les enjeux

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DOSSIER DE SENSIBILISATION ECOCITOYENNETE 1 LES ENJEUX DIFFERENCES / INEGALITES Sommaire EN SAVOIR + ............................................................................................................. 1 Pourquoi les hommes sont-ils différents ?................................................................ 1 Qu’est ce que l’inégalité ?........................................................................................... 2 Qu’est ce que la discrimination ? ............................................................................... 2 IDEES DE SEANCES .................................................................................................... 3 La signification d’autrui : un test pour révéler les représentations ...................... 5 BAFA-BAFA .............................................................................................................. 7 Le dîner ..................................................................................................................... 8 En savoir + Pourquoi les hommes sont-ils différents ? (source : CRDP Montpellier) Avant tout, précisons que la science ne saurait répondre à la question « pourquoi ? », marquée par sa finalité anthropomorphique. Elle peut, cependant, expliquer des mécanismes biologiques qui entraînent des diversités humaines. La biologie nous apprend que chaque être humain est unique au départ de sa vie, porteur d’une collection de gènes (le génome), c’est-à-dire de caractères héréditaires qu’il est seul au monde à posséder, et qu’aucun de ses congénères ne possédera (1). Ce génome conditionne son aspect identitaire qui lui est propre. Sans entrer dans des détails d’une grande précision, disons que chaque cellule d’un individu, (et son corps en comporte plusieurs centaines de milliards), est dotée d’un noyau comprenant une série de 23 paires de filaments, les chromosomes. Ils reproduisent à l’identique 23 chromosomes fournis par les spermatozoïdes paternels et 23 par l’ovule maternel. Sur les chromosomes, sont définis, par des informations codées (le code génétique), les divers processus nécessaires au développement de l’organisme. Chaque cellule possède la collection des gènes (le génotype) permettant de construire l’individu dans sa totalité avec ses caractères spécifiques (le phénotype). La transmission par moitié des patrimoines parentaux explique les ressemblances entre parents et enfants. La collection des gènes (le patrimoine génétique ou génome de plusieurs centaines de milliers de paires de gènes, dont chacun détermine une fonction par exemple la synthèse d’un enzyme), est loin d’être achevée. Néanmoins quelques centaines de fonctions élémentaires ont pu être identifiées. Rappelons à ce propos l’intérêt des vulgarisations explicatives qui accompagnent l’émission télévisée le Téléthon et qui précisent le cheminement des progrès de la cartographie chromosomique humaine et son utilité. La somme des fonctions propres à chaque paire de gènes entraîne des conséquences morphologiques, physiologiques, indécelables ou évidentes conduisant à la spécificité absolue de l’individu : les groupes sanguins, la forme du

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DOSSIER DE SENSIBILISATION ECOCITOYENNETE

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LLEESS EENNJJEEUUXX

�������� DDIIFFFFEERREENNCCEESS // IINNEEGGAALLIITTEESS

Sommaire EN SAVOIR +............................................................................................................. 1

Pourquoi les hommes sont-ils différents ?................................................................ 1 Qu’est ce que l’inégalité ?........................................................................................... 2 Qu’est ce que la discrimination ?............................................................................... 2

IDEES DE SEANCES .................................................................................................... 3 ● La signification d’autrui : un test pour révéler les représentations...................... 5 ● BAFA-BAFA .............................................................................................................. 7 ● Le dîner ..................................................................................................................... 8

En savoir +

Pourquoi les hommes sont-ils différents ? (source : CRDP Montpellier) Avant tout, précisons que la science ne saurait répondre à la question « pourquoi ? », marquée par sa finalité anthropomorphique. Elle peut, cependant, expliquer des mécanismes biologiques qui entraînent des diversités humaines. La biologie nous apprend que chaque être humain est unique au départ de sa vie, porteur d’une collection de gènes (le génome), c’est-à-dire de caractères héréditaires qu’il est seul au monde à posséder, et qu’aucun de ses congénères ne possédera (1). Ce génome conditionne son aspect identitaire qui lui est propre. Sans entrer dans des détails d’une grande précision, disons que chaque cellule d’un individu, (et son corps en comporte plusieurs centaines de milliards), est dotée d’un noyau comprenant une série de 23 paires de filaments, les chromosomes. Ils reproduisent à l’identique 23 chromosomes fournis par les spermatozoïdes paternels et 23 par l’ovule maternel. Sur les chromosomes, sont définis, par des informations codées (le code génétique), les divers processus nécessaires au développement de l’organisme. Chaque cellule possède la collection des gènes (le génotype) permettant de construire l’individu dans sa totalité avec ses caractères spécifiques (le phénotype). La transmission par moitié des patrimoines parentaux explique les ressemblances entre parents et enfants. La collection des gènes (le patrimoine génétique ou génome de plusieurs centaines de milliers de paires de gènes, dont chacun détermine une fonction par exemple la synthèse d’un enzyme), est loin d’être achevée. Néanmoins quelques centaines de fonctions élémentaires ont pu être identifiées. Rappelons à ce propos l’intérêt des vulgarisations explicatives qui accompagnent l’émission télévisée le Téléthon et qui précisent le cheminement des progrès de la cartographie chromosomique humaine et son utilité. La somme des fonctions propres à chaque paire de gènes entraîne des conséquences morphologiques, physiologiques, indécelables ou évidentes conduisant à la spécificité absolue de l’individu : les groupes sanguins, la forme du

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visage, la taille, l’aptitude à la perception de saveurs, la couleur des yeux, des cheveux, de la peau... Une classification s’appuyant sur la pigmentation de la peau d’abord, a été longtemps recherchée et utilisée pour séparer les individus entre « races ». Ainsi, Cuvier (1769-1832) distinguait trois races : blanche, noire, jaune. Mais ce critère de ségrégation, tout comme ceux qui permettent d’utiliser d’autres caractères physiques doit être considéré comme arbitraire. L’unicité de l’espèce humaine est essentiellement liée à l’interfécondité potentielle des individus et donc à la libre circulation des génomes. On peut toutefois constater que la fréquence de certains caractères génétiques peut varier suivant l’interfécondité réelle. En effet des groupes repères peuvent subir des restrictions diverses : isolements géographiques, culturel, religieux... De ce fait la transmission des caractères peut-être un temps réduite et ces groupes peuvent présenter une abondance marquée de caractéristiques morphologiques largement dominantes. Mais dès que le frein à l’interfécondité disparaît, les diversités réapparaissent. La mobilité humaine, tant physique que culturelle du monde actuel conduit à libérer considérablement la circulation des gènes et, partant, démontre chaque jour un peu plus l’unicité de l’espèce humaine dans son immense diversité individuelle. (1) Les vrais jumeaux, issus initialement d’une même cellule qui s’est partagée et reproduite à l’identique, ont un même génome.

Qu’est ce que l’inégalité ? (sources : Petit Robert, Wikipedia)

� Etymologie : du latin in, privé de, et de "aequalis", de "aequus", uni, juste. � Littéralement, une inégalité est un défaut d'égalité. L'inégalité est le

caractère de ce qui n'est pas égal. � Pour la sociologie, c'est une différence (physique, sociale, économique,

symbolique ou culturelle) qui se traduit par un avantage ou un désavantage dans les relations sociales et qui s'exprime, par exemple, dans une ou plusieurs des dimensions sociale, économique, culturelle ou encore politique de la vie en société.

� De manière formelle, on peut distinguer quatre ordres d'inégalités : Les inégalités politiques Les inégalités juridiques Les inégalités économiques Les inégalités sociales

Pour en savoir + : le site de l’Observatoire des inégalités www.inegalites.fr

Qu’est ce que la discrimination ? Une discrimination est une inégalité de traitement fondée sur un critère prohibé par la loi, comme l’origine, le sexe, le handicap etc., dans un domaine visé par la loi, comme l’emploi, le logement, l’éducation, etc. (source : La HALDE)

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En droit, discriminer c’est traiter de manière défavorable une personne plus qu’une autre, dans une situation comparable et pour un motif prohibé. La discrimination est un délit. (source : ANCSEC)

La HALDE a fait réaliser une étude sur la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires de juin 2007 à mars 2008. En transmettant des savoirs, les manuels scolaires proposent des représentations de la société. Ils peuvent véhiculer des représentations stéréotypées qui peuvent être à l’origine des discriminations. Cette étude a pour objectif d’une part, d’évaluer comment est traitée la question de l’égalité et des discriminations. D’autre part, elle s’attache à repérer la présence de stéréotypes renvoyant à des critères de discrimination comme l’origine, le sexe, le handicap, l’orientation sexuelle et l’âge. L’étude souligne que la sensibilisation faite sur les discriminations dans les manuels d’instruction civique ne fait pas assez clairement le lien entre le principe d’égalité et la discrimination. D’autre part, la discrimination n’est pas toujours présentée comme un délit grave et pénalement puni. Autre remarque : l’importance croissance accordée à l’image dans les manuels au détriment des textes conduit l’élève à établir seul certains liens. Privé de certaines informations, il peut alors rencontrer des difficultés d’accès à un apprentissage complet. De manière générale, l’étude relève la présence de stéréotypes dans les manuels scolaires quelles que soient les disciplines enseignées y compris l’éducation civique. L’image des hommes et des femmes continue de subir un traitement différencié moins valorisant pour les femmes. Les personnes d’origine étrangère représentées sont montrées le plus souvent dans des situations dévalorisantes et/ou de pauvreté. Le handicap est rarement évoqué. Les seniors sont souvent associés à des représentations liées à la maladie et à la dégénérescence du corps. Ces représentations ne sont pas compensées par d’autres images positives sur leur rôle citoyen et leur apport dans la famille. L’impasse est faite sur le sujet de l’orientation sexuelle.

Voir les recommandations de la HALDE sur l’élimination dans les manuels scolaires des stéréotypes susceptibles d’alimenter les discriminations http://www.halde.fr/IMG/alexandrie/4127.PDF

Idées de séances

● Que dis-je ? (séance CRDP Franche –Comté) Objectifs :

- Rencontrer et comprendre d’autres personnes à travers une production plastique commune.

- Développer un sentiment d’empathie.

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Déroulement : Les participants sont répartis en groupe de quatre personnes. Chaque groupe a à sa disposition une feuille et des peintures. Chaque participant se place devant un bord de la feuille qui représentera sa « zone ». Chaque personne commence un dessin sur sa zone avec une couleur. Au bout d’un temps déterminé (par exemple une minute), les dessinateurs se déplacent et tournent jusqu’à la zone suivante. Ils choisissent une autre couleur et continuent le dessin commencé à partir de l’interprétation qu’ils peuvent en faire. L’éducateur fait ensuite tourner les dessinateurs suivant la consigne précédente autant de fois que nécessaire. Suivant l’âge des participants, cette activité pourra être poursuivie par un affichage simple des productions et par une discussion autour des interprétations formulées par les participants au cours de l’activité. Cette dernière permet d’aborder la sensibilité et la perception de chacun, mais aussi les différences dans les codes de l’image d’une culture à l’autre (symbolique des couleurs, typographie, …).

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● La signification d’autrui : un test pour révéler les représentations (séance CRDP Franche-Comté)

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● BAFA-BAFA (jeu de l’OFAJ)

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● Le dîner (séance CRDP Franche-Comté)

Cette fiche a été réalisée par le CREAQ

avec le concours financier de

avec le concours de

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LLEESS EENNJJEEUUXX

�������� RRAAPPPPOORRTT NNOORRDD//SSUUDD

Sommaire En savoir +............................................................................................................. 1

1-Historique des rapports Nord/Sud .......................................................................... 2 L’époque post-coloniale et l’émergence « du Sud » ................................................. 2 1970, un nouvel ordre international est en jeu .......................................................... 3 L’ONU et son agence le PNUD.................................................................................... 3 Les années 1980-1990 imposent le libéralisme économique au détriment du Sud 4 2 - Les enjeux contemporains engendrent une redéfinition des rapports Nord / Sud ............................................................................................................................... 5 3 - Un nouveau cycle de dynamique économique plus favorable aux pays du Sud7 4 - Réflexions sur les termes Nord/Sud ..................................................................... 8

Idées de séances ..................................... ............................................................. 9 ���� Photo-langage :......................................................................................................... 9

En savoir + L’expression «rapports Nord-Sud», est née dans les années 70. Elle est employée pour désigner les relations internationales entre les pays anciennement industrialisés, à revenus élevés et constitués de longue date en États indépendants, pour la plupart situés dans l’hémisphère Nord, et les pays en voie de développement de l’hémisphère Sud, dont l’accession à l’indépendance s’est faite après la Seconde Guerre mondiale. La distinction entre Nord et Sud est née avec l’émergence sur la scène internationale de ces nouveaux États issus de la décolonisation ; elle rend compte d’un clivage essentiel de la seconde moitié du XXe siècle, à la fois politique, économique, social et culturel. L’expression les rapports Nord/Sud exprime d’abord une inégalité de richesse : selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en 1996, les trois quarts de la population mondiale se partageaient seulement 16 % du revenu mondial.

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Représentation géographique de la limite Nord-Sud :

1-Historique des rapports Nord/Sud

L’époque post-coloniale et l’émergence « du Sud » La conférence de Bandung, en 1955, a vu la première manifestation politique du Sud face au Nord : vingt-quatre pays, dont seize anciennes colonies, refusent alors de faire allégeance à l’une ou l’autre des puissances dominantes, les États-Unis et l’Union soviétique. En même temps qu’ils affirment leur volonté de non-alignement, les pays du Sud tentent de s’organiser au sein d’alliances régionales. La création de zones de libre-échange, d’unions douanières et de marchés communs devait favoriser leur décollage économique. Au lendemain de la décolonisation, dans les années soixante, les problèmes de développement deviennent une préoccupation majeure au sein des organisations internationales. À des relations bilatérales de nature coloniale succède une coopération multilatérale, visant à accélérer un développement alors perçu en terme de croissance des revenus. En 1963, la Communauté européenne signe avec dix-huit pays africains la convention de Yaoundé, les premiers accords multilatéraux

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entre pays « riches » et pays en voie de développement. La convention reconnaît la notion d’échange inégal. Au sein de la CNUCED la Commission des Nations Unies pour le Développement et le Commerce), les pays du Sud constituent le « groupe des 77 ». La création de cet organisme international représente une victoire diplomatique pour les pays du Sud, qui estiment que leurs intérêts n’étaient pas pris en considération par le GATT, accord régissant le commerce mondial. La Cnuced devint un lieu privilégié pour les négociations Nord-Sud tandis que le PNUD, créé en 1965, joue un rôle essentiel en matière d’aide au développement.

1970, un nouvel ordre international est en jeu Le dialogue Nord-Sud tourne à l’affrontement au début des années 1970. Les pays du Sud revendiquent plus nettement un partage du pouvoir au sein des organisations internationales, dominées par les pays riches, principaux contributeurs. Leur revendication porte sur la mise en place d’une politique volontariste de redistribution des ressources. La croissance économique ne profite pas à tous, les inégalités entre pays et entre groupes au sein d’un pays se creusent, il s’agit alors d’instaurer des mécanismes de compensation. En 1971, ils obtiennent la mise en place d’un système généralisé de préférences (SPG). Les produits originaires des pays en voie de développement peuvent faire l’objet d’un traitement tarifaire préférentiel, laissé toutefois à la discrétion des pays développés. En 1973, le premier choc pétrolier ébranle le système international et accroît les tensions entre pays riches et pays en voie de développement. Ces derniers publièrent une déclaration pour un Nouvel Ordre Economique International (NOEI), qui fut votée en mai 1974 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Mais les avancées concrètes ne furent guère nombreuses. La Communauté européenne instaure en faveur des pays de l’ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) un système original et coûteux de compensation des pertes à l’exportation, garantissant un prix minimal des produits de base. Mais le cours de ceux-ci est fixé par l’offre et la demande. Les pays en voie de développement demeurent marginalisés dans le commerce international. Au début des années 1980, pourtant, 85 % des ressources de l’Organisation des Nations Unies sont consacrés aux programmes de développement.

L’ONU et son agence le PNUD L'Organisation des Nations unies (ONU) est fondée le 24 octobre 1945 en remplacement de la Société des Nations, pour mettre fin aux guerres entre les pays . La Société des Nations n'était qu'un espace de dialogue où les diplomates pouvaient se rencontrer pour établir des consensus, l'ONU peut, avec son Conseil de sécurité, prendre des décisions concrètes. Celles-ci peuvent déboucher, par exemple, sur l'autorisation d'employer une force armée -les « casques bleus » - pour maintenir ou rétablir la paix. Ses objectifs sont de faciliter la coopération dans les

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domaines du droit international, la sécurité internationale, le développement économique, le progrès social et les Droits de l’homme. La figure publique la plus visible de l'ONU est le Secrétaire général. L'ONU est financé par des contributions volontaires et par les États membres. Six langues y sont officielles : l’arabe, le mandarin, l’anglais, le français, le russe et l’espagnol. En 2009, 192 Etats sont membres de l'ONU, soit presque tous ceux qui sont officiellement reconnus. Son siège se situe sur un territoire international dans la ville de New York aux Etats-Unis. L'organisation est divisée en cinq organes : L'Assemblée générale où tous les États membres sont représentés ; Le Conseil de sécurité qui décide de certaines résolutions en faveur de la paix et la sécurité ; Le Conseil économique et social qui aide à la promotion de la coopération économique et sociale et au développement ; Le Secrétariat qui assure la gestion au jour le jour de l'ONU ; La Cour internationale de justice, le principal organe judiciaire D'autres agences traitent de divers sujets spécifiques et constituent à cet égard le système des Nations Unies , tel que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il a été créé le 1 er janvier 1966. Son rôle est d'aider les pays en développement en leur fournissant des conseils et en plaidant leurs causes pour l'octroi de dons. Ses principales missions sont : - promouvoir la gouvernance démocratique ; - réduire la pauvreté ; - prévenir les crises ; - aider à la gestion durable des ressources ; - empêcher la propagation du VIH/SIDA ; - promouvoir le développement humain.

