les bienfaits du rire et du sourire sur le système endocrinien...système endocrinien, son origine...
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LES BIENFAITS DU RIRE ET DU SOURIRE SUR LE
SYSTÈME ENDOCRINIEN Communication corporelle et non verbale
S. BASTIN SPÉCIALISATION EN ORTHOPÉDAGOGIE - DEFRÉ
2017-2018
Valentine De Greef - Garance Drion
Valentine Frognier - Valérie Sluysmans
Astrid Springuel
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Contents Introduction................................................................................................................................................. 2
Fonctionnement du rire et du sourire ......................................................................................................... 2
Le système endocrinien ............................................................................................................................... 2
Les endorphines ...................................................................................................................................... 5
Les effets du rire .......................................................................................................................................... 6
Les Méthodes d’intervention utilisées avec le rire ..................................................................................... 8
Le yoga du rire ......................................................................................................................................... 8
Interview d’une animatrice en yoga du rire (Isabelle Wats) ................................................................... 9
Les Clowns à l’hôpital ............................................................................................................................ 10
En tant qu’orthopédagogue ...................................................................................................................... 10
Conclusion ................................................................................................................................................. 11
Bibliographie ............................................................................................................................................. 12
Ouvrages................................................................................................................................................ 12
Sites internet ......................................................................................................................................... 12
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Introduction Le rire est devenu dans notre société un marqueur social. En effet, il faut savoir rire au bon moment,
avec les bonnes personnes et au bon endroit. Le rire est devenu aseptisé et codifié or rire est considéré
comme un réflexe vital et un besoin chez l’individu au même titre que l’éternuement, le clignement
des yeux ou la déglutition.
Dans ce travail nous allons tout d'abord parcourir le fonctionnement du (sou)rire, en lien avec le
système endocrinien, son origine et ensuite ses bienfaits sur le corps. Nous aborderons également
deux méthodes d’aide utilisées avec le rire : le yoga du rire ainsi que les clowns à l'hôpital. Nous verrons
également. Comment l’orthopédagogue peut utiliser le rire dans sa pratique. Enfin, nous terminerons
par une petite interview d’Isabelle Wats, animatrice en yoga du rire.
Fonctionnement du rire et du sourire “Le rire est la musique la plus civilisée du monde” (Peter Ustinov)
Le sourire consiste à exprimer une émotion (amusement, joie, politesse, cynisme, etc.) par un
mouvement des yeux (plissement) et de la bouche tandis que le rire se rapporte au fait de “manifester
une gaieté soudaine par l'expression du visage et par certains mouvements de la bouche et des muscles
faciaux, accompagnés d'expirations plus ou moins saccadées et bruyantes” (Larousse).
Selon plusieurs auteurs, le rire est une forme de communication ancestrale. Le rire comme d’autres
comportements humains nous viendrait du singe, de l’évolution de notre espèce. Si on compare le rire
du chimpanzé à celui de l’humain, il existe quelques ressemblances mais une distinction importante
est à prendre en compte. Le rire du chimpanzé s’exerce lors de son inspiration et de son expiration
tandis que chez l’Homme, le rire est purement expiratoire.
Bergson (1990) met trois choses en avant dans ses recherches :
- Le rire est nécessairement humain,
- Le rire est purement cérébral,
- Le rire est une fonction sociale.
Le rire et le sourire ont des répercussions physiologiques, que nous allons à présent aborder en
revenant sur le système endocrinien.
Le système endocrinien Nous allons nous pencher sur le système endocrinien par une définition de celui-ci puis en “balayant”
les différents lieux de sécrétion des hormones dans le corps. Il s’agit d’un système de régulation de
l’organisme à action lente et parfois longue (quelques minutes à plusieurs jours) qui agit par la
sécrétion d’hormones et en étroite collaboration avec le système nerveux. Le système endocrinien
peut donc être défini comme étant l’ensemble d’organes, de tissus et de glandes endocrines qui
libèrent les hormones dans le sang. Il régularise de nombreuses fonctions de l’organisme tels que le
métabolisme, la croissance, l’activité sexuelle, les réactions au stress, le sommeil, le contrôle de la
glycémie et encore bien d’autres.
