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LES CARNETS DE L’ISÈRE 27 Les activités productives face à la crise Evolution de l’emploi 2008-2013 Mise en perspective avec la période précédente 1994-2008

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LES CARNETS DE L’ISèRE 27

Les activités productives face à la crise

• Evolution de l’emploi 2008-2013 • Mise en perspective avec la période précédente 1994-2008

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Recherche-développement*9500

Ingénierie,architecture,analysestechniques6900

Informatique(ycBull,HP)10300

Servicesjuridiques,comptables,siègessociaux6200

Composantsélectroniques9800

Matérielmédical,instrumentsscientifiques5500

Sécurité,Nettoyage8200

Produitsencaoutchoucetplastique2400

Commercedegros10500

Transportdemarchandises3200

Machinesetéquipements7200

Chimie2400

Matérielélectrique7200

PapierCarton1900

Métallurgie,travaildesmétaux6650

1994-2008 (par an) 2008-2013 (par an)

* Recherche-Développement : grands instruments internationaux + centres de recherche publics1994-2008-2013 : Insee, Urssaf, estimation AEPI* Recherche-Développement : grands instruments internationaux + centres de recherche 1994-2008-2013 : Insee, Urssaf, estimation AEPI

Emploisen2013

PERTESD'EMPLOIS

RETOURNEMENTDETENDANCE

RESISTANCE

la majorité des secteurs ont perdu des emplois depuis 2008

Evolution de l’emploi en moyenne annuelle par activités 1994-2008 et 2008-2013

Source : Pôle Emploi, Urssaf

LES CARNETS DE L’ISèRE 29

la majorité des secteurs ont perdu des emplois depuis 2008

Evolution de l’emploi en moyenne annuelle par activités 1994-2008 et 2008-2013Les activités productives

évolution de l’emploi depuis 2008 : rupture ou continuité ?

un impact de la crise différencié selon les activités

Face au ralentissement brutal de l’économie en 2008, les conséquences sur l’emploi n’ont pas été les mêmes dans toutes les activités productives. • Quelles sont les activités industrielles et de services

qui ont gagné ou perdu des emplois au cours des cinq dernières années ?

• Qui sont les principaux acteurs ? Aucun secteur n’est déterminé à créer ou à perdre des emplois. Dans chaque activité, des entreprises réussissent mieux que d’autres grâce à leurs capacités d’innovation, d’exportation et d’investissement.

• En quoi Grenoble s’est-elle distinguée des tendances observées dans les autres zones ou en France ? Grenoble sera comparée à chacune des ZE, uniquement lorsque l’activité regroupe un nombre d’emplois conséquent dans la ZE.

trois cas de fiGure

Si l’on met en perspective l’évolution de l’emploi au cours des cinq années de crise avec la période précédente (1994-2008), il ressort trois cas de figure :

1. Lessecteursindustrielsquiontperdudesemplois(enbleu)Quatre secteurs ne sont plus porteurs d’emplois depuis deux décennies, à Grenoble comme en France : métallurgie, papèterie, matériel électrique, chimie. La crise de 2008 a eu un effet amplificateur des difficultés structurelles.

2.Lesactivitésquiontsubiunretournementdetendance(enviolet)Cinq activités ont subi une chute d’emploi depuis 2008, après une longue phase de croissance ou de stabilité dans la décennie 90 et jusqu’au milieu des années 2000 : machines équipements, caoutchouc plastique, transport, commerce de gros, sécurité nettoyage.

3.Lesactivitésquiontrésistéfaceàlacrise(envert)Six secteurs ont réussi à accroître ou maintenir leur effectif entre 2008 et 2013. Cinq d’entre eux avaient créé de nombreux emplois au cours des quinze années précédentes : composants électroniques, matériel médical, informatique, ingénierie, recherche-développement. Les services juridiques et comptables avaient enregistré une croissance plus modérée. Tous se caractérisent par une main d’œuvre très qualifiée.

