l'ecole primaire, 30 janvier 1937

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SIO N, 30 Janvier 1937 No 2 56 me Ann ée @RIA 1)11 Df tP 50 ·eiété valai,a J) Q€ d L'E OLE PRIMAIRE 14 fois pendant le cours scolaire ABO NNEMENT ANNUE L: Fr. 6.- Les ahonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dépar tement de l'Instruction pUblique à Sion. Les annonces sont reçues exdusiv· ement Dar ' PUBLICITAS. Soci'té Anonyme Suisse de Publicité. Sion A veonue de la Gare - Téléphone 2.36

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Page 1: L'Ecole primaire, 30 janvier 1937

~ ,~j<j'ee ~

. r: aRque Cantonale du V alai~1 ----===== 8.0 N ;;;;-==-=---

TOUTES OPÉRATIONS DE BANQUE

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LOT ·E E en faveur de l'HôpitaI .. Infirmerie du District de monthe~ (\lalais)

Autorisée par le Conseil d'Etat du canton du Valais

1er lot: Fr. 200,000.-!1utres lots de Fr. 50,000.-- 20,000.-10,000.-, 5,000.-, etc., tous payables en

/.J.... espèces. ~------------_.-----------Chaque sene complète de dix billets contient au moins un

billet gagnant. Prix du billet Fr. 20.- La série de 10 billets Fr. 200.-

Tirage 15 mars 1937 au plus tard EMISSION: 50,000 BILLETS SEULEMENT

Commandez vos billets au bureau de la loterie de l'Hôpital de Monthey à ,Monthey, par versement au compte de chèque postal No Ile. 695 ou contre remboursement. Les expéditions sont assurées de .façon discrète, sous pli recommandé et sans frais.

Billets en vente également dans de nombreux dépôts. ATTENTION 1 Carculez et appréciez vos chances d'après le nombre restreint des billets émis.

SION, 30 Janvier 1937 No 2 56me Année

~lmatve @RIA1)11

Df t P

50·eiété valai,aJ)Q€ d ~€du(!·ation

L'E OLE PRIMAIRE pal~aît 14 fois pendant le cours scolaire

A B O NNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les ahonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre rembourse~ent.

Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction pUblique à Sion.

Les annonces sont reçues exdusiv·ement Dar ' PUBLICITAS. Soci'té Anonyme Suisse de Publicité. Sion

A veonue de la Gare - Téléphone 2.36

Page 2: L'Ecole primaire, 30 janvier 1937

LIBRAIRIE PAYOT Lausanne - Genève - Neuchâtel - Vevey - Montreux - Beme - Bâle

NOUVEAUTÉS PÉDAGOGIQUES

Annuaire de 'l'Instruction publique en Suisse, ,dernière année parue: 193G . 'Fr. 5.-

Berger. R. : Le dessin libre » La didactique du dessin

Boven, Dr W.: La science du caractère

Buyse, R.: L'expél'i.mentation en pédagogie

Cahi,ers d'enseignement pratique parus:

No 21 : Borel, P.: La montre . Xo 22: F.rance, A. : Quelques souvellÎlrs du petit Pierre. No 23: Ischer, A.: Les marais.

Carniaux, M. et Leroy, E.: Le,s cla.s. 'es promenades: guide et .clireetions

Charmey, R.: Ce qu'ont YU llles yeux d'E'nfant

Chevallaz, G.: Hi. ·toire de· la pédagogie

Desvignes Rouges, J., Deviens un chef

Ganz, M.: La .psychologie crAcller et Je dévoloppement de l'enfant

Huguenin, Mlle E.: Le~ E'nfants 1l10ralelllent abandonné ~ .

Maucourant, Mlle B. : La seconde étape. Pédagogie pratique du cours prépa11'a'toire

Montessori, Mme M.: Les étapes de l'édueation » L'enfant.

Piaget, J.: Le jugement llloral ·chez l' cnfant }} La naissance d e l'intelligencc chez l'enfant

Robin, Dr G.: L'enfant sans défaut » Le~ troubles nE'rveux e,t psychologiques de

l'enfant

Schmid, J.-R. : Le maître-camarade et la pédagogie libertaire

Vial, F.: Vues SUl' l'école unique .

Wintsch, Dr J.: Les des::iins cl'enfants et leur signifi.cation » Les premières manifestéùtionf motri.ces et

mentale ~ chez l'E·nf.ant

» G.-» 6.-

» S.-

» 8.75

» -.80 » 1.20 » 1.-

» 2.75

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» 3.40

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)} -) ,...--. /;)

» 2.75

» - .75 » 3.40

» 13.20 » 8.-

» 2.75

» 3.40

6.-

» 2.40

» 1.50

SION, _30 Janvier 1937. No 2. 56me Année~

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMMIAIRE: IP ARTIE OFFICIEVLE: Conférences des instituteurs .. ~ Abonnements là « L'EICOLE PRliMAIRE ». - Examens de sortie des cours ,complémentaires. - PARTIE THEORIQUE: ILa culture du 6ens social à l'école. - Rôle économique de l'école. - La pré­para tion de la classe. - La classe morte .. . - ProtE'Ction des pe­tits passereaux. - Pour former de 'bons patriotes. - Réciter par cœur ou ra-conter. - Les jeux éducatifs. - Chronique -de l'Union. - PARTIE PRATIQUE: Langue française. - Leçons de choses.

« NOS P.AGES ».

PARTIE OFFICIELLE

Conférences des Instituteurs

ILe sujet à traiter pour les conférences r égionales qui se tien­dront prochainen1ent se trouve indiqué au No 11 de « l'Ecole Pri­nlail'e de ['année » 1936.

Ce sujet ·exigeant un développe.ment assez étendu. trop éten­du peut-H~e pour le t-emps qui reste, le Département croit devoÏ1~ le mod~fier dans ce sens que LMI:\1. les Instituteurs n 'en développe­rünt qu'une partie: corn/ment l'école peut cultiver le Sens social et le sens économique ,dans l'homme de demain.

!Pour 1'autre partie: culture du s'entiment religieux et du s.entiment patriotique, on COH1Il11entera brièvement les conclusions des travaux présentés ,en 191108 sur l'enseignrunent -relÎ!gieux' -et ·en 193'4 sur l'étude de l'hist·oi.re nationale.

Le Départeffi-ent de tInstruction publique.

District de Conthe~

Les instituteurs sont 'convoqués à la Conférence de district qui se tiendra à Chan10son, le m·ercredi 17 févder.

Ordre du jour: à 9 h. 50, IMesse pour les défunts de la Société d 'Education. à 10 heur·es, 'séance à 1a n1aison communale. à 12, heures, nîner.

,Pour bien tr·aiter le sujet important qui est proposé, cl. re­ma!rques de « 'l'Ecole Pri'maire }).

L'Inspecteur.

Page 3: L'Ecole primaire, 30 janvier 1937

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District de Sion \M1M. les instituteurs s'Ont convoqués à la -conférence r égio­

nale obU,gatoÏl~e qui laura lieu là l'IHôtel de la ,Planta, ,à ,sion, le 25 février prochain, à 10 heures, avec l 'or-d'l'e du jour habi­tuel.

Sujet à "td'aUel' pm' écrit,' « l 'Ecole pour la vie ». Les subsides .cantonaux ayant été suppri'lnés, chaque insti­

tuteur devra p1ayer son dîner là 1 'hôtel. Sion, le 25 jallider 19137. L'Inspecteul' sco[;aire.

District' d'Hérens IMM. les instituteurs du 'Discrict ;d'Hér en s. sont -convoq ués

en confér ence annuelle .ordinaire, le 'In a l'di , 2 Imars prochain, à 9 h. 30, là IMase, avec !l'ordr e du jour suivant:

1. Office divin à l"Eglis'e paroissiale. 2, QuesHons lad'lninistratives . 3. L 'e·cture des sujets 'lnis à l' étude (voir circulaire du 4

novembre 1936). 4 . Dis,cussion sur les travaux présentés. 5. Dîner eiIl üOlu nlun . L'Inspecteur scolaire.

flbonnemen 1's à l'Ecole Primaire ILes abonnés là l'Ecole IP rinl'aire q u i n 'ont pas encor,e payé

n abonnen1.'en t p our l' ann ée s,colaire 1936-37 sont p riés de ver ser le Inontant de Ifr . 6,,- sur le c onlpte de !Chèqu e Il ,co 56 d'ici au 20 févr ier. Faute d'un payement pour cette d ate, le .montant aug­menté des -frais sera p ris ·en rembou rsenlent. La Rédaction.

Examens de sortie des cours complémentaires Il est porté à la connaissance des autor ités scolaires et des inté­

ressés qu e lES examen s de sortie des cours comp lémen taires auront lieu au x da tes ci-apr ès :

SIERRE, le 16 février, à 8 h., pour Si erre, St-Léonard, Lens et Cher­mignon;

CHALAIS., le 19 février, à 8 h. 30, pour Granges, Grône et Chalais ; , SION, suivant les indications qui seront communiquéE's par M. l'Ins-'

pe.cteur; VEX, le 24 février, à 9 h., pour les ,communes des Agettes, EvolènE',

Hérémence, Vex ; le 25 f(,vrier, à 9 h., pour les autres ,communes du distr ict moins

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Ayent. Les j.eunes gens d'AYENT ·subiront l'examen dans leur commune, la date sera fixée par M. l'Inspecteur;

NENDAZ, le 2 févriE'r, à 9 h., .polIr Nendaz'; CONTHEY, le 3 février., à 8 h., pour 'Conihey et Vétroz; ARDON-CHAMOSON, le 5 février pour Ardon, à 8 h ., et à 14 h. pour

Chamoson; LEYTRON, le 15 février, à 8 h., pour IséraJbles, Leytron, Saillon et

Riddes; SAXON, le 16 février, à 8 h., pour Fully et Saxon; MARTIGNY-VILLE, le 24 février, à 8 h .. , ;pour les autr es comn1unes du

district; CHABLE, le 11 .février, à 8 h., pour Bagnes et Vollège.s ; ORS IERES, ]e 26 février, à 9 h ., Ipour les autr es communes du district. ST-MAURICE, pour le district, .suivant les indications de M. l'Ins-

,pEloteur; MONTHEY, le 17 mar s, à 8 h. 30, 'pour Monthey et la Vallée; VOUVRY, le 11 mars., la '8 h . 30, pour les autre,s communes du distri,c't.

Les élèves nés en 1918 qui ont suivi les cour.s complémentair,es sont tenus, sous peine d'amende, à ·subir les examens. Hs devront se présenter munis du livret scolaire.

Le Chef du Dépa:ntement de l'Instruction 'publique : R. Loretan.

PART IE THÉORIQUE

De la culture du sens social à récole Qu'app eHe-t-on d'abord sens sodal ? IC'est !'Japtitud'e, la d is­

position de l'âme là voir, là s'Cntir r apidement et sûrenlent si les alCtes ·qu'on p ose n on seulelnent ,respectent les droits d 'autrui , nlais sauv·egarden t aussi la constitution fondanlentalle et les droits de la s-ociété. On pourrait dire p lus Ibrièvem·ent que c 'est la cons>cience nette, vive, impérieuse, dru 'devoir sücial !

Four le devoir s·odal et sa nécess,i,té, on ,cite avec raison les p.aroles de Brunetièr e adres'Sées à des jeunes g0ns : « Nous sonl ­TIleS comptahles à tous ceux qUI nous entourent de l 'emploi de nos Ifü r>ces et de notre intelligenc·e. Nous ne SOlnme~, pas nés pour n ous, m ais pour la s'Ü'ciété; et avant d'être nos m,aîtres , n ous SO'l1unes Iles serviterur~ de la patrie et de l'humanité .... Qukonqu e l' ignür e 'Ou le 111·éconnaît peut lêtr e un p eintre ou un ipoè,te habile et savant, u n profond' philosüphe ou un chiIniste i llustre, que sais-je encore ? IMais croyez qu'il n 'est p as un gra'nd esprit, ni 11llênle une â'l11e ,généreuse, ni peut-êtr e seulement fUn hOlnme. »

Le devoir sodal entraîn e >comnle oons·équ enc'e le dévouement, l' esp r it de prosélytisnle et d'apostolat. Que 'cet ·esprit d 'ap ost?lat soit p lus que ja'lnaÎ'S à développ er, de ,nos jou r s, dans notree Jeu-

Page 4: L'Ecole primaire, 30 janvier 1937

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nesse, e"it une question qui .ne se pose mêlne Ipas . . Le sens social !Ile prépare pas seulement le jeune hom'lne aux la'beurs .de 'demain, il le 'soutient .dans l'accümpliss·ement de eeux d'aujourd'hui, dans sa tâche quotidienne qu'HrugTandit et Hlumine.

