l'ecole primaire, 15 décembre 1940

18
SION, 15 Décembre 1940 No 5 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION , A BON N E MEN TAN N· U EL: Fr. 6.- 60me Année. Les abonnements se règlent par h' 1 Il S . T 1 c eque posta c 56 ion, ou à ce défaut contre remboursement out ce qu concerne la publ' f d" Ica Ion Olt etre adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre PUBL! Les annonces sont reçues exclusivement par -- A Cid TAS, Société Anonyme Suisse de Publicité SION venue e la Gare Téléphone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

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SION, 15 Décembre 1940 No 5

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA 50Cl~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

, A BON N E MEN TAN N· U EL: Fr. 6.-

60me Année.

Les abonnements se règlent par h' 1 Il S . T 1

c eque posta c 56 ion, ou à ce défaut contre remboursement out ce qu concerne la publ' f d"

Ica Ion Olt etre adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

NOUVEAUTÉS

L'APPEL DES NUAGES L'aviation, sa technique, son enelhautement,

- 'Par \iV alter ACKER1\,[ A T _ T

Trél,duction franç~üsE' de E. CherbuHez-Stephani. In -8°, avec tz.9 illustrations en hms-texte et de nombreuse-s

fignres dans le texte, relié _ . . . . . . Fr. 7.50 Hien Ifait -pour enthousiasmer la jeunesse, voici de la (plUJ.ne -d'un

des grands pilotes de la «SiVvissaÏr» un bel ouvl~age orné de nomibreusE's illutStrations. Sous un titre ·suggestif, il expose tout ce qui a Ü'ait à l'a­viation: la constru.ction d'un avion, le pilotage et le ·chemin à suivre pour devenir aviateur.

LES MARIAGES MANQUÉS DE BELLE DE TUYLL

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et Dorette BERTROUD

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Des lettres de BeIlle od a Tuyll ,à Constant d'Rerme-nchE's et les 1'0-ponses de -ce ,dernier réunies et ·commentées, voici un retour :à l'aima.­ble XVIIIe siècle qui Ip'laira aux ·lecteurs romands. Spirituelles -et char­mante,s, elle,s donnent, entre ,autres, un o',écit Ifidèle et pittoresque de la conquête de !la ,Corse ,par les troupes de Louis XV dont 'Constant d'Rer­lne-nches fut Il 'un des chefs. C'est là toute une -pag'e d'histoire, ornée d'illustrations de l'é{poque.

LA VALLÉE PERDUE ,pa.r NoëiUe ROGER

In.-116, 'broché . . Fr. 3.50, rellié Fr. 6.-!Livre d 'intelligence, ode ,sci.ence et d'art, ce roman est à la: ·fois aven­

ture et _p ro,cès ,de la civilisation moderne. L '011igina1lité de l'œuvre ,c'est la confrontation des ho.mmGls d 'aujourd'hui avec ceux de,s temps mil­lMnaires, réalisée avec le plus souple talent.

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Ce livre coùoré et évocateur où J'amour est violent 'C'OilTl_me la nature alpestre, a ,pour princip-a'l ,personnage l Saint-Gothard; l'action se dé­!l"oule lors du gigantesque travail que -fut le -pel~cement de ,cette voie .souterraine; 'ce .drame d'une route E·t d'un tunnel est un véritable l'a­man suisse sans aucune tendance 1P01itique.

L Lausanne . Genève· Neuchâtel. Vevey. Montreux . Berne . Bâle

SION, 15 Décenlbl'e 1940. No 5. 601ne Année. Il

l' c IR ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOIlV.UiV.IîAIRE : NOEIL. - COiMllVlfU ItCATIONlS D.IVEHStES: CiTculaire. ,du Département. - S. V. E. - Travail annu€·l des 'candidats au Brevet de capa!C'ité. - .cours de l 'Association des 'Maîtres de gym­nasüque. - Avis aux institutrice·s et instructions aux maîtresses de travaux manuels. - Allocations de renchérissement. - PIl"O­'g'l'amme de chant. - Vacance-s d'hiver Ipour la jeunes-se. - PAR­TIE PiEIDAGOGIQUE: iLe ,certi,fi.cat d'aptitude à l'enseignE'lluent moyen. - «Lettre de mon Eocole ». - A 'l'auteur des « Lettres de Imon Eocole ». - PARTIE PRATIQUE: Langue française, centres d'intérêt, 1ère et 2ènle semaines. - 'Mli.ssion de ùa femme au vi1-lage (suite 8Jt fin).

Jésus ·naquit dans une étable, Voilà p,lus ,de ,dix-nGluf-cents ans! Noél est la _lfête immua:b'le Des pauvres et des -artisans.

Tours de granit, ·clochers rustiques Jettent au ciel leur ,carillon; L 'église chante des ,cal1üqU€'S, Les .greniell"s Ifont le révei.llon.

On illumine ,la chapelle, Les d8'l~g es -ont de-s rayons d 'OT: Chwque auréole nous ra'P'Pel,le La tête de J ,ésus qui dort.

Des \pauv'res i.l est le symboJe; J,ésus ai.nle la pauvreté. He,ureux qui de son auréo.le Prend un ,rayon de charité!

Ave,c ·ce rayon de lUlmière, Celui-1à Ipeut sécher dels ;pleUl~s;

De la ,lnansarde -et 'la; chaumière Dieu compte toutes les douleurs !

Alléger la ,moindre soufr-anoce, Verse-r des paroJ.es dE' -nliel, Chass-er du cœur l'indi:flférence, C'est pre-ndr le \chemi,n du de'l.

