l'ecole valaisanne, septembre 1962

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Page 1: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

CD C c ro (f)

ro -ro > CD o ü

'CD septembre 1962 - septième année 1

Page 2: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

('est clair

votre économie

est à la « Source»

S.ul.mant Fr. 265.- ~~G:tJ~

Mme E. OLiVIER-ELSIG e't MICHEL RUDAZ, SION

FERS - QUINCAILLERIE

ARTICLES DE MENAGE

ARTICLES DE SPORT

S ION ' FOURNEAUX POTAGERS

Avenue du Midi - Téléphone (027) 21021 CALORI FERES

Ah! quel beau choix aux

MONTHEY - MARTIGNY - SAXON - SION - SIERRE - VIEGE

L'ECOLE VALAISANNE Bulletin mensuel du Personnel Enseignant du Valais Romand

VIle année No l, septembre 1962

Crocus

R. Schweitzer

J. DW'bellay

Sr Géraldine

E. Claret

SOMMAIRE

Partie générale

Si elle avait été institutrice

La grammaire du chrétien

L 'Ecole e t la vie

Les réglettes Cuisenaire chez les so urds

Bulletin Cuisenaire No 3

A propos du Cours cantonal de perfectionnement.

Bibliographi e

Partie offi cielle

Nouveaux manu els

Avis au personnel féminin

Cours d 'hiver 1962 (gymnastique)

Partie pratique

Concours scolaire sur les professions du hois .

Examens d 'admission aux écoles normales: épreuves écrites

La forêt en automne

RENSEIGNEMENTS

L'ECOLE VALAISANNE paraît à Sion, le 15 de chaque mois, juillet et août exceptés.

Publicité: Pub licitas, Avenue du Midi, Sion . Téléphone 24422.

R édaction: Eug. Claret, Office de l'En­seignement, Sion.

Délai de rédaction: le 1er de chaque mois.

Edition, administration et expédition: Office de l'Enseignement, Sion.

Impression: Imp. Fiorina & Pellet, Sion.

Abonnement annuel: Fr. 10.-, C.C.P. II c 12, Etat du Valais, Sion (Pour le per­sonnel enseignant, l'abonnement est retenu sur le traitement du mois d'avril).

Pages 3 et 4 de la couverture (10 insertions) l/t Fr. 700.­

~ Fr. 380.­% Fr. 200.- ·

Pages ordinaires, 1 insertion: 1/ 1 Fr. 60.­~ Fr. 33.­X Fr. 18.­l/S Fr. 10.-

5 insertions: rabais de 5 % 10 insertions: rahais de 10 %

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Si elLe avait été ihstit"tr;ee

Les grandes Vacances 1962 ne sont plus qu'un souvenir. Heures laborieuses des jours ouvrables à la campagne, au chantier ou au bureau, pow\" arrondir le traitement et faire vivre la famille. Heures délicieuses des dimanches dans la paix d'un « mayen », autour d'une bonne raclette ou d'une grillade au fumet capiteux. Tristesse solitaire des soirs d'orage, quand on se fait mal mutuellement sans le vouloir.

J oie partagée de l'intimité et de l'amitié dans la belle nature du Bon Dieu .. .

Sur le rythme de notre vie privée, la grande respiration du monde: l'Algérie douloureuse, le Congo divisé, le mur de Berlin plus que jamais mur de la honte, un tranquillisant pharmaceutique qui met en alarme des milliers de futures mamans; à Helsinski, le Festival mon­dial de la Jeunesse, vaste comédie communiste qui tourne au scandale; sur un fond d'explosions atomiques et de vols interplanétaires, la Conférence du Désarmement de plus en plus enlisée ... Tout cela qui pourrait être si beau et qui est si lourd de menaces.

Dans cette gerbe de faits divers qui ont sollicité notre attention, j'en relèverai un qui montre bien le désarroi de notre monde dé­semparé : le suicide de Ma7'ilyn Monroe. La grande et petite presse a

longuement épilogué sur la fin de cette reine des vedettes, adulée, adorée, idolâtrée, qui avait absolument tout pour réussir dans la vie et mettre le monde à ses pieds. Tout, sauf l'Essentiel qui est Dieu. Quand on n'a pas en soi ce « locataire inexpugnable» à la fois suave­

ment ineffable et exigeant, tout le reste n'est rien .

On a dit que l'enfance de Ma7°ilyn avait été malheureuse. En un sens, sa triste détermination nous le confirme. « On ne guérit jamais entièrement de son enfance» a écrit un auteur '4umoriste et profond. L'enfance nous marque pour la vie. Il y avait en Marilyn une certaine

inaptitude au bonheur, du moins il ce bonheur calme des simples qui est fait d'accoutumance et de modération. La vie tumultueuse de l'écran procure l'intensité, mais elle n'assure pas la durée. Faut-il s'étonner de voir tant d'enfants malheureux garder leur vie entière

le signe de Saturne ? Jamais notre dévouement d'éducateur ne sera

assez grand pour réparer le mal de leur premier âge, effacer leurs com­

plexes et les rendre aptes pour la vie au bonheur auquel ils ont droit.

Ce qui a manqué à l'ensorcelante lltJarilyn - comme à tant de

vedettes du film, de la chanson ou du sport ----: c'est le don de soi .à une idée généreuse, ct un idéal altruiste. Tout l'effort de sa jeunesse a été de percer, de réussir coûte que coûte, de se faire un n01n, une réputation, parfois au prix de sacrifices héroïques, mais dignes d'une meilleure cause. C'est une recherche au fond bien égoïste que celle de la gloire. Recherche qui ne paie pas', malgré les cachets affriolants

et les délires populaires qui en sont le signe. Au contraire, il faut la payer par une soumission d'esclave aux multiples requins de la pro-

duction et de la publicité.

Puisque toute vie belle doit être donnée, ne vaut-il pas mieux que ce soit aux enfants du monde, aux pauvres, aux déshérités? Ah ! si la grande vedette avait ~té inÎirmière, assistante sociale ou institu­

trice, comme son cas personnel lui eût paru heureux! Comme sa vo­

cation l'eût protégée contre le dangereux repliement sur soi! Comme elle l'eût empêchée de ressasser ses peines de cœur et le vide de sa vie

privée!

Nous n'apprécions pas assez notre bonheur, notre bonheur d'édu­

cateurs.

Nous mettons largement en balance notre dévouement pour r en­

fant et nous oublions tout ce que nous recevons de lui, obscurément

peut-être, mais sûrement. L'enfant nous sauve de nous-mêmes, de notre ennui, de nos phobies, de nos rêves impossibles, de tous les

faux dieux qui réclament notre encens.

Il y aurait de belles pages ct écrire sur ce mystérieux échange qui va du maître à l'élève et de l'élève au maître. Les vedettes n'ont que la mince pellicule de leurs vertus pour les protéger contre les dangers

de la rampe. Nous avons, nous, 25 ou 30 gardes de corps commis à notre sauvegarde. Comme cette année scolaire commençante serait

belle, placée sous le signe de cette protection réciproque et de cet

enrichissement mutuel ! Crocus

Page 4: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

,La ~ra/tf/tfa;re du ~hrét;ei'l ETRE, AVOIR, AGIR

Toute l'année nous aurons à batailler dans les petites classes pour faire con­juguer correctement AVOIR et ETRE. Des milliers et des milliers de fois, dans nos cours et leçons, nous emploierons ces verbes-clefs, par qui s'exprime toute vie. Et si nous en profitions discrètement pour inculquer à nos enfants qu'A VOIR n'est rien et qu'ETRE seul compte? Ces pages profondes, au début de notre acti­vité scolaire, nous y aideront.

Beaucoup d'hommes se sont épris de deux valeurs, nullement absolues et souvent mensongères, qui sont la Possession et l'Action, l'Avoir et l'Agir.

A VOIR et AGIR! Deux tentatives de suppléance à l'insuffisance d'ETRE, bien souvent !

Lorsqu'un homme peut reconnaître en lui, loyalement et humblement, une / grande valeur humaine: intelligence, qualités de cœur, énergie morale, et surtout sens de Dieu et vie de la Grâce, il n'a pas beaucoup d'attrait pour la Possession. La richesse d'Etre lui semble bien plus importante que toute autre richesse.

En revanche, si au milieu de l'âge adulte, un homme établissant le bilan de sa valeur personnelle, se prend d'écœurement devant sa médiocrité profonde, il cherchera souvent à dissimuler sa pauvreté d'Etre, sous un amoncellement de possessions: grand train de vie, voitures luxueuses, personnel de service abondant. Ce faisant, il se donne à lui-même un semblant de justification.

De même on rencontre de ces agités perpétuels qui masquent leur insondable misère d'Etre sous un débordement d'activités diverses, dont un grand nombre ne sont ni urgentes ni nécessaires, ou qui seraient mieux réaH.sées par un autre. Déplacement d'air, sentiment flatteur d'être le monsieur indispensable. « On se l'arrache! »

Et les voilà partiellement rassurés: comment imaginer qu'un bonhomme qui entasse et qui se démène puisse être insignifiant ! ...

En fait, AGIR et A VOIR sont des mythes, s'ils ne sont pas le fruit d'une plénitude d'Etre et d'Amour.

Considérons ce que sont ces trois verbes pour Dieu.

