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Avec le soutien de SÉMINAIRE 17/09/15 LES ACTES ESPACE RÉGIONAL DU RAIZET de 8h30 à 12h30 LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE dans les zones non interconnectées ENJEUX, PROBLÉMATIQUES ET PERSPECTIVES

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Avec le soutien de

SÉMINAIRE

17/09/15

LES ACTES

ESPACE RÉGIONAL DU RAIZETde 8h30 à 12h30

LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE dans les zones non interconnectéesENJEUX, PROBLÉMATIQUES ET PERSPECTIVES

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Face au nombre croissant de véhicules thermiques sur nos routes, le déploiement de flottes de véhicules électriques est une solution pour réduire les consommations de carburant et ainsi limiter les rejets de gaz à effet de serre.

Contrairement à l’hexagone, le recours à un véhicule électrique alimenté par l’électricité du réseau n’est pas la solution la plus adaptée. En effet, produite à plus de 80 % par du charbon et du fioul lourd, l’électricité guade­loupéenne est très fortement carbonée et fortement émettrice de polluants atmosphériques. L’usage du véhicule électrique en Guadeloupe, alimenté par l’élec­tricité du réseau, équivaudrait, en termes d’émissions de gaz à effet de serre, à l’usage d’un véhi­cule thermique de forte puis­

sance (équivalent à la classe D) ! Par ailleurs, une augmentation significative du parc conduirait à déséquilibrer les conditions de production et de distribution de l’électricité sur un réseau insu­laire. Lequel dispose de faible marge de manœuvre pour ajus­ter l’offre à la demande.

La question des moyens de production de l’énergie qui servirait à alimenter les véhi­cules électriques se pose dans les zones non interconnectées et l’enjeu est de taille. Quelle straté­gie adopter pour accompagner le déploiement des véhicules élec­triques et quelles sont les pers­pectives sur notre territoire ?

Ce sont les grandes questions qui ont été débattues au cours de cette journée d’échanges à laquelle étaient invités les

professionnels (concessionnai­res, sociétés de leasing, entre­prises pouvant disposer d’une flotte captive, professionnels du secteur des énergies renou­velables, bureaux d’étude), les collectivités ainsi que les orga­nismes de recherche et de forma­tion.

Cette journée avait pour objec­tif de sensibiliser ces acteurs aux enjeux de la mobilité élec­trique en Guadeloupe en abor­dant les axes technologiques, réglementaires, économiques et stratégiques, et d’amorcer une réflexion qui permettra, à terme, de définir une stratégie territo­riale sur ce sujet.

INTRODUCTION

Synergîle est une association loi 1901 créée en 2007 à l’initiative de la Région Guadeloupe, afin de répondre aux missions d’un pôle de compétitivité. Il est financé par ses adhérents (40% de son budget de fonctionnement), par la Région Guadeloupe (35%) et par l’Etat français (DIECCTE, 25%). Adossé au pôle de compétitivité national Capener-gies, basé dans la région Provence Alpes Côte d’Azur, Synergîle a pour mission de faire émerger et d’accompa-gner des projets innovants et collaboratifs afin d’amélio-rer la compétitivité de la Guadeloupe. Pour cela, le Pôle anime le réseau local et fait se rencontrer des entreprises, des instituts de recherche et des centres de formation. Ses champs d’action couvrent deux secteurs : d’une part, les énergies renouvelables et, d’autres part, les matériaux.

Synergîle œuvre aussi sur les thématiques des déchets et du traitement de l’eau, et s’intéresse, de façon plus générale, aux écotechnologies. L’économie circulaire et la problématique des sargasses sont des sujets d’actualité sur lesquels Synergîle travaille activement, en partenariat avec des instituts de recherche et institutions.

Synergîle est présidé par M. Andrés MÉZIÈRE, Président de GENERGIES CARAÏBES.

