l'écologie en ville/zones urbaines

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Rapport de diplôme (designer industriel) 2011/ Diploma Paper, english summary on page 68. Traite la question du développement urbain par rapport aux impacts des citadins sur notre environnement (social et naturel). Par quoi se défenit l'impact des espaces urbains et de ses habitants. Comment pouvons-nous contrôler et minimiser les impacts négatifs et appliquer des solutions durables dans un espace complex tel que la ville d'aujourd'hui?

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Michael SchnellMémoire de diplôme 2010-2011

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L’écologie en ville/zones urbaines

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© Michael Schnell, 2011

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Michael Schnell

Mémoire de diplôme

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IntroductionLa ville

Constat sur la ville

Impact de la vie en ville

Vivre urbain, mais à la campagne

Urbanité innovatriceComment y arriver?

Vivre le paradoxe

L’homme dans le système

Ville, endroit de liberté et de contrainte / juxtaposition de différents espaces

La vie en ville

L’avenir en ville ?

Une vie urbaine durable

ConclusionRésuméSummaryBibliographieRemerciements

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Cher lecteur,

Si certaines phrases vous paraissent maladroites dans leur structure, je vous demande un peu de tolérance, sachant que le français n'est pas ma langue maternelle.Bonne lecture,

Michael Schnell

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Ce travail étudie la vie urbaine et les impacts que les comportements des citadins peuvent avoir sur l'environnement naturel et social. L'écologie, notamment dans les zones urbaines, et la problématique de la sensibilisation de l'homme est un thème d’actualité de part sa nécessité. Mon intérêt pour ce sujet provient aussi de mes expériences personnelles : c'est au fil des observations que j’ai pu faire durant mes études et voyages, notamment en Allemagne et en France, que j'ai commencé à m'intéresser aux rapports que nous, citadins, entretenons avec notre environnement. En effet, la perception et compréhension de l'espace, la manière de se servir des produits, services et systèmes qui nous entourent varient selon les cultures et créent des types de comportements différents. L’environnement social, c'est-à-dire la société qui nous entoure, est, à mes yeux, au cœur des interventions du designer. C’est dans l’environnement social que les individus, très différents de par leur parcours personnel, leur culture et de la génération à laquelle ils appartiennent, cohabitent, et que leurs besoins se recoupent.

L’espace urbain m’intéresse fortement puisqu' il est en passe de devenir le lieu de vie de la majorité de la population mondiale. Je considère cet espace en tant que système social intégré dans un système naturel, l’écosystème. Il a comme particularité, avant tout dans les pays développés, de concentrer dans une même entité géographique les activités principales de l’homme. Ça le rend d’autant plus intéressant en tant qu'

espace d’intervention et de recherche. Sa conception structurelle et celle des communautés qu’il englobe permet l'individualisation de nos modes de vie ainsi que des formes de vie en collectivité très divers. La ville en tant qu'espace social et structurel pose donc beaucoup de questions. Chaque citadin a des besoins qui lui sont propres et également des attentes particulières envers son espace de vie, de travail et de loisirs.

En utilisant un regard critique nous découvrirons les aspects douteux de l'urbanisation. Les conséquences de notre consommation et l'empreinte écologique des villes posent un certain nombre de questions envers ce mode de vie. Depuis toujours, la ville en tant qu'entité sociale et économique est la forme de communauté la plus ancienne. Nous verrons les avantages qui s'opposent aux inconvénients et les opportunités que la ville offre par rapport aux solutions durables. En exposant des initiatives existantes nous aborderons les sujets suivants:A quoi pourrait ressembler un mode de vie durable? Quels sont les facteurs et les acteurs qui l'influencent?

11Introduction

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1 La ville

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Constat sur la ville

Les villes industrielles ou bien les villes de service et de consommation d’aujourd’hui n’ont pas toujours existé telles qu’elles sont actuellement. Néanmoins, cette forme de communauté humaine existe dans le monde entier et ne cesse de se multiplier et de s’agrandir. Bien que nos cultures soient différentes, nous retrouvons dans la structure des villes et leur mode de vie toujours des points communs

Histoire

La forme ancienne de la ville est celle de la « cité ». Le mot 'cité' (latin 'civitas') désigne un endroit « où les hommes s'organisent en un ensemble politique et économique cohérent »1 ayant son gouvernement, ses lois, sa religion et ses propres mœurs. Par extension ce mot est appliqué (à partir du XIIe ou du XIe s. avant J.-C. ) à la désignation « de la fixation autour d'un point fortifié de populations variées »2. C'est un lieu où les hommes se sont réunis et ont crée un habitat fixe, la ville.

Les premières villes étaient

1 Larousse

2 Larousse

souvent des groupements d’individus pour des raisons de sécurité par rapport à d’autres tribus ou pour mieux se protéger des intempéries de la nature. Ces endroits se sont ensuite développés, ils ont commençaient à regrouper de plus en plus d’activités, comme la production de biens, le commerce, l’éducation et autres. Les villes prospéraient en général dans des endroits riches en matière première ou des emplacements favorables pour le commerce (rivière, port, etc). Dans cette partie, il ne s’agit pas de retracer l’histoire de la ville, mais d’en donner un aperçu, en approfondissant certains éléments clés pour la compréhension du sujet.

Révolution industrielle

L'avènement de l'industrie modifie inévitablement les systèmes urbains traditionnels. La production artisanale fait place à la production industrielle. Les villes sont les premiers lieux de production et ainsi la structure de la ville commence à se transformer : « la cité ne s'identifie plus à une expression esthétique, mais à un processus social et économique »3.

Ce processus s’accompagne de l’évolution des moyens de transport (l’innovation des trains de W. Von Siemens

3 Bonello, Y. (1996) La ville, “que sais-je” n° 3232, p.21

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en 1880 par exemple) durant la Seconde Révolution Industrielle dans les années 1880 : villes et pays commencent à être reliés par le système ferroviaire, qui permettent l’acheminement de biens dans des délais plus rapides qu’avant.

Les villes gagnent en indépendance quant à leur alimentation, car ces nouveaux moyens de transports rendaient désormais possible de les alimenter depuis l’extérieur. Ceci permet non seulement un commerce plus facile, mais aussi le réaménagement des zones agricoles dans des espaces éloignés du centre ville. Aussi, ces progrès dans le transport des biens, ainsi que les changements dans le processus de productions, qui rendent la fabrication en série des produits possibles, provoquent un changement dans les modes de consommation des citadins et les premiers grands magasins ouvrent. Ainsi la ville fortifiée typiquement européenne du XVIIème, « dont la raison d'être, […] semble tenir à l’existence d'un port linéaire bordant la ville et permettant un accès direct »4 commence à changer et a disparaître. Seuls les fortifications encore existantes dans certaines villes témoigne encore de cette fonction défensive des villes. Les populations des villes s'accroissent et avec ce changement démographique, le concept de la ville fortifié devient obsolète.

Avec l’évolution, la production et l’essor des moyens de communication et de transport se créent un autre

4 Rem Koolhaas (2002), New York délire, Parenthèses

type d’indépendance. Certaines villes peuvent commencer à développer d’autres secteurs d’activités et deviennent attractives non seulement en terme d’industrie d’extraction de ressources ou de production de biens de consommation en série, mais aussi grâce

au développement de pôles d’attractivité plus spécifiques, comme les services, tels que l’éducation universitaire, ou encore des activités culturelles (théâtres, musées,..).

Flatiron Building, New Yorkun des plus hauts gratte-ciel de Manhattan lors de son achèvement en 1902

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Nous avons eu un aperçu sur quelques évolutions qui ont transformé villes et mode de vie jusqu'à l'époque de la révolution industrielle. Mais nous comprenons aussi que malgré le progrès technologique l'espace urbain reste dans les limites géographique de la ville. Dans la suite nous verrons des points importants de l’avènement de la ville moderne.

Vers la ville moderne: entre développement à la verticale et étalement urbain

Bien qu’il existe depuis longtemps des systèmes d’acheminement des biens et des personnes d’un niveau à l’autre5, en 1853, Elisha Graves Otis invente le « parachute », un système de frein de sécurité révolutionnaire en cas de rupture du câble. Il devient donc le père de l’ascenseur tel que nous le connaissons aujourd’hui. En permettant l'utilisation massive de l'ascenseur en ville, il résout ainsi un des derniers problèmes de l'architecture, celui de bâtir plus en hauteur, et les villes peuvent donc commencer à grandir à la verticale. Cet exemple permet de voir comment une innovation peut changer la façon d'organiser les villes et donc la vie urbaine.

De plus, les villes commencent aussi à s’étendre horizontalement, grâce aux flux de biens et de personnes rendus possibles par les innovations de Henry Ford dans le domaine de la fabrication automobile. La Ford T est le premier 5 L’ascenseur est une innovation qui date des monastère grecs, grâce à des mécanismes rudimentaires sans moteur.

modèle produit en grande série et fait de l'année 1908 une année historique. Elle est considérée comme la première voiture accessible au plus grand nombre . Depuis le début de sa production jusqu'à sa fin en 1927 16,5 million exemplaires

seront vendus.

La démocratisation de l'automobile en tant que moyen de transport individuel va ainsi complètement changer le visage des villes ainsi que les comportements sociaux de ses habitants. En effet, la voiture permet la séparation géographique de l’habitat et de l’emploi,

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Dessin d’une presentation de système de frein de sécurité de E. Graves Otis

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ce qui, comme nous l'avons vu, n'était pas le cas au début de l'ère industrielle : la proximité ne marque plus tous les aspects de la vie quotidienne. Ceci crée aussi une nouvelle forme urbaine, celle de la périphérie, pour répondre aux besoins des logements des classes moyennes qui travaillent en milieu urbain.

C'est le développement de moyens de transports collectifs et individuel tel que la voiture qui a permis cette dissociation géographique de lien d'habitation et lieu de travail.

Définition de la « Ville »

Nous considérons la ville aujourd'hui en règle général comme un lieu qui est peuplé et construit de manière dense. De plus il réunit la plupart des activités humaines: habitat, commerce, industrie, pouvoirs politiques décisionnels, activités culturelles, etc.

D’après H. Jonas, la « cité » est

« la plus grande [de ces] œuvre[s] » de l’homme. Il a raison, car cette forme de communauté entre hommes a survécu à tous les événements majeurs depuis que l’homme s’est sédentarisé. Malgré des événements graves et dangereux, que ce soient des catastrophes naturelles, des épidémies ou des guerres, l’homme a donné aux villes « un certain degré de permanence », et le principe de vivre en communauté n’a jamais été abandonné.

Selon les pays, l’appellation officielle de ce qui est une ville varie: par définition, c’est un endroit avec une population d’au moins 2000 personnes en Allemagne, de 10000 en Belgique et de 50000 au Japon. Ceci n’influence pas forcément la signification sociologique. Ce qui la qualifie, ce n’est pas seulement sa taille mais ses caractéristiques sociétales.

L'homme dans le système

Aujourd'hui, l'homme vit majoritairement en ville. Celle-ci représente un système qui réunit les éléments principaux de sa vie. Ce système est lui-même intégré à un autre, celui de la nature, l'écosystème qui réunit terre, mer et l'air. Les écosystèmes fonctionnaient sans les systèmes des villes, avant que l'homme ne commence à « découper son petit royaume dans leur grand royaume»6. Aujourd'hui, l’imbrication des villes dans un milieu naturel est à considérer comme un ensemble. L'homme a un impact sur

6 Jonas, H. (1979) Le principe responsabilité, Flammarion, p.19

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l'environnement et la nature de son côté a un impact sur la structure des villes et sur les conditions de vie de l'homme. Les villes sont donc des systèmes sociaux intégrés à des écosystèmes.

Puisque la ville est la forme de communauté la plus répandue sur terre, il est important de savoir quels sont les acteurs et les facteurs déterminants de la vie en ville, et de comprendre quel impact une ville -en termes d'architecture, d’énergie, de flux de personnes et de biens- a sur ses habitants et sur le milieu naturel.

