les bartonelloses zoonoses

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ZOONOSES REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET/AOÛT 2014 - N°464// 45 article reçu le 19 février, accepté le 23 avril 2014. © 2014 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés. RÉSUMÉ Les Bartonella sont des bactéries hémotropes infectant de nombreux mam- mifères. Les carnivores domestiques et sauvages ainsi que les rongeurs constituent un important réservoir de Bartonelles. Au moins 10 espèces ou sous-espèces parmi les 29 actuellement décrites sont directement incriminées comme agents de zoonoses. Si le chat est considéré comme l’espèce réservoir de la plus importante d’entre elles, la maladie des griffes du chat due à Bartonella henselae, le chien est plutôt considéré comme un hôte accidentel, avec un tableau clinique se rapprochant de celui de l’Homme. Les symptômes les plus courants dans les deux espèces sont des endocardites, des atteintes ocu- laires, neurologiques ou articulaires ou rénales, voire cutanées associées à des manifestations générales… Au sein des carnivores, le mode de trans- mission majeur est représenté par les arthropodes hématophages comme la puce du chat (Ctenocephalides felis) ou les tiques (du genre Ixodes). Les bartonelles hébergées par les animaux sont transmises à l’Homme par voies directes (griffures, morsures,…) ou indirecte par le biais des arthropodes vecteurs. Le diagnostic de ces infections recourt principale- ment à l’hémoculture, à la sérologie et la recherche de l’ADN à partir de différents prélèvements. La prévention de l’infection chez les carnivores consiste essentiellement à lutter contre les acariens grâce à des traite- ments adaptés puisqu’il n’existe pas de vaccin. Bartonella – maladie des griffes du chat – chien – chat – rongeurs – zoonose. Henri-Jean Boulouis a, *, Nadia Haddad a , Renaud Maillard ia Les bartonelloses zoonoses til l 19 i té l 23 il 2014 a UMR BIPAR Anses/ ENVA/ USC INRA Unité de microbiologie-immunologie Ecole nationale vétérinaire d’Alfort 7, av. du Général-de-Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex * Correspondance [email protected] SUMMARY Bartonellosis: zoonotic overview Bartonella are hemotropic bacteria infecting many mam- mals. Domestic and wild carnivores and rodents constitute an important reservoir of Bartonella. At least 10 species or subspecies among the 29 species/ subspecies currently described are directly implicated as agents of zoonoses. If the cat is considered as the reservoir of Bartonella henselae responsible of the most important zoonoses, cat-scratch disease, dog is rather considered as an accidental host, with conditions closed to human. Within the reservoirs, the major mode of transmission is represented by arthropods as fleas (Ctenocepha- lides felis) or ticks (genus Ixodes). Bartonella are transmitted to humans through direct ways (scratches, bites,...) or indirect through arthropod vectors. Diagnosis of these infections uses mainly blood culture, serology and DNA amplification from different samples. The prevention of infection in car- nivores is essentially directed against arthropods through adapted treatments since there is no vaccine. Bartonella – dog – cat – cat scratch disease – zoonoses. 1. Introduction Le genre Bartonella est constitué de bacilles Gram négatif dont la culture est fastidieuse. Ces bactéries sont adap- tées à des hôtes mammifères réservoirs chez lesquels elles provoquent une bactériémie au long cours à l’origine d’une transmission par des arthropodes hématophages. À ce jour, 29 espèces ou sous-espèces sont validement décrites [1], mais le nombre d’espèces recensées est lar- gement plus important. Parallèlement à l’augmentation du nombre d’espèces décrites depuis une vingtaine d’années, les réservoirs mammifères se sont considérablement diver- sifiés depuis la première description en 1992 du réservoir félin de Bartonella henselae, l’agent de la maladie des griffes du chat [2]. Si, chez les animaux réservoirs, la bactériémie ne s’accom- pagne que rarement d’une expression clinique, chez les hôtes accidentels tels que l’Homme ou le chien, l’infection se traduit souvent par des symptômes. À côté de maladies telles que la fièvre des tranchées, la maladie de Carrion ou la maladie des griffes du chat, d’autres descriptions isolées ou non, atypiques et souvent graves, sont décrites chez l’Homme. Ces pathologies peuvent avoir leurs équivalents chez le chien, souvent considéré comme un modèle des bartonelloses humaines [3]. Le diagnostic d’une bartonellose s’appuie sur un faisceau d’arguments à la fois clinique, épidémiologiques et bio- logiques. Ce diagnostic est en effet délicat du fait de la difficulté, voire l’impossibilité, de cultiver les bartonelles responsables de pathologie chez les espèces non réser- voirs. Le diagnostic met souvent en œuvre plus d’un test biologique pour une meilleure sensibilité ou spécificité. La prévention ne passe pas par la vaccination de l’homme ou du réservoir pour l’instant inexistante mais par un contrôle du risque de contamination, en particulier la contamination vectorielle au sein des réservoirs. À côté de bartonelles spécifiquement humaines comme B. bacilliformis, agent de la maladie de Carrion, plusieurs espèces ou sous-espèces de Bartonella sont à l’origine de maladies humaines transmises à partir d’un réservoir animal. Ce sont ces bartonelloses que nous envisagerons dans cet article.

