l'ecole primaire 15 octobre 1940

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SION, 15 Octobre 1940. No 1 PARAISSANT FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- 60rne Année. Les abonnements se règlent par h' t III 56 " . . c eque pas a c Ion, ou a ce defaut contre! remboursement Tout ce qUi concerne la publ' f d'- Ica Ion Olt etre adressé directement à M. CI. BÉRARD, PUBLI Les annonces sont reçues exclusivement par -- A CITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité SION venue de la Gare Téléphone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire 15 octobre 1940

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SION, 15 Octobre 1940. No 1

PARAISSANT I~ FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOCH~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

60rne Année.

Les abonnements se règlent par h' t III 56 S· " . . c eque pas a c Ion, ou a ce defaut contre! remboursement Tout ce qUi concerne la publ' f d'-Ica Ion Olt etre adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur,~Sierre

PUBLI Les annonces sont reçues exclusivement par --

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Page 2: L'Ecole primaire 15 octobre 1940

•••••••••••••••••••••••••••••••••••• • • • • • • • 5 Un soutien sûr pour l'écolier 5 • • • • • Quand la nourriture coutumière est puuvl'e en vi- • • twnines; on est parfois ([battu) las et fatigué. 011 n7.nn- • • • • que cFentrrLÏn. Ce dest pas encore la maladie) mais • • tout de même un signe que la santé cloche. • • • • Ces symptômes sont enc'ore plus visibles che: les • • • III enfcmts) CUI' leur oJ'gunisme en croissance est e.rcessi- • • v en7.ent sensible mz:c erreurs (/.'rdimentntion. • • • • Le JeJl1alt est un soutien SÛt pour renfcl11t et pour • : ['odulte. Il associe des produits naturels riches en vita- : • ll1ines) tels que re.Ltl'ait d e nwlt, rextl~ait de levure, • : 1 huile de loie de monze et l e suc de pommes ([ )églan- : • ti er) lesquels compensent aclnlirablenlent bien le déficit •

. : de la nourriture hobitzzelle. = = Trois bonnes cuillers cl soupe de JenlCllt pal' .four : • pOLZtvoient (lU X besoins quotidiens en vitmnines de Il

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5101\ 15 Octobre 1940. No 1 . '60me A llnée.

L'Ée E R ~RIE ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALAISANNE D'ÉDueA nON

-GINUlVIjAIRE: ,colvt:NnUNIICATION:S Dn EI.RISES : .Utillisrution ct s ,ca·r,t.E',' géographiques et des .atla.s S'co.laire·s. - Caisse de retrn.ite ,ct'u P . .E. -Une nouve,lle :amné 6colai're. - AVois. - P AJRTI'E fEDAIGO:GIQUJ3: : Quel,ques notes Isur le c·ertifica.t d',aptitude- là ,l'ensei;gnelnerlî:!. moyeJt. - tLettre de Imon éco·l.e. - Dans Je ,sauve'-:qui-peut, S,8;UVffi :l' e senti el '- ILa nécessité de 'l' effoTt. - ·P!ARTIE PRATIQUE: 'L tl;nl3'u;e frà.JI ­çais e, centres d 'intérêt: la n1.ais,on, Iles· !Ïntél'Î-e'urs. - Histoi,re: ,l,a vie ·aux temtps :pl~éhistorli'ques. - ·Science.s naturelles: J'es ;ro,clle . - Info1'l11,atioI1S :pédagogiques. - Bi·bLiogra.phie. - ·Nécro'l'ogie.

Service Topographique fédéral Be rne

modification des Instructions du 15 février 19.4·0 concernant l'utilisation de .... cartes géogruphiques et des n7.cwuels-atlas suisses dalls le ' école,' .

(Du 1er octobre 1940.)

D'entente avec le cOlnmandement de l'armée, le~ instructions .{} Li 15 février .1940 concernunt l'utilisation des cartes gé.ographi· ques et des manuels-atlas suisses dans les écoles sont lTwdifiée .: prtrliellement avec entrée en vigueur le 1 el' octobre 1940; les non­velles dispositions du clwpitre II ont la teneur suivante:

II. Utilisation des atlas et des cartes .pour l'enseignC'ment oie J,a géographie.

Le matériel scolaire destiné à ['enseignelnent de la géogra­phie, qu'il s'agisse de mptériel gratuit ou de matériel acquis pw' les élèves contre paiement, doit être considéré comme l1wtériel d e classe. Il peut être. J'emis aux élèves pOUl' le travail effectué 11

('lasse et aussi, iusqu'à ouveZ ordre, pour les devoirs à domicile. Les manuels-atlas et les cartes de géographie peuvent donc

être emportés teJ21poJ'airement pour les devoil'S Ci domicile et d'au-­ires bats pédagogiqLZes.

Page 3: L'Ecole primaire 15 octobre 1940

-2-

Les directeurs des écoles donneront au personnel enseignant les instructions nécessaires de manière que les élèves puissent dis­poser des lnanuels-atlas et des cartes de géographie pOUl' les tra-· vaux en classe ou à domicile.

Ils établiront un inventaire des atlas ·et des cartes utilisés dans les classes ou à domicile et en feront le contrôle.

Ils examineront s'il est indiqué que les écoles fassent elles­~1êmes -" l';tcquisi~i~n de }nanuels-atlas et de cartes qui pourraient etl'e pretes aux eleves (eventuellement dans les écoles secondaires les gymnases et les écoles professionnelles, moyennant une rede~ vance ll1odique) ou s'il est préférable que les élèves possèdent eux­mêmes le matériel.

Les dil'ecteurs ou les COll11Ilissions d'écoles prennent les Ine­sures nécessaires:

a) pour faire détruil'e pal' le feu les ll1anuels-atlas et les cartes géographiques remis gratuitement aux élèves et devenus utilisa­bles;

b) pour conserver dans le bâtiment d'école les Inanuels-at­las et les cartes de géographie qui sont propriété des élèves, mais ne pourront leul' être remis qu'à partir du moment où l'arrêté . du Conseil fédéral SUl' l'exportation et la vente des cartes, plans et autres représentatons du terrain, du 3 octobre 1939 aura été 'abl'ogé. '

Berne, le 1er octobre 1940. Service topographique fédéral.

Caisse de Retraite du Personnel enseignant Assemblée annuelle

Les mell1bl'es de la Ccnsse de retraite du Pers~nnel enseignant sont convoqués en assemblée annl.lelle le jel.ldi 24 octobre pro­chain, cl 14 heures, cl l'Ecole Normale des instituteurs, avec l'ordre du jour suivant:

1. Lecsture du protocole de la dernière assemblée. 2, 'Reddition c7es comp-tes. 3. Lecture du rapport sur [œ gestion. 4 .. Rapport des vérificateurs. 5. Adoption des cOlnptes et ~le la ' gestion. 6. Rapport du Dl' S. Bays. 7. Propositions individuelles et divers .

Le Con1ité.

Vins du Valais 0 R SA T bonnes bouteilles.

3 -

Une nouveIIe année scolaire Depuis notre numéro de mai, l'Europe a été bouleversée par

des événe1nents politiques al sociaux si considérable qu'on ne peu t encore en calculer l'exacte portée. Un grand pays qui nous t ient particulièrement à cœur s'est mOlnentaném.ent effondré sons les coups d'un adversaire 11lieux anllé, nüeux préparé, 111ieux or­ganisé Et le réginle qui a conduit cette n ation à sa ruine a été balayé pal' la force nIêrne des choses.

01', le Ministre de l 'Instruction publique de France a rendu récole responsable, en partie du l11oins, des nlalheurs qui se sont abattus sur le pays.' Ce tte accu sation mérite cl être retenue et elle doit inciter le personnel enseignant à réfléchir à l'importance du rôle qu'il r emplit dans la société.

On a voulu faire de la France une nation athée; or, si l 'on ne veut p as donner une éducation chrétienne à l'enfant, si l 'on bannit Dieu de l'école, on pennet aux passio~lS de s épanouir 1i­·hrenlent et l'honîme devient leur esclave. Ce n'est plus la r a ison qui comnlanc1e; l'individu n 'est qu'un jouet l)ahot~~ par tous les souffl es nlauvais. Le but suprênle de la vile résidant dans la jouis­sance sans aucun frein, tous les '1110yens sont permis qui assurent une vie facile, des plaisirs 110lnbreux. Et c'est a lors la faillite de l'autorité sous toutes ses fo'ri11es, l'anar·chie et la négatl011 de tou-tes les valeurs spil'itu~lles ' et nlorales. 1

Con1lnent veut~lon que r ésistent aux. chocs qui clemandè1t une grande force d'ânle des populations où une telle nlentalité a été formée et entret enue par un demi-siècl e cl erreurs et de sectaris-lue. ' 1 ",

01', cette plaie n 'est pas particulière à la France·; à un d~gTé 1110indre nous a vons aussi subi les atteintes du Inal, nous avons Tessel1ti l 'influence d e nos voisins et nous nous somnles laissé gagner pal' une indifférence coupable, Il est telnps de réagir.

Des homm.es de bonne volonté - d 'autres aussi - s'effor.,. cent d 'apporter des remèdes aux. maux dont nous souffrons. On parle de restauration, de régénération politique, éconOlnique, sociale et religieuse. Des Ligues, des 1\1buvements divel:s ont été créés. Mais l 'action de toU's les novateurs sel'a superficielle, et ces groupelnents tomberont dJeux-mêlues s'ils ne luettent pas ù la b'ase de leurs progranlnles la fornlation chrétienne' d~ l'el1 -fant. Il faut revenir à la sOlùce, c'est-à-dire à l'enseignenlent du Christ; c'est p.ar là que doit comnlencer toute rénovation. L'Euro­pe sera chrétlenne ou elle ne sera pas, a-t-on dit avec raison.

N'est-ce pas dans cet esprit, chers ' collègues, que nous ·do\lne­' l'ons notre e~lseignenletlt durant . ce cours scolaire? N oh~e idéal ~le cOl~sisti:~ ]la' donc pas à ' remplir la tête de nos élèVes de .règles

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et de formules dont quelques-unes ne leur seront peut-être d 'au­cune utilité dans la vie; la préparation aux examens passera au seG.ond plan; In~is nous nous attacherons avant tout à faire des chrétiens agissants, de bons patriotes, des citoyens conscients du rôle qu'ils ont à jouer dans leur Illlilieu, des hommes qui se r en­dent parfaitelnent compte que ce n'est pas dans· les jouissances matérielles qu'ils doivent placer leur idéal, mais dans lUl parfait équilibre de leurs facultés et dans l'épanouissement de leurs va­leurs morales. Si nous nous efforçons d'atteindre ce but, nons aurons pleinelnent relnpli notre tâche d'éducateurs et nous au­rons servi le pays et l'humanité.

L ' ( Ecole primaire» serait heureuse si elle pouvait contri­buer pour une faible part à donner ce coup de barre qui doit guider l'esquif à bon port. à l'heure où la tempête fait rage au­tour de nous. C'est pourquoi nous sollicitons la collaboration de toutes les personnes dévouées disposées à donner ici la vraie doc­tr ine p édagogique et religieuse, celle qui, tout en assurant le r es­pect de l'âme enfantine et des besoins de l'enfant consacre les droits de la farnille et de la religion.

C'est avec un grand .plaisir .d "autre part que nous constatons l'intérêt croissant que l'on porte à notre Revue. En effet, durant le cours écoulé nous avons enregistré un nonlbre considérable de collaborateurs distingués. Et pendant l'été dernier nous avons leçu beaucoup de textes .de dictées que nous ferons figurer clans nos cen tres d'intérêt pour autant ·qu'ils s'y prêtent; on nous a comnluniqué également de très pertinents articles à r eproduire. Merci il tous ceu x qui nous f acilitent ainsj une tâche p arfois Ül­:; rate.