Société Commune Tranchedesalariés

Sintertech Le Pont-de-Claix - Veurey-Voroize 300-399Minitubes Pièces Grenoble 200-299Acieries et Laminoirs de Rives Rives-Renage 200-299Dinac Profinition La Mure 100-199Winoa Le Cheylas 100-199Paturle Aciers Saint-Laurent-du-Pont 100-199Cic Orio Champ-sur-Drac 100-199Ponticelli Frères Echirolles 100-199Ferropem Livet-et-Gavet 100-199Amcor Flexibles Packaging Froges 100-199

métallurGie et travail des métaux

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Société Commune Tranchedesalariés

Avery Dennison Champ-sur-Drac 300-499Vicat Papèteries de Vizille Vizille 100-199Arjowiggins Charavines 100-199Ahlstrom Brignoud Villard-Bonnot 100-199Nordia Pontcharra 50-99Lebon et Vernay Saint-Jean-de-Moirans 50-99Registres Le Dauphin Voiron 50-99

papier carton

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Source : AEPI

LES CARNETS DE L’ISèRE 31

Les secteurs industriels qui ont perdu des emplois

métallurGie et travail des métaux : le secteur qui a connu la plus forte hémorraGie d’emplois à Grenoble

Dans la métallurgie et le travail des métaux, il ne reste plus que 6 650 emplois contre près de 10 000 au début des années 90. De 2008 à 2013, ce secteur a perdu 1 500 emplois, soit en moyenne annuelle trois fois plus qu’au cours des quinze années précédentes.

Plusieurs entreprises ont réduit leur effectif, comme Ascometal (aciers longs spéciaux pour l’automobile) ou Sintertech (pièces automobiles). D’autres ont fermé comme Drevet ferrures. De nombreux petits sous-traitants ont été fragilisés, et certains n’ont pas survécu, suite aux baisses de commandes.

CIC Orio (chaudronnerie et construction métallique) a évolué à contre-courant : en réunissant des compétences dispersées dans plusieurs sociétés, elle a conquis de nouveaux marchés en maintenance industrielle et en production de pièces métalliques complexes.

et dans les zones de comparaison ?

De 2008 à 2013, ce secteur a perdu des emplois au niveau national et dans beaucoup de ZE (sauf à Toulouse et Rennes). La baisse a été un peu plus rapide à Lille, Grenoble et Saint-Etienne qu’ailleurs (cf annexe).

papier carton : plusieurs fermetures de sites

Secteur historique dans les vallées autour de Grenoble, le papier carton ne compte plus aujourd’hui que 1 900 emplois. Au cours des cinq dernières années, 1 100 emplois ont été détruits : les suppressions d’emplois, déjà très importantes sur la période précédente, ont doublé avec la crise (- 230 par an de 2008 à 2013 contre - 110 de 1994 à 2008).

Depuis 2008, plusieurs papèteries ont fermé à Voreppe, Villard-Bonnot, Pont-de-Claix et Entre-deux-Guiers. D’autres se sont restructurées : Arjowiggins a regroupé ses deux usines à Charavines, et le groupe Sequana, propriétaire de l’entreprise, envisage la fermeture du site en 2015.

Seuls certains marchés spécialisés ont continué à se développer. A titre d’exemple, le Finlandais Ahlstrom à Villard-Bonnot produit des papiers non tissés pour diverses applications : décoration murale, hygiène (lingettes, bandes épilatoires, sparadrap), sachets de thé, papier sulfurisé.

et dans les zones de comparaison ?

Dans ce secteur, fragilisé par la concurrence internationale et confronté à une moindre utilisation du papier, les restructurations ont dépassé le contexte local. Le déclin a été plus marqué à Grenoble qu’en France (- 9% par an contre - 3%).

