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74, chemin de la Ferme des Bois 78950 GAMBAIS LES ATTITUDES DES CONSOMMATEURS A L’EGARD DE L’ETIQUETAGE ETUDE QUALITATIVE DANS 28 PAYS EUROPEENS NOTE DE SYNTHESE PRELIMINAIRE COMMISSION EUROPEENNE Direction générale Santé et Protection des consommateurs Avril 2005

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74, chemin de la Ferme des Bois

78950 GAMBAIS

LES ATTITUDES DES CONSOMMATEURS

A L’EGARD DE L’ETIQUETAGE

ETUDE QUALITATIVE DANS 28 PAYS EUROPEENS

NOTE DE SYNTHESE PRELIMINAIRE

COMMISSION EUROPEENNE

Direction générale Santé et Protection des consommateurs

Avril 2005

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INTRODUCTION

Cette note présente les premiers résultats synthétiques d’une étude qualitative réalisée à la demande de la Direction générale Santé et protection des consommateurs de la Commission européenne sur le sujet de l’étiquetage. Les objectifs généraux en sont d’apprécier les attitudes des consommateurs à l’égard des étiquettes et de leur contenu informatif et leurs attentes en la matière.

Cette étude a été réalisée par OPTEM, institut titulaire du Contrat-cadre « Etudes qualitatives »

de la Commission (1), avec ses partenaires permanents dans les pays inclus dans son champ : les 25 Etats membres de l’Union européenne, la Suisse et la Norvège conformément à la demande de la Direction générale Santé et protection des consommateurs – ainsi que l’Islande où des investigations complémentaires ont été menées à l’initiative du consultant.

La méthode mise en œuvre était celle des discussions de groupe réunissant des consommateurs, hommes et femmes, âgés de 25 à 60 ans.

Dans la plupart des pays couverts, quatre discussions de groupe ont été réalisées : pour deux d’entre elles, elles réunissaient des consommateurs de niveau socio-économique moyen-supérieur, pour les deux autres des consommateurs de niveau moyen-inférieur. Les réunions étaient dédoublées pour chaque niveau social afin de permettre l’examen d’un nombre plus grand de produits – un groupe sur deux se voyant soumettre une liste de produits alimentaires, puis non alimentaires, l’autre une liste différente. En Islande, on a procédé à deux discussions de groupe avec des consommateurs de niveau social moyen.

(1) Contrat-cadre mis en place et géré par la Direction générale Presse et communication – Unité B/1

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I. L’INFORMATION SUR LES PRODUITS ACHETES DANS LA VIE COURANTE ET LE ROLE DE L’ETIQUETAGE

Les personnes interrogées, après avoir été informées du thème général de la discussion à laquelle elles participaient, étaient d’abord invitées à s’exprimer sur les informations qu’elles recherchent et qu’elles considèrent comme importantes, et à dire si elles estiment ou non disposer des informations suffisantes pour bien choisir les produits qu’elles achètent.

On les amenait ensuite à parler plus précisément des étiquettes des produits : dans quelle mesure elles les lisent, ce qu’elles y recherchent, quel jugement elles portent sur elles, et quelles sont les informations prioritaires qui devraient y figurer à leurs yeux.

L’analyse des propos émis en réponse à ces thèmes d’interrogation introductifs permet de dégager de premiers constats qui paraissent revêtir un caractère de généralité – même si, bien entendu, on observe des différences selon les personnes et selon les types de produits qui viennent initialement à l’esprit de telle ou telle d’entre-elles à ce stade.

La recherche et l’attente d’information sont inégalement intensives :

• Selon les personnes : entre des consommateurs qui, pour beaucoup de produits

courants, reconnaissent ne pas y attacher grande importance, et d’autres qui procèdent à un examen minutieux sur des aspects divers.

Les motifs des seconds peuvent être financiers (recherche du prix ou du « rapport qualité-prix » le plus avantageux pour des gens au budget très tendu), médicaux ou parfois idéologiques pour des personnes qui sont astreintes ou qui s’astreignent à des régimes alimentaires très particuliers, liés à des préoccupations plus générales de santé, de forme ou de ligne (notamment pour des femmes soucieuses de l’apport nutritionnel, pour elles-mêmes ou pour leurs enfants).

• Selon que l’on effectue des achats de produits déjà connus et éprouvés ou qu’on s’apprête à acheter un produit nouveau (ou au moins jamais essayé).

Bon nombre reconnaissent avoir des comportements « de routine » pratiquement dénués de toute recherche d’information dans la plupart de leurs courses courantes.

• Selon le temps dont on dispose pour faire ses courses : c’est un facteur également parfois évoqué, la simple consultation des informations disponibles sur les produits ou dans les rayons des magasins étant incompatible avec la nécessité ou le désir d’effectuer ses achats le plus rapidement possible.

• Selon la nature des produits

Nous n’entrerons pas ici dans le détail dans les distinctions faites par différents interviewés entre tel ou tel type de produit – leurs déclarations recoupant d’ailleurs largement celles qu’ils font à un stade ultérieur des discussions lorsqu’on soumet à leur attention une série de produits précis.

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On peut cependant d’ores et déjà signaler l’attention particulière portée à quelques catégories de produits achetés.

o Parmi eux figurent les produits d’un prix unitaire élevé – généralement des biens

d’équipement durables – qui représentent un investissement plus ou moins lourd, qui sont en outre parfois techniquement complexes, et pour lesquels il est légitime de s’assurer que l’on fait le bon choix (caractéristiques et fonctionnalités de l’équipement, valeur d’usage, conditions éventuelles d’entretien, garanties, disponibilité d’un service après-vente, etc.).

o Entrent également dans ces catégories, pour une partie notable de la population, les

produits alimentaires. Dans beaucoup des groupes interviewés ceux-ci sont même cités en premier lieu – à la fois sans doute parce que ce sont des produits de grande fréquence d’achat auxquels on tend à penser d’abord pour cette raison, et parce que ce sont des produits ingérés et assimilés par le corps qui éveillent des préoccupations de santé.

La date de péremption, en particulier bien sûr pour les produits frais, est l’information de base le plus couramment vérifiée. La composition du produit et les ingrédients qu’il contient sont également souvent évoqués (dès lors qu’il ne s’agit pas de simple routine de reconduction d’achats régulièrement effectués à l’identique) : valeur nutritionnelle (selon les uns les autres, sensibilité particulière à l’apport calorique, aux taux de matières grasses voire au type de celles-ci, au contenu de sucre, parfois au contenu de sel …) ; ingrédients à éviter pour des personnes qui suivent des régimes particuliers ; ingrédients susceptibles d’entraîner des allergies ; présence de conservateurs, de colorants artificiels ou autres additifs qui tendent à susciter la défiance d’autant plus qu’on ignore généralement ce qu’ils sont (dont les éléments E... dont le nombre « excessif » dans un produit peut conduire à son abandon) ; présence d’OGM décriée spontanément par des interviewés de plusieurs pays ; etc.. Sa provenance est aussi souvent considérée comme importante. Le souvenir de crises sanitaires plus ou moins récentes (ESB, SRAS…) reste présent. En dehors des craintes qui y sont liées, certains pays pâtissent d’une image négative en matière de qualité et de goût, alors que d’autres sont valorisés pour des produits particuliers ; de manière générale d’ailleurs, on observe fréquemment l’existence d’une forme de « nationalisme alimentaire » accompagné de l’idée que les productions agricoles et alimentaires de son propre pays sont meilleures et plus saines que celles des pays voisins. Enfin, il peut y avoir rejet de certains pays en raison de considérations politiques ou éthiques – pour l’alimentation comme pour d’autres types de produits.

o D’autres produits entrant en contact avec le corps sont aussi parfois mentionnés :

produits d’hygiène et cosmétiques (précautions liées à la santé pour des produits qui pénètrent dans la peau), vêtements (risques d’allergie à certaines fibres ou à certaines teintures) – ainsi que des produits qui peuvent être dangereux s’ils entrent en contact avec la peau ou s’ils sont ingérés et inhalés par inadvertance ou par accident (produits d’origine chimique divers ou contenant des composants chimiques).

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o Des produits de nature variable qui sont rejetés pour des raisons d’ordre écologique ou parfois éthique ; si ces facteurs sont moins fréquemment cités à ce stade, on les voit cependant émerger chez une partie des interviewés, qui s’opposent par exemple aux OGM, aux cultures trop intensives, aux conditions d’élevage ou de transport des animaux présumées insatisfaisantes dans certains pays, aux meubles en bois provenant de forêts tropicales non gérées durablement, aux cosmétiques ayant donné lieu à des tests sur animaux, ou à tout produit issu de l’exploitation du travail des enfants, etc.

L’information peut être obtenue par différents moyens, parmi lesquels l’étiquetage.

• La publicité y concourt. Bien qu’évidemment non neutre, elle fait connaître l’existence d’un produit, fournit des éléments sur ses caractéristiques, parfois sur son prix. Il peut s’agir d’annonces publicitaires diffusées dans les grands médias, de prospectus distribués dans les boites à lettres ou dans la rue (émanant dans ce cas surtout de points de vente qui font connaître leurs offres et leurs opérations promotionnelles) ou de toute autre forme de promotion.

• La prescription informelle et le bouche à oreille sont partout cités comme un moyen

d’information ou au moins de réassurance recherchée notamment lorsqu’on envisage un achat important ou relatif à un produit technique ou complexe.

• Des informations peuvent être disponibles dans les points de vente : soit sous forme

écrite, soit de par les réponses apportées par les vendeurs aux questions qu’on se pose.

Cela s’applique principalement aux mêmes catégories de produits coûteux ou complexes, et aux magasins spécialisés – au contraire des produits courants (dont les produits alimentaires) vendus dans les supermarchés ou hypermarchés en libre service. La confiance est plus ou moins grande selon les cas (le vendeur ayant logiquement tendance à vanter son produit plutôt que l’inverse, et étant par ailleurs plus ou moins compétent).

• Des sources extérieures neutres peuvent être mises à contribution : associations de

consommateurs et leurs organes qui publient notamment des tests comparatifs (peu cités cependant dans certains pays, dont les nouveaux Etats-membres), articles ou émissions consuméristes dans les médias écrits ou audiovisuels, bases de données accessibles par Internet.