Enfants, dans le siècle où nous Oui ,c'est dans une crèche im- IFsommes,

[monde, Haine, égoïsme ont tout proscrit! Entre .1 âne et 'le bœuf cornu, Enfants, quand vous 'Sell"eZ des Qu'on voilL l el IRédem.1Jtem'l' du ,monde [ho'mmes Sur ,la ,paille, tfrileux et nu. Souvenez-Yons de Jésus-Christ!

Mais l'étoile a guidé -les IU1wges; Bientôt Die,u va clore l'année Ohacun dèjlà ,s' est _prosterné Et ,la; rap:pe.le,l' -dans le ciell; En oMrant de ri,ehes hO'lumages Demain, s ous votre ,cheminée, A l Enf.a:nt-Di€·u tout nouveau-né. Cherch€'z le s-abot de Noël.

Barrillot.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

~'''''''''''''''

i ~É~1!~!i~!~~~~?~~.K.~!~~~~~~ ~ .. - .. .. .. , '7.. .. 1 .. .. .. ..

Circulaire adressée aux fldministrations communales du Canton du \Jalais, le 12 décembre 1940

Monsieur le Président et Messieurs,

Le Départeillent de l'Instruction publique organisera durant cet hiver un certain nombre de cours nlénagers ambulants des­tinés aux 111énagères et aux jeunes filles.

Le programille d'un cours normal de 160 heures cOIllporte des leçons de cuisine permettant de tirer parti des produits de la caillpagne (80 !heures); la coutrre et le raccommodage (60 heu­res); les soins aux bébés et l'hygiène (20 heures). On peut aussi suivant les circonstances organiser des cours de moindre durée avec un programme réduit.

Parallèlenlent à ces cours 111énagers il sera également donné des cours d'orientation de courte durée, 20 heures. Ceux-ci au­ront lieu l'après-midi et le soir et seront destinés spécialeJ11ent aux maîtresses de maison désireuses de se renseigner Sur la ma­tière d'obvier dans la mesure du possible aux inconvénients qui découlent du rationnement.

Ci-joint, nous vous remettons des instructions concernant les cours en question; vous y trouverez tous les renseignements utiles à ce sujet. Si ,ces cours vous intéressent, vous voudrez bien nous faire parvenir votre inscription d'ici au 20 décembre 1940 en nous indiquant à quelle époque le cours devrait s'organiser de préférence et quelle en serait la durée. II sera tenu ·compte de vos désirs dans la mesure du possible et suivant le nOIllbre de maî-tresses disponibles. ,

Veuillez agréer, Monsieur le Président et Messieurs, l'assu­rance de notre considération distinguée.

Le Chef du Département de l'Instruction publique: Cyr. PITTEVOUD.

INSTRUCTIONS

concernant les cours ménagers ambulants et les cours d~orientation.

I. But

Dans l'idée de donner aux jeunes filles et aux ménagères des connaissances plus approfondies en matière d'économie do­mestique, le Département de l'Instruction publique .organise des Cours ménagers ambulants réservés tout d'abord aux comillunes

~ 131-

. 'Ilt pas d'école Inénagère et Iqui en font la denlande, soit qUI no. , .., . f d' directeluent, soit par l'intenllediaire rd une aSSOCIa IOn ou une autre autorité.

A la ,demande des conlmunes, il sera égaleI~lent donné des cours d'orientation sur l'enlploi rationnel des artIcles sounlis au rationnement.

Il. InSCriptions

Les inscriptions sont à adresser ·au Départenlent de l'I~struc­tion publique dans le délai fix~ .. Dans la Ill;sure du possI?le le Département tient 'cOIupte des desirs des requerants en 'ce qUI 1con­cerne la durée et la date des cours.

III. Apport des communes

Les prestations de la commune sont les suivantes: a) Pour un cours ménager normal elle paie 50 fr. . b) Elle fournit les locaux chauffables et le cOllllbushble. c) Elle fournit l'éclairage des locaux. d) Elle fournit le logement de la Illaîtresse du c~ur~. d) Elle transporte la cuisine anlbulante à l'endrOIt ou se don­

nera le prochain 'cours. Pour les ·cours d'orientation elle fournit les locaux ·chauffés

et éclairés et le logement de la maîtresse.

IV. Apport des élèves

Le 'canton ne 'perçoit aucune finance de la part des élèves et conseille aux COIumunes de les exonérer également de toute pres­tation.

Elles ont ,par 'contre à :payer : a) le prix des repas qu'elles prendront au cours (env. fr. 0.60

par repas), . b) la :priIue d'assurance contre les aCCIdents.

V. Organisation ei program.me

Les élèves admises à ce cours doivent être éIllancipées de l'école 'Primaire et âgées de 15 ans ou plus. II ne sera pas admis d'écolières .

Chaque cours ménager aur~ a.u miniIuum, ~ élè,:es et au 111~­ximunl 16. Si le nonlbre d'inSCrIptIOns est supeneur a 16, le COUIS pourra être dédoublé.

Le cours ménager alubulant dure de 80 à 160 heures, le 'cours d'orientation 20 heures.

Le programme -des cours ambulants est 'le suivant: . Cuisine simple consistant dans l'utilisatio~ des prodUIts d~ la

région, ouvrage manuel, lessive r~pass~~e, sOIn~ au,x. Iualades et aux bébés, travaux de 'luénage, anthmehque menagei e.

Page 4: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

Les cours d'orientation renseigneront les n1énagères sur l'emploi des produits rationnés: denrées, tissus, savon, etc.

