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Les centralités économiques

La "Molécules Vallée"

Direction des Stratégies Territoriales et de l’Aménagement du TerritoireDirection des Services aux Entreprises – Direction de la formation

5 propositions de la CCI de Lyon au SCOT de l’agglomération lyonnaise et préambule

à une nouvelle stratégie industrielle métropolitaine

CCI de Lyon - La Molécules vallée, Centralité économique métropolitaine – novembre 2008

Sommaire

Introduction : la "molécules vallée", un site unique au centre de la compétitivité de la métropole Page 5 1. un site stratégique pivot pour l’industrie métropolitaine et régionale Page 7 2. Perspectives d’évolution et opportunités d’innovations Page 13 3. Scénarios d’avenir : un choix stratégique Page 14

Conclusions et propositions opérationnelles : Mettre en avant l’approche industrielle Page 16 Remerciements Page 17

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Introduction

Dans son Projet d’Aménagement et de Développement Durable le Schéma de Cohérence Territoriale de l’agglomération lyonnaise (SCOT SEPAL) accorde une large place à la construction multipolaire de la métropole. Il énonce également des orientations qui préfigurent des schémas de secteur plus spécifiques à trois territoires à enjeux économiques majeurs : Lyon Saint Exupéry, La Porte des Alpes et la vallée de la Chimie.

Aucun territoire économique de la métropole lyonnaise n’est sans doute confronté avec autant de force que ce dernier à des enjeux et tensions qui ont une résonnance métropolitaine, régionale et au-delà dans le cadre de la politique industrielle de notre continent. La base productive du territoire métropolitain représente en effet le principal levier de son développement. C’est sur cette base que se greffe notamment le positionnement des activités résidentielles et de service. En apportant une définition de la centralité économique, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon a justement voulu souligner dans son Schéma des centralités économiques, des infrastructures et services de transports de janvier 2008, les enjeux relatifs au rayonnement de la métropole lyonnaise à partir des leviers de la production, sources de richesses et d’emplois. La « molécules vallée », plus connue à Lyon sous le vocable de vallée ou « couloir de la chimie », est un site unique, à l’intérieur des terres qui combine complexe pétrochimique et activités en aval. Il se situe au cœur des enjeux de composition urbaine à la confluence des vallées du Gier et du Rhône, et à l’épicentre des processus de rapprochement entre les agglomérations de Lyon, Vienne et Saint Etienne par tous les enjeux qu’il sous-tend. La molécules vallée dispose de tous les attributs d’une centralité économique de premier plan : - une base économique forte et un investissement privé majoritaire (6.100

emplois sur près de 800 ha et un chiffre d’affaires de 330 K€ par salarié dans le secteur de la chimie),

- des compétences économiques croisées : services, enseignement et R&D avec l’IFP et de grands établissements de recherche privée,

- une accessibilité aux axes de transports nationaux, internationaux et la complémentarité des modes (fer-route-fleuve-pipeline) avec 100.000 véhicules par jour sur l’A7, 57.000 sur l’A450, le hub ferroviaire de Sibelin en

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lien avec le nœud modal de Badan et le port Edouard Herriot (1er port orienté container à l’intérieur des terres avec 337.000 EVP), - un rayonnement exceptionnel avec des leaders (Arkema, Total, Bluestar,

Rhodia) et le pôle de compétitivité Axelera, un entrainement de l’économie à l’échelle de la Région Urbaine de Lyon, voire au-delà, de toute la région Rhône-Alpes.

Sur ce territoire et sur le secteur de la chimie, différentes analyses ont déjà été produites. Invitée à participer aux décisions publiques d’aménagement en tant que personne publique associée (SCOT SEPAL et PLU du Grand Lyon, Plans de Prévention des Risques Technologiques, SDAGE, etc.), et impliquée dans la définition de la nouvelle plateforme Grand Lyon l’Esprit d’Entreprise (GLEE), la CCI de Lyon a souhaité analyser plus globalement les forces, les opportunités et menaces sur ce territoire pour repérer les facteurs clefs et les leviers dont pouvaient disposer les acteurs dans ce passage d’une industrie qui produit peu de molécules mais beaucoup de volumes, à une industrie qui produit beaucoup de molécules à haute valeur ajoutée et pour de plus faibles volumes. En effet, un des enjeux majeurs de l’industrie du futur avec ses développements en matière de matériaux composites, de nanotechnologies et de biotechnologies consiste en la maîtrise de nouvelles techniques de transformation de la matière. A ce sujet, Rhône-Alpes dispose d’un réel capital de compétences non seulement sur les molécules (Vallée de la chimie, Lyon Bio pôle, etc.) mais aussi sur l’atome (CEA), le nucléon (Synchrotron de Grenoble) et le proton (CERN). La réflexion proposée par la CCI de Lyon s’inscrit dans ce cadre et vise à garder et développer des compétences sur l’industrie des molécules à partir du creuset lyonnais et de ses connexions en termes de compétences au niveau métropolitain, au niveau régional et au niveau des savoir-faire complémentaires d’autres métropoles.