Là aussi, il s’agit surtout de produits industriels durables d’un certain prix.

• Les fabricants ou les importateurs, via les lignes téléphoniques de leur « Service

Consommateurs » – rarement cités toutefois.

• L’étiquette enfin – sur laquelle on reviendra en détail plus loin.

Elle revête une importance particulière pour les achats de produits courants, y compris de produits alimentaires pour lesquels il n’y a souvent pas d’autre source aisément disponible.

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• A ces sources d’information au sens propre du terme, il convient d’ajouter – et c’est pour beaucoup un élément de réassurance très important – la réputation de la marque quand celle-ci est connue. Outre le fait qu’on sait à quoi s’en tenir lorsqu’on a déjà l’expérience d’un produit proposé par une marque, il y a, explicitement ou implicitement, l’idée qu’un fabricant sérieux ne pourrait se permettre de « tricher » par rapport à sa promesse de qualité de produit sous peine de mettre en péril le capital d’image que constitue sa marque.

De même, bien que cela moins fréquent, l’image d’un distributeur peut jouer un rôle similaire.

• Notons enfin l’appréciation subjective qu’on peut avoir d’un produit au travers de son

aspect visuel quand celui-ci peut être appréhendé (par exemple au travers d’un emballage transparent ou pour des produits vendus non emballés).

Interrogés sur leur appréciation de l’information disponible, les consommateurs interrogés se révèlent souvent ambivalents.

• D’une part beaucoup, en réponse à cette question, tendent initialement à considérer

qu’il existe généralement pas mal d’information sur les produits qu’ils achètent, même s’ils n’y ont pas nécessairement recours.

• D’autre part, ils sont également nombreux à exprimer des insatisfactions lorsqu’ils

réfléchissent plus avant et qu’ils sortent mentalement du contexte des achats routiniers et « automatiques ».

• Les insatisfactions qui s’expriment alors portent sur différents aspects.

o La confusion qui règne entre information « réelle » et « objective » et information publicitaire et de « marketing ».

Elle est fréquemment décriée, les producteurs étant considérés comme naturellement enclins à en jouer, voire à la créer délibérément ; par la « mise en pages » de leurs étiquettes ou d’autres formes de communication écrite, par l’usage de termes flous qui revêtent l’apparence d’objectivité, etc.

o L’idée, également très répandue, qu’il existe en général des informations développées, mais que cette abondance, voire surabondance, rend difficile de repérer les éléments vraiment utiles que l’on recherche, et qui se trouvent « noyés » dans l’ensemble ou relégués à un emplacement dont l’accès demande un effort. Ce sont les étiquettes qui sont tout particulièrement en cause.

o La difficulté de compréhension des informations : cela s’applique à des biens durables techniquement complexes (électroniques notamment) mais aussi à des produits de consommation dont la composition inclut des ingrédients ou composants dont la terminologie est presque totalement obscure pour le grand public : par exemple composants chimiques, matières entrant dans la composition de produits cosmétiques (parfois en latin … ), pour beaucoup ingrédients et additifs dans les produits alimentaires ; il se confirme ici, entre autres, que les consommateurs dans leur immense majorité n’ont aucune idée de ce que sont les composants codés E… , qu’ils ne savent pas où ils pourraient se procurer leurs définitions, et en outre que celles-ci ne les éclaireraient vraisemblablement que partiellement.

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o Des informations manquantes : impressions que les ingrédients et additifs utilisés

dans des produits alimentaires ne sont pas tous cités (ceux qui sont présents en très petite quantité, mais qui peuvent cependant entraîner par exemple des allergies ou être dangereux pour des personnes souffrant de certaines affections), que la présence éventuelle d’OGM est cachée ou au moins difficile à trouver ; parfois aussi demandes de précisions sur les modes de culture ou d’élevage, le caractère éthique des conditions de production, ou l’origine précise des produits (pour des produits alimentaires multi-ingrédients, lieux d’origine de ceux-ci aussi bien que lieu de production ou d’emballage du produit fini ; plus généralement insuffisance perçue de l’indication que le produit a été fabriqué dans l’Union européenne, sans précision du pays… )

o Des soupçons, plus ou moins répandus selon les personnes et les pays, d’opacité

volontaire des informations fournies : désignations « fantaisistes » ou à la définition incertaine (« biologique », « naturel ») affirmation qu’un produit est sans sucre, mais sans indication de la nature de l’édulcorant de substitution ou de ses effets, méthodes de conservation non clairement spécifiées, etc.

o Des inquiétudes – pas générales cependant – sur le respect des contraintes

sanitaires légales (non rupture de la chaîne du froid notamment évoquée) voire sur des fraudes (évocation de scandales mis à jour et médiatisés : magasins pris en flagrant délit de réétiquetage de la date de péremption de produits frais invendus…)

o Des critiques de forme sur l’information fournie, difficile à repérer, peu lisible,

non (ou non entièrement) disponible dans sa propre langue, ou occultée par un surétiquetage additionnel.

Elles concernent souvent le fait que les indications portées le sont en très petits caractères, difficiles à lire pour tous, et pratiquement impossibles pour ceux qui sont atteints de presbytie. Parfois, la petitesse des caractères est attribuée au fait que les indications figurant sur les emballages les sont en plusieurs langues ce qui réduit d’autant l’espace disponible pour chacune, et rend difficile le repérage de la version linguistique destinée à son propre pays. L’absence d’informations dans sa propre langue est également dénoncée, particulièrement dans de petits pays et plus encore dans de nouveaux Etats-membres ; ou bien ces informations y figurent sur une étiquette surajoutée mais de façon partielle, avec une qualité de traduction médiocre, et venant en outre occulter les indications éventuellement utiles de l’emballage d’origine sur lequel elles sont apposées. Les dates de péremption sont parfois évoquées à ces sujets : soit parce qu’elles sont portées sur un suremballage mais pas sur chaque dose unitaire de produit, soit parce qu’elles sont très difficilement lisibles (gravées en petits caractères dans la matière de l’emballage, mais dans la même couleur, ou dans une couleur qui présente un contraste insuffisant avec de la partie visuelle « publicitaire »), soit parce que, surajoutées ultérieurement, elles sont imprimées avec une encre qui se délaye à l’humidité, etc.

o On trouve aussi occasionnellement évoquées des difficultés à comparer les prix, soit parce que le prix au kg ne figure pas, soit parce que les références utilisées diffèrent d’un produit à un autre (prix au kg, prix aux 100g…)

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II. ATTITUDES ET ATTENTES RELATIVES A L’INFORMATION ET A L’ETIQUETAGE DE PRODUITS ALIMENTAIRES VENDUS SOUS EMBALLAGE

Les interviewés étaient invités à donner leur sentiment sur une série de produits alimentaires de natures diverses, allant des produits frais non ou peu élaborés à des produits fabriqués industriellement.

Pour chacun d’entre eux successivement, on leur demandait ce qu’ils pensaient de leurs étiquettes et des informations qui y figurent, notamment en ce qui concerne :

Leur composition • • • •

Leur durée de vie Leur origine et leur provenance Des labels ou indications de qualité (tels que « frais », « pur », « naturel »,

« traditionnel », etc. Des indications de la valeur nutritionnelle du produit

VIANDE FRAICHE ET PRODUITS A BASE DE VIANDE FRAICHE PREEMBALLES

Composition

o En ce qui concerne la viande fraîche, les attentes d’information concernent la nature de l’animal et le quartier ou le morceau précis. Elles sont globalement satisfaites sans ambiguïté – sauf dans une certaine mesure pour la viande hachée, pour laquelle certains sont un peu plus attentifs, et demandent parfois à avoir des indications sur le taux de matières grasses.

o Les interrogations sont un peu plus grandes pour les produits élaborés à base de viande (charcuterie, salaisons…) : sur le type de viande (réassurances nécessaires sur la « pureté » ou les pourcentages respectifs de viande bovine, porcine ou autre….), sur des additifs – essentiellement conservateurs, colorants, exhausteurs de goût, teneur en sel et donc en eau, rarement aussi sur l’adjonction éventuelle de composants « non-nobles » de substitution à la viande elle-même.

o Bien que cela ne soit pas un phénomène massif, des questions se font jour dans d’assez nombreux groupes quant aux conditions d’élevage et à leurs implications sur la substance du produit (cf. infra)

Durée de vie

o Comme pour tous les produits frais, c’est une des informations qui sont quasi-systématiquement vérifiées au moment de l’achat – d’autant plus pour la viande, et notamment pour la viande hachée plus périssable, qu’un produit carné avarié peut entraîner des conséquences graves pour la santé.

o Dans la plupart des cas, les consommateurs reconnaissent disposer d’une indication claire sur la date de péremption – outre que la vision du produit vient conforter l’impression de fraîcheur.

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On voit cependant assez souvent s’exprimer des demandes d’information complémentaire soit sur la date d’abattage de l’animal, soit surtout sur celle de l’emballage de la viande. Pour la plupart, il s’agit d’un souci de réelle fraîcheur ; pour quelques-uns, sans doute plus connaisseurs, il y a aussi l’idée qu’une viande, pour exprimer toutes ses qualités gustatives, doit reposer ou « mûrir » quelque temps avant d’être consommée.

o Dans quelques pays, des fraudes découvertes dans des points de vente pratiquant le

réemballage et le réétiquetage de viandes invendues entraînent naturellement des soupçons. Mais dans le cas général, il n’y a pas de mise en cause du respect des prescriptions légales par les distributeurs.

Origine et provenance •

o On a signalé dans le premier chapitre l’existence fréquente d’une forme de « nationalisme alimentaire », qui s’applique notamment aux produits frais, et donc aux produits carnés. Elle est liée à la fois à une impression répandue que les pratiques sont plus naturelles et plus authentiques dans son propre pays qu’ailleurs ou que les contrôles y sont plus stricts, et plus subjectivement au sentiment rassurant de proximité.

o Deux facteurs spécifiques s’y ajoutent : le souvenir de crises sanitaires (ESB, SRAS) qui entraîne des comportements de rejet de viandes originaires de pays atteints ou supposés tels ; et la dénonciation de pratiques d’élevage dérogeant aux lois de la nature – les Etats-Unis en étant l’exemple typique : alimentation à base d’OGM, viande aux hormones, traitements à base d’antibiotiques, etc.

o A l’inverse, des consommateurs, minoritaires il est vrai, disent rechercher des origines de viandes particulièrement valorisées pour leur qualité et leur goût – avec d’ailleurs une certaine confusion entre origine géographique et race animale.

