lectures primaires

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  • E. TOUTEYInspecteur primaire

    Membre dd Conseil suprieur de l'Instruction publique

    LecturesPrimaires

    120 MORCEAUX CHOISIS D'AUTEURS FRANAIS

    AVEC DES EXPLICATIONS, DES QUESTIONS ET DES DEVOIRS

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    nisie.Ouvrage rcompens par l'Institut.L'tendard vert.

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    FIGUIER (L.): Scnes et Tableauxde la Nature.

    GAUTHIER-VILLARS (Henri) :Le Petit Roi de la Fort.

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    Petits Contes Alsaciens.

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    HEYWOOD : Les Chercheurs deTrsors.

    HOUDETOT (M- de) : Lis etChardon.

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    KROUGLOFF : Les petits SoldatsRUSSES.

    LA FONTAINE : Choix de Fables.LAURENT (F.) : Le Chasseur deloutres.

    LEHUGEUR: Histoire de l'ArmeFranaise.

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    MAYNE-REID (Le Capitaine): LesNaufrags de la Calypso.

    MLANDRI : La Petite Cigale.MUSSAT (M 1" L.): Autrefois etAujourd'hui.

    POIR : Six semaines de vacances.SVIGNE (M- de) Choix de Let-tres.

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    MON JOURNAL/ publie des romans, des anecdotes, des contes,des pantomimes qu'on peut aisment jouer et des histoires sans paroles.Il contient aussi des articles d'actualit o il traite, en les mettant la porte des enfants, les questions dont tout le monde parle, deschroniques scientifiques o les dcouvertes de la science, susceptiblesd'tre comprises par lespetits lecteurs, sont expliques et commentes.MON JOURNAL/ procure ses lecteurs les moyens de s'amu-

    scrpeude fraisen leur indiquant les jeux de dcoupages et epatienceet en donnant des modles de rotes de poupes faciles excuter.MON JOURNAL/ assure donc aux enfants, en dehors mme

    du plaisir de la lecture, le moyen d'occuper leurs rcrations d'unemanire instructive, amusante et tranquille, ce que les parents nemanqueront pas d'apprcier.A ces nombreux titres qui recommandent MON JOURNAL/

    la faveur des enfants, il faut ajouter l'attrait des superhes gravures encouleurs qui illustrent chaque numro et donnent la vie aux person-nages qui dfilent sous les yeux du lecteur, avec leurs colorationsvarices, leurs uniformes clatants ou leurs robes chatoyantes.MON JOURNAL/ enfin ouvre chaque mois entre ses lecteurs

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  • T1363KE. TOUTEY

    Inspecteur renin^Membre du CoNsen suprieur p i

    LecturesPrimaires

    120 MORCEAUX CHOISIS D'AUTEURS FRANAISAVEC DES EXPLICATIONS, DES QUESTIONS ET DES DEVOIRS

    COURS ELEMENTAIRE

    600 MILLE

    LIBRAIRIE HACHETTE ET C ie79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79

    1909

  • PRFACE

    Le Cours lmentaire de ces Lectures primaires est

    compos sur le mme plan et d'aprs les mmes idesdirectrices que le Cours moyen :

    Lectures encyclopdiques rsumant la Bibliothque del'Enfant, extraiies des meilleurs auteurs et classes d'aprs

    le programme. Chaque lecture en deux pages se faisant

    face, sauf la premire qui en a trois.

    Exercices avec explications, questions et analyses d'ides,devoirs d'locution et de rdaction.

    En somme tout ce qu'il faut pour bien apprendre bien lire.

    Nous signalerons seulement certaines modifications

    que l'ge mme des enfants nous a paru commander.

    Les lectures sont plus courtes, plus faciles; les

    explications et les devoirs sont plus lmentaires. Les

    mots expliqus sont composs en caractres gras.

    Chaque leon est illustre par une gravure au moins,

    et des questions sont poses pour l'analyse de cette

    gravure; ainsi l'analyse mme du texte sera prpareou complte; et rien n'chappera aux enfants, qui se

    trouveront avoir fait un exercice d'intelligence et de

    composition en mme temps qu'un exercice artistique-

  • PRFACE.

    Nous avons eu galement recours aux vignettes pour

    l'explication de certains mots difficiles : avec les jeunesenfants, une image bien faite vaut mieux qu'une dfi-

    nition.

    Si nous ajoutons que ces lectures ont t trs rigou-reusement gradues au point de vue des difficults,

    qu'elles abordent, dans l'ordre mme des programmes,t mis les sujets accessibles aux jeunes lves, qu'ellesles initient aux meilleurs morceaux des potes de l'en-

    fance La Fontaine, Florian, Tournier, J. Aicard, etc.,

    et mme quelques-uns de nos grands crivainscomme Voltaire, Rousseau, Diderot, Lamartine. HugoMusset, etc., nous aurons indiqu les principales proc-

    cupations que nous avons eues en prparant ces textes,

    nourriture intellectuelle, simple et forte, destine aux

    enfants qui commencent lire couramment.

  • LECTURES PRIMAIRES

    MOIS D'OCTOBRE1. Notre maison; notre chez nous.

    Nous voici tous runis l'cole pour le premier

    jour de classe d'une nouvelle anne. Vous tesrevenus trouver

    vos camarades,

    vos livres et vo-

    tre matre.

    Je suis sr que

    vous tes dcids

    la bien em-

    ployer, cette nou-

    velle anne; voustes grands, vous tes dj instruits; vous nedemandez qu' vous instruire davantage et devenir tous les jours meilleurs. Vous savez liremaintenant, et vous savez aussi rflchir. Ehbien, ce livre veut vous faire rflchir souvent,

    vous apprendre regarder autour de vous, et dire ce que vous pensez des choses qui vous

    entourent.

    Le matre faisant une premire leon.

  • 1 MOIS D'OCTOBRE.

    Il vous dira, lui aussi, ce qu'il en pense, assu-

    rment ; mais le principal viendra de vous. Cela vous fait sourire, et vous dites que

    si vous saviez dj, vous n'auriez pas besoin

    d'apprendre. Ah! mes amis vous verrez ce que 1 on peut

    apprendre rien qu'en ouvrant bien ses yeux et son

    esprit, en lisant dans le grand livre de la na-ture et de la vie.

    Mais commenons tout de suite. Vous avez dormicelte nuit pendantqu'au dehors le vent

    soufflait ctquela pluie

    menaait. Qu'est-cequi vous abritait ainsi

    et vous prservait?

    Votre maison,

    n'est-ce pas? Je suisLue julie maison de campagne. l

    sr que vous n'avez

    jamais song tous les services que vous rendvotre maison. Vous tes tellement habitus y en-trer et en sortir plusieurs fois par jour que vousn'y prtez aucune attention. Savez-vous ce qu'il a

    fallu de peine pour construire la modeste maisonque vous habitez, ce qu'il a fallu de recherches vos parents la dernire fois qu'ils ont chang delogement?

  • NOTRE MAISON; NOTRE CHEZ NOUS. 5

    Rappelez-vous leurs courses, leurs alles et

    venues, leurs calculs. Ils songeaient vous; ils

    voulaient que vous soyez au chaud, que vous ayez

    de la lumire, de l'air et du soleil. Tant de mai-

    sons en manquent encore; c'est si triste et si

    malsain d'habiter un appartement sombre, hu-

    mide!...

    Rflchissez-y un peu. Nous en reparlerons

    demain. *

    Mots expliqus.

    Le principal : La plus grande partie; c'est vous qui ferez le plusde la besogne.En lisant dans le grand livre de la Nature : On compare les

    choses qui vous environnent, les choses de la nature, un grandlivre ouvert pour tout le monde, dans lequel vous pouvez examiner,observer, apprendre.

    Questions et Analyse des ides.,

    1. Combien de fentres a la maison que vous voyez sur la gravure? 2. Que voyez-vous droite et gauche de cette maison? 3. Qu'ya-t-il par devant? 4. Comment peut-on entrer dans la cour de cettemaison? 5. Quelles rsolutions prenez-vous en recommenant unenouvelle anne scolaire? 6. Que 'eut-on vous apprendre dans celivre? 7. Comment pouvez-vous vous instruire vous-mme? 8. A quoi sert une maison? 9. A quoi doit-on faire attention lorsquel'on veut s'installer dans un nouveau logement, une nouvelle maison? 10. Dans quelle rue est votre maison? 11. Combien a-t-elled'tages? 12. Quelles chambres y a-t-il dans votre maison?

    Devoir (locution et Rdaction).

    Comment un colier peut-il apprendre des choses nou-velles? (A l'cole: en coutant le matre, en tudiant dans ses livres,en faisant ses devoirs. A la maison, en coulant ses parents et lespersonnes instruites, en regardant avec soin les choses qui sont autou?de lui, en rflchissant et en tchant de comprendre, etc.)

  • MOIS D'OCTOBRE.

    2. Les plus vieilles habitations humaines.

    Voici une grotte, une caverne; c'est un abri

    naturel; on y est garanti de la pluie, un peu du

    vent ; si elle tait plus gran-

    de, plus rgulire, cela fe-

    rait presque une chambre;oui, mais une chambre quin'aurait ni portes, ni fen-

    tres, ni chemine.Les premiers hommes

    taient bien obligs de s'en

    contenter pourtant; ils en

    bouchaient l'entre avec des

    pierres, et ainsi prservs

    de la pluie, de la neige,

    des btes froces, ils s'esti-

    maient dj heureux. Quelques herbes schesleur servaient reposer leurs mem-

    bres fatigus.

    Comment savons-nous cela? Eh ! ce n'est pas trs difficile

    imaginer. Beaucoup de grottes en

    France conservent encore des restes

    d'outils grossiers, de haches en pierre

    qui videmment servaient aux hom- flache en r,icrre -

    mes d'autrefois pour leurs travaux et leurs chas-

    Les cavernes

    .des premiers hommes.

  • LES PLUS VIEILLES HABITATIONS HUMAINES.

  • MOIS D'OCTOBRE.

    3. La construction de la maison.

    En quoi voire maison est-elle construite? En pierres, briques, mortier, ciment.

    Et la couverture ;

    comment est-elle faite? Il y a une charpente

    en bois sur laquelle on pose

    des tuiles.

    Bien. Georges, vous

    tes fils de maon : dites-

    nous comment la maisonrepose sur le sol?

    On a creus tout d'a-bord de grands fosss bien

    droits dans lesquels on a

    commenc btir les mun.Ce sont les fondations. Elles rendent la maison

    trs solide.

    Parfaitement. Dans tout ce que l'on fait,

    il faut d'abord bien assurer le commencement,

    ou la base, si l'on vent que le reste soit solide.

    Souvenez-vous-en l'occasion. Mais dites-moi ce

    qu'il y a l'intrieur de la maison, et quels

    matriaux on y a employs. Il y a des planchers, que soutient une char-

    pente en bois ou en fer; des cloisons faites avec

    Les maons.

  • LA CONSTRUCTION DE LA MAISON. 7

    des briques et recouvertes de pltre; des fortes

    en bois avec des serrures en fer; des fentres

    en bois garnies de vitres en verre. Vous ne trouvez plus rien? Ajoutez les tapis-

    se ries qui recouvrent les murs, les peintures,

    les chemines.... Et nous n'avons rien dit des

    caves, des greniers, des escaliers pour aller d'un

    tage l'autre.