Ce dossier synthétique reprend les propositions d’orientations d’aménagement esquissées par la CCI de Lyon pour venir enrichir le débat sur le Document d’Orientations Générales et le schéma de secteur du SCOT SEPAL. Il examine successivement, les atouts, les perspectives d’évolution et 4 scénarios du futur pour ce territoire. Il reprend enfin des propositions plus opérationnelles qui seront étoffées dans le cadre d’échanges avec ses partenaires et dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle que la CCI de Lyon élabore pour 2009.

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1. un site stratégique et

laboratoire de l’industrie régionale

- Site stratégique au cœur d’enjeux mondiaux La compétitivité de cette centralité rejoint des enjeux industriels nationaux et européens. Ainsi, le rapport publié en 2008 par le Conseil d’analyse économique « La France dans quinze ans : tendances et ruptures, opportunités et risques » évoque la spécialisation industrielle de la France moyenne-large et des positions qui s’érodent pour le secteur de la chimie-pharmacie et de l’automobile. Au niveau mondial, l’Union européenne est très bien placée sur les activités liées à la chimie. L’Union assure en effet 34 % de la production, l’Asie 33,2 % , l’Amérique du Nord 25,5 %. La France contribue à hauteur de 4,4% de cette production mondiale, ce qui est également remarquable, malgré des avantages comparatifs moindres en raison notamment d’une faible concentration (1.200 établissements / 80% de PME de moins de 250 salariés) . Le rapport Mac Kinsey et Company paru en octobre 2006, positionnait les industries chimiques dans les 5 catégories de secteurs qu’elle définissait comme stratégiques :

les secteurs moteurs d’innovation (produits pharmaceutiques hors génériques), les secteurs de marques (parfums, cosmétiques), les secteurs continentaux (chimie, caoutchouc, plastiques), les secteurs en équilibre instable (chimie de spécialité), les secteurs exposés (produits pharmaceutiques génériques).

Enfin et bien que la métropole lyonnaise dispose d’atouts indéniables en la matière et qu’elle se soit structurée avec le pôle de compétitivité Lyon Bio pôle ancrée territorialement notamment à Gerland, l’analyse des forces de l’industrie française en matière de recherche fondamentale dans les sciences de la vie par le Conseil d’Analyse Economique dresse un portrait plutôt en demi-teinte : effondrement actuel de la recherche, la France dépassée par de nombreux pays, aucune implantation nouvelle de laboratoire et érosion des positions qui se traduisent par un impact moindre des publications et une faiblesse au niveau des brevets et de l’innovation.

- Concentration de compétences et effet d’entrainement au niveau régional Au sein de la Région urbaine de Lyon, les industries du secteur chimie, caoutchouc et plastique emploient environ 26.000 salariés1. Elles représentent 11,84 % des effectifs.

Si cet indice de spécificité est moins fort que d’autres secteurs comme le textile, de nombreuses activités en sont dépendantes et elles entrent dans la chaîne de valeur de différents produits.

1 26.657 en 2006.

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De ce fait, comme l’illustre le schéma ci-dessous, les activités dont certaines sont très présentes sur la « molécules vallée » peuvent être considérées comme des « locomotives » pour l’ensemble de la RUL : c’est de surcroît ainsi qu’elles sont répertoriées dans le classement réalisé par Katalyse et la CCI de Lyon.

C’est une donnée clef qui vient en écho à la forte spécialité des communes au Sud de Lyon et de l’aire urbaine lyonnaise qui se retrouve à la pôle position des aires urbaines françaises dans le domaine de la chimie (4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 12.000 salariés). - concentration des services, de la recherche - formation Dans le domaine des services, ce sont les services opérationnels et la recherche qui sont les plus marqués sur ce périmètre. Au total, en intégrant Lyon 7ème et Vénissieux, ce sont 1602 emplois dans la recherche et développement. Une caractéristique forte de ce territoire économique majeur se traduit par la concentration d’emplois métropolitains supérieurs et l’existence de compétences croisées remarquables industrie/recherche/formation qui se renforceront avec le développement du grand Campus de Gerland.

