les actes du colloque « les sports de nature à la réunion : enjeux
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Les actes du colloque « Les Sports de nature à La
Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et
enjeux économiques »
06 et 07 Décembre 2012
Le CROS Réunion présente :

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
Saint-Denis de la Réunion, 06 et 07 Décembre 2012
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Sommaire
Index……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Remerciements………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………
Les partenaires……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
L’expo photos………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Le public…………………………………….............................................................................................................................………….
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Le programme………………………………….…………………………………………………………………………………………………………………………..
Discours d’ouverture et présentations générales……….…………………………………………………………………………………..…………….
Les ateliers du jeudi après-midi 06 Décembre.…………………………………………………………………………………………………….……….
Les conclusions des ateliers du jeudi après-midi……………………………………………………………………………………..…………………….
Les tables rondes du vendredi matin 07 Décembre………………………………..…………………….………………………….……………………
Les témoignages et présentations du vendredi après-midi……………………………………………………………………….…………………...
Eléments de conclusions et de perspectives par les invités experts…………………………….……………………..…….……………………
Discours de clôture…………………………………………………………………………………………………………………………………….………………….
Vocabulaire………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………..
ANNEXES……………………………………………………………………………………………………………………………………………… .……………………….
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Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Index
ACM : Accueil Collectif des Mineurs
CCEE : Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement
CDESI : Commission Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires
CINOR : Communauté Intercommunale du Nord
CIREST : Communauté Intercommunale Réunion EST
CNDS : Centre National de Développement pour le Sport
CNOSF : Comité National Olympique et Sportif Français
CREPS : Centre de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive
CROS : Comité Régional Olympique et Sportif
DJSCS : Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale
DOM : Département d’Outre-mer
DRA : Directive Régionale d’Aménagement
EDF : Electricité De France
EPS : Education Physique et Sportive
FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural
FEDER : Fonds Européen de Développement Régional
FSE : Fonds Social Européen
GCEIP : Groupement pour la Conservation de l’Environnement et l’Insertion Professionnelle
IPR : Inspecteur Pédagogique Régional
IRT : Ile Réunion Tourisme
MMM : Maison de la Montagne et de la Mer
ONF : Office National des Forêts
PDESI : Plan Départemental des Espaces, Sites et Itinéraires
PDIPR : Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnées
PMT : Palmes, Masque, Tuba
RES : Recensement des Equipements Sportifs, espaces et sites de pratiques
RNM : Réserve naturelle Marine
SEOR : Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion
SREPEN : Société Réunionnaise pour l’Etude et la Protection de l’Environnement
SUAPS : Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives
TCO : Territoire de la Côte Ouest
UNSS : Union Nationale du Sport Scolaire

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Remerciements
Merci à tous les intervenants pour leur disponibilité, leur confiance et leurs présentations plus intéressantes les unes que les autres.
Merci aux différents partenaires et aux entités qui ont suivi le CROS (Comité Régional Olympique et Sportif) Réunion dans l’organisation et la
mise en place de ce colloque.
Merci à Emmanuel Lucas du CROS qui a pris tous les clichés présents dans les actes.
Merci à Albert Traiteur pour ses plats variés et délicieux.
Merci aux employés du CROS, à Lydie Cohen et merci à Delphine Beugnot.
Nos remerciements les plus sincères au Conseil Régional pour la mise à disposition du site du MOCA et son appui logistique présent tout au long
du colloque.
Merci à Dominique Durand qui a porté jusqu’au bout le projet.
Enfin nous espérons que ce colloque et ces actes auront l’impact qu’ils méritent concernant les sports de nature à La Réunion auprès des élus et
différents acteurs quels qu’ils soient, et que leur mode de gouvernance prenne une direction transversale et partagée.

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Les partenaires
Région Réunion : Le Conseil Régional de La Réunion s’est particulièrement impliqué dans la mise en place de l’évènement par sa
contribution financière (50% du budget) et par la gracieuse mise à disposition du Domaine du Moca (MOntgaillard Culture et Arts)
pour accueillir le colloque. Acquis en 2011, ce lieu se veut être le témoin de l’art et la culture et accueillir expositions et évènements
de la Région. Le domaine est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 2000.
Conseil Général de la Réunion : Le Conseil Général est un partenaire essentiel dans cet évènement puisqu’il est le gestionnaire
du domaine départemento-domanial qui représente près de 40% du territoire réunionnais. La collectivité s’est beaucoup investie
dans ce colloque de par notamment sa forte présence aux ateliers. En effet, trois présentations ont été réalisées sur des thématiques
différentes (le territoire, le dopage, le Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnées).
Direction de la Jeunesse, des Sports, de la Cohésion Sociale Réunion : La DJSCS Réunion a montré son soutien à
l’évènement. Le Ministère des Sports a été représenté par Mme la Directrice de la DJSCS Réunion, Denise Hong-Hoc-Chéong, et trois
autres personnes dont un conseiller technique national, ainsi que, venus de métropole, M.Thierry Bedos et M.David Rontet, deux
experts du PRNSN (Pôle ressources national Sports de Nature) qui ont fait part de leur expertise.
CNDS : De plus, la DJSCS et le CROS Réunion, dans un partenariat bien compris ont financé ce colloque à hauteur de 50% à travers l e
Centre National au Développement du Sport.

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L’expo photos
Une exposition photographique a illustré la salle de restauration durant les deux jours du colloque. Au total se sont une trentaine de
clichés représentant les sports de nature, qui ont été exposés. Randonnée équestre, plongée sous-marine, parapente, VTT, canyoning, voile
ou encore kayak, tels étaient les quelques sports de nature, parmi d’autres, qu’il était possible d’identifier. Les clichés ont été
soigneusement offerts par les acteurs (Comité Régional d’Equitation, Ligue Réunionnaise de Voile, association Azot’tout, Ligue Réunionnaise
de Canyoning, Comité Régional de Canoë-Kayak, association SCA, Comité Régional de cyclisme…) que l’on remercie encore.

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Le public
Le colloque n’était pas ouvert au grand public pour des raisons de logistique. Cependant un grand nombre de personnes était
présent durant ces deux jours : acteurs du tourisme, acteurs du mouvement sportif, acteurs politiques, acteurs économiques, acteurs du
système scolaire, acteurs environnementaux… Si le premier jour a suscité une plus grande curiosité que le deuxième (figure 1), il n’en est
pas moins que, pas loin de 150 personnes sont venues assister, participer, déjeuner au colloque.
Figure 1 : Répartition du public par journées Figure 2 : Répartition du public par ateliers le jeudi après-midi
Conception/Réalisation : C.Puddu.2013
La répartition dans les différents ateliers du jeudi après-midi était relativement homogène puisque chacun a accueilli entre 15
et 20 personnes (figure 2). Les tables rondes du vendredi matin ont enregistré près d’une cinquantaine de personnes réparties entre
public et intervenants.

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Introduction
Présentation et introduction du colloque par : Dominique DURAND Président de la commission Sports de nature du CROS
Réunion
Après avoir remercié tous les partenaires et présenté le
superbe site du Moca et son arboretum inauguré il y a peu de
temps, Dominique Durand remercie le Président du CROS
Réunion d’avoir donné à la commission Sports de nature du
CROS les moyens de pouvoir organiser ce colloque. Il rappelle
que, depuis trois ans, le CROS Réunion, en collaboration avec la
DJSCS Réunion, organise des séminaires sur les sports de nature.
Le CROS a participé aux Euro’meet à Annecy en 2011, qui traite,
à l’échelle européenne, des multiples problématiques des sports
de nature. A l’issue de cette rencontre et des connaissances
acquises, le CROS a décidé d’organiser une réflexion territoriale à
La Réunion rassemblant un grand nombre d’acteurs.
Ce colloque est une première tentative qui sera sûrement
imparfaite, mais qui a l’ambition de lancer une dynamique
communautaire de l’utilisation du milieu naturel. Lorsqu’il est
question des pratiques de nature, tous les acteurs sont utiles et
complémentaires et le CROS Réunion remercie encore toutes les
personnes présentes venues participer aux travaux.
Une rencontre en pleine semaine et en fin d’année n’est pas le
meilleur moment pour réunir le monde associatif et les
administrations. Mais le CROS adressera les actes du colloque à
tous. Ainsi les participants seront informés et ils pourront
poursuivre la réflexion dans leur structure. Le mode de
fonctionnement du colloque s’articule sur quatre demi-journées
de réflexion avec deux formes d’ateliers. Trois ateliers jeudi
après-midi traiteront de l’économie, de la société et du
territoire/environnement et ils seront animés par les invités
experts devenus modulateurs/médiateurs, garants du sens et de
la courtoisie des échanges. Deux tables rondes animeront le
vendredi matin pour plus d’interactivité.
Pour le CROS, ces échanges sont d’une importance
capitale, les intervenants apportent des compétences, des
expériences, mais un vrai
dialogue sans tabou sera
nécessaire pour produire une
pensée plus riche et voir naître
des idées nouvelles pour le
développement de tous. Ce
colloque a pour volonté
d’aboutir à la mise en œuvre
d’une politique publique efficiente de mise en valeur du
territoire réunionnais, et a voulu être ouvert à tous les acteurs
(environnementaux, professionnels, associatifs, le mouvement
sportif et fédéral, collectivités, représentants de l’Etat, le monde
scolaire, les acteurs touristiques…). A chaque fois que la question
des sports de nature est abordée, une vision intégrant le plus

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grand nombre d’acteurs est primordiale afin d’être la plus
performante et réaliste possible.
Ce colloque veut ébaucher un cadre stratégique autour
des sports de nature avec une vraie ambition de développement
territorial partagé, et ainsi se positionner dans les nouvelles
obligations européennes de politiques inspirantes à travers la
stratégie vingt-vingt. Bien sûr, beaucoup de choses ont déjà été
réalisées, mais avec une autre approche, peut-être pouvons nous
redéfinir, affiner, redynamiser, innover pour un développement
plus efficient du territoire, des territoires.
Le territoire et l’environnement sont des thèmes
complexes à La Réunion où les calques administratifs nouveaux
se superposent avec les anciens. Le Parc National, le statut de
Patrimoine Mondial de l’humanité engage une nouvelle méthode
dans la confrontation avec les entités historiques, Conseil
Général, Conseil Régional, communes, Etat, ONF (Office National
des Forêts) et les habitants et visiteurs…Cette complexité doit
s’organiser et devenir un enrichissement plutôt qu’un frein aux
pratiques et projets. Les différences de culture, de formation, de
compétences, entre les uns et les autres doivent s’associer pour
donner au territoire une identité partagée, défendue et
reconnue de tous. Plus que jamais, les projets d’aménagement,
l’utilisation et la fréquentation du milieu naturel sont totalement
liés à une réflexion sur l’environnement, et chacun d’entre nous,
sportifs, protecteurs du milieu naturel, élus, administratifs,
encadrant professionnels des sports de nature, citoyens, nous
sommes tous convaincus de la nécessité à protéger la
biodiversité. Le CROS Réunion a souhaité que chaque sensibilité
puisse s’exprimer sur le thème du territoire et de
l’environnement pour voir si, avec des pratiques différentes,
nous ne pouvons pas nous organiser autrement pour nous
retrouver dans une démarche commune. La Réunion, un
territoire magnifique, un joyau tropical, comment le respecter, le
préserver, mais aussi comment le vivre et en profiter. Voilà la
question du partage et de l’échange qui est clairement posée.
Le thème enjeu de société et sport de nature doit mettre
en avant l’enrichissement personnel et culturel de tous à travers
la pratique des sports de nature. Souvent les enjeux concernant
la jeunesse, également à travers les pratiques du monde scolaire,
sont oubliés de nos recherches. Comment la pratique d’un sport
de nature peut participer à l’éducation et à la formation d’un
homme ? Comment peut-on associer un entraînement sportif
avec une formation environnementale, ou l’inverse ? Comment
et dans quelle mesure les personnes à mobilité réduite peuvent-
elles investir les milieux naturels ? La nature est également
parcourue de différente façon par toute la population, et cette
nature apaisante, source de délassement et d’exercice physique
contribue à l’épanouissement et à l’entretien de la santé. Les
questions de l’utilisation éducative de la nature, dans et hors
cadre scolaire, du développement personnel de chacun, doivent
être développées.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Le thème sociétal nous entraîne rapidement sur les
enjeux économiques. La pratique des sports de nature est un
gigantesque marché qui nécessite, comme tout marché, des
usages et des réglementations. En pleine évolution depuis
quarante ans, avec une utilisation du milieu naturel toujours
bouleversée par la technologie, les nouvelles pratiques, comme
le VTT (Vélo Tout Terrain), canyoning, parapente, kitesurf,
s’associent avec les plus anciennes comme la randonnée,
l’équitation, pour offrir une palette où la nature est désormais un
véritable terrain de jeu. L’île de La Réunion a construit un espace
de pratique et une destination touristique où l’on est passé
d’une « île intense » à une « île nature et métissée ». Mais des
premiers conquérants isolés des espaces naturels, aux désormais
nombreux sportifs locaux ou aux touristes de passage, nous
avons aujourd’hui des problématiques nouvelles de
fréquentation, voire de sur-fréquentation sur certains sites. Les
manifestations sportives de nature augmentent encore la
notoriété de l’île et contribuent grandement au développement
économique. Le tourisme intérieur et extérieur est la première
source de devise de l’île. Alors, comment mettre
authentiquement en valeur notre île nature et métissée ?
Comment partager le milieu en ne sacrifiant ni la nature, ni
l’économie ? Comment permettre l’enrichissement intellectuel,
moral et financier de tous ? Telles sont les questions à poser et
auxquelles des éléments de réponses devraient être annoncés
durant les ateliers.
Enfin, l’identité et la définition des sports de nature
méritent une vraie réflexion. S’il y a des sports de nature, que
sont les autres sports ? Il est sous-entendu qu’ils sont des sports
de culture. Il y aurait donc des sports de culture et de nature. Les
sports de culture seraient placés sous l’égide de la règle qui
uniformise les lieux de pratique, même terrain de foot, même
piste d’athlétisme, même bassin de natation…. Mais la culture
est-elle absente des sports de nature ? Comment le penser
quand le parapentiste vole avec des ailes construites avec des
matériaux synthétiques inconnus dans la nature ? Comment le
croire quand le skieur évolue sur des pistes préparées au
bulldozer et aseptisées au ratrack ? Depuis le RES (Recensement
des Equipements Sportifs) de 2006, les sites naturels sont
considérés par l’Etat comme des installations sportives à part
entière. Alors, c’est probablement l’incertitude du milieu qui
pourra dissocier les sports, entre un match de tennis de table, où
les conditions météo n’ont aucune conséquence, et la descente
d’une rivière en kayak, jamais la même selon la puissance
changeante des flots. Un sport de nature serait donc un sport qui
se déroule dans la nature et qui comporte de l’incertitude. Le
CROS Réunion a choisi de s’appuyer sur dix sports de nature dans
son étude (kayak, voile, surf, plongée, canyon, randonnée,
équitation, escalade, parapente, VTT) identifiés comme étant
particulièrement représentatifs dans l’île, mais aussi pour
poursuivre l’étude du CCEE (Conseil de la Culture de l’Education
et de l’Environnement) de 2004 du Conseil Régional. Il s’agit juste
d’un choix et nous avons bien conscience que d’autres sports

