l'ecole primaire, 31 janvier 1935

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',' No 2 : 64 111e Année OIIA"l ot LA d · €dueation L'E€OLE PRIMAIRE paraît 14 tois pendant le cours scolaire . S J ANNUEL: Fr. 6.- Les se règlent par postal Il c 56 Sion, oU à ce défaut contre remboursement TOllt ce qat CODC8I'De la pablicaHoD 401t itre adress' dlIectemelit à II. LOUIS DELALOYE, Secrétaire aa DéparteméDt 4e l'ID8trllclloli lIabUqae à Sloll. Les annonces sont reçues ex'clusivement Dar PUBLICITAS. Société Anonyme Salsse de Pabllclt'. SloD Rue de Lausanne 4: - Téléphone 2.36 # ••• "

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',' No 2 : 64111e Année

OIIA"l ot LA

So~jété ~alaj,a""e d · €dueation

L'E€OLE PRIMAIRE paraît 14 tois pendant le cours scolaire

• . S J •

ABONN~MENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les ~bonnements se règlent par chèq~e postal Il c 56 Sion, oU à ce défaut contre remboursement

TOllt ce qat CODC8I'De la pablicaHoD 401t itre adress' dlIectemelit à II. LOUIS DELALOYE, Secrétaire aa

DéparteméDt 4e l'ID8trllclloli lIabUqae à Sloll.

Les annonces sont reçues ex'clusivement Dar PUBLICITAS. Société Anonyme Salsse de Pabllclt'. SloD

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li'" ~ , ,"J-' ~GO{ E: p k~MAIR,E" ORGANE DE LA SOCIÉTË VALAISANNE D'ÉDUCATION

':SOMMAIRE: . P ~RTIE OFFICIELLE: Examens d 'admission aux Ecoles nor m ales. - Examens d e sortie des' Cours complémen­taires. ~ 'Appel au P. E. et aux élèves. ----: Radio ~scolaire. -..:.... Sou de Géronde. -- Chronique de l'Union. - PARTIE THEORIQUE: Un mot de .consola tion. - Méthodes d 'observa tion. - Ce que l'école attend' de la famine. - PARTIE PRATIQUE: EXel"cices de composition. - Un peu cIe grammaire et d 'orthogr aphe. Collection de p etites poésies. - « ,NOS . PAGES ».

PART IE OFF IC IEL L E '

Examens' d'admission aux écoles nQrmale5

L'examen ém'U, en vue de l 'admission à l'Ecole Normale, aura lieu, le 15 mars prochain, ·à 8 heures et demie:

à Brigue, à Ste-Ursule, pour les aspirants et aspirantes de la partie allemande,

à Sion, pour les candidats et candidates d~ s districts de Si erre, Sion, Hérens et Conthey. (Ecole Normale des Instituteurs),

à Martigny, à l'Hôtel de Ville, pour les candida ts et candidates des autres districts.

Toute dema.nde d'admission devra être accompagnée des pièces suivantes:

1. de l'acte de na issance,

2. du livret scolaire,

3. d'un certificat de bonne conduite et d'aptitude délivré par le Président de la Commission scolaire, ou le Président de la commune et le Directeur de l 'Etablist\ement qui a préparé le candidat,

4. d'un certificat médical délivré par le médecin d'arrondissemen't.

Ce certificat sera délivré sur un formulaire uniforme fourni par le Département.

Les inscriptions devront parvenir au Dépai·tement soussigné pour Ir. 25 février 1935.

Sion, le 22 janvier 1935.

Le Chef du Département de l'Instruction publique: R. Loretan.

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Abonnement à l'Ecole Primaire Les abonnés qui n'ont pas payé l'abonnement pour 193'-35 sont

avisés que les remboursements seront mis à la poste à partir du 20 février. Afin d'éviter les frais de recouvrement, on peut verser SUl' ,

le compte de chèques Il c. 56.

Ex~mens d_e sortie des cours complémentaires Les examens de sortie des cours complémentaires se tiendront

aux lieux et dates ci-après désignés, chaque jour, dès 8 heures:

SIERRE, le 15 février, pour Sierre, St-Léonard, Montana, Ven-thône, Icogne, Miège et Veyras.

CHALAIS, le 12 février, pour Granges, Chalais et GrÔne. SIERRE, le 8 mars, pour les communes de la vallée d'Anniviers. SIERRE, le 8 février, pour Chermignon, MolIens, Randogne, Chip-

pis et Lens.

SION, le 1er mars, pour Ayent, Bramois, Grimisuat, Salins. SION, le 2 mars, pour Savièse, Vey sonnaz, Arbaz et Sion.

VEX, le 6 mars, pour Agettes, Vex, Hérémence, Evolène.

VEX, le 25 -février, pour les autres communes du district d'Hérens. (A Vex les deux jours à 9 heures.)

District de CONTHEY, suivant avis spécial.

RIDDES, le 19 février, pour Riddes et Isérables. SAXON, le 22 février, pour Saxon et Fully.

LEYTRON, le 21 février, pour Leytron et Saillon. MARTIGNY-VILLE, le 26 février, pour Martigny-Ville, Martigny-

Bourg et Martigny -Combe.

MARTIGNY-VILLE, le. 13 mars, pour les autres communes du distric de. Martigny.

ORSIERES, le 1er mars, à 9 heures, pour Liddes Orsières Bourg' St-Pierre et Sembrancher. "

BAGNES, le 27 février, 'a 9 heures, pour Vollèg'es et Bagnes.

VERNAYAZ, le 4 mars, à 8 h. 30, pour Vernayaz, Finhaut, Salvan et Dorénaz.

ST-MAURICE, le 12 mars, à 8 h. 30, pour les autres communes du district de St-Maurice.

MONTHEY, le 14 mars, à 9 heures, pour Monthey, Collombey et les communes de la Vallée d'Illiez.

. ~OUVRY, le 20 mars, à 9 heures, pour les autres communes dl,l qlstnct de Monthey.

Pour chaque localité, les exam,ens auront lieu à la Maison d'école. Les élèves nés en 1916 qui ont fréquenté les cours complémentaires

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sont tenus, sous peine 'd'amende, à se présenter munis du livret sco­laire à 'ces examens auxquels le ' Département se' ,féra 'représenfér pal' un expert.

Appel au Personnel enseignant et aux élèves

Nul n'ignore qu'il existe à :Chailly sur ILausanne une institu­tion qui recueille les inrfortunés vénant de toute la ,suisse et souffrant d'une double infirn1Ïté : la cécité ,et l'indigence d',esprit.

Quelques pauvres petits Valaisans sont les hôtes du foyer; on cherche à leur , ,faire une vie appropriée à leur état" ,soit en leur donnant un enseignement proportionné à leurs facultés, SQit en leur procurant une activité n1anuelle en rapport ave,c leurs moyens.

Pour répondr,e à -toutes les demandes d'adTIlission, l'Ins­titution doit être agrandie; entreprise qui nécessite l'appui de tou­tes les bonnes volontés. A'fin de pern1ettre à chacun de participer à cette tâ'che, le Foyer a édité une série de car tes représentant l'activité de ses aînés.

Le Département de l'Instruction publique a autorisé la vente des cartes dans les écoles ; il aime là croire que le Personnel enseignant engagera les élèves à se p 'encher vers leurs frères in­fortunés.

Au début de février, dans chaque localité l'un ou l"autre membre du ,P. E. recevra directelnent du F.oyer quelques po­chettes contenant quatre cartes chacune, dont il ' voudra bien organiser la vente. La pochette est vendue 1 fr. 20, les cartes peuvent aussi être ,c,édées séparén1ent 'à raison de 30 c. l'une.

Radio-Sc olaire

Nous relnettons ci-après le programlne -de janvier-mai:

Samedi 26 janvier, là 10 h. 05: Jacques-Dalcroze, évocateur du Pays romand, par (Mlle Edith Naef. proifes:seur à l'Institut

J'acques-Da1croz,e. Sam·edi 9 février, à 10 h. 05 : Nicolas de Flue et la Diète de Stans,

jeu radiophonique de M. Rast, -directeur d'écoles. Samedi 16 février, là 1.0 h. 05 : La trappe de la monnaie suisse,

reportage au Bâtiment de la ~1onl1'aie, là :Berne, par lM. F .-L. Blanc, journaliste.

Salnedi 2 mars, à 10 h. 05 : Tl'ois types universels de la Littéra­ture fl'Cl11çaise: Panurge, Harpagon et ,Cyrano, par M. lM.

, Raoux, professeur 'au >Gymnase classique à Lausanne. Samedi 16 'mars, à 1>0 h. 05: Séance pOUl' les petits: Histoires

authentiques d'anÏInaux, causerie par lM. IM'ayor-de Rahm.

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Samedi 20 nlars, à 1-0 h. 05 : Les oiseaux migrateurs, causerie par 'M. Cornaz, secrétaire au Départelnent de l'Instruction publi­que, Neuchâtel.

Samedi 6 avril, à 10 h. 05: Le Val d J Anniviers, reportage' de .M. rMonnier, président de Vissoye.

Samedi 4 mai, là 10 h . .05 : 8éance pour les petits-: Conte d'A.n­-dersen.

Samedi 11 Inai, là 10 h. 05 : De la chenille au papillon, causerie par ·M. Simonet, instituteur.

Sanledi 18 Inai, à 10 h. 0'5 : « Journée de la bonne volonté ». 'Lec­ture -du Inessage des ·enfants du Pays de Galles. L'es m·embres du Personnel enseignant qui s'intéress.ent à

sa radio-diffusion scolaire, peuvent obtenir le bulletin illustré de documentation en s'adressant au Départelnent de l' Instruction publique.

ComIne v-ous l'avez c-onstaté, le 6 avril est réservé au Valais. La causerie de IN!. \M-onnier, président de Vissoie, ne Inanquera .pas de susdter un vff intérêt surtout pour ceux qui ne connais'sent pas suffisamnl-ent les trésors cachés que renfel'lnent certaines ré­gions de ohez nous.

Sou de Céronde dons versés dirctement à l'Institut du IBouveret

Novembre 1934: Knabens,chule :M6rel fI'. 7.--, Décembre: Ecole de IMédières, 'Bagnes fr. 3.30 - ,Classe in­

f'élÎeure des garçons, Vouvry fr. 8.6'5 - Ecole de ,Châtelard fr. 16.- - Classe inférieure d~s garçons, Plan-rConthey fI'. 4.--.