Les hormones peuvent être vues comme des sortes de “messagers chimiques” : elles sont sécrétées
et déversées dans le sang par les glandes endocrines (glandes à sécrétion interne qui libèrent les
hormones dans le milieu interstitiel où les hormones sont alors absorbées et emportées par le système
vasculaire et lymphatique). Les hormones régulent la croissance, le développement et la fonction de
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nombreux tissus en plus de coordonner les processus métaboliques internes de l'organisme. Au sein
de ce travail et par volonté de clarté, nous avons décidé de ne pas rentrer dans les détails concernant
les mécanismes d’action des hormones ni l’interaction qu’il peut exister entre elles.
Il existe des glandes endocrines mais également des organes ayant plusieurs fonctions et contenant
des tissus endocriniens. Ces lieux de sécrétion d’hormones sont disséminés partout dans le corps.
La stimulation des glandes endocrines se fait selon trois modes différents :
1) Stimulus humoral : liés aux liquides de l'organisme (sang, lymphe, liquide céphalorachidien);
2) Stimulus nerveux : neurofibres qui stimulent la libération d’hormones ;
3) Stimulus hormonal : l’hypothalamus sécrète des hormones qui vont à leur tour stimuler
d’autres glandes endocrines à sécréter des hormones (hypothalamus -> hypophyse -> glande
thyroïde/cortex surrénal/gonade) ;
Dans les lieux de sécrétion principaux, nous retrouvons : l’hypothalamus et l’hypophyse, la glande
pinéale, la thyroïde et les parathyroïdes, le thymus, les surrénales, le pancréas, le placenta et les
gonades (ovaires et les testicules). D’autres organes tels que la peau, les reins, le squelette, etc.
produisent également des hormones.
(Source image : Auteur inconnu, « Le système endocrinien » dans Corpshumain.ca, [en ligne sur :
http://www.corpshumain.ca/endocrinien.php#img1])
L’hypothalamus est situé dans le cerveau et il sert de “lien” entre le système nerveux autonome et le
système endocrinien. Il intervient dans la régulation des fonctions endocrines, des fonctions du
système nerveux autonome et comportementales (sexuels, alimentaires, de défense, de stress, de
régulation de la température corporelle et quelques autres fonctions). Le “pont” qu’il crée entre le
système nerveux et celui endocrinien se fait par ses connexions avec l’hypophyse grâce auxquelles il
synthétise et sécrète des neurohormones. L’hypophyse une glande endocrine qui se situe à la base de
l’encéphale, sous l’hypothalamus et constituée de deux lobes :
1) L’adénohypophyse (anté-hypophyse, portion glandulaire hormonopoïétique)
2) La neurohypophyse (post-hypophyse, portion nerveuse)
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L’hypophyse est régulée par les hormones émises par l’hypothalamus. L’adénohypophyse produit
entre autres l’hormone de croissance (GH, somatotrophine), la thyrotrophine (TSH), la corticotrophine
(ACTH), les gonadotrophines (hormone follicostimulante (FSH) et lutéinisante (LH)), la prolactine et ce
qui nous intéresse ici : les endorphines !
Tandis que la neurohypophyse ne produit pas ses propres hormones mais stocke et distribue les
hormones hypothalamique (hormone antidiurétique(ADH), hormone de CTRL de la sécrétion des
hormones adénohypophysaires et ocytocine).
(Source image : Marieb (2010) in Jamart, C. (2014-2015). Anatomie, Physiologie)
La glande pinéale se situe dans le diencéphale et sécrète la mélatonine, l’hormone liée à la régulation
du sommeil. Cette glande a une influence sur les rythmes biologiques.
