l'ecole valaisanne, septembre 1967

32
Q) c c co Cf) -- co - co > Hans ·Erni: Valais moderne (déiJaÏII), 1966, Sion - UHS septembre 1967 douzième année 1

Upload: resonances-mensuel-de-lecole-valaisanne

Post on 02-Apr-2016

217 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

 

TRANSCRIPT

Page 1: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Q) c c co Cf) --co -co >

Hans ·Erni: Valais moderne (déiJaÏII), 1966, Sion - UHS

septembre 1967 douzième année 1

Page 2: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

P 1518 S

Seulement Fr. 248.-

Mme E. OLiVIER-ELSIG et MICHEL RUDAZ - SION ~ U'I

A LP 1 N A 1874 CHAlMPERY

AMitulde 1070 m. Dir.: M. et Mme J.-P. Ma'k:oHi-Marsily tél. 025441 17 Pédagogie cUTativ.e - Sedions primaire, c~mmer­cia':'e 'avec 'diplôme de <:ommerc~ - Rla'cco rde~ent ,­Langue~ - Ens'eign'~.m~n,t ,P'a~ petite d?s'se - S<~o~:s ~ ski, p.::ttlnoag·e, tenonol's, eqy~ta-tlon, .na~atlon , football Cou.rs de va'oances en 1U'1'1'I'et et aout - Jeune's gens d8s 9 ans.

Henri J'acquod & Ci'e

LAVAGE CHIMIQUE Nettoyage à s'ec a'u blo

Sion - Sierre Martigny-Monthey

Bureau : Sion Té 1. 027 2 14 64

P 1519 5

_~. ~1.t: ",*iM

. :~ : :. ~; le maximum '1 \~~ pour votre ~~ ri:! argent 1

L'école valaisanne

a

SO MMAI R E

Partie générale

A vous, lecteurs

Bulletin mensuel du personnel enseignant du Valais romand

+

Septembre 1967 No XIIe année 1

P. Bourban Fr. Pralong M . Veuthey J. P.

Les Marianistes ont cent cinquante ans d'existence Hans Erni .

2

4 9

Ecole et missions . Dr. W. K. Oeuvre suisse des lectures pour la jeunesse (OSL)

Math-Ecole

12 14 15 43 P. Delacrétaz Audio-visuel 100 %: Cantacolor

Partie pratique

Lecture fouillée du mois Pour votre bibliothèque scolaire . Poésies

25 27 29

Partie officielle et corporative

Aux enseignantes mariées . Trouvé.

45 45 46 46 46

Au personnel enseignant féminin du canton du Valais Ecole valaisanne Test d'écriture dans le canton de Genève

RE NSEIGNEMENTS

«L'Ecole valaisanne» paraît à Sion le 15 de chaque mois, juillet et août exceptés.

Rédaction: P. Bourban, ODIS, Rawyl 47, Sion, téléphone 293 65. Délai de rédactiou: le 1er de chaque mois.

Edition, administration, expédition: ODIS, Rawyl 47, Sion, tél. 29365.

Impression: Imprimerie Fiorina + Bur­gener, Sion.

Abonnement annuel: Fr. 13 .-, CCP 19 - 12, Etat du Valais, Sion (pour le personnel enseignant, l'abonnement est retenu sur le traitement du mois d'avril).

Publicité: Publicitas, av. du Midi, Sion, téléphone 2 44 22.

Pages de couverture (minimum 10 fois): 1/1 page Fr. 900.-1/2 page Fr. 470.­l/a page Fr. 320.-1/4 page Fr. 250.­l/S page Fr. 140.-

Pages ordinaires (1 insertion) 1/1 page Fr. 90.-112 page Fr. 47.­l/a page Fr. 32.-1/4 page Fr. 25.­l/S page Fr. 14.-

f

Page 3: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

A vous, lecteurs

L'an dernier un appel avait été lancé dans l'<<Ecole val~isanne:>, invi­tant les lecteurs à collaborer à la revue et à suggérer des mnovatIOns ou des modifications à lui apporter.

Les lettres qui me parvinrent à la suite de cet entrefi~et ne f?reJ?-t pas très nombreuses, mais la plupart contenaient des suggestIOns qUI,. SI elles n'ont pas encore trouvé de réalisation sur le plan pratique, n'en étalent pas moins intéressantes.

Comme il fallait s'y attendre, les conseils étaient fort ~ivers, contr~­dictoires même. Rien d'étonnant à cela, car les lecteurs de 1 «Ecole v~laI­sanne», s'ils sont en majeure partie des enseignants, diffèrent par l'age, par leur formation, leurs conceptions de l'enseignement et leur tournure d'esprit.

Impossible par conséquent de contenter tout le monde. Certa~ns .lec­teurs aimeraient une revue qui reproduirait en plus des commu~l1catl?nS officielles, des études de textes, des centres d'étude, des questIOnnaireS d'examen avec réponses, des leçons de sciences naturelles etc ... bref, une matière «pratique» abondante.

D'autres s'intéressent égale~ent à la partie pratique, mai,s~ la voient différemment: les leçons de SCIences naturelles, les centres d etude, e~c., peuvent se trouver dans les livres. Po~rquoi alo~s les prése?-t~r en moms bien dans notre revue? Ce qu'il faudrait, ce serait des procedes nouv~eaux permettant un enseignement plus vivant de certaines branches un peu rebar­batives comme la grammaire ou l'analyse.

D'autres encore considèrent cette partie dite «pratique» comme su­perflue et ne servant qu'à favoriser la paresse des maîtres~ les é.lèves ~e profitant d'ailleurs des leçons que pour autant que leurs n;aIt~es aI~nt «d~­géré» eux-mêmes la matière. Il faudrait donc davantage ~ articles a portee pédagogique et éducative pouvant intéresser tous les enseIgnants. .

D'autres enfin ont salué avec satisfaction un certain effort entrepns ces dernières années par l' «Ecole valaisanne» pour combler .une la~~~e dans la formation de nombreux maîtres valaisans dans le domame de 11m­tiation artistique, et souhaiteraient pour la formation des futurs instituteurs, une ouverture culturelle dont ils ont été eux-mêmes frustrés. Relevons en passant que ce souhait est déjà en partie réalisé, car l'Ecole normale s'efforce depuis quelques années de remédier à cette carence dans la for­mation des maîtres.

Voilà rapidement esqui~sées, les suggestions faites l'an dernier p.ar ~es lecteurs de l' «Ecole valaisanne». Il en ressort que l'on ne peut satIsfaire tout le monde. Mais le rédacteur d'une revue doit s'efforcer de contenter le plus grand nombre de lecteurs.

2

En reprenant les suggestions précitées, je constate que les articles pouvant intéresser tout le persoilllei enseignant sont d'ordre pédagogique et éducatif: il conviendra donc de leur accorder plus d'importance. A vous, lecteurs, de me signaler des sujets intéressants, et éventuellement, de me communiquer l'adresse de personnes compétentes pour les traiter.

Il serait intéressant de connaître les procédés utilisés par certains maî­tres pour faciliter l'étude de matières un peu rébarbatives. Que les maîtres en question n'hésitent pas à transmettre à l'ODIS leurs «trouvailles», ceci pour le bien de leurs collègues!

Quant aux maîtres désirant des études de textes, des centres d'études, etc. - et ils sont nombreux - il serait possible aussi de les satisfaire. Un problème se pose ici cependant, car la matière présentée ne serait valable que pour une certaine catégorie d'élèves. Ce qui est utilisable pour des classes moyennes ne l'est plus pour des classes inférieures, supérieures, de promotion, ou pour les écoles ménagères. .

Ne serait-il pas possible alors que des maîtres et maîtresses · des diffé­rents degrés préparent - en équipe si possible - des «travaux» pouvant servir à leurs collègues? Ils en seraient d'ailleurs les premiers bénéficiaires.

. N'oubliez pas surtout que l' «Ecole valaisanne» est votre revue et que vous avez par conséquent le droit de réclamer si elle ne vous donne pas satisfaction. N'oubliez pas non plus que vos suggestions seront toujours les bienvenues et contribueront grandement à la bonne tenue de votre revue pédagogique.

Paul B.ourban

GUIDE PEDESTRE No 12,

VAL D'ANNIVIERS - VAL D'HERENS

Appartenant à la série des guides pédestres, le volume Val d'Anniviers _ Val d'Hérens est paru en 3e édition. Les 42 routes décrites de M. le profes­seur Dr ~1ariétan de Sion nous mènent par des sentiers de montagnes, tra':' versent des pentes escarpées et relient des villages très isolés et leurs quelques habitants. La contrée du Val d'Anniviers et du Val d'Hérens nous fascine par sa particularité. Nous rencontrons encore des gens simples et formés sans influence de la civilisation moderne, des gens en rapport avec la nature. " Ce livret n'est pas pour l'homme qui n'a point le temps. Il est destiné

à tous ceux qui ont encore le sens d'observer, de comprendre et d'admirer ce qu'ils rencontrent sur le chemin.

L'image d'Evolène qui figure sur la page de titre est très jolie et invitera certainement chaque ami du Valais à se procurer ce guide pédestre.

Plix de vente: Fr. 6.80. EditIons Kümmerly & Frey, Berne. Rédaction O. Bèyeler, Berne.

3

Page 4: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Les Marianistes ont cent cinquante ans d'existence

Il y a cent cinquante ans, le 2 octobre 1817, à l'issue d'une retraite prêchée par leur directeur spirituel, M. Chaminade, cinq congréganistes de Bordeaux décidèrent la fondation d'une nouvelle congrégation religieuse, la société de Marie (Marianistes), à l'instar de celle que les jeunes filles congréganistes d'Agen avaient fondée l'année précédente, sous l'impulsion du même directeur.

Cette--nouvelle société religieuse n'était pas le fruit d'un enthousiasme passager. Loin de là. En effet, lorsque le 1 er mai 1817, M. l'abbé Lalanne, l'un des- cinq fondateurs, était venu spontanément lui confier son désir de se mettre entièrement à la disposition de Dieu et de Marie pour le service des âmes, M. Chaminade avait déclaré: «C'est là ce que j'attendais depuis longtemps! Dieu soit béni; sa volonté se manifeste et le moment est venu de mettre à exécution le dessein que je poursuis depuis trente ans qu'fi m'a inspiré.»

Comment M. Chaminade avait-il donc préparé cette nouvelle société religieuse? Comment l'avait-il conçue? A quelles œuvres voulait-il la vouer? Voilà autant de questions que l'on peut se poser et auxquelles nous essaye­rons d'apporter une réponse. En guise de conclusion, nous montrerons comment cette même société religieuse - les Marianistes - continue au­jourd'hui à offrir ses services à l'Eglise de Dieu.

* * * 1. Comment M. Chaminade a-t-il préparé la société de Marie?

Né à Périgueux, le 8 avril 1761, 13e enfant d'une modeste famille de drapiers, M. Guillaume-Joseph Chaminade s'orienta très jeune vers le service de Dieu. Il fit ses études au collège de Mussidan, que dirigeait son frère aîné Jésuite, puis à Bordeaux et à Paris, où il obtint son grade de doc­teur en théologie et fut ordonné prêtre en 1784.

Durant ses études, à Bordeaux notamment, il avait hésité au sujet de sa vocation: serait-il Trappiste, Jésuite, prêtre séculier? Finalement il opta pour cette dernière orientation, en attendant de nouvelles indications de la Providence. Revenu à Mussidan, il se voua quelques années à l'œuvre de l'éducation de la jeunesse. Mais la Révolution éclata; le collège fut fermé. Au lieu de prendre le chemin de l'exil comme la plupart des prêtres restés fidèles à Rome, M. Chaminade vint à Bordeaux où il se livra six ans durant à un ministère clandestin, frôlant bien souvent la guillotine dressée comme un épouvantail au centre de la ville.

4

En 1797, il fut pourtant obligé de s'exiler en Espagne. Ce furent trois années de réflexion, de prière, durant lesquelles les desseins de la Provi­dence se précisèrent. Aussi, dès son retour à Bordeaux, en septembre 1800, devant l'ampleur des ruines spirituelles accumulées par dix années de per­sécution religieuse, il comprend la nécessité de créer dans ce milieu déchris­tianisé des communautés chrétiennes vivantes, à l'instar de celles de la primitive Eglise, où la vie chrétienne individuelle peut s'épanouir et se com­muniquer par contagion.

Ces .nouvelles communautés qu'il crée à Bordeaux et qui bientôt vont se constituer dans d'autres villes du Midi de la France, c'étaient les Congré­gations mariales d'un nouveau style. Il s'agissait, en effet, non de petits groupes fermés et réservés à une élite de fervents, mais d'un mouvement de masse, ouvert aux chrétiens des deux sexes, de toutes les classes et de tous les âges, avec ses sections spécialisées de jeunes gens, de jeunes filles, de pères de famille et de mères de famille, avec ses réunions communes où l'on priait, où l'on s'instruisait et où l'on s'édifiait mutuellement.

Ces Congrégations étaient animées par une élite de dirigeants dynami­ques, choisis, formés et dirigés avec beaucoup de soin par M. Chaminade. Dans des réunions particulières ou dans des entretiens privés, il leur donnait des consignes d'action directe et positive adaptées à leur situation. Certains d'entre eux étaient amenés à émettre des vœux privés et vivaient comme les membres de nos instituts séculiers actuels. C'est au sein de cette élite d'apôtres que l'idée de fonder une nouvelle société religieuse faisait son chemin, aussi bien chez les jeunes gens que chez les jeunes filles et cette idée devenait une réalité le 2 octobre 1817.

2. Comment M. Chaminade a-t-il conçu ce nouvel ordre religieux? Instruit par son expérience de la Révolution française et par 17 ans de

ministère au sein des congrégations mariales, M. Chaminade comprit que la nouvelle fondation ne saurait reprendre les mêmes formes monastiques que jadis. «Les formes monastiques sont usées, disait-il le 1 er mai 1817 à M. Lalanne ... Mais aucune forme (extérieure) n'est essentielle à la vie religieuse. On peut être religieux sous une apparence séculière. Les mé­chants en prendront moins d'ombrage; il leur sera plus difficile d'y mettre obstacle; le monde et l'Eglise n'en seront que plus édifiés. Faisons donc une association religieuse par les trois vœux de religion, mais sans nom, sans costume... et mettons le tout sous la protection de Marie Immaculée, à qui son divin fils a réservé la dernière victoire sur l'enfer.»

a) Abandon des formes monastiques traditionnelles -" Les religieux marianistes, dès leurs origines, renonçaient donc à prendre un - costume monacal tranchant sur celui des séculiers et ils continuèrerit à s'appeler par leurs noms et prénoms de famille. Ce fut précisément cette absence de formes extérieures qui -immédiatement après -la-Révolution - permit aux frères de Marie-d'être accueillis dans certaines localités, -commé Agen; où les préjugés contre la religion et les ordres religieux étaient vio­lents et tenaces.

5

Page 5: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

.. M~is si les ca~res e~térieurs de la vie religieuse disparaissaient, M. Cha~made ne v~ulalt en nen atténuer ce qui fait l'essentiel de la vie mo­nastIq~Ie: la pratique des vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, une VIe de communauté intense, animée · par la vie de prière en commun ~t ~ar le culte eucharistique, dynamique et apostolique, grâce au travail en eqUIpe.

b) Union des classes D'autre part, M. Chaminade voulait dans la société de Marie, comme

dans les congrégations mariales, la collaboration étroite entre prêtres et non-prêtres, tous religieux au même titre. Tous devaient être des mission­naires . à part entière, partageant les responsabilités de la même œuvre à l'exception de celles qui découlent directement du caractèe sacerdotal. .

. Ce ne fut pas sans peine que M. Chaminade put faire agréer par Rome son-point de vue sur la composition de la nouvelle congrégation. .

Plus d'un siècle après, cette formule était reprise par d'autres fondateurs et fortement recommandée par Vatican II.

e) Esprit marial Enfin, un dernier caractère essentiel que · M. Chaminade a voulu imprimer

à ses fils . spirituels, c'est l'esprit marial. A ses congréganistes de Bordeaux il demandait déjà, dans la mesure de leurs moyens, de seconder la Vierge da~s sa mission apostolique et d'imiter ses vertus. Bien ·avant Vatican II, il :ens~ignait à ses disciples que «la bienheureuse Vierge Marie; · reine des Apôtres, est l'exemple parfait de (toute) vie spirituelle et apostolique». (Décret sur l'apostolat des laïcs, No 14), et il considérait tout apostolat comme une participation à la mission de salut confiée par Dieu à Marie: celle de donner le Christ à tous les hommes.

En appelant sa nouvelle fondation «Société de Marie» - il pensait d'abord au nom de Famille de Marie - il voulait précisément signifier à ses religieux que par la profession des vœux faite dans cette société ils se constituent dans l'état de consacrés au service de la Vierge Marie.

Et pour qu'ils en soient mieux conscients, il leur demandait de faire un vœu spécial, celui de stabilité, que les Marianistes d'aujourd'hui continuent à émettre et dont le signe extérieur . est l'anneau qu'ils portent à la main droite.

3. A quelles œuvres M. Chaminade voulait-il vouer ses religieux?

__ Dès les origines, M. Chaminade voulait que ses religieux, comme ses religieuses d'ailleurs, continuent l'œuvre missionnaire de ses meilleurs con­gréganistes: «regénérer la société», «multiplier les chrétiens», «propager la foi» par tous les moyens. Soldats de Marie, ils devaient se -mettre à sa dis­position sur tous les champs d'apostolat qu'elle leur signalerait.

. M. Chaminade était donc décidé à ne pas se lier dès le départ à une forme définitive d'apostolat qui, au cours des temps, pourrait se révéler

6

---- - --- -

~nefficace .. J?ans l'attente d'un nouveau signe de la Vierge, il occupait ses ~eu?~s relIgIeu.x au~ œuvres de la congrégation mariale, alimentait leur vie mteneure et stimulaIt leur zèle.

a) Ecoles populaires

Ce signe attendu ne tarda pas à se manifester. Dès l'automne 1816 l'évêque d'Agen lui demandait de confier aux religieuses marianistes un~ éco~e popu,laire dans ~a ville épiscopale. En automne 1819, deux congré­gamstes, peres de famIlle, offraient pour ses religieux une école secondaire à Bord.eau~. Dès 182~, ceux-ci étaient également appelés à ouvrir une école popul~Ire a Agen qUI eut un succès retentissant. M. Chaminade accepta ces dIverses propositions, car il voyait dans la tenue de telles écoles «un puissant moyen de réformer le peuple» .

