent dans ce cadre en permettant à l’ensemble des entreprises de continuer à bénéficier d’un accès au crédit dans de bonnes

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conditions auprès d’acteurs bancaires stabilisés. Ces derniers se sont en effet engagés, en contrepartie des efforts consentis par l’Etat, à continuer de financer l’activité économique ; engagement dont le respect sera contrôlé régulièrement par le ministère de l’Economie et des Finances. une seconde initiative consistant à réorienter une partie de l’épargne vers l’investissement productif à travers le crédit aux PmE accordé par la Caisse des dépôts et Consignations paraît également susceptible de pallier l’assèchement temporaire du crédit. Parallèlement, le développement des activités d’Oseo garantie permet de répondre aux attentes des PmE en matière de garanties bancaires.

Adapter la fiscalité pour favoriser l’innovation et l’investissement.2. La fiscalité peut devenir un outil au service du développement et de la localisation de centres de recherche et de production de premier ordre sur le territoire, comme c’est le cas aux Etats unis. dans les arbitrages opérés par les multinationales aussi bien que dans les choix d’investissements des PmE françaises, le crédit impôt-recherche joue désormais un rôle majeur, et les annonces récentes sur les exonérations de taxe professionnelle permettent de conforter cet effet d’attraction. La mise en place d’une fiscalité active tournée vers l’innovation, l’investissement et le développement des PmE, dont l’impact serait évalué en amont comme en aval constitue un moteur de croissance puissant. de nouvelles incitations fiscales à destination du capital-risque et des investissements de long terme sur des projets porteurs permettraient de compléter ce dispositif. Les PmE françaises semblent, en particulier, souffrir d’un déficit de « capitaux patients » capables de s’engager à leurs côtés dans la durée. Or seul un appui de ce type pourrait accompagner leur croissance et leur permettrait de combler l’écart avec leurs homologues britanniques, trois fois plus nombreuses à franchir la barre des 15 m€ de chiffre d’affaires dix ans après leur création.

Vers un Etat plus architecte qu’opérateur

Chaque jour qui passe le confirme : le dogme de l’autorégulation des marchés et du « laisser-faire » a vécu. mais prenons garde que le balancier ne reparte pas de manière excessive dans le sens de l’interventionnisme étatique.

Face à la nature exceptionnelle des événements récents, plusieurs gouvernements ont résolu de s’impliquer rapidement et fortement afin de provoquer un « choc de confiance » et ainsi recréer les conditions indispensables à la préservation du système financier, à la gestion de la crise et, à terme, à la reprise de la croissance. Agissant en remparts contre les risques systémiques, ils se sont efforcés d’assurer la circulation des liquidités

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et l’accès au crédit pour les entreprises et les particuliers, de prévenir tout effet de panique chez les épargnants grâce à la garantie des dépôts et de recapitaliser les établissements financiers en difficulté pour limiter les risques de propagation de la crise. Ces décisions ont toutefois démontré l’absolue nécessité d’une plus forte concertation à l’échelle communautaire. Ainsi, l’initiative isolée du gouvernement irlandais en matière de garantie des dépôts s’est traduite par des transferts massifs de capitaux, attestant que de telles actions non coordonnées risquent de se muer en facteurs de déstabilisation de portée régionale.

Ces mesures d’urgence ont, pour l’heure, permis d’éviter que ne se reproduise le scénario tant redouté de la grande dépression de 1929. saluées par la plupart des décideurs et analystes économiques, elles ébauchent les contours de ce que pourrait être un recentrage et un renforcement du rôle de l’Etat selon trois axes permettant de mettre en œuvre une véritable politique industrielle au service de la croissance :

Régulateur avisé.1. Que ce soit dans le domaine financier ou économique, pour soutenir la croissance, l’Etat doit créer les conditions favorables au développement des entreprises, de l’emploi et des exportations, sans pour autant se substituer à l’initiative privée. Il lui faut en particulier favoriser l’émergence d’acteurs performants à l’échelle européenne et mondiale à travers deux leviers majeurs : la mise en place de régulations sociales propres à garantir la productivité du travail et donc l’attractivité de la France comme base de production, et une définition pertinente de l’espace concurrentiel pour éviter que des lois trop restrictives en matière de compétition ne brident l’essor de champions ayant un fort potentiel de développement international. dans certains domaines, et en particulier dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle architecture financière globale répondant mieux aux nécessités de « l’économie réelle », les Etats devront se coordonner entre eux et au sein des institutions internationales. La mise en place des nouvelles règles garantissant la robustesse et la pérennité du système pourrait toucher à la gouvernance du système bancaire, au fonctionnement des agences de notation, aux normes comptables ou aux règles prudentielles, et s’accompagner d’une redéfinition du rôle de certaines instances internationales comme le FmI ou la banque mondiale. sur tous ces plans, l’articulation des décisions entre les échelons national, continental et mondial, constituera un facteur déterminant de l’efficacité des initiatives. de même, leur déclinaison au niveau des principaux bassins d’emploi dans chaque pays s’impose.