    Presque tous les artisans que vous connaissez,

    le maon, le charpentier, le couvreur, le peintre,

    le serrurier, ont fait quelque chose pour votre

    maison; ils ont contribu votre bien-tre, et

    j'espre que vous penserez quelquefois eux quandvous serez bien au chaud, bien l'abri, tandis

    qu'au dehors la tempte se dchanera. Mots expliqus.

    Base : Ce qui est au bas, au-dessous, et qui supporte autre chose.Artisan : Qui exerce un mtier, qui travaille de ses mains.Bien-tre : Mot compos form de bien et de tre. tat de celui qui

    est, qui se trouve bien, qui a tout ce qu'il lui faut.

    Questions et Analyse des ides.1. Quel ouvrier voit-on sur l'image? 2. Que fait-il? 3. Que fait

    celui qui est gauche et comment B'appelle-t-il ? 4. Que font ceux quisont au-dessus? 5. Ouelle partie de la maison est dj construite?G. Cherchez ce qui reste fnire? 7. En quoi est construite la maison? 8. Comment est faite la couverture? 9. Dites ce que vous savezd'-'s fondations. 10. Que trouve-t-on l'intrieur d'une maison? 11. Quels sont les ouvriers ou les artisans qui travaillent la construc-tion d'une maison? 12. Quelles penses avez-vous leur gard?

    Devoir (locution et Rdaction).De quoi se compose une maison? (Fondations, mur?, char-

    pente, toit, cloisons, escaliers, chambres, caves, greniers, etc.). Com-ment sont faites et quoi servent toutes ces parties d'une maison?

  • MOIS D'OCTOBRE.

    4. La chtaigne.

    Que l'tude est chose maussade!A quoi sert de tant travailler?

    Disait, et non pas sans biller,

    Un enfant que menait son matre

    [en promenade.

    Que lui rpondait-on? Rien. L'en-[fant sous ses pas

    Rencontre cependant une cosse ferme

    Et de dards menaants de toutes parts arme ;Pour la prendre, il tend le bras.

    Mon pauvre enfant, n'y touchez pas ! Eh! pourquoi?Voyez-vous mainte pine cruelle

    Toute prte punir vos doigts trop imprudents? Un fruit exquis, monsieur, est cach l-dedans. Sans se piquer peut-on l'en tirer? Bagatelle.

    Vous voulez rire, je crois.

    Pour profiter d'une aussi bonne aubaine,On peut bien prendre un peu de peineEt se faire piquer les doigts

    Oui, mon fils; mais, dplus, que cela vous enseigne

    xV vaincre les petits dgots

    Qu' prsent l'tude a pour vous.Ses pines aussi cachent une chtaigne.

    Arnault (1766-1834).

  • LA CHATAIGNE. 9

    4 bis. La guenon, le singe et la noix.

    Une jeune guenon cueillitUne noix dans sa coque verte;

    Elle y porte la dent, fait la grimace....*

    Ah! certe,

    Dit-elle, ma mre mentitQuand elle m'assura que les noix taient bonnes.Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes

    Qui trompent la jeunesse! Au diable soit le fruit!

    Elle jette la noix. Un singe la ramasse;

    Vite, entre deux cailloux, la casse,

    L'pluche, la mange et lui dit :

    Votre mre mit raison, ma mie,Les noix ont fort bon got, mais il faut les ouvrir.

    Souvenez-vous que, dans la vie,

    Sans un peu de travail on n'a point de plaisir.

    Florian (1755-1794).

    Mots expliqus.Maussade : Qui a mauvais got. Qui n'est pas agrable, qui ennuie.Cosse : Enveloppe dun fruit (chtaigne, pois,

    haricot), etc.Dards menaants : Les piquants.Bagatelle : Petite chose sans importance.Aubaine : Chose trouve, laquelle on ne s'at-

    tendait pas.

    Questions et Analyse des ides. Une chtaigne.1. Que disait l'enfant de cette lecture?

    2. tes-vous comme lui? Aimeriez-vous jouer et vous amuser toujours? 3. Que trouva cet enfant et que lui dit son matre? 4. Quelle futla rponse de l'enfant? 5. Quelle leon lui donna le matre?

    Devoir (locution et Rdaction).Racontez en prose la premire fable. Vous supposerez que

    la chose est arrive un de vos camarades dont vous donnerez le nom.

  • 10 MOIS D'OCTOBRE.

    5. L'habitation chez les diffrents

    peuples.

    Je voudrais aujourd'hui vous promener un peu travers le monde.

    Allons d'abord dans l'extrme Nord. Commentpeut-on s'abriter jusqu'en ces rgions dsoles?

    Oh! d'une faon trs simple. On casse de grosmorceaux de glace; on les

    entasse l'un sur l'autre et on

    les assemble de

    manire formerdes murailles; les

    jointures sontbouches avec dela neige frache;

    on laisse une ou-

    verture pour la

    chemine, unepour la porte, et

    voil une solide maison de glace qui durera pen-

    dant tout l'hiver du ple, c'est--dire huit mois.Transportons-nous maintenant au cur de

    YAfrique, au Soudan, au Congo. Nos braves ngres

    ne sont pas grands architectes, et leurs huttes

    ressemblent un peu ce que devaient tre celles

    des premiers hommes. N'ayez pas trop de ddain

    1. Maison de glace.

  • L'HABITATION CHEZ LES DIFFRENTS PEUPLES 11

    pour eux : les branchages et les roseaux qu'ils

    emploient prservent admirablement contre les

    rayons du soleil; et s'il n'y a pas de fentres,

    c'est qu'on n'a jamais besoinde s'enfermer contre le froid,

    puisque l'hiver est inconnu.

    J'aurais encore voulu vous

    dire que dans le Nord de l'Eu-

    rope, on fait des toits trs pen- 2 - ~ Butl,?s -

    chs pour permettre la pluie et la neige de

    glisser facilement; tandis que dans le Midi, on

    les fait plats, en terrasses, pour aller y respirer

    l'air frais du soir.J'aurais voulu vous faire voir les maisons

    '20 et 50 tages de Chicago en Amrique, en Chineles maisons aux murailles de porcelaine, et lescurieux toits recourbs du Japon..., mais vous

    lirez tout cela en dtail dans les beaux livres de

    la bibliothque.Mots expliqus.

    La neige frache : Celle qui vient de tomber,Questions et Analyse des ides.

    1. Que voyez-vous sur la gravure n 1 ? 2. Com-bien y a-t-il de personnes? 3. Que font-elles? 4. En quoi sont les murs de celte hutte? 5. Par o Toit chinois,passe la fume? 6. En quel pays vous trans-porte la gravure n 2? 7. Comment est faite cette hutte? 8. Dequoi doit-on surtout se garantir prs du ple? 9. Et en Afrique?

    10. De quels peuples parle-t-on dans cette lecture?

    Devoir locution et Rdaction).Quelles diffrentes habitations connaissez-vous?

  • 12 MOIS D'OCTOBRE.

    6. Les lunettes.

    Jules s'ennuyait bien,

    Car il ne savait rien,

    Pas mme lire!Un jour qu'il tait seul et ne pouvait pas rire,Il se dit : Voyons donc, je m'en vais voir un peu,

    Puisque je ne sais pas quoi faire,

    La belle histoire que grand'mre

    Lisait hier dans le livre bleu.

    Il va donc chercher dans l'armoire

    Ce livre, et puis l'ouvre tout grand;

    Mais, bernique! o donc est l'histoire?

    Il ne voit rien que noir et blanc.

    Ah! je sais, sur mes yeux, je n'ai pas mis de verre,

  • LES LUNETTES. 13

    Comme grand'mre :Voil pourquoi je ne puis voir.

    Et de sa grand'maman il cherche les lunettes,Les frotte, pour les rendre nettes,

    Avec le coin de son mouchoir,

    Regarde encor, change de page;

    Mais d'histoire pas davantage !

    Sa mre entre et lui dit : Grandlmre a mal aux yeux ;Toi, mon enfant, ton mal, c'est d'tre paresseux.

    Il faut apprendre lire et tu verras l'histoire

    Sans lunettes, tu peux me croire,

    Rien qu'avec tes yeux hleus. Ratisbonne. La Comdie enfantine. [Hetzel, dit.]

    Mots expliqus.

    Bernique : Son espoir fut du; il ne put pas lire.Nettes : A ici le mme sens que propres.Pas davantage : Il ne put pas davantage lire l'histoire.

    Questions et Analyse des ides.

    1. Pourquoi Jules s'ennuyait-il? 2. Que dit-il et que fit-il un jour? 4. Pourquoi ne put-il pas lire l'histoire? 4. Ne croyait-il pas quec'tait pour une autre raison et laquelle? 5. Que fit-il alors? 6.Qu'arriva-t-il? 7. Que lui dit sa maman en rentrant? 8. Quellessont les personnes qui ont besoin de mettre des lunettes? 9. Leverre de la vitre de fentre est-il comme celui des lunettes? 10. Quipourrait dire la diffrence entre ces deux verres?

    Devoir (locution et Rdaction).

    Le petit Jules et les lunettes. Que reprsente la gravure? Que tient Jules dans ses mains? A quoi reconnaissez-vous que leslunettes ne sont pas les siennes? Quelle expression a-t-il sur levisage et pourquoi? Rsumez cette fable.

  • 14 MOIS DOCTOBRE

    7. L'lphant.

    Dans l'Inde, contre de l'Asie o vivent les l-phants, on emploie ces animaux, non seulement

    pour porter les lourds fardeaux, mais encore

    pour faire toutes sortes de petites commissions.

    Et les lphants s'en acquittent bien, car ils

    sont fort intelligents.

    Un jour, on envoya un lphant porter chez le

    chaudronnier une chaudire qui tait perce, et

    que l'on voulait faire raccommoder.L'lphant y alla, attendit que la rparation ft

    termine et rapporta la chaudire. On ne put pas

    s'en servir parce que le trou n'tait pas bien

  • L'LPHANT. 15

    bouch; la chaudire coulait encore,et on le fit

    comprendre l'lphant, qui repartitchez le

    chaudronnier.

    A son tour, l'animal chercha le moyende mon-

    trer l'ouvrier que le travail avaitt mal fait, et

    voici ce qu'il imagina.

    11 remplit la chaudire une fontainevoisine,

    et la soulevant avec sa trompeau-dessus du

    chaudronnier, il lui lit couler un filetd'eau sur la

    tte.

    Cette opration fut dcisive : lechaudronnier

    comprit ce qu'on voulait de lui,boucha le trou

    soigneusement, et l'lphant rapportala chau-

    dire, avec des yeux brillants desatisfaction.

    Mots expliqus.

    S'en acquittent : Ils s'acquittentdes commissions, c'est--dire les

    W43": Lact.cn que fit l'lphant en arrosant d'eau laTdST^S; au fminin dcisive, qui dcide, qui termine,qui fait comprendre d'une faon

    nette, certaine.

    Questions et Analyse des ides.,

    .

    , , o O p

  • 16 MOIS D'OCTOBRE.

    8. Monuments publics.Avez-vous remarqu que les plus belles con-

    structions sont justement celles qui ne sont pashabites? Voyez la mairie ou htel de ville ; voyezl'glise. A Paris, dans la capitale de la France, il

    pv^

    ip*5E

    Le palais du Louvre Paris.

    y a de superbes palais qui ne sont personne, ouplutt qui sont tout le monde. On les appelledes difices publics ou des monuments nationaux.Le propritaire, c'est vous, c'est moi, c'est toutela nation franaise.