Dans le même esprit, certains font allusion à des spécialités régionales (de charcuterie).

Labels et indication de qualité

o De manière générale, ces indications apparaissent peu convaincantes pour les consommateurs ; du fait qu’ils ignorent qui les décerne, et qu’il s’agit vraisemblablement des producteurs eux-mêmes et non d’organismes indépendants – on les considère de ce fait comme publicitaires plutôt qu’informatives ; et aussi parce qu’on ignore à quoi correspond l’attribution ou la non-attribution du label.

Il existe quelques exceptions à ces attitudes générales.

o Parmi les exceptions assez fréquemment évoquées figurent les labels biologiques ou assimilés. Certains doutent de la réalité des produits alimentaires promus comme « biologiques » ou dénoncent le flou de cette appellation, mais plus nombreux sont ceux qui leur accordent une réelle crédibilité.

Valeur nutritionnelle

o C’est très rarement un critère qui entre en ligne de compte – seulement chez des personnes qui doivent suivre un régime très particulier.

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C’est même une notion qui apparaît incongrue à la plupart pour un produit « naturel », consommé depuis la nuit des temps, et dont la composition peut en outre varier d’un animal à l’autre, d’un morceau à l’autre, etc. : on ne s’interroge pas à ce sujet pour des aliments qui n’ont pas été et ne peuvent pas être l’objet de manipulations au sein de la chaîne alimentaire.

Autres aspects •

o Parfois sont évoqués en outre les conditions plus particulières d’élevage des animaux (en batterie ou en liberté), leurs conditions de transport.

Dans un cas particulier (en Norvège à la suite de la mise au jour d’un scandale), on s’inquiète des tricheries sur le caractère réellement frais (et non décongelé) de la viande vendue.

PRODUITS LAITIERS FRAIS (TELS QUE YAOURTS)

Composition

o Les interrogations en la matière peuvent porter sur la matière première de base (lait entier ou non, questions parfois sur l’utilisation de lait en poudre), sur le taux de matières grasses, et sur les différents ingrédients ajoutés : sucre ou autre type d’édulcorant (et à quel taux), arômes naturels ou artificiels, colorants, conservateurs…

o Sauf exception, on considère que ces informations figurent assez clairement sur les emballages – sans bien sûr qu’on les consulte systématiquement étant donnée notamment la force des marques dans ce domaine.

Durée de vie

o C’est un critère décisif en matière de produits frais, toujours vérifié. Les informations en la matière sont claires (hors problèmes de lisibilité, ou de présence d’indication seulement sur le suremballage), sans ambiguïté, et pleinement crédibles.

On peut noter que quelques-uns considèrent que la date de consommation peut être sans danger dépassée pour de tels produits (la fermentation du lait étant un phénomène naturel).

o Dans quelques pays, les distributeurs pratiquent des offres promotionnelles sur des produits dont la date de péremption est proche. Certains consommateurs déclarent en tirer profit, en toute connaissance de cause.

Origine et provenance

o C’est un critère très peu actif dans l’ensemble pour des produits dont la matière

première est considérée comme générique (le lait) et dont la garantie est en outre apportée par la marque.

o Dans quelques pays toutefois règne l’idée d’une meilleure qualité des produits locaux proches – pays dans lesquels la tradition rurale est encore très vivante chez le consommateur moyen (Islande, Grèce, Slovénie, Pologne, Slovaquie, Estonie…) ; dans un cas un « scandale du lait » est évoqué (vaches élevées avec traitements antibiotiques).

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Labels et indications de qualité •

o Ce critère est très peu actif pour ces produits – la marque étant garante de la qualité avant tout.

o Parfois s’exprime le souci de produits biologiques.

Valeur nutritionnelle

o Le taux de matières grasses est une indication recherchée par un assez grand nombre de personnes – notamment des femmes – et moins fréquemment les sucres éventuellement ajoutés. La notion de produit allégé (voire de produit à 0% de matières grasses) est claire.

o Des références sont faîtes occasionnellement par ailleurs au caractère présumé sain de biofidus, de yaourts comportant des Omega 3 – sans que les personnes qui en parlent aient le plus souvent une notion claire de ce que cela représente en réalité.

Autres aspects

o Aucun autre aspect majeur n’apparaît dans les propos des interviewés.

FROMAGES

Composition

o Il convient d’observer tout d’abord que la notion même de fromage est interprétée de manières différentes – globalement selon qu’on se situe dans un pays de traditions fromagères (régionales) ou non.

Certains pensent ainsi essentiellement à des fromages frais, et évoquent alors peu ou prou les mêmes idées qu’à propos des yaourts – les autres ayant en tête au contraire des fromages faits.

Dans la composition de ceux-ci interviennent la nature du lait (de vache, de chèvre, de brebis…), son caractère cru ou pasteurisé – et parfois évoqués (sous forme de questions plutôt que de certitudes) des additifs, des agents conservateurs, voire des colorants.

o Il n’y a pas d’interrogations particulières ni d’inquiétudes à cet égard.

Durée de vie

o En dehors du cas des fromages frais, la date de péremption ou bien n’a pas de sens (fromages « qui vieillissent » et qu’on choisit éventuellement délibérément « vieux »), ou bien peut-être évaluée subjectivement par le consommateur lui-même (qui se juge apte à apprécier, à l’aspect ou au toucher, sa maturité), ou bien constitue simplement une indication approximative qui peut être utile ; de ce point de vue la date d’emballage pourrait constituer une indication plus pertinente.

o Il n’y a pas d’attentes réelles en la matière – sauf, pour rappel, pour les fromages frais.

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Origine et provenance •

o Là aussi, dans les pays à tradition fromagère, c’est évidemment l’information décisive. Il est d’autant plus important d’être assuré de l’indication d’origine qu’il peut y avoir des imitations ou des « tromperies ». L’origine peut être régionale (même si peu évoquent ouvertement la notion d’AOC) ou nationale (réputation générale d’un pays en matière de fromage).

o Pour les fromages standardisés et industriels, c’est la marque qui est le principal garant ; ou veille seulement parfois à choisir plutôt une marque de son propre pays.

Labels et indications de qualité

o Cette notion a peu de sens, tant l’origine géographique et/ou ou la marque sont les principaux « marqueurs » de la qualité du produit.

Valeur nutritionnelle

o Là aussi, il convient de distinguer entre fromages frais et fromages plus ou moins industriels, pour lesquels cette notion peut jouer comme pour les autres produits laitiers frais (essentiellement : teneur en matières grasses que certains souhaitent faible, mais pour lesquelles d’autres recherchent au contraire un taux élevé, significatif de goût : fromage qui ne soit pas « du caoutchouc ») – et les fromages faits.

o Pour ces derniers, il s’agit par essence d’un produit-plaisir, pour lequel on refuse à priori de s’intéresser à son contenu nutritif – sachant qu’il est élevé, mais qu’il est aussi la condition du plaisir gustatif.

Autres aspects

o On n’en voit guère apparaître pour ces produits

MARGARINE

Composition

o Première observation, la margarine est un produit peu impliquant, peu valorisé et d’ailleurs peu consommé dans de nombreux pays aux dires des interviewés – explicitement, dans de nombreux cas, simple substitut du beurre.

C’est également un produit perçu comme typiquement industriel standardisé, presque générique, pour lequel on se pose peu de questions sur sa composition.

o On trouve parfois formulées des questions sur la nature des huiles, le fait de savoir s’il s’agit d’un produit à tartiner ou propre à la cuisson.

En outre, chez des personnes ayant des préoccupations particulières liées à leur santé, on observe des demandes quant à la teneur en lipides, la « qualité » de ceux-ci (impact sur le cholestérol et les risques cardio-vasculaires, impact positif soupçonné des Omega 3…) – ou encore les mêmes soucis qu’ailleurs concernant la présence éventuelle d’additifs, de conservateurs, ou de matières premières issues d’OGM.

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Durée de vie •

o C’est une indication certes jugée utile, et qu’on trouve d’ailleurs sans ambiguïté sur

les emballages, mais qui n’est l’objet d’aucun souci particulier – la durée de conservation du produit étant longue.

Origine et provenance

o Ce critère est sans importance pour un produit typiquement industriel (en dehors de

quelques expressions de préférence nationale).

Labels et indications de qualité

o C’est une notion très rarement évoquée (sinon quelques références à de la margarine « biologique » ou « allégée »). La marque est la référence principale.

Valeur nutritionnelle

o C’est une information prise en compte par les personnes « sensibles » évoquées plus

haut (taux de matières grasses).

JUS DE FRUITS (NON LONGUE CONSERVATION)

Composition

o C’est un critère majeur, avec des grandes incertitudes chez de nombreux consommateurs sur les appellations mêmes (jus ou nectar, produits à base de concentré ou non, 100% fruit, fruité, jus avec pulpe ou non).

o Au delà, on s’interroge beaucoup sur les sucres ajoutés – quantité et nature – ou les

édulcorants, les additifs, colorants conservateurs ou autres.

o Les soupçons sont fréquents d’avoir affaire à des produits non transparents, voire à la limite de la tromperie, car on ne dispose pas des repères pour se retrouver dans un univers qui se drape dans la vertu de la pureté mais qui est en réalité fortement « manipulé ».

Durée de vie

o En dehors des ambiguïtés sur la notion même de frais, la durée de vie du produit ne donne pas lieu à de réelles insatisfactions, qu’il s’agisse de cette durée elle-même ou de la clarté de son indication.

o Parfois s’exprime le souhait de voir indiquer, ou indiquer plus clairement, la durée de

vie du produit après ouverture (même au réfrigérateur).

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Origine et provenance

C’est en réalité un critère secondaire d’appréciation – et qui joue dans la mesure où certains pays ont une image plus ou moins forte de producteurs de fruits (principalement méditerranées ou exotiques).