La vallée de la chimie compte en effet, 4 centres de recherche d’industriels : ARKEMA, TOTAL, Rhodia, BLUESTAR. Parmi ceux-ci, la position du centre de recherche et développement ARKEMA de Saint Fons est stratégique en Rhône-Alpes, notamment en raison de la validation qu’il apporte sur tous les produits. Le chinois BLUESTAR souligne la création de valeur de ce bassin et se dit plus innovant à partir de son implantation lyonnaise. Il a investi récemment près de 10 M€ sur le site de Saint Fons.

TEXTILE – HABILLEMENT Région leader dans les tissus à usages techniques 31 000 emplois

PLASTURGIE 30 % production nationale 8 milliards d’€ de CA (2007) 50 000 emplois

PHARMACIE 20 % production française 10 600 emplois

BOIS & PAPIER 1er pôle de production de papiers spéciaux 13 000 emplois

NUMERIQUE/NTIC 2ème région française 60 000 emplois

AGRO-ALIMENTAIRE 1er secteur industriel en CA 44 000 emplois

METALLURGIE/ MECANIQUE 158 000 emplois

Conception, traitements de matériaux (silicium…)

Texturants, solutions aromatiques…

Matières pour la chaudronnerie, tuyauterie

Matériaux Principes actifs

Traitement des papiers

INDUSTRIES CHIMIQUES9 milliards de CA, 600 M€

d’investissements en 2007 32 000 salariés directs

Source : dossier de candidature Axelera repris par le CESR et actualisé par la CCI de Lyon

Fibres issues de la recherche avancée

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Le groupe TOTAL a spécialisé ses centres de recherche de par le monde : celui de Solaize qui compte 250 personnes (dont 80 ingénieurs) est un des trois centres de Recherche et Développement de la Branche Raffinage-Marketing du Groupe, les deux autres étant situées en Normandie (pour les activités liées aux procédés de Raffinage) et en Belgique (pour les activités de catalyse). Ses savoir-faire reposent plus particulièrement sur le développement, les améliorations des performances et la mise au point des produits pétroliers : - « les grands produits » : essence, gazole, fuel domestique - « les spécialités » : GPL, lubrifiants, graisses, bitumes, kérosène, fuel soutes pour la marine. - Compétences croisées public/privé A côté de ces centres privés, est implanté un équipement public également de premier rang : l’Institut Français du Pétrole (IFP). Cet Institut compte deux sites à Rueil-Malmaison en région parisienne, et à Solaize dans la métropole lyonnaise. C’est un acteur majeur et historique de cette centralité économique. Son rayonnement se mesure là aussi à l’échelle mondiale. Sur son site lyonnais, qui emploie quelques 650 personnes, l’IFP regroupe des moyens de conception, d’expérimentation et de modélisation, mais également des moyens de développement industriel. Ses thèmes de recherche et développement sont tous orientés vers une industrie soucieuse d’intégrer une dimension développement durable :

La capture et le stockage de CO² (liquéfier pour stocker),

Les carburants de substitution (mise au point de nouvelles générations de biocarburants),

La réduction de la fraction lourde en émission de polluants,

Le moteur propre (hybride), La transition énergétique.

Il représente ainsi l’un des pivots du pôle de compétitivité Axelera.

Lyon dispose également de nombreuses écoles réputées (CPE-Lyon, ITECH, INSA, Lyon I, Centrale, ENS sciences, ECAM, EM Lyon…). En cela l'initiative LIT (Lyon Institute of Technology), dont les objectifs sont d'augmenter les synergies entre les entreprises et les établissements d'enseignement scientifique, d'accroître le taux de première expérience dans le tissu local, de définir des programmes de coopération entre les PME et les écoles, est prometteuse.

Compétences croisées entre l’amont et l’aval

Le pôle de compétitivité Axelera a été créé en 2005 par Arkema, Rhodia, Suez, CNRS, IFP pour accélérer la mutation de la chimie vers une filière industrielle et scientifique qui conjugue chimie et environnement. Le pôle accompagne des projets technologiques (thème de la Catalyse, des procédés, des matériaux), soit 135 projets au début 2008, mais aussi des projets transversaux (animation de la filière, mutualisation de moyens, entreprenariat, ….) et structurants. Les projets structurants du pôle Axelera : - Centres de recherches : construction du CLEA, unité mixte Rhodia/CNRS, - Centres d'essais/expérimentation : Plateforme technologique de l'institut de chimie de Lyon, Station de la Feyssine, « Re-source » (projet de traitement des véhicules en fin de vie, marché potentiel en Europe égal à 1,2 M de véhicules par an), bioris (unité de bio-masse). - Centre de formation : CLEA, institut chimie du vivant.