    Les uns servent de lieu de runion pour lesmembres du Gouvernement, comme le palais duLuxembourg, la Chambre des Dputs ; ou bienencore de lieu de runion pour les savants,comme le palais de l'Institut; les autres, commele Louvre sont des muses o l'on conserve lesbeaux tableaux de peinture, les belles uvres de

  • MONUMENTS PUBLICS. 17

    sculpture des temps passs. Au Panthon, on d-pose les restes des grands hommes qui ont illustrla France.

    Chaque peuple estfier des monumentsde son pass.

    On a retrouv, enEgypte, les trs cu-

    rieuses ruines de iespramides d'Egypte,

    villes anciennes disparues, que les savants tu-dient pour connatre l'histoire des peuples d'au-trefois. Mais tous les anciens monuments ne sontpas dtruits : ainsi les pyramides d'Egypte, cer-tains temples grecs ou romains, beaucoup decathdrales chrtiennes, etc., existent encore.

    La France, l'Italie, l'Allemagne, l'Angleterresont parmi les pays qui possdent le plus demonuments clbres.

    Mots expliqus.uvres de sculpture

    : Figures, statues, ornements, taills dans lemarbre, la pierre, le bois, etc.

    Questions et Analyse des ides.1. Dans quelle ville est le Louvre? 2. Quelle est la forme de la

    grande pyramide d'Egypte? - 3. Dites ce que l'on appelle difices pu-Mies ou monuments nationaux et citez-en quelques-uns. 4. A quoiservent les difices publics? - 5. Comment peut-on savoir l'histoiredes peuples parleurs monuments anciens ? 6. Citez lespavsqui con-servent le plus de beaux monuments.

    Devoir (locution et Rdaction).Rsumez la lecture.

  • 18 MOIS D'OCTOBRE.

    9. _ L'art la maison.

    Hier je suis all voir Petit-Jean, votrecamarade

    malade. 11 va mieux, rassurez-vous. L'appartement

    o il est porte la gaiet et la bonnehumeur.

    Non pas que les parents de Jean soientriches.

    Mais sa maman et sa grande sur sontd'admi-

    La chambre de Petit-Jean.

    rables mnagres; elles savent tirer partides

    moindres choses et mettre du bonheurpartout

    o elles passent.D'abord une propret parfaite rgne dans

    la

    maison. Pas un grain de poussire sur lesmeubles,

    les chemines, les boiseries.

    Il faut voir comme les ornements de lachemi-

    ne sont bien en place, comme les muraillessont

    gentiment dcores avec de petits tableauxpas

  • L'ART A LA MAISON. 19

    chers mais de trs bon got, avec les photogra-phies des personnes de la famille. Il n'y a pasjusqu'aux moindres bibelots, un calendrier, unventail de deux sous, un porte-lettres fabriqu la main, etc., qui ne fassent plaisir l'il parla manire dont ils sont arrangs.

    Sur la fentre, en dehors, des pots de fleursdonnent l'illusion d'un petit jardin.

    Et quand on apporte le djeuner sur la table,les plats et les assiettes, les verres, les bouteilles,les couverts sont si nets et si brillants que tout lemonde se sent de l'apptit par avance.

    Oui vraiment, Petit-Jean est heureux malgr samaladie, et toute sa famille est heureuse grce auxtalents de la maman et de la grande sur. Ellesont su rendre la maison charmante.

    Mots expliqus.Admirables mnagres

    : Qui s'entendent trs bien au mnaae-actives, conomes et habiles la maison 'Bibelots

    :Petits objets de parade avec lesquels on dcore les murs,que l on met sur les tagres, sur les chemines, etc.

    Questions et Analyse des ides.1. Que dit-on au commencement de celte lecture? 2 Ouellesson les qualits de la mre et de la sur de Petit-Jean* -3 Dequelle faon ont-elles rendu l'appartement agrable? _ 4. Montrezcomment elles font plaisir tout le monde, la maison, et comment

    elles aident mme la gurison du malade.Devoirs (locution et Rdaction).

    1. Que pourriez- vous faire pour rendre plus agrablevotre appartement ou votre maison?agreame

    2. Que voyez-vous sur la gravure?

  • 20 MOIS D'OCTOBRE.

    40. La pluie.

    W^I^wWKW^S&i", -< -V ' -TV "7 ":

    Pim, pan! Qui frappe mon carreau?

    Ce sont de grosses gouttes d'eau.

    Vous n'entrerez pas, dame Pluie,Car votre visite m'ennuie.

    Restez plutt dans le jardin!Allez arroser le jasmin,l/glantine et la pquerette :

    On n'entre pas dans ma chambrette.

    Plie, Ploc! Vous perdez votre temps

    Allez abreuver dans les champsLe bl, le fourrage et la vigne.

    Soyez pour eux douce et bnigne.

  • LA PLUE. 2i

    Et nous aurons assez de pain,

    De lait, de beurre et de bon vin.

    Allez! Que le vent vous emporte!Je n'ouvre ni vitre, ni porte.

    Flic, Flac! Vous avez beau rager,

    Passez donc par notre verger :

    J'aime tant les pommes, les poires;

    Les cerises rouges ou noires,

    Les grosses prunes et les noix!

    Faites pousser tout la fois.

    Partez sans tambour ni trompette :

    On n'entre pas dans ma chambrette.J. Courcelle. Lu Lecture des Petits. [Bricon el Lesot

    ;dit.]

    Mots expliqus.Bnigne : Fminin de bnin. En parlant des personnes, qui aime

    faire du bien. La pluie fera du bien aux plantes en les arrosant.Rager : On appelle quelquefois rage une trs violente colre. Rper

    c'est donc tre fort en colre. La pluie frappe avec violence commefait une personne quand elle est en colre.

    Verger : La partie du jardin o sont les arbres fruit.Sans tarebour ni trompette : Allez-vous en sans faire de bruit.

    Comparaison inverse avec un rpiment qui passe en battant du tam-bour et sonnant de la trompette.

    Questions et Analyse des ides.1. Combien y a-t-il de vers dans une strophe et combien de stro-

    phes dans l'ensemble du morceau? 2. O commence et o finitla seconde strophe? 3. (Jue dit-on dans la premire strophe? 4. Id. dans la seconde? 5. Id. dans la troisime?

    Devoirs (locution et Rdaction).1. Quels sont les inconvnients de la pluie? Quels en sont les

    avantages? Expliquez et donnez quelques dtails.2. Que reprsente la gravure? A quoi reconnaissez-vous qu'il

    pleut? Les gouttires sont-elles bien places? Que voit-on aupremier plan? Id. dan3 le fond du tableau?

  • 22 MOIS D'OCTOBRE.

    11. Le dpart des hirondelles.

    Peu peu le temps se voila, le ciel devint fort

    gris. Vers quatre heures, d'infinies lgions d'hiron-

    delles vinrent se condenser sur l'glise, avecmille voix, mille cris, des dbats, des discussions.

    Peut-tre les jeunes, retenues par le souffletide d'automne, au-

    raient voulu rester

    encore. Mais les sagesinsistaient pour le

    dpart.

    Elles prvalurent :

    la masse noire s'en-

    vola vers le sud-est,

    probablement vers l'Italie.

    Elles taient quatre ou cinq heures de vol lors-

    que toutes les cataractes du ciel s'ouvrirent pourabmer la terre ; nous crmes un moment audluge.

    Retirs dans notre maison qui tremblait auxvents furieux, nous admirions la sagesse des devins

    ails qui avaient si prudemment devanc l'poqueannuelle. Michelet (1798-1874). L'Oiseau. [Hachette, dit.]

    11 bis. Le dpart des hirondelles. O va ce petit oiseauQuand il quitte le hameau?

    Les hirondelles.

  • LE DLPART DES HIRONDELLES. 23

    Disait un fils sa mre.

    Va-t-il en terre trangre,

    Chercher un toit plus bni

    Pour y suspendre son nid?

    Pourquoi dans cette saison,

    Quitte-t-il notre maison? Mon enfant, reprit la mre,

    Regarde vers ces grands bois;

    Leurs feuilles jonchen{ la terre-Les oiseaux n'ont plus de voix.

    Voil pourquoi l'hirondelle,

    Quand tout meurt autour de nous,Au loin fuit tire-d'aile,

    Pour chercher des cieux plus doux.Th. Gontard (1833-1885).

    Mots expliqus.

    Les cataractes du ciel s'ouvrirent : Il plut trs violemment; lapluie ressemblait une masse d'eau- tombant tout coup.Dluge : Pluie tellement abondante que l'eau ne s'enfoncerait plus

    dans la terre, et resterait sur le sol, noyant tout comme une inon-dation.Leurs feuilles jonchent la terre.... sont tombes sur la terre et la

    recouvrent.

    Questions et Analyse des ides.1. Quand et pourquoi les hirondelles quittent-elles nos pays?

    Quand reviennent-elles? 2. Dcrivez le rassemblement des hiron-delles avant le dpart. 3. Pourquoi Micbelet admirait-il la sagessedes devins ails, c'est--dire des hirondelles? 4. Que demandaitl'enfant sa mre? 5. Que rpondit la mre?

    Devoirs (locution et Rdaction).1. Dites ce que vous savez des hirondelles. Description d'aprs

    la gravure : Dpart. Retour. Genre de vie. O et comment font-elles leur nid? Services qu'elles nous rendent. Conclusion.

    2. Rsumez en prose le second morceau.

  • 24 MOIS D'OCTOBRE.

    12. La rcompense du travail.

    Le pre Grgoire tait assis sur un banc, devantsa maison, l'ombre d'un grand poirier.

    Les poires taient mres depuis quelques jours,et les enfants en mangeaient celles dents.

    11 faut queje vous raconte,

    dit le grand pre,comment cespoi-res se trouvent

    ici. Il y a cin-

    quante ans, toute

    cette cour tait

    vide; j'tais bien

    pauvre, je n'avais

    que mes deux bras pour travailler. Un jour que jeme plaignais de ma misre notre voisin, il me dit :

    Veux-tu vivre dans l'aisance? Je t'en don-ce nerai le secret. Regarde tes pieds. Il y a bien

    cent cus dans le sol si tu sais les en tirer. J'tais jeune et ignorant. Pendant la nuit

    suivante, je me mis creuser profondment laterre; mais je ne trouvai pas un seul cu, et j'tais

    fort en colre contre le voisin.

    Celui-ci, le lendemain, vit la peine que je

    m'tais donne et il se moqua de moh

  • LA RCOMPENSE DU TRAVAIL. 25

    Oh ! jeune homme sans exprience, me dit-il, ce n'tait pas de cela que je voulais parler.

    Mais puisque la terre est remue, je te fais cadeau de ce petit arbre. Plante-le, soigne-le, et dans quelques annes tu verras les cus apparatre.

    Je fis comme il me conseillait. La plante, alors

    moins grosse que mon pouce, grandit d'anneen anne et devint le bel arbre que vous voyez.Les excellents fruits qu'il pcoduit depuis si long-

    temps reprsentent une somme suprieure cent cus, et je n'ai jamais oubli le bon conseildu voisin, ni sa devise que je vous donne montour :

    Notre richesse la plus assure, cest le travail et

    le sens pratique. Gmmm (1723-1807).

    Mots expliqus.