L'exode vers les villes

Les hommes habitent de plus en plus en ville. Les pays industrialisés ont été les premiers à s'urbaniser. Bien que l’urbanisation ait aujourd’hui quelque peu ralentie, aujourd'hui plus de 70% des habitants des pays développes sont des

citadins. Cependant, la croissance urbaine est aujourd'hui très forte dans les pays en voie de développement : alors qu’en 1950, 29 % de la population mondiale vivait en ville, ce chiffre a atteint 50% en 20007. En 2007-2008, il est estimé que plus de 3.3 milliards de personnes habitent en ville8. Selon les prédictions de l’Organisation des Nations Unies, le taux d’urbanisation ne va pas fléchir, mais au contraire s’accélérer dans les prochaines années, atteignant presque 60 % en 2030 et 70 % en 20509.

L'espace construit

L’espace construit est un facteur important dans ce système. L’homme est

7 Rogers, R. (2007) Des villes pour une petite planète, édition le moniteur, p.11

8 Rapport ONU (2009), Révision des perspectives de l’urbanisation mondiale

9 Rapport ONU (2009), Révision des perspectives de l’urbanisation mondiale

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taux population mondiale

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Urbanisation (source: Nations Unies)

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son créateur, il veille à son évolution par rapport à ses besoins. Cette évolution se traduit de manière différente d’un endroit à l’autre. La transformation de l’espace dépend par exemple de la politique régionale ou nationale de chaque endroit. La manière dont participe les citoyens et les outils techniques disponibles sont également importants.

Ces méthodes de transformation sont certes différents d'un endroit à un autre mais comporte en général les mêmes éléments urbains. Pour mieux comprendre il faudra d'abord nommer de manière synthétique les principaux facteurs socio-économique de la vie en ville, qui sont: l'habitat, le travail (dans un sens très large), le loisir et le déplacement.

Ce n’est pas par une volonté simpliste que d’autres facteurs ne se retrouvent pas dans cette définition mais parce que je considère les villes européennes à l’heure actuelle assez similaires dans leur conception. L’agriculture par exemple est un facteur indispensable de la vie et des villes. Dans les pays développés, elle se trouve en général éloignée des centres villes et est seulement lentement et partiellement en train de se réintégrer dans la vie urbaine. Je tiens compte des autres façons existantes de gouverner et d’ aménager une ville. Par exemple, La Havane à Cuba, Pyongyang en Corée du Nord, Shanghai en Chine sont des villes intéressantes. Pour des raisons très diverses, elles produisent une quantité importante de leur nourriture dans des fermes urbaines. Ces exemples me servent de source d’inspiration créative et critique.

Les « secteurs »

Le lieu du travail était traditionnellement situé à proximité des communautés. Aujourd'hui l'extraction et la production en série dans l'espace

urbain ont fait place au secteur tertiaire qui est de loin le secteur le plus important en nombre d'actifs occupés dans les pays développés. Mais ce ne sont pas seulement les usines qui ne sont plus situées dans la ville, mais aussi les grandes et petites entreprises du secteur tertiaire. Elles se trouvent à l’extérieur dans des zones industrielles, artisanales et autres. Cette évolution concerne aussi l'habitat. Il se trouvent encore souvent à l’intérieur de la ville, mais existe, surtout grâce aux nouveaux moyens de transport dans des espaces dédiés purement résidentiels. Cette séparation fait que dans une ville peuvent exister plusieurs « zones » d'activités différentes. Nous parlons du « zoning ».

Vélizy-Villacoublayzone d’activité, Île-de-France

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L’éducation et notamment l’éducation supérieure est une partie importante des villes occidentales. Plus une ville est développée au niveau universitaire et de la recherche, plus elle peut permettre aux citadins de poursuivre leurs études ou de la rendre plus attractive pour l’extérieur. Avec une offre importante de filières, les institutions ont besoin de plus d’espace et se trouvent aujourd’hui souvent aussi à l’extérieur des centre-villes créant des campus qui forment des zones à part.

Le développement des différentes zones est favorisé par le transport individuel et le transport en commun. Avec leur arrivée, pratiquement toutes les villes occidentales sont réaménagées en fonction de leur besoin. La voiture domine aujourd’hui visiblement l’infrastructure de beaucoup d’espaces urbains. Elle crée beaucoup de nuisances différentes telle que le bruit, les émissions de CO2, l’espace requis, etc... Mais en même temps, elle est un pilier important de l’économie du travail. C’est l’insertion de l’automobile dans l’espace urbain qui a permis le détachement de nos communautés et de séparer – géographiquement - vie privée et professionnelle.

Périurbanisation

L’homme est le créateur des villes, mais en tant qu’individu, il se trouve impliqué dans des processus qu’il ne peut ni contrôler ni modifier. Puisque les villes sont les lieux principaux du travail et de l’éducation, on se retrouve facilement

dans une situation de dépendance au niveau des zones urbaines.

Bien que beaucoup de personnes apprécient les conditions caractéristiques de la vie urbaine, la proximité de la nature joue un rôle important quant au choix

du lieu de vie. Ceci se comprend si l’on considère les aspects perçus comme négatifs de la vie urbaine. L'espace personnel est limité, la qualité de l'air moyenne voir mauvaise10, les nuisances

10 La pollution de l’air des grandes communes françaises est en train de baisser mais la qualité de l’air reste pour une partie considérable de l’année moyenne ou médiocre (qualité de l’air moyenne ou médiocre en % par an -> Paris: 21,9% ;Marseille: 44,9%).

Lotissement périurbain, San José (Californie)

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Lotissement périurbain, San José (Californie)

créent par le trafic considérable, etc. Les réseaux des transports publics sont développés dans les grandes agglomérations, mais surtout dans les centre-villes. Se déplacer à l’extérieur si ce n'est pas vers le centre reste souvent difficile. La voiture reste alors le principal

moyen de transports. En 2008 55% des déplacements dans les grandes agglomérations françaises s’effectuaient en voiture (INSEE). La vie en ville met à la disposition des citadins un nombre de facteurs attirant (travail, éducation,..), mais aussi des inconvénients. Une nouvelle forme de vie urbaine a commencé à se développer: la périurbanisation. Elle consiste à vivre en proximité des

grands agglomérations, mais -souvent- délibérément pas au centre. Les couronnes périurbaines sont en général moins biens pourvues en emplois que les pôles urbains. Le résultat est que ceux qui doivent quitter leur commune de résidence pour travailler sont les plus mobiles. « Les salariés habitant dans l'aire urbaine parisienne se distinguent de ceux qui résident dans les grandes aires urbaines de province par des temps de trajet relativement longs, malgré des distances parcourues plus courtes. »11.

L'explosion de la périurbanisation apparaît peu compatible avec un développement durable. « Pourtant, au nom de quoi blâmerait-on ceux qui, en ayant le goût et les moyens, ont fui la concentration des tours et des barres, ou simplement ceux qui ont mis à profit la sous-tarification des transports pour s'installer plus au large? Aurait- on le droit d'interdire la maison individuelle? »12.

Comme nous l’avons vu, le XXème siècle a vu la ville s’imposer comme modèle d’occupation des territoires. Nous pouvons donc nous interroger sur les rapports entre environnement et vie urbaine, et particulièrement sur l’impact de la vie urbaine sur l’environnement, ainsi pouvons-nous nous poser la question de l’évolution de cet impact.

11 INSEE (mars 2007) Première, N° 1129

12 Chassande, P. (2002) Le développement durable. Pourquoi? Comment?, Éditions Édisud, p.156

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2 La vie en ville

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Impact de la vie en ville

Aujourd’hui nous sommes en effet capables de « lui infliger, à une échelle historique, des dégradations irréversibles »13. Notre écosystème dépend alors de nos actions plus qu’avant, car on n’est pas seulement en mesure de fabriquer et d’extraire de la matière mais aussi de mesurer notre impact.

La difficulté ici est de reconnaître les processus qu’une partie de la population met en route et celles dans lesquelles le commun des mortels est imbriqué. Cet impact peut avoir de bons comme de mauvais effets sur notre environnement. La particularité de la ville en ce cas est sa densité qui les multiplie, car chacun fait d’une manière ou d’ une autre partie des réseaux qui constituent la ville.

Les villes d’aujourd’hui, épicentres d’activité : quels impacts ?

Les villes d’aujourd’hui sont devenues l’épicentre des activités de vie de l’homme et concentrent et multiplient l’impact sur son environnement naturel et sociétal. Elles « […] consomment les trois quarts de l’énergie mondiale et sont la cause d’au moins les trois quarts de la pollution globale. Elles sont les lieux de production et de consommation de la plupart des produits industrialisés. Les villes sont devenues des parasites dans le paysage – des organismes immenses vidant le monde pour se sustenter en 13 Bourg, D. (2001) Qu’est ce que la culture? Volume 6, Édition Odile Jacob, p.112

nourriture et en énergie: consommateurs acharnés, pollueurs acharnés. Au cours des trente prochaines années, on estime que 2 milliards d’individus viendront s’ajouter aux populations déjà présentes dans les villes du monde en voie de développement. Cette urbanisation massive entraînera une augmentation exponentielle du volume de ressources consommées et de pollution créée »14.

En terme d’espace, l’urbanisation représente un impact important sur notre écosystème. A partir des chiffres agréés de la base de données ‘CORINE Land Cover10’ (depuis sa naissance au début des années 1990) la modification de l’organisation du territoire français apparaît, comme le décrit Y. Devaux15, comme incessante, continue et alarmante : les villes s’étendent, les terres agricoles reculent, les étangs artificiels se multiplient, les forêts, landes, pâturages naturels, garrigues, maquis se fragmentent. Ainsi, entre 2000 et 2006, quelques 620 km² d’espaces ont changé d’affectation tous les ans, et quasiment toujours aux dépens des espaces naturels. Par la suite l’étalement urbain peut engager des dégradations importantes du

14 Rogers, R. (2007) Des villes pour une petite planète, édition le moniteur, p.47

15 Devaux, Y. (Avril 2010) Mémoire de recherche Fiscalité locale et ville post – carbone, HEC Paris, p.18

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régime d’eau et en cacher les conséquences car ils n’apparaissent qu’en différé, par exemple « imperméabilisation de surfaces, endiguement et couverture de cours d’eau, suppression de champs d’inondation naturels reportant les débordements à l’aval, etc..»16.

Aujourd’hui nous sommes capable de réduire les effets des gaz à effet de serres (GES) en filtrant les émissions de nos usines. L’assainissement des villes est une priorité dans tous les projets urbanistiques. De plus, les industries polluantes disparaissent des villes du monde développé. Enfin quels sont les aspects de la vie urbaine qui dégradent l’environnement?

L’empreinte écologique : comment appréhender l’impact du « métabolisme » des villes ?

L’« empreinte écologique » de la vie en ville se définit par les matières qu’elle engloutit et la surface dont les villes dépendent, qui sont en général beaucoup plus grandes que les limites de la ville proprement dite. Il s’ensuit que nous ne sentons plus qu’une partie des conséquences de nos gestes à l’endroit où ils se produisent à cause du changement d’activité de vie et au départ des industries des centres villes. Notre vie urbaine n’a pas diminué l’impact sur l’environnement, celui-ci a plutôt été externalisé. La ville a constamment

16 Chassande, P. (2002) Le développement durable. Pourquoi? Comment?, Éditions Édisud, p.155

besoin d’être alimentée en ressources. Ces ressources peuvent être évaluées en fonction de leur « empreinte écologique » et en conséquence les « [...] empreintes subviennent aux besoins des villes et leur fournissent des sites pour évacuer leurs déchets et leur pollution »17. La ville de Londres à elle toute seule, est estimée avoir une empreinte écologique qui

dépasse sa surface géographique d’un coefficient de presque 300 - une surface presque deux fois plus grande que celle du Royaume Uni (Best Foot Forward, 2002).

