l'ecole valaisanne, avril 1962

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8 AVRIL 1962 VIMI VALAISANNE

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Page 1: L'Ecole valaisanne, avril 1962

lA SION 1

L.'ÉCOL.E Sections primaire, commerciale (avec diplôme de commerce reconnu par l'université de Ge­nève). Raccordement - Langues. Enseignement par classe de 3 à 5 élèves. Sports: Ski - Patinage - Tennis -Equitation - Natation Cours de vacances en juillet et août

Ecole pour ieunes gens dès l'âge de 8 ans

AU SERVICE DE VOTRE CANTON

LA BANOUE CANTONALE DU VALAIS vous offre sécurité et discrétion pour tous vos dépôts et vous recommande

spécialement ses carnets d'épargne 3 %

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8 AVRIL

1962 VIMI A NN~E

VALAISANNE

Page 2: L'Ecole valaisanne, avril 1962

S , D N

Avenue du MkJi . Téléphone (027) 21021

4;,,~)L? · ~,.9

FERS· QUINCAILL ER I!

ARTICL ·ES DE MEN AG E

ARTICLES DE SP O RT

FpURNEAUX POTAG ERS

CALORIFER E S

LE 'LAIT PASTEURiSÉ ET HOMOGÉNÉISÉ CONTIENT TOUT CE QUI EST NECESS~IRE A L'ORGANISME HUMAIN.

Ah! quel beau ~hoix aux

SION

Sur présentation de la carte, 5 % de rabais

L'ECOLE VALAISANNE Bulletin mensuel du Personnel Enseignant du Valais Romand

VIe ann ée No 8, avril 1962

Crocus

Jean Follonier

E. Claret

A. Kessler

R. Zuchuat

M. Veuthey

Roller-Excof fi er

Cl. Bérard

S. E. V.

Divers

E. Claret

L. Biollaz

SOMMAIRE

Partie générale

Se m ettre à l eur place .

La jeunesse et la l ecture

Ligue Suisse pOUl' la littérature de j eunesse

A propos des fich es de développement .

La formation du corps enseignant (IV) .

L'Art à travers l es âges. Les Primitifs (suite) .

Bulletin Cuisinaire romand

Bibliographie .

Partie officielle et corporative

Le nouveau programme

Allocations de r ésidence

AMGV - Retraites - Retenues sur traitement, etc ..

Partie pratique

Dépliant pour la fête de~ mamans.

Calculs pour 2e année .

R'ENSEIGNEMENTS L'ECOLE VALAISANNE paraît à Sion, le 15 de chaque mois, juillet et août exceptés.

Publicité: Publicitas, Avenue du Midi, Sion - Téléphone 24422.

Rédaction : Eug. Claret, Office de l'En­seignement, Sion.

Délai de rédaction: le 1er de chaque mois.

Edition , administration et expédition: Office de l'Enseignement, Sion.

Impression: Imp. Fiorina & Pellet, Sion.

A bonnement annuel: Fr_ 10.-, C.C.P. Il e 12, Etat du Valais, Sion (Pour le per­sonnel enseignant, l'abonnement est retenu sur le traitement du mois d'avril).

Pages 3 et 4 de la couverture (10 inser tions) 1/1 Fr. 700.­

Y2 Fr. 380.­X Fr. 200.-

Pages ordinaires, 1 insertion:

1/1 Fr. 60.­Y2 Fr. 33.­X Fr. 18.­l/S Fr. 10.-

5 insertions: rabais de 5 % 10 insertions: rahais de 10 %

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Se mettre à te"r ptate _

- Jean-Pierre 1 Il me semble que je n'ai pas vu ton devoir ... M' sieur, j'ai pas fait. Pas fait 1 Et pourquoi? N!' sieur, j'ai pas pu. Dis plutôt que tu n'as pas su 1 N on, M' sieur. J'ai pas pu. Vraiment? Explique-toi 1 Hier soir, papa et maman étaient en bringue ...

La classe s'est mise à rire. Etre en bringue: l'expression est jolie, mais ·la réalité l'est un peu moins. En pareil cas, la langue française recourt aussi à l'eu.phémisme ; elle prétend que les parents sont « en délicatesse », qu'il y a eu une « scène» entre eux. On imagine ce que cela dut être: les grands mots, les invectives, les cris, les larmes, les brutalités peut-être. A vrai dire, il y a déjà quelques jours que la crise menaçait, qu'on mangeait « la soupe à la pote ». L'enfant en était va­guement anxieux. Hier soir, il est rentré de ses jeux ou de quelques commissions au nûlieu de l'orage. Son arrivée a créé une diversion momentanée, et c'est sur lui que le père est tombé :

- Crapaud de gamin 1 qu'est-ce que tu fous ici? Veux-tu filer au lit 1 ... Et un peu plus vite que ça ...

Pas question de souper. Encore moins de faire les devoirs. La serviette d'école est restée à la cuisine, sur les lieux mêmes de la bataille. Il n'est pas prudent de s'y aventurer, mê1ne sur le tard, car le père est toujours là qui trafique on ne sait pas quoi. Jean-Pierre espère que le maître comprendra. Et le m aître, heureusement, a compris:

- C'est bon. Assieds-toi. Tu viendras me trouver à la récréation de dix heures.

Cela dit devant toute la classe pour sctUvegarder le principe d'au­torité. RIais quand l'enfant est revenu, il n'a plus été question de l'in­cident. Le maître l'a prié gentiment le laver le tableau noir et l'a même félicité de son dernier dessin.

* Les devoirs à domicile sont un mal nécessaire. Sages sont les communes qui ont organisé une heure d'étude obligatoire à l'école même, sous la surveillance et la direction dl1- maître. Au nwins les conditions de travail sont les mêm.es pour toute la classe, tandis qu'à la maison ...

V ous connaissez comme moi des familles paysannes où l'enfant, après la classe, doit aller aider à la Calnpagne, porter ceci, faire cela, donner un coup de main au plus pressé. En période chargée, il est

souvent huit heures du soir quand on se met à table. Les devoirs? On les fera après, quand la tête tombe de fatigue .

Chez les Dupont, cafetiers, l'aînée qui n'a que quatorze ans, doit servir au café. Elle fait ses devoirs tant bien que mal sur un coin du comptoir. Le samedi et le diman che, l'affluence est continuelle; aussi le lundi matin, redoute-t-elle de se rendre en classe, n'ayant qu'une page blanche à remettre. Parents, parents! C'est vous qu'il faudrait punir souvent, qui n'avez que la préoccupation du gain im-médiat... .

Là, une fille de onze ans doit remplacer chaque soir sa mère, qui « fait les bureaux» pour arrondir le budget familial. Un coup d'œil sur le bambin dans son parc, un autre sur le lait qui va « monter », un autre encore sùr la cadette qui a une longue liste « d'opérations» à calculer .. . La concentration est impossible et la narration que la petite maman doit rédiger s'en ressent avec évidence.

1 ci c'est une famille n01nbreuse et pauvre. Les deux aînés ont par­tagé avec maman la table de la cuisine, l'unique de la maison. Le cadet fera ses tâches sur le tabouret, agenouillé au sol ou accroupi sur les talons.

Le grand historien Michelet raconte qu'il partait souvent au lycée le ventre vide: le père était au chômage et le buffet vide. Dieu ' merci, ces cas sont très rares aujourd'hui. C'est plutôt le sommeil qui est insuffisant. Un petit élève à qui le maître reprochait sa somno­lence, lui confia un matin que son petit frère de onze mois dormait dans sa chambre, que le bébé était malade et pleurait continuelle­ment, que papa ou maman s'étaient levés quatorze fois la nuit der­nière pour le visiter et le soigner ...

Quand il s'agit de matches de hockey ou de parties de foot-ball « en nocturne », les maîtres ont le droit de se montrer impitoyables aux devoirs baclés et aux leçons mal sues; mais si les motifs sont légitimes, qu'ils soient compréhensifs!

Rien de moins pédagogique, rien de plus stupide que ces puni­tions « tarifées» une fois pour toutes, et auxquelles certains maîtres recourent avec une rigidité voisine de l'étroitesse d'esprit. Leçon pas sue: à copier deux fois 1 Devoir pas fait: deux heures de retenue 1 En cas de récidive, le tarif est progressif, comme le taux de l'impôt dans les nations policées 1

Il serait doux, dit un humoriste, d'être à la fois victime et bour­reau. Disons que ce serait salutaire à l'un et à l'autre!

Se mettre parfois à la place de l'élève, comme l'optique chan­gerait et comme on deviendrait tout simplement ... raisonnable 1

CROCUS.

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La jeunesse et la lecture

L'homme, à, tous les âges, se forge ses petits héros particuliers. La plupart du temps, ceux-ci s'imposent à nous par une lecture ou une suite de lectures similaires. De notre temps, c'est-à-dire il y a une trentaine d'années, nous vouions une grande admiration à des personnages fictifs aujourd'hui bien oubliés. Nos enfants, à leur tour, ont fabriqué leurs idoles secrètes. Ont-ils tort, ou qui a tort? Qui leur propose ces artifices? Ils ne dirigent pas encore, eux, une maison d'édition qui distribue cette nourriture de bas étage. Alors, reposons la question: « Qui a tort ? »

Bien sftr, d'emblée, on répliquera: A chaque temps sa forme de délassement. Nous vivons l'âge du cinéma, de la télévision et de tout le reste. Cela doit donc être mis au service de l'esprit.

D'accord! Toutes ces inventions doivent venir au secours de nos déficiences. Cela devrait hisser l'humanité toujours plus haut.

Cependant, ce n'est hélas pas toujours le cas, ou c'est bien rarement le cas, qu'une certaine forme de lecture dont se nourrit la jeunesse parvienne à l'élever. Car, en définitive, que faut-il penser de ces fameuses «'bandes filmées» si dange­l'eusement à la mode, qui s'intitulent Tarou, Ardan, Tex-Bill & Cie. Nos enfants en fo"nt une nourriture spirituelle quasi-quotidienne. Quel bénéfice moral peu­vent-ils en retirer?

TINTIN, GRAINE DE SAINTETE?

Notez que je ne mets pas Tintin dans la même catégorie, quoique mon admiration pour ce sympathique héros de tant d'aventures ne soit pas sans restriction. Mais s'il n'y avait que Tintin, le mal n'apparaîtrait que sous une forme bien mineure. Ce jeune héros possède des qualités qu'on peut citer en exemple aux enfants: il est franc, courageux, honnête, poli; il respecte la vie d'autrui; il ne fait que rarement usage de sa force, et plus rarement encore de son arme; je ne crois pas qu'un seul meurtre ait été commis par lui. C'est déjà quelque chose d'important à son actif. Cependant, cc jeune garçon qu'on fait admirer est terriblement seul. Or, nous aimons tellement connaître tout de nos compagnons de lecture: leur famille, leur origine, et tout ce qui se greffe sur une vie. Que savons-nous de Tintin ? Il est l~ produit d'une génération spontanée. Il n'a pas de passé, pas ·de famille ni de parents. C'est un être purement matériel. Quoique v~guement morales, ses aventures restent à un niveau bien bas. Jamais ce jeune homme n'est entré dans une église; jamais il n'a un geste de recueille­ment ou, de piété. Malgré tous les dangers auxquels il est exposé, jamais l'idée de Dieu ne s'est imposée à son esprit, ni celle de sa mèl'e, ni celle de son âme. Héros sympathique, certes, mais petit héros. Car, si Dieu n'est pas présent dans les actes humains, il en est absent. C'est bien dommage pour Tintin et ses innom­brables amis.

LES BANDES FILMEES

Mais passons. Il y a d'autres dangers, plus évidents. On sait la vague extra­ordinaire dont jouissent ces publications sous for,me de bandes filmées. Si on ne peut pas admirer la conception morale ou éducative de ces publications, il faut aU m oins s'incliner devant le sens commercial de leurs éditeurs. A chaque coups, on gagne ...

On le sait: ces publications mensuelles, hebdomadaires ou bi-mensuelles se vendent à des quantités considérables. Donc, elles se lisent. Il existe même, d'ailleurs, un système d'échange, dans des commerces de la branche, où, contre deux ou trois brochures découpées, mais en bon état, on vous livre le dernier numéro de la collection. Une certaine jeunesse, d'âge variable, se jette avec avidité et frénésie sur ces publications.

Que valent-elles? En apparence, moralement, elles paraissent irréprochables. Comme il se

doit, le héros possède tout pour plaire: la force, la souplesse, la témérité; son éducation primitive lui permets d'approcher sans danger, aussi bien des derniers cann ibales que des fauves de la jungle. De plus, le lieu où se situe l'action est loin de nous déplaire: la jungle, le Far-West, l'espace sidéral, la mer, et que sais-je? Tout ce dépaysement nous conquiert.