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ZOONOSES

REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET/AOÛT 2014 - N°464// 45

article reçu le 19 février, accepté le 23 avril 2014.

© 2014 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés.

RÉSUMÉ

Les Bartonella sont des bactéries hémotropes infectant de nombreux mam-mifères. Les carnivores domestiques et sauvages ainsi que les rongeurs constituent un important réservoir de Bartonelles. Au moins 10 espèces ou sous-espèces parmi les 29 actuellement décrites sont directement incriminées comme agents de zoonoses.Si le chat est considéré comme l’espèce réservoir de la plus importante d’entre elles, la maladie des griffes du chat due à Bartonella henselae, le chien est plutôt considéré comme un hôte accidentel, avec un tableau clinique se rapprochant de celui de l’Homme. Les symptômes les plus courants dans les deux espèces sont des endocardites, des atteintes ocu-laires, neurologiques ou articulaires ou rénales, voire cutanées associées à des manifestations générales… Au sein des carnivores, le mode de trans-mission majeur est représenté par les arthropodes hématophages comme la puce du chat (Ctenocephalides felis) ou les tiques (du genre Ixodes).Les bartonelles hébergées par les animaux sont transmises à l’Homme par voies directes (griffures, morsures,…) ou indirecte par le biais des arthropodes vecteurs. Le diagnostic de ces infections recourt principale-ment à l’hémoculture, à la sérologie et la recherche de l’ADN à partir de différents prélèvements. La prévention de l’infection chez les carnivores consiste essentiellement à lutter contre les acariens grâce à des traite-ments adaptés puisqu’il n’existe pas de vaccin.

Bartonella – maladie des griffes du chat – chien – chat – rongeurs – zoonose.

Henri-Jean Boulouisa,*, Nadia Haddada, Renaud Maillardia

Les bartonelloses zoonoses

ti l l 19 fé i té l 23 il 2014

a UMR BIPAR Anses/ ENVA/ USC INRAUnité de microbiologie-immunologieEcole nationale vétérinaire d’Alfort7, av. du Général-de-Gaulle94704 Maisons-Alfort cedex

* [email protected]

SUMMARY

Bartonellosis: zoonotic overview

Bartonella are hemotropic bacteria infecting many mam-mals. Domestic and wild carnivores and rodents constitute an important reservoir of Bartonella. At least 10 species or subspecies among the 29 species/ subspecies currently described are directly implicated as agents of zoonoses.If the cat is considered as the reservoir of Bartonella henselae responsible of the most important zoonoses, cat-scratch disease, dog is rather considered as an accidental host, with conditions closed to human. Within the reservoirs, the major mode of transmission is represented by arthropods as fleas (Ctenocepha-lides felis) or ticks (genus Ixodes).Bartonella are transmitted to humans through direct ways (scratches, bites,...) or indirect through arthropod vectors. Diagnosis of these infections uses mainly blood culture, serology and DNA amplification from different samples. The prevention of infection in car-nivores is essentially directed against arthropods through adapted treatments since there is no vaccine.

Bartonella – dog – cat – cat scratch disease – zoonoses.

1. Introduction

Le genre Bartonella est constitué de bacilles Gram négatif dont la culture est fastidieuse. Ces bactéries sont adap-tées à des hôtes mammifères réservoirs chez lesquels elles provoquent une bactériémie au long cours à l’origine d’une transmission par des arthropodes hématophages. À ce jour, 29 espèces ou sous-espèces sont validement décrites [1], mais le nombre d’espèces recensées est lar-gement plus important. Parallèlement à l’augmentation du nombre d’espèces décrites depuis une vingtaine d’années, les réservoirs mammifères se sont considérablement diver-sifiés depuis la première description en 1992 du réservoir félin de Bartonella henselae, l’agent de la maladie des griffes du chat [2].