Le progralnlne détaillé pourra être exalniné et dis'cuté avec la Inaîtresse 'chargée de 'cet enseignelnent et dépendra surtout du nombre d'heures consacrées à 'ce Cours.

Sion, le 12 décembre 1940.

s. \1. E. Séance du comité du 23 nove,mbre 1940

MM. Pralong et Darbellay sont absents.

M. Thomas ouvre 'la séance à 14 h. et nous parle du décret v~té dernière~1ent par le Grand Conseil sur le rajustement des sa­laIres. II se J:esume en déclarant que si les allocations voœes ne nous donnent pas entière satisfaction, elles 'constituent cependant un gage pour l'avenir, puisque le vote émis par la Haute As­srnnblée témoigne d'un désir très net d'aider avant tout les pères de famille. lVI. Revaz nous rend cOHlpte de son mandat et des démaI)ches effectuées auprès de l'Etat par les représentants des employés et fonctionnaires qui en dépendent. Il était, vu les cir­c.onsta~l'ces, impossible d~ faite mieux pour cette 'fois, les posi­tIons etant nettelnent prIses tant par le Département intéressé que par la Commission des Finances. M. Bérard se delnande com­ment l'Etat s'y prendra pour concilier, en ce qui nous concerne, les dispositions du présent dém'et, qui octroie 5 fI'. par enfant au­dessous de 18 ans, avec l'art. 20 de la loi du 15 novembre 1930, qui fixe 'cet âge à 15 ans. Il y a là une anOlnalie. Le 'cOlnité espère qu~ ~e, Départen1eI:t, en ~vitation de ~OlnpHcations dans sa cornp­t~bIlIte, vo~,dra bIen faIre son possIble pour que, dans la pra­tIque, le ·chIffre de 18 ans soit adopté partout, puisqu'il l'est déjà pour ce qui concerne l'exonération. M. ThOimas nous donne la lecture d'une lettre de l'Association des employés de l'Etat, dans laquelle on nous propose la ,création d'un organe groupant les trai­tements fixes eluploY'és de l'Etat, tout en conservant à chaque société sa ,con1plète indépendance. M. Revaz est chargé par le comité de rester en 'Telations avec la dite société pour l'étude de ce projet, 'sur lequel il fera rapport en temps opportun. Le per­sonnel enseignant sera informé des déinaTches entreprises par la S. V. E. pour obtenir le rajustelnent des salaiTes : l' « Ecole Pri­maire» s'en chargera.

Instruction illilitaire préparatoire. M. Thomas passe briève­lnent en revue ce qui a été fait en Valais dans ce domaine, et vou­drait voh' chaque instituteur capable de di'l'iger une section de gymnastique. Il ,estime que c'est au 'Pel'sonnel enseignant qu'in­combe la tâche de prép·arer à la vie n1ilitaire les élèves qu'il a éduqués jusqu'à 15 ans; l'influence bienfaisante qu'il ,pourrait

ainsi exercer sur les jeunes gens est incontestable. Il est regre~­table, fait remarquer très judicie,usement à '~e pr~~)ûs, M. le dI­recteur de l'Ecole nonnale que 1 Etat ne pUIsse s Interesser au traitement des m.aîtres de gymnastique dont les 'communes seule~ ont la charge, sous réserve des subventions fédérales .. P,ourqu~I n'aurions-nous pas désormais des maîtres de gymnast~que traI­tés comlne leurs collègues? Le Département nous feraIt le plus grand plaisir en étudiant cette suggestion et en nous faisant 'sa­voir s'il estime ce désir ,réalisable.

Et pour terminer, M. Thomas demande aux n~embres du ~o­mité de faire leur possible en faveur de la loi qUI ~era souInls.e au ,peuple diInal1'che prochain. Tout le monde est Id ~\oc~l.'d et Il sera publié un appel dans ce sens dans l' « Ecole Prnnalre ».

Le COlnité adopte la proposition d'une retenue de 1 fr. sU'r le traitement en cas de décès d'un Inmnbre actif, pow·. veni~' e~1 aide à sa famille. Il reste à nous entendre avec les serVIces Inte­ressés pour savoir de quelle façon cette rete:r:ue pourrait ;être opérée sans compliqueT outre Il1eSUre leur travaIl.

Décision est prise d'alloueT à l'Institut des Sourds-Muets du Bouveret un don de 100 fI'.

Travail annuel des candidats au Brevet de capacité Les membres du corps enseignant non encore en possession du

brevet de capacité voudront bien analyser pour l'année scolaire 1940-1941 l'ouvrage de ill. R. Dottl'ens: « L'enseignement indi­vidualisé ». Les cand1dats passant l'exaInen en 1941 feront par­venir leur travail à leur Inspecteur pour le 15 mai et les autres pour le 1 el' septembre 1941. ,

Nous espérons que ,cette année les travaux seront acheves pour la date fixée; les candidats en retard ne sont pas pour au-tant .dispensés du travail. , .

L'examen oral de langue française portera plus speCIalement sur Racine et son chef-d'œuvre: « Athalie».

Le Chef du Dépal'telnent de ['Instl'uction publique,' PITTELOUD.

L'enseignement individualisé pal' ~1. R. Dottrens.

Il n 'est pas nécessaire de présenter au personnel ensei­anant valaisan M. Robert Dottrens, le distingué Directeur de l'E­~ole expérhnentale du Mail, à Genève; il n'y !l 'pas bien .longtemps que les institutrices du canton ont pu appre.cIer .s~ ~cIence theo­rique et pratique en Inêlne telnps que sa snnphcüe charmante, lors de leur dei'nière réunion générale à Sion.