Sur le thème de l’énergie, et dans le cadre des politiques définies par l’Etat, l’ADEME a pour mission de susciter, animer, coordonner, faciliter et, le cas échéant, réaliser seule ou en partenariat toute opération visant à :

n lutter contre la production de gaz à effet de serre ;

n réaliser des économies d’énergie et de matières premières, et développer des énergies renouvelables ;

n développer des technologies propres et économes.

L’ambition de l’agence est donc d’être un outil de l’Etat, ainsi que l’interlocuteur naturel et le partenaire de référence du grand public, des entreprises et des collec-tivités territoriales pour aider à la généralisation des bonnes pratiques destinées à protéger l’environnement et à maîtriser l’énergie.

PRÉSENTATION DES PARTENAIRES

SÉMINAIRE DU 17 SEPTEMBRE 2015 - 3

dans les zones non interconnectéesENJEUX, PROBLÉMATIQUES ET PERSPECTIVESLA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE

Andrés MézièresPrésident de Synergîle

« On peut dire que le véhicule électrique a maintenant le vent en poupe. Il occupe une place importante dans la nouvelle loi sur la transition énergé-tique et est le terreau fertile de nombreuses innovations technologiques. Par rapport à la métropole, le mix énergétique de la Guadeloupe est très carboné et notre réseau électrique est beaucoup plus fragile qu’en Europe continentale. Dès lors on peut se poser la question, fait-il sens de brancher des véhicules électriques sur nos prises carbonées ? A cette interrogation, on peut objecter que notre mix est appelé à se dé-carboner dans les années à venir, conformément aux objectifs de la Loi sur la transition énergétique qui fixe notre autonomie énergétique, en EnR, à l’horizon 2030-2050.

Les vrais questions qui se posent sont dès lors, quelles sont les conditions à réunir pour assurer un développement de la mobilité électrique sur notre territoire, sur le plan environnemental, économique et social.

n Quelle mobilité électrique pour nos territoires insulaires ?

n Quels impacts en termes d’aménagement du territoire ?

n Quel partenariat entre le privé et le public ?

Autant de questions auxquelles nous tenterons d’apporter des réponses au cours de cette journée. »

JérôMe rochDirecteur régional de l’ADEME Guadeloupe

« Le véhicule électrique est maintenant une réalité en Guadeloupe mais il est légitime d’être soucieux des impacts potentiels du développement de son utilisation en milieu insulaire. Le transport représente en Guadeloupe 65% des consommations finales énergétiques et repose essentiellement sur les produits pétroliers. Le véhicule électrique peut donc être une opportu-nité et ce séminaire est l’occasion d’en débattre sans idées préconçues afin de trouver le meilleur moyen d’accompagner son développement en Guadeloupe.

C’est aussi le sens de l’appel à projets lancé par l’ADEME sur la mobilité électrique durable auquel une dizaine de porteurs de projets ont répondu et d’ici la fin de l’année, un nouvel appel à projets sera lancé pour l’année 2016. »

DISCOURS INTRODUCTIFS

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Avec le soutien de

Ludovic erbeïAVice-président du Groupement des Distributeurs Concessionnaires Automobiles de la Guadeloupe.

Le véhicule électrique répond à une préoccupation des états en matière de ressources énergétiques et de santé des populations et l’on considère qu’il est porteur d’une certaine croissance verte. Il présente l’avantage d’être totale-ment silencieux , de ne pas émettre de polluants dans l’air, et d’avoir un moteur demandant moins d’entretien que le moteur thermique.

Le principal frein au développement du véhicule électrique demeure son autonomie limitée entre 100 et 150 kilomètres en moyenne. Utilisé pour des déplacements sur de courts trajets, le véhicule électrique demande d’être rechargé en moyenne tous les deux jours. Recharger son véhicule demande de disposer de sa station branchée sur le réseau ou d’avoir accès à l’une des rares bornes publiques disponibles en Guadeloupe mais peut également se faire sur une prise électrique classique. Le temps de recharge sur une borne rapide est en moyenne de 1,5 heures, de 8 heures sur une station domestique et de 15 heures en moyenne sur une prise classique.