On constatera que l' « Ecole primaire » paraît cette année sous un habit plus nlodeste. Nous vivons une époque de res­~rictions et il serait malséant de faire figure de riche quand on n.'en a pas les moyens. Cette mesure a d'ailleurs été prise dans le but de n e pas modifier le tirage de notre Revue et de conser~ ver le même prix d'abonnement. Nous pensons que c'était l~t la ~olution ]a plus sage et qui s'accommode fort bien avec la sitlla ­·tion dans l~.quelle nous vivons .

Nous publions ci-après les centres dïntérêt qui seront traités durant cet hiver. Les maîtres qui le désirent auront ainsi la pos­sibilité de se documenter sur 1es différentes questions mises à l'étude; :ils collectionneront d'autres textes, car il est évident qu 'un in stituteur compétent ne s'en tient pas strictement à ce qu'on lui

- 5

p ropose ; il s'efforce de trouver des matières qui conviennent plus spécialernent au nlilieu dans lequel il est appelé à œuvrer, à 1a force et au caractère particulier de sa classe. Car dans l'en­seignement il faut être pratique avant tout.

1. La maison - 2. Les intérieurs - 3. Le village - 4. La ville - 5. La fmnille .- 6. L'enfant - 7. Les vieillards - 8. Ceux qui ne sont plus - 9. Au 'Coin du feu - 10. La ménag~re - 11. Dans la cuisine - 12. Repas, nourriture - 13. Le paIn - 14. Foire, marché, luagasins - 15. Les vêtements - 16. Nos ami~ -17. Les nlalheureux - 18. Qualités et défauts - 19. Les Jeux - 20. Les fêtes ~ 21.. Le feu - 22. Les fleurs - 23. Vergers et fruits - 24. A la fenne ~ 25. Les animaux de la ferme - 26. Travaux des chanlps - 27 . Ma mère (pour la fête des mères).

*** Conlme ces années dernières nous prions tous nos collabo­

r ateurs de ne pas attendre le dernier délai pour nous envoyer leurs articles. Dans tous les cas, les correspondances qui ne nous par viendraient pas avant le 10 ou le 25 ne paraîtront ;Iu'au nu-méro .suivant. Cl. Berard .

AVIS

P ar suite de l'abondance des matières nous avons dû ren­voyer au prochain numéro un certain nombre d 'articles très in­téressants. Leurs auteurs voudront bi ~n nou s excuser . (La Réd.)

r PART][E PEDAGOG][QUE 1 Quelques notes

sur le certificat d'aptitude à l'enseignement mo~en

Il n e sera pas <sans intérêt pour le P ersonnel enseignant de nos écoles de savoir COlUlnent un maître de l'enseignenlent primai­re, en possession de son brevet d'instituteur, peut se préparer à une sorte de « Bl'evet supérieur », lui permettant d'enseIgner dans les Etablissements où se donne une « instruction primaire supé­rieure » .

Ces renseignements """ourront servir à quelques instituteurs désireux de poursuivre leur formation ; à tous, ils fourniront quel-

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qu es éclaircisseluen ts sur un p roblèlue scola ir et don ne ront sa­tisfaction à une juste curiosité professionnelle.

Nous grouperons ces r enseign em,ents sous les trois rllbriqw"s suivantes :

1. Naissance d' une « classe moyenne» sociale et organisation d'un « en seignelllent 1110yen » .

2 . F01'J1wtion d es nwîtJ'es de l'en seignell1ent n10y en en S uisse. 3. lnaly se du règlem ent d e l' Université d e Friboury.

1. Naissan ce d'une « cla sse m oyenne» s'ociale et organisation d'un

« enseiguemen t m oyen ».

L 'h istoire de l'instruction et de l'éducation dan s les d iver s pays n ous apprend qu'on s'est d 'abord préoccupé de donner un e bonne. fonnation aux classes supér ieures de la société et que pou r elles on a su créer des établissenl.·ellts scolaires de grande valeur : Collèges et Univers ités. 1)

P lus t ard , on s'est avisé de donner aussi , en plus de la fonlla­tion morale et r eligieuse, une certaine for mation intellectuelle aux classes populaires, et l'on a organ1sé pour elles les « P etites écoles» . 2)

'Mais avec le développelnent conl.1nercial et industriel, n ous voyons naître et grandir, à la fin du 18ètme siècle, et surtout au COllln1.enCelnent du ] 9nl.e siècle, une nouvelle classe sociale, dite « Classe Inoyenne »; elle gagnera de plus en plus en influence) . sou tenue dans ses aspirations pal' le InOl.ZU em ent libéral démocra­tique du telnps. 01' « cette classe industrieuse et comn1erçante n e po uvait faire son pro'fit des écoles savantes . Je le demcl11de, s'é­criait en 1819 le gr({nd pédagogue fribourgeois , le P. Girard, reli­gieux Cordelier, que p eut fair e cette classe des langues Inortes ? L e commerce se fait-il en grec et en latin ? et ces idiomes sont­ils ceux de nos ateliers ? » D 'un autre côté, cette nouvelle classe a vait besoin d 'une instruction plus poussée. que celle de l'école populaire: il fallait donc de toute nécessité organiser pour eUe une « Ecole n10yenne », intenll.édiaire entre l'Ecole primaire et le gymnase. Nous voyons, par exemple, le P. Girard se faire au dé­but du 19me siècle le grand prOllloteur de ce nouvel enseignem ent dans le canton de Fribourg.

Au m êlll.e monl.ent, le Chanoine Berchtold, curé de Sion, orga-

1) POUll' ce qui Iconcerne le Vallais, on pourra 'cori,suH er les ou -vrages suiv,ants : .

BertI~ancl J. Le Va:lais. Etude sur son dévelo1p-pemel1't intellectuel à travers .les âges. Sion, 1909.

Zimmerm.ann J. Es'sa.i sur :l'histoire du ,collège ,de Sion. S~on, 1914. Bour,ban P. L'ens€tig n e:m ent là St~MiauTi,ce du V1me au XIXme s iècl e.

St-:Maurice, 1897. 2) ICf. Bouoar,d L. Il/Eco.le .pTimaire va:lai,s llinne à la fin du XVIIIm e

siècle et ,son histoire de 1798 ,à 1830. S t-l.lVI,au ri ce, 1937.

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nisait d~ns la capitale valaisanne une « Ecole d' lndustI'ie » pour garçons et filles de la vîlle et de la banlieue; il poussait le gouver­nement de son 'canton à prendre exemple sur celui de Fribourg et ~l établir daI~s les centres les plus importants quelques-unes de ces « écoles llloyennes » qu'il jugeait indispensables à la prospé-rité de sa patrie. , '

Bien que nous ne nous proposions pas de retra.cer l'histoire de l ' enseignemen~ nl.oyen en Suisse, qu'on nous permette cepen­dan't d 'ouvrir une parenthèse et de transcrire quelques docunl.ents se ,rapportant à ces prenl.iers essais de création d'un enseignement nloyen en Valais. 1

Sur l'instigation donc du Chanoine Berchtold, le Conseil d 'Etat dt prendre ges renseignelnents sur l'organisation 'des étu­des dans le canton de Fribourg. Il prépara un projet de rapport puùr la Diète de décembre 1819. Il y était dit:

« Dans ilOtre situation actuelle, nous avons tl'ois collèges où l'<;n apprend le latin: c'e qui est ' la base de l'éducation qui se donne pOUl' tous les é,tats ... 111ais ,il y a b,ien des réflexions à faire à ce sujet qui n'ont pas échanvé à quelques Révérends ecclésias­tiques de z1.otre clergé, non plus qu'aux gouvernement et ville de

• JI l ' Fl'lboul'g.

«' Il ~st certain gue la lçltinité est nécessaire aux personnes qu,i se destinent à l'état ecclésiastique, à la 111agistratul'e, à l'étude des lois a/nsi que de ,la 111édecine) et pOUl' eux l'on ne peut assez don­n er de soins à ce que les collèges soient bien entretenus.

« Mois il est d es états nOl11breux dans la société qui n'ont pas besoin d e latin, mais bien de quantité d'autres connaissances qu e dans le canton de Fribollrg Uon (1 cru nécessaires selon la destil wtion du sujet: tels sont l'état des aJ'll1eS; le commerce en gros et en détail, la banque, l'arpentage, le génie militaire et civil, et quelques autres de ce genre où le latin n'est point nécessaire.

« Le canton de Fribourg considérant qu'il est inutile de renl­pliI' les collèges d'une quantité de personnes qui n 'ont aucune voc({tion à apprendre le latin, n 'a pas cru d evoir faire perdre le telnps de la jeunesse à apprendre cette langue en principal et les sciences du calcul en accessoire, et en conséquence a établi des écoles destinées cl fOJ'lner des sujets dans tous les états qui n'ont pas besoin d~l latin, de sorte qu'au sortir de ces écoles, ils ont fami­lières les connaissances préliminaires qui sont nécessaires à ces états. L'on est mên1e allé plus loin, à ce que l'on assure dans le canton de Fribourg: il y sera question de repousser de l'étude pOUl' un état ceux qui n'auront pas les dispositions requises et d e les éprouver dans quelque autre connaissance, et mêll1e d'en l'en­voyer comme incapables de toute doctrine . lV/ais il nous paraît que ce raffine'ment de soins présentera bien des difficultés.

« Nous ne saurions proposer de perfectionner autant l'éta­blisselnent d es écoles du second fang. Cependant nous ex hortons

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de notre In ieux la ]ulLlte représentation à .teter un coup d) œil SUI'

cet aperçu de subdivision de~ études) afîn qu)elle veuille bien foire connoître .'/il est dans ses vues que le Conseil d'Etat prenne des informations plus étendues SUI' cet objet, afin de connaître en détail ce que sont les nouveaux établisseD1ents du canton de

'Fribourg 'qui paraissent être adoptés en d'autres cantons) et s'il y a quelque chose dan s leurs détnils qui puisse être utile (lU

pays. » ~ )

Jugeant probablenlent qu il était encore prématuré de pré­senter aux députés un projet si révolutionnaire, le Conseil d'Etat ne reproduisit pas dans son message sur l'Instructjon publique ce passage concernant les écoles nloyennes .

Cependant l'idée faisai.t son chemin. La Souveraine Diète d ut s n occuper en 1827, mais ne prit aucune décision.

Fatigué d'attendre en vain une organisation officielle de l'en­seign enlent luoyen, un citoyen originaire d'Orsières, Joseph Rau­sis, ex-novice Jésuite du couvent de Fribourg, créa à Martigny, en 1828, un IilStitut privé qui répondait a ux désirs des 11ovateurs. En 1830, il publiait une petite plaquette destinée à faire connaître son institut : on y découvl e tout à la fois son grand ,désir de Jtra­vailler à la prospérité de son pays, un certain dépit à cause des obstacles qu'il r encontTe et cependant nn optiInisme enthousiaste pOUl' l'avenir de son œuvre. Les lecteurs en .iugeront d'après les passages suivants :

« Ir n'y a pas (l'ujourd) Juzi de nécessité plus généralement 're­connue que celle de meUre l'éducation en J'apport avec les be­soins de la société: la peine suit de près le défaut en cette Inatière et les peuples qui refusent de sortir) lorsque la j'aison le conseille) de l'ornière lacée par leurs aïeux) sont frappés d'une apoplexie morale qu( paralysant leurs talents , les met hors des progrès de la civilisation et les prive des ressources de l'industrie et du com­m erce ' bientôt) ils deviennent le jouet des autres nations et se

\ voient réduits à. [a servitude morale) triste prélude de la dégracl(l­lion du caractère et cie la servitude physique et civile.