Janvier 1935 : :Classes inférieure et Inoyenne des garçons, Ar­don fI". 10.- ~ Ecole des garçon's, 'Collonges fI' . 6.10 - ,Classe élélllentaire, 'Les Evouettes fI'. 2 - IEc-ole des garçons, Lourtier fI'. ,1.75.

IYIerci chaleureux et ,cordial à nos chers petits bienfaiteurs. Les Elèves de l'Institut du Bouveret.

Chronique de l'Union

Au Condamné

Le numéro de décmnhre a inséré votre art:de intitulé « Les Vieux ». Je vous félidte, M. le 'Condanlné, je n'ai 'Pas eu toujours autant de bonheur avec les miens. Je dois avouer -,cependant que la parution de vos lignes dans notre journal est un fait inénar­rable et ahuriss'ant tout là la fois. Je vous sais pourtant gré d'avoir

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signé « Un Condmnné », cela explique bien des choses ,et je pour­rai .alors vous décocher quelques petites malices sans vergogne. Ainsi, cher .Monsieur, vous nous faites l'amer reproche d'avoir inondé le gouvernenlent de sollicitati-ons .et vous proposez pour apporter remède à la pléthore, de ram,ener le traitement à des proportions plus nlodestes. Blague à part, cher ami, êtes-vous ironique ou sérieux? Que vous faut-il en fait de proportions modestes dans les traitelnents ? ... iMais ceci est une autre his­toire.

En vous lisant, lM. le ICondalnné, vous TIle faites penser au diable, au diable d'Alexandre Dumas. Celui-là s'est attaqu,é à un~ pauvre vache,et vous à notre pauvre traitenlent. C'est d'ailleurs le fort de tous les hôtes de l'enfer de se rabattre sur tout ce qui est faible et pauvre quand ils ne peuvent rien contre leurs per­sécuteurs . Dans vos reproches, vous oubliez, eneNet, les seuls ct uniques artisans de votre infortune. ,C'est certainement parce que vous avez peur! IQui sait si vous n'ètes pas forestier conlmu-11al ? Puisqu'il ·en ·est ainsi j'écrirai à votre place. ILisez un peu . Si vous êtes aujourd'hui r·elnercié; vous .le devez ,sans doute au Départenlent, Inais surtout là Vous-l11iêlne. Eh oui! là vous mêlne, par,ce que n'étant pas affilié à notre caisse, l'art. 2,2 qui parle de la mise à la retraite des ins'lituteurs âgés de ,55 ans ne joue pas contre vous. Dans 'ces conditions, si on vous a mis à ' la porte, .c'est que vous n'étiez iplus à Inênle de remplir vos fonctions: art. 4, sauf erreur, des conditions d'engagelnent du pers-onnel ensei­gnant. Vous ne In'en voudrez pas trop pour cette brutale fran­{~hise. Vous n'êtes qu'un «condamné» d'ailleurs; un peu plus , un peu Inoins, cela doit vous laisser ind ifférent. En rentrant dans l'ombre, vous aurez soin d 'emporter avec vous, soigneuselllent, votre trouvaille ,contre le pléthore. Vous aurez, d'ailleurs, le loisir de l'appliquer dans d'autres domaines, Vous êtes paysan sans doute, vous avez du bétail qui ne se vend 'pas, offrez-le pour rien, vous trouverez preneurs! Vous avez des récoltes en grange qui subissent les méfaits de la crise, baissez, baissez toujours, songez à des proportions plus ,modestes et tout Se liquidera conl­me par enchantement! ! Vous travaillerez ensuite vos champs, \'os vignes avec un plaisir a'c'cru. Vous en jouirez nlalheureuse­lllent plus ou moins longtenlps, tout dépend du degré de n1Ïsère et de faim dans lequel vous s·erez plongé!

Je regrette 'l~ependant pour vous la privation de cette retra.He (t lIe vous semblez pleurer si amèrement. Si, lorsque vous .é~lez jeunes, vous et vos aUlis avÎez inondé le 'Départelnent de solhcIta­lions, si vous aviez lnalgré tout su répondre à l'appel qu'en son tt~lnps le conlÎté de la caisse de retraite vous a adressé, vous ne re­uretteriez rien aujourd'hui. Vous avez ,manqué de sagacité, lM. le 'Condanlné, CÜ'l~me vous avez 111anqué d'à-propos en écrivant votre a'cticle du 15 décembre.

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Je !orme pourtant des ·vœux pOUl: que 'ces lignes ne troublent pa~ ?utre .m·esure les charmes 1 de votre retraite forcée. Je vous preVIens sImplement que nous SOlnmes aujourd'hui extrênlelneri't sensibles lorsqu'on touche à notre situation assez lalborieusenlen't acquise.

Nous avons la eértitude que la pléthore peut 'ètre enrayée non pas par le ln oyen que vous proposez mais par un tout petit acte de volonté de la part de 1',Etat. 'Nous a ttendons toujours cet heureux évènement. En tous cas, si nos traitements sont réduits d'ici peu, je vous donne la garantie, que ce ne sera pas dans le bl~t de décourager les candidats qui cherchent à se vouer à l'en­seJgnement. D'autres préoc~upations sont en jeu aujourd 'hui. NI.

PARTIE THÉORIQUE

Un mot de consolation Cf • Il nous ;s.t ~rrivé pIns d'une fois '(l'~nt.endre dèS 11l3.Îtr,'::; ju­t'leI ou appreCIeI le1:rs cbsses. Un tel dlsalt: ({ ·Cette année, j'al une excellente fournee. » Tel autre s'exprÏ1nait ainsi: ({ ;Ma classe l~~t b.onne dans l'ensenlble; nlalheureusenlent, elle rellferme un certaIn nOlnbre de :< vr3.ies · cruches » , qui nlettent leurs 'canla­rades en ret~rd et qui font baisser la nloyenne des notes d'exa­nlen ». ({ iMüI, a'ffirulait un troisiènle, je n'ai que des andouilles' pas nloyen de leur apprendre quelque chose » etc., etc. '

, Nous ,voulons bien, dans 'ces appréciations, laisser une part lr;s la~'ge a la boutade. à l'exagération que provoque souvent une ~eceph.on 'au ~ours d'T~ne inspection .o~ d'un examen, Et puis, il y cl aUSSI pannl les. m.aItres des pessImIstes, 'COUl:ITle comme il s 'v l'encontre des. opflnustes; des dÛ'cteurs ({ tant pis » et des doè­leurs ({ tant mzeux », Souvent, ces jugements erronés ou exagérés s?nt, dus au 'contraste que produisent entre elles des ({ an~ées .. >

dlff~rentes: Te~l.e année était ex'cellente; la suivante est moindre, D~ la une IlluSIOn de contraste, COlnme en dessin, où l'on Inet une telnt~ .bl~nche '~ côté. ~'une noi~'e : 1'1!ne des d~ux teinteselnpiète sur l auh ~ ,en IntensI~e '~t en dunensIOn. EnSUIte quand jugeons­?OUS les, el ev es ? OrdInaIrement au début de l'année scolaire. '01', a ce~tt; ~poque nous sO~llnes .en?ore sous l'iInpression qu'a laissée l~ diVISIO? ou la. fournee qUI VIent de nous quitter. Dans le 'cas ?U, cette, I~pressIOn est très bonne, nous serons sans le vouloir. InJuste la l egard -de la « volée» qui remp!oae'e la précédente.

Ad'mettons que sous le rapport intellectuel certains élèves tr~nchent considérablement sur leurs camarades qu'ils lel;r sOlen~ netter:lent inférieurs, y a-t-il un grand malheur à cela ' ? vaut-Il la peIne ·de se lamenter et de se déco.urag.er ?

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Sans désirer qu'un .Inaître ait dans sa classe des élèves quel­que peu bornés ou bouchés, nous affirmons, au risque de passer pour un insensé, qu'il en résulte plus d'un avantage.

D'abord, si la classe ne se composait que d'éléments de choix; si pour l'instruction, tout y allait comme sur des roulettes où serait le mérite du maître? Aurait-il l'occasion de s'exercer à la patience, à la persévérance, disons l11êlne là la modestie? Ne ~'attribuerait-il pas trop fadlelnent le 'lnérite des succès relnpor­tés aux inspections et aux exam·ens. N'·en tirerait-il pas quelque vanité? Puis, où en serait-il avec les procédés d'enseignement? Ne risquerait-il pas d'aller toujours de l'avant, laissant de côté les revisions, les répétitions, sous le fallacieux nlotif que ce serait faire perdre le telnps aux élèves que de trop insister sur tel point, que de revenir sur ce qui a déjà été vu et compris ?

Ne se fierait-il pas trop à la facilité de compréhension et à la mémoire des élèves et ne négligerait-il pas l'exercice du juge­ment et du raisonnelnent?

Avec des ·enfants faibles, nloins doués, il est obligé d'appor­tcr à ses explications plus de clarté, plus de précision, de recourir ft des comparaisons ingénieuses , à des Inoyens intuitifs, à des questions et à des sous-questions plus nO'lnbreuses et mieux gra­duées. Est-ce que tout cela ne sert pas avantageusement l'art de l'enseignement, l'art éducatif? C'est en SUrInontant toutes sortes de difficultés qu'on devient plus habile dans son elnploi.

Et puis, il y a encore un autre avantage, bien maigre, nous en convenons, à compter dans sa classe des minus habenies. Ne /Jous procurent-ils pas quelquefois un moment de détente ou d 'hilarité, Loin de nous la pensée d'en fair·e un objet de risée publique; mais il y a parfois de ces réponses qui 'proyoquent des fusées de rire et que donnent aussi, plus rarcnient il e~t vrai, le~ (lèves intelligents.

On ne peut rester sérieux devant certains anachronislnes histodques, tels que celui de cet élève qui, en racontant le passage dc' la 111er Rouge par les Israélites, disait que Pharaon se lnit à leur poursuite avec toute son artillerie, devant cette réponse que nous reçûm.es un jour à cette question: « Puisque la femelle du canard se U01nm·e cane, comment s'app-ele son petit? - Canari, Monsieur. » En géographie, on a parfois à 'faire là de vrais Her­,cules, qui transportent des villes d'un pays dans un autre.

