les animaux totÉmiques du languedoc-roussillon · 2019. 4. 12. · les animaux totÉmiques du...
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LES ANIMAUX TOTÉMIQUES
DU LANGUEDOC-ROUSSILLON :
Un « animal totémique » est un animal qui constitue un totem (= un ancêtre mythique).
I : DANS LE GARD
Saint-Ambroix et son « vòla-biòu »
Village de plus de 3000 habitants, son animal emblématique est un
bœuf qui a la particularité de voler. Au Moyen-âge, il se nommait
« Caït ».
La légende raconte qu’une année, tout le vin de la vendange, très
abondante, se mit à moisir. Pour s'en débarrasser, le consul de St Ambroix
eut une idée inspirée de la
mythologie (Pégase, le cheval ailé) : il promit aux habitants de faire voler
un bœuf à St Ambroix
pour attirer les foules.
Des milliers de curieux accoururent dans la cité où les Sts
Ambroisiens se firent cabaretiers (= personnes qui vendaient du vin et
donnaient à manger contre de l’argent). Rapidement ils finirent tout le vin... même s’il était un
peu moisi ! En fin de journée, le bœuf s'envola au-dessus des toits des maisons.
Aujourd'hui, les 13 et 14 juillet, toute la bourgade revêt des costumes
médiévaux, des tables sont dressées, où le vin du pays coule à flot tandis que se produisent
troubadours, jongleurs et saltimbanques. Puis à la fin de la fête, le bœuf part en
procession à travers la ville jusqu'à son envol.
II : DANS L’ HERAULT
1 : Agde et son cheval marin Malgré sa conception relativement récente, cet animal totémique
est lui aussi le fruit d'une légende, créée de toute pièce.
Lors de l'Antiquité, Agathée était reine d'Agde. Elle était tellement
belle que Dionysos en tomba amoureux. Mais ce dernier l'abandonna au
lendemain de la nuit de noces. Agathée eut du mal à s'en remettre et
sombra dans un profond chagrin.
Mais soudainement, la mer Méditerranée se mit à trembler et les
vagues libèrent un cheval marin. Agathée, alertée par les citadins, voyant
un collier d'or pendant au cou de l'animal, comprit que l'animal était une
offre de Dionysos. Agathée enfourcha alors le cheval marin qui la conduisit sur une île
lointaine où elle découvrit la vigne. Selon Dionysos, le raisin pouvait être transformé en un
breuvage qui donnerait la joie de vivre aux Agathois.
Dans le cadre du Projet Pédagogique 2013-2014 :
« Mythes et héros »
2 : Bessan et son âne Il existe deux légendes qui expliquent les
origines de cet âne.
La plus ancienne fait référence à une
foire aux ânes qui se tenait régulièrement à Bessan, au
lieu-dit « chemin des ânes ». Le plus bel âne était élu par
les maquignons (= marchands d’animaux) et portait alors le
nom « d'ase designat » (=âne élu). L'âne élu était alors
particulièrement choyé et bien nourri, et participait à des
défilés dans les rues, au son du hautbois.
Une légende plus récente (datée
probablement du début du XXe siècle) fait écho à la
légende de l'âne de Gignac où un âne a réussi à repousser l'assaut de pillards étrangers. La
légende propre à Bessan ajoute que l'animal a été capturé par les assaillants, puis son corps
jeté dans l'Hérault. L'âne flotta alors jusqu'aux abords de Bessan où il fut repêché et soigné. Et
il devint ainsi l'emblème du village.
3 : Béziers et son chameau L'origine du chameau de Béziers est
directement liée à la légende de saint
Aphrodisie.
Aphrodisie, venu à Béziers au IIIe
siècle de notre ère, est considéré comme étant
le premier évêque de la cité. Originaire
d’Égypte, il était parvenu jusqu'à Béziers à dos
de chameau. À la suite du martyre
d'Aphrodisie, le chameau fut confié à un pieux
seigneur de la ville afin qu'il en prît soin.