L'action aussi peut paraître conforme à nos conceptions de chrétiens et de civilisés: le courage, l'honnêteté et toutes les vertus semblables sontrécompen­sées ; le coupable reçoit son châtiment: donc tout est bien.

Tout est bien? ... Peut-être. Ici aussi, certaines réserves s'imposent. Ce hors­la-loi fraternel, vêtu d'une peau de fauve, cet explorateur interplanétaire, ce cavalier sans peur et sans passé, tous ces personnages peuvent-ils servir de modèles à de jeunes lecteurs? Ils manient le poing avec vigueur, le l'évolver avec adresse, le poignard avec précision; ils sévissent au bon moment pOUl' punir· le coupable, mais au nom de quelle morale?

Ici aussi, il faut admirer le sens commercial des financiers qui patronnent ces publications. Aucune de celles dont je viens de parler ne peut être condamnée ni au nom de la nlorale, ni en celui de la religion. Mais toutes se situent à l'extrême limite entre la moralité et l'amoralité, entre la religion et l'in­croyance; on se rend aisement compte de quel côté penchera l'opinion du lecteur. S'il ne reçoit aucun poison de cette lecture, il n'en retire aucun bien non plus. Il en reste si peu que le temps qu'on leur consaCl'e peut-être considéré comme perdu. Après une heure de tête-à-tête avec ses héros, le lecteur se retrouvera tel qu'il était, sans une once d'enrichissement, sans une velléité d'amélioration intérieure.

Si le bilan des financiers est sauvegardé, on ne peut pas en dire autant des sentiments profonds des lecteurs.

Abordons la valeur de formation intellectuelle de ces lectures. Une lecture est profitable dans la mesure ' où des images se créent en nous, où tout notre être subconscient participe à la fable qui est contée. Que peuvent apporter, par contre, ces bandes filmées tellement envahissantes qU'èlles inquiètent? On

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Page 5: L'Ecole valaisanne, avril 1962

a?mett.ra que ces récits où le texte est si parcimonieux qu'il per·met tout just l'IntellIgence de l'histoire, ne peuvent que favoriser l'apathie intellectuelle e l , l l . ' . , et encrassement et a cone amnatIOn sans appel de tout ce que cet espnt a l"e

f . d'" C '1 l' l çu en ormatIon Ingee. al', ce qu on e en1ane e a ces ectures, c'est avant tout Un . solution de facilité, une évasion hors des devoirs quotidiens et sans éclat, u e dépaysement qui devient dépravant, parce que l'identification du lecteul" aven son héros étouff~ en lui tout désir de formation et d'éducation. A quoi bo~ essayer de vouloIr se forger une personnalité, quand il est tellement plus aisé de calquer toutes s~s réactions sur celles de ce personnage imaginaire, d'adop'ter ses gestes, son langage et sa manière de s'habiller. Combien il est navrant de const~ter que, souve~t, de~ jeu~es gens de moi~1~ d~ quin~e ans ont beaucoup plus Ieçu pour leur educatIOn, d un cownboy amencaIn ou d un autre aventul"Ïer, que de leurs parents ou de leurs maîtres. Après cela, il est assez malaisé de parler encore de l'authenticité d'une race ...

ZERO DE FRANÇAIS

. Il est difficile de dire quand on cesse de se passionner pour les bandes filmées ahn de s'adonner à d'autres lectu:res. Sait-on quand s'arrête l'enfance? N'a-t-elle pas,. parfois, des prolongements' jusqu'à la vieillesse?

. Cependant, d'une manière générale; au commencement de l'adolescence, le Jeune ,homme veut se donner d'autres objets d'admiration, se familiariser avec des ~eros plus près de lui, dont les exploits, si invraisemblables puissent-ils paraItre, ne mettent pas un instant en doute sa crédulité: Il veut connaître les ~ven~ures de Vi~to~' Vincent et de ses compagnons, dont les péripéties n'ont JamaIs encore tan l'Imagination d'un certain capitaine Ricardo.

Il s'ag~t ic.i, avant tout, d'aventures de guerres, d'espionnage, d'expéditions en pays lOIntaIns et mal famés. Tout cela est conté en une trentaine de pages. Tout cela, à première lecture, paraît bien innocent. On trouve à la vérité peu '}' l ' , a rec Ire sur a moralité de ces récits. Rien ne choque, ou peu. Alors, à quoi bon s'alarmer?

. . Cependant, si on part de l'idée que la lecture est l'un des moyens les plus effIcaces pour parfaire la connaissance d'une langue on est bien contraint d'a~ouer que celle dont il s'agit ici ne peut-être que 'd'un effet nul. Tout au long de ces pages, la langue française est cordialement et impitoyablement massacrée. Zéro de français ... C'est grave. Pendant des années, des maîtres o~scurs et obstinés .se sont persuadés qu'ils parviendraient à inc.ulquer dans ces tetes quelques ruchments de syntaxe et d'analyse. Laissez quelques mois des lectures de ce genre entre les mains des jeunes et on verra ce qui restera de tant d'efforts. La démolition sera complète et sans appel. C'est pitié de voir avec quelle peine ces jeunes rédigent un texte quelconque. La rage avec laquelle on dévore ces récits mal écrits n'est pas étrangère à cette déficience.

Loin de nous, cependant, toute idée de purisme. Pourtant, on pourrait quand même . demander à un jeune. homme de plus de quinze ans de se faire

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clairement et simplement comprendre au moyen de sa plume. Mais, avec les maîtres secrets qu'il se donne, cela devient difficile. Il suffit de se familiariser avec l'un ou l'autre de ce§> textes e de le lire en faisant abstraction de l'intérêt de l'histoire contée. Quel massacre! Les dialogues i'essemblent étrangement à tUle salade formée de quantité d'éléments. Non content de maltraiter la langue française, l'auteur s'imagine corser l'intérêt en y introduisant des jurons - oh ! que de jurons! - en langues étrangères, allemande, ang~aise et autres, si bien que cela devient un véritable pathos. Et puis, ces jurons, mon Dieu, pitié pour nos oreilles ! Il faut vraiment se trouver bien à court d'imagination, si on ne parvient pas à donner aux personnages leur relief propre sans leur faire déballer toutes les expressions apprises en casernes ou en lieu semblable.

Ne parlons pas de la valeur du texte explicatif destiné à lier les dialogues. « Il reçut une balle dans la nuque ... Il tomba sans vie ... Quelques instants après, il se releva.» Cest textuel! On voit avec quelle rapidité, quelle insouciance, cela est écrit. La production, avant tout, compte. Mais si peu le respect du lecteur, fût-il même jeune.

Une fois passée la rage de ces brochurettes dépravantes, on choisit au hasard, au gré des kiosques et des conseils d'amis, tout ce qui tombe sous la main. EspionnÇlge, amour, aventure, et tout le reste. Il y aurait tant à dire sur 'les dangers qui guettent ces jeunes par des lectures non dirigées. Car ces lecteurs sont insuffisamment préparés et cultivés pour porter un jugement personnel sur les ouvrages ,mis entre leurs mains. De ce fait, on est tenté de vouer beaucoup ' de complaisance pour ce qui flatte les plus bas instincts de- l'individu. On imagine sans peine ce qui peut en résulter pour la santé morale du peuple de demain.

PIMENT ROUGE POUR JEUNES FILLES

Parallèleme~t aux jeunes gens, les jeunes filles ont leurs lectures préférées

Où êtes-vous encore, comtesse de Ségur et Berthe Bernage, et vous toutes, les enchanteresses qui avez si bien compris l'âme des jeunes filles et si délicieu­sement parlé de leurs joies secrètes. de leurs rêves et de leurs aspirations? Où êtes-vous, toutes, qui avez meublé les heures creuses d'antan et si bien su mur­murer au cœur de millions de lectrices ? Qui lit encore vos livres ? Qui connaît seulement votre nom? La génération féminine du « twist» et du « cha-cha-cha» ne saurait encore que faire de votr~ sensibilité et de votre tendresse. Ce siècle réclame d'autres sensations, d'autl'es présences. Le jeune prèmier du cinéma hante l'im agination des adolescents, ou le danseur hystérique, ou le chanteur halluciné. Ce sont là des réalités plus tangibles. Et c'est ainsi, en cette c01upagnie, que l~s futures fiancées et mères de famille se familiarisent avec les devoirs qui les attendent un jour ... Charmant modèle, charmant initiateur aux obligations d'une éducatrice à venir.

C'est ainsi... Dis-moi qui tu lis ...

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· ., Oui. on ~ait. bien quelles, ~ont.les secrètes préoccupations de la boniche du SIXIeme, aUSSI bIen que de 1 etudlante ou de l'apprentie. Quelle sera la su't d l' d . le e aventure e« petIte maman », quand paraîtra le prochain l'oman-phot , 1 . . Os ou ~s a~oureux VIvent une SI palpitante et si inepte aventure? Quand pourra-t. o?" lI~·e. a nouveau ces réponses aux problèmes les plus intimes du couple ou de l'Ind?vldu? Toutes ces bêtises, ces insanités étalées devant des milliers de lectrice ~assIOnn:n~ les foules. Et pourtant, tous ces problèmes particuliers devraien: etre pose~ a un confesseur ou à un guide sùr et non pas à toutes les midinettes du quartIer.

Formidable emprise du cinéma et . de la musique - des vedettes de ces deux for,mes d'expressions - sur l'esprit de la masse. Est-ce un besoin d'évasion de tous ces êtres insatisfaits, de tous ces râtés et ces préthérités ? En s'identifiant le plus possible a la vedette à la mode, ne se sent-on pas soi-même grandi? On se dépersonnalise facilement pour mieux ressembler à l'être idéal qu'on nou's f~rce d'admirer dans toutes les revues spécialisées dans ce genre de diffusion. SI seulement le maître était digne de susciter des disciples ! Mais que reste-t-il de cette vedette. après que la vague qui nous l'amena l'emporte vers un oubli hermétique? Idoles d'aujourd'hui, qui en parle encore dans quelques années ou quelques mois? Terrible fragilité du message qu'elles veulent nous apporter!

Nourriture quasi-quotidienne de ,milliers de jeunes filles, ces revues leur apportent cependant si peu pour leur for·mation. Elles ne les aident pas dans la rechel'che de leur épanouissement de femme, ni à résoudre valablement les questions qu'elles se posent. Cependant, bien que obscurément, on ressente 'le néant qui se dégage de ces lectures, on les dévore avidement, parce qu'on n'a pas appr~s ~ lire autre chose. Cette espèce de soumission fataliste avec laquelle on se plIe a acheter tout nouveau numéro de ces revues prend peut-être ses racines très loin. Elle est si solidement implantée qu'elle peut être assimilée à une drogue. Et on sait que la guérison d'un drogué est œuvre de patience, d'amour et de ténacité. Quand l'enjeu est de cette importance, il vaut cependant la peine de tenter cet essai de salut. .

Il vaut précisément la peine de le tenter parce que ceux qui sont guettés par des lectures de peu de valeur sont généralement ceux qui ont le moins reçu de la nature. On dirait qu'ils prennent une maligne satisfaction à se nourrir de déchets pour dédaigner la table bien garnie. Ceux-là nécessitent des guides. Car, à partir d'un certain degré de formation, l'individu est capable de discernement et de jugement objectif. Les autres, au contraire, ceux qui sont l'estés à mi­chemin ou plus près du départ, l'éclament beaucoup de sollicitude agissante. TI est bien difficile de marchander sa générosité au service d'une telle cause.

EDITEURS, PREMIERS COUPABLES

Les jeunes lisent-ils beaucoup? On aurait également p~u commencer cette brève étude par cette question. Il noüs paraît encore assez 'tôt pour y répondre.

Les jeunes lisent-ils? Et que lisent-ils?

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Le besoin de lire est, je crois, inné à tout être humain normalement évolué. Il fait partie de notre besoin d'évasion, d'identification et de culture. D'ailleurs, qui oserait ignorer les événements actuels? Le monde a pris les dimensions d'un petit quai de gare. Ce qui se passe aux antipodes nous est connu quelques heures après. On guette la venue du quotidien, dans les villages les plus reculés, pour commenter les nouvelles de la radio. Le temps où on lisait paisiblement son « almanach» ou « La vie des Saints» au coin du poêle nous force à sourire. Le temps où le journal arrivait une fois pal' semaine au village et pour lequel deux ou trois voisins s'étaient associés, est bien révolu aussi. On peut affirmer qu'on lit beaucoup de nos jours, qu'on lit tout, sans discernement, avec frénésie, mais l'intelligence demeure souvent absente de cette opération. On lit avec les yeux, simplement, et nulle leçon ne peut être retenue de cet exercice, aucun prolongement, aucune amélioration.