Les courts instants de gaîté que procurent ces réponses dé­tendent les ner'fs, et si le maître a de l"autorité, les élèves se re­mettent au sérieux et au travail avec un nouveau ,courage. Rien n'-est fatigant dans une classe qu'une sombre et froide l11onotonie.

Enfin, nous voudrions signaler un dernier avantage d'avoir des enfants qui, sous le rapport intellectuèl,. nous donnent du .fil i.t retordre. Ce qu'ils apprennent, ils le gardent généralement

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Inieux, ,et ce sont aussi ceux qui, .d'ordinaire, reconnaissent da­vantage les services qu'on leur a rendus, les peines qu'ils ont coûtées. Nous savons parexpérienCie que ce ne sont pas les soi-disant 'Phénix d'une classe qui gardent pour leurs n~a1tres . la meilleure reconnaissance. lfabituellement, ils sont trop fiers pour admettre qu'ils aient eu besoin de quelqu'un.

Donc, ne nous plaignons pas ou, du moins, pas trop de la présence dans nos classes d'élèves InédÎocrement doués. Leur pauvreté d'esprit n'est pas plus à plaindre que la pauvreté de fortune, nous· ne 'Parlons ·évidclnnlent pas d'indigence. oOn ,sait cl quels abus ·conduisent trüp souvent les qualités intellectuelles élninentes, si elles n'ont pas C-ol11Ine contrepoids une grande n~o­destie.

Il ·en est de ces qualités COlnn1e des Tiochess,es, qui engendrent ordinairelnent la corruption 1110rale sous ses divers fonues. Que d'homlnes qui auraient vécu plus nloralelnent s'ils avaient été 111 oins intelligents.

Mais arrêtons-nous, sinon nous nous attirerons le reproche d'être un partisan de l'idiotie, et de vouloir amener ceux qui sont intelligents à regretter de l'être.

A propos de ce qui vient d 'être dit, nous ajouterons une re­marque : celle d "être extrêlnement réservé dans nos apprécia­tions désavantageuses sur le compte -d',élèves qui nous viennent d'autres 'maîtres au In01l1ent des Inutations, comme c'est le 'c'as dans les lo'calités oÙ plusieurs classes dans une n~ê'lue é,cole. De m1êlne aussi, lorsque nous ren~plaçons un instituteur dans une COlnnlune à une seule école. Ces bloâmes indirects des nlaîtres sus­citent pI~esque toujours de l 'irritation ·et de la rancune, et sèluent la zizanie parmi des collègues. ,Ceux qui se pennettent 'ces mal­.adresses ne songent pas toujours à la peine qu'ils causent ni au tort' qu'ils se 'font à eux-mêlnes, car le n~al qu'on dit de ses sem­bla,bles ne manque pas de rejaillir 'Plus ou moins sur soi-nl'êITne.

Méthodes d'observation Les nléthodes d'observation oÙ -outrance n'ont pas encore pé­

nétré à l'école prÏlnaire. Elles ont rencontré presque partout une résistance qu~ est bien un des fraits caradéristiques de notre teln­pérament. D'autre part, il est certain que la physiononlie de nos' classes a beaucoup changé depuis trente 'ans et que fiümbre d'éco­les ont fait peau neuv·e ·et ne sont plus à reconnaître. Ce­pendant 'conférenciers, auteurs de programmes et de lnanuels, professeurs .de pédagogie, inspecteurs de l'enseignelnent rpr.1n~air.e selnbl~nt s'être concertés pour crier: observation, observation.

Mais que veulent-ils? Ce qu 'ils veulent, le disent-ils claire­ment?

- 41-

Ce n'·est pas faire injure aux instituteurs que de relnarquer que leurs id·ées ne sont pas toujours très nettes lorsqu'ils entrent dans ce dOlnaine - où tout le n~onde se croit n~aître. IMais !c'est peut-être faire injure a~x dits confér~~}.'ciers, auteurs et in~pec­leurs, que d'affirm,er sI'l1~plen~e~t qu Ils ne s.on,t pas touJ0l':rs élevés à des conceptions plus claIres et que la lItterature du sUJet founnille d'équivoques.

Evj.den~Inent, . panni ceux qui voulaient appliquer 'ces direc­tives, plus d'un trahiss'ait, ·en la simplifiant, la pensée des, ail­leurs et les théories qui se répètent dans les cerdes de confer·en­ces ~e sont pas toujours orthodoxes; Il importe cependant de rencontrer les idées ' courantes sur l'ohservation et de n~'ettre dans tout cela un peu d'ordre. Que certains aspects de la ques­tion soient laissés de côté, c'est inévitable. Mieux vaut un .grou­peInent provisoire que le désordre.

Il n'y a pas de cela bien longte1l1pS, la plupart des établis­selnents d'enseignernent n~oyen ne réservaient pas de salle spé­ciale pour les .leçons de sdences nature~les et l~, prof~sse~r. de chinüe devait se contenter du tableau nOlr. Les eleves etudIaIent par cœur les propriétés des COl,,;pS et écrivaient les réactions qu'i~s n'avaient pas vues. Pour l'étude des lois, le professeur explI­quait, au n~oyen de croquis, les .exp~rienoes d~ base et les élèves ünaginaient à leur façon. La zoologIe recouraIt aux gravures du manuel et aux planches que se prücuraient les collèges assez cossus. Le professeur apportait enfin quelques plantes da?s ~e but louable d 'illustrer le cours de botanique, tIllais on ne quIttaIt pas la classe. Tout cela nous paraît 10,Ïn parce qu'aujourd.'hui 'au­cune école n'oserait en agir ainsi. ,Parce qu'il est néc-essaue d'ob­server les choses de la nature pour les 'con~prendre, parce que: dans ce don~aine surtout, un savoir livresque n'est pas un vraI savoir les laboratoires ont surgi, les expériences se sont dérou­lées l~s excursions se sont organisées qui ont placé, l'enfaJ.?-t ou le j~une hO'llune en face de l'objet d'étude, sa~s in,t~nnédia~re. Les prOlnoteurs du n~ouvelnent -en .fave~H de 1 exp~nm.entatlOn avaient trop 'beau jeu pour ne pas réussIr. Ils ont r eUSSI et pe~'­sonne aujourd'hui ne contestera leur succès. Il est par trop clau' que l'image ne suffit pas quand la réalité s'oUre à l'enfant ~t que l'expériInentation seule nous donne une idée exacte des SCIences de la nature.

Et ce qui est vrai de ' i'enseignem.ent In oyen l'est à plus forte raison de l'enseigneinent prÏlnaire. Il suffit de r.eInarq~~r .que l'enfant possède fort hnparfaitên~ent sa lang.ue mate:ne~le a qUInze ans, nIais qu'il n'en connaît que les rudIments la dIX;, que. la .capadté de travail du petit est ~)lus réduite et sa cOilnprehenslOn plus res'treinte. Que signifie, à .l'école prinlaire, ~'étude des c,las­~ifi.catiQns zoologiques ou botanIques? Autant faire apprendl e à l'enfant de neuf ans des listes de corps simples 1

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L'observation s'im-pose comme méthode jusqu'au bout dans. l'étude des sciences naturelles. L'enfant connaît bien les appareils qu'il a manipulés; les animaux dont il a observé le compor­teIllent, les fleurs qu'il a cueillies, les ,phénomènes naturels (pluie, soleil, sources, vent) sur les·quels ses nlaîtres ont ,attiré son atten­tion. Les énumérations ne lui disent -rien, pas' plus que les défi­nitions. Des « compétenc-es » marquent très bien l'allur'e que doit prendre cet ·enseignement là l'éc01e primaire, quand elles disent: « On le dénatur.e quand on lui donne pour objectif principal l'ac­quisition de connaissances là cünserver dans la mélnoire, quand on le confond avec les exercices de vocablùaire, quand on fait une leçon de choses sans choses, quand on remplace, par une étampe, un animal ou une pJ.ante aisément observable; par un dessin. une expérience que l'on p·eut réaliser }) . .

Ajoutez qu'on le ' dénature quand on compose un manuel bourré de ternl·es techniques ·et ne différant, que par le nombre de pages, des nlanuels en usage dails l'enseignement nloyen.

On le dénature encore lorsque, en tournée d'inspection, on exige des enfants qu'ils aient retenu ce que contiennent ces lna­nuels.

On le dénature encore 100'squ'on fait porter des questions de concours sur ces connaiss'ances qui ne s'Ont pas l'objectif prin­cipal des leçons.

,Mais où trouverez-vous une conduite logique? Si un inslitu­teur se borne à l'étude de quelques plantes ou de quelques ani­maux que les circonstanc-es l''Ûnt amené à faire observer, le con­cours lui donnera tort. Alors ?

iNlalgré tout ce qui a été dit, 111algré l'unanimité réalisée panlli les éducateurs sur la nécessité d 'un enseignenlent des sciences basé sur l'observation, il y a encore beaucoup de chemin à par­courir. Il faudra bien admettre que üet ·enseignelnent reste s.econ­daire, cümm.e celui de la géographie, ·et que les maîtres qui veu­lent travail~er en t9ute loyauté doivent bénéficier d'un allègenlent de programme ou d'une plus gl'ande latitude d'inter-prétation.

V oi1à dünc un prelni·er aspe·ct de cette « observa'tion » qui se trouve sur 'toutes les lèvres : il est des dOlllaines, comme celui des scienc.es natul'elles - et 'aussi dans la géographie dans la Inesure où c'est possible - où l'enfant doi~ palper les choses, les sentir , les regarder ; ohserver les comportmnents, provoquer des .expé­riences ·et les 'contrôler.

,si la méthode d'observation se révèle -excellente dans l'étude des sciences naturelles, il n'·est cependant pas opportun de lui trouver des justifications qui n'en sont pas. Il est m·êJn·e dangereux pour des personnes non 'averties - ou insuNisam'lnen't - d'avan­cer des termes techniques, de parler de l' « induction » et de l'op­poser à la « déduction », de crier que la premièi'e doit 'avoir le

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pas sur l,a seconde parce que, seule féconde, seul~ en contact avec les faits, elle nous apprend quelque chos;e, landis que la déduc.tion défonnerait les 'esprits ... ,Ces dissertations, fort à. la mode il y a quelques années, sont vidées . par des erreurs assez radicales. ~r­reurs difficiles à cürriger parce que la div.ergence remonte trop haut. Il faudrait au préalable une étude des prenüers tprintcipes. A ceux qui, nlalgré tout, crüiraie:qt bon d'insister, le nleiUeur con­seil serait de les r·envüyer à leurs . auteurs. Un cours hi en solide, ce ne -serait pas trop tôt. L. F.