Les années 1980-1990 imposent le libéralisme économique au détriment du Sud Alors que les pays en voie de développement affirment le refus du modèle libéral dominant, celui-ci s’impose progressivement comme choix unique. La crise mexicaine de la dette en 1982 marque un tournant. L’excès de liquidités financières mondiales pousse les banques du Nord à offrir des prêts au pays du Sud à des taux très avantageux mais variables. Leur augmentation, conjuguée à une baisse du cours des matières premières sera fatale. Les pays du Sud ne peuvent plus honorer leurs dettes. Le FMI (Fonds Monétaire International) impose alors ses normes d’ajustement structurel pour obliger les pays du Sud à rembourser. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et le FMI jouent un rôle prépondérant dans la définition des politiques de développement, supplantant les organismes de l’ONU. Deux décennies sont ainsi perdues en matière

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de développement. Les conditions imposées en matière de déficit budgétaire, de gestion monétaire et de libéralisation des échanges réduisent les marges de manœuvres politiques du Tiers monde au point d’y déclencher des “ émeutes de la dette ”. Les pays en développement se voient obligés de s’intégrer encore plus à l’économie mondiale car pour rembourser il faut exporter. Au début les matières premières, puis le travail à bas prix, puis le travail infantile, enfin laisser dégrader l’environnement. Il leur faut encore pratiquer l’attractivité pour attirer les investissements, c’est-à-dire concéder des avantages fiscaux aux capitaux étrangers, remettre en cause la protection sociale et le droit du travail. Sur le plan géopolitique, l’effondrement des régimes communistes a achevé d’imposer le modèle de l’économie de marché. La disparition de la bipolarité a contribué également à affaiblir la position du Sud sur la scène internationale : les pays en voie de développement ne peuvent plus jouer sur la rivalité entre les blocs, et un certain transfert de solidarité s’est opéré en faveur des anciens pays de l’Est. Face à un Nord en recomposition, où s’accroît l’intégration économique et politique, le Sud apparaît de plus en plus divisé. Dans les négociations globales avec le Nord, les pays du Sud, très inégalement développés, ne défendent pas toujours des intérêts similaires. Au niveau national, l’exclusion économique et politique de pans entiers de la société constitue une menace pour la cohésion de ces jeunes nations du Sud, ainsi que pour la stabilité régionale.

2 - Les enjeux contemporains engendrent une redéfinition des rapports Nord / Sud L’émergence d’enjeux planétaires transcendant la division entre Nord et Sud rend paradoxalement plus flagrante la fracture entre les deux parties du monde : les négociations sur le commerce mondial comme les conférences internationales sur l’environnement ou les questions démographiques révèlent des positions souvent incompatibles entre pays développés et pays en voie de développement.

o Les enjeux économiques de la mondialisation La mondialisation consiste à faire le pari que c'est de l'ouverture des frontières commerciales et de la multiplication des échanges que naîtront, pour l'ensemble de la planète, de nouvelles richesses. Mais la mondialisation doit être l'occasion d'une redéfinition concertée des rapports Nord-Sud. Ces rapports sont à l’heure actuelle plutôt conflictuels, chacun étant désireux d’ériger des barrières douanières. Les pays du Nord, parce que leurs produits manufacturés sont concurrencés par ceux des pays du Sud, moins chers ; les pays du Sud, parce que leur production agricole est plus chère que celle, subventionnée, des pays du Nord. Le contexte économique de relations Nord-Sud se dégrade. Aujourd'hui, on découvre que la libéralisation économique et la fantastique croissance des Etats-Unis au cours des dix dernières années - ce qui n’est plus le cas aujourd’hui - n'ont pas profité aux pays les plus pauvres. Les pays du tiers-monde ont le sentiment que, dans les négociations internationales, ils ont fait plus de concessions que les pays développés. Ils ne participent pas à la définition de l'agenda de ces grand-messes

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internationales. C'est un accord entre pays développés qui fait l'ordre du jour de la libéralisation commerciale internationale. De plus, les pays en voie de développement ont fait des concessions sur le point majeur de la propriété intellectuelle. En acceptant une protection du savoir, qui est essentiellement celui des pays développés, ils ont du même coup renforcé leurs handicaps initiaux. Les pays développés n'ont pas tenu leurs engagements de libéralisation dans les secteurs où les pays sous-développés détiennent des avantages, comme le textile, l'agriculture ou la sidérurgie. En revanche, ils ont maintenu des protections importantes. Le Tiers-monde exprime ouvertement la crainte d’être ou bien le grand laissé pour compte d'une mondialisation qui serait avant tout le nouvel espace de conquêtes offert aux pays industrialisés, ou bien se trouver sournoisement recolonisé par le biais du vieil adage : qui paye est maître. Les occidentaux ont de plus en plus tendance à soumettre leur aide à certaines conditions politiques : plus de démocratie, de transparence financière et de rigueur dans la gestion afin d’éviter la récidive que des centaines de milliards de dollars ou d'euros soient engloutis dans des opérations sans lendemain, des budgets militaires démentiels, des caissettes présidentielles, dont jamais les populations concernées n'ont touché un centime. A l’inverse, les pays industrialisés voient les entreprises se délocaliser massivement dans des pays du Sud. La mondialisation conduit de nombreuses entreprises des pays du Nord à implanter leurs unités de production, loin de leurs sièges sociaux, dans des pays à faible coût de main d’œuvre ou, pour des raisons environnementales, dans des pays où les règles sont moins strictes que dans l’Union Européenne, par exemple.

o Les enjeux migratoires De nombreux habitants des pays en voie de développement tentent d’immigrer dans les pays industrialisés légalement ou illégalement. La pauvreté, la recherche d’un travail ou simplement l’espoir d’une vie meilleure poussent des millions de personnes à s’exiler dans l’espoir de trouver mieux ailleurs. L’exemple des africains qui tentent de pénétrer clandestinement dans un des pays de l’Union Européenne (l’Espagne et l’Italie) en embarquant sur des radeaux de fortune au péril de leur vie. Les pays du Nord contrôlent étroitement les zones d’immigration du Sud vers le Nord : les barbelés de Melilla et de Ceuta ou le mur états-unien à la frontière avec le Mexique.

o Les enjeux du développement durable Lors de la conférence de Rio sur l’environnement (ou Sommet de la Terre), en juin 1992, le débat sur le développement durable et la protection de la planète a mis en lumière un déséquilibre flagrant dans l’accès aux ressources naturelles. Si les pays du Sud ont obtenu que soit posé le principe d’une contrepartie financière pour l’exploitation par les pays industrialisés des ressources qu’ils n’ont pas les moyens de valoriser eux-mêmes, ils interprètent toutefois la volonté des pays du Nord d’édicter des normes pour une croissance économique respectueuse de

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l’environnement comme une nouvelle ingérence dans la conduite des politiques nationales et comme un frein posé à leur industrialisation. Les déchets constituent l’un des exemples des déséquilibres Nord-Sud. 300 millions de tonnes de déchets toxiques sont produits chaque année dans les pays industrialisés. Bon nombre d’entre eux, au mépris des conventions internationales, sont envoyés et stockés dans les pays en voie de développement. Les déchets électroniques suivent le même chemin.

o La redéfinition des rapports Nord/Sud

Des faits qui marquent un changement à l’échelle mondiale Fin 2007. Le groupe indien Tata se propose de racheter la firme automobile britannique Jaguar. Les fonds souverains chinois, indiens et les banques arabes volent au secours des banques américaines menacées de faillite, victimes de leurs prêts immobiliers à hauts risques. Été 2007, Niamey. Un conflit surgit entre le Niger, l’un des pays le plus pauvre du monde, et le groupe nucléaire français Areva qui s’approvisionne pour ses besoins en uranium dans ce pays. Désormais, plus rien ne sera comme avant. Le Niger augmente le prix de vente d’un tiers, obtient la fin du “ monopole ” français et le droit de vendre son uranium à d’autres pays au prix du marché mondial, plus élevé. Le bras de fer tourne à l’avantage du Niger. Depuis plusieurs années les pays du Nord rencontrent de réelles difficultés à continuer à imposer au Sud ses conditions comme dans les décennies 80 et 90. Les pays se rebiffent. Par exemple, en Amérique latine, les peuples élisent des présidents défendeurs de l’intérêt national, Lula au Brésil, Chavez au Venezuela. Les ressources nationales comme les hydrocarbures, l’eau, l’électricité, les télécommunications sont re-nationalisées. Les compagnies étrangères sont obligées de renégocier leurs contrats. Le monopole de la finance - FMI et Banque mondiale - est contrarié par la création, par six pays d’Amérique latine, de la Banque du Sud. Celui des médias symbolisé par CNN est battu en brèche par Telesur dans ce même continent et par Al Jezira dans le monde arabe.

3 - Un nouveau cycle de dynamique économique plus favorable aux pays du Sud Les pays du Sud détiennent de nombreuses matières premières dont la demande est tirée par l’essor d’autres régions du Sud, comme l’Asie en forte croissance. Les déficits budgétaires de certains pays du Sud se font plus rares et ils n’ont plus besoin d’aller quémander les prêts ou la venue d’investissements extérieurs. De nouvelles réflexions prennent naissance dans le cadre de la CNUCED, cherchant à substituer d’autres politiques de développement à celle de l’ajustement structurel imposé pour rembourser les dettes. On assiste à un retour du débat sur l’économie du développement.. Ainsi la 11° Conférence de la CN UCED tenue à São Paulo en 2004, propose de remettre en cause l’intégration au marché mondial comme unique stratégie de développement et de gagner des marges de manœuvre politique.

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Ces réflexions s’appuient sur des pratiques nouvelles. On constate un développement plus rapide des flux Sud-Sud que Sud-Nord ou Nord-Sud, qu’il s’agisse d’investissements ou de commerce. Des coalitions nouvelles se mettent en place dans l’ordre international et confirment qu’un monde multipolaire émerge. Le Tiers monde, sous divers rassemblements ou coalitions, accroît sa capacité de négociation collective dans les enceintes internationales. Il résiste de façon décisive à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en s’opposant à la libéralisation commerciale ravageuse pour ses territoires. Dans les négociations internationales sur l’environnement, où se joue la question du changement climatique, il fait valoir l’intérêt de ses populations au développement sans pour autant nier le caractère indispensable des efforts nécessaires. L’ordre mondial bouge vite si l’on en juge l’arrivée massive de la Chine en Afrique ou les ambitieux projets du Brésil à l’égard de ce même continent, comme en témoigne la récente tournée africaine de Lula, le président du Brésil. Des questions se posent face à de telles évolutions. Les pays leaders du Sud, comme la Chine, l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud, agissent-ils pour eux-mêmes ou pour l’intérêt de tous les pays du Sud ? De nombreux pays sont encore très pauvres et restent en marge de la mondialisation. Il est encore trop tôt pour se parer de certitudes. Mais il est sûr que de nouveaux rapports Nord-Sud se dessinent.

4 - Réflexions sur les termes Nord/Sud Le Sud n’est pas une entité homogène. Il y a plusieurs Suds. En effet, plus encore que les pays du Nord, les pays du Sud se sont largement diversifiés, grâce à leurs propres efforts mais aussi sous l’effet des aides, de l’assistanat, de la coopération, du rôle des organisations internationales. On parle de « pays émergents » (surtout, économiquement). Il y a trente ans, la Corée du Sud était au niveau de pays africains comme la Côte d'Ivoire. A présent, elle est à celui du Portugal, et la Côte d'Ivoire et le Ghana sont dans un état bien pire qu'alors. La libéralisation a été un facteur de décollage pour certains grands pays, la Chine et l'Inde en particulier. Ceux-là ont bénéficié de l'ouverture des grands marchés occidentaux, leur croissance a été tirée par les exportations. Cela, tous n'ont pas pu le faire, et surtout pas « les pays les moins avancés » . Résultat, ces derniers sont de plus en plus nombreux: ils étaient 25 au départ; ils sont deux fois plus nombreux maintenant. Ils s’enfoncent dans une très grande pauvreté et représentent un milliard d'hommes qui vivent avec moins de 1 dollar par jour. La majorité de ces personnes vivent en Afrique. Ex : le Bangladesh, le Cambodge, l’Afghanistan, la Somalie, le Bénin, la Guinée, le Tchad, le Togo, etc. Le Nord ne regroupe pas non plus des pays homogènes. Au sein de l’Union européenne, par exemple, les pays occidentaux comme la France, l’Allemagne ou l’Irlande n’ont pas la même réalité économique et sociale que les nouveaux entrants de l’Europe de l’Est. Dernière remarque, l’appellation Nord-Sud ne traduit pas une réalité géographique. Par exemple, l’Australie est un pays riche industrialisé et se situe dans l’hémisphère sud !

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Idées de séances

���� Photo-langage : Objectif pédagogique : dialoguer sur nos perceptions du Nord et du Sud Cette activité permet d’amorcer une discussion et de changer nos préjugés et notre regard sur les populations pauvres : Sud et riches : Nord. - Choisir des pays du Nord et du Sud. Pour chaque catégorie, choisir des pays hétéroclites qui illustrent les disparités à l'intérieur des deux ensembles et entre le Nord et le Sud. Ex. : France, Slovénie, Brésil, Cambodge, Afrique du Sud, Mali. - Préparer un certain nombre de photos (6 à 15) sur les pays. Possibilité de prendre une thématique (santé, éducation, etc.) En petit groupe (3 à 10 enfants) - Affichez les photos sur un mur ou mettez-les sur une table. - Chaque enfant choisit rapidement une photo, une situation qui l’intéresse. A tour de rôle chacun décrit sa photo et justifie son choix. L’enseignant peut poser des questions pour aider les jeunes à mieux s’exprimer par rapport aux photos et favoriser un échange. En grand groupe, après un premier échange en petit groupe, un rapporteur de chaque groupe donne les impressions de son groupe sur la photo. Pour faire parler les enfants à partir d’une photo : Où la photo a-t-elle été prise ? Sur quel continent ? Dans quel pays ? A la campagne ? En ville ? Décris le lieu de la scène. Ce lieu ressemble-t-il à ton pays, ta ville ? Qu’est-ce qui est différent ? Semblable ? Que vois-tu sur la photo ? Que font les personnes ? Imagine la vie des personnes.

Cette fiche a été réalisée par Catherine BOUTINAUD

avec le concours financier de

avec le concours de

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LLEESS EENNJJEEUUXX

�������� PPRREECCAARRIITTEE//RRIICCHHEESSSSEE (besoins, envies, richesse matériel, accident de la vie, …)

Sommaire

En savoir +............................................................................................................. 1 Idées de séances ..................................... ........................................................... 13

En savoir + Sources :

- Rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale 2007-2008 - Insee

- Alternatives économiques, numéro 237, juin 2005 - Le Monde diplomatique, mai 2000

- - Pour une éducation au développement et à la solidarité internationale, CRDP Franche-Comté

- FSU – Fédération Syndicale unitaire - CERC – Conseil de l’Emploi des Revenus et de la Cohésion Sociale

� Il y avait 86 000 personnes SDF en France, dont 16 000 enfants en 2002. (source : INSEE)

� En France, les Restos du Cœur ont distribué au cours de l’hiver 85/86 : 8,5 millions de repas, 91/92 : 29 millions de repas, 2002/2003 : 70 millions de repas (source : les Restos du Cœur)

� 19,5 millions de personnes sont sans emploi dans l’Union Européenne soit 9% des actifs. (Source : Union Européenne 2004)

� 20 millions de la population française vivent en situation précaire (soit 1/3 de la population). (source : ONPES, Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale)

� En 2004, en France, le nombre de bénéficiaire du RMI a bondi de 8,5 % pour atteindre 1,2 millions de personnes. (source : ONPES, Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale)

� Avec la montée des CDD, de l’intérim et aujourd’hui des CNE, on constate des situations de pauvreté même chez des personnes ayant travaillé tout au long de l’année . (source : ONPES, Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale)

� En France, des millions d’impayés énergétiques. La demande d’aides aux Fond de Solidarité Energie serait de 70 à 150 millions d’euros . (source : ADEME 2006)

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récarité, exclusion, RSA, chômage, droit au logement, sans abri, SDF, restaus du cœur, solidarité… Quotidiennement, l’actualité rappelle à la société que des hommes, des femmes, des enfants, subissent la pauvreté, ce scandale de notre

pays riche et développé. La France comptait en 2006 entre 4,2 et 7,9 millions de personnes pauvres dont près de 2 millions d’enfants touchés. Des images viennent nous heurter la veille des fêtes de fin d’année, l’hiver lorsqu’un SDF meurt de froid dans la rue. Mais bon nombre de situations sont mal connues ou muettes. Combien sont-ils à se faire expulser de leur logement ? Combien sont-ils à ne pas avoir accès aux soins ? Combien sont-ils à ne pas avoir de logement décent ou à entretenir les marchands de sommeil ? Combien sont-ils à bénéficier des aides sociales, ou caritatives, à enfler les files d’attentes des Restaurants du cœur ? Nouveau « phénomène » : la France compte 1,8 million de working poor , ces personnes qui bien qu’actives vivent dans un ménage pauvre. Le travail ne met donc personne à l’abri… Pauvreté en France Comment peut-on définir la pauvreté ? Une définition adoptée au niveau européen considère comme pauvres «les personnes dont les ressources matérielles, culturelles et sociales sont si faibles qu’elles sont exclues des modes de vie minimaux acceptables dans l’État dans lequel elles vivent. » (Conseil des ministres de l’Union européenne, 19 décembre 1984.) Cette définition met l’accent sur trois caractères essentiels de la pauvreté. C’est un phénomène dont la définition est pour partie conventionnelle , dans la mesure où le concept de pauvreté identifie les individus désignés comme pauvres en fonction de critères élaborés à cet effet. C’est un phénomène multidimensionnel , qui ne peut être appréhendé par le seul revenu monétaire, mais doit aussi prendre en compte les conditions de vie des ménages pauvres. Enfin, l’étude des phénomènes de pauvreté privilégie en France une approche relative , c’est-à-dire liant la définition de la pauvreté au niveau de vie propre à la société considérée (à la différence des approches «absolues» de la pauvreté, qui mettent l’accent sur le fait de disposer d’un certain nombre de ressources «fondamentales») : est pauvre, au sens monétaire, une personne dont le niveau de vie est inférieur à une certaine fraction du revenu médian de la population.

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Nombre et taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté selon leur âge

en 2006

Champ : personnes vivant en France métropolitaine dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.

Source : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2006.