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Quelques PME

Extrasynthèse, leader mondial sur le marché des extraits naturels ; PME de moins de 20 salariés qui réalise 70 % de son CA à l'étranger.

La Celliose, fabricant de peinture industrielle spécialisée sur le marché de la peinture sur flacons, qui vient de créer une joint-venture en Asie pour suivre ses clients.

Gifrer-Barbezat : 230 personnes, 5 personnes dans la cellule R&D qui travaille sur des molécules connues, a misé sur les extractions végétales en rachetant la SEV société d’extractions végétales à Décines. Elle importe de nombreuses molécules d’Asie.

Blanchon Synthilor est leader sur la protection du bois. Son site de recherche est à Lyon.

Les actions à mener en direction des 80 % d'entreprises du secteur qui sont des PME devront faciliter le repérage des projets de développement et l'analyse globale des besoins de la filière. Sur cette base les grandes écoles élaboreront des réponses grâce à des équipes pluridisciplinaires d'étudiants. La valeur ajoutée par les compétences des "jeunes ingénieurs et doctorants" permettra la croissance des entreprises du secteur. Au-delà de cette initiative précise il serait pertinent d'étudier auprès des PME et des grandes entreprises, les besoins en matière de compétences à recruter, de formation continue à délivrer et de ressources "recherche" à solliciter. Ces éléments d'anticipation permettraient une meilleure adaptation des réponses. La CCI de Lyon peut être un acteur pour réaliser ce type d'étude des besoins. Dans le secteur de la chimie en RA, nous avons fait le constat d’une prédominance des fonctions commerciale et de R&D dans les offres APEC. Des établissements comme la raffinerie de Feyzin nous ont fait part de leur intérêt de renforcer leurs liens avec les écoles d’ingénieurs. Ce sont ces données qui rendent compte au-delà de la description physique du territoire et de la répartition sectorielle des effectifs, du système économique complexe et dans le même temps stratégique pour la métropole lyonnaise et la Région Rhône-Alpes.

Les bassins de Grenoble et les vallées alpines, le Val de Saône au Nord de Lyon, la vallée de la chimie jusqu’à Péage de Roussillon sont également particulièrement orientés vers les industries chimiques. Depuis la raffinerie de Feyzin, TOTAL fournit notamment ARKEMA à Balan, mais également SOLVAY à Tavaux et le site lyonnais est plus particulièrement combiné à des sites chimiques comme Jarrie et Pont de Claix (38). Ce sont autant d’enjeux qui doivent inciter à soutenir encore les décloisonnements de tous ordres : connexions interfilières , connexions amont/aval, partenariats public/privé et entre les territoires par un maillage au niveau des infrastructures et de solidarités de fait basées sur des coopérations économiques et de recherche.

- Les marchés de niche, places réservées des PME de la « molécules vallée ».

Le secteur de la chimie est fortement dominé par de grands groupes industriels (même si leurs filiales sont de la dimension de PME, elles n'en n'ont pas leur indépendance de décision). 60 % des unités industrielles de la RUL restent des PME de moins de 200 salariés. Les PME sont positionnées sur des marchés de niches (chimie fine et parachimie) nationaux et internationaux délaissés des grandes productions (réservées principalement à la chimie de base). Elles conçoivent et fabriquent des produits spécifiques, dans la majorité des cas avec une forte valeur ajoutée. La croissance des PME est liée à leur capacité à conquérir de nouveaux marchés (les BRIC en majorité) à l'export toujours sur leur même niche.

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Les PME indépendantes sont souvent issues de l'essaimage lors des restructurations des entreprises de la vallée de la chimie ; elles sont également hyper-spécialisées technologiquement, ce qui les rend fragiles. Des contraintes environnementales de plus en plus fortes entraînent une réflexion sur de nouveaux process et produits plus respectueux de l'environnement. Parmi les défis qu’elles ont a relevés - l'exportation, REACH, l'environnement - les PME ont aussi comme défis le renouvellement de leur portefeuille de molécules (qui a souvent peu évolué depuis la création de l'entreprise). Enfin, un nombre important de PME gravite autour de la filière chimie, notamment les entreprises de maintenance, qui font suite aux externalisations fortes des services techniques des différents sites industriels.

