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LES DISCRIMINATIONS Maryse Esterle Hedibel Collège Auguste Nadaud Wattrelos 13 et 23 février 2007

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Page 1: LES DISCRIMINATIONS Maryse Esterle Hedibel Collège Auguste Nadaud Wattrelos 13 et 23 février 2007

LES DISCRIMINATIONS

Maryse Esterle Hedibel

Collège Auguste Nadaud Wattrelos

13 et 23 février 2007

Page 2: LES DISCRIMINATIONS Maryse Esterle Hedibel Collège Auguste Nadaud Wattrelos 13 et 23 février 2007

La société française en évolution depuis les années 1960

• Développement de la société de consommation,• Les médias (télévision en particulier) répandent une idéologie

marchande, “avoir” pour “être”,• Tandis que les espoirs collectifs et les réferences religieuses

perdent en force, • Développement d’une petite délinquance de proximité liée à celui

des biens de consommation, • Arrivée d’immigrants économiques,• Construction des “grands ensembles” près des bassins d’emploi,• Chômage de masse touchant les personnes les moins qualifiées,• Evolution de la famille et des formes d’autorité, développement du

salariat féminin,• Massification de l’enseignement.

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La massification de l’enseignement

• 1959 : scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans,• 1975 : mise en place du collège unique (R. Haby),• 1982 : zones d’éducation prioritaire (A. Savary)• 1985 : suppression des filières “vie active” au collège (orientation en

fin de 5e),• Développement de la notion “d’échec scolaire” (depuis les années

1960), des “violences à l’école” (années 1990),• 1989 : loi d’orientation sur l’éducation (L. Jospin) : 80% d’une

classe d’âge au niveau du baccalauréat et les 20 % restant au niveau du CAP ou du BEP.

• 1998 : mise en place des classes-relais,• Fin des années 1990 - début années 2000 : préoccupation pour

l’absentéisme et la déscolarisation.

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Une année charnière : 1974

• Arrêt de l’immigration économique,• Systématisation du regroupement familial, les

familles immigrées accèdent aux logements sociaux,

• Dans les quartiers ouvriers et populaires, le chômage de masse commence à se développer : il peut toucher jusqu’à 60 % de la population active.

• Le “collège unique ” accueillera tous les jeunes jusqu’en 3e.

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Au début des années 1980

• Eté 1981 : les “rodéos des Minguettes”, apparition de la “deuxième génération”, enfants d’immigrants maghrébins, dans un contexte de crimes racistes,

• 1983, “La marche pour l’égalité”, revendications citoyennes, “vivons ensemble avec nos diffférences”,

=> Carte de resident de 10 ans,• Montée électorale du Front National (Le Pen),

basée sur la demande de discriminations contre les étrangers et les immigrés.

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Durant les années 1980

• Le chômage et les emplois précaires s’installent de façon permanente,

• Le thème des discriminations apparaît ouvertement (mais il faut attendre la fin des années 1990 pour qu’il soit reconnu officiellement),

• Les tentatives de construction d’un “mouvement citoyen” au niveau national et de constitution d’une force collective de protestations et de revendications issue des “banlieues” n’aboutissent pas.

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Les nouvelles classes dangereuses ?

• Depuis les années 1980, lien entre immigration et délinquance,Les “immigrés” prennent le rôle de boucs émissaires (chômage,

précarité),L’archétype des nouvelles classes dangereuses : un jeune oisif,

d’origine maghrébine, qui vit en banlieue (F. Dubet).L’ethnicisation de la vie sociale : • L’immigration est “un problème” ,• Les “immigrés” (principalemente les maghrébins) sont censés

fonctionner en groupes, (communautés).• La religion prend de plus en plus de place dans les constructions

identitaires (surtout parmi les jeunes),Le “débat sur le voile” est suivi par la loi sur l’interdiction des signes

religieux à l’école (2003-2004).Des mouvements spécifiques apparaissent : Les “indigènes de la

République”, le CRAN (Conseil représentatif des associations noires)

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Les préjugés s’installent

• La pratique de la religion (les français musulmans), Le danger terroriste, • L’oppression des femmes (polygamie, mariages forcés,

viols collectifs),• L’“antisémitisme”,• La violence (“violences urbaines”, insécurité, violences à

l’école),• Les fraudes (mariages blancs, entrées sur le territoire,

aide sociale, etc),• “Ils font baisser le niveau scolaire”.