« Vous les voyez bientôt inendier chez leurs voisins les con­nuissances indispensables à leur situation, et offrir leurs faibles ressources à des étrangers) souùent très peu instruits, et quelque­fois n'ayant en partage qu'un charlatanisme repoussé de toutes les nations civilisées. Ces vérités acquièrent le dernier degré de l'évidence pal' l'observation de la vaste scène du Inonde qui se dé­ploie tous les ionl's sons nos yeux.

« N'est-il donc pas surprenant de rencontrer encore dans la classe des hommes instruits, une grande opposition à l'iFlstructioD moderne? Rien ne peut expliquer un tel phénomène que le funes­te' égoïsme, ['ignorance ou les pré';ugés. Tout le monde sent com­bien ces titres l11éritent confiance. A.ussi, les citoyens du 1'alais)

a) Arr ch , ,ca:nt. Sion. Mess·ages sur l'InsJ,r. pu'bliq:ue 1/15.

/

fro p 19n9temps laissés en arrière clans les connaissances indus­trielles) repoussent-ils vivelnent toute tentative .1'étrogr~cle .ou .sta­tionnaire : ils accueillent avec transport les nouvelles lnstltutwns dont le but est de préparer les esprits à une heureuse réforD1e dans nos habitudes) et cie l'épandre des connaissances utiles ...

« Nos études n'avaient qu'une seule direction: toute la jeu­nesse cie nos collèges suivait un long cours de latin; le notariat était presque le seul but cie toute cette instruction. Tout le lnonde suit quelle perspective de fortune et quels progrès de pl'ospérité pu­blique peut offrir cette profession (1). Déü'uire cette- monotc:nie clans nos études préparatoires, était le premia pas à faire vas le développeD1ent intellectuel qui doit s'opél'el' pour parvenir à l' industrie. C'est ce que .t'obtins avec succès en. établissant) dans mon enseignement, quatre cours d'étude, dont la durée et les mCl­tières sont différentes .

Le premier cours dure 3 cms : il consiste dans l'étude de la langue française.

Le deux ième elnbrasse le frClnçais et ['a llelnand : il exige 4-ans d'études .

Le troisièn1e) le seul qui se trouve confonne à l' enseigneD1ent de nos collèges publics, se forme cles élèves qui étudient. le fran­

çais et le latin; la durée en est de 4- cms . Le /ronçais, l'allemand, le latin forment notre quatl'ièm.e

cours d'études intérieures : il ne peut s'achever que dans 5 ans. Ces étude~ supposent la connaissance de lCl lecture et de l'é­

criture; si l'enfant vient la puiser dans l'établissement, il lui fau­drCl sans cloute plus de temps, 111ClÎS les résultats seront a.ussi plus satisfaisants. .. '

« Le but des études des huit di x ièmes des élèves de l'Institut étant l' industrie et le comlnerce, il- ne J' este aucun cloute SUl' la marche et le degré d'importcl11ce que ' ces deux branches vont prendre dans le 11 alais : nous touchons à une époque de prospé­rité; l'enseignelnent, l'agriculture) l'urt vétérinaire, les arts et mé­tiers) les manufactures, les hôtelleries) les postes) les entreprises ) les spéculations commerciales seront bientôt exploitées pnr des Va [aisans instruits.

Nous ne gémirons plus sul' la pénurie des médecins valaisrl11s .. 1

et la belle et riche nature de notre canton dévoi lera ses secrets et répandra ses trésors sur ses propres enfants. Chaque année veno sortir du sein de cette Institution des Jeunes gens préparés à: ces professions; Dwis il faut joindre à mon enseignement les études supérieures qui conduisent directement au but . .le ne Ine sens pas assez de forc e poUl' cette entreprise: mais le Gouvernement) qui donne tous les .TOL1TS un nouvel élan à notre industrie,ne négligera pas la principale partie ) qui est l'instruction. Le Va lais ... peut es­pérer que cet Etablissement ne laissei-(( rien à désirer 'POUl' attein­d re le but qu'il s'est proposé. » 4)

t) 'Bib1. don., Sion.. Fib. 274.

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1

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-1Q.-

Après quelques années de prospérité, l'Institut Rausis dut fer­mer ses portes, et ce fut Imalheureux. G)

Avec plus ou Inoins de difficu~tés, avec rplus ou Inoins de re­tard aussi, l'enseignemen~ Iuoyen, sous ses diverses fonnes , fit la conquête de toute la Suisse au cours du 19me siècle.

Nous verrons dans un prochain article Ice que l'on désigne ac­tuellement par ce terme d'Enseignen1·ent moyen et quel est son but. L. B.

XVlme LETTRIE

Liettres de mon Ecole flvant le départ

A mon vénéré m,aître, ,M. le Professeul' A. JuUer, .C[u:i a ime la montagn~.

.t..ncore une Iquinz~line de jours, et, pour la plupart d'enh' nous, il va falloir parcourir une nouvelle étarpe de la vie scolaire.

J'aiIne à · 1116 représenter l'instituteur, au début d 'une année d'école, sous les traits d'un guide 'se préparant à une ascension pé­rilleuse . . Cette ,cOlll1paraison peut surprendre d'abord et faire souri­re, n1.ais , tout cOlllpte fait, elle se révèle très juste.

... Au soir d'une chaude journée de la 11li-été. Dans la salle des guides, enfUlnée par les pipes, les « loups » de la montagne COl1l­mentent les difficultés du lendenlain. Assis autour d'un litre d e fendant, ils -suivent l'inclex d 'un collègue dirigé SUT une carte en relief de la région . On prévoit des corcles très épaisses et des l)i­tons pour telle chelninée particulièren1ent difficile à vaincre) des foulards de soie poilr envelopper l'acier des piolets en cas d 'orage. Sans oublier les victuailles de toutes sortes . Et l'on calcule les­telups d 'arrêts, les nlinutes précieuses à gagner au passage de certain ,couloir llleurtrier. On avance une idée. On l'exa1l1ine. On plaide le pour et le ·contre. Il arrive ll1ême, dans la chaleur des débats, qu'un veTre roule sous la table, exhalant sa cOInplainte claire ,sur les clous alpins ...

Et demain, aux premières heures, l'on partiTa, le front barré d'un nouveau pli, anxieux et plein d'espoir de réussite tout en­semble.

Nous SOimIues ces guides. Notre but est aussi de nous éleyer et de faire atteindre les hautes cin~es d 'où les plus petites mains pourront toucher le Ciel

La m~ntée sera' r 'ude et périlLeuse c~n1me celle des alpin~st~s . Incertaine au début, tâtonneuse dans fobscurité . Puis, plus pré------. . 1..

5) .sur .l'histoilre .de l'Inst.itut Ra'usis: ,consulter les Annales valai­sannes, mars 1937: « Un disciple valais,an dù P. Girard: J. R'ausis. » (B~rtr.and J.)

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cise, plus assurée, les yeux s'habituant à filllprécision des fonn~s et des couleurs . On atteindra ce passage difficile sans trop héSI­ter .parce qu'on aura prévu tout, r églé tout. Mais, si par InaU~e~r on s'était aventuré oÙ l'aveuglette, sans savoir qu'à cet endrOIt Il faut précisén1ent s'arrêter pour bondir, c 'en eût été fait des beaux exploits 1 En Iuontant, le sentier s'efface. Il faut toute l'habileté du guide pour ne pas s'égarer. Et puis, il y a les in1prudents. Ceux qu'attire le gouffre et qui ne le voient point. Ceux qu'une flem: perfidement accrochée au rocher surplolubant fascine. Ceux q\U après avoir gravi des pentes abruptes sans incident, durant trOIS à quatre heures, se croient autorisés <1 se conduire tout seuls, en hommes très sages, et .qui faillent .

11 faut le guide qui m.arche en avant. Le guide qui con­seil'e, éclaire. Le guide qui ordonne ou défend. Le guide toujours! Le guide partout 1

Guide, prépar e-toi don,c auj ourd'hui. C'est ta veillée d'ar­n1es . Les vendanges chantent dans les vignes. L'automne colore les feuilles et mord leurs petites dents, le pédoncule ·de~ f ruits, afin de les détacher de l'arbre . La nature s'habille en princesse orientale. Elle est riche en ' couleurs . Elle est prodigue de lons. Elle s'est faite toute belle 'ponr ll10Ui'ir.

Vois . Conteul1ple . Adnlire sans te lasser. EnIplis ton cœur de ces visions enchanteresses . Elles te donneront de la joie dans les solitudes blanches. Elles t'inspireront. Elles seront pour toi évoca­trices d'extatiques recueillelnents , de pures jouissances. Ton âme vibrera · COnIn1.e celle d es violons. Ton cœur battra plus fort, et l'élnotion t'arra·chera ces lannes d 'indicible tendresse qui vous font oublier les autres, répandues à flots dans le' monde au­jourd'hui désaxé, les larn1es de san g .. .

Ainsi réconforté tu peux songer à , demain. Deutain , ce sera la rude tâche du guide qui a l'œil partout, l'esprit d'initiative tou­jours en éveil. La responsabilité pèsera sur .tes épaules et t'or­donnera pour cela des sacrifices nombreux. Accepte-les d 'avance, ces sacrifices, joyeuselnent, comn1e tout ce qui s'offre. Et en te donnant a insi, tu oublieras ce qui coûte pour ne p lus penser qu'à la io 'e de là-haut, à ces cris d;:' jeunesse triOlnphante ,conteluplant én~~rveillée le chenün parcoui'u:

Aujourd'hui, prépare-'to i. La réussite de ton entreprise ~é­pendra, dans u ne la r ge Inesure, de cette mise en place de ton dIS­positif. COlmn1e le guide, consulte ta carte, n'oublie aucune sente, pèse et soupèse tout, cOlupare, juge, fort de to~ ~xpérience et. de ta perspicacité. N'mnets rien, car l'Alpe est homICIde et le tounste im.prudent.

E t nlaintenant, guides debout! ·Montreux, le 7 octobre. Hon .

Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse.

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Dans le sauve ... qui ... peut, sauver l'essentiel!

Les guerres se suivent. Dev,ant ·le·s ,armées en marche, ·8!U mi.lieu des bon1bardements, Iles .flots de fuy'al"ds, de réfugiés ·et d 'évacués se meuvent et .se pTédpitent vems des abri,s ,SÛ1~S . Dans la hâte 'désordonnéE' on emporte tout ·ce qu'on peut. La fuite ,s'a'ccélère; il f,aut .alléger la charge, et bientàt on est heureux de Ipouvok sauver au moins les en­fants.

Sans batai.ll'es et Sa118 bombes, ,nous aussi, nous 'aftJélinœonnerons l'.agréabJ.e il~anqu'ÜlH.té de nos rêves. ILes jours où ,s'était 'bercée notre in­souci:ance naïve, .le 'temps quiava,u ,auréollé ·nos .iUusions .de jE'uness e, les années de notre vie .a,ctive, .l 'atmos-phère familière 'd'Ulne existence 'assurée, tout à fui. J.l f,a,ll't émigrer veT·S un ,avenir incE'l'tain, menaçant.

Le m.agistrat ,suprême du pays 1110US l 'a iClH 'le 25 jui.n: « L es é, é­nements ;rnarchent vite'; il faut .adopter leur Tythme. C'est êlJinsi, ainsi seulement que nous sauvegarderons l'avenir.»

QUE' saU'verons~nQulS d ',albord (pour ,cet avenir? IL es ·e,aipitaux, 1e co n­fort, quelque,s hochets? Un pays'an ,chassé ·de lIa terre .ancestrale 0111-

,porta un sachet de ù:üé 'pour de .nouvelles sema:iJlles, des wécolltes futu­res. L 'eSipoir de la. 1l1enaiss-a!l1,Ce dans la tourmente, les enfants, c'est ce qu'il faut faut d'abord mettre en sûretéI 'cha:que enfant, une 'idée divine inca11née, un ge·J'tme riche d'énel'g! es ·séminales, un.e œuvre ,commen­cée.