Une des problématiques centrales posées par la CCI de Lyon réside dans le repérage des facteurs permettant à l’éco-systèmes industriel et à son environnement d’anticiper et d’accompagner les mutations qui ont cours. La « molécules vallée » atteint une masse critique à l’échelle européenne et ce, notoirement grâce aux capacités de 2ème transformation des molécules dans les industries aval.

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2. Perspective

d’évolutions : vers de nouvelles molécules et vers l’usine modèle

Le fait que le pôle Axelera existe a permis de remporter des projets de recherche sur Lyon. D’autres facteurs entreront demain dans le choix d’investissement et la décision de nouvelles implantations en Rhône-Alpes. Les centres de recherche de la vallée de la Chimie ont par exemple un enjeu majeur qui est celui de réussir la mutation profonde des procédés de production de la chimie qui est impérative pour moderniser les productions (intensification des procédés) et mettre au point les molécules de substitution. Cet enjeu est aussi celui des industriels. Dans ce cadre, les molécules d’origine végétale ne pourront à elles seules répondre à la totalité des demandes des industriels compte tenu également de la diversité des applications et produits sur le marché. Elles constitueront cependant un moyen de renouveler une partie du portefeuilles de molécules issues de la pétrochimie qui devront continuer à fournir les industries en aval. A cet égard, des compétences peuvent notamment être mobilisées sur Lyon à partir de Laboratorys Information Management System (LIMS) développés. C’est notamment le cas pour la gestion de portefeuille de molécules, avec l’enjeu sous-jacent de répondre aux exigences des formulateurs et des fabricants. Les LIMS sont des systèmes informatiques facilitant la gestion du portefeuille de molécules et de conception de produits chimiques dans le cadre d'une activité de R&D (ces logiciels démontreront tous leurs intérêts avec l'arrivée de REACH, l'augmentation des contraintes réglementaires et la nécessité d'accélérer le développement de nouveaux produits). Des PME de la région maîtrisent l'implantation de tels systèmes informatiques (ex : SPC Consultant) et seront des acteurs clefs de ces évolutions. Lors de notre entretien, l’IFP a esquissé certaines autres pistes pour l’avenir : la découverte à partir de grains de sable de nouvelles bases de nos produits de la vie quotidienne, la conception d’usines modèles, la mutation de la peinture à partir d’un usage industriel de l’eau, etc.

Reach et les molécules

stratégiques de demain La CCI de Lyon porte une action collective à l’attention des PME-PMI avec l’appui du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et de la DRIRE. Cette action consiste en la réalisation de pré-diagnostic en entreprises par une chargée de mission recrutée à cet effet et en l’évaluation de l’impact de Reach par un consultant extérieur. Plus de 200 établissements ont été identifiés dans le cadre de cette opération. Parallèlement, la CCI de Lyon assure la maîtrise d’ouvrage d’une étude prospective sur les molécules stratégiques de demain à laquelle elle associe les pôles de compétitivité LyonBiopôle, Axelera, ainsi que les acteurs industriels et de la recherche.

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Parmi les enjeux primordiaux repérés par la CCI de Lyon pour la compétitivité des entreprises de la RUL : la dimension environnementale, la réduction des déchets, la production et la recherche de nouvelles molécules.2 La réflexion prospective intégrant les différentes dimensions des enjeux constituerait dans ce domaine un moyen d’appui au pilotage stratégique. Différentes molécules peuvent être examinées :

• Les molécules végétales : une activité de pharmacopée en lien avec le pôle de Guyane, et en proximité à partir de la préservation et de la recherche sur la biodiversité en Rhône-Alpes

• Les molécules animales : cf. Marcy l’Etoile et école vétérinaire • Les molécules de synthèse : des starts up