Actionnaire et investisseur ciblé.2. L’Etat doit façonner un nouveau modèle pour favoriser le développement de secteurs d’avenir tout en préservant les principes de la concurrence et les prérogatives du privé. C’est l’objectif du Fonds stratégique d’Investissement annoncé

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par le Chef de l’Etat. géré par la Caisse des dépôts et Consignations sous la surveillance du Parlement et bénéficiant des ressources propres de la Caisse complétées par d’autres moyens publics et le cas échéant privés, il servira à défendre et à développer les filières, et en particulier des PmE, jugées critiques pour la croissance, ainsi qu’à défendre le capital des grandes entreprises stratégiques qui pourraient faire l’objet de tentatives de prise de contrôle non souhaitées. Cette initiative complète les dispositifs dont dispose déjà la France. Ainsi le financement par subventions ou avances remboursables de projets de R&d collaboratifs permet de nourrir l’innovation à plusieurs niveaux : grands programmes de rupture technologique portés par des leaders industriels ou projets d’innovation incrémentale portés par des PmE de niche. Pour être efficace, ce rôle d’actionnaire et d’investisseur devra s’inscrire dans le cadre d’une stratégie industrielle cohérente et d’une politique d’investissement et de cessions créatrice de valeur ; les prises de participations et les investissements n’ayant pas vocation à se pérenniser mais plutôt à favoriser le développement des entreprises critiques dans les secteurs porteurs durant leur phase d’essor.

Architecte des politiques de long terme garantissant la croissance et 3.

la cohésion. C’est peut-être là un aspect plus traditionnel du rôle de l’Etat, mais ce dernier doit sans doute intégrer de nouveaux paramètres dans les orientations à long terme qu’il fixe pour son économie. Il lui faut simultanément promouvoir des politiques permettant de favoriser la croissance (politique industrielle, d’infrastructures, d’économie numérique ou immatérielle, d’enseignement et de formation, …), préserver la cohésion nationale et intergénérationnelle (politiques d’emploi, de santé, de retraites, de solidarité) tout en veillant à ne pas brider les ressorts essentiels de la croissance (valeur travail, compétitivité de la main-d’œuvre sur le territoire national, fiscalité favorisant l’innovation et le développement…). simultanément, l’Etat devra favoriser le redéploiement des emplois des secteurs en perte de vitesse vers les secteurs d’avenir. Enfin, il convient de tirer tous les enseignements de certaines situations particulièrement aigües, comme celle de l’Islande, qui incitent à regarder sous un autre angle les spécialisations économiques trop accentuées. Ces dernières ont certes été de puissants catalyseurs de prospérité, mais se révèlent aujourd’hui d’inquiétants amplificateurs de crise.

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Pour l’Etat, cette évolution de son rôle exige de retrouver des marges de manœuvre financières. A cette fin, la réforme de l’appareil administratif et les transformations structurelles engagées depuis un an en France à travers une série de projets ambitieux doivent impérativement s’accélérer et s’amplifier.

Face à l’environnement économique de plus en plus incertain et à la fragilité des équilibres régissant l’économie et la prospérité du pays il serait sans doute bon de s’appuyer sur quelques scénarios contrastés, fondés sur un éventail d’hypothèses en termes d’ampleur et de durée de la récession, afin de doser l’ambition et le calendrier des actions engagées par le gouvernement.

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Vers une croissance solidaire

On le pressent, avec la crise majeure que traverse le monde, c’est le modèle de développement issu de l’après-guerre qui doit être repensé. selon toute probabilité, la face de la mondialisation s’en trouvera changée et il nous faut au plus vite songer à ce que pourrait être le nouveau paradigme de l’économie future. derrière des initiatives comme l’appel du Président de la République à « refonder le capitalisme » ou la création de l’union pour la méditerranée, on peut déjà entrevoir que des valeurs nouvelles structureront demain les échanges régionaux et mondiaux.