Quand Aphrodisie fut reconnu comme saint,
les responsables municipaux considérèrent comme un honneur de prendre à la charge de la
commune tous les frais de l'entretien de l'animal. On lui offrit même un toit pour se loger dans
une rue nommée aujourd'hui « rue du Chameau », dans le centre historique de Béziers. Les
habitants de la ville firent construire, après la mort de l'animal, une machine en bois qui le
représentait et qui devait être conduite chaque année, le 28 avril, en triomphe, vers l'église de
son saint patron, l'église « Saint-Aphrodisie ».
En 1830, le chameau, considéré comme un symbole de la féodalité, fut à nouveau
détruit, ses flancs lacérés de coups de sabre. La foule dispersa ses lambeaux de toile. Un
antiquaire pensa à sauver la tête de bois du pauvre animal.
Un nouveau chameau fut à nouveau brûlé lors des événements de 1848.
Enfin, en 1895, il renaît de ses cendres lors de la cavalcade historique qui parcourt
depuis les rues de la ville.
4 : Cournonterral et son loup à trois têtes Au XIIIe siècle, les Cornalencs sont
affamés par les périodes de disettes et les
contraintes infligées par leur seigneur. L’esprit de
révolte plane et gronde, mais la désunion règne
dans le village. Le seigneur, afin de renflouer sa
cassette, détruit le four communal, contraignant les
villageois à payer pour l’utilisation du four banal.
Ce qu’ignore le seigneur, c’est qu’une bête
sommeille dans son antre; infernale, terrifiante, au
poil hirsute, aux dents aiguisées, à la gueule
sanglante et fumante, une espèce de loup à trois
têtes : TRIBVS LVPIS. De nuit la Bête passe devant le four détruit, se dirige vers le château
où dort sereinement le seigneur. Des hurlements venus d’outre tombe le réveillent, lui glacent
le sang. Affolé, il passe sa tête par la lucarne et là, une foule, torches et armes en mains,
scande la révolte. En tête la bête se dresse sur ses pattes arrières; l’une de ses têtes est à
hauteur de lucarne, la gueule ouverte rageuse. Le seigneur terrifié se barricade dans l’enceinte
du château. Le siège dure toute la nuit. C’est au petit jour qu’il rend les armes. Lecture lui est
faite de l’édit du roi Philippe le Bel lui intimant de reconstruire le four rapidement.
5 : Mèze et son bœuf L'histoire remonte en l’an 59 de notre ère. Durant cette
période de la Haute Antiquité, une pauvre famille, venue des
environs de Béziers, vint s’établir sur les bords de l’étang de
Thau et se mit à défricher les terres à un endroit appelé « Las
Morgas » (= les morgues, en occitan). Cette famille vivait de la
pêche dans l'étang mais aussi de l'agriculture, aidée dans son
travail par une paire de bœufs.
Mais hélas, le premier bœuf mourut suivi du second.
On décida de conserver la peau de ce dernier, étant sans doute
le plus beau, étalée sur un mannequin de bois. On le promena
chaque année pour les grandes occasions.
Plus tard quand cette peau fut trop usée, on construisit
un bœuf sur une charpente de bois, beaucoup plus grand que la
taille normale d'un bovidé et recouvert d’une toile de jute brune. Ainsi, dans l'animal totem,
huit hommes peuvent se loger pour le mouvoir. L’un d’eux est chargé d’actionner la tête et les
mâchoires de la bête au moyen d’une petite baguette de bois. Un autre jeune homme tient
entre ses mains un baril recouvert d’une peau d’âne tendue, traversée en son centre par une
corde. En faisant glisser cette corde entre l’index et le pouce, cela produit alors un
mugissement analogue à celui du bœuf.
À l’extérieur, le guide, armé d’un long aiguillon, commande l'animal. La course de
l'animal totémique dans les rues de Mèze est imprévisible. À tout moment, il peut courir et
peut même foncer sur ceux qui se mettent en travers de son passage !