Page 5: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

- 134-

« L'enseignement individualisé » a paru en 1936, à la suite d'un autr,e ouvrage intitulé: « Le progrès à l'école,' Sélection des élèves ou changement des Inét1wdes ».

Dans ce dernier ouvrage, M. DoUrens fait un exposé criti­que des divers essais tentés pour obtenir « une Ineilleure organi­sation S'colaire en vue d'un rendelnent accru». Les maîtres dé­sireux de se tenir au courant y trouveront des renseignelnents précis sur des systèlnes pédagogiques plus ou Inoins en vogue à l'heure actuelle et dont on entend parfDis parler, sans peut-être sa­voir au juste à quoi ils correspondent. Citons au hasard: « Les classes de développement - Les Inéthodes a/ctives de travail col­lectif : la Inéthode Decroly, le Gesamtunterricht, l'école sereine ... - Les llnéthodes de travail par groupes: la Project l\1éthod, le Plan d'Iéna, la n1éthode Cousinet... - Les Inéthodes de travail individuel... - Le plan de Dalton, le système de Winnetka, etc ... » Comme on le voit, ce livre, très riche en substance, est avant tout un exposé théorique.

« L'enseignement individualisé », qui fait suite au livre pré­cédent, est davantage du domaine de la pratique; c'est l'exposé des premiers résultats d'une expérience pédagogique: un essai d'individualisation du travail dans une école primaire pal' l'em­ploi des fiches.

En voici la table des matières : 1. Introduction,'

1. L'école expérimentale du Mail. 2. La liberté et le travail individuel. 3. Enseignelnent collectif et travail individualisé. 4. Prelniers essais.

II. Notre technique: 1. Les fiches. 2. La rédaction des fiches. 3. La classification des fiches. 4. L'emploi des fiches, l'organisation du travail individuel. 5. Le contrôle du travail.

III. Des exemples: 1. Fiches de récupération. 2. Fiches de développement. 3. Fiches d'exercices: vocabulaire, conjugaison, lecture,

con1position, gramlnaire et orthographe, arithmétique, écriture, géographie.

4. Fkhes d'auto-instruction. IV. Conclusion:

Les maîtres liront cet ouvrage avec intérêt, Inême s'ils es­timent qu'ils ne peuvent pas ou ne doivent pas avoir recours aux procédés indiqués ou n'ont pas le mên1e optiInislne que M. R. DoUrens sur le succès des fiches.

Les candidats au Brevet de capacité, dans la rédaction de

- 135-

leur travail, voudront bien porter leur attention plus spéciale­ment sur les pages suivantes: p. 25 à 40, 49 à 59 et 67 à 76.

Enfin, nDUS recomlnandons volontiers aux instituteurs qui désireraient avoir en mains un certain nombre de fiches prêtes à être utilisées la collection de 111. Henri l\laillard (Dépôt scolaire du canton de Fribourg), et tout spécialement, à titre d'essai, la série « Composition» de 50 fiches à fI'. 0,04 l'une, ou la série « Dé­veloppement » de 50 fiches à fI'. 0,06 l'une.

L'ouvrage de M. DoUrens: « L'enseignement individualisé» est en vente aux Editions Delachaux et Niestlé, 4, Rue de l'Hô­pital, Neuchâtel.

Gours de l' flssociation des maîtres de G~mnastique Le COlnité de notre association a décidé l'organisation des

cours suivants: 8ierre, Ecole Primaire, Dir. Roux G. 21 décembre à 14 h. Sion, Ecole Pœünaire, Dir. lBohler, 20» 14 h. Vex, Eco:le \Pri,maire, Dr. Vuignier, 21» 14 h. Evolène, Ecole Primaire, Dir. Vuignier /20» 14 h. Mase EcoJe Primaire, Dir. Bruchez 21» 14 h. Nend'az (Ba'sse-iNdaz), E.colle PIl"i,maire, Dil'. Bo'hler, 21 » 14 h. Gl~imisuat, Eco/le Primaire, Dir. Roux, 19» 14 h. Conthey -1Pllace, Ecole Primaire, Di'.!.'. Hubert, ,21 » 14 h. Leytron, geaI€' Prim,aire, Dil'. Delaloye 21» 14 h. Mart:Lgny-Ville, 'Ecole ,Primaire, Dil'. BertJl"and 21 » 14 h. Vernayaz, Ecole f>rimail'e, Dir, Gros's Z1» 14 h. Vouvry, gcole Primaire, Dir. HubeTt 20» 14 h. Vi,ssoie Ecole Primaire, Dil'. Pœ'a'long 21» 14 h. Orsièl'e's, Eco~e Primaire, Dir. Darbellay 1'9» 14 h. Châble, lE,cole Pl'i1maire, Dir. DarbeUay ,21» 14 h. V,al d'IlIiez, Eco,le Prima,ire, Dir. IButîet .21» 14 h. Sion, Ecole Primaire, DilI'. !MEe DMrubiani 17 » 14 h.

Le per-sonnel enseignant est vivement encourag.e a assister nOlnbreux à ces cours. Nous nous 'Pennettons de faIre observer que le cours o.rganisé à Sion le 17 décenibTe est strÏ-ctelnent ré­servé à Mesdames les Institutrices.

Tous les participants sont priés .de se munir d'habits .d; tra-vail. Le Comlte.

Elvis aux Institutrices D'entente avec le Départenlent de l'Instruction publique,

l'Asselnblée générale de la S. 1. V. R. aura lieu déjà en janvier prochain.