Le rôle de la ville occidentale a changé depuis le XIXème siècle et la révolution industrielle, puisque, aujourd’hui, elle ne concentre plus en son sein les activités de production industrielle. Au contraire, de nos jours, l’impact des villes sur l’environnement vient de son « métabolisme ». En effet,

17 Rogers, R. (2007) Des villes pour une petite planète, édition le moniteur, p.52

Trafic à Buenos Aires

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Les villes à métabolisme linéaire consomment et polluent dans de large proportions

CharbonPétroleNucléaire

Les villes à métabolisme en circuit minimisent les nouveaux entrants et optimisent le recyclage

Renouvelable

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la vie en ville est imbriquée dans des systèmes qui gèrent ce qui entre et ce que la ville produit. L’écologiste Herbert Girardet les appelle des « métabolismes ». Il démontre qu’un « métabolisme » linéaire crée de la pollution déjà à partir de la production et comment ce qui entre en ville est utilisé. Afin de maintenir le niveau de vie de ses habitants, la ville doit constamment être alimentée de l’extérieur. Les flux entrant sont principalement de l’ énergie, des biens de consommation et de la nourriture. Une fois utilisés, ils ressortent en tant que déchets vers l’extérieur, ainsi l’impact des villes agit sur l’environnement à l’extérieur. Au fur et à mesure que le niveau de vie dans les villes s’est amélioré, et que la consommation des citadins a augmenté, la production de déchets s’est aussi accrue, résultant en un impact plus important des villes sur l’environnement. Ainsi, l’analyse des espaces et les infrastructures nécessaires pour produire ce qui entre en ville et retraiter ce qui en sort, permet de comprendre l’empreinte écologique des villes, et celle-ci dépasse géographiquement les limites de la ville. L’impact des villes sur l’environnement n’est donc aujourd’hui plus seulement lié à l’extraction des ressources naturelles et aux processus de fabrication, mais à la manière dont les villes sont organisées, en particulier selon les flux des biens et des personnes.

Ville, endroit de liberté et de contrainte / juxtaposition de différents espaces

Vivre en ville est un terme difficilement tangible, car il veut à la fois se distinguer d’autres formes de vie et définir quelque chose qui est plus qu’un mode de vie. Nous y vivons en tant qu’individu ou en tant qu’individu faisant partie d’un groupe (famille, caste, communauté,..). Nos sociétés nous permettent de vivre de manière ouverte envers notre environnement, mais aussi sans beaucoup de participation à la vie publique. Nos modes de vie sont parfois influencés par les structures urbaines déjà existantes. Ils s’imposent et sont parfois perçus comme des obstacles mais peuvent aussi être intégrés dans nos habitudes.

La ville : espaces privés, espaces publics et réseaux

« Ce sont les habitants qui font la ville et non seulement la politique, la ville se constitue selon des forces impersonnelles »18. Les pouvoirs publics proposent une structure qui peut être

18 Grafmeyer, Y., Joseph I. Ecole de Chicago, Naissance de l’écologie urbaine, Paris, Éditions du Champ urbain

27La vie en ville

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acceptée et utilisée selon les usages prévus pour l’endroit en question, mais aussi être détournée de sens et ainsi servir à des fins différentes. Ici il faut distinguer entre espace public et espace privé, car le champ d’action possible du citadin est différent de l’un à l’autre. Dans l’espace public nous comptons des espaces et des édifices qui sont ,à priori, accessibles à tout le monde. L’état en est le gestionnaire, il établit les règles selon lesquelles il peut être utilisé et approprié par les citoyens. Il existe ici bien sûr aussi des distinctions: Une bibliothèque ou une piscine publiques sont ouvertes à pratiquement tout le monde; un ministère est ouvert en revanche uniquement à une partie de la population (pour des raisons de sécurité ou de confidentialité par exemple). L’espace privé dépend des propriétaires. Son usage peut être purement privé (professionnel, dédié à l’habitat,..) mais aussi mixte, c’est à dire géré par un particulier privé, mais accessible au public comme le parc d’une fondation privée par exemple.

Le citadin peut apprécier et connaître l’espace public, donc, à priori, « s’en servir » mais se sentir restreint par l’espace privé (habitats, bureaux,..) s’il n’y a pas de cohérence entre les deux. Un espace de travail (un entrepôt par

exemple) peut être mal intégré dans son contexte spatial en bloquant la visibilité et l’accès au site ou aux sites qui en dépendent. Nous n’avons pas de rapport avec lui et ne pouvons pas en établir. Nous nous sentons exclus de cet espace et nous le percevons (peut-être) comme une gêne.

Il existe un espace supplémentaire, celui des réseaux. À l’âge numérique il n’est pas seulement immatériel, mais aussi virtuel. Le réseau ne se limite pas à la ville et grâce à l’invention de l’Internet ne connaît pratiquement pas de limite géographique. Ce sont des réseaux de nature différente comme la famille, le cercle d’amis ou des liens professionnels entre commerçants par exemple. L’infrastructure en fait également partie. Elle est constituée de routes, chemins de fer, pistes cyclables, trottoirs, aéroports, etc.

Avec l’invention de la lumière artificielle nos activités se sont prolongées la nuit. La notion de l’espace spatial se mélange fortement avec celle de la temporalité. L’espace urbain subit moins les contraintes de l’obscurité.L’éclairage urbain est un facteur important qui distingue l’espace urbain d’autres espaces en terme de rythme et de structure de vie. En étudiant la

28 La vie en ville

réseaux sociaux virtuels

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29La vie en ville

masse lumineuse d’un point de vue extérieur, nous nous rendons compte de l’organisation de l’environnement nocturne et que « la lumière devrait jouer un rôle scénographique déterminant, car elle est l’un des composants fondamental du regard que porte le citadin sur sa ville. Elle oriente, souligne, révèle, dissimule, métamorphose »19. La vie nocturne d’une ville est soumise à l’éclairage des espaces urbains, elle détermine dans quelle mesure ils sont ou peuvent être utilisés la nuit.

Le point de vue de l’anthropologie urbaine : école de Chicago

En tant que discipline, l’anthropologie urbaine est née à Chicago. Le contexte d’une croissance urbaine sans précédent de la ville de Chicago a conduit un certain nombre de chercheurs à investiguer la ville comme un laboratoire urbain. C’est donc tout au début du 20e siècle que des universitaires (pour certains de formation journaliste ou engagés dans les politiques publiques) commencent à étudier la ville comme un laboratoire. La première génération (1915-40) de l’« École de Chicago » se concentre sur « le statut de l’homme urbain », la forme de la vie sociale, leur histoire. Pour ce faire on dresse des cartes, on étudie l’importance de l’habitat sur les relations sociales. Les universitaires s’intéressent aussi au fait que la ville arrive à ne pas être «débordée» malgré les vagues d’immigration.. Ils s’intéressent donc moins à la politique

19 Narboni, R. (1996) La lumière urbaine/éclairer les espaces publics, Éditions Le Moniteur, p.64

ou à l’urbanisme qui font la ville, mais à la façon dont les habitants la font. Ils vont ainsi à l’encontre des idées stéréotypées de leurs contemporains. Cette 2e génération développe en particulier cette approche sociologique particulière appelée « interactionnisme ».

Espaces d’esprit « étroit » et d’esprit « ouvert »

La ville en tant que structure est façonnée par les hommes. Elle regroupe des individus avec des besoins particuliers. Il est donc possible que sa conception urbanistique et sociale ne corresponde pas à chacun. Je veux dire par là que la vie que les citadins mènent dépend des différentes configurations autour d’eux: spatiale et sociale.

Le développement de la division du travail entraîne une modification ou un effondrement de l’organisation sociale traditionnelle fondée sur les facteurs de parenté, de caste ou sur des liens de voisinage. Les villes modernes se développent vers des zones avec des activités distinctes. Les nouveaux

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moyens de déplacements (personnel ou en commun) permettent de se rendre à son lieu de travail (ou d’ éducation) en parcourant des distances importantes. Les lieux collectifs des citadins diminuent car cette modification est souvent accompagnée par une ségrégation sociale qui crée des quartiers plus aisés dans la ville ou purement résidentiels à l’extérieur. Des endroits comme ‘quartier d’affaires’, ‘zone industrielle’, ‘parking automobile’ sont des»choses communes» de la vie urbaine.

Cette sectorisation a amené le théoricien des sciences politiques, Michael Walzer à classer les espaces urbains en deux groupes distincts: les espaces d’ « esprit étroit » et les espaces d’ « esprit ouvert ». « Esprit étroit » représente une manière de concevoir l’espace de vie selon des besoins très particuliers sans prendre en compte son contexte social ou historique. L’ « esprit ouvert » essaie de penser l’espace de façon plurifonctionnelle afin de permettre une multitude d’usages pour que chacun puisse participer à sa manière. Dans son livre Des Villes Durables pour une Petite Planète (Éditions Le Moniteur, 2000) l’architecte anglais Richard Rogers résume cette distinction d’ « esprit » de manière compréhensive en nous rappelant l’enjeu social de la vie urbaine: Lorsque nous sommes dans le premier type d’espace nous sommes généralement pressés alors que dans les endroits d’esprit ouvert nous sommes davantage prêts à croiser le regard des autres et à participer.

Les ensembles urbains qui réunissaient activité professionnelle, lieux de vie et loisirs n’existent plus guère. Aujourd’hui, les villes sont souvent

cloisonnées, par quartiers (les gens avec des revenus similaires vivent au sein des mêmes quartiers) et par fonctions (les zones résidentielles et les zones commerciales sont différenciées par exemple). Les liens sociaux existant entre les habitants sont marqués par ce cloisonnement, et les villes d’aujourd’hui sont souvent des lieux avec peu d’échange entre citadins et peu de participation dans l’espace public.

La ville en tant que multiplicateur

Comme mentionné auparavant la ville a la particularité de multiplier les impacts de nos actions. Sa structure et les réseaux existants sont ce qu’on peut appeler les « multiplicateurs ».

Les différents espaces (place, square, parc) accueillent toutes sortes de manifestations et contribuent à leur diffusion. Les réseaux des transports déplacent quelque chose (personnes, biens, sons, ..) le long des axes de l’infrastructure. L’espace naturel (air, eau,..) est inévitablement en lien avec l’espace artificiel. Il peut être approprié par l’homme mais aussi transmettre ou transporter nos actions sans que nous puissions l’influencer. Imaginons chaque point de départ d’une action comme un nœud lié par des interconnections/connecteurs (routes, Internet,..) avec des nœuds voisins formant ainsi un réseau. Pendant l’action, qui peut être un geste, l’individu se trouve au centre et les effets sont portés vers les autres nœuds. Les actions se répercutent ainsi sur d’autres réseaux dans la ville mais aussi vers

30 La vie en ville

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31La vie en ville

l’extérieur. On peut dire que ça se passe aussi en campagne, à la différence que l’espace de la ville fonctionne comme un multiplicateur plus important à cause de sa densité.

L’homme fait partie de ces systèmes, mais se ne rend pas toujours compte de la répercussion de ses actions. Les « actions » sont les gestes de sa vie quotidienne. La portée qu’ils ont, sont, souvent, même pour le plus soucieux, hors de sa visibilité. « [...] En libérant l’homme de bien des servitudes matérielles et en l’enrichissant, l’ industrialisation, l’urbanisation [et la recherche d’une productivité agricole maximale] ont crée des nuisances de plus en plus considérables »20.

20 Jurgensen, P. (2009) L’économie verte Comment sauver notre planète, Édition Odile Jacob, p.39

Limites

A l’âge numérique notre niveau de vie est élevé et la société de consommation nous offre un large choix de produits et d’activités de divertissements. Le progrès technique semble alors être une plus grande liberté par rapport à l’expression de notre individualité. Mais en regardant la vie urbaine de plus près, il s’avère que cette évolution favorise aussi un cloisonnement. Nous pouvons nous déplacer d’une « zone » à une autre sans avoir de contact avec quelqu’un qui appartient à notre communauté. Le résultat est un manque d’interdépendance qui permet de rester chez soi au lieu de participer à la vie communautaire. Sans diversité et vitalité quotidienne les activités risquent de devenir encore plus sectorisées.