Si, chez les animaux réservoirs, la bactériémie ne s’accom-pagne que rarement d’une expression clinique, chez les hôtes accidentels tels que l’Homme ou le chien, l’infection se traduit souvent par des symptômes. À côté de maladies telles que la fièvre des tranchées, la maladie de Carrion ou la maladie des griffes du chat, d’autres descriptions isolées ou non, atypiques et souvent graves, sont décrites chez l’Homme. Ces pathologies peuvent avoir leurs équivalents chez le chien, souvent considéré comme un modèle des bartonelloses humaines [3].Le diagnostic d’une bartonellose s’appuie sur un faisceau d’arguments à la fois clinique, épidémiologiques et bio-logiques. Ce diagnostic est en effet délicat du fait de la difficulté, voire l’impossibilité, de cultiver les bartonelles responsables de pathologie chez les espèces non réser-voirs. Le diagnostic met souvent en œuvre plus d’un test biologique pour une meilleure sensibilité ou spécificité.La prévention ne passe pas par la vaccination de l’homme ou du réservoir pour l’instant inexistante mais par un contrôle du risque de contamination, en particulier la contamination vectorielle au sein des réservoirs.À côté de bartonelles spécifiquement humaines comme B. bacilliformis, agent de la maladie de Carrion, plusieurs espèces ou sous-espèces de Bartonella sont à l’origine de maladies humaines transmises à partir d’un réservoir animal. Ce sont ces bartonelloses que nous envisagerons dans cet article.

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2. Bactériologie

Les bactéries du genre Bartonella sont de petits bacilles Gram négatif (en moyenne 0,3-0,5x1-1,5 μM), appartenant au groupe des alpha 2 protéo_bactéries. Ce sont des bactéries intracellulaires facultatives à tropisme érythro-cytaire (figure 1) mais pouvant aussi infecter des cellules endothéliales, des cellules phagocytaires et des cellules de la moelle osseuse (cellules CD34+) [4].Parmi les nombreuses espèces ou sous-espèces de Bar-tonella décrites, au moins dix sont des espèces reconnues comme agents de zoonoses. Ces espèces sont listées dans le tableau I. De plus, plusieurs autres espèces doivent être prises en considération dans un contexte de zoonose. En ce qui concerne B. quintana, dont l’Homme est considéré comme le réservoir principal, différents articles relatent son

isolement à partir de carnivores et laissent penser que, dans certains cas, la transmission de B. quintana à l’Homme a pu l’être à partir d’animaux tels que le chat [5, 6].De ce fait, B. quintana peut être considérée comme un agent occasionnel de zoonose. Par ailleurs, des espèces de Bartonella associées à des réservoirs rongeurs (B. rattimassiliensis, B. tribocorum et B. volans) ont été décrites dans des pathologies humaines [5, 7]. Il n’y a cependant pas de lien direct et convaincant établi entre leur présence chez des malades et leur implication dans les pathologies observées.La culture de ces bactéries est laborieuse. Les conditions optimales, valables pour la majorité des espèces zoono-tiques, sont une température d’incubation de 35 °C et une atmosphère à 5 % de CO2. Dans ces conditions, on obtient sur gélose au sang frais des colonies de petite taille, grisâtres, visibles après 2 à 6 semaines d’incuba-tion lors des isolements primaires. L’étude des caractères métaboliques de ce genre montre qu’il est peu actif sur les carbohydrates [8]. Le recours à la biologie moléculaire pour l’identification au genre ou à l’espèce est systématique.Différents systèmes de typage moléculaire sont disponibles pour B. henselae. Trois génotypes, désignés respectivement Houston-1 (type I), Marseille (anciennement BATF) (type II) et Berlin (type III) sont décrits sur la base de la séquence de l’ARN 16S. Ils sont associés à des propriétés antigéniques différentes ainsi qu’à des profils pathologiques distincts [9].Actuellement, deux techniques de typage présentent le plus d’efficacité dans la discrimination des souches de B. henselae : la technique MST (multilocus sequence typing) [10] et la technique MLVA (multiple locus variable number tandem repeat analysis) [11]. Cette dernière permet de distinguer deux groupes de souches de B. henselae : un groupe de souches qui n’infectent que le chat et un groupe de souches qui sont retrouvées chez l’Homme, le chien et le chat [12, 13].Cinq génotypes ont été identifiés pour B. vinsonii berkhoffii : les types I, II, et III sont localisés aux États-Unis, le type III en Europe et le type IV au Canada [14]. Les génotypes I et II sont associés à des pathologies humaines [5].