Pourvu que l'ho,l11ime ne gâte Ipas l'ébaUiche idivü1e ! Pourvu qu'ü se ,fias se au ,contraire :l"ange ei ,l'aide de Dieu! Pourvu qu'il comm·ence l)ar ',gauvegardell l es pui·S'salUces du bi en ! 1. D'abGrd l'innocence ,qui Lg.nore encore Iles rem'Ous ·de la ·chai.l',

,la hanüse -de l'imagination, Iles solUCIitations d'un cœur concupiscen t. A cet. âge r .ignoI'ance est une .disposition de ·l,a ·sag€'sse ;providentiel1 e; da.Hs s.a: 'boU1~se ,laineuse .le iboul'geon 'attend ·sans risques les -tièd e effl.uves d'avri,l; de même renfant envelop.pé Idu voile d'une bienfaisan­te ignorance reste à l ',abri des influences corruptn':ï.ces-,

Il faudrait :souvent .dire: Si -telle était sa ,c·OIndiUa.l1. Hél as ! Que de boutons que l'imprude,nce bless.e prématurément; tendresses indis­crètes, exhihitions ,sans 'Pudeur, B·pectaûles .provÜ'camts, ,mo.1lesse S'ur toute La Hgne, sans parler .d'un personne.l· de service vi.cieux. On voi t trop de jeunes enfants ,dont ,les yeux br·ment d 'une fièvre d anger euse , dont r.atJtitude est déjà un mél.a-ngede gêne et de ,hardiesse.

, N'es·t~ce p·as I&t.-Augus-tï.n qui d,i,sait à propos de ipareiLs .enfa nt\ : {( Encore si ;petit et ·déjà si grand ,pécheur? »

Dans l"éd Uicati on. des tout PE,tits, il f·aut J)ien revenir !à .la chaste ré­serve .des (mères ,chrétiennes, à ,l'iarUtour 'où .domine l'àme, .à !l.a vig ilance du père qui éClarte sans pitié ni faiblesse toute influence délétère.

Et .quand 'l'enfant se ll1iue en garçon ou en Ifille., que les yeux Ipeu-' vent s'a.uvrir €,t s'essayeI' ,à comprendre -la v.ie, que de discrétion et de pudeuT encore ! !Les anges Iga'I'diens ont beaucollJp ·à faire.

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' 1Jai' est-ce bi·en sûr que ·c·e·st la bonne voie? Ne vaut-il pas mieux habituer au poison? Rendre les yeux indH,férents 'aux s·cènes ,lascive,s ? Dépoluiller -du voHe et démasquer le 1nystère? QUielle f,açon brutale de com,prendre l'évolutiün de J'erufant ! (Est~ce .l'i.nE'x1pér.ience ,ou ila ,perver­sité .qui inspire une p.aH'leille .a,ttitude ?

DépouiMer J.e bour.geon de ses enveiop.pes 'prote·cvri,ces, rest-ce une méthode moderne d'arboriculture? J,amais on ne .poUl'll'a t.rouver mie·u x que .Je ·s'Olei.1 de l'.am'oul' rmaternel 'à l'ta.ction douce et délkate, imieux q ue rautorité du père ,qui pl'oûtègE' e t. gJuide·.

Et -lorsque la Ifleur s 'épa.nouit dans l.a jeunesse, ·ce n 'es t ,qu'.avec u n Tes'pe.ct Imêlé d e ,pI'ude.nce et de ·crainte .de Dieu qu'il f:auœr:a.ii e11't1"ou· Vl'Îl' l e voile du sa.nctuaire.

Dans une jeunesse pure et chaste se conservent et s'a 'ttumulent les énergies d·es nouvelles générations, la. fé·condité de.s foyers et J·es r é­serves des dévouements a,poS'tol,iques.

Le·s consignes absolues {[ e·s 6me e t 9me comrmandements, ce 60tÜ

les sentinelles ·aux ,frontières d e la. vi e. lVLa.llleuw aux peup.l es quj s'en tTI1'oquent!

2. Derri.ère 'ces sentineHe.s l'esprit de sacrifice. En U:.l1E' l1eure tragi­que, sC'rut ant ave.c le Il'e.g.a'rcl~ im,pitoyatble dl~ ,chef l e p.a,ssé ,de S OI1 pays, un hom:m e.a ·dit à la nati·on e11 deuil : «'L espl',it de jouis sa:n ce ra em­porté SUl' l'espr.it {.l e -g·acrifi.ce. » On cl'oirait entendre u n 'plJ'i{),phèt.e lant i­que en fa-ce d 'Isr,aël ép.lor équi cri e , er s Ile Seigne1uT.

Cette p a.role, ,cette confession cl'lwifiante ne nous r€'/Slard e·-t-elle pa ? Quels renoncements avonS-nous osé demander aux jeun es? N'étaU-ce pas ,le plus souvent don.nant. .cl'onnant? On soupes'ait d e par t et d'·au tre le doH et l'avoiw. De ,~à :le m aT'chandage d·ans les ·famÜiles, les dif,ficu l­t és de s œuvres de l'enouve·a·u, la. st érilité de têlJnt d'élans non: s 'Ûutenu,s.

Sous une forme moins :J.apidaire, .1e ,chef de la Corufédér.a tion nous a tenu un langag e sem'blabJ E': « Le t.emps est venu de la IMillaissance intérieure. Chacun de nous doit dépouiller le vieil homjllle •... Les ten1ipS que nous vivons nous arra.cheront à nOlmbre ·d'h'abitucles anciennes, confortables, indoloentes.»

Et voici 'un 'appel .qui déroute ,bien :des caJlculs: « Nous repren­drons l'habitude de p einer b eaucoup ,pOUIr un modeste résuHat. .. ~omme ·si l' eHoI't. s~ul n 'ét.ai,t pas générate.ur de joie. »

Il ne s'wgit Ipa·s id d €' l 'effort spe.ctaoulaire des ·con.cours .avec !le lamentable laisse'l'~alleT de r ·a.près-jeu : « Goura:ge et ré s'Û'lution , espTi·t de sacrifice, don -de ·soi, voUà les vertus salv,atrices·. »

La jeunesse peut nous demander compte de nos oonisslons; a.p ­plaudis .au moment de trop ménag,elP ,le jeune ,pélerin, nous devons rou·­gir des défaillanc'es de ·ceux ,a:uxquels nous avons é,paI'igné Ja r ude mon­tée.

3. Nos .grands-pères vivaiE'nt encore dans ùne frugalité )heureuse. Hg sentai ent ·J'a nécessité de c.e régime toniQiue. Nous ,l'avons oublié, nous ignorons SU'l,tout la répercuission de .lï.ntempéra.n.ce et de la :mot- .

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lesse sur le jeune enfant; chez lui ràme e t prisonnière du cor'ps dont elile subit -les suggestions. Les habitudes physiologiques qu 'jl subit d'a­bOQ'Jd incons,ciemment .se traduiront 'Pl.US taT.cl en façons de sentir, de penser et de vouloir.

Il dé.p€'nd de,s ,pères et mères et cle,s éducateurs ·protfessionne.ls de désencombrer le chemin de lIa vie ou -de l 'eneombrer d 'habitudes tY'ran­ni cfu es. Un bonb-on -refusé là trois ans, 'c· est une tentation ,éC'artée ,à vingt a ns.

Ici encore nos magistrats ont ·padé net:. «Nous devrons nous res­treindre ... Nou s ,serons 'appe.lés ,certainement à ;partager 'ce que nous a \ ons ,cru jus'qu'à maintenant être notre nécessaire ... Ce'l:a n 'in\. _pas _ an s 'Cléchirements, psy,cholo.giques autant que m,atéri€·l s, »

Tout cet a'ppel, c'es't con me l'àpre ail' tOlüfiant d es somm et· . Pé­nétrons-nou '-en à pleins ,poum ons, ::;los paroles et nos actes s'en ressen­tiront.

E t ,pour ce qui conccl'n~ ra s,p ect :prillcipal d e cette vie s lm,p Jü. fnl ­ga le, voire austère, le généll',à l Guisan a cht là la .ieunesse : «U n peu'plc <.f.11 i ,se laisse gagner p a r -la prati lue clE' ,l' é~kooli sme,attaqu e Ba pro-pr~ ::" ub ·tance et sa force vitale.

Jeunes Suisses, la sobdété est pour vou.s un devoir national .aussi bien qu'une exigence de la dignité personnelle. C'est vous qui donncl'pz Sé'~ ,fa,ce. au pays de demain. Vous aul''''Z à maintenir -'on inc1épend-ance. Saehez aUGsi lui conserver toutes vo s énergies. »

l 'est-ce pas réel 0 cl -'s pal'o le-·.cl no Evêques qui J' e-conlmaIFkllt d'élevell' la jeunesse :\ ,l"abri -de~ boissons enivrantes?

Ce matin, en éc-outant le ,poste frança is, .ïai ent.enc1.u ·cette plH'aL::oe qui continu e la série d es ex,amens de conscience : « Lalcoolism0 a ,"té en grande partie r esponsable d e -ceLte d égén éres'cence. »

4. Cultivons aus-si chez les j eunes la droiture, la sincérité, l'at.tache. ment à la vérité: 'olUi , ,c'e·st oui; 110n, ,c'est non. L e 'c-ontradJ.'e -scandali,s0 J'àme naïve; renfant. finit ·par croire ,aussi que l,a parole est c~ ,~sti!1 é!~

;\ cacher .l a: pensée : « :Maman est-elile à la maison? » « ~ on ». J'ép ') Jl ~l le p etit ,portiell' déjà d-ressé oh son ràle ·d'éconduire 'les gens. '( 1> qu'pih~ est ag,açante, cette tante! » La voici qui survient : « Oh, qil ~ .i l <oui .. enchantée, ·marr,aine, d e votre vi si te ! »

Est-il plus >sûr moyen .de tuer la confiance, l abandon Sd,)'lS l6qu el il n 'y a plus de véri,table enfance? On r encontre a insi cles l101mm,' . d 'à peine quinze ans -qui ·connaissent déjà les rés-erves, les l'étk"lEPS. let? oui-non, .]es roublardises d e vieux agents d 'affaires.

Ein Mann, ein ' Mort !

Cette devise n 'est pas mOI1l1Jaie courante. ,Mais le machiavé.lisma n E' figure ,pas ,paTmi ,les systèmes d 'éclueatio:l1. POUIl" que se développ(~ ,chez les jeunes la vigueur intelleC!tuelle, l 'amollil' de la véri,té, n faut ,\'J::-si

les tenir en -dehors de,s luttes et des 'querelles où le p.arti 'pr,is tient l i,~ I.l de raisons. L'attittude opposée n 'est 'pas faite ,pour s impl,ifier J'a vit.~

sociale.

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5. Les énergies les plus fécondes dérivent de la source divine. 1)a1L' 'un ordre ·du jour à l 'ar,mée suisse, le Génèl~a'l nous dit: « Plus haut qu e la préparation matér,ieUe, que :la prép.aration mor,ale, il y a la pTépal'a. lion spirituelle. » Nous :avons encore béné.ficié des influences r,~1i~i f:ns(' g

d'une atmosphère de tra-ditio.ns ·chrétiennes. Depuis notra enfa~~ :'l~ 1::\ s ituation est devenue plus difficile . ,L'-ambiance n 'est ,p.1us cette for-ce massive qui pOil'te le,s .irréso'l,us. Les jeunes ont ibesoin d 'une Ifoi éprou­vée, raisonnée, ,pel~sol1rnelle, mais surtout profondéme-nt enracinée tdan<: ].2. ,prélltique famiha.le viv,a,nte.