6 : Montagnac et sa chèvre Vers 1200, la femme du consul de Montagnac,
Anne, souffre d'un mal étrange qu'aucun médecin n'arrive à
diagnostiquer et à guérir. Arrive alors, dans le village, un
homme vêtu de haillons et accompagné d'une
jolie chèvre blanche.
L'homme intrigue les habitants par son allure
décontractée et une apparente joie de vivre. Les habitants ne tardent pas à lui demander
l'origine de cette bonne humeur. L'homme raconta alors qu'il avait un secret pour rester
éternellement en bonne santé : le lait de sa chèvre est magique et guérit de toutes les maladies.
Le consul demande à voir l'animal et promet une forte récompense au vagabond si
celui-ci parvient à guérir sa femme.
L'homme céda la chèvre au consul à condition qu'elle soit nourrie uniquement de
sarments et de raisins pour conserver les pouvoirs miraculeux de son lait !
7 : Puisserguier et son pélican Selon la légende, lors de la croisade des
Albigeois contre les Cathares, au XIIIe siècle, la cité de
Puisserguier fut frappée par une terrible famine. Un
pélican, à la recherche de sa nichée, survola les lieux.
Des enfants du village, affamés, tentaient de
pêcher quelques poissons dans un étang près du
village. C'est alors que le pélican dévia de sa route pour porter secours aux enfants. Grâce à
son bec, il plongea plusieurs fois dans l'étang pour y puiser de nombreux poissons en assez
grande quantité pour satisfaire les besoins des habitants.
Cet événement se poursuivit plusieurs jours de suite et le pélican fut adopté par les
habitants de Puisserguier et présenté au seigneur du lieu, qui lui fit grand honneur d'avoir
sauvé ses sujets de la famine.
8 : Pézenas et son poulain
La légende raconte que, en 1226, le roi Louis VIII, venu
asservir le Languedoc, séjourna à Pézenas. Lors des fêtes
données en son honneur, sa jument favorite tomba malade. A
regret, il la confia aux consuls de la ville pour en prendre soin.
A son retour de la guerre des albigeois, le roi, très
étonné, aperçut auprès de sa jument "Lo Polin" qu'elle avait
mis bas et que la ville lui présenta, orné de rubans et de
feuillages. Pour conserver et perpétuer cet événement, sous
l'injonction du roi, la ville fit construire un poulain en bois dont
le destin serait de participer à toutes les fêtes publiques.
LES MONSTRES LEGENDAIRES D’OCCITANIE :
1 : Le Drac à Beaucaire Ce dragon hantait les bords du Rhône en se nourrissant de filles et de
garçons qu’il attirait au fond de l’eau avec son chant.
Un jour, s’approcha une jeune fille qui venait d’avoir un enfant toute
seule et qui lavait des vêtements. Fascinée par le chant du monstre, elle laissa
tomber son battoir et elle tomba dans l’eau en voulant le récupérer. Le Drac
l’amena jusqu’à sa femme qui venait d’avoir un bébé et lui demanda de s’en
occuper.
Pendant 7 ans elle s’occupa de Dracounet avant d’être libérée. Mais un
jour de la Foire de la Madeleine, le Drac vint faire son marché en prenant une
apparence humaine. La lavandière le reconnut et le cria à tout le monde.
Furieux d’être démasqué, le Drac creva les yeux de la pauvre d’un coup de griffes. Ce
fut la dernière manifestation du monstre qui jamais ne réapparut ni mangea personne.
2 : La Tarasque à Tarascon Sorte de dragon à six pattes courtes comme celles
d'un ours, elle a un torse comme celui d'un bœuf, recouvert
d'une carapace de tortue et muni d'une queue écailleuse se
terminant par un dard de scorpion.
Sa tête a été décrite comme étant celle d'un lion aux
oreilles de cheval avec un visage de vieil homme.
La Tarasque vivait sur le rocher où a été construit le
château de Tarascon. Elle guettait les voyageurs passant
le Rhône pour s'en repaître, semant la terreur sur son
passage.