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Des tensions présentes• Cristallisation de la différence entre les   entre les immigrés

“normalement intégrés” (qui font leur les  « valeurs de la République ») et les “sans papiers” indésirables,Entre « les quartiers tranquilles » et “les quartiers difficiles” ou “zones de reconquête”, dans un contexte de précarité pour les catégories les moins qualifiées.

La “question de l’immigration” et celle de la pauvreté en général sont de plus en plus liées au thème de l’ordre public.

• La police de proximité, intégrée à la population, disparaît peu à peu au profit d’une police d’intervention (BAC ou CRS), et d’une police d’investigation.

• Les policiers sont jeunes, sans expérience ni connaissance des quartiers (ils viennent de loin),

• Les relations policiers/jeunes empirent.

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A l’école…

• Années 1960 : 66,5 % des 2-22 ans scolarisés

• Années 2000, 90,9 % des 2-22 ans scolarisés.

… Ils sont tous là !

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Mais…

• Pas toujours ensemble…

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Des inégalités sociales présentes à l’école

• Parmi les élèves en BTS 41 % sont enfants d’ouvriers14 % sont enfants de cadres ou d’enseignants

• Elèves de classes préparatoires (post baccalauréat) 14, 5 % sont enfants d’ouvriers52 % enfants de cadres ou d’enseignants

• Evaluation de CE 2 Enfants d’ouvriers : 62 % de bonnes réponsesEnfants de cadres : 73, 5 % de bonnes réponses

• Après une entrée en 6e en 1995 :• 86 % des enfants de cadres et de professions libérales • 56 % des enfants d’ouvriers vont jusqu’en 3e sans redoubler.

C’est une « démocratisation ségrégative à l’interne ».

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Les résultats scolaires des “élèves d’origine d’immigrée” et/ou

étrangers• Ils sont difficilement analysables : problème de catégorisation.• Ils sont plus nombreux à redoubler, à être en SEGPA, orientés en

filière professionnelle ou sortis sans qualification du système scolaire.

• Ils vivent plus souvent dans des familles “défavorisées” et nombreuses, fort taux d’illettrisme chez les parents.

• Les écarts sont imputables aux caractéristiques sociales et familiales. La présence de frères ou soeurs dans l’enseignement supérieur favorise l’investissement scolaire des plus jeunes. En général les familles considèrent l’école comme une chance de promotion pour leurs enfants.

Patrick Simon, Les discriminations ethniques dans la société française, IHESI, 2000

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Visibilité et représentations

• Les élèves étrangers ou d’origine immigrée sont plus nombreux en Education prioritaire ou dans les établissements “défavorisés”.

• Ces différences s’expliquent aussi par les logiques de ségrégation urbaine et les pratiques des familles : évitement des établissements scolaires à forte population “d’origine immigrée”.

• Corrélation entre leur présence (surtout celle des garçons) et la représentation d’une violence accrue (Debarbieux, 1999).

• Réduction sensible des chances de réussite pour les garçons d’origine africaine ou maghrébine (Payet, 1994) : moindre ambition pédagogique à leur égard ? (effet Pygmalion)

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L’EFFET PYGMALION

Enquête dans des écoles primaires aux USA.« Tests » pour « détecter les élèves susceptibles de progrès intellectuels et relationnels l’année suivante ».Les élèves ainsi « détectés » ont fait des progrès sensibles en lecture et ont un Q.I. plus élevé en fin d’année.

• LA PROPHÉTIE AUTO-RÉALISATRICELes progrès sont meilleurs quand les attentes sont plus élevées,Pour qu’un élève réussisse, il faut que le professeur « y croie ».

• En général, les enseignants ont des attitudes plus positives envers les filles qu’envers les garçons, et envers les élèves ordinaires qu’envers les élèves en difficultés scolaires.Les professeures ont des attitudes plus positives envers les élèves que les professeurs.