Une centaine de jeunes ont eu à répondre à la question posée sur la lecture. Il en ressortit qu'une faible proportion possédait chez eux l'embryon d'une bibliothèque, et si elle existait, toutes les philosophies et tous les genres s'y rencontraient. Près de quatre-vingts pour cent d'entre eux, pal' contre, avouèrent posséder plusieurs dizaines de brochures de la catégorie des bandes filmées et quasiment tous manifestèrent une évidente prédilection pour ce genre "de lecture. Très peu ont dû se poser la question de savoir si le temps consacré à cette lecture n'était pas entièrement perdu. On se contente du superficiel, du tout digéré, du prêt à rechauffer des conserves américaines ...

Quelle est l'influence du journal quotidien sur cette classe de la pop1,lla­tion ? Sans crainte d'erreur, on peut affirmer que la rubrique des sports reÜ0nt particulièrement l'attention de presque l'unanimité. Certains, l'ares, s'intéressent aux nouvelles locales, mais si peu demandent au quotidien, de quelque opinion qu'il soit, autre chose que ces fragiles satisfactions.

Quant à l'hebdomadaire, pour ceux qui le consultent, il n'est destiné à leur apporter, pour la plupart, que d'identiques sensations: les reportages sportifs, les détails sur les vedettes de cinéma, la page humoristique, voilà à peu près tout ce qui retient l'attention.

... Il faut dire que nous vouons tellement plus d'intérêt au champion sportif ou à la vedette de cinéma, dont on ne se permet pas d'ignorer un détail de la vie privée, qu'à l'obscur savant qui parviendra peut-être un jour, pal' d'obstinées recherches, à débarrasser le monde du fléau du cancer ...

Il. y a .une. véritabl~ croisade à entreprendre, si on ne veut pas que cette lente IntOXIcatIon d.es Jeunes continue ses ravages. La question se pose avec netteté : Veut-on que cette génération s'abrutisse davantage par des lectures de toute ~~rte, ou bien veut-on qu'elle trouve une voie plus lumineuse, veut-on que ses lOISIrs consacrés à la lecture lui apportent autre chose qu'insatisfaction ? Ces errances à travers un monde fictif, qui n'est pas à leur exacte mesure, ne peuvent que déformer aussi bien l'esprit que le cœur des jeunes.

Ah ! non, que l'on ne nous fasse pas dire le .contraire de notre pensée. Nous savons toutes les réserves de générosité et de disponibilités qui somnolent au cœur de chaque jeune. Nous savons que ceux qui nous suivent ne sont pas pires

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que nous fûmes. Ils sont simplement exposés à une foule de dangers inconnu de notre temps. La tâche des adultes ne consiste pas seulement à déceler 1 s mal: cela est tellement facile, trop facile. De notre temps ... entend-on se lamente~ un peu partout. Mais ce temps est révolu. Le présent i,mporte. Et les adulte

l

doivent vivre avec ce temps, en découvrir la beauté et les défaillances et prend/ ainsi nettement conscience de leur mission. Les jeunes se posent des question: auxquelles il faut les aider à trouver réponse. Ils 'cherchent à s'épanouir; il faut les y aider fraternellement.

LES PARENTS, SECONDS COUPABLES

Cette guerre aux lectures dépravantes devrait commencer à la maison. Il y a trop de démissions chez les parents. Le petit lit, donc il ne fait pas de bruit donc il faut le laisser à ses préoccupations. Raisonnement bien simpliste. Il n; faut pas perdre le courage de se dire responsable. Que coûterait ce coup d'œil à jeter sur la passionnante brochure que lit votre enfant? Que coûterait de le diriger dans ses achats ou ses ahonnements ?

Car il est bien entendu que tous les efforts qui pourraient être entrepris en dehors de la famille del1l.eureront d'une triste stérilité si cette collaboration des parents n'est pas pleinement acquise. Bien sûr, tous les parents ne peuvent pas être des juges en cette matière, mais qui leur interdit de demander conseil: le maître d'école, le curé et autres peuvent toujours leur venir en aide. Sans cette première œuvre d'épuration, tout reste vain. Qu'on ne ·minimise pas l'impor­tance de cette entreprise; elle est, au contraire, capitale: Conseiller de la bonne lecture, répondant aux aspirations de la jeunesse actuelle, et aussi encourager à la lecture, tel me paraît être un devoir essentiel des parents. Créer, au besoin, une petite bibliothèque familiale, s'abonner à une lJibliothèque circulante, et tant d'autres moyens encore de parvenir au but... Cependant, il faut y penser.

Cette action devrait se poursuivre dans le cadre paroissial. Certes, il existe beaucoup de bibliothèques paroissiales, mais la plupart sont bien démodées et ne peuvent plus provoquer qu'un intérêt mineur. Le monde évolue à la rapidité d'un comète et sa nouvelle vision ne doit pas échapper à la jelmesse. Cependant, cette optique doit trouver un point de convergence avec nos conceptions cIné­tiennes de la vie. Combien il serait souhaitable aussi que, dans chaque village d'une certaine importance existe une salle de loisirs, avec possibilité de se ravi­tailler en livres et revues, possibilité aussi d'en discuter en forum, sous la con­duite avisée d'un aîné. Cela peut paraître tellement utopique que nous n'y insistons pas ...

ET L'ECOLE

L'effort principal pour l'épuration de la lecture des jeunes doit être spéciale­ment entrepris à l'école primaire, qui est le foyer de la culture de base. Ici doit se faire un véritable travail en profondeur. Cela suppose une organisation. Tout

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d'abord la présence d'une bibliothèque scolaire adaptée aùx différents degrés des lecteurs, et même un ou plusieurs abonnements à des revues spécialement à la portée de cet âge.

Ce matériel étant à la disposition du maître, il convient que celui-ci en fasse un usage judicieux et constant. Chaque élève, à partir de neuf ou dix ans, devrait avoir constamment un 1ivre ou une brochure à lire. On dit bien: lire, et non pas dévorer. Après chaque lecture, l'élève serait soumis à remplir un question­naire sur l'ouvrage lu. Ce questionnaire porterait sur des points essentiels, tels que: les principaux personnages de l'action avec leur rôle et leur caractère, un résumé de l'histoire; la moralité qui s'en dégage; les belles ou mauvaises actions dont il y est question: récompense ou punition qui en découle, etc. On se rend aisément compte, par ce bref schéma, de la valeur que peut prendre une lecture, tçtUt au point de vue éducatif que formatif. Sans faire une étude approfondie du texte soumis, l'élève en retiendra tout de même l'essentiel, aussi bien en ce qui concerne le style que la valeur intrinsèque de l'histoire contée. Qu'il en extraie, par exemple, un alinéa particulièrement expressif et le soumette à l'appréciation de ses camarades: que de possibilités de discussions vivantes ainsi offertes au maître qui saurait tirer tout le parti du matériel didactique mis à sa disposition. Et quel relief nouveau pourrait prendre ainsi l'enseignement de la langue mater­nelle ! Des lectures saines, attrayantes, vivantes, qui ouvrent l'esprit et le cœur, forment des hommes, n'est-ce pas une toute belle expérience à tenter? L'ensei­gnement de la langue maternelle est ardu ; envisagé avec ce précieux auxiliaire, il apparaît tout de suite moins rébarbatif.

Cette opération lecture, entreprise à l'école primaire, devrait se continuer au degré secondaire, voire même professionnel, jusqu'au moment où le jeune lecteur possède suffisamment de sagesse pour faire un choix par lui-même.

Bien sûr, cela ne supprimera pas tous les dangers. Est-ce d'ailleurs bien possible? On ne parviendra jamais à abolir tous les attraits du fruit défendu. Cependant, si, par ce moyen, on parvient à donner à une partie de la jeunesse le goût de la bonne lecture, l'essai suggéré paraît valoir la peine d'être entrepris.

Cependant, il ne faut pas attendre que tout vienne d'ailleurs. Ces problèmes, quoique généraux, sont avant tout les nôtres, individuellement. Donc chacun, individuellement, doit s'engager sur la voie dictée par l'urgence du travail à entreprendre.

* * * Il convient toutefois de conclure. Qu'on sache hien clairement, pour terminer,

que les hons livres abondent, pour toutes les classes d'âge, pour tous les goûts. N'importe quel libraire qui connaît son métier peut conseiller une collection ou l'autre et venir ainsi en aide à ceux que le problème inquiète. Les auteurs contemporains, et même ceux qui sont très près de chez nous, ne rédigent pas uniquement de savants traités philosophiques. Quantité de leurs publications peuvent être mises entre toutes les mains. .

L'important est que ces.se, ou du moins diminue, l'influence d'une certaine presse sur l'âme de notre jeunesse. La recherche de ce bu:t demande beaucoup de sollicitude et de courage. Mais elle en vaut tellement la peine.

Jean F ollonier

Il

Page 8: L'Ecole valaisanne, avril 1962

Une œuvre à soutenir :

La ligue SUlsse pour la littérature de jeunesse

A maintes reprises nos autorités cantonales et fédérales, les dirigeants des mouvements de jeunesse .et d'action, tant catholiques que protestants, d'une façon générale les éducateurs conscients de leurs responsabilités, ont jeté le cri ~'alarme au sujet de la mauvaise littérature qui menace la santé morale des Jeunes. Surabondance de journaux pour enfants, de revues illustrées, de bro. chures dont la pauvreté littéraire est encore le moindre mal; intention perverse et dosage extrêmement habile; modicité des prix, rendus possibles par les chiffres extraordinaires du tirage; colportage savamment organisé de ces col. lections généralement éditées à l'étranger: tout a été dit de cette presse dan. gereuse et il n'y a pas lieu d'y revenir ici. Ce que nous voudrions, c'est présenter à nos lecteurs une organisation suisse relativement récente, qui a été fondée précisément pour coordonner les efforts jusqu'ici dispersés.

LA LIGUE SUISSE POUR LA LITTERATURE DE JEUNESSE a été fondée en 1955. Le secrétaire actuel - cheville ouvrière de l'Association - est M. Werner Lasser, Haldenstrasse 20, Berne. La Ligue compte actuellement 1 200 membres, chifhe tout à fait modeste - disons franchement insuffisant - en regard de l'ampleur du mal à combattre. C'est d'abord ' 12000, puis 120000 membres qu'il faudra chercher à atteindre.

L'action de la Ligue est importante: elle procède à des enquêtes, organise des conférences, des expositions de livres pour la jeunesse, publie un bulletin envoyé aux maîtres, pasteurs, curés, bibliothécaires et libraires, expédie les nouveautés aux commissions locales disposées à les examiner et à en faire un conlpte rendu, dresse catalogues et listes, propose des titres pour l'attribution des prix (Prix Andersen tous les deux ans), représente les associations auprès de l'Unesco, auprès du Département fédéral de justice et police, etc.

Elle collabore avec les groupements cantonaux existants et en général avec toutes les associations à but similaire, leur apporte son expérience, toute docu­mentation utile et, à l'occasion, une contribution financière. D'autre part, elle est en relation permanente avec les associations internationales du genre. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que la moitié des cotisations des membres (Fr. 4.- pour un membre isolé; Fr. 20.- pour un membre collectif) est ristournée aux groupements cantonaux dès le moment où les membres d'un même canton sont devenus assez nombreux et agissants pour se constituer en associations cantonales. Disons encore que la Ligue est confessionnellement neutre, qu'elle compte des catholiques et des protestants dans son comité diri· geant. Le fait qu'elle travaille dans la pratique à l'étage cantonal et sous la direction d'un comité cantonal doit faire tomber toute hésitation.

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PROPOSITIONS POUR UNE LIGUE CANTONALE VALAISANNE

Il y a longtemps qu'« il se fait quelque chose» en Valais contl'e la mau­vaise littérature. Je pense 'notam,ment aux expositions itinérantes entreprises il y a quelques années par la JAC - JACF ; à la propagande faite par .M. le pro­fesseur Schalbetter (expositions, conférences) pour les journaux d'enfants; aux effor ts du clergé pour ranimer, renouveler et moderniser les bibliothèques pa­roissiales ; aux Journées de la Presse catholique organisées à Sion et dans d'au­tres localités par des comités d'adultes; je pense au succès réjouissant de cer­taines collections catholiques :, Trésors du Livre, Livre Chrétien, Club du livre cath olique international.

Je pense au dévoument de certains maîtres pour répandre les brochures OSL ou généraliser l'usage de la « Bibliothèque pour tous ».

Uirais-je que tous ces efforts sont admirables, mais qu'ils sont malheureu­sement isolés, sporadiques? Il manque un lien entre toutes ces bonnes volontés, un esprit de suite, une organisation permanente pour grouper «au sommet» ces actions trop individuelles.