ETRE est sa prérogative essentielle. Le jour où Moïse a sommé Dieu de se nommer, ou mieux de se définir, le Seigneur s'y est prêté et voici.la formule qu'il a choisie: «Je suis Celui qui SUIS. Tu diras à mon peuple: JE SUIS m'envoie vers vous. C'est mon nom pour l'éternité ». (Yahwé - Jehowah). (Exode III. 14).

Ce redoublement de la première personne est profondément significatif: Je suis celui qui SUIS (et non : celui qui EST) parce que, pour Dieu, il n'y a pas d'autre personne que JE qui puisse se placer devant le verbe ETRE. Vieu ne dit à personne «TU ES, TU VIS» mais «Je te fais ETRE, Je te fais VIVRE ». Quand Dieu veut se définir, il emploie un seul verbe: ETRE, un seul temps: le présent, une seule personne : JE.

"

AVOIR n'intéressera jamais Dieu. Dieu n'A rien, pour l'excellente raison qu'il E ST tout (sauf le mal, qui n'est pas un être, mais un manque). Si Avoir signifie « Tenir sous sa possession quelque chose d'extérieur à soi », on comprend ~u'avoir n'ait aucun sens pour Dieu. Toute Beauté, toute Bonté et toute PerfectIOn sont en Lui et en lui seul. Ce qu'il en existe dans l'Univers n'est qu'un reflet des sien­n es. Ql~el intérêt y aurait-il à posséder le reflet qU'and on est soi-même la source?

AGIR pour Dieu - et aussi pour le chrétien image de Dieu - n'est qu'un débordem~nt d'ETRE. L'activité interne infinie de la Très Sainte Trinité est une simple manifestation de son Etre Divin. Et son activité créatrice, une manière de communiquer son Etre, sous l'inspiration d'un Amour immense.

Revenons à nous. L'important pour le chrétien, est d'ETRE en profondeur et en vérité, ce ~ue

Dieu a voulu réaliser en le créant. Devenir une réponse vivante au plan de DIeu, un peu à la manière de Marie Mère de Jésus, qui n'avait rien, qui agissait peu, mais dont tout le trésor résid~it dans son extrême souplesse entre les mains de Dieu qui la façonna à sa guise. Son Fiat l'a livrée sans défense à l'Etre Infini, qui a débordé en EUe.

La Possession ne sera pas dédaignée, mais utilisée comme moyen d'Etre, et non comme fin.Possédel' pour vivre et faire vivre, avec cette mesure indiquée par St Paul (1. Cor. VII. 30) ,et avec cette liberté de cœur qui refuse de s'attacher exagérément au périssable.

L'Agir sera le trop-plein de notre riche~se d'être, la ~~se en m~r~he de nos talents donnés par Dieu. Lorsqu'il est convaIncu que sa verItable effICIence dans le mo~de ne réside pas dans son activité propre, ~ais bien dans l'ilcti~ité que Dieu peut déployer librement en lui, l'homme deVIent un sage. TI travaIlle dans la mesure et dans la paix. Agir pour agir ne l'intéresse pas.

Ainsi le Dieu qui · EST, qui n'Agit que par amour, et qui n'A rien, retrou­vera en l'homme sa propre image, et puisera en lui sa Joie (Isaïe 62.5). - Le seul vrai bonheur de l'homme, c'est l'écho de cette joie divine.

René Schweitzer

Toto revient de l'école, en pleurant: - Maman, confesse-t-il, j'ai été puni parce que je ne savais pas où se trouvait le ballon

d'Alsace! - C'est bien fait pour toi, cela t'apprendra à toucher aux affaires des autres.

Toto dit à Nicole: - Tu m'épouseras quand tu seras grande ? - Non, réplique Nicole, je ne pourrai pas, chez nous on se marie toujours en famille.

Par exemple, Papa a épousé maman, mon oncle a épousé ma tante et grand-mère a épousé grand-père.

Alots, tu vois, c'est pas possible.

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Page 5: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

· ",e Réflexions sur notre école à la lumière de Montaigne

«Cet art, le plus grand de tous, qui est celui de bien vivre, ils l'ont acquis par la vie même et non par les étoiles»

Cicéron.

Le grand moraliste de la Renaissance a intitulé le plus long chapitre de son premier livre: «De l'institution des enfants ». Il a écrit cet essai, qui n'occupe pas moins de 37 pages dans l'édition de la Pléiade, à l'intention de ses amis et voisins les de Gurson et l'a dédié au premier enfant qui devrait naître de leur union. Faire présent d'un livre qui traite de l'éducation à un enfant encore dans le sein de sa mère et cela en 1579, voilà qui ne manque pas d'un sens aigu de la psychologie avant le mot. On enseigne, en effet, aujourd'hui, que l'éducation d'un enfant commence 20 ans avant sa naissance. Les plus prévoyants disent même 20 ans avant la naissance des parents. N'importe, Montaigne déjà ne voulait pas qu'on s'y prît trop tard; il se mit à son essai dès que les espérances de la comtesse de Gurson parurent se concrétiser.

« Madame, écrivit-il en guise de dédicace, si j'avais quelque suffisance en ce sujet, (celui de l'institution des enfants) je ne pourrais la mieux employer que d'en faire un présent à ce petit homme qui vous menace de faire tantôt une belle sortie de chez vous (vous êtes trop généreuse pour commencer autrement que par un mâle) ».

L'histoire ne dit pas si cette prévision fantaisiste se réalisa, mais on sait par contre que le pauvre Montaigne eut 6 fois la preuve du manque de générosité de sa femme qui lui donna 6 filles et qu'il eût pu dire comme Anne Vercors dans «L'annonce Faite à Marie» : Et aucun mâle ne m'est issu. Tout est une femme de ce que j'ai mis au monde ». Il n'en rêva que davantage, comme il arrive, à l'hOlnme qu'il aurait voulu faire de son fils.

Les idées de Montaigne sur l'éducation sont celles d'un honnête homme qui s'est exercé longtemps à purifier les vues de l'esprit et les constructions de la raison au creuset du bon sens le plus l'obuste qui se puisse imaginer. Cette mé­thode leur vaut d'être actuelles aujourd'hui comme il y a 4 siècles. Il faut achni­rel' chez cet auteur un effoTt constant pour abordel' les problèmes avec un esprit libre de parti pris au~ant qu'on peut l'être et capable de penser à partir de zéro, les traditions les plus intouchables comme les idées les plus neuves de l'époque.

Il ne faut évidemment pas attendre de Montaigne qu'il emploie le langage que nous a rendu familier la psychologie moderne. Notre auteur vivait à une époque heureuse où l'on pouvait parler de pédagogie et d'éducation en traitant avec le mépris suprême, celu~ de l'ignorance, le réflexe de Babinski, l'anorexie mentale, le complexe d'Oedipe, les phases d'opposition. Libéré de ce jargon, le discours de Montaigne n'en sera que plus près cJe l'hom~e. Lui qui a toujours

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manifesté une vive méfiance à l'égard des disciplines spécialisées, deviendra par là même le plus grand spécialiste de son siècle de la première discipline de tous les temps: la connaissance de soi-m.ême et de l'homme en général.

Tout d'abord, que pense Montaigne de l'éducation? Selon sa coutume, il s'est fait tout petit devant son sujet. Cette modestie nous met en confiance.

«Mais à la vérité, écrit-il, je n'y entends sinon cela, que la plus grande difficulté et importance de l'humaine science semble être en cet endroit où il se traite de la nourriture et institution des enfants.

« Tout ainsi qu'en l'agriculture, les façons qui vont avant.le planter ,so~t cel~­taines et aisées, et le planter même; mais depuis que ce qUI. e~t pl~nte Vle?t a prendre vie, à l'élever il y a une grande variété de façons et ~hfflCul~es: ~~reIlle­ment aux hommes, il y a peu d'industrie à les planter; malS, depUIS ~u Ils ,sont nés, on se charge d'un soin divers, plein d'embesognement et de craInte, a les dresser et nourrir. »

A pratiquer les Essais d'une manière habituelle, on voit se dé,gager, avec toujours plus de relief les grandes lignes dire~trices d'une p,ensée qUI ~ fa,It son miel en butinant durant plus de 20 ans les memes fleurs qu elle ne qUIttaIt que pour y revenir par un meilleur chemin et les pénétrer plus sûrement.

Le chapitre consacré à l'éducation est traversé et comme dominé par ces lignes directrices. La plus importante paraît bien être la préoccupation cons­tante de l'auteur d'entreprendre cette mission délicate en tenant compte de la vie même à laquelle il s'agit de préparer. Pour la vie, par la vie, voilà ce que souhaite Montaigne.

Son traité est en effet construit à partir de l'idée qu'il se fait de l'homme, de la vie, et des rapports de l'un avec l'autre. La vie. Le mot ~st lâché. Il est la clef de la sagesse de Montaigne. La réalité fondamentale qu'Il recouvre est la base de tout son système, le point de départ et l'aboutissement de toutes les recherches d'un esprit tout occupé à discerner le vrai du faux. Ecoutons-le.