IM'ais, par 'quels :moyens f,aut-il le développer -? Sans dout\:e, on proétoni"i·e les patronalges, les .sections de süouts, les cercles d'étu­des ou 'autres sociétés de jeunes gens. Tout cela 'est hien. ,Seu1e­nlent au lieu ode regarder tout de suite intra muros, ·ne convient-il pas 'd'arrêter d :abO'rd les yeux eniTe les murs de récole' et de con­sidérer le p'euple qui s'y agite? N'est-ce .pas déjà un petit 111onde, une image en ra'ccourci du grand où chacun de nO's élèves ·entrera Ibientôt? N'·est-il pas bon de leur apprendT·e qu~ très (bien faire leur.s devoirs d'état ·est la meiUeure pTéplaration à la vie sociale; qu'il~ ont un apostO'lrut à ,exer,cer les uns à l'égard des autres dans J.es COUTS ,de récr,éation, en classe, dans la rue, par le bon 'exem­ple, paT une bonne parole dite à cpropus, par l'aide JrateTnel'le ·qu'Hs peuvent se !prêter; que l'aumône faite aux œ uvres de charité, en particulier à lia Ste Enfance, au sou du Bouveret, leur ap­prend là s'oublier eux-mêiffie~ pQlUr penser ·aux autres, à 'Se pTiver .pour fair·e du Ibien au près et au loin.

Puisque nous cherchons à développer le sens social de nos élèves, à les :Inettre après leur :sortie de l'école, plus Ifrélque'l111l11ent ·.en relations le~ luns avec les ,autres, à s'int,éresser à toutes sortes ·d'œuvres s'Û'ciales, il est presque nécessaire de les ex·ercer à la 'parole pu1blique, sans avoir la prétention ridicule d'en faiTe des ·orateurs au sens littéraire. On peut dire qu'à l'heure ,actue'lle, la parole publique e"i-t , a 'vec le journal, 'la grande nlaîtresse de l'opi­nion. Aujourd'hui, tout le monde doit aPPTendr·e à parler, parce ·que tout le monde .peut être obligé de parler. tGOlnités , cümmis­sions, congrès, lasselnlblées éleotorales, industrielles, conlm·ercia'les, -etc., sont autant de formes nouvelles de la vie publique qui enve­loppe l,a presque totalité :des citoyens et peuvent, là un mom'ent ,donné, Toreer le plus obscur, comm·e le plus il1ustre au rôle d'ora­teur. Ne dirairt-on pas, en effet~ du monde contemporain que c'est ·comlllle une im.Jm'ense « parlotte » où l'on ne s'entend pas toujours, faute de s'être préparé, de pens·er juste, de padeT clair et franc? Il est évident que l'influence appartioendrla à celui qui .maniera lle plu~ halbilem,ent l'arIne de -la parole, 'qui saura raisonner , dis­·cuter, poser une question, en préciser l'objet, exposeT ses r,aisons ,et les m'ett'fe dans tout leur jour.

·Habituons donc nos élèves , dès le'Y classes inférieures, à lire, non pas seulement avec leurs yeux, 'lnais avec ,leur inteUi'gence, de façon qu:ils puiss·ent rendre compte de ce qu'i1s ont lu ; là réci­ter leurs leçons en articulant et en (prononçant convenablement, et lavec :l'e ton naturel. De temp'Y en temps fai'Sons leur faire, de :viv'e voix, un petit récit: simples ifa'bles, courtes histoires. Quand le maître, pour les récompenser, faH une lecture, que ne s'inter-

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rompt-il !pour les intelToger, les prier de résum'er ce qu'ils ont entendu, le~ amener à discuter une idée, là chercher la raison de tel acte. ·'Bref, pour les aœoutum'er là l'ordT~ et là ~a réHexion.

Tout cela est ,applicahle, surtout, aux élèves des classes supé­rieures, à qui on pourrait par/fois suggérer ou demander quelque petite .improvisation I)ur un thème fadte et ,pratique devant un auditoiTe composé de leurs oamarades, afin de cO'lnbarttre la timi­dité ·et Idonner, au contraire, une oertaine hardiesse. 'Chacun de­'vant y passer à son tour, 'l'émulation :se trouverait excitée ,et la gêne vaincue plus facilement. Ce l)eDaient en mê'me temps d'·excel­lents exercices de composition ·et de style, peut-être plus profita· !h!les que ceux que l'on met pèniblement par écrit ,en s'aidant de rtoutes sortes de Techerches ,et de copies.

'Tout c-ela réuIYStÎra-t-il dès le .début? Nous en doutons; 111ais le mieux viendra et, pour quelques-uns le bien et même 'le très hien. En coûterait-t-il heaucoup d'essayer?

Un ,autre point i,lniportant pour :la tformation socia:le de noS élèv'es, c'est de le~ convaincre qu'ils doivlent ainler leur situation, leur milieu, s'efforcer d'y rester et ne pas se 'laisser ,entraîner par des idées ·anllbitieuses, le goùt des aventures hasard'ew;,es. Il serait bon, là cet ef1fet, de leur rappeler la faible: Les deux pigeons. NOU3

ne voulons pas dire par là qu'il ne faine Ipoint !Chercher à a'méliorer telle ou telle situation. Mais que de déclas~és, que de malheureux aujourd'hui, parce qu'ils ont visé! trop haut et ~n'ont pas su .se con­tenter de leur sort. .ce sont des ,aig,ris, capabl,es des pires ré"iolu­tions.

Enfin, il n'est peut-être pas inutile de recomilnander à nos éllifants, aux plus .grands surtout, une certaine rtolérance, c 'e"t-à­dir·e qu'ils doiv'ent s'habituer là supporter des opinions qui diffèrent des leurs. Il ne s '·agit :évidenlnl·ent pas ,de mettre l'er,reur sur un pjed d'égalité a'vec la vérité. IMlah il ne faut pourtant pas se mon­trer trop absolu, tr,op exclusif, trop radical; car cette dispo'Sition d'esprit conduit aisément aux conflits, ·aux veng'eances ·et, par con­séquent, troulble l'ordre et l'harulonie né'cess,aires aux :relations 80-

ciale~. La II11axinl,e ,de charité :par ·excellence 'e'St cene-ci : « Ne faites pas à autrui ;ce que vous ne voudriez pas qu"on vous lît - ou Fai­tes aux autres tout ce que vous voulez qu'on vous laisse. »

'Chacun a s·es devoirs, 'lnais aussi ses droits, ·et c',est ce dernier point qu'on oulblie rtrop souvent.

En ce qui concerne Ja 'culture du sens social die nos .élè'V·es, le programilne d'études n'a nullelnent Ibesoin d'êtr'e i111odilfïé. Dans l'enseignenl'ent d·elll div'ers·es Ibranches, en particulier dans les le­çons de religion, d'histoire nationale ,et ,de civique, on trouve die nornlbreuses ooc"asions d'inculquer des idées de charité, de justi,ce, de solidarité, de tolérance, etc.

IPO'llTta'nt nous voudrions voir introduire dans c!haque da "i-s'e,

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si ce n'est pas ,encore le cas, .du. m'Oins ·av degré supeneur, une leçon hebdomadaire de s'Ûciologie, ,d'un qua-rt <l'heure au plus,:-

On choisirait conl'lue sujet d'entretien tel 1C00U1lnandelnent de Dieu ou, ce qui e'st Jmieux, l'Evangile, ce 'Cod'e .sodal pa'~'excel­leThCe. JLes COUTS de sociologi,e reçus là l"Ecole ·nor.male rf.ourniraient également une 'lnatiète ' intéressante . .

-Bon nOllllbre de jeunes instituteurs font partie d'orrg,anisations sodales : ' action eatholique, .oercle's d'études, 'jeunes tra'vailleurs, chrétiens sociaux, ,etc. Qu'ils transportent donc tà. l'écoJe ,et surtout aux coùrs ,coJ1lplénientaires, quelques-unes des- idées ou des .direc­tives ,d'ont 'on Jeur a parlé dans ces gro,upeln.ents.

Rôle économique de récole Dans l'airticle pré,cédent nous avons- esquissé le rôle social

de l'école. Aujourd'hui nous dirons t[uelques nlots de son ,rôle éco­non1Ïque, c"est-à-'d~re de la m.anière dont 'l'école peut cultiver le .':iens écononüque du futur citoyen, le rendre apte là réussir I)lus tard dans sesalfifaires et là ê1:r,e utile à la collectivité P'our avoir quelque cha'llüe: .~ défaut ,d'une certitlld1e absolue de ,r;éllssir ,dans la "lie, da'ns les entreprises auxquelles on se livre, de remplir conve­na!bleluent 1'elnploi dont 'On est chargé, plusieurs 'conditions sont ündispensables, et nous les r,angerons en trois 'catégories: les conditions physiques, les conditions inteUectuelles, et les conditions morales; puis nous verrons COnl'lllent l'école peut préparer l'en­ifant à leur r·éalisation aussi 1par,faite que possible.

Mais a'Vant tout, il s 'wgit de conv,aincre la jeunesse de la né­cessité absolu.e du travail, de l'elffort personnel. Il 'faut qu'on lui fasse cmnprendre que c'est une ·erreur de se oonfier ,entièrement à l'Etat, de oons1dé-rer celui-ci co.mme une sorte de providence qui 'Pourvoit :à rtous les beso;ins des. dt'Ûyens.

Le travail est une loi fonda,mentale de l'humanité. iDieu l'a étaiblie dès l'origine de l'hOl1IDle, ,et personne n'a le droit de s 'y soustraü'e; tous y sont tenus Inoins pa,r la solidarité que par cha ­rité et par justice.

C'est par le tr,avail qu'.on parvient à se suffire. Aussi a-t-orn raison de dire que cha·cun est le ,fils de ses œuvres, des s'iennes et non de cel1es des autres. « Ne t'attends Iqu"à toi seul » ,dédare le fa­buliste, et n'a-t-.on pas l'habitude de dire: Tant vaut l'hOln!l1le, ta.nt vaut la ter,re ?

Sans d.oute l'association, la ,collaboration facilitent le progrès 'et la prospérité; malÎs. à la condition que cha,cun y apporte sa part. Seulement on ne peut pas toujours COInpter sur la c.ollectivité; pal,fois on ·est réduit à ses prnpres !l1loyens; on est oibligé de lutter

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seul. Il ,en ,est ainsi par.mi 1e5 natioThs qui SB liguent, se coalisent;' chacune néa'llilnoins se m ·et en état, cas échéant, de résister .ou d'at­taquer sans le concours d'autrui; cal' ,dies défections, des dés.iste­'Blents, des revirem,ents ou certaines .i.Inpossibilités non prévues li'ont toujours possilbles.

CeS! 'c.onsidérations prélhllinakes faites, venons-en aux 'condi­tions indiquées plus haut.

Un mot d'aibord des conditions physiques, Pour Ill 'inlporte quel 1ravai1, luanuel rOu ,intellectuel, illfaut la

santé et par:foicy nlême une , certaine rolbustesse; puis l'habileté ob­tenue par des exetoCÏces lnéthodiques continués avec persé'Vér,ance.

ki, récole peut déjà quelque chose. Sans do~te, elle ne don~e pas la constitution, la s,ant:é 'Bi la robustesse, Ina'lS- elle a fe devo,lT de conserver c·es qualités, de les développer jusqu'là un c-elialofl point par 1'ohservat.ion sérieuse ,de~ règles d'hygiène, l'en~'eign,e­ment régulier de la gymnastique selon les prograllllnles etabhs, fa culture de l'acuité sens.orielle ,en utilis,ant à cet 'effet diverses Ibr alnch es , comnle l'arithInétique, la géographie, le chant, les- le­cons de choses, et'C. ,p.ourquoi, .par ·exeulple dans l'étude du sys­tème lnétrique, du rtoisé, le ol1laître n'ex-ercerait-i~ pas ses é~èYes à l',évaluation des 10ngueurs, des. volulnes, des pmds, des pnx, etc, en faisant appel aux sens? Au hout de quelque tenlps 'les en:fants, qui prennent vite Igoût à oes appréciations, an'iv,ent ,à une 'hahi­leté étonnante. Nous en avons fait l'expérienc·e.

'Et qui ne voit les ,services. que cette Ihaibileté rendra à un apprenti, 'à un ouvrier dans l'exécution, d 'e son travail.