C'est pourquoi je pense à la Ligue suisse pour la littérature de jeunesse. Pourquoi ne pas en devenir membres?

Et nous grouper ensuite en section cantonale représentant le clergé, le per­sonnel enseignant, les associations de jeunesse (lAC, JACF, JECF, JOC, ·JOCF, Scouts, Semences, Croisade, Croix d'Or, etc.).

Le Département de l'Instruction publique donnerait son appui. Puis d'au­tres associations d'adûltes, alarmées comme nous par les ravages de la mauvaise littérature.

En peu de temps nous dépasserions cent membres, et déjà la moitié suffirait pour mettre sur pied une section valaisanne de la Ligue Suisse.

Lecteur, qu'en penses-tu? Une fois fondée cette section cantonale, les premiers objectifs à atteindre

ser aient les suivants: 1. Constituer une commission de lecture au sein de la SYE pour examiner

les livres d'enfants et de jeunesse récemment parus. 2. Publication une ou deux fois par an de listes bibliographiques sur les

dernières parutions, avec indication de l'âge, cotes morales et un bref résumé du livre.

L'ECOLE VALAISANNE l'a fait modestement, en novembre-décembre, depuis trois ans. Mais un homme seul ne peut pas tout faire et se contente sou­ven t de reproduire les appréciations d'autres revues sérieuses.

A titre d'exemple, la Commission de la SPR (Société pédagogique romande) date de 1902 et a examiné au total 6 000 livres destinés à la jeunesse scolaire.

3. Constitution d'une bibliothèque scolaire-type, comprenant environ 500 ouvrages selectionnés et l'ecommandés pour le degré inférieur (6-10 ans), 500 pour le degré moyen (11-13 ans) et 500 pour le degré supérieur (14-16 ans). L'Office de l'Enseignement est en train de réaliser ce rêve... que la nomination d'une com,mission de lecture viendrait hâter.

Page 9: L'Ecole valaisanne, avril 1962

4. Création d'un bibliobus itinérant sous la responsabilité de la section Va. laisanne de la Ligue, avec l'appui du Département, des libraires, de l'Université populaire, des grandes associations et des membres cotisants.

Lecteur, ce programme n'a-t-il pas de quoi t'attirer? Commence donc par ce geste ingrat, mais si nécessaire, d'envoyer ta cotisation individuelle de Fr. 4.­au CCP III 9480, Ligue suisse pour la littérature de jeunesse, Bel'ne. Ou bien envoie cette somme par mandat au signataire de cet article. Ou bien encore ve:rse-Ia de main à main, lors de ta prochaine visite à l'Office de l'Enseignement: Et ne sois pas morose si l'on te rappelle ce geste!

E. CLARET.

A propos des fiches de développenlent

Vous utilisez les fiches de développement! Vous faites donc, au moins occasionnellement, de l'enseignement individualisé! Et vous avez parcouru sans doute L'enseignement individualisé de Robert DoUrens. Vous souvenez-vous de ce passage de la préface?

« C'est aussi une raison d'ordre pédagogique qui nous a conduit cL publier le résultat de nos expériences avant l'achèvenl,ent de celles-ci: nous sommes adver. saires de tout formalisme; un enseignement vivant doit être un enseignentent personnel. Un maître qui n'a plus qu'à sc:vre des indications précises, qui n'a plus qu'à employer un matériel passe-partou t, qui perd sa liberté, n'est plus un éducateur: il devient un m anœuvre intellectuel, une machine à enseigner (p. 7) ».

Et de cet autre? « L'emploi des fiches pour le travail individuel, tel que nous le préconisons.

nous paraît une application heureuse des méthodes actives: il respecte les prin­cipes de l'éducation fonctionnelle. Nous ne nous dissimulons pas que, mal com­pris, il pourrait rapidement conduire à de lourdes erreurs et favoriser l'enseigne­ment le plus routinier (ibid.) ».

Pour éviter ce danger, je me suis mis souvent à la place de mes élèves. J'ai fait leur devoir, appliquant la loi du moindre effort, et je me suis surveillé pour voir si mon exercice m'obligeait comme élève à l'effort que je voulais provoquer comme maître. L'habitude m'est restée. Et voilà que, tout gratuite­ment, je me suis mis à faire le premier exercice à compléter de l'Ecole Valai­sanne, No 6 du mois de février 1962,.

1. La' nouvelle ... je viens d'apprendre ... «Que» sonne bien! Recette: lire la phrase, l'entendre, et le son « qui », « que» ou« dont» viendra tout naturel­lement se placer dans l'oreille ... et sur la langue.

Réfléchissons un instant! Cet exercice est-il destiné à former l'oreille des élèves? Je ne pense pas, puisque c'est justement l'oreille déjà formée qui lui donne la réponse cherchée. Alors, quel est le but de cet exercice? Il ne faut pas hésiter: faire saisir les fonctions des pronoms relatifs, sujet, complément direct et régime génitif. Et vous l'avez atteint ce but. Le résultat à lui seul le prouve­t-il ? Vous voilà perplexes. Et je vous passerai même la boutade; « 'Alors, reve-

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nons à l'analyse grammaticale, n'est-ce pas, avec sa fastidieuse correction !» Je vous suggère un autre moyen. Voici ce que vous allez présenter à votre

élève suivant son développement et suivant le niveau où se trouve votre ensei-gnement du relatif. ,

La nouvelle que je viens d'apprendre m'a bouleversé. La réponse donc? Oui ! Et vous lui demandez de séparer les deux pluases. Ainsi :

Je viens d'apprendre une nouvelle. Cette nouvelle m'a bouleversé. Mais c'est trop facile, dites-vous. Entendu! C'était pour un débutant. Voici

un autre niveau. Le donné : Je viens d'apprendre une nouvelle; elle m'a bouleversé. Il est vrai, la réponse peut être double : La nouvelle que je viens d'apprendre m'a bouleversé. Je viens d'apprendre une nouvelle qui m'a bouleversé. Pour éviter cette équivoque, vous poserez donc ainsi le devoir: mettre

la deuxième proposition à côté du mot que remplace le pronom souligné. C'est encore trop facile? Voici un exercice plus exigeant: échanger dans la phrase suivante la suhordonnée et la principale.

Je viens d'apprendre une nouvelle qui m'a bouleversé. Evidemment, le sens de la phrase doit s'y prêter sinon c'est vain jeu de

puzzle. C'est là que vous m'attendiez, n'est-ce pas? Et vous triomphez: Com­ment alors poser le devoir pour la troisième phrase? Heureusement qu'on peut la poser dans le cadre des questions précédentes. Votre élève faisait-il dans son exercice de mémoire purement auditive une différence entre le «que» de la première et celui de la troisième phrase? Cet exercice ouvrait la porte à des confusions lamentables. Il valait mieux renoncer à la troisième phrase.

Mais voici une possibilité pour poser la question dans le cas d'une série de « que» introduisant une complétive: commencer les phrases suivantes par « je désire, je veux ... », etc. que tu reviennes avant la nuit. (Tout profit pour la formation du subjonctif!) , Et voici un exercice de niveau plus élevé: remplacer les pronoms soulignés par la phrase qu'ils l'emplacent.

Tu reviens avant la nuit! Je le désire. L'élève se rend compte: «le» remplace toute une phrase. Et voici le

comble! Former une seule phrase en remplaçant les pronoms soulignés par l'expression qu'ils relnplacent. '

Je viens d'apprendre une nouvelle; elle m'a bouleversé. Tu reviens avant la nuit; je le désire. Et quand tous ces moyens feront défaut, il restera toujours l'exercice

combien plus profitable de l'invention: former trois phrases où «que» est pronom relatif et trois phrases où il est conjonction.

Alors les exercices à points de suspension sont à condamner? Pas du tout ! Les exerci'ces du même numéro de l'Ecole Valaisanne sur quel ou qu'elle, etc. s'y prêtent très bien. Pourquoi donc? J'allais donner une recette. Je me suis retenu à temps. Ce principe me semble suffisant: mettez-vous à la place de l'élève! Veuillez son plus grand bien! Réfléchissez!

A. KESSLER SM.

15·

Page 10: L'Ecole valaisanne, avril 1962

PARTIE OFFICIELLE ET CORPORATIVE -1 ""-------------....:

Programme

des écoles enfantines et pruna~res

Le programme des écoles cnfnntines et primaires vient d'être (ou sera) distribué à tous les maîtres et maîtresses de la partie française du canton. Son appl!cat!on, dans nos. classes, est donc obligatoire. Mais auparavant quelques explIcatIOns nous paraIssent nécessaires.

Après une première expérimentation, le personnel enseignant a été invité à formuler ses i:emarques à propos du programme: il a participé de façon réjouis. sante à cette consultation, et les avis exprimés l'ont tous été dans un but cons. tI:uctif. Il fa!lait tenir compte dans la mesure du possible pour l'édition qui VIent de sortIr de presse. Toutefois, comme nous l'avons bien fait ressortir dans plusieurs articles qui ont paru ici même l'ml dernier, des opinions diamétrale. ment opposées se sont affrqntées, ce qui était à prévoir et qui est parfaitement normal. C'est pourquoi chacun comprendra que toutes les suggestions n'aient pas été retenues.

Ce progamme, pas plus que le projet soumis à l'expérimentation, ne saurait être définitif: il faudra le tenir constamment à jour; aussi toutes les remarques. que l'on voudra bien formuler à son sujet seront examinées avec la plus grande attention et pourront faire l'objet d'éventuelles transformations ou adjonctions. Manque encore, d'ailleurs, le programme, actuellement à l'étude, des classes de fin de scolarité, appelées « classes de promotion ».

Examinons quelles sont les }nincipales modifications apportées au projet remis il y a deux ans au personnel enseignant. On constatera tout d'abord que la typographie a été particulièrement soignée. Tout en restant aéré et d'une lec. ture aisée, le texte est plus serré, les blancs inutiles ont été supprimés; le jeu des caractères employés souligne l'ordre d'importance des divers chapihes, du début de l'ouvrage jusqu'à la fin. Une reliure élégante et solide donnera à ce guide méthodologique une plus longue durée que n'en comporte un programme sujet à perpétuelles modifications.

On ne trouvera dans le nouveau texte aucun cl~angement de nature à dés. orienter les maîtres qui s'étaient accoutumés au projet initial. Une adjonction cependant: le programme des écoles enfantines, élaboré en fonction de la mé. thode Montessori, adoptée par le Département de l'Instruction publique; il constitue avant tout un bref rappel des pI'incipes essentiels de la méthode et une orientation pour le travail des maîtres.

La répartition hebdomadaire des heures de travail est Pl'évue seulement pour les classes de 8, 9 mois et plus. Vans la partie française du canton, les classes de

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6 mois sont pratiquement éliminées, et celles de 7 mois sont de moins en moins nombreuses. Les anciennes prescriptions réglementaires concernant la durée du travail et les congés restent évidemment valables pour ces classes. .

On constatera aussi que les récréations ne sont pas mentionnées ' dans' cette répartition du travail, ce qui ne veut pas dire, bien sûr, que les pauses seront supprimées; elles restent fixées à 15 minut.es comme aupÇlravant. Aucu~ l~lan d'études des cantons romands ne les mentIOnne. Or, chez nous, elles etaIent portées en déduction des heures de tr<;lvail ; une simple comparaison des horaires pouvait dès lors laisser croire ,qu'en Valais on consac~·.e. moi?,s d'heur~s qu'.ai,neurs à chaque discipline, ce qui n est pas exact. Nous VOICI malll1enant a pante avec les autres cantons.

Pour la langue maternelle, beaucoup de maîtres souhaitaient un tablèau de répartition des heures consacrées aux ~l~verses ma~ières .de cett~ discip~ü~e : l.ec­ture, grammaire, orthographe, con~pOSItIOn, etc. C est faIt ! MaI~ on. r~'e.ClS~ bI~n qu'une telle répartition n'a rien d absolu : e~le ~st mem~ parfOIS dIffICIle a re~,­liser suivant la forme d'enseignement applIquee. AUSSI ne la donne-t-on qu a titre d'indication en laisant encore au maître la possibilité de la modifier à sa convenance, de façon rationnelle évidemment.