Il faut se rappeler les conditions dans lesquelles il travaillait pour bien co~p~endre sa pensée. Il n'y avait pas alors d'enseignement populaire or­gamse. La plupart des écoles existantes étaient payantes et de ce fait, les enfants des classes pauvres - c'est-à-dire la grande majorité des enfants franç~is - n'y avaient pas accès et ne recevaient ni instruction, ni éducation. Ouvnr des écoles populaires gratuites, c'était donc le moyen idéal d'agir sur les masses déchristianisées, de restaurer la vie chrétienne dans tout le pays.

En cinq ans, les disciples de M. Chaminade ouvrent douze nouvelles écoles dans le Midi de la France. Dès 1823, ils en ouvrent en Franche-Comté en ~.lsace où ces écoles dépasseront la trentaine, en 1870, avec un personnel enseIgnant de plus de 300 religieux.

b) Ecoles normales

L'ambition de M. Chaminade d'atteindre tous les enfants de France devait l'amener à orienter certains de ses religieux vers les écoles normales qu'il appelait <d'œuvre de son cœur». '

La première école normale fut ouverte en 1824, à Saint-Rémy, en ~ranche-;C~mté. Dès 18:5, M~ Chaminade donna le meilleur de son temps a la creatIOn de ces ecoles a travers toute la France. Il négocie avec les re~teurs d'Université, avec les Evêques, avec les Préfets; il écrit des circu­laI~e~, lance des prospectus, entre en pourparlers avec d'autres instituts relIgIeux en vue d'obtenir leur collaboration, il intervient auprès du mi­nistre de l'éducation nationale, de Martignac, pour lui soumettre un plan d.~ensemble.

En 1830 son rêve grandiose commençait à se réaliser: plusieurs écoles normales étaient déjà en fonction, d'autres allaient s'ouvrir. Hélas! la Révo­lution de juillet vint renverser la situation. Le nouveau régime, d'esprit plutôt anti-clérical, retira tout subside aux écoles tenues par des religieux et confia à des laïcs la réalisation du plan sur les écoles normales. Ainsi tout ce secteur de l'enseignement échappait à l'influence catholique.

7

Page 6: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

c) Autres œuvres

Malgré cet échec cuisant, M. Chaminade ne jette pas les armes. Il va lancer ses religieux vers d'autres œuvres: orphelinats, écoles professionnelles ou d'agriculture, collèges ...

Dès 1838, ses religieux sont demandés à l'étranger: en 1839, ils ouvraient une école paroissiale à Fribourg, en 1843, l'école catholique de Lausanne, en 1845 une école moyenne à Tavel et l'école primaire officielle de Sion, en 1846, l'école normale de Sion et l'école primaire officielle d'Altdorf. Au moment où M. Chaminade signait sa démission de Supérieur de la Congrégation, en 1845, ses 250 religieux œuvraitent dans 35 établissements de France et de Suisse. Avant sa mort, en 1849, ils gagnaient l'Amérique du Nord et bientôt toutes les parties du monde.

Voilà donc comment M. Chaminade, toujours à l'écoute de Dieu, voua ses disciples à l'œuvre de l'éducation chrétienne sous toutes ses formes, convaincu que c'était là le moyen le plus universel et le plus efficace de «multiplier les Vl'aiS chrétiens».

4. Quel rôle les Marianistes remplissent-ils dans l'Eglise actuelle?

Aujourd'hui, avec ses 3 254 membres dont 543 prêtres, la Société de Marie est à l'œuvre dans 27 pays répartis sur tous les continents. Fidèles à l'esprit de leur Fondateur, les Marianistes travaillent à l'éducation chréti~nne de la jeunesse surtout par le moyen des écoles et des œuvres para-scolaues. Leur influence d'éducateurs s'exerce ainsi sur quelque 100 000 jeunes, dont 17 000 écoliers des classes primaires, 58 000 élèves du degré secondaire et 25 000 étudiants universitaires. Avec le concours de maîtres laïcs ils diri­gent près de 80 écoles primaires, plus de 130 collèges, 5 écoles normales, 6 universités et une quarantaine de maisons d'étude pour leurs candidats. A cela il faut ajouter la direction d'internats souvent annexés à leurs collèges de type européen, quelques paroisses et de nombreuses œuvres para-scolaires.

Si les Marianistes d'aujourd'hui continuent à employer ces moyens de «multiplier les chrétiens», c'est que ces moyens n'ont rien perdu de leur actualité ni de leur valeur. Vatican II, en effet, dans sa Déclaration sur l'éducation chrétienne attache une importance primordiale à l'école parmi tous les moyens d'éducation dont dispose l'Eglise.

«L'école catholique - déclare le Concile - revêt une importance considérable, dans les circonstances où nous sommes, puisqu'elle peut être tellement utile à l'accomplissement de la mission du peuple de Dieu et servir au dialogue entre l'Eglise et la communauté des hommes •.. » (No 9).

Aussi «la fonction enseignante», telle que la conçoit l'Eglise, telle que la concevait en son temps M. Chaminade, «est un apostolat au sens propre du mot, tout à fait adapté en même temps que nécessaire à notre époque; c'est aussi un authentique service rendu à la société», déclare encore le Concile (No 9).

8

Relevons également que les Marianistes se sont montrés fidèles à cette autre consigne de leur fondateur, leur demandant d'aller partout où la Providence les appelerait. Lorsque le pape Pie XII, dans son encyclique Fidei donum, du 21 avril 1957, rappelait aux évêques et aux chrétiens du monde entier que tous sont «solidairement responsables de la mission apostolique de l'Eglise», de son implantation et de son épanouissement en «tous lieux de la terre», le Supérieur général des Marianistes donnait l'ordre à toutes les provinces de la Congrégation d'apporter leur collaboration directe aux pays des missions en y ouvrant des écoles. La consigne fut suivie avec empressement et généreusement, puisque en dix années, 22 écoles ou col­lèges furent ouverts ou pris en charge par quelque 120 religieux marianistes.

A vrai dire, la Société de Marie n'avait pas attendu cet appel pressant du Pape pour aller travailler, selon le vœu exprès du Concile à tous les instituts religieux, «à l'expansion du règne de Dieu parmi les païens». Ses religieux, en effet, s'adonnent à l'éducation de la jeunesse, en Afrique du Nord, depuis 1881, en Océanie, dans les Iles Hawaïe, depuis 1883, au Japon, où ils ont actuellement une florissante province, depuis 1887, en Amé­rique du Sud, depuis 1934 et au Congo depuis 1946. Aujourd'hui, ce sont plus de 450 Marianistes qui œuvrent dans quelque 40 établissements sco­laires de 18 pays de missions, essayant de faire des 25 000 jeunes qui leur sont confiés des chrétiens et des apôtres capables de prendre en main les destinées religieuses et politiques de leurs jeunes patries.

Souhaitons que les Marianistes, soutenus par leurs collaborateurs, leurs amis et leurs anciens élèves, puissent intensifier encore leurs efforts au ser­vice de Dieu et de l'Eglise, selon l'esprit éminemment chrétien et dynamique de leur illustre fondateur, M. CHAMINADE!

F. Pralong, sm

Hans Erni

Comme nous l'avons signalé dans le dernier numéro de l' «Ecole valai­sanne», deux expositions d'un grand intérêt méritent d'attirer cette année l'attention des Valaisans. Comme on s'y attendait, elles ont obtenu, durant tout l'été, les regards et les éloges d'un grand nombre de touristes étran­gers. Les instituteurs et institutrices profiteront donc de septembre pour conduire leurs élèves à Sion et à Martigny, les deux manifestations devant fermer leurs portes à la fin de ce mois.

A Sion, nous rappellerons l'exposition consacrée à la Majorie à une grande rétrospective de Paul Monnier. A Martigny, le Manoir présente deux aspects particulièrement intéressants d~ l'œuvre de Hans Erui. Et n'omettons pas de mentionner, à l'intention de ceux qui pourraient se ren­dre à Fribourg, l'importante exposition organisée à l'occasion du 60e anni­versaire d'un peintre désormais valaisan, Albert Chavaz.

9

Page 7: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Biographie de Hans Erni

1909 Naissance à Lucerne le 21 février, dânsune. famille de 8 enfants. Son père, mécanicien de bateau sur le Lac d~s Quatre-CCl.ntons, es~ un peintre amateur de talent: , grâce àlui, .Ha!1s Brni s'initi~ à la fois au monde de la machine et à .celui~uA~ssin' Bn.outre, les. p~9mena~ des familiales et les vacances cheztlesparents paysans l'ouvrent Çl.l1: ~Qnde , de la n~ture, . notamment à celuic1~s allilllaux. .

i 924~19i7 'Apprentissage de dessinateur-architecte à l'Bcole des Ar}s et Métiers de Lucerne. '

1928-1929 Séjour à Paris. Travaille à l'Académie Julian. Peinture libre. Peu de contacts avec l'école française contemporaine.

1929-1930 Séjour à Berlin. Cours dans diverses écoles. Voyages en Alle-magne.

Dès 1930 Séjours à Lucerne et à Paris. Sa vocation de peintre se précise.

1935 1936 1945 1950

Contacts avec la peinture française. Voyage en Italie, découverte de l'art grec. Voyage à Londres, suivi d'un séjour en 1937-1938. Dèsla fin de la guerre, nombreux voyages à l'étranger. Voyage en Afrique avec l'ethnologue Jean Oabus. ';. Dès lors, nombn~ux voyages et séjours en divers pays, où il commence à être connu. Obtient plusieurs prix. Nombreuses expositions en Burope et en Amérique.

Oeuvre

L'œuvre de Hans Brni s'étend sur plusieur secteurs, allant de la grande décoration murale (fresques, sgraffiti, mosaïques) à la gravure de timbres­postes, en passant par l'illustration. de livres, l'affiche et la lithographie.

Bn Valais, mentionnons principalement le vaste sgraffito exécuté ene 1949 au Sanatorium bernois de Montana, la mosaïque réalisée plus ré­cemment dans le nouveau Collège de Saint-Maurice (1961) et la fresque «ya~ais m()derne». (1Q66) .qui décore le rez-de-chaussée du bâtiment {)BS. à Sion. (Voir page de couverture).

Personnalité Orienté idèsla fin de l'école primaire vers une formation technique, Brni

vint assez tard à la lecture. Mais, dès qu'il découvrit cette source de culture, il devint un. lecteur passionné et développa, au contact des auteurs anciens, son sens im1édel'homme~

Bn/effet, le trait le plus caractéristique de lapersonrialité de Hans Erlli est sans doute son intérêt constant pour tout ce qui touche l'être humain. Humaniste au sens le plus profond du terme,Brniest 'ouvertàt()us les as-' pects de la vie. Il admire et peint le corps, exaltant le sport et les perfôr-

10

mances que ,la force physique, so~tenue et guidée par la vigueur spirtiuelle et l'intelligence, peut atteindre. Mais il va plus loin et se penche sur les aspi­rations primordiales de l'homme: soif de bonheur, recherche de l'amitié et de la fraternité. , Pour cela, Brni craint l'influence envahissante de la machine, qui risque

d'asservir l'homme moderne. Il ne critique pas pour autant le progrès con­temporain, car la machine, en. soi, n'est ni bonne ni mauvaise: elle devient bonne ou mauvaise par l'usage que l'homme en fait.

Plus que tout, Brni ,', hait la guerre,· ' qui détruit l'homme et représente la négation même du bonheur et de la fraternité.

Le thème le plus fréquent de l'œuvre de Hans Erni, celui qui symbolise la source et le ' modèle des échanges humains, c'est l'~mour de l'homme et . de la femme; soit dans l'image du couple, soit dans celle, plus complète, de la .famille, où l'enfant représente à la fois le fruit et le symbole de cet amour;..

Tout en étant conscient des dangers qui menacent l'humanité moderne, Erni conserve un optimisme foncier,sa confiance dans l'avenir de l'humanité èt dans la victoire des valeurs spirituelles sur la force brutale et 'la haine.

Art

Dès le début de sa carrière, Hans Brni a fait preuve d'un sens graphique exceptionnel. En cela, on reconnaît la précieuse influence exercée durant ses années de formation par l'apprentissage du dessin le plus rigoureux, heu­reusement assoupli ensuite et dépassé par une riche nature artistique. Une grande . ,finesse . caractérise .chaque .dessin,. lllais '. ,le s.ouci de. la . précision et .dudétail n'empêche jamais .Brni de , manifester un style vigoureux, dû, lui . aussi, à. sa remarquable sûreté technique. La rapidité d'exécution que lui assure ccette maîtrise graphique . ne le conduit jamais vers des solutions de facilité: Brni est un grand travailleur, un artiste extrêmement consciencieux, patient et , attentif.

,Ses thèmes, il les puise dans 'la natllre, avec une prédilection pour le mollde .. animal. '. :plus que tout, l'lt0mme le ,passionne. Son attachemçnt PQU~, l"homme, et les aspects les . plus concrets de sa vie font . d'Brni un peintre essentiellement . figuratif. Toutefois, .. il convient de souligner que son sens d~ .. la lign~ p~re - génératrice de mouvement, . source " ~'éléments décoratifs ou de savantes géométries , - lui permet d'opérer une étonnante synthèse entreleréel scrupuleusement observé et la libre créationgraRhique.

Peu d'artistes contemporains , ont, de ce point de vue, la possibilité de charmer .tous les regards: chacun, en effet, peut se laisser conqllérir par l'élément correspondant le mieux à sa culture et à sa sensibilité, les. structures non-figuratives s'harmonisant sans peine avec les éléments représentatifs.

L'expositiond~Martiguy Les ) ()rganisateurs .de cette manifestation ont renoncé délibérément à

présenter une vue d'ensemble de l'œuvre d'Brni. Une telle réalisation fut

11

Page 8: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

offerte l'an dernier en Suisse alémanique. Ils ont cherché à illustrer deux aspects particulièrement attachants et accessibles de l'œuvre du peintre. On pourrait ajouter: deux aspects facilement ... transportables!

Depuis plus de 30 ans, Erni apparaît comme un des meilleurs illustrateurs contemporains. Une centaine d'ouvrages parus en français, en allemand ou en anglais. ont été enrichis d'œuvres signées de sa main. Ces illustrations de livres sont présentées à Martigny, accompagnées des divers documents ayant servi à leur préparation: huiles, gouaches, tempéras, dessins, lithogra-phies, . ainsi que quelques reliefs et quelques céramiques. 4'

L'autre élément fondamental de l'exposition du Manoir consiste dans la présentation des timbres-poste gravés par Erni pour les postes suisses. Cet aspect intéresse les collectionneurs, mais. il permet au public le plus profane de pénétrer dans ce monde mystérieux, grâce à tous les documents entrant dans de telles réalisations: dessins, clichés, etc., aimablement prêtés par le Musée des PTT. L'esthète y touve d'ailleurs une grande satisfaction, car, dans ces formats réduits comme dans les grandes compositions, Erni reste un maître de précision, de souplesse et d'équilibre. Cet apectphila­télique ' de l'exposition constitue donc une forme des plus attrayantes de l'initiation artistique. Nos éducateurs auraient grand tort de ne pas en profiter! Michel Veuthey

Ecole et • • mISSIons

L'école ' chrétienne dont la mission est de préparer les enfants à la vie pour ·le temps · et l'éternité ne peut se désintéresser de l'esprit missionnaire. En collaboration · avec la famille et la paroisse, elle doit ouvrir l'intelligence et le cœur aUx autres, apprendre à partager peines, soucis, joies, à s'en­traider ...

A. de .. ~~res . exceptions près, les enfants sont généreux; ils partagent vo- , lontiers; pommes, ' sucreries; ils abandonnent même parfois leur aise et leur comort au profit des autres. Quelquefois même il faudra amener le jeune chrétien à abandonner son bon droit à cause de l'amour de Dieu. La vie de la classe ' offre de nombreuses occasions pour cette éducation.

Le livre de lectures " fourmille de circonstances propres à éveiller l'esprit missionnaire. ~l . suffit souvent d'un mot pour faire ressortir . une vérité. Dans le livre que ' j'emploie en classe un chapitre est consacré à «La petite sainte Thérèse»,patronne des missions. Comment a-t-elle obtenu ce titre? ... Com­me.llt. ~~llrr?p.s~n?u.~ . I'ilTIit~~? ... La géographie va nous mettre en contact aV~.9 'des"12opulat!ons diverses, dont les conditions de vie sont fort différentes etles convictions souvent divergentes. N'est-ce pas l'occasion de leur montrer que nous ne sommes pas les seuls au monde et que nous devons chercher à cOn'lprendre les autres?

A la fin du trimestre, la fatigue, ou en juin, une classe surchauffée donne au travail une teinte ". d'héroïsme.

12

" «Allons, le~enfants, u!! ~ffort~ Nous l'offrons au Seigneur pour que soit ~econd le tr~va!l de ~el mI~SIOnnaIr~ en Papo~asie.)? Ainsi l'on peut donner a son travaIl, a ses Jeux, a ses pemes une dImenSIOn nouvelle et enrichis­sante.

Que de forces sont ,perdues dans la nature. On s'occupe activement à capter ce~le de l'eau, du soleil, celle qu'engendre la désintégration de l'atome. ~t on laIs~e perdre tant de mérites puissants, faute d'intention, de charité VIvante: faIre effort dans tel but, supporter son mal de dents pour telle fin e~dosser cette corvée en vue de tel bien ... Ne faut-il 'pas habituer l'enfant ;à tIrer parti de ses possibilités, à vivre dans le sens de la foi à insuffler l'amour dans toute sa vie? '

, Le ~ouc.i d'au,trui, s'.ilest sincère, ne se bornera pas à une action .spiri­tUe,1l7 . SI pnmor~Iale SOIt-elle. Il engagera tout l'être et produira des actes tangIbles de. g~nérosité. Les élèves sont heureux de «faire» quelques choses pour le~mIssIOn,s: ,apporter des timbres oblitérés, des points Silva,payer ,leurpetl!~ .pa.rt ~ l<?eu~re de la Ste-Enfance ... Tel élève est chargé de la 'comptabIlIte; Il s en tIre a merveille et peu de ses camarades boudent l'action "commune .. , Le lundi matin en entrant dans la salle de classe les élèves dé­versent dans un carton ad hoc les timbres qu'ils ont recueillis. N'est-ce pas un beau ,geste pour ouvrir le travail de la semaine?