Ce que l'école attend de la famille L'instituteur de la première année d'études surtout doit s'en­

quérir du foyer où vit sa jeune recrue, de ses frères et sœurs, de ~es jouets, de ses père et mère, ainsi que de leurs occupations, de son h abita tion et de ses dépendances, de son alimentation, de sa toilette et de son habillement, de ses jeux, de l'heure de son coucher <et de son lever, de ses commensaux et de ses camarades, en un mot, de tout ce qui, pour le petiot, offre un intérêt majeur immé­diat· ce maître avisé aura le talent d'amener son élève ·à parler ,de t~utes ces choses avec aisance, avec spontanéité même; que de :savoureux petits films il fera ainsi dérouler qui offriront des im­pressions toutes fraîches, des souvenirs de vie pleins de puérile -candeur, des recoins enchantés de la maison paternelle, du champ, des exploits du héros de six ans!

Maître ingénieux, que de révélations et de choses utiles vous seront ainsi apportées, du moment que votre petit élève s'évertuera à parler chaque jour avec un peu plus d'aisance et d'habileté élo­,cutives, des choses dont il a déjà une connaissance si poussée!

Le moins précieux dans votre butin ne sera pas le dépistage et la découverte des caractères spécifiques de l'âme enfantine; vous notere~~ aussi le degré d'épanouissement ou de dépérissement auquel ,celle-ci est parvenue; le processus de la pensée puérile, son humeur folâtre et capricieuse, son don pénétrant d'observation, son imagi­nation féconde, le maigre contenu de ses concepts, tout sera matière ;8, surprise, à réflexion, à profit.

Cette exploration pourra être conduite d'une façon plus systé­matique avec l'aide d'un plan questionnaire; 'a l'école primaire, nous TeCOUlTons néanmoins à notre méthode si simple et si féconde: nous mettrons les enfants à l'aise et à cœur ouvert, ils nous détail-1eront leur menue existence tandis ·que nous... nous tiendrons note de toutes ces confidences pour les consigner ensuite sous des rubri­ques toutes prêtes.

C'est l'embryon du dossier pédagogique dont la tenue suivra T'enfant au cours de ses études.

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Ce dossier, à mon avis, sera ouvert aussi souvent qu'il sera nécessaire sous les yeux des parents, car ceux-ci se font souvent cles illusions sur leurs rejetons. Et - soit dit en passant - il sera fait bien plus de notes claires, précises, rédigées dans un langage compréhensible pour la plupart, plutôt que d'annotations synthé­tiques, conventionnelles ou scientifiques.

Il me souvient d'avoir lu dans une revue pédagogique française l'aventure de cet instituteur qui, ayant fait remettre le billet sui­vant au père d'un de ses élèves: « Prière d'examiner si cet enfant n ia pas de végétations adénoïdiennes», reçut la réponse suivante: «( Monsieur l'Instituteur, nous avons fouillé l'enfant hier, dès sa ren­trée de l'école; nous n'avons trouvé sur lui aucune végétation adé­noïclienne. Nous l'avons retenu à la maison pour le forcer de nous dire ' ce qu'il avait fait de celles qu'il avait à l'école; mais nous n'avons pu y arriver; nous l'avons mis au pain sec jusqu'à ce qu'il nous dise l'exacte vérité. Veuillez l'interroger à votre tour et nous tenir au couront; nous ne manquerons pas de vous aider! )~

Enfin, la famille devrait être une collaboratrice de l'école.

C'est la main dans la main qu'il faudrait marcher, et non en ordre dispersé, en direction opposée.

« Il n'est pas un éducateur, écrivait lV!. Jules Renault, si courte que puisse être son expérience, qui n'appelle de tous ses vœux cette collaboration.

Si la famille reste étrangère à l'éducation, l'œuvre de l'école est vouée à une fatale déchéance. C'est un bâtiment élevé sans fonde­ment, sur le sable, et que le premier ouragan abattra avant même qu 'il soit achevé; le maître est condamné aux perpétuelles décep­tions d'un déprimant travail de Sisyphe.

Quel instituteur ne s'est souvent surpris à rêver tristement, après avoir reconnu combien son action, incessante et dévouée pour­tant, est peu féconde; combien même souvent elle est vaine.

Pour certains parents, la vie scolaire est une tranche à part dans la vie de l'enfant; ils l'ignorent ou agissent comme s'ils l'igno­raient.

POUl' d'autres, le maître, même le maître d'école, est l'ennemi; c'est le bourreau d'enfants, qui réclame trop de tenue, trop de bonne; conduite, trop de travail et de travail bien fait surtout !

Si l'instituteur chrétien demande que ses disciples prennent sur hmr sommeil une demi-heure du matin afin d'assister à la Sainte Messe, il martyrise ces pauvres petits corps; et la demi-heure est refusée alors que des heures précieuses du soir seront consacrées sans remords aux plaisirs extérieurs.

S'il réprime l'indiscipline, il ne comprend pas l'enfant!

S'il exige la régularité de fréquentation, on rassemble tout ce que l'on possède de calligraphie et d'orthographe pour rédiger un

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billet d'excuse, sollicitant souvent la vérité ou organisant le men­songe en système: les absences du lundi sont plus nombreuses que celles de tout autre jour, et leur explication est rarement sincère.

S'il punit le paresseux parce que le devoir n'est pas fait, ou la leçon non sue, la punition est accueillie avec colère ou avec mépris.

S'il tente d'obtenir par l'exemple, par la persuasion, par la pra­tique, plus de maîtrise de soi dans la vie morale, son action est neutralisée par le laisser-aller du foyer, parfois par les conseils per­nicieux, par le manque de surveillanc'e des jeux et des plaisirs.

Et la liste pourrait s'allonger, interminablement, douloureuse­ment de réactions aussi malheureuses, aussi malencontreuses, au détriment de la formation de l'enfance.

Nous devrions obtenir une conjugaison des efforts: la surveil­lance des travaux à domicile, le soutien de notre action morale, la défense de notre autorité, même quand les faits semblent parler contre nous. Malheureusement, les parents sont, la plupart du temps, mal préparés a cette tâche. Dans notre société on apprend tout, sauf l'art' d'élever des enfants. N'y aurait-il pas quelque chose à réformer dans ce domaine? X.

PARTIE PRATIQUE

Exercices de composition Construction d'une Blaisoll.

Vous 'avez vu bâtir une lnaison. Parlez des différents ouvriers y ayant travaillé. 'Ce que cha'cun d'eux 'a fait. Concluez en mon­trant' que nous avons besüin les uns des autres.

Plan. - 1. \M'on oncle a fait construire une maison. J '.ai suivi les travaux. - 2. Les différents ouvriers: terras~iers) n:aç?ns, charpentiers) couvreurs, 'illenuisiers, peintres) serruners) platners. _ 3. Un setù hOnl111e n'aurait pu exécuter ües travaux. Nüus avons tous besoin loes uns des 'autres .

Développement. - 1. IMon onde Pierre,. après avoir. fait for­tune à Paris veut se retirer des affaires 'et VIent de se [aIre cons­truire une n~aison dans notre village. Je n'ai pas besoin de vous dire que j'en 'ai suivi tous les travaux avec attention ,et in~érêt. .

2. Le plan 'avait été fait 'rpar un arehitede '?-e) ,Pans) ,mal,s c'est un -entrepreneur et des ouvriers du pays qUI lont execute.

D'abord loes terrassiers sont venus; à l'aide de pioches, de pelles, ils ont creusé le sol ,et enlevé la t.erre pour jete~ le~ '~onda­tians. Ensuite les nlaçons ont construIts les nlurs a 1 al'~e de pierr,es ,et d'un Inortier comp'Osé de chaux 'et de sable. Les pIerres

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de taille, destinées aux encoignures, 'aux portes, aux fenêtres étaient taillées sur le chantier m,:êlne 'par les 'tailleurs de 'pierr~ pendant que, de leur côté, les charpentiers préparaient les pl'an-cher·s, la chavpente. ' .

Au fur et à m:esure que ' les murs s 'élevaient" les charpentiers ont pose l~s po~tr,es ,en ch~ne, les soliv'es d'es planches en chêne ou en .,sapln .. Pmalelnent, Ils ont établi .la charpeilte destinée à soutenIr le tOIt.

. Ce travail tenniné, les couvreurs ont cloué les lattes sur les cl?evr?ns et pJ.a,cé ?es ardo!se~ .. !.Mais la maison n'était pas ache­vee ; Il a fallu am,enager l'InterIeur.

" Les. nlenuisiers ~nt posé les parquets, les portes, les .fenêtres, les persIeJ?-nes, les plInthes, -en un mot, toutes les boiseries. Alors les s,erruners sont venus consolider le tout, ç'est-àdire qu'ils ont place les ferrements de toute natur,e, g'Ûnds , serrures, ,balcons,etc.

I~ a fallu 'établ~r des cloisons entre les différentes pièces d~ la maIson, les ,enduIre de plâtre, faire les plafonds' Ce travail a été ~x~cuté par les plâtr.iers. Enf~n, ~es peintres-vitrIers ont garni de VItI es les f-ene~~es, peInt les bOIsenes, collé du papier aux Inurs dans toutes les pleces et les fumistes ont -étahli les cheminées.

La maison est nlaintenant terlninée et le drapeau floUe au sommet. .-

. 3. I~O? onde est ,fier de sa nouvelle construction et, après aVOIr l~lsse qu-e1que ten1<ps sécher les plâtres, il va l'habiter avec sa. famln~. :Comnle j~ il1l'étonnais un jour du grand nombre d'ou­vners <;lUI y ont tr~vaIllé, il me dit : « lM on enfant, s'il m'avait .fallu seul f~lr'e ce travaIl,' nla vie n'y eût pas suffi. Extraire les pierres, les taIller" <CoOnstruire les murs, .f'aire la charpente, achever les tra~au~, ? 'est plus. que ne peut ,fair-e un seul homlne. - Cela est vraI, dIS-Je. - VOls-tu, reprit-il,moi, J"ai donné InoOn arcr,ent· les

. f' 1 b , ouvr!ers ont ' aIt e travail; c:ela prouve que nous 'avons tous b~sOIn les uns des autres et que l'homnle, s'il ét'ait seul, serait tres nlalheur-eux. »

La vache Parlez de l'utilité de la vache, en énumérant les services

que nous rend 'Cet animal. Travail, lait, veau, viande, peau , corne, etc.