Femmes Hommes

nombre de pauvres (milliers)

taux (en %) nombre de pauvres (milliers)

taux (en %)

seuil 60%

seuil 50%

seuil 60%

seuil 50%

seuil 60%

seuil 50%

seuil 60%

seuil 50%

moins de 18 ans

1 142 632 17,6 9,8 1 216 665 17,8 9,7

18 à 24 ans 551 319 23,2 13,4 454 290 18,9 12,0

25 à 34 ans 470 254 12,0 6,5 369 206 9,5 5,3

35 à 44 ans 577 312 13,2 7,1 474 254 11,2 6,0

45 à 54 ans 516 304 12,1 7,1 429 249 10,6 6,2

55 à 64 ans 359 197 9,9 5,4 344 197 10,0 5,7

65 à 74 ans 224 71 8,5 2,7 172 60 7,7 2,7

75 ans et plus

397 162 13,6 5,5 168 44 9,3 2,5

ensemble 4 236 2 251 13,9 7,4 3 626 1 965 12,5 6,8

Le rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale 2007-2008 constate que « si la proportion de personnes situées sous le seuil de pauvreté monétaire n’augmente pas dans la population française, on constate une augmentation de l’intensité de la pauvreté. Cela signifie que le revenu médian des personnes pauvres s’éloigne du seuil de pauvreté. En somme, la population pauvre n’augmente pas numériquement, mais sa situation financière relative se dégrade. Les données associatives semblent confirmer le double constat d’une stabilité du nombre de personnes qui ont fréquenté un accueil ou un hébergement et du «décrochage» de la situation des personnes les plus démunies. » Une pauvreté plus importante dans certains territoires

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La pauvreté est inégalement répartie sur l’ensemble du territoire. Le rapport présente une carte de France par département des taux de pauvreté, calculés par rapport au niveau de vie médian national. Cette carte se superpose sensiblement à celle qui décrit la proportion d’allocataires de minima sociaux dans chaque département. La juxtaposition de ces deux figures permet de disposer d’une présentation de la pauvreté qui fait apparaître des territoires particulièrement défavorisés dans le nord et l’est, sur le pourtour méditerranéen et dans les départements d’outre-mer. Cette approche territoriale est complétée par l’analyse de la situation des zones urbaines sensibles (ZUS), qui s’appuie sur les travaux produits par l’Observatoire des ZUS. La pauvreté dans ces zones tend à augmenter, même si les moyennes masquent des évolutions très différenciées selon les territoires. Une plus grande fragilité des personnes isolées L’isolement est un facteur majeur d’entrée dans la pauvreté, quel que soit l’âge de la personne concernée. Les familles monoparentales, parmi lesquelles les femmes sont largement majoritaires en tant que chef de famille, sont particulièrement touchées: une personne sur quatre vivant dans une famille monoparentale est pauvre au sens monétaire. La pauvreté en conditions de vie est également surreprésentée chez les personnes isolées. Sur le long terme, on observe une tendance à la réduction du taux de pauvreté des personnes âgées, à l’exception toutefois des personnes âgées isolées dont le taux de pauvreté est au contraire croissant. En outre, le minimum vieillesse fait l’objet d’un «décrochage» par rapport au seuil de pauvreté. Le rôle déterminant de l’emploi dans les trajectoires Dans un contexte où la baisse du nombre de demandeurs d’emploi enregistrés à l’ANPE s’accompagne d’un développement de l’emploi précaire, l’emploi joue un rôle déterminant dans l’entrée ou la sortie de la pauvreté. L’emploi à temps plein continue à protéger de la pauvreté. Le taux de pauvreté des actifs en emploi est très inférieur à celui des inactifs, sauf en ce qui concerne les retraités. Toutefois, l’analyse de la situation des travailleurs pauvres montre que 1,7 million de personnes, soit 7% des travailleurs, occupent un emploi mais sont malgré tout dans un ménage dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté . Leur situation s’explique à la fois par les conditions de leur emploi – temps partiel subi, discontinuité des contrats de travail – et par la composition de leur ménage. Droit et pauvreté : une relation en évolution La dignité des personnes repose en particulier sur leur reconnaissance comme sujets de droit et leur capacité à accéder aux droits reconnus à tous. L’accès aux droits des personnes en situation de précarité implique qu’elles soient accompagnées, tant pour accéder aux dispositifs qui leur sont destinés que pour accéder, le cas échéant, au système juridique qui leur permettra de faire valoir ces droits. Or l’analyse des rapports entre droit et pauvreté montre que le traitement juridique de la pauvreté a connu une importante évolution au cours des deux derniers siècles. À l’heure actuelle, nombre de droits fondamentaux proclamés par des instruments juridiques nationaux ou internationaux ne sont pas encore réellement accessibles aux personnes pauvres. Dix ans après la mise en œuvre de la loi de lutte contre les exclusions de 1998, la réflexion conduite par le séminaire « Droit et pauvreté » de l’Observatoire révèle ainsi plusieurs tensions : – entre la proclamation de droits universels et la création de dispositifs spécifiques pour les personnes précarisées, qui comportent un risque de stigmatisation;

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– entre l’émergence de prestations conditionnelles, comme cela a pu être le cas lors de la mise en place du contrat d’insertion pour les allocataires du RMI, et le développement d’un accompagnement social ou juridique approprié aux personnes les plus en difficulté ; – entre l’affirmation d’une notion d’opposabilité et la difficulté à rendre effectifs certains droits fondamentaux, comme le droit au logement dans un contexte de pénurie et de coût élevé du parc locatif. Les définitions statistiques de la pauvreté ne correspondent pas toujours à la pauvreté perçue par l’opinion publique et les personnes concernées Selon l’approche monétaire, sont définies comme «pauvres» les personnes vivant dans des ménages dont le niveau de vie est inférieur à un montant donné, dit « seuil de pauvreté ». Ce seuil est calculé par rapport à la médiane des niveaux de vie. En effet, l’Insee, comme l’Institut européen de la statistique (Eurostat) et les autres pays européens, mesure la pauvreté monétaire de manière relative : le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du niveau de vie médian. En France, la perception de la pauvreté dans l’opinion publique est associée à un ensemble de phénomènes plus larges que le seuil de pauvreté monétaire retenu pour les enquêtes statistiques. La pauvreté est rattachée à des situations concrètes, comme l’incapacité de louer seul un appartement, le bénéfice du RMI ou du minimum vieillesse, le chômage de longue durée, voire la précarité de l’emploi. Ainsi, les personnes en CDD ou en intérim sont considérées comme pauvres par presque la moitié des sondés. Selon l’enquête réalisée pour le Secours populaire, les personnes interrogées considèrent qu’une personne seule disposant de moins de 1016 euros par mois peut être considérée comme pauvre, alors que le seuil « officiel» à 60 % du revenu médian était de 817 euros en 2005. Par ailleurs, les revenus des personnes pauvres sont plutôt surestimés par l’opinion publique. Ainsi, toujours selon le Secours populaire, plus des trois quarts des personnes évaluaient en 2005 le montant mensuel moyen du RMI à environ 900 euros – contre un montant moyen réel de 447 euros mensuels pour une personne seule. Le décalage entre la pauvreté perçue et la pauvreté définie conventionnellement peut aussi concerner la manière de rendre compte des conditions de vie des personnes pauvres: par exemple, les items retenus pour définir la pauvreté en conditions de vie ne reflètent pas l’intégralité des difficultés ressenties par les personnes pauvres. Ces décalages doivent amener à s’interroger sur la possibilité d’enrichir les indicateurs de pauvreté en faisant appel à l’expérience des acteurs de terrain et des personnes pauvres. De façon générale, la construction des indicateurs soulève la question du lien à établir entre la légitimité de la connaissance scientifique des instituts statistiques et des administrations et la légitimité de la connaissance de terrain des acteurs et associations. Une seconde question est celle de la participation directe des personnes en situation de pauvreté à la construction de la connaissance. La connaissance associative des situations de pauvreté Outre les services qu’elles proposent aux personnes en difficulté, une des missions premières des associations est en effet d’interpeller l’opinion et les pouvoirs publics sur les phénomènes de pauvreté. Pour affermir leurs interventions, certaines associations (Secours catholique, FNARS…) utilisent leurs données propres ou analysent les données produites par d’autres. Pour ce faire, elles peuvent être

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conduites à professionnaliser leur système d’observation. Médecins du monde a ainsi constitué un Observatoire européen de l’accès aux soins, présent dans douze pays d’Europe. Au cours de la période récente, les outils d’observation utilisés par les associations se sont diversifiés, avec notamment la commande de sondages sur la population générale ou auprès du public accueilli. À titre d’exemple, l’association Emmaüs a procédé en novembre 2007 à une consultation comportant un sondage en population générale ainsi qu’à une enquête auprès des personnes hébergées dans les centres d’hébergement d’urgence et les centres d’accueil de jour qu’elle gère. 47% des personnes interrogées parmi le grand public estimaient alors qu’elles pourraient se trouver un jour sans abri. La collecte d’informations peut aussi être l’occasion d’engager des démarches partenariales. C’est le cas par exemple du collectif Combattre la solitude des personnes âgées, constitué à partir de l’association les Petits Frères des pauvres : il a conduit de janvier à mars 2006 une enquête auprès de 5000 personnes de plus de 60 ans, afin de « mieux comprendre l’isolement et la solitude des personnes âgées, de contribuer à sa prévention […] et de préciser les adaptations nécessaires aux actions conduites par les réseaux associatifs ». Cette enquête quantitative a été prolongée par des entretiens approfondis avec les personnes. Les investigations menées confirment l’isolement des personnes âgées ainsi que leur sentiment de solitude, qui s’accroît avec l’âge12. L’analyse des statistiques associatives contribue de façon importante à la connaissance de la pauvreté. Elles apportent une information sur des catégories de personnes échappant aux enquêtes statistiques et renseignent souvent plus vite que les données administratives sur les évolutions de la population accueillie et des problèmes rencontrés. Mais elles n’échappent pas aux limites de toute statistique et sont loin d’épuiser le potentiel de connaissance qui se développe au sein des associations. L’Observatoire a formulé des recommandations pour renforcer la contribution des associations à la construction de la connaissance de la pauvreté : fonction de veille avancée et d’alerte portant sur les formes émergentes de la pauvreté ; identification des trajectoires au travers des phénomènes de récurrence d’accueil et de l’accompagnement dans la durée des personnes. Droit et pauvreté La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, adoptée en 2000, affirme dans son article 1er le caractère inviolable de la dignité humaine . Sur la base de ce principe sont affirmés les droits fondamentaux reconnus par la charte, parmi lesquels figurent les droits sociaux. Le préambule évoque le lien entre l’affirmation du droit et son effectivité en postulant que le fait de rendre des droits fondamentaux plus visibles renforcera leur protection. Force est cependant de constater que de nombreux droits fondamentaux ou spécifiques ont fait l’objet de proclamations solennelles sans devenir pour autant accessibles ou effectifs pour les plus pauvres. En préfaçant le Code des droits contre l’exclusion, Martin Hirsch, alors président d’Emmaüs, écrivait en septembre 2006: « Le droit est la seule arme du pauvre. Encore faut-il que ce droit lui soit accessible. » Or de multiples obstacles compliquent la relation entre les personnes qui vivent des situations de précarité ou d’exclusion et le droit. Ces obstacles peuvent être liés à la nature des droits, aux modalités de leur gestion institutionnelle, ou encore à la distance qui sépare la culture de ceux qui élaborent et pratiquent le droit de celle des personnes qui vivent la pauvreté. Certaines associations comme ATD Quart Monde, Droit d’urgence, fondée en 1995

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par un collectif de professionnels du droit, ou Voisins et citoyens qui effectue un travail de proximité dans le sud de la France dans des zones parfois qualifiées comme de «non-droit » se sont fixé pour objectif de franchir cette distance et d’œuvrer pour la cohésion et la justice sociale à travers le respect et l’effectivité de la règle de droit, ou plus simplement du droit. Cela implique, au préalable, que ce droit soit reconnu et défini. En 1998, la loi de lutte contre les exclusions a défini les domaines dans lesquels les droits sociaux fondamentaux sont reconnus: « La lutte contre les exclusions est un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la nation. Elle tend à garantir sur l’ensemble du territoire l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de l’éducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de l’enfance. » Dix ans auparavant, en 1988, la loi créant le Revenu minimum d’insertion reconnaissait à toute personne de plus de 25 ans le droit à un revenu minimum. Après 1998, plusieurs étapes législatives importantes ont consacré d’autres droits fondamentaux: le droit à une couverture maladie (1999), le principe de l’égalité des droits et des chances pour les personnes handicapées (2005), le droit au logement opposable, pour n’en citer que quelques-unes. Cela implique que les définitions soient simples et claires pour que le droit soit égal pour tous. L’analyse de l’accès aux droits ne peut se faire sans une réflexion globale sur la manière dont le droit traite la question de la pauvreté. Aujourd’hui, la reconnaissance de droits s’accompagne souvent d’une référence à des notions peu précises sur le plan juridique, comme la compensation, la contrepartie ou les devoirs, le contrat, l’opposabilité. Leur clarification serait d’autant plus nécessaire que la décentralisation de certaines politiques sociales, en particulier en matière d’insertion, risque de mener à des interprétations différentes selon le territoire et d’accentuer les inégalités. Cela implique, enfin, de réconcilier les personnes et le système juridique dans lequel elles vivent. Bien souvent les trajectoires des personnes qui vivent la précarité, la pauvreté ou l’exclusion ont pour origine un événement qui avait une dimension juridique et dont les conséquences ont été vécues de manière dramatique : perte d’emploi, expulsion d’un logement, séparation, non-renouvellement à temps d’un titre de séjour, ou surendettement. La pauvreté à l’école La pauvreté à l’école revêt de multiples facettes. Les disparités et les inégalités de trajectoire se mesurent dès le début de la scolarité. C’est progressivement qu’elles s’installent dans le parcours scolaire des élèves. Des inégalités dès le premier contact avec l’école : Dès la maternelle, des inégalités sociales sont visibles, particulièrement marquées dans le domaine de la logique verbale : à 4-5 ans, l’écart entre enfants de cadres (supérieurs et moyens) et enfants d’ouvriers non qualifiés est important. Sur l’ensemble de la scolarité primaire, l’avantage initial dont bénéficient les enfants de milieu favorisé dès leur entrée en maternelle n’est pas entamé. Même si les écarts sociaux ne se creusent que discrètement, année par année, à l’école maternelle et à l’école primaire, une logique d’accumulation des difficultés est bien en place, préfigure et détermine très tôt le parcours scolaire des enfants pauvres.

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Des inégalités dans les choix scolaires : les élèves entrent donc en 6ème avec un niveau fort inégal : en mathématiques somme en français, les 10% d’élèves les plus forts réalisent des performances environ trois fois supérieures aux 10% les plus faibles, sachant que le milieu social est associé à cette disparité des niveaux scolaires, tout en étant loin de l’expliquer entièrement. A ces inégalités de réussite, viennent s’ajouter, à partir du collège, des inégalités tenant spécifiquement aux choix scolaires. Ces choix d’options ou d’établissement ne sont jamais sans rapport avec le milieu social de l’enfant. Pauvreté et difficultés scolaires sont étroitement liées :

- Les logements exigus qui ne permettent pas l’isolement pour travailler. - Les enfants pauvres sont plus souvent exposés à un certain nombre de

nuisances : bruit et insécurité. - La concentration par le biais de la carte scolaire des élèves en difficultés

dans les établissements implantés dans des quartiers défavorisés. - Les outils essentiels pour réussir à l’école ne sont pas à la disposition des

élèves. Un enfant qui vit dans une famille pauvre « bénéficie » a priori de conditions moins propices à la réussite scolaire. Ses parents n’ont pas la possibilité de lui offrit le matériel scolaire ou avoir sa propre chambre et autres moyens d’éveil, cours de soutien, sorties culturelles, etc.

De plus, un nombre important de parents étant faiblement diplômés, comme le démontrent de nombreux rapports, ils sont souvent moins aptes à accompagner leurs enfants dans les études. De ce fait, l’enfant pâtit d’un faisceau de facteurs environnementaux susceptibles d’entamer ses chances de réussite scolaire voire d’avenir professionnel. D’autres facteurs plus indirects : contacter que ses propres parents sont en difficultés peut amener l’enfant à penser que lui non plus ne peut pas y arriver ou produire à l’inverse un comportement autodestructeur en s’interdisant, dans certains cas, de faire mieux que ses propres parents. La pauvreté alimente l’échec scolaire : c’est une véritable mécanique qui se met en route :

- L’échec scolaire : le risque d’accumuler des retards scolaires est trois fois plus élevé pour les familles aux revenus plus modestes que pour les familles les plus aisées.

- Les sorties prématurées su système scolaire. - Accès plus difficiles au second cycle général et technologique. - Des vœux d’orientation moins ambitieux, très souvent par défaut, une

auto sélection opérée par les familles excluant les études longues. - Une sur représentation dans les redoublants.

La reproduction des inégalités et le cumul des difficultés font partie des

caractéristiques les plus injustes de la pauvreté : un enfant pauvre est plus susceptible qu’un autre

de devenir un adulte pauvre. (+ cf. � ENJEUX INIQUITE EDUCATION)

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La pauvreté dans le monde 1/3 de la planète vit dans l’extrême pauvreté . La pauvreté sévit partout dans le monde : 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, 900 millions vivent dans les bidonvilles, 1 milliard ne savent ni lire ni écrire. 2 habitants sur 5 vivent avec moins de 2€ par jour et 1habitant sur 5 vit avec moins de 1€ par jour. (source : Banque Mondiale 2003)

CF carte suivante (monde diplomatique mai 2000)

Sur les 50 pays les plus pauvres du monde, classés selon l’indicateur de développement humain (IDH) du PNUD, 33 sont situés en Afrique subsaharienne. Malnutrition, pauvreté, illettrisme, situation sanitaire désastreuse... le continent est la première victime du creusement des inégalités dans le monde. Si de 1960 à 1980, les pays d’Afrique ont enregistré des progrès sensibles en matière de développement économique et social, ces progrès se sont ralentis, notamment du fait des effets désastreux des plans d’ajustement structurel menés par les institutions financières internationales.

Sources : World Resources Institute (WRI), Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Banque mondiale, Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

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250 millions d’enfants travaillent dans le monde (1 sur 4)

Différents degrés de pauvreté :

D’après le livre de Patrick Gilliard, « L’Extrême pauvreté au Niger : mendier ou mourir ».