A partir d’essais en laboratoire concluants, il est ensuite possible en effet de réaliser des essais pilote et de passer à une phase de réalisation. Ces mutations préparent de nouveaux changements et l’on peut parler d’usines modèles. Les unités industrielles qui en résultent sont plus complexes et doivent disposer d’une taille suffisante pour être rentables. La conception de ces établissements modèles implique également la création de nouvelles filières de valorisation. Pour l’industrie chimique et l’automobile, mais également les sociétés de traitement de surface, la valorisation de déchets sous forme d’effluents métalliques est aujourd’hui possible avec la possibilité de les réinjecter ensuite dans le circuit économique. Naturellement, le degré de complexité des usines est dans bien des cas une source potentielle de dangers. C’est la raison pour laquelle, la démarche d’éco-conception implique également une gestion des risques pour laquelle la métropole lyonnaise réunit déjà de nombreuses compétences (génie électrique, professionnels du MASE, etc.) et où elle peut encore développer ses atouts (salons, conventions d’affaires et logiciels). Dans chacun de ces domaines, des opportunités vont naître en matière d’attractivité pour la métropole lyonnaise. Qu’il s’agisse de trouver de nouvelles molécules ou de concevoir des usines modèles de demain, l’éco-système industriel de la région urbaine de Lyon trouve à partir de « la molécules vallée » un creuset impliquant donneurs d’ordre et sous-traitants au cœur des enjeux de mutation.

2 Etude Katalyse/CCI de Lyon – 29/09/2008

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3. Scénarios d’avenir : un choix stratégique

Plusieurs scénarios ont été esquissés par le SEPAL sur ce territoire. Ceux de 2005 répondaient à une volonté d’analyser les risques. Les 5 scénarios résultant en 2007 d’une analyse prospective croisent des témoignages d’expert et présentent à nos yeux d’avantage d’intérêt. La CCI de Lyon a examiné chacun d’eux. Plutôt que de reprendre les mêmes termes, elle a souhaité dégager des entretiens qu’elle a menés et qui ont portés principalement sur les aspects économiques avec les entreprises une analyse des enjeux et des perspectives pour cette centralité. Les 4 scénarios suivants en résultent.

- Le scénario de convergence

Dans ce premier scénario se retrouvent trois composantes. Clean tech et recyclabilité des produits : La mutation de la chimie vers une filière industrielle et scientifique qui conjugue chimie et environnement est engagée et amplifiée avec le concours du pôle Axelera. Les projets technologiques accompagnés intègrent les différentes dimensions de l’éco-conception : Plateforme technologique de l'institut de chimie de Lyon, Station de la feyssine, Re-source (projet de traitement des véhicules en fin de vie), bioris.

Molécules pétrochimiques, végétales, animales et de synthèse : « une molécules vallée » : Les industries aval recourent de plus en plus aux molécules pour des productions de faible volume mais en forte valeur ajoutée. Les centres de recherche réussissent la mutation des procédés de production de la chimie (intensification des procédés). Pour répondre à ses besoins de croissance, l’industrie lyonnaise invente de nouvelles usines championnes de l’éco-conception, avec des mini-réacteurs ultra performants y compris sur le plan environnemental. Une véritable industrie de production de molécules de différentes origines se met en place ; le territoire est moins dépendant voire autonome pour faire sortir des « champions du monde » de l’usage de telle ou telle molécule (stratégie de niches). Des liens positifs s’établissent notamment avec Lyon Bio pôle et Axelera.

Les technologies des risques naturels, industriels et logistiques : La vallée de la chimie devient un laboratoire d’innovation urbaine sur la maîtrise des risques et plusieurs clusters voient le jour dont les retombées sont régionales : modélisation des risques, métrologie, usine modèle, etc.

Des enjeux spécifiques et transverses aux trois composantes de ce scénario : • enjeu de la recherche, • signal donné aux décideurs économiques vis-à-vis des décisions d’implantation/

renforcement de centres de décisions à Lyon, • utilité d’un vapocraqueur (le vapocraquage permet de fournir des produits de

synthèse aux usines en aval – le procédé consiste à casser des molécules de bases – naphta, gazole et butane) par pyrolyse pour obtenir des molécules plus petites (éthylène propylène, etc.),

• enjeu des compétences et ressources humaines (techniciens laboratoires,…) et leur rayonnement international,

• Enjeu du foncier maîtrisé et retournant à l’économie …, • Utilité internationale de l’excellence (brevets, symposium, etc…) et de l’image (du

territoire et des activités), • Enjeu énergie et supply chain (transport combiné et sécurité d’approvisionnement à

coût compétitif).

Clean tech et recyclabilité des

produitsLes technologies des

risques naturels, industriels et logistiques

Molécules pétrochimiques, végétales, animales et de

synthèse : « une molécules vallée »

Un scénario de convergence

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- Le scénario des dominos

La raffinerie de Feyzin et le vapocraqueur ont cessé leur activité. Les entreprises s’organisent pour s’approvisionner au prix d’un risque de rupture de charge. Seule l’énergie qui reste relativement bon marché sur Lyon et une organisation de la supply chain performante permettent aux entreprises de la chimie de base de se maintenir. Le territoire ne fonctionne plus qu’avec 1/2 poumon. L’asphyxie menace certaines installations vieillissantes qui nécessitent des investissements. Les délocalisations affectent bientôt les entreprises de spécialité et l’occupation de leur foncier par des activités autres qu’industrielles génère des tensions. Les nouveaux investisseurs du secteur (fonds souverains) relocalisent à côté des zones d’exploitation des hydrocarbures.