Au-delà de la création de valeur pour l’actionnaire, qui ne saurait demeurer le point de référence unique, devront s’imposer de nouveaux objectifs jetant les bases d’un modèle de développement plus solidaire qui permettra de réduire les inégalités sociales à l’échelle nationale et au plan mondial. déjà, ces exigences commencent à poindre dans les pays industrialisés où se font jour de nouveaux types de consommation (éco-consommation, commerce équitable) et une vigilance accrue des parties prenantes associatives (consumérisme renforcé, campagnes publiques d’Ong). Ces phénomènes ont favorisé l’éclosion du concept de responsabilité sociale qui constitue maintenant un actif immatériel d’une importance croissante pour les entreprises et représente un enjeu réel pour les dirigeants comme pour les investisseurs.

A l’évidence, il faudra aussi trouver les moyens d’aider les pays les plus pauvres à se développer afin d’éviter de creuser l’écart nord / sud qui menace à terme les deux hémisphères. Les pouvoirs publics y gagneront une prospérité et une stabilité internationale et les acteurs privés de nouveaux marchés dynamiques et des relais de croissance prometteurs. Cette solidarité globale ne répond donc pas seulement à un impératif éthique, mais aussi à une logique économique.

La crise actuelle peut engendrer des effets particulièrement préjudiciables qu’il convient de circonscrire. Au premier rang d’entre eux figure le risque d’une condamnation en bloc du principe de la mondialisation qui pourrait susciter des tentations protectionnistes, voire une montée des nationalismes, ferments d’instabilité géopolitique. La globalisation raisonnée des marchés, du capital et des talents doit donc être préservée, même s’il importe de l’encadrer afin qu’elle soit reconnue par tous comme une donnée économique fondamentale, bénéfique pour la prospérité du plus grand nombre. Ainsi, cette période de crise pourrait permettre de déboucher sur un new deal de portée mondiale, posant les bases d’une refonte en profondeur du système économique et productif.

Ce dossier a été élaboré pour la préparation des Entretiens de Royaumont avec l’appui de McKinsey & Company.

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Intervenants

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Journée animée par Saïd AïSSAoui, Président, PLEoNAprès 12 ans comme journaliste politique à RTL et RTL Télévision, Saïd AïSSAouI a rejoint l’agence de conseil en communication Burston-Marsteller Paris, où il a développé une forte expertise au carrefour de la gestion des crises et de la santé. Depuis août 2008, il est président du bureau parisien de PLEoN, premier réseau européen d’agences de commu-nication (groupe BBDo).

InTROduCTIOn — Vincent MONTAGNE et Jean-Luc DEcORNOyMembres du Conseil d’Administration des Entretiens de Royaumont

message de bienvenue et présentation de la journée par le secrétaire général et le trésorier des Entretiens de Royaumont

Vincent MONTAGNE, éditeur, est depuis 1991, président directeur général du groupe média-Participations, groupe d’édition et de presse (notamment dargaud, dupuis, Le Lombard, Rustica, Edifa, Fleurus et mango) et producteur d’audiovisuel (Ellipsanime, Citel). Vincent MONTAGNE est également membre du bureau du syndicat national de l’Edition et du Cercle de la librairie, auditeur de la 53ème session nationale de l’IHEdn et secrétaire général des Entretiens de Royaumont.

Jean-Luc DEcORNOy, président du directoire de KPmg s.A., siège au conseil d’administration de KPmg tant au niveau européen que mondial. Il est président du comité d’audit mondial de KPmg.diplômé de l’EssEC, Expert-comptable et Commissaire aux Comptes, Jean-Luc DEcORNOy dirige l’audit de sociétés cotées et non cotées, principalement dans les secteurs de l’énergie et de la grande distribution. En outre, il est vice-président du département APE de la Compagnie nationale des Commissaires aux Comptes.

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PROLOguE — Olivier AppERTPrésident de l’Institut Français du Pétrole

Panorama des réserves énergétiques mondiales et perspectives pour la croissance française

Olivier AppERT a été nommé président de l’Insti-tut Français du Pétrole (IFP) en avril 2003. Il était directeur de la coopération long terme et de l’analyse des politiques énergétiques au sein de l’Agence Interna-tionale de l’Energie (AIE) depuis le 1er octobre 1999.

Ancien élève de l’Ecole polytechnique, ingénieur général des mines, il a commencé sa carrière au service des mines de Lyon, puis a occupé différents postes au ministère de l’Industrie et au cabinet du Premier ministre.