FRUGALITE • Capital productif juste suffisant • Réseaux sociaux : importance des échanges qui font

disparaître le sentiment d’être pauvre • Allers-retours campagne/ville = commerce de

proximité

VULNERABILITE • Capital productif insuffisant (selon les sécheresses, la difficulté à réaliser la soudure)

DECAPITALISATION • Endettement • Isolement car les réseaux sociaux ne fonctionnent

que sur la base de la réciprocité = capacité à rendre

PRECARITE • A la merci du moindre aléa (SIDA, ruptures d’équilibre…)

GRANDE PAUVRETE

• Plus de terre à cultiver • Travail salarial rare

• Départ pour les villes dans les ceintures de pauvreté • Multiplication des mendiants

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Pour aller plus loin : Que doit-on entendre par pauvreté ? Ne pas pouvoir répondre à toutes nos envies ? ou ne pas pouvoir répondre à nos besoins essentiels ? précarité = absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. Le concept de "besoins" et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis à qui il convient d'accorder la plus grande priorité. Doivent être considérés comme des droits fondamentaux :

- la sécurité et l'autonomie alimentaire, - le droit à l'emploi et au revenu dans des conditions décentes - les droits politiques et syndicaux - l'égalité entre les hommes et les femmes - les droits à la protection sociale - le droit à l'éducation et la culture - le droit à un environnement sain - l'accès aux biens publics mondiaux comme l'eau, l'air et les connaissances

scientifiques. Considérer ces besoins fondamentaux comme des droits signifie qu'ils résultent d'une construction sociale. Ces besoins et droits définissent des objectifs à atteindre pour l'humanité. (source : "Quel développement pour une économie solidaire et économe ?" Article ATTAC publié le 15/04/2004) + cf. chapitre ( ALTERNATIVES : le Développement)

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Idées de séances � Photo-langage Objectif pédagogique : dialoguer sur nos perceptions de l’iniquité précarité/richesse Cette activité permet d’amorcer une discussion et de changer nos préjugés et notre regard sur les populations pauvres. Choisir un thème : faim, éducation, santé… Préparer un certain nombre de photos (6 à 15) sur la thématique. En petit groupe (3 à 10 enfants) Affichez les photos sur un mur ou mette-les sur une table. Chaque enfant choisit rapidement une photo, une situation qui l’intéresse. A tour de rôle chacun décrit sa photo et justifie son choix. L’enseignant peut poser des questions pour aider les jeunes à mieux s’exprimer par rapport aux photos et favoriser un échange. En grand groupe, après un premier d’échange en petit groupe, un rapporteur du groupe donne les impressions de son groupe sur la photo. Un échange en grand groupe peut être alors amorcé/ Pour faire parler les enfants à partir d’une photo : Où la photo a-t-elle été prise ? Sur quel continent ? Dans quel pays ? A la campagne ? en ville ? Décris le lieu de la scène. Ce leu ressemble –t-il à ton pays, ta ville ? Qu’est-ce qui est différent ? Semblable ? que vois-tu sur la photo ? que font les personnes ? Imagine la vie des personnes.

Cette fiche a été réalisée par Cool’eurs du monde et le CREAQ

avec le concours financier de

avec le concours de

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LLEESS EENNJJEEUUXX

�������� MMIIGGRRAATTIIOONNSS IIMMMMIIGGRRAATTIIOONNSS

SSoommmmaaiirree En savoir + ..........................................................................................................................1

Définitions ..................................................................................................................................1 Causes de l’immigration............................................................................................................2 Les difficultés de l'immigration.................................................................................................3 Et en France? .............................................................................................................................3 Existe-t-il différentes races humaines ? ...................................................................................4 Quelle signification peut-on donner à la couleur de peau ? ...................................................5 Petit historique de la Semaine nationale d'éducation contre le racisme ...............................5 Des textes, des lois ....................................................................................................................6

Idées de séances..................................... ...........................................................................6 ● Histoire et mémoires des immigrations.................................................................................6 ● Le racisme ...............................................................................................................................6 ���� Dans la classe, dans l’école …...............................................................................................7 ���� 6 milliards d’autres..................................................................................................................7

En savoir + (sources : Le Petit Larousse, Ritimo, INSEE, Noiriel Le Creuset français, éditions du Seuil, 1988, édition mise à jour en mars 2006, p. 312 ; George Mauco Les Étrangers en France et le Problème du racisme, La Pensée universelle, 1977.CRDP Montpellier, )

Définitions L'immigration désigne l'entrée, dans un pays, de personnes étrangères qui y viennent pour y séjourner et y travailler. Le mot immigration vient du latin immigrare qui signifie « pénétrer dans ». L'immigration est une migration vue du côté du pays de destination. Elle correspond, vue du côté du pays de départ, à l'émigration. Dans le cas des frontaliers, les migrations peuvent être quotidiennes. Le réfugié « a quitté son pays ou a fui une région pour des raisons politiques, religieuses, raciales ou pour échapper à une catastrophe. » Se réfugier est le fait de « se retirer en un lieu pour y trouver la sécurité, la tranquillité ».( pas si facile...) L'étranger « appartient a une autre nation, n'appartient pas au pays où l'on vit. Le clandestin est « un immigré qui s'introduit en cachette, en secret dans un pays étranger au sien. »

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Causes de l’immigration Pour le migrant, l'immigration peut avoir une ou plusieurs raisons :

o professionnelle (mission de longue durée à l'étranger) et études ; o politique (réfugié politique fuyant les persécutions) ; o sécuritaire, notamment en cas de guerre dans le pays d'origine ; o économique (habitant de pays pauvres cherchant un meilleur niveau de

vie dans les pays riches, éventuellement temporairement) ; o personnelle (volonté de s'installer dans un pays par goût, par exemple si

l'on se reconnaît dans ses valeurs) ; o familiale (rejoindre le conjoint, l'enfant déjà installé). o fiscale (l'installation dans un pays offrant un niveau d'imposition moins

élevé)

Pour les États , l'immigration peut permettre de faire face à un déficit des naissances ou encore assurer une quantité ou qualité de main-d'œuvre suffisante. Toutefois, l’immigration illégale va au-delà des souhaits des pays d’arrivée. Aujourd'hui, les flux de migrations sont orientés aussi bien des pays en développement vers les pays développés que d'un pays développé vers un autre. Les plus forts taux de travailleurs immigrés dans la population active se retrouvent dans les pays du Golfe persique : 90 % aux Émirats arabes unis, 86 % au Qatar, 82 % au Koweït. Un migrant peut ne pas être en règle au regard de la législation sur l'immigration en vigueur dans le pays de destination. Les conflits et les écarts de développement entre les pays créent des flux migratoires de grande ampleur. Selon l’ONU, il y avait 175 millions de migrants internationaux dans le monde en 2000 –soit une personne sur 35- contre 79 millions en 1960. Près de 50% étaient des femmes et 10,4 millions des réfugiés. Les Etats-Unis sont le premier pôle d’immigration, suivi de près par l’Europe. Ces grands mouvements de populations sont motivés par la survie, la perspective d’un emploi, le confort moderne, l’accès aux universités, aux services de santé… Cependant, à l’arrivée, les immigrés se retrouvent souvent confrontés à la pauvreté urbaine, au chômage et à la crise du logement. Ils sont alors obligés d’effectuer les travaux difficiles et mal payés dont les populations locales ne veulent pas. Par ailleurs, l’afflux de population est difficile à gérer. Restrictives, les lois sur l’immigration engendrent un marché parallèle basé sur la clandestinité , la précarité et parfois l’esclavage . Cependant, face au vieillissement accéléré de la population, l’immigration ne va-t-elle pas redevenir « utile » pour les pays développés ? Prenons le cas de l’Italie qui devrait voir sa population décroître de près de 13% d’ici 2050. Si ce pays veut maintenir sa population active il lui faut encourager l’immigration ou repousser l’âge de la retraite … D'après le rapport du Secrétaire général des Nations unies sur les migrations internationales et le développement, remis en 2006, le monde compterait près de 200 millions de migrants . Un tiers environ se sont rendus d'un pays en développement vers un autre et un autre tiers d'un pays en développement vers un pays développé.

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Les difficultés de l'immigration

Adaptation à un environnement nouveau, perte des repè res du point de vue de : − la langue, − la culture, − la religion, − l'apparence physique (stigmatisation des « bazanés »), − le climat, − les conditions socio-économiques (logement HLM, ghettos, travail précaire, travaux

pénibles et mal considérés). − Sentiment d'infériorité. Rejet raciste de la part des autochtones : − moqueries, − violences, agressions, − guettohisation, − précarisation, paupérisation (logement HLM, travail précaire, ségrégation à l'embauche,

travaux pénibles et mal considérés). − Sentiment de supériorité des autochtones.

Et en France? Historique : La France, pays d’immigration depuis la seconde moitié du XIXème siècle, s'est ouverte aux travailleurs étrangers et à leur famille tant qu’elle a eu besoin d’accroître sa population pour appuyer sa croissance économique. La première législation concernant le droit d’entrée et de séjour des étrangers date de 1945. Alors que la proportion d’immigrés est stable en France depuis 30 ans, les frontières se ferment de plus en plus à une immigration dite « subie » pour ne laisser filtrer que des migrants « choisis » sur critères économiques, de préférence avec un bon niveau de formation. Les demandeurs d’asile sont considérés avec méfiance et doivent franchir une succession d’obstacles pour espérer faire reconnaître leur droit à être protégés. Les rangs des « étrangers en situation irrégulière » ou « sans-papiers » grossissent, ce sont des proies faciles pour les réseaux mafieux, la prostitution et le travail clandestin. Cette évolution qui restreint le droit de circulation de personnes est commune à tous les pays industrialisés, dans un monde où par ailleurs les marchandises et les capitaux circulent librement. La loi relative à l'immigration et à l'intégration du 24 juillet 2006 demande à l’étranger installé en France et souhaitant s’y maintenir durablement la « reconnaissance de l’acquisition d’un niveau satisfaisant de maîtrise de la langue française et la remise à l’étranger d’un document permettant de s’assurer de l’assiduité de celui-ci aux formations qui lui sont

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dispensées. » Article 5 relatif au contrat d'accueil et d'intégration. Texte de loi sur www.Légifrance.com Quelques chiffres : Le recencement démographique de 2004 montre que à la mi-2004, la France métropolitaine comptait 4,9 millions d’immigrés d’après l'INSEE, soit 8,1 % de la population totale. 40% d’entre eux avaient la nationalité française, qu’ils ont pu acquérir par naturalisation ou par mariage. D'où viennent les immigrés? Les principaux pays sources de flux migratoire vers la France sont l'Algérie, le Maroc et les anciennes colonies françaises d’Afrique.

En France, les immigrés ont depuis la deuxième Guerre mondiale construit 90% des autoroutes françaises, une machine sur sept, et un logement sur deux !

Les immigrés occupent souvent des emplois que les français hésitent à accepter.

Existe-t-il différentes races humaines ? Des classifications anciennes ont tenté d’établir une séparation entre races humaines. La notion de race n’a aucun fondement biologique. Pour la science, aujourd’hui, la notion de race n’a aucun sens. Le racisme se développe le plus souvent sous le couvert du bon sens populaire. Jusqu’à une date récente la plupart des ouvrages nous apprenaient qu’il existait sur terre trois grandes races, la blanche, la noire, la jaune, auxquelles certains ajoutaient la rouge à cause des Indiens d’Amérique. D’ailleurs quoi de plus visible et incontestable que la couleur de la peau ? De sorte que celui qui affirme que les races n’existent pas passe pour celui qui nie l’évidence. Et pourtant la science a renoncé depuis une cinquantaine d’années à une notion aussi vague qu’inutile, celle des races humaines. La science moderne ne connaît que des « populations, c’est-à-dire des unités de reproduction composées de l’ensemble des individus interféconds, qui ont plus de chances de se croiser entre eux que de se croiser avec d’autres ». (Jacques Ruffié) On peut dire aujourd’hui que pour la quasi-totalité des généticiens la notion de race humaine n’a aucun sens (à l’inverse de ce qui se passe pour les animaux). On s’appuie fréquemment sur la couleur de la peau pour définir les races blanche, noire ou jaune. Mais si l’on considère d’autres séquences génétiques que celles qui définissent la couleur de la peau, on aboutit à des groupes humains qui sont parfaitement différents. Par exemple on sait aujourd’hui que c’est un gène qui est responsable de certains comportements humains après la consommation d’alcool. Ce gène est souvent absent chez les Asiatiques, mais il fonctionne de la même façon chez les Blancs et chez les Noirs. Donc, génétiquement parlant, quand il s’agit de consommer de l’alcool, Blancs et Noirs appartiennent à la même race. Quant à la supériorité des Noirs en matière de course à pied, il faudrait prouver qu’il existe des gènes liés au fait de courir vite, et qu’il existe un lien entre les performances d’un individu et l’examen de ses gènes. La science montre d’ailleurs clairement qu’il est impossible de prédire le comportement d’un individu à partir de ses gènes. Concernant le caractère génétique de l’intelligence, les recherches en matière de biologie moléculaire n’ont jamais rien démontré. Remarquons au passage que trois mille ans avant Jésus Christ, alors que l’Europe occidentale en était à l’âge de pierre, Égypte et Mésopotamie connaissaient une civilisation particulièrement brillante.

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Ceci pourrait amener ceux qui croient au caractère génétique de l’intelligence à se poser bien des questions sur leur patrimoine héréditaire. Et c’est pourtant cette prétendue hérédité des caractères mentaux, totalement abandonnée par la science, qui reste l’assise principale des croyances racistes. Finalement l’idée de race n’a d’intérêt que pour ceux qui entendent en tirer une politique discriminatoire. Ils peuvent ainsi soit inventer une prétendue race supérieure (à laquelle ils appartiennent évidemment), soit la prémunir contre les dangers que lui feraient courir de prétendues races inférieures.

Quelle signification peut-on donner à la couleur de peau ? Ce n’est pas plus à partir de la couleur de la peau, qu’à partir de la taille, du groupe sanguin, ou de la forme du crâne que l’on peut établir des critères de classification des groupes humains. Pourquoi certains d’entre nous ont-ils la peau blanche, d’autres la peau noire ? Cette différence est due à la présence plus ou moins importante d’un pigment appelé mélanine dans notre épiderme. Plus ce pigment est abondant, plus la peau est sombre. Entre la peau d’un Blanc et la peau d’un Noir, pas de différence qualitative, simplement un pigment est un peu moins abondant chez le Blanc. Ainsi, les Hommes ne sont pas Noirs, Blancs ou Jaunes, mais leur épiderme contient plus ou moins de mélanine : tout est donc affaire de dosage. Ceci étant, est-il possible d’expliquer le fait que les Hommes ont un teint de plus en plus clair au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’équateur ? Ce phénomène d’éclaircissement peut s’expliquer par le rôle vital que joue la mélanine. Ce pigment permet en effet de moduler l’effet du soleil sur la peau et notamment la fabrication de la vitamine D. Cette dernière, importante pour la croissance, est synthétisée sous l’effet des rayons ultraviolets du soleil, beaucoup plus abondants en zones intertropicales qu’ailleurs. Les peaux sombres, grâce à l’abondance de leur taux de mélanine, stoppent une grande partie de ce rayonnement, ce qui permet une meilleure protection. En allant vers les pôles, le rayonnement diminuant, les peaux claires réduisent leur écran de mélanine. À ce propos, le spécialiste de génétique des populations qu’est André Langaney indique qu’il est probable que les premières populations humaines aient eu la peau foncée, et que celles qui ont migré vers le Nord soient devenues progressivement plus claires par une sorte de « nécessité biologique ». Aujourd’hui on ne connaît ni le nombre ni la localisation des gènes qui sont responsables de la couleur de la peau. Sachons qu’un gène est un message chimique, contenu dans les chromosomes enfermés dans le noyau des cellules, et qui détermine la transmission d’un caractère héréditaire.

Petit historique de la Semaine nationale d'éducation contre le racisme C'est pour commémorer la mort, le 21 mars 1960, de 70 personnes manifestant contre l'apartheid en Afrique du Sud qu'est née, en 1966, la première Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, à l'initiative de l'Assemblée générale des Nations unies. Dans bien des pays, cette journée a donné naissance à une semaine entière de sensibilisation et d'action.

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Des textes, des lois Deux textes, la Déclaration universelle des droits de l'homme (10 décembre 1948), article premier, 1er alinéa, et la Convention internationale des droits de l'enfant (20 novembre 1989), article 2, peuvent être expliqués, commentés, illustrés dès l'école primaire. Ils montrent l'existence de valeurs communes à de nombreux pays, par exemple la défense de la dignité humaine, les principes de justice et d'égalité, la tolérance, le refus des discriminations, les libertés, les droits et les devoirs des citoyens…Au collège et au lycée, on lira et on commentera l'article 2 de la Constitution de 1958 ainsi que des extraits des lois françaises contre le racisme : notamment la loi du 1er juillet 1972 qui permet de réprimer le refus de vente d'un appartement ou le refus d'embauche pour des raisons raciales ou religieuses ; les lois Auroux de 1982 interdisant de sanctionner ou de licencier un salarié « en raison de son origine » ; ou la loi du 13 juillet 1990 relative au délit de négation publique des crimes contre l'humanité commis par les nazis.

Idées de séances

● Histoire et mémoires des immigrations http://www.crdp.ac-creteil.fr/crdp/edition/iMMIGRATIONS/accueil.htm Le CRDP de Créteil édite un coffret de DVD "Histoire et mémoires des immigrations " Dans la collection Mémoires et Histoire, ces deux DVD proposent une découverte historique et pédagogique de l'histoire, non de l'immigration, mais bien DES immigrations, tant ce terme recouvre de réalités distinctes et parallèles. 15 films documentaires totalisant plus de 5 heures mêlent archives d'époque et interviews d'historiens. En complément, le CRDP propose en ligne des ressources pédagogiques, fiches pédagogiques, notes documentaires, bibliographies, sitographies, …

● Le racisme (séance CNDP) Pour faire le tour de la question, voici une liste, non exhaustive, de sujets d'exposés, avec recherche de documents (textes et photos) à la clé. Dans chaque cas, on expliquera le vocabulaire propre à l'événement traité, on mettra l'accent sur son contexte historique et économique et on décrira le rôle des mouvements de lutte, de libération, de résistance (là encore, les définitions ont leur importance).