Plan. - 1. Un des plus utiles des animaux dOInestiques _ 2. La vache ,enlI;>l:>yée aux travaux des chaInps. - 3. Le lait et' ses usages. - 4. UtIlIté de sa chair. - 5. IGe qu'on fait avec les débris de son corps; peau, os, corne et poils. - 6. Conclusion.

L'auberge un jour de foire Plan. ~ 1. Situation de l'auberge de la IBou'le d'Or. - 2. ISon

aspect un Jour de foire: .la CoOur, les voitures. - 3. La cuisine tables. Les viandes. Einpresseinent des servantes. - 4. /La sall~

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à manger. Les convives. Leur gaîté. ~ 5. Départ des gens. Joie de l'hôtelier, du personnel de service.

L'histoire de la table d'école, 'Racontez l'histoir·e de votre table d'école: arbre, bûcheron,

menuisier, etc. Ce qu'elle a vu. HéHexions. Plan. - 1. iMa table d'école est en bois de chêne. - 2. Son

histoire. ·Un gland donne la naissance à un grand arbr·e. - 3. Tra­vail du bûcheron, du scieur de long, du menuisier. - 4. ,Ce qu'e'lle a vu. De nombreux élèves -l'ont occupée. - 5. 'Réflexions. Condusion.

Un acte de probité Plan. - 1. 'En se rendant à l'école, deux enf.ants trouvent

un pOrte-monn~ie 'contenant trente francs. - 2. L'eur joie. Leurs projets pour l'emploi ,de cette somm,e. - 3. lLeurs rélfleJ(ions. Ils remettent le porte-monnaie à leur m'aître. - 4. Racontez le fait et apprédez la conduite des enfants.

Facteur sauvé par son chien. Un matin d 'hiver, un .facteur suivi de son chien, part pour '.

fair,e sa tournée. Il neige ... Le facteur tombe dans un trou pro­fond. Il va périr. Mais le chien, par ses aboÏ-enlents et ses allées et venues, fait tant 'et ,si bien que son .Jnaître est sauvé .

Plan. - 1. ICinq heures du matin. Temps 'épouvantable. Départ du facteur. - 2. Tenue du facteur. ISon chien l'accomp'a­gne. - 3. Marche difficile. Le facteur englouti dans la neige. Ses efforts pour en sortir. Aboiem'ents du chien. - 4. Noiraud au bur.eau de poste. Etonnement des -employés. 'Allées ,et v'enues du chien. On le suit. - 5. Le facteur est sauvé. Joie du chien. -Recon­naissance du facteur.

Le voyage d'une lettre Plan. - 1. Jules écrit à son onde qui ha'bite IMarseille. Il met

sa lettre là la boîte. Un facleur l'apporte au bureau ,de poste. - ' 2. ILes exployés font les paquets de lettres. Une voiture J.es emporte à la gare. - 3. Un employé du wagon-poste opère le trÏ'ag,e. La lettre :arrive à IMarseille. - 4·. Les facleurs de Marseille trient les lettres par quartiers. ILa lettre de Jules ·est remise là son oncle. Réflexions.

Un morceau de pain raconte son histoire

Faites-le parler. Un brave CœUl"

Plan. - 1. Le père Denis vit seul dans s'a cabane. - 2. Il est boiteux. Comnlent il passe ,son temps. - 3. Eugène, son petit voisin, vient le visiter. Services qu'il lui rend. - 4. ,Ce que .fait Eugène le jeudi et le dimanche. - 5. Eugène est un brave cœur.

Le chien et le chat. Comparez le chi-en et le chat au point de vue physique et

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moral. Qites les services qu'ils r-endent, quel est ,celui que vous _ préférez. Pourquoi?

Plan. - 1. Le chien et le -chat, anÏIl1'aux dOlnestiques. -2. Différences entre ces deux animaux. - 3. Cara·ctères de 'ces ani­maux, Services qu'ils nOlIS rendent. ---.:... 4-. Je pr-éfèr1e 'le chien. 'Motifs de cette préférence. .

Le lever du soleil

On le voit s'annoncer de loin par les traits de .feu qu'il lance au-devant de lui. L 'incendie augmente; l'orient paraît tout en flalnn1es ; à leur éclat; on attend l'astr·e longtemps avant qu'il se montr·e ;. à chaque instant on cr-oit l'e voir paraître; 'On le voit enfin. Un point brillant part comlne un -éclair et .r-emplit aussitôt tout l'espace; le voile des ténèbres s'effa1ce et ton1be; - l'hOlnme reconnaît son séjour et le -trouve embelli. iLa verdure a pris, durant la nuit, une vigu ur nouvelle; le jour naissant qui l'oéclaire, les premiers rayons qui la dorent, la n10ntrent 'couverte d'un bril­lant réseau de rosée, qui réfléchit à l',~il la hunière -et les cou-leurs. Rousseau.

QUESTIONS ET EXPLICATIONS

Les mots. - Expliquez: 'h'aits - l'inc-endie - l'orient -le voile - embelli - vigueul' - réseau -. réfléchit.

Les idées. - Que signifie l'incendie augmente? - Comn1ent l'auteur montre-t-il que cet incendie augm·ente? - Pourquoi peut-on comparer les ténèbres à un voile? - Pourquoi l'homn1e trouve-t-il son séjour eIllbelli ?

L'orthographe. - ,Pourquoi ·écrit-on : s'annoncer - il lance - en flammes.

-ReIllarquez: incendie - attend - longtelnps - espace - -s'efface - vigueur.

EXERCICE ORAL

Trouver leS 'ITI-ols du texte renfern1ant une voyelle nasale. Cherchez six 'mots contenant le son ai, - le son eu) - le son

oi, - quatre mots contenant une voyelle ave-c tréma.

EXERCICE ECRIT

Ecrivez le texte (c0111TI1e dictée), puis soulignez les nlots con­tenant un groupe de voyelles.

Recopiez les IllOtS soulignés de l'·exerdce précédent, Inettez d'abord ceux dont le groupe de voy,elles comlnence par a, -puis par e, puis par o. - Souligner ,chaque groupe.

Décomposez ·en syllabes les 1110tS suivants: ,chiens, encrier, patriote, pr-opdétaire, poète, sanglier, singulier, pluriel, GU!briel, IMoïs,e, Héloïse, Hueil, orgueil, !Longueil, IMontreuil, écuyer, écueil.

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INVENTION

Trouvez douze IllOtS terminés par le son 0 (0, oc, op, os, 01), douze n10ts tern1Ïnés pa~ le son è (ai, .aie, ait, aient, ay, es, etc), _ six n10ts ten11inés par le son ou (ou, oue, oup, out, oux). -

VOCABULAIRE

Le son final on. - Faites entr·er cha-cune des -expressions suivantes -dans une petite phrase: un janibon, un ,rond, un plOlUb, un gond, un bond, un plafond, le badigeon, l'esturgeon, un taon , un jon-c, un tronc, l'horizon, le fond, un fonds, l'ajonc, le nOln, le renom, un don.

Pitié pour les animaux .J C' traveTSais la Bretagne, pays où l'on _ rencontre bien des

landes arides et des ChaIllpS sans -culture. La chaleur était étouf­fante. Je 1110ntais un chen1in difficile. Une petite ,charrette pleine d'ardoises ,cheminait à côté -de 1110Ï. Je -remarquoi bientôt que le conducteur. pauvre vieillard tout -déguenillé, tirait autaüt que le cheval, et je lui dis: « [M'on ami, vous vüus donnez bien de la peine- - Oh! 111011sieur, 'Ille répondit-il, cela ne fait rien: je soulage n10ll vieux ,cheval, qui est aveugle. » Et il ajouta, cornIlle ·;il se parlait à lui-n1êm'e: « Pauvre Pierrot; tu es n10n seul ami, toi, et ma seule fortune. » Nous arrivions au haut de la mon ·­tagne. le vieillard ·arrêta la voiture; et, ave,c de la fougère, il essuyait la sueur qui coulait sur son cheva1. « Allons, enC0re un effort, Pierrot, disait-il, la rüute est dure; mais tu te reposeras demain. » Et l'anillTal reconniassant froUait doucement sa tête eontre ,celle du paysan. J.e donnai la 1110itié de Illa bourse au bon-· homn1e, qui ne con1prenait pas pourquoi j'étais éTI1U. J. Simon.

QUESTIONS ET EXPLICATIONS Les mots. - Expliquez: landes aI'ides - déguenillé -- fou.,.

gère. Les idées. - Qu'y a-t-il de touchant dans la conduite du

vieillard? - -dans ses paroles? - Pourquoi l'auteur -était-il én1u. L' orthographe. - IPourquoi écrit-on: culture (sing.) ar-

doises (plur.) - reposeras -- je lui dis? Ren1arquez: étouffal1te - charrette - vieillard re-

connaissant. EXERCICE ORAL

Lisez l~e texte et indiquer: 1. tous les pronOllls qui -désignent l'auteur; 2. tous les pronoms qui désignent le conducteur; 3. tous les pronoms qui désignent le ,cheval

EXERCICE ECRIT E,crivez le bexte ümllme .dictée ·et indiquez au-dessous des

pronOlns : 1. leur personne, là l'aide d'un -chiffre; 2. QueUe personne, quel animal, quelle chose iLs désignent, à

l'aide d'une lettre: a = l'auteur, lJ = le voiturier, c = 'le cheval.

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Reprenez ce récit ,en supposant 'que c'est le c'Onducteur qui parle: Monsieur Jules Simon traversait la montagn.e ... , il remar­qua bientôt que je tirais autant que le cheval . .s'OulIgnez les pro-noms modifiés. .

Analyser les n'Oms suivants: Bretagne - pays -- chemin -ardoises - conducteur - vieillard - Pierr'Ot - ami.