3 : La Bête du Vaccarès
La légende raconte qu’au début
du XVe siècle, sur la route de Fielouse
entre les Étangs du Redon et celui du
Fournelet, une chasse étrange aurait
permis la rencontre entre un gardian et
un demi Dieu.
Celui-ci, semblable au dieu
grec Pan, est un petit homme au bassin,
aux jambes et aux cornes de bouc. Il
protège l’étang du Vaccarès et il
envoute les gardians passant par là.
4 : Le Babau à Rivesaltes
Selon la légende, dans la nuit de 2 février 1290, un monstre
sanguinaire surgit des berges de l'Agly et s'approcha des murailles de
Rivesaltes.
Voyant une brèche, il s'y faufila. Il se trouva alors à l'intérieur
de la cité. L'histoire raconte qu'un véritable carnage eu lieu : 6 enfants
furent dévorés, dont le plus âgé n'avait que 7 ans. A partir de ce jour le
"forat d'al fourn" (trou du four) entre dans la légende en même temps
que le Babau.
Le lendemain on annula la procession de la St Blaise et on
boucha en toute urgence le trou. Mais, dans la nuit, le mur fut à nouveau troué et des traces du
monstre apparurent sur le sable de la berge. Les veilleurs jurèrent qu'ils avaient entendu dans
la nuit des sifflements et vu les yeux de la bête. D'après leurs descriptions la bête avait des
yeux qui lançaient des flammes rouges ! Quand le Maire leur demanda une description plus
précise, ils ne purent dire que « ba…ba ... un » (il a … il a … un) et les habitants lui
donnèrent alors le nom de « babau » (prononcez « babaw »)
Le lendemain soir, le seigneur de Fraisse resta éveillé. Alors que le Babau
s'engouffrait à nouveau de la ville, il put le blesser mortellement. L'animal prit la fuite et
s'échoua près d'Ortolanes, où il mourut. Les habitants de Rivesaltes, soulagés, prélevèrent la
journée suivante une côte de la sinistre bête en guise de relique.
5 : La bête du Gévaudan
De 1764 à 1767, une bête sèma la terreur près de
Langogne, en Gévaudan. Près de cent personnes furent tuées,
dont de nombreux enfants.
Selon les témoins, l’animal responsable de ces
atrocités ressemblait à un loup, mais en beaucoup plus gros et
nettement plus effrayant. On le décrivait grand, avec une
grosse tête, une queue touffue, des flancs rouges et une raie
noire sur le dos. Mi-loup, mi- ours, il ne ressemblait à aucun
animal familier.
Plus personne ne sortait de chez lui sans un couteau
ou une fourche. Mais personne ne semblait pouvoir venir à
bout de ce massacre; ni les villageois et leurs nombreuses battues, ni les soldats du Roi, ni
même les chasseurs de loups venus des quatre coins du pays.
Finalement, après que plusieurs loups soient tués, les crimes s’arrêtèrent. La
bête de Gévaudan n’était donc peut-être qu’un loup...et pourtant, les loups n’attaquent pas
l’homme en général, et ne mutilent pas ainsi leurs proies!
Une thèse récente évoque les agissements d’un homme déguisé en loup, accompagné
d’un dresseur complice qui aurait lancé ses bêtes sur les habitants (des chiens dressés à tuer
par exemple).
LEI BÈSTIAS TOTEMICAS
DE LENGADÒC-ROSSILHON :
Una « bèstia totemica » es una bèstia que constituís un totem (= un ancessor mitic).
I : DINS GARD
Saint-Ambroix e son « vòla-biòu »
Vilatge de mai de 3000 estatjants, sa bèstia emblematica es un
biòu qu’a la particularitat de volar. A l’Atge-Mejan, se sonava « Caït ».
La legenda cònta qu’una annada, tot lo vin de la vendémia, fòrça
abondanta, se metèt a mosir. Per se’n desbarrassar, lo cònsol de St
Ambroix aguèt una idèia inspirada de la mitologia (Pégase, lo chivau alat)
: prometèt ais estatjants de faire volar un biòu a St Ambroix per atrachar
lei gents.