Il n’y a pas encore suffisamment de recul pour déterminer la durée de vie réelle des batteries mais il existe des solutions de location de batteries qui garantissent à l’utilisateur le changement de celles-ci par le conces-sionnaire.

Hormis un contrôle annuel pour sa révision, le moteur du véhicule électrique ne demande pas d’entretien particulier.

Contrairement aux idées reçues, les moteurs électriques sont performants et disposent d’un excellent niveau de couple permettant une conduite particulièrement adaptée au relief de la Basse-Terre. De plus, ils disposent d’un système de rechargement de la batterie dans les descentes.

LE VÉHICULE ÉLECTRIQUE EN PRATIQUE ET LES ÉVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES À VENIR

Ce qu’il faut savoir sur le véhicule électrique (fonctionnement, autonomie, entretien, durée de vie…)

PRÉSENTATIONS

SÉMINAIRE DU 17 SEPTEMBRE 2015 - 5

dans les zones non interconnectéesENJEUX, PROBLÉMATIQUES ET PERSPECTIVESLA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE

LA RECHARGE DU VÉHICULE ÉLECTRIQUE (technologies, normes, fonctionnalités, évolutions à venir)

JeAn PottierIngénieur d’affaires à INGETEAM

INGETEAM est spécialisé dans la génération et la conversion de puissance pour réseaux électriques. Le groupe développe et fabrique notamment des onduleurs photovoltaïques et des équipements de recharge de véhicules électriques.

L’arrivée de véhicules électriques modernes a apporté de nouvelles possibi-lités en passant de la recharge lente (sur une prise classique à 3,7 kW) à une recharge accélérée à plus de 20 kW et jusqu’à 50 kW sur de grosses installa-tions en courant continu.

Les solutions de recharge existantes sont adaptées aux besoins et des contraintes des utilisateurs. Le premier mode de rechargement est l’utili-sation de la prise électrique domestique, principalement en solution de dépannage. Le second mode est un boîtier d’interface permettant à l’utilisa-

teur d’avoir quelques fonctions de gestion d’énergie. Le troisième, qui se développe actuellement, permet de moduler la puissance de recharge. Il s’agit de solutions intelligentes dont le coût d’installation est compatible avec un déploie-ment massif, contrairement à la solution de rechargement en courant continu, qui demande des installations onéreuses, adaptées aux autoroutes particulièrement. La plupart des véhicules utilisent un mode de recharge à 3,7 kW mais la Zoé (Renault) est équipée d’un système de recharge sur des bornes légères à 22kW, permettant un rechargement en moins d’une heure. Une avancée technologique qui limite le frein de l’autonomie et qui devrait être reprise par les autres constructeurs et conduire à un développement de ce type de véhicules.

La Guadeloupe devrait voir le développement de bornes de rechargement connectées permettant une géolocalisa-tion par les utilisateurs et une gestion à distance par l’exploitant. Ces bornes intelligentes, interconnectées, pourraient permettre des paiements sécurisés et un service d’assistance en ligne.

Mais pour éviter les pointes de consommation sur le réseau, la solution adéquate se révèle être la production photovol-taïque pour l’alimentation des bornes de rechargement. La consommation moyenne d’un véhicule électrique par jour est équivalente à 8, voire 10 kWh. Cette énergie est fournie par des panneaux photovoltaïques de 2 kWc.Une installation classique résidentielle est suffisante pour assurer cette consommation moyenne quotidienne.Sur des installations professionnelles plus conséquentes, telles les supermarchés dont les parkings pourraient être équipés de bornes de rechargement, les besoins en énergie des véhicules électriques pourraient être largement couverts par du photovoltaïque. Cette énergie pourra également couvrir les besoins d’énergie du bâtiment en autocon-sommation associé à un système de gestion.

CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE ET ENJEUX LIÉSAU DÉPLOIEMENT DU VÉHICULE ÉLECTRIQUE DANS LES ZONES NON INTERCONNECTÉESPoint réglementaire, chiffres­clés, le véhicule électrique dans la loi de transition énergétique

YAnn dérAcoObservatoire régional du transport – Chef du service transport de la DEAL Guadeloupe.

Fruit d’un partenariat entre la DEAL, l’ADEME et la Région Guadeloupe, l’observatoire régional du transport (ORT) a été mis en oeuvre à l’initiative de l’état selon deux objectifs majeurs : affiner la connaissance du secteur des transports en Guadeloupe et accompagner les acteurs dans leurs démarches.

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Avec le soutien de

En Guadeloupe 80,5% de l’électricité est produite à base d’énergie fossile. Le réseau n’étant pas interconnecté, les coûts de production sont en Guadeloupe plus élevés. Développer le parc de véhicules électriques pour atteindre le niveau national (5% du parc roulant à l’horizon 2020) générerait une consommation supplémentaire d’électricité de 206 MWh/jours, soit un besoin de puissance installée supplémentaire de 27 MW. Un tel développement du véhicule électrique dans notre zone non interconnectée augmenterait la demande l’électricité sur le réseau mais aussi la Contribution au Service Public de l’Électricité de plus de 22 millions d’euros (la CSPE était en Guadeloupe de l’ordre de 180 millions d’euros en 2011).

Pour développer l’utilisation du véhicule électrique, la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte prévoit une prime à la conversion pouvant aller jusqu’à 10 000€ mais aussi des dispositifs d’aide à l’installation de bornes de recharge pour les particuliers (jusqu’à 30% de crédit d’impôt).

L’Etat s’est engagé à un minimum de 50% de véhicules à faible émission de Co2 au sein de son parc et les collectivités locales doivent, elles, s’engager sur un objectif de 20% de leur parc de véhicules et à partir de 2025. Tous les nouveaux bus acquis pour les services publics de transport devront être à faible émission de Co2.

Les loueurs de voitures, les exploitants de taxi et de véhicules de tourisme avec chauffeurs devront également acquérir 10% de véhicules à faible émission de Co2 à l’occasion du renouvellement de leurs flottes.

Le territoire de Guadeloupe fera l’objet d’une programmation pluriannuelle de l’énergie qui fixera les dates d’appli-cation de ces obligations concernant les flottes de véhicules ainsi que les objectifs de déploiement des dispositifs de charge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables.

MODÈLES D’AFFAIRES ET STRATÉGIES DE DÉPLOIEMENTDU VÉHICULE ÉLECTRIQUE EN GUADELOUPE

La stratégie de développement des concessionnaires

Ludovic erbeïAVice-président du Groupement des Distributeurs Concessionnaires Automo-biles de la Guadeloupe

En Guadeloupe, plusieurs concessionnaires distribuent des véhicules électriques. Deux d’entres eux (Renault et Nissan) représenteraient 80% des ventes.

Sur le plan national, la part de marché du véhicule électrique de particuliers représentait 0,15% en 2011 (2 625 véhicules) pour atteindre près de 0,8%, fin juillet 2015 (9 305 véhicules). Sur l’ensemble de l’année 2014, 10 560 véhicules ont été vendus, on peut donc s’attendre au double pour l’année 2015. Le développement est très rapide mais la part de véhicules électriques reste faible et devrait osciller autour de 1% à la fin de cette année.

En Guadeloupe Renault (56,5% du marché national en 2014) estime ses ventes de véhicules électriques à 25 sur l’année 2015 sur un marché de 15 000 véhicules immatriculés par an, soit 0,02% du parc roulant total (selon Ludovic Erbeïa). Le concessionnaire table sur 50 véhicules en 2016 et 75 en 2017 au regard de la gamme proposée et des évolutions attendues. Le parc estimé pour 2019 serait de seulement 300 véhicules pour la marque au losange et vraisemblable-ment de 600 véhicules électriques pour l’ensemble des distributeurs concessionnaires.