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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peuvent revendiquer, à juste titre, le statut de « sport de
nature ». Je retiendrai la citation d’Edgar Morin : « L’homme est
un être culturel par nature, comme il est un être naturel par
culture ». Il appartiendra à chacun d’entre vous de dire la part de
la nature dans sa pratique, et aussi, de dire quand et comment la
culture est possible dans la nature.
Thierry Bedos et David Rontet du PRNSN du Ministère
seront là pour donner les orientations, les réflexions et la
politique poursuivies par l’Etat en matière de gestion et
d’utilisation des sports de nature. Olivier Bessy traitera de façon
universitaire la problématique d’un développement territorial
durable que l’on peut espérer de la pratique des sports de
nature. Enfin, Gérard Peltre nous fera part de son expérience
d’élu impliqué de façon environnementale et territoriale, et de
sa grande connaissance de la communauté européenne pour
guider nos actions locales.
Ce colloque est un gigantesque challenge, peut-être permettra-t-
il l’émergence d’un pôle d’innovation sur les sports de nature
susceptible d’activer un vrai développement territorial, avec une
ligne politique de développement intégrant l’ensemble des
acteurs, un mode de gouvernance nouveau intégrant l’ensemble
des collectivités et des problématiques.
Pourquoi ne pas imaginer un schéma régional de développement
des sports de nature dans lequel nos élus seraient totalement
impliqués ? Comment ne pas souhaiter une CDESI (Commission
Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires) au Conseil
Général donnant les moyens d’une vraie ambition pour le
développement territorial de La Réunion par les sports de
nature.
Merci à vous tous, je vous souhaite, bon colloque et
bonnes réflexions.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Le programme
Jeudi 06 Décembre
08h15 Accueil des participants et émargement / Petit déjeuner
09h00 09h40
Discours d’ouverture : CROS Réunion, Conseil Général, Conseil Régional, DJSCS Conférence plénière et présentations générales : « Les sports de
nature, enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques pour l’île de la Réunion »
- Intervenants : Dominique Durand (CROS), Coralie Puddu (CROS), Olivier Bessy (Université de Pau et des Pays de
l’Adour), Gérard Peltre (Mouvement Européen de la Ruralité), Thierry Bedos (Pôle ressources national sports de nature)
12h30 Déjeuner
14h00 Début des travaux en ateliers : - Thème 1 : Les préoccupations environnementales dans les
pratiques sportives de nature – Le respect du patrimoine naturel et la pratique sportive ; Les différents outils pour préserver le territoire ; Les nuisances des pratiques sportives sur la faune et la flore
- Thème 2 : Les apports sociétaux des sports de nature sur l’île
de La Réunion – Le public jeune et le public scolaire ; Le public en situation de handicap ; Les sports de nature et la santé
- Thème 3 : La contribution des sports de nature au développement économique de l’île de La Réunion – Les manifestations sportives ; Les sports de nature et le tourisme
18h00 Fin des ateliers
Vendredi 07 Décembre
08h30 Accueil des participants / Petit déjeuner
09h00 Compte-rendu des ateliers du jeudi 06 en séance plénière par les animateurs
09h45 2 tables rondes autour de 11 interventions sur les thèmes de la préservation du territoire et la pratique sportive ; les différents publics et actions
12h30 Déjeuner 14h00 Compte-rendu des ateliers des thèmes 1, 2 et 3 en séance plénière et
échanges avec la salle 14h30 - Thème 4 : L’organisation territoriale et la gouvernance des sports de
nature sur l’île de La Réunion – Les projets structurants et innovants ; Les réflexions et études des collectivités ; La place des différents acteurs et les outils pour une meilleure gouvernance
18h30 Synthèses et conclusions du colloque
Discours de clôture
19h30 Fin du colloque

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Discours d’ouverture et présentations générales
Ouverture du colloque par : Jean-François BEAULIEU
Président du CROS Réunion
Bonjour et bienvenue, dans ce site bucolique du MOCA pour ce colloque sur les sports de nature à la Réunion.
Je salue
Mme la Directrice de la DJSCS Denise HONG HOC CHEONG, représentant Mr. le Préfet de Région Mme Marie-André Lacroix-Faveur, représentant Mr. le Président de Région Mr. Joseph SINIMALE, représentant Mme la Présidente du Département Mr. Bruno PAJANY, Maire de Ste Rose
Je remercie nos invités et intervenants pour leur présence à la Réunion à l’occasion de ce colloque :
Mr. Gérard PELTRE, Maire de la commune de Lachaussée, 1er vice-président du parc Naturel régional de Lorraine, Président de l’Association internationale Ruralité-Environnement-Développement, Président du groupe consultatif de développement rural de la Commission Européenne.
Mr. Olivier BESSY, Professeur des Universités à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Département Sociologie-Aménagement, auteur de plusieurs publications liées au sport, alors qu’il exerçait encore sur notre territoire, sur notre Île.
Mrs. Thierry BEDOS et David RONTET, experts du Pôle Ressources National des Sports de Nature, Ministère des sports.
Mr. David HAUSS triathlète réunionnais, membre de l’équipe de France de Triathlon, 4e aux Jeux Olympiques de Londres, après une course effrénée, devant plus de 80 millions de téléspectateurs, qui ont découvert que le meilleur triathlète français était avant tout réunionnais !
Je salue aussi
Mr le directeur du CREPS Régis BERTOGLI
Mr le président du CCEE Roger RAMCHETTY

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Mesdames, Messieurs les représentants des collectivités territoriales, de l’IRT, du Parc National, de l’ONF, des associations de protection de la
nature et de l’environnement… Mesdames, Messieurs les présidents de ligues et comités ainsi que tous les acteurs et amis du mouvement sportif.
Une attention particulière à Dominique DURAND et à Coralie PUDDU pour l’initiative et l’organisation de ce colloque, l’exercice n’était pas simple.
Le développement des sports de nature à La Réunion est en pleine expansion, favorisé par des conditions naturelles exceptionnelles et une diversité des sites invitant naturellement à une telle pratique.
Face à cet engouement, les sports de nature offrent des perspectives d’évolution qu’il nous faut saisir. Respectueux de notre environnement et supports à une activité physique bénéfique, ils répondent parfaitement aux priorités, aux orientations politiques du mouvement sportif.
Les loisirs sportifs de nature, les manifestations à caractère compétitif sont aussi des activités économiques et sociales devant contribuer à un
développement endogène harmonieux entre les territoires urbains et ruraux, par une croissance intelligente et équilibrée, respectueuse du changement climatique et de la conservation de la biodiversité.
Dès lors, il nous faut agir ensemble pour en faciliter la pratique. C’est ainsi que ce colloque prend tout son sens, invitant à la réflexion générale, associant tous les acteurs, afin de trouver un mode de gouvernance à la hauteur des enjeux du territoire.
Les sports de nature confèrent à la Réunion un statut de destination touristique remarquable que nous pourrions transformer e n pôle de développement d’excellence à faire porter par une politique publique générale.
Je vous remercie de votre attention et que toujours « Souffle l’Esprit Olympique » sur nos travaux.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Joseph SINIMALE Conseiller général
Mr le Président du CROS, Mr/Mme le Représentant du Conseil Régional Mr/Mme le Représentant de la DJSCS Mr/Mme le Représentant de l’IRT Mmes et Mrs,
Je suis ravi d’être parmi vous aujourd’hui à l’occasion de ce colloque consacré aux «Sports de Nature». Dans une île aux reli efs époustouflants, dont les Pitons, Cirques et Remparts sont inscrits au Patrimoine Mondial de l’Unesco, les sports de nature constituent un atout considérable. Ils ne peuvent que contribuer au bien-être de la population locale et renforcer notre attractivité touristique.
Le sport à La Réunion représente 64 disciplines et plus de 150 000 licenciés dont un grand nombre de jeunes dont des talents consacrés au niveau mondial. Je pense notamment à Lucie Ignace, notre jeune médaillée d’or aux championnats du monde de karaté ou encore à Gary Techer qui a remporté une nouvelle fois la finale internationale du Battle of The Year. Puissant créateur de lien social, moyen d’intégration des jeunes et quelquefois de professionnalisation, principal support d’animation des
quartiers, vecteur d’image et élément d’identification particulièrement valorisant pour les sportifs et pour La Réunion, le sport justifie de plus en plus son caractère d’intérêt général.
C’est pourquoi la politique sportive s’inscrit parfaitement dans toutes les politiques publiques du Conseil Général. Sur le plan sportif et social : Le Conseil général est depuis les premières années de la décentralisation un partenaire du monde sportif, à tous les
niveaux de la pratique sportive, et contribue à sa structuration.
Cet engagement, continu et significatif, aux côtés de l’Etat et des autres collectivités publiques a incontestablement contribué au développement tous azimuts du sport réunionnais pendant ces trente dernières années : sur le plan des effectifs, du nombre de disciplines, des équipements sportifs ainsi que des performances (locales, nationales et internationales).

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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L’intervention de la collectivité se traduit sous plusieurs formes :
Les aides aux clubs sportifs : en moyenne 800 clubs/an bénéficient d’un soutien départemental, soit des crédits dédiés à hauteur d’1M€. Ces aides concernent aussi bien l’aide au sport de haut niveau, que le soutien aux structures du monde sportif et les manifestations sportives.
La collectivité doit également élaborer un plan départemental des espaces, sites et itinéraires (PDESI). Ce document est très attendu par tous les
acteurs des loisirs de plein air afin de donner de la cohérence à leurs activités. Ce plan recensera en effet les espaces, sites et itinéraires où s’exerce l’ensemble des sports de nature et sera un outil d’aide à la décision, pour prioriser et planifier les actions départementales en faveur des sports de nature.
Plus encore, le PDESI permettra, conformément aux objectifs de la charte du Parc National, de :
Développer l’attractivité touristique du territoire pour améliorer les retombées économiques Permettre aux espaces naturels de devenir des supports du développement économique créateur d’emplois Préserver l’environnement et sensibiliser les pratiquants à sa préservation.
Sur le plan environnemental : 40 % du territoire de La Réunion appartiennent au domaine départemento-domanial. Cela représente 850 kms de sentier de randonnées, 23 Espaces Naturels Sensibles (ENS) représentant 4 900 ha de milieux terrestres, auxquels il faut ajouter les 3 500 ha de la Réserve Marine.
Le classement de l’île au Patrimoine Mondial a amené le Conseil Général à renforcer ses actions menées sur les espaces na turels. Il s’agit
notamment de : La protection active des milieux, sites et paysages contre les menaces (pression urbaine, défrichement, plantes invasives, érosion,
incendies…) : je citerai par exemple les actions mises en place en partenariat avec l’Etat et la Commune de Saint -Paul pour la protection, la gestion et la mise en valeur de la Réserve naturelle de l’Etang de St-Paul, plus grande zone humide des Mascareignes.
L’action départementale vise aussi à l’aménagement et la valorisation des espaces naturels pour l’accueil du public. Le développement d’activités économiques (telles que loisirs de pleine nature, écotourisme, agriculture, sylviculture, bois-énergie…) dans des
conditions compatibles avec la préservation des milieux.

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La création d’emplois pérennes et l’insertion.
L’éducation au respect de l’environnement et aux bons gestes à adopter lors de sorties en milieu naturel Au total, ce sont près de 11 millions d’euros qui sont consacrés par la collectivité à la protection, l’entretien et la valorisation du patrimoine
naturel !
Enfin, troisième point qui trouve un lien direct avec le sport et la nature, il s’agit de l’éducation par la santé. C’est un axe fort de la politique préventive du Conseil Général. Nous menons chaque année de nombreuses actions de communication à destination des Réunionnais. Je citerai notamment les journées santé organisées chaque mois à l’initiative de la Présidente du Conseil Général
afin de sensibiliser le public sur la nécessité de pratiquer du sport quotidiennement pour rester en bonne santé mais aussi de rappeler les valeurs de respect.
Se respecter, c’est avoir une alimentation saine, pratiquer régulièrement une activité sportive, avoir une bonne hygiène de vie… Respecter l’autre, c’est non seulement respecter ses adversaires et ses coéquipiers, mais aussi respecter son environnement, ne pas jeter les déchets dans la nature et sauvegarder ce Patrimoine Mondial qui appartient aujourd’hui à chacun d’entre-nous.
Nous vous présenterons d’ailleurs cet après-midi le dispositif SOS Zamal et aborderons le problème du sport et du dopage. Je ne vais pas vous faire une présentation exhaustive des actions menées par le Conseil Général dans le domaine des sports de nature, mais soyez assurés que leur développement et leur démocratisation sont une orientation forte de notre mandature.
Pour conclure, le message que je souhaite faire passer au nom du Conseil Général, c’est que la vraie force, c’est d’y croire. Il faut croire au dynamisme et en la capacité des Réunionnais à établir de belles performances sportives. Il faut croire en l a capacité des Réunionnais à protéger leur île. Nous devons tout simplement croire en La Réunion, notre île. C’est ainsi que nous trouverons les réponses aux enjeux environnementaux, sociétaux et économiques des prochaines années en matière de sports de nature.
Je tiens à remercier le CROS pour l’organisation de ce colloque et vous souhaite des ateliers fructueux ! Je vous remercie.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Marie-André LACROIX FAVEUR Conseillère régionale déléguée au sport
Mesdames, Messieurs, Je tiens à vous remercier toutes et tous d'avoir répondu présent à ce colloque consacré à la pratique des sports de nature.
Notre politique régionale a dédié cette année 2012 aux orientations et aux actions qui soutiennent la thématique de l’écologie et de la biodiversité. Nous devons véritablement prendre conscience que notre planète est menacée, que la situation est grave et que nous avons le devoir de réagir en protégeant notre environnement.
Les générations futures ont elles aussi, le droit de profiter autant que nous avons pu le faire, de la beauté, de la richesse de la faune et de la flore présents sur notre planète et bien sûr tout particulièrement sur notre île. Si le caractère exceptionnel de nos pitons, cirques et remparts ont apporté un éclairage déterminant sur la destination Réuni on, les sports de
nature ont également largement contribué à son rayonnement bien au-delà de nos côtes.
La pratique sportive, comme nous la considérons, ne peut se dissocier de la dimension touristique, économique, sociale et cul turelle des autres secteurs.
Les compétitions, sont en premier lieu les vitrines du savoir-faire réunionnais en la matière.
Les exemples de manifestations sportives d'envergure nationale et internationale et soutenue par la collectivité régionale ne manquent pas. Force est de constater qu’à ce niveau, la pratique sportive devient un élément transversal déterminant de notre société.

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Par ce biais, les compétiteurs ne sont pas les seuls concernés, loin de là :
Le secteur économique figure en bonne place, avec les transports aériens, l'hébergement, la communication, la restau ration, et l'ensemble des acteurs économiques qui interagissent pour la valorisation des manifestations sportives.
Le secteur culturel associe la connaissance de la discipline en contribuant également à la démocratisation de la pratique spo rtive tant sur le
plan de la mixité sociale qu'au niveau de la relation entre les hommes et les femmes.
Le spectacle sportif s'impose définitivement comme un vecteur de cohésion sociale intergénérationnelle, où chacun , à son niveau, se retrouve non seulement pour se surpasser dans l'effort, mais également pour trouver son équilibre personnel tant sur le plan de la santé physique que psychologique. Cette analyse rapide nous conforte dans la définition de Marcel Mauss qui voit dans la pratique sportive un « Phénomène social total ». C’est justement sur l’élément sportif pris dans sa dimension la plus large que nous devons nous appuyer, pour délivrer le message de la nécessaire prise en compte de notre environnement comme un cadeau exceptionnel de la nature, que nous devons chacun, à notre niveau, s’engager à préserver. Le mouvement sportif doit s’emparer de cette cause pour valoriser ses actions, en s’engageant dans une démarche éco -citoyenne efficace et durable. En ce sens, si la labellisation des manifestations sportives est une première étape que le Comité Régional Olympique et Sportif est en passe de franchir, nous devons aller encore plus loin dans notre positionnement. C’est à ce titre que dès le début de l’année 2013, une étude pour la réalisation d’un Agenda 21 du sport sera entreprise par le Conseil Régional.
L’idée est de consolider notre engagement dans une démarche durable pour la valorisation, mais également la mise en œuvre de mesures de protection de notre environnement, à travers les orientations de notre politique sportive régionale.
Je vous souhaite à toutes et à tous une journée de travail riche et fructueuse et vous remercie de votre attention.

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Denise HONG-HOC-CHEONG Directrice de la Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Réunion
Madame La représentante du Conseil régional, Monsieur le représentant du Conseil général, Messieurs les maires, Monsieur le Président du CROS Mesdames et messieurs,
Les activités physiques et sportives en milieu naturel concourent en grande partie à l’évolution des pratiques sportives de ces dernières années.
Au cœur du développement des territoires, leur gestion raisonnée permet la préservation et la valorisation des espaces nature ls. Elles sont en outre un outil d’éducation à l’environnement, à l’apprentissage et à la responsabilisation face au risque.
L’organisation des activités physiques et sportives de nature s’inscrit nécessairement dans l’élaboration de politiques conce rtées et globales du tourisme, de l’aménagement du territoire, de l’agriculture et de l’environnement tant au niveau local, national, qu’européen. C’est pourquoi le ministère des sports participe à la structuration de la filière nouvelle du tourisme et des loisirs sportifs de nature dans l e cadre d’une coopération interministérielle.
Une "mission des sports de nature et du développement durable" a été implantée au sein de sa direction des sports et un "pôle ressources national des sports de nature" a été créé sur le site de Vallon Pont d’Arc qui fait maintenant partie du CREPS Sud-Est.
Je salue ce jour la présence de 2 représentants du pôle ressources et profite pour les remercier d’avoir fait le déplacement pour contribuer au bon
déroulement de ce colloque, en qualité d’experts.
La Réunion, en raison de sa situation dans l’hémisphère sud, de sa géomorphologie et de son climat tropical, offre la possibilité de pratiquer une grande diversité de sports de nature tout au long de l’année.
Ce territoire ultramarin de 2500KM2 comprend 250 Kms de côte, des sommets culminant à 3000m.