Dans la partie méthodologique, il a été opéré un regroupement des divers chapitres: l'ordonnance est ainsi plus logique et tout l'exposé y gagne en clarté. La matière elle-même a été mieux répartie. Le carnet d'orthograph~ qu'on a jugé bon d'introduire ne surcharge pas le programme, car les divers cas I?ro~~sés figurent dans la grammaire en usage dans nos classes et sont partout reguhere-

ment enseignés. .. ' ,. , . . . .. , Même SOUCI d'une meIlleure ordonnance pour 1 arLthmetLque. La paltIe me-

thodologique consacrée au degré inférieur a été profondément remaniée et les manuels en préparation sont strictement conformes à ce ' programme. Telle qu'elle esi prêsentée, la répar.tition ~~ la .mat~ère permet, ~u maître de fai~'e rapidement le point et de savon ce qu Il dOIt eXIger de ses eleves. En 7me annee les filles sont dispensées de l'étude de la géométrie; par contre, comme les gar­çons, elles devront connaître le système métriqu~. , , , .. ,

En histoire et géographie, le programme a ete quelque peu allege et modIfIe aux degrés moyen et supérieur. . "

Il est rappelé que pour le dessLn, les travaux pratLques, les SCLences, le .rro­gramme se veut simplement indicatif; il .constitue l~n ~ns~n!ble 'de su~geStIOl~S et d'exemples permettant au maître de faI~e un chOIX ~U;h?I~UX ~dapte au mI­lieu, à la classe et à son tempérament. ·Il n est p~s destIne a etre Integralement appliqué. '" ,

Au degré supérieur, les heures d'écnt~re et çle dessm ,ne ~ont pas se~al:ee~ : toute latitude est laissée au personnel enseIgnant. Des explIcatIOns plus detaIllees et plus complètes nous paraissent superflues. L~s maîtres p~u.rront c~mparer ~e programme avec le projet qui leur a été soumIS pour expenmentatlon et VOH aussi si l'on a tenu compte de leurs remarques: si tel n'est pas le cas, c'est proba­blement pour les raisons indiquées au début de ces lignes.

Et maintenant, au travail et bon courage !

Cl. B.

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Page 11: L'Ecole valaisanne, avril 1962

AMGVR - COURS POUR APRES-MIDI DE PLEIN-AIR Un cours pour la direction d'une classe durant un après-midi de plein-air

sel'a donné à Vouvry le jeudi 3 mai. , Inscription jusqu'au dimanche 22 avril auprès de 'Paul Pignat, Président

AMGVR, Vouvry. Réunion des participants à 14 h. à la salle de gymnastique. Le déplacement est remboursé aux membres de l'Association.

Pour le comité technique: P. Glassey

* * Ijc

ALLOCATIONS DE RESIDENCE L'Educateur vient de publier la liste des communes vaudoises qui allouent,

en plus du salaire légal, un montant sous forme d'indemnités de résidence, primes de fidélité. Ci-après, voici ces municipalités et la forme de ces allocations:

Base ou Prime de Supplément TOT AL Communes somme fixe % du loyer fidélité par enfant Marié Célibat. Crissier 500.- 30 %

Pully

Renens

Bussigny

Ecublens Nyon Orbe Yverdon Cossonay Morges Penthalaz Villeneuve

1050.-

660.-

max.: 800.-25 % max.: 1400.-30% max.: 1080.-

100.-1200.-

600 à 1400.-300 à 1500.-400 à 1000.-600 à 1200.-

60.-250.-60.-

120.-

de 800.- à 1300.-2000.-

à 2450.- 1050.-1000.-

à 1740.- 660.-100.-

à 1200.- 50% 100% 100% 100% 100% 240.-800.-240.-240p-

% % %

100% 120.-300.-120.-120.-

Grens appart. gratuit Commugny 600.-Lausanne 2710.- 2030.-Montreux, Vevey, La Tour-de-Pelz 600.- 600.-Prilly 100.- 1400.- 50% Chavannes 500.- 500.-

En Valais, il existe, à notre connaissance, trois communes qui améliorent le traitement légal. Ce sont les villes de Sion, Martigny et Monthey. Depuis plu­sieurs années déjà, Sion allouent 400 fr. aux célibataires, 880 fI'. aux mariés et 180 fr. par enfant. La ville de Sion entend aller plus loin; une nouvelle formule est à l'étude. Tout dernièrement, la commune de Chippis vient de décider, elle aussi, le versement d'une allocation.

Quand on connaît la modicité du traitement légal, on ne peut qu'encourager les communes à faire un effort complémentaire par le biais des indenmités de résidence ou d'ancienneté. N'est-ce pas d'ailleurs une manière excellente de se conserver un personnel fidèle et dévoué? Secrétariat de la SVE

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QUAND LE CAREME PREPARE AUX SACRIFICES

Retenues sur les traitement d'avril :

' Comme convenu depuis plusieurs années, c'est sur le prochain traitement d'avril que seront faites les retenues traditionnelles, à savoir:

pour les institutrices: Fr. 7.- pour l'Association des Institutrices du Valais romand; Fr. 5.- pour la Fédération des Services publics; Fr. 10.- pour le bulletin de l'ECOLE VALAISANNE.

pour les instit'uteurs : Fr. 12.- pour la S. V. E. ; Fr. 5.- pour la Fédération des Services publics; Fr. 10.- pour le bulletin de l'ECOLE VALAISANNE. .. '.

SEMAINES INTERNATIONALES D'ART

Sous les auspices du Ministère de l'Education nationale et de la culture, du Commissariat général au tourisme et des principales autorités belges, la « Fédé­ration Internationale des Semaines d'Art» a réalisé jusqu'à présent de nom­breuses «Semaines d'Art» en Belgique. Ainsi, des intellectuels s'intéressant à l'Art, originaires de divers pays, ont-ils eu l'occasion de pouvoir admirer les cités d'art et les sites les plus remarquables de la Belgique. Renouvelant ces intéres­santes initiatives, une XXlme SEMAINE INTERNATIONALE D'ART BELGE se déroulera du 2 au 10 août prochain.

Confortable voyage d'art, permettant de se rendre compte du remarquable épanouissement des arts anciens et modernes en Belgique. Visites effectuées par petits groupes, conduits par des conservateurs de musée ou des professeurs d'His­toire de l'Art. Le Pl'ogramme comportera notamment la visite d'importants mo­numents et n1.usées de Bruxelles, Anvers, Tournai, Bruges, Namur, Gand, Mali­nes, Dinant, Hal, Bouvignes. D'autre part, les participants assisteront à une des prestigieuses l'eprésentations quinquennales du « Jeu du Saint-Sang », à Bruges, et y visiteront aussi l'Exposition - d'une grande ampleur artistique - La Toison d'Or, 500 ans d'Art et d'Histoire.

En collaboration avec le Comité belge, d'autres nations organisent régulière­ment des manifestations analogues, très réussies. Ainsi cette année se dérouleront d'intéressantes «Semaines d'Art» en certaines régions de France (Auvergne}, d 'Italie (Sicile, les V énétles) ...

Ce mouvement culturel et artistique, vivement encouragé par l'UNESCO, tend à consolider - par l'Art et l'amitié internationale - un climat de féconde compréhension. .

S'adresser dès n1.aintenant à M. le pl'ofesseur Paul Montfort, Président FISA, 310, avenue de Tervueren, Bruxelles 15.

Page 12: L'Ecole valaisanne, avril 1962

AU P. E. FEMININ DU CANTON DU VALAIS A partir du 1er avril 1962 le coton perlé 5 et 8 sera vendu fr. 085 la pel

L D' A f' ' ote e epot peut ournll' sur demande une carte de couleurs MEZ spécialem . , d" l" ent etu wes pour es ecoles, valables pour les qualités «Perlé, mouliné hérald mat ». ' a,

. A liquider quelques coloris H. C. et Ankor à Er. 0,75 la pelote. Les la' SUIvantes sont aussi à liquider par minimum de 20 écheveaux: Camélia 1 m;s G~lat;ttos, Sport~ Extra, à fr. 1.- l'écheveau. Clou, Frivole; Odetta, Câbié:

s;4' Cablee S, Zoo, a fr. 1.20 l'écheveau. '

Encore un appel pour le retour des échantillons ! Merci ! Dépôt scolaire pour les ouvrages féminins, Sion

RETRAITES DE PAQUES

Deux retraites seront prêchées pendant les vacances de Pâques par les Coopérateurs Paroissiaux du Christ-Roi: l'une à Sion (Notre-Dame du Silence) du lundi 16 avril à midi au samedi 21

à midi; l'autre à Viège du lundi 23 avril à midi, au samedi à midi. '

On peut s'inscrire chez M. Joseph Cipolla, av. de la Délèze à Martigny-Vill Tél. (026) 60081 ,e,

La formation du corps enseignant ( IV) LE PROGRAMME DES ETUDES PEDAGOGIQUES

La. « Commis~ion romande >~ n'a pas cru devoir préciser le programme de forma~IOn des .ma~tresses enfant~nes, la préscolarité n 'éta!lt pas prévue dans le pl~n. d harmonIsatIOn :pour la SUIsse romande. Il en fut de même pour les maîtres speCIaux: sports, dessIn, travaux manuels, etc., dont la formation très diverse eût entraîné à des considérations trop particulières.

Voici en l'evanch:, sou,s une ,forme schématique, l'organisation et le pro­gra~me de la formatIOn pedagogIque proprement dite, prévus pour les autres sectIons:

Disciplines pédagogiques. Branches spéciales Préparation psychologiques et sociales pratique

a) Formation commune dispensée à tous les futurs maîtres: Pédagogie générale, comparée Initiation aux moyens

. et expérimentale; histoire de audio-visuels; activités l'éducation; didactique géné- extl'ascolaires; -rela-raIe et spéciale; hygiène sco- tioris avec les parents. laire, organisation et adminis-tration scolaires; psychologie génétique et expérimentale; techniques psychologiques; sociologie.

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b) Section des maîtres et maîtresses primaires: Durée des études : 2 semestres. voÏl; sous lettre a) Culture physique;

dessin, travaux man.; éducation musicale et artistique.

Exercices pratiques de didactique.

c) Section pour l'enseignement dans les classes de développement: Durée des études: 2 semestres. POUl' être admis aux cours de cette section, il faut être maîtres ou maîtresses primaires avec une année . d'expérience au moins. P édagogie curative, psychopa­thologie, didactique des classes spéciales, etc.

Anatomie et physiplo­gie; gymnastique cura­tive et rythmique.

Exercices pratiques de didactique.

cl) Section des maîtres et maîtresses de division pratique:

(Classes de fin de scolarité ou de promotion) . Ce diplôme est réservé' aux maîtres primaires ayant une pratique de l'ensei­gnement et fournissant la preuve de leur habileté à la conduite d'une classe. La formation spéciale pourra être dispensée parallèlement à l'exercice de la profession. Elle comportera: Orientation scolaire et profes­sionnelle; psychologie de l'adolescent; didactique de l'enseignement de l'allemand.

Instruction civique; travaux pratiques de sciences; dessin techni­que, cours normal suisse

e) Maîtres de divisions générale et prégymnasiale: La Commission propose, à côté de la formation habituelle du licencié la généralisation sur le plan romand de cette catégorie d'enseignants dits «maîtres ~econdaires ». Tout en l'ecevant tille solide préparation littéraire, linguistique ou scientifique, ces maîtres ne seraient pas astreints à des études aussi longues et spécialisées que celles des licenciés. En revanche, ils ne seraient pas autorisés à enseigner dans les gymnases (classes non soumises à la scolarité obligatoire). Cette solution donnerait ' une possibilité d'avancement aux instituteuI·s. Elle assurerait, en même temps, une meilleure coordination des programmes et des méthodes entre les enseignements primaire et secondaire tout en créant une stabilité plus grande à ce degré, en permettant d'y maintenir des maîtres capables qui n'auraient pas l'ambition d'accéder aux classes gymnasiales. La Commission partage pleinement l'avis du Conseil d'Etat neuchâtelois qui propose l'institution d'une nouvelle catégorie de maîtres secondaires ... Les maîtres secondaires du nouveaux type ne bénéficieraient pas d'une formation théorique aussi étendue que les licenciés; en revanche et contrairement à ce qui est le cas pour les.1icenciés, ils ne pourraient être appelés à enseignet que dans les écoles du degré inférieur. ... Des maîtres secondaires, continue le l'apport du Conseil d'Etat, dont la préparation professionnelle se rapproche de celle que nous avons en vue,

21

Page 13: L'Ecole valaisanne, avril 1962

enseignent du reste avec succès dans le canton de Berne, y compris le lu et dans tou~ les cantons a~émaniques (Fribourg et Valais également. - Ré~~) ... Il est prevu que, chez nous, les candidats au titre de maître seconda',

,. 'd Ile a~ll'?nt a s~llvre pen ant 4 ou 5 semestres des cours à l'Université de Neuchâtel ou Ils .su~Iront des examens pour l'obtention de leur diplôme ... (Rapport du Con~ell d Et~t du CantoAn de Neuchâtel au Grand Conseil, 14.2.61). Duree des etudes: MaItres secondaires·: 5 ·à 6 semestres; licenciés: 7 . à 8 semestres. Pr?gra",:mme s'ajoutant à la formation commune reçue selon lettre a}: Onent~tlOn scolaIre et Option littéraire ou Exercices pratiqu prof,esslOnnelle; p~ych~logie scientifique. de didactique. es de,l.adolescent; dIdactIque Programme déterminé Année de pratique specIale. par les Universités. contrôlée.