• L'apartheid • La ségrégation raciale aux États-Unis • La Shoah • Les ghettos • L'esclavage • La colonisation

Chaîne d'esclaves au Sénégal. Gravure de 1814, bibliothèque de l'Arsenal © J.-L. Charmet / Explorer

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• Les abolitions de l'esclavage • Les discriminations • L'antisémitisme

���� Dans la classe, dans l’école … - Proposer aux élèves de préparer des interviews auprès des élèves d’origine étrangère qui le souhaitent pour découvrir les causes de l’immigration de leur famille. - Organiser un moment d’échange culturel avec les élèves : un objet, une histoire, un conte, un chant, une danse, une recette de cuisine, … du pays d’où vient leur famille.

���� 6 milliards d’autres Ecouter les témoignages sur la discrimination sur le site de l’exposition de Yann Arthus Bertrand « 6 milliards d’autres » http://www.6milliardsdautres.org/

Fiche réalisée par Catherine BOUTINAUD et le CREAQ

avec le concours financier de

avec le concours de

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LLEESS EENNJJEEUUXX

�� DDIIFFFFEERREENNTTEESS FFOORRMMEESS DD’’ IINNIIQQUUIITTEE

Sommaire INIQUITE ALIMENTAIRE ........................................................................................................ 2 En savoir + ........................................... ................................................................................... 2 Idées de séances...................................... .............................................................................. 8

���� Le marché santé.......................................................................................................................... 8 ���� Je compare différents modes de vie et d’alimentation............................................................. 9 ���� Lecture de photos ..................................................................................................................... 10 ���� Pourquoi ne mangent-ils pas assez ?...................................................................................... 10 ���� Jeu de la ficelle.......................................................................................................................... 11 ���� Quizz sur la faim........................................................................................................................ 12 ���� Dossiers pédagogiques ALIMENTERRE - édition 2004 .......................................................... 12

LES ENJEUX LIES A L’EAU............................... .................................................................. 12 En savoir + ........................................... ................................................................................. 13 Idées de séances...................................... ............................................................................ 20 ● L’eau est indispensable à la vie …........................................................................................... 20 ● L’eau c’est la vie........................................................................................................................ 21 ���� L’eau dans les pays en voie de développement ..................................................................... 25 ���� Safietou et le canari .................................................................................................................. 26 ���� La calebasse.............................................................................................................................. 27 ���� Un oasis du sud algérien .......................................................................................................... 28 ● La corvée d’eau......................................................................................................................... 29 ● Mieux comprendre ceux qui vivent sans robinet.................................................................... 29 ● De l’eau pour tous..................................................................................................................... 30 ● Eau, où es-tu ? .......................................................................................................................... 31 ● L’eau dans le monde................................................................................................................. 31 ● Travailler avec le kit pédagogique « Bintou, Valentin et Vivo».............................................. 37 ���� Livre d’images ........................................................................................................................... 37 ���� Phrases choc............................................................................................................................. 38

LES ENJEUX LIES A L’NRJ ............................... .................................................................. 40 En savoir + ........................................... ................................................................................. 40 Idées de séances...................................... ............................................................................ 46 ● Iniquités ! ................................................................................................................................... 46 ● De l’énergie pour tous ? ........................................................................................................... 46 ● L’avis du conseil ....................................................................................................................... 47 ● Différentes énergies domestiques utilisées dans le monde .................................................. 49 ���� Les inégalités de consommation d’énergie entre pays .......................................................... 55 ���� Pays du Sud et énergie............................................................................................................. 56

INIQUITE SANTE................................................................................................................... 57 En savoir + ........................................... ................................................................................. 57 Idées de séances...................................... ............................................................................ 60

���� La santé pour tous : carnet de santé ....................................................................................... 60 ���� Léo et l'eau, Léo et la terre, Léa et l'air, Léa et le feu.............................................................. 60

INIQUITE EDUCATION ......................................................................................................... 60 En savoir + ........................................... ................................................................................. 60 Idées de séances..................................... ............................................................................. 62 ● L’éducation ici et ailleurs ......................................................................................................... 62

INIQUITE HOMME/FEMME ................................................................................................... 62 En savoir + ........................................... ................................................................................. 62 Idées de séances...................................... ............................................................................ 64

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INIQUITE ALIMENTAIRE

En savoir +

Sources : Nourrir l’humanité, les rands problèmes de l’agriculture mondiale au XXIe siècle, de Bruno Parmentier. Préface

d’Edgar Pisani. Ed. LA Découverte, 2007. 850 millions de personnes à 6,4 milliards souffrent de la faim sur la planète. D’ici 2050, la Terre comptera 2 à 3 milliards d’habitants supplémentaires. L’Asie devra multiplier sa production par 2,3, l’Afrique quintupler sa production pour subvenir à ses besoins alimentaires. Malgré le développement avancé d’une partie du monde, l’accumulation insolente des richesses, les progrès technologiques et l’émergence d’une forme de conscience mondiale, de plus en plus de gens risquent d’avoir faim au XXIè siècle. L’agriculture va revenir rapidement au centre même des préoccupations, au Nord comme au Sud. Vivre dans un grand pays exportateur de produits agricoles de préserve pas la population locale de la pénurie alimentaire. Dans 30 ans, la situation la plus probable (selon les spécialistes) devrait être la suivante : 8 à 9 d’habitants sur Terre, dont 7 à 8 correctement nourris. Il restera toujours autour d’un milliard de personnes sous alimentées. Elles se situeront presque toutes en Afrique. La nourriture humaine est constituée de céréales, partout dans le monde quelque soit le pays et la culture. Il n’y a pas de solution simple, magique et unique pour nourrir l’humanité. Ce problème doit être traité au cas par cas et dans toutes ses dimensions. Pas seulement d’un point de vue économique et commercial, comme c’est le cas depuis quelques années en le confiant de façon privilégiée à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) La crise énergétique touchera directement l’agriculture mondiale, d’abord en tant que grosse consommatrice d’énergie et ensuite en tant que productrice potentielle d’énergie. Comment fabriquera-t-on de l’engrais à prix abordable dans 50 ans ? On estime que la production et la mise à disposition d’une tonne de blé en France consomment au total plus d’1/2 tonnes de pétrole. On sait produire plus avec plus. Il faut rapidement apprendre à produire plus avec moins. On n’arrivera jamais à remplacer tous les carburants pétroliers par des biocarburants produits sur place. C’est tout l’équilibre de la production agricole qui sera bouleversé par l’arrivée des biocarburants. Il n’y aura plus de jachère obligatoire. On devra en permanence faire des arbitrages. Avec le réchauffement de a planète, les grandes invasions d’insectes, pour le moment cantonnées aux pays chauds, pourraient remonter progressivement vers le Nord. Manger sera-t-il le nouveau droit de l’homme à conquérir au XXIe siècle ?

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L’OMC : un marché libre ne signifie pas pour autant un marché équitable. L’accès à certains biens essentiels doit être réfléchi et organisé, pour qu’ils puissent effectivement acquis par la totalité de la population – incluant des millions de personnes qui n’ont pas d’argent. De la même manière que les livres et les médicaments sont soumis à u régime de prix unique, il faut organiser de manière volontariste les marchés agricoles et le commerce e la nourriture. Parmi les 850 millions de sous-alimentés, au moins 600 millions vivent dans les campagnes, sur un petit lopin de terre ou même sans terre. Une bonne partie des autres sont des paysans déplacés par la guerre vers les camps de réfugiés ou contraints de fuir vers les bidonvilles sous l’effet des mauvaises récoltes, des sécheresses ou des invasions de criquets. 50 millions de paysans sont ainsi arrachés à leur terre chaque année. L’accès à la terre n’offre pas la garantie absolue de manger. De même le milliard de malnutris : une bonne partie d’entre eux vit en zone rurale. Tout ce monde n’a strictement aucune chance de pouvoir acheter les produits alimentaires issus du marché mondial. Avec quoi paieraient-ils lors qu’ils gagnent moins d’un dollar par jour ? En vendant leur propre récolte ? Ce ne sont pas les accords du libre échange de l’OMC qui pourront leur donner le manioc, le riz, le maïs etc. qui vont les aider à survivre. La souveraineté alimentaire est un droit pour chaque peuple. Le commerce équitable remet en question la toute puissance du commerce international. Manger, un nouveau droit pour l’homme ? Présent dans la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies en 1948, il a été réaffirmé Pacte relatif aux droits économiques sociaux et culturels entré (théoriquement) en vigueur en 1976. Le défi démocratique est tout tracé. Il faut organiser la mise au point de nouvelles règles du jeu dans le commerce international, à l’OMC mais aussi au sein de l’Union européenne et dans d’autres organisations internationales, pour rééquilibrer les relations entre agriculture, agro-industrie et grande distribution. Pour cela il est notamment urgent de se mettre d’accord sur la notion de « biens communs de l’humanité » situés au dessus des intérêts particuliers. Des mesures concrètes doivent être prises très rapidement sous peine de bloquer l’ensemble du système de production t de distribution de nourriture dans le monde, de risquer de bloquer des pans entiers de l’économie et, en fin de compte, d’affamer encore plus les citoyens de cette planète. Les gouvernements ont donc la lourde responsabilité de faire abstraction de la pression exercée par les différents lobbies pour prendre des décisions engageant l’avenir. Aux citoyens, aux consommateurs, aux producteurs et à leurs organisations de les y inciter. Ils ont la responsabilité de favoriser ou non le développement de nouveaux circuits courts mettant en relation directe producteur et consommateur. Le mode de vie « moderne » et durable du futur n’est pas seulement celui proposé par les supermarchés, la pub, et la production de masse dans certains pays comme la France. D’autres voies existent et elles pourraient bien monter en puissance si une crise mondiale de l’énergie remettait radicalement en cause la civilisation de la voiture et des transports incessants sur laquelle se repose le modèle de la grande distribution.

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http://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/DIOUF/15247 OCTOBRE 2007 - Page 32

JOURNEE MONDIALE DE L’ALIMENTATION Se nourrir plutôt qu’être nourri Par JACQUES DIOUF Directeur général de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies (Food and Agricultural Organization ; FAO) depuis 1994.

Malgré l’abondance des déclarations d’intention et malgré toute la bonne volonté de la communauté internationale, 854 millions de personnes dans le monde ne mangent pas à leur faim, alors que la Terre pourrait facilement nourrir la population actuelle. Avec pour thème « Le droit à l’alimentation », la Journée mondiale de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies (en anglais FAO), le 16 octobre, permettra-t-elle de rappeler cette donnée atterrante à la conscience collective et aux gouvernements (1) ?

Aussi étonnant que cela puisse paraître, la mise en œuvre du droit à l’alimentation, reconnu en 1948, n’a commencé à s’affirmer et à prendre forme qu’il y a une dizaine d’années. Qui aurait cru que, pendant tout ce temps, ce droit fondamental serait méconnu, voire négligé ? Car les faits démentent notre propension à penser que « l’homme naît bon par nature » et que, l’humanité ayant fait des pas de géant sur la voie du progrès, le bien-être de tout un chacun finira bien par être garanti un jour.

Où est donc le problème ? On a longtemps glosé sur la mauvaise distribution ou la répartition inéquitable de la nourriture. On a échafaudé de grandes théories sur la croissance et la pression démographique. On a parlé, en baissant les bras, de continents maudits, mal aimés ou à la traîne. On a même évoqué la malédiction divine.

Alimentation, que de calomnies on profère en ton nom ! Sait-on que, en ce XXIe siècle marqué par la mondialisation et Internet, le droit à l’alimentation figure, de manière explicite, dans les Constitutions nationales d’une vingtaine d’Etats seulement ? Difficile de changer les mentalités. Difficile de vaincre l’indifférence ou l’inconscience. Combien de temps devra-t-il encore s’écouler pour que l’on assiste à la « réhabilitation » d’un des droits fondamentaux de l’homme ?

Tout a commencé en 1948. Pour la première fois, le droit à l’alimentation a été reconnu, cette année-là, à Paris, dans la fameuse Déclaration universelle des droits de l’homme. Mais il est resté, en quelque sorte, en léthargie pendant très longtemps, puisque c’est seulement en 1966 qu’a été adopté par l’Assemblée générale des Nations unies le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Par ce pacte entré en vigueur en 1976 et ratifié jusqu’ici par cent cinquante-six pays, les Etats reconnaissent le droit à une nourriture adéquate. Ils reconnaissent aussi le « droit fondamental qu’a toute personne d’être à l’abri de la faim » et s’engagent à adopter, individuellement et au moyen de la coopération internationale, « des mesures et des programmes concrets pour améliorer les méthodes de production, de conservation et de distribution des denrées alimentaires ».

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Les Etats s’engagent aussi à « assurer une répartition équitable des ressources alimentaires mondiales » et à adopter, entre autres, des « mesures législatives pour assurer le plein exercice des droits reconnus dans le pacte ». Ainsi admettent-ils qu’ils ont des obligations. Toutefois, sur le plan concret, les choses tardent à se matérialiser.

C’est seulement en 1999, c’est-à-dire trente-trois ans plus tard, que le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a fourni, dans son observation générale n° 12, une interprétation officielle du contenu du droit à l’alimentation – « l’accès à tout moment à une nourriture adéquate » – et des obligations correspondantes des Etats.

Pour cela, il aura fallu que se tienne, en 1996, à Rome, au siège de la FAO, le Sommet mondial de l’alimentation, en présence de représentants de cent quatre-vingt-cinq pays dont quatre-vingt-deux représentés par leur chef d’Etat ou de gouvernement. Dans son plan d’action (objectif 7.4), ce sommet a appelé à « clarifier le contenu du droit à une nourriture adéquate et le droit fondamental de chacun d’être à l’abri de la faim, tel qu’il figure dans le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et autres instruments internationaux et régionaux pertinents ».

Le sommet a également appelé à « accorder une attention particulière à l’exécution et à la réalisation pleine et progressive de ce droit comme moyen de parvenir à la sécurité alimentaire pour tous ». Ce n’est qu’en juin 2002, lors du « Sommet mondial de l’alimentation : cinq ans après », que les Etats devaient décider l’élaboration de directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à l’alimentation dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale. Au bout de vingt mois de négociations intenses, ces directives, soumises au Comité de la sécurité alimentaire mondiale, devaient être adoptées à l’unanimité par le Conseil de la FAO en novembre 2004.

Pour la première fois, la communauté internationale tombait d’accord sur un texte qui assure la transition du stade de la reconnaissance du droit à l’alimentation au stade de sa mise en œuvre effective.

Les directives sur le droit à l’alimentation constituent un instrument pratique pour aider les pays dans leur lutte contre la faim. Elles recommandent une approche qui comprenne à la fois l’accès aux ressources productives et l’aide envers les individus qui ne peuvent subvenir à leurs propres besoins. Elles donnent des indications aux législateurs souhaitant améliorer les systèmes juridiques en place ainsi qu’aux administrateurs qui désirent améliorer les politiques gouvernementales. Elles encouragent également l’allocation de ressources budgétaires à des programmes de lutte contre la faim et la pauvreté, tels que ceux entrepris au Brésil ou au Mozambique (2).

Qu’en est-il aujourd’hui du droit à l’alimentation ? Est-ce une réalité ou une vue de l’esprit ? La situation mondiale s’est-elle vraiment améliorée ? Pourra-t-on atteindre l’objectif du millénaire consistant à réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de personnes qui souffrent de la faim ?

Par droit à l’alimentation, on entend le droit de tout être humain à avoir un accès régulier à une nourriture suffisante, adéquate sur le plan nutritionnel et culturellement acceptable, pour mener une vie saine et active. Il s’agit du droit pour tout individu de se nourrir dignement plutôt que d’être nourri.

Le droit à l’alimentation est plus qu’un impératif moral, économique et politique. Il est une obligation que les Etats, les institutions internationales, régionales et locales ainsi que les organisations non gouvernementales tentent de mettre en œuvre avec plus ou moins de

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bonheur.

Il s’agit de faire en sorte que tous les citoyens puissent manger à leur faim et mener une existence digne et honorable. La bonne gouvernance et des politiques nationales fondées sur l’équité, la justice et le respect des droits de l’homme s’imposent à l’évidence. Mais elles ne peuvent mener loin si elles ne tiennent pas compte des directives pour le droit à l’alimentation adoptées en 2004. C’est un changement d’optique radical qui est nécessaire : le citoyen n’est plus un destinataire impuissant, objet de charité, mais une personne ayant le droit de bénéficier d’un environnement qui lui permette de se nourrir et, à défaut, de recevoir de l’assistance en toute dignité.

Afin de garantir le droit universel de l’homme à une alimentation adéquate, les individus doivent être habilités à revendiquer ce droit, et les Etats doivent rendre des comptes sur l’élaboration et la mise en œuvre de politiques qui visent à sa concrétisation.

La lutte contre la faim dans le monde peut encore être gagnée, à condition que la volonté et les orientations politiques ainsi que les investissements dans l’agriculture soient au rendez-vous. Il faut consacrer davantage de ressources à ce secteur, car la croissance agricole joue un rôle primordial dans la réduction de la faim dans les pays en développement et dans la croissance économique en général. Sait-on que 70 % de ceux qui ont faim dans le monde vivent en milieu rural ?

Selon les dernières estimations de la FAO, des 854 millions de personnes sous-alimentées dans le monde, 9 millions vivent dans les pays industrialisés, 25 millions dans les pays en transition et 820 millions dans les pays en développement.

Le droit à l’alimentation n’est pas une utopie. C’est un droit inhérent à tout être humain et qui impose, en conséquence, des obligations et des responsabilités que les Etats ne peuvent ignorer. Pour garantir ce droit fondamental, il convient de remplacer la rhétorique par des réalisations concrètes. Plusieurs pays ont incorporé le droit à l’alimentation dans leur législation nationale et l’ont intégré dans leurs politiques et programmes de sécurité alimentaire. Il faut encourager les autres à leur emboîter le pas.

(1) La Journée mondiale de l’alimentation est célébrée tous les ans le 16 octobre, date anniversaire de la création de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies (FAO).