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Depuis 2007, deux décrets ont instauré une Réserve Nationale Marine sur la côte Ouest visant la préservation du milieu récifal et son écosystème
ainsi qu’un Parc National qui représente 2/3 du territoire Réunionnais, avec un cœur de Parc National classé depuis 2010 au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses pitons, cirques et remparts comprenant des espaces naturels à forte vocation patrimoniale -espaces de naturalité préservée - espaces à enjeu écologique spécifique.
Le recensement des espaces et sites de pratiques de sports de nature (RES), place La REUNION en tête des territoires ultramarins avec 661
équipements (7% aériens, 23% nautiques et 70% terrestres). La diversité et la quantité des ESI (Espace, sites et itinéraires) représentent un potentiel économique et de développement des pratiques au plan associatif, marchand et touristique. Cependant leur entretien et leur sécurisation restent un problème majeur.
La REUNION possède de gros atouts au plan sportif:
- par la richesse et la diversité de l’offre associative et par le niveau des compétitions ou évènementiels de sports de nature qui s’y déroulent d’une part, au plan économique et touristique, par les emplois et les services qu’ils génèrent.
Les sports de nature ont toute leur place au cœur d’une approche transversale liée aux problématiques de l’aménagement, de la valorisation des territoires, de l’usage et de la gestion des espaces.
La synergie amorcée depuis quelques années entre les acteurs doit se poursuivre. Les services de l’Etat concernés apportent leur concours, leur
expertise pour permettre aux décideurs d’effectuer des choix éclairés en faveur d’un développement maîtrisé et durable des pratiques sportives de nature.
L’action ministérielle déclinée au plan territorial s’articule autour de six piliers :
L’information aux usagers, la réglementation et la protection des publics L’emploi et la formation
Les lieux de pratique de sports de nature (espaces, sites et itinéraires)
L’accompagnement du mouvement sportif Le rôle éducatif des sports de nature et leur rôle s’agissant de la promotion de la santé
Le développement local et territorial par les sports de nature

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Des formations qualifiantes sont mises en œuvre avec le concours du CREPS, des outils sont développés et des aides sont appor tées. On peut
citer les actions suivantes :
- campagne de prévention sur la pratique de la plongée subaquatique ; - expertise sur le milieu souterrain Réunionnais (tunnels de lave) ; - étude relative aux manifestations sportives se déroulant au cœur du Parc National ;
- développement du réseau « camping jeunes », pour développer l’accessibilité des jeunes aux pratiques sportives de nature dans le cadre de leur temps de vacances ;
- accompagnement du « risque requin »
Le soutien apporté au mouvement sportif en partenariat avec le CROS a permis de mettre en place :
- les assises du sport et du développement durable (2010) - le séminaire de juin 2011 : expertise et aide à la structuration des ligues de sports de nature par milieu de pratique (terrestre, aquatique et
aérien) ; - l’expertise apportée aux acteurs économiques des sports de nature : IRT, offices de tourisme, agences réceptives, syndicats des filières
professionnelles des sports de nature ; - l’appui et conseils apportés aux collectivités en faveur de la mise en œuvre de projets de développement des territoires …
Ce colloque, initié par le mouvement sportif avec l’aide de l’Etat, des collectivités locales et des différents acteurs, doit conforter la place du mouvement sportif qui a reçu de la part du Ministère un rôle de « service public ». Ce colloque doit :
- permettre aux collectivités d’accompagner un développement maîtrisé et durable des sports de nature ; - d’affirmer toute la place que tiennent les gestionnaires d’espace et les associations qui œuvrent dans le cadre d e la préservation de
l’environnement ; - de conforter le rôle et la place occupée par le secteur touristique et marchand des sports de nature, afin de pérenniser les emplois ;
- de trouver un mode de gouvernance partagé par l’ensemble des acteurs en faveur de l’intérêt général.
Bons travaux et excellent colloque.
Je vous remercie de votre attention.

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David HAUSS Triathlète français arrivé 4e aux Jeux Olympiques d’été de Londres de 2012 et Parrain
du colloque
« C’est vrai que la Réunion, chaque fois que j’y reviens je trouve des spots incroyables pour
s’entraîner aussi bien dans l’ouest que dans l’est, il m’arrive souvent de monter sur la Plaine des Cafres, là -
haut, au CREPS (Centre de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive) pour m’entraîner. Avant les
Jeux de Londres je me suis entraîné près de 4 mois ici et voilà j’ai mené ma préparation du mieux que j’ai pu
comme j’ai voulu. J’ai fait une bonne préparation, derrière j’ai fait une bonne saison qui a débouché sur des
jeux olympiques incroyables avec une 4e place. C’est vrai que quand j’étais petit je faisais les CROSS ici, au
collège. Voir le chemin que j’ai parcouru, c’est sûr que si on m’avait dit ça 10 ans plus tôt je signais sans problème donc voilà, c’est super d’être là.
J’espère que vous allez, durant ce week end, échanger un maximum, trouver des solutions. Le fait de revenir chaque année, je vois La Réunion qui
change. Il y a de plus en plus de monde, donc il y a des efforts qui doivent être faits, qui doivent être fournis pour que to ut le monde puisse
profiter, puisse faire du sport, pour nos petits-enfants et que ça continue.
Bienvenue à tous et puis voilà, en action. »
Avant l’intervention des experts, Coralie Puddu, récemment diplômée du Master LTDT (Loisirs,
Tourisme et Développement Territorial) de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, a présenté les résultats
de son travail effectué dans le cadre de son stage de fin d’études au CROS Réunion. Elle a présenté, sous forme
de power point, les conclusions de son état des lieux des sports de nature à La Réunion, mené durant cinq
mois sur le territoire. Des lectures et des rencontres avec les différents acteurs ont permis à l’étudiante de
répondre à la commande passée par le CROS et apporter des éléments de réponses récents sur les sports de
nature préalablement identifiés. En effet, certaines pratiques seulement, parmi toutes celles répertoriées par
le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français), ont été retenues, soit uniquement les pratiques

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n’usant pas de moyens motorisés pour avancer dans le milieu. Le public en profite pour intervenir : le président de la Ligue de Golf s’interroge de
la place du golf dans le champ des sports de nature, pourquoi n’a-t-il pas été retenu dans l’état des lieux de l’étudiante ? C’est une question
intéressante que de se demander si le golf est un sport de nature. Il se pratique dans un milieu standardisé alors, selon le professeur Olivier Bessy,
le golf serait plutôt un sport dans la nature, mais la question est en suspens. Evelyne Pruvost, référen t sports de nature de la DJSCS Réunion,
rappelle que 52 ligues et comités sont recensés comme sports de nature au CNOSF et qu’un choix a été fait par le CROS Réunion de ne pas tous les
intégrer dans l’état des lieux. Une personne représentant le Comité Régional de Cyclisme rappelle qu’une baisse considérable du nombre de
kilomètres de sentiers VTT est à déplorer puisqu’avant 1 500km étaient recensés. L’état des lieux de l’étudiante résumé ce matin ne fait pas état
des sports de nature dans le milieu universitaire, alors qu’ils sont à prendre en compte, comme le rappelle une personne du public représentant
l’Université de La Réunion. Les données et résultats de l’état des lieux de l’étudiante ne prétendent pas être exhaustifs, et des informations, par
manque de temps, n’ont pas pu être abordées. L’intervention du maire de la commune de Sainte-Rose était des plus intéressantes. Celui-ci
rappelle la nécessité d’un diagnostic territorial précis sur La Réunion car pour agir globalement, il faut penser localement. Comment les
collectivités fédèrent-elles ? Quelles sont les potentialités de l’existant ? On n’arrive pas à se connecter, il faudrait changer les mentalités et
travailler ensemble. Il précise qu’il faut construire des projets. A l’échelle de la commune de Sainte-Rose, le constat est tel que des sentiers sont
fermés depuis 2004. Chacun essaye de trouver sa place, mais le maire n’est pas sollicité dans les états des lieux et les avan cées sur certains
aspects. Il faut construire et faciliter les projets car il y a souvent des blocages. Enfin le maire affirme que des actions de terrain manquent et
qu’un vrai diagnostic territorial est nécessaire.

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Olivier BESSY
Professeur d’Université au Département Géographie/Aménagement à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour
Loisirs sportifs de nature et développement durable des territoires
La Réunion est un véritable laboratoire de recherche puisqu’il concentre tous les ingrédients de cette
problématique de faire des sports de nature un vecteur au service du développement durable du territoire. A
travers une approche globale, théorique et territoriale intégrée, la compréhension des ressources et des
contraintes du territoire, ses opportunités et ses menaces, est possible. Quand on travaille sur les sports de
nature il faut avoir une approche tri-disciplinaire - économique, géographique et culturelle – une transversalité
et une complémentarité parce que l’objet de l’étude est complexe. Les loisirs sportifs de nature ont un
ancrage territorial fort, ce qui fait que beaucoup de monde s’y intéresse et que cela entraîne des échanges et
des collaborations. On ne peut pas agir efficacement si l’ensemble des connaissances produites dans le champ
ne sont pas intégrées. Refaire le monde à chaque colloque sans prendre en compte ce qui a été dit, produit et
fait auparavant ne permet pas d’avancer, on fait du surplace. On n’est pas sur un phénomène de mode, mais bien sur un nouveau rapport à la
nature, un marché économique en croissance, une dynamique économique forte dans une société en crise. C’est un secteur très porteur avec de
nombreuses publications, conférences et colloques (un par mois en métropole). Les sports de nature participent à la décentralisation en tant que
vecteurs de structuration des territoires et de développement durable, car ils sont au cœur de la problématique territoriale, c’est-à-dire comment
les sports de nature peuvent contribuer à l’augmentation de l’attractivité d’un territoire tout en préservant cette durabilit é ? Premier
questionnement pour La Réunion, puisque c’est un territoire insulaire où la durabilité est menacée et l’île vulnérable. Les sports de nature sont un
champ d’étude complexe : problématiques du sport, de l’environnement, de la culture, du tourisme, du développement économique. Ce qui
amène à la difficulté de cerner l’offre et la demande, car les manières de pratiquer sont plurielles. La superposition des populations (touristes,
locaux), des territoires et des usages sur un même territoire rend difficile l’approche et le travail (par exemple le lagon est un lieu de pratiques
multiples et diverses). De plus, les sports de nature entraînent des problèmes épistémologiques de définition des termes, ils encadrent un champ
vaste et flou. Il y a une espèce de cacophonie verbale : sports outdoor, activités physiques de pleine nature, sports de plein air ; qui correspond à
un héritage historique et qui montre que chacun parle en fonction de sa propre représentation. Aujourd’hui l'appellation des sports de nature est
révélatrice de nouveaux enjeux et de nouvelles pratiques : hybridation, diversification des pratiques, nouvelle représentation de la nature
davantage plurielle, partagée, urbanisée et menacée. Il semblerait qu’aujourd’hui le champ des sports de nature reste sous -étudié par rapport aux

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enjeux qu’il représente pour les territoires et leurs limites sont floues et contradictoires. Il y a, en permanence, la confusi on entre les sports de
nature et les sports dans la nature : la chasse, le triathlon sont-ils des sports de nature ? La définition du Code du sport reste globale et la
catégorisation du Ministère des sports (aquatique, terrestre, aérien) est intéressante puisqu’elle part des ressources territ oriales, mais reste
encore peu opérationnelle pour aller plus loin dans la définition. Aujourd ’hui il y a de nombreuses interrogations, notamment sur la nature : où
commence-t-elle et où s’arrête-elle ? Quelles activités sont concernées ? Lesquelles sont rejetées ? La demande est en mutation avec une
massification de la pratique, une extension des publics (classes d’âge, féminisation) ou encore une diversification des modes de pratique. Cette
demande doit être mieux prise en compte et analysée plus finement pour définir une politique d’accessibilité là où la responsabilité des pouvoirs
publics est importante. Car si les pratiquants licenciés connaissent les sites, les gens pratiquant en loisir de manière auto-organisée, pour la
découverte, ont besoin d’être accompagnés et sécurisés. Autre paradoxe soulevé, les études et connaissances menées sur les sports de nature
sont trop sous-exploitées par les acteurs alors que les sports de nature posent de nombreuses questions aux pouvoirs publics et que les rapp orts
montrent que les sports de nature participent à la dynamique territoriale. Une étude réalisée en 2005 (BESSY, AUGUSTINI) révèle que 98% des
touristes interrogés ont pratiqué au moins une activité sportive de nature durant leur séjour à La Réunion, surtout des pratiques de découverte et
de progression dans l’environnement (randonnée pédestre, nage avec PMT, plongée en bouteille, randonnée aquatique). Ces pratiques apportent
un rapport privilégié au territoire et permettent de s’immerger au cœur de l’identité locale rapidement. Le territoire ici est un lieu porteur de sens
qui influence les formes de tourisme et l’attractivité est donc constituée de caractéristiques fortement liées au territoire. Les sports de nature
sont directement des vecteurs structurant la destination (« sportifs touristes ») et indirectement à travers la recherche du dépaysement
(« touristes sportifs »). La construction de l’attractivité touristique, travail de l’IRT aujourd’hui, est difficile à réaliser tant le touriste est mu ltiple. Il
faut faire attention aux effets déstructurant que ce soit dans les domaines environnementaux (sur-fréquentation, dégradation), économiques
(recherche de rentabilité à court terme) ou socioculturels (conflits d’usages et d’intérêts). Toutes les études menées à l’échelle nationale sur les
territoires permettent de mieux connaître le marché de ces activités, de mieux évaluer les impacts et de mieux justifier et réguler les actions
publiques. Pourquoi alors un décalage persiste-t-il entre les connaissances produites et l’action publique ? Entre les discours et l’action ? Parce
que les productions et les études sont mauvaises ? Les contextes différents et la difficulté à trouver une méthode transversale ? Le déficit de
gouvernance ? Les choses n’ont pas beaucoup évolué à La Réunion en 10 ans, chacun reste dans son coin, et reste dans des initiatives
individuelles. Chaque acteur défend ses propres enjeux alors que les convergences peuvent faire avancer les choses. Les acteurs politiques ont un
rôle crucial à jouer puisqu’ils sont au cœur de la gouvernance locale.

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Gérard PELTRE
Président de l’Association internationale Ruralité – Environnement – Développement (R.E.D)
Les leviers disponibles et à utiliser à l’échelle européenne et nationale pour développer
harmonieusement un territoire
C’est la 2e ou 3e fois que je viens et chaque fois que je pars je me dis que La Réunion est loin, mais à
chaque fois que j’y suis, je me dis que c’est la métropole qui est loin pour ne pas voir ce qu’il se passe dans
cette île avec l’énergie que je sens à chaque fois. Cette énergie peut être inspiratrice dans beaucoup d’autres
endroits. Cela s’exprime bien en étant une ambition commune pour faire vivre et développer La Réunion, et
aussi la positionner dans l’échiquier mondial du développement mais surtout national et européen du
développement du territoire. « Aide-toi, le ciel t’aidera », ce n’est pas une référence religieuse mais
simplement un élément important dont il faut se saisir. M. le Maire de Sainte-Rose a eu raison de dire ce qu’il a dit et maintenant les autres
doivent se prendre en main pour faire, il ne faut pas qu’attendre. « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir », mais si c’est la mémoire
pour fuir la possibilité d’agir, ça ne sert à rien. Henri Laborit parlait de l’éloge de la fuite, on a tellement subi qu’on ne peut plus rien faire et c’est
normal. Non, c’est la mémoire pour le futur et pour construire le futur, et ici il y a tout ce qu’il faut pour faire cela. Et c’est ce que signifie
l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO, un patrimoine de culture, non seulement naturel et spontané. Au niveau européen, nous vivons
dans le cadre du Traité de Lisbonne, sur la charte des droits fondamentaux qui parle de la diversité des cultures, des grands enjeux de
développement portés par l’homme et pas uniquement de l’économie libérale. On peut influencer et influer sur le destin. Je suis maire d’une
petite commune rurale, dans un territoire qui aurait pu être écrasé par un patrimoine naturel extrêmement riche. Il faut le préserver bien sûr,
mais par le développement, comme ici où les Hauts sont habités et valorisés par les hommes et les femmes du territoire. La culture est une
culture aussi faite d’hommes, et il faut préserver la nature sans la mettre sous cloche, il faut l’inscrire dans les enjeux de développement des
territoires. Lachaussée est un territoire préservé et valorisé, mais par le développement local, en partenariat avec l’ensemble des acteurs qui
œuvrent sur la nature. Premier vice-président du Parc naturel régional de Lorraine, au début j’ai d’abord œuvré pour enlever les pancartes, parce
que le Parc était arrivé par des pancartes, des fermetures. Nous avons œuvré pour que le Parc devienne un espace d’ouverture pour le
développement en reprenant ses propres valeurs. C’est possible, mais il faut prendre en main les choses et considérer la natu re comme un enjeu
pour le développement, et sa découverte par les sports de nature et les loisirs est un enjeu majeur pour cette île déjà identifiée et reconnue
comme telle par un grand nombre de touristes, et par l’UNESCO. Il est indispensable de prendre son destin en main et avec les bonnes méthodes