2008 - 2013 Métallurgie - travail des métaux : −1 500 emplois

Papier carton : −1 100 emploisGrenoble

Société Commune Tranchedesalariés

Schneider Electric Grenoble et autres 5000 - 5999Siemens Transmission et Distribution Grenoble 500-999Legrand France Saint-Marcellin - Pont-en-Royans 200-299Cegelec Montbonnot-Saint-Martin 100-199Eaton Industries France Montbonnot-Saint-Martin 100-199Depagne La Tronche - Saint-Gervais 100-199Steelmag Saint-Pierre-D'allevard 50-99Société Dauphinoise Constructions Electro-Mécaniques Vif 50-99

Société Commune Tranchedesalariés

Vencorex Le Pont-de-Claix 500-999Air Liquide Advanced Technologies Sassenage 500-999Arkema Jarrie 300-499Cezus Jarrie 200-299Stepan Europe Voreppe 100-199Isochem Tolochimie Le Pont-de-Claix 50-99RSA Le Rubis Jarrie 50-99Danisco France Sassenage - Vinay 50-99Solvay Energy Services Le Pont-de-Claix 50-99

matériel électrique et Gestion de l’énerGie

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

chimie

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Source : AEPI

LES CARNETS DE L’ISèRE 33

Les secteurs industriels qui ont perdu des emplois

matériel électrique : une industrie historique en mutation

Avec 7 200 emplois, le matériel électrique est surreprésenté à Grenoble grâce à la présence de grands acteurs comme Schneider Electric, Siemens Transmission et Distribution ou Legrand. Entre 2008 et 2013, le secteur a perdu 820 emplois (- 160 emplois par an), soit une baisse plus marquée qu’au cours des quinze années précédentes.

Localement, le repli continu des effectifs depuis vingt ans s’est accompagné d’une profonde transformation de cette activité. Les sites locaux se sont recentrés sur la conception-recherche et le marketing, et se sont orientés vers un nouveau métier, la gestion de l’énergie. Certaines productions ont été abandonnées ou délocalisées vers les pays à bas coût de main d’œuvre. Deux exemples illustrent ces mutations :• Au milieu des années 2000, Schneider Electric a

centralisé une partie de sa recherche mondiale sur les sites de Technopole à Grenoble et d’Electropole à Eybens.

• Fin 2012, Siemens Transmission et Distribution s’est séparé de l’activité de montage de disjoncteurs de haute tension, transférée à l’étranger, et a mis en place de nouveaux produits et services à Grenoble, tels que le PPS (Portable Power Solution).

et dans les zones de comparaison ?

Au cours des cinq dernières années, le matériel électrique a subi une chute d’emplois de même ampleur à Grenoble et en France (- 2,1 % par an).

chimie : un déclin continu depuis 20 ans

La chimie grenobloise rassemble 2 400 emplois en 2013 soit deux fois moins qu’au début de la décennie 90. De 2008 à 2013, 500 emplois ont été supprimés : l’hémorragie a ralenti par rapport à la période précédente (- 100 par an contre - 150 emplois par an de 1994 à 2008).

Depuis 2008, Arkema (eau oxygénée, chlore) et Isochem (herbicide, fongicide) ont subi des restructurations et Becker Industrie a fermé son site isérois (transféré dans la Loire). Le principal acteur, Vencorex (ex Rhodia), a stabilisé son effectif sur la période (550 salariés). Propriété d’une joint-venture entre le Suédois Perstorp et le Thaïlandais PPT Global Chemical, il connaît aujourd’hui des difficultés financières qui menaceraient environ 150 emplois d’ici 2016.

Sur les cinq dernières années, plusieurs entreprises ont réussi à se maintenir, voire à se développer : Air Liquide Advanced Technologies (cryogénie et ingénierie des gaz, hydrogène), Danisco (ferments lactiques) ou Stepan (adoucissants) par exemple.

et dans les zones de comparaison ?

De 2008 à 2013, la baisse d’emplois a été plus rapide à Grenoble qu’en France (- 3,7 % contre - 1,9 %). Dans la chimie de base, prédominante sur la plate-forme de Pont-de-Claix et de Jarrie, le contexte national est morose : en 2013, la production nationale est restée inférieure de 20 % à son niveau de 2007.

Forte de 9 200 emplois en 2013, la chimie lyonnaise a réussi à limiter les pertes (- 1,2 % par an).