« On nous apprend à vivre quand la vie est passée. »

« Ce grand monde, que les uns multiplient encore comm~ espèce sous, ? genre, c'est le miroir où il nous faut l'egarder pour nous connaltre de bon bIaIS. Somme, je veux que ce soit le livre de mon écolier. »

« Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies. »

«. Il se tire une merveilleuse clarté, pour le jugement humain, de la fré­quentation du Inonde. Nous somm.es tous contraints et amoncelés en nous, et avons la vue raccourcie à la longueur de notre nez. »

« Or, à cet apprentissage, (il s'~git de ~ien parler et. de ~ien juger) tout .ce qui se présente à nos yeux sert de hvre suffIsant: la mahce d ux:'-, page, la sottIse d'un valet, un propos de table, ce sont autant de nouvelles matleres. »

«A cette cause le commerce des hommes est merveilleusement propre, et la visite des pays é~rangers, .. , pour en rapporter principalement les humeurs de ces nations et leurs façons, et pour frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui. »

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Page 6: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

« TI (l'enfant) sondel'a la portée d'un chacun: un bouvier, un maçon, un passant; il faut tout mettre en besogne, et emprunter chacun selon sa marchan­dise, car tout sert en ménage; la sottise même et faiblesse d'autrui lui sera instruction. A contrôler les grâces et façons d'un chacun, il s'engendrera envie des bonnes, et mépris des mauvaises. »

Une pareille insistance chez un auteur qui fait figure de dilettante, et paraît ne donner le résultat de ses réflexions que pour le l:endre explicite à son propre esprit, mérite de retenir l'attention. Il faut dire qu'en son siècle l'école avait tendance à s'installer, à s'organiser en marge de la vie. C'était là un héritage malheureux de la période scolastique. Où en sommes-nous aujom."d'hui, après 4 siècles qui nous permettent de bénéficier des admirables découvertes de la psychologie moderne ?

Notre école, à tous les nivaux, est-elle près de la vie, c'est-à-dire est-elle parvenue à créer pour l'enfant qu'elle accueille un climat où tout son être puisse s'épanouir?

L'enfant, l'adolescent, envisagent-ils l'école comme un milieu parfaitement adapté à leurs besoins, à leurs aspirations?

L'école est-elle leur vie ou bien un pensum qu'on leur inflige et en marge duquel ils sont bien obligés de se créer une existence personnelle, faute de quoi leur vie se confondrait avec un programme d'étude et des examens à préparer?

L'internat, le pensionnat, le collège, préparent-ils à la vie, débouchent-ils de plein-pied sur la vie, la vraie, celle où foisonnent le bien, le mal, le médiocre, le sublime, la vérité, le mensonge, sans compartiments ni étiquettes?

Nous, les maîtres, tous ceux que l'on appelle d'une expression assez d€plai­sante, le corps enseignant, sommes-nous aussi un esprit au service d'une cause immense?

Avons-nous conscience que ces jeunes êtres qui viennent à nous, nous sont confiés non point d'abord pour être mis en présence de règles, de théOl'èmes, de langues mortes ou vivantes, de techniques, de disciplines, de matières, de progl'ammes, - voyez ces mots affreux qui ont envahi l'école - mais pour apprendre ce qu'est l'homme, ce qu'est la vie, en un mot, pour apprendre à vivre, à quoi tout doit servir et êtl'e soumis ? En avons-nous conscience ?

On pourait multiplier les que~tions, mais on voit bien qu'elles vont toutes dans le même sens. Je ne m'aventurerai pas à proposer des l·éponses. Que chacun réfléchisse et cherche objectivement celle qui correspond à sa vérité en tenant cOlnpte de l'idée qu'il se fait de sa mission et des exigences de sa conscience. Peut-être .puis-je toutefois me per:mettre de suggérer qu'on devrait tenir compte aussi des premiers intéressés, des enfants, des jeunes gens surtout, en menant une enquête dans tous les milieux scolaires du canton pour avoir une vue com­plète du problème.

S'il nous fallait reconnaître que sur certains points soulevés notre école ou nos enseignants laissent à désirer, nous devrions entrepl'endre immédiatement les démarches qui s'imposent pour remédier à ces lacunes. On tremble à la pensée que peut-être aujom.-d'hui encore, des . adolescentes, . de jeunes hommes, échangent dans des écoles, des pensionnats, leur jeunesse contre des connais-

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sances livresques, ferment des fenêtres q,ui donn:aient .sur.la vie poUl: ouv~'ir d'obscurs compartiments de leur cerveau a une sCIence InutIle parce qu acqUIse au détriment de valeurs supérieures. En vain ils s'efforcent d'adapter plus tard l'un à l'autre la vie et leur savoir. Ce couple mal assorti traversera l'existen~e en continuelle instance de rupture et, dans ce foyer désuni, l'amertume et la vieillesse tiendront lieu de jeunesse et de maturité.

Si au contraire tout allait chez nous, sm.- le point précis qui nous occupe, pour le mieux dans le meilleur des mondes, je n'aurais fait qu'enfoncer des portes ouvertes et ce geste maladr~it trou.vera~t un com~e.nceme~t de jus~~fica­tion dans la joie que peut ressentIr celUI qUI prend amSI conSCIence qu Il est bien debout dans le plein ~ir et la lumière.

Jacques Darbellay

Permettez que je vous présente d'abord mes élèves: des élèves nés sourds ou demi-sourds, puis des enfants atteints de surdité progressive, obligés de quitter l'école primaire pour insuffisance auditive.

D'emblée, posons-nous la question: Ces enfants ont-il des idées, ~uisqu:Aris: tote nous assure que le 95 % de nos connaissances nous sont acqUIses grace a l'ouïe? Certainement. Un exemple: Cette petite fille sourde qui observe l'hor­loge et va mettre le couvert lorsque la grande aiguille rejoint la petite pour indiquer midi. Elle l'a expérimenté: pOUl' cette heure-là, il faut que la table soit mise, car la diligente maman a son dîn~r prêt et papa va arriver.

Dans cette scène, l'enfant ne fait-elle pas preuve d'une belle activité men­tale? D'une pensée logique? Entendons-nous: il s'agit de la logique des images. Les jeunes sOUl'ds, infirmes intellectuels, sont dotés de cette forme de la pensée. Peuvent-ils, à leur tour, parvenir à la pensée abstraite, en calcul par exe~p~e. Pour eux aussi, M. Cuisenaire a découvert dix bâtonnets en couleur: un materIel simple et merveilleux. La méthode, judicieusement ~mployée, conduit à la cons-truction de la pensée abstraite, de la pensée calculatrIce. _-...-

La surdité a ceci de particulier: elle fait que l'enfant infirme de l'ouïe découvre les choses dans leurs détails; il voit les parties du tout, mais non le tout lui-même. Les exercices de globalisation au moyen des nombres en couleur aident puissamment à développer chez cet élève déficient l'e pouvoir de synthèse. De plus, la méthode Cuisenaire concourt à former, à développer le raisonnement verbal de l'élève démutisé. Je regrette de ne pouvoir présenter ici quelques élèves. Eux non plus ne cachent pas leur joie à manipuler ces bâtonnets magiques: clef d'or d'un travail mental rigoureusement organisé. A son tour, le tableau ,des no~br~s­produits est un auxiliaire précieux au service des enfants sourds a la memOIre rebelle.

Ne dois-je pas le dire? Malgré tous les efforts et les résuhatsobtenus en calcul, toujours je me demandais si vraiment j'avais été comprise. Maintenant,

«)

Page 7: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

j'ai la preuve d'avoir pu pénétrer dans le champ clos de la pensée- de cet élève au vocabulaire restreint, car ces bâtonnets, dans leur symbolisation, constituent un moyen de contrôle qui ne trompe pas.

Disons lm mot des réflexes. Le jeune sourd se caractérise par des réflexes lents. Les exercices de calcul rmental étudiés ce matin: vite, toujours plus vite, activent les réflexes. Nous en verrons la répercussion dans un proche avenir, dans la vie professionnelle de l'apprenti sourd qui, à son tour, pourra devenir un ouvrier qualifié. Qui ne sait si ces accélérations ne contribueront pas, elles aussi, par l'éducation des réflexes, à des performances plus belles dans les épreuves sportives chères à nos anciens élèves: foot-baIl, etc.

Ce matin, la projection du film: Les nombres en couleurs, dans la classe de M. Biollaz, classe d'application de l'Ecole normale des instituteurs du Valais, fut pour moi très suggestive. Ce film. m'a fait apprécier toute la valeur d'une leçon de calcul donnée dans une ambiance sonore. Je vois cette leçon revêtir un caractère tout autre puisque les nombres en couleur n'auront pas seulement une couleur, mais une sonorité. D'autre part, la méthode Cuisenaire vient de me révéler la voie simple et sùre qui acheminera certain apprenti à l'étude de l'al­gèbre. Cette branche est inscrite au programme du degré supérieur de l'Ecole professionnelle inter cantonale à Lausanne pour les apprentis sourds de la Suisse romande, école ouvette en avril 1961.

Je pense aux tests également. Cette méthode de calcul permet de tester globalement la classe afin de faire bénéficier les élèves d'un travail de groupe suivant les possibilités mentales de chacun. Ce travail simultané est très réali­sable; le film vu ce nlatin et l'expérience nous l'ont fort bien démontré.

Ce que je rêve de réaliser, c'est avant tout lm travail en profondeur. Loin de nous le panache, la poignée de poudre jetée aux yeux des visiteurs.

Que Monsieur Cuisenaire veuille trouver ici l'expression de ma vive grati­tude. Qu'il soit chaleureusement l'emercié au nom. de tous les jeunes sourds à qui les nombres en couleur font découvrir la joie dans la rude tâche du calcul.