La glande thyroïde quant à elle est logée dans la partie antérieure du cou et a un rôle de stimulation
du métabolisme (régulation de la température, métabolisme glucides/lipides/protéines, systèmes
cardiovasculaire, nerveux, squelettique, etc.). Les glandes parathyroïdes sont logées dans la face
postérieure de la thyroïde et jouent un rôle de maintien de l’homéostasie du calcium.
Les surrénales se trouvent au-dessus des reins et produisent des hormones stéroïdes : aldostérone,
androgènes et glucocorticoïdes. Ces dernières sont les hormones du stress (cortisol) qui à long terme
affaiblissent le système immunitaire. Lorsque le système nerveux sympathique stimule les surrénales,
celles-ci libèrent l’adrénaline et la noradrénaline, deux molécules permettant de se mettre en action
en vue d’une activité physique mais qui sont également sécrétées en réponse à un état de stress. Ces
molécules entraînent une accélération du rythme cardiaque par une augmentation de la vitesse des
contractions du muscle cardiaque (tachycardie), la production de sueur, la dilatation de la pupille, etc.
En somme, elles entraînent les sensations corporelles liées à un contexte émotionnel. Une forte
sécrétion de cortisol, d’adrénaline et de noradrénaline provoque des modifications dans l’organisme,
modifications qui auront un impact sur le plan psycho-comportemental.
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Le pancréas joue un rôle au niveau de la régulation de l’insuline et du glucagon, c’est le système de
régulation de la glycémie, c’est ce qui fait défaut dans le diabète.
Enfin, les gonades concernent l’aspect sexuel : les ovaires libèrent les œstrogènes et la progestérone
qui font maturer les organes génitaux et régulent le cycle menstruel tandis que les testicules sécrètent
la testostérone. Quant au placenta, présent durant la grossesse, il libère les hormones liées à la
grossesse.
Nous allons à présent nous pencher plus spécifiquement sur les endorphines, que nous avons
brièvement abordé précédemment.
Les endorphines Nous l’avons vu, la dopamine, l’ocytocine, la sérotonine et l’endorphine sont 4 substances chimiques
produites par notre organisme qui jouent un rôle clé dans notre bien-être. Elles participent à la
transmission de l’information dans notre corps, en tant que neurotransmetteurs (via les neurones) ou
en tant qu’hormones (via le sang vers les organes). Ces 4 substances chimiques se créent dans des
situations spécifiques et sont liées à l’activation d’émotions dites « positives ».
Dans ce travail nous nous intéressons plus particulièrement aux endorphines, qui sont intimement
liées au rire. Les endorphines, ou morphines endogènes, sont des hormones sécrétées par des glandes
cérébrales, à savoir l’hypophyse (plus particulièrement l’adénohypophyse) et un groupe de cellules
situées dans l’hypothalamus. Les “récepteurs aux endorphines sont présents dans toutes les structures
cérébrales, mais particulièrement dans l’amygdale, structure impliquée dans les réactions de peur,
d’anxiété et dans le CCA, structure essentielle à l’intégration des phénomènes douloureux” (Gueguen,
2014, p.245).
Les effets des endorphines sont très proches de ceux que produisent la morphine et de l’opium, c’est-
à-dire un effet analgésique (anti-douleur), relaxant, une sensation de bien-être voire d’euphorie. Elles
contribuent à notre équilibre psychologique et nous procurent un sentiment de paix intérieur, de bien-
être diffus. En résumé, les “endorphines soulagent la douleur, diminuent l'anxiété, donne du bien-être
et accroissent l’attachement” (Gueguen, 2014, p. 246) Il existe un moyen naturel et très simple
d'augmenter notre niveau d'endorphines naturellement, et ainsi de diminuer les douleurs : il suffit de
rire et, mieux encore, de rire en groupe !
Rire est un exercice physique. Cependant, la plupart des personnes pensent souvent que le rire est une
émotion qui se perçoit à travers notre visage. En réalité, le rire démarre par une violente contraction
du diaphragme. Cette contraction comprime les poumons et provoque une brutale expulsion d'air.