Une tirelire - il existe d'intéressants globes terrestres missionnaires _ rappellera aux enfants que leurs petites aumônes peuvent aider à l'éducation chrétiennes d'autres enfants.

~'aucuns diront: en classe, nous n'avons pas de temps à perdre pour ces taches .. Nous ~~ ~omm,es pas là pour ce faire. Je répondrai que ce souci e,t ces ,petItes act~vltes creent tout~ une~mbiance dans une classe et que f~ale~entelles feco~dent le travaIl scolaIre. N'est-ce pas Dieu qui- donne 1 mtell~gence comme Il donne la vie? Celui qui a écrit ces lignes, a pratiqué ce qu'Il suggère. Songeant au bien de ses élèves, il ne regrette ,qu'une chose ne pas l'avoir fait d'une manière continue. " , . Il.va de,soi 'que l'enfant doit être éclairé, souvent; ces rappels discrets laI~ent dans:son effort. e! le fortifient dans sa conviction ... ,La foi, l'espérance et lal}lour VIvants, . vOIla le grand trésor qui donne à la vie sa saveur, sa beaute et son se~s: L,'enfant ,déJ~ doit être un chrétien engagé, un chrétien en~c!e,~ans 'qUOI Il nestpascretIen; tout au plus possède-t-il des notions de chnstIamsme. . .

Il .. ' est évide~t 9.ue l'é.co~e ch~étienn~~ .si elle veut être effica~e, :nepeut se :pas~erde 1 actIOn mISSIOnnaIre: pnere,efforts consentis dans •• un but apostolique, ,actes de générosité . . Tout · maître doit y penser s'il veut ' que §on œuvre soit solide .et bénie de Dieu. .

.J. P., insti~teur,c Fr~bou~g : '

Au secrétariat romand des OPM, Grand-Rue 34, Fribourg, ' c:;CP ~7 - 639, demandez affiches, images, cartes . de cotisations, tITe,; lue, photos pour panneau, tracts «Enfance missionnaire» et romans missionnaires pour lecture - détente et récompenses.

43

Page 9: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Oeuvres suisses des lectures pour la jeunesse Sept langues ..• le même esprit

Qu~l éditeur de no.tre pays publie des ' Ouvrages en sept langues parlées chez no.us? C'est ce que fait l'Oeuvre suisse des lectures po.ur la jeunesse do.nt;.1e secrétariat e'st géré par le secrétariat général de Pro. Juventute. Elle édite effectivement des bro.chures po.ur la jeunesse en français, italien et allemand, ainsi que dans les quatre principaux ' idiomes . romanches. , Elle assume . ainsi une tâche culturelle de portée natio.nale, puisqu'elle favo.rise la vie spirituelle tout en respectant le caractère de nos «mino.rités» linguis-tiques. '

JvIalgré ' sa missioncultureIle, l'QSL a ' bien des préo.ccupatio.ns. Elles sünt d'o.rdre financier .et so.nt clairement expo.sées dans so.n 35e rapport a~nuel (1966) qui vient de paraître. Certes, la vente des bro.chures ,OSL a de , nquveau été réjouiss~nte, atteignant 1 075 094 exemplaires, do.nt 869 855 en' allemand, 139992 en français, 58112 en italien et 7 135 en ro.manche. (En chiffrerQl1d, ~2 millio.ns .. d,e bro.chures vendues depuis la, fo.ndatio.n de l'œuvre en 1931!YNéanmoins, le compte annuel boucle par un déficit de 40 000 francs environ. C'est pourquo.i~ en sa qualité de fo.ndation d'utilité publique, l'OSL doit po.uvo.ir compter encore plus que jusqu'ici sur des subsides des po.uvoirspublics et des dons po.ur po.ursuivre ' so.n activité fé­co.nde si nécessaire. Toute aide financière pro.fite directement aux jeunes lecteurs: en effet, chaque enfant achetant une bro.chure OSL reçoit un petit cadeau, car le prix de vente, intentio.nnellement mo.dique, ne co.uvre ' pas les frais.

Forfliéùre-usêlllent, ·10 cantbnsont bien voulu Se déêlarerprêts a ' aug­menter leurs subventions. Espérons que, tenant ' '. co.mpte de 'l'importance natio.l1ale de l'OSL, la , Co.nfédératio.n reno.ncera à la radiatio.n de la ' subven': tiol1fédétale, envisagée à -partir de 1970. Le -rappo.rt ' annuel do.nne un vivant aperçu du travail de l'OSL do.nt' no.tre vie culturelle ne saurait plusse pàsser, travail co.nsistant, depuis 1931, à éditer po.urla jeunesse debo.nnes lectures qui permettent par leur coût de défier la concurrence de la littérature mal­saine et de mauvais go.ût.

'Le ,. 35e ' rappo.rt " annuel ' so.uligne" à juste titre le concours extrêmement précieux ·· ···. d~environ 5000 ·institutrices et instituteursco.llabo.rant bénéVo.le.:. ment a la vente dal1s to.utes les \ régions du pays, ainsi que celui de près de 70 co.llabo.ratrices et coll~borateurs, bénévo.les également, qui, entant que lecteurs, 'sélectionnent les 'textes. En 1966, 70 no.uveautés et réimpressio.ns pnFparu dans les différeptes séries, offrant aux ,enfants - des plus peti!s aux I>lll~ grands de to.us le~]l1ilieux et de to.utes.les régio.ns de bonnes lectures attrayantes. En 'Ç)utre, .le rapport annuel co.ntient un remarquable hommage

(Suite, page 43)

14

1 a MATH l' • _ r- , _ }

, -'. '-<> i

Rédacteur: S. RoUer, ' service de la recherche pé.dagogique, 1202 Genève, rue de Lausanne 63 Téléphone (022) 317157 - Abonnement: Suisse, F 5.-, ' étranger, F s 6.- - CCP 12- 16713, Gênève'--. Paraît 5 fois par an.

ématique

E C-' 0 L E

Septembre 1967 29 GRATITUDE

Le présent numéro. de MATH-ECOLE a pu être réalisé grâce a, la généro.sité de la fabrique suisse de crayo.ns Caran d'Ache et de son président, le Dr J o.seph REISER, ancien institu­teur a Marmo.nt, co.mmune de Co.urchavon (Jura berno.is).

MATH-ECOLE se permet aussi d'adresser a M. Dr REISER ses vœux les plus chaleureux a l'o.ccasio.n de son so.ixante-dixième anniversaire qu'il fêtera en o.cto.bre prochain.

Maîtres et parents face au renouveau

d.e renseignement d.e la mathématique

EXPERIENCES JURASSIENNES INTRODUCTION

- ,D,epuis que les, réglettes ont pris pied dans notre pays et , que les idées nouvelles sur la mathématique et son enseignement ont franchi le seuil de nos demeures, des flambées d'enthousiasme se sont produites amenant parfois"en contrepartie, des bouffées d'inquiétude. '

Les maîtres d'abord se sont sentis pris de court. Changement de subs­t~cr, ,c~~g~~entde méthode: .était-ce, bien ,vrai? serait-ce, durable? quel t;J'edlt accorder à tout cela? Des terres nouvelles se dévoilaient; comment les e:lPlorer? Les pistes étant encore peu nombreuses et souvent . mal tracées, il- était , difficile, voire périlleux, de s'avancer seul. Le compagnonnage dès ~~~s s'imposàit. Les-maîtres de chez nous l'ont compris. Autour des plus ~rancés, des mieux informés, des plus hardis, quelques-uns se -sont groupés et se sont mis au travail. n s'agissait d'une étude, il . s'agissait aussi

Page 10: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

d'une réflexion . sur l'action pédagogique. Aussi le travail éommun a-t-il vite pris l'allure du diâlogue, de \l'échangede .. vues, du séminaire. Les premières rencontres ont été le fait des maîtres eux-mêmes. Elles Il'avaient rien d'officiel; elles pa~taient â.la ;~~s~.n yen eufcnsuited'autres ,convoquées par l'autorité, Cell~'s-ci cepend~!lt<ont eu le caractère de celles­là et c'est dans un esprit de camaraderie que, depuis quelques années, des conversions ont lieu et que des mises au point se font.

Est-ce Cuisenaire, est-ce la «math ~oderne», est-ce l'espritdll temps? Tolljours est-il que le mouvement: est donné et que, vers quelque point de notre région qu~ l'on porte le regard,on tI'ouve des groupes de. travail, .des associations, des «permanences» avec, partout la même attention fervente, le même bonheur.

Zoltan P. Dienes, qui est ,un peu magicien, aime parler de la méthode : «explosive» dont il se sert pour propager ses idées: il commence par gagner les enfants - ses contes mathématiques lui attirent d'ailleurs .. toutes les faveurs - .. puis les maîtres, puis les parents, puis enfin les ministres en passant par-le principal de l'école, le directeur et l'inspecteur.

Les .. parents! Ils se sentent, certains soirs, . tel'l'iblement(déphasés», surtout si .• Ieurmarmot. de 6-7 ··. ans ... se met à remplir, sous leurs yeux, une de ces pages d' (<inventions mathématiques» où voisinent les quatre opérations, des fractions, des racines, des puissances et des comptages enbasesmulti-pies 1. .

Rien de surprenant, dès lors, à ce que ces parénts aient répondu avec empressement aux ~invitalions que 'leur adressaient les maîtres - «Je vous attends dans ma c1asse.~.» - les commissions d'écoles ou les universités pôpulaires. Des salles <remplies jusqu'au ... dernier recoin 2, des cours suivis avec . fidélit~ .. pendant plusieurs semaines prouvent ... que . l'instinct . parental n'a. rien perdu de sa force et qu'il trouve aujourd'hui, parle biais du recy­clage, une manière neuve de se manifestel·.

De tout cela, il fallait que «Math-Ecole» entretînt ses lecteurs. C'est chose faite aujourd'hui. Le présent numéro dit l'aventure de

-Gaston Guélat, ses peillcset ses joie'ssurtout. Merci à notre ami de nous avoir fait ce récit dans son langage coloré où vibre sa belle etgenéreuse personnalité. S. R.

1 Voir lés tra.vaux d'élèvés · dé MmeY.Savioz, «Les NoIribres . en Couleurs», ·Nô lj7-18etde .Mlle A.Orin, No 25.

cela n'est pas le fait de localités isolées dans les montagnes,mais :âe nos grl:!ndes villes aussi. ·EnJmtomne 1962, la salle 59 de l'Université de Genève ,etait pl~weàcraquer de paren~§ ... venusassister à la projection du film TV montrant Cuise­naire et 'Léo Biollaz à l'œuvre dans sa èlasse de Sion. A cet égard, on peut se âe­ma.nder si on a toujours >tout fait, en certains lieux, pour satisfaire les parents 'et répondre à une bonne volonté qui est immense.

16

EX,PERIENCES VECUES DANS LE JURA

~'une, d~s pl~s bel~es c~mquêtes de la pédagogie d'au­jourd hUI, c est 1 enseignement .:des mathématiques modernes dès les débuts de la scolarité: théorie des ensembles~~opologi~, même théorie des groupes, etc. De telles Idt<esauralent paru absurdes il y a 20 ou 30 ans. Or nous savons aujourd'hui qu'elles sont fondées et nous savons pourquoi. Nous savons que ces mé­thodes mod~rnes de la mathématique correspondent beaucoup mieux aux structures des opérations intel­lectuelles d~ l'intelligence spontanée de l'enfant que le compartunentage de l'enseignement traditionnel des mathématiques.

Jean Piaget

t. Le corps enseignant 1. 1.MES DEBUTS DANS UNE CLASSE UNIQUE

Pour .moi, tout a icommencé ·le24 mai 1955. Je viens de retrouvet l'in­vitation. Elle est historique; voyez plutôt:

Mardi .24 mai a. c., à 9 h., dans la salle de musique de l'Ecole normale de Porrentruy, M. C. Gattegno, professeur de pédagogie -à l'Université de Londres !era une dém~nstration d? matériel ctéépat M. G.Cuisenaire, directeur de~ ecoles de la VIlle de Thum, Belgique, ·· pour l'enseignement du calcul.

Il s'agit de la présentation d'une méthode nouvelle, utilisant des réglettes de longueurs et de couleurs différentes qui permettront d'élaborer le ,déve­loppement de la plupart des ... questions du programme primaire et ;secondaire en arithmétique et en algèbre, ainsi que certaines notions de géométrie.

M. Gattegno fera d'abord un bref exposé théorique puis avec des élèves une démonstration pratique. "

, . Cette conféren~e est destinée plutôt au corps enseignant des de~és in­ferleur et moyen, mais présente un très grand intérêt pour lesmaitres du degré

,supérieur et du degré secondaire. . Les institutrices et les instituteurs .qui assisteront à cette démonstration

auront congé officiel 1.

Les signataires sont au nombre de trois: . P. Henry,président de la Société des instituteurs bernois,section de Porrentruy; E.d.Guéniat" président de la Société pédagogique jurassienne et dIrecteur de 1 Ecole normale de Porrentruy; M. Petermann, inspecteur des écoles primaires du 12e arrondisse­"ment.

:1 Circulaire-.convocation des instances précitées ,du 118.5.55.

Page 11: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Mes collègues trouvent la démonstration peu convaincante, parce ' que trop courte, certainement. Personnellement, après avoir vu les enfants - ce sont toujours eux qui font emporter le morceau - aborder les fractions aVec facilité, je . suis· décidé à faire un petit bout de chemin. . . Si l'dn; m'avait dit, ce jour-là; que plus tard, dans le Jura, je devais prendre un certain bâton de pèlerin ...

De retour dans ma classe unique de Courchavon, j'achète les boîtes de réglettesnéces'saires, et cela d'all:tant plus facilement que je suis secrétaire­caissier communal! J'ai déjà eu l'occasion de dire dans ces colonnes, que j'ai appliqué la méthode sporadiquement, tant bien que mal, plutôt mal que bien, n'ayant pas eu, comme Léo Biollaz, la chance de rencontrer Geor­ges Cuisenaire dès le lancement des réglettes dans l'espace.

Et, très vite, j'ai eu la désagréable surprise de constater que j'étais seul ou presque à utiliser ce matériel dans le Jura. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai appris,àJa faveur de la publication de travaux d'enfants dans l' «Ecole bemoise», qu'un brave couple d'enseignants, à la veille de la re­traite, utilisait les réglett~s Cuisenaire, sur le plateau de Diesse.

Lorsque l'on se lance dans une aventure aussi incroyablement riche que celle du renouvellement de l'enseignement de la mathéma:tique, certes, là 'solitude pèse. Mais sait-on toujours tout ce qu'elle peut nous apporter? Je lui suis redevable d'une quantité de tâtonnements, d'essais, en compagnie des élèves . .. Etce, .... durant . 5 ans, dans une classe idéale par .excellence, la classe unique,oùl~spetits de première année côtoient grands et. . grandes du degré supérieur, où les problèmes doivent être traités de J'entrée jusqu'à la. sortie .. . deJ'école.Et que ce soit pour l'étude des nombres, du fameux «livret», ··· de la proportionnalité, de quelques ' surfaces ou volumes, toujours lesenfan.ts, ... ~râpe .auJr réglettes qu'ils manipulaient, ont bien compris . ... Expé­riel1ces gé~erll1inantes, en vérité, malgré de nombreux points d'interrogation.

1. 2.A L'ECOLE NORMALE

J'étais dohc entrain de faire, lentement - et àma .. façon- le procès de la méthode traditionnelle, lorsqu'en 1960, je fus nommé maître d'appli­cation et de méthodologie à l'Ecole normale de Porrentruy. Poste plein de responsabilités, à une époque où tout, dans l'enseignement, est pour ainsi dire remis en. question. Allais-je pouvoir bénéficier de la ll1ême liberté d'action que dans maclasse unique, surtout pour l'enseignement du calcul? Pourrais-je compter sur .. l'Ecole normale pour m'appuyer, au beso~n , me défendre, . dans ma tentative d'introduire une méthode moderne? L'Ecole normale, oui ou non, allait-elle vivre avec son siècle?

Une grosse surprise m'attendait. Je trouvai, en la personne d~ Monsieur Edmond Guéniat, directeur de l'Ecole normale, Dr ès sciences; ,non ,seule­ment toute la compréhension,.mais l'aide nécessaire. Je ne saurais dire à quel

18

point il me facilita la tâche. Convain,cu lui.,.même ~de l'importance 'des techni­quesnouvelles,-il a dans toute la mesure de ses moyens souten.u, défendu Illes efforts, ..• misçles crédits à disposition . pour l'achat des matérièls néces­saires.§a.ns.lui,tiende,ce que j'ai pu faire, . ou si peu; n'aurait vu le jour. Parce qu'enfin, àppelons les choses par leur nom, la méthode'Cuisenaire n'étant pa.s introduite . dans les cla~ses primaires de Porrentruy, je ne pou­vais raisonnablement m'adresser à la Municipalité pour acheter le matériel. Seule .1'J3cole normale pouvait . me sortir de l'impasse" puisqu'il s'agissait d'llne de ses classes d'application. Or, on verra que tout, en ce qui concerne les expériences"que j'ai réalisées, est parti de l'Ecole normale de Porren­t.~uy. Un «~!et»"ou Un :«110n possumus» de S011 directeur, et l'essor dé ~a mathémat.ique dite : nouvelle était · stoppé, . peut-être pour un temps, . dans mon, coin de pays.

, Sij'insisfe sur Ce point, c'esi .à dessein. Que toutes l~s Ecoles normal~s dë" Rômandiê eCd'ailleurs soient bien co.nyaincues qu~ . tout, absoillment tout, même certains miracles, peuvent partir d'elles. D'un trait de plume, elles peuvent aussi tcmt compromettre. . ... . ...... ,

Le directeur 'de l'Ecole normale de Porr~ntniY mesure en ces tèrmes 1~,çH,~min: Rar?p_~·,dep~is 7 ans déj~~,

_:, ::: ,:'~ ,L'apprep.'tlss~ge . de ' la mathématique moderne a débuté ' à l'Ecole" norniâl~ de Porrentruy .avec l'entrée en fonction de M. Gaston Guélat::comme. maître 'd'a:pplic~tionà la ' classe . inférieure~ M.' GuéI~d~ qui 'employait déjà . les réglettes Cuisenaire ,. dans sa" classe' unique' de . Courchavon, nous a dès l'abord 'demandé le matériel · nécessaire pour poursuivre son . expérience mathémàtique avec' les enfants de ' sa nouvelle classe.