Matériel électrique : −820 emplois Chimie : −500 emplois

Grenoble

Société Commune Tranchedesalariés

Caterpillar Grenoble - Echirolles 2000 - 2999Alstom Hydro Grenoble 500-999Rolls Royce Civil Nuclear Meylan 500-999Pomagalski Voreppe 300-499Alfa Laval Vicarb Fontanil-Cornillon 200-299Allimand Rives 200-299Sames Technologies Meylan 200-299Omega Concept Jarrie 200-299Tecumseh Europe Saint-Honoré 200-299ECM Technologies Grenoble 100-199

Société Commune Tranchedesalariés

A.Raymond Grenoble - Saint-Egrève 500-999Bourbon Automotive Plastics Chatte 200-299Bath Voreppe - Moirans 100-199Hutchinson Mapafit Moirans 100-199Rexor Technologies Paladru 100-199Maagtechnic Soded Saint-Marcellin 100-199Ryb Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs 50-99Stiplastics Beauvoir-en-Royans 50-99Dubourgel Grange Fontaine 50-99Carniel Sonaplast Saint-Just-de-Claix 50-99

machines et équipements

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

caoutchouc plastique

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Source : AEPI

LES CARNETS DE L’ISèRE 35

Les activités qui ont subi un retournement de tendance

machines et équipements : un acteur majeur, caterpillar, confronté à des marchés cycliques

Deuxième secteur industriel, les machines et équipements emploient 7 200 salariés en 2013. Entre 2008 et 2013, ce secteur a enregistré l’une des plus fortes baisses (- 1 000) alors qu’entre 1994 et 2008, il était l’un des rares à créer de l’emploi dans l’industrie.

Caterpillar, le principal employeur, fabricant d’engins de travaux publics, est confronté à des marchés d’exportation très cycliques. Il a réduit ses effectifs depuis 2008, après une phase d’embauche. Ces variations d’emplois à la hausse ou à la baisse se chiffrent par centaines, ce qui influe sur l’ensemble du secteur.

Dans ce contexte morose, plusieurs acteurs disposant d’un savoir-faire très pointu et positionnés soit sur des marchés porteurs à l’exportation, soit sur des niches, ont bien tiré leur épingle du jeu. Quelques exemples : Alstom Hydro (turbines hydroélectriques), Rolls Royce Civil Nuclear (commande et contrôle des centrales nucléaires), Poma (transport par câble), ou Sames technologies (systèmes de projection de peinture par électrostatique).

et dans les zones de comparaison ?

Le retournement de tendance avec la crise n’est pas propre à Grenoble. En France et dans la plupart des zones, les machines et équipements ont perdu des emplois, après une période de stabilité ou de croissance. Trois ZE ont connu une baisse plus forte que les autres : Saint-Etienne, Rouen et Lille (cf annexe).

caoutchouc plastique : une chute liée à la crise de l’automobile et du bâtiment

Le secteur du caoutchouc et du plastique compte 2 400 emplois en 2013, après en avoir perdu 500 depuis 2008. Il faisait partie des rares industries qui avaient réussi à maintenir leur effectif de 1994 à 2008.

Les produits en caoutchouc et plastique s’adressent à des marchés très diversifiés, ce qui a conduit à une plus ou moins grande sensibilité des entreprises face à la crise. Ainsi, les fournisseurs de l’automobile et du bâtiment ont subi en général des baisses d’activités, comme Bourbon Automotive Plastics à Saint-Marcellin ou Hutchinson à Moirans.

Pour autant, sur certains marchés porteurs, des acteurs ont mieux résisté :• Stiplastics conçoit et fabrique des produits destinés

au médical (pilulier, mouche-bébé, coffret de transport d’échantillons biologiques, etc.).

• Ryb a mis au point avec le CEA, des canalisations intégrant des puces RFID (Eliot). L’intérêt est de pouvoir détecter et donner des informations sur les réseaux d’eau, de gaz, d’électricité ou de télécommunications.

et dans les zones de comparaison ?