En 1987, il a pris la responsabilité de l’activité radiocommunication mobile au sein de la société Télécommunications Radioélectriques et Téléphoniques (TRT).

nommé en 1989 directeur des hydrocarbures au ministère de l’Industrie, il a rejoint en 1994 la direction de l’IFP, en charge notamment de la recherche et développement. depuis 1998, Olivier AppERT était directeur général d’Isis, holding technologique filiale de l’IFP cotée en bourse.

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PROgRAmmE

OuVERTuRE — Jérôme cHARTIERPrésident des Entretiens de Royaumont

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diplômé de l’EssEC et de sciences politiques, ancien associé-gérant de société, Jérôme cHARTIER est élu maire de domont à 28 ans en 1995, puis président du syndicat mixte d’aménagement de l’Ouest de la Plaine de France, il est élu président de la Commu-nauté de communes de l’Ouest de la Plaine de France en 2001. Il est élu député umP du Val d’Oise en 2002 puis réélu en 2007.

membre de la Commission des finances, il est depuis septembre 2007 le porte-parole du groupe umP sur le budget de l’Etat. Il est à l’origine de nombreux rapports de la com-mission des finances, notamment sur « l’immobilier de l’Etat à l’étranger » en 2005, et « les conditions de délivrance des visas schengen » en 2006, la « Tva sociale » en 2007 et « le développement des entreprises » en 2008.

Créateur en 2002 du groupe d’études sur la modernisation de la vie politique française, il en a tiré un livre, « Le lifting de marianne », publié en 2005, dont certaines des 50 propositions ont inspiré les travaux de la commission balladur sur la réforme des insti-tutions. Il co-préside depuis octobre 2007 le groupe de travail sur le pouvoir d’achat créé au sein du groupe umP par jean-François Copé, et fut le rapporteur de la loi « Pouvoir d’achat » en décembre 2007.

Jérôme cHARTIER est l’Orateur national pour les réformes au sein de l’umP et a entamé récemment un tour de France d’explication sur la crise financière mondiale et sur les mesures prises par le Président de la République.

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ECLAIRAgE — Augustin de ROMANETDirecteur général de la Caisse des Dépôts et Consignations

Financer la croissance française

Augustin de ROMANET est directeur général de la Caisse des dépôts et Consignations depuis le 7 mars 2007. diplômé de l’IEP Paris et ancien élève de l’EnA, il débute sa carrière à la direction du budget du ministère de l’Economie et des Finances. En 1999, il est nommé directeur de l’entreprise d’inves-tissement Oddo et Compagnie, puis l’année suivante associé gérant d’Oddo Pinatton Corporate.

En 2004, il est directeur du cabinet de jean-Louis borloo, puis directeur adjoint du cabinet du Premier ministre jean-Pierre Raffarin.

En 2005, il est nommé secrétaire général adjoint à la Présidence de la République.

En octobre 2006, il est nommé directeur adjoint finances et stratégie et membre du comité exécutif du groupe Crédit Agricole s.A.

Par ailleurs Augustin de ROMANET est président du conseil de surveillance de la snI (société nationale Immobilière) et président du directoire du Fonds de Réserve pour les Retraites. Il est administrateur de dexia, Accor, Véolia, Icade, et de CnP Assuran-ces depuis 2007.

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PROgRAmmE

ECLAIRAgE — Muhammad yuNuS Fondateur de la Grameen Bank, Prix Nobel de la Paix 2006

Le microcrédit pour stimuler la croissance française

Muhammad yuNuS est le fondateur et président de la grameen bank, et prix nobel de la paix 2006.

En 1962, diplômé d’économie, il enseigne l’économie au Chittagong College.

À 21 ans, il crée la première usine high-tech d’em-ballage et d’impression du Pakistan Oriental qui est une réussite. Toutefois, il part pour les Etats-unis en 1965 pour préparer un doctorat. une fois docteur en économie, yunus obtient un poste à la middle Tennessee state university.

En 1977 Muhammad yuNuS crée au bangladesh son propre programme de microcré-dit sous le nom de « grameen » qui connaît un succès immédiat puisque le « modèle » s’exporte dans le reste du monde à partir de 1989.

Il reçoit en 2006 le Prix nobel de la Paix pour son action en faveur du microcrédit. grâce à cette récompense, Muhammad yuNuS a financé une société d’agroalimentaire en partenariat avec danone, la « grameen danone Food », qui repose sur un modèle d’entrepreneuriat social.