    Vivre dans l'aisance : A l'aise, c'est--dire ayant toujours de quoise loger, s'habiller, manger, boire, etc.Cent cus : L'cu valait peu prs 3 francs. On appelle quelque-

    fois cu la pice de 5 francs.

    Questions et Analyse des ides.1. Dcrivez la cour du pre Grgoire au moment o l'on fait ce

    rcit. 2. Parlez du pre Grgoire dans sa jeunesse et racontez lesparoles qu'il changea avec son voisin. 3. Que fit-il pendant lanuit? 4. Pourquoi le voisin se moqua-t-il de lui? 5. Que luidonna-t-il et quel fut le rsultat? 6. Quelle est la morale de ceconte? 7. Connaissez-vous une fable de La Fontaine qui dit peuprs la mme chose?

    Devoirs (locution et Rdaction).1. Rsumez ce conte.2. Dites tout ce que vous voyez sur la gravure.

    LEtT. TOCTEY, COURS EL.

  • 26 MOIS DE NOVEMBRE.

    MOIS DE NOVEMBRE13. Tendresse maternelle.

    Je me rappelle que lorsque j'tais las de courir,

    je venais m'asseoir devant la table dans mon petit

    fauteuil d'en-

    fant. Il tait djtard, j'avais fini

    depuis long-temps ma tasse

    de lait sucr, et

    mes yeux se fer-

    maient de som-

    gmeil; mais je nebougeais pas ; jerestais tran-quille et j'cou-tais. Commentne pas couter?Maman cause

    u Je sens une main dlicate. a\ec Une des

    personnes pr-

    sentes, et le son de sa voix est si doux, si aima-

    ble! A lui seul il dit tant de choses mon cur!

    Je la regarde fixement avec des yeux obscur-

    cis par le sommeil, et tout coup elle devient

    toute petite, toute petite.

  • TENDRESSE MATERNELLE. 27

    Je me laisse glisser jusqu' terre et vais toutdoucement me coucher dans un grand fauteuil.

    Tu t'endors, mon petit Nicolas, me dit ma-

    man. Tu ferais mieux d'aller te coucher. Je n'ai pas envie de dormir, maman.

    Des rves vagues, mais dlicieux, emplissentmon imagination; le bon sommeil de l'enfanceferme mes paupires, et, au bout d'un instant, jesuis endormi. Je sens sur moi, travers mon som-meil, une main dlicate; je la reconnais au seultoucher et, tout en dormant, je la saisis et lapresse bien fort sur mes lvres....

    maman, chre petite maman, comme jet'aime!

    Tolsto. Souvenirs. [Hachette, dit.J

    Mots expliqus.

    Des yeux obscurcis : Qui ne voient pas ou plus bien clair.Rves vagues : Rves sans suite et sans prcision.

    Questions et Analyse des ides.

    1. Que faisait le petit garon quand il tait las de courir? 2. Quelui arrivait-il aprs avoir t assis pendant quelque temps? 3. Com-ment sa maman lui apparat-elle alors? 4. Que lui dit-elle? 5. Savez-vous pourquoi il ne veut pas encore aller se coucher? 6. Que sent-il pendant son sommeil? 7. Qu'arriverait-il au petitgaron si sa maman ne venait pas alors le rveiller? 8. Pourrait-ilrester longtemps couch dans un fauteuil ? 9. Cherchez les phrasesdans lesquelles il montre qu'il aime bien sa maman.

    Devoir (locution et Rdaction).

    Dites ce que vous voyez sur la gravure. O est l'enfant? Surquoi repose sa tte? Que fait-il ? Qui vient alors le rveiller? De quelle faon? Que va-t-il dire en se rveillant?

  • 28 MOIS DE NOVEMBRE.

    14. Le pre et l'enfant.

    Qui travaille pour vous, chers enfants, pour vous

    procurer la maison qui vous abrite, les vtements

    qui vous tiennent chaud, la nourriture dont vous

    avez besoin? Votre pre.

    Qui vous conduit promener, ledimanche, pour respirer l'airpur?

    Qui vous protge au milieu dela foule, et vous soutient et vous

    rconforte quand vous tes fati-gus de marcher?

    Votre pre.

    A qui demandez-vous les mille choses que vous

    ne savez pas encore, propos de tout ce que vous

    rencontrez, de tout ce que vous entendez, de tout

    ce que vous voyez devant vous?

    A votre pre.

    coutez l'histoire d'un petit garon qui cher-chait pour la premire fois savoir ce qu'est lemonde et la terre qui vous porte.

    Pre, apprenez-moi, je vous prie,

    Ce qu'on trouve aprs le coteau

    Qui borne mes yeux la prairie? On trouve un espace nouveau;

    Globe terrestre.

  • LE PftE ET L'ENFANT. 29

    Comme ici, des bois, des campagnes,Des hameaux, enfin des montagnes. Et plus loin?

    D'autres monts eneor.

    Aprs ces monts? La mer immense.

    Aprs la mer? Un autre bord.

    Et puis?

    On avance, on avance,

    Et l'on va si loin, mon petit,

    Si loin, toujours faisant sa ronde,(Ju'on trouve enfin le bout du mondeAu mme lieu d'o l'on partit.

    Porchat. [Delagrave, dit.

    Mots expliqus.Le coteau qui -borne : O la prairie finit, se termine. L'il de

    l'enfant ne voit pas au del; mais le pre sait ce qu'il y a.Un autre bord : Un autre bord de la mer, un autre rivage o com-

    mencent de nouveaux pays.Faisant sa ronde : C'est bien une ronde que l'on fait ainsi autour

    de la terre, qui est ronde comme une grosse boule.

    Questions et Analyse des ides.1. Que fait votre pre pour votre vie et votre sant? 2. Que

    fait-il pour votre instruction? 3. Dites ce que demandait sonpre un petit enfant curieux. 4. Auriez-vous su rpondre? 5. Oavez-vous appris cela? 6. Que rpondit le pre? 7. Si l'onretrouve le bout du monde au mme lieu d'o l'on partit, qu'est-ceque cela prouve? 8. Montrez-le l'aide de la gravure.

    Devoirs (locution et Rdaction).1. Rsumez la posie.2. Dites ce que vous savez sur la forme de la terre, et quels

    sont les pays et les mers que l'on trouverait en faisant le tourdu monde de l'est l'ouest.

  • 30 MOIS DE NOVEMBRE.

    15. Nos vtements.

    Voici la mauvaise saison; la pluie tombe sou-

    vent; le froid devient vif les matins et les soirs.

    Vos -parents sont alls dans les magasins faire

    les achats de vtements d'hiver. Pour les garons,

    ils ont rapport des ves-

    tes et des pardessus tout

    faits.

    Mais la maman, qui

    est conome et qui saittravailler, a pris aussi

    de l'toffe en pices, et

    chaque soir, elle coupe,elle assemble, elle coudle plus qu'elle peut : ju-

    pes, tabliers, pantalons sortent par miracle deses doigts habiles.

    Quel labeur ! Ses yeux se fatiguent et son dosse vote.

    Que les surs anes commencent l'aider;qu'elles apprennent manier cette petite fe,l'aiguille, qui est une des richesses et des gloiresde la maison.

  • NOS VTEMENTS. 31

    15 bis. L'aiguille.

    Je suis Ja petite aiguille.

    Aux doigts de la jeune filleEt des mres de famille,Je vais, je viens, je sautille,

    Pour que le monde s'habilleSelon l'ge et les saisons...

    Nous cousons, nous cousons.

    Dans la toile, dans la laine,

    Dans la robe de futaine,

    Dans le manteau de la reine,

    Avec mon fil que j'entraine,Nuit et jour je me promne,Et, dans toutes les maisons,

    Nous cousons, nous cousons.

    Jean Aicard. Le Livre des Petits. [Delagrave, dit.]

    Mots expliqus.Labeur : Mme sens peu prs que travail.Sautiller : Courir par petits sauts. Diminutif de sauter.Futaine : tofle moiti fil et moiti coton.

    Questions et Analyse des ides.1. A quel moment achte-t-on les habits d'hiver? O? 2. Quels

    sont les vtements que l'on peut faire la maison? 3. Quel avan-tage y a-t-il cela? 4. Quel talent faut-il possder? 5. Dites com-ment est faite une aiguille et quels services elles rend. 6. Rsumezla premire strophe de la posie. 7. Id. la seconde.

    Devoir locution et Rdaction).Nos vtements. Quels sont les principaux? En quoi sont-ils

    confectionns? O achte-t-on les vtements tout faits? Quels sontceux qui se font la maison? Pourquoi un enfant doit-il avoir biensoin de ses vtements?

  • 5 l2 MOIS DE NOVEMBRE.

    16. Une leon de calcul.

    a Combien avez-vous dj cot vos parents?

    demandait un jour une petite fille un inspec-teur qui visitait l'cole.

    lisa, fort embarrasse, pencha la tte sans

    mot dire.

    Vous n'avez, sans doute, jamais fait cecompte ; cepen-

    dant, c'est un des

    plus importants,

    et les enfants n'y

    pensent point as-

    sez. Voyons,

    comptons ensem-

    ble. Nourriture,

    vtements, blan-

    chissage, etc. nous pouvons bien mettre pour

    tout cela un franc par jour. Oh' dit l'enfant, je crois que c'est trop peu. Cela fait trente francs par mois. Maintenant

    combien de mois dans Tanne? Douze.

    Bien; et quel ge avez-vous? Dix ans.

    Calculez donc. Combien avez-vous cotjusqu'ici vos parents?

  • DUE LEON DE CALCUL. 33

    La petite iille lit le calcul : 5 600 francs,

    dit-elle avec surprise et comme effraye d'une

    si grosse somme.

    Ce n'est pas tout, ajouta l'inspecteur; ilfaudrait ajouter les dpenses de mdecins et deremdes quand vous avez t malade. Pensez aussi toutes les peines de votre mre, aux nuits qu'elle

    a passes votre chevet ; aux fatigues de votre

    pre qui travaille tout le jour pour sa famille. Comment pouvez-vous payer vos parents de

    tout ce qu'ils ont fait pour vous?

    La petite fille rflchit un instant et dit :

    En les aimant de tout mon cur, en leurohissant toujours, et, quand je serai grande, entravaillant pour eux.

    Vous avez raison, mon enfant, une bonneconduite et un cur aimant peuvent seuls rcom-penservos parents. Extrait du journal: l'Instruction primaire.

    Mots expliqus.Nuits passes votre chevet : Le chevet est le bout du lit o l'on

    repose la tte sur l'oreiller. Lorsque vous tiez malade, vos parentsvous soignaient jour et nuit, et par consquent ils ne dormaientpresque pas.

    Questions et Analyse des ides.1. O se passe l'histoire que Ton raconte? 2. Comment arrivait-

    on au chiflre de 3600 fr. pour un enfant de dix ans? 3. Quellesautres dpenses aurait-il fallu ajouter? 4. Qu'est-ce qui ne pou-vait pas se calculer en argent? 5. Quelle jolie rponse fit la petitefille la fin et pourquoi avait-elle raison?

    Devoir (locution et Rdaction).Racontez cette histoire en supposant que c'est vous que

    l'on interrogeait. Dites comment vous avez fait le calcul etquelles rsolutions vous prenez.

  • 34 MOIS DE NOVEMBRE.

    17. Histoire de nos vtements.

    Puisque vous avez dj appris de l'histoire deFrance, dites-moi, je vous prie, comment taienthabills les enfants d'autrefois..., mettons, si vous

    voulez, avant Char-

    lemagne?