En France et dans les autres ZE, le repli de l’emploi depuis 2008 a été observé partout : il contraste avec une évolution favorable de 1994 à 2008. Dans ce secteur, Grenoble figure parmi les zones les plus touchées (cf annexe).

Machines équipements : − 1 000 emplois Caoutchouc plastique : − 500 emploisGrenoble

Société Commune Tranchedesalariés

Cetup Saint-Egrève 100-199Fouvet-Mercier Saint-Egrève 100-199Guy Casset Entre-deux-Guiers 100-199Calberson Rhône-Alpes Saint-Egrève 50-99BM Chimie Fontanil-Cornillon 50-99Coing Transports Fontanil-Cornillon 50-99Berto Alpes Veurey-Voroize 50-99Brun Transport Eybens 50-99Allemand et Cie Fontanil-Cornillon - Voreppe 50-99

transport de marchandises

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Source : AEPI

Société Commune Tranchedesalariés

Samse Grenoble et autres 300-499Euromaster Montbonnot-Saint-Martin 300-499Go Sport Sassenage 200-299Eurek'art Pacaprod Grenoble 100-199Société Métallurgique de Grenoble Echirolles 100-199King Jouet Voiron 100-199Payant Domene 100-199Metro Cash et Carry Sassenage 100-199Cofirhad Grenoble et autres 100-199Imer France Vif 100-199Alpagel Echirolles 100-199Cerp Rhin Rhône Saint-Egrève 100-199

commerce de Gros

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Société Commune Tranchedesalariés

GSF Orion Saint-Martin-le-Vinoux 300-499ISS Abilis Echirolles 300-499Elior Services Propreté Montbonnot-Saint-Martin 300-499Onet Propreté Saint-Martin-le-Vinoux 300-499Stem Propreté Claix 300-499Samsic II Claix 200-299Main Sécurité Le Pont-de-Claix 200-299Seris Europe Sécurité Industrie Seyssinet-Pariset 100-199

sécurité nettoyaGe

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

LES CARNETS DE L’ISèRE 37

Les activités qui ont subi un retournement de tendance

transport de marchandises : un secteur en difficulté

Avec 3 200 salariés, le transport de marchandises est un secteur sous-représenté à Grenoble, par rapport aux autres zones. De 2008 à 2013, 700 emplois ont été supprimés, en rupture avec la croissance de la période précédente (- 140 par an contre +70 par an de 1994 à 2008).Localement, plusieurs petits transporteurs se sont retrouvés en liquidation judiciaire, notamment à cause de la baisse d’activité chez leurs clients industriels.

et dans les zones de comparaison ?Dans la plupart des métropoles de comparaison, les effectifs du transport se sont maintenus. En France, la baisse a été modérée (- 0,8% par an). Des causes d’ordre structurel rendent les transporteurs français vulnérables face à leurs concurrents européens (cf annexe).

commerce de Gros : des effectifs en baisse

En 2013, le commerce de gros totalise 10 500 emplois et regroupe des entreprises très hétérogènes, par leur taille (quelques gros établissements et une multitude de petits, pour la majorité de moins de 10 salariés) et par les produits distribués (biens industriels, biens de consommation). Dans les cinq dernières années, ce secteur a perdu 640 emplois, ce qui contraste avec la forte croissance de 1994 à 2008 (- 130 emplois par an contre +160 par an). Certaines agences commerciales ont fermé et il y a eu très peu de nouvelles implantations.

et dans les zones de comparaison ?

De 2008 à 2013, l’emploi a baissé à Grenoble et à Rouen au même rythme qu’en France. En revanche, dans les autres ZE du panel, les effectifs sont restés quasi stables, voire ont légèrement augmenté sur la période à Rennes, Bordeaux et Nantes (cf annexe).

sécurité nettoyaGe : des emplois « volatils »

La sécurité et le nettoyage emploient 8 200 salariés. Les effectifs ont reculé de 2008 à 2013 (- 430 soit - 80 par an), alors qu’ils avaient rapidement progressé de 1994 à 2008 (+240 par an). Dans ces activités, les volumes comme les évolutions d’emplois doivent être relativisés. Il s’agit bien souvent de salariés à temps partiel, certains ayant plusieurs employeurs. De plus, les emplois sont comptés sur le lieu d’implantation de l’établissement or les prestations s’effectuent chez le client.

et dans les zones de comparaison ?Contrairement à ce qui s’est passé à Grenoble, les services de sécurité et de nettoyage ont continué à recruter au cours des cinq dernières années dans les autres ZE et en France (cf annexe).