Potvin, Rousseau, St Jean, 1993 , échelle sémantique différentielle : un instrument de mesure des professeurs et des élèves.

Rosenthal et Jacobson 1968

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Des stratégies repérables chez les élèves (Goffman)

• L’assimilation, recherche de conformité (protection)

• La recherche d’excellence

• La soumission au rôle stéréotypé (accentuation des traits du stigmate)

• L’instrumentalisation de la différence

• Le retournement du stigmate (revendication)

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En tout état de cause, le sens de l’école n’est pas toujours simple à saisir…

• Le niveau scolaire général des jeunes s’est élevé,

• Mais les difficultés scolaires ont un impact plus important qu’auparavant sur l’avenir social et professionnel,

• Et tandis que se maintient l’illusion d’une égalité de chances, l’échec scolaire risque de devenir un “échec personnel”.

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LE RAPPORT AU SAVOIR AU COLLÈGE

Trois postures se dessinent :

• L’imbrication : la scolarité est vécue comme une série de contraintes, de tâches scolaires imposées par les maîtres, l’élève est très dépendant de la situation scolaire et se conforme à ce que dit l’enseignant,

• L’objectivation des savoirs, qui consiste à s’approprier des objets intellectuels,

• La distanciation par rapport aux savoirs, pensés par les élèves comme permettant de comprendre le monde, produisant une réflexivité. Les savoirs sont médiateurs entre le sujet et le monde. La distanciation est observée plus chez les filles que chez les garçons.

Au collège, pour les élèves en difficultés, les disciplines sont perçues comme juxtaposées, sans sens, ce sont des tâches et non des activités scolaires.

Charlot, Bautier, Rochex, Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs;

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•Quelques définitions…

• Et données chiffrées

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Combien sommes-nous ?Dernier recensement 2004)

62 000 000 habitants en France60 200 000 en France métropolitaine+ 1 700 000 depuis 5 ans, parmi lesquels 410 000 immigrants80 % des habitants vivent en ville

Recensement de 1999 • 3 209 103 étrangers soit 5,34 %• Union Européenne : 37,8 %• Maghreb : 35,7 %• Afrique noire (anciennement sous domination française) 6 %• Continent asiatique : 5 %• Estimation de 100 000 clandestins

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Etranger /immigréÉTRANGER :Désigne la nationalité3 209 103 étrangers en France (5,34%, 1999)environ 100 000 clandestins

IMMIGRÉSe réfère au lieu de naissance et à la nationalité lors de la naissance : est

immigrée toute personne née sous une autre nationalité dans un autre pays, qui vit en France.

On peut être immigré et français (par naturalisation) Environ 7,4% de la population.

Par extension, le terme « immigré » renvoie à la représentation de la personne originaire des pays du Sud (Afrique, Turquie etc) (immigration économique).

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Processus d’intégrationNationalités en augmentation depuis 1998 :• Allemands + 1%• Britanniques + 1 %• Marocains + 0,5 %• Turcs + 2 %• Congolais + 11 %

14 millions de français ont un parent ou un grand-parent d’une autre nationalité (23 %)

4,7 millions d’enfants ont un parent immigré 77 % d’entre eux sont nés en FranceMariages mixtes51 % d’immigrés ont épousé un françaisParents Espagnols et Portugais : 2/3 mariages mixtes Hommes issus de familles algériennes : 50 % de mariages mixtes avec des françaisesFemmes issues de familles algériennes : 24 % de mariages mixtes avec des françaisDepuis 1993, baisse des mariages mixtes (lois restrictives)

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LA CULTURE

• La culture, prise dans son sens ethnographique large, est ce tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et toutes les autres capacités acquises par l’homme en tant que membre de la société.

Edward Tylor, Primitive culture, I, 1871, The origins of culture, p. 1.

• La culture est au titre de code commun, ce qui permet à tous les détenteurs de code d’associer le même sens aux mêmes paroles, aux mêmes comportements, aux mêmes œuvres et réciproquement d’exprimer la même intention signifiante par les mêmes paroles, les mêmes comportements et les mêmes œuvres.