• Les acteurs n’ont plus de prise sur le cours des événements…, • Le secteur décline.

- Le scénario de l’effet de levier local L’objectif du Top 3 européen a joué à plein pour tous les acteurs de la chimie lyonnaise. L’axeleratec s’est ouvert aux PME-PMI locales avec des plateformes techniques dédiées. Des outils innovants de financement en haut de bilan mis en œuvre dans le cadre du plan stratégique de l’Union européenne et de l’Etat pour la chimie et avec l’impulsion de Lyon Place Financière permettent une relocalisation d’une partie du capital. Le régime cadre de l’Union européenne sur l’environnement a été mobilisé pour aider les entreprises à passer du stade de pilote à l’unité industrielle modèle. Certaines captent leurs émissions de CO2 qui sont transformées dans le réseau de chaleur local. La vallée de la chimie devient un laboratoire d’innovation urbaine sur la maîtrise des risques et plusieurs clusters voient le jour dont les retombées sont régionales : modélisation des risques, métrologie, usine modèle, etc. Quelques enjeux sont plus particulièrement à relever dans le cadre de ce scénario :

• Enjeu de la mobilisation des PME-PMI et de l’articulation grands groupes/PMI pour éviter les effets d’aubaine,

• Enjeu de la recherche, • Enjeu des compétences et ressources humaines (techniciens laboratoires,…), • Enjeu des leviers financiers…, • Enjeu du lobbying et de la visibilité chimie lyonnaise.

- Le scénario de la molécules vallée ou de la transition innovatrice

Dans ce scénario, les industries aval recourent de plus en plus aux molécules pour des productions de faible volume mais en forte valeur ajoutée. Pour répondre à ses besoins de croissance, l’industrie lyonnaise invente de nouvelles usines championnes de l’éco-conception, avec des mini-réacteurs ultra performants y compris sur le plan environnemental. En repensant la densité, en mettant l’accent sur l’implantation de maillons s’imbriquant dans la chaîne de valeur, les décideurs contribuent à un environnement favorable aux investisseurs. Quelques enjeux sont plus particulièrement à relever dans le cadre de ce scénario :

• Enjeu de la recherche, • Utilité d’un vapocraqueur (le vapocraquage permet de fournir des produits de

synthèse aux usines en aval – le procédé consiste à casser des molécules de bases – naphta, gazole et butane) par pyrolyse pour obtenir des molécules plus petites (éthylène propylène, etc.),

• Enjeu des compétences et ressources humaines (techniciens laboratoires,…) et leur rayonnement international,

• Enjeu du foncier maîtrisé et retournant à l’économie …, • Utilité internationale de l’excellence (brevets, symposium, etc…).

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Conclusion et propositions opérationnelles de la CCI de Lyon : faire gagner les entreprises pour faire rayonner la métropole et créer des emplois

Définir un projet industriel fort sur la « molécules vallée » c’est permettre le retour des investissements sur ce secteur, favoriser l’implantation de centres de décisions et de recherche, accroître l’attractivité des PME pour les jeunes ingénieurs. Si la chimie « tousse » c’est une grande partie des activités industrielles de la métropole qui risquent de « s’enrhumer » à court terme. Or, la chimie avec le nucléaire et les nanotechnologies, demeurent des activités stratégiques pour l’innovation et l’avenir industriel de la région urbaine de Lyon et Rhône-Alpes. Ce sont autant de raisons pour lesquelles la mutation de cette centralité économique doit associer un partenariat large et efficace entre acteurs publics et privés et déboucher sur des décisions porteuses de richesses économiques et d’emploi.