Transport : −700 emploisCommerce de gros : −640 emploisSécurité nettoyage : −430 emplois

Grenoble

Grenoble, la seule réGion en France qui a maintenu ses emplois dans les composants électroniques

Evolution de l’emploi 1994-2013 (indice base 100 en 1994)

Source : Pôle Emploi, Urssaf

Société Commune Tranchedesalariés

STMicroelectronics Grenoble - Crolles 6000- 6999Soitec Bernin 500-999Sofradir Veurey-Voroize 500-999Radiall Voreppe 300-499E2V Semiconductors Saint-Egrève 300-499Thales Electron Devices Moirans 300-499Ulis Veurey-Voroize 100-199Thales Avionics LCD Moirans 100-199

Société Commune Tranchedesalariés

BD Le Pont-de-Claix 1000-1999Trixell Moirans 300-499Tornier Montbonnot-Saint-Martin 300-499Fresenius Kabi Brezins 300-499Covidien Manufacturing Le Pont-de-Claix 200-299GEA Etudes Montages Electroniques Meylan 200-299Cotherm Vinay 100-19940-30 Bernin - Seyssinet-Pariset - Brezins - Saint-Egrève 100-199

composants électroniques

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

matériel médical et instruments scientifiques

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Source : AEPI

ZEGrenoble

FrancehorsGrenoble

50

100

150

200

250

300

350

400

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

2 800 emplois

9 800 en 2013 9 500

en 2008

38 500 emploisen 1994

49 000en 2008

36 500 en 2013

LES CARNETS DE L’ISèRE 39

Les activités qui ont résistéface à la crise

composants électroniques : un remarquable maintien des effectifs

Premier secteur industriel, les composants électroniques emploient 9 800 salariés en 2013, avec comme chef de file STMicroelectronics (6 000 salariés). Depuis 2008, les effectifs se sont stabilisés, après une expansion continue sur une quinzaine d’années (+ 480 emplois par an de 1994 à 2008). Sur cette période, plusieurs sites de production de semi-conducteurs se sont implantés près de Grenoble, créant des milliers d’emplois (usine Crolles 1 de STMicroelectronics, puis Crolles 2, Soitec).

Depuis vingt ans, le cluster micro-nanoélectronique grenoblois a bénéficié d’investissements massifs privés et publics, ce qui lui confère aujourd’hui une dimension internationale.

et dans les zones de comparaison ?

De 2008 à 2013, le maintien des effectifs à Grenoble est d’autant plus remarquable que la microélectronique a perdu des emplois dans le reste du pays (moins 2,9 % par an).

matériel médical et instruments scientifiques : une stabilité des emplois

Avec un total de 5 500 emplois, le matériel médical et les instruments scientifiques ont réussi à maintenir leurs effectifs entre 2008 et 2013. Ces activités avaient déjà montré un fort dynamisme de 1994 à 2008 (+200 emplois par an).

Certaines entreprises ont continué à se développer comme Fresenius Kabi (dispositifs de perfusion), Tornier (prothèses orthopédiques), Trixell (détecteurs numériques pour l’imagerie). D’autres comme BD (seringues) ou Cotherm (thermostats électroniques) se sont maintenues.

et dans les zones de comparaison ?

En réponse aux enjeux de la santé et du vieillissement de la population, le marché médical a montré une bonne résistance dans le contexte de la crise. En France, ces activités n’ont pas perdu d’emplois depuis 2008 (cf annexe).

Dans le secteur des instruments de mesure, Toulouse, a vu ses effectifs augmenter, précisément dans les équipements de commande de vol.