Selon Ludovic Erbeïa, la part des véhicules électriques ne représenterait que 0,06% de la consommation totale d’élec-tricité en Guadeloupe en 2019.

SÉMINAIRE DU 17 SEPTEMBRE 2015 - 7

dans les zones non interconnectéesENJEUX, PROBLÉMATIQUES ET PERSPECTIVESLA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE

EXEMPLES DE PROJETS EN COURSeric duPuYResponsable de l’agence Quadran

L’agence Quadran accompagne une entreprise dans un projet de recharge de véhicules de location sur une station photovoltaïque à la Désirade. Elle exploite également deux centrales éoliennes sur l’île.

L’ entreprise de location, porteuse du projet, souhaitait renouveler son parc de véhicules thermiques et différencier son offre en proposant des véhicules électriques. Quadran a souhaité définir une offre de développement touris-tique cohérente avec l’île de la Désirade, l’une des premières communes à rédiger son Agenda 21 et à se tourner vers l’écotourisme. Les besoins de déplacement sur l’île permettaient d’envisager une bonne adaptation du véhicule électrique par rapport à son autonomie. Le choix des véhicules devait répondre aux contraintes d’autonomie, de puissance, de robustesse et de fiabilité en raison des utilisateurs et de la corrosion du fait de la proximité du milieu marin. Six véhicules, de deux constructeurs différents, ont été choisis et la station de charge photovoltaïque construite par Quadran, dotée d’un générateur solaire de 15 kilowatts, permet un stockage de l’énergie et un rechargement sous l’ombrière solaire.

Le système est entièrement autonome du réseau EDF pour la recharge des véhicules mais une connexion permet une réinjection du surplus produit par la station, sur le réseau EDF.

Ce projet a été largement soutenu par l’ADEME, la Région Guadeloupe et l’Europe afin de promouvoir le développe-ment des véhicules électriques mais lié à un mode de recharge propre.Il s’agit d’un projet pilote qui peut servir de base pour le développement de la mobilité électrique au travers du dévelop-pement des énergies renouvelables.

Projet pilote - La Désirade

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Avec le soutien de

QUELS SCÉNARIOS RÉALISTES ENVISAGER POUR LE DÉPLOIEMENT DU VÉHICULE ÉLECTRIQUE EN ZONE INSULAIRE NON INTERCONNECTÉE ?

Bilan carbone réel, impact réseau, coûts pour la collectivité, scenarii :

MAëL chouiterIngénieur énergie - Agence martiniquaise de l’énergie

â Bilan carbone du véhicule électrique et thermique en Martinique :

La méthode du bilan carbone prend en compte l’exploration, l’extraction du pétrole, son transport, sa transformation et la phase de roulage.

Pour le véhicule thermique, le bilan carbone est de 161 grammes de Co2/km

Pour le véhicule électrique raccordé au réseau, ce bilan est en moyenne de 163 grammes de Co2/km.

Pour le véhicule électrique rechargé par photovoltaïque, le bilan carbone varie entre 40 et 70 grammes de Co2/km.

Pour le véhicule électrique alimenté par du photovoltaïque avec un système de stockage tampon correctement dimensionné ce bilan carbone est de zéro gramme.

â Incidences sur le réseau :

Le réseau électrique se caractérise par le deux composantes que sont la fréquence (constante) et la tension (variable locale). Le gestionnaire conduit son réseau avec une fréquence comprise entre 48 et 52 hertz et une tension entre 95 et 105% de la valeur nominale (220 volts). Au delà de ces limites il y a un risque de black-out (dépassement de la fréquence) ou des incidences sur les installations et les appareils électriques en cas de sous-tension ou de sur-tension.

Sur le plan de tension, le véhicule électrique est un consommateur non intermittent qui peut créer un appel de puissance supérieur celui à des appareils ménagers pris séparément mais inférieur à l’utilisation, par exemple, d’un lave-linge et d’un lave-vaisselle simultanément. En bout de ligne, en basse tension, le raccordement d’un véhicule électrique perturbe le plan de tension de l’habitation où il est raccordée mais également celui des habitations voisines. Raccordés simultanément, plusieurs véhicules voisins perturberont fortement le plan de tension.