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en entraînant les uns et les autres, car ce sont les territoires qui sont capables d’exprimer les enjeux de développement. Ce sont les territoires
ruraux qui ont inventé le concept de développement local co-construit avec l’ensemble des acteurs. Aimer c’est regarder ensemble dans la même
direction, pour le développement c’est pareil. Cette réalité a permis de mettre en place une politique de développement local . En matière de VTT,
La Réunion était inspirante, aujourd’hui elle est en retard sur ce qui est en train de se faire ailleurs, c’est un peu ce que vit la France en ce moment
en matière de développement local. LEADER est un outil européen, un dispositif de soutien au développement des t erritoires. C’est Michel Laine
qui est venu chercher en France cette dynamique du développement local émergent pour le transmettre à l’échelle de l’Union eu ropéenne et en
l’enrichissant avec le partenariat public-privé. On ne peut pas réussir le développement d’un territoire sans cela, ni une politique publique qui
permette d’offrir un cadre avec un cap partagé par tous, élément essentiel. Le politique doit être l’organisateur de la cité, pas seul, mais il doit
déterminer le cap pour converger vers une politique commune. Aujourd’hui, l’Union européenne est l’échelon qui inspire le développement par le
biais de directives, de programmes, décidés par tous les états membres et non pas par la commission. Une fois le cap décidé ensemble, il doit être
mis en œuvre en tenant compte de la réalité de chaque état, des régions et des territoires des états membres ce qu’on appelle la subsidiarité, la
recherche du niveau le plus pertinent dans l’action publique. La commission européenne a proposé un cadre stratégique s’inspirant de la stratégie
Vingt-Vingt pour rendre l’ensemble de l’espace européen plus présent face à la mondialisation, dans un cadre innovant pour se prendre en main
et inventer des économies, des initiatives sociales, et avoir une croissance intelligente durable et inclusive (génératrice d’emploi intégrant tout le
monde)… A travers la proposition d’un cadre stratégique commun incluant le FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural), le
FEDER (Fonds Européen de Développement Régional), le FSE (Fonds Social Européen) et le Fonds Pêche (aquaculture et valorisation des rivières)
pour le développement territorial intégré. Chaque état membre est libre dans leur mise en œuvre. La commission propose que les moyens
financiers soient apportés dans le cadre de contrats de partenariats adossés sur la stratégie Vingt-Vingt (objectifs de résultats) et sur les moyens
employés pour atteindre le développement intégré (Etat, instances régionales et sous-régionales). Une politique publique définie avec des
objectifs clairs permet d’avancer plus vite. Il faut se saisir de l’approche territoriale intégrée, le budget est incertain même si pour La Réunion
l’avenir est plus sûr que certaines régions de métropole car faisant partie de l’espace de cohésion. Le parlement européen es t en codécision,
bientôt les états membres, le parlement et la commission vont dialoguer pour se mettre d’accord sur ces politiques.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Thierry BEDOS
Responsable du Pôle ressources national des sports de nature
Sports de nature et développement des territoires : enjeux socio-économiques
Par manque de temps, je ne ferai que la première partie de mon intervention sur le positionnement
des sports de nature dans les politiques publiques. Le fait social des sports de nature est avéré sur des
activités plutôt grand public (VTT, randonnée pédestre) ouvertes à tous et démocratisées. Sur les 25
millions de pratiquants il y a 2,5 millions de licenciés (1/10), c’est donc la pratique auto -organisée qui
demeure. La France a un patrimoine exceptionnel et unique puisqu’on y recense plus de 200 000km de
sentiers entretenus et balisés, qui positionne la France comme la première destination touristique
européenne dans les sports de nature. En termes d’emplois, il y a 100 000 éducateurs déclarés dans les
sports de nature, un secteur professionnel important. Concernant la définition, l’idée première était de
définir les lieux de pratique puisque les pratiques sont difficiles à délimiter. Dans les politiques publiques l’accent a été mis sur comment défendre
des lieux pour pratiquer en espace naturel, en effet dans les sports de nature les lieux ne sont initialement pas des lieux destinés exclusivement à
la pratique. On est donc plutôt sur des terrains ouverts et partagés avec d’autres. Pour le golf, si on s’en tient à la stricte définition, le terrain est
privatisé avec un usage spécifique, mais dans les pays anglo-saxons par exemple, la pratique se développe sur des terrains ouverts en campagne
et le CNOSF a fait le choix que le golf rentre dans le conseil des sports de nature. Le champ des sports de nature, qu’il soit large, est plutôt une
opportunité et laisse le choix aux territoires de choisir les sports qu’ils veulent intégrer. Le 06 Novembre 2012 ont eu lieu les Assises sur le sport et
les territoires avec le débat sur la compétence sport au niveau des collectivités. C’est bien une compétence partagée entre le mouvement sportif,
l’Etat, les collectivités et le mouvement privé. En 2000, a été décidé que le département se doit de favoriser le développement maîtrisé des sports
de nature, c’est une compétence légale et obligatoire renforcée en 2004 (CDESI-PDESI). Le département, à travers la CDESI, est obligé de mettre
autour de la table les acteurs pour que tout le monde soit d’accord avant d’inscrire un site au plan. Il y a donc un cadre réglementaire et chaque
département peut choisir comment s’y inscrire. Aujourd’hui le Code du sport reconnaît la compétence du mouvement sportif dans les sports de
nature (arts. L311-2 et L311-5) notamment sur les normes techniques et il est le premier appui des collectivités pour équiper les sites. L’Etat a un
rôle régalien (respect de la réglementation), mais aussi de plus en plus d’accompagnateur et de formateur (à travers le CREPS notamment). Le
taux de professionnels dans les sports de nature est plus élevé que dans les sports traditionnels (en 2011, 73% des détenteurs d’un Brevet d’Etat
spécifique en sport de nature ont travaillé plus de 5 jours, ont été actif professionnellement). Depuis 2010, les directions régionales via les

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référents régionaux, se doivent d’animer un comité technique qui associe tout le monde pour élaborer un plan d’actions stratégique régional.
Enfin, l’Etat en tant que garant de l’intérêt général doit s’assurer que tous les acteurs soient associés (professionnels, in tercommunalités, acteurs
touristiques…). Lors du Traité de Lisbonne une nouvelle compétence a été mise en place à l’échelle européenne pour développer la dimension
européenne du sport au sein du programme ERASMUS qui sera un levier pour que le CNDS, outil principal du financement du sport pour tous,
puisse abonder ces lignes européennes. Des 73% d’éducateurs en sports de nature en 2011, 40% ne vivent que des sports de nature, il y a donc un
vrai métier, une vraie filière professionnelle. Concernant les publics touchés par les sports de nature, il y a la pratique sportive, la pratique
éducative et la pratique touristique de façon équilibrée. Les chiffres permettent de casser cette vision comme quoi il y a les professionnels d’un
côté et le mouvement sportif de l’autre. Aujourd’hui, il y a des territoires où les sports de nature ont une valeur économique importante, ceci est
dû à la présence des deux acteurs (professionnels et associatifs). Les territoires, à un moment donné, se positionnent et se spécialisent sur des
pratiques en termes d’innovation et d’images comme le choix d’Annecy sur le parapente il y a longtemps. Les études menées sur les impacts
économiques des sports de nature, même si ce n’est pas la mission première du Ministère des Sports, ont permis d’avoir des leviers pour impulser
une gouvernance locale différente. Les manifestations sportives sont un bel exemple du savoir-faire territorial et de comment on peut répondre à
la fois à des enjeux sportifs (compétitions) et éducatifs ou touristiques grâce aux nombreuses retombées. Au niveau national, le recensement des
manifestations se termine et environ 25 000 manifestations sportives de nature sont déclarées auprès des préfectures en France. Les associations
sportives restent souvent les porteuses des manifestations qui peuvent être les catalyseurs des territoires. Une étude des impacts économiques
sur les courses d’orientation révèle que les courses grand public génèrent plus d’impact (75%). Toujours dans le thème économ ique, le marché de
l’équipementier est en pleine expansion et les acteurs économiques ont compris que tout se jouait sur les territoires et qu’il faut préserver les
sites. Depuis 2010, le Ministère travaille avec eux, ils étaient présents en 2011 à Annecy lors des Euro’meet. Il ne faut pas oublier les enjeux
éducatifs, aujourd’hui la politique du Ministère des Sports se réoriente sur les valeurs éducatives des sports de nature.

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Les ateliers du jeudi après-midi 06 Décembre
Atelier Territoire-Environnement Animateur : Gérard PELTRE
Intervenants : W.BEGUE, B.CAUVIN, JM.DULONG, B.LABROSSE, JP.NANGUET, T.RUNGASSAMY, N.VITRY, J.MARIE-FRANCOISE. Excusée
S.GILSON
Plusieurs expériences et sujets ont été abordés au cours de
cet atelier :
- Retour d’expérience d’une course de montagne (Raid Tuit-
Tuit) réalisée dans le respect de l’environnement. Cette course
rencontra un vif succès grâce à un travail partenarial important avec
les institutions et entités environnementales et à la mise en place
d’une charte restrictive sur les impacts environnementaux.
- Présentation du label « Développement durable, le sport
s'engage® » du CNOSF, par un représentant du CROS Réunion. Il
permet aux organisateurs d’évènements sportifs de s’inscrire dans
le respect du développement durable attestant ainsi de
l’exemplarité de leur démarche au regard de « l’Agenda 21 du sport
français ».
Le rôle et les actions d’entités environnementales ont
également été signalés avec la présence de la Réserve naturelle
marine, de l’ONF ou encore du GCEIP (Groupement pour la
Conservation de l’Environnement et l’Insertion Professionnelle). Les
activités phares de nature sont les randonnées pédestres, équestres
et le VTT sur le domaine départemento-domanial recensant environ
900km de sentiers. Le domaine géré par l’ONF est enclin à des
pratiques régulières qui peuvent être dangereuses dans le futur si
elles ne sont pas régulées, générant par exemple l’érosion des sols,
les déchets (dont la collecte coûte 500 000€ chaque année), les
conflits d’usages…La finalité étant celle d’offrir aux usagers une
approche sécurisée du milieu. Pour cela des conventions sont
passées avec les différents acteurs sportifs : CRFFME (Comité
Régional de la Fédération Française de Montagne Escalade), LRC-FFS
(Ligue Réunionnaise de Canyoning-Fédération Française de
Spéléologie) pour l’escalade, les tunnels de lave ou encore le
canyoning.
Selon le GCEIP La Réunion regroupe 80% de la biodiversité
outre-mer. Les coureurs, utilisateurs réguliers du territoire, sont à
sensibiliser, et cela commence dans les écoles. Il est à noter que 80%
des déchets récoltés sont recyclables. Il est rappelé que le Parc
National représente 70% du territoire dont 40% pour le cœur du
Parc, il reste donc 30% qui peuvent et doivent être utilisés entre
autres pour le développement des activités des sports de nature.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
31
Autre acteur environnemental essentiel, côté mer cette fois,
c’est la RNM (Réserve naturelle Marine), qui s’appuie sur la
sensibilisation pour faire connaître et respecter le milieu marin et
plus particulièrement le milieu corallien à travers des animations
nature, le sentier sous-marin de l’ermitage et des visites guidées, la
lecture du paysage, le partage de la ressource avec les autres usagers
(800 pêcheurs/an dans la réserve). L’espace protégé ne recense pas
moins de 3 000 espèces et possède des zones sanctuarisées où
aucune activité ne se passe. Enfin, toujours sur le thème du territoire,
les AMM (Accompagnateurs en Moyenne Montagne), professionnels
du tourisme pédestre, principalement dans les Hauts, ont été
entendus concernant le tourisme volcanique et la viabilité du métier
des spéléologues.
Pour synthétiser, il semble possible de mettre en place des
manifestations sportives éco-responsables. L’idée d’un salon sur les
sports de nature permettrait d’échanger et mettre en lien les
professionnels, les associations, les structures environnementales.
Un échange de contacts et données est important et nécessaire pour
travailler en harmonie et savoir ce qu’il se passe sur le même
territoire à des secteurs différents. Pour les différents intervenants, il
faut davantage de dialogue, des rencontres régulières pour informer
et plus de partenariat et de coopération afin que les organisateurs
soient plus sensibilisés et minimisent l’impact sur le territoire. La
finalité, selon les acteurs peut être différente, mais les contacts avec
la nature sont les mêmes. L’accent doit être mis sur la préservation
du milieu et les acteurs doivent travailler plus fréquemment en
concertation. S’est fait ressentir un besoin de décisions partagées
même si les acteurs de la concertation peuvent se contredire, cela
fait avancer la machine.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
32
Atelier Société
Animateur : Thierry BEDOS
Intervenants : M.ARBOIREAU, J.BLANQUERE, D.DURAND, P.GRISONI,
G.MONTBRISSOU, E.MORIN, D.PELOPS, C.PETIAUD, B.RAMDHANI,
G.SURJUS. Avec la participation de D.HERVE, IPR au Rectorat de La
Réunion
Dans cet atelier, les thèmes ont été principalement axés autour de la présence des sports de nature dans le système éducatif et leurs pratiques par différents publics.
Compte-tenu de l’apport des sports de nature pour la santé, le Conseil Général a introduit le sujet sur le thème du dopage. Présent dans n’importe quel sport dès que la notion de compétition
est en jeu, le dopage sévit également lors de compétitions de sports de nature. SOS Zamal est un dispositif qui a pour mission d’accueillir,
d’écouter et d’orienter tous les publics, l’important étant de sensibiliser et faire de la prévention contre toute sorte d’addiction.
La voile a été abordée à travers deux interventions qui l’ont
traité sous deux angles différents : la voile scolaire et handi voile. A
travers une dimension sportive, pédagogique et sociale la voile
scolaire aide les enfants à aimer les activités nautiques et à travers
elles, la mer. En 2011, 1 720 enfants ont
pu pratiquer la voile grâce à la ligue et
ses clubs. Initialement, les financements
de la Région pour soutenir la
commission, devaient durer 5 ans et le
relais devait être pris par les communes.
Or, cela n’a pas été le cas, et, aujourd’hui la ligue sollicite toujours
l’appui financier de la Région. Les enfants apprennent des notions
scientifiques d’abordage, à s’adapter à l’eau, à travailler en équipe et
mettent en pratique les règles de sécurité. Mis en place depuis 15
ans par la commission, le Challenge voile scolaire, soutenu par la
Région, accueille environ 300 enfants à la base nautique des
Mascareignes de la commune du Port durant toute une journée. Les
enfants, venus de plusieurs communes, partagent cette journée
entre ateliers sur terre et parcours en mer. Le problème souligné est
celui du coût des transports qui pénalise la pratique régulière de la
voile pour les jeunes et la problématique requin qui effraye
beaucoup de monde. Pour les clubs avec une activité portuaire
l’activité est maintenue. Pour les autres, c’est difficile (Saint-Paul,
Saint-Gilles) et cela génère des découragements. La voile scolaire
suscite de l’intérêt aux yeux des communes qui collaborent et
facilitent l’accès aux sites de pratique. La commune du Port a
beaucoup favorisé la pratique de la voile et désire développer son
front de mer. De plus la voile scolaire génère une vingtaine
d’emplois.
La base nautique des Mascareignes
accueille également l’association handi voile.
Depuis 10 ans, celle-ci traite les notions
d’accessibilité et de handicap et souhaite une
mixité dans la pratique. Le handicap n’est pas
seulement physique mais peut avoir diverses
formes et la voile sportive pour tous est comme
un vecteur de soin et d’accompagnement.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
33
L’intérêt de la voile est son côté sportif, les stimulations sensorielles
qu’elle apporte et sa notion de partage. A travers une approche
sociologique désireuse de rendre autonome une personne et
commun la pratique sportive, handi voile propose une activité en
club (15 licenciés) et un centre. Un constat a été fait depuis quelques
années concernant la demande, elle est présente et il y a des choses
possibles à faire.
La sensibilisation est un aspect essentiel pour développer les
bonnes pratiques, et elle peut être réalisée dès le plus jeune âge.
C’est le projet de Marmailles au Soleil de l’ARCV (Association
Régionale des Centres de Vacances), en collaboration avec la DJSCS
Réunion et les ACM (Accueils Collectifs des Mineurs), et l’association
Azot’tout, sur le milieu marin. En partenariat avec des acteurs
politiques, environnementaux et Kélonia (observatoire dédié à la
tortue), près de 200 enfants se sont retrouvés sur la plage en 2012 et
ont pu bénéficier d’ateliers d’informations et d’un accompagnement
personnel pour la découverte du milieu en palmes, masque et tuba.
Le constat est bien celui que les jeunes ne se sentent pas à l’aise dans
ce milieu. Au niveau des ACM, les objectifs sont bien d’initier et de
faire découvrir les sports de nature aux jeunes enfants. L’ambition
est celle de développer une véritable vie avec la nature, de mettre en
place des campings itinérants pour amener les jeunes de la mer
jusqu’à la montagne, et ainsi relier les Bas et les Hauts. C’est un
projet pédagogique de l’éducation populaire qui mérite d’être connu.
Enfin la présence des sports de nature dans le système
scolaire témoigne de leurs intérêts. Que ce soit au sein de l’UNSS
(Union Nationale du Sport Scolaire), dans les enseignements
obligatoires des lycées professionnels ou à l’université le choix est
donné aux élèves et étudiants de pratiquer les sports de nature
comme ils le souhaitent. Il y a des activités à échelle nationale
présentes au baccalauréat, comme l’escalade, et des activités
sportives optionnelles. L’objectif est que les élèves aient une vision
d’ensemble au plan culturel et patrimonial. L’UNSS n’est pas
obligatoire et propose bon nombre d’activités sportives de nature
notamment dans l’Est (rafting, canyoning, VTT…). Par exemple,
jusqu’à 200 élèves peuvent pratiquer le canyoning sur l’année. Grâce
à la mutualisation des moyens humains entre les professeurs, et la
mise à disposition du matériel, les élèves bénéficient d’un
encadrement sécurisé. Tout comme la voile, le transport est un
problème puisqu’il représente 70 à 80% du budget. Il existe un réel
enjeu à faire découvrir les pratiques sportives de nature puisque
moins de 80% des élèves accueillis ne connaissent pas Mafate, ou la
Roche Ecrite ou même la plongée. La mixité sociale et le mélange
filles/garçons permettent également de varier les activités et les
manières de les appréhender. Un partenariat existe avec des clubs à