Rémy Zuchuat

L'art les " a Â

ages trave·rs LES PEI N T RES P R 1 MIT 1 F S (Suite)

B. AUTRES PAYS

Comme nous l'avons déj à signalé, l'Itnlie de la fin du moyen âge est en avance sur les autr~s région~. ~rtistiques de l'Europe. Tandis que les tableaux sur panneaux de bOlS sont deJ~ nombreux chez les maîtres du Trecento italien le.urs con~emporain~ :le France, à quelqu~s exceptions près, sont ' encore fidèle~ aux technIques trachtlOnnelles: miniature, vitrail, tapisserie.

A la fin du XIVe .et au XV e naisse~t, en divers points de l'Europe, de ~ouveau:,- centre~ de p~Inture do~t les artIstes sont, eux aussi, les précurseurs Inco~pns qu~ ! esthetlque claSSIque appellera «Primitifs ». Les écoles sont mz:luples, malS Il f auto s~ méfier quelque peu de la division géographique. Sans meme parler des, mochfI?ations politiques intervenues durant cette période, on con~tate que les ecoles pIcturales présentent presque toutes un caractère cosmo­poitte: da~s un même. li~u travaillent des peintres d'origines diverses; les voyages frequents multlphent les contacts et favorisent la transmission des sUJets, des formes et des techniques.

Caractères communs

Partout, il faut signaler le souci du travail bien exécuté la recherche cons­ciencieuse d~l dessin précis et de la belle couleur, comme da~s la miniature qui, souvent sans doute, sert de modèle.

. Le moyen ~ge ~~nt~n~e de se manifester par le choix de sujets religieux, malS on voIt naltre 1 Interet pour les sujets profanes (portraits) et l'amour de la natlt~e et du paysage qui, peu à peu, remplace le fond d'or byzantin. Cela procede d'un souci de réalisme qui se manifeste par une double recherche': le

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détail pittoresque dans ce qu'on pourrait appeler le décor (paysage, vêtement) et l'expression juste dans les visages, allant, dans certains sujets. jusqu'au pathétique.

Principales écoles

Catalogne. Héritière d'une riche tradition de peinture (fresques romanes remarquables) , la Catalogne compte dès le XIVe siècle plusieurs maîtres de la fresque et du panneau: Ferrer Bassa, les frères Serra, Luis Borrassa, Bernardo Martorell.

Nice. Dans de n ombreuses églises situées dans la région de Nice et en Ligurie, on peut admirer les retables des trois peintres de la famille Brea (Louis, Antoine et lelU' neveu François).

France. Si riche en vitraux, en tapisseries et en miniatures, la France est pauvre, par comparaison, en peinture sur panneaux. (Nice, en effet, ne fait pas encore partie de la France). Souvent, il ne s'agit que de transpositions de minia­tures sur pannealU de bois. Beaucoup d'œuvres connues pal' des textes ont disparu. Enfin plusieurs attributions à Jean Malouel ou à Henri Bellechose sont plus que douteuses. Deux grands noms au milieu du XVe s.: Jean Fouquet (Portrait de Charles VII) et Nicolas Froment (retables).

Flandre. La Flandre compte dès le XIVe siècle quelques bons peintres, mais ils travaillent plutôt en France, à Bourges ou à Dijon. Par contre, un essor imp ortant se manifeste au XVe s., car la Flandre enrichie est devenue ce « Paradis terrestre» dont parle Commynes. Les PI'imitifs flamands se caracté­risent par l'extraordinaire qualité de leur travail: ils utilisent des couleurs qui après 5 siècles, conservent leur éclat merveilleux, grâce à un mélange que l'analyse chimique moderne n'explique pas encore avec cel,titude. Mais la qualité artistique est plus admirable encore, grâce à la grande sévérité des corporations à cette époque.

Plusieurs noms im.portants doivent être signalés dans cette première période de la peinture flamande riche en vastes ensembles. Van Eyck( on discute encore pour savoir s'il y eut un ou deux peintres de ce nom), dont le fameux Triptyque de l'Agneau mystique (Gand) est .l'œuvre capitale. Au milieu du siècle appa­raissent Roger van der Weyden (ou de la Pasture, en français), Peter Christus, Thierry Bouts, chez qui l'amour de la nature engendre un sens très sûr du paysage. Hans Memlinc, Gérard David et Gérard de St-Jean poursuivent la tradition, mais certains éléments annoncent déjà nettement la Renaissance.

Il faut fai re tille place à part à Jérôme Bosch. Sans doute les thèmes utilisés sont-ils encore religieux, mais, à côté des scènes évangéliques, Bosch · veut dépeindre l'humanité pécheresse pour laquelle le Christ s'est incarné. Dans ce domaine, il inontre une imagination extraordinaire, qui frise la folie. Il peint les hommes attachés aux joies périssables ou les damnés soumis aux supplices les plus invraisemblables avec une verve que peuvent envier les Surréalistes du XXe siècle.

Angleterre. Peu d'œuvres furent conservées, car, à partir de Henri VIII (XVIe s.), les Puritains ont détruit par centaines les œuvres religieusés. Quel-

23

Page 14: L'Ecole valaisanne, avril 1962

ques-unes furent exportées, puis confon dues avec celles d'autres écoles. TI reste seulement quelques vestiges de décorations murales et de panneaux d'autels.

Allemagne. Diverses régions constituent des écoles intéressantes (Westphalie Cologne, Nord, Franconie, Souabe ), caractérisées par le graphisme précis d~ dessin et la recherche de la vér ité matérielle dans l'expression et le mouvement.

Nous ne retiendrons qu'un nom, parce qu'il est important et parce que, sans dou te, il est Suisse: Conrad Witz, qui travaille et meurt à Bâle. II se distingue p ar son ' am our du détail pittoresque, par la fraîcheur et la vie de cer tains visages. Son œuvre la plus connue, le r et able de St. Pierre, se trouve au musée de Genève.

Bohême. Une importante école se développe à Prague sous le règne de Charles IV (milieu du XIVe siècl e déjà ), m embre de la famille de Luxembourg mais de culture française. La seule cathédrale de Prague comptait 60 autels ou retables! Cette école manifeste de multiples influences françaises et'italiennes.

M.V.

L'actualité pédagogique

Réforme scolaire en France Organisation des classes de fin de scolarité

En vertu de la Réfor.me scolai l'e de 1959, les élèves; qui ont les aptitudes re­quises, entrent après la Sème p rimaire, dans le cycle él'observation, intégré dans l'enseignement secondaire. Après deux ans, ils poursuivent leurs études dans l'un des enseignements généraux ou techniques convenan t le mieux à leurs goûts et à leurs dispositions.

Pour les élèves non-admis au cycle d'observation, un décret récent p révoit qu'ils fréquenteront pendant deux ans des classes dites de t.ransition. A l'issue de cette étape, les enfants aptes à recevoir un enseignement secondaire pourront être ad,mis à le suivre grâce aux classes d'accueil organisées. à cette, effet.

Les autre~ élèves sortant des elas'ses de transition fel'ont deux années d'en­seigD:ement te,rininal. Dans ces écoles de fin de scolarité, la, moitié de , l'horaire comp'o~'te .un eriseign'ement concret: moyens d'expression, mathématiques pra­tiques, a'ctivités artistiques, instruction civique, ; l'autre moitié comprend des exercices pratiques : dessin, mesures, montage et , démontage de mécanismes, études d'~ppareils électriques, etc. " , ,',

Grâ'ce aux f~c~lités de 'transports actuels,! cet enseignenlent, qui concei'ne un bon ,~iers des, enf anis, sera org~~isé ~ 1'échelon régional.

Cer,tains fluraient, ;flésiré que ces études comportent un début de formation profeasioJ;lnelle. I):autres li et leur . ~hèse à été retenue - estiment nécessaires d'intel'(~aler, entre, .les enseignemelJ.ts élémentahesi et l'apprentissage proprement dit, une formation général~ pr~-proJessionnelle et de l~epousser aussi loin que possible la spécialisation. En effet, une culture de base élargie est infiniment pl'éf érable à une spécialisation limitée et prématurée.

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E.V. No 8, avril 1962

TRAVAUX MANUELS

POUR LA FETE DES MAMANS

Prendre un morceau de papier noir ou brun, assez épais, de format AS, soit environ 21 x 15 cm. Plier en deux comme un petit carnet de 10,5 cm. de largeur.

Sur la partie supérieure de la première pag~, coller 3 fl~ur~tte~ de feutrin,e (2 rouges, 1 blanche, ou l'inverse). Dessiner les tIges c~mme IndIque sl~r le. sche­m a. De chaque côté, percer deux petites fentes et y passer un ruban etrolt (fa­veur) de quelque 30 cm. de longueur, puis faire un joli nœud, boucles en haut, si possible.

Découper le cœur A dans du papier métall~sé dor~, a,ux d!~ensions du schén:a ci-contre; puis un autre cœur B dans du papIer dore fIn? legerement plus petIt. Avec deux cm. de speedfix (papier collant transparent), fIXer le ?:eur A de façon qu'il fasse charnière en C. Coller le cœur B sur la page, de manlere que A le re­couvre entièrement.

Prendre une bande de papier blanc ordinaire de 12 x 3 cm. ~t la pl~er . en accordéon de 2 en 2 cm. ; coller ce dépliant au centre du cœur B ; Il ne dOIt rIen en par~ître à l'extérieur. Sur les volets de l'accordéon on pourra dessiner les lettres du mot « MAMAN ».

Pour ,maintenir le cœur A fermé, prendre une languette de papier métallisé doré de 5 x 0,5 cm., la plier en deux sans écraser le pli et la fixer au sommet du cœur par une toute petite agrafe parisienne.

A l'intérieur du carnet, on peut prévoir 4 pages blanches supplémenta~res p ortant lettre, poésie ou compliment. Ce feuill: t sera collé légèl~ement a.u ph ou maintenu par un cordonnet. Le tout sera place sous enveloppe, celle-Cl accom­pagnera un cadeau ou sera déposée sur l'assiette de maman.

25

Page 15: L'Ecole valaisanne, avril 1962

E.V. No 8, avril 1962

26

c .. ~ ... ,. .... -...... """ ~ .. -..

. . . . .. " ........ ..., -" ~-' , ....

?our ' l~ tëte des nleres.

E.V. No 8, avril 1962

Exercices de calcul pour la Ile ' année (Suite)

17 X 2 = 42 X 2 = 37 X 2 = 19 X 2 = 24 X 2 = 46 X 2 = Il X 2 = 41 X 2 = 29 X 2 = 18 X 2 = 34 X 2 = 48 X 2 = 15 X 2 = 23 X 2 = 26 X 2 = 16 X 2 = 45 X 2 = 38 X 2 =

6 : 2 = 84 : 2 = 56 : 2 = 14 : 2 = 66 : 2 = 38 : 2 = 18 : 2 = 42 : 2 = 74 : 2 = 16 : 2 = 48 : 2 = 96 : 2 = 12 : 2 = 62 : 2 = 54 : 2 = 10 : 2 = 24 : 2 = 70 : 2 =

(36 X 2) + 18 = 26 + (18 X 2 = 100 - (48 X 2) =

(25 X 2) + 45 = 35 + (29 X 2' = 100 - (27 X 2) =

(46 X 2) + 7= 22 + (25 X 2 = 100 - (31 X 2) =

(28 X 2) + 35 = 18 + (23 X 2 = 100 - (25 X 2) =

(4.5 X 2) + 10 = 24 + (17 X 2 = 100 - (36 X 2) =

(19 X 2) + 28 = 36 .+ (14 X 2 = 100 - (46 X 2) =

(32 X 2) - (14 X 2) = (4 X 9) + (84 : 2 = (41 X 2) - (26 : 2) =

( 17X 2) + (25 X 2) = (7 X 10) ~ (82 : 2 = (46 X 2) - (64 : 2) "= ( 48 X 2) - (16 X 2) . (8 X 4) + (42 : 2 = (88 : 2) + (6 X 5) = ( 24X 2) + (13 X 2) = (9 X 9) - (24 : 2 = (22 X 2) - (18 : 2) = ( 37 X 2) - (24 X 2) = (6 X 5) + (66 : 2 = (64 : 2) - (7 X ,4) =

( 39X 2) + (10 X 2) = (9 X 4) - (46 : 2 = (26 X 2) - (20 : 5) =

27

Page 16: L'Ecole valaisanne, avril 1962

28

Nouvelle ligne Olympi'a ...