Echange avec la salle animé par Elise LucEt, journaliste, France 2Élise LuCET débute sa carrière en 1983 comme reporter pour FR3 Caen. En 1987, elle travaille pour FR3 au niveau national, puis pour l’émission La Marche du siècle de Jean-Marie Cavada sur Antenne 2. En 1988, elle intègre la rédaction nationale, où elle va co-pré-senter le 19/20, le journal d’information de fin de journée sur France 3, dont elle deviendra le rédacteur en chef en 1997. Depuis 2005, elle présente le Journal de 13 heures sur France 2.

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PROgRAmmE

COnCLusIOn — François FILLONPremier Ministre

François FILLON est le premier Premier ministre de la présidence de nicolas sARKOzy, dont il a été le principal conseiller politique à la tête de l’umP entre 2004 et 2007.

Entre 1993 et 1995, sous Edouard bALLAduR puis Alain juPPÉ, il est successivement ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et ministre des Technologies de l’information et de la Poste. Puis de 2002 à 2005, dans le gouvernement de jean-Pierre Raffarin, il est ministre des Affaires sociales, du Travail et de la solidarité et ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Après des études de droit et de sciences politique, François FILLON devient assistant parlementaire puis chef adjoint de cabinet de joël LE THEuLE, député de la sarthe puis ministre jusqu’en 1980. Il est élu pour la première fois conseiller municipal de solesmes dans la sarthe en 2001. son élection en 1981, au sein d’une Assemblée nationale dont il est le benjamin, fut son premier fait d’arme. Plusieurs mandats, aux niveaux départemental, régional et national, suivront. François FILLON a été réélu député de la sarthe en juin 2007.

membre fondateur de l’union en mouvement et président de l’association France.9 depuis 2002, François Fillon a écrit « La France peut supporter la vérité » en 2006.

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DÉjEunERs

Pour une fiscalité moderne qui encourage la croissance française

La politique fiscale est l’un des rouages essentiels qui déterminent la croissance. un vrai tour d’horizon sur cette question, mêlant liberté de ton… et de propositions.

Avec Jean-Luc DEcORNOy*, président du directoire de KPmg, Gilles péLISSON, directeur général du groupe Accor, Gilles cARREz, député, rapporteur général du budget, Jérôme cAHuzAc, député, premier vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.

Déjeuner animé par claire GuéLAuD, journaliste, Le MondeAprès plusieurs années comme journaliste sur les problématiques sociales dans plusieurs journaux économiques, Claire GuÉLAuD a rejoint en 2001 le service Europe – France du Monde, où elle suit plus particulièrement la fiscalité, le budget et la macroéconomie française.

depuis janvier 2006, Gilles péLISSON est administra-teur-directeur général du groupe ACCOR. diplômé de l’EssEC et titulaire d’un mbA de Harvard business school, Gilles péLISSON a d’abord exercé dans le groupe Accor, aux États-unis, en tant que directeur du marketing des restaurants seafood broiler. En 1993, il est co-président de la chaîne hôtelière novotel. En 1995, il devient directeur général d’Eurodisney, puis président-directeur général en 1997.En avril 2000, Gilles péLISSON rejoint le groupe suez pour prendre la direction du consortium suez-Telefonica sT3g, candidat à une licence umTs, et la présidence de noos.

début septembre 2001, il est nommé directeur général de bouygues Telecom, puis pré-sident-directeur général en février 2004.

En 2006, il devient administrateur-directeur général du groupe Accor.

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PROgRAmmE

député de la 5ème circonscription du Val de marne depuis 1993, maire du Perreux-sur-marne, Gilles cARREz est élu rapporteur général des la commission des finances, de l’économie générale et du plan de l’Assemblée nationale en 2002. Il est réélu dans ces fonctions en 2007.A l’Assemblée nationale, il a notamment participé aux travaux de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi organique relative aux lois de finances (2000-2002), a été membre de la commission d’enquête sur le Crédit Lyonnais (1994-1997), de la commission d’enquête sur l’utilisation et la gestion des fonds publics en Corse (1998). Il est l’auteur de la loi dite « Loi Carrez » (1996) sur le mesurage des logements.