    Vous hsitez

    rpondre. Eh bien!cherchons ensem-

    ble. Quelles toffes

    employait - onalors?

    Sans doute

    les mmes qu'au-jourd'hui.

    .Attention.Votre tablier est

    en coton, et le coton provient du cotonnier, ar-buste qui crot dans des pays lointains, inconnus nos anctres. Cherchons autre chose.

    Je ne parle pas mme de la toile de chanvre :la reine Catherine de Mdicis eut deux chemisesde toile dans son trousseau, et l'on en parlaitcomme d'une raret.

    Donc pas de coton, pas de chanvre. Que reste-t-il? La laine.

    Une fileuse.

  • HISTOIRE DE NOS VTEMENTS. 35

    Oui, la laine a t connue ds les premiers

    temps de la civilisation. On la lavait, on la filait

    et on la tissait la maison. Il y avait aussi des

    ouvriers qui la travaillaient dans les villes.

    Que trouvez-vous encore? Le Itn.

    Le lin. Et c'est peu prs tout. La laine

    que Ton prenait aux moutons; le lin que l'on

    faisait pousser de la terre. Vous voyez que les

    tofles n'taient pas nombreuses pour faire lesvtements, et vous pensez bien que les peaux

    d'animaux ont t longtemps employes, en hiver

    surtout, pour garantir des gros froids et de la

    pluie.Mots expliqus.

    Vous hsitez : Vous attendez, vous ne savez pas quoi rpondreRaret : Chose rare que l'on ne trouve presque jamais, presque

    nulle part.Filer. Tisser. Pour faire une toffe, qu'elle soit en laine, en coton,

    en chanvre, il faut d'abord la runir en longs fils (c'est la filer);puis

    assembler ces fils, les croiser et les entrelacer (c'est la tisser). Vousavez peut-tre vu filer du chanvre avec un rouet. Pour voir tisser, ilfaut aller dans les usines appeles tissages, car on ne trouve plusgure aujourd'hui de tisserands qui travaillent chez eux.

    Questions et Analyse des ides.1. En quoi sont faits les lainages, les cotonnades, les toiles?

    J Montrez des toffes de chanvre, de laine, de coton, de soie. 3.Quelles tofles employait-on autrefois? 4. Vers quel moment a-t-onfabriqu en France de la toile de chanvre? 5. Indiquez vos princi-paux vtements et dites en quoi ils sont faits.

    Devoir (locution et Rdaction).Que reprsente la gravure? Sur quoi est assise la fileuse?

    Que tient-elle dans la main gauche? Que fait-elle de la main droite? Sur quoi enroule-t-on le fil du chanvre? Que fait-on avec lechanvre quand il est fil?

  • 36

    18.

    MOIS DE NOVEMBRE.

    Les aventures de Jean Grain-de-Bl.

    Le faucheurqui fauche le bl.

    Le moulinqui moud le bl.

    Jean Grain-de-Bl, le cousin et l'ami de Jean Raisin, a t moissonn,rentr dans la grange, battu et spar de la paille. Que devient-il ensuite?

    Grain-de-Bl ne dit plus rien.Mais il songe : Je vois bien,

    Depuis que l'on me travaille,

    Qu'on veut me voler ma paille! Grain-de-Bl ne dit plus rien.

    Tiens! la paille, en grange, est seule!

    Et Jean? Il est sous la meule !

    Ah ! sapristi ! sapristi !Le voil tout aplati!

    Et la paille reste seule !

    Mais il n'est jamais bien mort ! Tiens ! dit-il, c'est un peu fort!

    Je ne suis plus que farine,

    Poussire, mais blanche et fine !

    Je ne suis jamais bien mort !

    L'pi de bldans lequelse forme

    le grain de bl.

  • LES AVENTURES DE JEAN GRAIN-DE-BL.

    Tu n'es pas mort, mon compre? Pas encore, je l'espre,

    Dit un soupir touff

    Qui sort d'un four bien chauff,

    Je suis pain blanc, mon compre !

    Jean Grain-de-Bl deviendra,

    Quand l'homme le mangera,Le sang rouge dans la veine :

    11 deviendra chair humaine*

    Voil ce qu'il deviendra.Le pain blancque l'on faitavec le bl.

    Jean Grain-de-Bl suit l'cole;

    Il a l'me et la parole,

    Puisqu'il est dans votre sang.Jean Aicard. Le Livre des Petits. [Delagrave, dit.]

    Mots expliqus.Jean Grain-de-Bl, Jean Raisin : Noms qu'on donne au grain de

    bl, la grappe de raisin, comme s'ils vivaient et parlaient rellement.Compre : Mot familier et amical. On parle Jean Grain-de-Bl,

    qui rpondra en disant aussi : Mon compre.Veine : Les veines et les artres du corps humain, dans lesquelles

    coule le sang nourri par le bon pain, c'est--dire par la farine, parJean Grain-de-Bl.

    Questions et Analyse des ides.1. De qui parle-t-on dans cette lecture et comment l'aopelle-t-on?

    2. Que devient le grain de bl dans la terre en hiver . que devientla tige au printemps? en t? 3. Comment rcolte-t-on le bl? 4. Qu'en fait-on ensuite? Racontez comment le bl devient farine etpain. 5. Dites comment le grain de bl devient chair humaine et va l'cole.

    Devoir (locution et Rdaction).Le bl. Dites ce que vous voyez sur les quatre gravures des

    pages 36 et 37 et racontez comment le grain de bl, sem l'automnesort de terre, s'lve, mrit, est transform en farine et en pain.

  • 38 MOIS DE NOVEMBRE.

    19. Le loup et le jeune mouton.Des moutons taient en sret dans leur parc ;

    les chiens dormaient, et le berger, l'ombre

    Le loup le mit en pices et l'avala.

    d'un grand ormeau, jouait de la flte avec d'autresbergers voisins.

    Un loup affam vint, par les fentes de l'en-ceinte, reconnatre l'tat du troupeau. Un jeunemouton sans exprience, et qui n'avait jamaisrien vu, entra en conversation avec lui :

    Que venez-vous chercher ici? dit-il au glou-ton.

    L'herbe tendre et fleurie, lui rpondit le

    loup. Vous savez que rien n'est plus doux que

    de patre dans une verte prairie maille defleurs, pour apaiser sa faim, et d'aller teindre

    sa soif dans un clair ruisseau : j'ai trouv ici

    l'un et l'autre. Que faut-il davantage?

  • LE LOUP ET LE JEUNE MOUTON. 39

    Est-il donc vrai, repartit le jeune mouton,que vous ne mangez point la chair des animaux, et

    qu'un peu d'herbe vous suffit? Si cela est, vivons

    comme frres et paissons ensemble. Aussitt le

    mouton sort du parc dans la prairie, o le loup

    le mit en pices et l'avala.

    Dfiez-vous des belles paroles des gens qui se

    vantent d'tre vertueux. Jugez-en par leurs actions

    et non par leurs discours, j. fnelon (i65i-ni5).

    Mots expliqus.Parc : Terrain clos de haies tout autour,

    o l'on enferme les moutons quand ils cou-chent aux champs.

    L'enceinte: Les haies ou barrires qui en-tourent le parc.

    Le ylouton : Le loup qui cherchait dvo- Un Parc moutons,rer les moutons.

    Prairie maille de fleurs : Prairie au milieu de laquelle des fleursvaries brillaient comme l'mail.Apaiser sa faim : Mettre sa faim en paix, la calmer en mangeant.teindre sa soif : Comparaison de la soif avec le feu. Quand on a

    bien soif, il semble en effet qu'une sorte de feu brle la gorge.Questions et Analyse des ides.

    1. Pourquoi les moutons etaient-ils en sret dans leur parc? 2. Que faisait le berger? 3. Racontez la rencontre du loup et dujeune mouton. 4. Quel tait le dfaut du jeune mouton? 5 Quelles paroles trompeuses lui dit le loup pour l'attirer hors duparc? 6. Qu'advint-il du jeune mouton? 7. Quelle est la moralede cette fable? 8. Citez quelques jolies expressions. 9. Si vousaviez raconter cette fable, en combien de parties la diviseriez-vouset quelles seraient-elles?

    Devoir 'locution et Rdaction).Racontez l'histoire d'un jeune enfant qui sortit de la maison

    tout seul pendant que ses parents taient absents. Un inconnului oftre d'aller se promener et lui promet de lui faire voir de belleschoses. Mais il l'emmne dans une baraque de saltimbanques o onle roue de coups. Misre du pauvre enfant. Dsespoir des parents. Ilsle retrouvent enfin. Joie de tous.

  • 40 MOIS DE NOVEMBRE.

    20. Les deux renards.

    Deux renards entrrent la nuit, par surprise,

    dans un poulailler; ils tranglrent le coq, les

    poules et les poulets; aprs ce carnage, ils apai-srent leur faim.

    L'un, qui tait jeune et ardent, voulait toutdvorer; l'autre, qui tait vieux et avare, voulait

    garder quelque provision pour l'avenir.

    Le vieux disait : Mon enfant, l'exprience m'a

    rendu sage : j'ai vu bien des choses depuis que je

    suis au monde. Ne mangeons pas tout notre bien

    en un seul jour. Nous avons fait fortune; c'est un

    trsor que nous avons trouv, il faut le m-nager.

    Le jeune rpondit : Je veux tout manger,

  • LES DEUX RENARDS. **

    pendant que j'y suis, et me rassasier pour huit

    jours; car, pour ce qui est de revenir ici, chan-

    sons! Il n'y fera pas bon demain : le matre, pour

    venger la mort de ses poulets, nous assom-

    merait.

    Aprs cette conversation, chacun prend son

    parti : le jeune mange tant, qu'il se crve et peut peine aller mourir dans son terrier; le vieux,

    qui se croit bien plus sage de modrer ses apptits

    et de vivre d'conomie, retourne le lendemain

    sa proie, et est assomm par le matre.Ainsi chaque ge a ses dfauts : les jeunes

    gens sont fougueux et insatiables dans leurs plai-

    sirs; les vieux sont incorrigibles dans leur ava-rice. FNELON.

    Mots expliqus.Aprs ce carnage : Aprs avoir ainsi tu, massacr beaucoup de

    coqs, de poules, etc.Chansons : Pour : ce sotit des chansons ; ce ne sont pas des choses

    srieuses;

    il n'y faut pas compter.Prend son parti . Se dcide faire ce qu'il voulait.Vivre d'conomie : Une personne conome est celle qui ne dpense

    que juste le ncessaire ; vivre d'conomie ou vivre avec conomiesignifie donc vivre en ne dpensant que juste le ncessaire.

    Questions et Analyse des ides.1. Que firent les deux renards pendant la nuit? 2. Que voulait le

    jeune renard aprs le carnage, et que disait-il ? 3. Que voulait Levieux renard et que disait-il? 4. Que fit le jeune et que lui arrivat-il ? 5. Que fit le vieux et que lui arriva-t-il ? 6. Quelle est lamorale de cette fable ?

    Devoir (locution et Rdaction).Racontez la fable des deux Renards.

  • 42 MOIS DE NOVEMBRE.

    21. La soupe.

    Voici l'automne : la matine est frache. Pierre,Babet et Jeannot vont ramasser les feuilles mortes,

    qui serviront de litire Riquette, la chvre, et

    Roussotte, la vache. Pierre a pris sa hotte, Babet

    a pris son sac, et Jeannot les suit avec sa brouette.