Quel que soit le « métabolisme » qui organise nos activités et ainsi notre

Modèles de réseaux: Centralisé, décentralisé et pair à pair

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32 La vie en ville

ville, il est accompagné de systèmes qui entretiennent l’espace. D’un côté ils sont ponctuellement visibles pour les citadins mais restent dans leur globalité « cachés ». Ce sont par exemple la facilité de consommer ce qui entre en énergie, biens ou nourriture sans devoir se soucier de leur source ou de leur destination. C’est aussi la facilité du déplacement personnel sans prendre en compte l’explosion de la motorisation des ménages à chaque usage d’un véhicule. L’homme a des limites de ce qu’il peut réellement percevoir et anticiper.

De l’autre côté sont les difficultés écologiques contemporaines: leur invisibilité. « Les problèmes d’environnement ne sont pas tangibles pour le commun des mortels. La destruction de la couche d’ozone, le réchauffement climatique dû à l’effet de serre anthropogénique, la pollution radioactive, [...] tous les grands problèmes mondiaux ne sont jamais accessibles aux sens »21. Voir et anticiper la suite de nos actions à long terme nécessitent un certain savoir scientifique ou des médiations scientifiques. Ceci n’est pas accessible à tout le monde, d’où la difficulté du citoyen de pouvoir appréhender son impact à une plus grande échelle.

Dans ce chapitre nous avons vu les possibles sources d’impacts de la vie urbaine. Nous comprenons également que les différents types d’espace et réseaux de la ville ont un impact sur la

21 Chassande, P. (2002) Le développement durable. Pourquoi? Comment?, Éditions Édisud

vie du citadin et son comportement. Sa perception et sa capacité d’anticipation sont limitées, mais il nous paraît quand-même évident que ce n’est pas la ville en soi qui a un impact, mais les actions des gens qui y habitent. Le chapitre suivant étudie quelques avantages et inconvénients de la densité urbaine.

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3 L’avenir en ville ?

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Vivre urbain, mais à la campagne

D’un point du vue critique, il est intéressant de se demander s’il ne serait pas préférable de vivre à la campagne, en gardant des modes de vie urbains.

L’expression «espace rurbanisé» a été proposée en 1976 par G. Bauer er J.M Roux pour désigner un territoire où se mêlent des structures rurales et des formes typiquement urbaines : Au delà de l’agglomération s’étendent les espaces périurbains caractérisés par une grande mixité de l’usage foncier, à l’intérieur desquels cohabitent des exploitations agricoles, des bois, des centres commerciaux, des constructions récentes. « Mais les géographes et les urbanistes éprouvent une grande difficulté à délimiter cet espace hybride entre ville et campagne. Ces zones accueillaient 16% de la population et 12,5% du nombre des exploitations agricoles en 1990, 80% des ménages habitent une maison

individuelle »22.

Selon la European Environment Agency, l’urbanité se réfère à la « qualité et le caractère de la vie en ville, le tissu spécifique fonctionnel et structurel d’interactions socio–économique et culturel dans des espaces urbains »23. Est-ce qu’ avec les technologies d’aujourd’hui il n’est pas possible de retrouver ces caractéristiques en vivant dans des espaces « rurbains »? Ils proposent de nombreux avantages, et n’empêchent pas forcément d’abandonner les caractéristiques de la vie urbaine. Vivre dans des espaces ruraux permet d’être plus proche de la nature, et une plus grande disponibilité d’espace. La personne vivant à la campagne peut prétendre que ses actions pèsent moins sur la communauté. La gestion de son

22 Chassande, P. (2002) Le développement durable. Pourquoi? Comment?, Éditions Édisud, p.152

23 Traduction libre de « Urbanity refers to the quality and character of life in a city, the specific fabric of functional, structural, socio-economic and cultural interactions in urban areas. », European Environment Agency, ‘10 messages for 2010 Urban ecosystems’

3636 L’avenir en ville ?

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3737L’avenir en ville ?

Maison de campagne (Bretagne)

périmètre est plus facile, puisqu’il est moins fréquenté par d’autres. Les déchets dans l’espace public par exemple posent moins de problèmes. Ils sont, à priori, moins visibles. L’espace est moins peuplé, donc la gêne qui peut se produire par le bruit (d’une voiture par exemple) se répercute moins. Un autre point de vue qui paraît avantageux est la proximité des lieux de production agricoles et aussi dans un degré moindre, des biens de

consommation : l’accès à des produits locaux est plus facile et donc moins d’efforts logistiques, comme des livraisons par exemple, sont nécessaires.

L’association d’une qualité de vie élevée se fait ,entre autre, par la quantité d’espaces verts perçus. Ce qui est effectivement le cas dans ces espaces comparés à ceux de la ville. La biodiversité étant plus proche permet de rétablir le contact avec la nature, et de mieux

percevoir les impacts de nos modes de vie sur l’environnement.

Grâce aux réseaux structurels – tels que transports en commun, et virtuels – comme Internet, cette population rurbaine peut à tout moment participer aux activités urbaines. Le Web 2.0 fait que « l’utilisateur ne demeure pas un simple consommateur d’expérience culturelle ; il devient lui aussi producteur de celle-ci »24. Quant à un événement qui demande une

présence physique, il est mobile grâce au transport privé et public. Est-ce que le citoyen rurbain ne contribue pas à une meilleure gestion de ressources et ainsi à un mode de vie durable envers la société et l’environnement naturel? Il habite à priori plus près des ressources et peut être plus sensible aux répercussions de ses actions. 24 Mauroy, J. (2010) Mémoire de diplôme Vers un nouveau mode de consommation, strate collège, p.62

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3838 L’avenir en ville ?

Depuis les années 50-60, la France est entrée dans l’ère de la civilisation périurbaine.

En même temps, l’accès aux informations et événements urbains est assuré.

La vie à la campagne en gardant des modes de vie urbain peut nous paraître plus avantageuse envers notre environnement naturel et social puisque les impacts sont moindres. Dans le prochain chapitre nous verrons pourquoi cette vision peut être trompeuse et en quoi consistent les avantages de la vie en ville.

Vivre le paradoxe

Nous avons vu que l’homme vit de plus en plus en zones urbaines. En addition à l’impact négatif que cela peut avoir sur l’environnement, quelles sont les avantages et les opportunités que ce système offre? Comment pouvons-nous continuer à vivre dans ce « paradoxe écologique »?

L’urbanisation est un fait, ainsi que son impact sur l’environnement naturel. Les quartiers mal desservis en transport public, les zones avec peu d’emplois, les habitats soumis à la pollution sonore sont autant d’exemples des désavantages de vivre en zones urbaines. Pourtant l’évolution démographique dans le monde entier va clairement vers la vie en ville. En Europe on estime que 80% de la population sera urbaine dans l’année 2020 (EEA 2009).

D’un côté la vie urbaine n’est pas un choix pour tout le monde. Chez certains, ce sont des forces majeures comme un emploi ou des études qui

leur demandent d’aller vivre en ville. Pour d’autres, ce sont les opportunités (économiques, sociales) représentées par des zones densément peuplées. Ces exemples particuliers démontrent que la ville d’aujourd’hui est constituée d’une multiplicité de milieux, d’espace, et d’ un enchevêtrement de réseaux et de flux. Par leur divergence ou cohérence ils forment l’attrait de la ville: « tout le monde peut trouver sa place dans une micro société »25.

En ayant ces inconvénients bien en tête, il est d’autant plus intéressant de

s’interroger sur les aspects de la vie en ville qui favorisent la quête de solutions durables quant à l’impact des modes de vie urbains sur l’environnement. La ville héberge en soi des avantages écologiques qui nous échappent. L’espace construit, la diversité d’activités proposées et tout ce qui se juxtapose dans ces ensembles géographiques relativement limités les rendent -parfois- 25 Kellenberger, S. (Mars 2007) Ethnologie urbaine/anthropologie urbaine interactionnisme, école de Chicago, p.8 - notes de cours

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3939L’avenir en ville ?

invisibles. Et si les solutions se trouvaient justement dans cette densité propre aux villes ?

Les avantages de la densité urbaine

La vie urbaine, avant tout dans des communautés denses, est un outil fort afin de réduire notre empreinte écologique. Comment un appartement à Paris, New York ou dans une autre ville, peut-il être plus écologique qu’une maison individuelle HQE (Haute Qualité Environnemental) à la campagne? La réponse est la densité, caractéristique inhérente aux villes par rapport à la campagne. À partir de 12 logements par acre, le transport public devient économiquement rationnel par rapport au transport individuel. Les commerces trouvent assez de clientèle afin de pouvoir s’installer à proximité. Les personnes commencent à marcher à pied et à prendre des vélos pour se déplacer. À partir de 40 logements par acre, les trottoirs deviennent vivants et ce qui entre (électricité, chauffage,..) peut être fourni plus facilement et moins cher. Et quand un plus grand nombre de personnes partagent ces services, ils ont tous un impact moindre sur l’environnement.

En plus, un agrandissement contrôlé des villes, qui limite l’étalement urbain et cherche plutôt à accroître la densité, préserve les fermes et les forêts en dehors de la ville. Ainsi, la planification de l’urbanisme contribue à la construction d’une vie urbaine durable. Les villes ne

génèrent pas seulement des déchets et consomment des ressources, elles sont aussi les moteurs de l’économie mondiale. Elles offrent des emplois, de l’éducation pour les enfants et peuvent améliorer notre vie. Des villes bien conçues n’aident pas seulement à s’enrichir « mais correspondent à nos besoins basiques – de l’eau propre et de l’habitat adéquat jusqu’à l’éducation, le système de santé, et autre services sociaux – mieux que des zones suburbaines/banlieues dispersées »26.

Les raisons pour lesquelles les espaces denses étaient catégoriquement rejetés dans le passé viennent des villes industrielles du XIXème siècle. Elles étaient surpeuplées, les maladies se diffusaient facilement et les industries toxiques se trouvaient à proximité des logements. En conséquence l’espérance de vie était très basse. Aujourd’hui comme nous l’avons vu, nos activités industrielles ne se retrouvent plus guère dans les villes. L’accent est mis sur l’amélioration des conditions de vie, notamment à travers une politique d’assainissement de la ville. La production d’énergie et les systèmes de transports publics sont, depuis l’émergence de l’industrie « verte », en théorie propres, nos systèmes d’évacuation des déchets, perfectionnés. Le modèle de la ville dense n’a de nos jours plus à être considéré comme nocif.

La ville dense peut en revanche apporter des bienfaits écologiques importants. Si nos activités sont gérées

26 Steffen, A. (2008) World Changing. A User’s Guide For The 21st Century, Abrams, p.226

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de manière qu’elles aillent de pair avec ce système, elles permettent une meilleure gestion des ressources. Moins de biens et d’énergie seraient consommés et moins de déchets produits. Ainsi l’impact sur les campagnes autour des villes serait plus faible. Un mode de vie qui favorise des communautés « socialement diversifiées où les activités économiques et sociales se recoupent et où les communautés sont regroupées autour des quartiers »27 contribuera à un développement urbain durable social et écologique. Un tissu social intact contribue à l’échange entre les habitants. Il peut être matériel (biens) ou immatériel (savoir-faire). Il facilite - dans les deux cas - l’application de solutions durables. Des changements ne seront pas perçus comme imposés mais passeront par l’implication des citadins.

La mise en réseaux des gens est plus facile dans les villes à la base. Grâce aux nouvelles technologies de communication d’aujourd’hui, elle

27 Rogers, R. Des villes pour une petite planète, édition le moniteur, p.54

s’accélère. Elle peut contribuer à une sensibilisation de la société, à reconnaître les conséquences environnementales et sociales de ses actes. Le concept des réseaux, virtuels ou non, offre aussi des avantages à une plus petite échelle. Il a le pouvoir de multiplier actions et informations et de remplacer des modèles « exclusifs et linéaires [d’aménagement et] d’analyse par d’autres modèles participatifs et multidimensionnels »28. L’échange et la confrontation des informations locales avec des informations d’ailleurs apportent à l’utilisateur une nouvelle connaissance sur son environnement.