(2) Lors de son élection à la présidence du Brésil, M. Luis Inácio Lula da Silva a annoncé que son gouvernement accorderait la priorité absolue à l’éradication de la faim par la mise en œuvre du programme « Faim zéro », un projet intégré ciblé sur les ménages les plus vulnérables. Le cas du Mozambique s’inscrit dans le cadre du partenariat en faveur de l’éducation pour les populations rurales (EPR) que la FAO dirige en collaboration avec l’Unesco. Cette initiative entend établir une collaboration entre des partenaires issus des secteurs de l’agriculture, du développement rural et de l’enseignement.

http://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/DIOUF/15247 - OCTOBRE 2007

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L’Afrique continent ravagé Sources : Cécile Marin et Philippe Rekacewicz — Le Monde diplomatique, janvier 2000

La fin de la guerre froide avait fait espérer une nouvelle ère pour l’Afrique. Mais le génocide rwandais et l’implosion du Congo-Zaïre ont brouillé les cartes. Les zones de conflits sont aussi celles des famines, des concentrations de personnes déplacées ou réfugiées et, souvent, de malnutrition et de pénuries alimentaires.

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���� A regarder Sur le site de la Plateforme de la souveraineté alimentaire (Belgique) il est possible de visionner en ligne le court métrage La Vache 80 a un problème de Dirk Barrez. Il dure environ 30 mn. http://www.pfsa.be/spip.php?article59 Des agriculteurs du monde entier luttent pour une nouvelle agriculture, Altemir au Brésil, Ndiogou et Awa au Sénégal, René en france. Par leurs mouvements, sur les marchés et lors de manifestations touchant jusqu’au sommet de l’Organisation mondiale du commerce, ils défendent, avec de nombreux autres, une agriculture durable respectant l’homme et la nature. Vous voulez savoir pourquoi les Africains prennent le bateau pour l’Europe ? Regardez comment la culture de soja détruit la forêt vierge au Brésil et ne laisse plus de place pour la population. Une grande partie de ce soja atterrit en Europe. L’agro-industrie l’utilise pour nourrir ses vaches et produire des surplus de lait et de grains qui sont à leur tour déversés en Afrique. Si tu tiens une ferme au Sahel, tu ne parviendras pas à vendre ton lait et ton millet. Conséquence : encore moins de revenu, encore plus de chômage, de pauvreté et de migration. C’est l’histoire de gens qui nous procurent à manger. Ils n’acceptent pas que le bien-être de quelques milliards de personnes vivant à la campagne soit ruiné et que 850 millions de personnes, dont 600 millions d’agriculteurs, souffrent de faim. C’est l’histoire de la lutte entre une agriculture industrielle mondiale et une agriculture familiale principalement locale er régionale qui redonne des chances de survie à des centaines de millions de personnes. Réalisation Dirk Barrez en collaboration avec CSA, Oxfam Solidarité, Wervel, RAD, CPE, Acord, Global Society et PALA Tv.

Idées de séances

���� Le marché santé (Séance tirée du dossier pédagogique de la campagne AlimenTerre – découvrir – comprendre – s’engager – du CFSI Comité français pour la solidarité internationale) Un jeu pour apprendre à composer son repas, à faire les courses pour un repas équilibré, même avec peu d’argent. En préalable, on peut apporter l’information sur la nutrition et les familles d’aliments (cf. dossier ECOSONSOMMATION) Objectifs :

De l’animation : - découvrir différents modes d’alimentation - comment manger équilibré sans trop dépenser ? - prendre conscience de la valeur de l’alimentation

Pour les enfants de 5 9 ans - apprendre à faire les courses pour préparer un repas équilibré

Pour les plus grands, adolescents et adultes

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- découvrir comment préparer un repas équilibré avec des produits africains - apprendre à faire ses courses pour un repas équilibré avec des produits européens mais avec un budget limité Matériel et réalisation Il est nécessaire de construire 2 marchés. Un pour les produits africains, un pour les produits européens. Pour les jeunes enfants on choisit des aliments simples : fruits, légumes, viandes, poissons, pâtes…) Pour les plus grands, on peut ajouter des plats cuisinés (pizza…) Pour les produits africains, on peut utiliser des images ou photos proposées sur le site du CFSI : http://www.cfsi.asso.fr/upload/icono_2.pdf Pour que les enfants puissent se servir en produits, il faut répartir les images cartonnées dans des casiers ou cartons, par type de produits, comme dans un magasin ou sur l’étal d’un marché. Organisation de l’atelier Le marché fonctionne avec 2 animateurs. L'un aide les enfants à faire leurs courses, apporte des explications si nécessaire, surveille le matériel. L'autre commente le contenu des paniers avec chaque enfant lorsqu'il a fini ses courses. De 5 à 9 ans pour le marché des produits consommés en France. Plus de 10 ans pour le marché des produits africains et la version comprenant les prix des produits.

- Pour animer la version française du jeu, on doit connaître et maîtriser les règles de l'équilibre alimentaire. - Pour animer la version plus élaborée avec les produits consommés en Afrique, on pourra faire appel à une personne africaine qui saura décrire les aliments consommés dans son pays. Ce sera alors une discussion. En classe, on peut faire appel aux parents des élèves émigrés, notamment pour connaître les prix des denrées et leur présence ou pas sur les marchés.

Déroulement de l'animation : 1) Constituer un marché pour enfants avec des produits fictifs (photos d'aliments découpés dans les catalogues des grandes surfaces), les répartir dans des casiers comme sur un marché ou dans un magasin. 2) Demander aux enfants de faire leur marché et d'acheter les produits alimentaires nécessaires pour un repas ou une journée. 3) Pour les enfants les plus grands, on peut ajouter une notion de prix, leur demander de faire un repas pour une journée et calculer avec eux l'argent dépensé. On peut donner un budget de 30 € pour le marché français avec la consigne de faire les courses pour un repas équilibré de 4 personnes ; et un budget de 3500 Francs CFA pour une famille de 6 personnes (Sénégal, budget d’une famille de classe moyenne, qui a des revenus réguliers). 4) Examiner son panier avec chaque enfant. Discuter avec l'enfant de l'équilibre du repas. Pour les plus grands, examiner les prix. 5) Les jeunes enfants qui ont gagné aiment recevoir un petit lot. On procède de la même manière pour les produits africains.���� Je compare d ifférents modes de vie et d’alimentation (Séances tirées du dossier pédagogique de la campagne AlimenTerre – découvrir – comprendre – s’engager – du CFSI - Comité français pour la solidarité internationale) Objectifs

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- Comprendre la diversité des modes de vie et des alimentations. - Prendre en compte différents critères explicatifs d'une situation. Matériel - 4 assiettes, 4 porte-monnaies, 4 écoles et 4 grand-pères pré-découpés, de taille différente, proportionnelle aux données du tableau. (dessins disponibles sur http://www.cfsi.asso.fr/upload/dp_cp_5eme_1_1.pdf - page 26)) - patafix ou scratchs Déroulement Données chiffrées (source FAO) VISUALISATION SOMALIE RWANDA JAPON France Calories finales ingérées

Taille de l’assiette

1600 1821 2887 3632

Part des calories d’origine animales

Partie hachurée de l’assiette

29 3 22 40

PIB par habitant (en)

Porte-monnaie 150 250 28190 22260

Taux d’alphabétisation

Ecole 24 58 99 99

Durée moyenne de vie (en année)

Grand-père 46 39 79 77

1) On donne à chaque groupe d'enfants un chiffre d'une des colonnes au hasard. Puis on distribue ensuite le tableau à chaque groupe d'enfants. Ils doivent retrouver le pays auquel correspond leur chiffre. 2) On demande ensuite aux groupes de dessiner la silhouette d'un enfant vivant dans ce pays en cherchant des détails évocateurs (habillement par exemple). Ce sera l'occasion d'aller chercher plus d'informations sur le pays, de le placer sur une carte du monde, d'en connaître la culture, etc. 3) Après cela, les enfants vont chercher les objets symbolisant les différentes données correspondant à leur pays : l'assiette pour le nombre de calories, le porte-monnaie pour le PIB, l'école pour le taux d'alphabétisation et le grand-père pour l'espérance de vie. 4) Les enfants placent ces différents éléments sur la silhouette de leur personnage. 5) Puis chaque groupe présente aux autres "l'enfant de son pays" en commentant la taille des objets.

���� Lect ure de photos Comparer les denrées alimentaires nécessaires consommées (types et quantités) par différentes populations du globe sur l’album photo « HUNGRY PLANET » de Peter Menzel (disponible au CREAQ)

���� Pourquoi ne mangent-ils pas assez ? (séance tirée du livret « de la nourriture pour tous » de peuples solidaires)

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���� Jeu de la f icelle Animation pédagogique sur le thème du lait Objectifs : identifier les principaux acteurs impliqués dans la filière lait, notamment en Afrique ; appréhender la diversité de ces acteurs, les différentes échelles auxquelles ils appartiennent et la complexité des liens qui les unissent ; prendre la parole en public et développer un

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argumentaire.

A télécharger sur le site http://www.cfsi.asso.fr/

���� Quizz sur la f aim 4 questions pour tester vos connaissances sur la faim dans le monde.

A télécharger sur le site http://www.cfsi.asso.fr/

���� Dossiers pédagogiques ALIMENTERRE - édition 2004 Niveau CP-5ème 20 fiches d'information et d'animation, conçues dans une perspective d'information factuelle, solidaire... et ludique. Ce dossier est complété par une carte de la faim dans le monde et par un supplément OKAPI, publié dans le cadre d'un partenariat entre le CFSI et Bayard Jeunesse. Version papier : 3 € + frais de port ou à télécharger sur le site

http://www.cfsi.asso.fr/ Ainsi que l’iconographie qui pourra vous permettre de créer vos propres séances.

LES ENJEUX LIES A L’EAU

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En savoir +

« Le réveil sonne. Encore endormi, vous vous extirpez de votre lit. La première chose que vous faites, c’est d’empoigner une bouteille d’eau minérale pour chasser le goût de la nuit en buvant quelques gorgées. Vous faites quelques pas et c’est le programme habituel. Vous faites chauffer l’eau pour le café, vous allez aux toilettes puis prenez une douche, avant de vous brosser les dents. Pour ces quatre actions encore enveloppées du sommeil de la nuit, vous avez quatre points d’eau différents dans votre appartement : l’évier de la cuisine, la chasse d’eau des toilettes, la douche et, enfin le lavabo de la salle de bains. C’est le standard dans de nombreux pays européens. Le premier coq du voisinage donne de la voix. Une femme se lève et réveille ses enfants et son mari. Puis elle sert le petit-déjeuner à sa famille, une bouillie préparée la veille au soir. Elle verse le reste d’eau d’un pot en argile dans une tasse que tout le monde se partage. Elle envoie les enfants l’école. Ils ont la chance d’avoir, dans le village voisin, une école avec une classe unique. L’homme part pour les champs. Il lui faut parcourir presque 10 kilomètres à pied pour y arriver. La femme part dans la direction opposée. Elle doit aller chercher de l’eau, et la petite rivière qui n’est pas encore asséchée est à près de 15 kilomètres. Elle pose une grande cuvette en métal sur sa tête. Quand elle sera pleine, elle pèsera plus de 20 kilos. »

Erwin WAGENHOFER et Max ANNAS Le marché de la faim (Actes Sud 2007)

Depuis 1950, la population a été multipliée par deux et nos besoins se sont accrus. D’ici 2025, la consommation domestique croîtra encore d’environ 40% et la consommation pour l’irrigation (qui représente aujourd’hui 70% des prélèvements) de 17%. En outre, la répartition de la ressource en eau potable est loin d’être équitable

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Seuil de pénurie absolue : 500 m3/habitant/an. Seuil de pauvreté : 1 000 m3/habitant/an

Aujourd’hui, 9 pays seulement se partagent 60% des réserves mondiales d’eau douce : le Brésil, la Russie, les Etats-Unis, le Canada, la Chine, l’Indonésie, l’Inde, la Colombie et le Pérou. Dans la Bande de gaza , par exemple, les ressources atteignent 59 m3 par habitant et par an, contre 630 000 m3 en Islande … Ceci renforcé par l’inégale répartition de la population sur le territoire. Un exemple : l’Asie qui concentre 60% de la population du globe, possède 30% des ressources d’eau douce mondiales alors que l’Amazonie, qui compte 0,3% de la population du globe, possède 15% des ressources à elle seule.

Plus d'une personne sur trois souffrent dans leur vie à cause

d'un manque d'accès à l'eau et à l'assainissement.

Chaque jour 34 000 personnes meurent du manque d’eau potable. C’est la première cause de mortalité devant la malnutrition.

6 000 enfants meurent chaque jour de maladies associées au manque d’eau potable, de

services d’assainissement adéquats et à une mauvaise hygiène.

Dans un rapport publié en 1995, la Banque Mondiale estimait que 80 pays, représentant 40% de la population mondiale, souffraient déjà de pénuries d’eau , nombre d’entre eux voyant d’ailleurs leur développement entravé par ce problème. L’eau constitue, de fait, l’une des ressources les plus mal réparties sur la planète et es inégalités face à sa répartition risquent à terme d’engendrer des conflits plus ou moins importants. Aujourd’hui 1,1 milliard de personne n’ont pas accès à l’eau potable en suffisance pour répondre à leurs besoins élémentaires et 2,6 milliards de personnes sont privées d’assainissement. (PNUD 2006)

Les experts estiment qu’en 2025, trois milliards de personnes n’auront pas accès à l’eau potable.

Les consommations par habitants sont, bien évidemment, très disparates d’un continent à l’autre. En moyenne, un Américain du nord consomme 700 litres d’eau par jour (alimentation, toilette, ménage, industries produisant des biens de consommation…), soit 4 fois plus d’eau par

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jour qu’un Européen. Un Africain, par contre, vivant dans un pays touché par la sècheresse doit limiter sa consommation à 10 litres d’eau par jour , soit 70 fois moins qu’un Américain !

(Source : Water footprint of nations, A.K.Chapagain et A.Y. Hoekstra, Unesco, 2004)

En Gironde , chaque année 150 millions de m3 sont prélevés dans les nappes profondes assurant la quasi-totalité de l’alimentation en eau potable (99%). Or cette ressource est aujourd’hui en danger . Les prélèvements sont supérieurs aux renouvellements, cela a pour conséquences une dégradation qualitative et quantitative de la ressource en eau. (cf. dossier ECOCONSTRUCTION). L'eau une marchandise ? Doit-on considérer qu’en tant qu’être humain, nous sommes en droit d’avoir de l’eau c’est-à-dire considérer l’eau comme un droit public ? Ou faut-il considérer l’eau comme un aliment et lui donner une valeur marchande afin de prendre conscience de son coût ?

Voici un extrait de « le marché de la faim »

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d’Erwin WAGENHOEFER et Max ANNAS

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Idées de séances

● L’eau est indispensable à la vie … (séance UNICEF) - Lire « Lorsque, pour la première fois, les astronautes regardent la Terre, ils voient une magnifique planète bleue. A croire que notre Terre est constituée presque exclusivement d’eau. Cette vision n’est en réalité pas si trompeuse puisque l’eau recouvre les ¾ de la surface du globe. C’est à cet élément, en liaison avec d’autres, que nous devons la vie sur la Terre. Un grave problème cependant : cette eau est très inégalement répartie. Certaines régions en reçoivent trop, d’autres pas assez. De là des inondations dévastatrices ou des sécheresses terribles. » - Consigne : « Ecris le nom des 5 continents sur une carte muette et essaie de trouver si tu as déjà entendu parler d’inondations ou de sècheresses en relation avec l’un deux. Puis réalise un panneau : découpe dans les journaux tous les articles ayant trait à l’eau. Essaie de les grouper par thèmes (par exemple : eau/sècheresse, eau/pollution, eau/loisirs,

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eau/irrigation, etc.) A toi de trouver le plus d’associations possibles et de les mettre en évidence sur ton panneau. Complète celui-ci par de courtes synthèses explicatives. »

● L’eau c’est la vie (séance UNICEF) Proposer les 4 fiches d’enfants et la fiche vierge suivantes aux élèves.

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���� L’eau dans les pays en voie de développement (séance tirée de « l’eau un bien précieux » de Peuples Solidaires)

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���� Safietou et le canari (séance tirée de « l’eau un bien précieux » de Peuples Solidaires)

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���� La calebasse (séance tirée de « l’eau un bien précieux » de Peuples Solidaires)

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���� Un oasis du sud algérien (séance tirée de « l’eau un bien précieux » de Peuples Solidaires)

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● La corvée d’eau (séance tirée de « l’eau un bien précieux » de Peuples Solidaires)

● Mieux comprendre ceux qui vivent sans robinet (séance UNICEF) Expérience à faire en classe : Fermez le robinet de la classe à l’aide de bande adhésive pendant une semaine et allez chercher l’eau nécessaire à la fontaine la plus proche à l’aide d’un seau. Quel effet cela a-t-il ? Etes-vous plus réfléchis dans votre manière d’utiliser l’eau ?

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● De l’eau pour tous (séance tirée de « l’eau un bien précieux » de Peuples Solidaires)

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● Eau, où es-tu ? (séance tirée de « l’eau un bien précieux » de Peuples Solidaires)

● L’eau dans le monde Message : « La répartition de la ressource eau n’est pas égale dans le monde. Certaines parties du monde souffrent de la sècheresse. » Objectifs :

- comprendre que l’eau n’est pas présente dans le monde de manière égalitaire - savoir écouter, écrire, être imaginatif

Déroulement : - Lire un ou plusieurs contes liés à l’eau dans le monde et à la sècheresse (cf. ci-après) - Discuter - Ecrire un conte sur le thème de l’eau dans un pays lointain

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● Travailler avec le kit pédagogique « Bintou, Valentin et Vivo» (de l’association Eau Vive) «En compagnie de Bintou, Valentin et de Vivo, les jeunes découvrent la problématique de l'eau et du développement durable, abordée dans une dimension Nord/Sud. A travers leur histoire, ils prennent conscience que l'eau est une ressource fondamentale, rare, moteur d'évolution mais aussi de conflits, et qu'une remise en cause des pratiques de production, de consommation et l'adoption d'un comportement citoyen s'imposent. Car l'eau est l'affaire de tous! » A commander sur http://www.eau-vive.org/fr/agir/kit.php

���� Livre d’images (séance tirée de « eau secours » d’Entraide et Fraternité) Objectifs :

- Utiliser son imagination pour présenter un sujet complexe comme celui de l’eau. - Apprendre les difficultés de certaines populations du monde à travers des témoignages.

Déroulement : - Présentation des quatre témoignages (ci-dessous) - A partir de l’un d’entre eux, les participants, par groupe de quatre, créent un livre

d’images représentant le témoignage choisi. - Les participants présentent au groupe le livre d’images réalisé afin de confronter les

réactions et d’approfondir certains thèmes abordés.