Gilles cARREz est Président du Comité des Finances Locales depuis décembre 2004.diplômé d’HEC et de l’EnA, il a exercé son activité professionnelle jusqu’en juin 1993 dans le domaine de l’aménagement urbain, et a été en particulier secrétaire général du groupe Central des Villes nouvelles (gCVn).

docteur en médecine, ancien interne des Hôpitaux de Paris et ancien chef de clinique-assistant des Hôpitaux de Paris, Jérôme cAHuzAc a été, de 1988 à 1991, conseiller technique au cabinet de Claude Evin - ministre des Affaires sociales.de 1988 à 1991, il a été commissaire du gouvernement au conseil d’Etat et au Parlement pour les projets de loi relatifs à la solidarité et à la santé de 1997 à 2002, député de Lot et garonne, il est membre de la commission des finances à l’Assemblée nationale et rapporteur du budget de sécurité sociale. de 1998 à 2001, il fut conseiller général de Villeneuve sud, démissionnaire en 2001 pour cause de cumul de mandats. depuis 2001, Jérôme cAHuzAc est maire de Villeneuve sur Lot.

En 2007, il est élu député de la circonscription de Villeneuve. Il est membre de la commission des finances, de l’économie générale et du plan, 1er Vice-Président du groupe socialiste à l’assemblée nationale .

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DÉjEunERs

Ethique, microcrédit et croissance française

Quelle place éthique et microcrédit peuvent-ils trouver dans une économie centrée sur le profit maximal ? Comment leur laisser toute leur place dans une économie redéfinie autour de la valorisation du travail et de l’effort ?

Avec Augustin de ROMANET*, directeur général de la Caisse des dépôts, Serge DASSAuLT, sénateur, membre de la commission des finances, Michel SApIN, député, ancien ministre de l’économie et des finances, et Fanny pIcARD, fondatrice du fond éthique Alter Equity.

Déjeuner animé par Philippe MAbiLLE, éditorialiste, La tribunePhilippe MABILLE est journaliste depuis 1987. Après 12 ans au journal Les Echos, il devient, en janvier 2004, rédacteur en chef du service Economie et des pages Idées de La Tribune.

Serge DASSAuLT est président-directeur général du groupe industriel marcel dassault depuis 2000, président directeur général du groupe socpresse et président de la société du Figaro depuis 2004. Serge DASSAuLT est très impliqué dans la sphère politique en étant à la fois sénateur de l’Essonne et maire de Corbeil-Essonnes depuis 1995.diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’École nationale supérieure de l’aéronautique, il fait ses débuts au bureau d’Etudes Avions marcel dassault avant de devenir directeur des essais en vol puis de l’exportation de la générale Aéronautique marcel dassault. À la direction d’Electronique marcel dassault, à partir de 1963, il devient commissaire général des salons In-ternationaux de l’Aéronautique et de l’Espace de 1975 à 1993.

Parallèlement à cela, Serge DASSAuLT a successivement présidé l’Association des Anciens de sup Aero (1988-1991), le groupement des Industries Françaises Aéronauti-ques et spatiales (1993-1997) ainsi que le Conseil des Industries de défense Françaises (1993-1997). En 2000, il a été nommé président d’honneur de dassault Aviation.

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PROgRAmmE

C’est en adhérant au Parti socialiste en 1975 que Michel SApIN débute sa carrière politique. Il est élu député de l’Indre en 1981. de 1983 à 1984, il assure les fonctions de secrétaire de l’Assemblée nationale puis de 1984 à 1985 celles de vice-président.

Michel SApIN rejoint le gouvernement d’Edith Cresson au poste de ministre délégué auprès du ministre de la justice de mai 1991 à Avril 1992.

Il est ensuite ministre de l’Economie et des Finances du mois d’avril 1992 à mars 1993 dans le gouvernement de Pierre beregovoy.

Michel SApIN retrouve des fonctions ministérielles dans le gouvernement de Lionel jOsPIn, il est alors

en charge de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat de mars 2000 à mai 2002.Il est élu député de la première circonscription de l’Indre en 2007.

L’Europe a tenu une place importante dans l’action de Michel SApIN au ministère de l’Economie et des Finances. Il est également connu pour sa loi visant à lutter contre la corruption.

Fanny pIcARD est associée fondatrice du fonds d’in-vestissement Alter Equity, dédié au développement durable. Elle a préalablement été managing director et membre du Comité Exécutif de Wendel (2002-2006), ainsi que directeur Associée de la Compagnie Finan-cière saint-Honoré, société holding de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild.

Fanny pIcARD a siégé aux Conseils d’administration des sociétés Legrand, nouvelle biomérieux Alliance et stallergènes ainsi qu’au Comité d’audit de Legrand.

Engagée sur le sujet de la diversité, elle préside le Comité stratégique de mozaïk RH, cabinet de recru-tement spécialisé dans la promotion de l’égalité des chances.