Vivre proche de la nature? La prise en compte nécessaire des effets négatifs de la vie hors des villes

La vie suburbaine se retrouve dans une position ambiguë par rapport à la vie urbaine. Il est compréhensible que la vie proche de la nature plaise, mais il ne faut

pas perdre de vue les risques pour les écosystèmes dans ces endroits-là. La construction des maisons dans des

zones rurales risque de

les perturber gravement :

eaux de surface et souterraines,

animaux sauvages,

28 Rogers, R. Des villes pour une petite planète, édition le moniteur, p.178

4040 L’avenir en ville ?

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4141L’avenir en ville ?

etc. Pour quelques logements, ce mode de vie contribue à la destruction des espaces naturels que « nous avions recherché en sortant de la ville »29. Ainsi, construire des logements dans des communautés existantes permet d’avoir un impact moindre sur l’écosystème local.

Un autre point important est les déplacements dans les zones périurbaines. Les distances sont souvent grandes, puisque les habitats sont espacés, et l’espace pas suffisamment peuplé pour que des transports en commun deviennent économiquement viables. Un déplacement pour acheter une bouteille de lait au supermarché peut prendre quinze minutes à la campagne tandis que c’est un trajet rapide au supermarché à l’angle de la rue en ville.

Nous pouvons constater que la densité des villes porte en soi des opportunités envers des solutions durables. De plus l’hygiène et le niveau de vie ont augmenté et la vie urbaine ne peut plus être considérée comme nocive. Comparée à la vie non urbaine elle permet aussi de baisser coûts et impacts puisque biens et énergie sont plus facilement accessibles à un plus grand nombre de personnes.

29 Steffen, A. (2008) World Changing. A User’s Guide For The 21st Century, Abrams, p.228

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Une vie urbaine durable

4

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44 Une vie urbaine durable

Urbanité innovatrice

Dans cette partie nous développons un concept de vie urbaine durable. En passant par le rôle des différents acteurs impliqués nous verrons également les freins qui peuvent s’opposer à des modifications dans la vie quotidienne dans l’espace urbain.

Une vie urbaine durable

Un concept intéressant de la vie urbaine durable est de revenir sur certains aspects de la société fondée sur la communauté30. Dans des zones denses, elle peut accueillir des activités professionnelles et personnelles et les mettre en lien avec le savoir des citadins, des cultures différentes. C’est l’endroit idéal afin de permettre aux individus de s’exprimer et de s’investir dans la communauté. Les distances sont plus courtes que dans des espaces non urbains. Ça veut dire que des interventions ou des échanges peuvent – plus - facilement être mis en place. De plus, un plus grand nombre de citadins peuvent participer en ayant, en même temps, recours à des alternatives au déplacement en voiture.

Les quartiers des villes disposent d’espaces publics. Ce sont des endroits cruciaux pour des démarches locales

30 Le terme de la communauté ne pas à confondre avec la valeur républicaine qui lie l’idée à l’unité de la nation. Je me réfère plus au sens anglo-saxon de la community en tant que entité sociale qui permet la création de réseaux sociaux

qui visent une sensibilisation de la population. Une sensibilisation peut être aussi le produit final d’un projet réussi. Des initiatives peuvent partir d’un espace public pour continuer à se développer dans des espaces privés. C’est par exemple l’ initiative d’un habitant d’un immeuble qui se diffuse par le bouche-à-oreille au sein de sa «communauté». L’espace public peut contribuer à ces démarches, en mettant en place les conditions nécessaires pour l’élaboration de réflexions collectives, et en disséminant les idées entre les citadins. Aussi, le chemin inverse peut être pris, et une idée locale peut être répandue par la municipalité et se voir répercuter dans l’espace public.

L’espace public s’avère important dans son rôle de créer des liens entre les citadins et les différentes structures. Un espace qui fonctionne est un lieu qui est accepté par la population. Il incite à rester ou à s’arrêter un moment pour une quelconque activité. Il se distingue ainsi d’un non-lieu, qui lui est déjà dans sa conception prévu pour le passage. Une salle d’attente d’un aéroport peut être considérée comme tel. Il est important que le partage soit assuré. C’est ici que les membres d’une communauté se croisent et peuvent entrer en contact. Il doit aussi permettre à ceux qui ne cherchent pas la rencontre de découvrir leur communauté ou de participer à un événement. « Partager les espaces publics brise nos préjugés et nous oblige à connaître nos responsabilités communes. Partager lie les communautés »31.

31 Rogers, R. Des villes pour une petite planète, édition le moniteur, p.183

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45Une vie urbaine durable

Une société urbaine qui favorise l’échange entre les différents acteurs (habitants, élus, associations,..) peut par elle-même contribuer à baisser l’impact sur l’environnement naturel et social. C’est ainsi que nous sommes convaincus que des quartiers qui intègrent leurs habitants dans la prise de décision y arrivent mieux que les défenseurs d’esprit étroit. Les outils qu’ils vont mettre en place se verront acceptés par les usagers et non pas délaissés ou détournés. Nous pensons qu’une citoyenneté créative est un atout pour le bon fonctionnement des solutions durables. Cette créativité part du principe que l’homme n’est pas destructif envers son environnement, mais que son impact dépend de lui et de comment il y est intégré. Basé sur ce rapport il se définit au sein de sa communauté. Elle est la participation en commun aux activités essentiellement créatrices. La participation atteste qu’un intérêt existe et démontre la reconnaissance du citadin envers son environnement. Elle peut ainsi stimuler des activités sociales qui vont alimenter ce qui nous paraît important dans ce projet: 1. Moins d’impacts sur l’environnement social. Donc moins de cloisonnement et plus d’échange entre les habitants d’un quartier. Favoriser la mixité d’activités au sein d’une même entité géographique au lieu qu’elles soient à l’extérieur et les repartir sur des zones d’activités. Au mieux les actions se répercutent sur d’autres quartiers. 2 .Moins d’impacts sur l’environnement naturel. L’homme se met trop souvent encore dans la position que les biens naturels existent et sont accessibles à tout le monde. Aujourd’hui

nous savons que nous n’ en sommes pas propriétaires, mais administrateurs. Nous devons gérer notre consommation, de ce qui entre en ville et de comment nous utilisons ce qui existe déjà en ville.

Une manière d’échanger peut être l’interaction entre l’homme et son environnement. Un environnement qui propose simplement de consommer et de payer pour chaque service risque de perdre la participation d’une partie de la population. Mais si cette interaction est basée sur la cohésion sociale entre les acteurs et structures, elle peut être enrichissante et aussi assurer un intérêt économique. Nous allons maintenant, dans les paragraphes suivants, expliquer plus en profondeur comment cet échange peut se définir ou avoir lieu

Quels acteurs concernés pour innover ?

Les acteurs responsables de notre impact sont les citadins, les décideurs politiques et les entreprises qui fournissent les biens qui entrent en ville et qui retraitent ce qui en sort. Ils se retrouvent au sein des mêmes systèmes. Celui de l’espace urbain qui lui, est intégré au système naturel. Les responsabilités envers l’environnement social et naturel devraient être les mêmes, mais les actions et les impacts de l’un sur l’autre n’ont pas toujours la même portée.

Quelles sont leur importance et leur influence dans l’espace urbain? Il est, à priori, fréquenté et utilisé par tous les membres d’une société et donc exposé à un grand nombre d’attentes. Par la

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47Une vie urbaine durable

suite il est aussi confronté à beaucoup de contraintes dans sa conception et son usage. Dans les chapitres précédents nous avons vu les enjeux que pose la vie urbaine par rapport à nos différents environnements. L’espace de la ville est à la fois un laboratoire de recherches mais aussi l’endroit prédominant pour appliquer des solutions durables.

Il n’est pas possible de faire table rase de la conception urbanistique des villes et non plus de bousculer radicalement la gouvernance de la vie civile et industrielle. Les responsables risquent d’échouer faute de participation de la population. L’implication des citoyens, ici plus précisément les citoyens «citadins», est d’après moi la clé pour tout changement. La politique crée un lien, mais semble impuissante devant la croissance urbaine et la complexité de sa gestion. Elle peut inciter à un code de conduite de la vie en ville et organiser des démarches et des dispositifs Elle peut proposer de nouveaux usages et services par leur implantation, mais aussi imposer des règles strictes et pénaliser celui qui ne les respecte pas. Enfin, tout dépend du citadin et de l’usage qu’il en fait. Et tout d’abord s’ il l’ accepte, car un usage peut aussi se définir par son détournement.

L’industrie est un acteur principal dans le domaine du développement durable. C’est par ses consommations de ressources naturelles, ses rejets de déchets qu’elle modifie radicalement l’environnement. On lui reproche souvent de « faire peu de développement durable,

mais beaucoup de communication »32. Mais il est vrai aussi que de plus en plus d’entreprises ont aujourd’hui des structures spécifiquement dédiées au management de développement durable. Et nous ne pouvons pas négliger le fait de l’avancement technologique dans les énergies renouvelables, le retraitement des déchets et autres. Le marché de l’industrie se définit par la demande. Il envoie des signaux aux acteurs économiques. Lors de ces dernières années il a montré une modification du comportement d’achat de la part des consommateurs et une prise de conscience envers l’environnement. Ce changement a donné naissance au terme « consom’acteur ». « Ces caractéristiques nouvelles de la demande poussent les entreprises à l’adaptation: d’où l’excès volontaire de communication »33. Le sommet de la terre à Rio (en 1992) place les entreprises au cœur du développement durable en les appelant à prendre en charge l’innovation « produire plus avec moins » et à participer à la sensibilisation du public34.

Au bout de tous les réseaux aujourd’hui on trouve nos mégapoles. La position centrale dans tous les réseaux qui les constituent est occupée par le citadin. C’est à lui que je m’adresse et c’est à son génie et à ses limites que je m’intéresse. Il fait vivre la ville, même si

32 Citation de W. Hoelzer, directeur environnement l’Oréal, dans: Slim, A. (2004) Le Développement Durable, Le Cavalier Bleu p. 38

33 Slim, A. (2004) Le Développement Durable, Le Cavalier Bleu p. 41

34 Nations Unies, Agenda 21, Chapitre 34

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ses structures sont souvent très statiques. C’est lui aussi, par son comportement qui démontre les erreurs du système et qui les répare ou les empire. Un citoyen moyen d’un pays membre de l’OCDE génère 560kg de déchets municipaux par an et un américain moyen 846kg. Ce n’est qu’un exemple, mais il souligne encore une fois l’importance du lien entre l’homme et son environnement naturel et social.

Quels sont les obstacles qui peuvent empêcher l’innovation ?

Un mode de vie tel que nous l’ avons décrit se voit confronté à des obstacles. Ils se trouvent au

niveau technique, mais aussi dans la

compréhension des citadins et des autres acteurs de la vie urbaine.

Il est nécessaire qu’un changement de mode de vie soit accompagné ou au moins guidé par une prise de conscience. Le citadin ou mieux le décideur de l’action doit se rendre compte que nous ne pouvons pas nous reposer sur des -possibles- prouesses techniques dans le futur. Le capital des techniques des générations futures ne peut pas compenser les ressources naturelles détruites par une autre génération. Il en va de même pour la séparation des différentes classes sociales. Il est plus facile de séparer que de réconcilier finalement.

Une erreur souvent commise est l’association de la responsabilité du développement des solutions durables avec les municipalités et grands organismes. L’organisation des villes met le citadin dans une position d’où il peut apercevoir seulement une partie du cycle de vie d’un bien ou d’un processus. En règle générale il est consommateur et non pas producteur. La partie en amont et en aval de sa

48 Une vie urbaine durable

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consommation ne se trouve pas dans son périmètre. Il peut savoir ou imaginer quels sont les organismes qui s’en chargent mais peut aussi inconsciemment être influencé par l’automatisme de ces derniers, comme par exemple la disponibilité constante d’énergie, de nourriture et de biens. Ainsi existe-t-il le risque de faire de fausses associations au niveau des responsabilités. Mais l’innovation de style de vie, à savoir la modification des gestes quotidiens est une accumulation persévérante d’actions individuelles.