Mais toujours dans

la qualité tradition­

nelle de la marque

Conditions spéciales pour personnel enseignant.

Démonstration ou essai sans engagement chez

Place Centrale et Rue du Gd Verger

,E.Y. No 8, avril 1962

7 X 3= 25 X 3= 21 : 3 '

9 X 3= 17 X 3= 30_: 3 =

10 X 3 = 21 X 3= 27: 3= 8 X 3= 16 X 3= 24: 3=

12 X 3= 24 X 3= 15: 3= 15 X 3= 30 X 3= . 18: 3=

15 + (13 X3) = 47 + (12 X 3) =

19 + (25 X3) =

28 + (15 X3) . 54 + (9 X 3) -,-

100 - (60 : 3) = 74- (15 : 3) = 83-(45:3)= 30- (90 : 3) = 75 - (75 : 3) =

60: 3 = le lis de 27 = 190: 3 = 18 = 45: 3 = 45 = 75: 3 = 60 = 36 : 3 = 36 = 33 : 3 = 75 =

39+(14 X3)= 12 - (36 : 3) =

(15 X 2) + (15 : 3) = (9 X 3) + (9 X 2) .

(30 X 3) : (12 : 4)= (24 : 3) X (6 : 2) =

(25 X 3) - (25 X 2) = (20 X 3) : (15 X 2)

22 X 4= 15 X 4= 56: 4= 16 X 4= 24 X 4= 88: 4= 20 X 4= 19 X 4= 60: 4=

12 X 4= 21 X 4= 72: 4= 25 X 4= 13 X 4= 92: 4= 17 X 4= 23 X 4= 68: 4=

71 + (5 X4) = 65 + (8 X4) = 52+ (6 X4) == 38 + (9 X4) = 30 + (8 X4) = 49 + (5 X4) =

24- (28 : 4) = 98 - (32 : 4) =

72- (24: 4) =

86- (36 : 4) = 57 - (40 : 4) = 45 - (20 : 4) =

64: 4 = le 1;4 de 28 = 100 : 4 = 36= 52: 4 = 60= 48: 4 = 100= 76: 4 = 52= 80: 4 = 76=

(36 : 4) + (5 X 4) = '(12 : 4) + (9 X 4) = (7 X 4) + (28 : 4) = (8 X 4) + (24 : 4) = (32 : 4) + (9 X 4) = (6 X 4) + (28 : 4) =

29

Page 17: L'Ecole valaisanne, avril 1962

30

!1aitresses

d'eco/es enfantines /

Profilez des vacances de Pâques pour visiter

notre nouvelle exposition de jeux éducatifs.

Merci d'avance de votre visite.

MAR CEL GAI l L A R D & Fil S S. A.

MARTIGNY Grand Verger 12

E.V. No 8, avril 1962

10 X 5= 20 X 5= 50: 5= 15 X 5= Il X 5= 40: 5= 12 X 5= 19 X 5= 70: 5= 14 X 5= 13 X 5= 80: 5= 18 X 5= 17 X 5= 60: 5= 16 X 5= 12 X 5= 90: 5=

27 + (12 X 5) = 49 + (10 X 5) = 68 + (5 X 5) =

37 + (Il X .5) = 56 + ( 8 X 5) =

99 - (95 : 5) = 73 - (75 : 5) = "86 - (90 : 5) =

61- (85 : 5) = 48 - (70 : 5) = 57 - (55 : 5) = 5 + (19 X 5) .

10 X 6= 16 X 6= 90: 6= 15 X 6= 6 X 6= 60: 6= Il X 6= 14 X 6= 30: 6= 9 X 6= 7 X 6= 80: 6=

12 X 6= 13 X 6= 66: 6= 8 X 6= 12 X 6= 72: 6=

65 : 5 = le Y5 de 25 = 95 : 5 = 50 = 45 : 5 = 75 = 85 : 5 = 60 = 55 : 5 = 100 = 75 : 5 = 45 =

(19 X 5) - (80 : 5) = (85 : 5) - (18 X 5) = (17 X 5)-(75 : 5)= (70 : 5) - (17 X 5) = (16 X 5) - (65 : 5) = ( 60 : 5) - (15 X 5) =

84: 6 = le Y6 de 36 = 42: 6 = 54 = 78: 6 = 78 = 54: 6 = 42 = 96: 6 = 66 = 36: 6 = 72 =

(5 X 2) - (20 : 2) = (42 : 6) + (7 X 4) =

(5 X 4) + (36 : 6) = (9 X 4) - (12 : 3) = (8 X 6) - (16 : 2) =

(8 X 5) - . (6 X 6) = (27 : 3) - (17 X 5) =

(12 X 5 + (8 X 5) = 92 : 4) - (100 : 5) =

(76 : 4) - (52 : 4) =

(40 : 2) + (2 X 3) =

(7 X 6) - (7 X 5) = (36 : 4) - (23 X 4) = (18 X 5) - (9 X 4) = (13 X 4) - (12 X 4) =

(36 :3) + (22 X 4) = (25 X 4) - (19 X 6) =

(78 : 6) + (13 X 6) =

31

Page 18: L'Ecole valaisanne, avril 1962

les nombres en couleurs

Avril 1962 1 Bulletin Cuisenaire

de Suisse romande

PARAIT 5 FOIS PAR AN - ABONNEMENT : F. 3.- - CHEQUES POSTAUX 1 16713, GENEVE '

REDACTEUR: S. ROllER, ECOLE DU MAil, GENEVE, 5, RUE DU VillAGE SUISSE. TEL. (022) 24 8194

Note liminaire

La Méthode Cuisenaire s'impose de plus en plus en Valais. Trois cents maîtres et maîtresses la con­naissent, et ceux qui la pratiquent ne veulent plus changer. Elle se ré pand aussi dans les cantons ro­mands. L ' heure semble venue de mettre en commun les expériences faites dans ce domaine. Aussi M. le professeur Roller a-t-il pris l'ini­tiative d'un modeste bulletin de liaison et d'in formation destiné aux adeptes de la méthode.

En attendant que ce nouveau-né devienne indépendant et vole de ses propres ailes, l'ECOLE V ALAI­SANNE est heureuse de lui offrir son parrainage. C'est aussi pour elle un honneur dont elle est fière. Nos vœux chaleureux accompa­gnent le dé part de ces nouvelles pages romandes !

Marcel GROSS

Chef du Département de" l'Instruction Publique

Aux amis des nombres en couleurs

Les « Nouvelles des nombres en couleurs » étaient un modeste bul­letin que nous avions lancé, voici deux ans, pour servir d'organe de liaison entre les membres de l'é­quipe Cuisenaire de Genève.

Depuis lors, le nombre d'adeptes de la méthode s'étant accrû consi­dérablement, le besoin s'est précisé de maintenir entre eux une cohé­sion technique et collégiale.

Aussi avons-nous salué avec em­pressement et reconnaissance l'of­fre généreuse de 1'« Ecole valai­sanne» qui, avec le bienveillant appui de M. Marcel Gross, chef du D~partement de l'Instruction pu­blIque du canton du Valais, ac­cueillera, tous les deux mois, le « Bulletin Cuisenaire de Suisse romande - « Les Nombres en Couleurs» - Ce bulletin s'en ira, en tant que «tiré à part» de huit pages, chez tous les maîtres de Romandie qui deman­dent aux réglettes de les aider à

33

Page 19: L'Ecole valaisanne, avril 1962

initier leurs élèves aux harmonies des mathém'atiques. Il ira plus loin encore, en France? en Belgique, au Canada, et même clans les pays de langue anglaise où il rejoindra les «Cuisenaires News» de Grande­Bretagne et les «Cuisenaire Ope­rations» de New-York.

,Une trihune est ainsi mise à la disposition de chacun. Elle attend que tous 's'y expriment, communi­quant le fruit de leurs expériences, formulant questions, ohjections, doutes et certitudes.

Merci, dès aujourd'hui, à tous les collègues qui feront vivre « Les Nomhres en Couleurs ».

Merci aussi à nos amis Léo Biol­laz, l'inf atigahle pionnier, et Eugè­ne Claret, le réd'acteur de « L'Eco­le valaisanne» qui, tous deux, veu­lent ])ien tenir notre nouveau-né sur les fonts haptismaux de l'Ecole romande.

Samuel ROLLER.

Code concernant les articles traitant de la manipu!ation des réglettes .

NC Nombres en Couleurs R Réglette h blanche r rouge v vert clair c carmin j jaune l vert foncé n noire 111 ,marron a azur (bleue) 0 orangée

Ce co~le paraît, dans l'ensemhle, logique à une exception près. La lettre a a été choisie pour désigner la R hl eue, puisque la lettre h est déjà utilisée pour la R hlanche. ,Ceci explique aussi pourquoi la R hrune (huit) est, ici, appelée « mar­ron ».

La méthode des Ne prend le large .. .

VALAIS

- 23 octobre 1961: onze institutrices vaudoises visitent des classes Cuise­na ire à Sion.

- 5 décembre : 25 maîtres et maîtresses suivent un cours régional à Chermi­gnon. Fructuetix échanges de vues.

14 février: L'Ecole Normale reçoit la visite de' M. Ad. Martin, chef de

' service, accompagné du corps des jnspecteurs vaudois

- 2 l~ars : Melle Lisel Debrunner, maî­tresse d'application à l'école normale de Kreuzlingen, après une visite ' à Sion, décide d'in troduire la méthode Cuisenaire dans sa classe.

20 mars : Conférence de M. Roller à l'Aula du Lycée de Sion. Plus de 400 auditeurs - autorités scolaires, édu­cateurs, parents - quittent la salle conquis tant par la' clarté convain­cante du conférencier que par la dé­monstration pratique d'un groupe d'enfants.

31 mars: Cours de démonst~'ation aux normaliennes de 4ème année.

- 10 avril: Cours et démonstration au personnel enseignant du district d'Entremont.

VAUD

- 14 décembre 1961 : à Radio-Lausanne, émission sur les NC avec enregistre­ment de quelques exemples pris dans une classe.

- 15 février : reportage photographique en couleurs dans «L'Illustré» sur la méthode Cuisenaire.

FRIBOURG

- fin août 1961 : à Bulle, cours de M. Biollaz au personnel el1seignant de la Gruyère.

- septembre 1961 : Journées d'initiation pour le personel enseignant à Esta­vay el', Romont et Fribourg.

- 3 février 1962: à Fribourg, séance­carrefour sous la direction de l'Ins­pecteur Jean Monney, avec démons­tration, avec les élèves de Melles Descloux et Morard. '

- 10 févrièr: à Estavayer séance-carre­four sous la direction des Inspecteurs Maillard, DUCl'est et Pillonel; , dé­monstration avec les élèves de Melle Odile Bourqui.

GENEVE

- 27 novembre 1961 : Le Département décide d'introduire , progresblvement les NC dans les classes enfantines et dans les cla'sses de premier degré primaire (de4 à 9 ans):

- 27 février 1962 : Conférence Gattegno à l'Université sur les NC en présence de nombreufies délégations venues de tous les cantol).S ronlands et du Jura bernois.

- 21/22 février, 8/9 mars: cours de per­fectionnement (séminaire de «'con­solida ») pour les membres de la première équipe genevoise. Les clas­ses Cuisenaire du début promues au titre de classes-pilotes.

- 4/14 mars: visite de Mrs Linton, di­' rectrice d'une école de Manchester où se ,pratique déjà la méthode' Cui­senaire,

A P8'OPOS de la numération décimale

. 1. Comptages, introduction à la dizaine et aux nombres de J. à 99.

On donne aux enfants ' des poi­gnées d'ohjets à compter (des cail­loux, des haricots, des marrons, etc.). Prendre la précaution de ne pas atteindre le cent.

Consigne : comptez ces haricots. Chaque fois que vous en ohtenez 10, posez sur la tahle une R o.

Ohserver les résultats. André: 4 R 0 et l R m. Comhien en tout?

4 R 0 40 l R ·m 8 En tout. 48

Mettons tout' cela ' en ordre. Sur la tahle, " deux colonnes mar­

quées il la craie. La colonne de droite ' est celle des unités (noter en haut U) ; celle de gauche est celle des dizaines (noter · en haut D).

De même, au tahleau noir et sur la feuille des enfants, étahlir ces deux colonnes et noter le résultat

L> U

4 8

Multiplier c~e telles ohservations. (

D · U ,

Marcel 5 2 Louis 6 5 Jean 7 0

Page 20: L'Ecole valaisanne, avril 1962

Ici, à propos de Jean, une re­marque importante: 7 dizaines (7 R 0) mais aucune autre R dans la colonne des U; cette absence ét~nt attestée par le chiffre 0 (zéro).