La fO'rmation religieuse exige une culture plus- intensive. 'l OS écoles sont ,chrétiennes; il y -a ,l,à un talent qui doitpl'·oduire cloavanta;ge; il y a là une grâce qu'il faut Jaire JruC'tilfier ,p.1us ,abond,al1l'ment ena:mour de Dieu, en piété filiale envers ùVlari e, en 'confo-rmHé avec .la: v-olonté cé-1este, en ,pensée de la ,présence de Dieu. !Les àmes d es enfants sont -ca­pables de PO!l·tE'l' ces fruits.

6. Une branche maHre<:sp de l'am-olur de Dieu ,sincère et acti.f, c'est la charité à l'égard du prochain, La: péd,agogie s'est complue ,pendant un demi-siècle à mettre en rellief ,le culte de la personnalité; .l'E'nfa,nt -qui se :mire dans la s·urf:a,ce ,polie .de son moi bien astiqué, rapportan t tout à ·soi: travail, sa:gesse-, él,oge.s" -récompenses, -proc;lamation de sc:'s mérites. Une réaction .salutaire :1~a,ppe·lle à la petite perfection que-lqu e

1 peu égols't e, s uffis'a'nte, qu'il y aaus-si les autres, que le don de Soi r em-porte sur l e. don -à soi. ·CeHe charité ·découvre progressivement

chez ,l'enfant la .famille chez le .g.arçon et Il,a !fUle ilE' ,milieu social chez .J·,adolescent ,le co1"ps ·profe.sS'ionnel ,chez le jeune hon1;me 'la naUon et les nations.

Dep,uis le début de }a, nouvelle ,criose !ffiondia.le, nos chefs 'nous ont dit clairement que ·le dévoue-ment à la patrie jaillit de noh'e attitude d'abandon total à Dieu.

,u,écroly veut ·conduire l'.enfant. sur la ,piste des besoins; nou6, ,mai­N-es ·chrétiens, donnerons l,a ·préférence à ,la méthode des dévoueme·nts évangéliques. En dehors des ·l,ibèmlités specta,cula.i<res, nos jeunes n e sont pas ébl'ouis ,par la fréquence des exem'ples de désintéressement. Le foyer f.amilial lui-même -cultive S'ouvent ,l'égoïsme mondain. Nous avons 'beaucoup ,:'1 f'aire pour développer les virtualités ~haritables.

CEl qu'il faut sauvegarder chez nos- enfants?

-ce ,sont ,le's énerg,ies -cIe l,a ,cl'oissa.nce par le respe·ct chrétien d e la ,ch:asteté, les fOIl',ces mor,alespar ,la pratique -de l'es'prH de ,sacrifice la ,santé ,spirituelle et phy,sique dans une vie simple, fru.g:a'le., la vigueur inte.lleoCtue.l.le ·d'une àmer droite, ·sincère, 10Ylale, les ,puisS'ances div.ines qui ,livrent notTe être à Dieu et .J'épanouissement s-o,c,ila} de toutes ces énergies 'cl·ans Ile don de soi

,aü ,s:ervi.ce idlu proc.hain.

Nous arr.achons trop vite l'enf,ant à 'ses rêves naïfs; nous voulons qu'il bénéficie ,le p,lue tôt .possihle des biE'nfaÏts du ,pTogrès ... iMéconnais-

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t:aml. :la ,ioi :jJcovj,dentielle de ,l a ,cl 'oi,s ance, nous forçons son. cléve·lo.ppc·­·ment al'ülfi.cie'l 'pour en f.a,ire u n objet pilnpant d'ex,po·sition. E. t-ce ,pOUl' ·wn bien? ,Harement.

L/esser.tUel~ c'est que l'enfant :reste chaste .et simple, devienne for t ®t pieux" aj~neJ Dieu et les siens. Alül's" il sera ban; il posséc1 era son 'oyaume d·e niE,u; -l e reste est un util e ,sur,croîtdont la !ll1'esUl' var iable n'est ,J).as dififi.oille là .a'tteinch'e.

«-iL.'8:vangile ress·ai,sdt tou,i-oUl'E, l es ,créa1uTes clans .raclvel'. ité », d i i l' popel .etu 'Conseil féd ér·a l. QuÏ') r e','saisi,sse -SU!l'tout. J'es·pr it de l'écl·ue,a.­t ia n po.pulaü'e.

Dans .Ie ·,'a,uve-qui -ipeu t du mancie pl'l. ... é, s·auvons 'les ' n eJ'gie:s clll' {L

t ienne . . "(-M I'u l ,rufiant r è .. erves du .m011cle fut.ur. C. G.

!Jo nécessité de r effort Pal ï ni les nombreus s leçons que nous donne Ja :!'ùern , i l

e rl est (me lont les éducateu rs en parLicul ier Ipeuvent tirer un g ra nd profit: c'est la nécessité .de l effort.

D ~ plu -- -'n plus clairelnent, en effet, au cours de.' ,sènlailles Jnéruorables que nous vivons, l effort s avère l'un des plus cl 'ter­Jminan t · factel rs du succès, qu'il -'agisse (l'opéra tions militai r s HU cI.'a liTes /enres d'activité .

L \. nOl1îbreuses e t merveil leuses inv entions des kmp~ Jl10-

~erne ,.3 · èl.tent rendu, :l ce -tains éga r d , l'~ vie faci le un peu par­Qout ., Mainten< n t encore, on n e march p lus, on Taule, on glisse, (m vOl J . La frrachine fait to lt : elle fou ill e des entrailles cl la fi erre, -l Ie cr use l roc, elle fauche, elle nloissonne, que sal,'- jt'

Ilcor - '! Ù t~l point que le lnuscle, la forc de ·caractère et de l'é­. 'lstance s nt de lnoins en moins l111is à contribution. Etc est, pour a insi d ire en raison directe de la richesse d 'un pays que ,( la théori du moindre effort» a fai t son entrée un peu partout. L 'Al­lemagn -" , pal' exemple, avec son sol graveleux, son dinlat rude ne ·s'est développée qu'au prix de grands et persévérants efforts dont le peuple est fier. L'Allemagne est un pays d'efforts, affirm.e

rv . Rosier (13 ns l 'un de ses renlarquables ouvrages . La « doulce F rance ») par contre; avec ses belles et ferti les campagnes, son remarqu a ble clinlat tempéré, ses ressour'ces naturelles abondan­tes, n 'a jamais demandé que ses enfants paient d'autant de sueurs les riches produits de son sol, d'où nécessité n10ins grande pour elle de lutte pour « l'espace vital », et partant, - aspirations différentes qui l'ont plutôt conduite à une quiétude trop grande, à un genre de vie qui n'était point une préparation à la guerre. Quand les Romains, au prix d'efforts héroïques, eurent conquis Ye ·monde, ils s'abandonnèrent à la vie facile et au repos : ce fut fbeur de la Grande Invasion.

A J'ombre de l'éducation laïque, ]a théori e dû « moindre ef­fort ~ <" lmêlue franchi ]e seuiJ de l'écol e dans certains pays. « Tns-

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trh ire en anll1.S:1nt » tell senlble avo1r été la de~7ise que se .'ont lonnée certains 11laîtres et certa ins auteurs de manuels scolaires . Cette méthode, qui nous paraît indiquée pour le tout jeune âge, ne l 'est plus pour les élèves ayant quitté l'école enfantine. Pell à peu, ils doivent sentir la nécessité de l'effort; ils doivent luêm.e être amenés à le rechercher, à 1 aiIner, en raison de ses bienfait. · qui peuvent se r ésurner ainsi : force de ,caractère, puissance de pensée, souplesse et vigneul' du corps, bonheur d'êtTe plus util e aux siens et à la collectivité.

Toutefois la supériorité que le culte de l effort purement phy­sique et intellectuel pourrait proc.ure ·, deviendrait dangereuse si, parallèlement, et l1Lême avant tout on n 'a, a it pas soin de culti­ver ['effort 11101'(/ [ soit la luaîtrise des 'en s, la douceur la bonté raisonnée, la générosité clairvoyante r e.'prit d~. sacrifice dont manquent parfois les hOl1llnes c1Hs « sup' rieurs ~) au ({ cou l'aide) comUîC disent les Livres . Saints, qui , les -yeux braqués sur un but et le cœur insensible, ne calculent .lamais le prix de 1eul' mn-bition.

Il nous souvient d'avoir travaillé sous la direction d'un .ieune prêtre, gradé de l'Université, qui 110ns recOlnm.anc1ait. à taule.' les occasions, de tenir un COTllpte 1arge et généreux de l'effort, surtout de celui fourni 'par les élèves faibles. Encouragez encou­ragez le plus possible, ulême si le travail est piteux nous c1isait­il , quand il y a bonne volonté et effort, Tuais faites- le discrète­m.ent et sur tout ne décour a gez et n e vous découragez jamais.

Nous tern1inons sur cette . age p ensée en souhaitant que l'hi torique cours- scolaire 1940-41 ~oit placé sous le sign e de l' f­fort et de la confiance en Dieu j en notre armée, en nos autorités.

LANGUE fRANÇAISF. P:re-mière semaine.

Centre d'intérêt: LA MAISON

~. RECITATION

1. Mla maison

Oui, tout n1e charme et me pénètre Dans ce .coin de terre et de ciel. Si j'étais fleur, j'y voudrais naître ;

N., inst .

"

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Abeille, j 'y ferais nlon lniel, Rossignol, j'y serais fidèle, Aux échos de ce site Olnbreux, Et .le nicherais, hirondelle, A l'angle de ce toit heureux. Pourquoi? Je Iln'en vais VOliS le dire, Et vous :me donnerez raison : Ce site et ce toit que j'admire, C'est Illon pays et ma Inaison. Gustave Nar{oud.

2. La maison paternelle

Autour du toit qui nous vit naître Un palnpre étalait ses ralneaux; Ses grains dorés vers la fenêtre Attiraient les petits oiseaux.

l\1a [mère, étendant sa nlain blanche, Rapprochait les grappes de nliel , Et ses enfants suçaient la branche, Qu'ils rendaient aux oiseaux du cie1.

II. VOCABULAIRE

Lrl11wl'tine.

Groupons les 1110ts d'après les idées. - On choisit l'pmplace­ment.

L 'architecte conçoit un pl'o,;et, établit le plan, oriente la mai­son pour qu'elle soit bien exposée, en distribue les parties.

On creuse les fondations pour atteindre un sol résistant. On élève, édifie, bâtit, construit les murs en brique, en pi erre

de taille, en béton armé. On maçonne, on cimente, on crépit. On élève des écJwfauclages; on fixe dans les Ullll'S des soliv es

pOUl' faire la clwpente, sur lesquelles on cloue des lattes qu'on enduit de plâtre . (Le plafond, le pm·quet.)

La maison e:st divisée en étoges pal' des planchers ' puis en chambres par des cloisons.

POUl' communiquer d'un étage à l'autre, on di·spose d'un es­calier.

a) Le corps principal: façade, vestibule, rez -de-chaussée, étages, combles. Disposition .des chambres à chaque étage. - b) Les COlnmuns ou dépendances: warer closets, buanderie, etc. -c) :Le sous-sol: cave, calorifère. ~ d) Le grenier et les nlansardes.

Escaliers faciles, fenêtres larges, pièces spacieuses, plafonds hauts, planchers et parquets. Air et IUlmière partout. Pas de C011-loirs étroits et sOlubres. Gaz, eau, électricité.

. Une habitation slaine, gaie, coilfortable, ·confonl1e à l'hygiène Inoderne. J'y voudrais vivre.

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HI. ORTHOGRAPHE

Pl'épul' ClUon .' 1. ILecture lu texte par le maître. - 2 . Idée. gé­nb'ale du nlorceau: situer l action s il y a lieu . - 3 . ExplIca­tion s : a ) des n1.ots, b) des idées, c) des règles de graulmaire qui­se rencontrent dans le texte.