L'air qui sort de la poitrine provoque une vibration incontrôlée des cordes vocales. Il s’en suit une
émission de « Ha ! », immédiatement suivi d'une cascade d'autres « Ha ! Ho ! Hi !», car le diaphragme
se contracte par saccades. Si le rire se prolonge, l’air se vide complètement, ce qui a pour effet de
littéralement vous plier en deux de rire !
Dans les cas extrêmes, un fou rire se déclenche. Ce fou rire fait alors momentanément perdre le
contrôle des muscles. Le ventre, sous la tension, devient alors aussi douloureux que lors d'une trop
longue série d'abdominaux. On peut constater que le rieur pris de fou rire se met à transpirer, ses
veines et les muscles de son cou et de son visage gonflent et se contractent, comme lors d'une intense
douleur. Ces réactions couplées à la tension musculaire provoquées par le rire vont déclencher, tout
comme chez le soldat ou chez l'athlète qui fait un violent effort, une grosse production d'endorphines.
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En conclusion, rien de mieux que le rire pour produire facilement de l’endorphine. Dès lors, la solution
est de foncer dans un club de rigolade ou de yoga du rire le plus proche !
Nous allons à présent aborder d’autres effets que provoquent le sourire et le rire.
Les effets du rire “Rire c'est cultiver notre capacité d’émerveillement et de jeu. Pour nous relier au monde de manière
authentique sans nous prendre trop sérieux. Rire, c’est refuser de se laisser aigrir par notre
impuissance et nos échecs, c’est montrer que la vie reste la plus forte et qu’en son centre, on a placé
la joie” (Alexandre Jollien)
Il est connu depuis bien longtemps que le rire est bénéfique pour l’être humain. Effectivement, suite
à la lecture de plusieurs articles, nous pouvons affirmer qu’une bonne rigolade a des effets
psychologiques et psychiques (Chaput-Dugas et al., 2004).
Comme nous venons de l’aborder, le rire produit de l’endorphine dans le cerveau et permet à la
personne de se sentir apaisée et lui apporte un certain bien-être. Il plonge notre cerveau dans un état
de détende. Lorsque l’Homme rigole, il se sent mieux et à tendance à considérer les événements sous
un autre angle. Le rire permet généralement de se détendre, génère de l’optimisme et de meilleures
relations avec les autres.
Le sourire permet de faire passer énormément de message tant facile que difficile, de remonter le
moral, de mettre une bonne ambiance. On peut sourire aux autres mais aussi à soi-même, dans le
miroir, cela aurait un effet tout aussi positif. Voici un schéma de nature supérieur qui représente 8
bienfaits du sourire, d’autres sources en montrent parfois plus et d’autres moins.
Source : Chevalier, N-J., N.D., En ligne http://www.niveau-superieur.com consulté le 20 novembre 2017
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Il a également une action sur nos différents systèmes :
- Système cardiovasculaire : selon certains scientifiques, le rire pourrait prévenir et parfois
même traiter les maladies cardiovasculaires. Lorsqu’on rigole, le rythme cardiaque est
accéléré. Par la suite, les battements du cœur sont ralentis. Ensuite, les muscles lisses des
artères se relâchent et le flux sanguin augmente ce qui engendre une diminution de la pression
artérielle (Chaput-Dugas et al., 2004).
- Système respiratoire : lorsque l’on rigole, le sang est mieux oxygéné. En effet, les échanges
respiratoires sont favorisés par le rire, et la valeur de ses échanges peut atteindre le triple voire
même le quadruple de celui à l’état de repos. Le rire permet aussi de pousser l'exploration plus
loin et donc de nettoyer les voies aériennes, d’éliminer certaines toxines, d’expulser le résiduel
respiratoire (Chaput-Dugas et al., 2004).