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
34
travers des conventions qui sont signées notamment pour le prêt de
matériel. L’UNSS est donc un tremplin pour permettre ensuite la
continuité de la pratique des jeunes en clubs, exemple en canyoning
où une section « jeunes » à la ligue permet de déboucher sur de la
formation et devenir initiateur. Le
problème souligné est l’accès aux
équipements et sites de pratique, la
pérennisation des encadrements et
le manque de temps pour pratiquer
(mercredi après-midi) à cause de
l’éloignement de certains sites.
A l’Université de La Réunion les sports de nature, tels que le
paddle, l’escalade, le canyoning ou encore la voile, sont accessibles à
travers le SUAPS (Service Universitaire des Activités Physiques et
Sportives) regroupant environ 300 étudiants initiés à la pratique mais
aussi à l’encadrement. Tout comme l’UNSS, le SUAPS est un tremplin
vers la vie associative et permet aux étudiants de poursuivre la
pratique dans un club et d’aller plus loin dans la formation. C’est une
sorte de plus-value offerte aux étudiants qui ont la possibilité de faire
des stages à Maurice ou Madagascar pour la plongée par exemple.
La mise en place des sports de nature dans les établissements
secondaires professionnels et polyvalents par la Région et le Rectorat
génère une approche différente puisqu’ici les pratiques sont
obligatoires dans le cadre des cours traditionnels. La pratique des
sports de nature modifie la vision des élèves qui apprennent
différemment, modifient leur comportement. Les séquences
d’apprentissage sont soit la journée, soit la demi-journée. Ainsi, ces
séquences permettent une meilleure connaissance des élèves qui
apprécient davantage les enseignants. Trois exemples de pratiques
de sport de nature sont proposés : le canyoning, le vtt et le
parapente. Il s’agit de trois activités de type gravitaire. Ici, c’est
l’apesanteur qui est le moteur de l’action, avec pour corolaire la
pente. On roule en descente, on glisse sur la corde ou on vole sans
effort. Si les activités n’étaient pas gravitaires, il serait impossible
d’enseigner à la journée, car la condition physique des élèves ou leur
entraînement, sont insuffisants. Les activités se révèlent être des
activités de pilotage où l’élève pilote des machines et apprend à se
déplacer autrement. On peut filer la métaphore d’un jeune qui
piloterait son engin comme il apprend également à piloter sa vie,
engagement, réflexion, pugnacité… D’autre part, un système scolaire
qui permet à des élèves de vivre de telles minis-aventures est un
système scolaire aimé. En dehors des apprentissages riches car
différents et complémentaires des cours classique d’EPS (Education
Physique et Sportive), l’enseignement des sports de nature permet
de lutter contre le monde virtuel, Facebook, internet, en offrant aux
jeunes un autre imaginaire et d’autres fantasmes, où les corps et les
esprits s’émeuvent en se déplaçant. D’autre part, tout cet
enseignement en milieu naturel est associé à une éducation à
l’environnement indispensable pour faire prendre conscience aux
jeunes de la nécessité de préserver l’environnement.
Pour synthétiser, il est possible de dire qu’il ne soit plus
question de prouver les valeurs des sports de nature et leurs

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
35
bienfaits. Cependant, quatre obstacles ont pu être discernés : le
transport, l’encadrement, les matériels et le temps pour la pratique.
Souvent, les professeurs prennent sur leur temps en plus des
bénévoles et professionnels qui apportent leur aide. Au départ, il y a
toujours un partenariat avec une collectivité, le mouvement sportif,
l’Etat, mais comment le mutualiser et faire en sorte qu’il y ait un
objectif partagé et le montrer aux décideurs ? La crainte d’un défaut
de reconnaissance est bien présente puisque ce genre de pratiques
demande un engagement fort de tous, enseignants, collectivités,
éducation nationale et famille. Lors des sorties, au volcan par
exemple, quatre-vingt pour cent des élèves, plutôt casaniers, n’y sont
jamais allés et ils reviennent ensuite avec leur famille, il y a donc un
impact important sur la découverte et la connaissance du territoire.
Les sports de nature ne sont pas dans la culture réunionnaise, il y a
donc un réel problème de représentation. Ainsi, l’école, à travers
l’offre sportive de nature peut être un lieu d’appropriation culturelle
du territoire.
Atelier Economie
Animateur : Olivier BESSY
Intervenants : C.BARRIEU, J.GAILLOT, G.GRANDIERE, S.GUILTAT,
B.LARROCHE, JL.PARIS, S.POMAREDE, E.PRUVOST.
L’atelier sur l’économie a principalement abordé le thème des
manifestations sportives et leurs impacts économiques directs et
indirects. Les témoignages se sont suivis mais ne se sont pas
ressemblés, il a été question des manifestations sportives en VTT, la
plongée sous-marine et plus particulièrement la photo sous-marine,
les compétitions en parapente organisées par le mouvement fédéral
depuis plusieurs années ou encore d’un évènement sportif
multisports.
La présentation d’éléments de conclusion d’une thèse de
l’Université de la Réunion, sur les sports côtiers à La Réunion sous la
dimension des sciences humaines ouvre ce troisième atelier. Le
littoral est un espace géographique de pratique et une ressource
économique et touristique du territoire réunionnais. La voix des
acteurs n’est pas assez prise en compte comme le souligne
également une personne de la salle. Il faut compter sur l’ensemble
des pratiquants et non seulement la ligue de surf pour gérer la crise

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
36
requin. Le système est déréglé, il faudrait utiliser le côté
environnemental et écologique pour régler ce problème et rétablir
l’équilibre. La maritimité, soit les relations complexes entre l’homme
et la mer, doit être portée par une co-construction et le rôle des
acteurs politiques et décideurs locaux doit être mis en avant. La
confrontation entre les bénévoles et les acteurs professionnels est
soulignée par une personne du public, ils sont montés les uns contre
les autres. Par exemple, en pêche récréative, les arrêtés préfectoraux
sont de plus en plus restrictifs, bientôt les plaisanciers ne voudront
plus sortir et cela aura des conséquences sur l’économie de la
plaisance.
La présence de l’IRT (Ile Réunion Tourisme) témoigne de la
destination réunion comme destination nature et l’image bleue est
déterminante pour une île tropicale. La Réunion est un immense
terrain de nature.
L’IRT met l’accent sur les activités aquatiques comme la voile,
la plongée, sans oublier le surf. En 2011 une étude a été menée chez
certains professionnels (70) et environ 16 000 000€ auraient été
dépensés dans les sports de nature en 2010. Ce montant représente
les chiffres d’affaires générés par les professionnels interrogés et ne
sont donc pas représentatifs de la dépense sur l’ensemble des
activités des sports de nature. Ce qu’il serait important de savoir.
Mais l’aspect économique est compliqué ce qui fait qu’aujourd’hui
nous n’avons pas une bonne vision sur les manifestations. Il est
constaté qu’à La Réunion, les organisateurs sont principalement des
associatifs, organiser demande de la ressource (humaine, financière)
qu’ils n’ont pas, ce ne sont pas des professionnels de l’évènementiel.
L’IRT a fait appel à un cabinet d’études mais il est posé la question de
mettre en place un partenariat de recherche avec l’Université de La
Réunion. Le Pôle ressources national des sports de nature estime
qu’un organisateur devrait consacrer 10% de son budget pour
évaluer les retombées économiques de sa manifestation.
Le président de la ligue de parapente témoigne de l’apport
important des évènements sportifs de nature. En effet, depuis plus
de 22 ans, la ligue organise chaque année des compétitions
nationales et internationales. Ces compétitions ont crée une vraie
notoriété pour l’île de la Réunion, et on peut même dire qu’elles ont
inventé une destination parapente.
Sans la compétition, pas de
communication à l’extérieur sur les
vertus libéristes de l’île, sans la
compétition, pas de chantiers
d’aménagement des sites. La puissance
publique a consacré quatre cent cinquante mille euros à la création
d’un décollage international à Colimaçon 800 pour la finale de la
coupe du monde 2003. Il y a donc un vrai marché difficile à identifier
car seulement sur certains mois, et qui reste à la marge des touristes
classiques. Néanmoins, si l’on associe tous les sportifs pratiquants de
sports de nature qui viennent exclusivement à la Réunion pour leur
pratique, il y a alors de vrais enjeux économiques. La difficulté est
aussi liée à une confusion, la pratique professionnelle dans l’île, où

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
37
les professionnels proposent des prestations de services (biplace
parapente, plongée, canyon, tunnel de lave…) pour laquelle les
touristes visiteurs ne sont pas spécifiquement venus dans l’île ; ces
prestations de service augmentent considérablement la qualité du
séjour. Il est plus difficile d’identifier les vrais touristes sportifs
autonomes venus ici par le biais des compétitions ou à leur propre
initiative pour pratiquer leur passion. Il faut donc cultiver nos
spécificités. Ainsi, lorsque le parapente devient impossible en
métropole et en Europe, à la fin de l’automne beaucoup viennent
pratiquer et faire des stages à La Réunion. Généralement, le
compétiteur ne vient pas tout seul, et reste après la compétition
pour visiter. Il serait intéressant de mesurer ces retombées
économiques indirectes.
D’autre part, l’IRT rappelle que, très récemment, un COST
(Comité d’Orientation Stratégique du Tourisme) composé du Conseil
Régional, de l’IRT, du Conseil Général et du Préfet, a été mis en place
pour définir les grandes orientations du développement touristique
de La Réunion. Il travaille sur des thématiques à travers des
problématiques transversales. A ce sujet, l’IRT a la volonté de
travailler sur des évènementiels internationaux. Peut-être un
colloque sur l’évènementiel sportif serait à planifier ?
Il est une manifestation en place depuis 10 ans qui concerne
les sports de nature, compétitive dans un sens tout autre puisqu’il
s’agit de la photo sous-marine. Cet évènement, soutenu par les
institutions, valorise le milieu sous-marin par le biais de la photo. La
force du TrophéeH2O est qu’il ne dépend pas que d’une seule
institution. Si pour l’instant des gens ne
viennent pas encore uniquement pour la photo
sous-marine, l’évènement a attiré de nombreux
passionnés et la presse spécialisée. De cette
manière l’évènement a suivi l’évolution de la
barrière de corail et a une base de données non
négligeable depuis 10 ans. En 2013 le salon de
la plongée sera l’occasion de donner envie de
venir à La Réunion en mettant en valeur son patrimoine marin.
TrophéeH2O n’a pas la volonté de devenir un gros évènement mais
continuer pour préserver et sensibiliser.
Une intervention dans le public fait état du golf. C’est un sport
dans la nature. Le Golf de Bassin Bleu, représenté par son directeur,
génère 20 emplois, un golf en moyenne emploie 35 salariés. Une
personne représentant le Comité Régional d’Equitation nous parle du
monde de l’équitation qui recense un nombre de pratiquants double
par rapport aux licences enregistrées. A La Réunion, il y a un vrai
problème topographique et géographique puisque l’espace est
contraint. Or, les acteurs sont mal organisés et travaillent chacun de
leur côté. Par conséquent, il y a un réel besoin de travailler ensemble
notamment concernant les conflits d’usage et la pérennisation des
sentiers.
Il a été également question du VTT, 3e sport de nature
pratiqué à La Réunion. A été rappelé la présence d’une télénavette

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
38
arrivée trop tôt et l’histoire chaotique du VTT qui connaît un
renouveau depuis 2010 grâce au plan de relance du VTT à La
Réunion. Pas moins de 30 manifestations dans la pratique et 300 à
400 coureurs sont présents lors de la Mégavalanche chaque année. Il
y a une dynamique donc dans la descente de VTT qui fait que
plusieurs taxiteurs travaillent maintenant toute l’année. Il est rappelé
qu’à l’époque, le problème rencontré par la MMM (Maison de la
Montagne et de la Mer) avec les stations VTT, c’était la difficulté à
trouver l’équilibre avec les structures connexes, certains paramètres
n’ayant pas été identifiés pour développer les activités et assurer
l’entretien et la pérennisation des stations. Ce problème est-il réglé
aujourd’hui ?
Des évènements sportifs comme le Grand Raid ou le Raid
Réunion d’Aventures sont d’envergure nationale et internationale et
contribue à la promotion de l’île. Le Raid Réunion d’Aventures est
présenté et montre les retombées directes et indirectes importantes
que peut générer un évènement de cette envergure :
De 200 000 à 250 000€ de dépenses directes
à La Réunion
Entre 6,5 et 7 millions d’€ de valorisation
équivalence publicitaire.
Au-delà des manifestations sportives, quel impact
économique pour les activités de sport de nature. L’union ne fait-elle
pas la force ? C’est ce que pensent quelques professionnels de la
plongée qui se sont regroupés suite à la crise requin et ont créé
l’association GPP (Groupement des Professionnels de la Plongée). Les
11 structures emploient 30 salariés et font un chiffre d’affaires
d’environ 2 millions d’€ avec 80 000 plongées/an. Les entreprises qui
travaillent avec le tourisme ont perdu environ 20% de leur chiffre
d’affaires en 2012. Les tours opérateurs ne vendent pas la Réunion
comme destination plongée, il manque un package avec la plongée
intégrée où le touriste pourrait repartir avec une formation
complète. Pendant la crise requin la plongée n’a pas été sollicitée
alors qu’elle aurait pu aider, de plus les plongeurs sont concernés par
les arrêtés d’interdiction des surfeurs alors qu’ils n’ont pas les
mêmes rapports avec les requins. En témoigne qu’aucune attaque et
accident n’ont été recensés pour la plongée avec bouteille. Le
groupement s’engage à établir une charte de qualité et à fournir à la
RNM (Réserve naturelle Marine) les chiffres sur les sorties par bouées
tous les mois. De plus sont organisées 3 ou 4 journées de
sensibilisation au milieu marin tous les ans. Le groupement a le
projet de créer un pass plongée avec un forfait. Il ressort que le
potentiel « plongée » de La Réunion, en comparaison avec d’autres
grandes destinations mondiales (Mer Rouge, Seychelles, Océanie…),
est plutôt remarquable, certes avec des populations moins
nombreuses en quantité, mais avec quasiment le même nombre
d’espèces, et des paysages sous-marins typiques et exceptionnels.
Pour les professionnels, la destination est réellement sous-estimée.
C’est pourquoi les sports de nature suscitent l’intérêt des
chercheurs car leur pratique auto-organisée rend difficile la récolte
de données précises, il y a donc des études à faire. Le tourisme de
contemplation soit le tourisme passif est très présent sur l’île, il

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
39
semble que La Réunion ne soit pas encore identifiée comme
destination touristique sportive, et là il y a quelque chose à faire. Les
sports de nature engendrent beaucoup de retombées économiques
indirectes très difficile à calculer, cela passe du transport jusqu’aux
activités pratiquées en passant par l’hébergement. Il faudrait aider
les associations à avoir une vision, un retour, et une expertise sur
leur manifestation. Il y a un réel besoin d’accompagnement pour
déterminer les sports de nature, où commence la randonnée
pédestre ? Où commence le surf ? A qui profitent ces activités ?
L’évènement sportif apporte une valeur ajoutée importante et doit
générer des retombées sur le territoire et permettre de mettre un
focus sur des gens potentiels à venir. Derrière l’évènement, il y a une
économie souterraine qui met en valeur le territoire, il faudrait donc
créer de véritables filières (AMM, guides, gîtes…).