,Passons nlaintenant aux conditions intellectuelles. Dans ce donlaine, il est néoessaire que l'ouvrier, le :fonction­

naire 1'ho::mm'e de delllain quel qu'il soit, ait à sa di'sp:Osition une certaine somme de connaissances ,générales nécessaires .partout. C',est le rôle essentiel de l'éoole priulaire d'enseigner 'ces cODnais-­sa'n'Ces ,fondamentales.

Quant aux 'connaissances te,chniques propr'es à chaque ,enl­plol, il existe des. écoles spéciales, des apprent'Ïssages aux:quels "école primaire ne fait que préparer.

Actuellenlent le progranlnle de l'école prhnaire répond à ,ce qu10n peutexig'er d 'dIe. Il sUlfifit de l'appliquer d'une :faç'on pra· tique, en tenant 'Compte des besoi'ns de chaque r,égion. Il est en­tendu que dans une école rurale on ill1sistera davantage sur cer­taines .par.ties que ,dans une école urbaine et vice-versa, .

Les travaux manuels existent déjà dans les écoles de filles;' 1nous serions partis,a'l1 de l'eur introduction dans les écoles de ~arçons, a~ J1loins dans 'certains centr,es populeux, sous tfürrne de pliage, d~ cle­.coupa-ge, ,etc.) ICe.s ,exercices conlplèteraient les leçons de od:e~'SI:n: et développeraient g-randenlent l'habileté InanueHe, le coup d œIl et

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l'appréciation des dimens-ions. ILa dé,pense n'·en ser,ait pas très considéralble.

Arrivons enfin aux qualités Irlorales, de \beaucoup les. plus import,antes.

Ici la ,tâche du maître est certainement plus délicate, plus d\if­ficile ·et demande beaucoup d'·eX!périence et de ta<ct. Il devra, nous senlible-t-il, commencer par donner ou développer chez' ses élèves l'e goût du travail. Il y arrivera en rendant son école agréable, et elle le sera s.'il prépare convenaiblement ses leçons, s'il les expli­que avec méthod'e ,et clarté, s'il impose des exercices d'application adaptés à :1a force des élèves, s'il sarit éveiller l'attention, encoura­ger et entretenir une saine élnulation, ,et ,par-dessus tout s'il est !bon et ferm·e là la fois 'et d'une humeur toujours égale.

A l'amour du travail, il faut joindre la réflexion, le juge­ment, le raisonnement, qualités qui auront l'o<ccasion de s'ex~rcer tous les jours, au cours des. leçons; mais à la condition que le maître ne se laisse pas aller à la méthode purem·ent exposHive, qu'il .fasse appel là l'observation personnelle, qu'il habitue les en­i,ants. à exan1Îner le pour et le contr·e de certains procéd·és de tra­vail pour se dédder en connaissance .de cause.

ILa forJnation de la consdence professionnelle est aussi un fac­teur de pr'elnier ordre. A <cet effet, on fera pour ainsi dire toucher du doigt aux élèves les conséquences 'maté-rielles ·et s'ouvent mo­rales, d'un travail omis ou mal exéouté. ,on J.es initiera ains'i aux idées de loyauté, de justice, sans lesquelles les. relations sociales deviennent p'éni;bles ou ,impossibles.

Puis ,vient l'es.prit d'économie. On parler,a souvent de sa né­ces-sité, de ses avantages; on habituera les enf,ants ià ne pas gaspil­l,el' le peu d'argent qu'ils peu'vent recevoir, là respecter les choses là leur usage, à ne pas se livrer à des actes de vandalisme.

'Enfin 'On les exercera là la politesse dans. leurs ,rapports avec autrui, ca,r cette vertu est ava'ntag'euse même au point ·de vue ma­tériel; on va plus facilement cJhez un Imarchand, un ouvrier aux manières affables, serviables.

Voità en quelques ITI'ots ce qui, nous senllble-t-il, peut prou­ver la réus-site dans nos affair,es, et si on y ajoute '1a patience ·et la constance dans les adversités et les ,monlents diflficiles, tout sera pour le mieux, 'mais cette patience ·et cette fermeté ne s'ob­tieninent Iguèr,e que pa'r le secours d'En-IHaut qu'H faut souvent demander.

N. B. - Les deux articles intitulés: De la culture du rôle so­cial à l'école et Rôle économique de l'école .renferment quelques idées ou suggestions ' dont MM. les Instituteurs pourl'ont tirel' parti pour leur thème de conférence régionale. ' .

L'auteur s'est contenté dei eur donner ' ,[' étendue ondinaire, èar quand l'es articles sont trop longs, oil ne les Ht gùèfè. '

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Il sera facile de les amplifier et même de les transformer en une espèce de petite étude. Dans tous les cas, les pro'Positions co·m­plémentaires fournies par le Personnel enseignant seront Iles ,bien­venues et examinées avec bienveillance par 1"Qlutorité cOlmpétente au sujet de leur application.

ùa prépara tion dè la classe Maîtres et nlaîtresses, faites votre journal de classe. 'Certains d'entre vous ouvrent de Igrands yeux \ interrogateur.s,

lorsque nous leur demandons leur journal de classe. On dirait qu'ils en .éprouvent de la gêne. Et parmi ceux qui le font, très peu le font bien.

Qu'est-ce donc que le journal de classe? - ,Comment ,doit-il être fait?

L.e journal de classe ·est l'indication journalière et détaillée de toutes les Ileçon~, de tous les devoirs, que le ITIlaître s'e propose de donner là ses élèves. II reproduit donc l'horaire de la classe, mais en en remplissant le cadre.

La classe Ine s'improvise pa'Y; -elle demande un travail pré­paratoire de réflexion, de -recherche, d'étude, de nlis'e au point; c'·est ce travail préliminaire qui fait l'objet du journa'l de classe. En .d'autres termes, le journal de classe ·est le document qui prou­ve la préparation de la class·e.

Un maître qui a du savoir ,et de l'expérience ne peut-il se passer de rédiger son journal ?

Non, sous' peine de donner un 'enseignen1!ent dépourvu d 'in­térêt, de vie, de .suite, d'ordl"e, ,mal adapté aux besoins des élèves, ou un 'enseignement sans intelligence et ,;;.ans fondement sérieux, routiniel' et puéril. Houtineet puérilité: deux 'ennelnis que l'ins­tituteur doit toujours redDuter ·et ,eombaUr·e.

Le Hlaîre, un JOUI' ou l'autre, est préoccupé, fatigué; il n'a pas toujours dans l'·esprit l'élasticité qui pernlet de trouv'er le nleilleuT exercice, au moment où il le faut; sa mélnoire peut être en défaut,et lia leçon par suite manquer de préCision; Iles . 'élè~es sont parfois distraits, énen'és; si, à la fatigue d'une imprOVIsatIon constante, s'ajoute la charge d'une discipline là maintenir, le maî­tre ·est /forcé de lâcher pied, la leçon est .mlanquée ou les :élèves n'en tirent pas 'profit.

Une !préparation sérieuse et consciencieuse évite ces inc?nvé: nients; ,eUe lai'Yse au maître, pendant la classe, toute lIa li!>erte d"esprit noc·essaire, car son laUention,au lieu d'être to'U:uee au dedans de lui-même, concentrée sur la r,echerche des sUjets de

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devoirs qu'il va donner, ou la nlatière des leçons qu'il va !faire, se porte en dehoJ's) SUl' les élèves, amcquels il s'e donne tout entier.

Un ·maître qui ne prépare pas sla cllas'Se est senlblable là un ouvrier, qui, au mOlllent de nleubler un appartel11'ent ou de 111on­ter un appareil, a oublié ses outils, nélgligé de prendr.e , ses me­sures et de faire son p1an; les pièces ne s'ajustent pas, les choses ne sont pRS à la place 'qu'elles doivent occuper; il perd son temps ·à eh eroher , à cO'lulbiner, et finaleluent ipour arriver, avec heaucoup plus de peine, ià un résultat <lll·édiocre.

Que s·era-ce donc 'lorsqu'il s'agit d'une « âme à Iform'er » ? C'est ]à s-urtout Iqu'il faut mettre en p·ratique la fornlule d 'un p 'é­dalgorgue contenlporain: « Enseigner, c'est prévoir! »

,C',est donc une arftf,aiTe entendue: nous lferons notre journal de c1assre, et surtout nous le ferons [bien.

La classe marte e • •

n est 8 Ih. 10. Tous les élèves ayant pris plalCe aux talble~· , le nlaître s'installe dans sa chaire, il n 'en descendra qu'à l'heure de [,a petite sortie.

La pren1Îèr,e lTlOitié -de la Inatinée, c 'est-là-dire le nleilleur nlŒnent de la journée, est r'eIllplie charque jour: 1) par le contrôle de'5l penSUlUS infligés la veine ; 2) par la visite - toute 'matérielle - des d evDirs .exécutés d'ans la fanliUe. Tous -les élève~, passent à tour de Tôle, au bureau du Inaîtr,e. 'Pendant ce déifilé, 'les ca­Inarades restés à leur plaee doivent « re.pa~ser » leurs leçons . On entend un nlurnlure 'confus venant de quelques-uns quI prennent [,a chose au sérieux ; mais 011 entend surtout le bruit de 'conver­sations Hées entre vois-ins de talbles.

'Voici ,maintenant la leçon de gl'ClJIlJmaire. 'EJ1le ü0111111enCe par la récitation littérale de règles ou définitions - laquelle ln 'est a,ccoi11plagnée d 'aucuneexplieation par le Iluaître. !La « dictée » vi'ent ensuite (et el1e vient quotidiennelnent) . ILe t exte ·est 'quelcon­que, c·est-'à-di·re qu'il n 'a ,aueun rapport avee lIa leçon de granl­maire, qu'il n ',est point un exer<CÏee d'application. lCependant, le 'lnaître a entendu parler de la .« préparation » de la didée: un ,élève placé sur l'estrade, faüe à ~·es camarades, est clhargé .d'épeler les mots « difficiles » indiqués au passage. Quant là lia lCorrection de l 'épreuve, ·eIrle consiste d 'ans l'épellation de tous le~· 1110ts sans exception, épellation [aite par les élèves , touJours à tour de rôle.

Après la petite récréation, c 'est la 'leçon de {',akul. Le 111::tÎtre a repris sa Ipla'ce à la: chaire. n dit aux ' élèves : « Ouvrez vütre trai­té ' .d'3.irith,métique , à lIa page 70. J e VOll~ donne un quart d 'heure' 'l.lVllr faire CILl brouillon les deux f)roblènl es No,s 57 et 58. »

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, 'Le qüart d 'heure ,ècoule) le ni'aître _ordonne de fenner leI.; li~ vres. « 'Maintenant, dit-il, que ,ceux qui ont trouvé telleet telle réponse lèvent la Inain. »

-Un -de ceux-là ,est ,char gé d 'écrire ses « solutio'ns » ' au twb'leau noir. 'E t 'ce trav,ail ·est Tepro duitens'Uite p ar tous le .;;, é lèves' sur le cahier jOllrnali'er. '

* * *' La séance du SOlI' n'est que la lContÏ'n,uation de celle .du m atin. Lecture. - Les élèves ouvTent leu r l ivr e là la page ind iquép.

Aucune lectur e p r,éalal')le par ,Ile 111aîtr e; aueune eX'P ~i,cation ·<;lu texte. Chaque élève lit u n « alinéa ) ·et, 'neuf fois- .Sur ,dix, il lit ,'d'une voix si lfailb le que ses condisoeiple~ ne peuvent rien entendre, Aussi ' ceux iqui ont lu s'Dücupent-ils là tout 'autre ch ose. ,

Histoire ou Géographie, Mo]'(~le ou Sciences . ..:.......- Quïl s '3!gî~,~~ de l'une ou l'autre de ces !l11atières, lIa « leçon » ne varie pas. 1n­variablel11'ent elle oCO'll1porte trois ' a:ctes: 1), Un cert"üri , nOlll']?r,e d 'élèves sont appelés devClnt ' le bureau pour « réciter » ]i leçoô, précédente ou, p lus exa,ctenlent le résumé de. cette leçon. TIs' ré'­citent l e 'dDS t ourné au il11aître; 'celui-<CÏ se horne là sigilalei' les Jnots olnis; 2) la le,cture ,est Ifaite par quelques élèves des para­graphe~ du livre de cllasse s·e 'l'apportant là la leçon du jour. 3)'- be lnaître écrit au tableau noir un résumé .de eette leç.on, ré~unl..é que 'les élèves copient , S'lN' leur ,calilier et qu'il~ çlevrollt ap'prendl~e , p.ar 'cœur. Reste-t-ÎIl rquerques minutes? ILes enfants sont 1ibres, de:, les eIll'ployer, soit au tra·cé d'une cart.e, soit là la Tepr o,d'uction d'une. k;ble ,chronologique, ' soit au dessin des gravure~, de leur liyre.