La CCI de Lyon propose à ses partenaires que le scénario de la « Molécules vallée » guide leur stratégie commune sur cette centralité économique. Le choix d’un scénario préférentiel sera précisé dans le cadre de la stratégie industrielle relative au secteur de la chimie. Dans ce cadre, la CCI de Lyon peut apporter tout son concours à une nouvelle stratégie et plan d’actions en lien étroit avec le pôle Axelera. Elle le fera dans les prochains mois en association avec ses partenaires. Dans la contribution au SCOT/SEPAL qui est l’objet de ce document, elle a souhaité exprimer quelques propositions sous forme de principes directeurs en matière de foncier :

Proposition N°1 : Conforter la Vallée de la Chimie comme lieu de production et de recherche - développement en articulation avec Gerland et orienté sur les « molécules de demain »

Proposition N°2 : Permettre, à la faveur des négociations autour des PPRT, un renforcement des emplacements stratégiques des industriels en examinant les possibilités de relocalisation des sites d’accueil du public et de certaines zones résidentielles

Proposition N°3 : Articuler de manière optimale la règle du COS pour renforcer la densification économique tout en étant vigilant sur la sécurité des biens et des personnes, vigilance corrélée avec la miniaturisation ou la dimension « high tech » des process utilisés

Proposition N°4 : Préserver le potentiel le long du fleuve et le site de Sibelin en constituant également les servitudes en prévision de la desserte ferroviaire du Port Edouard Herriot (proposition figurant dans la contribution de la CCI de Lyon au SCOT sur le système de plateformes logistiques métropolitains)

Proposition N°5 : Utiliser l’intermodalité (rail, fleuve, route) pour accroître l’attractivité du site et faciliter de nouveaux investissements industriels

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Remerciements Bruno ALLENET, groupe SUEZ, Président du pôle de compétitivité AXELERA Pierre-Henri BIGEARD, Directeur de l’Institut Français du Pétrole (IFP) Laure BRAHAMI, Chargée de mission développement industriel DRIRE Alain CHARLES, SOFRED Thomas COTTINET, DERTT Région Rhône-Alpes François-Xavier CORMERAIS, Directeur Centre de Recherche Total de Solaize Stéphane GIBOUDAUD, DERTT Région Rhône-Alpes Patrick GUERARD, Directeur Raffinerie TOTAL de Feyzin, Président du MASE Jean-Jacques GUILLOT, Secrétaire général de l’Union des Industries Chimiques Bruno DE FRANCE, Chef de service Environnement, Risques et Développement Durable DDE du Rhône JP GALLET, ITECH Sophie JULLIAND, Directeur du Développement à l’IFP, Vice-Présidente du pôle Axelera Karine LAMBERSENS, Responsable de la Mission Risques à la DDE du Rhône Florence LEMOULT, Responsable logistique GIFRER BARBEZAT Jean-Marie LOMBERGET, Responsable logistique RHODIA Bel Etoile Henri MONTES, Délégué régional à la recherche et technologie Bernard MURAT, Directeur de site BRENNTAG Robert PARIS, expert Sylvie PISSIER, Agence d’Urbanisme Laurent RIZET, Laboratoire RVX Jean ROUCHE, Directeur régional Fret SNCF Christian SEGAUD, CPE Lyon Karl VERLINDEN, Vice-Président, Directeur général de GIFRER BARBEZAT Michel VERSCHAEVE, Directeur technique du GESIP Mairie de Pierre-Bénite : Mireille ELMALAN, Maire, Vice-Présidente du Grand Lyon coordinatrice du pôle environnement Mairie de Feyzin : Yves BLEIN, Maire Mairie d’Irigny : Jean-Luc DA PASSANO, Maire, Vice-Président du Conseil général, Vice-Président du Grand Lyon / Daniel NOURRICE, Premier adjoint en charge du développement économique / Henri DOLMAZON, Adjoint à l’urbanisme Mairie de Saint-Fons : Christiane DEMONTES, Sénatrice-Maire, Conseillère régionale ont été reçus, ou ont contribué pour certains d’entre eux à ce travail d’analyse et de prospective notamment en acceptant de relire ce document. Nous les en remercions très sincèrement. Directions de la CCI de Lyon impliquées dans ce travail : Anne DAMON, pour la Direction de la Formation, Christophe DUDON, Valérie PALUMBO, Nicolas MOUSSET, Pierre BONNET, Catherine DELSERIEYS, Catherine de FILIPPIS de la Direction des Services aux entreprises, Geneviève MAILLARD de l’Espace Intelligence Economique, Laure DEUX et Danielle ALTHER du fichier consulaire. Animation/Coordination du rapport : Direction des Stratégies Territoriales et de l’Aménagement du Territoire

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Notes :

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Notes :

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CCI de LyonDirection des Stratégies Territoriales

et de l'Aménagement du TerritoirePlace de la Bourse - 69289 Lyon Cedex 02

Site : www.lyon.cci.fr CC

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