Sion, le 22 août 1962. Sr Géraldine Pauchc(,rd

Un petit garçon montre son cahier à un camarade, - Pourquoi t'as une page blanche ici ? demande celui-ci. - Ben ! pour le calcul mental !

Quel est le comble de l'optimisme? C'est un n1.onsieur qui plante deux glands dans son jardin et qui court acheter un hamac!

- Et votre frère qui j~uait si bien aux dames, qu'est-il devenu? - Il est pion dans un collège!

10

les nombres 1

1

Sept. 1962 3

en couleurs Bulletin Cuisenaire

de Suisse romande

PARAIT 5 FOIS PAR AN • ABONNEMENT: F. 3.- - CHEQUES POSTAUX 1 16713, GENEVE

REDACTEUR: S. RallER, ECOLE DU MAil, GENEVE, 5, RUE DU VillAGE SUISSE. TEL. (022) 247960

En marge des travaux du Bureau International cl'lEducSltion

En juillet 1950, la treizième Con­férence internationale de l'instruc­tion publique, convoquée à Genève par l'UNESCO et le BlE, adoptait la recommandation No 31 concer­nant l'initiation mathématique à l'école primaire. En voici un ex­trait:

La Conférence,

Considérant, d'une part, que l'initiation mathématique consti­tue l'un des aspects essentiels de la formation de l'esprit d'objectivité et de rigueur,

Que, d'autre part, l'activité spon­tanée et la libre vérification récla­mées particulièrement par l'initia­tion mathématique comportent une valeur formative intellectuelle et morale dont devraient s'inspirer les autres disciplines,

Considérant enfin que l'ensei­gnement des mathématiques, l'un des plus difficiles, peut actuelle­ment utiliser les résultats de nom­breuses recherches psychologiques

et pédagogiques propres à le f aci­liter,

Soumet aux Ministères de l'Ins­truction publique des 'différents pays les recommandations sui­vantes:

1. Que l'initiation mathématique soit adaptée, étape par étape, aux opérations intellectuelles caracté­ristiques des différents stades du développement de l'enfant et uti­lise en retour toutes les ressources que ces opérations comportent;

2. Que déjà l'école maternelle fournisse à l'enfant l'occasion de découvrir, grâce à un ensemble d'actions effectives et personnelles, les relations élémentaires (inclu­sion, ordre, conespondance, etc.) constitutives du nombre et de l'espace;

3. Que l'initiation aux opéra­tions arithmétiques, durant les pre­mières années primaires, soit tou­jours fondée sur des actions pré­alables, permettant à l'enfant de redécouvrir pour son compte le mécanisme de ces opérations par la manipulation d'objets concrets et en fonction de questions qu'il aura été conduit à se poser selon ses intérêts spontanés.

11

Page 8: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

Les réglettes parlent

aux enfants inadaptés

Sœur Marie-Jeanne Chevroulet, de Fribourg, nous écrit:

Vous n'l'avez demandé de vous faire connaître d'éventuelles expé­riences Cuisenaire réalisées avec des enfants retardés. Je puis vous dire que j'utilise cette méthode de­puis 1955 et que je ne voudrais plus l'abandonner. Le matériel Cuisenaire fait la joie 'de nos en­fants parce qu'il leur donne confi­ance en eux-mêmes. Ils calculent parce qu'ils voient leurs calculs, ils sont sûrs de leurs réponses par­ce qu'ils peuvent les vérifier eux .. mêmes.

Je me permets de vous transcrire une petite leçon comme celles que je donne dans ma classe, cela pour­ra vous permettre de vous rendre compte de notre façon de tra­vailler.

7, où es-tu? Ils sont là, groupés autour d'tille

longue table, chacun devant sa boîte de réglettes.

Ils sont là, impatients, heureux, attentifs.

Ils sont là, dix au total, garçons et fillettes.

12

On joue à cache-cache avec quelle réglette aujourd'hui? Essayons avec la noire. Moi, je la trouve: il faut 4 et 3. Moi aussi : il faut 1 et 6. Et Gisèle? Oui, je l'ai trouvée, avec 2 et 5. Bravo ! continuons. .3 et 4 crie Daniel.

Nicole toute radieuse lève le doigt : 5 et 2. Je peux aussi mettre 6 et l dit François. Prenons maintenant plus de 2 réglettes. (2 + 3 + 2) (1 + 4 + 2) (1 + 2 + 1 + 2 + 1) Cherchons encore avec des ré­glettes de même couleur 3 rouges et 1 blanche 2 vert-clair et 1 blanche 5 blanches et 1 rouge 4. blanches et 1 vert-clair 3 blanches et 2 rouges 7 c'est aussi (4 X 2) - 1

(3 X 3) - 2 (5 X 3) - 8

Et chacun cherche un chemin pour arriver à sa réglette 7. Les petits doigts se lèvent. Les résultats fusent, rapides, clairs, convaincus. Mais oui, on sait que c'est juste parce qu'on voit. Alors on s'en­courage, on va plus loin, on veut surpasser le camarade. Bernard fait des avions:

(3 X .4) - (5 X 1) (2 X 6) - (2 X 2) - 1

La leçon de calcul passe trop vite au gré de ces petits. Quel âge ont-ils ? - de 7 à 10 ans. - Alors, rien d'extraordinaire, direz-vous. - Si, car vous êtes dans une classe de développement pour débiles lnentaux et ces petits de 7 à 10 ans en ont mentalement 4, 5 et 6 au maximum. Ils sont incapables du raisonnement le plus simple, mais ils calculent, parce qu'ils voient les couleurs, les longueurs, ils assem-

blent leurs réglettes, les compa­rent, les croisent puis les mettent bout à hout. En exerçant cela cha­que jour, et leur mémoire jouant son rôle, ils compteront. bientôt sans réglettes parce qu'ils «ver­l'ont» mentalement. Cela ne se fait pas en un jour car « il n'y a pas de méthode facile pour apprendre des choses difficiles, la seule mé­thode est de fermer sa porte et de tl'availler» dit Gustave Thibon. Or, avec les réglettes, on travaille, on ne joue pas, on cherche, on compare, on découvre et l'on est sûr de ce que l'on a découvert, comme Jean-François à qui l'on demandait d'essayer de faire 10 avec des réglettes vert-clair. - Je veux bien essayer si le bon Dieu est d'accord de faire un mi­racle ...

A tous ceux qui ont le privilège de s'occuper d'enfants mentale­ment déficients je dis: employez la méthode Cuisenaire et vous ver­rez s'épanouir tous vos petits à la leçon de calcul.

Sr M arie-] eanne C hevroulet Classe préparatoire pour enf ants débiles mentaux.

Fribourg

L'appel de notre distinguée cor­respondante nous engage à deman­der aux lecteurs du Bulletin qui travaillent avec des enfants in­adaptés de se faire connaître afin que nous pUISSIons, éven­tuellement, leur venir en aide d'une manière directe. D'autre part nous prions ces mêmes collègues die

prendre exemple sur Sœur Marie­Jeanne Chevroulet et de nous en­voyer des articles relatant leurs expériences.

Des réglettes aux chiffres Réglettes! Quel merveilleux jeu

pour les enfants! Ces réglettes avec lesquelles on construit tant de jolies maisons, tant de beaux « ta­pis» ! Ces réglettes que l'on sait si hien reconnaître par les yeux attentifs, par les petites mains ha­biles ! Ces réglettes qui permettent d'inventer tant de calculs intéres­sants, même sans l'aide de la maî­tresse! Ces réglettes dont on con­naît maintenant le nom, 1 - 2 - 3 ... et l'écriture de ce nom.

Alors la maîtresse pense que le moment est venu de « jouer» aussi avec ces chiffres et c'est pourquoi elle compose un matériel très sim­ple (chiffres sur carton de 4 cm sur 3, signes + et =) que l'enfant pourra manipuler comme il l'avait f ait avec les réglettes. a) La maîtresse montre la réglette

rouge. .- Combien vaut-elle ? - 2. - Montrez le signe (chiffre) qui correspond à cette réglette.

b) La maîtresse prend la réglette carmIn.

Combien vaut-elle ? - 4. Montrez le chiffre correspon­clant.

c) La maîtresse met bout à bout ces deux réglettes. - Qu'a-t-elle fait? Elle a a­jouté. Montrez le signe qui dit que l'on ajoute.

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Page 9: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

d) Trouvez la réglette qui vaut la RI' et la Rc.

C'est la réglette f. - Combien vaut-elle? - 6. - Montrez le chiffre COITes-pondant.

e) Montrez le signe qui dit: cela fait (=). Et maintenant, nous inventons

de petits problèmes; la maîtresse: avec les réglettes; les enfants: avec les chiffres. R b + R j? 1 + 5 = 6. V érifions avec les réglettes. Les en­fants qui ont placé un résultat faux voient leur erreur et la corrigent seuls.