Labels et indications de qualité

On a vu les doutes qui existent sur des appellations évocatrices de qualité mais mal comprises et soupçonnées de n’être que publicitaires ou promotionnelles.

Il n’y a pas sinon conscience de labels décernés par des organisations régionales ou professionnelles – la marque étant le premier point de repère.

Valeur nutritionnelle

Les préoccupations en la matière sont limitées. Elles ne concernent guère que le sucre « rajouté », notamment pour la consommation des enfants.

Autres aspects

o Aucun autre élément n’est particulièrement décelable.

PLATS PREPARES FRAIS L’analyse des réactions à ce produit est plus difficile. Dans certains pays au moins (notamment au Sud et à l’Est de l’Europe), les personnes interviewées peinent parfois à comprendre de quoi il s’agit, ont en tête des types, des formes et des présentations de produits très différents (plats cuisinés, lasagnes, salades plus ou moins composées … ; sous cellophane, en boite, ou en emballage mixte…).

Les réactions sont toutefois assez convergentes à plusieurs égards.

Composition

Les questions qui se posent concernent d’abord la nature du produit (plus ou moins visible et plus ou moins parlante au travers de l’emballage transparent ou par la photographie du plat – qui vise bien entendu à le valoriser), ensuite les proportions respectives des ingrédients (par exemple : proportion réelle de viande), enfin les additifs (conservateurs, colorants, exhausteurs de goût, sels, sucres…) ou les ingrédients susceptibles d’entraîner des allergies (noix ou amandes, glutens…).

Les réponses à ces questions sont en réalité peu cherchées ; on tend à présumer que, pour l’essentiel elles figurent « quelque part » sur l’étiquette ou l’emballage, mais on prend rarement le temps de les consulter (sauf cas particulier de personnes allergiques ou particulièrement soucieuses de leur régime alimentaire).

Cela s’explique notamment par le statut du produit, pour beaucoup de « dépannage » ou de consommation très occasionnelle.

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Durée de vie •

o Il y a peu d’attentes réelles d’informations en la matière, du fait qu’il s’agit d’un

produit destiné à une consommation quasi-immédiate dans la plupart des cas.

o On y trouve l’indication de la date limite de consommation ; on souhaiterait parfois disposer plutôt de la date de fabrication et d’emballage pour apprécier soi-même le degré de fraîcheur. A cet égard, l’indication d’une date limite éloignée fait soupçonner la forte présence de conservateurs.

Origine et provenance

o Il y a peu d’attentes en la matière même si théoriquement il serait souhaitable de

disposer d’informations sur la provenance de chacun des ingrédients. Tout au plus voit-on quelques demandes actives s’exprimer lorsque le plat comporte des produits susceptibles de provenir de pays à risque (références par exemple au poulet venant d’Extrême-Orient).

o Au fond, on admet qu’il s’agit d’un produit industriel ou semi-industriel, dont le

fabricant est susceptible de se fournir en matières premières venant de différents pays.

Labels et indications de qualité

o Leur mention est très rare. Quelques-uns évoquent une marque, un distributeur, ou une indication de produit biologique.

Valeur nutritionnelle

o Comme pour la composition, c’est une information recherchée (et généralement trouvée) par les personnes soucieuses de leur régime alimentaire (valeur énergétique, matières grasses …).

o Pour les autres, c’est une information négligée.

Autres aspects

o Quelques demandes s’expriment de conseils de préparation.

PRODUITS SURGELES

Là aussi, c’est un type de produit inégalement consommé selon les pays, et qui est très divers – les interviewés ayant différents exemples à l’esprit (mais surtout les légumes, les poissons, les pizzas, parfois les crèmes glacées). • Composition

o Les préoccupations varient selon les produits : nature du produit et proportions des

différents ingrédients, questions sur la teneur en sel, en sucre, en additifs, voire en conservateurs (pour des plats préparés surgelés).

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o Elles sont limitées, l’image des produits surgelés auxquels beaucoup pensent étant celle de produits subissant l’opération de congélation immédiatement à la suite de la récolte ou de la fabrication, et a priori sains.

Il n’y a pas de doléances majeures sur la présence des informations nécessaires.

• Durée de vie

o L’information concernant cet aspect est présente, mais pas nécessairement consultée – on sait que ces produits permettent une longue durée de conservation, de plusieurs mois voire davantage.

o Quelques personnes, à ce propos, évoquent leur souci de continuité de la chaîne du

froid – allant jusqu’à suggérer l’insertion d’une pastille dont la couleur changerait en cas de rupture de la chaîne.

• Origine et provenance

o Ce critère n’est pas plus actif pour les plats surgelés préparés que pour leurs

équivalents frais ; il ne l’est guère non plus pour les légumes (sauf pour quelques-uns, un intérêt pour l’agriculture biologique).

o Il l’est davantage pour le poisson : poissons pêchés ou d’élevage et, pour les

premiers, lieux de pêche, soit parce que la saveur peut en dépendre, soit parce que certaines mers sont réputées polluées. Parfois, en outre, des consommateurs s’interrogent sur le lieu de préparation et de surgélation (à l’arrivée au port ou directement sur un navire-usine).

Labels et indications de qualité •

o Les consommateurs n’identifient pas en tant que telle l’existence de tels labels. De

grandes marques sont très connues, et garantes de la qualité du produit et de son traitement.

o Seule demande qui s’exprime parfois, celle d’un label qui viendrait garantir le

plein respect de la chaîne du froid (dans quelques pays).

Valeur nutritionnelle o Elle est en général bien indiquée (ou on pense a priori qu’elle l’est) – mais peu

consultée en dehors des personnes au régime. Ceci n’est guère surprenant dans la mesure où beaucoup, on l’a vu, pensent principalement soit à des légumes soit à des poissons, produits peu caloriques et non gras.

Autres aspects

o On peut noter quelques demandes de conseils d’emploi ou de recettes.

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CONSERVES DE LEGUMES

• Composition

o Les consommateurs prêtent peu, voire très peu d’attention à la composition précise de la boite ou du bocal. Des interrogations existent parfois sur la présence d’additifs, conservateurs, ou colorants, comme dans les produits alimentaires industriels en général (ou celle d’OGM).

o Pour beaucoup, il s’agit de produits de consommation d’appoint, occasionnelle, ce

qui justifie la faiblesse des préoccupations.

• Durée de vie

o Il n’y a pas d’inquiétudes à ce sujet, la durée de vie du produit étant très longue (plusieurs années). En outre, il s’agit dans les esprits de dates limites conseillées plutôt qu’impératives.

La lisibilité des indications est toutefois parfois mise en cause.

• Origine et provenance

o C’est une question peu pertinente – seuls quelques-uns déclarent se méfier des

produits transgéniques (maïs américain). Il n’y a pas en matière de légumes de tradition nationale ou régionale forte.

Labels et indications de qualité •

o Il n’y est pas fait allusion. La marque est le point de repère et le garant.

Valeur nutritionnelle o C’est un critère pratiquement sans objet pour ce type de produit (sauf références

occasionnelles à la moindre teneur en vitamines que dans un produit frais).

Autres aspects o Quelques interviewés expriment spontanément leur préférence pour les conserves

en bocaux de verre, qui permettent de voir l’aspect réel du produit et qui sont généralement associées à l’idée de haut de gamme.

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CEREALES DE PETIT DEJEUNER

Il s’agit d’un produit dont la consommation varie considérablement d’un pays à l’autre – entre ceux où il est un aliment habituel du petit déjeuner, ceux où il est surtout consommé par des enfants, et ceux où c’est un produit assez rare. Selon les pays, ou selon les personnes dans un même pays, c’est un produit qui implique une dimension manifeste de plaisir, associée à une dimension diététique qui apparaît mise en doute. • Composition

o Les consommateurs considèrent que l’étiquetage de ces produits est très complet,

les informations étant faciles à trouver et lisibles.

En même temps, on assiste à une montée des préoccupations concernant leur composition. De produits traditionnellement considérés comme sains, ils sont aujourd’hui mis en question par bon nombre de consommateurs, qui s’inquiètent de l’ajout de sucres (naturels ou pas, contenus dans miel, chocolat, etc.), d’édulcorants, de graisses, d’additifs de toutes natures (dont beaucoup codés E…), ou encore de la nature des céréales utilisées (transgéniques ?).

o Les questions concernant la présence d’ingrédients allergisants paraissent ici particulièrement nombreuses (noix, amandes …).

o La lecture de ces informations parait intervenir souvent au moment de la

consommation plutôt qu’à celui de l’achat.

• Durée de vie

o Ce critère n’est pas pertinent pour des produits secs déshydratés, de longue durée de vie et dont la consommation est généralement très rapide.

Les informations sont considérées comme existant.

• Origine et provenance

o C’est un critère également inapplicable dans la pratique à des produits fabriqués

par de grands groupes industriels multinationaux – en dehors de quelques préoccupations sur des origines de céréales « douteuses » (OGM).

Labels et indications de qualité •

o Ceux-ci ne sont pratiquement pas identifiés, la marque tenant lieu d’indication de

qualité.

Valeur nutritionnelle o Les consommateurs reconnaissent que les indications la concernant sont

clairement portées sur les emballages et de façon très complète.

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Pour certains, ils restent des produits diététiquement sains ; pour d’autres le doute parait s’installer de façon croissante sur les réels bénéfices de produits qui apparaissent comme « gonflés » d’ingrédients et de compléments « excédentaires ». La conscience croissante des risques d’obésité pour les enfants contribue vraisemblablement au changement de paradigme à l’égard des produits de céréales – en particulier semble-t-il dans les pays les plus fortement consommateurs (dans la partie « Nord » de l’Europe).

Autres aspects •

o Il n’y a pas d’autres critères majeurs apparents.

SODAS, BOISSONS SUCREES PETILLANTES

• Composition

o Il règne un consensus quasi-unanime sur le caractère non sain, artificiel, « chimique » de ce type de produits, dont l’exemple emblématique est Coca-Cola. Leur teneur en sucre est connue comme extrêmement élevée (ou en édulcorants sans doute pas plus sains pour leurs versions « light »). Ils sont considérés comme recelant en abondance additifs, colorants, exhausteurs de goût, etc. Leur composition n’est pas entièrement connue, en raison du secret de leur « recette ».

o Il n’empêche que la plupart des consommateurs de ces produits occultent ce

caractère « évidemment malsain » ; d’une part parce qu’il s’agit d’un produit de plaisir, d’autre part parce qu’ils considèrent, paradoxalement, qu’il n’est pas nécessaire de fournir une quelconque information complémentaire à ce propos.