    Ils ont descendu la cte en courant. Ce n'est

    point un jeu, c'est un travail. Mais ne croyez pas que

    ces enfants soient tristes parce qu'ils travaillent.

    Le travail est srieux, il n'est pas triste. Bien

    souvent on l'imite pour jouer, et les amusementsdes enfants reproduisent, la plupart du temps, les

    ouvrages des grandes personnes.

    Voil les enfants l'uvre. Cependant le soleil

    qui monte rchauffe doucement la campagne. Des

  • LA SOUPE. 43

    toits du hameau s'lvent des fumes lgrescomme des haleines. Les enfants savent ce que

    disent ces fumes. Elles disent que la soupe aux

    pois cuit dans la marmite. Encore une brasse de

    feuilles mortes, et les petits ouvriers prendront la

    route du village.La monte est rude. Courbs sous le sac ou pen-

    chs sur la brouette, ils ont chaud, et la sueur

    leur monte au front. Pierre, Ikbet et Jeannot s'ar-

    rtent pour respirer. Mais la pense de la soupe

    aux pois soutient leur courage. Poussant et souf-

    ilant, ils arrivent enfin. Leur mre, qui les attend

    sur le pas de la porte, leur crie de loin : Allons,

    les enfants, la soupe est trempe.

    Nos amis la trouveront excellente. Il n'est si

    bonne soupe que celle qu'on a gagne.A. France. Filles et Garons. [Hachette et C', dit.]

    Mots expliqus.Haleine : Le souffle qui sort de la poitrine quand on respire. Ce

    souffle contient de la vapeur d'eau, et il est un peu blanchtre commela fume, surtout par le temps frais ou froid.

    Il n'est si bonne soupe : Aucune soupe n'est aussi bonne que cellequ'on a gagne.

    Questions et Analyse des ides.1. Quels sont les trois enfants dont on parle? 2. O vont-ils et

    pourquoi faire? 3. Qu'ont-ils emport pour leur travail? 4. Quevoient-ils au-dessus des toits du hameau ? 5. Pourquoi sont-ils fati-gus au retour? 6. Qui les attend au retour et pourquoi trouve-ront-ils la soupe excellente?

    Devoir (locution et Rdaction).Quelles sont les diffrentes personnes que vous voyez sur la

    gravure, et que fait chacune d'elles ?

  • 44 MOIS DE NOVEMBRE.

    22. Le serin.

    Christine pria un jour sa mre de lui acheter unpetit serin. Sa mre lui rpondit :

    J> *

    Tu en auras un, si tu es toujours bien obis-sante et bien applique, et surtout si tu te corriges

    de ta curiosit.

    Christine promit de se corriger du dfaut que samre venait de lui reprocher.Un jour elle revenait de l'cole. Sa mre, qui

    s'apprtait sortir, lui dit :

    Voil sur la table une petite bote toute neuve.

    Garde-toi bien de l'ouvrir et mme d'y toucher. Sije m'aperois, mon retour, que tu n'as pas dso-

    bi cet ordre, je te donnerai quelque chose qui

    te fera plaisir.

    A peine la mre fut-elle partie, que la curieuseenfant tenait dj la bote la main.

    Comme elle est lgre! se disait-elle Tiens!

  • LE SERIN. 45

    le couvercle est perc de petits trous. Que peut-ildonc y avoir l-dedans?

    Aprs avoir dit ces mots, elle leva le couvercle.

    Au mme instant, un charmant serin couleur d'ors'chappa de la bote et se mit voltiger dans la

    chambre en chantant joyeusement.Christine voulut le rattraper et le remettre dans

    sa boite, afin que sa mre ne s'apert de rien.Mais elle eut beau faire et le pourchasser d'un

    bout de la chambre l'autre, le serin lui chappaittoujours. Tout essouffle et les joues en feu, ellecourait encore aprs l'oiseau, lorsque sa mreentra et lui dit :

    fille dsobissante et curieuse ! c'est toi

    que je destinais ce joli serin; mais, avant de te le

    donner, je voulais voir si tu le mritais. SCHMID.

    Mots expliqus.Pourchasser : Courir aprs l'oiseau, chercher l'altraper.Essouffle : Manquant de souffle, hors d'haleine d'avoir trop couru.Les joues en feu : Ayant trs chaud.

    Questions et Analyse des ides.1. Que voyez-vous sur la gravure? 2. Sur quoi repose l'oiseau?

    3. Qu'y a-t-il gauche de la cage et pourquoi faire ? 4. Qu'y a-t-il au-dessus? 5. Que pensez-vous que doive encore contenir lacage et que l'on n'aperoit pas ici ? 6. Quel tait le principal dfautde Christine? 7. Qu'avait-elle demand sa mre? 8. Quellerecommandation lui fit sa mre en partant? 9. Racontez ce queChristine fit de la boite, et quel rsultat eut sa curiosit.

    Devoir (locution et Rdaction).Racontez cette histoire en remplaant le nom de la petite

    fille par celui d'un petit garon.

  • 40 MOIS DE NOVEMBRE.

    23. La leon la poupe.

    Je vous trouve, ma poupe,

    Bien souvent inoccupe.

    Il faut vous prendre le bras

    Pour vous faire faire un pas !

    Vous souriez d'un air bte,

    Sans mme bouger la tte.Vous dites toujours : Demain rJamais une aiguille en main !

    Vous n'aimez que la toilette;

    C'est laid, d'tre si coquette !

    Prenez un peu ce balai,

    Et balayez, s'il vous plat !

    Lavez-moi cette vaisselle,

    Vivement, mademoiselle !

  • LA LEON A LA POUPE. 47

    cumez le pot-au-feu !Remuez-vous donc un peu!

    Mon mari, votre bon pre.

    Travaille assez, lui, j'espre!

    En rentrant, il doit avoir

    Sa soupe chaude, le soir.

    Regardez notre voisine

    Comme elle tient s.a cuisine,

    Sa chambre, son linge et tout!...

    Vous devriez rougir beaucoup.

    Une fille adroite et sage

    Aide sa mre, votre ge;

    Et je vous battrais, je crois,

    Si vous n'tiez pas de bois !

    Jean Aicard. La Chanson de l'Enfant. [Delagrave, dit.]

    Mots expliqus.noccupe : Sans occupation. Ne faisant rien. Naturellement la

    poupe ne peut rien faire. Mais la petite fille lui parle comme uneautre petite fille.

    Demain : La poupe ne dit rien; mais comme elle ne travaille pas,elle ressemble aux paresseux qui disent toujours : Je ferai cela demain !

    Questions et Analyse des ides.1. Qui fait-on parler dans cette lecture? 2. Quels sont les travaux

    que la petite fille commande sa poupe? 3. Pourquoi lui com-mande-t-elle ces travaux? 4. Que trouvez-vous d'amusant dans cettelecture?

    Devoir (locution et Rdaction;.La poupe. O est-elle? O est la petite fille? Que voyez-

    vous encore dans la chambre? Qui coule parler la petite tille?

    Comment trouvez-vous cette gravure ?

  • 48 MOIS DE NOVEMBRE.

    24. Les mtiers.

    Cherchons ensemble quels mtiers l'on trouve

    au village. Nous connaissons depuis longtemps le

    maon qui btit nos maisons, et le cultivateur qui

    fait pousser le bl. Mais que deviendrait le maons'il n'tait ai-

    d du char-pentier et ducouvreurpour

    les toits des

    maisons? dumenuisierpour les por-

    tes et les fe-

    ntres ? Aquoi nousservirait le

    bl si nous n'avions le meunier pour le rduire

    en farine, le boulanger pour dlayer la farine, enfaire la pte et cuire le pain?

    Le cultivateur lui-mme ne saurait se passer dumarchal et du charron, pour ses voitures, pourses charrues, pour ses machines battre, etc.

    Tous les mtiers que nous venons d'indiquer

    reprsentent l'industrie au village. L'industrie

    n'occupe pas tant de personnes que Yagri-

  • LES MTIERS. 49

    culture, mais elle est tout aussi ncessaire.

    L'industrie du village ne suffit pas toutefois,

    car le marchal, le charron, le menuisier doivent

    acheter leur fer, leur bois, leurs outils.

    O donc? Dans les usines et manufactures, odes centaines, parfois des milliers d'ouvriers tra-

    vaillent autour d'normes machines. Cela, c'estla grande industrie.

    11 y a encore au village des Commerants, qui ne

    fabriquent rien eux-mmes, mais qui vendent ceque les autres ont fabriqu. La moindre communepossde une picerie, une mercerie.

    Et vous n'auriez pas besoin de vous creuser la

    tte bien longtemps pour citer encore le mar-

    chand d'toffes et le papetier des communes plusimportantes, et dans les villes le chapelier, le mar-

    chand de chaussures, le quincaillier, etc., etc.

    Mots expliqus.Dlayer la farine : Mettre de l'eau avec de la farine, et bien

    mlanger pour faire de la pte.Se creuser la tte : Chercher dans sa tte des mots et des ides;

    rflchir.Questions et Analyse des ides.

    1. Quels sont les travaux du maon? du cultivateur? 2. Par quiest aid le maon dans la construction dune maison? 3. De quelsouvriers le cultivateur a-t-il besoin? 4. Quels sont les mtiers quireprsentent l'industrie au village? 5. Que fabrique-t-on dans lesmanufactures? 6. Connaissez-vous des commerants? Citez-en.

    Devoir (locution et Rdaction).Dites ce que vous voyez sur la gravure.

  • 50 MOIS DE DECEMBRE.

    IVIOIS DE DCEMBRE25. La mouche et l'abeille.

    Mouche. Abeille.

    La mouche, un jour, dit. l'abeille : D'o vient que notre sort, ma sur, est diffrent,

    Quand notre figure est pareille?Deux ailes d'un tissu dlicat, transparent,

    Soutiennent notre vol errant;

    Le mme clat les colore ;Aux fleurs qui viennent d'clore

    Je fais ma cour comme vous ;

    Comme vous, je me reposeAu bord du lis, de l'illet, de la rose;

    Ma trompe y sait puiser un nectar pur et doux.

    Mais tandis que la bienvenue

    Vous est souhaite en tous lieux,

    Mui, partout l'on me chasse ainsi qu'une inconnue;

    Mon vol importune les yeux

    Et les oreilles;

    On me poursuit, on en veut mes jours.

    Pourtant, n'en dplaise aux abeilles,

  • LA MOUCHE ET L'ABEILLE. 51

    Il en devrait, ce semble, aller tout au rebours.

    Bien moins haut que vous je bourdonne,

    Je n'ai point d'aiguillon perant

    Cach sous un air innocent;

    Je ne fais de mal personne.

    Cela peut tre vrai, mais faites-vous du bien?Lui rpondit l'abeille.

    Eh ! ce n'est point merveilleQue l'on n'accueille pas qui n'est utile rien !C'est pour mon miel qu'on m'accueille, ma chre.

    Oisive, l'on me chasserait

    Ainsi que vous, voil tout le secret :

    Vivre inutile, c'est mal faire !

    Tournier. Les Premiers Chants. [Hachette et O, dit.]

    Mots expliqus.

    Notre sort : Notre vie, notre existence. Ce qui nous arrive; lamanire dont on nous accueille.Notre figure : Notre forme. Toutes deux en effet sont des insectes

    elles sont petites, elles ont des ailes, etc.Je fais ma cour : Je voltige autour des fleurs, comme vous.Nectar : Le suc des fleurs.Ce n'est point merveille : Ce n'est pas une chose extraordinaire.

    il ne faut pas s'en merveiller, s'en tonner.