Sa 'deIlla~~~n~u~ a' réjoui à plus' d'~n titre, can. - Depuis" 'le passage à Porrentruy de •. Caleb Gattegllo, eI;l 1955, qui avait

donné à l'Ecole ' normale une conférence avec démonstrations d'emploi des réglettes Cuisem\Ïre dans une classe, avèc des, enfants. qui .,ignoraiel!t

.. tout de -cette, nouvelle technique, nous · avionspu .. nous 'Conva~cre" qu~ ces réglettes, l'un des premiers .' matériels structurés," sëraient vitè reconnues comme étant un outil pédagogique de choiX; ,

- i]e:"seign~ment de ia matbématique allait . enfin ,devenir · expérimenbll ' au niveau des élèves, poUr le plus grand . bien et la plus grande ,joie de ceux-ci; " . . ' . ' . . ...

: ....... Les" sbtgiaires de i'Ecole normale, 'désormais, prendaientconsèience de cette . évolution ' en matière. d~eilseignemènt du: calcul en s'initiant de ,f~ço~ J,ll'atiqu~ avec tiè très jeunes enfants~ '

La suite devait nous · confirmer que cet optimisme était loin d'être exa­géré. Aussi notre confiance en ces nouveaux procédés ; fut-elle renouvelée sans ,réserve à M. Guélat lorsque, celui~ci, à la suite de cours suivis tant à Genève,qu'à 'Paris (dont l'un avec leprofesseur'Dilmes) sè proposa de passer à la deuxième

, : étape~ à savoir . l'introduction . des notions ensemblistes et logiques . qui c,9nstituent le stade préalable aux opérations sur le nombre.

Cette seconde étape, au programme a!ldacieux, vient d'être ' franchie allè­,'C3 ::L'gtement- parle '1Daîtrè,les stagiaires et leS' élèves. L'Ecole normal~de~orr,entruy,

qui se veut progressiste, en sait gré à Monsieur Gaston Guélat. ' .. . i " ,

Page 12: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Nous savons d'autre part que M. (;uélat a l'audience ,de ses collègues de Porrentruy et .duJura, auxquels il a . donné de nombreux coursde ·perfection· nement. Les parents des élèves eux-mêmes n'ont pas été oubliés. Jls ont .été jnformés à travers tout le Jura de cette véritable révolution dans l'art d'enseigner la mathematique.Mais . làissonsà M. Guélat le soin et la joie de nous conter

.to~t;celà. C2

le ne :'serais pas . complet si j'omettais de dire qu'en 1962, j'ai ~llivi à Sion . 'un coùrs donné par M. Léo Biollaz, maître d'application à . l'Ecole normale et ariimateur suisse des «Nombres en Couleurs». J'aime à lui rappe­ler . cette rencontre. Jusqu'en 1962, j'utilisais .le matériel Cuisenaireôans le ca'drede . l'enseignement traditionnel. Lorsque j'ai vu les réactions d~s élèves "deLéo, . surtout en matière de · fractions, alors j'ai compris que je perdais mon temps 'à vouloir jouer sur deux tableaux et j'ai appliqué depuis, systématiquement, la méthode Cuisenaire. En toute ?onfiance d'ailleurs~ puisque je pouvais toujours m'appuyer · sur les expénences de mon .anu valaisan. Grâces lui soient rendues!

1. 3. LES ASSOCIATIONS «CUISENAIRE» .DU JURA

Naturellement vous ne pouvez arriver à certains résuhats mathémati­ques avec de petits enfants, ·:grâce 'à remploi judicieux d'un bon m~térie~, sans que le ,monde en parle. Les normaliens d'abord, cela vade SOI. PUIS des iC{)1~è~e~quis'intéressent,yoire des amis. Puis, un beau jour, vous .sentez que vous allezêtreJlri~ dans l'engrenageu. des cours à donner!

Je me souviens très bien de quelle façon j'ai été amené à prendre du souci de ce côté-là. Des maîtres de classe unique me demandèrent, un jour, to11s . .. ·~~nsei~~Dl.~n~.. utilespour un .. cours d'initiation aux ,«Nombres en CdUleuts»' ,. S~~lî3:ptà. ·quelpoint ces maîtres sont dispers.és. à travers .tout le Jura"je .leuf, .,sHgg~r~id'abord de ,se constituer en ASSOCiatIon. Ce qUI fut faitlé ,2 ,o.ctobre 19,63 à Saignelégier. Amon grand étonnement, ces collègues firent tout de suite preuve . d'une activité débordante. Après 'avoir procédé àl~adoption de 'leurs ·· statuts · et à la . nomination de leur · comité, ils précisèrent les'butsde leur groupement. 'Jugez plutôt:

_ MettreJ'expérience pédagogique de .chacun au profit de tous; . _ ,. Revaloriser'les conditions d'enseignement dans lesc1asses umques; - Organiser des cours d'initiation et de perfectionnement; - cSusciter ,des rencontres d'ordre professionnel; _. - ··Lancer des publications. ,pt 'l',j\ssoclâtionl,ritsondestinen main, c'est le cas de le dire. Je ,donnai

CO.IlllIle .. pfotpis, .)lecours .• d'initiation ,aux «Nombres en Couleurs» les 19 et

·2 Lettre de Monsieur .E. Guéniat, directeur ·deJ'Ecole:llormalede PorrentrUy, 'du 1.8.67.

20 ·novembre 1963, à Saignelégier également. Mes. collègues me rendirent alors le grand service de s'occuper de toutes les questions d'intendance ..

Depuis lors,. l'Association s'est donné un journal,. 'le, «Trait d'union» ~ " représenté symboliquement par une réglette - et a étendu son activité à d'autres domaines, la gymnastique, le chant. Fini l'isolement et ses fu­nestes, conséquences!

Cette expérience me fit entrevoir de quelle façon je pourrais, si mes collègues le demandaient, assurer l'implantation de la mathématiq:ue moderne dans le Jura. Pour chaque cours d'initiation que je donnerais, Je. poserais une condition: fonder une association, afin que chaque région puisse s'or­ganiser, ses membres se retrouver, et par le fait même, me laisser t€mt entier à ma tâche de ... technicien. Cela fut si bien compris qu'à l'heure actuelle six associations sont créées. Ce sont mes «corps constitués.»! Toutes optèrent pour la raison sociale «Association Cuisenaire» , en hommag~ au père' des réglettes. Les voiCi, dans l'ordre de naissance:

- AC Classes uniques 1963 (60 membres) - AC Franches-Montagnes 1963 (15 membres) - AC Reconvilier-Moutier 1964' (40 membres) ...-' AC Ajoie 1964 (60 membres) - AC Bienne-romande 1966 (30 membres) - AC Delémont 1967 (40 membres)

Pourquoi le dissimuler? Porter toutes ces associations sur les fonts baptismaux me fut une bien douce joie. Mais, pour reprendre un mot de Georges Perrin, il restait la technique de la vie en commun. «C'est un des tristes signesr de notre époque, on peut vivre en commun en s'ignorant, en s'isolant les Uns des autres, à la manière des locataires d'une ma~son-tour. Mais c'est ici donner au verbe vivre son sens le plus terne et la vie ne s'ac­complit pas dans une simple cohabitation.» A . mon très humble avis,. égale­ment, «vivre" c'est manifester son existence, c'est agir!» J'attendais juste­ment mes: associations sur le plan de l'action: elles n'allaient point me dé­cevoir" tant s~en faut!

Une fois le· cours d'initiation donné, la première activité d'un· groupe de travail est de· se réunir pour se perfectionner. Il serait fastidieux · de passer en revue toutes ces réunions trimestrielles, voire bi-.trimestrielles;. que-j'ai prés~­dées dans les associations. Disons simplement que les séances· se tiennent d'habitude dans les classes, avec ou sans élèves, selon mes indications. Tout dépend.natutellement des questions à débattre. Lese. réunions n'ont pas· tou­jours lieu: l'après-midi non plus,. mais le soir aussi; . pour rendre service. aux collègues qui ne sont pas toujours disponibles l'après-midi.. Une association

.,.---- celle de Reconvilier-Moutier -:- se proposait même, l'année passée, d'or;.. ganiser . un . souper annuel Cuisenaire,. à l'issue de la dernière séance de travail. Allez, il faudra bien qu'on y arrive à c.e . souper m.athématiquel­Dienes arrive bien, lui, à organiser des camps de vacances, mathématiques

Page 13: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

~vec parents; professeurs et enfants. Que voilà des forinules modernes d'ap-prentissage! . .

Je. ne saurais . cependant passer. sous silence l'année de grâce 1966 où mes «Associations . Cuisenaire» allaient forcer mon admiration, après m'avoir fait vivre dans . les transes un peu plus que «l'esp.ace d'un matin». .

Tout au long de ces réunions de travail, j'insistais 'bien entendu 'sur çertaines 'carences:

....... - ,Vous utilisez trop tôt les réglettes'; . . .fi'

- Il mesemble que vous ne faites pas assezde'ptoblèmès; . . . ' .~ Uil matériel de pré-calcul vous manque pour intérioriser certain~s

notions. ' . . . ;Je ne me rendais pa~ du tôut c()Wpte que, lelltement" certains '. comités

pé.tris ",'dehonne volonté, clésiraient .pass.er à l'action, pour' se forger des outils' de ·travail ·supplémentaires .. ··Et; . sanS crier gare; tatid~s ", que,l'Asso­ciation des maîtres de classe unique' ptùjetaitde publier' un .cahier d'exer­cices de grammaire pour ' la . 3e: ari,née, ,: ainsi qu'un. jeu d.e Jichesde lecture pour la 1re année, l'Assoêi~tiQn .. ~ -d'A]oie (Porrentruy) pria .. ~ ses., riï~mbres de composer des problèmes en. ~(Îpport . 'avec les ' nombres-'prod\Iits, alors que l'Association de Reconvilier-Moutier mettait tout en branle p~ur élaborer le matériel de pré-calcul Phlget;..Beàuvêid-. Dieu quelle animation!· D'abord, pll .. précisa,yles > intentions. Puis, l'union'JaisantlÇl ·fqrçe, '?n . envoya ~esbul­letins ;de. ~ommande cllez tous' le~ ' m'embres des :Assoctatlons. EnfIn, . fort ~~~. ç91l1m~ndei ~reçu.es,pn .: se .réunit ·un jùur .en :· séance~·· de Fé~ération :.à Mouti~r. pqur arr~ter J~budget- définitivement. J.'en pâlis d'émotIon. Avec ~,~s.: ç'~!s.ses",panant à '0, Un budget de 'plus de Fr. ·12 OOO.-:fut arrêté!· Sans aucull.y,aide de l'Etat! .......... ........ . .

.~ ' · i1h: :Soi~, .' slirJe :chefuin.du ret~ur~ apres 'une séance,de travail, seUl dàns ma ·'voitur7', ·je· me suis surpris à répéter le . verset célèbt~: KEn· v~rité,jè vousle dis, içhez,;personne, je n'aitrouvé pareille foi...»Et jecompns enfm: que si j'avais tant reçu, c'est que j'avais tout donné. Braves collègues; dônt on n~. soIUcite jamais en vain Ja cCillaborationquand il s'agit du bien de' l'enfant,.,vous ,alliez. saçrifiermne partie de vos vacances pour mettr~ les prqblèmes ~u point, empaqueter .1e~ çahiers, trier du matériel de p:r~..;calcul. On .a~ mobilisé toute le mOllde: épouses, enfants, élèves, amis... QU'Importe! Qna tenu bon. Admirable esprit d'équipe!

Mais j'y pense. Vous allez peut-être croire que les dirigeants desdit~~ associations ont :beaucoup . de temps libre. La plupart sont comme mOl, biel1./souvent sutmenés, soit pour " d~s '. raisons ou scolaires~ ou familia~es; om civiques~ Ainsi,"l'une 'de mes présidentes ' est à l'a veille de la retraIte, tandis que le . présidentdeJ'AssociatiOll des Franches-Montagnes .n.'est autre queUactueLprésidentcdu.' Grand Conseil bernois! Allons! La ,gtatUltéest; un. sigqe:·de . .jeurtesse, c'esLbien connu. ,· ,.

... . Ouvrons maintenant, si vous le voulez bien, le dossier de l'une des Associations Cuisenaire du Jura, celle d'Ajoie:

L'Association d'Ajoie, fondée le 15 octobre 1964, groupe les maîtres et le~ maîtresses du district de . Porrentruy qui ont introduit dans leur classe .'en­seignement du calcul par l'emploi des réglettes Cuisenaire. Elle se veut d'être

. avant . tout un groupe de travail. Ses membres se réunissent en principe une · fois ., par trimestre. Parfaire leur formation, approfondir · leurs connaissances

en Cuisenaire pour aller toujours plus loin dans l'emploi des réglettes, échanger leurs impressions, faire part de leurs expériences, de leurs soucis aussi, maintenir le contact avec leurs collègues, tels sont les buts que poursuivent les membres de l'Association. Cette dernière n'à pas de statuts, mais est administrée par un

· .comité de 4 membres, 2 de la ville et 2 de la campagne. Une cotisation annuelle de F 5.- est perçue pour couvrir les frais administratifs, d'organisation des cours de perfectionnement, etc. L'Association compte actuellement une soixan­taine 'de membres •

. Les séances de travail ' sont dirigées par M. Gaston Guélat, maître d'appli­cation à l'Ecole normale des instituteurs de Porrentruy, qui a tant œuvré et œuvre encore avec succès pour la diffusion dans le Jura de la méthode des «Nombres en Couleurs». M. Guélat, qui a derrière lui une expérience de plu-

.. sieurs années .' dans cet enseignement, est un guide averti et · compétent, dont · l'enthousiasme communicatif et l'inlassable bonne humeur sont peut-être les

atouts majeurs qui lui ont permis de convaincre les maîtres, les parents, les auto­rités scolaires de l'efficacité de la méthode.

Les cours suivants ont été organisés, sous sa direction, dans le cadre de l'Association: , .' Avril 1964 - 1er cours d'initiation à la méthode des «Nombres en Cou­lèurs»

Avril 1966 - Cours de perfectionnement «NoIilbres en Couleurs». Pré-calcul et exercices qualitatifs. .

Avril -mai 1967 - Introduction .du ·nombre et acquisition de la logique. - Exercices ensemblistes et logiques - Emploi des blocs logiques de Dienes.

Ces différents cours ont connu le plus grand succès, avec des participations records, le dernier cours réunissant plus de 80 inscriptions! . .

. . . Comment est née l'idée de constituer un fichier . de problèmes «Nombres -- . en Couleurs»? Les maîtres et les maîtresses qui ont adopté le matériel Cuisenaire,

ont bien vite reconnu la nécessité de trouver des problèm.ès · s'adapta~t au pl,'ogramme . Cuisenaire.> Lors du cours d'initiation d'avril 1964, .•• notre maître de cours, M •. Guélat avait particulièrement insisté sur la · nécessité dé proposer aux élèves . quelques problèmes après l'étude de chaque nombre. Où trouver ces problèmes? II est difficile d'adapter en Cuisenaire ceUx des manuels de calcùl en usage jusqu'ici. En trouver d'autres? L'inspiration fait parfois défaut au niaître. C'est pourquoi, lors de la séance de . travail du20~. mai. 1965, et

. après avoir pris . connaissance des essais de deux de nos collègue~ .dans ce sens, -': Ies · mèmbres dè l'Association 'décident à l'unanimité de constituer un fichier

de ' problèmes ?Nombres en Couleurs. On se répartit les tâches: 24 maître's et :maîtresses . se chargent d'élaborer ' ces· problèmes, chacun selon son · tempérament

,> ,eCses.' g~"(lts. C'est dire la diversité et la nouveauté de leur conception •. Tous , Ies - nombresde .l0 à 20 ont été traités, puis les nombres-produits de 20 :à . " 10'0. P()ur' chaque nombre, 4 fiches de S problèmes chacune: . 1 problème d'addi~

.. tion, 1 'problème de soustraction, 1 de multiplication, 1 de' division -et l ' de >.- fractions, èesproblèmes étant. évidemment intervertis et mélangés.' Le :fichier

complet comprend ainsi 148 fiches, avec 740 problèmes polycopiés ·-à ---Ia ma­chine, , sur papier~carton , de couleur, format A 5 .. Qu'atre couleurs ont été

·23

Page 14: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

retenues, rose vif pour la famille rouge, bleu ciel pour la famille bleue, jaune vif pour la famille jaune et gris pour la famille noire. Nous avons édité au total 400 fichiers pour la somme de 4000 francs. Sortis en septembre 1966, ils sont aujourd'hui épuisés.

Nous envisageons maintenant d'établir un solutionna ire des problèmes qu'on nous demande de divers côtés.

Et si le besoin s'en fait sentir, peut-être faudra-t-il songer à une réédition revue et adaptée du fichier de problèmes «Nombres en Couleurs» pour nos collègues de France et d'ailleurs. 3

1.4. LES COURS DE RECYCLAGE

Pour des raisons faciles à comprendre, je n'ai jamais voulu donner tout~ la matière en une seule fois. Pourquoi noyer le poisson? D'autre part, SI nous voulons rester honnêtes en matière d'apprentissage mathématique, il y a lieu, comme le dit très justement Samuel Roller, de n'introduire dans nos classes «aucun programme qui n'ait été expérimenté». De cette façon­là, au moins, on ne trompera personne, à commencer par soi-même. A quoi bon se gargariser de mots, devant les élèves, si la technique n'est pas au point? On ne s'étonnera donc pas si j'ai introduit les notions logiques et ensemblistes en 1967 seulement soit une année après la sortie de presse des excellents livres de Dienes ~t des cahiers patiques de Madame Picard, deux maîtres à penser auxquels trois Suisses - mes amis Léo Biollaz, Nico­las Savary et moi-même - posèrent de nombreuses questions lors de deux stages à Paris en 1966.

J'ai été ainsi amené à répartir la matière sur trois cours: Cours d'initiation aux «Nombres en Couleurs»: 3 jours; Cours de periectionnement 1 (pré-calcul, puissances, bases de nu-mération): 3 jours; . Cours de perfectionnement II (notions ensemblistes et lOgiques): 2 jours.