La maîtresse gradue l'exercice.

et) La R v + ? font la longueur de la R j. Les enfants Inanipulent les ré­glettes et trouvent l'inconnue: la RI'.

b) Les enfants posent le problème avec les chiffres. 3 + ? = 5. 1) ils posent la R r dans la pla­ce vide; 2) ils posent directement le chiffre. La maîtresse inverse le pl·O­blème: Si à une réglette inconnue on ajoute la R r, on obtient la lon­gueur de la R j. ? + 2 = 5. La maîtresse systématise les

exercices:

a) - Faites le tapis de la R j avec les réglettes.

b) Faites le tapis de la R j avec les chiffres (tapis sous les yeux)

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c) Faites le tapis de la R j avec les chiffres (sans modèle). L'exercice est gradué: a) Faites le tapis de la R j avec

les réglettes. b) Procéder à la mutilation de ce

ta pis (obtenir l'escalier). c) Recomposer, avec les réglettes

retirées, le tapis de la R j. d) Faire le même exercice avec les

chifhes mobiles. Il m'a paru, que ce simple ma­

tél·iel mobile (chiffres sur carton) facilitait le passage des exercices réglettes aux exercices abstraits (chiffres écrits sur le tableau noir ou sur une feuille de papier).

Les enfants ont encore quelque chose à manipuler, ce qui me sem­ble mieux correspondre à leur âge (5 à 6 ans).

Lorsqu'ils font une erreur, ils peuvent la corriger plus rapide­ment en échangeant simplement le chiffre (résultat) faux contre le juste.

J'ai travaillé avec 10 enfants à la fois mais ce nombre peut être aug­menté sans inconvénient, me sem­ble-t-il, car le contrôle est très fa­cile.

Andrée F 07·estier maîtresse enfantine, Genève

~t les parents?

Une maman nous écrit : « l'ai fait connaissance des ré­

glettes alors que mon fils était. en première année et je n'ai vu tout d'abord en ces bâtonnets colorés qu'un nouveau matériel de jeu pour écoles enfantines. Nantie d'un scepticisme assez genevois à l'é-

R èglem ent du concours

L'association Valaisanne des maîtres menuisier s, ébénistes et charpentiers et

la Commission paritaire du bois organisent un concours scolaire d estiné aux élèves

des classes primaires e t secondaires du Valais romand.

Conditions de participation

1. P eu vent participer à ce concours les enfants d e 10 à 16 ans.

2. L 'ohjet du concours es t une r édaction, avec liberté d 'illustration, sur les pro­

fessions du bois. Pour l e choix du suj et, l'élève devra se référ er au titre

suivant:

«Je me trouVe en âge d e fair e choix d'une profession;

pour quelles raisons choisirai-je un m étier du bois?

(Menuisier, ébéniste ou charpentier) »

3. Le m aître sélectionnera lui-même les tl"Ois m eilleurs travaux de sa classe.

4. Tous l es travaux doivent être r emis au plus tard pour l e 31 d écembre 1962 au

secrétariat de l'Association, Bureau des m étier s, rue des Mayennets à Sion.

5. L e format des feuilles des travaux est libr~ (de préférence format A4).

6. Chaque travail portera inscrit le nom et prénom du concurrent, son âge et sa

filiation, ainsi que son domicile et adresse complète.

7. Les travaux des concurrents r estent la propriété de l'Association Valaisanne des

maîtres menuisiers, ébénistes et charpentiers.

8. Il sera décerné plusieurs prix en espèces allant de Fr. 20.- à Fr. 100.- aux

auteurs des meilleurs textes.

9. Le jury sera composé de représentants du personnel enseignant et de l'associa­

tion des maîtres menuisiers, ébénistes et charpentiers.

15

Page 10: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

E.V. No 1, septembre 1962

EXAMENS D'ADMISSION A L'ECOLE NORMALE Eté 1962

Le mois des roses

Juin, le plus lumineux des mois, est aussi le mois des roses .Elles abondent, elles triomphent, elles éclatent. Elles dominent la symphonie des fleurs comme le rossignol domine le concert des oiseaux.

La culture de la rose prend volontiers la ferveur d'un culte; cette reine compte d'innombrables dévots consacrés à sa beauté et zélés pour sa magnifi­cence. Je me souviens d'avoir vu, à Lyon, une exposition -de roses d'une éton­nante richesse. Il y en avait des milliers, toutes semblables par la beauté, mais diverses par le visage, le velouté de l'épiderme, la courbure des pétales, les nuances du coloris et par les mille façons de recevoir la lumière et de s'en im­prégner. Les visiteurs allaient et venaient dans ce parterre, des caresses et des convoitises plein les yeux ...

Certes, toutes les roses sont belles et dignes d'être aimées. Cependant, aux sultanes somptueuses, aux princesses raffinées qui se pavanent dans les exposi­tions, je serais tenté de préféré la plus commune et la plus simple, celle que l'on trouve encore dans les jardins paysans, où elle vient à la grâce de Dieu, plutôt tolérée que cultivée. Elle croît au coin d'une allée, pas loin du carré de choux ou de la planche de pois gourmands. N'y eût-il pas d'autre(s) fleur(s), sa présence confère au plus modeste potager une grâce particulière; la plus chétive maison sourit, quand elle a des roses devant sa porte.

D'après Louis Mercier

«Le jardin sous la pluie»

~ess;1'I Dessinez de mémoire les quatre sujets suivants : 1. un oiseau, 2. une fleur, 3. une boîte d'allumettes vide à demi ouverte, 4. un triangle équilatéral à décorer avec des lignes droites selon votre f an­

taisie (à l'exclusion de la croix fédérale).

N. B. Il est strictement interdit de se servir d'une règle !

~- 17

Page 11: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

Pour la rentrée

une Olympia

Demandez-nous une démonstra~i'on ou une mise à l'essali sans engagement.

Conditions spécialement avantageuses pour l'e personnel enseignant.

Place Lentrale. et .Rue du Gd Verger

Visitez chez nous la plus importante expoS'ition d'insta'Hations de bureaux du Canton.

E.V. No l, septembre 1962

Remarques préliminaires

1. Les réponses seules ne sont pas admises. Veuillez donc indiquer les solutions et faire les opérations sur la feuille elle-même en y apportant du soin et une bonne disposition.

2. Vous pouvez résoudre les problèmes dans n'importe quel ordl'e.

No 1

Trois ouvriers exécutent ensemble un travail qui leur rapporte au total 669.60 frs. Combien chacun reçoit-il, sachant que le premier mettrait 15 jours, le deuxième 14 et le troisième 12 à faire seul le travail et que la somme leur est rétribuée proportionnellement à leur travail ?

No 2

La construction d'une maison a coÎlté 120 000.- frs, Les loyers des 4 appar­tements rapportent annuellement 7600.- frs. La maison est grevée de deux hypothèques, une première de 50000.- frs à 4 % et une deuxième de 40000 frs à 4,5 %. Impôts, amortissement, réparations etc. exigent une dépense an­nuelle de 2 000.- frs. On delI11ande à quel taux est placé le capital investi dans la construction par le propriétaire lui-même.

No 3

Un réservoir vide peut être rempli en 6 heures par deux pompes dont l'une fournit 480 1 à la minute et l'autre 320 1. 3 1/4 après la mise en marche des deux pompes, la remière s'arrête par suite d'une défectuosité. Elle est remplacée aussitôt par une autre dont la capacité est de 180 1 à la minute.

En combien de temps le bassin a-t-il été rempli ?

No 4

A 75 1 d'alcool pur, on ajoute 30 1 d'eau. De ce mélange, on enlève 30 1 et on les remplace par 30 1 d'eau. On demande le pourcentage d'eau et d'alcool du nouveau mélange.

19

Page 12: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

E.V. No l, septembre 1962

Remarques préliminaires

1. Les réponses seules ne sont pas admises. Veuillez donc indiquer les solutions et faire les opérations sur la feuille elle-même en y apportant du soin et une bonne disposition.

2. Vous pouvez résoudre les problèmes dans n'importe quel ordre.

No 1

Au début de l'année, une banque accorde à un artisan un prêt d'argent et exige 4 % d'intérêts annuels. Après une demi-année, elle augmente le taux à 41/2 %. A la fin de l'année, l'artisan rembourse à la banque la somme emprun­tée et les intérêts, au total 17 201.25 frs. Calculez la somme prêtée par la banque.

No 2

Un ouvrier exécute un travail en 15 heures si le patron lui aidait. Tout seul, il lui faudrait 20 heures en plus. Il commence le travail seul. Après 17 heures, le patron vient le remplacer. Combien de temps faut-il à ce dernier pour terminer le travail ?

Combien d'heures y aurait-il mIS s'il était venu remplacel' l'ouvrier déjà après 15 heures de travail ?

Effectuez: No 3

(4/15 + 1,15) X 3 1 + (1 1/12 X 3)

No 4

Un train-marchandises de 300 m de long qui roule à 30 km à l'heure et un. train omnibus de 200 m de long roulant à 60 km à l'heure se croisent. Combien de temps leur faut-il pour passer l'un à côté de l'autre

a) si les deux trains viennent en sens opposé, b) si le train omnibus dépasse le train-marchandises?

Page 13: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

22

RénoIJée pendant Notre expos'ition permanente de matériel scolaire

est ouverte à I·a Rue du Grand Verger dès le 1 er

septembre 1962.

Vou's y trO'uve'rez le panorama d'afticles didactiques

le plus complet que vous puissiez souhaiter.

MAR C E' L GAI l L A R D & FIL S S. A.

MARTIGNY Grand Verg'e'r 12

E.V. No l, septembre 1962

A. VOCABULAIRE

a) · Choisir 3 couleurs et exprimer les nuances de chaclme d'elles: 1. Rouge: carmin, vermeil, vermillon, cramoisi, amarante, incarnat, écar­

late, nacarat, pourpre, sang de bœuf, ponceau, bai, grenat, corail, rouge sang, rouge cardinal, purpurin, cerise, garance, fraise, brique, ocré, roux, feu ...