• Durée de vie

o C’est un critère tout à fait mineur : l’indication figure, la date recommandée dépasse très largement la durée de vie effective d’un produit consommé rapidement ; et quand bien même on en boirait qui ait dépassé cette date, la seule conséquence serait celle d’un goût dégradé.

• Origine et provenance

o C’est un critère très largement sans objet étant donné le caractère multinational

des producteurs et le fait que l’embouteillage est décentralisé dans les différents marchés de consommation (seuls quelques rares individus évoquent les qualités différentes de l’eau d’un lieu à un autre).

Labels et indications de qualité

o En dehors de rares références aux produits « light » ou « sans caféine », ce critère

n’a pas de pertinence. La marque est la référence.

Valeur nutritionnelle o La question centrale est celle de la dose de sucre, que l’on sait considérable, sans

pour autant que les comportements changent beaucoup pour l’instant. Les femmes et les mères d’enfants paraissent toutefois plus sensibilisées.

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Autres aspects •

o Rien n’apparaît à cet égard.

BIERE • Composition

o Ce n’est pas une information que recherchent les consommateurs – en dehors

éventuellement des indications basiques de type de bière (blonde ou brune) et du degré d’alcool.

Seuls quelques connaisseurs, ou se prétendant tels, disent prêter attention ou bien au type de matière première végétale utilisée (céréale, houblon) ou bien au procédé de fermentation, ou bien encore à la qualité de l’eau (loi allemande sur la pureté …). On apprécie une bière pour son goût, il dérive du savoir-faire du brasseur symbolisé par la marque ; on ne s’encombre pas d’une quelconque préoccupation diététique pour une boisson-plaisir (sauf quelques femmes dans quelques pays sensibles à leur régime, qui recherchent des bières allégées – connues comme telles d’ailleurs par leur simple marque).

• Durée de vie

o Ce critère n’a aucune importance, même si l’on sait qu’il existe une date recommandée de consommation.

• Origine et provenance

o Les bières étant des produits typiques d’un pays ou d’une région, leur origine revêt

une grande importance – mais la marque suffit largement à en attester.

Labels et indications de qualité o La marque est de loin le premier indicateur de qualité.

En mineur certains citent soit des catégories de bière (définies par la législation), soit parfois l’indication de médailles obtenues par telle ou telle marque à un concours international.

Valeur nutritionnelle

o On a vu plus haut l’indifférence de la grande majorité des consommateurs de

bières à leur composition précise. C’est un produit évidemment connu comme calorique, ce qui ne nuit pas au plaisir de la consommation.

Autres aspects

o Aucun autre aspect n’apparaît.

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VIN • Composition

o Plus encore qu’une bière, un vin est un produit qui allie plaisir et affectivité avec

une dimension fortement culturelle : il y a à la fois un art de la vinification et un art de vivre de la consommation – au moins dans l’imaginaire.

Dans ce contexte, on ne recherche pas sur une étiquette davantage d’informations factuelles que, selon les personnes et selon les pays, le cépage ou le terroir (pour de relatifs connaisseurs), parfois le degré d’alcool, et l’indication du goût plus ou moins sec ou doux (dans des pays d’Europe centrale).

o L’étiquette est toutefois d’une très grande importance non pas par son caractère

informatif, mais par sa valeur d’expression de l’histoire, du savoir faire, de la tradition et en fin de compte de la qualité d’un produit par essence naturel et authentique.

o A cet égard, le souci s’exprime parfois ouvertement que le vin acheté ne soit pas

dénaturé par l’adjonction de sucres ajoutés, d’additifs, ou par des traitements de nature « artificielle » – sans qu’on n’en sache généralement plus d’ailleurs sur les traitements autorisés ou légitimes ou non autorisés.

• Durée de vie

o C’est d’autant plus un critère qui n’a pas de sens que le vieillissement est a priori bénéfique pour le vin.

Quelques rares interviewés mentionnent la distinction entre vins de garde et vins qu’il est préférable de consommer plus jeunes.

• Origine et provenance

o C’est un critère fondamental : le vin est produit d’un terroir. Selon le degré de

« culture du vin » d’un pays à l’autre, le champ géographique considéré peut être un pays de réputation vinicole, des régions de production particulières, des terroirs beaucoup plus délimités, voire des producteurs spécifiés.

Labels et indications de qualité •

o Il s’agit principalement des appellations d’origine. Certains citent également des

médailles obtenues dans des concours, ou les distinctions décernées par des guides gastronomiques. La mention du château, et notamment de la mise en bouteille au château, est également évoquée.

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Valeur nutritionnelle •

o C’est un critère absolument sans objet pour un produit de plaisir et de culture.

Autres aspects

o Des attentes s’expriment de conseils de dégustation, de température de

conservation et de dégustation, de plats allant avec un vin, etc.

Le conseil au sens large (producteur, vendeur, amis, ou indications portées sur l’étiquette) est recherché.

CAFE

• Composition

o On ne s’interroge guère sur la composition d’un café – en dehors de personnes qui

évoquent les grains d’arabica ou de robusta (et leur torréfaction, parfois leur mouture), et la composition éventuelle de mélanges si mélange il y a – facteurs qui jouent sur le goût.

Le café est un produit naturel, non transformé, pur (sauf cas de cafés solubles et/ou décaféinés, qui entraînent des questions sur les procédés qui permettent de les obtenir, chez des personnes qui ont entendu parler de traitements « chimiques »).

• Durée de vie

o C’est un critère tout à faire mineur pour un produit de longue durée de vie et consommé rapidement – sinon parfois pour la durée de conservation de l’arôme après ouverture.

• Origine et provenance

o Deux thèmes apparaissent ici dans les discours des interviewés : d’une part, le

terroir d’origine (indicateur d’un type de goût et d’une force) ; d’autre part des considérations éthiques suscitées par la notoriété croissante de marques du commerce équitable (principalement Max Havelaar) ; assez nombreux sont ceux qui apparaissent réellement sensibles à ce deuxième aspect, et qui acceptent délibérément un prix légèrement plus élevé.

Labels et indications de qualité

o Rien n’apparaît ici en dehors de la marque, de l’indication de produit éthique

(associé aussi à bonne qualité) ou, très rarement, d’indications d’origine biologique. Dans deux pays, les Républiques Tchèque et Slovaque, il semble qu’il y ait en outre une échelle de qualité codifiée ; des Slovènes évoquent aussi des médailles et des prix.

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Valeur nutritionnelle •

o Ce critère est sans objet.

Autres aspects o Il n’en apparaît pas.

CHOCOLAT • Composition

o On cherche à connaître la nature de base du produit acheté (chocolat noir, au lait,

aux noisettes, fourré, …etc.) : information évidente à la vision du paquet. o Le pourcentage de cacao est une donnée importante pour les amateurs – indication

également claire sur l’emballage.

o Quelques-uns, qui ont, sans doute entendu parler de la controverse sur la directive communautaire sur cette question, évoquent la nature des graisses autorisées (provenant ou non du cacao).

o Assez fréquemment, des personnes sensibles aux allergies demandent à être

assurées de l’absence de tout produit allergisant (traces de noix, d’amandes …).

o On note en outre dans quelques pays des interrogations sur des additifs E… – sans doute en pensant plutôt à des produits à base de chocolat (barres …) qu’au chocolat lui-même.

• Durée de vie

o Ce critère est sans objet pour un produit non périssable et de consommation souvent gloutonne et immédiate.

• Origine et provenance

o Ce critère joue un rôle dans la mesure où certains pays sont reconnus pour leur

tradition chocolatière – Belgique et Suisse étant les plus fréquemment nommés. Il s’agit du pays d’origine de la marque, alors qu’il n’y a pas d’interrogation sur celle des fèves.

o Comme pour le café, mais moins fréquemment, on voit évoquer le critère éthique qui peut amener à choisir des marques du commerce équitable.

Labels et indications de qualité

o C’est la marque qui en tient lieu.

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Valeur nutritionnelle • o Sur un plan purement factuel, on considère généralement le chocolat comme un

aliment fortement calorique – mais pas malsain puisqu’il s’agit d’un produit essentiellement naturel (sauf dans une certaine mesure pour des produits dérivés ayant le chocolat comme l’un de leurs ingrédients – barres, Nutella …) – ou même on lui confère des vertus (stimulantes).

o En outre et surtout, on a affaire ici à un produit de plaisir gustatif par excellence,

très gratifiant, pour lequel la question de son implication sur la santé n’est nullement prise en compte.

• Autres aspects

o Tout au plus peut-on noter quelques questions sur l’opportunité, ou non, d’une conservation au réfrigérateur.

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Après cet examen de l’étiquetage de produits variés, on demandait aux personnes réunies dans les groupes de donner leur avis globalement sur la présentation physique des étiquettes des produits alimentaires en ce qui concerne leur clarté, leur lisibilité, les endroits où elles sont placées, etc.

Comme plus généralement l’information concernant les produits achetés, les étiquettes sont initialement l’objet d’appréciations plutôt favorables.

C’est vrai dans la plupart des pays étudiés, la satisfaction d’ensemble étant cependant plus faible dans quelques-uns d’entre eux – sans qu’il se dégage un groupe cohérent de pays dans lequel on puisse identifier des facteurs explicatifs communs. Les Norvégiens, les Grecs et les Tchèques se montrent assez souvent très critiques ; les réserves sont visibles aussi chez une partie des Suisses (alémaniques, et plutôt de niveau social moyen-inférieur) et des Lituaniens ; les Irlandais, les Maltais, les Slovènes et les Hongrois expriment leur satisfaction tièdement, ou de façon variable selon les types de produits.

Cela n’empêche pas que partout existent des insatisfactions et des attentes d’amélioration relatives à la forme des étiquettes.

Certaines d’entre elles avaient déjà été évoquées spontanément par les interviewés dès les premiers thèmes de discussion, mais elles se trouvent ici précisées. Les doléances et les attentes portent principalement sur les aspects suivants.