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
40
Les conclusions des ateliers du jeudi après-midi
Les trois animateurs ont rendu leurs perceptions et conclusions suite aux interventions de la veille chacun dans son atelier :
Atelier Société : Thierry Bedos commence par l’aspect sociétal. Tous
les milieux éducatifs ont été touchés (associatif, scolaire, ACM) et les
valeurs éducatives été présentes même si le sens des actions et les
valeurs des sports de nature ont peu été abordés. Il manquait les
gestionnaires du territoire dans l’atelier. 4 difficultés sont ressorties :
- La représentativité de l’activité chez les familles, mal connue, et la difficulté à toucher les personnes en situation de handicap.
L’entrée par l’école et l’action du Rectorat (Inspecteur Pédagogique
Régional) et de la Région est très intéressante et est un bon levier
pour un premier passage. Il y a 2 modes d’interventions : les sorties
découvertes (lien social) très attractives et les cycles d’apprentissage
plus approfondis. Les publics ciblés sont intéressés et le rapport à
l’école est complètement modifié.
- La difficulté concernant le matériel. Mais souvent la
complémentarité entre acteurs éducatifs et associatifs fonctionne bien (centres de ressources locaux).
L’effort financier de la Région est important. Les acteurs sont
bénévoles et militants, il y a un bon lien vers les fédérations après la
formation. La formation des sports de nature est un support aux
activités scientifiques.
- La difficulté liée à l’encadrement. Il y a une fracture entre le champ professionnel et associatif, et la puissance publique
qui a un rôle important pour pouvoir améliorer cela.
- La difficulté à accéder aux formations qualifiantes de l’Etat.
Pour un professeur d’EPS motivé l’accès est difficile.
L’encadrement a un poids économique non négligeable (45 temps
plein en voile scolaire dont 20 moniteurs
professionnels). Il faudrait dégager du
temps pour pratiquer, car le transport est
long et pénalise le temps de pratique.
L’aide au transport est importante.
Le point fort est cette volonté des
acteurs de faire vivre les sites grâce aux activités pour des jeunes qui
ne les connaissent pas. Les activités deviennent des leviers
d’appropriation du territoire. Les acteurs demandent plus de
reconnaissance et une meilleure représentation sociale. Il y a une
forte attente envers les institutions pour que les sports de nature
soient connus pour leurs rôles éducatifs.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
41
Atelier Economie : Olivier Bessy poursuit les conclusions dans
l’atelier économie. Les discussions et échanges ont, quelque part, eu
une fonction cathartique. Il n’y avait pas d’experts mais bien des
passionnés et l’angle économique a été
un peu oublié. Celui-ci est difficile à
appréhender mais les échanges ont été
riches. Ils ont beaucoup porté sur les
manifestations sportives de nature. La
nécessité de transparence dans les
enjeux des sports de nature et leurs manifestations sportives dans
l’économie a été soulignée. La question posée était : comment
évaluer le poids des manifestations sportives dans l’économie
réunionnaise, comment compter les retombées économiques
directes et indirectes ? Il faut un cahier des charges pour un
évènement, mais il est difficile à formuler pour les organisateurs qui
manquent de temps et d’engagement. Les chiffres sont difficiles à
interpréter et à exploiter il y a un manque de synergie dans les
partenariats publics-privés. L’exemple d’un évènement qui met plus
en valeur le patrimoine que la recherche de la compétition c’est le
TrophéeH2O. C’est un évènement structurant qui contribue à créer la
destination plongée de La Réunion. Le GPP est une initiative à mettre
en valeur également avec la création de son pass plongée. Il y a un
réel problème de gouvernance entre les acteurs marchands, et pour
lutter contre la concurrence le GPP a choisi de se réunir. Il faut
associer les angles territoriaux et socioculturels à l’approche
économique sinon cela n’a pas de sens.
Atelier Territoire et Environnement : Gérard Peltre termine les
conclusions en rappelant qu’il faut considérer le territoire comme un
territoire habité vécu par les hommes et les femmes de l’île, un
patrimoine commun qui doit être partagé. Les sports de nature
doivent être des outils de valorisation du patrimoine au profit des
habitants. Il existe une prise en compte du développement durable,
mais il manque une conscience utile des savoir-faire et de la
justification à le faire. Il y a beaucoup d’inquiétudes à côté du
consensus, les contraintes peuvent être considérées comme
enfermant sur les possibilités d’initiative. Il y a une méconnaissance
des mesures, des enjeux, sur les bonnes pratiques. La diffusion des
bonnes pratiques doit être co-construite. L’interconnaissance des
acteurs est insuffisante avec parfois une vision caricaturale de
l’autre, et pourtant l’envie de se
connaître pour agir ensemble est là.
L’approche des pratiques est individuelle
voire individualiste, le regard envers
l’autre est inquiet. Il faut une approche
plus globale pour faire comprendre les
enjeux aux acteurs. La complexité des
démarches pénalise les modalités d’engagement des opérations, des
actions et des évènements, un véritable parcours du combattant qui
décourage certains. Il faut une ouverture des acteurs garants de la
permanence de ce patrimoine, diffuser cette connaissance et aller
chercher chez l’autre ce qu’il peut apporter. Et c’est possible à La
Réunion !

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
42
Préconisations d’orientations des experts
Des groupes de projets réunissant tous les
acteurs (salons)
Transcription des
orientations et mise en place d’un véritable
schéma
Action volontariste de
travailler ensemble pour faciliter l’émergence des
projets
Perspective d’implication
voire même de carrière
pour créer un pôle
d’innovation
Intégrer les démarches et
les territorialiser à
l’échelle des projets
Une méthode de travail
plus efficiente et une
plateforme d’échanges et
de coordination
Mettre en place un
réseau d’acteurs
professionnels qui
portent la valorisation
Que les acteurs et les habitants deviennent les
ambassadeurs pour la préservation
Gouvernance partagée
adossée sur une valorisation des
potentialités
Les sports de nature à
La Réunion

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
43
Les tables rondes du vendredi matin 07 Décembre
Table ronde 1 : La préservation de l’environnement et les manifestations sportives de nature
Animateur : Thierry BEDOS Intervenants : A.FLEURENCE, B.LE BIHAN ARDON, J.MARTIN, C.PETIAUD
Cette première table a voulu réunir acteurs
environnementaux et organisateurs de manifestations sportives afin
de poser la question : Comment préserver le milieu tout en pratiquant
et quels modes de gouvernance privilégier ? La réponse n’est pas
simple mais les échanges ont été intéressants puisque deux
représentants d’associations protectrices de la faune et de la flore
ainsi que deux organisateurs de manifestations sportives de nature
ont pu s’exprimer et exposer leur façon de travailler.
La mairie de Saint-Benoît commence la table ronde et nous
parle d’Energie Nature, manifestation qui a déjà plus de 20 ans et qui
souhaite faire découvrir des sites naturels à travers les activités
sportives de nature gratuitement. Il est difficile d’évaluer les
retombées comme il a déjà été dit dans l’atelier économie la veille,
mais environ 12 000 personnes sont identifiées. Avec Energie Nature
et la pratique des sports de nature, la commune valorise son
territoire et les prestataires de la commune sont associés. Les
habitants sont associés à l’évènement par leur investissement en
tant que bénévoles durant ces deux journées et découvrent des
activités nouvelles, pouvant ensuite devenir des adhérents dans les
clubs sportifs de la commune. Le représentant de la commune
informe qu’il est impossible d’avoir des tarifs préférentiels chez les
professionnels par la suite, suite à une question dans le public.
La présidente de la SREPEN (Société Réunionnaise pour l’Etude
et la Protection de l’Environnement), association de protection de
l’environnement rappelle qu’il faut une prise de conscience et un
partage entre les usagers et les protecteurs de la nature. Elle pose
ensuite la question de développer les trails urbains et périurbains
pour limiter l’impact dans les Hauts de l’île, cœur du Parc National.
De bonnes connaissances du milieu évitent les débordements.
L’irrespect vient de l’ignorance. Il faut une meilleure collaboration
entre les acteurs environnementaux, les réunionnais et les politiques.
L’activité humaine a un impact sur la nature, il faut revoir
l’évènement, et son organisation, et partager.
En rapport avec un évènement sportif, la ligue réunionnaise
de canyoning a présenté le RIF (Rassemblement Interfédéral Canyon),
évènement annuel non compétitif qui se déroulait pour la première
fois à La Réunion. Cette rencontre étalée sur une semaine a été un
réel succès puisque 125 rifteurs ont eu la joie et le privilège d’entrer
dans certains des plus beaux canyons du monde. Les gens sont restés

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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en moyenne 2 semaines et sont venus en famille, soit une clientèle
tant sportive que touristique qui a contribué à l’économie de l’île
grâce à un évènement sportif qui les a fait venir. Il est possible de
pratiquer le canyoning toute l’année à La Réunion, et il y a des sites
pour tous (débutants, pros…). L’évènement a été
piloté uniquement par des bénévoles, des
associations locales ont été sollicitées et les
institutions ont apporté leur soutien. Plus de
100 000€ ont été dépensé par les rifteurs, hors
billets d’avion, et ce sont des personnes qui
reviendront. En cohérence avec la stratégie de
l’IRT, grâce à la dynamique de la ligue de canyon,
l’île de La Réunion peut devenir une terre d’entraînement pour les
sportifs. Une fois le RIF terminé, il ne restait pas de trace du passage
des pratiquants, car la protection du milieu était étroitement
associée à la manifestation, et les cordes mises à fixe ont toutes été
retirées après la manifestation.
Cette première table ronde se termine par l’intervention
d’une autre association environnementale mais cette fois sur le plan
ornithologique. La SEOR (Société d’Etudes Ornithologiques de la
Réunion) a mis en place une collaboration avec le comité régional
d’escalade pour l’installation de nichoirs sur les falaises. Les sports de
nature peuvent contribuer aux travaux scientifiques puisqu’ils sont
des activités exploratrices du milieu. Cependant il manque une
ingénierie partagée, un observatoire, car la pratique augmente alors
comment la gérer. La volonté est là d’associer les associations
environnementales aux manifestations sportives, mais aussi les
habitants. Le partenariat avec l’escalade montre qu’il est possible de
mettre en place une collaboration pertinente et prometteuse si
l’envie est là.

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Table ronde 2 : La place des différents publics dans la
pratique sportive de nature et le patrimoine naturel
Animateur : Gérard PELTRE Intervenants : G.CHAURAND, D.DURAND, A.GUENAT, C.HENRY, B.LAVAUD,
JP.MAUGARD, P.TEYSSEDRE, V.RIVIERE
Le monde d’aujourd’hui oublie la nature sauvage, dont les
habitants sont les premiers bénéficiaires, et les réunionnais se
doivent de se sentir concernés par ce patrimoine naturel. Comment
faire en sorte que cela change ? La deuxième table ronde a abordé le
sujet des sports de nature à travers divers publics : les personnes en
situation de handicap, les jeunes, tout en gardant cette forme initiale
d’associer différents acteurs. Elle a aussi abordé la problématique
des interdictions des sites par les autorités administratives.
Le jeune docteur en géographie, Arthur Guénat, commence
en présentant ses éléments de réponses sur l’accessibilité pour tous
des sites de pratiques, le sport de nature et le handicap, sujet de sa
thèse. Depuis une dizaine d’années une dynamique existe autour de
l’accessibilité d’activités sportives et de sites touristiques pour les
personnes en situation de handicap : joëlette (randonnée,
participation au Grand Raid possible), handiplage (Etang-Salé),
handivoile, parapente (mise à disposition de chariots), handicanyon
(adaptation des tyroliennes), des kayaks sont adaptés, possibilité de
pratiquer le vélo couché…L’offre existe, mais peut être l’information,
la communication est encore trop timide que ce soit pour le touriste
handicapé ou pour le réunionnais. La Fédération Française du
Handicap et la Fédération Française des Etudes et Sports Sous-marins
sont actuellement en train d’élaborer une convention pour que les
personnes à mobilité réduite puissent pratiquer la plongée. La
nouvelle association SCA (Sport et Culture Accessibles) est présentée.
Après un constat d’une demande de plus en plus forte d’activités
accessibles, bénévoles, prestataires et éducateurs ont créé
l’association afin d’informer et de proposer des prestations d’ordre
culturel, sportif et de loisir sous formes d’évènementiels et de
manifestations en créant des liens entre les partenaires concernés.
« Enflamm’a zot » est un weekend où les activités sportives et
culturelles sont mélangées pour que le sport devienne un loisir
accessible au plus grand nombre. Il convient donc de sensibiliser les
acteurs du tourisme et des sports de nature, soutenir les efforts et se
tourner davantage vers les personnes à mobilité réduite.
L’intervention d’une personne représentant l’entreprise EDF
fait part de l’investissement d’une structure d’une telle envergure
dans une manifestation sportive de nature, ici il s’agit du Grand Raid.
Afin de réaffirmer son ancrage territorial, l’entreprise s’investit
également dans le développement durable et la protection de
l’environnement. Lors de la compétition 85 coureurs, 250 bénévoles
et 70 serre-files étaient présents. EDF est donc investie dans une

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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manifestation sportive de nature renommée, tel que le Grand Raid,
qui permet de faire rayonner l’île grâce également à un relai
important entre agents au sein de la structure.
Comme autre public cible, l’association REUNIR s’occupe des
enfants en surpoids (25% d’enfants à La Réunion) et diabétiques. Elle
fait partie du réseau d’éducation nutritionnelle de La Réunion. Dans
le cadre de ses actions, elle organise des
modules lors de séjours où l’activité
physique est mise en avant. Trois sont
organisés durant l’année et, encadrés par
une équipe pluridisciplinaire, les enfants
se réadaptent à l’effort, se réapproprient
leur corps. Lors de ces séjours l’enfant est
remis dans la nature pour retrouver une
nouvelle voie et l’écarter du monde
virtuel, de la maison. Le séjour se passe à Cilaos puisque le site s’y
prête bien et que la commune a ouvert ses portes aussitôt. Dans un
espace et un milieu sécurisé les jeunes pratiquent une activité par
jour : canyoning, randonnée aquatique, VTT, randonnée pédestre,
natation et réapprennent l’estime de soi. Ces séjours permettent à
l’enfant de renouer avec la nature, de découvrir de nouvelles
activités et reprendre confiance.
Acteur environnemental majeur car responsable administratif
de 42% du territoire situé au cœur du Parc, le Parc National était bien
présent. Avec 800km de sentiers, le nombre de sorties est estimé à 1
million par an en randonnée pédestre. Quant au canyoning, qui
recense environ 240 sites, 50 000 sorties sont estimées. La place des
sports de nature dans le Parc National est importante, c’est « la
nature en partage » qui compte, accessible à tous. La nature est un
espace de ressourcement et de détente, de pratique sportive et de
pratique compétitive (trail). Il y a des problèmes de pression (+90%
de compétiteurs dont 75% de trailers entre mai et novembre) et avec
l’objectif annoncé de la venue de 600 000 touristes en 2015, il faut
mettre en place une politique d’encadrement des activités sportives
et touristiques. Le Parc est dans une
démarche de partenariat pour inciter
les acteurs à s’engager dans un geste
éco-responsable afin d’avoir la
labellisation de la marque Parc
National. A noter que 75% des visites au
sein du Parc sont réalisées par les habitants eux-mêmes. La
randonnée à Mafate génère environ 2 millions d’€ par an. La charte
du Parc National traitera l’accès à l’éco-tourisme, la gestion des flux
sans interdire, pour que la protection engendre des retombées pour
tout le monde.
Les jeunes représentent un public intéressé et motivé. Le
RAID’AV 974, après deux éditions seulement, rencontre un vif succès
auprès des participants et possède le soutien des institutions et des
partenaires. En mettant en valeur le paysage naturel et culturel,
l’association 974 ACTION, à travers cet évènement sportif et culturel,
propose aux jeunes entre 14 et 16 ans, en équipe de 4 (2 garçons et 2
filles) de participer durant 5 jours à une compétition multisports
accompagnée d’épreuves culturelles (énigmes sur l’histoire,