2. Bleu bIen marine, outremer, turquoise, de ciel, pastel, de roi, de Prusse, nuit, pervenche, lavande, gentiane, myosotis, d'ardoise, canard, cendré, barbeau, azur, indigo, cobalt...

3. Vert: émeraude, olive, amande, bronze, vert d'eau, céladon, pomme, acide, glauque, jade, pers, vert bouteille, vert Nil...

4. Violet: vineux, lie de vin, lilas, ardoisé, mauve, prune, violine, zinzo­lin, évêque ...

5. Gris: perle, d'argent, plombé, gris d'acier, gris cendré, de fer, de lin, de souris, livide, rouan ...

b) Rechercher des associations : 1. sentiments qu'on peut prêter aux couleurs:

couleur gaie, riante, triste, sombre ... - douce, délicate, tendre, discrète, timide, provocante, arrogante, inso­

lente ... 2. à quoi peut faire penser

la couleur blanche? : neige, écume, lait, farine, craie, albâtre, argent, linge, aube, hermine, lis, robe de mariée, colombe, cygne ... le rouge? : feu, soleil couchant, volcan en éruption, vin, lèvres, chair, sang, coq, écrevisse, homard, pivoine, coquelicot ..

c) Recherche d'images forêt à l'automne: fête vénitienne, bal champêtre, carnaval, mascarade, réception de l'automne ... l'automne: magicien, prestidigitateur, charlatan, saltimbanque, forain, Arlequin, peintre ... arbres ( aux feuillages rouges, jaunes ... ) 1. sources de lumière

+ illumination, lampions, lanternes (de Venise, japonaise), torches, lustres, lampadaires ...

+ feu de joie, d'artifice, de Bengale, fusées, fontaines lumineuses (les feuilles = pluie d'or)

2. personnages + pompeusement habillés: manteau de pourpre, justaucorps, pour­

point... + travestis, masques, dominos, arlequins ... + fanfreluches, passements, galons, panache, pompons, cocarde ...

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Page 14: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

E.V. No l, septembre 1962

décors draperies ...

3. de

+ +

somptueux tapisseries, guirlandes, oriflammes, drapeaux, banderoles, emblèmes, armoi. rIes ...

les feuilles qui tombent elles dansent, cabriolent, gambadent ronde, sarabande, farandole, quadrille ... confetti, serpentins ... pluie d'or ...

B. SUJETS DE REDACTION a) Paragraphes

Un arbre d'automne Une feuille d'automne Un vitrail de cathédrale Le ciel au soleil couchant Un parterre de fleurs

b) Développements suivis - La forêt en automne est une fête vénitienne - Un coin de la forêt en automne

L'autorrme est un magicien, un enchanteur L'automne en forêt, c'est Vulcain au travail dans sa forge L'automne, c'est le prince que la Nature reçoit avec magnificence

C. QUELQUES GLANES D'AUTEURS

Quelques arbres déjà revêtaient hâtivement leur feuillage éclatant de l'ar­rière-saison, couleur de feu, couleur de melon mûr, d'orange, de citron, de viande rissolée. (Romain Rolland) La forêt tire son feu d'artifice avec toutes les nuances de ses feuilles passant du rouge au jaune, à l'orange, au cuivre, à l'or verdâtre, au bronze mordu d'acides... (P.-V. Margueritte) (les feuilles) : les cuivres, les bronzes, les chansons ... les flammes jaunes, les tons de vieil ambre, d'orange et de citron ... jettent leur chant de fanfare éclatant... (J. Nesmy) L'or mat et pâle des bouleaux, l'or rouillé des chênes, l'or rouge des fayards, l'or de feu des osiers au bord du torrent, l'or fauve des buissons, l'or écar­late des touffes d'airelle, l'or pur, enfin l'or vierge des forêts de mélèze ...

(H. Bordeaux) Les platanes sont en or pur tout neuf, si luisant, si clair, qu'on dirait qu'il va tinter; les peupliers en or plus pâle, comme mêlé d'argent ou reflétant une lueur blanche; les chênes e.n or rouge, lourd, somptueux, sculpté dans toute sa profondeur, filigrané comme une cuirasse d'or indien ...

D. TEXTES Automne, d'Albert Samain (poésie)

(Pierre Mille)

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Page 15: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

gard de toute nouvepe méthode, je faisais des réserves quant à la connaissance de l'arithmétique par ce système.

Très vite, je fus amenée à cons­tater que, par le jeu, nos enfants apprenaient simultanément les quatre opérations et ceci avec une joie immense et un esprit de re­cherche toujours en éveil. Ce ma­tériel concrétise en eux la notion de relation et les amène par un chemin combien rapide et sûr à la possession de ce «livret» (tables de multiplication) qui nous a don­né, à nous, parents, tant de mal.

Pour les enfants, 72 n'est pas seulement 8 X 9 et 9 X 8 mais aussi, par exemple: 3 X 24, 12 X 6, 36 X 2, 18 X 4, etc ... Cette méthode rend quasiment inexistants les tra­vaux de calcul à domicile, si ce n'est l'acharnement joyeux que nos enfants mettent à «inventer» opérations et problèmes et à nous confondre par leur savoir.

Depuis trois ans, j'ai la chance de voir mon fils progresser avec le matériel Cuisenaire et je suis ar­rivée à la certitude que cette mé­thode apporte, avec des connais­sances approfondies en arithmé­tique, une joie et un esprit de re­cherche tous deux bien nécessaires de nos jours:

Simone Sauve t, la maman d'Olivier

TrawaU ou jeu?

Sœur Marie-Jeanne Chevroulet nous dit, ici même, que ses élèves, manipulant les réglettes, éprouvent

le sentiment de travailler et que ce sentiment est de joie. Madame Forestier, à son tour, met l'accent sur le bonheur que ressentent ses bambins à jouer quand ils sont à la table des réglettes. Ma~ame Sauvet enfin, en mère soucieuse de voir son garçon recevoir une ins­truction solide, éprouve - 'ou du moins éprouvait au début - qud­que appréhension à l'égard de ce «jeu des bâtonnets» un peu pué­ril et, somme toute, guèl'e valable pour des enfants de l'école pri­maire.

Travail ou jeu? Pour Edouard Claparède, qui a

tant insisté sur la valeur fonction­nelle du jeu, ce dernier apparaît comme une action qui, par elle­même, satisfait l'individu et le comble. Le travail, au contraire, serait en lui-même une activité plutôt pénible dont le caractère peu agréable se trouve néanmoins compensé par l'attrait du but que l'on poursuit.

L'enfant, mis aux réglettes, é­prouve un plaisir cel·tain ; incon­testablement, il joue. Le matériel Cuisenaire a ainsi une valeur lu­dique ; il répond à un besoin fon­damental du jelme âge.

L'écolier sait, par surcroît,que les réglettes lui servent à appren­che l'arithmétique. Son activité est fortement orientée et, comme telle, prend un des caractères du travail. Le but à atteindre est ou très proche - le « tapis» de 12 ; l'étude du produit 28, par exem­ple - ou lointain - apprendre l'arithmétique en général-. Il

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Page 16: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

n'en demeure pas moins que l'élè­ve éprouve, avec force, quoique confusément le plus souvent, que son activité a un sens et c'est la conscience de ce sens qui lui donne l'impression de faire un ouvrage sérieux, de travailler.

Ainsi, avec les réglettes, une syn­thèse s'opère. L'activité, en elle­Inême source de contentement, s'accompagne simultanément d'un sentiment d'utilité, de valeur à longue échéance. Le jeu se trouve lesté de gravité et le travail auré­olé de bonheur.

Travail ou jeu? Ni l'un, ni l'au­tre, mais un seul et même acte l)lein, harmonieux, constructeur ,de la personnalité.

S. R.

Un voyage en Angleterre Du deux au quatorze juillet,

Germaine Hurni et moi-même a­v ons eu le privilège de nous rendre en Angleterre pour visiter des éco­Jes où se pratique la méthode Cui­senaire. Ce voyage fut autorisé et indemnisé p al' le Directeur de l'En­Eeignement primaire de Genève, Monsieur René J otterand, auquel nous tenons à exprimer notre re­,connaIssance.

Durant les deux semaines de no­"ire séjour, nous avons visité trente­.quatre classes distribuées dans J'luit écoles. Parmi celles-ci, une seule se trouvait à Londres, les au­tres se situaient dans une aire al­lant jusqu'à Oxford et au-delà.

C'est ainsi que nous sommes en­-trées dans vingt-quatre classes en­fantines (5-7 ans), dans sept classes

.:28

primaires (7-9 ans) et dans trois classes d'enfants retardés.

Les conditions générales de tra­vail, les coutumes, le rythme de vie de nos amis anglais diffèrent sensiblement de ce qui compose notre propre vie. Néanmoins, les difficultés auxquelles se heurtent les maîtres et, en compensation, la joie des enfants travaillant avec les réglettes recouvrent très exac­tenlent ce dont nous avons nous­mêmes fait l'expérience. Les ré­glettes ainsi se révèlent être un merveilleux dénominateur com­mun facilitant et permettant les échanges.

Comment nos collègues anglais ont-ils appris à utiliser les réglettes pour leur enseignement du calcul ?