- Système immunitaire : certaines études avancent le fait que rire fait chuter le niveau de
cortisol (hormone du stress) et augmente la quantité d'immunoglobulines (protéines qui
s’attaquent aux “envahisseurs” tels que les virus et mauvaises bactéries). Le rire apaise le corps
et apporte du bien-être grâce à la sécrétion d’endorphines. Le rire peut aussi agir comme anti-
stress lors de maladies tels que l’hypertension artérielle, les ulcères. Au niveau du sommeil, le
rire nous permettant de se détendre, il permet donc de se préparer au sommeil car il évacue
toute les tensions internes. Après avoir ri, les muscles sont détendus. De plus, le rire fatigue le
système d’éveil de l’organisme et permet ainsi une sécrétion de sérotonine, un
neurotransmetteur qui contrôle l’endormissement.
- Système digestif : le rire permet un massage des muscles abdominaux et de lutter contre la
constipation. En outre, le rire stimulerait la sécrétion des sucs pancréatiques et de la salive, ce
qui aurait un effet bénéfique pour la régularisation de la digestion.
(Source image : Auteur inconnu, « Le rire au service de la médecine », [en ligne sur : http://tpedurire.weebly.com/iii-les-
bienfaits-du-rire.html])
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(Source image : Hoptoys, en ligne sur https://www.bloghoptoys.fr/infographie-rire-8-minutes-jour-cest-sante)
De plus, le rire permet de distraire la personne et de lui faire changer les idées, c’est pour cela que
dans le prochain point, nous évoquerons notamment les clowns à l’hôpital.
Les Méthodes d’intervention utilisées avec le rire
Le yoga du rire L’histoire du Yoga du rire
En 1995, Dr Madan Kataria, médecin en Inde, réalise des recherches sur le « Rire – la meilleure
médecine » pour un article qu’il réalise. Très vite, il découvre énormément de documents sur les
bienfaits du rire sur le corps et l’esprit humain.
Il décide d’expérimenter par lui-même cette activité pour en observer les effets relatés si positifs. Il
invite quelques personnes et crée le premier club de rire. Avec l’aide de sa femme, Madhuri, professeur
de yoga, Dr Kataria créé des techniques qui combinent respirations profondes, étirements et exercices
amusants qui stimulent le rire.
Aujourd’hui, le yoga du rire s’est rapidement développé dans le monde.
Fonctionnement et déroulement
Le rire et la respiration sont extrêmement liés : l’amplitude du rythme respiratoire et la quantité de
l’air inspiré et expiré lorsqu’on rigole, etc. Savoir bien respirer est d’ailleurs indispensable pour la santé.
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Ces caractéristiques de la respiration lors du rire sont essentiellement les mêmes que celles du yoga.
C’est la raison pour laquelle cette activité s’appelle le YOGA DU RIRE.
Le yoga du rire se fait en groupe. Au début, le rire est forcé mais très vite, il se transforme en rire
naturel et contagieux chez tous les participants.
Le concept du Yoga du Rire est basé sur des études scientifiques qui démontrent que le corps ne fait
pas la différence entre un rire naturel et un rire simulé, s’il est fait avec énergie. La personne retire du
rire “mécanique” tous les bienfaits physiologiques et psychologiques du rire “naturel”.
Les bienfaits du Yoga du rire
● D’abord, tout comme nous l’avons déjà largement abordé, rire apporte une sensation de bien-
être, à cause de l’hormone appelée endorphine qui est relâchée dans le corps. Cette hormone
magique euphorise et permet d’atténuer temporairement la douleur, le stress et les angoisses.
● Rire procure un relâchement musculaire qui soulage les maux de tête et les douleurs
physiques.
● Puisque les niveaux de sérotonine augmentent après avoir ri, c’est aussi un remède efficace
contre la dépression. Les vertus anti-déprime du yoga du rire semblent être une évidence !
● Les émotions négatives comme la colère, la peur et la culpabilité sont évacuées en riant.
● Une bonne rigolade équivaut à une bonne séance de relaxation !
● Faciliter les rapports avec les autres et de s’intégrer à un groupe.
● Rire aide à avoir confiance en soi et à s’exprimer tout en contribuant à l’équilibre émotionnel.