    Questions et Analyse des ides.1. En quoi se ressemblent la mouche et l'abeille? 2. En quoi

    sont-elles diffrentes? 3. De quoi se plaignait la mouche? 4. Quelui rpondit l'abeille? 5. Pourquoi recherche-t-on les abeilles etchasse-t-on les mouches?

    Devoir (locution et Rdaction).La mouche et l'abeille. Regardez la gravure et dites comment

    est faite la mouche, puis l'abeille. Que savez-vous sur chacune d'elles? Rsumez la fable.

  • 52 MOIS DE DCEMBRE.

    26. Histoire de la boussole.

    On raconte qu'il y a bien longtemps un berger,

    qui cherchait ses brebis gares travers les

    collines du pays grec, sentit tout coup sonpied et son bton comme attachs une pierre

    noirtre sur laquelle il les avait poss. Le bloc

    tait une pierre d'aimant; le berger avait des

    souliers ferrs et

    le bout de son b-

    ton taitgalement

    ferr; l'aimant re-

    tenait le fer et avec

    lui la chaussure.L'aimant attire la limaille de fer. n > >

    Cecin estqu une

    lgende ; mais il est certain que les Grecs et lesRomains connaissaient l'aimant et savaient quel'aimant attire le fer; il fallut toutefois bien des

    sicles avant qu'on trouvt le moyen de tirer partide cette proprit merveilleuse.

    Les navigateurs chinois se servirent de l'aimantpour retrouver leur route sur la mer ds le temps

    de Charlemagne. A ce moment, nos pres enEurope n'osaient pas encore s'aventurer loin des

    ctes, par crainte de s'garer.

    Suivez sur une carte et vous verrez commentla dcouverte des Chinois nous parvint au temps

  • HISTOIRE DE LA BOUSSOLE. 53

    des Croisades : les Croiss eurent en effet des

    relations avec les Arabes, qui eux-mmes enavaient avec les Indiens, et les Indiens taient

    voisins des Chinois.

    Un crivain du temps de saint Louis nousapprend qu' cette poque on enfermait Yaiguilleaimante dans un vase de terre moiti rempli

    d'eau, et qu'on la faisait flotter sur deux petits ftus

    de paille.

    Les Italiens, les Anglais et les Franais perfec-

    tionnrent l'instrument qui devint la boussole

    et qui permit de faire les admirables dcouvertes

    maritimes de Christophe Colomb, de Vasco de

    Gama, de Magellan.

    Mots expliqus.Pays grec : La Grce est un petit pays situ au nord-est de la mer

    Mditerrane, clbre autrefois pour sa brillante civilisation. CapitaleAthnes.Lgende : Rcit populaire racont d'ge en ge, mais qui n'est pas

    certain.Proprit merveilleuse : Que l'on admire sans la comprendre (le

    fer attir par l'aimant).

    Questions et Analyse des ides.1. Racontez la lgende grecque de l'aimant. 2. Quels peuples de

    l'antiquit connaissaient l'aimant? 3. Quels peuples trouvrent lespremiers le moyen de se diriger sur mer? 4. Comment et quelmoment leur dcouverte parvint-elle en Europe? 5. Par qui fut-elle perfectionne et quels services rendit-elle?

    Devoir (locution et Rdaction.)Que voyez-vous sur la gravure? Qui tient la barre de fer?

    Qu'y a-t-il aux deux extrmits de la barre? (de la limaille). Pour-quoi la barrre attire-t-elle la limaille? (Parce qu'elle est aimante.)

  • 54 MOIS DE DCEMBRE.

    27. La boussole.

    Un jour nous allons la foire; un joueur degobelets attire avec un morceau de pain un

    canard de cire flottant sur un bassin d'eau.

    De retour au logis, force de parler du canardde la foire, nous allons nous

    mettre en tte de l'imiter : nous

    prenons une bonne aiguille bienaimante, nous l'entourons decire blanche, que nous faon-

    nons de notre mieux en formeune boussoie.

    ^e canard, de sorte que l'ai-

    guille traverse le corps, et que la tte fasse le bec.

    Nous posons sur l'eau le canard, nous appro-

    chons du bec un anneau de cl, et nous voyons,avec une joie facile comprendre, que notre

    canard suit la cl prcisment comme celui de

    la foire suivait le morceau de pain. Observer dans

    quelle direction le canard s'arrte sur l'eau

    quand on l'y laisse en repos, c'est ce que nouspourrons faire une autre fois. Quant prsent,tout occups de notre objet, nous n'en voulons

    pas davantage.

    Ds le mme soir nous retournons la foireavec du pain prpar dans nos poches, et, sitt

    que le joueur de gobelets a fait son tour, mon

  • LA BOUSSOLE. 55

    petit docteur, qui se contenait peine, lui dit

    que ce tour n'est pas difficile, et que lui-mmeen fera bien autant.

    Il est pris au mot : l'instant il tire de sa

    poche le pain o est cach le morceau de fer;

    en approchant de la table, le cur lui bat; il

    prsente le pain presque en tremblant; le canard

    vient et le suit : l'enfant s'crie et tressaillit

    d'aise. i.-f. Rousseau (1712-1778).

    Un peu plus tard, J.-J. Rousseau et son lve observrent que lecanard laiss seul au milieu de l'eau se tournait toujours du mmect, et que ce ct tait presque celui du nord.

    Ils avaient fait une vritable boussole, car c'tait la pointe del'aiguille qui prenait cette direction.

    La boussole se compose donc d'une aiguille aimante, reposant trslgrement en son milieu sur un petit pivot; quand elle est libreelle se tourne d'elle-mme vers le nord, et c'est ainsi que les naviga-teurs, que les gens gars dans une fort ou dans un pays inconnu,retrouvent la route qu'ils doivent suivre. Au-dessous de l'aiguille estun cadran portant les quatre points cardinaux, et l'on peut ainsis'orienter en un instant, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit.

    Mots expliqus.Joueur de gobelets : Gobelet : vase dont se servent les

    escamoteurs. Le joueur de gobelets faisait la foire destours que le public ne comprenait pas. GobeletMon petit docteur : Docteur : homme savant. Mon petit

    docteur : mon jeune savant. Il ne l'tait encore gure, car c'est sonmatre qui venait de lui enseigner les proprits de l'aimant.

    Questions et Analyse des ides1. Qui raconte cette histoire? 2. Qu'avaient vu la foire le matre

    et l'lve? 3. Devinez-vous pourquoi le joueur de gobelets attiraitle canard avec un morceau de pain? 4. Que firent Rousseau et sonlve une fois rentrs la maison? 5. Expliquez ce qui se passaensuite.

    Devoir 'locution et Rdaction).Faitesla description de la boussole que reprsente la gravure.

    Comment est le cadran" Qu'y a-t-il tout autour? Quels signesa-t-on marqus sur le cadran ? Comment sont les aiguilles? Qu'arrive-t-il si l'on tourne la boussole? A quoi sert la boussole?

  • 56 MOIS DE DCEMBRE.

    28. Aprs l'cole.

    La porte de l'cole enfin vient de s'ouvrir,

    Et l'essaim des enfants au dehors va s'abattre.

    Les voyez-vous sauter, gesticuler, courir?

    Quel plaisir de pouvoir son aise s'battre,Djouer la corde, aux barres, au cerceau!Comme ils sont clairs leurs visages mutinsEt comme tout cela cause, jase, babille !

    Entendez rsonner leurs gosiers enfantins....

    Sonore et frais bourdonnementD'o le bonheur jaillit en purs clats de rire;Etourdissante joie impossible dcrire,

    Mais c'est exquis et c'est charmant!

  • APRS L'COLE. 57

    Des bandes de moineaux cachs dans la charmille,Comme si les enfants taient de leur famille,Accourent auprs d'eux dans un rapide vol,

    Et se rpandent sur le sol ;C'est l'heure du goter dont ils auront les miettes.

    Ces confiants petits oiseaux,

    Amis des petites fillettes,Se disputent, joyeux, tous les menus morceauxQue la troupe enfantine leur Lee abandonne.

    Jeunes filles babillant,

    Moineaux criant et piaillant,

    Tous disent en sautillant ;

    Que la vie est bonne !Marc Bonn efo y. Le Pome du dix-neuvime sicle. [Fischbacher, dit.]

    Mots expliqus.L'essaim des enfants : On compare les enfants sortant de t'eole

    un essaim d'abeilles sortant de la ruche.Leurs visages mutins : Vifs, veills.Frais bourdonnement : Le bourdonnement est le

    ..?>^11.bruit que font certains insectes en volant, le murmure > ^48jamti l'un grand nombre de voix, etc. On compare ici le "'JfpS^Wbruit des voix enfantines celui des insectes et des v5tfjL|5jfP'

    Charmille : Alle, berceau, plantation de petits ar-bres appels charmes. Cne charmille.

    Questions et Analyse des ides.1. De quoi parle-t-on dans cette lecture? 2. Que font les enfants

    en sortant de l'cole? 3. Pourquoi sont-ils heureux? 4. A quoile pote les compare-t-il?

    Devoir (locution et Rdaction).La sortie de l'cole (d'aprs la gravure). Quels personnages

    voyez-vous sur cette gravure ? A quoi reconnaissez-vous qu'ils sor-tent de l'cole? Qu'y a-t-il sur la droite du tableau? Qu'y a-t-ildans le fond;' Examinez les diffrents groupes et dites ce qu'ils font.

    LLCT. IO0TE, COU13 LL.

  • 58 MOIS DE DCEMBRE.

    29. Histoire du verre.

    D'aprs une lgende ancienne, le verre aurait

    t trouv de la faon suivante.

    Des navigateurs dbarquant sur un rivagesablonneux allumrentun grand feu pour cuire

    leurs aliments. Aprs le

    repas, ils retournent au-

    prs du brasier teint,et aperoivent avec sur-

    prise de petits morceaux

    brillants d'un corps

    qu'ils ne connaissaient

    pas encore : c'tait duverre que la chaleur

    avait produit en fondant

    le sable mlang lasoude du rivage. Rien

    n'est moins sr que cette lgende : nous ne sa-vons pas comment le verre a t trouv ; noussavons seulement qu'il est trs, trs ancien.

    Parmi les peuples qui habitaient autour de laMditerrane, les gyptiens fabriquaient dj debeaux morceaux de verre blanc ou color, il y acinq ou six mille ans.

    Les Phniciens, les Grecs, les Romains, con-

    ie=

    tamage d'une glace.

  • HISTOIRE DU VERRE. 59

    mirent le verre environ trois cents ans avant

    Jsus-Christ.

    En France, les choses n'allrent pas si vite : nos

    pres n'apprirent travailler le verre qu'au

    temps des Croisades. Les premires verreries

    italiennes furent tablies Venise sous la direc-

    tion d'ouvriers arabes. Les Vnitiens eux-mmestrouvrent le secret d'tamer les glaces, vers letemps de saint Louis, et c'est cette poqueseulement que les miroirs, tels que nous les con-

    naissons, furent introduits en France. On lesappelait glaces de Venise pour la raison indique

    plus haut.

    Jusqu'au temps de Henri IV, les Vnitiens

    restrent les plus habiles verriers; mais, partir

    de ce moment, l'industrie franaise se dveloppa

    et fabriqua aussi bien que les trangers toute

    espce de glaces, miroirs, vitraux, etc.