De milièrs de curiós accorreguèron dins la ciutat onte lei Sants
Ambrosencs se faguèron cabaretièrs (= personas que vendián de vin e
donavan a manjar contra d’argent). Rapidament finiguèron tot lo vin …
meme s’èra un pauc mosit ! En fin de jornada, lo biòu s’envolèt au-dessús
dei teulissas deis ostaus.
Uèi, lei 13 e 14 de julh, tot lo vilatge revestís de tengudas medievalas, de taulas son
instaladas onte lo vin dau païs raja a flòt, mentre que se produsisson de trobadors, jonglaires e
saltimbancas. Puèi a la fin de la fèsta, lo biòu partís en procession au travers de la vila fins a
son envòl.
II : DINS ERAULT
1 : Agde e son chivau marin Malgrat sa concepcion relativament recenta, aquesta bèstia
totemica es tambén lo fruch d’una legenda, completament creada.
Pendent l’Antiquitat, Agathée èra rèina d’Agde. Èra talament
polida que Dionysos ne’n tombèt amorós. Mas aqueste l’abandonèt lo
lendeman de la nuòch dei nòças. Agathée aguèt de mau a se’n tornar
metre e tombèt dins un chagrin pregond.
Mais d’un còp, la mar Mediterranèa se metèt a tremblar e leis
èrsas liberèron un chivau marin. Agathée, alertada per lei ciutadans e
vesent un collar d’aur au còu de la bèstia, comprengèt que la bèstia èra un
present de Dionysos. Montèt alara sus aqueste chivau marin que la menèt sus una iscla
luenchenca onte descobriguèt la vinha. Segon Dionysos, lo rasim podiá èstre transformat en
un beuratge que donariá la jòia de viure ais Agatencs.
Dins l’ encastre dau Projècte Pedagogic 2013-2014 :
« Mitis e eròis »
2 : Bessan e son ase Existisson doas legendas qu’explican leis
originas d’aqueu ase.
La mai anciana fai referéncia a una
fèria ais ases que se teniá regularament a Bessan, au
luòc-dich « Camin deis Ases ». L’ase mai bèu èra elegit
per lei maquinhons (=mercands de bèstias) e portava alara
lo nom « d'ase designat ». L’ase elegit èra alara
particularament poponat e ben noirrit, e participava a de
desfilats dins lei carrièras, au son dei grailes.
Una legenda mai recenta (datada
probablament de la debuta dau sègle XX) fasiá resson a
l’ase de Ginhac ont un ase aviá capitat de rebutar l’assaut de presadors estrangièrs. La legenda
pròpria a Bessan anjonh que la bèstia foguèt capturada per leis assaltadors, puèi son còrs jetat
dins l’ Erault. L’ase flotèt alara fins ais abòrds de Bessan onte foguèt repescat e sonhat.
Venguèt aital l’emblèma dau vilatge.
3 : Béziers e son camèu L’origina dau camèu de Béziers es
directament ligada a la legenda de Sant
Aphrodisie.
Aphrodisie, vengut a Béziers au sègle
III de nòstra èra, es considerat coma lo primièr
avesque de la ciutat. Orginari d’ Egipta, èra
parvengut fins a Béziers sus l’esquina d’un
camèu. A la seguida de son martir, lo camèu
foguèt confiat a un senhor de la vila per que
prenguesse suenh d’èu. Quand Aphrodisie
foguèt reconeigut coma « sant », lei
responsables municipaus considerèron coma un onor de prene en carga lei còstis de l’entreten
de la bèstia. Li ofriguèron meme una teulissa per se logar dins una carrièra sonada uèi
« Carrièra dau Camèu », dins lo centre istoric de Béziers. Leis estatjants de la vila faguèron
bastir, après la mòrt de la bèstia, una maquina de fusta lo representant e que deviá èstre
menada cada annada, lo 28 d’abriu, en trimfe cap a la glèsia de son sant patron, la glèisa
« Sant-Aphrodisie ».