A cette occasion, M'lIe Studer, du Départen1ent de l'EconOlnie

Page 6: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

- 136-

publique et inspectrice fédérale des écoles lllénagères, donnera une conférence SUT le rationnem_ent des textiles pour les cours d'ouvrag,es manuels, dans le sens de la circulaire qui a été adres­sée dernièrelment à toutes les institutrices du canton.

La date et l'ordre du jour de cette assen1blée seront publiés ultérieureillent. (Coillmuniqué.)

Instructions aux maîtresses de travaux manuels (Circulaire adressée le 4 ,décen1bre 1940 aux lnaîtresses qui

avaient passé leur comillande au dépôt S'colaire)

Le dépôt scolaire B vient de recevoir de l'office fédéral de l'économie de guerre l 'autorisation de livrer aux écoles le lllaté­riel destiné à l'enseignement de l'ouvrage lnanuel durant le ,mois de décembre (période transitoire) d'après les norn1es suivantes:

POUl' les tl'ois pl'elnières classes: 1J2 Ill. ,d'étoffe de coton (Aida, Java ou toile) par élève 1 écheveau de coton = 50 gr. par élève 1 bobine de fil pour trois 'élèves

POUl' les 4ème, 5èJne et 6èJne classes: 1 n1ètre d'étoffe de coton (toile, m olleton, etc.) par élève 1J2 bobine de fil par élève 1 peloUe de coton = 50 gr. (à tricoter ou à crocheter) par élève 112 écheveau de laine .

.,J Pour les classes supérieures: 11/2 m. d'étoffe de 'coton (toile, lllolleton, etc.) par élève 1 bobine de fil 1 pelotte de coton = 50 gr. 1 écheveau de laine = 50 gr.

La vente des autres articles est libre. Au mois de janvier, entrera en vigueur le rationnen1ent du

textile pour cours d'ouvrage manuel; alors de nouvelles instruc-' tions seront cOlllmuniquées aux n1aîtresses d'ouvrage à l'occa­sion d'une conférence réservée à ce sujet, puis le dépôt B livrera son Imatériel selon les prescriptions de l'Office fédéral -de l'éco­non1ie de guerre.

~. ,

1 Seciété MulueUe 20 agences dans la canton .

1 "'_ Contrôle oCficiel permanent. 1__ 1

~utes opérations de banque aux conditions les PI~S favorab~

-- 137 -

Nous vous prions en conséquence de rectifier votre comman­de "d'après les indi'cations ci-dessus puis de la retourner au dépôt scolaire B. en mentionnant le nombre et l 'âge de vos élèves par division.

Ces n1esures ne sont 1~1alheureuselllent pas de nature à fa­ciliter l 'enseignen1ent de l'ouvrage lllanuel, lllais elles sont Ïlll­posées par les circonstances et les arrêtés fédéraux, et nous de­vons adapter notre enseignen1ent aux conditions nouvelles cr,éées par la situation.

Département de l'Instruction publique. Le Secrétariat: Evéquoz.

N. B. - Nous soulignons qu'il s'agit uniqueillent des com­mandes de matériel passées au Dépôt scolaire. Les autres COlll­n1andes doivent être soulInises au Département fédéral de l'E­conomie publique.

AVIS Nous rappelons aux instituteurs Inobilisés et à leurs rempla­

çants que, pour éviter tout Tetard et toute confusion dans le ver­sement du traiten1ent, il est nécessaire d'aviser le Départen1ent de l'Instruction publique de la date exacte où COlllmence le ser­vice et de ce fait le remplaceillent, et de la date où l'un et l'autre prennent fin. On évitera ainsi des ennuis et des réclan1ations inutiles.

Départelnent de l'Instl'uction publique.

fllIocations de renchérissement A partir du 1er décembre 1940, les allocations de renchéri~­

sement suivantes seront versées aux Illen1bres du corps enseI­gnant (art. 3 du décret du 13 novembre 1940) sous déduction de 2 % !J)our la caisse de ,cOlllpensation. Célibataires sans 'charge de famille fI'. 5.- par 'Illois Mariés et célibata ires avec ,charges de famille

(par personne: épouse, père, mère) fr. 5.- par IllOis Allocations familiales par enfant âgé de Illoins

de 18 ans fI'. 5. ~par IllOis Les membres du personnel enseignant ,qui sont tenus léga­

lement de subvenir à' l'entretien de leurs parents et qui désirent être mis au bénéfice des dispositions de l'alinéa 2 de l'article précité doivent. adresser leur demande par écrit au Département de l'Instruction publique dans la huitaine.

Le Chef du Dépal'tement de l'Instruction publique: PITTEL-OUD.

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- 1'38 -

Programme de chant pour le présent cours scolaire IVme An,née :

Théorie: portée, clé, lignes supplémentaires, silence, pause, 112 pause, soupir, 1uesures 2/4, 3/4, 4/4.

Solfège: No 1 à 64. Chants: 5, 7, 8, 10,11, 12, 13, 15, 20, 22.

Vmo Année:

Théorie: revlsion du programlue précédent, mesures 2/.h 3/4, 4/4, gam.nle de do majeur, ton, V2 ton.

Solfège: No 64 à 92. Chants: 14, 18, 19, 27, 26, 43, 64, 133, 104, 120.

Vlme Année:

Théorie: Revision du progranlme précédent, clé de fa, signes d'altération: dièze, bé1uol, bécarre, intervalles, 4 gamnles diézées (maj.), 4 gammes béInolisées (maj.)

Solfège: No 92 à 143. Chants: 46, 47, 69 51, 102, 120, 108, 123, 116, 119.