Sur la régulation de fréquence le réseau est en mesure d’encaisser un appel de puissance de 1 500 véhicules électriques raccordés simultanément sur le réseau. Au delà de 2 000 véhicules un black-out généralisé est possible.

â Coûts pour la collectivité :

Si le réseau basse tension n’est pas en mesure de répondre à l’accroissement de la demande, le gestionnaire de réseau devra faire des investissements qui auront des incidences sur le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité (TURPE). De même une augmentation de la consommation entraînera une augmentation de la CSPE estimée, pour 10 000 véhicules et 20 000 km/an, à 6,5 millions/an.

â Scenarii de marché :

Les objectifs de ventes des véhicules Renault et Nissan en Martinique sont de 650 véhicules en 2018.

Les deux scenarii envisagés par l’AME tablent sur 1 500 véhicules en 2021 et sur 2 000 véhicules en 2019 dans le cadre du scénario volontariste.

SÉMINAIRE DU 17 SEPTEMBRE 2015 - 9

dans les zones non interconnectéesENJEUX, PROBLÉMATIQUES ET PERSPECTIVESLA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE

APPEL À PROJET MOBILITÉ ÉLECTRIQUE DURABLEMAriAnnA MArteLIngénieure énergie-climat - ADEME Guadeloupe

La problématique des modes de déplacements basés sur la prépondérance du véhicule individuel couplée à un mix électrique très carboné, nous oblige à repenser et à encadrer le développement du véhicule électrique en Guadeloupe. En effet, le simple remplacement du véhicule thermique classique pour le particulier par un véhicule électrique ne saurait représenter une alternative pertinente en l’état, puisqu’elle ne répond ni à l’objectif de report modal pour palier à la saturation du réseau routier, ni à celui lié au développement de la mobilité durable. Le mix électrique guadelou-péen très carboné pose en effet la question essentielle de la recharge des véhicules sur le réseau.

L’ objectif du présent Appel À Projet (AAP) est donc d’encadrer le développement du véhicule électrique en Guadeloupe et de l’insérer dans une offre complète et plus large de services d’écomobilité, dans lequel l’électrique « propre » aura un rôle à jouer.

L’ appel à projet porte sur 5 catégories d’usages de véhicules électriques exclusivement rechargés par énergies renouve-lables :

n les flottes captives de véhicules ;

n les transports collectifs ;

n le déplacement du dernier kilomètre ;

n la logistique du dernier kilomètre pour les livraisons urbaines ;

n les services de location véhicule électrique + recharge ENR.

Cet appel à projets s’adresse aux maîtres d’ouvrage suivants :

n collectivités locales et leurs groupements ;

n établissements publics ;

n entreprises ;

n aménageurs ;

n associations.

Les aides attribuées seront conditionnées à la réalisation d’études préalables permettant de définir les conditions d’optimisation de la flotte, à savoir un PDE (Plan de Déplacement Entreprise), un PDIE (Plan de Déplacement Interen-treprises) ou un PDA (Plan de Déplacement Administration) et/ou une étude de projet/faisabilité intégrant une analyse des besoins de déplacement de l’entreprise, les possibilités d’auto-partage, le déploiement des VAE (Vélo à Assistance Electrique).

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Avec le soutien deSÉMINAIRE DU 17 SEPTEMBRE 2015 - 11

CONTACTS

ADEME GuadeloupeImmeuble Café Centerrue Ferdinand Forest

ZI de Jarry - 97122 Baie-Mahault

Marianna MARTELIngénieure énergie-climat à l’ADEME Guadeloupe

[email protected] 26 77 60

SYNERGÎLEMaison régionale des Entreprises

Immeuble le Squale Zac de Houelbourg Sud II97122 Baie-Mahault

Nathalie CHEVONDirectrice

[email protected] 94 48 24

Avec le soutien de

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