En 1830, lo camèu, considerat coma un simbòu de la feodalitat, foguèt un còp de mai
destrusit, sei flancs lacerats de còps de sabre. La fola dispersèt sei petaçs de tela. Un antiquari
pensèt a sauvar la tèsta de fusta de la paura bèstia.
Un novèu camèu foguèt encara butlat pendent leis eveniments de 1848.
Enfin, en 1895, renasquèt de sei cendres pendent la cavalcada istorica que percorrís
dempuèi lei carrièras de la vila.
4 : Cournonterral e son lop a tres tèstas Au sègle XIII, lei Cornalencs èran afamats
per lei periòds de diseta e lei constrenchas
impausadas per lor senhor. L’ esperit de revòlta
planava e tarronava, mas la desunion reinava dins
lo vilatge. Lo senhor, afin de ganhar de sòus,
destrusiguèt lo forn comunau, oblitjant leis
estatjants a pagar per poder utilisar un forn. Mas çò
que sabiá pas lo senhor, es qu’una bèstia
penequejava dins sa cafaròta : infernala, esglasiada,
ambe lo pèu griule, ambe lei dents agusadas, ambe
un mòrre sanguinós e fumadís, una espècia de lop a
tres tèstas : TRIBVS LVPIS. De nuòch, la Bèstia passèt dabans lo forn destrusit, se dirijèt cap
au castèu onte dormissiá tranquilament lo senhor. De cridadissas vengudas d’oltra-clots lo
desrevelhèron, li glaçèron lo sang. Desvariat, passèt sa tèsta per lo fenestron e aquí, una fola,
entòrchas e armas a la man, cridava sa revòlta. En primièra posicion, la bèstia se quilhava sus
sei patas de darrièr ; una de sei tèstas èra a la nautor dau fenestron, lo morre dobert. Lo
senhor, esglasiat, s’embarrèt dins son castèu. Lo sèti durèt tota la nuòch. Foguèt a l’auba que
se rendèt. Lectura li foguèt facha de l’ Edit dau rei Philippe Le Bel li donant l’òrdre de tornar
bastir lo forn rapidament.
5 : Mèze e son buòu L' istòria remonta a l’an 59 de nòstra èra. Pendent
aqueu periòd de la Nauta Antiquitat, una paura familha,
venguda deis environas de Béziers, venguèt s’instalar sus leis
abòrds de l’estanh de Thau e se metèt a desbosigar lei tèrras a
un endrech sonat « Las Morgas ». Aquela familha viviá de la
pesca dins l’estanh, mas tambén de l’agricultura, ajudada dins
son trabalh per un parèu de buòus.
Mas, ailàs, lo primièr buòu morriguèt, seguit dau
segond. Se decidiguèt alara de conservar la pèu d’aqueste
darrièr, segurament lo mai bèu, ensolada sus un banaston de
fusta. Se lo passejèt cada annada per lei grandas escasenças.
Mai tard, quand la pèl foguèt tròp usada, se bastiguèt un
buòu sus un capusat de fusta, fòrça mai grand que la talha
normala d’un buòu e recobert d’una tela de juta bruna. Aital, dins la bèstia-totem, uòch òmes
pòdon s’i metre per lo bolegar. Un es encargat d’accionar la tèsta e la maissa de la bèstia amb
una broqueta de fusta. Un autre ten entre sei mans un barral cobert d’una pèl d’ase tibada,
traversada en son centre per una còrda. En fasent liscar aquela còrda entre lo guinhaire e lo
polgar, aquò produsís un bradalament que sembla a aqueu d’un buòu.
A l’exterior, lo guida, armat d’un long baston, comanda la bèstia. La corsa de la bèstia
totemica dins lei carrièras de Mèze es desprevesoira. A tot moment, pòt córrer e meme se
desbordelar sus aquelei que se meton en travers de sa rota !