3. Épidémiologie

Un réservoir animal de Bartonella se définit par la pré-sence de la bactérie dans les érythrocytes à l’origine d’une bactériémie qui peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois dans le cas de B. henselae. Cette bactériémie au long cours peut s’accompagner de récurrences jusqu’à un an après l’infection initiale [15]. Il semble qu’il y ait une certaine spécificité d’hôtes et la liste des espèces animales réservoirs de bartonelles zoonotiques, présen-tée dans le tableau I, rend compte de cet aspect. Cette spécificité peut être le résultat de différents facteurs : une affinité pour les érythrocytes de certaines espèces par le biais d’une reconnaissance moléculaire due au sys-tème de sécrétion de type IV trw tel que démontrée pour B. henselae et les érythrocytes félins [16] ; une interaction avec le système immunitaire : la molécule Bad A décrite chez Bartonella henselae, à l’instar de Yad A chez Yersinia dont elle est l’homologue, protège contre l’activité lytique du complément félin ; le vecteur de la bactérie au sein des

Tableau I – Bartonella responsable de zoonoses :

réservoirs et vecteurs.

Genres Réservoirs Vecteurs

B. alsatica Lapin (Oryctolagus cuniculus) Inconnu

B. clarridgeiae Chat (Felis catus) Ctenocephalides felis

B. elizabethae Rat (Rattus norvegicus) Xenopsylla cheopis

B. grahamii Micromammifères sauvages(Clethrionomys glareolus, Microtus agrestris, Apodemus flavicollis)

Puces

B. henselae Chat (Felis catus) Ctenocephalides felis

B. koehlerae Chat (Felis catus) Ctenocephalides felis

B. rochalimae Renards roux et gris Inconnu

B. tamiae Rongeurs Inconnu

B. vinsonii subsp. berkhoffii subsp. arupensis

Coyote (Canis latrans)Souris sauvage (Peromyscus leucopus)

Inconnu (Ixodes spp. ?)Inconnu (puces ?, tiques ?)

B. waschoensis Ecureuil fouisseur de Californie (Spermophilus beecheyii)

Inconnu (puces ?)

Figure 1 – Erythrocyte infecté par des Bartonella.

Cliché IBS Strasbourg.

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ZOONOSES

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réservoirs est lui-même parfois spécifique d’une espèce de mammifère réservoir.Au sein des réservoirs, la bactérie se transmet principale-ment par le biais de vecteurs arthropodes hématophages (voir tableau I). De nombreux arthropodes hématophages inféodés à leurs hôtes de prédilection ont été identifiés comme vecteurs potentiels. Dans certains cas, des arthro-podes pouvant avoir des hôtes multiples, ont été trou-vés porteurs d’ADN de différentes espèces de Bartonella (i.e. puces du chat [17] et tiques du genre Ixodes [18, 19]. La compétence vectorielle des principaux vecteurs (Cte-nocephalides felis felis, la puce du chat et la tique Ixodes ricinus) a été démontrée pour différentes espèces de Bar-tonella et ne semble pas spécifique d’une espèce de bac-térie [20-23].Pour la transmission des réservoirs à l’homme, plu-sieurs modalités sont décrites. B. henselae est transmise principalement par griffure, plus rarement par morsure de chats. Pour B. clarridgeiae et B. koehlerae, le mode de transmission est inconnu mais sans doute similaire. La transmission par puces est suspectée mais non démon-trée dans quelques rares cas de maladies des griffes du chat pour lesquels la preuve d’une griffure ou d’un contact avec un chat est manifestement inexistante. Les tiques du genre Ixodes sont fortement suspectées d’être à l’origine d’infection humaine à B. henselae [24].Trois articles rapportant des cas d’infections humaines à B. alsatica signalent un contact avec les lapins (domes-tiques ou sauvages, réservoirs de cette espèce) soit lors d’élevage soit lors de dépeçage, et n’excluent pas une transmission par arthropodes [25-27].Pour les autres espèces de bartonelles zoonotiques, le mode de transmission est inconnu.Les infections humaines à B. henselae sont signalées dans presque tous les continents. En 2000, 22 000 cas de MGC ont été recensés sur le territoire des USA. En France le CNR Rickettsioses a diagnostiqué 55 cas de maladie des griffes du chat en 2008 [28].