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���� Phrases ch oc (séance tirée de « eau secours » d’Entraide et Fraternité) Objectifs :

- Interpeller les élèves par rapport à des données catastrophiques. - Identifier ce qu’on ressent face à ces affirmations. - Susciter leur créativité pour améliorer la situation. -

Déroulement : - Présentation des phrases aux élèves. - Chaque élève choisi une phrase qui l’interpelle. Plusieurs élèves peuvent avoir la même

phrase. - Chacun de son côté va noter sur sa feuille toutes les émotions et les mots auxquels il

pense spontanément en lisant sa phrase.

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- Ensuite, chaque élève explique aux autres ce qui l’a touché le plus, ses inquiétudes pour chacune des phrases.

Prolongement :

- La classe élabore 3 idées par phrase pour améliorer les situations. Ces idées peuvent déboucher sur un contrat de clase ou une action de solidarité.

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LES ENJEUX LIES A L’NRJ (sources : ADEME, Agence internationale de l'électricité, Wikipedia, wwwmanicore.com, Observatoire de l'Energie, EIA, ORCADES, CTBA, CEREN)

En savoir + L’énergie est indispensable à la plupart des activités humaines. Elle est utilisée sous trois différentes formes finales :

- la chaleur (pour l’industrie et le chauffage des locaux), - la force motrice fixe (l’électricité pour l’éclairage, le froid, l’électroménager, les moteurs et certains procédés industriels), - la force motrice mobile (pour les transports).

Plusieurs sources énergétiques peuvent être utilisées : les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables (éolienne, solaire, hydraulique, géothermique, biomasse). Elles présentent des caractéristiques propres qui les rendent plus ou moins aptes à remplir les différents services qu’on attend de l’énergie. Par exemple, si le pétrole fournit aisément de la chaleur de l’électricité et du carburant, il n’en est pas de même pour le charbon qui ne fournit pas aisément de carburant. De même dans l’état actuel des techniques le nucléaire, l’éolien ou le photovoltaïque ne fournissent que des services électriques…

On constate au niveau mondial une très grande diversité de situations concernant les usages et la consommation d’énergie. On constate aussi de très grands déséquilibres énergétiques, aussi bien quantitatifs que qualitatifs : les inégalités à l’échelle internationale vont en s’accentuant, la surconsommation côtoyant des pénuries criantes. Dans la plupart des pays en développement l’accès aux services énergétiques les plus élémentaires (éclairage, cuisson, conservation des aliments, chauffage) n'est pas assuré.

L’accès aux services énergétiques est un enjeu majeur dans le développement des sociétés. Or, la croissance des activités dévoreuses d’énergie au Nord et dans les pays émergents, et le gaspillage dans les pays riches, posent deux problèmes majeurs : l’épuisement des ressources énergétiques les plus faciles d’accès et les plus faciles à transformer (en particulier le pétrole) et corrélativement, le problème de l’équilibre environnemental, menacé par l’accroissement rapide des émissions de gaz à effet de serre (gaz carbonique et méthane) majoritairement responsables du renforcement de cet effet et donc du réchauffement climatique. L’empreinte écologique qui est une méthode de mesure de l’incidence de nos activités sur l’environnement, met en évidence le danger de surconsommation de nos réserves naturelles, notamment énergétiques et les inégalités dans ce domaine, entre les pays riches et les pays en développement. (cf. dossier sur l’empreinte écologique et dossier énergie dans ECOCONSTRUCTION)

Dans les années 70, la crise pétrolière a mis en lumière la vulnérabilité des pays industrialisés dont le développement est essentiellement basé sur les énergies fossiles, notamment le pétrole. Le monde est entré dans une ère d’insécurité énergétique . La crainte de la pénurie a poussé les pays industrialisés à mettre en place des programmes de production d’énergie nucléaire, susceptible de satisfaire une partie des besoins d’électricité distribuée sur les grands réseaux électriques; mais l’utilisation du nucléaire suscite des inquiétudes et fait l’objet de débats. Ces constatations ont conduit à un accroissement des recherches vers les énergies dites renouvelables qui utilisent des flux quasi inépuisables d’énergie d’origine naturelle et qui sont

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peu polluantes. Si prometteuses qu’elles soient, ces énergies alternatives dont le développement doit être encouragé, ne pourront à elles seules apporter la solution à la pénurie à court terme.

Face à ces enjeux internationaux (réduction des inégalités d’accès aux services de l’énergie, protection de l'environnement et du droit des populations dans une perspective de développement durable), deux priorités semblent s’imposer : d’une part, la mise en place de stratégies mondiales pour réduire les inégalités et les tensions, d’autre part, la maîtrise des consommations d’énergie qui passe par des politiques ambitieuses reposant sur la solidarité et la mobilisation des citoyens, des organisations, des collectivités et des Etats.

CONSOMMATION MONDIALE D’ENERGIE en millions de tonnes équivalent pétrole (une tonne équivalent pétrole = 11600 kWh ) HORS CONSOMMATION DE BOIS (dont la part est évaluée à environ 10% de la consommation totale

d’énergie) et D’ ENERGIES RENOUVELABLES (dont la part est évaluée à moins de 1% de la consommation totale d’énergie)

(Sources : Schilling & Al. 1977, IEA, Observatoire de l'Energie)

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Evolution de la consommation mondiale (en % Mtep). (Source : Energy Information Administration / Department Of Energy)

CONSTATS

� Ni la guerre de 14, ni celle de 39, ni le choc pétrolier de 1974, ni la "Guerre du Golfe" n'ont affecté significativement une hausse constante .

� Nous sommes massivement dépendants des énergies fossiles (96% de l'approvisionnement mondial aujourd'hui).

� Les besoins annuels mondiaux en pétrole s’élèvent à 27 milliards de barils (1 baril = 159 litres). Pour info, les 3 premiers pays consommateurs sont :

- les Etats-Unis (25% de la production mondiale consommée pour moins de 5% de la population du globe) - la Chine (8% de la production mondiale consommée pour plus de 20 % de la population du globe) - et le Japon.

� Les diverses énergies se sont plus "su rajoutées" que substituées, et en particulier le pétrole n'a pas tué le charbon, dont la consommation continue de croître, et le gaz n'a pas tué le pétrole !

� Au 1er novembre 2007, 439 réacteurs nucléaires étaient en exploitation de par le monde et produisent 16% de l’électricité mondiale (pour une puissance totale de 371 000 MW), soit à peine plus de 2% des consommations finales d’énergie de la planète.

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¼ de la population mondiale consomme les ¾ de l’énergie produite tandis 1/3 est encore privé d’électricité.

Ex : Les Etats-Unis consomment deux fois plus que les Européens, qui consomment près de huit fois plus que les Africains.

L’évolution probable de la démographie, de 6 milliards d’hommes en 2000 à 9 milliards en 2050, risque d’accentuer ces inégalités car 85% de la population mondiale sera alors dans des pays en développement. La maîtrise de l’énergie reste source de conflit . Le bois, principale source d’énergie pour les pays du Sud : 2 milliards d’habitants dans le monde utilisent le bois pour faire cuire leurs aliments et se chauffer. On estime que le bois fournit 90% de l’énergie pour la cuisson et le chauffage en Afrique (moins de 4% en France en 2006).

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Cette source d’énergie traditionnelle adaptée aux besoins de base des populations est prélevée dans l’environnement immédiat. Elle a l’avantage d’être renouvelables tant qu’un déséquilibre entre les sources disponibles et la quantité prélevée ne remet pas en cause l’approvisionnement. Les habitants des villes consomment beaucoup de bois ainsi que du charbon de bois aussi cet approvisionnement épuise considérablement les réserves de bois autour des villes. Par ailleurs, dans ces pays ce sont habituellement et principalement les femmes et les enfants qui collectent les branches et les brindilles qui seront utilisées comme combustibles. Or, l’augmentation de la consommation, due au développement des villes et à la forte croissance de la population, accélère le phénomène de déboisement et de désertification (comme le tableau ci-dessous nous le confirme). Des pénuries s’ensuivent dans certaines régions avec pour conséquences :

- les habitants qui doivent parcourir de longues distances pour ramasser le bois et donc consacrer à cette tâche de plus en plus de temps (moins de temps pour l’école notamment) et de pénibilité

- en ville, des prix du bois et du charbon de bois qui augmentent et de nombreuses familles pauvres ayant de plus en plus de mal à acheter le combustible dont elles ont besoin ;

- la disparition des arbres qui prive les sols d’une protection naturelle contre l’érosion par l’eau et le vent. Baisse de la fertilité des sols, rendements en chutent, …

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TAUX D’EVOLUTION ANNUEL DES FORETS

(Source : Daniel GUINARD CTBA selon chiffres FAO 2000)

L’inégalité de répartition de la consommation d’énergie signifie que l’amélioration de la qualité de vie (confort domestique, mobilité, communication) n’est pas partagée par tous … Presque deux milliards de personnes sur Terre ont pour seule source d’énergie le bois. A contrario, le fonctionnement des pays industrialisés repose sur une consommation énergétique à outrance, en dépit des graves conséquences et pressions exercées sur l’environnement.

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Idées de séances

● Iniquités ! (séance CREAQ) Voici une photo satellite de notre planète prise la nuit. Qu’observes-tu ? Qu’en déduis-tu ?

(source EDF)

● De l’énergie pour tous ? (séance ARIENA) Tous les pays du monde ne consomment pas la même quantité d’énergie.

� Colorie les « échelles » des pays et régions du monde selon leur consommation d’énergie par habitant. Aide-toi du tableau.

� Colorie sur la carte les régions et pays du monde selon leur population. Aide-toi du tableau et de la légende.

� Complète le tableau en calculant la consommation des habitants du Moyen-Orient, du japon, d’ex- URSS et d’Amérique du Nord.

� Quels pays consomment le plus d’énergie ? Sont-ils les plus peuplés ? Explique pourquoi. Tu peux t’aider des courriers que s’échangent Binod et Kimberley.

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● L’avis du conseil (séance ARIENA) Objectif : Sensibiliser les élèves aux différences d’accès à l’énergie entre les pays du monde Principe : des groupes d’enfants qui représentent différentes catégories d’acteurs simulent une réunion publique au conseil de l’Europe. � Créer et distribuer des rôles :

- Mettre les enfants dans le contexte du débat de cette réunion européenne sur l’énergie.

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- Diviser la classe en petits groupes (2 à 4 élèves). - Lister les catégories d’acteurs qui peuvent être rencontrées au

nouveau de la communauté européenne, et qui sont impliquées dans la problématique de l’énergie.

- La fiche ci-jointe donne des exemples de catégories d’acteurs. - Attribuer un rôle à chaque groupe et à chaque élève. - Demander à chaque groupe de réaliser une carte d’identité du

groupe qu’il représente, des posters ou des banderoles de présentation.

� Organiser les débats : - Le rôle de l’animateur des débats est joué par l’enseignant. - Chaque groupe d’acteurs se présente. - Lancer les débats entre les groupes d’acteurs.

� Ecouter les avis et concilier : - Demander à chaque groupe de s’exprimer sur l’énergie en fonction

de ses préoccupations. - Chercher des solutions qui concilient les avis des différents acteurs

et l’avenir de la planète.

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● Différentes énergies domestiques utilisées dans le monde (séance tirée de « l’énergie de notre planète bleue » d’ORCADES) Objectifs : - Identifier des caractéristiques de quelques pays. - Repérer les types d’énergie utilisés dans ces pays. Déroulement : - « Lis les 4 histoires d’enfants de 4 pays du Sud » - « Situe sur une carte du monde les pays de ces enfants. » - « Recherche pour chaque pays : sa superficie, son nombre d’habitants, sa langue officielle ». On pourra comparer ces données avec celles de notre pays. » - « Remplis le tableau A. Tu peux y inscrire ton nom et remplir aussi les informations concernant ton pays ». - « Relève dans chaque histoire les 3 types d’énergie utilisée dans la vie quotidienne. A quoi servent ces énergies ? » - « Remplis le tableau B ». - « Raconte ton histoire en parlant de 3 types d’énergie que tu utilises chaque jour, en précisant à quoi elles servent ». Certains élèves peuvent lire leur histoire à haute voix.

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���� Les inégalités de consommation d’énergie entre pays (séance tirée de « l’énergie de notre planète bleue » d’ORCADES) Objectifs : - Découvrir les inégalités de consommation d’énergie à travers le monde. Classer les pays selon leur consommation d’énergie. - Localiser des pays sur une carte. Déroulement : - Voici quelques pays consommateurs d’énergie :

Pays gros consommateurs d’énergie

Pays faibles consommateurs d’énergie

Etats-Unis Bangladesh Canada Sénégal France Indonésie Suisse Brésil

Belgique Algérie - « Sur la carte du monde, colorie en rouge les pays les plus gros consommateurs et en vert les pays les plus faibles consommateurs. Que constates-tu ? »

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���� Pays du Sud et énergie (séance CREAQ) Objectifs : - Appréhender la quantité d’habitants sur la planète qui n’ont pas accès à l’électricité et qui vivent essentiellement avec le bois comme principalement ressource énergétique. - Se rendre compte des inégalités entre le Nord et le Sud. - Faire un peu de calcul ! Déroulement : - « Observez la carte. D’après vous, qu’elle est l’unité des chiffres donnés ? » - « Qu’est-ce que la biomasse1 ? D’après vous quel type d’énergie principale est utilisé dans ces pays ? » - « Calculez le nombre d’habitants sur la carte qui n’ont pas accès à l’électricité.» - « Calculez le nombre d’habitants sur la carte qui utilisent la biomasse. » - « Pourquoi tous les pays ne sont pas représentés sur la carte ? »

(source : Agence Internationale de l’Energie)

1 Cf. dossier ENERGIE dans ECOCONSTRUCTION

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INIQUITE SANTE

En savoir + (sources : UNICEF, RITIMO, www.lemondediplomatique.fr, Rapport de l’OMS sur la santé dans le monde 2007. www.who.int..., www.aidh.org/sante)

Quelques chiffres (Source : Statistiques sanitaires mondiales 2008 OMS) 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, 900 millions vivent dans les bidonvilles, 1 milliard ne savent ni lire ni écrire. Près de1,2 milliard de personnes vivent avec moins de 1 dollar par jour, soit plus d’un humain sur 6, dans les pays dits « en développement ». D’énormes disparités : Au Burundi, l'espérance de vie est de 46 ans pour les hommes et 47 ans pour les femmes contre 74,8 ans et 82,4 ans en France . 33 pays de notre planète disposent de moins d'un lit d'hôpital pour 1000 habitants. la Région africaine de l'OMS aurait besoin de 18 millions de lits d'hôpitaux supplémentaires pour atteindre la densité de lits d'hôpitaux dans le reste du monde. Cette même région aurait besoin de 40 millions de lits d'hôpitaux supplémentaires pour atteindre la densité de lits d'hôpitaux dans la région européenne de l'OMS. Une épidémie, l’exemple du paludisme Le paludisme est une maladie infectieuse due à des parasites inoculés à l'homme par certains moustiques. C'est aujourd'hui l'affection tropicale la plus répandue . C'est une maladie grave, qui peut être mortelle si des soins appropriés ne sont pas apportés. Les pays où la forme de paludisme est la plus sévères sont situés en Afrique. Selon l'Unicef, "le paludisme reste actuellement la maladie infectieuse qui provoque le plus de décès d'enfants" - trois fois plus que l'infection par le VIH/sida. Les Nations Unies estiment à 3,2 milliards de dollars par an le montant nécessaire pour lutter de manière efficace contre le paludisme dans les 82 pays où la charge de morbidité est la plus forte. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), pour lutter contre le paludisme, il faut généraliser les interventions qui ont fait leurs preuves comme les moustiquaires imprégnées d'insecticide et les dernières associations médicamenteuses efficaces avant d'avoir un véritable effet sur l'ampleur du phénomène. Malgré des progrès dans la prévention, grâce aux moustiquaires imprégnées et aux nouveaux médicaments, le paludisme continue de faire plus d'un million de morts par an notamment en Afrique.

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Les populations les plus vulnérables n’ont pas accès aux soins de santé. Source : OMS. Les disparités et iniquités de la santé restent un défi de développement majeur pour le nouveau millénaire et les systèmes de santé dysfonctionnels sont au coeur du problème. Les pays disposant de peu de ressources se débattent avec des infrastructures délabrées, des financements insuffisants, une grave pénurie de docteurs et d’infirmières, et un manque d’informations de base sur les indicateurs de santé. La moitié des décès dans le monde pourraient être potentiellement évités à l’aide d’interventions simples et économiques. Les associations humanitaires et les organismes de santé internationaux ont constaté que les décès de mères, de nouveau-nés et d’enfants ont en commun un certain nombre de causes interdépendantes. De nombreux facteurs entrent en jeu dans ces décès : la dénutrition et l’insécurité alimentaire, l’analphabétisme des femmes, les grossesses précoces et les problèmes qui surgissent après la maternité, les mauvaises pratiques alimentaires, le manque d’hygiène et d’accès à l’eau salubre et à des moyens d’assainissement adéquats; l’exclusion des services de santé et de nutrition en raison de la pauvreté ou de la marginalisation géographique ou politique; ainsi que des services de santé et de nutrition dotés de ressources insuffisantes, mal adaptés aux besoins et inappropriés sur le plan culturel. Ainsi, la préservation et la promotion de la santé impliquent bien plus que l’accès aux services de santé et aux médicaments. La carte qui suit montre la corrélation entre pays en voie de développement et conditions sanitaires les moins appropriées à une bonne santé.

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Populations n’ayant pas accès à des services sanitaires convenables :

Le droit à la santé «Le droit à la santé est reconnu dans de nombreux instruments internationaux en matière de droits humains (…). La plus grande partie des maladies dans le monde, comme la plupart des décès, résultent de la non-satisfaction (…) des besoins fondamentaux. Le manque et/ou le non-accès aux infrastructures sanitaires, à l’eau potable et à l’alimentation sont certainement les plus importants et urgents (…). La réalisation du droit à la santé est fortement liée à la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels : nourriture, logement, hygiène, conditions de travail, exercice des libertés, notamment syndicales, etc. ; elle est aussi liée à la paix et à la sécurité. » Le droit à la santé, Melik Özden, Directeur du Programme Droits Humains du CETIM. www.cetim.ch

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Idées de séances

���� La sant é pour tous : carnet de santé de RTM; CDATM13 - RITIMO (France), 2008

Ce document implique chaque enfant dans une recherche sur sa propre santé tout en l'informant (ou en l'incitant à s'informer) sur ce qui se passe autour de lui et ailleurs dans le monde. Sont abordés : la nutrition, la croissance, l'hygiène, les maladies, l'environnement, la protection sociale...