Telle est la -classe morte ... la classe où l'on s'en.nuÏe. ' , 1.

Protection des petits .pass~reaux P armlÎ les petits passereaux, Itrès no~nbreux, certaine~ les;pè.ce~

sont paTticulièrenlent intéTessantes et Tdativenlent fadles . à rec0!.i­naîtr,e.

Les Imésan ges SOIJ1i{ t rès ut iiles i)ar.ce que, . durant toute , ran~ée ? elles re-cll eTlChen t Iles insectes, leurs larves ·et leurs œ ufs sur le~ arbres. n ouées d 'une vue ex.cellente, et d 'une ~gilité m erv·eiUeuse, el'les inspectent t out, l' écor'ce du trone et des branches, iles· ral1).eaU~ et les Ifeuilles. E lles délbarrass·ent ainsi les .al,hres 'sauvages et les arlbres fTuitiers dune gTande quantité d ''ins'€'ctes. ' ün distingue la méscunge grande charbonnière) tla plus c9'm'mune, la mésange non­ill.;ette, la Dlésange huppée) la mésange bleue ,et la mésange à longue queue. ' .

Les hirondelles se nourrissent 'exiClusivenlent d'insectes pris au vol. 'Près des habitations on distingue surtout l' hirondelle de cheminée) portant une tache rous~,e sous le :bec et ' du bla'nc sale

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SUT le dessous du corps et ['hirondelle de fenêtre dont tout le des-sous du corps est bla-nc. Le martinet noir a la 'll)Îême taille que Jes hirondelles., tandis que le marUnBt alpin eSlt gris ,et plus grand. iLes martinets ont les mêmes IIlJŒurs que les 'hifiondeHes.

Les bergeronnettes ou hoclhe-queue se tiennent 'le pllus s-ouvent 'près des eaux où elles trouvent facilement des larves d'insectes aquatiques. On distingue la bergeronnette grise et la bergeronnette jaune, que les enfants reconnaissent facilement lau 'luouvement de la queue.

. Près des eaux, on voi,t souvent Un oiseau gros comme un merle a-vec une tache Iblanche sous ,le cou. 'C'est le merle d'eau ou Cincle. Il se nourrit surtout de Illollusques, d 'e larves et d"insectes aquati­ques; on .le trouve aussi hien le long des torrents de -monta1gne fdépourvus de poissons, que le long des rivières poissonneuses:. C'est un oiseau protég.é; il n'est pas à craindre pour 'leSo poissons.

Le Imerle noir se tient surtout 'Près des IIllaisons, dans les jar­dins et les parcs . .son chant est très beau; il détruit beaucoup de ~imaces et d'insectes, mais H oause parJfDis quelques domma1g'eSo là certains fruits. En général il est beaucoup plus utile que nuisibl'e.

lEn montagne on trouve le merle à plastron, caracrf:érisé par une ;g,r,al1de tache -de blanc plus ou moins pur sur la poitrine.

Le rossignol lau plumage ,gris-roux est r'emarqua!ble par la variété et lIa beauté du timbre de son chant. .on le trouve surtout dans les endroits :buissonneux de la pJaineet des coteaux infé­rieurs. II continue son chant pendant la nuirt.

Le rossignol ,de mU)'ail1e a 'la queue roug,e; il se distingue du rouge-queue ordinaire par une cape blanche sur la tête, du moins chez le mâle. Les rouge-queue ·sont surtout fréquents près des c·halets dans la ,montagne.

Le pinson, faci'}e 'à disltinguer 'Par .les taches !blanches des ailes, ·est t 'rès répandu chez nous, aussi lbien près des nlaisons qu'en pleine natureSiauvagie. Son chant, très CDunu, est gai, sonore et enthousiaste.

Dans nos Iffionrtagnes, 'au-'dessus des forêts, jusque très haut sur 'les alpages., près des neiges persistantes, on trouve le pinson des neiges ou niverolle. De gr1andies taches blanches caractérisent cette belle espèce qui anime joyeusement la solitude de la Illon-fagne. .

Le chardonneret est fadle à reconnaître par le jaune d'or de s,es ailes et la tache roug·e qui entoure la !base du !bec,

Sous les buissons, entre les pierres et les tas de bois, on voit souvent un 'petit oiseau brun-Toux, trapu avec la queue redres-sée, c'est le troglodyte . .son genr;e de vie r,essemlble un peu 'à celui d'une .souris; il est presque toujours à terre où rI recherClhe toutes sorteSo d'insectes, d'araignées. Parfois H nlange ,aussi des :baies.

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Le rouge-gorge répond bien à .son nom par la Igrande tache l'ouge de sa poi,tr,ine.

Signalons encore tr'Ûis espèces de passereaux qui ,grimpent: le grimpereau, tout petit oiseau gris picotté de blanc. Il grÏlmpe Œestement le long des troncs d'arbres en IllOintant, s'appuyant .sur .sa queue. La sitelle, plus grande, d'un Igris bleu sur la tête -et sur ,ae dos; eHe descend souvent le long des tr'Ûucs d'ai.'bres; le ticho­(jro.me aux ailes ,rouges qui ne .grimpe 'que sur les rochers et les Imurs. En été il Ihabite la montagne; en hiver ü descend et visite le~ ,ieux 'murs et les rochers, dans la plaine ou Jes vallées.

H y a encore 'plusieurs passereaux 'p'lus -d'ilfJiciles à détermdner .0'11 m.oins l'-épandus.

ILe meilleur moyen d'éduquer les enfants dans le sens de ,la protection des oiseaux es-t ~e leur. f,~ir:e cU~'ll'aître p~u ,à peu , l~s espèces par quelques ca,racteres dIshcblfs ibI'en ChOISIS. Pour 0Yl­ter la confusion dans leur ,esprit, il ÏIllportie . de ne leur décnre· qu'une ou deux espèces .à la f.ois, en commençant pm: ,les plus tcO'm­muns ·et les plus Jaeiles à reoonnaître.

N ous ~·e :sarurions assez -recoTIlmander au personnel ,ensei­gnant de profiter de toutes les -occasions où des oio;eaux vivants peuvent être directement ohse~'vés par. les en1f1ants" conl-me les S'0l~­ties, les ·promenades, le nournss-age hIvernal, ,les 'epoques des ,m1-grationset des nids.

Cammission cantona,le pOUl' la ' Protectiol} de .fa nature.

Pour former de bons patriotes D·ernièr.enlent un hOIllime d'étude expérimenté me faisait ob­

server que ,le nombre ides patriote.s tièdes seTait moins élevé si l'enseignement de l'histoire était donné d'une malüère plus< ra-tionnelle, GOlnment s' y prendre ? .

Ici nllême, en maintes occasi.ons, il ,a ,été question die la for­,mation du patri'ÛtÎsm,e. On sait que c'est par r ,enseigneinent bien camrpri9 qui per,mettr.a au m,aître d'atteindr,e ce ibut: n. ne .faut pas que s'on slQuci 'consiste là 'apprendr,e le plus .d'llllstolT.e.

iLe maître souôeux de son dev-oir devra s,e di'r·e: cOIffilIll·ent paT l'étude de 'l'histoire, :arriverai-je là fair·e de .iOet éc-oIier un homme qui cO'lllprendra et ;servira son pays?

,Bien que ,les conférences des instituteur.s aient trai,té de cette queSltion il y la deux ou trois ans, il n"est pas sUl?er'f~u d'aborder brièvem,ent laquestÏton de l'enseignem·ent de 'l'Jl1stOlre.

A 'en juger Ipar les -rapports reçus, ~n ,n'a guère.'évolué dans ce dODlaine. tL'enseiglnement r·este illlécanl'que ,et !Ù~O'ld. !Les leçons

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û"{fectives ÏIll'pressionnent, elles orientent dans le s·ens du clœur le~ forces ,ca,chées. ,Pour d',auculls le dégüût .sus'CiM par les l,eçons d'histoire ou d 'i'nstruction 'Civique, lnornes< et rebutantes, ont été le 'P-oint de .dépla'l't de 1'antipatriütisn1.e.

D'abor.d n'ennuyüns pas les enfa'nts .de llloins Idie 11 là 12 ans de faits et -de dates,. Chez les petits , des récits Ic'ontés COl11ilne des histoir·es sUlf.fisent. Au ,cours supéTi'eur , tout l'e e'Ontenu d u [rnanuel ne doit pas !êtr e apl)l"is, surtout dans n'Os ICk1sses' de 6 n1.lOis il ,est des ch apitres qui peuvent être laissés sans Îinconrvénient. J'ente11lŒS de" [maîtres se Técri·er et dir'e : iEt si à l'exau1.en l'élève est interrogfi sur un point qu'il 'n'a pas< vU ? Cela n'arrivera pas, car les ,examinateurs ne s'en tiennent 'qu'.aux points essentiels. Et si cella se pT·ésentait, une autre question arTivera Slan~ doute ,à le sauver.

ILe 'lualtre devra raoeonter ,d:es beaux fai,ts historiques, en -outre Il amènera les élèves ·à en Ta'conter eux-·lnênl·es (-cQllnptes Tendus et lectures) . Ces récits préparent les -enfants, là se r'eprés'enteret à aimer le passé. IL'a'ln01.H ,du passé le -c'Onduira nécessairenlent à ahner sa tpl9.trie , Aucune leçon ne devra être pendue aussi 'capti­vante, aussi passionnante que celle de l'histoire, ,les écoliers doi­vent l'attendre avec plaisir.

iL'étude ,de l'histoire valais,anne doit marcher de pair lavec eelle de la ,Suisse; au fur ,et là IInesure que les faits se déroultmt. le maîtr·e expliquera aux élèves 'ce qu'étaient le Va'lais et Sla eOllll­luune là <cette époque. Il leur :parlera .des hOlnmes· Ïlnrport,ants , ,des n1.lŒ'Urs 'et de la -civilisation de ja.dis. Il leur éI11..11l11.èrera les 111.0-numentÎs du passé et rlalcüntera brièv,eluent les faits qu'ils rap­pellent ? 'Ces rédts auxquels les p ,etits ü01l1!Ine les· gramds seront intéressés, serünt s'Ïmtp'leluent ra,c'Üntés et non 'apprÎs . Il ·faut que nos élèves sa'che11t 'ce que notre cant'Ün était avant d'Iêtre suir;;,se.

n.

Réciter par cœur ou raconter Il est des 11llaîtr es qu i dema-ndent là leurs élèves de Taeonter

librement ,les leçüns de g ra111'l11ai.re, d'histoir,e, de g'é-ographie. Il en ,est d 'autres qui .ex~gent de.;;. ,écoliers un résulné .de que'}ques ,li­gnes, m,ais lllllpeccaibleluent su.

Les uns et les autres ont-ils raison? ILa Igralnma~re est un ens'8nlble .de -règles qu'il faut connaître

par ûœur. !L'es s>CÏences naturelles étudient avec précision l 'h0111'me, les anin1.aux, les plantes. Gran1.m'aire et s;CÏtences n atuT elles ne peuvent se rac'Ünter, pas plus que lIa géométrie et l'aritbtmal1:ique. Nos écnliers ne sünt en effet pa's capablps d'Ïlnproviser des phra, 'Ses précises.

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Voyons pour l'histoire, la géogr:aplhie. Ne som~es-nous pas d 'accard 'Pour ne confier là la mémoÎTe

de l'enfant que des connaissances fondamentales, préciseS claires d ' " dl' , 01' olJ1lIloees, expnmees ans un cmgage concis, le lal11ga'g·e des hons

livrBs ? Un enfant, aurairt-il quatorze ans, peut-i!l s'·exprimer aussi

bien qu'un universitaire de ta1ent qui a mûri son ofUvralg'e de longues années en enseignant, qui a pesé, en les écriÏ.'V,ant tous les mot'.1 de 'S'On livr·e ? Evidemm·ent non 1

Nous croyons au contrah~e qu'en racontant continuellement lenrs leçons, nos élèves contractent de fâ·cheuses hahitudes : Le1Jr langage tend à l'in1.précision, à la paDaphrase, au verbiage.

Nous ne luéc-onnaissons pas pour cela l'utilité des exercices d"élocution. Oui, nos petits doivent apprendre à racollter, niais quoi? C 'est lJà le 'Point.