4. Aspects cliniques

La maladie des griffes du chat due à B. henselae est l’expression clinique la plus fréquente. Cependant d’autres symptômes sont décrits soit associés à cette maladie soit isolés, en dehors de ce contexte. Ces symptômes sont aussi décrits lors d’infection par d’autres espèces de bartonelles.

4.1. Maladie des griffes de chat (MGC)L’infection par B. henselae conduit de façon non systé-matique chez les personnes immunocompétentes à des symptômes classiques de la MGC tels qu’ils ont été initia-lement décrits par R. Debré [16]. Une lésion érythémateuse cutanée au point d’inoculation apparaît une à deux semaines après l’inoculation et peut persister de quelques jours à 3 semaines. Une adénopathie locorégionale se déclare dans les deux semaines suivantes et persiste plusieurs semaines à plusieurs mois. Des signes généraux tels que fièvre, malaise, asthénie,…sont généralement associés à ce tableau clinique. La fièvre peut durer en moyenne une dizaine de jours (de 1 à 40 jours selon les cas) [29].

En général, les adénites régressent spontanément, parfois lentement, et certaines sont suppurées (10 % des cas). Cette adénopathie est retrouvée dans 4/5 des cas avérés de MGC. B. henselae représente l’agent le plus fréquemment retrouvé dans les atteintes ganglionnaires/lymphadénopa-thies chez les enfants comme les adultes [30]. Cependant, d’autres espèces de Bartonella donnent des tableaux cli-niques assimilés à celui d’une MGC : B. clarridgeiae [31], B. grahamii [32] et B. alsatica [25].

4.2. Endocardites20 % des endocardites humaines à Bartonella sont dues à B. henselae [28]. Les endocardites à B. henselae surviennent en général sur des valvulopathies pré existantes [33].Quelques rares cas d’endocardite ou de myocardite ont été associés à des infections par B. koehlerae, B. eliza-bethae, B. vinsonii berkhoffii, B. vinsonii subsp. arupensis, B. alsatica [5, 27, 28, 33]. B. washoensis a été incriminée dans un cas humain de myocardite avec fièvre [34].

4.3. Angiomatose bacillaire et péliose hépatiqueChez les personnes immunodéprimées, l’infection par Bartonella est caractérisée par des lésions vasculo prolifé-ratives telles qu’une angiomatose bacillaire, ou une péliose hépatique ou splénique (plus rarement à des localisations osseuses ou cérébrales). Une granulomatose hépatique, un syndrome fébrile prolongé et une bactériémie peuvent accompagner ces lésions. De telles manifestations cliniques n’étaient associées, jusqu’à présent, qu’aux infections dues à B. henselae ou B. quintana. Néanmoins, récemment une prolifération vasculaire de ce type a été décrite chez un patient infecté par B. vinsonii berkhoffii [35].

4.4. Atteintes oculairesDe nombreuses pathologies oculaires consécutives à l’infection par B. henselae ont fait l’objet de descriptions, anciennes (syndrome oculo-glandulaire de Parinaud – le plus fréquent – et neuro rétinite de Leber) ou plus récentes (uvéites, divers types de neuro rétinite, kératites, œdème du disque oculaire, occlusions artérielles et veineuses, angiomatose bacillaire rétinienne et conjonctivale) [3]. À côté de B. henselae, B. grahamii a été associée à une neuro rétinite et une occlusion artérielle rétinienne bilatérale [36, 37] et B. elizabethae à une neuro rétinite [38].

4.5. Atteintes ostéo-articulaires et musculairesCes formes représentent environ 10 % des complications de MGC.Les localisations articulaires et osseuses (avec douleur, dans près de 90 % des cas, et fièvre) concernent un seul site dans trois-quart des atteintes. La localisation vertébrale est la plus fréquente devant les localisations pelviennes, costales et crâniennes. Une atteinte ganglionnaire est notée dans plus de la moitié des cas [39, 40].

4.6. Atteintes neurologiquesLes formes neurologiques dues à B. henselae (méningites, encéphalites, atteintes cérébelleuses, myélites, parésie faciale, coma) sont rares et évoluent favorablement en quelques semaines à quelques mois [28].