Pierre Bourdieu, Systèmes d’enseignement et systèmes de pensée, Revue internationale des sciences sociales, n° 263, 1967, Paris, n° 3, p. 367-388.

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INTÉGRATIONUn groupe est intégré « dans la mesure où ses membres

possèdent une conscience commune, partagent les mêmes croyances ou pratiques, sont en interaction les uns avec les autres et se sentent voués à des buts communs ».

Emile Durkheim, Le suicide, PUF, 1991 (1ere édition 1897)

ASSIMILATIONProcessus de perte des caractères culturels distinctifs d’une

population immigrée, ou bien soumise à une invasion, à une colonisation ou à une influence culturelle.

Jean-Pierre Obin et Annette Obin-Coulon, Immigration et Intégration, Hachette, 1999, p. 13.

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DE L’INTÉGRATION À LA DÉSAFFILIATION

• Zone d’intégration : travail régulier et stable, relations sociales solides.

• Zone de vulnérabilité : précarisation de l’emploi, affaiblissement des liens sociaux.

• Zone d’assistance : absence d’emploi, minima sociaux, relations sociales enclavées.

• Zone de désaffiliation (exclusion) : absence d’emploi, rupture des liens sociaux ordinaires (domicile).

Robert Castel, Les métamorphoses de la question sociale, Paris, Fayard, 1995, p.13-14.

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LE PROCESSUS D’ACCULTURATION 

C’est l’ensemble des changements qui se produisent dans les modèles culturels originaux, lorsque des groupes d’individus de cultures différentes entrent en contact direct et continu.

Raymond Boudon, Dictionnaire de la sociologie, Larousse

LE NOYAU DUR CULTUREL

C’est ce qui résiste aux influences extérieures et persiste le plus longtemps :

• pratiques matrimoniales, • pratiques culinaires

(Dominique Schnapper)

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La communauté

La communauté est l’entre-soi culturel, qui peut avoir une base religieuse, économique, scientifique, festive, ethnique etc. Elle n’est pas exclusive d’autres formes d’appartenances (cf processus d’acculturation) et elle est évolutive.Le communautarisme est la perception de la société à travers le prisme de la communauté.

Le droit français ne reconnaît pas les “minorités ethniques”.

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ETHNIE Le mot vient du grec ethnos, le peuple

• Ethnique désigne à l’origine le païen par rapport aux hébreux puis aux chrétiensLe mot ethnie apparaît en 1896L’ethnie désigne un ensemble linguistique homogène, qui partage de la même

langue maternelle.C’est aussi un rassemblement d’individus partageant des caractères communs :• parenté réelle ou supposée• langue• religion• coutumes • mythes fondateurs• représentationsHervé Vieillard Baron, Des banlieues aux ethnies, Les Annales de la Recherche urbaine

n° 64, p. 97

Le groupe ethnique est l’ensemble des individus qui se veut telJean Poirier, Encyclopédie de la Pléiade,1972

C’est L’ensemble des individus qui est considéré comme tel par les autresHervé Vieillard Baron

Ethnicité : c’est la relation fondée sur le sentiment d’appartenir à une même communauté

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LE BLOCAGE CULTUREL

C’est la référence à un code traditionnel d’éducation dans un contexte sociologique inadéquat. Le recours a ce mode traditionnel perd son sens puisqu’il est extrait du mode symbolique qui l’a fait naître.

Kamel Arar, adolescents maghrébins, vie sociale et traitements, n° 164, 1986

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IDENTITÉ

C’est l’ensemble des sensations et des sentiments qu’une personne développe à propos d’elle-même,

Ce qui permet de se réaliser soi-même dans une société et une culture données, et en relation avec les autres.

La construction identitaire implique

- Une continuité au fil du temps- La cohérence de l’image de soi- L’unicité, l’originalité- La diversité des rôles- La réalisation de soi par l’action (faire et « se faire » en même temps)- L’estime de soi.

La construction de l’identité est un effort constant pour gérer la continuité dans le changement.