E x ·e r c i ces:

a) Créer des 'nombres avec les R, énoncer ces nombres ( « par-1er» ), noter ces nombres. '

3 R 0 l R j

trente-cinq

D

3

8Ro

U

5

lRr

quatre-vingt-deux

D V

8 2

b) Enoncer des nombres (les« par-1er» ), les créer avec les R, les noter.

quarante-huit

'.4 Ro l Rril

D U

. 4 " 8 ..

c) Not~~, u~ 'ri~rribr~, l;énoncer (le lire), le ' créer avec les R.

, ,

.36

D IU ' ' _ l ~

7 7 q

, septa~te-sept

7 . Ro · l~n

.1

Remarques:

1. Vn nombre comme 58 est réalisé avec 5 R 0 et l R m. Les 5 R 0 sont, le plus souvent, pla­cées l'une à côté de l'autre formant un parallélépipède de 10 X 5 X 1. Cette disposition permet de faire tenir les cinq dizaines dans la co­lonne des dizaines.

Il sera bon to~tefois de donner à ces nombres une formation li­néaire afin de faire apparaître l~ur grandeur sous une autre forme. Ainsi 58 se présentera sous la for­me ,d'une longue ligne de 5 R 0

auxquelles s'ajoute encore une R m.

Ces diverses formations de la même grandeur sont nécessaires. Elles disposent les enfants à se fa­miliariser avec la notion de con­servation des grandeurs.

2. Faire composer - aussi .­des nombres qui n'ont pas de di­zaines.

Ainsi huit

IR m

i " D U

l"~

Observer l'absence de nombre dans la colonne, D. ~dmettre qu'on aurait pu mett~e~'éio. ' ,

2. ' Le passage à ld centaine

Le' matériel habii~el convient. Néanmoins nous croyons qu'on

aura le plus grand profit à faire faire par un menuisiel; des plaques de bois de 10 X , 10 X l cm. Ces plaques illustreront la centaine.

La centaine. Prenons des R o'. une, deux, trois... Ce qui fait dix, vingt, . trente ... Continuons. Neuf R 0... nonante. Et encore une... dix R 0... cent! Ce cent - cette cen­taine - forme un carré de 10 X 10. Remplaçons-le désormais par une plaque de bois. Cette plaque vaut une centaine.

Dès maintenant les comptages de tout à l'heure peuvent repren­dre.

Comptons cette grosse poignée de haricots. Travail collectif, il y en a tant à compter! On , trouvera, par exem.ple, ceci

3 plaques 4 RoI R f Mettons cela en ordre. Pour cela

formons une nouvelle colOlme , à gauche, la colonne des centaines

c D U

Notons ce que nOU$ avon$ trouvé.

C D U ·

3 4 6

Lisons: trois cent quarante-six. Dès lors des exercices sembla­

bles à ceux que nous avons faits à propos de la dizaine peuvent être ~ntrQ~uitf:'.

a) Créer des ' nombr~~ avec le ma­tériel, énonèer, noter. 5 P (plaque~) ,4 ,R 0 l R r

cinq cent quarante-deux t ~ l Il! . • p ,ç P

- -./

·,t, 5 4 . 2 \.

2P lRo l R ia' deùx cent dix-neuf '

C D U

2 l 9

b) Enoncer des nombres (les «imr-1er» ), les créer avec les R, les noter.

Six cent trente-deux

6P 3Ro lRr

C D V

6 , 3 2

Huit cent vingt-quatre

8 P '2 R 0 :' l R c

C DU

8 2 4

c) Noter un nombi'e, l'énoncer, le réaliser avec le matériel.

C , D U

2 5 3

Deux cent cinquante-trois

2 p . 5 R 0 lRv

Remarques

Dans la composition d'un nom­bre comme cinq cent quatre

.' • 1

_ " 5 P IO' R ;d ., ,l R ,c

l'absence de R 0 apparaît claire­ment. LOFS ,de la notation l'enfant écrira sans peine.

CD.,' .U

504

1'1

Page 21: L'Ecole valaisanne, avril 1962

Exemples divers "

a) Six cents

6 P 0 Ro 0 R unités

C D V

6 o o Malgré la présence d'un seul

chiffre autre que le zéro, l'enfant réalise l'importance de ce nombre. Il serait intéressant de faire obser­ver simultanément six, soixante et six cents,

C

SIX 1 R f o

C

soixante 6 R 0 o

C

six cents 6 P 6

b) Quatre ,cent septante

4 P 7 R 0

C D V

4 7 o

D V

o 6

D V

6 o

D V

o o

En présence d'une formation de ce genre - rien dans la colonne des V - demandons à l'enfant de créer le nombre qui vient juste avant 470. Il voit qu'il ne peut rien enlevet dans la colonne des V, il prendra donc 1 R 0, dans la co­lonne des D, la remplacera par 10 R b et pourra enlever 1 R b. On obtiendra alors

4P 6Ro 9 R b ou IRa

quatre cent soixante-neuf

C D V

4 6 9

c) N'oublions pas de faire compo­ser des nombres n'ayant pas de centaines.

Cinquante

o P 5 R 0 0 unités

C D V

5 0

Faire observer l'absence de_nom­bre dans la colonne des C (zéro facultatif), mais la présence indis­pensable du zéro dans la colonne des V,

Il faudra admettre l'écriture sui­vante:

C D V

o 5 o qui est également correcte et peut aider certains enfants.

3, Le passage au millier

A nouveau, le matériel Cuise­naire convient; cependant l'emploi de cubes 'de 10 X '10 X 10 cm se révèle très profitable. Chaque cube remplace iO plaques.

Le millier.

Prenons des R o. Vne, deux, trois, ... dix; nous obtenons une plaque, soit une centaine.

Prenons maintenant des plaques. Une, deux, trois ... ce qui fait cent, deux cents, trois cents ...

Continuons - Neuf plaques ... neuf cents -----: Encore une... dix plaques ... lnille ou un millier.

Ce millier, dix plaques, ou cent R 0, forme ' un cube. Chaque cube représente donc un millier.

Dans cet ordre de g-randeur, les comptages apparaissent longs. Des exercices, sembHlbles à ceux que nous avons pratiqués pour l'étude de la centaine et de la dizaine peu­vent - et doivent - être faits.

a) Créer des nombres avec le ma­tériel, énoncer, noter.

2C 3P 5Ro lRc Deux mille trois cent cinquante­

quatre

C D V

2 3 5 4

8C 2P 7Ro lRm Huit mille deux cent septante-huit

M C D V

8 2 7 8

b) Enoncer des nombres, les créer avec les R, les noter.

Cinq mille trois cent soixante-neuf

SC 3P 6"Ro IRa

M C D V

5 369

Mille cinq cent huit lC 5P ORo lRm

M C , D V

1 5 o 8

A nouveau le zéro de la colonne des dizaines montre bien l'absence de ::l o. Par contre, l'enfant verra que dans le nombre 1508, il y a toutefois 150 'dizaines.

En effet 1 C = 100 R 0 ou 100 dizaines 5 P = 50 R 0 ou 50 dizaines Au total donc 150 dizaines,

c) Noter un nombre, l'énoncer puis le créer avec le matériel.

M C D , V

5 8 9

Cinq mille trois cent quatre­vingt neuf

SC 3P 8Ro IRa

M C D V

1 o 4 o mille quarante

lC OP 4 R 0 0 unité

Remarques

1. Le travail effectué précédem­ment pour la compréhension du zéro ' sera repris. Il f auclra envisa­ger diverses forillations.

zéro ' dans les V M

zéro dans les D 1 zéro dans les C 4

C

6 5

Jj V

5 0 0, 3

Page 22: L'Ecole valaisanne, avril 1962

zéro dans les M 7 0 8 1 0 4 l 3

Apparition de deux ou trois zéros

M C D U

4 0 0 1 5 1 0 0 6 0 0 0 8 0 7 0

Faire observer, à chaque reprise le « vide» matériel correspondant à la notation « 0 ».

2. Avantages de ce matériel.

a) Il permet de rendre concret le principe même sur lequel re­pose notre système de numéra­tion (progression géométrique). Si un enfant obsel've 1 P et 1 C, par exemple, il verra très vite que le C est plus gros (volume) et plus lourd (poids). Le mil­lier est donc naturellement plus grand que la centaine. L'apprentissage de la numéra­tion devient un jeu très par­lant.

b) Ce matériel permettra ultérieu­rement l'étude des fractions décimales, des poids, des volu­mes.

40

Si le cube devient l, la P sera le dixième (IjlO ou 0,1), la R 0 ...

le centième (1/100 ou 0,01), la Rb... le millième (1/1000 ou' 0,001). Sur la table : 2'P 5Ro 1Rf 2 dixièmes, 5 centièmes, 6 mil­lièmes

ou 25 centièmes, 6 millièmes, ou 256 millièmes (0,256). De multiples exercices, sembla­bles à ceux que nous avons étu­diés plus haut, peuvent être faits.

c) Ce matériel annexe, soit les P et les C pourrait être comman­dé en bloc pour la Suisse ro­mande, ce qui permettrait une réduction de travail et de prix.

d) Gattegno, parlant à Genève, en janvier dernier, n'éprouvait pas le besoin de plaques (centai­nes) ou de cubes (milliers.). La centaine était symbolisé par 2 R 0 en croix et le millier par trois R 0 en croix aussi. Cette . manière de procéder est sans doute valable. Elle a cependant une valeur qui nous paraît pour nos jeunes élèves un peu trop symbolique. Un premier appui, plus concret (plaques, cubes) semble nécessaire pOUl' asseoir solidement les base de la numé­ration.

Evelyne Excoffier

Cours didactique destiné aux maÎtres désireux de pratiquer la méthode Cuisenaire

Ce cours, organisé pour la secon­de fois par la Société suisse de tra­vailmanuel et de réforme scolaire, aura lieu, cette année, à St-Gall. Les 16, 17 et 18 juillet, cours en allemand. Les 19, 20 et 21 juillet, cours en français. Le directeur des deux cours est Léo Biollaz de Sion.

B I B LI OGRAPH I E

Robert Dottrens: VERS UNE PEDAGOGIE PROSPECTIVE (Cahier de Pédag. expérimentale et de psychologie No 18), Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, 1961.

On ne présente pas Dottrens. Son nom est à lui seul une référence. Sous le titre VERS UNE PEDAGOGIE PROSPECTIVE, le savant pédagogue genevois donne ici le texte d'une conférence prononcée à Paris, le 9 mars 1961, à l'assemblée générale des CEMEA, devant le ministre de l'éducation nationale. Il compare l'école à l'une quelconque des grandes elltreprises

industrielles, passe en revue le but, la matière première, les locaux, l'outillage, l'organisation du travail, le système de contrôle, le perfectionnement du rendement. Dans ce parallèle bien

réaliste, il ne semble pas que l'école, entreprise nationale pal' excellence, ait le beau rôle. On fait souvent plus pour une fabrique d'écrous ou une savonnerie que pour l'amélioration de l'école.

Les statistiques tant françaises que suisses montrent que 33 à 35 % des enfants suivent un e scolarité anormale. Quelle est l'entreprise qui accepterait de gaieté de cœur un pareil pourcentage de déchet? La génération scolaire actuelle qui sera la génération influente de l'an 2000 est encore formée selon la méthode de 1920 !

Brochure suggestive d'une trentaine de pages qui devrait être lue par tous ceux qui ont quelque responsabilité en éducation et en législation scolaires, nos députés y compris.

E. Cl.

« L'ELECTRICITE POUR TOUS» revue trimestrielle, éditée par « OFEL », Lausanne, con­jointement avec «Electrodiffusion », ' Zurich, No 1/1962, 40ème année, 36 pages, nombreuses ' illustrations et dessins.

Une très belle photographie annonce sur la page couverture l'arrivée du printemps; C'est donc le moment de rappeler aux maîtresse de maison tous les f'lervices que peut rendre l'utili­

sation d'un réfrigérateur électrique.

Des articles documentaires et d'actualité tels que «Une nouvelle révolution énergétique» et «L'électricité dans les moyens modernes d'information» intéresseront certainement les lecteurs et lectrices de cette revue. «Sursis» est un conte écrit par une jeune pour des jeunes et peut-être les adultes le liront également avec plaisir et curiosité.

Enfin, les rubriques habituelles «Le monde sous tension », «Votre horoscope », «L'actua­li té » et les «Conseils de ma voisine» terminent ce numéro qui entre dans sa 40ème année et seront certainement appréciées par le grand cercle des lecteurs de cette revue de famille.

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de S. Corinna Bille; Légende intime de Maurice Chappaz ; Dictionnaire poétique de P. Mi­cheloud ; Essais et poème, et une apologie du vieux fromage par A. Fux, etc.

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41

Page 23: L'Ecole valaisanne, avril 1962

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