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Un cas de fièvre avec symptômes neurologiques a été associé à B. vinsonii subsp. arupensis [41].Un cas de méningite a été rapporté à une infection par B. washoensis [34] de même qu’un cas d’atteinte neuro-logique par B. vinsonii berkhoffii [35].

4.7. Autres localisationsDes localisations viscérales hépatospléniques ont aussi été décrites, associées à des douleurs abdominales dans plus de la moitié des cas et à une fièvre prolongée. Il s’agit de lésions granulomateuses (granuloma épithéloïde, granulome nécrotique) caractérisées par des nodules hépatospléniques hypoéchogènes de 4 à 10 mm de diamètre. Ces granu-lomes hépatiques représentent 0,3 % des manifestations systémiques lors de MGC [429].Enfin, des cas erratiques de purpura thrombocytopénique, anémie hémolytique, fatigue chronique, amygdalite, pleuré-sie, pneumonie, hépato-spléno-mégalie, paronyxis, formes pseudotumorales et cas de gammapathies mono- et bi-clo-nales ont été rapportés à l’infection par B. henselae [3, 43]. Environ 5 % des « fièvres d’origine inconnue » sont consé-cutives à une infection par B. henselae [44]. Un cas de fièvre isolée a été associé à B. vinsoni arupensis [41] et un cas de fièvre accompagnant une bactériémie, une splé-nomégalie et une anémie a été rapportée à une infection par B. rochalimae [45].

5. Diagnostic

Compte tenu de la difficulté de culture des Bartonella et de la multiplicité des espèces impliquées, le dia-gnostic d’une infection par une espèce de Bartonella est relativement complexe et s’appuie sur différents tests biologiques qui viendront confirmer une suspicion clinique confortée par un contexte épidémiologique favorable (contact avec des animaux domestiques ou sauvages réservoirs et historique de morsures ou piqûres d’arthropodes) [46].

5.1. SérologieLa technique sérologique de référence est l’immunofluo-rescence indirecte, une technique simple et rapide qui se positive 1 semaine après l’apparition des sympômes (figure 2). Les seuls antigènes commercialisés sont B. henselae et B quintana. La sensibilité des tests détec-tant les IgM est faible, (50 à 62 % selon les lames/anti-gènes), celle des tests détectant les IgG plus importante (88-98 %). La spécificité varie aussi selon les lames et les classes d’immunoglobulines détectées (IgM : 87-96 % ; IgG : 69-89 %) [47]. Une positivité > à 512 est significative.Il existe des réactions antigéniques croisées avec d’autres bactéries intracellulaires telles que Chlamydia, Coxiella burnetii, Francisella tularensis et Mycoplasma pneumoniae.Le western blot/immunoempreinte peut être utilisé pour préciser le diagnostic sérologique par immunofluorescence indirecte. Dans le cas de diagnostic d’endocardite, le test de WB après adsorption croisée permet d’établir le dia-gnostic et de préciser l’espèce en cause [28].

5.2. CultureLes Bartonella sont des bactéries dont la culture est fasti-dieuse. Cette culture peut être réalisée à partir de prélève-ments sanguins ou d’aspiration ganglionnaire, de biopsies cutanées ou ostéo médullaires, ou de valves cardiaques.Les conditions optimales de culture requièrent une gélose additionnée de 5 % de sang frais de mouton ou de lapin une incubation à 35 °C dans l’atmosphère humide à 5 % de CO2. Les colonies apparaissent en d’une semaine à 10 jours mais peuvent demander jusqu’à 6 semaines de culture. Dans certains cas, la culture en milieu inerte ne donne pas de résultats. Deux autres systèmes de culture permettent d’augmenter la sensibilité de détection. Mais ils ne sont pas adaptés aux laboratoires de routine de diagnostic. Utilisation de culture cellulaire en tube bijoux. Les cel-lules utilisées sont soit des cellules elle 929, des cellules HELA, les cellules Véro ou des cellules endothéliales [28].

Utilisation d’un milieu liquide acellulaire complexe BAPGM [48].

Ces milieux cellulaires conduisent soit à un ré-isolement sur milieu gélosé acellulaire rarement couronné de succès soit plus souvent à une détection par PCR ou par IFI [28].