Une autre problématique est celle du manque d’interdépendance. Je l’ai mentionné par rapport à l’appartenance à une communauté. L’homme habitant en ville s’est beaucoup éloigné du mode de vie de ses prédécesseurs qui devaient assurer toutes les étapes de la vie quotidienne. Il n’a pas à produire ses outils ni à cultiver sa nourriture. De plus, il a recours, selon ses moyens, à une multitude de services qui se substituent à d’autres tâches de sa vie quotidienne. « La division du travail produit donc un type nouveau d’homme rationnel et spécialisé, ou plutôt une série de types nouveaux, puisque aussi bien chaque métier marque de son empreinte ceux qui l’exercent »35. Nous ne dépendons pas de nos voisins ni des autres membres de notre quartier en tant que particulier. L’échange personnel et matériel est réduit. Nous consommons pour nous seuls afin de répondre à nos besoins personnels et à nos envies matérielles. Il en résulte que beaucoup de biens sont acquis et jetés avant qu’ils 35 Kellenberger, S. (Mars 2007) Ethnologie urbaine/anthropologie urbaine interactionnisme, école de Chicago, p.7

ne soient pleinement utilisés. Moins d’échanges ne résultent pas forcément en une baisse dans les échanges commerciaux. Mais le repli sur soi crée des frontières entre les citoyens et peut bloquer des initiatives qui demandent la participation collective.

Une particularité des solutions durables est le fonctionnement à long terme et donc l’absence de résultats immédiats. Comment peut-on parvenir à penser à long terme « sous la pression quotidienne de court terme, des exigences de retour sur investissement rapide [,..] »36. Le citadin se trouve, malgré sa conscience, piégé dans les procédures de la vie urbaine. Il peut difficilement prévoir et anticiper ce qui se passe en amont et en aval de ces actions à long terme.

Comment y arriver? Quelques domaines de réflexion

De quelle manière pouvons-nous penser notre mode de vie pour qu’il soit en cohérence avec notre environnement? Nous allons présenter quelques idées et concepts qui existent dans le domaine.

L’écologie industrielle

L’approche de l’écologie industrielle reconnaît l’impact des activités humaines sur notre environnement. Elle étudie avant tout les impacts que les

36 Chassande, P. (2002) Le développement durable. Pourquoi? Comment?, Éditions Édisud, p.94

49Une vie urbaine durable

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50 Une vie urbaine durable

flux et les stocks de matière et d’énergie liés aux activités humaines ont sur notre écosystème. La partie essentielle est la «pollution de l’environnement». Aujourd’hui la solution largement répandue pour traiter la pollution est le traitement par des dispositifs différents en fin de processus. On parle de end of pipe. Le marché des équipements de dépollution est généralement constitué d’équipements de traitement de déchets, des installations elles- mêmes (une station d’épuration d’eau par exemple) et des services du suivi. Mais cette approche est critiquée puisqu’elle ne permet pas de garder un équilibre avec les écosystèmes et la Biosphère. L’industrie se contente d’acheter des dispositifs anti-polluants les moins chers au lieu d’investir dans la recherche de méthodes de production moins polluantes.

Il est difficile, voire impossible d’établir un écosystème industriel parfait de manière naturelle. Ce sont les industriels et les consommateurs qui devront changer leurs habitudes s’ils veulent conserver ou améliorer leur niveau de vie, sans souffrir de la dégradation de l’environnement »37.

Un des exemples emblématiques d’un écosystème industriel qui s’approche de celui de l’écosystème biologique est le parc éco-industriel de Kalundborg au Danemark. C’est un réseau environnemental et de ressources qui a émergé entre quatre entreprises et une collectivité. L’idée était d’économiser des ressources et de créer un avantage

37 Erkman, S. (2004) Vers une écologie industrielle, Charles Léopold Mayer, p.25

au niveau de l’environnement. Les partenaires sont une usine de production d’électricité au charbon, une raffinerie Statoil, Gyproc qui fabrique du placoplâtre et d’autres matériaux de construction, Novo Nordisk une société pharmaceutique, et la ville de Kalundborg comme prestataire de services et fournisseur d’électricité et d’eau. C’est une symbiose qui s’est principalement intéressée à trois domaines : optimiser l’utilisation de l’eau, économiser de l’énergie et réutiliser les déchets. Ce sont des échanges qui suivent les lois du marché. Ils se font par la vente directe, le troc, l’échange de procédés. L’entreprise réceptrice, des excès de gaz de la raffinerie par exemple, construit à ses frais le pipe-line. La confiance entre les différents partenaires et la ville et la facilité des contacts grâce à la proximité sont responsables du succès du système.

Cette symbiose montre bien l’approche de l’écologie industrielle. On cherche à établir une analogie entre les sociétés industrielles et les écosystèmes naturels. Le but est de trouver les possibilités de l’industrie pour imiter la nature.

L’économie de la fonctionnalité

L’économie de la fonctionnalité est une approche qui redéfinit le rapport que nous avons avec les produits. Elle met en question la possession, en faveur de l’usage. La durabilité d’un produit est au centre de cette piste d’ étude. Elle cherche à stimuler la production de produits plus durables avec une utilisation à long

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51Une vie urbaine durable

terme par rapport à l’usage de produits jetables à usage unique. L’obstacle se trouve dans le système économique actuel, qui repose sur un «dogme productiviste» qui met la richesse en dépendance «directe de l’augmentation de la production»38. L’économie de la fonctionnalité voit l’utilisateur dans un rôle central. Ça dépend de sa volonté de pouvoir emmener un changement de notre système économique. L’usage

38 Erkman, S. (2004) Vers une écologie industrielle, Charles Léopold Mayer, p. 159

des produits serait le même, mais le principe d’échange entre industriel et consommateur serait basé sur un autre principe. La vente des produits fait place à la vente des services. Ce qui est finalement vendu est l’usage des biens matériels et non les biens eux mêmes.

Évidemment il se pose des questions au niveau de la rentabilité. Elle est assurée par la vente des services aux consommateurs. Le système se base sur la satisfaction du client, ce qui veut dire qu’il

La Richesse d’utilisation: Les quatres boucles de la stratégie de la durabilité

doit -constamment- être optimisé pour assurer la qualité des services.

L’apport à nos systèmes écologiques et sociaux se fait par une gestion de flux fortement améliorée:1. Durabilité: la vitesse des flux des ressources peut être diminuée2. Une utilisation intensive des biens: le volume des flux est réduit

Un des initiateurs venant de l’industrie est l’entreprise Xerox. « Le point de départ économique n’est pas la production de matériel neuf, qui ne représente plus qu’un appoint occasionnel, mais l’entretien des machines déjà en service »39. Xerox Europe paye 50 à 100 dollars pour la fabrication d’une cartouche neuve de photocopieur laser

39 Erkman, S. (2004) Vers une écologie industrielle, Charles Léopold Mayer, p.157

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52 Une vie urbaine durable

pour un temps de travail de 12 minutes. En revanche la re fabrication leur coûte 25 à 50 dollars. Le coût diminue, mais la qualité de travail augmente. Nous avons un cas de figure idéal: « la consommation de matière diminue (ainsi que les coûts induits par les stocks de composants, les transports, etc.), mais le nombre d’emplois qualifiés se maintient, voire s’accroît »40. L’exemple de Xerox démontre qu’il est possible de dissocier l’augmentation de la richesse et l’accroissement de la production.

Suren Erkman décrit ainsi ce qu’il appelle la stratégie de la durabilité:1. Prévention: Concevoir des produits dès le départ pour durer longtemps2. L’entretien: La prolongation de la durée de l’utilisation aide à empêcher des délais et des prix prohibitifs 3. L’utilisation en cascade: utiliser des biens usagés pour des fonctions moins exigeantes4. Prolongation de la durée de vie des biens et des ressources: Les entreprises & collectivités publiques installent des services de revente. Des produits dont on ne trouve plus le besoin ne sont pas envoyés à la casse trop tôt.

Product–Service Systems (PSS)

Les PSS sont un nouveau terme pour une idée ancienne. Elle s’inscrit dans la logique de l’économie de la fonctionnalité: partager des produits entre plusieurs utilisateurs. En revanche

40 Erkman, S. (2004) Vers une écologie industrielle, Charles Léopold Mayer, p.25

elle élargit la pensée des produits verts aux systèmes verts.Par l’utilisation de laveries, bibliothèques, taxis et autres nous y sommes -en quelque sorte- déjà habitués. L’approche des systèmes produits services (pss) cherche à intégrer des domaines où nous n’avons pas le reflex du partage tels que la voiture, l’espace de travail ou autre.Le but est de démontrer que le partage dans ces différentes formes ne va pas de pair avec la perte de l’intimité. Ce n’est pas un retour à des modes de vie où espaces et fonctions de vie personnelle et/ou intime deviennent publics. L’idée est de modifier la manière dont nous partageons -déjà aujourd’hui- certaines fonctions et espaces de la vie publique. Cela peut également être une alternative économique et durable pour la vie privée.

Qu’est-ce que les pss ? Leur but est de réduire/diminuer la possession d’un produit, ainsi ils cherchent à développer les diverses fonctions de services que le produit peut proposer Par exemple: un atelier de menuiserie peut être loué à la collectivité à des moments où il n’est pas en service. Les participants peuvent se servir des espaces et des machines de bonne qualité. Ainsi nous investissons dans la fonctionnalité que les outils et l’espace offrent au lieu de devoir acheter des outils moins durables qui ne nous serviront peut-être que seulement quelques fois. « En utilisant un service au lieu d’un objet physique afin de répondre à des besoins, plus de besoins peuvent être couverts avec moins d’exigences

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53Une vie urbaine durable

matérielles et énergétiques »41. Un système produit service est constitué d’un système de produits et services qui favorise les réseaux et les infrastructures. Le système comporte l’entretien des produits, le recyclage des différentes parties et l’éventuel remplacement des produits. Cela correspond de manière concurrentielle aux besoins des consommateurs tout en ayant moins d’impact environnemental au long du cycle de vie. Si des systèmes produits services sont utilisés à un niveau global ils peuvent mener à une réduction d’utilisation de

41 Traduction libre de « By using a service to meet some needs rather than a physical object, more needs can be met with lower material and energy requirements », UNEP The role of Product Service Systems in a sustainable society, p.2

ressources et de leur gaspillage puisque moins de produits sont fabriqués. L’emploi perdu dans la fabrication peut être équilibré par de l’emploi crée par des services. « En tant que modèle économique les systèmes produits services ont le potentiel d’améliorer des conditions de vie dans le monde entier »42. Un de ses plus grands obstacles culturels à l’heure actuelle reste l’association de la prospérité ou du bien-être personnel avec la possession. Un changement de valeur vers plus de qualité et d’utilité est également nécessaire.

42 Traduction libre de « As a business concept, product service systems have the potential to improve standards of living worldwide », UNEP The role of Product Service Systems in a sustainable society, p.4

Une plateforme pour travailler, faire des brainstormings, manger ,... . Le hub à Islington (Londres, Angleterre)

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Voici deux exemples de projet pss:

1. Espaces de travail en commun: Le « hub »Le « hub » est un espace de travail durable à Londres en Angleterre. Il met des salles de réunion et lecture, des bureaux ainsi que de l’équipement technique et de communication comme du wi-fi et des photocopieuse à la disposition des professionnels. Une petite bibliothèque et une cafétéria complètent cette offre qui peut être louée à l’heure, à la semaine et au mois afin de retrouver un endroit de travail calme et respectueux. Mais à part ces détails son service le plus important reste sa convivialité.Cette idée permet à de petites structures de ne pas devoir construire, acheter ou louer des espaces de travail de manière classique. Elle permet également à ceux qui n’ont pas de travail qui les lie à un bureau de ne pas tomber dans l’isolation et de pouvoir retrouver un endroit où l’échange et le partage d’idées deviennent possible.

2. Mobilité en libre service: Le « vélib’ »Le vélib’ sont des vélos en libre service à Paris (similaire au Bicing à Barcelone par exemple). Des bornes où les vélos peuvent être retirés se trouvent à l’extérieur des stations métro ou à d’autres points importants de la ville. Contre une contribution fixée à l’heure en plus d’une caution, l’utilisateur peut emprunter un vélo à une station et le remettre à n’importe quelle autre après son trajet.