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
47
dégustations…). Il est enseigné aux jeunes les règles
de société, le partage, l’entraide et
l’épanouissement à travers l’effort. Les jeunes
découvrent des sports de nature tels
qu’escalade, VTT, tyrolienne, équitation, canoë
ou trek. A valeur fortement éducative, vie en
communauté, prise de conscience,
communication entre jeunes de milieux et
cultures différents, développer la combativité,
sensibilisation sur le respect des milieux marin et terrestre, cet
évènement est le fruit d’une démarche partenariale avec des
partenaires publics et privés, et prend place dans le paysage sportif
et éducatif.
Autre pratique sportive de nature peu abordée encore, la
pêche, comment peut-elle protéger le milieu aquatique ? La
Fédération de la Réunion pour la Pêche et la Protection du Milieu
Aquatique, recensant 4 000 adhérents est la seule des DOM
(Département d’Outre-mer). Il est prévu de passer la rivière Langevin
en espace naturel sensible. Il y a 13 rivières pérennes à la Réunion. La
fédération est dans une démarche d’ouverture et souhaite mettre en
place une fédération alliant les associations sportives car il est vrai
que la pêche est un sport particulier. La fédération, à travers un bail
de 5ans, surveille l’espace halieutique et permet l’ouverture de la
pêche par la connaissance.
Toujours dans le milieu aquatique, la Fédération Française de
Spéléologie, présente lors du RIF a étudié le cas de la ravine Saint-
Gilles sur place. Le président de la ligue réunionnaise de canyoning
rappelle que depuis 2000, un arrêté préfectoral interdit l’accès en
raison du risque de pollution du bassin versant, et un arrêté
municipal l’interdit à cause du risque de chutes de pierres. La
Fédération pense être en mesure de contester ces deux interdictions,
car la pollution est loin d’être avérée, et le risque de chute de pierres
peut être aussi tout à fait discuté. A noter que le site est toujours
aussi fréquenté par les touristes à titre individuel, sans que personne
ne le conteste, avec en plus un décès récent lié à la chute d’un
touriste en visite... Il y a donc une inadéquation totale entre un site
qui possède un patrimoine vernaculaire (les canaux) et historique
indéniable, deux bassins magnifiques et l’impossibilité d’accéder et
de pratiquer diverses activités des sports de nature.
« Aide toi, le ciel t’aidera » disait Gérard Peltre au début du
colloque. Il appartient aux citoyens de se saisir de la problématique
de ce site pour en faire une expérimentation positive d’un vrai
devenir durable d’un territoire, où l’interdiction ne peut être la règle
du développement.
En conclusion, M. Peltre se réjouit que 75% de la
fréquentation du Parc National est effectuée par les réunionnais et
du devenir de La Réunion qui ne subit pas encore de consommation
touristique abusive. Ce sont deux atouts pour une réelle destination
touristique durable à construire grâce aux nombreux acteurs
conscients et engagés. Tout est une affaire de coordination et d’une
logique décloisonnée sans oublier que la destination durable, c’est
une destination partagée par les habitants.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Les témoignages et présentations du vendredi après-
midi
Animateur : Gérard PELTRE
Interventions : R.CHICAUD, D.DURAND, V.LAGOURGUE, E.LELEUCH,
G.MARCOZ, G.MASANELLI, N.PAYET, E.PRUVOST, C.PUDDU,
R.SOUPRAYENMESTRY
Cette demi-journée clôture le colloque. Les présentations et
témoignages ont porté sur des actions, des projets et des outils de
gouvernance présentés par divers acteurs.
L’après-midi débute par l’intervention du Président de
l’association Grand Raid qui a brièvement parlé de la compétition
ayant fêté ses 20 ans en 2012. Cet évènement, né à La Réunion et
dont la réputation dépasse les frontières dans le monde du trail,
nous rappelle que les activités physiques et sportives sont d’intérêt
général et constituent une opportunité pour les territoires. La
Réunion est un territoire sportif avec de nombreuses activités
réglementées qui peuvent générer des conflits entre l’intérêt
particulier et l’intérêt général et collectif. Le rôle et les missions du
Ministère sont essentiels et il faut une définition des sports de
nature.
Une intervention des plus attendue fut celle du Conseil
Général venu parler de l’outil PDIPR, au cœur des discussions
concernant la gouvernance des sports de nature. Cet outil n’est peut
être pas suffisant pour assurer la pratique. La Réunion ne possède
pas moins de 100 000 ha de forêt dont le Conseil Général est nu-
propriétaire et l’Etat en ayant l’usufruit, la gestion du domaine
départemento-domanial étant confiée à l’ONF. Avec l’arrivée du Parc
National en 2007, des problèmes de gestion sont apparus. En effet,
les aspects environnementaux (préservation de la biodiversité et des
paysages) se sont ajoutés aux dimensions sociales (l’activité du
pique-nique réunit des milliers de personnes tous les weekends). La
coordination est nécessaire à tous les niveaux puisque beaucoup
d’acteurs ont les mêmes enjeux. Il est rappelé que le Conseil Général
est financeur et maître d’ouvrage de programmes de travaux se
passant sur le domaine départemento-domanial qui permettent
d’avoir 60% de financements européens (FEADER). Une des
opérations actuellement en cours de l’ONF est la signalétique et son
rafraîchissement. Le PDIPR date de Décembre 2005, il est un schéma
directeur guidant la collectivité et protège le sentier et ses usages
pédestres, équestres ou vététistes. Il oriente la collectivité sur ses
interventions qui sera différente selon les sentiers. Les Directives
Nationales d’Aménagement et de Gestion sont un document cadre
majeur pour la réalisation des DRA (Directives Régionales
d’Aménagement) pour les forêts domaniales. On y retrouve les
grandes orientations en termes d’aménagement, de gestion
commune pour les travaux sylvicoles ou encore de l’accueil sur les
sites. Aujourd’hui il y a deux documents essentiels à prendre en
compte lorsqu’il s’agit de travaux sur le domaine : la DRA et la future
charte du Parc National. Le PDIPR a mis des années à se bâtir, il
représente le fonds de sentier historique sur lequel tous les travaux
doivent se fonder. Il est rappelé que le Code du Sport donne la
compétence au Conseil Général pour mettre en place la CDESI

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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débouchant ensuite sur le Plan Départemental des Espaces, Sites et
Itinéraires (arts. L311-3, R311-1, R311-3 du Code du Sport).
Une intervention dans le public signale qu’il manque une
transversalité entre les Hauts et les Bas et que depuis 2006, les
sentiers se dégradent. Une forte attente des acteurs s’exprime pour
la CDESI qui tarde à se mettre en place. Le problème à La Réunion est
la gestion territoriale comparable à un millefeuille où les
administrations se superposent, et qu’il faudrait reconfigurer. Le
sport n’est pas l’unique urgence et l’unique mission du Conseil
Général mais individuellement, chacun doit faire apparaître l’urgence
et l’intérêt des sports de nature pour faire avancer ce dispositif
essentiel.
Dans la continuité de l’intervention du Conseil Général, la
DJSCS Réunion a présenté quelques éléments de repères et
perspectives des sports de nature à La Réunion. Il est rappelé la
compétence partagée entre l’Etat et le Mouvement Sportif et la
priorité pour l’Etat de protéger, conseiller et accompagner les
usagers et les collectivités. Des chiffres récents de 2010 sont donnés
sur les équipements sportifs (661 sites et espaces de pratique), les
licenciés (21 432), les clubs sportifs (369), l’emploi (398 éducateurs
déclarés titulaires d’une qualification professionnelle) et la formation
(47 diplômes délivrés entre 2010 et 2012) des sports de nature, en
prenant en compte l’ensemble des disciplines du conseil national des
sports de nature. Quelques atouts et points faibles des sports de
nature à La Réunion sont présentés : un territoire protégé, des
structures de tourisme présentes sur le territoire ou encore la
pluralité d’acteurs engageants et dynamiques comme atouts. Mais, a
contrario, les intérêts particuliers, les conflits d’usage, la
méconnaissance des enjeux de préservation ou encore la difficulté à
entretenir et pérenniser certains sites sont quelques faiblesses
constatées. Or, un développement maîtrisé et durable des pratiques
et la mise en place de la CDESI sont des perspectives positives
d’avenir des sports de nature à La Réunion.
Autre collectivité présente, la CIREST, intercommunalité de
l’Est, qui considère les sports de nature comme des vecteurs de
promotion des territoires et a décidé de s’ouvrir vers une approche

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
50
de développement intégré sur des pratiques. Jusqu’alors une
stratégie s’était développée mais elle n’était pas appropriée puisque
ni partagée ni participative. La CIREST est venue présenter le schéma
de développement des sports de nature sur son territoire commandé
auprès du bureau d’études Hybride O.I. Chacun des acteurs est
satisfait car l’aventure était intéressante et inédite. Cinq pôles
majeurs de développement ont été identifiés et huit axes retenus
déclinés en quatorze actions. Une intervention dans le public aborde
le fait que cette démarche pourrait être appliquée sur les autres
territoires. Il est rappelé que, sur le TCO (Territoire de la Côte Ouest)
un audit a été fait par le cabinet d’études Amnyos il y a quelques
années concernant un projet sportif intégrant les sports de nature
qui n’a pas abouti. Dans le développement territorial, il y a un temps
de maturation, il faut faire prendre conscience aux élus que les
sports de nature existent et qu’ils peuvent être un moyen
d’attractivité du territoire et créateur d’économie. Pour l’instant la
CIREST ne peut donner en détail la traduction du p lan d’actions par
les élus, mais des aménagements de pistes cyclables seront entrepris
et l’endiguement de la rivière des Marsouins est prévu.
Entre les deux territoires précédemment évoqués (CIREST et
TCO) se trouve l’intercommunalité du nord, la CINOR. Sur ce
territoire, vient de voir le jour, 10 ans après sa première évocation, le
stade en eaux vives situé à Sainte-Suzanne, 2e de l’hémisphère sud.
La présidente du comité régional de canoë-kayak et son conseiller
technique national sont venus en parler comme d’un équipement
sportif d’envergure contribuant à la valorisation de la compétition et
de l’économie et le développement de la pratique sur le territoire.
L’histoire de ce projet est exposée de façon synthétique sur un
support photographique. Il a principalement été question de
persévérance et d’optimisme pour que le stade d’eaux vives voie le
jour : enquête publique défavorable en 2008, appui de la DJSCS
Réunion, accueil du Championnat de France de waveski en 2009,
collaboration et croyance du maire de Sainte-Suzanne au potentiel
du projet, il restait à convaincre les acteurs. La CINOR est le
propriétaire du stade et une convention de prestation de service, si
ce n’est déjà fait, va être passée
avec la mairie de Sainte-Suzanne
pour la gestion. 11 emplois vont être
créés (agents d’entretien, directeur,
responsables techniques…) et le
recrutement se fera sur la
commune. De plus, des conventions
seront signées avec le comité
régional concernant la pratique licenciée. Sportifs, scolaires, touristes
se partageront le stade à travers des activités telles que nage en eaux
vives, rafting, kayak, slalom, free style… Le futur champion olympique
de kayak slalom sera peut être de La Réunion ! Il faut surtout
s’atteler à la pérennité du lieu et le faire vivre et lui donner une vraie
ambition.
Autre présentation d’un projet d’envergure à La Réunion
porté par l’association Nautilus, représentée par son président, le
coulage du navire la Jeanne d’Arc dans la baie de Saint-Paul là où il

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
51
n’y a pas d’atteinte à l’environnement. A 45-50m de profondeur une
biodiversité marine nouvelle serait créée et permettrait de doubler le
nombre de plongées à l’année. Par exemple à Marseille 6 structures
marchandes vivent uniquement des visites des épaves. A La Réunion,
il faut rappeler que le nombre de licenciés en plongée sous-marine
n’est pas à l’image de l’activité car de nombreux professionnels
organisent des plongées. Avant de pouvoir envisager une telle
installation, le bateau doit être dépollué. Il est rappelé que 3 épaves
existent déjà à La Réunion, récifs qui créent de la vie sous-marine.
L’avis de la SREPEN a été demandé pour les aspects
environnementaux et à une question relative aux études d’impacts
pour la Jeanne d’Arc et qui va les payer, aucune réponse n’est
apportée. Il est également évoqué le projet, par le président du
Comité Régional des Etudes et Sports Sous-marins, de créer un
musée de la mer, le musée maritime de l’Océan Indien, projet
annoncé depuis 2006 qui n’aboutit toujours pas.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
52
Pour conclure les travaux, Dominique Durand, président de la
commission « sports de nature » du CROS Réunion, et Mme Coralie
Puddu, stagiaire ayant réalisée un état des lieux des sports de nature
à La Réunion et organisatrice de ce colloque, présentent quelques
préconisations concrètes retenues par le CROS Réunion pour le
développement des sports de nature à La Réunion. Cinq actions ont
été retenues et sont présentées à la salle :
- 1èreproposition : La mise en place du schéma régional de
développement des sports de nature, outil de gouvernance et de
mise en œuvre d’une politique de mise en valeur et
d’aménagement du territoire. Cette politique ne peut être initiée
que par les décideurs, particulièrement le Conseil Régional, avec
pour objectif un traitement générique et égalitaire de tous les
sports de nature. Le CROS Réunion pourrait être force de
proposition avec l’appui des ligues, et ce schéma répondrait à
des objectifs communs de développement durable des
territoires et des activités sportives.
- 2eproposition : La création d’un label « Station de sport de
nature » pour les communes qui souhaiteraient dynamiser leur
territoire avec ce label, et qui, évidemment, répondrait à un
cahier des charges à construire. Qui délivre ce label ? Une CDESI
pourrait se saisir de ce projet, en association avec un comité de
pilotage élargi dont la Région Réunion serait membre ainsi que le
CROS Réunion et la DJSCS Réunion.
- 3eproposition : Solliciter des communes afin qu’elles créent des
écoles municipales des sports de nature. David RONTET du Pôle
ressources rappelle que ce projet fonctionne bien dans les
communes porteuses en métropole.
- 4eproposition : Il est également proposé de mettre en place une
journée annuelle des sports de nature que l’on pourrait nommer
« La fête des sports de nature » et qui pourrait localement
remplacer la fête du nautisme. Ainsi, on associerait au nautisme
les autres pratiques de nature pour impacter davantage de
personnes et aussi pour communiquer sur les sports de nature.
- 5eproposition : Enfin, créer une newsletter, à titre informatif
pour communiquer vers la population et toucher les publics
cibles sur les sports de nature. La lettre doit s’appuyer sur celles
qui existent déjà et sur le PRNSN qui possède les supports pour
pouvoir diffuser. Une plateforme collaborative est donc
nécessaire, il faut se fixer des objectifs communs et c’est un
travail informatif à faire qui manque encore actuellement.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
53
Enfin, par manque de temps, problème récurrent dans les
colloques, le projet du Bike park du Maïdo n’a pu être présenté par le
représentant de la commission VTT du comité régional de cyclisme.
Cependant il est exposé rapidement que cet équipement sportif se
situe dans la zone d’adhésion du Parc National, redonne vie et
dynamisme au VTT dans les Hauts de l’ouest et se fond dans le décor
grâce à l’utilisation du matériau bois.
Pour conclure les intervenants rappellent que les actes du
colloque constitueront un document de réalisations actuelles et à venir pour le développement des sports de nature à La Réunion. Il constitue un outil d’aide à la décision que nous
transmettrons à tous nos décideurs et à tous ceux qui nous ont fait l’honneur d’être présents durant ces travaux.
Clichés : Comité Régional de Cyclisme-Commission VTT. 2012

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
54
Eléments de conclusions et de perspectives par les
invités experts
Les trois invités experts apportent leurs éléments de
conclusions après ces deux journées de rencontres et de débats sur
les sports de nature à La Réunion. S’il y avait un point négatif à
signaler ce serait celui d’avoir, peut être un peu trop, dans les
interventions, insisté sur le déroulement (actions, expériences,
présentations…) plutôt que sur les résultats.
Mr Gérard Peltre initie les conclusions : La période de
programmation européenne 2014-2020 est en phase, il sera question
de construire des stratégies territoriales de développement
partagées. Il faut convaincre tout le monde et obtenir l’adhésion du
plus grand nombre afin de fixer un cap et une époque de réalisation.
Il y a un vrai réseau d’acteurs à constituer, il faut miser sur eux et
focaliser les moyens pour cela. Certains ne savent pas encore que
telle est leur mission. Les fonds européens pourront contribuer à ce
développement-là. Il se déclare surpris par le dynamisme du
territoire de la Réunion, où ce colloque a été la représentation de la
mixité sociale et de la douceur à échanger tant souhaité ailleurs.
Enfin il lui semble que le territoire possède tout pour réussir ce
challenge. Il faut innover, organiser, créer, et c’est l’échange qui
permettra de réussir ce challenge.
Mr Olivier Bessy apporte son ressenti quelques années après
son départ de l’île : Il y a beaucoup d’énergie, certaines choses ont
avancé mais il en reste encore d’autres à concrétiser. L’échelon
politique est la clé de voûte et il est actuellement un peu figé. Une
politique est incontestablement nécessaire, il faut écrire noir sur
blanc ce qu’il faut faire concernant les sports de nature à La Réunion.
Une vision optimiste et réaliste est également primordiale. La base
est là, le fond est là, il manque le chef d’orchestre pour animer et
faire vivre l’existant.
Mr Thierry Bedos termine ces conclusions en insistant sur
cette fougue et cette énergie ressenties durant ces deux journées à
travers tous les acteurs. Certains
projets sont impressionnants,
comme le coulage de la Jeanne
d’Arc mais ils sont là et prêts à être
développés. Une démarche de
pôle de compétence et
d’innovation aiderait également le
territoire à se développer, il faut
aller vite et loin. Trois opportunités
sont à saisir :
- La CDESI, le Conseil Général doit être le chef de file. Les bases
sont là, la CDESI sera un outil d’accompagnement essentiel. A sa
charge le service « développement local » du conseil général
évitera les éparpillements et sera un acteur fort.
- Le Conseil Régional doit aussi avoir un rôle important, car à l’inverse des régions métropolitaines, ici, la Région est
monodépartementale. Il faut donc trouver un autre équilibre,