Le rire mobilise la plupart des muscles de l’organisme : du visage, jusqu’aux membres ! Le rire procure
les mêmes effets qu’un exercice physique traditionnel modéré. Ce véritable mouvement des muscles
crée un massage des côtes, un travail du diaphragme.
Interview d’une animatrice en yoga du rire (Isabelle Wats) Groupe Travail : Comment avez-vous connu le yoga du rire ?
Isabelles Wats : Je me suis souvent étonné de la frilosité de beaucoup de gens à rire de bon cœur. Le
rire est devenu étonnement aseptisé et codifié. Il est souvent superficiel et utilisé aujourd’hui comme
moyen de survie, un remède pour ne pas pleurer, une façon de prendre la vie avec soi-disant
détachement.
GT : Pourquoi êtes-vous devenue animatrice de rire ? Quels sont les bienfaits selon vous ?
IW : Dans la pratique du yoga du rire, le rire, d’abord provoqué, va engendrer un rire naturel où plus
rien n’existe que l’instant présent et ce moment de lâcher prise. Il va ouvrir la porte de la vie endormie,
la porte de notre lumiere intérieure. Le rire va, pendant quelques minutes nous extirper de notre
mental et nous libérer du stress, des pensées négatives ou des souvenirs douloureux. Bien sûr, cela
demande un peu de pratique. Nous ne retrouvons pas nécessairement le chemin du bonheur en une
heure de rire. Mais la prise de conscience de notre potentiel de joie en est un point de départ.
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Les Clowns à l’hôpital Nous l’avons vu ci-dessus, le rire a des effets psychologiques bienfaisants sur l’angoisse et le stress et
à de réels effets et vertus physiologiques. En effet, le rire réduit les tensions musculaires, stimule
l’élimination des toxines, augmente le taux d’oxygène dans le sang mais également, il développe/crée
les substances qui aident à lutter contre l’infection et à mieux résister à la douleur. C’est pour toutes
ces raisons, que des ASBL se sont créés afin de venir en aide aux enfants malades par le rire.
Les services d’oncologie, les unités de soins aux grands brûlés ou encore les urgences pédiatriques
peuvent-être des lieux anxiogènes pour les enfants et leurs parents. Partant du constat qu’il est
beaucoup plus facile de soigner un enfant heureux, Caroline Simonds (Dr Girafe) a créé en 1991 une
troupe de clowns professionnels qui se produit à l’hôpital : “le Rire Medecin”.
Les clowns à l’hôpital sont tous des comédiens expérimentés, issus du monde du spectacle de rue ou
du cabaret, qui ont choisi de se produire à l’hôpital. Les clowns interviennent la plupart du temps en
duo car à deux, il est plus facile de rester créatifs face à une situation difficile. Chaque enfant bénéficie
d’une prestation sur mesure, en fonction de son état de santé, de son humeur, de son âge, de son
caractère. Selon le cas, il s’agira d’une chanson douce, d’une bouffée de bulles de savon ou d’un
scénario plus construit.
Leurs objectifs sont :
● D’améliorer la qualité de vie des enfants pendant leurs séjours à l’hôpital et de les aider à
mieux le vivre ;
● De contribuer à dédramatiser le milieu hospitalier en révélant aux enfants, à leur famille et au
personnel soignant que l’humour, le rêve et la fantaisie peuvent faire partie de leur vie, même
à l’intérieur d’un hôpital ;
● D’aider les familles et le personnel soignant à porter un regard différent sur l’enfant hospitalisé
en leur offrant des moments de détente et de distraction.
« Dès le début de la vie, le sourire et le rire manifestent un état de plaisir. […] Ils naissent des tout
premiers échanges où s’apprennent par empreinte des codes sociaux les plus primitifs, c’est-à-dire les
codes expressifs de la peur et de la sécurité, de la douleur et du plaisir » indique la psychologue Nelly
Feuerhahn. On comprend alors pourquoi faire rire un enfant à l’hôpital est si important. Parce que «le
clown introduit le rire dans un lieu où rien ne s’y prête, où des choses graves se jouent en permanence»
précise Isabelle Funck-Brentano, psychologue dans le service d’immunohématologie de l’hôpital
Necker-Enfants malades (Paris). Pour elle, « le clown occupe une place spécifique en alliant le rire, le
jeu et la musique autour d’une nouvelle création que l’enfant invente chaque fois avec lui » et il
contribue ainsi à ce que l’enfant fasse la différence entre sa maladie et lui-même.