6 : Montagnac e sa cabra Vers 1200, la femna dau consul de Montagnac, Ana,
patissiá d’un mau estranh que ges de metge capitava pas a
diagnosticar ni a garrir. Arrivèt alara, dins lo vilatge, un
òme vestit d’ andalhs e acompanhat d’una cabra blanca.
L'òme entrigava leis estatjants per son anada
descontractada e son aparenta jòia de viure. Tardèron pas a
li demandar l’origina d’aquela bona umor. L’ òme contèt alara qu’aviá un secret per demorar
eternalament en bona santat : lo lach de sa cabra èra magic e garrissiá totei lei malautiás. Lo
consul demandèt alara de veire la bèstia e prometèt una fòrta recompensa au caminièr si
aqueste capitava de garrir sa femna.
L’òme donèt sa cabra au consul a la condicion que siague noirrida unicament de
gavèls e de rasims per conservar lei poders miraculós de son lach. Lo consul acceptèt e sa
femna foguèt garrida.
7 : Puisserguier e son pelecan Segon la legenda, pendent la crosada deis Albigés contra lei Catars, au sègle XIII, la
ciutat de Puisserguier foguèt tocada per una
tarribla famina. Un pelecan, a la recerca de sa
nisada, susvolèt lei luòcs. D’enfants dau vilatge,
afamats, ensajavan de pescar quauquei peis dins
un estanh près dau vilatge. Es alara que lo
pelecan desvièt de sa rota per portar secors ais
enfants. Gràcia a son bec, cabucèt mai d’un còp
dins l’estanh per i posar de nombrós peis per
satisfaire lei besonhs deis estatjants.
Aqueu eveniment se perseguiguèt mai d’un jorn e le pelecan foguèt adoptat per leis
estatjants de Puisserguier e presentat au senhor dau luòc que li faguèt grand onor d’aver
sauvat sei subjèctes de la famina.
8 : Pézenas e son polin
La legenda cònta que, en 1226, lo rei Louis VIII,
vengut asservir Lengadòc, sejornèt a Pézenas. Pendent de
fèstas donadas en son onor, son èga favorita tombèt malauta.
De racacòr, la confièt ai consuls de la vila per ne prene suenh.
A son retorn de la guèrra deis Albigés, lo rei, fòrça
estonat, veguèt auprèp de son èga "Lo Polin" qu' aviá agut e
que la vila li presentèt, ondrat de vetas e de fulham. Per
conservar e perpetuar aqueu eveniment, sota l’injonccion dau
rei, la vila faguèt bastir un polin de fusta de que la destinada
seriá de participar a totei lei fèstas publicas.
LEI MOSTRES LEGENDARIS D’OCCITANIA :
1 : Lo Drac de Beaucaire
Aqueu dragon trevava lei bòrds dau Ròse en se noirrissent de dròllas e de
dròlles qu’atirava au fons de l’aiga ambe son cant.
Un jorn, s’aprochèt una joina que veniá d’aver un enfant tota soleta e que
lavava sei vestits. Enfachinada per lo cant dau mostre, daissèt tombar son bacèu e
tombèt dins l’aiga en volent lo recuperar. Lo Drac la menèt fins a sa femna que
veniá d’aver un nenet e li demandèt de se’n cargar.
Pendent 7 ans s’ocupèt de Draconet abans d’èstre liberada. Mas un jorn de
la Fièra de la Magdalena, lo Drac venguèt faire son mercat en prenent una
aparéncia umana . La bugadièra lo reconeiguèt e lo cridèt a tot lo mond.
Furiós d’èstre desmasquetat, lo Drac crevèt leis uòlhs de la paureta d’un còp d’arpas.
Foguèt la darrièra manifestacion dau mostre que jamai tornèt aparéisser ni manjar degun.
2 : La Tarasca de Tarascon
Espècia de dragon a sièis patas cortas coma aquelei
d’una orsa, a un pitre coma aqueu d’un buòu, recobert
d’una carapaça de tartuga e amb una coa escamaira
s’acabant per un fisson d’un escòrpi.