Elle se constitue à travers une multiplicité d’appartenances à des catégories ou à des groupes.

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IDENTIFICATION

C’est l’appropriation de valeurs ou de compétences d’autrui.

L’identité passe par de multiples identifications, avec des conflits entre unicité et multiplicité, entre la solidarité familiale et l’identité personnelle, entre la conformité et l’autonomie.

Pierre Tap, professeur de psychologie sociale du développement, Toulouse, in revue Sciences Humaines, n°15 décembre 96 - janvier 1997, p. 9-10

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Un peu de poésie…

Nous naissons pour ainsi dire provisoirement quelque part et

c’est peu à peu que nous composons le lieu de notre origine pour y naître après coup et chaque

jour plus définitivement.

Rainer Maria Rilke

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La discriminationC’est un traitement inégal reposant sur l’application d’un critère

illégitime. (Lanquetin, Le droit ouvrier, 2001).

La discrimination directe* existe lorsqu’une personne est traitée moins favorablement qu’une autre en raison de son origine ethnique, de sa religion ou de ses convictions, de son handicap, de son âge ou de son orientation sexuelle.

La discrimination indirecte existe lorsqu’une disposition, un critère ou une pratique apparemment neutre désavantagerait des personnes sur la base des critères sus-cités, à moins que cette disposition, critère ou pratique ait un motif légitime objectif.

* Convention n° 111 de l’organisation internationale du travail du 25 juin 1958

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• Les discriminations peuvent s’exercer dans le domaine de l’emploi, du logement, des loisirs, de la santé, de l’éducation etc

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La discrimination positiveC’est l’instrument clé d’une politique de rattrapage entre différents groupes;

traitement préférentiel qui doit disparître lorsque le retard des différents groupes sera rattrapé.

Le terme apparaît dans le rapport Schwartz (Insertion professionnelle et sociale des jeunes,1981)

Elle ne vise pas la résolution du problème posé mais la réduction des inégalités entre les groupes.

En France, elle ne s’adresse pas aux groupes définis par leur origine ou des traits ethnico-raciaux.

Les races castes, tribus, minorités ou ethnies sont ignorées du droit français.

Les caractéristiques socio-économiques sont prises en compte.La discrimination positive territoriale permet cependant d’atteindre de fait les

minorités issues de l’immigration, car elles cumulent les difficultés liées à l’emploi, au logement à l’éducation etc.

Alors que le groupe ethnique apparaît comme présent dans les politiques de discrimination positive française, elles sont définies comme sociales.

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• La discrimination positive permet à l’élite du groupe d’accéder aux lieux de pouvoir entre autres par le biais des lieux de savoir.

• Ex de la filère ZEP de l’Institut d’Etudes politiques de Paris, “enclencher un mécanisme d’émulation en mettant en valeur ceux qui ont connu une promotion sociale exemplaire” “favoriser, valoriser et distinguer les réussites”(Haut conseil à l’intégration, 2004).

• Conséquence : risque d’accroissement des inégalités au sein des groupes bénéficiaires de la discrimination positive.

• Dans son principe, la discrimination positive vise à rétablir l’égalité des chances sur la ligne de départ, pas à l’arrivée au classement.

• En France, existence de quotas (confiance limitée dans le marché pour assurer une compétition loyale entre les candidats).

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La ségrégation

C’est une forme institutionnalisée de distance sociale qui se traduit par une séparation dans l’espace (ségrégation aux Etats-Unis, apartheid en Afrique du Sud). Cette distance peut persister après l’abolition des lois ségrégationnistes.

• Par extension, la ségrégation peut désigner toute forme de répartition dans l’espace urbain.

Dictionnaire de sociologie, Larousse, 1989, p. 178

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Le racisme

C’est une conception biologique et génétique des différences conçues comme héréditaires et fixées, qui établit une hiérarchie de valeur entre les groupes ou les individus ainsi distingués.

On peut aussi, plus récemment, imputer les différences et la hiérarchie qui en découle à des critères “culturels”.

Dictionnaire de sociologie, Larousse, 1989, p. 164

• La xénophobie est le rejet de l’étranger