Composants électroniques : + 170 emploisMatériel médical, instruments : −150 emploisGrenoble

informatique : Grenoble rattrapée par les autres zones

Nombre d’emplois dans l’informatique et part dans l’emploi des services aux entreprises en 1994 et 2013

Zoned’emploi Emplois1994

Emplois2013

%1994

%2013

France 165 100 406 640 5% 8%

Lyon 7 910 24 460 6% 11%

Toulouse 5 040 18 160 8% 12%

Nantes 3 040 14 980 6% 14%

Lille 3 810 11 800 7% 12%

Grenoble 5550 10310 15% 15%

Bordeaux 3 320 9 640 6% 8%

Rennes 1 790 8 890 5% 12%

Strasbourg 1 880 5 230 4% 8%

Rouen 1 120 2 120 3% 4%

Saint-Etienne 520 1 330 2% 3%

Source : Pôle Emploi, Urssaf

Société Commune Tranchedesalariés

HP Eybens 1000 et +Capgemini Sogeti Montbonnot-Saint-Martin 1000 et +Atos Grenoble 500-999Bull Echirolles 300-499Open Montbonnot-Saint-Martin 300-499CGI France Grenoble 200-299Hardis Progiciel Seyssinet-Pariset 200-299Corys Tess Grenoble 200-299Thalès Services Montbonnot-Saint-Martin 200-299

informatique et loGiciel

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Société Commune Tranchedesalariés

Artelia Echirolles 300-499Altran Technologies Echirolles 100-199Assystem France Meylan 100-199Groupe 6 Grenoble 100-199Akka Ingenierie Eybens 100-199

inGénierie et architecture

ZE de Grenoble : les principaux employeurs

Source : AEPI

LES CARNETS DE L’ISèRE 41

Les activités qui ont résistéface à la crise

informatique et loGiciel : une spécificité qui tend à s’estomper

Dans la ZE de Grenoble, en 2013, l’informatique totalise 10 300 emplois et environ 350 entreprises dont quelques grands noms (HP, Capgemini, Atos Worldgrid, Bull, Open, Xerox, Hardis, etc.) et beaucoup de petits éditeurs de logiciels.

Au début des années 90, ce secteur représentait, comme aujourd’hui, 15% des emplois des services aux entreprises, un poids deux à trois fois plus élevé que dans les autres ZE. Depuis, cet écart s’est réduit.

Grenoble fait partie des grandes métropoles du numérique, au même titre que Lyon, Nantes, Lille ou Toulouse. Les acteurs locaux se mobilisent pour obtenir le label « French Tech », qui vise à rendre l’écosystème numérique plus visible à l’international et à accélérer le développement des entreprises.

De 2008 à 2013, l’informatique a enregistré 530 emplois supplémentaires, soit en moyenne annuelle trois fois moins que sur la période précédente (+110 contre +340 de 1994 à 2008). Le principal employeur, HP (1 600 salariés), a vu ses effectifs diminuer régulièrement depuis 2001. Cette baisse a été compensée par les créations d’emplois chez d’autres acteurs.

et dans les zones de comparaison ?

Au cours des cinq dernières années, les effectifs de l’informatique ont augmenté deux fois moins vite à Grenoble qu’en France (+1,1% par an contre +2,3%). Les grandes capitales régionales ont en effet bénéficié d’un fort développement : +6,6% par an à Nantes, +4,8% à Bordeaux, Toulouse et Rennes, +4,2% à Lyon et Strasbourg. De 1994 à 2008, la progression d’emploi était déjà plus lente à Grenoble que dans les ZE de comparaison.

Depuis deux décennies, la croissance de l’informatique, tirée par la diffusion du numérique dans tous les pans de l’économie, a bénéficié avant tout aux grandes métropoles françaises qui abritent les centres de décision et offrent un vaste marché.

inGénierie, analyses techniques, architecture : des activités qui recrutent

Les sociétés d’ingénierie, bureaux d’études techniques et cabinets d’architectes comptent 6 900 salariés. Entre 2008 et 2013, ces activités ont recruté 620 emplois, ce qui les place au second rang pour les créations d’emplois, derrière la recherche. Comme dans l’informatique, la croissance a ralenti sous l’effet de la crise (+120 emplois par an contre +250 par an de 1994 à 2008).