Une !belle loecture. Une histoire qu'ils avaient à lire, une page d'un ron1.an de leur Ibi'bliothèque. 'Delnandez-Ieur de '~'Üus dire l'histoire Ide Nicolas de F lue, de iMathieu IStchiner, de raconter la bataille de Sen1pach. I nvi,tez-'les à vous peindre les lTIJœUr~ des abeilles, des castors. Qu'ils YOUS parlent libTffil1ellt des ,Pyramides d 'Egypte et des <crues du Nil. Ils feront des phras·es !ll1.al,adr'Üites, incorredes : Vous les rect~fierez .

)NLais dès qu'J'1 s"agit de connais-sances précises à ·emlnagasi-11er dans le cerveau, il ·est c.ent f.ois préférables d'exiger le pal' cœul', un par cœur impec'C!:lble, pour que nos élèves soient -capa­bles de retrouver instantanément des connaissances trois, quatre, cinq a'lTS après l e,:>, avoir ,assimilées, pour que se grave daus leur luémoil''C la ga'111.1Ue intern1.ina'ble des belles tournures françaises.

ltes jeux éducatifs Deux c'est assez, trois c'est trop.

Joueurs: 20 à 50. Organisa,tion: ILes élève.s, group és .par .deux, sont disp e!l\sés san s

ordre délte·rminé >dEl.n s une sallo ou la ,cour .de récréaMon. Il y a un 'Pour.suiv.ant et deux poursuivis (des entraîneurs). Pendant .la ,P0ur­I~mite, Il' élève poursuivit .prend p lace devant ou clmTière un groupe de .c1E'UX élèves. In1lmédiatement l'un des trois doit ,pantir, puisque trois c'est .trop . .s i les' de-'ux é.lèves pa'Iitent, ils forment avec le dernier arrivé la nouvelle .équipe composée de deux entraîneUl1s et d'un p01Jrsuivant. En général, c'est l 'élève tombé qui devi.ent le poursuivant.

On peut Illid joindre à ,celui-oi un aide si l'on constatEI qu'il n'arrive p as à toucher un camara:de poursuivi.

l

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Ce jeu Ipeut être très animé, si l'emplacement est assez vaste. Fautes: Le poursuivant manque de préds.ion. Le poursuivi se

;place entr,e les deux élèves. Le poursuivant chasse le même élève,

Poursuivre le troisième.

Jooueur.s: 20 cà 50. Organisation: Les élèves se pl'1l!cent en cel'lcle, ,groupés deux par

deux, face à l'intérieur . .on observe génér.alement une grande di,stance (deux bras) entre les groupes. Il y a au jeu: un poursuivant et un :pour,suivi. Celui-'ci, près ,d'être rutteint, peut éch8Jpper au poursuivant en se ,plaç,ant devant un dE:'!s groupes. Il n'est paS' tenu :à ·suivre un ,chemin déterminé; il traverse le cercle, contourne les groupes à l'in­térieur ou là l'extérieur. Le poursuivant, au 'contraire, doit suivre le ,chemin de ,celui qu'il poursuit.

Dès que ,l'élève .poursuivi a ,pris pl,ace ,d.evant un ,couple, face fi l'intérieur, le troisième, 'c'est-à-dire le derniE<r des trois, doH quitter le groupe et devient le poursuivi. A son tour, .il chercheraailleUl1& une pl8Jce.

III ,rurrive que le poursuivant se fatigue; on le remplace par un joueur désigné, ou on .renverse les rôles. Dès qu'un joueur ,pour,suivi est touché, il devient poursuivant €<t le jeu continue.

Quand les joueurs sont nombreux e,t que le te.m·ps eI&t restreint, on peut stipuler que ,ch8Jque fois ,que la poursuite est ,finie, les deux joueurs ,seront rempla'cés.

Fautes: [..e poursuivi ,s'éloigne du cercle; il court longtemps 'lSans se placer; il se pllacE' devant un groupe, le regard vers l'extérieur.

Variantes: 1. Avec moins de 20 joueurs, on formera un cercle ·sans grouper les élèves deux ,par deux. Ce jeu s ',appelle « un c'est ,assez; deux c'es,t trop ».

2. ,Le joueur poursuivi peut COUTil' à l'extérieur du cercle seule­lnent; mai,s il devra Set .placer là l'intérieur.

3. Les joueurs sont toujours groupés par deux et en ·cercle; ils se font face et posent les mains sur lles épaules de leur ,compagnon de Ig.roupe. Le pour,suivi, en 'prenant pl,ace devant let deuxième joueur, lui met les mains sur les ép·aules. Ce joueur Ise d,étourne vivement et pose :ses mains sur les épaules du dernier arrivé. L'élève ab.andonné s'en­fuit à toute allure, pounsuivi p.ar le poursuivant. (Le jeu est très animé ,et exige unet ,stricte surveilJlance.

La mer est agitée.

Joueurs: de 10 à 20 joueuifs et un 'chef. Jeu: Si le nombre Ides joueurs est restreint, on donnera cà chacun

un, no'm ,(le .poi.sson. La cour ou la s,aIle figure la ~Icrner », les joueurs ISe disper.s,ent au hasard, ttout en lmar.quant leur place d'un petH cercle ' là la: ,craiE:", Le chef qui conduit le jeu n'a ' p8JS d.e place. détermInée. Le

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,chef prul'court en tout sens la salle ou lia COUT, nomme des poissons ou donne une l,égère tape sur l'épaule des joueurs' qu'il invite à le suivre. Immédiatement, les joueurs dé,signés se rangent en file der­rière lui, 'tandis qu'il continue sa marche ou s'a légère course.

(Dès que le chef crie: « la m€<r est ,agitée », les ·poissons et le chef se dépêchent d'occuper une des places marquées sur le sol. Les joue'urs non nO.mmés se dispersent également. Il restera ,toujours un joueur ·sans 'place; il devient chef et le j eu reprend.

Fautes: Bousculer un joueur" le renverser, ne pas changer de place.

La Poste.

Joueurs: de 10 a 20. Jeu: Les élèvès fOifment un cerCile en se donnant la main et cha­

'cun pOl'lte le nom d'une ville ou d'un village connu. Le chef ,du jeu, est au milieu. Le chef dit par exemple: (ILa Poste va ,de BEfl.'ne à Zurich i>. Immédiatement, les deux joueurs nommés changent de 'Pl1l!ce en courant, cependant que le chef cherche aussi à en occuper une. Le joueur qui reste sans pl8Jce dE'vient chef et le jeu continue.

Quand le chef crie: « La Poste est retardée », tous les joueurs changent de ,place.

Faute: Abandonner sa place de suite sans a'ttendre le second nom. VariHnte: Le jeu Ipeut s'eox,écut8ll' encourant 'à cloche-,pied, à pieds

joints, en marchant ou en courant à l'extérieur du cercle.

Jets de la balle.

A tour de rôle, chaque joueur lance, ,de trois manières diflféren · tes, le ballon ordinaire: .à deux mains, de la main droi'te, de la main gauche. On ,addi,tionne leos 3 distances de jet. Le premielr bond du bal­lon est consi,déré comme point de chute. La: distince s'indique sur le sol, en mètres.

,Même jeu, ,avec élan >de 3 ,ou de plusieurs pas.

Variantes: Le ballon lancé en ligne. Joueurs: 20 à 40 joueur·s. - Salle ou pl,aine de jeux. Jeu: Il y a deux groupes de jouE'urs, ayant chacun un ballon à

leur disposition. Les élèves de chaque équipe se placent sur deux rangs, à un pas, plus tard à 'plusie-urs p,as de distance. Chaque équipe possède un chef pJ,acé en :tète du rang.

Au signal donné, chaque chef lance le ballon à son voisin; celui­ci le passe la son tour lausuivant et ainsi de suite jusqu'au bout du rang. Dès qu'un des halIons arrive au dernier joueur, ICelui-ci, A

en

toute hâte, et courant à l'extérieur du rang, vient se mettre à la: ~ete de son camp. Il obtient un premier point à l'avantage .de son .é~u~,p~. [.e jeu reprend jusqu'à ce que · tous lE'S e,nfants y . aIent prurltIcIpe . . Lorsqu'il est très bien connu, . on .pourr.asupprimer l'Iarrêt après ch~- .

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,que course pa'fltielle et le jeu deviendra ,conthlu . Une -surveillance irès sévère ,s'impose.

Le joueUir qui aura laissé tomber le ballon le ramassera 8't retour­llera à sa place avant de le rE'l,ancer là son voisin. Le jeu ,peut se -faire dans les deux direotions.

Fautes: Les distances ne sont plus .observées. On lance le ballon en ,clép,assant un ou plusiem.',s joueurs. On laisse tOllnber le ballon. On le jette trop haurt.

Ballon écrevisse.

Comme :au jeu précédent, il y a deux équipes, mailS les élèves sont placés à la file. La distance E'ntre les joueurs est variable, un 'bras, un ou deux p.as. [.,e chef cle file tient un ballon. Au signal, tous les jL'ueurs lèvent les bras v3rticalement; chaque joueur lance le ball-)n là l'élève qui se trouve derrière lui, et -ainsi de S'ui,te. Dè.s que le dernier joueur a le ballon, il court à l'extériE'ur de sa file et vient se placer en tête, ce,pendant que les autres joueurs se déplacent. Un point est ac­,cordé après ch8Jque essai. Quand le jeu est bien connu, l'm'l',êt après cha:que cour.s.e est Isupprimé et le jeu se ,continue jusqu'à ce que tous les joueurs ,aient contribué au résultat final.

ILe j eu est rE·pris :cleux foi s 'pour ,clépapta,ger, un troisième essai peult être accordé.

F autes: 'Com.me au jeu précédent.

On peut employer une balle mousse ou une p etite ball e.

CHRONIQUE DE L'UNION

fi propos d'assurance "L 'Assel11.ibJée générale de :Martigny a voté le principe d 'une

as~urance au décès. Cette décision , c-OnifOr'l11e d 'ailleurs au but as­signé là notre association, passera donc un jour ou l'autre 'COIUtme talIllf: d'autres dans la voie des réalisations.

Il nous faut cependant n1ettre au point ki un détail. Nous avions, là ·eette n1è lne o'Ccas,ion, laissé ,entrevoir là nos InemiJ:n':es la possilbilité d'octroyer oe nouvel avantage de l'assurance au d'écès sans modification du chiUre de notre cotisation annuelle.

iÜr, à moins de réduire le Juontant de notre aSS'lwa!nree à une portion insignifiante, il nous es,t impossih1e de IT1I()US charger d 'un tel tour de force. Un eXalnen plus' attentif de la question nous oblige à rfair·e 'cette constatation. Il .faut tout ·de luêrne que le Inon­tant versé aux pa:rents de l'assuré constitue un secours pa~pa'ble. Nous ne nous l'i,maginons. donc pas inférieur là 200 tfr. Et pour­tant, .pour un tel anontant, il faudrait . pr·ohalblelnent absorber

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complèten1ent le chiff.r,e aduel de notre cotisation. (Dans 1asitua­tion actuelle oela est impossible. Une telle ' constatatio:n relève de l'-exan1en ,m:êlne des élénlenh de l'assurance au décès.

L'un ,de ces élél11'ents est b ien entendu le 1110ntant ,de l'assu­r,a'nc·~, un autre ,est celui du nOlnibre ·des assurés. IPour que ' .d'un jour à l'autre l'on p uisse se .couryrir contre le '~:isque de .décèo;;· ~ ne :pas prendre c-es tern1es ià la lettre ! ~ il faut que plusieurs ,g'as­sodent, qu'ils opèrent en 'COn1'lnUn des versement "i' destinés au total ou ·en partie aux hél'Hiers des décédés,. Plus les assurés SO'l1lt en nŒ.n tbre, plus les ven,en1,ents prÏ'l11es sont :bon Inarchés et fa-, dIes :à établir et .plus ;fortes sont les gaTanties.

Et le seul lll'oy,en d'établir aussi exadenlent que possible le n10ntant que chaque assuré doit ver<;,er ,pour bénéficier d'une as­surance ,est l'Iétud'e d'une table de mortalité aussi exacte que pos-' sïble.

C'est ·ainsi qu'opèrent les con1pagnies .privées. Il e<;t vrai qu'aucune d'elles ne pratique volonNers cette fonne seule d 'assu­rance au dé·cès, toujours reelle-ci se c01l1'bine avec l'épargne. C'eç;t pourquoi le Jnontant assuré est généralelnent ren1hoursé au <:Ü'ill­tractant là un âge détenniné. 'Mais dans le n10ntant de la pnme yersée ·chaque ,année pour toucher par ,exemple 5000 f.r . à 50 ans, il yale tJ.1.10ntant du risque ·de décès qui ·celui-1à e'3t résorbé cO'n1,­plètelnent et ·celui .de l'épargne qui constituera seul le capital de 5>000 fr. reln'boursable.