Précisons que tous ces cours ont été placés sous l'égide de,}~ ~om­mission jurassienne des cours de perfectionnement, ou de la SOCIete J~ras­sienne de travail manuel et de réforme scolaire. Ils se sont toujours déroulés dans une excellente atmosphère. Je me souviens pa~ticu­lièrement du premier, donné à Saignelégier, d~e~ant plu~ de 40 c?lle~es de classe unique venus de tout le Jura. Ayant ete mOl-~e~e une ~l1:gtall~e d'années à îa tête d'une classe de ce genre, j'en connaIssaIS les difficultes et la beauté. Aussi étais-je heureux à la pensée de savoir que, groupés en Association, ces maîtres ne connaîtraient plus les affres de l'isolement. Le dernier après-midi, je désirais faire venir mes élèves pour une démo~stra­tion - la crédulité est chose passagère, n'est-ce pas? D'autre :part, Je ne minimisais pas l'importance de la participation des enfants, pUIsque celle

3 Rapport de Mlle J. Bouvier, institutrice, Porrentruy, du 4.7.67.

24

E.V. No 1, septembre 1967

La lecture fouillée du mois

Lors de la dernière Semaine pédagogique à Sion, des participants au cours de M. Cornuz ont souhaité que la «Lecture fouillée du mois» préparée par M. Cornuz et quelques-uns de ses collègues vaudois, puisse paraître régulièrement dans 1'«Ecole valaisanne». C'est avec plaisir que nous saluons cette initiative et remercions M. Cornuz et son groupe de travail.

La «Lecture fouillée du mois» paraîtra donc en même temps dans l' «Educateur» et dans l' «Ecole valaisanne».

P. B.

(Raboliot est un braconnier impénitent. Malgré une récente condamnation, il n'en continue pas moins de hanter la plaine et les bois pour y poser ses collets).

De grandes loques de ciel mauve pâlirent sur l'horizon des champs, assombris davantage, sous le mauve monotone de la nuée, par une mince ligne de clarté soufreuse ...

C'était le soir. La route mouillée de pluie paraissait violette, trouée de flaques livides et pures. Un silence endolori s'alanguissait par l'étendue.

Hors du roncier où il l'avait cachée, Raboliot tira sa bicyclette. Et il .gagna la route, à pas pesant et la tête basse, vers un ~aigre buis~on qui bordait le fossé. Ce fut à ce moment que la chose arnva. Une VOlX cna:

- A nous deux, mon gaillard! Cette voix, vibrante, l'avait frappé en plein visage. Surgi hors du buisson,

Bourrel se tenait devant lui. Raboliot vit qu'il était seul. Il crocheta son vélo à l'épaule, vira sèchement, avec assez d'adresse pour que l~!,o.ue,ar~ière heurtât Bourrel au ventre, le fît chanceler une seconde: et deJa Il etmt en selle, poussait à fond sur les pédales, le visage fouetté d'air vif.

Il ne se rendit pas bien compte tout d'abord. Très vite pourtant il eut conscience qu'il était seul, sans le trot d'Aïcha près de lui. Et dans l'instant, il se souvint d'un claquement qu'il venait d'entendre, pareil au choc d'un marteau sur une planche. Pédalant toujours, il regarda par-dessus son épaule, et vit B01.irrel debout sur la route. Le gendarme, la tête un peu penchée, regardait à ses pieds une petite mas~e somb.re et velu~. Le re~olver qu'il tenai! au poing étirait encore dans le SOlf un fIl de fumee bleuatre, paresseux a se dissoudre.

Maurice Genevoix Raboliot (Maurice Grasset)

25

Page 15: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

E.V. No 1, septembre 1967

QUESTIONNAIRE

1. Définis les trois personnages: Raboliot - Bourrel - Aïcha - Quels liens ont-ils entre eux?

2. Peut-on relever dans les 6 premières lignes des termes qui laissent pré-sager la suite?

3. La chose (ligne 9). Remplace ce terme par d'autres, plus expressifs. 4. Qu'est-ce qui frappe Raboliot de stupeur? 5. Quelle erreur de tactique Bourre1 a-t-il commise? 6. Quel fait va dicter sa conduite à Raboliot? 7. De quelles qualités Raboliot fait-il montre? 8. Pourquoi Bourre1 renonce-t-il à la poursuite? 9. Qu'est-ce que l'auteur compare au bruit du marteau sur une planche? 10. A quel moment précis apprends-tu le drame? 11. Que penses-tu de l'acte du gendarme? Comment l'explique-tu? 12. Quels proverbes résument assez bien le sentiment qui a fait agir Bourrel?

VOCABULAIRE

1. Antonymes de: un maigre , buisson; il vira sèchement; une fumée pares­seuse.

2. Nuançons, nuançons! Quelques jaunes: une clarté soufreuse; un ........... .... ...... .. , paille; un """""""''' '' ''''' citron; un """"""""''''''' ' canari; un .. ...................... safran; un ..................... ... or.

3. Cherche un adjectif de même sens: un ciel mauve, des reflets ... ..................... ; un mauve monotone, une teinte ...... .... .. .. ...... .. .. ; des flaques livides, des nua-ges ... ...... .. .. .. .. .. ..... ; un silence endolori, une main ...... .. .......... ...... ; des pas pesants, une démarche .. .. .......... .. .... .. .. ; la tête basse~ le front .............. .. ...... .. ; un air vif, un froid .................... .... ; une masse velue, un singe ........... .. .. .... .. ... .

4. Une famille un brin «en marge»: HORS( du latin foris = dehors) Recherche le sens de: hors de soi, hors de combat, hors-ligne, dehors, hormis, hors-d'œuvre; fors, forain; forcené; forêt; faubourg (forsbourg). Complète: Il a fallu trois hommes pour maîtriser ce ... .... .... ............ .. La foudre a incendié une maison .... .......... .. ........ . Oeil-de-Faucon est un tireur ........ _ .......... .. ... . «Tout est perdu, ....... _ ........ .. .... . l'honneur.» La conduite de ce goujat me met .. .. .. ..... .... .... .. .... . Le médecin reçoit tous les jours ........ .... ........ .. .. le jeudi. L'in-dustrie se développe dans les .. .... ..... ...... .. .. .. . de la ville. Aubergiste, rapportez-moi de ce .. .. ... ........ ......... , je vous prie!

N. B. - Le texte et ses exercices sont tirés sur ~ne feuille que l'on peut obtenir au prix de 10 ct. l'exemplaire chez Charles Cornuz, instituteur, 1075 Le Chalet-à-Gobet si Lausanne. Lorsque l'on s'inscrit pour recevoir, à chaque parution, un nombre de feuilles déterminé, celles-ci reviennent alors à 7 ct. (sept) l'exemplaire.

E.V. No 1, septembre 1967

4 à 8 ans

6 à 9 ans

8 à Il ans

8 à 12 ans

Dès 12 ans

Pour votre bibliothèque

scolaire

Les Editions du Verdonnet, 1782 Belfaux, présentent:

Albums très imagés Fr. 2.20

Histoire extraordinaire d'une petite souris L'alphabet de Titâne L'Ours hirsute Sa Majesté le Chat Francine trouve une famille Les trois fontaines

Contes solidement reliés

Andersen Le vilain petit canard La princesse au Pois La petite sirène .

Perrault Le Chat Botté La Belle au bois dormant Cendrillon Le Petit Poucet .

Kaplun Histoire de l'Ange gardien

Pellaton Le Courrier du Roi Caraffa Belles images de Serge V oisard

Livre de poche, broché, illustré

Ségur Les Malheurs de Sophie Les Vacances Les Vacances continuent .

Rapin L'Enfant victorieux

Dickens Premières aventures d'Olivier Twist Qui est Olivier Twist? C'est Olivier Twist qui a gagné

Fr. 2.80

Fr. 2.80

Fr. 2.20

27

Page 16: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

E.V. No 1, septembre 1967

Dès 13 ans

Dès 14 ans

J. Verne Les tribulations d'un Chinois en Chine Où se compliquent les tribulations

Gautier

Ségur

Rapin

Le capitaine Fracasse Le capitaine Fracasse fyacêl.ssant Le capitaine Fracasse glorieux Dans la même collection, reliés

Les Malheurs de Sophie

L'Enfant victorieux

Fr.

Dickens Premières aventures d'Olivier Twist Qui est Olivier Twist? C'est Olivier Twist qui a gagné

J. Verne Les tribulations d'un Chinois en Chine Où se compliquent les tribulations

Gautier Le capitaine Fracasse Le capitaine Fracasse fracassant Le capitaine Fracasse glorieux

Tamasi Abel dans la forêt sauvage

3.90

Pour les adolescents

Martin

(et les adultes)

Ce Pays. Images de la Suisse romande. 20 beaux textes et 20 photos d'art Fr. 9.-

Bidal

Bovet

Langage du musicien - Ouvrages reliés, illustrés, avec un disque Fr. 9.-

Beethoven

Eclosion de la musique - La musique primitive chinoise . La musique en Inde L'apport musical des arabes

N. B. - Ces livres peuvent être consultés à l'ODIS.

28

Commune de : Timbre communal et signature

._-- .... _-- --- ----'.-""--. -.- .. -... __ .... _-_ .. _-_ ... .. ............. ...... __ .. __ ..

Commandé le: ' ..................................... .

~our ~ ::;~:;:;~;~i~~ ...................................... .

fjB \Ur

DEPOT DES LIVRES SCOLAIRES du Canton du Valais

o

Guichet ouvert tous les jours ouvrables de 8 h. à 12 h. et c:k! 14 h. à 18 h. sauf le samedi

Bulletin de commande ANNEE SCOLAIRE ~967--1968

CONDITIONS DE VENTE Payement dans les 30 jours, dès' réception de la facture, sur notre cpte de chèques 19 - 20. Lors du payement, le numéro de la facture doit être indiqué au dos du coupon de versement. Les prix des manue·ls sont fixés ci-après pour l'année scolaire en cours, compte tenu des dispositions de l'art. 115 de la loi du 4J.1962 sur l'Instruction publique.

IMPORTANT! Seulles les commandes rédigées sur le prés'ent buUetin et munies du sceau et de la signature de la commune s'eront prises e'n considération.

Page 17: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Nombre

'.

Titre du manuel -

Religion

Bible des Petits (Fides), degré inférieur

Catéchisme Quinet et Boyer: degrés inférieur et moyen

Catéchisme biblique, degré supérieur

Conduis-moi sur le chemin de ta maison - Audenet-Dubuisson (caté-chisme de première année-à l'essai). • • • • • • •

Dans ta maison, fais-moi grandir, A. Polant - Dubuisson (catéchisme de 2e année à l'essai). . • . • • • • • • • .

Réservé aux maîtres:

Catéchisme Quinet et Boyer, expliqué (Van Agt)

Conduis-moi sur le chemin de ta maison - Livre du maître.

Dans ta maison, fais-moi grandir, A. Polant - Livre du maître.

Langue française

Epine en fleur - Syllabaire 1 ère année

Je Hs avec Miche'l et Nicole - Ledure 1 ère année, 1 er I~vret

Je lis avec Michel et Nicol'e - lecture 1 ère 'année, 2e Hvret

Bien lire et aimer lire - C. Sylvestre de Sacy.

Livre unique de fra-nçais - Livre de lecture 2èmeannée (coll. Stella)

»» »- Degré moyen .

l'Ecolier valaisan (Mce Zermatten) - Livre de lecture, cours moyen

Sur le chemin de la vie - livre de lecture, degré supérieur.

Premières leçons d'orthographe (Bled)

Cours d'orthographe, cours moyen et classe de fin d'étude (Bled) .

Programme d'orthographe d'usage (Pirenne), tous degrés

Livret d'orthographe et de grammaire (Nicoulin); degré supérieur

Manue,l de vocabulaire (CI. Bérard), cours supérieur

» » » livre du maître

Mon_ no,uve'a-u vocabul1ai-re, cou:rs élémenta'ire (Pi1card - C. J.) .

» » » cours moyen » »

Prix

3.-

2.80

4.40

5.20

5.20

5.80

10.20

6.10

4.-

3.20

2.90

5.l0

3.90

5.70

5.-

7.80

3.40

3040

8.TO

3.10

3.50

3.60

7.40

1

8.-

Nombre

, }

'\

1

Titre du manuel

200 dictées (de 11 à 12 ans) Reichenbach-Nicoulin •

200 dictées (8e et ge année) Mce Nicoulin •

Dictées expliquées (large & Béziat), cours élément~ire

Dictées expliquées (Large & lauren~), cours supérieur C. E.

Traité d'analyse (Prigent), cours moyen et supérieur

» » -livre du maître

Grammaire Gabet l, cours é'lémentaire

Grammaire Gabe-t H, cours moyen et supérieur

» » » livre du maître

Grammaire Gabet, certificat d'études

» » 'l,ivre du maître

Dictionnaire, Petit Larousse

Dictionnaire, Larousse il-lustré (non subventionné) •

Réservé aux maîtres:

Premier livre d'orthographe, ,livre -complémentaire (Bled)

. .

Cours d'orthogf'O'Phe, cours moyen, cl. fin d'étude, Iiv. comp. (Bled)

Fichier de «même, quelque, tout» Mce Nicoulin •

Livret de vooabul-a'ire, No 92 (Mce Nicoulin) .

Vocabul1aire cours élémentair,e, '1 ère année (Le Lay & Leroy) .

li) » » 2e 'année » »

» cours moye'n, 1 èr:e 'année » »

» cours moyen, ,1 ère année', corrigé» »

» cours moyen et supérieur » »

» cours moyen 2'e- 'année, corrigé » » -.

» cours élémenf.aire flelu & Kubl,er)

» cours moyen 'et supérieur » »

» classe de fin d'étude » »

» dasse de fin d'étude, ,livre du maître » »

Prix

3.50

4.-

2.-

2.30

1.50

1.50

4.ro

4.10

6.10

5.-

7.70

7.30

28.80

Page 18: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Nomb,..

- -

Titre du manuel

Arithmétique

Arifhmétique, cours moyen et supérieur (ancienne)

Thérèse et François calculent (Sr Marie-Etienne) 1ère ,année (1 à 20)

» » »

» » »

»

»

2e 'année

3e année

Arithmétique Mamin, 4e année

» »5e»

Tableau de calcul Reinhard, format 113 x 150 mm

Ex. de numération (Sr Marie-Etienne) en relation avec Tabl. Reinhard

Calculs pour la 1 ère année; 30 fiches graduées de 1 à 20

Calculs pour ·Ia 2e année; 34 fiches graduées de 20 à 100

Problèmes pour l,a 1 ère année; 30 fiches graduées de 1 à 20

Hurde de l'addirtion: 30 filche;s g'raduées, L. Briolll'az

» » lia sOrustradion: 30 filoh ers 'g'rald u ées, L. Briolliraz

» » ,la mulrtip'lioatlion: 30 fiilche'S g'raduées, L. Bliorl:l'az

» » l,a divisi'On: 30 fii1che's 'g'raldruée's, L. Blio:l+az

Li\flret de répons'es des 4 orpénations (L. BiOlllllaz) .

Fiches de problèmes (CI. Bérard), c~urs supérieur, de 1 à 152

Séries de calculs (Bérard)

1962 ............ oral 1963 ............ oral

1964 ............ oral 1965 ............ oral ............ écrit

Méthode de calcul oral, cours moyen et supérieur

» » » »partie du maître

Réservé aux maîtres:

1 Prix

1

3.70

5.60

6.-

5.10

3.90

4.40

-.10

-.50

-.90

1.-

L-

U J .§ '(1)

~

c (1)

2.60

2.-

2.-

1.10

2.60

Exercices qualitatifs (Gattegno & Roller) . 1.80

Les Mathématiques et les enfants (M. Goutard) 11.10

Les nombres en couleur, leçons de calculs (Cuisenaire) . 6.90

Réponses aux problèmes d'arithmétique - Cours moyen et supérieur 1.40

1_ Réponses: arithmétique 4e et 5e - Mamin • 3.-L-~ ____ .---,-.--,

1

1.

Nombre Titre du manuel Prix

Histoire et Géographie

Histoire de la Suisse, degré moyen (Grandjean & Jeanren'aud) . 3.30

Histoire de la Suisse (Pfulg), degré supérieur 6.-

Comment rédiger une monographie looale (L. Bioll-az) 1.80

La Suisse: ce qu'il faut savoir (Memento hist., géographie, économie) 1.20

Atlas scolaire suisse (Imhof), école secondaire 24.-

Le Valais: géographie en 3e et 4e année - M. Roten et E. Métrailler 10.10

Géographie de la Suisse (Rebeaud), sans la partie valaisanne. 6.80

Géographie universelile (Rebeaud) 7.30

Valais: col'Iection de 36 photos aériennes (26 x 43 cm) avec textes 150.-

Carte scolaire du Valais (syntosil) 1 : 250 000 • 2.70

Carte scolaire de la Suisse (syntosil) 1 : 600 000 - physique. 2.50

Carte scolaire de la Suisse (syntosil) 1 : 600 000 • politique. '. 2.50

Carte scolaire de l'Europe 1 : 10 000 000 2.60

Carte murale du Valais, édit. 1960, 1 : 100 000 59.50

Carte murale de la Suisse (physique) 1 : 200 000 41.40

Petite carte murale de la Suisse (politique) 1 : 400 000 20.-

Carte murale de l'Europe (Ingold) 1 : 300 000 105.-

1

Petite carte murale du monde 1 : 32 000000 27.50

Carte murale du monde, hémisph. occidental, 1 : 13 SOO 000 73.50

Carte murale du monde, hémisph. oriental, 1 : 13 SOO 000 73.50

Carte murale muette, Valais-Suisse 70.-

Réservé aux ' maîtres:

Eléments de géographie (Dellenbach & Stêihli) . 7.60

1

Page 19: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Nombre Titre du manuel

Autres disciplines scolaires

Leçons de chos'es (Orieux-Ever-ae,re), cours é'lémentaire

cours moyen

» » » » cours moyen-supérieu'r

Dessin et peinture - ~euninckx •

les éléments du dessin (Apothëloz), cours supérieur.

Avec le Guide - Manuel d'instruct. civique (Héritier), degré supérieur

Chants de mon pays (Neuchâtel), cours moyen, et supérieur .

Solfège (Panmlon 1), degrés moyen et supérieur

Manue'l d'agriculture (Châteàuneuf)

Modèl'e d'écriture ang'laise

Petit art de vivre, Deslarzes •

Notre eau... en danger

Réservé aux maîtres:

Premie'rs pourquoi - Premiers comment (Charbonni,er)

Gymnlastique: fo"mu'le's «Performances et men~u-ratio",s» •

<<iLa drcul1ation routière»

Registr.s • Imprimés • Divers

Journal de dasse

Registre des notes.