VIlma Année:

Théorie: Revision du précédent progranl1ue, nlesure à 6/s ,

7 gal1uues diézées, 7 ga1TI1nles bémolisées. Solfège: 143 à 170, 293 à 316. Chants: 31 , 45, 85, 61, 65, 70, 73, 121 , 76, 81 , 82, 86, 107.

BORDEREAUX DE TRAITEMENT

Une eueur s'est glissée dans les bordereaux de traitement qui ont été adressés le 11 décelnbre aux men1bres du corps en· seignant. Ces derniers voudront bien la rectifier et calculer eux­Inêlnes la part de l'Etat en enlevant du « Total» le montant pagé pal' la COlnmune. Département de l'Instruction publique.

A PROPOS D'UN RAPPORT

Une réponse détaillé au sujet du rapport de la Caisse de re­traite, paru dans l' « Ecole PrÎlnaire» du 30 novenlbre, sera pu­bliée dans le No du 31 décenlbre.

\7acances d'hi\7er pour la leune~se Le secrétariat général Pro Juventute, section « Vacances

suisses pour la jeunesse » organise cet hiver, en collaboration avec l'association du hmue Rotschuo, quelques camps de ski qui au­ront lieu à Grindelwald (cours pour débutants à la nouvelle au­berge de jeunesse), au Safiental (Grisons) et à Blonay (Vaud)

~ 139-

camp de ski conlbiné avec 'canlp linguistique). Tous les jeunes Suisses des deux sexes, âgés de 14-25 ans, sont cordialement in­vités à y participer. Ceux qui ne posséderaient pas de skis auront la possibilité d'en louer sur place. Les camps 'sont dirigés par des ·chefs expérimentés.

Demander les programmes détaillés et tous renseignements aux bureaut locaux d'orientation touristique, aux secr,éta'l'iats de district Pro Juventute, ainsi qu'au secrétariat général de Pro Ju­ventute, section « Vacances suisses pour la Jeunesse », Seilergra­ben 1, Zurich 1 (Tél. 2 72 47) .

AVIS Plusieurs 'articles n'ont pas trouvé place dans le dernier nu­

nléro; nous nous en excusons auprès de leurs auteurs. Doréna­vant nous feTons en sorte que les conlmunications de la Rédac­tion cèdent la place à celles de nos dévoués collaborateurs. Si cela n'a pas été fait antérieurement déjà c'est à la suite de dI"constan-ces indépendantes de notre volonté. Cl. B.

PARTlIE PEDAGOGlI~l

ùe certificat d'aptitude à l' enseignement mo~en Illme ARTICLE

2 La formation des maîtres de l'enseignement moyen.

Plusieurs solutions ont été adoptées par les cantons pour la fornlation des maÎtTes de l'enseignement moyen: on peut les ré­duire à trois :

1. L'organisation de COUl'S pal'ticuliers donnés aux institu-teurs à cel'taines époques de l'année.

2. La création d'un institut spécial destiné à cette formation. 3. La fréquentation de cours universitaires. Donnons un 1110t d'explication sur chacun de ces systèmes. Le premier est celui qui est actuellement adopté dans le

canton de Vaud. D'après le «Règlement du 20 février 193.4» et d'après une longue lettre de Ill. Chevallaz, le très aimable Direc­teur -des Ecoles nortmales du canton, en void les lignes essentiel­les.

Les candidats et les candidates au diplôme spécial pour 1'enseignement dans les classes primaires supèrieures ont à pas-

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- 140-

sel' un exanlen sur }es six branches suivantes: pédagogie, fran­çais, allemand, mathématiques, physique et chimie, sciences na­tw'elles et agronomiques. Les ,examens ont lieu en automne et se font en deux sessions, la session littéraire et la session S'cientifique et. mathématique ; ces sessions ont lieu tous les deux ans et al­ternent: c'est-à-ditre qu'il faut quatl'e ans à un ,candidat pour obtenir son brevet; il com.lnence d'ailleuDS par l'une ou l'autre paTtie à son gré. Pour se ,préparer à ces eXaInens, les candidats sont admis à suivre deux séries de cours. L'admission se fait sans exalnen; si les inscriptions sont t'l'op nombreuses, }e Départelnent élimine les plus jeunes hrev,ets 'prÎ1Illaires , Les cours durent cinq semaines et se tern1Ïnent vers la fin juin; pendant ce telnps les candidats reçoivent entre 18 et 23 Jeçons par semaine; ,ces 'COUIS sont surtout destinés à dkiger le travail personnel des candidats; ils sont donnés par des maîtl'es de l'enseignement secondaire, des professeurs universitaires et des maîtres de l'Ecole normale.

Le program.me général des exanlens a été établi par les pro­fesseurs eux-mêmes; ceux-d «sont libres d"en retrancher ce qu'ils veulent, selon le principe qu'il vaut mieux étudiefJ.' à fond deux ou trois sujets plutôt que superficiellement cinq ou six. »

Pour chacune des 'six branches énumérées plus haut, le pro­gramm.e d'exalnen coull.prend :

1. une partie générale, portant essentiellelll'ent sur le pro­gramme des écoles nonnales,

2. Une partie spéciale, destinée à prouver que le candidat a développé sérieusement ses connaissal1ces dans ,chacune des six branches du prog.ramlne.