Fanny pIcARD est diplômée de l’EssEC et de la sFAF, licenciée en droit, et ancienne auditrice du Collège des Hautes Etudes de l’Environnement et du développement durable. Elle a enseigné à sciences Po Paris l’analyse financière et l’évaluation d’en-treprises.

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DÉjEunERs

Le mutualisme, une force pour structurer la croissance ?

dans un contexte de crise de confiance des marchés, le mutualisme a présenté des avantages indéniables. Est-il pour autant une solution d’avenir ?

Avec Henri GuAINO, conseiller spécial du chef de l’État et Manuel VALLS, député-maire d’Evry.

Débat animé par Jean-Michel bLiEr, rédacteur en chef, France 3Jean-Michel BLIER est journaliste politique depuis 1983. Il a travaillé à France Inter et à France Info. Depuis plus de 20 ans, il suit la vie politique française et le Parti Socialis-te. Rédacteur en Chef à France 3, il a collaboré pendant 7 ans au magazine de Christine oCKRENT France–Europe Express.

Henri GuAINO est le conseiller spécial de nicolas sARKOzy, Président de la République française, depuis le 16 mai 2007. Il est aussi conseiller-maître à la Cour des Comptes depuis septembre 2006.

diplômé de l’Institut de sciences Politiques de Paris, et d’études approfondies en sciences économiques, Henri GuAINO débute sa carrière en 1986 en tant qu’écono-miste au Crédit Lyonnais.

nommé en 1993 chargé de mission auprès du président de l’Assemblée nationale, puis conseiller auprès du ministre de l’Etat de 1994 à 1995, il est promu commis-saire général au plan de 1995 à 1998.

Conseiller scientifique de l’Agence pour la diffusion de l’information technologique entre 2002 et 2004, Henri GuAINO devient aussi administrateur de l’Agence de l’envi-ronnement et de la maîtrise de l’énergie en 2003.

Ancien chroniqueur aux Échos et à La Croix, il a écrit en 1998 l’Etrange renoncement, en 1999 la France est-elle soluble dans l’Europe?, et en 2002, la Sottise des modernes.

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PROgRAmmE

bien qu’il soit né à barcelone le 13 août 1962, Manuel VALLS a passé toute son enfance et son adolescence à Paris. Issu d’une famille catalane du côté paternel et suisse italienne du côté maternel, il suit une formation littéraire nourrie par les relations de son père, artiste peintre, avec plusieurs écrivains et intellectuels.

séduit par les idées de michel ROCARd, il s’engage au Parti socialiste dès ses 18 ans et obtient sa natu-ralisation en 1982. Engagé au sein de la direction du mjs et de l’unEF-Id, il mène des études d’Histoire à l’université de Tolbiac.

Élu conseiller régional d’Ile-de-France en 1986, il rejoint le cabinet du Premier ministre michel ROCARd en qualité d’attaché parlementaire (1988-1990) et de chargé de mission (1990-1991). Parallèlement, il devient premier secrétaire de la fédération du Ps du Val d’Oise (1990-1999) et adjoint au maire d’Argenteuil (1989-1998).

désigné secrétaire national du Ps à la communication en 1995, il est nommé, après les élections législatives de juin 1997, conseiller pour la presse et la communication au cabinet du Premier ministre Lionel jOsPIn. Il occupera cette responsabilité jusqu’à son élection à la mairie d’Évry en mars 2001. En mars 1998, il est élu 1er Vice-président (chargé des finances et du contrat de plan) du Conseil régional d’Ile-de-France (1998-2002)

Élu député de la 1ère circonscription de l’Essonne en juin 2002, Manuel VALLS devient secrétaire national à la coordination et à l’organisation (2003-2004) du Ps. A la suite du vote interne sur le Traité constitutionnel européen, il perd cette dernière responsabilité mais reste membre du bureau national.

Réélu député en 2007 et maire en 2008, il préside la communauté d’agglomération Évry-Centre-Essonne depuis le mois d’avril dernier. Au sein de son groupe à l’Assemblée na-tionale, il anime les travaux des députés socialistes membres de la commission des lois.

son dernier livre, « Pour en finir avec le vieux socialisme... et être enfin de gauche », entretien avec Claude AsKOLOVITCH, est paru aux éditions Robert Laffont en 2008.

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les Entretiens

DÉbAT

Propositions pour structurer la croissance

débat autour des propositions de la commission pour la stimulation de la croissance française. d’autres propositions seront ajoutées. Toutes seront discutées.