La ccmslruction d'un.e maison

n bücheron coupe des arbr es dans la forêt, un voiturier les transporte, un charpentier les équarrit et les assemble pour faire une toiture. Un plâtrier cuit le plâtre qui revêtira les n1.urs. Un lnenuisier rabote les planchers, les por tes et les fenêtres . Un peintre étend sur le bois plusieurs couch es de couleurs . Que de Inirac]es aCC0l1'lp lis 'Clans l'intérêt d'une sou le fami lle l E. About.

On construit la maison

Les lU1HS de la nouvelle maison s'élèvent lentement. Les bri-ru S l'ouges sont alignées au cordeau et reliées entr . e~les par du

lT1.ortiel'. Aux échelles courent les Ipetits 11lanœuvres qUI transpor­tent les nlatériaux. Sur l'aire, les aide-Imaço[ls 11lélangent active­m ent l'eau, le sable et le ciInent. Les lnlUS sont épais et les. on­v l'tures des portes, des fenêtres, ont un encac1renlent de pIerre blanche. La lnaison ser a jolie, spacieuse, largement aérée .

Ma maison natale

Je vois ses tuiles rouges, sa cheluinée carrée qui hune, s s fenêtres couleur .d'h erbe d'autOl'nne, son escalier de pierre blan­che, sa fosse à hunier à côté de la porte· du cellier, .et ~on gra~lc1 <.luvent qui s'ouvre pour an er dans la cour. J e la VOlS, de la VOl S;

elle est lù qui Il1.e sourit... Baptiste Bonnet.

Tant d'ouvriers pour une seule maisGn!

C tte maison que nous habitons, songeons ù tout le travail qu'elle a coùté.

:Les 11lurs ont été bâtis par le nlaçon, Imais les pierres 01 t été arrachées du sol par le c.arrier.

La charpente, qui dresse fièrenl ent au-dessus des murs sa coquette couverture de tuiles ronges, a été posée par le charpen-tier.

L es chevrons, les solives, les poutres qui la composent pro­viennent du chêne que le bücheron a abattu et ébranché à coups (le cognée, et que le ·charretier a transporté.

Ces tuiles, .dont la vive couleur égaie notre toit, proviennent de l'argile qui a été extraite, pétrie, moulée et mise au four par le tuilier .

Ces portes, ces fenêtres, un menuisier en a raboté les plan-ches .

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La peinture qui les recouvre est due fi la science d 'un chiInis-te.

Le verre de ces vitres a été fondu dans des fours ardents chauffés nuit et jour, 'et le vritrier l'a découpé avec un diamant appOlié du Brésil. Souvestl'e. .

La vieillo maison

Dans un vallon discret, où court un ruisseau au luilieu de.s grands arbres, on aperçoit de loin le pignon rouge de la vieille delneure. C'est une maison Imodeste, sans 11uxe et sans Orne111el1ts, Inais dont l'enselnble paraît honnête et hospitalier. Les 111 urs épais et solides protègent bien contre la chaleur et le froid. Le toit élevé, recoùvert de bonnes tuiles, abrite un vaste grenier où rra lessive peut sécher, ainsi que les oignons ct les pOnl111eS de terre. Les fenêtres, un peu étroites pour nlieux l't'­sister au vent, et lnunies encore de leurs petits carreau.x, sont encadrées de vigne (vierge et de clélnatite, dont les fleurs se ba­lan.cent et embaument au moindre souffle de vent. Le balcon est en vieux fer forgé; les pigeons perchent sur la girouette, et, deva,llt la porte, dort un gros chien) Jes pattes allongées. G. Dro::.

Exercices d'appliCiation à la dictée

1) Raisonner les accords s'il y a lieu. - 2) Indiquer la fonc­tion de certains Inots et la nature de ·ceux qu'on étudie :\:la leçon de gramnlaire. - 3) Attirer l'attention sur l'orthographe d'usage. ' sur les homonymes et les synonylnes, les fan1illes de nlots. -- 4) Pennutations diverses. - 5) Analyse logique et gramnlaticale. 6) Conjugaison. - 7) Imitation de phrases. - 8) Rédactions {:ll

rapport avec la dictée.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Rédaction: Ma maison

Plan. - 1. Ma lnaison. - 2. Je l'observe. - 3. Le rez-d e­chaussée. - 4. La cave. - 5. Le premier étage. ~ 6. Le grenier.

7 .. J'aüne bien Ina maison.

Développelnent. - 1. J'habite une lnaisoll à un étage. 2. Pour la décrire, je dois bien observer Ises diverses parties. 3. J'entre du dehors par une porte. Je suis aussitôt au rez­

de-chaussée. Au rez-de-chaussée, il y une cuisine et rune -salle à manger·.

4. Je descends par un escalier dans la .cave. Là, il y a des tonneaux, des bouteilles vides ou pleines, un garde-m_anger.

5. Je renlorite au rez-de-chaussée et rpar un autre escalier au premier étage. Là, sont deux chambres à coucher.

ô. Un troisième escalier conduit au grenier. 7. La maison de mes parents n'est pas bien grande. Mais elle

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contient tout ce qui leur est nécessaire. J'aime bien notre petite maison.

Rédaction: Conditions pour qu'une habitation s'oit saiDe.

Plan. - 1. Exposition. - 2. Aération. - 3. Elnplacement. r--4. Chauffage. - 5. Propreté.

Développement. -- 1. Il faut que la maison soit hien exposée pour bien recevoir le sol'eil et la lumière.

2. Il faut qu'elle ait de grandes ·et larges fenêtres pour que la maison puisse être aérée facilement.

3. Il faut que la maison soit bien placée pour .éviter les Inau­vaises odeurs, l'hlunidité des lnares, etc..

4. Il faut que le chauffage puisse se faire dans de bonnes conditions pour que l'on ne souffre pas du froid.

5. Il faut que la lnaison soit tenue, bien proprement, balayée et essuyée tous les jours. Il ne faut pas garder ÏInmondices et ordures.

SuJjets de composition française

1. Décrivez, à votre choix, une des pièces de votre maison, ou une pièce que vous a vez visitée.

2. Si vous aviez une rpetite maison à faire construire, où vou­driez-vous qu'elle fût située? Comment voudriez-vous qu'elle fût construite? Comment serait-elle disposée intérieurement? Par quels moyens lui donneriez-vous un aspect riant? .

3. Vous vous êtes arrêté devant une maison en ruines. Dé­crivez-la et dites quelles réflexions vous sont venues à l'esprit.

SOMMAIRE. - 1. Situation de ~ette maisol'l : village, quar­tier, rue.

2. L'ensemble et les abol'ds de la Inaison. 3. La maison. - Sa façade, les lnurs, les portes et les fenê­

tres, les volets; la toiture, les chenlinées; les plantes sauvages ou griInpantes. L'action continue des intempéries: vent, pluie, hiver.

4. Les dépendances. - Le jardin, la cour, le hangar, etc. 5. Réflexions. - Services rendus quand elle était neuve et

bien entretenue. Ceux qu'elle abrite et dont elle partagea joies et peines. Ceux qui l'abandonnèrent.

Deuxième semaine.

Centre d'intérêt : LES INTÉRIEURS 1. RECITATION

1. Intérieur ..

Lorsque l'on est encore petit et que vient l'heure Où le jour n'est plus là sans qu'il fasse encore nuit, Quelle joie 1 Au dehors, c'est l'hiver, le vent pleure; Au dedans le feu clair danse et flalnhe à grand bruit.

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1 'allUUlez pas encor la Iarnpe. Chut! silence! Grancl'mère, contez-nous l'Ogresse ou l'Oiseau bleu, Dans l'horloge de bois, le tic-tac se balance; Le grillon fait son crî, le chat dort p r ès du feu. La troupe des enfants, assise en rond écoute. Ah 1 que ce conte est beau qu'il fait peur et plaisir! Mais la soupe est fUlnante; allons, quoi qu'il en coùte, L 'histoire s'entendra delnaiu plus à loisir ... La lampe est arrivée en mênle tenlps. Tout brille . Qu'il fait bon vivre autour de ces plats réchauffants, Dans l 'ordre e t dans la paix. de l'honnête faulille. A Ja tah1 où vous rit une troupe d'enfants. 1. Aicard .

2. Les vieilles horloges

A les ouïr sonner, on dirait des aïeules Qui. la quenouille aux doigts,

Le: soh' , au coin du feu, se parlent toutes seules Des choses d 'autrefois .

Oh . le timbr.e attristé de leur voix frêle e-i rare! Oh ! les géUî1Îssements

De leur vieux, très vieux cœur, que l'on devine avare De ses lents hattements !

T out c ta souffre, tout cela gélllit et pleure, COlnnle l'eau qu'on entend,

GouH à goutte, du toit fêlé d'une delneure, Choir en se lamentant.

C'est ù force d'avoir sonné des agonies. Des adieux et des glas,

'oici qu'il leur a pris des 'pitiés infinies Pour les maux d 'ici-bas. L. 111ercier.

H. VOCABULAIRE

NOMS . - Un intériellr; la clelnel..ll'e) l'unti-cllCllnbL'e) le pc'­ti bule, le studio) les recoins , les plinthes, les s tores, les élayèl'es , les vit-l'ines, les plClcClrds; la li terie, l'alcôue, les tabour ts , un ca­napé, un hzstl' e: une suspension , les tableaux ; l'intimité, le calnle, le confort, le foyer.

ADJECTIFS. - Un logenlellt salubre, un corridor sOlnbre, étroit; un studio intime, douillet; un Inobilier, rustique, lzz;xucux: artistique, sculpté, ancien, 1110clel'ne; des chaises ccl11nées; des pièces contiguës; un intérieur cossu; une intinlité douce, l' e POSWZ­

te. VERBES. - Demeurer, agencer, disposer les meubles; dans

le vestibule on dépose, on rcprend son chapeau ; dans le s tudio on lit, on bavClrde, on s' isole; tapisser, fleurir un appartem ent ; le

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bouquet exhale) elnbaume;emménClgel', dém.él1agel'; désinfecter, a~sainir.

1. Citer deux objets q'ue l'on trouve dans un vestibule, un stu­dio, un bureau.

2. Quelle différence y a-t-il entre un appartelnent et une Inaison., une aleôve et un lit, un rideau et IUn istore ?

3. Donner 'trois nlots de la famille de Inobilier, Inénage, loca-fion.

III. ORTHOGRAPHE

PrépClration: Voir le plan indiqué à la première semaine.

La cuisine

Elle est gaie, la cuisine, avec ses 111UrS clairs et ses carreaux blancs et rouges! Tout est propre : la table, le fourneau et l'évier de pierre blanche. Au lllur, des casseroles brillent.

Un ménage bien tenu

Tout était 'nettoyé; les nleubles l'eluisaient; la glace é lcüt claj­re; les cuivres, l'étain et le fer battu brillaient: un gai soleil éclai­rait la chalnbre; on aurait dit que ses rayons se reposaient avec plaisir sur un ll1énage si propre. La ménagère était lasse, Blais elle ne sentait pas sa fatigue. i11me Colontb.

Une chambre modest e

La Cha111bre où je me revois est grande, mais presque nue. Au fond est une alcôve profonde avec un lit. Les rideaux du lit

'sont de serge b lanche à ,Cal,reaux bleus. C'est le lit de ma mère ; il y a deux berceaux sur des chaises de bois au pied du lit; l'un est grand, l'autre petit. Un grand feu de ceps de vigne brille au fond d'une cheminée de pierres blanches. Lomrtl'tine .