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
55
différent et spécifique à l’île entre les prérogatives des deux
entités.
- A été souligné le projet, et son aboutissement, du stade en eaux vives. Celui-ci devrait générer des emplois d’avenir à considérer. Il faut lui donner une vraie vision et une véritable
ambition.
- L’Etat, et à travers lui, le Pôle ressources national des sports de
nature accompagne et aiguille les acteurs. Il faudrait mettre en
place une délégation à La Réunion pour les Euro’meet 2013.
Pourquoi ne pas organiser une deuxième manifestation comme
ce colloque à La Réunion et des conseillers techniques
viendraient plus nombreux de métropole.
Les experts remercient tous les partenaires, les administratifs, le
mouvement sportif et fédéral, les professionnels, les associatifs
environnementaux, les élus et toutes les personnes qui ont participé
à ces deux journées.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Discours de clôture
Présenté par Jean-François BEAULIEU, Président du CROS Réunion et Evelyne PRUVOST, Coordonnateur Régional
Sports de nature à la DJSCS Réunion
Ce colloque est une première, il est né des Assises Sport et Développement durable, qui ont eu lieu
il y a deux ans en 2010. Pari gagné ! Un grand merci aux ligues et comités. Le séminaire de 2011 a porté ses
fruits, il a fédéré les acteurs et a porté l’évènement. L’Etat était là pour accompagner. Le colloque semble
avoir été une réussite puisqu’il apporte du sens aux projets. La route doit être tracée, il faut un cap. La
Région y croit, elle le montre par son soutien à l’évènement, à la rédaction des actes, au suivi de l’étude
réalisée par le CROS Réunion et à son enrichissement. Les engagements doivent être maintenus il faut de la
cohérence, « arrêtons les paroles et passons aux actes ». Merci aux intervenants, à tous les acteurs. Unis
nous arriverons à quelque chose. La ressource est là, nous le savions déjà, mais cela conforte le travail et nous avions besoin de ces regards
extérieurs. Nous ne pouvons pas faire du copier-coller de ce qui se passe ailleurs, mais une modélisation en concordance au territoire réunionnais.
Le colloque a souligné à quel point le sport, et particulièrement le sport de nature, est un facteur de cohésion sociale. Le Ministère des Sports
s’appuie sur les pratiques extérieures et leur rôle éducatif pour sa campagne de communication. Sa nouvelle brochure, « Les sports de nature,
tous dehors » est destinée à sensibiliser les animateurs, proposer des outils et montrer l’apport des sports de nature chez les enfants des plus
petits aux plus grands. Le colloque a révélé une envie de se connaître entre acteurs des sports de nature à La Réunion, et ce besoin de synergie
pour construire ensemble.
Merci à vous tous.

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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Vocabulaire
ERASMUS : Programme d’échanges d’étudiants et d’enseignants entre les universités et les grandes écoles européennes adopté en 1987. ACM : Accueil Collectif des Mineurs. C’est la possibilité, pour l’enfant ou le jeune, de partir en vacances, de bénéficier d’un accueil de loisirs, ou de participer à des activités de scoutisme (colonie de vacances). Lieu éducatif de détente l’ACM offre une diversité d’activités. Il a été mis en place en 2006. Les DJSCS pilotent,
coordonnent et contrôlent les ACM. CCEE : Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement. Spécifique de l’Outre-mer, il est chargé de donner aux instances locales avis, propositions, suggestions dans la culture, la formation, l’environnement et la coopération régionale.
CDESI : Commission Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires.
Elle est l’instance où se définissent des solutions opérationnelles et concertées. Sa composition est fixée par le/la président(e) du conseil
général et est un lieu de débat au service de la définition des orientations stratégiques et se veut impulser une approche globale et pérenne. La CDESI contribue à la connaissance des problématiques
de chaque usager de la nature et doit assurer le développement maîtrisé des sports de nature.
CNDS : Centre National de Développement pour le Sport. Sous forme
de subventions de fonctionnement ou d’investissement, il soutient le développement de la pratique sportive, participe à l’aménagement
du territoire et favorise la promotion du sport depuis 2006.
CNOSF : Comité National Olympique et Sportif Français. Né en 1972, il promeut les principes fondamentaux et les valeurs de l’Olympisme
et représente l’ensemble du mouvement sportif sur le territoire
national.
CREPS : Centre de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive. Etablissement public national du Ministère de la Santé et des Sports. Il contribue à la promotion des activités physiques et
sportives, de jeunesse, d’éducation populaire et de loisirs. Ses missions sont axées sur la formation, le sport de haut niveau et l’aide
au développement de la vie associative.
CROS : Comité Régional Olympique et Sportif. Il est un organe déconcentré du CNOSF qui se doit de sauvegarder et développer les valeurs de l’Olympisme et contribue à la défense et au développement du patrimoine sportif régional. Il rassemble les ligues et comités régionaux présents sur son territoire et représente le
sport régional auprès des pouvoirs publics sur les questions d’intérêt général.
DJSCS : Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale. Les DJSCS régionales (DRJSCS) sont créées en 2010, elles sont structurées autour de 5 pôles : cohésion sociale, jeunesse et vie associative, formation et certification, sport, fonctions supports (logistique, gestion budgétaire, communication…), fonctions stratégiques et transverses d’ingénierie et d’observation sociales et de veille.
DRA : Directive Régionale d’Aménagement. Elle est définie dans le Code Forestier et est préparée par l’ONF. Chaque DRA précise les objectifs et la stratégie de gestion durable des forêts domaniales.
FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural. Il a été mis en place en 2007 afin de contribuer à la réalisation des
objectifs de la PAC (Politique Agricole Commune). Il finance, en

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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gestion partagée entre les Etats membres et la Communauté, la
contribution financière de la Communauté aux programmes de développement rural.
FEDER : Fonds Européen de Développement Régional. Il peut intervenir à échelle régionale sur, la convergence, la compétitivité et
l’emploi, et la coopération territoriale européenne. Il essaye de pa lier les problèmes économiques, environnementaux et sociaux dans les
villes corrigeant les déséquilibres régionaux.
FSE : Fonds Social Européen. Il est le principal levier financier de l’Union européenne pour la promotion de l’emploi. Il vise à réduire les écarts de développement et renforcer la cohésion économique et sociale entre pays et régions de l’Union européenne. Les fonds sont versés aux organismes de formation, collectivités locales ou
associations. Le FSE représente 10% du budget total de l’Union européenne.
GCEIP : Groupement pour la Conservation de l’Environnement et l’Insertion Professionnelle. Association créée en 2004 qui œuvre à l’insertion professionnelle des personnes en situation précaire avec comme support l’environnement et mène des actions de conservation de l’environnement. Il intervient dans le cœur de l’île, il est un appui technique et scientifique auprès de gestionnaires d’Espaces Naturels Sensibles avec un plus une gestion directe.
IRT : Ile Réunion Tourisme. Anciennement. L’association exerce les compétences des anciens comités départementaux et régionaux du tourisme. L’IRT mène une politique touristique la plus concertée possible et a pour missions la participation au développement
économique de l’île notamment les Hauts à travers toutes les activités touristiques, la coordination et la gestion des actions de
promotion touristique sur les marchés locaux, nationaux et
internationaux, entres autres.
MMM : Maison de la Montagne et de la Mer. Elle est une association fondée en 1989 œuvrant pour le développement économique de l’île en promouvant les activités touristiques, en particulier les loisirs et
les sports de nature principalement dans les Hauts. Depuis 2009 l’équipe a intégré l’IRT élargissant ainsi les compétences de
l’association.
ONF : Office National des Forêts. Gestionnaire de l’espace départemento-domanial dont le conseil général est nu-propriétaire. L’ONF entretient l’espace, sensibilise les différents publics et participe à leur bon accueil à travers la signalétique et permet le développement des activités économiques.
PDESI : Plan Départemental des Espaces, Sites et Itinéraires. Outil d’aménagement du territoire au service des départements, il doit promouvoir le développement durable et maîtrisé des sports de nature. Le PDESI doit permettre la pérennisation des pratiques et l’accès pour le plus grand nombre aux espaces, sites et itinéraires en les aménageant. Le PDIPR y est intégré et la CDESI est chargée de le mettre en place.
PDIPR : Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de
Randonnées. Il est issu de la loi de 1983 et, est un outil au service des départements pour préserver le réseau des chemins ruraux et garantir la continuité des itinéraires de randonnée. L’inscription d’un sentier au PDIPR le protège juridiquement et la délibération des communes est obligatoire pour inscrire un sentier au plan.
RNM : Réserve naturelle Marine. Groupement d’Intérêt Public qui
fait suite à l’association Parc Marin crée en 1977 après avoir constaté

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
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la dégradation du milieu marin. Etendue sur 40km de linéaire côtier à
l’ouest, la RNM a pour mission de surveiller, connaître, éduquer et sensibiliser, et protéger le milieu marin.
SEOR : Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion. Association de 1997 interlocutrice privilégiée des aménageurs et des
gestionnaires du milieu naturel dans le domaine des études ornithologiques. Elle favorise la conservation de l’avifaune de La
Réunion et ses milieux et promeut les connaissances et sensibilise tous les publics à la protection de l’environnement dont les oiseaux sont une composante essentielle.
SREPEN : Société Réunionnaise pour l’Etude et la Protection de l’Environnement. Association qui se veut protéger l’environnement et offre des expertises et des travaux. Elle milite depuis des années
pour la préservation de la forêt semi-sèche du Massif de la Montagne.
SUAPS : Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives. Il propose une grande variété de pratiques sportives sous forme de cours (de l’initiation au perfectionnement), de stages ou de pratiques libres aux étudiants inscrits à l’université.
UNSS : Union Nationale du Sport Scolaire. Fédération Française de
sport scolaire du Second degré multisports ouverte à tous les jeunes
collégiens ou lycéens scolarisés à travers les associations sportives
(AS).

Colloque Les Sports de nature à la Réunion : Enjeux territoriaux, enjeux sociétaux et enjeux économiques
Saint-Denis de la Réunion, 06 et 07 Décembre 2012
ANNEXES
Annexe 1 : L’affiche du colloque
Annexe 2 : Le communiqué de presse
Annexe 3 : Le courrier du Pôle ressources national des sports de nature au CROS Réunion suite au colloque
Annexe 4 : Le tableau des intervenants avec les coordonnées

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
DATE : Les jeudi 06 et vendredi 07 Décembre 2012
TITRE : Colloque sur « Les SPORTS de NATURE à la REUNION : Enjeux territoriaux,
enjeux sociétaux et enjeux économiques »
SOUS-TITRE : Le Comité Régional Olympique et Sportif avec le concours de la DJSCS, du Pôle
Ressources National Sports de Nature, du Conseil Régional du Conseil Général et de l’Ile Réunion
Tourisme, ont le plaisir de vous accueillir au Domaine du Moca, site splendide surplombant la ville de
Saint-Denis à Montgaillard pour deux jours de réflexions et d’échanges sur les sports de nature à La
Réunion
Ce colloque est l’occasion de mettre autour de la table les acteurs liés de près ou de loin aux
sports de nature : collectivités, associations, professionnels, établissements publics, acteurs
environnementaux… qui auront l’occasion de s’exprimer, faire part de leurs expériences et projets ;
et des invités spécialistes venus de métropole, aborderont différents thèmes et répondront aux
questions soulevées. Le colloque sera articulé sous forme d’ateliers auxquels chacun devra s’inscrire.
4 grands thèmes seront abordés : l’environnement, la société, l’économie, le territoire et la
gouvernance. Des discussions et expériences portées autour des jeunes, du public scolaire, du public
en situation de handicap ou malade, de l’environnement, des manifestations sportives, du tourisme,
des projets d’envergure ou encore d’études menées, animeront ces deux jours d’échanges.
L’inscription aux repas les jeudis et vendredis midis doit également se faire au préalable. Le colloque
sera également l’occasion de montrer les plus belles images des différents sports de nature grâce à
la mise en place, durant les deux jours et jusqu’au 10 Décembre 2012, d’une exposition de
photographies représentant les différentes activités proposées par les acteurs eux-mêmes. Dans
l’espoir d’impacter les décideurs et aboutir à des actions concrètes, ce colloque donne la parole à qui
voudra venir s’exprimer pour parler de son expérience et de ses actions en lien avec les sports de
nature à La Réunion.
Vous êtes cordialement invité à venir participer à cet évènement !
Pour plus d’informations : CROS Réunion 0262 20 09 79 ou [email protected] ou Coralie
Puddu, 0692 54 61 16 ou [email protected]
Des informations sont disponibles aux adresses suivantes :
Pôle ressources national sports de nature : http://www.sportsdenature.gouv.fr/fr/actualite.cfm?cat=&id=1187 consulté le 05.02.13
Région Réunion : http://www.regionreunion.com/fr/spip/Sports-et-nature-2-jours-de.html consulté le 05.02.13




Intervenants Organisme Contacts Jeudi après-midi
Atelier Territoire-
Environnement
Wiliam Bègue ESC La Montagne [email protected]
Nicolas Vitry CEN [email protected]
Jean-Michel Dulong Réseau local du SNAM
Jean-Paul Nanguet CROS [email protected]
Tevamy Rungassamy, Bruce Cauvin Réserve Naturelle Marine [email protected]
Bernard Labrosse ONF [email protected]
Atelier Société
Dominique Durand Education Nationale [email protected]
Brice Ramdhani Handivoile [email protected]
Gérald Montbrissou, Jérôme Blanquère, Cédric Pétiaud Education Nationale - UNSS [email protected]
Michel Arboireau Université de la Réunion
Dolores Pelops Conseil Général [email protected]
Gisèle Surjus Association Réunionnaise des Centres de Vacances [email protected]
Eric Morin Ligue Réunionnaise de Voile [email protected]
Atelier Economie
Jean-Louis Paris Comité Régional de Cyclisme, commission VTT [email protected]
Sébastien Guiltat Université de la Réunion
Cyrille Barrieu IRT
Brigitte Larroche Comité Régional d’Equitation [email protected]
Sébastien Pomarède Association Azot’Tout [email protected]
Grégory Grandière Groupement des Plongeurs Professionnels (GPP) [email protected]
Vendredi matin
Table ronde 1
Bernadette Le Bihan Ardon SREPEN [email protected]
André Fleurence SEOR
Jacky Martin, Jean-Claude Nava Mairie de Saint-Benoît [email protected]
Cédric Pétiaud Ligue Réunionnaise de Canyoning-FFS [email protected]
Table ronde 2
Arthur Guénat Université de la Réunion – Sport et Culture Accessibles [email protected] - [email protected]
Dominique Durand Ligue Réunionnaise de Canyoning-FFS [email protected]
Pascal Teyssèdre Le Parc National [email protected]
Claude Henry Association 974Action [email protected]
Bettina Lavaud EDF [email protected]
Guy Chaurand et Virginie Rivière Association REUNIR [email protected]
Jean-Paul Maugard Fédération de la Réunion pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique [email protected]
Vendredi après-midi
Robert Chicaud Le Grand Raid [email protected]
Evelyne Pruvost DJSCS [email protected]
Nicolas Payet Conseil Général [email protected]
Richard Souprayenmestry CIREST [email protected]
Véronique Lagourgue, Eric Leleuch Comité Régional de Canoë-Kayak [email protected]
Guy Marcoz, Georges Masanelli Association Nautilus [email protected]
Coralie Puddu-Dominique Durand CROS [email protected]

Invités experts Organisme Contacts
Thierry Bedos Pôle ressources national des sports de nature [email protected]
Olivier Bessy Université de Pau et des Pays de l’Adour [email protected]
Gérard Peltre Association Internationale Ruralité-Environnement-Développement [email protected]
David Rontet Pôle ressources national des sports de nature [email protected]