Avec Jacques ATTALI, président de la commission pour la stimulation de la croissance française, et Jean-François cOpé, ancien ministre, président du groupe umP à l’Assemblée nationale.

Débat animé par ruth ELkriEF, journaliste, bFM tVRuth ELKRIEF a commencé sa carrière de journaliste politique à TF1 où elle entre en 1987. En 1994, elle participe à la création de LCI, la première chaîne d’information en continu. En 2001, elle rejoint RTL. En 2005, elle participe au lancement de la chaîne d’information en continu à vocation économique BFM TV et y présente depuis septembre 2008, la nouvelle édition de la mi-journée, « Midi Ruth Elkrief ».

Professeur, écrivain, conseiller d’Etat honoraire, conseiller spécial auprès du Président de la République de 1981 à 1991, fondateur et premier président de la banque Européenne pour la Reconstruction et le déve-loppement à Londres de 1991 à 1993, Jacques ATTALI est maintenant président de A&A, société internatio-nale de conseils, spécialisée dans les nouvelles techno-logies, basée à Paris, et président de Planet Finance, Organisation de solidarité Internationale spécialisée dans le développement de la microfinance.En 1980, il fonde Action Contre la Faim et lance en 1984 le programme européen Eurêka. En 1989, il lance un programme international d’action contre les inondations catastrophiques au bangladesh. Jacques ATTALI a ensuite conseillé le secrétaire général des nations unies sur les risques de proliféra-tion nucléaire. Il est à l’origine de la réforme de l’en-

seignement supérieure d’harmonisation des diplômes européens, dite Lmd. docteur d’Etat en sciences économiques, Jacques ATTALI est diplômé de l’Ecole Po-lytechnique, (major de la promotion 1963), de l’Ecole des mines, de l’Institut d’Etudes Politiques et de l’Ecole nationale de l’Administration.

Il est également chroniqueur à L’Express et l’auteur de quarante livres.

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PROgRAmmE

Jean-François cOpé est Président du groupe umP à l’Assemblée nationale et maire des meaux. diplômé de l’Institut de sciences Politiques, en 1987 et de l’EnA, en 1989, jean-François Copé débute sa carrière en étant chef de bureau à la Caisse des dépôts et consignations et à dexia crédit local. directeur de Cabinet du Président du Crédit local de France (1991-1993), il devient directeur de Cabinet du ministre délégué aux relations avec le sénat de 1993 à 1995.député de seine-et-marne de 1995 à 1997, il est maire de meaux depuis 1995, réélu en 2001 avec 69% et en 2008 avec 67%. Il est également Conseiller Régional d’Ile-de-France de 1998 à 2007.Jean-François cOpé est à nouveau député de seine-et-marne en 2002, date à laquelle il est nommé secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Porte-Parole du gouver-nement. En 2004, il reste Porte-Parole du gouvernement mais devient ministre délégué à l’Intérieur, puis ministre délégué au budget et à la Réforme de l’Etat jusqu’en 2007.En 2007, il est réélu député de seine-et-marne et devient Président du groupe umP, à l’Assemblée nationale. En 2006, il fonde un club politique « générationFrance.fr ».

Jean-François cOpé est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Ce que je n’ai pas appris à l’EnA : l’aventure d’un maire » et « Promis j’arrête la langue de bois ».

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PROgRAmmE

CLôTuRE — Abdoulaye WADE Président de la République du Sénégal

Abdoulaye WADE est le Président de la République du sénégal depuis 2000.

Il est venu faire ses études supérieures en France où il obtient son doctorat en droit et en sciences économi-ques. Il retourne au sénégal quelques années plus tard pour ouvrir son cabinet d’avocat.

En 1972, Abdoulaye WADE préside le groupe des Experts Africains de l’Organisation de l’unité Africaine (O.u.A) et de la banque Africaine de développement (b.A.d.) dans les négociations monétaires Internationales et sur le Financement du développement et de la Coopération Intra Africaine.

En 1974, il crée le P.d.s (Parti démocratique sénégalais) et devient député du sénégal jusqu’en 1980. A partir de 1995 et jusq’en 1997, il est ministre d’Etat auprès du Président de la République du sénégal.

Par ailleurs, Abdoulaye WADE est un des principaux promoteurs du nouveau partena-riat pour le développement de l’Afrique (nEPAd) et est engagé sur tous les aspects liés à l’environnement et à 1’humanité tout entière pour le bien-être des populations dans le monde.

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Notes

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Liste des participants

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