A feuilleter et à commander gratuitement sur http://ritimo.paca.free.fr/sante/Brochure.html

���� Léo et l'eau, Léo et la terre, Léa et l'air, Léa et le feu de CFES; INPES, 2005 cycle 3 Cette collection de coffrets "Les chemins de la santé" est consacrée aux 4 éléments : l'eau, la terre, l'air et le feu. Chaque coffret est construit sur le même modèle et comprend : 28 livrets enfant avec une histoire découpée en cinq chapitres, des activités courtes à faire seul ou avec l'entourage (test, bricolage, expérience), et un poster ; un livret enseignant construit lui aussi en cinq chapitres, comprenant des activités longues pour la classe, la reprise des activités courtes du livret enfant, des informations, des débats ainsi qu'une bibliographie, un jeu, une frise à afficher dans la classe, des documents d'évaluation ; et enfin 28 carnets personnels pour les enfants. Pour télécharger ou commander gratuitement ces outils : http://www.inpes.sante.fr/index.asp?page=OIES/lea_feu/lea.htm

INIQUITE EDUCATION

En savoir + L’école est un droit pour tous et pourtant on s’aperçoit que beaucoup d’enfants dans le monde ne peuvent aller à l’école parce qu’ils sont exploités et doivent travailler, parfois dans les pires conditions. (Cf. enfant au travail chapitre � ENJEUX Précarité richesse)

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L’éducation, un droit fondamental (+ cf. ALTERNATIVES chapitre � Droits) En effet, il s’agit d’une vraie urgence, au même titre que la lutte contre la faim car l’éducation pourra permettre aux enfants de se construire un avenir meilleur. Un enseignement adapté est une porte ouverte sur l'autonomie et la responsabilité, clés d'une participation active à la vie de sa communauté et au développement de son pays. Plusieurs études le démontrent : l’éducation contribue à améliorer, pour les communautés, leurs conditions économiques, sanitaires (lutte contre le sida, paludisme) et sociales (parité homme-femme, citoyenneté) ainsi que le développement des personnes (estime de soi, connaissance de ses droits). Un gouffre existe entre certains pays en voie de développement comme le Vietnam où 1 million d’enfants ne sont pas scolarisés en 2008 et la France, où la scolarisation est obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 16 ans.

Jeunes filles cambodgiennes en classe.

(Photo UNICEF).

De tristes chiffres

� L’illettrisme touche 10 à 14% de la population française adulte.(source : Agence nationale de lutte contre l’illettrisme - enquête 2002)

� 80 millions d’enfants d’âge scolaire primaire n’ont pas accès à l’école. � 21 millions d’enfants de moins de 15 ans travaillent pour survivre. � 781 millions d’adultes, dont 64% de femmes, ne savent ni lire ni écrire (soit l’équivalent

de tous les habitants d’Europe, et des Etats-Unis réunis). Dans les pays en développement, 1 enfant sur 6 quitte l’école avant d’avoir terminé le cycle primaire.

� En Asie du Sud et de l’Ouest et en Afrique subsaharienne les proportions d’enfants non-scolarisés sont les plus élevées, respectivement 23.7% et 45.4%. Ces zones sont confrontées à la conjonction d’une forte fécondité et de faibles moyens.

� La situation se détériore dans un certain nombre de pays . Ainsi le nombre d’enfants non-scolarisés est passé de 393 000 en 1999, à 1 million en 2005 au Vietnam, ou de 170 000 à 570 000 en Afrique du Sud.

� On estime à 11 milliards de dollars par an les investissements nécessaires dans l’éducation : 3 fois plus élevés que le niveau actuel.

(Sources : Institut de Statistique de l’Unesco 2006).

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Idées de séances

● L’éducation ici et ailleurs Dans le cadre d’un échange culturel, renseigne-toi sur l’école (d’un pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud par exemple) et compare la avec la tienne. Note les différences entre les 2 écoles dans le tableau :

Observation dans ton école Observation dans une autre école

INIQUITE HOMME/FEMME

En savoir + (sources : UNICEF, UNESCO, Ritimo, www.wikigender.org, www.oecd.org., Travaux du Centre de développement de l'OCDE, www.genreenaction.net)

« Derrière le problème "garçons / filles", c’est le problème de la capacité à se construire une identité personnelle, à se constituer comme sujet, à se définir une trajectoire qui ne soit pas prédéfinie, prédestinée par la société » Philippe MEIRIEU

� Plus de 500 000 femmes meurent chaque année dans le monde des suites d'une grossesse ou pendant l'accouchement, soit une femme toutes les minutes.

� 80% des victimes civiles des conflits armés sont des femmes et des enfants. � Pourquoi les filles, considérées comme de meilleures élèves, ont-elles des destins

"moins brillants" que les garçons ? Les iniquités entre les hommes et les femmes perdurent aujourd’hui dans la majorité des pays de notre planète, que ce soit un pays industrialisé ou un pays en voie de développement. Toutefois, ces iniquités interviennent à des degrés différents selon le pays d’origine. L’éducation Plus de la moitié des enfants non scolarisés dans les pays en voie de développement sont des filles. Mais la proportion est préoccupante en Asie du Sud (essentiellement en Inde) où elle atteint les deux-tiers et dans les pays arabes (60%). Des pays où les parents donnent la priorité à leur descendance masculine.

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Les taux d’alphabétisation dans différents pays du Nord et du Sud : - Italie : 98% des femmes de ce pays sont alphabétisées / 98.8% des hommes de ce pays

sont alphabétisés. - Niger : 15.1% femmes / 42.9% hommes. - Sénégal : 29.2% femmes / 52.1% hommes. - République Démocratique du Congo : 54.1% femmes/80.9% hommes - Pour plus de pays, consultez la base de données du site www.oecd.org

La politique En France, la parité entre homme et femme a été voté. Or le taux de femmes siégeant au parlement est significatif : celui-ci est composé à 12.2% de femmes ! Quelques taux dans différents pays du Nord et du Sud :

- Arabie Saoudite : 0%. - Sri Lanka : 4.9% - Suède : 45.3%. - Etats Unis : 15.2%. - Algérie : 6.2%. - Egypte : 2%.

Le travail : les femmes plus vulnérables En France, pays du Nord, les iniquités persistent. Les femmes sont moins nombreuses à accéder à des postes à responsabilité. Par ailleurs, à poste égal, les salaires des hommes restent plus élevés que ceux des femmes. Le rapport de l’année 2008 du Bureau international du travail (BIT) indique que les femmes sont plus nombreuses que jamais sur le marché du travail. Mais elles encourent aussi une probabilité plus forte que les hommes d’être confinées dans des emplois à faible productivité, mal rémunérés et vulnérables, sans protection sociale, ni droits fondamentaux ni possibilité de s’exprimer. En effet, le nombre de femmes qui travaillent a augmenté de presque 200 millions au cours de la décennie écoulée, pour atteindre 1,2 milliard en 2007, contre 1,8 milliard d’hommes. Cependant, le nombre de femmes sans emploi s’est également accru , passant de 70,2 à 81,6 millions au cours de la même période. Le rapport montre que les progrès enregistrés par la situation des femmes sur les marchés de l’emploi dans le monde n’ont pas entraîné de sensible réduction des inégalités entre hommes et femmes au travail. La part des femmes dans l’emploi vulnérable – travaillant soit à leur propre compte, soit comme travailleuses familiales non rémunérées plutôt que titulaires d’un travail salarié et rémunéré – a régressé de 56,1 à 51,7 % depuis 1997. Cependant, le fardeau de la vulnérabilité pèse toujours davantage sur les femmes que sur les hommes, en particulier dans les régions les plus déshéritées du monde. Les institutions sociales en général Un peu partout dans le monde, les difficultés juridiques et culturelles font obstacle à un accès égal des femmes à la terre, au crédit, à l’héritage, à la technologie… Ainsi en milieu rural, de longues traditions font que les femmes ont moins de droits que les hommes. Au Kenya par exemple, 98 % des femmes travaillent à temps complet dans l’agriculture, mais seulement 5 % d’entre elles sont propriétaires des terres. Quand bien même les dispositions légales existent, l’inégalité entre les hommes et les femmes n’est pas garantie dans de nombreux pays. Par exemple, les droits des femmes ne sont

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souvent pas les mêmes lors d’une succession ou en cas d’accès à la propriété foncière ou même pour la possession d’un bien. Elles peuvent aussi être victimes d’abus sexuels ou de violences domestiques. Ou bien elles doivent être accompagnées par un membre masculin de leur famille pour sortir de chez elles. Les inégalités sont particulièrement prononcées en Afrique sub-saharienne, au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

L’égalité femme-homme est une priorité politique clé dans les pays en voie de développement.

L’égalité femme-homme présente de plus en plus un double aspect : elle garantit un droit fondamental et favorise la croissance économique.

Idées de séances

Amener les enfants à se sentir autorisés à adopter des conduites non stéréotypées ou encore à parler sans gêne, ni honte, de situations non traditionnelles qu’ils peuvent expérimenter dans leur quotidien fera donc pleinement partie du challenge.

(Cf. idées de séances en alternatives � droits) Cette fiche a été réalisée par Catherine BOUTINAUD, Cool’eurs du monde et le CREAQ

avec le concours financier de

avec le concours de

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LLEESS EENNJJEEUUXX

���� FRACTURE SOCIALE et MISERE ECOLOGIQUE

Sommaire En savoir + .............................................................................................................................. 1

Définition ........................................................................................................................................ 1 Exemple .......................................................................................................................................... 1 Les inégalités se répandent sur la ville ........................................................................................ 1 Misère sociale et misère écologique sont intimement liées ....................................................... 2

Idées de séances..................................... ............................................................................... 4 ���� Misère écologique....................................................................................................................... 4

En savoir +

Définition La fracture sociale est une expression utilisée essentiellement en France qui désigne généralement le fossé séparant une certaine tranche socialement intégrée de la population d'une autre composée d'exclus.

Exemple Huit fois plus faible : c’est en moyenne le niveau de vie des 30 % de la population aux revenus les plus bas comparé à celui du 1 % parmi les plus aisés. (INSEE, chiffres 2005 et 2006. Observatoire des inégalités.)

Les inégalités se répandent sur la ville La disparité grandissante des revenus, la précarité professionnelle et les bas salaires, la flambée des loyers aggravent la fracture sociale et menacent la cohésion urbaine. Dans les grandes villes, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Dans le quartier de Sesquières, à l’entrée nord de Toulouse, plus précisément sur le terrain qualifié « d’accueil » de Rupé, près d’une quarantaine de personnes parmi les plus déshéritées, sans domicile fixe, familles roumaines avec enfants, vivent sous des tentes ou dans des caravanes posées à même un sol gorgé d’eau et de boue. Pour seuls sanitaires, une cabine de chantier ouverte aux quatre vents. « Nous avons négocié la possibilité de rester un an renouvelable, ici c’est un tremplin pour tenter de repartir sur du stable », avance, un brin optimisme et courageux, Didier, trente-sept ans, membre du collectif SDF. Comme ses compagnons de misère, il survit d’intérim et autres petits boulots. Tout à côté, il y a le camping du même nom. Lors d’un précédent reportage (1), des salariés isolés, des femmes seules, des jeunes couples avaient témoigné des raisons qui les contraignaient à affronter l’hiver au camping dans des caravanes plus ou moins usagées. Aujourd’hui, une douzaine de bungalows sont installés. Y logent, pour l’essentiel, des ouvriers en mission pour quelques mois sur les sites d’Airbus. En raison de la précarité professionnelle, des revenus figés au plus bas, de la flambée des loyers, la pauvreté s’étend au monde salarié. Au-delà des quartiers populaires, elle s’infiltre

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dans tous secteurs de la ville. « Depuis trente ans que je milite au Secours, je n’avais pas vu une telle aggravation, avec l’arrivée d’une population nouvelle confrontée aux difficultés », souligne Éliane Bonnet, présidente départementale du Secours populaire français. Bilan 2007 à la main, elle note que, parmi les 2 164 familles aidées l’an passé, dont 992 nouveaux dossiers, pour Toulouse intra muros, 12 % sont des salariés, 6 % des retraités et 36 % des couples. À l’autre pôle de la société, les contribuables soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en Haute-Garonne n’ont jamais été aussi nombreux et aussi riches qu’aujourd’hui, principalement à Toulouse et dans son agglomération. Leur nombre (plus de 7 500) a progressé de 84 % entre 2003 et 2006. Les 850 plus gros dossiers fiscaux de particuliers affichent chacun un revenu net annuel supérieur à 400 000 euros ou payent un ISF de plus de 2,5 millions d’euros. Le profil des bénéficiaires toulousains a changé. Ils sont en majorité composés de promoteurs immobiliers, de marchands de biens et des dirigeants actionnaires et possesseurs de stock-options des entreprises industrielles. Ces données fiscales ne traduisent cependant pas la réalité de l’accroissement rapide des fortunes. L’INSEE précise que le niveau de vie des 5 % de Français parmi les plus riches est supérieur de 20 % aux statistiques publiées. En dix ans, les prix de l’immobilier comme les valeurs du CAC 40 à la Bourse ont plus que doublé alors que, pour la même période, le seuil de solidarité sur la fortune ne progressait que de 6 %. Toulouse figure parmi les grandes aires urbaines où le revenu médian des ménages est le plus élevé (2). Très légèrement supérieur à celui de Bordeaux, mais largement au-dessus des autres grandes villes du Sud comme Marseille-Aix, Montpellier, Nice, Toulon. Au palmarès des inégalités, Marseille arrive dans le peloton de tête, selon l’audit urbain commandité par la Commission européenne. Un quart de la population de la deuxième ville de France vit en dessous du seuil de pauvreté. Cette paupérisation provient de la perte entre 1975 et 1999 des deux tiers environ de ses emplois dans l’industrie (- 38 000 emplois), la construction (- 19 000), les transports (- 17 000) et le commerce (- 15 000). Des pertes jamais compensées par la création nette d’emplois de services (+ 16 000). Marseille ne compte pas que des pauvres. La preuve : le rapport entre les foyers fiscaux les plus riches et les plus pauvres s’élève à 10,5, contre 7,4 à Aix-en-Provence et 8,8 dans l’aire urbaine de Marseille-Aix (38 communes). Ces dernières années, le nombre de grandes fortunes a augmenté de 30 %. Les disparités ne sont pas que financières. Dans les grandes villes, les habitants sont de plus en plus inégaux face à l’accès au logement, au travail, au droit à la santé, à la culture, aux loisirs. Les inégalités sont aussi spatiales, avec la fragmentation de la ville entre quartiers et le renvoi des ménages les plus pauvres au plus loin dans l’aire urbaine. […] (1) Voir l’Humanité du 14 janvier 2006. (2) INSEE et Agence d’urbanisme et d’aménagement du territoire Toulouse aire urbaine

Alain Raynal, avec Christophe Deroubaix - l’Humanité, le 26 janvier 2008 Or

Misère sociale et misère écologique sont intimement liées D’une part les populations les plus démunies sont les plus exposées aux pollutions et nuisances de toutes sortes, d’autre part, les peuples ayant gardé un mode de vie traditionnel en étroite symbiose avec la nature sont les plus menacés par l’altération de l’environnement (c’est ainsi que des pauvres deviennent des miséreux…). EXEMPLES : � Les plus pauvres sont parqués à côté des quartiers industriels, pollués et à risque, à côté des autoroutes ou des activités bruyantes, dans les maisons les plus insalubres et dans les secteurs généralement les moins bien desservis par les services publics (eau, ramassage des ordures), y compris les transports en commun.

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� 40 000 enfants sont atteints de saturnisme en France donc qui vivent forcément dans des logements insalubres (= pathologie de la pauvreté selon M. HIRSCH, haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté) � On fuit la misère rurale mais pour se retrouver en ville dans des logements insalubres, sans eau et sans électricité, sans travail et sans espoir. 1 milliard de citadins (sur 3 milliards) vivent dans des bidonvilles insalubres et pollués.(ONU) � Aujourd'hui, plus d’1,4 milliard d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable et plus de 2,6 milliards n’ont pas accès à l’assainissement. 7 millions meurent chaque année de maladies induites par l'eau. (ONU) � En Amazonie ou en Indonésie, la déforestation est stimulée par la demande en bois, papier et par la mise en culture. Au cours des 100 dernières années, la moitié des forêts tropicales a disparu (WWF). Or, 3 milliards d'homme dépendent directement de la forêt pour leur subsistance et 500 millions y vivent de façon permanente.(UICN) � En Afrique et en Asie, les ordinateurs et les téléphones mobiles des riches occidentaux empoisonnent les pauvres : « Des enfants sont assis autour de feux en plein air, entourés de déchets, et démontent des ordinateurs, des téléphones mobiles et d’autres déchets électroniques provenant d’Europe. Ils n’ont souvent pas de gants ni de masques respiratoires pour les protéger des poisons qui se trouvent dans la fumée, le matériel et le sol. » (GREENPEACE) � Le changement climatique de la planète créera au moins un milliard de réfugiés de par le monde en 2050. (estime l’ONG Christian Aid - mai 2007)

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Idées de séances

���� Misère écologique (séance CREAQ) Demander aux élèves d’observer les photos et de remplir le tableau ci-dessous.

PHOTO Que représente la photo ? (que vois-tu sur la photo ?)

Est-elle prise dans un milieu urbain ou rural ? (à la ville ou à la campagne ?)

D’après toi dans quel pays a-t-elle été prise ?

D’après toi, pourquoi une telle situation ?

1

2

3

4

5

Corrigé : PHOTOS 1 et 2 : France, milieu urbain PHOTO 3 : Amérique du Sud, milieu urbain PHOTO 4 : Asie, milieu urbain PHOTO 5 : Asie, milieu urbain

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DOSSIER DE SENSIBILISATION ECOCITOYENNETE

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DOSSIER DE SENSIBILISATION ECOCITOYENNETE

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avec le concours financier de

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