Nous ne 'consid1ér·ons point ici cette fonne d 'assurance-n1Ïx te, eUe ne nous intéresse point ·aujourd'hui, nous· ne voulons nous arrêter qu'A l'assurance au décès. .

Nous avons sous les yeux une table des 1110rtalité"i', ICelle des assurés 'français. 'Cette taible relève que sur ',mille assurés, il en Ineurt chaque année 6,9 de 20 ans; 6,98 de 30; 19,75 de 40; 38 de 50; 32,16 de 60; 6'8,97 de 7'0.

Ain"ii donc, si 1000 personnes s',a'ssÛ'cient pour garantir Ül1-111édiatem,ent 1000 fI' . à leurs héritiers , n faudra selul1l toute, pro­babilité exiger de rehacune à 2'Û ans 6,90 fr .; celles de 30 devro~t verser 6,98 fr.; c-elles de 40 : 9,75; üelles de 5'0 : ,16,38, ek. MalS avec de telles primes, ,en ad'lnettant que la ta,ble des 'lnortalités soit d 'une rigoureuse exa,ctitude, tou" les versmnent effedués se­raient résorbés chaque anné~ et les 'Contrats ne vaudraient que puur un an aussi. IPar 'ailleurs·, l'on en arriverait à payer d e li10i~s fortes fortes p rin1,es ,au Inon1ent 'Où l'on gagne le plus, tandIS qu' elle~ iraient en s'aggravant à l'époque des infir111ités .

1C'·est pourquoi l'on a avantage à s',elllgag,er pa·r des contrats de longue durée et pour 'cette raison d 'établir une tllloyenne des faibles de mortalité et .de primes à verser.

'Si nous revenons à notre projet ,d'assurance et en nous Ibasa~t 'iour la mêlue taible dont nous padions tout à 'l'heur,e, nous arn-

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verions là une m-oyenne de 211 fr. 50 pour mille, à condition de cesser les vers'eID·ents à 70 ans, cela fait 4 fr. 30 pour 200 fI'.

ICe ta,bleau r.arpidement dressé n'a pas de prétention d'exac­titude technique. La table qui a servi de base à notre calcul n'est peut-1êtr,e plus 'exaote. La 'm-ortalité a diminué depuis que'lques .an­nées. iLes maîtres' et uTatÎtresses d'école sont peut-être d'une c-ons­titution au-dessus de la moyenne ·et tai'llés pour ,~iv're ;longtemps en raison de la cyélection qui s'opère pour l'entrée à l'rEcole normale! Cependant, il convient de ne pas s'attendre là une grosse dÏJfféren­ce. ISi nous etruvisageons l'assurance parr nos propres moyens, il nous rfaudra bien a:bandonner la prétention de servir .decy presta­tions au-delà de 50 ou 60 ans; nous devrons éta;bIir nous-,mèmes une ·bonne table des mortalités et aus~i, camlme nous le laissions entendre au début, proposer enc-ore ,à nos rn-em1bres une légère augmentation de cotisati-on. Dans ces conditions 'seulem,ent l'as­suvall1ce au décès viendra parachever ·encore notre belle institution et apporter une légèremai~ utile consolation aux famille .d·e nos chers disparus. M ...

PARTIE PRATIQUE

LANGUE FRANÇAISE

Les animaux sauvages

ILes enfants s'inrhéressent beaucoup aux animaux sauvages. Les form,e~ étranges, si peu familières, sollicitent leur adn1Îration ct captivent l'attention. Si l'occasion se présente, il faut c'Ûnduire ,les élèves ,au javdin zoologique ou dans une ménagerie en tournée. De grands tableaux montrant les bêtes fauves dans leur am\biance 'Uaiturelle peuvent aussi rendre de fbons s-ervices. ün se gardera toutefois de ne rien r,aconter laux ·enfants très jeunes qui puisse leur fair·e peur inutilement.

DESCRIPTION

Le lion,' s'On énorme crwzere, son corps massif, ~es pattes l~urdes, munies .de grÎfifes pointues. Il a une attitude fièTe, H ru­gIt avec foree; il faut l'enfermer dans une cage car il est très fé­roce.

Le tigre ·est c-om'me un chat très grand lavec lYes petites oreil­les ·mobHes, son museau pointu, ses longues moustaches, 'son pelage rayé.

L'ours elYt un animal l'Ouvd, maladroit; son corps énorme re­pose sur de -grosses pattes, munies .de griffes; il ,est couvert d'une épaisse fourrure.

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L'éléphQJnt est 'le plus fort et le plus grand des animaux sau­va,ges. Il p'lait aux enfants par s·es oreilles -larges et plates, s'es d:é­fenses recourbées, sa trompe qui lui sert à la fois de · nez, de lèvre ~t de dOigt. Les petits yeux enfoncés dans l',épaislse peau ont une 'expression de douceur et de honté. fi/éléphant aim·e les bananes comm'e le~ bébés·.

La girafe amuse nos petits par son long cou, sa petite tête, munie de cornes, son corps au pelage tacheté r·epos'e sur de hau­tes jam!bes.

Le chameau lauss-i a un long cou, recourbé qui fait tenir la tête horiz'Ûnta,lement. ILes jambes hautes 'pürtent un corps muni de deux bosses.

Le zèbre ressemble tà un cheval, mais sa peau est rayée. Le singe peut se servir de ses pattes de d eva1nt cornnle des

miains. C'ést un ha'bile grimpeur, ses mouvem·ents sont rapides et souples.

Le renard tient du chien, nlais il est moins naut sur Soes ja'In­'bes. Son museau est pointu, sa queue touffue, sa fourrure rousse, soyeuse.

Le loup re!;)·semlble au chien, mais ses yeux s'Ont vifs et SOIn-

bres, s·es crocs très pointus. -Nous ferons vivre tous ces animaux sauv,Ulges , en racontant

aux élèves ,d'es faibles, des contes , des h!jstoires qui ID·ettent en scène les qualités réeHes ou supposées des hêtes.

S'inspirer des « Histoires co'mm'e ça )} de Kipling; le Roman du Renard; La Chèvre de M. Seguin de Daudet. « ILes anÎlnaux choisissent un roi », d "a'près Fénelon (.voir ILyollluet). « ILe lion et le rat. }} «(Le ilion, le loup et le renard. » « Le loup et le ohien. » '{ ILe renaTd ou 1e bouc }} , etc. de ILa 'Fontaine.

EXERCICES DE VOCABULAIRE.

1. Devinettes: .paire deviner tJ'anim,al -dont on fait ,le portrait en peu Id'e mots. Quel est l'anhual 'qui porte une crinière? r. Quel est celui qui 'a une trompe ,et ·des défenses? un ,coup très. long? une peau rayée? deux ibosses sur le dos? etc.

2. Trouver le nolm de l'anvmal ,d"après Sa, qualité prédO'lni­nante : Quel est le plus fort des aniJmaux? <le plus grand? le plus cruel? le plus souple? un 'bon coureur? un 'bon IgrÎtmpeur ? un ,bon porteur?

3. Employer des expressions,' rusé ~om!m'e un renard, sobre ~omnl·e ... rapide comm,e ... courargeux oomme ...

4. Les enfants font eux-m1êmes Ile pOl'trait d 'un animal d'après la description faite en classe.

5. Les a.ruiim'alux sauvages par famines,' le lion, la lionne, le lionoeau; l'ours, l'ourse, l'ourson; le loup, ~a louve, Ile ,louveteau;

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le r,enard, la rena'rde, ,le r enardeau ; le tigre, 'la tigress,e; le singe, la 'gu enon.

e. -Cris des aniInaux sauvages,' le Hon rugit, 'le loup hurle, le ren ard glapit Des anin1aux domestiques: _ qui ,nlugit? -chante ? 'hennit? brait ? aboie? miaule? c-aquète ?

7. Conjugaison amLlsante : Elnploi du conditionn el présent dans la principale, iIn parfait d:ans la subor donnée conlInen çant par ,( si » . .si j'éta'Îs un lion, je f erais la ,ch asse aux autres a ni'maux . Si j'étais une g irafe, j'aurais un ,c-ou p très long, ek. 'On se b orne ,à quelques verb es u suels.

Les aliments. Les repas.

EXERCICE DE LANGAGE

'Combien de r epas p r en ez -vous 'par jour? Quel 'nonl donne­t -Oll 'à ces rep.as? A quelle heure les prenez-vous? .où prenez­vous 'ces repas? Q u e mangez-vous }e 'lllatin, avant de venir à l' picole? A 'lnidi ? Pour le goûter? Le soir? avez-vous nlangé de., iûgulues, hier? Lesquels? Quels sont les légulnes que vous aÎlnez le nlieux ? Quels sont ,ceux que vous n 'a inlez p as? Quels, sont les légunles que vous ,lnangles le ;plus souvent au p rinteInp s ? E n éh~ En h iver? Ailnez-vous mieux -Les haricots verts que les secs ? Connaissez-vous un !boulanger? Un 'Pâtissier? Qu'est-ce qu'on ~l ·chète chez eux?

Avez-vous 'Inangé de la viande, hier ? Qu elle ,espèce de vian­de a vez-vous 'l11angée? Ailllez-vous< nüeux 'Ia volaille que le pois­son? Qu elle est la viande qu e vous pn§fér,ez? (Connaissez-vous un boucher ? Un -char,cutier? Qu'achète-t-on dans 'Une bouche­rie ? n ans une ch arcuterie?

Q u e lue t-on d ans la soupière? Dans le plat ? Qu e Inange-t­'avec la cuiller ? ,Avec la ifour'chette? Avez-vous d éjà pris par t à 'Un grand dîner de famille ? A qu elle oücas-Ïon ? Que'ls -étaien t les invités? Qu'avez-vous mangé de bon -à ce gr-and diner ?

Qui fait la -cuisine chez vous ? Où v otre In aman p répare-t­elle les repas? ,Sur quoi fait-dIe cuire les aliments? Est-·ce que vous nl,ettez quelquefois !le cÜ'uvert ?

VOCABULAIRE

a L es n oms. - La ·cuisine, 'le repa~-; le petit déJeuner, le dé ­jeuner , le go ûter, l e dî'ner , le souper. ILes ustensiles de cuisine: La casserole, la m annite, le pot . 'L 'assiette, la -cuil1er, la fOlU'<chette, le -couteau, la soupièr e, le pI,at. [ ,a Inappe, la serviette. ILe5- Blets, le p otage, le ibouiHon, la soupe, l e pain, les légumes, la vian de_ la sauce. L 'e 'S,el, 'la salièr e, la s,alade. (Le froulage, le gàteau , la tartre, la confiture.

b) Les adjectifs. - fLa cuisine' propre, gaie. La ta~)le l'onde, la toile cirée) la nappe blanche, le couvert mis. Le pain frais } ten-

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dre, r(JjSs is, dur, nourrissant,. la soupe fumante, délideuse) grasse; m aigre. Le p ot-au -teu odorant,. les légumes trais, verts, secs. ILe -plat appétissant, la s auce piquante. IL'assiette cl'euse, l'assiette pl'ate. iLa b outeille déboulchée, ,}e vin 'l'ouge) l'eau fraîche. ILe verr-e vid'e plein. Un lllenu choisi, vru·ié. '

c) Les verbes ('les sec tions). - J'épluche les légumes; je cou­pe le pain ; j'écu1me ,le pot-au-feu; le trempe la s-oupe;; je sale la viande; je m ets le couvert ; ,maman prépare le r epas, nous sert· à tab l,e, lave la vaisseUe, l' essuie, la l' an ge.

c) La phrase . - F aire entr er dans .de petites phr,ases !les noms ci -de~·sus .

ORTHOGRAPHE

Dictée: Les repas.

Nous faisons tr'ois l"epas par jour : nous d éjeunons 'le martin, nous dînons là 'lnidi e t nous, .soupons le soir.

Au déjeuner, n ous prenons du 'Café au lait av'ec Id:u pain et du beurre. Au dî-ner, il y a d ':a,bord le 'potage. :Puis on sert des légumes, de la viande let quelquefois du dessert .