• La lisibilité des étiquettes : elle est mise en cause par les personnes interrogées dans la plupart des pays.

Il s’agit de la taille des caractères utilisés pour une partie au moins des informations jugées importantes, qui rend la lecture très difficile voire quasi-impossible pour des personnes âgées, souffrant de presbytie ou ayant seulement une mauvaise vue. Les étiquettes comportant des indications en plusieurs langues réduisent d’autant l’espace disponible pour chacune. Le contraste insuffisant entre la couleur d’impression des inscriptions et celle du fond de l’emballage est un facteur de non lisibilité supplémentaire souligné par les participants des groupes d’une dizaine de pays – voire l’absence totale de contraste quand l’inscription est seulement gravée en relief dans la matière de l’emballage (fait parfois évoqué à propos de la date de péremption de produits frais). Quelques-uns évoquent aussi des étiquettes qui se dégradent (couleurs qui passent après un séjour à l’humidité). Ou encore on dénonce plus généralement des indications noyées dans une masse d’informations à caractère « publicitaire » ou jugées non prioritaires.

• L’emplacement des informations descriptives sur le produit suscite expressément d’autres critiques dans un pays sur deux (informations figurant sur la face arrière, sur un côté, dans un angle …), ou bien l’absence de « standardisation » en la matière (on ne sait pas à l’avance où on va les trouver, l’emplacement étant différent d’un produit et d’une marque à l’autre).

Dans quelques cas, on fait observer que la date de péremption n’apparaît que sur le suremballage et non sur les unités individuelles de consommation – c’est cependant assez rare.

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En outre, les étiquettes surajoutées pour donner en langue nationale des informations qui ne figurent pas sur l’emballage d’origine causent un problème particulier que signalent notamment les consommateurs de plusieurs des nouveaux Etats-membres : elles peuvent être collées par-dessus une indication utile qui cesse ainsi d’être visible : date de péremption parfois ou informations plus détaillées ou plus précises dans la ou les langues d’impression originelles.

• L’absence ou, plus souvent, l’imperfection des indications dans la langue du pays de consommation.

Ou bien les étiquettes surajoutées ne comportent qu’une partie des informations d’origine, ou bien les indications dans la langue du consommateur qui y figurent ou même qui figurent sur l’emballage sont tronquées ou mal traduites.

• Enfin, bien que cela n’ait pas de relation avec la forme de l’étiquetage en elle-même, on voit à nouveau mettre en cause une terminologie obscure (ingrédients, additifs) ou l’insuffisance de certains informations (composition, précautions pour des personnes sujettes à allergies ou astreintes à un régime particulier, pays précis d’origine, utilisation de termes « trompeurs », …).

On soumettait alors aux interviewés l’idée « d’un code européen pour tous les produits alimentaires, avec un système unique de symboles et de couleurs, pour améliorer la visibilité des informations essentielles : date de péremption, modifications éventuelles de la composition du produit et des ingrédients, indication des risques d’allergies, caractère végétarien du produit le cas échéant, etc. – informations qui seraient portées sur la face avant de l’emballage ».

On leur demandait également ce qu’ils pensaient de l’ajout éventuel à ces informations de la valeur nutritionnelle du produit.

Le principe en est accueilli favorablement par une majorité des consommateurs interrogés dans tous les pays européens, et même très favorablement et quasi unanimement dans près de la moitié d’entre eux, au Nord, au Sud ou à l’Est du continent (Pays-Bas, Irlande, Suisse, Norvège, Islande, Italie, Espagne, Portugal, Chypre, Hongrie, Slovénie, Lettonie).

Ils y voient, en positif :

• Le bénéfice général d’une « harmonisation », d’une « standardisation », ou d’une « uniformisation » d’informations jusqu’à présent disparates – qu’il s’agisse de leur contenu, de leur forme ou de leur emplacement.

Cela doit faciliter la comparaison entre plusieurs produits y compris entre des produits de marques nationales et étrangères. Dans plusieurs pays, on signale particulièrement l’intérêt que cela présente lorsqu’on passe des vacances ou que l’on voyage à l’étranger. On trouve des remarques à ce sujet dans des pays où la pratique des vacances à l’étranger est fortement répandue (Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Finlande, Norvège) mais aussi dans d’autres (Italie, Hongrie, Estonie).

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• La notion de facilitation de la lecture, de clarté plus grande, de visibilité, de repérage plus aisé des informations essentielles.

Elle est présente dans les propos enregistrés un peu partout en Europe, sous une forme ou sous une autre. Parfois explicitement s’y ajoute celle de la plus grande rapidité avec laquelle on pourra faire ses courses.

• La notion de transparence qui va au-delà de celle de clarté quand elle suggère

transparence de la filière alimentaire, incitation à une plus grande « honnêteté » de la part des fabricants, d’une plus grande fiabilité pour le consommateur, voire à une plus grande « loyauté » de la concurrence.

• La notion d’amélioration du contenu informatif lui-même – et pas seulement de sa

présentation.

C’est parfois évoqué aussi : information plus abondante, plus précise, plus détaillée, à laquelle pousserait l’instauration du système – tous les fournisseurs étant contraints ou au moins fortement incités à « s’aligner ».

Des réserves ou des interrogations se font jour toutefois sur le « comment ».

Sans entrer dans le détail à ce stade, on peut noter qu’elles concernent principalement :

• La faisabilité technique d’un apport d’information a priori enrichi par rapport à l’existant dans le cadre d’un système de codes, de symboles et de couleurs qui vise à simplifier – les deux termes du problème pouvant apparaître contradictoires si l’on veut prendre en compte l’ensemble des informations susceptibles d’être utiles.

Beaucoup concluent que le système doit se limiter à un nombre de symboles assez réduit (de l’ordre de la demi-douzaine) pour qu’on puisse le mémoriser, et se posent par ailleurs des questions sur la forme à leur donner (informations complètes sur certains aspects, « avertissement » renvoyant à d’autres endroits pour informations plus détaillées…). En ce qui concerne la nature des indications qui pourraient y figurer, on note les remarques suivantes :

o Date de péremption : cela ne suscite guère de commentaires pour une information dont la nécessité va de soi – au moins pour les produits pour lesquels elle a un sens. Cette information existe déjà ; la valeur ajoutée du code européen serait d’en améliorer le repérage et la lisibilité dans les cas où ils posent problème aujourd’hui.

o Composition du produit et ingrédients : peu nombreuses sont les personnes

interviewées qui relèvent explicitement la référence aux modifications de composition des produits. Certaines font valoir le caractère complexe, et différent d’un produit à l’autre, de la notion de composition et expriment leurs doutes sur la possibilité d’en standardiser la présentation. Globalement, lorsqu’ils s’engagent dans une réflexion à ce sujet, les consommateurs s’accordent à considérer comme utile la mise en avant d’éléments d’information basiques « sensibles ». Les uns et les autres citent ainsi les graisses, les compositions déconseillées pour les diabétiques, des ingrédients susceptibles de provoquer des allergies – ou encore les OGM.

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o Indication de risques d’allergies : ceux qui s’expriment explicitement à ce sujet

approuvent l’idée d’indiquer ces risques – bien que certains en fassent valoir la difficulté, eu égard au très grand nombre d’allergies différentes.

o Caractère végétarien du produit : cet aspect suscite assez peu de réactions,

vraisemblablement parce que la très grande majorité des interviewés ne se sent pas personnellement concernée. Celles qu’on enregistre sont généralement favorables ; quelques uns s’interrogent en revanche sur le caractère prioritaire d’une information qui ne touche qu’une partie marginale de la population.

o Valeur nutritionnelle : c’est un aspect controversé. Les interviewés tendent à en

approuver l’idée majoritairement dans certains pays : tous les pays nordiques et les Pays-Bas notamment. Dans les autres, les consommateurs sont moins motivés par cette proposition (sans la rejeter toutefois), ou bien sont divisés quant à sa possibilité de mise en œuvre, ou bien l’approuvent pour certains produits mais l’excluent pour d’autres (les produits-plaisir notamment).

• La fiabilité du système, la véracité des informations et leur contrôle.

On se demande par exemple si tous les pays vont « jouer le jeu » (et dans les mêmes conditions), ou tous les producteurs. Dans quelques pays, la nécessité de contrôles extrêmement stricts apparaît comme une condition absolue de la confiance future en le système, le souci d’éviter une « harmonisation » par le bas est évoqué.

• Le souci d’éviter la surréglementation.

Les observations dans ce sens traduisent parfois les soupçons préexistants de tentations de l’administration communautaire dans ce sens, mais aussi le souci d’éviter la « paranoïa » visible, selon certains, aux Etats-Unis, notamment en n’imposant pas l’application d’un tel système à des produits pour lesquels il n’a pas lieu d’être : notamment produits « naturels » issus du terroir ou « produits –plaisir » par excellence (vins, fromages café, par exemple). On peut noter aussi, dans plusieurs groupes, la nécessité ressentie d’information du public sur le code européen quand il sera instauré, pour en expliciter la signification : par le biais de campagnes gouvernementales dans les medias, d’affichage dans les points de vente ou par d’autres méthodes.

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III. ATTITUDES ET ATTENTES RELATIVES A L’INFORMATION SUR LES PRODUITS ALIMENTAIRES VENDUS NON EMBALLES OU CONSOMMES AU RESTAURANT

On attirait l’attention des personnes interviewées sur les produits alimentaires vendus sans emballage (par exemple viandes, poissons, fruits et légumes, certains fromages, etc.). Pour ces produits, on leur demandait s’ils jugeaient suffisantes les informations qu’ils peuvent trouver dans les points de vente, ou s’ils attendaient au contraire d’autres informations.

Globalement, le besoin ressenti d’information est faible et le degré de confiance a priori est élevé.

Plusieurs facteurs y concourent :

D’abord le fait que la relation d’achat est une relation de personne à personne impliquant la confiance en un commerçant qu’on connaît et qu’on a choisi.