Parmi les nombreux acteurs implantés localement, les principaux employeurs sont Artelia (ex Sogreah), Altran Technologies, Groupe 6, Silliker, Dasa, Assystem.

et dans les zones de comparaison ?

La croissance d’emploi enregistrée à Grenoble au cours des cinq dernières années est identique à celle de Rennes et un peu plus rapide que la moyenne française (+1,9% par an contre +1,5%). Néanmoins elle doit être relativisée face au dynamisme de ces services dans certaines ZE : un rythme supérieur à +4% par an à Lyon, Toulouse et Nantes, +3,2% à Bordeaux et +2,7% à Lille.

Informatique : + 530 emplois Ingénierie : + 620 emplois

Grenoble

cea : Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives

cnrs :CentreNationaldelaRechercheScientifique

inria : Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique

cstb:CentreScientifiqueetTechniqueduBâtiment

ctp :CentreTechniqueduPapier

inra : Institut National de la Recherche Agronomique

inserm : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale

irstea:InstitutdeRechercheenSciencesetTechnologiespourl'Environnementetl'Agriculture

esrf:EuropeanSynchrotronRadiationFacility

ill : Institut Laue Langevin

iram : Institut de Radio-Astronomie Millimétrique

embl:EuropeanMolecularBiologyLaboratory

des laboratoires et des instruments scientifiques de renommée internationale

ZE de Grenoble : les centres de recherche publics et grands instruments internationaux

LES CARNETS DE L’ISèRE 43

La recherche, un secteur en forte croissance

recherche-développement*une concentration unique de matière Grise

La ZE de Grenoble se distingue par une très forte spécificité dans la recherche-développement : 9 500 emplois, soit une part trois à quatre fois plus élevée qu’ailleurs.

Dans l’agglomération grenobloise, plusieurs grands centres nationaux (CEA, CNRS, INRIA, etc.) cohabitent avec quatre grands instruments internationaux (ESRF, ILL, etc.). Leur proximité géographique favorise le croisement des différentes disciplines et stimule la recherche et l’innovation.

Adossée à un pôle d’enseignement supérieur scientifique, cette concentration de matière grise est unique. Elle est ancrée dans une histoire locale très riche, où quelques hommes tels que Paul-Louis Merlin, Louis Néel ou Louis Weil ont joué un rôle décisif.1

* L’Urssaf donne une vision partielle de la R&D : il s’agit principalement des effectifs des centres de recherche publics et des grands instruments internationaux (CEA, CNRS, ESRF, ILL etc).1 Michel Soutif, « Grenoble, carrefour des sciences et de l’indus-trie », éditions Le Dauphiné Libéré, 2005

le secteur qui a créé le plus d’emplois de 2008 à 2013

Entre 2008 et 2013, la recherche-développement est le secteur qui a créé le plus d’emplois dans la ZE de Grenoble (+1 100). La croissance a même été plus vive que dans les 15 années précédentes (+220 contre +140 par an de 1994 à 2008).

Parmi les acteurs dynamiques, le CEA s’est développé sur les thématiques de l’énergie, de la santé et des micro-nanotechnologies. Par ailleurs, la politique des pôles de compétitivité (Minalogic, Lyonbiopôle, Axelera, Tenerrdis) a stimulé les projets de recherche entre les entreprises et les laboratoires publics.

La crise a eu peu d’impact sur ce secteur, tout au moins pendant les cinq années analysées. Financée principalement par des fonds publics, issus de l’Union européenne, de l’Etat et des collectivités locales, la recherche-développement n’a pas été directement affectée par le ralentissement économique mondial.

et dans les zones de comparaison ?

La progression d’emploi dans la recherche a été plus rapide à Grenoble qu’ailleurs : +3 % par an contre +0,9 % en France, +1,3 % à Toulouse et à Lyon.

Recherche-Développement : +1 100 emplois

Grenoble