C’est une forme d’infrastructure de transport public léger. Puisque le déplacement dans la rue se fait sans apport d’énergie autre qu’humain, elle aide à lisser les pics de demande pour les systèmes plus traditionnels comme le métro et le bus.Ce système combine plusieurs avantages.

En ville il propose une vraie alternative durable à la voiture sans émission et nuisance sonore. En tant que service proposé par la municipalité ce système montre comment la ville en tant qu’acteur d’un pss peut inciter les citadins à une activité durable (et physique) et en même temps les sensibiliser à un bien public partagé. Le vélib’ a certainement des aspects à améliorer: l’installation est risquée puisque la participation de la population ne peut pas vraiment être assurée en amont, l’entretien est coûteux,... Mais le système en soi répond bien à la question de fond. Il propose une alternative durable à la voiture et contribue à la lutte contre l’étalement urbain tout en étant basé sur un système

Une borne de vélib’ à Paris

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55Une vie urbaine durable

de partage.

Services collaboratifs et communautés créatives

Les services collaboratifs s’inscrivent dans l’idée de l’innovation sociale. Ce terme se réfère au mode de changement de comportement d’individus ou de groupes afin de résoudre des problèmes ou de générer de nouvelles opportunités. « Ces innovations sont plus marquées par des changements de comportements que par des changements technologiques ou de marché. Ils émergent typiquement de processus de bottom-up que de processus top-down »43. Un service collaboratif se situe en général dans une communauté. Nous parlons des communautés créatives (creative communities). Lorsque un tel service est mis en place par une communauté (créative), elle se transforme en un nouveau type d’entreprise: une entreprise sociale étendue (a diffused social enterprise). Elle produit des résultats spécifique et de la qualité sociale. Le terme d’ entreprise étendue désigne des groupes de personnes qui, dans leur vie quotidienne, s’organisent eux-mêmes afin de trouver des résultats qui les concernent directement. Par résultat spécifique et qualité sociale nous comprenons que leur démarche active a comme ‘effet secondaire’ de renforcer le tissu social et d’améliorer la qualité environnementale.

43 Jégou, F./ Manzini E. (2008) Collaborative Services. Social innovation and design for sustainability, POLI.design, p.29

Ces entreprises sont une forme spéciale de l’entreprise sociale traditionnelle. Elles se concentrent sur des problématiques de la vie quotidienne: la mobilité urbaine, la garde d’enfants, la nourriture saine,.. Elles se distinguent de l’entreprise sociale par la manière dont les participants sont engagés et impliqués. Les gens concernés font les choses afin de s’aider eux-mêmes et en partie, par eux-mêmes. Par rapport à une entreprise classique ,ici la personne prédominante n’est pas quelqu’un qui fait des choses pour d’autres personnes. Les communautés créatives se caractérisent par le fait que les personnes concernées sont impliquées de manière directe et active. Ainsi elles arrivent à réaliser les objectifs que l’entreprise s’est donnée. Une fois qu’une communauté commence à se transformer les organisations qu’elle aura généré se développent en une sorte de nouveaux types de services sociaux (des services collaboratifs); des micro-entreprises (entreprises collaboratives); et des réseaux de citoyens actifs (collaborative citizens) et institutions locales (institutions participatives). Les services collaboratifs sont des services sociaux où les utilisateurs finaux sont engagés de manière active et assument le rôle de co-service designers et co-producteurs.Ces services demandent des changement radicaux, en général sur une échelle locale. Ils provoquent des discontinuités avec le contexte donné. C’est avant tout le partage d’espace et d’équipement dans des endroits où l’usage personnel est

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prédominant. En réorganisant l’existant (espaces, produits,..) différemment cette démarche est en cohérence avec un système économique moins répandu. Il pourrait être moins intensif en transport

et plus ouvert à l’intégration des énergies renouvelables et des systèmes énergétiques efficients. Les opportunités viennent de quelques facteurs qui sont en général existants.1. L’existence de traditions (à ne pas confondre avec des valeurs traditionnelles ou nationales)

2. La possibilité d’avoir recours à un ensemble de produits, services et infrastructures existants. Exemple: « pedibus » Le pedibus (ou walkingbus) encourage des enfants à aller à pied à l’école au sein d’un groupe surveillé par un ou plusieurs adultes. Ainsi ils peuvent rencontrer leurs amis, parler et partager des expériences en dehors de l’école. Ça renforce l’autonomie et la personnalité des enfants. C’est à la fois un bon exercice pour les enfants et peut libérer du temps pour les parents qui devraient sinon emmener leurs enfants à l’école. Ce service aide à augmenter la conscience des enfants envers la sécurité routière et créer des quartiers plus vivants puisque les habitants sortent et interagissent les uns avec les autres.

Les bénéfices.. .. pour la société: aller à pied veut dire moins de déplacements en voiture et donc moins de trafic, accidents et pollution. A un niveau social ce système aide à recréer l’atmosphère de quartier qui existait il y a longtemps mais qui s’est perdu dans les grandes villes. En développant ce service les écoles pourraient devenir des promoteurs de style de vie en intégrant toute la communauté et en augmentant notre responsabilité envers les enfants. .. pour l’environnement: ce système réduit les bouchons, enlève des nuisances comme le bruit des voitures et réduit la pollution de l’air. Les rues redeviennent un lieu de vie (publique). .. pour l’économie: Les parents gagnent du temps à faire autre chose et peuvent faire des économies sur

Panneau d’un arrêt du pedibus à Zanica en Italie

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57Une vie urbaine durable

l’essence.

L’expérience:Les enfants apprécient de se rendre à l’école à pied, ensemble, avec une aventure urbaine quotidienne. Des personnes âgées aident à accompagner les groupes et se sentent valorisées et utiles au sein de la société.

Le défi du designer: Créer les outils de communication et les infrastructures afin d’aider les enfants à devenir indépendants et à acquérir de l’expérience44.

Gestion & Citoyenneté créative

Une approche plus ciblée sur la vie urbaine est celle de la gestion par les citadins. Elle consiste à créer de la responsabilité au sein d’un groupe de personnes, familles ou coopératives où chaque gestionnaire est responsable pour une partie de l’espace en question. Ça peut être aussi des espaces naturels à l’extérieur de la ville. Le citadin- gestionnaire entretient l’espace et élabore des règles fondamentales. Le public peut ensuite venir visiter ou explorer l’espace tant qu’il respecte les règles. Ceci est d’ autant plus intéressant pour les espaces à l’extérieur puisque les activités sont plus diverses (pique-nique, promenades,..). Ainsi la ville peut contribuer au sentiment d’appartenance aux espaces publics. Les citadins sentent qu’ils leur appartiennent et qu’ils n’y sont pas juste tolérés.

44 Meroni, A. (2007) Creative Communities. People inventing sustainable ways of living, POLI.design, p.79

Dans la ville de Rotterdam aux Pays-Bas une partie des docks a été récemment reconvertie dans des espaces publics. Les études et les réalisations qui ont vu le jour ensuite ont été élaborées par le gouvernement mais à destination des collectivités. Les terrains appartiennent donc majoritairement à la municipalité mais peuvent être attribués à la collectivité quand et où le besoin se fait sentir. Ainsi l’accent n’ est pas mis sur l’aspect commercial des espaces, sur le fait qu’ils peuvent être vendus à tout moment à ceux qui ont les moyens de les acheter. La ville contribue ainsi au sentiment qu’ elle appartient aux citadins et qu’ils sont aussi responsables de son avenir.

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5 Conclusion

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60 Conclusion

L’urbanisation est un fait : l’homme vit de plus en plus en zones urbaines. Des villes sont des systèmes sociaux intégrés dans des écosystèmes. Les activités humaines, concentrées dans les villes, font que celles-ci sont les principaux lieux de consommation d’énergies et de biens (nourriture, biens de consommation, etc.).

Le rôle de la ville occidentale a changé depuis le XIXème siècle et la révolution industrielle, puisqu’ aujourd’hui, elle ne concentre plus en son sein les activités de production industrielle. Au contraire, de nos jours, l’impact des villes sur l’environnement vient de son « métabolisme ». Afin de maintenir le niveau de vie de ses habitants, la ville doit constamment être alimentée de l’extérieur. Les flux entrants sont principalement énergie, biens de consommation et nourriture. Une fois utilisés, ils ressortent en tant que déchets vers l’extérieur, rendant externe l’impact des villes sur l’environnement. Au fur et à mesure que le niveau de vie dans les villes s’est amélioré, et que la consommation des citadins a augmenté, la production de déchets s’est aussi accrue, résultant en un impact plus important des villes sur l’environnement. Ainsi, l’analyse des espaces et les infrastructures nécessaires pour produire ce qui entre en ville et retraiter ce qui en sort permet de comprendre l’empreinte écologique des villes, et celle-ci dépasse géographiquement les limites de la ville.

Les ensembles urbains qui réunissaient activité professionnelle, lieux de vie et loisirs n’existent plus guère. Aujourd’hui, les villes sont souvent

cloisonnées, par quartiers (les gens avec des revenus similaires vivent au sein des mêmes quartiers) et par fonctions (les zones résidentielles et les zones commerciales sont différenciées par exemple). Les liens sociaux existants entre les habitants sont marqués par ce cloisonnement, et les villes d’aujourd’hui sont souvent des lieux de peu d’échange entre citadins et avec peu de participation dans l’espace public.

Il est ainsi possible de constater que l’espace urbain pose un certain nombre de défis envers notre environnement naturel et social. Mais il est également le lieu de vie de la majorité des populations du monde, et il est probable que cette tendance va s’intensifier dans les années à venir. L’impact du citadin se trouve dans ses gestes du quotidien et ses habitudes, elles-mêmes ancrées dans les mœurs de la société, et donc difficilement changeables du jour au lendemain. Le champ d’action possible pour la sensibilisation du citadin à son impact écologique se trouve au niveau des procédures45, qui, elles, peuvent être encadrées, contrôlées et changées progressivement. Des solutions qui consisteraient à culpabiliser les habitants des villes, ou à les limiter dans leurs actions, en imposant des restrictions, ne nous paraissent pas adéquates pour stimuler une réflexion et amener à l’adoption de gestes qui auraient un impact moindre sur l’environnement.

Les structures existantes de 45 Par exemple: Déplacements, choix de matériaux, achats de produits à usage unique ou partagé,..

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la ville et les usages qu’ils engendrent représentent en soit des possibilités de solutions durables. Je m’intéresse à l’espace urbain avant tout en tant que multiplicateur des actions des habitants. A travers les réseaux déjà existants (infrastructures, liens personnels, systèmes d’information et de communication, etc.), les actions des habitants des villes ont des effets qui se répercutent sur les autres citadins et sur les autres composants du système que forment les ensembles urbains. Ainsi, la proximité générée par l’espace urbain peut, par exemple, aider à multiplier l’usage d’un bien ou service existant, ainsi que multiplier son nombre d’utilisateurs.

La création de nouvelles formes de collectivisation ou l’incitation à plus de partage peut aider à réduire les flux de biens vers les déchetteries, créer plus d’échanges entre les citadins et générer un renouveau de la participation dans l’espace public, contribuant ainsi à une vie urbaine durable et à un impact moindre sur l’environnement. La mutualisation de service peut aussi engendrer ou avoir comme but de transmettre un savoir – faire. Ainsi elle contribue à la sensibilisation de la population sans devoir être imposée et les résultats peuvent se multiplier plus facilement.

61Conclusion

« Comment en tant que designer puis-je permettre à réduire l’impact négatif du citadin sur l’environnement? »

À la lumière de ceci, force est de me demander :

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RésuméSummaryBibliographieCrédits& Remerciements

6

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65Résumé

Le mémoire traite le sujet de la vie urbaine et des impacts des activités humaines sur notre environnement naturel et social. Je me confronte à la question : de quelle manière des solutions durables peuvent-elles être apportées aux citadins ?