Pour 1110n 'goûter , nlalnan me ,donne rune tartine de confi­ture . .Le soir , nous CO'lU'llle:nçons souvent !par une bonne 5-0upe bien chaude; nous mangeons ensuite -des léguIlles ,et d e la sa-Iade,

Question. - 1. :M,ettez la prenlière p hrase là l,a' pl"enlièr e personne du singulier. 2. Com~11'ent manlan prépare-t-elle le café au lait? 3. ,conjuguer: manger de la soupe bien chaude au pré­sent (maintenant), ,au passé (hier) et ,au futur (denlain) .

Dictée: La faim.

Notre corps est semblable à une ll1achine d éli-ca1te -et ·exi­geante. Pour qu'une 1na,chine 111aTChe bien, il faut l,a, fournir de charbon. lP.our que notre corps continue d 'accon1p1ir ses rmoU've­m.ents, il lu i ,flaut du charb on . IRespirer, c "est s'Oulffler de l'ail' dans le foyer ; Il1a·nger , ,c'est le r echar ger de char·bon.

Question. - 1. IExpliqueT: une machine délicate et ex i­geante. 2. Souligner les verbes. 3. Conjuguer: manger av ec modé­l'Cition à l'imparfait de l'indi'catif.

REDACTION DE LA SEMAI NE

Construire de petites phrClses où seront elnployés successive­ment les nO'1ns suivants: ILe pain, la viande, les 1é1gulll 'es, l e beurre, la salade, le dessert , le gâteau , la confitu re. .

Spécin1en de plu'(Lses cl obtenir: Notre b oulanger f abrique de Ib o11S pains d orés. ' '

1. Vous avez assist é là un repas .de fa-mille, à quelle ocoa­sion? La table, les invités . Qu'avez-vous nlangé de !bon?

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Les repas.

1. .où prenez-vous vos repas? - 2. ICoffilbien de repa'S pre­nez-vous par jour et que Ilnangez-'vous ha'bitue'Hement à chaque .repas? - 3. IConclusion.

La famille à table.

DEVELOPPEMENT

1. 'La ,grande table .emplit presque toute notre ,cuisine. IMam an ''Vient des.ervir la s-oupe. La sDupière -de faïence luisante fume 'au ntilieu des assiettes creuses, des c-ouvelis bien aliJgnés et de'S verres 'encore vides.

2. IPapa renlpl'Ït les assiettes une à une. (La /bonne 'Üideur de la soupe aux ch-oux se l"'épand dam..s la piè:ce.

3. IMon ,petit [,rère Robert, trop pl'tessé, se brûle la langue et pleure.

« n !faut souffler, petit R-ohert, dit Ina :grande sœur. Alors Robert 'souffle de toutes 'Ses forces et éclabousse s'es voisins.

Ensuite tous les trois, nous nou's dép;êohons; c',eslt 'à celui qui aura le pre1nier vidé son assiette. {MDn petit frère Robert va si vite qu'i'l élrang]e, il en devient toute rouge. ,Mais maman inter­vient et c',est vite passé.

4. ?auvre petit Robert. Il n'a pas de chance aujourd'hui. Nous com,m'ençons et nous ,terminons notre repas par la

!prière.

Les aliments, les repas.

VOCABULAIRE

A. Les noms. - Composition du menu d'un gram.-d repas ,( au choix).

a) Ho.rs ,d'œuvre: tOl11tates, pOnllJ.ll'eS de terre en salade, huî­tres, crevettes, sardines, filets de hareng~, O'lives, radis, saucis­son, vialllidie séchée, jalJ.ubon cru, etc.

b) Entrée: Poisson: anguille frite ou en ,m,atel-ote, brochet. Friture de (goujons, rraie au Ibeurr,e noir, s-ole au gratin -ou plat de viande: un rtllg-oût, une blianquette, poulet fricaso;;,é, canard aux petits pois, lapin sauté, civet de liè'H'e, per.drix aux choux, gibier.

c) Légum'es: aliichauts là la vina1grette, là la sauce blanche, ·car-ottes, choux-tfleurs, ',asper.g'es, pOlll1me~ de terore frites, en purée, .sautées.

Id) Rôti de hœuf, de veau, de mouton, gi'got, volaille. e) Fromages: Ba'gnes, 'Conches, EmmerÜhal, etc. f) Dessert: fruih, pâtiss'erie, contfitures. g) ~Villls rfins, café, Hqueurs.

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B. Les adjectifs . . - Un m-ets peut être délicieux, parfumé~ épicé, salé, doux, aigre, piquant.

Un repas peut êtr'e copieux, frugal, abondant, succulent, m(li­gre, pauvre. Un aliment complet, azoté, féculent, gras. De la viande rouge, blanche, fraîche, frigorifiée, crue, cuite, saignallte,. rôtie, grillée. Un régime végétarien, carné, lacté. 'L'art culinaire. Un cordon bleu. Une bonne cuisinière.

C. Les verbes. - La cuisinière épice, poivre, sale, lm'de, fait cuire, fait rôtir, épluche les légum'es, assaisonne les aliments, dresse le couvert. A table on découpe, on, sert, on présente, on offre, ou goûte, on savoure, on déguste, on c;;.e rassasie, on régale' ses invités. Assouvir la f,ai'm, étancher la soif.

D. Expressions à expliquer. - .suralimenter un conva'les-, c-ent, manger à taible d'hôte, ,manger son pain !blanc ·le p,r€Jnier, tirer les marrons ,du feu, faire bonne chère, m'ang,er de la vache­enragée, m;anger des yeux, perdre le 'boire et le manger, aimer la table, tenir taible ouverte, faire rtable rase.

ORTHOGRAPHE

Dictée: La bonne servante.

A l'extrémité de la longue tahle de noyer, Gene\iève étendait la nappe, nlettait mon iassietle, mon couvert d'étain et posait le~ plats, le pain ,et le vin. tA l'autre bout, H n'y avait point de nappe; il n 'y avait .qu'une écuelle et une assiette de terr,e dans lesquelles l,a servante prenait sa o;;oupe et sa portion de lard, de courge, de salade ou ,de choux en même temps que 'luoi; mais, selon les rites du pays, ,elle .nlangeait debout, sün écuelle à ,la main, conti­nuant ,à ,me ~,ervir, 'allant et venant, üOmTIle le reste du jour, dans La cuisine, attisant le foyer, J)attant le (beurre, grillant des châtaignes, jetant des morceaux de pain au chien qui l'épiait, assis ,devant sün tablier, et qui ne quittait 'Pa~ sa main de -l'œil.

Questions. - 1. ,Expliquer: les rites du pays, l'épiait. -2. Décomposer la première phra~e en prüpositions. - 3. Quelles sont ,les qualités de cette servante?

Dictée: La soupe aux choux.

Tout là coup, la porte s'ouvre, et Bébé s'él,ance en criant: « Petit père, le dîner est servi. - Qu'est-ce qu'il y a pour dîner? »

La nappe était blanche comme la neige en décembre, le'i couverts étincelaient sous la lampe, la fumée du potage s'engouf­frai,t süus l'iabat-jour et voilait la flamme en -répandant une !bonne odeur de choux.

Les pürtes étaient bien clo~es, .les, ~ideaux soigneusement tirés; Bébé se hissait sur sa grande chaise ,et tendaIt le cou pour

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qu'on lui nouM sa serviette, tout en criant, les n1.ains en .rair : «,La honne soupe aux choux,»

Et, souriant en moi-même, je dh·ais: « Le haJmbin a tous mes goûts! » ...

... « Sa1bre de bois! In.es enfants, qu'on est bien chez nous! m'écriai-je .en .riant de bon oœur. Sabre de ·bois ... slabre de bois!

Pistolet de paille! » ajoutait Bébé en tendant le bec au potage.

Et tout le m-onde éc1atait de rire. Gustave Droz.

Questions. - 1. Souligner le~ adjectifs attr1buts du texte. 2. Dans la phrase: la nappe 'es{ bla'nche ... , odeur de choux ... ,

mettez une croix sous les verbes, un trait horizontal sous les su­jets et un trait vertical sous' l'attribut. - 3. :Pourquoi cette Ifamille €st-elle heureuse?

COMPOSITION FRANÇAISE

Sujets proposés.

1. Un déjeuner sur l'herbe, à 'la campagne, un jour de pro­'menade.

2. IMon petit déjeuner.

Un repas de noces.

Vous êtes allé au m'aJ'iage de votre oncle. Décrivez le repas auquel vous avez pris part. Vos réflexions.

1. Penda.nt les grandes va'cances, je 'Suis aUé à la nnce de mon oncle Charles. Un griand repas fut servi à cette Ü'ocasion; je me souviendrai longtemps de ce Ifestin. Une quarantain.e de personnes: parents, oncles, tantes, neveux, niè,ce'S·, cousins, cou­sines des nlariés assistaient 'à ce tlllariage.

2. Après les cérénlonies du Ina/tin à la lllairie, puis à l'église, le cortège s'est ,dirigé en grande pompe chez la nlariée où était servi le repas. La lnaison était très ani'lnée.

3. Une gr,ande table en fer à cheval, dres'Sée au lJ.11Îlieu d'une vaste salle, Ü'c.cupait presque toute ,la pièce. Les parents de la nlariée avaient sorti pour JceUe occasion leur s pIus beaux plats ·et -leurs beaux verres d'argent qui produis,aient sur le<; nappes blan­ches un effet nlagni,fique. De beaux bouquets bien alignés étaient 'plac-és sur la table, au milieu de bonnes bouteilles, de 'buissons d'écrevis'S·es et de desserts variés.

'Chaque convive s'assied à la pI.ace qui lui est assignée; les mariés Û'ccupent, bien entendu, la place d'honneur et ont à leur côté leurs :parents . .

4. Après les /hors-d'œuvre de toute sorte, dont cha,cun _ "'e ré­'gala, on servit de superbes br-ochets, couchés sur des lits de per-

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",il; les pl,ats n'étaient ;pas assez longs pour les contenir en ·entier;· p'Uis les ,légUl.nes défilèrent sur la tahle: .choux-fleurs au g.ratin, fonds d'artioChauts à la vinaigr·ette. On servit ensuite de la blan-: quette de veau, de l'oie ·en . daube, des poulets râtisà la ,chair toute suçculente.

5. JLes convives nl langeaient -de bon appétit; on n 'entendait guère que le cliquetis des fourchet,tes et des couteaux. Les invités­parlaient ,peu, et toutes leurs paroles étaient des f élicitations aux cuisinières; il y ·a vait là de quoi nour,rir un viUage pendant toute :la s-emaine. Tous les pl,ants étaient c-opieusem·ent arrosés des meilleurs crus. Aussi, le ton d'es v-oix· s'éleva rapidement, surtout quand les bouchons de cham:pagne comJnencèrent à sauter. Le défilé des desserts Co-nlt111·ença; il y avait des gâteaux à profusion, ,lneilleurs les uns que les autres, faisant -les déHces de tous, des œulfs à la neige fort Ibien ,réussis, une pièee montée en haut de laquelle se pr-élassait un e-ouple de petits nlariés ; ce fut aussi la théorie intenninable .des fruits variés, au choix .d'es convives.

6. Après avoir trinqué ,au bonheur des mariès, les chansons com,mencèrent. La pren1Îèr·e fut dite par nlon onde Robert et, tous en dllŒur, nous reprenions le refrain. Chaque invité « y aHa de la sienne ) . IMoi-m1êln-e j'enton.nai « La Valaisanne » et tout le ln-onde m. 'lacoC-onlpagna.

7. La fête se tennina tard dans la soirée 'et, après des e1n­brassa des sans fin et de nO'lnhreux échanges de poignées de main, les invités se retirèrent, tous ravis ·d 'avoir participé à cette 'belle ~ête de -famille.

LEÇONS DE CHOSES

LES OISEAUX

1. Observation d'une poule ou d'un pigeon.

A) tÜbservation ' 'extérieure. B) IÜbs·ervation des' -organes intérieurs (·à ohserver quand on

tue une !poule) . En tirer les caractères des oiseaux,' De 111'ême que celui des

n1am.l.nüfèr,es, le cor,ps des oiseaux ,a une te.111pératur e à peu près constante ('envir-on 42°), lnais cette ten1pérature est de 5° plus élevée que la nôtre.

'Les oiseaux sOont ovipares; ils ont des ,plum·es, des ailes et un hec; leurs pattes 'S'ont pourvues de trois ou quatr·e doigts, dont deux ou trois dirigés en avant; leur œsophage ,présente un relllfle­n1enrt plus ou lnoins vohl'lnieux, le jabot, qui pr-écède l'eston1ac et où la nourriture S'elnJ11agasine; puis un gésier (rôle du gésier c,hez la poule granivore). La respiration des oiseaux est très actIve;

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leurs poumons com'muniquent ,avec les ~·acs 'aéTiens qui aboutis­sent 'eux-Imêm'es jusqu'aux cavités des os. Ceux-ci sont ,géIiérale­m,ent creux ,et Ilégers, quoique solides. ILa circulati'Ün est t:fès acti­ve comln.e la re"'piration.