VOCABULAIRE Cherchez dans le dkti'Onnaire le sens des noms cOlnposés

suivants ·et -m,eUez-les au pluri·el dans une petite phrase .: Un tête-à-tête, un hôtel-Dieu, un aide-m'émoire, une reine­

claude, un bernard-l'ermHe, un sauve~qui-peut, un va-nu-pieds, un sot-l'y-laisse, un ll'e-In'oubliez 'Pas.

U~- noce en Normandie Les conVIes arrivèr·ent de bonne heure dans des voitures,

carrioles à un cheval, chars. à bancs à deux roues, vieux cabri'Olets sans capote, tapissières à rideaux de cuir, ,et les jeunes gens des villages les plus voisins dans des charr,ettes où ils se tenaient d·ebout, en rang, les mains appuyées sur 'les ridelles pour ne pas tomber, allant au tr'Ot et sec'Oués dur. Suivant leurs positions socia­les différentes, les lTlessieurs avaient des habits, des redingotes, des vestes, des habits-vestes: bons habits entourés de toute la considération d 'une famine, ,et qui ne sortaient de l'armoire que pour les solennités; redingotes à 'grandes basques fl'OUant au vent, à collet ,cylindrique, à poches larges comme des sacs; ves­tes de gros drap qui aocOlnpagnaient -ordinairelnent quelque cas­quette cerclée de cuivre là sa visière; ha'bits-v'estes très courts ~ ayant dans le dos deux boutons rapprochés comme une paire d 'yeux, et dont les pans seInblaient avoir été coupés à ul'ême un seul bloe, par :la hache d 'un charpentier. Gustave Flaubert.

QUESTIONS ET EXPLICATIONS Les IllOtS. - Expliquez: les conviés - ri'delles - habits -

vestons - les solennités - basques. Les idées. - Qu'entend-on par des positions sociales dif­

férentes? - GOlnment elles sont marquées ici. L'orthographe. - Pourquoi ·écrit-on: de bonne heure -

l'ideaux - debout (sans s) - allant (sans s) - secoués - dur (sans s) ? .

Remarquez :carrioles - charreUes - solennités - . cylin­driques.

EXERCICE ORAL Lisez le texte en signilant tous les n'OIns eInployés: 1) COln­

Ille sujets; 2) comm'e compléments. Dites COIIl!lnent sont formés ,les noms dél'ivés suivants:

convié - cabriolet - tapissi~re - chal'1'eUe - position­considération - armoire - collet - casquette - charpentier.

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EXERCICE ECRIT . Ecrivez le texte- com'me didée, en réfléchissant aü nOlnbl'e

(singulier 'Ou pluriel) des D'D'ms 'e'lnpl'Oyés connne compléments. Soulignez dans le texte' les noms -employés comme complé­

ments et expliquez l'orthographe de 6 d'entre eux. ·Composez ,2 phrases renferlmant aïeux et aïeuls --:- 4 phrases

l'enfennant cieux et ciels - 4 phl"'Rses renfermant yeux et œils.

VOCABULAIRE Les noms pluûels. - 1C00nposez une petite phrase avec chu­

<!un des noms suivants, qui ne s'emploient qu'au pluriel. Masculins. Féminins.

aguets alentours, appas, arrérag·es, confins, décombres,

dépens, fonts, frais, mânes Inatériaux, vivres.

annales, ar,moiries, besicles, catacom'bes, ·entraves, ·entrailles,

Vantard-et menteur

fiançailles , funérailles, hardes, 'ln1œurs, obsèques, ténèbres.

Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le per:suader ainsi; ,c'est un homme univer.sel et il se donne pour tel; il 'aime mieux 'Inen­tir que -de se taire ou de paraître ignorer quelque chose . .on parle, à la table d'un grand, -d'une cour du ,Nord: il prend la -parole et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils ,en savent; Ï'l s'oriente dans cette l"égion lointaine comme s'il en était originaire; il dis· court des mœurs de cette cour, de ses lois et des coutum·es; il il récite des historiettes qui y sont arrivées; il les trouve plai­santes et il ·en rit le prenlier jusqu'à éclater. Quelqu'un se ha­sarde de le eontredire. Arrias ne se trouble point, pr·end feu au contraire contre l'interrupteur: 1« Je n'avance, lui dit-il je ne racont'e rien que je ne sache d'original: je rai a'ppris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu là Paris -depuis <Iuelques jours., que je connais familièrement, que j'ai fort in­terrog€5, et qui ne m'a caché aucune circonstance» . II reprenait 1(\ fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait conl­mencé, lorsqu'un des conviés lui dit: « C'est Sethon à qui vous parlez, lui-'l11'ê'me, et qui arriVle de son aUl'bassade ». La Bruyère.

QUESTIONS SUR LE TEXTE Expliquez: homme universel - s'oriente - prend feu - je

n'avance rien - d'original - le fil de sa narration. Quels sont les principaux défauts d'Arrias? - Que pen­

sez-vous de ces défauts? ~ IPourquoi Arrias ,est-il ridicule? Quelles propositions dominent -dans ce texte? - ,C'Omment

s'Ont-elles coordonnées? - Quel est le caradère principal de ce style?

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EXERCICE ORAL 'Lisez 'le texte comme si vous vous adressiez directen1ent à

Arrias: Tu as tout lu, tu as tout vu.; Indiquez les pronoms qui sont modifiés.

Indiquez les proHOlns personnels de la 1re et de la 3Ine per-sonne.

EXERCICE ECRIT Ecrivez le texe. IM,ettez une croix -sous les non1S personnels

suj-ets; - un trait ,sous les 'Pronoms personnels compI. directs d 'objet; - deux traits sous les pronoms personnels c-ompI. indi­rects.

Relevez _ les v,erbes pronominaux du texte avec 'leurs .sujets. DHes la fonction du pronom complélnent et si le verbe a le sens réfléchi.

VOCABULAIRE voir, prendre" orienter éclater, connaîtr,e, persuader,! ,réciter, 'rire, savoir, interrog'er, ignor'er, discourir, troubl,eT, avancer, comm-enc-er,

Faites -entrer dans une phras-e ,chacune des eX'Pres.sions sui­vantes; indiquez les Inots pris au sens propre, 'au sens dérivé, au sens figuré: les br as de ma mère, le bras du fauteuil, un bras de nler,

un lit de feuilles, un lit de fer, le lit du fleuve,

ELOCUTION Expliquez les ,expressions suivantes:

une main de papier, ouv-rez la main, -accorder sa main,

De la tone de fil. - Perdre le fil de son discours. - Aller au fil de l'eau. - De fil ,en aiguille. - Passer au fil de l'épée.

Un peu de grammaire et d'orthog raphe On a quelquefois des idées erronées sur les fonctions des

-mots dans la proposition ou dans la phrase. Qu'on nous permette à ce sujet quelques remarques confirmées, du r,este, par d 'excel­lents gran1IJ.nairiens modernes. Compléments.

10 Un nom peut pal"faiten1ent avoir un cOlnpI. circonstanciel de temps, de lieu, de quantité, etc. Ainsi dans les -ex'Pressions : je- vous donne rendez-vous au thé de 4 heures-; -notre entrevue d'hier; un poisson de cinq livres, les tennes 4 heures, hier, cinq livres sont les compI. circ. de thé, de entrevue, de poisson.

20 'L'adverbe lui-m'êIne est quelquef.ois accompagné d'un nOlTI com'plém'ent. Ainsi dans: agir confol'mément aux ordres reçus, ordres est le compI. de conformément et non d 'agir. Inutile d'ajouter que l'adj. qualificatif ,est susceptible d 'ètre complété

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d'une 'manière indirecte ou circonstancielle: docile à vos COIl-­seils; attentif en classe; ingl'at envel's vos bienfaiteul's. Attribut.

L 'attribut ne se rapporte pas 'exclusivel11ent au sujet dQ y-erbe êtl'e ou de SOn équivalent. Il -exprÎlne parfois une qualité­du conlplément d'objet:

Ex.: On nomma Piel'1'e pl'ésident de l'asselnblée; on le l'econ­IlLZt capable de cette fonction; on le pl'omut hors classe, -etc. Dans ces expressions, pl'ésident, capable, hol's classe sont les at­tributs de Piel'l'e, -de le, de le.

D ans certaines expressions, COln'l1l:e l'arbl'e est en fleul's, _ cet homme est en fuite, cet écolier est en vacances, D10n pèl'e est re l' etour, les locutions: en fleurs, en fuite, en vacances, de retour sont les attributs de al'bl'e, de homme, de écoliel', de père; elles JSquivalent à : l'arbre est fleul'i; cet homme est fugitif; cet écolier -est libre; nl0n père -est revenu.

L 'attribut du sujet peut >être -direct ou indire-ct. Dans: il fut nomlné prësident, président est un attribut de

fonne directe. Dans: il fut choisi COlnme président, président est un attribut indirect. Elision de cer taines lettres.

10 On est quelquef.ois 'P-erplexe au sujet de l'élision de l'-e ­final de certains tenues, ,conllue jusque, puisque, lorsque, entl'e.

Voici ce qu'il y 'a là -observer: L 'e Jinal de jusque et des conJonctions composées -de que,

comn1-e dès que, s'élide devant les 'mots comnlençant par une voyelle ou un h nluet: Jusqu'à delnain; dès qu'il le poul'ra;­celui de puisque ,et de lorsque, -seulem -ent -devant il, ils, elle, elles , on, une une, ou devant un '1110t en voyelle ou h lnuet, avec lequel puisque est étroitement lié, conlme dans la fonnule archaïque: Puisqu'ainsi est; ·c-elui de quelque dans quelqu'un, quelqu'autl'e; celui -de presque, s'eulen1ent dans le 'm-ot üOlnposé presqu'île; celui de entl'e, dans les nlots composés, COlnme entr'ouvrir, entl"acte, entl"aide.

Dans les ,expressions qui désignent le chiffre -d'une page, l'adjectif nUlnéral final, quoique à la fornle car-dinale est ordinal et reste invarialble. Ainsi on doit dire: la page un, c'est-à-dil'e ­unièJne, et non page une.

Nous répétons une fois de plus que les expressions ledit, ladite, lesdits, dudit, audit doivent s'écrire en un seul n10t et non en deux.

Renseignements tirés pour la plupart du Cours complet de gram- ­maire française par Michaud et Schricke. - Librairie Ratier, 8 Rue d'Assas VI, Paris, - Edité en 1934; et que nous recommandons vive­ment au personnel enseignant. C'est un ouvrage exclusivement théo- . rique de plus de 500 pages.