D'une manière générale, la plu­part d'entre eux n'ont pas reçu une formation systématique. Ils le re­grettent et souhaitent être vrai­ment formés afin que leur soient évitées des périodes stériles de tâ­tonneinent.

Il arrive · parfois qu'un «head­master» ait suivi un cours; il transmet lui-même ce qu'il a ap­pris à ses collègues par des leçons, des colloques, des conseils.

Dans le comté d'Oxford, il y a des cours du soir tille fois par se­maine et pendant cinq semaines.

Les maîtres qui nous ont l'eçues travaillent énormement. Ils lisent les ouvrages de Caleb Gattegno, préparent des fiches nombreuses et maints exercices de contrôle. Tous, sans exception, déclarent qu'ils ne voudraient plus enseigner sans les réglettes .

Les parents? Il a fallu expli­quer, convaincre. Ce fut le cas spé­cialement lorsque les enfants a­vaient travaillé à l'école enfantine selon la manière traditionnelle. Les parents s'étonnaient de voir leurs enfants jouer avec quelque chose d'aussi dérisoire que des bouts de hois. Très vite, pourtant, ils ont ré­alisé les avantages de la méthode et en sont deven us des partisans convaincus.

Les enfants? Comme chez nous, l eur enthousias'me est grancl. Nous gardons notamment le souvenir d'une classe spéciale de l'école de "V'''' estwood, à Welling dans le Kent, où les enfants avaient acquis, grâce aux réglettes, une grande confiance en eux-mêmes. Dès lors, conscients de leurs possibilités, ils ne redou­taient plus la leçon de calcul. Dans les classes enfantines où une gran­de place est faite à l'activité libre, nous avons constaté que les enfants jetaient, avec prédilection, leur dé­volu sur les réglettes.

Les classes primaires, comme les classes enfantines d'ailleurs, comp­tent quarante élèves au moins, groupés en classes fortes et faibles. Partout les enfants travaillaient à leur propl:e pupitre, ayant à leur disposition une boîte de réglettes pour deux. Néanmoins, ces enfants effectuaient des travaux diffé­rents; étude de nombres, des poids et des mesures, jeux de loto, exer­CIces sur fiches, etc ...

Les livres de C. Gattegno «Ari­thmetic with Numbers in Col'our»

No l et 2 sont utilisés soit par les maîtres comme guides, soit par les enf ants eux-nlêmes.

Cette façon de travailler permet de différencier les élèves doués des moins doués et d;assurer ainsi l'en­seignement sur mesure que nous avons tenté à Genève en faisant travailler les enfants par petits groupes.

Au terme de ce bref périple, nous constatons que le bénéfice que nous en tirons est triple: Nous avons saisi chez les maîtres des attitudes qui révèlent une manière particulièrement positive d'entrer en contact avec les enfants mani­pulant les réglettes. Nous avons aussi découvert certains tours tech­niques dont nous comptons faire part aux lecteurs du Bulletin dans nos prochains numéros.

Enfin, grâce à un r~cul qui per­met l'objectivité, nous avons pu nous rendre compte aussi... de ce qu'il ne fallait pas faire.

Et pour finir cette assurance: sous toutes les latitudes, l'enseigne­ment du calcul au moyen des l'é­glettes se révèle payant.

Ev. Exc.

C'est à St-Gall que, cette année~ notre ami Léo Biollaz, donnait le cours Cuisenaire dans le cadre des cours normaux organisés par la Société suisse de travail manuel et de réforme scolaire.

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Il y eut trois cours. L'un pour les instituteurs de Suisse alémanique: 36 participants; les deux autres pour des participants de langue française: Fribourg l, Neuchâtel 2, Berne 3, Tessin 5, Genève 15, Vaud 31 ; étranger 1 ; en tout 58. L'ahsence du Valais et la faible participation de Fribourg s'expli­quent par le fait que des coùrs Cuisenaire cantonaux sont organi­sés pour les instituteurs de ces cantons.

Le cours en allemand, donné par Léo Biollaz aussi, a revêtu un ca­ractère très particulier, celui d'une joute, pacifique d'ailleurs, entre le rei)résentant des Nombres en couleuTs et ceux du matériel d'Ar­thur Kern de Fribourg-en-Brisgau. Ce matériel, constitué, lui aussi, par des bâtonnets de bois aux faces cliversement colorées et ceinturées de traits destinés au repérage des unités est en honneur à l'Ecole n ormale' de Rorschach d'où il ray­onne sur la Suisse orientale. La Société suisse avait d'ailleurs orga­nisé un cours Kern et ses deux di­recteurs avaient tenu à suivre le .cours Cuisenaire. Ce fut, pour Léo Biollaz, une occasion magnifique <cIe préciser sa pensée et de rendre plus percutants ses exposés sur les réglettes et la valeur didactique qu'elles recèlent. Comme partout et toujours, ce fut la leçon donnée «levant les participants par Made­ll10iselle Irma Glaus à ses élèves saint-gallois qui acheva de con­vaincre presque tout le monde ... Huit institutrices, qui s'étaient «lonné la peine de suivre les deux

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cours Kern et Cuisenaire, ont fini par opter pour les réglettes contri­huant, entre autres, à leur pro­chaine introduction aux Ecoles normales de Thoune et de Kreuz­lingen.

Ce qui a beaucoup frappé cha­cun - maîtres et journalistes aus­si - c'est l'extraordinaire simpli­cité du matériel de Georges Cuise­naire, simplicité qui permet de le mettre entre les mains des enfants les plus, jeunes comme de le pr'Opo­sel' aux élèves avancés qui abor­dent les mathématiqU'es.

Un film 8 mm. de 120 m., tourné à l'école d ' applicati'On de Sion, a contribué à renforcer l'intérêt des participants et à parfaire leur in­formati'On.

Monsieur André Grillet, inspec­teur, à Genève, des classes pour en­fants inadaptés, a suivi un des c'Ours. Sa présence fut un encoura­gement précieux pour le chef de cours.

Kern, Cuisenaire ... On pourrait aj'Outer de n'Ombreux autres n'Oms. Avantages ici, inconvénients là, sans d'Oute. Mais surt'Out, et partout un immense pr'Ogrès. Les pédagogues, dans le monde entier, 'Ont compris que l'enseignement du calcul ne peut être qu'expérimental. Les en­fants désormais «agissent» leur arithmétique et en deviennent maî­tres. Réjouissons-nous de v'Oir se creuser tant de beaux sill'Ons ; ils ann'Oncent d'abondantes moiss'Ons.

Et, à Léo Biollaz, un grand merci.

S. R.

LAVONS NOTRE LINGE EN FAMILLE ...

Notre C'Ours Cantonal 1962 a battu tous les rec'Ords d'affluence, puisqu'il fut fréquenté par près de 460 participants et participantes. Ce chiffre aurait sans doute été dépassé sans le cours de répétiti'On du régiment valaisan qui commen­çait à la même date.

Cette Semaine de Perfecti'Onnement fut marquée, du hmdi au samedi, par la souriante personnalité de Fr. ANSELME qui d'emblée tr'Ouva le contact avec notre personnel enseignant. Pour ceux des nôtres qui eurent le bonheur de c'Onverser avec lui, ce contact est devenu amitié.

Le succès de Fr~ Anselme ne doit pas faire oublier ni celui de M. Cuisenaire, venu à Sion pour la quatrième fois, ni celui des autres professeurs, spécialistes inconstestés dans leurs disciplines particulières.

Les n'Ouveaux professeurs aur'Ont peut-être été surpris par notre esprit et nos habitudes, mais ils n''Ont ménagé ni leur temps ni leur peine à n'Otre service. Que de fois leur salle de travail était encore éclairée le s'Oir après 22 heurs, pour que le cours du lendemain fût sans faille et sans havure ! Les C'Onfédérés, ceux du Jura, de Fribourg ou d'ailleurs, de même que les Etran­gers venus de France, de Tunisie, du C'Ongo et du Luxembourg, auront trouvé à Sion lm cadre idéal et des conditions de travail fav'Orables ; puissent n'Otre sens de l'hospitalité et notre esprit de c'Ollégialité leur avoir laissé une heureuse impression! J'ai évoqué le cach·e. Tout le monde a vanté l'emplacement, le pano­rama, le modernis,me de b'On aloi de la n'Ouvelle école normale, la tranquillité favorable aux études, l'excellence du régime clùinaire, la gentillesse du person­nel. Ce s'Ont des choses qui font plaisir à entendre, font honneur à la Directi'On, au Département de l'Instruction publique et contribuent au b'On renom de notre canton.

Mais le p'Oint de vue du participant n'est pas nécessairement celui de l'orga­nisateur. L''Optique est t'Oute différente: désir de se perfectionner, d'emmaga­siner le plus possible d'une part; besoin d''Ordre et de discipline d'autre part. Inutile de dire que la c'Oïncidence de ces deux optiques ne fut p'Oint parfaite. Au 15 juin, date de clôture des inscripti'Ons - date pr'Obablement trop avancée -à peine une petite moitié du personnel enseignant avait envoyé son bulletin d'inscription! A m'Oins d'une semaine du Cours, on écrivait 'Ou 'On téléph'Onait enc'Ore au Département pour se faire inscrire ou se faire muter. Au matin de l''Ou­verture, aucune des listes de c'Ours - ces listes quatre fois m'Odifiées et retapées depuis fin juin - ne fut intégralenlent respectée ... « Vous comprenez, ma sœur s'est inscrite à tel cours, alors je viens aussi avec elle, ! » - « Je m'étais ann'Oncée à telle secti'On, mais j'ai changé p'Our être avec Madame Une Telle qui est ma meillelue copine ! ».