Cette seconde partie contient une énunlération de sujets di­vers entre lesquels les ,candidats ont à .choisir pour leur travail personnel. C'est ainsi, par exempJe, qu'ils ont à fair,e une étude de trois œuvres littérai.Tes du XVII me, du XVIIlIne et du XIXme siècle, Le Règlement ajoute: « Il s'agit d'une étude approfondie du texte, et le candida t devll:a pouvoir replacer le morceau choisi dans son cadre et le rattacher à l'enselnble de l'œuvre, » Pour les sciences physiques et chimiques, il est dit que «l'ép1reuve des su­jets à option cOlnportera une causerie de 10 à 15 minutes ·devant le jury. Un In ois avant l'ouverture de la session des examens, Je candidat fera parvenir un r ésunlé de son travail (une dizaine de pages) à la direction des ,cours. »

POUir chacune des six branches, les candidats ont à subir des épl'euves écrites et des épreuves orales, les premières portant sur­tout sur la partie générale et les secondes sur la partie spéciale du programme. De plus, ils sont sounlis à des épreuves pratiques; elles consistent « en deux leçons: .J'une porte sur l'une quelcon­que' des branches du programlne; l'autre est une leçon d'alle­mand. » Les sujets des leçons sont indiqués 24 heures à l'avance.

- 141-

. « Entre deux senes de cours, les candidats reçoivent cinq fois des sujets de travaux (compositions littéraires, thèmes et compositions allemandes, problèmes de mathématiques) qu'ils en­voient au Département qui les leur retourne après correction».

Pour obtenir leur dipJôme, les ,candidats doivent avoi'l' une nloyenne générale de 7 sur 10.

Telle est l'organisation vaudoi,se. Renlarquons qu'il s'agit simplelnent de la préparation des maîtres pour les écoles prünai­l'es supérieures et non de ,ceux qui ont à enseigner dans les « éco­les secondaires ou collèges ruraux». Une plféparation plus lon­gue et plus approfondie est ,certainement exigée pour eux comlne pour les professeurs de coJlèges.

Le systèlne que nous venons d'exposer est ingénieux; il seln­ble, cependant, qu'on souhaite mieux encore. Les professeurs des cours primaires supérieurs sont en partie des lnaî,tll'es de l'Ecole normale; l'expérience senlble indiquer que lorsqu'on a travaillé pendant trois ou quatre ans avec des "IIlaîtres, il est bon d'enten­tre d'autres voix et de prendre 'contact avec d'autr,es esp[rits. Une solution Ineilleure ,serait, .sans doute, de ,consacrer un an entier à la préparation du brevet primaire supérieur; actuellement, sauf pendant .les ,cours et pour un séjour de trois à six mois en pays de langue allenlande, les candidats gaIldent leur .classe. Cette an­née spéciale ne se ferait d'ailleurs qu'après au moins trois ans 'de pratique dans une classe primaire,

Le deuxième système - c'est-à-dire la création d'un Institut spécial - est celui qui est adopté actuellement dans le canton de St-Gall . Ce 'canton possède une « Sekundal'lehramtsschule » (Ins­titut pour la fo'rmation des ,maîtres des écoles secondaires) , com­plétée par une école d'application. L'Institut est en relation avec 1e Collège ,cantonal, en ce sens qu'un certain nombre ,de ses pro­fesseurs sont les mêlnes que ,ceux du Collège.

Les candidats peuvent choisir ent re deux sections: la section « littéraire-historique» et la section « sciences naturelles-mathé­matiques » . Les branches suivantes sont obligatoires pour tous les 'étudiants: philosophie, psychologie, pédagogie et méthodologie: hygiène, géographie, dessin à main libre, chant et gymnastiqu~. Sont facultatifs , également pou,r tous, la philosophie de la relI­gion, le cours d'éconOlnie (politique et la musique,

A 'côté de ces branches, il y a Jes 1l11.atières obligatoires pour chacune des deux sections.

La durée des études est de quatl'e semestl'es. Sont adnus à suivre les cours ·ceux qui sont ,porteurs d'un

diplôme de maturité, les TIlaîtres primaires ayant le hlrevet st­gallois, à ,condition qu'ils aient obtenu la note 1 ou 1112 pour ~e brevet et qu'ils aient enseigné au lnoins rpendant deux ans, enfnl les collégiens qui , ·sans avoir passé la matuTité, ont suivi ,les cours

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- 142' -

ldes deux classes supérieures du gymnase ou de la partie techni­que, à -condition qu'ils donnent Ja preuve de leur ,capacité pour 1'enseignelnent des langues vivantes. Ajoutons que l'institut ou­vre ses portes également aux auditeurs bévévoles -suffisamnlent fornlés, à condition qu'il n 'en résulte aucune dépense supplémen­taire pour l'Etat et aucun ennui pour l'Etablissement.

Le 3ème système - la fréquentation de cours universitaires est celui qui est adopté dans la plupart des cantons.

A Zürich, on exige quatre semestres de cours universitaires pJus un séjour d'au moins cinq mois dans un pays de langue fran~ çaise. COInme à l'Institut de St-Gall, le programnle 'cOluprend des matières obligatoires, -puis des lnatières au choix soit dans le groupe « lettres-histoire », soit dans le groupe « sciences naturel­les-mathématiques ». Ajoutons qu'on ,peut se préparer aussi à l'enseignenlent d 'une seule branche et obtenir ce qu'on appelle le « Fachlehrerpatent ». COlnme pour le diplôlne IconlpJet, on exiae :quatre Sel1lestres d'études. b

A vec quelques variantes, les -cantons de Berne d'Argovie de -Thurgovie, de Schaffhouse, etc. ont la même Ü'rganis~tion.' A Schaffhouse on denlande dnq setmestres d'études; Argovie exio'e un (séjour d'une année dans un pays .de langue française. L~l­cerne se -contente de deux selnestres à passer dans une Ecole su­périeu.re, mais en territoire de langue française: pratiquement à l'Université de Fribourg.