Une chambre à coucher

Voici les deux alcôves où, derrièr.e les rideaux , les deux lits donnent tout le jour. Ce sont deux lits de noyer verni. A gauehe, voici, côte à côte, les deux arnloires; la plus grande, sœur <les lits, en noyer verni, la plus petite en ·bois plaqué d'acajou. Voici , tout près des armoires, la table ronde. Les Cjua!re coins d'un ta· pis tombent devant ses quatre pieds, qu' il~ eachent : aiüsi, c'est le tapis qui a l'air de la soutenir. Voici les deux g~'ands placa:'ds aménagés dans les murs profonds conlme en ont seules les vieil­les maisons des petites villes. A droite, voici la chenlinée dont les jambages et la table~te son,! en bois peint en noir. La pendule, en marbre, fait beaucoup ln oins de bruit que les grande~ horlqges des autres maÏ'sons. ,Elle ressemble, à une petite vieille qui trotti­nerait perpétuellement. On l'entend heurter 1 d~ son b:ltorl. le , bois de la chelnil'l:ée. Henri Rachelill;

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U ne salle à manger

De chaque côté de la cheminée dœ granàs placards en noyer ; au milieu, la table ronde, massive, à p ieds tournés; autonr, le lonh des m u rs tapissés d'un vieux p apier , étaient rangées les ch aises. Au coin du foyer, un grand fauteuil à dos carré, recouvert d'une tapisserie assez fanée. A l'au tr e bout, il y avait un gr and h uffet à d ressoir où se voyaient les r estes d'un ancien service en porce­laine de Limoges : assiettes, p la ts et des tasses à café en forme de gobelet , avec des filets d'or et des chiffres entrelacés. E. le Roy

Les bruits de la m~ison

Inu tile de cherch er : ils accourent, ils s~'offrent, ils s'ilnpo­sent, tous les bruits de la maison. Les voix d'abor d, toutes les voix familières: celle de l'aïeu le, celles des enfants et des fem ­Ines, celles des serviteurs. Elles se mêlent, au gré des heures, et leur gerbe est si bien ,connue qu'une seule voL- étrangère, intr~­duite dans l'enseluble, suffit à faire bouger les deux oreilles VI­gilantes : celle du n~aître de la maison et celle .du ,chien de garde . Les voix, les appels : musique humaine. Un chœur champêtre y répond : aboiements et Iuiauleinents, p laintes des chèvres laitiè­res et des poules couveuses, rOluance des ramiers, querelles des passereau x. Ajoutez à cela les rlllm,eurs du tr avail et des tnach.ines falnilières : la scie qui grince dans la bûche, le Iuoteur électnque enterré dans le tréfonds et qui ronrrmne à tout instant, le long chuintement de l'eau dans les cOllduites vibrantes. Quoi donc en­core ? Le piano sur lequel flageolent des doigts p uérils, le faisan qui, dans sa volière, semble frapper deux fois sur une casserole de tôle avant de tenter un S801'; le vent qui toun~e autour de nous, monstre inquiet , la pluie qui trépigne à pas aigus sur les gouttières Inétalliques . Assez, assez ! Voilà, du n~oins, po ur ce qui est de , nous .

A tous nos bruits répondent , Illesure pOUf IneSUl'e, les bruits du hameau: d'autres voix, d'autres cris, d'autres appels , d'autre.~ rires. Georges Duhamel.

Exercices d'applic'ation à la dictée

Voir le plan indiqué ù la première sem aine ,

IV. GOJV!POSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Sujets proposés

Les meubles de ma cuisine (ou de n~a chambre). - Notre cuisine. ~ Notre chamb re à coucher. - L'ameublement de notr e ch3J1llbre, - Depuis votre en fan ce, à la p aroi de la chambr~, vous voyez la Inênle pendule; que pourra it -elle r aconter s'il lui éta it possible de parler ?

25,-- -

Vous VO liS décidez enfin à brûler le vieux calendrier de l'an. passé. Vous le r egardez une dernière fois et vous évoquez à nou­veau l'année écoulée avec ses 'Peines, ses joies, vos bonnes et vos m auvaises actions . Devant les cendres du passé vous -prenez. des résolutions p ou r l'avenir.

Décr·ivez une h orloge : sa fonne ses dim.ensions, son cadran, son bala ncier, sa ·sol1ner je. Dites où elle est p lacée et les services qu'elle rend.

HISTC:>IRE

La vie aux temps' préhistoriques

Dans leurs 50n1bres f orêts hlUllides et froides, avec leurs faibles armes de p ierre et leurs bâtons pointus, les hom.n~es pré­historiques 'n e craignaient pas d 'attaquer un terrible bœuf sau­vage, l'aurochs, de la taille d'un élépha~t, avec des cornes énor­nles, une ·crinière de laine crépue >sur la tête et le cou, une barbe sous la gorge, la voix ,grognante, le regard f al'ouche. Sa force' dé­n1esurée, sa fur ie indon~ptable, en fai saient la terreur des fo­rêts, En ces temps n~isérables, un abri sous des rochers, une grotte fu rent les premières delneures. Mais un jour ,fint où ces retraites sauvages furent trouvées insuffisantes et l'industrie humaine fit ses premiers essais dans l'art de bâ tir. Pour se garantir des sur~ prises, partout où se trouva ient d es lacs on bâtit sur pilotis, .â U

milieux des eaux. Avec la hache de pierre, on entaillait péniblement, tout au­

tour de la base, l'arbre qu'il fallait abattre; l' application du feu achevait de déta'cher le tronc. Des jours entiers p eut-être et les effOlis de plusi·eurs travailleurs étaient nécessaires pour obtenir une solive qu'un seul bûcheron façonnerait en quelques coups de sa hache de fer. Mais, avec leurs outils de silex Jnordant à peine sur le bois, lnis en pièces au premier choc m al donné, c'était pour eux travail énorme.

Les soLives, appointées et durcies au feu par un bout, étaient traînées jusqu'au bord du la·c, où des canots d'osier les prenaient à la reIllorque pour les conduire à l'emplacelnent choisi . Là, elles étaient dressées et enfoncées dans la vase molle jusqu'à ce que la tête se trouvât à fleur d'eau. Enfin les intervalles entre la mul­titude des pieux étaient ·comblés avec des pierres. Le tout formait un îlot d'une inébranlable solidité, ou plutôt un haut-fond sub­luergé et couvert de quelques pieds d'eau. Sur les têtes des pieux, dép~ssant le niveau général, ,des traverses étaient établies, puis des branchages, et par-dessus de la terre battue. Ce sol artificie!, au-dessous duquel circulaient 1es eaux , recevait enfin les habI­t ations .

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C'étaient des huttes rondes fonnées d'une charpente de branches courbées et d'une couche de terre grasse. Une seule ou­verture, très b'asse, que l'on franchissait en rampant, donn'ait ac­cès dans l'intétieur, sem.blablè à nos fours de' boulangerie. 1

Des pots grossièrement pansus contenaient ies prOVISIOns, orge, faîne, noisettes. Epàis, difformes, mal d'aplomb, ils por­taient les Illarques des doigts qui les avaient pétris. C'était une triste vaisselle, bonne pour contenir des grains, mais qui ne pou­vait guère garder l'eau et aller sur le feu.

Au sommet de la hutte est percé un trou pour le passage de la fumée du foyer, placé au 'centre, enlre deux pierres, sur un lit de terre battue qui empêche le plancher de branchages de prendre feu. Aux parois sont arppendus le casse-tête . de bois dur, les haches de silex, les dards en os, le filet en lanières d'écorce, hu­mid~ encore ,de la pêche . dans le lac et garni au bord de pierres rondes percées. Aux fourches des cornes d'un ,cerf sont 'accrochés les' vê(enle~ts" partie en tissu de lin plus grossier que nos toiles là .

) " 1 l '

sac7 partie en peaux de repard ou de ,loup couvertes de leur poiL Daps le r~coiI1 le plus abri~é, des Il attes d~ .ionq et qes fourrures POI , ~' }~ repos d~ la nuit. '1 ,

(1, Enfin, devant la porte, Se balance' le batelet d'osier. Les rues dUI Nil~age l,sont des ·canaux. Pour se rendre d'un quartier 'à l'autre, pour visiter seulement son voisin, il faut se transporter par eau. C'est tout le jour, d'un groupe de huttes à 1 autre, un continue~ lTIOUNenlenJ de va-et-vient. Le 1110uvement n'est pas moindre en.t·re la 1>onr'gade et les bords du lac, où l'on se rend pour la pêcJle et ia chasse, d 'où 1 on revient avec des bateaux appesantis

iE1 1 ,yiv, ·es . » " ) , J.,H. Fabre . Il 1

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,SCIÈNCES NATuRELLESi

'1 ,1;)3 11 S llotre 'pays, la plupart ' <!les nlaisons ISO'llt construites en hois ou en pierre; or, ~es de\lx. roches qui dOlllinent en Valais sont te rca\caire et le granit. ·Nous. allons . étLldier aujourd'hui le calcaire.

"1 Ij AhttéJ- id. -r Divers échantillons rIe roches calcaires. Un mor­ceau' d.e granitl l D l'al1gile. Un canif. Flacon d'HCl.

;11 '. II' d 1 f Jff 1 1 1: , Comment reconnaître les roches calcaires

,', ' a. . ExwTIen extérieur. - Observons attentivement les échan­tillons de roches que nous avons devant nous. Mettons à part le Ul'onit et l'argile. Les autres roches (sédimentaires, /Certaines ont des fossiles plus ou moins gros , VIsibles à l'œil nu ou à la loupe), blanches ou jaunâtres, peuvent être facilement J.'ayées avec un ca­nif ou même, certaines, avec l'ongle. Ce sont des roches calcaires . EJles sont peu chu·es.

- 27-l

h. Expérilnentons. Essay~:ms avec un acide : une goutte d'acide chlorhydrique snI' le granit (bien essuyer a vant) : rien . Sur l'argile (sans poussière) : rien. Sur les autres pierres: calcaire ordinai 'e, lnarbre, craie, etc ... un bouillol1neu1ent caractéristique : on dit que le cal,caire fait effervescence avec les acides; il 'e dé­gage du gaz carbonique.

2. La chaux

Voici quelques bâtons de craie (naturelle) qui ont été placé ' dans le foyer très chaud, hier.

Exan1inons-les: légère düninution de yolum , c1éfoIïl1ation. Illoins blancs que la craie, ne lai ~sent pas de trace au tableau noir ou très peu . Ce n 'est donc 'pas rie la craie.

Posons une goutte d'acide sur le bùton : pas d 'effervescence, Ce n'est donc pas du calcaire.

Ce corps nouveau est la chaux. Le calcaire est Ichz carbonate de chaux . Action de l'eau. - Plaçons quelques morceaux de chaux dans

une soupape; ver'sons dessus une petite quan~ité d'eau, goutte à goutte; l'eau disparaît, absorbée par lachaux ; celle-ci augmente de volunle (elle foisonne); puis elle craque, se 111orcelle, tombe en poussière (elle se délite).

On peut observer une aug1l1entation de température .: déga­-$elnent de vapeur; faire toucher la soupape ; elle est chaude.

Les phénol1lènes cessent enfin. La chaux vive est devenue. avec l'eau, de la ch.aux éteinte.

Si l'on verse cette ehaux dans l'eau on obtient un liquide blachâtre, rappelant l'aspect du lait: c'est du lait d e chaux. On l'utilise C0111111e désinfectant, car la chaux détruit les ll1icl'obes et les insectes parasites. Mélangé avec un peu cie colle, on en bacli­geonne: lTIUl'S -des poulaillei's, établ p s, écuri s, etc., troncs des arbres fruitiers .

3. I.'eau de t'haux

Filtrons le lait -de chaux. On obtient un )jqnide transparent (cOlllparer avec l'eau du robinet). Il ,contient cependant de hl chaux en dissolution (1 gr. par litre) . C'est de l'eau de chn ux.

Souffler dans ,cette eau: elle se trouble . (Dans l'ean ordi­naire, rien.)

En soufflant, nous introduisons du gaz carbonique' dans l'eau. Celui-d se combine avec la chaux Dour fornler du calcaire. Or, le calcaire est insoluble dans l'eau; d~nc, il la trouble.