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Collection de petites poésies

~~~ La sourjs et .10 tortue ~

Une souris trottant à raventure, Rencontre une tortue et lui dit: « Ta maison,

Triste prison, Doit te faiI'e souvent D1audire la nature; Vois d'ici mon palais; j'y loge avec le roi! » Notre amphibie alors répond à l'insolente: ( De mon petit iéduitje 'me trouve contente:

Il es.f à moi. » NIOCHE.

.~ La .soupe ~

Bébé devant sa soupe pleure Et déclare qu'il n'en veat pas; Que c'est trop chaud, que ça l'écœure, Jamais il ne la mangera. « Cette cuillerée pour ton père, Dit maman; souffle mon chéri; Celle-ci pour le bon grand-père, Celle-là pour ton frère Henri. Une petite pour Minette, Une autre pour notre gros chien. Tout le monde a vidé rassielte, Et pour toi, il n'y a plus rien.»

~ ma main ~

Voici ma main; elle a cinq doigts, En voici deux, en voici trois! Celui-ci le petit bonhomme, C'est mon gros pouce qu'il se nomme. L'index qui montre le chemin, C'est le second doigt de ma main. Entre l'index et l'annulaire, Le majeur paraît un grand frère. L'annulaire porte un anneau; Avec sa bague, il fait le beau. Le minuscule auriculaire

Ratisbonne.

S'emploie à rendre l'ouïe plus claire. Regardez les doigts travailler, Chacun fait son métier., 0 AUBERT.

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OI========================~O

• NOS PAGES COURRIER .DES INSTITUTRICES

0==========================0 SOMMAIRE: Semer. - Fâcheuse tournure d'esprit. -. Education de.'

l'audace. - Ouvrages manuels.

~ ·Semer ... ~

C'est jeter le bon grain dans la terre féconde Afin que les épis, demain levant encor, N,ous gardent le pain blanc sur la table du monde' Et le froment du ciel sur la patène d'or.

C'est donner, en silence, et dans l'ombre profonde' D'un labeur ignoré, sans témoin ni décor,

Le meilleur de son cœur, seconde pal' seconde, Pour que d'autres, nOlnbreux .• vivent de ce trésoi ..

C'est égl'ener son âme en suaves paroles, Monnayer son amour en multiples oboles Et la répandre ainsi sans en 1'Îen réserver.

C'est ne jOlnais vouloir de moisson pour soi-même, Et goûtant le bonheur d'être « celui qu( sème »,

Laisser Dieu recueillir ce qu'il a fait lever.

P. Monluc:.

rôcheuse tournure d'esprit

Il y a des gens qui se refusent à admirer.

Qu'un individu nouveau se présente à eux, qu'un fait leur soit conté, ils mettent immédiatement Bn batterie toutes leurs. facultés critiques. Ils découvrent sur-le-chalnp mille côtés à blâ-­mer Bt n'en découvrent aucun à louer; ils donnent de toute chose une explication défavorablB; ils attribuent à tous les actes des·. matHs ·égoïtes et utilitaires; ce qui est touchant leur semble, à eux, ridicule. Le sarcasm·e, la raillerie·, le soupçon constituent leur' état d'âme permanent. '

En général, ils ne se lnontrent pas violents dans l'ex/posé de­leur opinion, ils ne se fâchent 'Pas, ne se répandent pas Bn récri­minations, mais leur sourire sceptique, leur regard dédaigneux,.

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1eurs sous-entendus troublants disent conîhien ils esthnent naïfs ceux qui sont enthousiastes ,et -crédules. Pour eux, aucun risque de se laisser abuser; ils ont le jugelnent trop sür pour croire à la bravoure, au dévouelnent ... -ce sont llà sornettes auxquelles ils ne se laissent point prendre ;. ils l~ disent aveC un dédain ·cahne, avec le sentiInent de leur incontestable supériorité. Cette nonchalance hautaine réussit Inerveilleusenîent à semer le doute, à éteindr·e les élans, à déconcerter les 'bons vouloirs.

Ceux qui agissent ainsi ne sont pas toujours des 1110chants ; panni ces ,êtres qui ne savent pas voir le bien, il y ,en a qui sont capables de le pratiquer, -et tel d',entre ,eux qui nie la ·charité compatira avec une inîlnense pitié au malheur d'un de ses sembla­bles . . Beaucoup de ces gens-l.à sont lneilleurs qu'ils ne le parais­sent, leur défaut réside dans leul~ cerveau et non dans leur I()œur ; l'habitude de la :critique est devenue chez eux une tournure d'·es ­prit qui entrave toute liberté de jugeluent.

Ce ,qui aggrave, Inoralelnent, leur faute, c'est l'action malfai­.sante qu'ils exercent sur leurs amis et leurs relations; ils s 'achar­nent à détruire -chez Iceux-ô la foi en la vertu, en l'idéal, pour ne laisser subsister que la certitude du Inal; ils orientent leurs pen­sées vers ce qui est vilain ,et bas, niant tout.e beauté et tout noble ·désintéressement.

Vous avez certainement <cha<cline, amies lectrices, rencontré de ,ces systénîatiques dénigreurs qui blâlnaient l'univers avec une 'suffisance vaniteuse et qui arrivaient presque à vous faire honte (!) de votre propre confiance en l'hunîanité. A leur conta,ct, n'avez­vous pas ressenti une inquiétude, un doute, une gène? Vous en arriviez vite à vous delnander si ce n'étaient pas eux les avertis ·et les clairvoyants; peu à peu, ils vous alnenaient là ne voir l'horizon que coloré de nuances sonîiJ:Hes ; sous prétexte d'éclairer votre jugement, ils le faussaient et le faisaient t01nber dans le parti pris le plus étroit.

Défiez-vous de leur influence néfaste et, si vous sentez en votre ânîe une <fâcheuse tendance à Inéconnaître le bon <côté des ·choses, ·efforüez-vous de la r-éprim'er quand il en est telnps encore.

Vous n'av,ez rien à gagner à ,cela. Tout d'ahord, cette attitude risquerait de dissimuler vos qualités réelles sous le nîasque mo­queur que vous adopteriez; de plus, en enîplissant votre âlne de soupçon, de défiance, vous deviendriez incapables de .comprendre cc qui est grand, vous seriez privées des émot~ons ,élevées que les sceptiques ignoreront à jalnais ; enfin, ayant éteint en vous les enthousiasnîes, vous arriveriez à les ·éteindre chez tous 'ceux de votre entoura'ge qui s.ont faibles ou inîperS'onnels; méc·onnues, malheureuses, <lualfaisantes, voilà le triple lot que vous auriez (obtenu.

:........ 57 :......:.

Education de l'audace Comment cultiver une bonne audace. chez l'enfant

Les enfants audacieux? Je vous entends prot~ster: « Déjà on reproche à la jeune génération d'avoir « toutes les audaces » et vous voulez encore lui en donner? » N'est-ce pas justement la raiso~1 pour' taquell~ il es t bon de faire l'éducation des petits sous ce rapport et de les h abituer à être des audacieux dans le bon sens du terme?

* * :j: Entendons-nous d'abord sur ce sens . .

Etre audacieux, ce n 'est pas avoir ce qu'on appelle vulgairement du « toupet». Ce n'est pas mettre son mot dans toutes les conversa­tions, se mêler de tout ce qui ne vous regarde pas.

Ce mot vï'ent, comme vous ie savez certainement, du verbe­latin « alldeo, j'ose». Etre audacieux, c'est donc « oser». C'est déjà, par conséquent, ne pas être un timide exagéré, qui ne sait jamais s'il aura le courage d'entreprendre quelque chose.

Aussi faut-il apprendre à l'enfant à agir, à oser, ce qui est bien, en r3:pport avec ses aptitudes, sa compétence.

* * :1:

Il est des enfants pour lesquels cette éducation sera plus ou moins difficile, ou parce qu'ils seront déjà d'un naturel trop entrepre­nant et qu'il s'agira alors d'imposer une limite à ce qu 'ils oseront fair e ; ou parce qu'ils seront exagérément timides, inconscients de­lc'ur force, qu 'ils appréhenderont toujours de mesurer ù la réalité. Conunent remédier à ces deux excès?

Aux uns et aux autres, apprenons à se bien connaître. Oue le­caractère entreprenant sache qu'il est des choses qu'il ne pe~t réa­liser; que le timide, au contraire, connaisse ses forces et ose s'en servir. Au premier, réservons de temps en temps quelques échecs; laissons-le parfois ( pas trop souvent, car il ne faudrait pas non plus. \0 décourager), laissons-le entreprendre quelque chose qu'il n'est pas destiné à voir réussir et, en face de l'échec, montrons-Iui-en la rai­son et qu'il s'en prenne à lui-même, qui avait trop présumé, . et lion

. aux choses.

Veillons, au contraire, à ce que le timide l"éussisse: ne le lais­sons jamais commencer quelque chose qui dépasse réallement ses, forces, ou bien aidons-le pour lui assurer la réussite et lui doi1ner con­fiance dans ses capacités.

* :i: :1: .

Dans quelle circonstance habituerons-nous l'enfant à être àuda­cieux? C'est là surtout qu'il faut du tact et de la prudence. L'enfant a naturellement tendance à se mêler de tout ce qui . ne le regarde

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, . c'est une conséquence logique de sa curiosité et de son besoin ,pas , ,.,. té '1 d' . t -de' s'instruire; son intelligence s éveIlle, tout 1 III l'esse, 1 vou ~ al 'tout savoir. Mais, interroger tout le monde, à tort et à travers, c est ·-de la mauvaise audace, c'est le « toupet» qu'il ne convient nullement ~e développer chez l'enfant. Il faut lui apprendre quand il doit oser, 1)OUr qu'il n'ose pas tout.

Habituons-le donc à savoir se taire, c'est d'abord un excellent ·exercice de volonté; or, rien ne lui sera plus utile que la volonté ,dans les manifestations de la véritable audace. Ensuite, faisons-le agir avec tact et à-propos; ne le mettons pas inutilement en avant, mais qu'il ose se produire quand il le faut, avec aisance et en toute .simplicité.