Depuis les premières communautés, basées sur la protection et la fabrication artisanales, l’homme se sédentarise. Elles grandissent et deviennent au fur et à mesure des villes. A l’ère industrielle, la ville est centrée sur la production et la consommation. Elle attire des populations de plus en plus importantes. Ses émissions sont avant tout dues à la production de masse. Des innovations comme celle de systèmes de freins pour ascenseurs et la production en série de la voiture permettent l’étalement vertical et horizontal des villes. Des changements profonds de nos systèmes sociaux vont de pair avec ces inventions, comme par exemple la séparation de l’espace en zones d’activités. Pour ce projet, je considère la ville comme un système social qui est intégré dans un système naturel. Je m’intéresse aux échanges qu’ils ont et les impacts qu’ils génèrent.L’urbanisation est un fait. En Europe, plus de 70% de la population vit en ville et on estime une augmentation à 80% jusqu’à 2020. Les villes occidentales sont toujours centre de production et de consommation mais les activités ont changé. La forme de travail prédominante est le secteur tertiaire. Enfin, les industries polluantes disparaissent des villes du monde développé. Pour définir l’impact de nos activités

sur l’environnement naturel on parle de l’empreinte écologique. Afin de maintenir la haute qualité de vie, les villes sont constamment alimentées en énergie, nourritures et biens par l’extérieur. En fin de vie, ces matières sortent en tant que déchets, aussi, vers l’extérieur. Les espaces et ressources nécessaires pour permettre l’alimentation sont le véritable impact de la ville sur l’environnement. Nos impacts dépassent donc largement les limites de la ville proprement dite. L’homme se retrouve dans un système dont il ne contrôle pas toutes les facettes. Un problème contemporain de l’écologie est son invisibilité. Le citadin est limité dans son influence sur ses impacts puisque que la finalité de ses gestes s’arrête pour lui aux limites de la ville. Les impacts se déroulent pourtant beaucoup à l’extérieur. La planification de ses actions à long terme est donc difficile. Par le développement des grandes agglomérations nos comportements sociaux sont également influencés. Les espaces urbains aujourd’hui sont souvent séparés en zones d’activités. Les anciennes communautés qui liaient activité professionnelle, lieux de vie et loisir n’existent plus guère. Malgré des espaces peuplés l’accent dans les villes est souvent mis sur le cloisonnement. Nos liens sociaux en dépendent et le résultat est qu’il y a moins de participation et d’échange de la part des citadins.La vie urbaine pose donc un certain nombre de problèmes, mais propose également des possibilités envers des solutions durables. La ville est en quelque sorte un paradoxe écologique. Elle consomme les trois quarts de l’énergie mondiale et est la cause d’au moins les

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66 Résumé

trois quarts de la pollution globale. D’un autre côté, elle est le lieu de vie principal des populations du monde.La problématique qui se pose est donc la suivante: Comment en tant que designer puis-je aider à réduire l’impact négatif du citadin sur l’environnement?Pour cela, il faut analyser ce que la ville propose comme avantage. Elle est un système qui réunit des espaces et des réseaux différents. Ces réseaux peuvent être personnels (famille), structurels (routes) ou virtuels (internet). Ils agissent ensemble et multiplient les impacts de nos gestes. L’impact en ce cas peut être bon ou nocif. Une autre particularité est sa densité. Comparé à la vie non urbaine, l’espace est restreint et partagé par un grand nombre de personnes. Ceci favorise l’accès aux biens par la proximité par exemple. L’impact du citadin se trouve dans ses gestes du quotidien et ses habitudes, eux-mêmes ancrés dans les mœurs de la société et donc difficilement changeables du jour au lendemain. Le champ d’action possible pour la sensibilisation du citadin à son impact écologique se trouve au niveau des procédures46, qui, elles, peuvent être encadrées, contrôlées et changées progressivement. Des solutions qui consisteraient à culpabiliser les habitants des villes, ou à les limiter dans leurs actions, en imposant des restrictions, ne nous paraissent pas adéquates pour stimuler une réflexion et amener à l’adoption de gestes qui auraient un impact moindre sur l’environnement. Nous voyons quels sont les écueils à éviter et qu’il existe une tension entre les limites

46 Par exemple: Déplacements, choix de matériaux, achats des produits à usages unique ou partagé,..

du citadin et le fonctionnement des solutions durables. D’un côté les démarches du développement durable ne produisent pas des résultats immédiats. Le citadin d’un autre côté se trouve souvent sous la pression quotidienne du court terme et l’anticipation de la portée de ses actions est limitée.De quelle façon pouvons-nous intervenir dans un espace tel que la ville qui réunit tant de contraintes et de possibilités? Les structures existantes de la ville et les usages qu’ils engendrent représentent en soi des possibilités de solutions durables. Je m’intéresse à l’espace urbain avant tout en tant que multiplicateur de nos actions. A travers les réseaux (infrastructures, liens personnels, systèmes d’information et de communication, etc.), les actions des habitants des villes ont des effets qui se répercutent sur les autres citadins et sur les autres éléments qui constituent la ville. Ainsi, la proximité générée par l’espace urbain peut, par exemple, aider à multiplier l’usage d’un bien ou service existant, ainsi que multiplier son nombre d’utilisateurs.

La création de nouvelles formes de collectivisation ou l’incitation à plus de partage peut aider à réduire les flux de biens vers les déchetteries, à créer plus d’échanges entre les citadins et à générer un renouveau de la participation dans l’espace public. Ainsi, elle contribue à une vie urbaine durable et à un impact moindre sur l’environnement.

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The topic of this thesis is urban life and the impact of human activity on our natural and social environment. My reflexion is about how to bring sustainable solutions to city dwellers.

Since the first human communities based on protection and craftsmanship, man became sedentary. These communities grew in size and eventually developed into cities. During the industrial era the city became a center of production and consummation. It attracted more and more people. Its emissions basically came from mass production in factories situated in the city. Innovations like the brake systems for escalators and the assembly line system that enabled mass production of cars made the vertical and horizontal growth of the cities possible. Along with these inventions profound changes of our social systems, like the separation of the cities into zones with specific activities, took place. For this project I consider the city as a social system integrated in a natural system. I am interested in the exchanges these systems have and the impact they produce. Urbanization is a fact. In Europe, more than 70% of the population lives in cities and estimates predict up to 80% by 2020. Occidental cities are still centers of production and consummation, but activities have changed. The tertiary sector is now the dominant type of work in our economy. The polluting industries have disappeared from the cities of the developed world. We speak about the ecological footprint to define the impact of our

activities on the natural environment. To maintain a high quality of life, cities need to be constantly provided with energy, products and food from the outside. At the end of their life span these materials leave the city as waste to the outside again. The spaces and resources required to provide city life are the true environmental impact of the city. We see that our impact is going far beyond the city’s limits. Man finds himself in a system which he can only partially control. Today’s problem of ecological issues is their invisibility. The city dweller has a limited influence on his impact. The finality of his actions ends -for him- at the city limits, although the impact often takes place outside. The planning of his actions are in fact difficult. With the development of the big agglomerations our social behavior has been influenced as well. Today’s urban spaces often are separated into zones. The ancient communities which connected professional activity, living spaces and leisure spaces hardly exist anymore. Despite densely populated areas cities are developing towards seclusion. Our social connections are based on this development and the result is less participation and exchange. Urban life is somehow problematic, but proposes possibilities towards sustainable solutions as well. Cities are so to speak an ecological paradox. On the one hand they consume three quarters of the world’s energy and cause three quarters of its pollution. On the other hand it is the predominant living space of mankind. As a consequence, the issue of

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my project deals with the following consideration: As a designer, how can I help city dwellers reduce their negative impact on the environment? One has to analyze the advantages a city offers. It is a system which combines different spaces and networks. Networks can be personal (family), structural (roads) or virtual (internet). They act together and multiply the effects of our actions. In this case the impact can be harmful or positive. Density is another of its particularities. Compared to non-urban life space is more limited and has to be shared with a lot of other people. This is clearly a benefit, because it offers easier access to goods thanks to proximity. The city dweller’s impact is to be found in the behavior and habits of his everyday life, which themselves are anchored in the customs of society, thus difficult to change from one day to the other. The action field for more awareness of his impact is on procedures which can be coached, controlled and changed progressively. Solutions which consist of racking the city inhabitants with guilt or by imposing restrictions don’t sound adequate to us. They cannot initiate a broader reflection and bring people to adapt habits that have less impact on the environment. We see which mistakes should be avoided and that there is a tension between the city dwellers’ limits and sustainable development. On the one hand sustainable projects don’t produce immediate results. On the other hand people today are often under daily short-term pressure and so the anticipation of the effects of their actions is limited.

How can we act in a space like the city which combines so many opportunities and constraints? The existing structures of the city and the habits they produce represent in themselves possibilities towards sustainable solutions. First of all I am interested in the urban space as a multiplier of our actions. Through networks (infrastructure, personal connections, information and communication systems) actions of inhabitants have consequences which reflect on other dwellers and elements which constitute the city. So proximity caused by urban spaces can help to multiply the usage of an existing good or service and the number of its users, for example.

The creation of new forms of collectivity or incentives for more sharing can help to reduce the flow of goods towards the landfills. It can create more exchange between city dwellers and a renewal of participation in public spaces. By that it contributes to sustainable urban living and to less impact on the environment.

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Crédits images:dans l’ordre de parution

couverture: inspiré de la publicité de la ‘WOZ’ paru dans ‘Titanic’ Nr.11 (2010), p.62

Mexico city: © wallpaperstravel.com

Flatiron Building: © Wikimedia commons, tysto, domaine public

Dessin d’une presentation de système de frein de sécurité de E. Graves Otis: © Azteca

Bâtiment à Vélizy-Villacoublay: © Dassault Systèmes SA

Lotissement périurbain, San José: © Academic (Encyclopédie)

Berlin: © Véronique Khammisouk 2009

Trafic à Buenos Aires: © Le Petit Herge

Illustration métabolismes des villes: © rogers, R. (2000) Des villes pour une petite planète, Éditions Le Moniteur, p.51

Logos des résaux sociaux virtuels:facebook: © facebookLinkedin: © LinkedIn CorporationMySpace: © MySpace Inc.hi5: © hi5 Networksflickr: © Yahoo France SASYouTube: © YouTube, LLC

Bangkok: © Véronique Khammisouk 2007

Réseaux: © Wikimedia Commons, Davidde Ugarde, domaine publique

Maison de campagne (Bretagne): © Inovagora

Dessin ‘civilisation périurbaine’: © presidentiel.com, utilisateur Frederic

pissenlit: © flickr utilisateur lambda x

Illustration ‘La richesse d’utilisation’: © Walter Stahel, Institut de la durée; du livre erkMan, S. (2004) Vers une écologie industrielle, Charles Léopold Mayer, p. 165

‘plateforme de travail’: © Hub World Ltd

borne de vélib’: © chunnel-vision.com

pendules: © Véronique Khammisouk 2010

bureau: © Véronique Khammisouk 2009

illustrations, dessins, graphiques : © Michael Schnell 2010-2011

73Crédits images

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Pour le suivi du mémoire et du projet:Bruno BoMBLEDdélégué au développement durable, les Ulis, technicien océanographe, CNRSMr LeBLanC et Mlle aMatoService développement durable, les UlisSonja KELLEnBERGERdocteur en sociologie, spécialisé sur des problématiques de la ville, la culture et la citoyennetéRomain tHéVEnEtChargé de mission design de service, La 27e RégionPatrick de GLo DE BESSESdesigner et designer assistant à L’ENSCIYann FRaDInDirecteur général, Association – EspacesDavid L’HôtE et oliver BEUnEstrate collège

Remerciements

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Pour le soutien, les corrections, ... :Ma mère,mon frère thomas, Pauline M., Véronique Khammisouk,Julien Mauroy,Dominique Musset, Claudia Hilsenbeck-Lay,Blandine Bonjour,Gerhard Sturm

Remerciements

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Strate Collège27, avenue de la division Leclerc92310 SèvresTél. 01 46 42 88 77 - www.stratecollege.fr

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