Les interviewés pensent surtout à de petits magasins de détail ou à des commerçants sur les marchés qu’ils fréquentent ; mais, même dans les rayons concernés des magasins à grande surface, on a souvent affaire aussi à un responsable ou à un employé du rayon (de boucherie, de poissonnerie, de fromages à la coupe, de fruits et légumes). On peut si nécessaire poser à ces personnes des questions et en obtenir une réponse généralement acceptée comme fiable (sauf dénonciation parfois de l’absence de compétence d’un personnel non vraiment spécialisé dans les supermarchés). En outre, des informations de base figurent souvent sur des panneaux ou des étiquettes disposées à côté des produits.

Le fait qu’on peut soi-même visualiser les produits « réels », les sentir, les toucher pour certains d’entre eux au moins, pour en apprécier le degré de maturité.

Le fait qu’il s’agit normalement de produits qu’on achète pour une consommation presque immédiate ou en tous cas rapide après l’achat – ce qui suffit à limiter le besoin d’information sur les dates-limites.

Leur caractère de produits « basiques » au sens positif de non transformés par une filière alimentaire complexe et opaque, et donc présumés naturels et authentiques – avec implicitement la présomption d’une origine géographique proche.

Le sentiment d’un certain manque d’information est toutefois exprimé dans les groupes de certains pays.

On l’observe notamment dans les nouveaux Etats-membres d’Europe centrale et baltique, ainsi qu’à Malte, à Chypre et en Norvège, et moins nettement en France, au Luxembourg, en Autriche, en Irlande et en Italie. Il apparaît aussi chez une minorité de consommateurs d’autres pays européens. La demande d’information complémentaire (qui est assez rarement exacerbée toutefois) porte notamment sur :

La viande et les produits carnés : leur origine (souvenir d’épizooties et de crises sanitaires), parfois explicitement leur mode d’élevage (alimentation « naturelle » du bétail, absence de traitements chimico-pharmaceutiques), plus rarement des renseignements plus spécifiques (date d’abattage …).

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Le poisson : dans les pays scandinaves, en Espagne, au Portugal, en Grèce et à Chypre notamment. Les questions portent soit sur l’origine (pêche ou élevage, lieu de pêche, certaines mers étant réputées polluées), soit sur la date de capture.

Les fruits et légumes : mode de production (engrais, pesticides) ou méthodes de conservation (« chimiques »), parfois explicitement origine biologique.

Rarement, les fromages (et les œufs, le pain …).

Il s’agit très rarement d’informations très précises et très détaillées : les demandes concernant la composition des produits ou la valeur nutritionnelle sont exceptionnelles.

On évoquait enfin un autre cas où les produits alimentaires qu’on consomme sont sans étiquette, celui des repas pris au restaurant ou de l’achat de plats à emporter.

Bien que l’information sur les questions concernées soit faible ou inexistante dans les restaurants, il n’y a que rarement de véritable demande dans ce domaine.

• Comme pour les commerces de proximité auxquels on achète des produits non

emballés, il y a tout d’abord l’idée qu’on choisit d’aller dans un restaurant en lequel on a a priori confiance. L’expérience personnelle qu’on en a, le bouche à oreille, ou encore le recours aux guides gastronomiques constituent des réassurances le plus souvent suffisantes.

• Déjeuner ou dîner au restaurant est un acte occasionnel. Les plats qu’on y

consomme sont quantité négligeable par rapport à l’ensemble de ce qu’on ingère dans la vie quotidienne.

• Plus encore, il s’agit par excellence d’un moment de plaisir, de convivialité et de

détente qu’on n’entend pas voir gâché par des considérations d’ordre diététique.

• Certains observent en outre qu’il serait impossible dans la pratique d’obtenir les mêmes informations détaillées que celles qu’on peut trouver sur l’emballage d’un produit alimentaire, un plat étant un assemblage complexe de nombreux ingrédients – ou encore qu’on peut toujours poser au serveur ou au chef une question particulière (avec, il est vrai, une précision plus ou moins grande dans la réponse).

• Quelques-uns font valoir que les inquiétudes qu’on peut avoir concernent d’abord le

respect des conditions d’hygiène – ce qui relève des contrôles de la répression des fraudes et non du domaine de l’étiquetage.

Quelques souhaits sont parfois exprimés – et il arrive qu’ils soient déjà satisfaits par la pratique actuelle des établissements de restauration.

• Etre informé de l’origine de la viande (plus occasionnellement du poisson ou d’autres

ingrédients) qui entre dans la composition des plats. • Savoir s’il s’agit de frais ou de surgelé : question qui a trait à la transparence et à

l’honnêteté du restaurateur, mais sans relation avec les préoccupations de santé.

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• Pour certains, disposer d’informations de base claires sur la présence d’ingrédients potentiellement allergisants dans les plats, ou sur le caractère végétarien de ceux-ci (ce qu’indiquent déjà certains restaurants sur leurs menus, ou qu’on peut éventuellement demander au serveur).

• Très rarement, être informé de la valeur nutritionnelle et du contenu calorique d’un plat.

Il semble que ceux qui en font état pensent plutôt à des établissements de restauration rapide qu’à de « vrais » restaurants, ou encore aux cantines dans lesquelles ils déjeunent assez fréquemment.

En ce qui concerne l’achat de plats à emporter, il y a peu de remarques spécifiques.

Quelques-uns évoquent les mêmes questions (limitées) que celles qui se posent à propos des plats préparés frais achetés sans emballage dans les points de vente, ou demandent à être assurés de la fraîcheur du plat (date de préparation) – mais rarement avec une réelle inquiétude.

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IV. ATTITUDES ET ATTENTES RELATIVES A L’INFORMATION ET A L’ETIQUETAGE DE PRODUITS NON ALIMENTAIRES

Comme précédemment pour les produits alimentaires emballés, les participants des réunions étaient amenés à dire ce qu’ils pensaient de l’étiquetage d’un certain nombre de produits non alimentaires, en particulier pour ce qui est des aspects suivants :

• Leur composition • Leur origine et leur provenance • Le respect de l’environnement • Les précautions d’emploi pour la santé ou la sécurité

PRODUITS DE SOIN POUR LA PEAU ET COSMETIQUES

Ce sont des produits sur lesquels, logiquement, les femmes s’expriment beaucoup plus que les hommes et, par ailleurs, des produits qu’elles valorisent.

• Composition o Les personnes interrogées, utilisatrices de ces produits, tendent à prêter attention à

leur composition. Les aspects sur lesquels elles recherchent information ou vérification sont de plusieurs natures : produit alcoolisé ou non, produit parfumé ou non (et quel parfum), PH (avec du flou dans beaucoup d’esprits sur cette notion), présence de composants potentiellement allergisants ou mention explicite hypoallergénique (et type de peau auquel le produit convient).

Certaines en outre recherchent particulièrement des produits à base exclusive de composants végétaux.

o Ces informations recherchées figurent le plus souvent dans l’étiquetage du produit mais d’autres, également incluses, restent mystérieuses : terminologie chimico-pharmaceutique demandant des compétences de spécialistes, mots latins. De plus, ces indications sont souvent critiquées pour la taille très réduite, quasi-illisible, des caractères avec lesquels elles sont imprimées, ou ne sont disponibles que dans une notice à l’intérieur de l’emballage.

• Origine et provenance

o Ce critère en soi n’a pas ici de pertinence, si ce n’est que certaines marques prestigieuses ou au moins connues sont associées à des pays ayant une réputation particulière dans ce domaine.

• Respect de l’environnement

o Un point émerge fréquemment, dans la quasi-totalité des groupes interrogés, qui

touche à la fois à cet aspect et à celui de l’éthique : celui des tests effectués sur animaux.

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Certaines femmes déclarent explicitement rejeter des produits utilisant ce type de test ; plus généralement, on observe que les consommateurs (ou plutôt consommatrices) souhaitent pour le moins savoir ce qu’il en est, mais ne semblent pas toujours trouver cette indication (sauf pour un logo apparemment standardisé au Royaume-Uni, ou la connaissance d’une marque disposant de son propre réseau de distribution connue dans plusieurs pays pour ne diffuser que des produits « biologiques » et non testés sur animaux).

o Quelques personnes, assez rares, disent éviter les aérosols, soit par croyance que ceux-ci contiennent toujours un gaz propulseur néfaste pour la couche d’ozone, soit en pensant à la recyclabilité du contenant (préoccupation également évoquée parfois en ce qui concerne les emballages plastiques).

• Précautions d’emploi pour la santé et la sécurité

o Il n’y a pas de graves inquiétudes à ce sujet – en partie sans doute du fait qu’il

s’agit de marques à la réputation établie ou familières, mais quelques préoccupations.

En dehors de la question des allergies, on s’interroge parfois sur l’usage possible par des enfants. Une catégorie spécifique de produits suscite quelques craintes, celle des colorations pour cheveux.

• Autres aspects o Assez souvent mentionnées en outre, on trouve des demandes qui paraissent

actuellement non satisfaites par l’information disponible, d’indication de la durée de vie active du produit (supposé perdre de son efficacité avec le temps) et de la durée et des modalités de conservation (au réfrigérateur ?).

DEODORANTS

• Composition o Comme la catégorie précédente, ce sont des produits sensibles dans la mesure où

ils entrent en contact avec la peau.

On retrouve les mêmes demandes d’informations sur le contenu alcoolisé ou non, le parfum, le caractère hypoallergénique ou pas – informations qui figurent sur l’emballage.

o En outre, on voit apparaître dans plusieurs pays des inquiétudes sur un composant à base d’aluminium (chlorhydrate) et son caractère éventuellement cancérigène.

• Origine et provenance

o Ce critère n’a pas de pertinence – la marque étant la référence et ayant le plus

souvent un caractère international

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• Respect de l’environnement o On constate ici la rémanence, chez d’assez nombreuses personnes, de la croyance

de la nature agressive pour la couche d’ozone du gaz propulseur des aérosols – ce qui amène des consommateurs à exclure cette forme de produit.

o La question des tests sur animaux est également parfois avancée par les

interviewés de quelques pays.

• Précautions d’emploi pour la santé et la sécurité

o En dehors des questions liées à la composition évoquées ci-dessus, on note que le risque d’inflammabilité est connu – et bien indiqué sur les aérosols.

• Autres aspects

o On ne note pas d’autre aspect majeur.