5.3. Biologie moléculaireDu fait de la difficulté de culture, le recours aux différentes méthodes de PCR (simple, nichée, quantitative ou en temps réel) est systématique pour un diagnostic direct à partir des prélèvements. Elle est aussi la base l’identification des souches isolées.Les gènes ou séquences génomiques les plus souvent amplifiés sont la citrate synthase (gltA), l’ITS (Interspacer ARN16S-23S), la chaîne alpha de la ribiflavine (ribC), une protéine de choc thermique (gene groEL), la sous-unité bêta de l’ARN polymérase (rpoB), une protéine de division cellulaire (ftsZ) et le gène PAP.Le diagnostic doit reposer sur l’amplification d’au moins deux de ces gènes.

5.4. ImmunohistologieL’immunohistologie est parfois pratiquée sur biopsie gan-glionnaire (MGC) ou cutanée (angiomatose) et sur les valves.

Figure 2 – Immunofluorescence indirecte sur cellules vero

infectées par Bartonella henselae.

Cliché ENVA/BIPAR.

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ZOONOSES

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Une coloration argentique de Warthin Starry permet de révéler de petites bactéries pouvant orienter vers une infection à Bartonella.

6. Traitement

Dans le cas d’une maladie des griffes du chat, l’antibio-thérapie n’est justifiée que chez les patients présentant des formes compliquées (5 à 15 % des cas). On proposera alors un macrolide ou une fluoroquinolone pendant 15 jours. Dans les autres cas, la maladie régresse spontanément sans traitement. Chez les personnes immunodéprimées, le traitement s’avère efficace.Compte tenu des contraintes de culture, un antibiogramme est rarement réalisé.Un macrolide est préconisé dans les cas d’angioma-tose, la doxycycline associée à la gentamicine dans les cas d’endocardite et la rifampicine associée soit à la gentamicine soit à la doxycycline dans les autres cas. Il a été également proposé l’association ceftriaxon et gentamicine 15 jours pris en relais par une tétracycline pendant 1 mois.Selon les cas, la durée du traitement varie de 10 jours à plusieurs mois [28].

7. Prévention

Plusieurs voies de prévention peuvent être suivies afin de contrôler le risque de transmission de Bartonella à l’homme.Les études expérimentales visant à réduire la bactériémie par antibiothérapie chez le chat n’ont pas été concluantes [49, 50]. Néanmoins, deux approches sont actuellement préconisées : administration en première intention de la doxycycline ou d’amoxycilline-acide clavulanique pendant 7 jours. Le traitement est à continuer si des résultats sont obtenus (diminution ou disparition de la bactériémie). En deuxième intention, en cas d’échec du traitement précé-dent : azithromycine. En tout état de cause, le traitement doit être maintenu 2 semaines au moins [51].

La prévention de l’infection chez les réservoirs repose surtout sur la lutte contre les vecteurs : lutte contre les puces et les tiques chez les carnivores domestiques grâce à l’emploi de pulicides et d’acaricides. Ce traitement, en prévenant l’infection des réservoirs (en particulier du chat) et en évitant l’externalisation des bactéries, minimise le risque de transmission à l’Homme.La prévention de l’infection par Bartonella chez l’Homme repose aussi sur une hygiène stricte pour les propriétaires d’animaux susceptibles de véhiculer des bartonelles : se laver les mains après avoir touché les animaux pour éviter la contamination avec des bartonelles présentes dans le pelage de jeunes chats infestés de puces ou sur des conseils pour le choix d’un animal par des personnes à risques (jeune animal provenant d’un élevage sain si possible)La mise au point d’un vaccin destiné au chat constitue la voie du futur mais elle se heurte à la diversité des espèces et types de Bartonella infectant le chat et à l’absence de protection croisée au moins entre espèces et peut-être entre types [3].

8. Conclusion

La maladie des griffes du chat est désormais bien connue dans sa forme classique et ne présente plus de difficulté de diagnostic. En revanche, les formes dites atypiques ou disséminées, souvent graves et nécessitant un traitement, sont moins bien cernées. L’émergence continue de nou-velles espèces responsables de zoonoses, leur apparente rareté et le caractère protéiforme des tableaux cliniques qui accompagnent ces infections, imposent d’une part d’évo-quer une infection à Bartonella lorsque l’épidémiologie est en faveur de cette infection (professionnel en contact avec un animal) et d’autre part de mettre en œuvre un diagnostic de laboratoire ciblant au-delà de l’agent historique de la maladie des griffes du chat.

Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de

conflits d’intérêts en relation avec cet article.

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