Sa tèsta foguèt descricha coma aquela d’un leon
ambe d’aurelhas de chivau e un visatge de vièlh.
La Tarasca viviá sus lo rocàs onte foguèt bastit lo
castèu de Tarascon. Espinchava lei viatjaires que passavan
lo Ròse per lei manjar, en semenant la terror sus son
passatge.
3 : La Bèstia dau Vaccarès
La legenda cònta qu’a la debuta
dau sègle XV, sus la rota de Fielouse
entre leis Estanhs dau Redon e aqueu dau
Fornelet, una caça estranha auriá permés
lo rescontre entre un gardian e un mièg-
Dieu.
Aqueste, semblable au dieu
gregau Pan, es un omenet amb un bassin,
de cambas e de banas de boc. Protegís
l’estanh dau Vaccarès e enmasca lei
gardians que passan per aquí.
4 : Lo Babau de Rivesaltes
Segon la legenda, dins la nuòch dau 2 de febrièr de 1290, un
mostre sanguinaire sorgiguèt dei ribairés de l'Agly e s’aprochèt dei
muralhas de Rivesaltes.
Vegent una dobertura, s’i engulhèt. Se trobèt alara a l’interior de
la ciutat. L’istòria cònta que i aguèt un vertadièr chaple : 6 enfants
foguèron chapats, de que lo mai vièlh aviá 7 ans. A partir d’aqueste
jorn, lo "forat d'al fourn" (trauc dau forn) dintrèt dins la legenda en
meme temps que lo Babau.
Lo lendeman, la procession de la St Blaise foguèt anulada e se
tapèt en urgéncia lo trauc. Mas, dins la nuòch, la muralha foguèt encara traucada e de traças
dau mostre apareiguèron sus la sabla dau ribarés. Lei velhors jurèron qu’avián entendut dins
la nuòch de fiulaments e vist leis uòlhs de la bèstia. D’après lors descripcions, la bèstia aviá
d’uòlhs que lançavan de flambas rojas ! Quand lo Consòl lor demandèt una descripcion mai
precisa, poguèron solament dire « ba…ba ... un » (a … a … un) e leis estatjants li donèron
alara lo nom de « babau ».
Lo lendeman de ser, lo senhor de Fraisse demorèt desrevelhat. Mentre que lo Babau
s’engulhava un còp de mai dins la ciutat, posquèt lo nafrar mortalament. La bèstia s’enselvèt e
s’escalèt près d’ Ortolanes, onte moriguèt. Leis estatjants de Rivesaltes, solatjats, prelevèron
lo lendeman una còsta de la sinistra bèstia en guisa de relic.
5 : La bèstia dau Gévaudan
De 1764 a 1767, una bèstia semenèt la terror près de
Langogne, dins Gévaudan. Près de cent personas foguèron
tuadas, de que de nombrós enfants.
Segon lei testimònis, la bèstia responsabla d’aqueleis
atrocitats semblava a un lop, mas en fòrça mai gròs e
espaurugaire. Es descrich coma grand, amb una gròssa tèsta,
una coa ramuda, de flancs roges e una rega negra sus
l’esquina. Mièg-lop, mièja-orsa, semblava a ges de bèstia
familiara.
Degun sortissiá de son ostau sensa un cotèu o una
forca. Mas degun semblava poder venir a bot d’aqueu
chaple ; ni lei vilatgés e lors nombrosas batudas, ni lei sordats dau Rei, ni meme lei caçaires
de lops venguts de tot lo païs.
Fin finala, après que quauquei lops foguèron tuats, lei crimis s’arrestèron. La bèstia
dau Gévaudan èra benlèu un lop … e, pasmens, lei lops atacan pas l’òme en generau, e
tròncan pas lors predas aital !
Una tèsi recenta evòca leis actaments d’un òme vestit en lop, acompanhat d’un
amagestrador consent qu’auriá lançat sei bèstias sus leis estatjants (per exemple de chins
amagestrats a tuar).