PRODUITS DE NETTOYAGE ET D’ENTRETIEN POUR LA MAISON

• Composition

o Ces produits « chimiques » sont clairement perçus comme potentiellement toxiques ou dangereux en cas d’inhalation ou d’ingestion accidentelle ou s’ils entrent en contact avec la peau.

Mais leur composition n’empêche pas leur achat et leur usage, et cela pour deux raisons. D’une part, les risques encourus (bien que la terminologie ou les formules chimiques soient souvent obscures) sont clairement signalisés, avec des symboles standardisés et universels (tête de mort, couleur rouge, triangle d’avertissement). D’autre part, on est rarement prêt à renoncer à l’efficacité apportée précisément par ces composants.

o Certaines personnes vont rechercher des bases de produit différentes (adeptes respectifs de l’eau de Javel et de l’ammoniaque), des produits éventuellement parfumés – et trouvent également aisément les indications adéquates.

o Il n’y a pas de demande active d’informations supplémentaires (sinon, encore une

fois, à propos de risques d’allergie).

• Origine et provenance

o Ce critère n’a pas de sens pour un produit totalement industriel.

• Respect de l’environnement

o Tous ces produits sont a priori considérés comme nocifs pour l’environnement.

Certains s’attachent (ou déclarent le faire) à choisir les produits les moins toxiques ou les plus biodégradables – mais il parait clair que ces considérations passent en réalité souvent au second plan à la fois derrière l’efficacité recherchée et le souci premier des effets sur sa propre santé.

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o Beaucoup, dans des pays du Nord de l’Europe notamment, connaissent l’existence de labels ou de marques réputées « biodégradables » ou moins nocifs et sont enclins à les utiliser.

• Précautions d’emploi pour la santé ou la sécurité

o Les risques sont en général perçus comme bien signalés ; port de gants conseillé,

tenue hors de portée des enfants, rappel évident de non ingestion, etc. De plus, la conduite à tenir en cas d’accident figure généralement sur les produits les plus dangereux.

o Ce qui est parfois insuffisamment signalé concerne les effets conjoints de deux

produits mélangés.

• Autres aspects

On n’observe pas de remarques d’autres natures.

VETEMENTS

• Composition

o Celle-ci est un critère de choix souvent essentiel, soit pour des raisons de confort (préférence pour des textiles naturels), de facilité d’usage et d’entretien, et parfois parce ce que certaines personnes sont sujettes à des allergies au contact de certains textiles.

La question principale est celle de la nature des fibres, et de la proportion relative de chacune en cas de textiles mélangés. Ces informations sont présentes et claires sur les étiquettes. C’est beaucoup moins vrai des teintures utilisées, auxquelles quelques interviewés se déclarent allergiques.

o Evoquant en outre spontanément les chaussures certains interviewés se déclarent moins satisfaits de la clarté de l’information disponible sur les matériaux (sinon de la tige, au moins de la semelle).

• Origine et provenance

o En dehors d’une certaine réputation d’élégance qui reste parfois attachée à certains pays, des questions se posent sur des pays d’origine lointains à faible coût de main d’œuvre : soupçons de médiocre qualité, crainte de concurrence « illégitime » qui affleure dans certains propos, et surtout sensibilité croissante à des considérations éthiques, au premier chef l’exploitation du travail des enfants, dont des firmes occidentales sont parfois dénoncées comme complices.

o Il règne en la matière une absence de transparence du fait du flou de la notion

d’origine (vêtements fabriqués pour l’essentiel hors d’Europe mais portant une indication « made in » un pays de l’Union européenne, ou indications « made for » une grande marque).

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o Dans ce domaine on sait toutefois les écarts qui peuvent exister entre attitudes et

comportements. • Respect de l’environnement

o C’est un critère peu actif – quelques-uns évoquent cependant des cultures « biologiques » ou « durables » de fibres textiles.

• Autres aspects

o Parmi les autres questions sur lesquelles des insatisfactions s’expriment figurent la

non clarté et la non standardisation des codes de taille des vêtements, et par ailleurs le repérage parfois difficile des étiquettes contenant les conseils de lavage et d’entretien, ainsi que le fait qu’elles s’effacent parfois avec le temps.

MEUBLES • Composition

o Les consommateurs, avant de procéder à l’achat de meubles, prêtent naturellement

attention aux matériaux avec lesquels ils sont fabriqués – en pensant particulièrement aux meubles en bois.

S’assurer de la nature des matériaux de base ne présente guère de difficultés. Des questions plus précises sur d’autres composants (de revêtement textile par exemple) ne trouvent pas nécessairement de réponse sur l’étiquetage du produit, mais peuvent être adressées aux vendeurs (nature des fibres, durabilité, traitements éventuels, modes d’entretien …).

o Pour un certain nombre, les consommateurs prennent en compte aussi des facteurs

de composition du produit qui correspondent à des préoccupations écologiques ou éthiques (cf. infra).

• Origine et provenance

o En dehors de la réputation que peuvent avoir certains pays fournisseurs en matière

de design, ce facteur d’appréciation revêt une importance particulière pour des personnes sensibles au thème de la sauvegarde de la forêt tropicale : ou bien elles déclarent éviter volontairement d’acheter des meubles en bois tropicaux, ou bien elles recherchent des preuves de « certification » que le produit est issu d’une forêt gérée durablement.

o La prise de conscience de ce facteur éthique nous apparaît clairement comme en

développement ; et elle se fait jour dans un assez grand nombre de pays.

Précautions d’emploi pour la santé et la sécurité • o Les discours des participants des réunions sont peu abondants sur ce sujet.

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o Des remarques sont faites soit sur l’inflammabilité et les émanations dangereuses, en cas d’incendie, de matières constitutives des meubles, soit sur les risques de blessures dues aux mécanismes de certains meubles.

Autres aspects •

o On n’identifie pas d’autres aspects majeurs.

REFRIGERATEURS • Composition

o Ce facteur n’est pas pertinent pour ce type de produit. On s’intéresse aux

dimensions, à la contenance, à l’agencement intérieur du réfrigérateur, à son esthétique, à ses fonctionnalités (compartiment de congélation), et à sa consommation électrique. La durée de vie présumée est un autre facteur, pour lequel la réassurance est apportée par une marque connue.

• Origine et provenance

o Ce critère n’a pas de sens pour un tel produit industriel, dont les fabricants sont

des groupes à vocation plus ou moins internationale. o La nationalité de la marque peut jouer un certain rôle (réputation générale de

solidité et de sérieux de certains pays), mais on sait que les produits vendus sous une marque allemande, italienne ou autre peuvent être fabriqués dans d’autres pays.

Respect de l’environnement

o Un élément de choix est avancé en réponse à l’interrogation sur ce thème de

discussion : celui de la consommation électrique. o Dans tous les pays étudiés ou presque, on connaît, et on reconnaît comme très

utiles, les classifications maintenant généralisées selon le niveau de consommation (A, B, C etc.).

Il est clair cependant que la première motivation est d’ordre économique avant d’être d’ordre écologique

o Quelques personnes font allusion à ce propos au niveau sonore, pour lequel on

trouve également souvent une classification des appareils. o Quelques-unes aussi pensent au liquide refroidisseur – soit croyant qu’il existe

toujours une production de réfrigérateurs fonctionnant au fréon, soit s’inquiétant de la destination de vieux appareils après la fin de leur vie utile.

Précautions d’emploi pour la santé et la sécurité

o C’est un critère très secondaire. Tout au plus quelques-uns s’interrogent-ils sur les dangers éventuels d’un contact des mains ou du corps avec le liquide de refroidissement en cas de fuite.

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Autres aspects •

o Il n’y a pas d’autres aspects notables pour ce type de produit.

PETIT MATERIEL ELECTROMENAGER (PAR EXEMPLE GRILLE-PAIN OU FOUR A MICRO ONDES) • Composition

o Ce facteur n’est pas pertinent.

• Origine et provenance o Ce facteur n’a pas non plus de sens concret pour des équipements dont on sait

souvent que la production industrielle est très décentralisée à travers le monde. En outre, ce sont des achats moins impliquants que ceux de gros appareils électroménagers plus coûteux.

Respect de l’environnement

o Ce facteur ne joue guère ici – en dehors de quelques remarques sur la recyclabilité

des matériaux et sur la consommation électrique (en réalité peu prise en compte pour des appareils dont on pense qu’ils consomment peu par rapport à bien d’autres équipements électriques et électroniques du foyer).

Précautions d’emploi pour la santé et la sécurité

o Ce n’est pas là non plus une préoccupation active. La dangerosité de ces appareils

est faible, et on fait confiance aux pouvoirs publics (indications CE) pour n’autoriser l’entrée sur le marché que de produits aux normes.

Autres aspects

o Aucun autre aspect n’émerge réellement.

PILES ELECTRIQUES • Composition

o Des questions se posent sur le type de pile électrique (alcaline, au lithium,

« sèche », etc.), dans la mesure où celui-ci peut être indicateur d’efficacité, de durabilité, et parfois d’adaptation particulière pour tel ou tel type d’appareil. Ces informations sont clairement indiquées sur les produits et/ou leur étiquetage (suremballage). Le problème se pose parfois de leur signification concrète (par exemple, adaptation de quel type de pile à quel types d’appareils), mais sans réelle préoccupation.

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o Quelques personnes ayant des difficultés de vision font état de la petitesse des caractères d’impression sur les piles des plus petits formats, et du repérage non immédiat du code correspondant au format désiré. C’et cependant une question mineure, ces indications étant également portées sur le suremballage.

• Origine et provenance

o Ce facteur n’a pas de sens pour des produits totalement banalisés dont la production est mondiale.

• Respect de l’environnement

o Quelques-uns s’interrogent sur l’impact sur l’environnement des piles qui seraient jetées, en fonction parfois de leur composition ; mais en réalité ce qui est en jeu ne relève pas du domaine de l’étiquetage, mais de la connaissance et de la signalisation (très inégales apparemment d’un pays à l’autre) des lieux de dépôt des piles usagées.

• Précautions d’emploi pour la santé et la sécurité

o Il n’y a pas de crainte concernant ces produits – bien que quelques interviewés

évoquent les risques éventuels pour de jeunes enfants de piles qui fuient – cas rare.

Autres aspects o Aucune autre préoccupation importante n’apparaît dans les discours des personnes

interrogées.