Registre des visites (autorités sco'laires)

Pochettes «CeHoclair» (50 x 250 mm); la pièce.

Pochettes «Cel~loclair» (73 x 73 mm); la pièce.

1

Prix

5.60

5.40

7.-

18.20

20.40

6.80

3.30

2.80

6.80

-.10

2.30

-.60

4.10

grot.

3.30

2.-

1.80

1.40

-.05

-:03

'-"----:-------~~

Nombre Titre du manuel

Manuels pour écoles ménagères

Aliments et régimes (C, Maton-Bernard) .

Bébé - Notions de puériculture

Bien manger pour mieux vivre (A. Sa lina)

Comptab ilité de ménage (Delarageaz)

Entretien, lessivage, détachage, repassage, C. Curdy •

Joie de lire, Mce Nicoulin •

L'alimentation (G. Mignolet), tome 1

»

Le budget familial

»

»

tome Il

tome III

Le corps humain l, Anatomie et physiologie.

Le corps humain Il, Hygiène.

Les matières textiles (L. Vanoosten)

Les pansements et les bandages et premiers soins en cas d'accident 1----1 Les produits textiles (L. Vanoosten)

Manuel suisse de gymnastique pour jeunes filles

Notions de microbiologie, maladies contagieuses, soins aux malades

Recettes culinaires et hygiène alimentaire, Neuchâte,1

Ecole de promotion et secondaire du 1 er degré

A la découverte des sciences, M. Ray.

Prix

13.40

2.70

1.40

4.50

3.50

6.90

3.40

3.50

3.50

1.70

2.;0

2.70

4.50

2.70

6.S-0

7.-

2.70

4.60

3.50 Bulletin mensue'l le cent 2.10

1-1

Diplôme de l'école secondaire.

Exe'rOices d'Q'lIemand pour le degré moyen

Grevisse - Précis de grammaire française

Grevisse - Exercices sur la grammaire française.

Livret S'colaire

Vocabulaire de base, Uhlig, Chatelanat, Lang.

Wir sprechen Deutsch, tome 1

» »

»

»

»

» Il

» III

-.90

2.80

6.90

4.40

-.60

S.-

S.-

6AO

7.30 1

Page 20: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Echange de cartes: Les cartes murales usagées de la Suisse, cartes physiques, sont

échangées gratuitement par le Dépôt scolaire contre les cartes du Service topographique

suisse. - les cartes à échanger doivent être adressées, avec les bagueHes, au Dépôt des

livres scolaires. Les cartes avec les cantons en couleur ne sont plus échangées.

B.V. No 1, septembre 1967

SEPTEMBRE

Septembre, septembre, Cueilleur de fruits, tailleur de chanvre, Aux clairs matin, aux soirs de sang, Tu m'apparais Debout et beau Sur l'or des feuilles de la forêt, Au bord de l'eau, En ta robe de brume et de soie, Avec ta chevelure qui rougeoie D'or, de cuivre, de sang et d'ambre, Septembre, Avec l'outre de peau obèse Qui charge ton épaule et pèse Et suinte à ses coutures vermeilles Oû viennent bourdonner les d.ernières abeilles. Septembrè! . Le vin nouveau fermente et mousse de la tonne Aux cruches; . La cave embaume, le grenier ploie; La gerbe de l'été cède au cep de l'automne; La meule luit des olives qu'elle broie. Toi, seigneur des pressoirs, des meules et des ruches, o septembre, chanté de toutes les fontaines, Ecoute la voix du poème: Le soir est froid; L'ombre s'allonge de la forêt; Et le soleil descent derrière les grands chênes.

L'AVERSE

Un arbre tremble sous le vent Les volets claquent;

Henri de Régnier

Comme il a plu, l'eau fait des flaques.

Les feuilles volent sous le vent Qui les dispersent, Et brusquement, il pleut à verse.

Francis Carco

. i

29

Page 21: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

B.V. No 1, septembre 1967

(' .. ~.'.

30

LE JARDIN MOUILLE

Il pleut A petit bruit et peu à peu Sur le jardin frais et dormant. Feuille à feuille, la pluie éveille L'arbre poudreux qu'elle verdit. Au mur, on dirait que la treille S'étire d'un geste engourdi.

L'herbe frémit, le gravier tiède Crépite et l'on croirait, là-bas, Entendre sur le sable et l'herbe Comme d'imperceptibles pas.

Le jardin chuchote et tressaille Furtif et confidentiel; L'averse semble, maille à maille, Tisser la terre avec le ciel.

H. de Régnier

(Poésies, Ed. Mercure de France)

DAME LA PLUIE

Que faites-vous, clame la pluie .. Sur mes carreaux frappant ainsi? Le ciel a donc tant de chagrin Qu'il pleure depuis ce matin?

Que faites-vous, danie la pluie Sur mes carreaux frappant ainsi? Lavez-voùs le joli jardin La m.~ison, le toit, le chemin?

Que raites-vous, dame la pluie, Sur meS carreaux frappant ainsi.

: 1:

. J. Leriche

v" t .; ' . :: .... ;

B.V. No 1, septembre 1967

LES QUATRE SAISONS

Quatre saisons tournent la ronde autour du monde. C'est le printemps vêtu de blanc. Voici l'été clair et doré. Puis vient l'automne, rouge comme une pomme. Gare à l'hiver, il a ses bottes et une hotte.

Ella . Raller, Perce-neige (Ed. Delachaux et Niestlé).

AUTOMNE

L'âpre vent d'automne emporte La feuille jaunie et morte

. Dans les bois. Déjà la bise plus dure Nous apporte sa froidure

D'aquilon.

. A. Debout

IL PLEUT!

Il pleut sur la vitre, il pleut sur le monde. Il pleut sur la mer, il pleut sur les fleurs C'est un petit bruit qui gronde, Les fenêtres sont tout en pleurs.

Ecoute la pluie si tu sais te taire Les nuages noirs sont tous gonflés d'eau. Ecoute: cela vient de haut, Le Ciel qui tombe sur la terre.

Lucie Delarue-Mardrus (Poèmes Mignons)

31

Page 22: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Représenrf'ati on

géné'ralle

po'ur Il,e V.a'lo'is

du matérie'l

audio-vi'Suell

Audio­Visuel St- Maurice Documenrof1ion: G. Granges 025 361 62'

P 1526 S

de la classe Biollaz décida de ma conversion totale. Mais voilà, il me fallait des taxis. Qu'à cela ne tienne! La bonne volonté des parents de mes élèves allait faire merveille. Même mon ancien maître de mathématique de l'Ecole normale se chargea d'en prendre quelques-uns, en plus des deux petits Algériens à lui confiés par «Terre des Hommes», deux élèves très atta­chants qui avaient fait rapidement de gros progrès grâce aux réglettes. Les trois inspecteurs jurassiens honoraient la réunion de leur présence. Belles marque de sympathie, on en conviendra.

Quant à l'esprit, n'y avait-il point quelque chose de changé?

Ces journées des 19 et 20 novembre 1963 à Saignelégier resteront marquées dans le mémorial de l'Association jurassienne des maîtres de classe unique, d'une pierre blanche... Merci au directeur du cours dont la verve chaleureuse n'a pas fait mentir la devise: «Ton jours gai, toujours là: GUELAT!»

A l'issue du cours, chaque participant emporta, avec sa boîte de réglettes, le secret espoir de faire de sa classe uniqne une classe Cuise na ire et le rêve d'obtenir des résultats aussi probants que cenx de M. Guélat.

C'est snrtout l'enthonsiasme créé qne je tiens à mettre en exergne, car, dans notre métier, nous sommes toujonrs sceptiqnes vis-à-vis des antres; senls, nous avons la vraie foi.

Sans adresser de panégyriqne à quelqu'un ou d'éloges outranciers à une méthode miracle, il est une constatation que mes collègues et moi-même avons faite: l'application de la méthode Cuisenaire a été le véritable pont introduisant la mathématique moderne à l'école. Et les répercussions de ce nouveau mode de pensée sont sensibles dans tous les autres domaines de l'enseignement. Une optique nouvelle est créée ...

Au moment de l'«aggiornamento», supprimons les ornières les plus tra­ditionnelles et revenons au naturel ...

J'oublie l'enrichissement provoqué par les contacts humains, entre ensei­gnants de différentes régions, grâce aux cours Cuiscnaire. "

1. 5. LE TEMOIGNAGE DES AUTORITES

En ce qui concerne l'introduction d'une méthode nouvelle, fût-ce de mathématique, disons qu'elle s'opère sans heurt notable dans un village.

Le problème est sensiblement différent dans une ville. Il a retenu toute mon attention lorsqu'il s'est agi d'introduire la méthode Cuisenaire dans deux villes du Jura, en particulier, soit Porrentruy et Moutier.

Là encore, j'ai été comblé. Les directeurs des écoles primaires de ces deux localités, rompus aux questions administratives et désireux d'améliorer l'enseignement du calcul dans leurs écoles, à leurs maîtresses tinrent à peu près ce langage: «Vous voulez apprendre la danse moderne? Très bien. Nous ferons l'impossible pour vous acheter le matériel nécessaire. Mais, mettez-vous d'accord. C'est tout le monde, ou personne!»

" Rapport de M. Joseph Saunier, instituteur, Villars-sur-Fontenais, du 2.8.67.

33

Page 23: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

· Et tout le monde monta sur le pont de danse. Ecoutons le directeur des écoles primaires de Porrentruy, M. P. Sanglard:

34

L'introduction de la méthode Cuisenaire da'ns 'nos écol~s ' , s'est'· faite en 3. temps: . .

1. Expérimentation de la méthode dans la classe' d'application" du degré inférieur dirigée par M. Gaston Gtiélat; : - . ' " . ,

2. Initiation et préparation de toutes les institutrices; .. 3. Introduction de la méthode dans toutes les classes 'du degré ~férieu~. 1. Expérimentation. Notre école a la chance de compter parmi ses maîtres un :' coIlègue, M.

G. Gué lat, maître d'application, qui s'est spécialisé depuis de 10ll.gues années dans le domaine de l'enseignement du calcul èt plus ''' particulièrement de la méthode Cuisenaire. L'expérience. se fit doné dans sa ' classe. Circonstance également favorable, celle-ci comprend les trofs premières années 'scolaires. Il nous a ainsi été possible de suivre les enfants durant trois··ans; Cette expé­rience s'étant révélée' extrêmement concluante, nous n'avons pas hésité à sug­gérer à toutes nos collègues du degré inférieur d'adopter ' cette méthode. Nous n'avons pas eu grand-peine à les convaincre et nous avons pu ' passer à la 2e phase.. . ..'

2. Initiation et préparation des institutrice.s. . . . Le succès de notre entreprise dépendait essentiellement . dès 7 institutrices

elles-mêmes. Par bonheur, le sérieux et l'enthou'siasme apportés par . nos maî­tresses tout au long des nombreux ' cours suivis durànt des semàines: favorisèrent grandement la réaHsation de notre objectif. La préparationproprèment dite des institutrices fut suivie et complétée par de fréquentes réunions all cours desquelles chacune pouvait faire part de ses observations" ~de ses difficultés, voire de ses critiques. Ces colloques ont encore Heu régulièrement. Vésprit qui anime cette méthode est si 11ouveau, si différent de' ia méthode 'dite tradition­nelle, son champ d'application est si vaste, qûe ' chaque " maîtresse se : doit de compléter inlassablement ses connaissances.

3. Introduction de la méthode 'dans les classes; Dès le début les «bâtonnets» suscitèrent un grand intérêt parmi la popu­

lation. Inévitable et prévue d'ailleurs, la querelle des anciens et des modernes qu'il nous fallut affronter tourna bien vite- à notre .. avantage. : Par 'dés rétJnions de classes ou par des cours du 'soir; les parènts eurent Ül possibilité d'être orientés ou de recevoir une formation de base, c.e qui ,J,l ur permit d'être à m~:Ole de suivre et d'aider, si besoin est, leur enfant. . ' , .. ,. ,. "'.' . .Conclusion: . " . ' .

Je l'emprunterai :), l'une de nos ·plus anciennes .et de no~ .pl~s compétentes institutrices qui, consultée sur ses impressions au sujet de la méthode Cuisemlire~ déclara sans ambages: ' . , . . .

«Si l'on m'obligeait demain à enseigner ,à nouveau selon les ·anciens principes, alors je préférerais quitter .aussitôt mon métier!» 5 . '.

Et son collègue de Moutier, M. A. Jecker: Le ' trav~il " d'équipes, ' la . coIlàboràticin entre les classes, ' la ·liaisoÎl ··âvee.':les

10c~Jités voisine~, ~()J]f. le~ con~équences ' logiques " de la: ·métbnde.· Lé .. besoin. " de. se r~nouveler, ,de prévoir certains perfectionnements,appelle l'organ:isation4~

de cours ' multiple's. · Iéï ~1~éQre, 'grâce. f.lU ,'grand ·dé,v.quemel1t .. dH m,aîb~~ Jle., cO,urs, M. Guélat, il est aisé de travailler; . . . ' .' , .," .,' ,".

. 5 Rapport de M. P. Sanglard, directeur des EP, ,Porrentrny,<lu 4.8.67.

Qu'en est-il à présent auprès de l~ gent écolière? II est certain que les enfal)ts adorent le calcul, c'est un jeu. La première équipe se trouve présen­tement en quatrième année, donc à la veille de se présenter aux examens secon­daires. Je suis certain que les résultats acquis en calcul seront nettement améliorés. . .

Bon courage aux collègues qui travaillent et peinent dans le beau métier de l'enseignement. G

'. Parlons également cie' l'attitude , des Commissions d'école. Elle peut se résumer comme suit:

Toutes les fois que le corps enseignant dans son ensemble a voulu changer de méthode, les Commissions d'école ont salué avec joie ~ette . initiative et ont accordé les crédits nécessaires; ?ar . contre, toutes les fois que le corps ep'seignant s'est présenté en ordre dispersé, les grincements ont commencé qui obligeaient l'au­torité scolaire communale à recourir à l'arbitrage de l'inspecteur. Et comme le pédagogue jurassien est tout à fait libre de choisir la

. . méth()de qui lu~ convient... .... ,Enfin, on m'en voudrait de ne pas parler des inspecte~rs jurassiens. Qu'ils soient ici rèmerciés, tous les trois, de nous avoir toujours accordé lès autorisations nécessaires pour l'organisation et le subventionnement des cours d'initiatfon et de perfectionnement, et de nous avoir prodigué si souvent leur bienveillance et leurs encouragements. Dans l'avance qu'a pu prendre le Jura au point de vue apprentissage mathématique, les inspecteurs jurassiéhs ont leur part de mérite. . .

2. Les parents. ' . La notîon centrale de notl:e époque est celle du dialogue.

Jean-Jacques Servan-Schreiber

Le degré de ' culture d'un pays se mesure, aujour­d'hui, au niveau mathématique de ses habitants.

. André Lichnéiowicz

2. l. .LES PARENTS S'AFFOLENT-ILS?

Lors de notre stage parisien, la'nnée passée, Nicolas Savary, Léa Biollaz et moi-même nous nous · étions 'précipités sur le '«Figaro littéraire» qui qui titrait:

..;.. A bas Euclide! A bas les triangles! Les parents sont perdus dans les grands ensembles ...

G Rapport de M. A. Jecker, directeur des EP, Moutier, du 30.8.67.

35

Page 24: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

- Les mathématiques bougent. - Au commencement était l'ensemble, ou le casse-tête des parents •.•

Nous pensions à un certain vent de fronde. En réalité, Gilles Lapouge venait au secours des parents en tentant de leur explaquer l'esprit de la nouvelle mathématiqueî L'émoi des parents est tout de même compréhensible:

Les plus récalcitrants, ce sont les pères: chaque fois qu'ils rencontrent Ull de ces satanés «ensembles», les voilà qui fulminent: «Qu'est-ce qu'ils vont inventer vos professeurs? Est-ce que nous utilisions les ensembles, de notre temps? Est-ce qu'on avait beoin d'étudier des «anneaux», des germes» ou des «filtres» pour devenar ingénieur?» L'enfant, lui, ne serait-ce qu'à cause d'Oedipe, a plutôt tendance à prendre parti pour les ensembles, même s'il n'y entend goutte. De sorte que la mathématique moderne, parmi d'autres propriétés, possède celle d'ajouter du feu au conflit des générations. Comment s'en étonner? Il n'est pas ordinaire qu'à dix ans un gamin en sache plus long que son père.

Cette résistance des parents ne peut pas être négligée. Elle freine la mise en œuvre, dans le secondaire, d'une mathématique renouvelée. Elle terrorise les quelques professeurs qui tentent de dépoussiérer leur enseignement. Elle noircit les périls d'une réforme en exagérant le fossé qui sépare les maths classiques et modernes. On peut cependant croire que le temps des combats d'arrière-garde est sur le point de fini. Le mouvement est puissant, probablement fatal. A preuve, le ministre de l'Education nationale a dû concéder qu'une réforme s'imposait. Il est vrai que les périls sont minces. L'enseignement traditionnel se solde par une telle faillite - les résultats du dernier bachot de maths élém' en font foi - qu'une réforme ne peut pas aller vers !e pire.

Revenons à nos parents. Leur inquiétude mérite l'indulgence. Apres tout, dans le monde où nous sommes, les mathématiques formaient le seul récif qui parût stable et rassurant. Partout ailleurs, c'est la dérive: une ~ invention chasse l'autre, la peinture abstraite fait vieillot et le règlement de l'armee vole en pièces. 7

ou encore: A la décharge des parents, il faut dire qu'on n'a rin fait pour les ~ider

à franchir le gué. On ne leur dit rien du tout, Hs dorment sur leurs deux oreIlles, bien tranquilles et, tout à coup, un beau matin, ils se trouvent nez à nez avec deux ensembles sécants, sous le regard narquois d'une mioche de douze ans! 7

2.2. LES PARENTS DANS LA CLASSE DE LEURS ENFANTS

Pour tranquilliser les parents, il faut les aider à «franchir le gué». Rie.n n'est plus facile que de les réunir dans , une classe et, si l'o~ ne ve~t tenu qu'une séance, de s'organiser pour que quelques enfants pUIssent f~ue une petite 'démonstration. Les parents comprennent la faço~ de; proceder, et le tour est joué. La confiance a chassé le doute ou les apprehenslOns. ,

Je dois dire que mes collègues, au début, craignaien! ll;n peu , cette réaction des parents, à tel point ' qu'à Porrentruy elles me diSaIent: , «Nous

7 «Figaro littéraire», du 3.11.66.