En tant qu’orthopédagogue Nous l’avons vu, le sourire et le rire ont de nombreux bienfaits chez l’humain ! En tant
qu’orthopédagogues, nous pouvons en profiter au sein de notre pratique. En se formant, il pourrait
s’inspirer de la pratique du yoga du rire qui peut se faire avec toutes les personnes (enfants, personnes
âgées, avec ou sans handicaps physiques/mentaux, etc.) afin d’enlever les tensions et d’en retirer tous
les bienfaits expliqués précédemment.
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Conclusion Il est désormais établi que le rire est un phénomène inné et surtout réflexe. Tout part d'une blague,
d'une chatouille, d'un plaisant souvenir ou parfois même d’une action volontaire, ce qui entraîne, par
différents procédés qui se passent dans le cerveau, une contraction des muscles du visage. Par la suite
différents muscles sont mis en jeu tandis que notre cerveau déclenche la sécrétion d’endorphines !
Bien-être, détente, sensation de plaisir diffus sont au programme. Tout le monde rit et c'est ce qu'il y
a de magique dans ce phénomène. Les cultures, les sexes et les âges peuvent se mélanger et se réunir
grâce au rire. De plus, le rire a de très bonnes conséquences sur notre organisme, que ce soit sur le
plan physique (le système immunitaire, respiratoire et cardio-vasculaire, etc.) ou sur celui la santé
mentale (les rôles sociaux, le sommeil, etc...). Le rire a su s’inscrire dans des procédés plus
thérapeutiques telles que les clubs du rire/yoga du rire mais aussi avec des applications médicales
comme nous avons pu le voir avec les clowns du rire.
En tant qu’orthopédagogues, le rire peut s’avérer être un véritable outil et média à la communication
et relation au bénéficiaire, une manière de rentrer en lien avec l’autre, de dédramatiser certaines
situations et surtout à mettre du plaisir dans la démarche orthopédagogique !
Alors, rions, maintenant !
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Bibliographie
Ouvrages Bulletin Infirmier du Cancer, (2007). Le rire Médecin en 2007: 50 hôpiclowns au service des enfants
hospitalisés. Vol7, num3.
Chaput-Dugas, J-P., Chaput-Dugas, M-E., Gareau-Montion, E., Lalonde, M-E., Sergerie, K. (2004). Le cerveau
fait son comique. Projet d’intégration Biologique. Collège Lionel Groulx, Québec.
Gueguen, C. (2014). Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières
découvertes sur le cerveau. Paris : Robert-Laffont.
Jamart, C. (2014-2015). Anatomie, Physiologie : chapitre sur le système endocrinien. Document non
publié, Haute Ecole Léonard de Vinci, Bruxelles.
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vie-perso/articles/le-sourire-une-philosophie-de-vie consulté le 20 novembre 2017
Gautherin, L. (Mars 2014). Les bienfaits insoupçonnés d’un simple sourire. Au féminin Belgique. En ligne
http://www.aufeminin.com/news-societe/les-bienfaits-insoupconnes-d-un-simple-sourire-apres-avoir-lu-
ca-vous-allez-avoir-la-banane-c-est-sur-s349576.html consulté le 20 novembre 2017
Laherte, M. (2012). Sourire est bon pour la santé et le moral, en ligne sur sourire-sante-moral
Oser Dialoguer (n.d). Le Yoga du Rire. En ligne : http://tpedurire.weebly.com/iii-les-bienfaits-du-rire.html.
Riffard,C. Gaillard, F. et Degand, M. (n.d), Les bienfaits du rire. En ligne : http://tpedurire.weebly.com/iii-les-bienfaits-du-rire.html