Nous utiliserons l'eau de chaux quand nous .voudrons mon­trer l'existence du gaz carbonique.

(Dans une bouteille placer 1es mor·ceaux de chaux prép~rés par les élèves et renlplir d'eml. Relnp1ir toujours de nouveau après usage.)

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-28-

4. Préparation industrieUe de la cbaux

On prépare la chaux dans des fOUl'S à chaux. Certaines pier­res calcaires (peu d'impuretés) conviennent mieux que d'autres .

A proxinlité des carrières choisies, on construit donc un four à chaux (chaufour, choix de l'endroit) : intérieur en briques ré­fractaires; grille mobile à la partie inférieure; :terrain en pente pour faciliter l'accès.

Le four est .chargé par la partie supérieure: couches alter­nées de coke et de pierres calcaires. Allumage par la partie infé­rieure. A la température de 8000;.[e carbonate de chaux de décolIn­pose: le gaz carbonique (C0 2

) s'en va; il reste la chaux vive. (Danger de -séjourner à proximité d'un four à chaux).

On recueille la chaux par le bas, les blocs sont utilisés tels quels ou écrasés puis lnis dans des sacs et maintenus au sec. Les cendres sont utilisées en agriculture, répandues sur les chalnps manquant de calcaire.

Au !fur et à nlesure que le niveau s'abaisse, on recharge par Je haut; il n'y a donc pas d'interruption: c'est un four continu. Aujourd'hui les fours à chaux locaux sont abandonnés. Y en avait-il dans la région?

5. Mortiell'sJ Ciments

Si l'on mélange de la chaux vive~ du sable et de l'eau, on ob­tient un pâte liante: le mortier, utilisé pour ,réunir les pierres dans la construction des maisons. Au contact du gaz carbonique de l'air, la chaux durcit, redevient du calcaire, de la pierre, el sou­de étroitement entre eux les blocs ·constituant les murs . .

Parfois, les pierres utilisées pour fabriquer la chaux r enfer­ment une quantité plus ou moins yrande d'argile. Si cette propor­tion est d'au moins 12 pour cent, on obtient, après la cuisson et !la réduction en poudre, de la chaux . hydraulique ayant la propriété de donner un lllortier capable de durcir, même sous J'eau.

Si la proportion d'argile atteint 30 cl 50 pOUl' cent, on obtient alors du ciment qui donne un Illortiel' durcissant très rapidement à l'air et sous l'eàu.

Le béton est un mélange de cÏ1nent, de sable et de gros gra­viers.

Beaucoup de constructions modernes : immeubles, ponts , etc. sont faites avec du cilnent. On place des barres de fer clans des caisses de bois; on y coule du ciment qui «prend }l et emprisonne ainsi l'armature métallique: c'est du ciment armé.

Résumé. - 1. Les roches calcaires font effervescence avec les acides , c'est-à-dire qu'il se produit un dégagement important de gaz carbonique .

. 2. Chauffé ft 800°, le calcaire perd son gaz carbonique et se transforme en chaux.

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3. L 'eau peut dissoudre une petite quantité de chaux (1 gr. p a r litre: ·c'est de l'eau de chaux.

4. La chaux est préparée industriellement dans . des fours i\ chaux.

5. lVlélangée avec du sable et de l'eau , la chaux vive consti­tue un tlllortier. Avec une proportion variable d'argile, 0Ii' a la chaux hydraulique et le ciment. (Béton, ciment anné.)

Travaux à faire

Faire une collection de roches calcaires (indiquer leurs noms sur une étiquette).

~NFORMATION§ -, · # PÉDAGOGIQUES § ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

La suppression des écoles normalës en France Le cons·eil des ministres ,a décidé de sUllpr imer les écoles nOl\ma~·

les ,primaires, qu.i ,étaient clestinées ,à la formatiorn. des inst,itutem's et institutrices. L'ex.péTience ,a pl~ouvé .que ces école·s, .qui ont If'Ül'mé des instituteurs d'une lliptitude péda-gogl,que certJai1ne, lprésentent le gTa.ve inconvénient de ·confiner les ·futurs 'm àîtr e.s dans J étude d 'un .pro­gramme tro,p spédalE.ment établi et de ·laisse'l' ces maîtres ,dans un isolen'1ent inteUe,ütue,l où ,s 'est pa'l"fois dév eloppée une certa ine icléo­.logie poli'Ucfue. Il ne faut 'p.lus 'que :l'onplüsse !Ilarler clan s un ,8 11.S f â­ch eu sem ent ·pé.iorati'f d'esprit primaire.

Les futurs instrituteuTs doivent ,partidper a,li" même enseig n em ent que le.s jeunes Igens de leur âge ·dont l'ori entation €'st -chf.férente. Ains·i s'éta,blira une co:mmunaurté ·de cu1ture, et .les m·a îtres -de l' ens·eiog nem ent .primaii·e bénéfi.cie.ront d'une sHuaüon morRil e et sücial e ·supél"ieure à celle ·qu ï1s ont ·au.iourcl'hui.

D'.a.près ,la loi qui ·a été a·doop,tée, les élèves-ma.îtres .seront reçus dans :les .lycée.s .où Hs entreront dans la tClas·se de sElconde. Il s parti­oiperont ,aux ex.e'rcices d'éducation ,physi·que devenus obligatoires. Quand ils ,auront· 'p.as'sé la première :pHrtie ·du bacca.ül:ul~éat, ils rBce ­Vl'Ont dans Iles écoles 'Pédagogiques spédales ,un ,cDmplément ·cl'ins­tI'uction qui leur est indd,spel1sable, ·et ·a:c00mpliront en même temps un s tage d 'éduc>ation physique et de trava:1JX manuels.

·Cette refontEt ·suppose des mesures tr·ansitoh·es. Ce ,sont ·ces meSlu­l'es qui ,font l'objet. de la loi qui a été .ado.p-tée. Une ,loi ultérieure fi ­Jxera les conditions dans lesque:Jles seront 'formés 'les instituteurs. ~fais dès à 'Présent, les élèves~iillaîtres entreront ·dans I~a da8'se .de se·condü.

OR SAT, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

Page 17: L'Ecole primaire 15 octobre 1940

~ 30. -

·de ,1' e11se ig"ollcment se con da ire. ~eux ,qui sont ~n, cO,ur.s.{rét~d~s cl;\1: -' lL.t:

écol e·s 11011"111:a1es feront l,a clu:i:eC' de la scolar:te rec~Ulte pOUL .km ]W l -

mett;'8 de faire in1Jmédiate;men:t l es stages ,n 2cessülre.s . .

Quand loa r ' fo l',me serF\, aol1ev.ée, le, ' . m a îtres d ~ 'l:en :e i gne~~le,n ,~ '1~ 1' 1' . b ' e' f 'cl' el'o11t cl" Lme forma.t IOn qlll leu r a.sSlUl e·l ·a 'la con 11el dt10l 1 mall'e en 1 , . . .' 1

do tous en d ésar mant de,s préventions .s o ~rv en.t InJuste ~' . Dal:s lc s "' .11-,1es et v illages, .Iïns tituteu r et IÏnsti tu1nc'e }Oll€'rOl1't un l'o le soen1 1 dans un ,'ens nati'ona l.

NÉCROLOGIE

t Monsieur Fridolin Salamin Instituteur.

La ville et le district de Sierre, con~llle aus~i ~ e P ersol1l? e.l Cl:­seÎanant du Valais rOllland par ses tr01s assoclatI~ns .ont taIt c1~-

~ ·che 13 courant d 'élnouvantes obsèques à Ml' l ' ll1stItlltel.~r Flï­~~~~~ Salainin. Cela montre assez l' esth11e que I.e ·cher dl~p ::.~r.ll s'éta it acquise auprès de se:) élèves, de la populatIon et des 111stl-üiteurs ses collègues. . , .. ., . Ml' Salmnin a fait toute sa Cal'nere dans la VIlle de SIel] e où il a débuté en 1916. ~gé de '42 ans , il vena~t donc d' en~~'el: dan~ sa 25ème année d'enselgnemel:t. C est dUI ant ~e C~U? s .. e~çml.: { u 'il a r essenti les terribles atteIntes de 1~ lnaladle. ~fals ~ldel ~ .~l .r n devoir conlme le soldat qui veut lllounr sur ·la breche" Il. rwalt :)~aVeIllent répondu · ù l'appel :au IllOis . de , sep~en1br~ , den~ler, ~t on l'avait revu à la tête de sa classe qu Il affectlQnnaIt partIcuIJe-rement. l, •

Mais il avait trop cOlnpté sur ses forces d~~l~r~fln~es' U,llSS I,

deux senlaines après l'ouver,tul~e ~d~ éco~es.' c1~vaIt:Il l ÇfUlttel~ a re ~ gret ses élèves pour entrer a 1 hopIta 1 ou Il s est etemt le 10 oc lobre.

~ 31 ~

Ainsi, notre collègue est mort à la tâche et ·cela marque bien­un des traits dominants de son caractère. Car, dans toutes les circonstances Mr Salamin a fait i1110ntre d'une volonté ferme et agissante et il n'a jamais reculé devant les responsabilités. Sans défaillance, il a enseigné dans les bons comme dans les luauvais­jours, remplissant son devoir avec une rigoureuse exactitude. Toujours ponctuel dans sa tàche, j} se seraÙ fait un scrupule de manquer ù l 'école sans un nlotif très grave, comme de prélever quelqu es lninutes sur un temps qui devait être consacré à sa profession. C'est ainsj qu'il a toujours pu incarner aux yeux de ses élèves et des nlaîtres, le devoir dans toute sa noblesse et son austère grandeur. Pour leux tous, il fut un nl0dèle.

A notre époque, de tels caractères sont piutôt rares, c'est pourquoi la vie de IVIr Salamin lnérite d'être citée en exemple. Et l 'on comprend que malgré la triste situation dans laquelle il lais­se une famille de 6 enfants en bas âge, notre collègue soit parti pour un i1110nde m eilleur avec une conscience, tranquille et une grande sérénité d 'âme. ' '

A nous qui l'avons plus particulièrement connu et app:récié wh Salanlin laissera le souveriir d'un collègue toujours prêt à rendre service,. d'un Inaître dévoué, d'un pédagogue compétent et expérimenté et d'un chrétien convaincu . Nous nous efforcerons de l'inliter, et c'est en songeant à sa force de cara ctère que nous trouverons le courage nécessaire pour relnplir une tâche parfois bien ingrate.

Nous pl" s'entons à sa fam.ille si durem ent frapp ée notre S~Tnl ­pathie la plus profono et n ous prions · l e Ciel de d onner à la veu­ve éplorée, aux. pauvres orphelins , aux frèr es et sœurs de n otre collègue cJisp,a ru la force de supporter chrétienuenlent cette dou-loureuse épr~uve. ' · ' · Cl. B .

fr' 20 par mois vous pel'l11 et.tCI'" t yacql~, é -• ri,}' IR. r ei,n e ·cles ll1êF'h inl,}s ':1, P C! ']] e

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l'vIACHI'NES D'OCCASION RE P ARATIONS DE TOU~ SYSTE HIES

"

Page 18: L'Ecole primaire 15 octobre 1940

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sentin"l.ent d e la falmi.lle et de l '.amour du foy er. Il .·c.OIl1,st ltue le .pl'e.'enL p al' exc8ill ence à ofirir ,aux m èr es de tous l es m lheux ct 'lI, sa l) lac

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clan.. 'l'laqu e' bi'h li othèque. INTRODUCTION A LA MUSIQUE

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ture de müntagne lune pla,.ce éminente. Il fut :un véritable chef d'ècole. Ces hèlles reproductions sont d'un g-r.and i·nt.ér êt .pour 1 (':)

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