Pareille débandade p'Our les repas.

La présence au cours est elle-même relative : durant la pr'Ojection d'un film, des messieurs s'esquivent pour aller boire , tr'Ois décis et le pr'Ofesseur, d'Ont c'est

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le premier cours, en est très affecté. Chacun ne voit que son cas personnel et pense que pour un cas, on fermera les yeux. Mais quand cela se reproduit à trente ou cinquante exemplaires, toute organisation devient boiteuse.

Sur 400 inscrits, il peut y avoir naturellement des désistements pour causes imprévues, des demandes de transfert par suite de nomination à un autre poste. Mais on ne comprend pas ceux et celles qui se présentent à un cours sans s'y être inscrits, en comptant sur leur bonne étoile pour trouver une place, alOl'S que cette même place a été refusée à d'autres antérieurement. Petites choses déplai­santes à côté d'autres qui font bien plaisir. Inutile d'en faire une montagne. TI faudrait tout de même s'en souvenir pour l'an prochain.

E. Claret

COMMUNICATIONS OFFICIELLES

DEPOT CANTONAL DU MATERIEL SCOLAIRE: nouveaux manuels

Le livre de lecture pour le degré supérieur est sorti de presse. TI s'intitule:

SUR LE CHEMIN DE LA VIE

'C'est un beau volume de 262 pages, sous reliure verte pleine toile (J. De­lavy, relieur, Sion) ; impression soignée sur beau papier (Imprimerie Sierroise S. A.) ; couverture et hors-texte de Misette Putallaz, à St-Pierre de Clages; illustration dans le texte d'un goût délicat (Atelier Grafia, Lausanne) ; clichés Steiner, Bâle; tirage: 20000 exemplaires en première édition; choix des textes par la Commission ad hoc nommée par le Département (Cl. Béral·d, président) tractations, corrections et mise en page : Office de l'Enseignement, Sion.

La première impression des maîtres qui l'ont vu est excellente. Longue vie au nouveau manuel valaisan !

Prévus pour le 15 octobre :

le nouveau syllabaire: «EPINE EN FLEUR» ;

le nouveau manuel d'arithmétique, 1ère année: THERESE ET FRANÇOIS CALCULENT.

L'Office de l'Enseignement vient d'éditer de nouvelles fiches de calcul pour les petits:

Fiches de calcul, 1ère année: les nombres de 1 à 20. Fiches de calcul, 2me année: les nombres de 20 à 100. Problèmes simples pour la 1ère année. Ces fiches, conformes au nouveau programme, ne remplacent pas le manuel;

mais elles sont très utiles au début de l'année scolaire pour les révisions indis­pensables.

A demander au Dépôt du matériel scolaire, à Sion.

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DEPOT CANTONAL DES OUVRAGES FEMININS

Nous rappelons aux maîtresses d'ouvrages le retour immédiat des ECHAN­TILLONS, ils doivent circuler pour que les écoles n'aient pas à attendre; ne pas les garder pour des commandes futures; indiquer éventuellement un article de remplacement. Merci !

Le Dépôt peut livrer du papier de coupe genre parchemin 75/115 cm à Fr. 0,15 la feuille et des aiguilles de machine système 705. .

Bien consulter le bulletin de commande. Liquidations intéressantes. Cartes de coton à broder MEZ à disposition.

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OFFICE DE L'ENSEIGNEMENT

L'Office de l'Enseignement (centre de documentation et d'information) est ouvert au personnel enseignant tous les après-midi, samedi excepté, de 14 .. 00 à 18.00, à l'Ecole normale.

Pour les travaux manuels, on voudra bien s'abstenir de commander du matériel par téléphone.

-(:.{

SOCIETE SUISSE DES MAITRES DE GYMNASTIQUE

La Société suisse des maîtres de gymnastique organise, sous les auspices du Départe1uent militaire fédéral; les cours suivants pour le corps enseignant: a) Cours de ski du 26 au 31 décembre 1962.

1. Les Diablerets. 2. Les Monts-Chevreuils (l'un des groupes du cours formera la classe pré-

paratoire pour le brevet d'I. S., voir les conditions, cours No 7). 3. Wengernalp. 4. Sorenberg. 5. Flumserberg. 6. Stoos. 7. TItios. Ce cours préparatoire pour la Suisse allemande est obligatoire

pour ~es candidats au cours du brevet d'instructeur de ski qui aura lieu au pnntemps 1963, cours organisé par 1'1. A. S. Les exigences au cours préparatoire sont très grandes. Les candidats doivent joindre à leur for­mule d'inscription une attestation indiquant qu'ils ont déjà suivi un cours de ski (dates, lieu, directeur).

b) Cours de patinage et de hockey sur glace du 26 au 31. 12. 62. 1. Bâle (aussi pour la Suisse romande). 2. St-Gall. Le programme de ces cours comprendra l'étude de jeux en salle pour éviter

une trop grande fatigue des participants.

R emarques: Participants: les cours de ski et de patinage sont destinés aux membres du

~orps ~nse~gnant en fonction -et qui enseignent le ski, le patinage ou participent a la dll'ectlOn de camps. Les cours sont mixtes.

Page 19: L'Ecole valaisanne, septembre 1962

Indenmités : une subvention de Fr. 30.- au minimum et le remboursement des frais de voyage, trajet le plus direct du domicile au lieu du cours.

Inscription: on ne peut s'inscrire qu'au cours le plus proche du lieu où l'on enseigne. Toute inscription préalable entraîne naturellement la participation au cours.

Les maîtres désirant participer à un cours doivent demander une formule d'inscription à M. P. Curdy, insp. gymn., Sion, ou à M. Max Reimann, maître de gymnastique, Hofwil b/Münchenbuchsee.

Cette formule d'inscription dûment remplie sera retournée à M. Max Rein-mann pour le samedi 17 novembre au plus tard.

Tous les maîtres inscrits recevront une réponse jusqu'au 8 décembre. Nous les prions de bien vouloir s'abstenir de toute démarche inutile.

Lausanne, août 1962. Le président de la commission technique

N. Yersin

BIBL...IOGRAPHIE

Tous les ouvrages mentionnés ci-dessous peuvent être consultés à l'Office de l'Enseignement

NOUS AVONS REÇU:

Maurice Nicoulin: LIVRET D'ORTHOGRAPHE ET DE GRAMMAIRE - 100 pages - 1962

Guilde pédagogique Vaudoise, Vey taux.

Claude Bois: MEMENTO ORTHOGRAPHIQUE - 1962 - Payot, Lausanne. 200 pages - Fr. 5.50. Voici deux brochures qui se ressemblent et sortent de presse en même temps. Celle de

Maurice Nicoulin paraît plus générale; elle accorde une place importante à la grammaire, à la conjugaison ; celle de Claude Bois étudie systématiquement les homonymes et homophones. On ne saurait dire laquelle l'emporte sur l'autre, tant ces deux maîtres, pédagogues expéri­mentés et manœuvriers habiles, ont mis de conscience professionnelle dans leur travail. Même la présentation typographique fait appel à toutes les ressources de l'originalité. Aux maîtres de juger, après lecture approfondie, ces deux livrets étant destinés aux élèves dès la classe

de sixième.

M. B. Herten: JE DECOUVRE LA GRAMMAIRE. (Cahier de grammaire à l'usage de la

seconde année primaire) - Editions Plantyn.

Cahier de l'élève: Fr. 1.35. Livre du maître (méthodologie de l'enseignement de la grammaire en 2e année) : Fr. 3.25. L'enseignement de la grammaire dans les premières années est chose délicate et la maî-

tresse doit consacrer toutes les ressources de son imagination à rendre vivantes les notions de sujet, d'attribut, de complément, etc. Le tableau noir, la craie de couleur, jouent dans ce domaine, un rôle prépondérant. On peut même dire qu'il y a autant de méthodes que de maîtresses, tant il faut faire appel à l'intuition et à la persuasion. C'est pourquoi beaucoup seront contre l'usage d'un manuel en cette période d'initiation sommaire. Le cahier de gram­maire de Herten sera cependant utile et donnera d'utiles suggestions. Il n'est pas impossible

que certaines institutrices ne l'adoptent d'enthousiasme.

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M. Rossius : TECHNOLOGIE DE L'HABITATION - Editions Plantyn 1962. 1. Les matériaux - 120 pages - Fr. 5.60.

II. Construction et aménagement - 100 pages - Fr. 5.60. III. Entretien - 80 pages - Fr. 4.60. Cette tri,logi~ de l'habitation - n'était son prix qui fera hésiter - serait très utile dans

les classes menageres et les classes de promotion (garçons). Il y a là des «leçons de choses» fOl:t pratiques: à la portée de tout adolescent curieux et dont l'intérêt est plus qu'évident, pUIsque centre sur la maison.

Maîtres et maîtresses y trouveront grand profit personnel, même si l'adoption de ces brochures comme manuels de l'élève n'es! pas encore pour aujourd'hui.

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Ev:idemment, c'est un pe-u «Q'I'­rangé» pour 'I·es besoins, de la oQ'use, mais ,I·e livre demeure 'le plus drôle de· l'année. Une pinte de bon sang e'n perspective.

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