36

voulons bien nous lancer dans l'aventure, mais, nous vous en prions, venez informer les parents de nos petits!» Nouveau besoin de sécurité: «Je veux bien pratiquer une nouvelle méthode, mais assurez mes arrières, de grâce!» Alors, comme je n'ai jamais pu dire non, durant une année ou deux, dans chaque classe de mes collègues, j'entretenais les parents de la nouvelle façon d'enseigner -le calcul; , toujours aVec démonstration, bien ' sûr.

La formule 'est quelque peu différente, maintenant. Chaque titulaire de classe assure sa réunion de parents et j'accueille à l'Université populaire les papas et les mamans qui désirent une plus ample information.

2.3. L'ECOLE DES PARENTS

L'organisation est prise en charge par une instance semi-officielle «L'Ecole des parents». Les séances qu'elle organise conviennent très bien pour de grandes localités. Là où «l'Ecole des parents» n'est pas constituée, c'est parfois la Commission d'école, ~t le corps enseignant qui invitent les parents. Presque toujours, ce sont les collègues qui m'ont appelé pour les «mettre en selle». C'est pourquoi j'ai accepté d'aller en 1964 à Reconvilier; en 1966 à Sornetan; cette année à Grandval. Bien que fatigantes, ces soi­rées sont toujours intéressantes, tant la discussion avec les parents est em­preinte de dignité et de sérieux.

2. 4; L'UNIVERSITE POPULAIRE

J'extrais du rapport de Me O. Troehler, procureur du Jura et président de l'Université populaire jurassienne, les lignes suivantes:

Les cours que M. Guélat a donnés dans plusieurs localités du Jura ont attiré un nombre record d'auditeurs qui on été conquis par l'intelligence, la clarté d'esprit et les dons pédagogiques exceptionnels du conférencier. Nous profitons de l'occasion qui nous est donnée pour rendre hommage à Gaston Guélat, pour lui exprimer la gratitude de tous, maîtres, élèves et parents, pour le re­mercier des efforts qu'il a accomplis afin d'implanter dans notre pays une méthode d'enseignement dont le succès est définitivement assuré. 8 ' .

(N. d. 1. r.: Gaston Guélat n'avait donné du texte de M. Troehler qu'un fragment fort réduit. Il me permettra d'avoir laissé le président de l'Université populaire s'exprimer plus abondamment).

Un nombre record d'auditeurs pour six séances consécutives d'initiation mathématique! Qui l'eût cru? La voilà bien la revanche de la mathématique moderne! Mais je ne vous cacherai pas que cela me donne du souci, parce que voilà trois ans que cela dure, et parce que je ne peux plus suffire à la demande. Et je vous ai déjà dit que je ne pouvais pas dire non, parce que

8 Rapport de Me O. Troehler, procureur d~ Jura, président de l'Université populaire jurassienne, La Neuveville, du 21.7.67.

31

Page 25: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

j'estime la chose sacrée. La mathématique' a aSsez fait de tort à'certalnes générations - il n'est que d'entendre les réactions des parents ' pour s'en convaincre. J'estime donc qu'il est grand temps de la réhabiliter; eIi la faisant aimer par maîtres, élèves, parents et autorités. Alors, comment faire? Même si un conseiller d'Etat jurassien a dit que ' «le · surmenage ' est l'hygiène des hommes forts», je sais .aussi que: «Qui trop embrasse mal étreint!». Je ne vois qu'une. solution: dès cet hiver, . i1Ja~t absolument que ' des. collègues m'aidènt ·à · donner les cours du soir à l'Université populaire. On;,n'a pas le droit de décevoir' les parents, mes·emble-t-il. Voilà pour J'avenir immédiat.

Si vous saviez comment le premier cours sur les «Nombres en Couleurs» a été lancé! Un ami de Moutier, maîtres.econclétirç, .lI].e téléphone un ,soir pour me solliciter. Afin de mettre chacun à l'aise, nous convenons, d'entente avec', un autre . ami, directeur des . é.coles primaires, de donner tine .. sé~~se d'orientation à l'aula de l'école secondaire; en :fin de séance, les inscriptions seraient prises. Je m'étais donné la peine de mettre au net pas ·malde notes, susceptibles : .. d'intéresserun. _ petit groupe. d'adultes . . Quand j'arrivai a Moutier; quelle ne.fut :pasma surprise! 220 personnes m'attendaient! Alors, comme je le: faisais 'avec ma compagnie-frontière durant la mobilisation, j'ai «remisé» mes papiers ' dans ' mapoche, .et ' j'ai exposé, · tout · simplemen~, pour quelle , m~ison je voyageais, réglettes en main. Le nombre des ' part.l': cipants m'avait forcé au seul ton qui convienne à des assemblées· de ce genre --­et dont je ne me suis jamais départi - celui de la confidence et de l'humilité, parce que l'enfant est au cœur du problèm.e ... La ,suite? Je' yerrai. toujours mes amis Jean Mamie et André J ecker demander à certames personnes de revenir l'année suivante afin qu'il y ait, ce soir-là, moins d'inscriptions! Enfin, presque à 1 heure du matin, 160-170 inscriptions étaient enregist~ées. L'organisation de 3 c0l.lrsparallèles de 50-60personnes, pendanL6 semames, devenait nécessaire. Je me rendais donc 3 fois par semaine à"Moutier.

Ce cours . eut naturellement un certain retentis~ell1ent,on s'en doute. D'autres cours suivirent. Au total: 16 cours de 6 sé,illces ell trois ans. Pour l'année 1967-1968, il Y a lieu de ,prévoir au moins 7 cours d'initiation ma-thématique à l'intention des parents. Incroyable, mais vrai. ," , .

2. 5. 'UNPROGRAMME DE CO(Jl{S

Mes . cours" sont le plus souvent répartis, sur six séances de la façon sui-vante: . :

38

-- pré-:-calcul, matériel Cuisenaire, exercices qualitatifs; -2... Etudedesnombres de ü .à 10 (1re partie); - ., ," Etude des nombres de 0 à 10 (2e partie); . - Etude des nombre de 10 à 20; - Etude des nombres de 20 à 100; - :Ptiissances et bases.

, . . ; Je..h'mèplique .jamais une ,matière que l'enfant ne traitera pas. Par contre, çetteannée. à FMoûtier, :j'ai déjà pu renseigner les' parents sur les notions eus.emblistes. et logiques, 'sachant 'que les maîtresses avaient reçu 'le matériel ~écessa~re à la suite d'un cours de perfectionnement que je leur avais doriné ~ l'49~~~~rJ~Wrp,~.<;:~. . , .. "

2. 6. TEMOIGNAG'ES"

Je crois ne pas me tromper en disant que les parents sont vivement intéressés par l'en~eignement de la mathématique telle qu'on la conçoit actuellement. Voici' qrie1qüeséchos recueillis:

C'est la troisième annéecon~cutive que la ~eCtion de Moutier de l'Université populaire jurassien~e, •. :en "colll;iboration avec " la direction. de l'école primaire, fait appel à, :.l\f. ,. Ga~t~Q. ' Guélat, . maître. . d'application -à • l'Ecole normale de Porrentruy, en luL(I~ma.n<Jant ifeprésenter aux parents la méthode des «Nombres en Couleurs» ou~~é(4_Qde . :!~Çuisen~ire», :. ainsi que . les nouvelles orientations prises par les . n..l~.th_én~at.ql,les -- modernes. Dire que · les leçons de M. Guélat ont connu le..;.s.p.çcè~, serait.;.un eupbémisme puisque près de . quatre cent personnes ont ainsi recueilli J~ <~~Qnne . ~pàl·oJe». , CefaiL est réjouissant et témoigne de l'intérêt croissant que les parents .. portent auX problèmes scolaires. Ils ont, dans le cas particulier, pénétr~ )l~ns. l~ ' monde mathématique par des portes nouvelles et éprouvé un rée ... ,pll;lisit à étudier .. une matière : réputée aride. Ils pourront ainsi aider à leurs e~f@nf~ .. (Ja.l)s _l'esprit. d~s . . méthodes nouvelles ou, tout au moins, éviter d'intro9~lI;~ , d~ns leurs , .conseils .. ..tout élément étranger à l'or-thodoxie ..' . ". , : . . .

No~s avons,.~f~it·; à · Moutierune.expérience utlle et notre population en sait gré à M. Guélat~: à 'J'U~iversité populaire. et . à la direction de l'école pri­maire. 9

Ce té~oignage' émouvant ' entre tous de Mlle Marthe Guéniat, maîtresse secondaire retraitée à Moutier qui à l'âge de 84 ans (elle est de 1881) assista à ma premièreséan<:;e d'information et suivit ensuite mon cours:

La séance d'orientation sur la méthode Cuisenaire dirigée par M. G. Guélat, maître d'application à l'Ecole normale de Porrentruy, fut si captivante que je suivis le cours ·donné ·par le même maître sur cette nouvelle méthode d'enseignement.

Ces heures furent une révélation, ' "uit enchantement. Dommage que je ne puisse repartir en mathseloilles principes Cuisenaire. Peut-être n'aurais-je pas vu dans le calcul ma «bête lnoire».

Qu'il y a loin du boulier · à lamanipulàtion des réglettes de couleurs! Quel plaisir doit avoir l'emant à · construire . tapis, carrés, triangles, escaliers où le jeu des couleùrsc' suScite' de', nouvelles images! ' Et voilà que du même coup se développe l'habileté · manuelle, que ' sé ,précise l'emploi de vocables désignant couleurs, formes, que peu , à "peu ' seront assimilées des notions telles que «bases», «puissances», «racine carrée,»" que d'étape en" étape, on franchira le«pont-des­ânes», à conditionde ' u,e " se ·hâter que LENTEMENT.

Pour nous, 'adultes~ les leçons' paraissaient brèves," même' à ceux que certains termes oubliés obligeaient 'à ' une gymnastique failleuse. Nous avons fort bien compris pourquoi certainS ' parents ont ' pu dire: «Nos gosses nous en remon-treron!». ' . " .

9 Rapport 'dé 'M. Jean Mamie, maître secondaire, Moutier.

59

Page 26: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Enfin ... la fable des réglettes. Nous la devons à Mlle Alice Heinzelmann secrétaire de direction, auteur . de «Filigranes» et de «Routes et Pensers»' lauréate du Grand Prix de poésie, Louis Jullian décerné à Arles en juillet 1965. 'J

Cette fable fut écrite après le cours «Nombres en Couleurs» donné à l'Ecole des parents de Reconvilier en novembre 1964.

40

LA FABLE 'DES REGLETTES

Depuis les temps fort reculés Où Charlemagne la classe inventa

On s'ennuyait fort à l'école. Que de mau;aisetés, De tracasseries, de chicanes on infligea Des siècles durant à la gent écolière!

Vous-mêmes, Monsieur Jean de la Fontaine, Ne me contredirez point, car je suis bien certaîne

Qu'à toutes les leçons, l'écDle 'buissonnière Toujours préférâtes,

Mais ce que point ne rêvâtes, Monsieur, c',est qu'un jour viendrait

Où en :plaisir on transformerait Le morne . ennui de la pédagogie.

«Impossible!» direz-vous. Vous aurez tort. Le miracle en effet ,s'est produit. Au plus fort

Du siècle vingtième,unesprit . de génie La réglette inventa.

- Q'u'est-ce donc que cela? sera votre question. - Cela, Monsieur, c'est le triomphe de l'addition, de la soustraction,

De la muliplication et de la division. - Que voilà Donc une affaire! De mon temps déjà le calcul existait:

Vous n'avez rien inventé! - De votre temps, Monsieur, le calcul ennuyai~;

Aujourd'hui il amuse. Tout est donc ~hangé! - Il amuse, dites-vous? - Oui, Monsieur, il amuse:

En se jouant on l'apprend aujourd'hui; En souriant, on a chasséJ'ennui Qui lui collait au dos. La .muse

De l'arithmétique Est devenue la ,préfér-ée des écoliers.

-Grands .dieux, est-ce pQSsible?Sympathiqu~, Le calcul? Non plus .insipides et chicaniers,

Les exercices pour l'apprendre? - Point du. tout, Monsieur, point du tout:

Le dernier des cancres en a même fait son atout Principal. Inutile désormais de vouloir le sur,prendre

En flagrant délit de tricherie: Il sait sa leçon et en est heureux.

- A la faveur, dites-moi, de quelle ' supercherie? - Rien de trompeur, Monsieur, dans les jeux Que sont. devenus les cours ,de mathématiques.

Les réglettes, loin d'être diaboliques. Instruisent en amusant. Différentes de couleurs

Tout autant Que de longueurs,

Elles se jouent des opérations Jugées jadis harassantes.

Même les fractions, Ces bêtes noires des dilettantes.

Font désormais la joie des écoliers. -Voilà qui m'emplit d'aise! Mais dites-moi, les héritiers

De Charlemagne, comment appellent-ils cette méthode Qui semble être si fort à la mode?

- Cuisenaire elle s'appelle, du nom de son inventeur. - Bien, et puisqu'il faut pour cette fable

Une. moralité, je demanderai à ce 'monsieur De .faireégalement table

Rase des autres sources d'ennui Qui sclérosent l'humaine existence.

Car l'homme vit de la joie d'aujourd'hui Et non d'une immuable et poussiéreuse science

Au cours des siècles ressassée, Fût-elle de Charlemagne héritée.

A. Heinzelmann

5. Conclusion

En Suisse, l'implantation de la mathématique moderne dans l'ensei­gnement primaire se poursuit de façon réjouissante. n semble bien, . même qu'elle ait atteint le point de non-retour. , "

Mais la partie n'est pas encore gagnée pour tout autant. C'est pourquoi .le mot du professeur Pauli lancé à l'Université de Genève, au cours du Séminaire Picard de novembre 1966, me paraît être tout· à, fait de circons­tancés: (Il faut tenir! Il faut tenir 10 ans, il faut tenir 15 ans! Le reste suivra.»

Il rejoint celui d'Emile Zola, dans «Travail»:

Vous avez entendu, mes chers collègues: «Jamais On n'abandonne une œuvre». S'il fautl'ingt années, trente années, s'il faut des viesentièr~s, on les 'lui donne; si l'on 's'est trompé, on revient sur 'ses ,pas,on refait autant de . fois qu'il le faut le chemin déjà parcouru; les empêchements, les obstacles ne 'sont que des haltes, les difficultés inévi.tables de .la route. Une œuvre, c'est notre enfant sacré. Elle est . notre sang, 'nous lui devons toute notre force, toute notre -âme, 'notre chair et nôtre esprit. . , .

Porrentruy, ,août 1967. Gaston_ 'Guélat

:41

Page 27: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

'Cours

FRIBOURG

Cours donné par M. Léo :Biollaz, p rofesseur · à 'l'Ecole . normale de Sion, à l'Insti­tut de pédagogie curative 'de l'ùniversit~: de Fribourg, Place du. Collège 21, téléphone 037 29121. - , ., . ' " .' , .'

Chaque semestre d'hiver: ...... .' ; ' "

Conditions:

Inscriptions:

Finance d'inscription:

Début des cours:

Dernière journée de cours:

A CRET-BERARD ',-:' ~~ ': . ,; .

':c (mi~bCtobr~ à 'débutmar~) tous les mercredis de 16 h. à 18h: à l,a sallé,No3 \\td'lnstitut'. .. ' .'

. 'Le coursest 'destinê ,aux? maîtres et maîtresses ensei-gnanl dans le~ 4 premières . années primaires ainsi qu'aux

" '~ardini~res d'enfants~ ' ,

': A 1'I~~tiWt de ',pédagogie , curative de l'Université de , Fribourg, Place du Collège 21, jusqu'au 1er octobre 1966. , Téléphone 037 2.91 21: ,.

, '

F 50.-:- pour le semestré. Un bulletin de versement sera envoyé à chaque participant.

Mercredi, le 25 octobre 1967 à 16 h. 15.

Mercredi, le 28 février 1968.

, " . J .

'SEMINAIIm'D'AUTOMNE'DE LA SPV 'i967

L~ndi 2~,mardi .24 , et mercredi 25 oct?b~~ 1967

"', ~~u;s; No, i: .. '~at~éinatiqUeS :'actuelles: Initia~ion àde~ , nQ.tion.s 'de m~thématiques â6tuelles éèiainint , i'enseignement .,dü calcul .. aux .niveaux inférieur . et jntermédi~ire (1re à' '4e, én parÙc~lier, en .. v,ue de l'usage çlè ' ~a méthode, c;uisenair~ ~ degré,s ïn~~~ ficiùF eit 'intermédiaire':"':""": par MM. 'Basset, professeur"aux gymnases' cantonaux, B~rnet, professeur au collège de Vevey,ÇJauchàt,profe~seui , à ' l'Ecole normaled~Yverdon - 3 jours - Fin du cours: mercredi 25 octobre à 16 h. 45. '"

." Çcit1'ii N~',3 r:C~isJlliir~ ' (déb~ia!1~ :--:"par l~sm.ô~it~ic.~~' «C~i~e!1aiJ;~>>', Pll' canton ~~; V:~uèb . " .. ; (M1îeG~i~' .,f~spqJ.1sagl~) ~ , 3:, . .jo,llrs '~: ,Fin. <l!-'b ço~rs; n:).ercr~dt 2~,;octobre

l;:~Jci:~::~;;;';~: · ~~~~~,i(~1~~~J' ":'~;œ ;l~~ ,Ai~qi\l-l~ts ; k~~à.i~iJ~~~ii canton aê'V~hîci :(Mné' Grill;' resporlsâMe) .:::..::: 3 ' jours.:-. Fin;'.q,U . cquts: r6ercrëdi".t?<-:octobre à Il h. 45. . .,. ' .

In~çrip~ions: S,ecrétariat central SPV, chemin des AÜinges 2, iôÔOè"Utlshnne, téléphone ' .0212-7: 65: 5 9 .

rendu à la mémoire de M. Otto Binder, président décédé en 1966, qui, par sa direction compétente, sa perspicacité et sa largeur de vues, a su favoriser l'essor de l'OSL créée en 1931 d'après ses projets.