Qu'il soit calme et agisse en pleine possession de ses facultés; rendons-le maître de lui-même. Qu'il sache rester quelques instants tranquille sur une chaise quand il est en visite avec maman, au lieu ,de grimper sur tous les sièges du salon; qu'il sache rie pas inter­rompre une conversation par des questions intempestives, mais qu'il l'éponde sans fausse honte quand on l'interroge; pas de ces ridicules timidités d'enfant qui se cache derrière maman pour qu'on ne le -voie pas, ou qui dérobe son visage derrière son bras quand on le regarde. Pàs non plus de ces regards hardis, de ces oui, de ces non jetés brusquement pour se débarrasser de la question posée. Un regard bien droit, une réponse nette et claire témoignent d'un enfant ,calme, qui sait ce qu'il veut et ce qu'il dit.

L'audace et la crise de l'autorité

N'y a-t-il pas à craindre, en exerçant les enfants à être auda­dellX, q.u'ils n'abusent et que ne s'aggrave encore la crise dont on se plaint tant: celle de l'autorité?

C'en est peut-être, au contraire, le plus sûr et le meilleul' remède. D'abord, en quoi consiste cette crise? Justement en ce que la jeu­Jlesse a une confiance exagérée en elle-même et croit pouvoir se passer de conseils, d'où le manque de respect, parfois même le mépl'is -poul' ceux qui donnent ces conseils.

Si nous avons, au contraire, habitué l'enfant à savoir exactement ce qu'il peut faire de lui-même, ce dont il est capable, s'il nous a vus toujours prêts à le seconder, si nous avons laissé l'audacieux essuyer ·quelques \3checs qui auront été pour lui une leçon et qui auront prouvé, bien mieux qu'un ({ sermon », que nos conseils n'étaient peut­être pas à dédaigner, nous n'aurons rien perdu de notre autorité, nous aurons, au contraire, gagné la confiance de l'enfant, indispen­sable au respect et à l'autorité.

Si nous examinons le petit dont on dit: Oh! celui-Là, il ne craint personne, que constatons-nous? C'est un enfant qui ne sait pas réfréner son activité toujours débordante; il parle à tort et à travers, il fait toutes les sottises possibles et imaginables, parce qu'il fait

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tout ce qui l~i passe par la' têt~ ; il faut lui apprendre à faire un bon usage de la liberté que le bon Dieu lui a donnée pour qu'il agis.se en homme. Apprenons-lui a hiérarchiser les gens et les chose.s, à mettr~ chacun ' à la place à laquelle il a droit dans le plan divil}, et nous lui apprendrons par là même le véritable .respect.

Or,. ce faisant! n'aurons-nous pas appris à l'enfant à ordonner son activité, c'est-à-dire à savoir agir quand il le faut et se tenir sur ln, réserve quand 'il convient? Nous aurons donc fait de lui uh audacieux dans le bon sens du terme, c'est-à-dire un enfant qui ose. à propos, qui n'a pas peur d'a.ller de l'~vant, parce qu'il fait seule­ment ce qu'il sait pouvoir faire, qu'il ' ne redoute pas unéchec-,. parce qu'il se sent soutenu par ceux qui ont mission pour cela et qu'il a confiance en eux. Cette confiance, ils l'ont gagnée non pas en laissant Tenfant faire tout ce qui lui plaît, mais, au contraire, en le dirigeant, en lui disant, non pas toujours: « Ne fais pas cela », mais en lui donnant les possibilités de faire quelque ch.ose, en trouvant un dérivatif à son activité et en aidant cette activité à se réaliser en actes utiles à sa santé physique et morale. Annie Raël.

LE TRICOT

Un gilet à manches longues qui peut se porter en petite jaquette

Explication des abréviations: nî = InaiUe ; à l 'endr. = à l'en­droit; prée. = précédent; rép. = répéter; ·ens. = .e~selU'ble, ; . en aIl. = en allant; en l'ev. = en revenant; m. 1. = maIlle en 1 au ; 111, f. = maille fernîe ; m. ch. = Inaille chaînette; br. = hride ~ tourn. = tourner; augm. = augnîenter, auglnentation; dim. = diIninuer, diminution; b. = boucle; altern. = alternativement. Les signes X, +, indiquent les parties ,à répéter.

Fournitures nécessaires: 6{}O gr. de laine Delta (marque H. E. C.) mélangée hleu, heige et brun et 50 gr. de laine Lido bleu foncé.

Le gilet ·est tricoté au tricot à côtes, excepté les bordures. On travaille les devants et le dos ens. et 'llîonte en bas 260 ln. en laine bleue sur lesquelles on tricote ·en laine mélangée 4 r. altern. 1 m. à l'endr. 1 llî. là l'·env. Faire glisser la 1. m. de chaque aiguille connne au tricot à · l'endr. et tricoter à l'endroit la dernière m. Suivent au llî'PJme tricot 1 r. bleu, 4 r. ·m·élangée, 1 r. bleu et 7 -r.­lnélangée. !Fuis on continue au tricot là côtes CŒnme suit: 1 r. glisser 1 ln., X 1 m. à l'endr.,. 1 boucle, glisser 1 ln. et répéter continuellement à partir de X ' ; là la fin 1 ln. à l'endr. 2. r. et tous les r. suiv. : glisser 1 ln. X tricoter ens. à l'endroit la m. glissée au r. prée. avec la boucle, puis 1 boucle ·à tricoter à l'endr. la ffi.

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-glissée; à rép. continuellelnent à partir -de X ·et tricoter à l'endr. la dern. m. Après 40 r. (qui ne font en so-mllue que 2'0 r. ·à côtes à l'endr., puisque 2 r. ne font Iqu'un seul à l'endr. du trÏ'cot) on prend sur -des aiguilles -de secours les nl. 2-6 à 49 et les '111. 2,12 à 235 (sans compter les boucles qui sont toujours tricotées ens. avec les m. c'Orrespondantes) et tricote sur ces nl. pour les bords -des poches encore 3 r. altern. 1111. à l'endr. 1 ln. à l'eny. en laine nlélangée, 1 r. bleu, 4 r. mélangée et fernle les 24 Ill. avec bleu. Puis on monte pour les doublures -des poches 2 fois 24 Ill, en laine mélangée et tricote sur .JCes nl. 36 r. au tricot à côtes. En conti­nuant le travail on intercale les doublures des po·ches là la pla'ce des Ill. fenllées. Les bords des poches et les doublures s'Ont cousus ultérieurement. iAprès d 'autres 78 r. sur toute la largeur, on ,com­mence le biais -de l'encolure. Au comIuencelnent et à la fin des r. 120, 128, 136, 148, 16'4 et 176 on tricole 2 111. ·ens. Au 184, r. on sépare le travail en deux, ·et pour les emmanchures, on ferme les Ill. 55 à 70 et les Ill. 179 à 194. Puis on termine séparénlent les devants et le dos. Aux bords des devants on tricote encore 5 fois 2 nl. ens. et ceci au 192 r. ,et là ch~que 9. r. suiv. Au bord de l'emmanchure ou tricote 2 m. ens. aux r. 192, 208, 224 et 240. Le 280 r. termine les parties du devant; on laisse les m .. sur les aiguilles. Pour le dos on tric'Ote sur les 2 côtés 2 m. ens. aux r. .t 92, 208 et 224 ·et après le 274. r. on f.ermeens. à l'env. les Ill,

du dos avec les nl. des parties du -devant. :Puisque les parties d'é­vaule du devant sont un peu plus larges (45 111. au lieu de 41 ln. du dos) on ferme 4 fois 2 nl. du devantens.. avec 1 m. du dos; et pour ceci ,chaque 9. et 10. m . .on ne ferme pas les 20 111. de lnilieu du dos. On ajoute aux deux bouts de nouvelles Ill. que l'on prend dans le bord - 18,6 Hl. à chaque ,côté -- et trieote sur c es 392 nl. avec altern. 1 !fil. à l'endr. ; 1 111. à l'env. ; 2 r. 111élang·~e , 1 r. bleu, 4 r. nlélangée. Au dernier r. -on nlénage 6 boutonnières au bord du devant dro:t, en fel"'lllant les 5., 6. et 7. nl. et encore 5 fois les 3 Ill . .suiv. après chaque 12. m. Au r. bleu suiv. on m onte de 110uvelles m. à la place -des 111. fenl1ées. Après 4 r. on ferme les 111. en bleu. Aux bords inférieurs ·de ces bordur,es on reprend les m. de bord et les ferme en bleu. On coud sur le bord gauche des boutons de na'cre gris. ILa 'manche est com'lllencée en haut en laine m'élangée ave'c 12 Hl. On aug.mente 2 nl. aux bouts des 36 ln. suiv. pour o-btenir 84 n1.. On c-ompt.e ainsi 18 r. à l'endr. du tricot. !Puis on fait encore 22,8 l'., exécute la 'Üouture de la manche et tricote le ipoignet en t. fer'més altern. 1111. il l'endr. 1 m. à l'env .. .on ne tricote 'que sur 46 Ill., il faut donc au 1 t. souvent tricoter 2 nl. ,ens. Après 16 t. mélangée suivent 1 t. :l;>leu, 4 t. mélangée, 1 t. bleu, 4 t. mélangée, puis on f.erme les '111. ·en bleu. La couture de la nlan-che doit tomber sur le m.ilieu des ln. ferm.ées de l'em'manchure. Pour le bonnet on 1110nte en bleu 1'Û0 nl. ·et li'Îcote 1 t. aItern.: 1 nl. où l'endr., 1 111. ·à l'env., puis 4 t. 111élangée,

- 61-

1 t. bleue e~ 21 t: ,mélangée. Au 3'3. t. on tricote 1'Û f.ois 3 ln. ens. et pour CCCI toujours les 8., 9. et 10 m. Au 4 t. suiv. on tricote la m. tricO'~ée ·ens. ~vec le nl. pr~céd. et la m. suiv. Répéter ceci au 3. t. SUIV. et pUIS au 2. t. SUIV. tAprès 1 autre t. tricoter ens. toujours 2 m. et r·esserr,er avec la laine les nl. qui restent et fixer la laine.

~ mère et enfant ~ « Je possède, dit la Inère, Deux bluets, d'un bleu s'i doux Que ceux des champs sont jaloux. Qui devine le mystèl'e "1 ... » L'enfant dit en l'iant : « Oh ! nloi) je nl'y connais: M es deux yeux sont tes deux bluets. »

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