Jl.I/OlTlJtrel' co.m.me l'oiseau est organisé pOUl' le vo.[ : os creux et légers; vertèlhres du dos soudées en un s'eul os qui 'constitue une ba'Se d'3jppui s-olide pour les aile",. ILes clavicules sont ,é'g,alem'ent soudées; le sternunl ,est très développé (bréchet) pour servir de point d'attache aux illlusdes puissants des aileli-; ,les côtes :s'ap­puient les unes sur les autres >ce qui donne là la cage thoracique plus de solidité 'pour les vol.

II. Les différentes espèces d'oiseaux.

ILes e~pèces d'oiseaux sont -innombrables; IPour les étudier, on les classe d'après ,leur genre .de vie, qu'on rec'ÜnnaÎt surtout au bec -et à la patte.

ILes rapaces se nourrissent de chair vivante ou morte; ils ont Œe bec fort et 'crochu, des griffes puis~,antes et acérées (serres). Ce sont les oiseaux de proie, les carnlassiers de l'air: rapaces diurnes comme l'-a1g1e, le vautour, l'épervier, le faucon; rapaces IIIJOctur­nes, comme le hibou, la chouette, le grand duc, etc.

Les passereaux, au be,c droit ou ,légèrenlent crochu, aux pat­tes grêles, nlunies de trois doigts lantérieurli- et d'un doigt posté­rieur; ils cO.lnprennent la plupart des petits oiseaux, granivore$ ou insectivores: Iles uns nuisible~ (pie, geai, 'corbeau, sansonnet); les autres auxiliaires du cultivateur (m'Üineau, pinson, alouette, cha,rdonneret ,et surtout les ,continuels destructeurs ,d"inse,cte50: rossignol, f,auvette, roitelet, nl ar.tin et, hirondelle).

Les grimpeurs au ,bec solide et volumineux, aux doigts re­courbés dont 2 ,en ,ava'nt ,et 2 en arrière, luangeant tantôt des vers, tantôt de~ fruits ou des graines (pic, coucou, pelToquet).

Les gallinacés, ,grands nlangeurs de Igrains, au boc tra:pu, aux ailes généralenl,ent cour,tes et au vol lourd, ,aux doigts courts, 1(' postérieur n',appuyant pas sur le sO'I (poule, dinde, pintade, faisan, perdrix, pigeon, caille, tourterelle).

Les échassiers s'e nourrissent de 'v·ers, mollusques et de ;pois­s'Ons, au long !bec ·et 'aux longue.s pattes (cigogne, grue, héron, poule d'eau, râle, !bécasse, autrucehe).

L,es palmipèdes, oiseaux nageurs et plongeurs, au bec large et aux pieds ])ialmés (canard, oie, cygne, sarcelle, :mouette, alba­tro~, pingouins).

III. Etude particulière de l'œuf.

.Coquille, m ,emlbrane, chambre là air, blanc, jaune., gernle. IV. Petites observations et expériences.

- IRaprprocher divers ,becs ,d'oiseaux, ,et déduire, de cet exa­'ln en , le nl0de de nourriture.

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~ Co,mpaTer entre elles les pattes d'oiseaux (patte td'oili-eau de proie, patte d'oiseau de basse-cour, patte de corbeau et patte de cailllard).

- Happrochr une aile d:'hirondelle d'une ,aile de moineau. - Obs·erver une Igrosse plume d'un oiC)eau, p '1um,e d'oie par

exemple. Son axe :est formé par un tube corné sur lequel 'Se fi­xent de part ,et d'autr,es une 'série de baflbes. Ghacune de c-es har­bes porte de part et d'autre des :séries de 'ba.l~bulleli- qui s'accrochent [es unes ,avec les autres :grâce là de :{.l1inusoules crocheh, ce qui donne de la cohésion là toute la plume pour le vol.

- Observer les 'Üvganes internes d'un oiseau, par exemple lor,squ'à ~la cuisine on vide une poule. Remarquer 'l'Ialbsence de de.nts dans la bouc:he.

Faites-vous montrer son gésier; il e~t très épais; f,endez-Ie: vous y trouverez des petits cailloux dont l'anim'al se sert comme de dents pour broyer .ses aliments.

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COURRIER DES INSTITUTRICES

Ol======~===================n SOMMAIHE: A chacun sa croix.

et santé. Ull€' bùnne nouvelle. - Jeunesse

fi chacun sa croix

La croix! Il suffit d'ouvrir les yeux pOUl' la voir à côté de nous: ITlJotre croix qui nous attend.

Qui auraÏ't imaginé que deux ,morceaux de bois, mis l'un SU,T l'autre, puissent affecter autaJnt de for,lnes qu'il existe de des.tinées particuUèl'es? Et pourtant, cella est; la tienne est faite à ta mesure; de gré ou de force, dans la haine et dans la ré­volte ou dans fa soumission et dans l'amour, a faudra sur eUe t'é:tend,re.

QuBl mgsfè.re ;qu'e il"hufmanité ait sil .[Olng'~Bm.PS vécu sans avoir dBcouvert au-dessus de ses charniers le signe, l'arbre sans feuilles, l'arbre nu où, un jour de l'hitoire hUfffiaine, Dieu même est venu s'abattre ... Rien ne nous arrachera ,de ce gibet sur lequel nous som(mes nés, qui Cl grandi en même te.mps que notre corps et s'est étiré .avec nos membres. A peine le sentions-nous dans la jeunesse; mais le corps se développe, devient pesant; la chail' s'alourdit et tire sur les clous ...

Fuir sa dou.[eu.r, éviter sa croix, ne pas la connaître, voilà toufe l'occupation du lIIlonde; mais c'e1st en même temps se fuir

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soi4TIême) . se perdre. ,Cal' c)est notre douleur qui nous . donne notre visage particulier; d e~t notre , croix qui fixe) qui aJ'I'ête 1I0S contours. François M aUl'iac.

Une bonne nouvelle . .

Alnies lectrices, candidartes au mariage, rassurez-vous! ,La dé·cision 'envisagée en Haut ILieu, pour Tenl.édieT à la pléthor·e, et qui aUfiait porté atteinte à votre situation ,future s·emhlerait être sinon abandonnée, du moins modiifi.ée. IEUe n'aUeindrait d'ésor,mais que les futures institut,rÏces.

\Cette solution nous paraîtrait, ,en effet, ,p'lus équitable en ce sens que les intéressées ' seraient au courant de lIa situation avant de COlll'menCer leurs études et auraient ainsi toute latitude pour orienter dans une autr,e sphère d'action leurs Ifacultés et leurs la'spirations. A.

Jeunesse et santé De quelques eufants dits « paresseux»

Le manque d'activité des enfants, à la maison ou à l'école, la paresse ou fausse -paresse; a toujours préoccupé E't tourmenté parents et; corps enseignant.

L'enfant paresseux est celui ,qui, d'après Littré, a une « 'pro­pension à ne ,pas travailler ». S'il est des sujets véritablement pares­seux, ayant pris l'habitude d'en fair e le moins possible a lors que, par constitution, ils ont tout ce qu'il faut pour bien faire, il faut tout de même .ne lPas aCCUSE'r ~,ans plus de fainéantise tous les enfants qui ne rendent pas. UnE' discrimination est nécessai.re afin de n ;être point i~juste.

Je vois tout d 'abord, ~armi les écoliers appelés paresseux, des enfants en plein infantilisme, petits de taille, à la figure poupine, l'air insouciant, et se conduisant en ,sommE' comme des bébés. On en voit arriver ainsi chaque année, en première année d'é,cole pri­maire, où ils ne font pour ainsi dire l'ien. Il faut attendre qu'il s aient huit ans pour qu'ils comprennent ce qu'on leur veut, compo­sent avec l'école, prennent ce minimum d'esprit social néce,ssaire pour 'partkiper ·à la vie d'une ·COllE'Ctivité. D'autres écoliers doivent être descendus d'une classe et se mettent alors au pas. Leur retard mental e,st lrout, momentané et sous la dépendance d'un retard ,physique. Ou bien encore il s'agit d'enfants plus âgés qui ont fait une énorme poussée de taille, une croissance exagérée, épuisantE'; ces longues créatures, atteintes d'une faiblesse générale passagère,

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pres'que toujours à l'époque de la puberté, ont parfois même de la dilatation de cœur, et l'élan à l'étude est minime. C'est la patience qu'il im'porte d'user à lE'ur égard.

Certains élèves peu actifs présentent des phénomènes de sous­nutrition, non pas tant ,parce qu'ils sont insuffisamment nourris, que parce qu'ils ont des troubles du système neuro-végétatif qui les empêchent 'de bien assimiler ce qu'ils lIlangent." Il y a dans cette catégorie des dispeptiques, des nerveux aVE'C ,de la dilatation d'es­toma'c, des sujets là entérite 'chronique. On peut ;parfoi.s résumer la situation en disant que ce sont des infantiles intestinaux.

(Quant a1!X sous-alimentés proprement dit, ils deviennent un peu' plus nombreux en tE'mps de crise, et les œuvres d'entr'aide: soupes scolaires, distribution de lait là l'école, classes gardiennes avec collation, colonies de vacances, leur rendent alors de signalés services; maîtres et maîtresses vérifient vite l'importance d'un -sup­plément de nourriture en notant /plus de vivacité et plus de zèle dans lE'3 devoirs. Chacun connaît de ces garnements pour lesquels le meilleur stimulant est une tasse ·de lait, un morceau de viande ou une tartine beurrée.

Nous avons là considérer, parmi les médio,cres travailleurs, 'ceux qui sont fatigués par les parents. ,ces derlniers les traînent au ciné­ma, en soirée-s, en vi-sitE's, chez d'~LUtres paTcnts, en voyage. Cou­cher tard, régime irrégulier, il n'est rieil ,de tel pour détraquer la jeunesse avec système. Ra'ppelons qu'à l'âge de huit ans il s'agit de se coucher à huit heures, et ,qu'on pourra donner un quart d'heu­re de grâce par année. De la sorte, à quatorz:e ans on se couchE'ra au plus tard .ft 9 heures et demie, et ,de quinze -a dix-huit ans il faudra s'arranger pour qu'il y . ait neuf heures de sommeil quotidien.

N'oublions !pas les émotifs, ce que les médecins désignent comm '~

des sympathicotoniques. -LE'urs l"éactions sont excessives, inadéquates aux événements, inégales dans des situations semblables. Sortes d 'hy­persensibles , que les incitants habituels ébranlent, de fra,giles dl!­système nerveux, gênès par des angoisses au moment où il faut fournir un effort supplémentaire, se ·croyant inférieurs là leur truche et l'abandonnent à l'avance. Il faut parler alors d'inhibition morbide plutôt ,qUE' de paresse, et leur cas ressortit là la médeci,ne ou à un changement de régime, ou de milieu, davantage qu'à la sévérité.

A l'oppos é appàraissent les asthéniques (vagotoniques). Ils sont déjà fatigués le matin, leur force musculaire est diminuée, leur ap­pétit précaire. Enfants trop sages, si l'on peut dire, apathiques, ne luttant pas, et pleins de laisser-aller. Parfois, les médecins aperçoi­vent en eux unE< carence de la sécrétion des glandes surrénales. Par­[ois aussi, il y a faute alimentaire, par absence de viande surtout ou d'aliments albumineux tels que les laitages. De tel~ individus sont éteints, et ce n 'es t pas de leur faute.

Citons ' également les instables, les agités, par suite de chorée,-

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d'infection rhumatismale fruste,quand il n€' s'agit pas d'une agi­tation contitutionnelle ou ,par -contagion familiale. Leur écriture est mauvaise, c'hao'teuse, de plus en plus impos~ible. D'une façon géné­rale, c'est un excellent signe à observer que le changement d'écriture. On a Là une m3Jnifestation motrice contrôlable, qui est une 'proj€'ction directe de l'état du système nerveux central.

En résumé, l'a,ccusa'tion de paresse ne doit iPas couvrir un man­que ,de pénétration pédagogique et légitimer l'insouci~nce de pa-rents irresponsables. Dr Wintsch.

mise au point La correspondance d'e M. le. parue dans le .dernier ,No de

« No~ ,P,a\ges » porte: Le comité de la \S. ,G. V. IS., lisez: IS. 1. V. H., ce qui veut dire: la Société .des Institutrkes .du Valais Romand.

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