    Mots expliqus.Brasier : Feu de charbons ardents.tamer : Recouvrir d'une mince couche d'tain. Les glaces sont des

    morceaux de verre tams par derrire.Questions et Analyse des ides.

    1. Racontez la lgende de la dcouverte du verre. 2. Quelles sub-stances la chaleur avait-elle fondues? 3. Citez des peuples anciensqui connaissaient le verre. 4. A quel moment les Franais apprirent-ls travailler le verre? 5. O furent tablies les premires verreriestaliennes? 6. A quel moment l'industrie franaise du verre devint-elle trs prospre?

    Devoir (locution et Rdaction).Rsumez la lecture.

  • 60 MOIS DE DCEMBRE.

    30. La fabrication du verre.

    Pntrons pour un moment dans cette grandeusine appele verrerie. Et d'abord bouchons-nous

    les oreilles, car le bruit de l'usine

    est formidable.

    Autour d'une halle immense,brillent plusieurs fours sur les-

    quels nous devinons que l'on

    fait fondre dans des creusets

    les matires destines

    obtenir le verre : dusable fin, de lasoude, ou

    bien de la potasse, etc.

    Autour des fourneaux

    vont et viennent des

    hommes et des enfants,noircis par la poussire

    et la fume, ruisselantsde sueur, qui travaillent

    soufoags d'une bouteille. dans une chaleur suffo-

    cante. Quels outils ont-ils dans les mains? Chacunune grande canne, ou long tube de fer.

    Regardez celui qui vient de plonger sa canne

    dans la masse de verre fondu : il la retire avec un

    peu de pte de verre au bout, et il souffle de

    toutes ses forces comme lorsque vous faites des

  • LA FABRICATION DU VERRE. 61

    bulles de savon avec un brin de paille. Mais vous

    pensez bien que ce n'est pas aussi facile. La canne

    passe ensuite aux mains d'autres ouvriers qui

    allongent la bulle en la balanant dans l'espace.

    Elle devient une sorte de long cylindre ; on le

    coupe aux deux bouts, on le fend, on l'tend sur

    une plaque de fonte et on l'aplatit avec un rteau

    de fer.

    C'est maintenant une belfe plaque de verre

    mince, rgulire, qui se refroidit petit petit et

    qui sera tout l'heure absolument semblable

    aux vitres de nos fentres.

    Telle est la partie la plus simple de la fabrica-

    tion du verre. Mais il y a bien d'autres oprations,soit pour faire les bouteilles, soit pour faire les

    verres lunettes, soit pour obtenir le cristal qui

    rend un si beau son quand vous le frappez lg-rement.

    Mots expliqusCreuset : Vase trs rsistant de terre ou de mtal dans lequel on

    fait fondre les minerais.Cylindre : Corps ayant la forme d'un tuyau de polo

    plus ou moins allong.Questions et Analyse des ides.

    1. Comment s'appelle l'usine o se fabrique le verre? 2. Que voit-on dans cette usine? 3. Quelles ma-tires fait-on fondre pour obtenir le verre? 4. De quel Un creusetoutil se servent les ouvriers verriers? 5. Commentfabrique-t-on une vitre? 6. Citez un certain nombre d'objets en verre

    Devoir (locution et Rdaction).Que fait l'ouvrier reprsent sur la gravure ?

  • 62 MOIS DE DCEMBRE.

    31 Le matre et l'colier

    Qu'il fait sombre dans cette classe !

    Rien qu'un mur gris, un tableau noir,

    Et puis toujours la mme place,Et toujours le mme devoir !

    Toujours, toujours ce mme livre,Et toujours ce mme cahier!Peut-on appeler cela vivre?

    Moi je l'appelle s'ennuyer!

    Ainsi parlait, dans son cole,

    Un petit colier mutin.

    Le matre alors prit la parole

    Et lui dit : Ouoi! chaque malin.

    Toujours de cette mme chaireRpter la mme leon,

  • LE MAITRE ET L'COLIER. 63

    Enseigner la mme grammaireA ce mme petit garon

    Qui reste toujours, quoi qu'on fasse.Ignorant, distrait, paresseux!

    Lequel devrait, dans cette classe,

    S'ennuyer le plus de nous deux?

    Tu le vois, l'lve et le matre

    Ont chacun son joug charger,Mon enfant; mais veux-tu connatre

    Le vrai moyen de l'allger?

    Aime ton matre comme il t'aime :C'est tout le secret d'obir!

    Tournier. Premiers Chants. [Hachette et C ie dit.]

    Mots expliqus.

    colier distrait : Qui n'coute pas bien les leons.Joug : Pice de bois que l'on met sur

    la tte des bufs pour les atteler. Ici oncompare cette pice de bois l'obligationde travailler; le matre et l'lve doiventtravailler, et l'tude est pour eux une Un jour.sorte de joug charger et porter.Allger : Rendre plus lger, moins lourd.

    Questions et Analyse des ides.1. De quoi l'colier se plaignait-il? 2. Que rpondit le maitre?

    3. Quels taient les dfauts de cet colier? 4. Pourquoi le matredoit-il travailler? E>. Pourquoi l'lve doiHi travailler? 6. Com-ment le travail devient-il agrable?

    Devoir (locution et Rdaction).Dites ce que vous voyez sur la gravure : salle dclasse, tables,

    lves. Que font-ils?

  • C4 MOIS DE DCEMBRE.

    32. La vue des glaciers des Alpes.

    Rien n'est plus saisissant lorsqu'on arrive aupied des grandes montagnes des Alpes, que d'aper-cevoir ces sommets de neige, ross au soleil dumatin et du soir, clatants de blancheur au soleil

    rde midi, et si

    beaux, si varis

    d'aspect quel'imaginationles mle avec lesnuages, dont la

    meilleure vue

    n'arrive pas tou-

    jours les dis-tinguer.

    De Lyon, qui

    est cependant une distance norme, les Alpesapparaissent principalement sous l'aspect de trois

    grandes masses neigeuses, spares par de larges

    vides.

    Mais lorsque l'on entre en Savoie ou en Dau-

    phin, les cimes grandissent et semblent vous cra

    ser d'une hauteur prodigieuse. Faut-il qu'elles

    soient leves, et faut-il qu'il fasse froid l-haut

    pour qu'en plein mois de juillet il y ait encore

    cette neige blouissante, alors que dans la valle

    Glaciers des Alpes.

  • LA VUE DES GLACIERS DES ALPES. 65

    le piton, accabl, pongea chaque pas la sueurde son front !

    Cette neige est l depuis si longtemps, et elle est

    si dure que c'est de la glace, et les champs deneige s'appellent des glaciers, et quelques-uns

    sont aussi vastes que la surface entire de votre

    village, maisons, champs, prs et bois compris. Onpeut y aller, au prix de mille difficults, en s'atta-

    chant avec des cordes pour peuvoir retenir celui

    qui glisserait, et en emportant une petite pioche

    d'acier bien tranchante pour tailler des marches

    dans lesquelles chaque voyageur, tour de rle,

    mettra le pied.

    Et c'est un plaisir sublime de vaincre ainsi des

    montagnes qui semblaient inaccessibles, et le

    spectacle que l'on contemple dans l'air glac, au

    milieu d'un horizon sans limites, reste pour jamaisgrav dans l'esprit.

    Mots expliqus.Saisissant : Qui surprend, qui saisit tout coup.Inaccessible : Que l'on ne peut pas atteindre.

    Questions et Analyse des ides.1. O sont situes les Alpes? Montrez-les sur la carte. 2. De

    quelle grande ville franaise aperoit-on les sommets des Alpes? 3. Qu'y a-t-il au sommet des Alpes? 4. Dites comment vous vousreprsentez un glacier. 5. De quelle faon peut-on monter au som-met des Alpes? 6. Que voit-on quand on y est arriv?

    Devoir (locution et Rdaction).Les Alpes (d'aprs la gravure). Voyez-vous des arbres ?

    Voyez-vous des prairies, des chemins? En voyez-vous encore enhaut? Que peuvent bien tre les taches blanches et les parties som-bres que vous apercevez en haut de la gravure ? Comment peut-onaller sur ces hauts sommets? Quel plaisir y prouve-t-on ?

  • C6 MOIS DE HCEMURE.

    9

    33. Les deux mains.

    Un jour, dans sa mauvaise humeur,La Main droite en ces mots grondait sa pauvre sur:

    Il n'est rien que pour vous tous les jours je ne fasse,Mais de travailler seule, la fin, je me lasse;

    Vous ne savez rien toucher, rien tenir;

    Tant pis ! et si pour vous, ma sur, tout est de verre,

    Je n'en peux mais ! D'un repos salutaireA mon tour je prtends jouir,

    Et dsormais je ne veux plus rien faire.

    D'un reproche aussi dur, avec quelque raison,

    La pauvre Main gauche s'offense ;Mais sur son ducation

    Elle rejette en vain son ignorance :L'excuse alors n'tait pas de saison ;

    Et sans diffrer davantage,

    Il fallut se mettre l'ouvrage.

    Elle essaya d'abord des travaux du mnage ;

  • LES DEUX MAINS. Cl

    Devenus plus laborieux,

    Ses doigts devinrent plus agiles;

    Elle fit mal un jour, un autre jour fit mieux;Puis, dfiant les plus habiles,

    A la honte des paresseux,Les travaux les plus difficiles

    Pour elle, enfin, ne furent que des jeux.Vous qui de ne rien faire avez pris l'habitude,

    Retenez cette fable, et rappelez-vous bien

    Qu'en fait de savoir il n'est rienDont ne viennent bout le travail et l'tude.

    Naudet (1785-1847).

    Mots expliqus.

    Je n'en peux mais : Je n'en suis pas la cause.Rejette : Rtablissez l'ordre habituel de la phrase : elle rejette son

    ignorance sur son ducation; si elle est ignorante, c'est qu'elle a reuune mauvaise ducation.Saison : C'tait une mauvaise saison, c'est--dire un mauvais

    moment pour donner une excuse que la main droite ne voulait pasaccepter.

    Diffrer : Retarder.Dfiant les plus habiles : Elle dfiait ceux qui taient les plus

    habiles; elle leur montrait qu'elle ne craignait plus personne.

    Questions ot Analyse des ides.1. Quels travaux faites-vous avec votre main gauche? 2. Avec votre

    main droite? 3. Quels reproches la main droite adressait-elle lamain gauche? 4. Que fit la main gauche et quoi russit-elle?

    Devoir (locution et Rdaction).La main. Regardez bien votre main ; regardez celles de la srnt-

    vure et dcrivez une main (poignet, pouce, doigts, phalanges, ongles,lignes de la main, etc.). Que faites-vous avec vos mains?

  • 08 MOIS DE DCEMBRE.

    34. L'homme et les animaux.Un petit garon vient d'assister une leon qu'un dresseur d'ani-

    Maux donnait un singe et des chiens ; il a t trs surpris de ladouceur et de la patience du matre, et il le lui dit.

    Je m'enhardis lui dire que ce qui m'avait le

    plus tonn dans cette rptition, c'avait t l'inal-trable patience dont il avait fait preuve aussi

    bien avec les animauxqu'avec moi. Il se mit

    sourire.

    On voit bien, dit-il,que tu n'as vcu jusqu'ce jour qu'avec des pay-sans durs aux btes, et

    qui croi