Des chiffres ne sauraient refléter les idées à la fois saines et construc­tives qui, . par l'intermédiaire de plus d'un million de brochures OSL par an, sont diffusées parmi notre jeunesse.· L'OSL est un petit exemple du phéno­mène culturel du pays. Sept langues, le même esprit! L'OSL prouve la possf:" bilité d'un «œcuménisme ethnique». C'est au public qu'il incombe tant aujourd'hui que demain de soutenir l'OSL dans sa lutte positive.

OSL

Liste des dépositaires en ,Valais

KarlWicki, l.(nabenschule, 3900 Brig Guy Germanier, instituteur, 1961 Erde-Conthey LouisPitteloud, instituteur, 1961 Hérémence Fernand Moulin, chemin des Bonnes-Luites, 1920 Martigny Joseph Ribeaud, instituteur, 1870 Monthey JealÏ~Gérard Morisod, instituteur, 1904 Vernayaz Tony CoUard, M6rgettés C, 1962 Pont-de-Ia-Morge Max Raiber, Sekundarlehrer, 3930 Visp

Audio-visuel tOO °/0 Cantacolor

Dr. W. K.

193 diapositives aux couleurs agréables, d'un graphisme soigné... 20 disques 45 tours mono... textes explicatifs pour chaque groupe de 9 dias, sous plastique ... le tout en 2 parties, sous emboîtage entoilé, d'une parfaite présentation.

, Ainsi se présente ce .nouveau matériel pour l'enseignement du solfège. Auteur: Gérald Gorgerat. Editions Delachaux & Niestlé, Neuchâtel et Paris. Voi,ci les présentations faites, je laisse la paro~e à l'auteur~ Le but que je ,me suis fixé estlesuivant: * Apprendre à chanter ' dans la, joie; , * Former le . goût musical;

* Susciter la curiosité musicale; * enseigner les principes élémentaires de la musique en provoquant les réflexes nécessaires à la ' réceptivité de rIa musique · et à sa re-création. D'où l'emploi d'éléments visuels (les diapositives) et auditifs (les disques) et la confection de tuyaux d'orgue. '

Page 28: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

L'avantage de la diapositive sur le livret de musique est certain. Tout d'aIDorçl, il yale côté séduisant de la projection: nos enfants sont de la géné­ration audio-visuelle, le cinéma et la télévision sont de leur temps. Je peux pourtant avancer un meilleur argument. En projetant un texte musical sur un écran, nous utilisons une seule partition pour tous. Tous les regards sont fixés sur l'écran. Il y a une disponibilité d'esprit qui est appréciable. ,Le maître montre à l'aide d'une baguette l'endroit à ,écouter ou à chanter; il souligne ,les difficultés; l'enfant est attentif. La méthode devient efficace. Sur le plan pratique, les diapositives permettent l'emploi d'une gamme de couleurs lesquelles sont un soutien mnémonique utile.

T.;'emploi du disque ne se discute pas. Dans nos écoles nous avons l'ha­bitude de donner des conférences avec audition d'œuvres de grands musi­ciens. Cette méthode est valable. Pourtant il faut reconnaître que les enfants ne sont pas préparés à l'audition de la musique. Parce que, chose curieuse, il faut apprendre à écouter.

Dans les exercices proposés ici, on habitue l'enfant à écouter "un frag­ment sonore, d'abord très court (une ronde), puis plus long (deux et quatre rondes), enfin un thème complet. Puis l'enfant imite la ronde, les deux ou quatre rondes, le thème joué par l'instrument. L'enfant se soumet àla disci­pline de la musique. Il se prépare peu à peuâ écouter, à chanter ënimitant les sons enregistrés, puis à chanter d'autres sons placés dans l'échelle ,musi­cale à des distances variables par rapport à un son Où un agrégat sonore donné par le disque; il apprend à entrer au bon moment puisqu'il doit par­ticiper à la re-création de la mélodie proposée en mêlant sa voix au jeu des instruments; , enfin il apprend à respecter la participation d'autrui, que cette dernière soit l'accompagnement musical des instruments ou le chant de ses camarades. Et ceci est très important" parce que le plaisir que pro­cure la musique d'ensemble exige de chacun de nous une soumission libre­ment consentie à l'effort de chacun.

La méthode se présente en deux parties. ,La permièrepartieest consa-:­crée au chant àune voix; la seconde , à la pratique du chant à plusieurs voix.

La formation proposée est essentiellement tonale. Tous les exercices doivent ctéer ,chez l'enfant le sentiment tonal, ,c'est-à-dire celui quipréside à l'organisation mélodique et harmonieuse utilisée par les musiciens cl~ssi­ques et par les chantres populaires.

Le canon est le genre polyphonique ;parexcellence. J'en propose quel­ques-uns. Puis nous travaillerons des exercices, rythmiques , tout d'abord à frapper dans les mains en lisant les diapositives et a~ec l'accompagnement des trompettes, puis en ·les chantant- selon un contour mélodique imposé par la trompette. La dernière série. de ,diapositives est consacrée à des mor­ceaux d'auteurs divers à chanter pour le plaisir . .

, Le: Collège des Cuivres de Saint-Laurent de Lausanne, Sylvio Mages, tromp.ette, le chanoine Georges Athanasiadès, organiste de l'Abbaye de St~Maurice, ,des trompettes et solistes d'un, groupe instrumental amateur de Lausanne ont prêté leur concours aux différents enregistrements.

i44

Ayant suivi la préparation de ce matériel et son essai avec des enfants je dois dire que, bien employé, il crée la JOIE; la matière est abondante et si les premiers dias-disques peuvent s'utiliser avec des enfants de 8-9 ans, les derniers s'adressent aux grands élèves et même à des jeunes gens d'écoles supérieures. Cette technique contribuera beaucoup à la culture musicale de nos élèves car il est rare de pouvoir solfier et chanter un choral de Bach, par exemple, avec accompagnement d'orgue, dans une salle d'école, comme le ,permet cette méthode.

(Voir publicité en page 53) P. Delacrétaz

PRECIS DE CULTURE FRANÇAISE par F. Nisol et J. Jouret broché 15 X 22, 384 pages, 18 illustrations Prix de vente: Fr. 18.-(Editions Delta)

Dans cet ouvrage, les auteurs donnent les faits essentiels de l'histoire littéraire de manière à orienter l'élève dans son évolution. Les grandes épo­ques sont caractérisées brièvement non seulement pour les lettres, ' mais également pour la. philosophie, les arts, la musique, lessciences,-. étroite­ment liés et reflets de la. civilisation du moment. Ce livre permet dei' saisir, à travers :une technique d'expression infiniment variée et changeante, .une humanité qui se cherche en connaissance et en puissance.

PARTIE OFFICIELLE ET CORPORATIVE

AUX ENSEIGNANTES MARIEES

Mesdames, Cordialement, je remercie toutes les institutrices qui ont rempli mon

formulaire d'enquête sur la vie professionnelle des enseignantes mariées. Des réponses arrivent encore maintenant, toujours bienvenues! Comme

je souhaite dépouiller ce volumineux courrier, je serais reconnaissante envers celles qui se proposent de répondre, si elles voulaient bien le faire avant le 31 octobre.

Sr Jean-Baptiste Bérard

TROUVE

Après le cours cantonal de perfectionnement, l'on a trouvé dans les bâtiments de l'Ecole normale des instituteurs un parapluie beige à dessins noirs, et une paire de lunettes (celle-ci sur le piano de la salle de .gymnasti­que) ..

Les réclamer à -l'ODIS.

45

Page 29: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

AU PERSONNEL ENSEIGNANT FEMININ DU CANTON DU VALAIS

.. ' L~ dépôt attire votre attention sur quelques articles nouv~llement i?­traduits que vous trouverez dans le catalogue: boutons. couI. et a recouvnr; rqulettes à patrons; craies tailleur; imperdables assort.; fIl nylon; lastex bl~nc; i~terlock à côtes; nylsuisse uni et dess.; doublure nylon ~40 c~~; ~ISSU éponge blanc 140 cm.; pur fil blanc 170 cm. po~r dr~ps et bnges d eglises; léacryl; feutrine 175-180 cm.; cartes de 25 aIgUllles a coudre assort. avec enfile-aig. _ ... A . .Iiquider. Jaine Nomotta -.~ - . chaussette, déc. renf., nylon, blanc et beige

moyen. Fr. 1.20 la pelotte de 50 g. Pensez à vos collègues . qui attendent aussi les échantillons. Merci.

. Le dépôt scolaire 'pour les ouvrages féminins

ECOLE VALAISANNE

Les maîtres et les. maîtresses qui. abandonnent ~:ens~igneme~t ~t q~i lwdésirent plus receVOlr l' «Ecole valaIsanne» sont pnes d en avertIr Imme­diatement rODIS. :' . . De même. les .abonnés qui, par suite de changement d'adresse, rec~vraient leur revue en double exemplaires, sont priés de nous le signaler. MercI. .. ' Il est bien entendu que l'abonnement annuel à l' «~cole val~isanne» .va de septembre à juin. Ne pas attendre la facture du mOlS de maI pour faIre savoir que l'on ne désire plus recevoir la revue.

Test d'écriture dans le canton de Genève

. Les conclusions du test effectué en vue de l'introduction du stylo dans les classes primaires du canton de Genève ne manquero~t pas d'intéresser bon nombre de maîtres. Ce test a été organisé par le ServIce de la re~her~he pédagogique du Département de l'instruction publique, sous la directlOn du professeur Samuel Roller.

Une première expérience portant sur une année, ~ntiè~e ayant, pr~:)Uvé que l'utilisation du stylo entraînait une très nette amebor~tlOn de 1 ecnture des écoliers, on décida d'en réaliser une seconde en proceda~t de la façon suivante: On constitua quatre groupes d'élèves représentatI!s pour .l'en­s.emble. des écoliers du canton. Les trois premiers groupes se VIrent att~Ibu~r 9 modèles de stylos, alors que le qua.trième - servant, ~e groupe temOIn --:':" continuait à écrire à la plume d'acIer. Quelque 800 eleves, appa,rtenant à des groupes composés chacun de deux classes allant .de. la 3~ (debut de l'enseignement de l'écriture liée) à la 6e année, furent aInSI testes.

46

L'expérience faite par le Service de la recherche pédagogique comprenait:

1. Deux contrôles d'écriture, l'un prévu pour le début, l'autre, pour la fin de la période d'essai. Il s'agissait du test mis au point par R. Piscart, qui devait permettre d'apprécier la qualité et la rapidité d'écriture, sur la base d'une phrase de 100 lettres comprenant tout l'alphabet, à l'exception du «k» et du «W».

2. Un questionnaire détaillé, destiné à recueillir l'avis des maîtres des classes testées sur les propriétés techniques et pédagogiques des différents stylos utilisés. .

3. Un questionnaire demandant aux .,élèves s'ils possédaient déjà un stylo, quel type de plume ils préféraient; ce qu'ils voyaient comme avantages et comme inconvénients. àu stylo utilisé pour le test, s'il y avait des gauchers parmi eux, etc.

Une importance particulière a été accordée ~ux résultats du test per­mettant d'évaluer la qualité de la calligraphie en ce qui concerne la propreté et la rapidité d'écriture.

Les stylos eux-mêmes ont été soumis à JIn . examen approfondi sur le plan technique. C'est ainsi que les experts rësponsables se sont penchés plus particulièrement sur les caractéristiques suivantes: système de rem­plissage, régularité du débit d'encre, sûreté en matière de taches, possibi­lités de réparation, largeur 4,e la plume, . qualité de la plume, : du capuchon et "de : l'agrafe, rentabilité~ faculté , d'utilisation par les gauchers, qualité d'écri~ure sur différentes sortes de papier, etc. .. . _ . ' _ . . ' : ".'-

Pour' chacune des plumes examinées; les experts ' mit ' dû répon<;lre à. ]1U

total de 77 questions assorties de notes pouvant s'élever ·à .. un- ma~irnum de 308 points. . . '

Lors de ce vaste test scientifique, le stylo qui s'est placé en tête, avec une bonne longueur d'avance, est le WAT de Watermann. En effet, les cla.sses qui avaient utilisé, . pendant plusieurs. mois, . des stylos WAT ont présenté, à la fin du test, les cahiers les plus propres· et. les mieux tenus . .:. En effet, le W AT ne peut absolument.·pas f~ire de tache .. Grâce à s;a révolu­tionnaire cartouche capillaire, le WAT a été considé~é<.comme le ,stylO le. plus économique, car l'encre ordinaire est plus de dix fois ' moins chère que l'encre en cartouche! Un point également très apprécié: le W AT peut être réparé par le maître lui-même, car les quatre pièces qui le c0D:lpose~t sont to:utes remplaçables. . ,.. ... ", !

Les conclusi.ons de. ~ette . expérience ont incité les autorités sColaire-gene­voises à se prononcer pour le W AT et à faire distribuer, dès la rep.trée des classes d'automne 1966, des stylos W AT à tous les élèves de 3e année. Il en sera de même à l'avenir, pour tous les élèves de 3e année, et ainsi, peu à peu, tous les écoliers du canton de Genève écriront au WAT.

Page 30: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

· HUMOUR •••

Au sein d'une famille cannibale, la jeune fille annonce triomphalement à sOli père:

_ Tu sais, papa, c'est un jeune homme très beau, très grand, très instruit ...

Alors le père: - L'essentiel, c'est qu'il soit tendre!

Un Ecossais rentre chez lui après un an d'absence. Il retrouve son père avec une grosse barbe:

- Tiens! Tu t'es laissé pousser la barbe, papa? - Eh oui! Tu étais parti avec le rasoir.

Madame vient de s'évanouir, et Monsieur appelle la bonne: _ Vite, apportez la bouteille de cognac, Madame a perdu connaissance. _ Tout de suite, Monsieur, et pour Madame, qu'est-ce qu'il faut que

j'apporte?

, f~d.atlon Valaisanne des Ptoducteurl d. LaIt

midi, soir ,et matin:

au bon lait du Valais

LA

LOTERIE ROMANDE

FAIT

DES HEUREUX ... P lSŒ3 S

Papeterie

Pas d'ennui

avec le sty'lo

« Tourbillon»

Recommandé

par le corps

ense'ignant

9.50

Prix spéci·aux

pou'r écoles

Réparations et

échange

de toutes

pièces de suite

à prix

forfaitai'res

Librairie

Sion, centre de la viHe P 1532 S

49

Page 31: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

50

Nouveau 1

Centrale Audio-Visuelle Fi.lms Fixes S. A.

Fribourg Rue de Rement 20, tëléphene 037 25972 La mai'sen suisse au servi'ce de l'en'Slei'gnement

Netre sp'len~di'de neuve,lle coHedien de diape'sitives de 'lia Suisse format d'ilffia'ges 4 X 4 (di'as 5 X 5)

Ces rdi,a's, menta'g,e oarten ou se us verre's, p'assent dcms teus l,es projectevrs norma'ux de dias 5X5

La vue est oarrée, pllus glrande et p'ar censéquent pilus beUe.

Sur simple demande, nelus vous ferens parvenir à che'ix, slans a'U'oun enga'gement d'a'chiat, l,a ce'/ilectien cemp,lète qui cemprend 462 dilas, ·QlU prix de

Menta'g'e-caden, lia pièce , à " 9 dia's Fr. , .GO

20 à 49 dics Fr. l' .20 50 à 99 dics Fr. 1.10 dès 100 dilas Fr. 1.-

Peur le menro'gn'e sous verres 5 X 5, en pl,us Fr. -.50 pa'r vve

C'elst une e'ccas1ien ull'ique de cempléter vetre ce,llle-ctien de dti1aipesitives de ~a Suisse pa'r ,d e's vue s de qu amé in'wrpa's'Slab+e

4 viteslse"S QU'at/Ïté de sen remarqu,able Pes's,ihHité ,du stérée Sertie spéôa'l peur enreg.is­treu'r Entrée micrephene Commande à distance peur Stop-retour arrière du disque - Avance Levage pnleumatique du bras pevr éVlte'r de griffer le disque Prix spécial pour école Fr. 330.-Demandez-neus, so.it un enveli à ohe,ix se'it une démen'st-ratÎe~ sur p illace, sans engagement

Rue de Rement 20, T éllélphene 037 25972

La ma,Îsen suisse au servioe de l'enseignement

Nouveau! Netre exdus'i'vité!

L'électrophone Telestop R spé6all pour l'enselignement

Centrale' Audio-Visuelle Films-Fixes S. A. Fribourg

51

Page 32: L'Ecole valaisanne, septembre 1967

Meubles d'école .. ._ . . .

sur mesure

pour les degrés inférieurs et

Plateau de table 120 x 53 cm, en press~, avec placage déroulé ou tranché ou avec revêtement de résine synthé.tique, régfage 'en hauteur par l'engrenage Embru ou le mécanisme à ressorts et vis de serrage, avec ou sans réglage d'inclinaison du plateau.

Chais~s réglables et adaptables aux degré~ inférieurs et moyens.

. . .

L::" .

pour le degré supérieur grand plateau de table 130-140 x 56-60 cin, en bois pressé, placage déroulé ou tranché ou avec revêtement de résine synthétique, réglage en hauteur . avec l'engrenage Embru ou le mécanisme'

'. à ressorts et vis de serrage, bonne ~ ' . ' ~ liberté des genoux; grâce à l'aménagement

Agende de Lausanne, em ru en retrait du rayon à livres, corbeilles . Expo~ition permanente: r latérales pour la serviette. chemm Vermont 14 Téléphone 021/266079

Usines Embru, 8630 Rüti ZH, Téléphone 055/44844 IXM.

l ibrc.!irie - Pape terie

SIO N

Toutes fournitures sco'la ires Demandez no·s 'Condi·tions à des prix avantageux. Sierre - Téléphone 027 5 tl3 32

Rùe des Remparts 25 - Tél. 027 23773 .Agenrce pour le Va'l,a,is:

Veilte - LO'cation - Rélpa,rations P 1517 S '

pfJur écrire, pour calculer

olivetti Hermann de Preux Mécan. ditpJ!. - SIERRE

Téléphone 027 51734

U.n s·ervice d'entretien et de révision rapide ef 'sûr

po'ur tout /.e VOlla'is

Re,prés'entan<1': Paul Studer, Sion, 027 2 3991

Léon lM HO F F Librairie - P,a.peterie - Rel·iure

Sion T éMp1hone 2 JO 70

EnC'aldremen1's

Matériel scol'o,i're

(Il .

U1 c:> U1