Comme Je canton du Valais envoie régulièrement ses sujets à [' UniveZ'sité de Fribou'Z'g, nous nous arrêterons plus longuement, dans un prochain article, sur le règlement de cette Université.

L. B.

. uettres de mon Ecole XVIIlème LETTRE

fI propos de Littérature valaisanne

Il est des choses qu'on peut répéter sans psittadsme. Et plus, on le doit. « Littérature valaisanne de Jean Follonier» (Ecole Primaire N° 3) en est un exemple.

Je m'associerai donc en ce jour aux justes apprréciations de notre collègue d''Hérénlence, et son artid~ ln'inspire quelques ré­flexions.

Deux nOlns en vedette: Maurice Zermatten et Marcel Miche­let. Deux grands noms, connus aujoUJrd'hui dans tout le Valais, et- ailleurs, grâce à leurs publications .

J'ai parlé, plusieurs fois (dans ces Lettres, de mon alni Mau­rice Zermatten. J'y ai déclaré mon àdmiration pour ses œuvres,

- N3-

grandes ou petites. La « Colère de Dieu .» ln'avait fait vaincre quelques hésitations, et les dernières baDrières de la réserve sont tombées à la lectu.re fiévreuse, passionnante, de ce ,chef-d'œuvre.

(Mieux que beaucoup de lecteurs, .le puis savourer en Zermat­ten tout le charme de ,certaines peintures de sites et de personna­ges puisque ceux-ci, en bon nombre, ont fait partie de son « en­fance paysanne enveloppée dans l'odeur de l'absinthe et du ser­.polet ». Ils ont, ces personnag-es, paTlé, agi, vécu leur rude vie villageoise sur le sol cuit au soleil d'un de nos « Hauts Pays ·du Rhône », linon pays d'enfance aussi. De Mollène à Sernax, en pas­sant par VeTlniège, pas le plus J;Ilinuscule chevauchelnent de 'col­line, pais la plus petite 'combe inconnus.

L'à, en face, Seigne aux toits de tuiles rouges, Mence, A vex et sa vieille sentinelle de tOU!l'; Alliez, Rogny, au sud de Mollène. Void, à nli -chemin entre V oIJovron, « le g'ros village en croix sur une ,colline», et Mollène, la petite 'chapelle avec son Christ d'arole à la bouche tordue, qui apprit à Madeleine Fontannes la rési­gnation et l'acceptation de l'inutilité. La « chapelette », disent les sens de ,là-haut. « Une grande m3Jrguerite blanche au milieu des chalnps blondissants », pour celui de là-haut qui 'sait si bien pein­dre. De là, le regard ·se po~'te sur Vollovron et Mollène, à la fois. Et voici, justement, l'auberge où les gendannes lancés à la pour­suite de Jean Desverne's payent leur Htre ,de vin jaune à la « jeune filles aux joues rondes ». Les arêtes sauvages de Sasseneire s'es­tonlpent du côté de Loveignoz, mais plus à droite, avec les Becs de Bosson en retrait.

Void le -chelnin en pente douce, qui, sous les sapins, -les mé­lèzes et les aunes ,conduit à l'autre chrupelle. La chapelle où Michel, dans sa difficile ascension sera cOlnpris par le prêtre auquel il décoln71re le caillou qui pèse sur son cœur.

Je revois le Président Fontannes, ventripotent, :dans les stal­les réservées, au chœur de la vieiUe église, aux autorités en of­fice. Je revois le conseiller Maillard un peu plus rouge d'orgueil lorsque pour le remercier de 'Son quarteron une salve et un rou­lelnent de tambour éclatent pour lui tout seul. Il y a aussi Martin Fauchère, Jules Prabé, Jean Neytre. L'abbé TierTot aux « POllll­mettes couperosées)} Catherine, sa vi-e~lle servante, forment un ta­bleau ri,che d'évocations. Je repense au cOl,donnier Pierre, le vieux et fidèle chantre, qui s'est ·déjà depuis plusieurs années « trouvé seul devant la lnort, à l'heure où l'hOInme redevient nu, ou les comptes en banque mêlne nous lâ·chent et la considération publi­que. )} Il a déjà trouvé « au lieu du rictus de la crainte, Je sourire )} et Dieu aura bien récompensé à sa juste valeur « sa fidélité à sa vocation obscure de cordonnier. )} Que de p ersonnages fièrement campés! Figures austères; regards méfiants; profils de hiboux ; « visages osseux, plissés durement 'par la souffrance q~otidien~e, un peu tristes lnalgré l'effleurelnent de quelques sounres)}; sIl­houettes senlblables avec Jeur fichu rouge ou blanc noué sous le

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I?-enton, lnais reconnaissables à m.ainte va,riété p~cturale, à leurs tIcs, leurs hoc}1enlent,s de tête, leur façon de tenir leur rôle d'ac­teur sur la s'cene du labeur quotidien.

, Et c~s .tableaux de l'~xistence vil~ageoise ? Ces radieuses jour­nees de, JllIn avec les VIeux grenadIers napoléoniens coiffés du scha~{o .a plumet long, les gardes papales, les fifres et les tam­~~ur~naIres 'sur la place du chef-lieu de .la paroisse? Cette place egaye~ par le glouglou de sa grande fontaine, ombragée par ses peuplIers .

. Mais, pou~ dé~rir~ toutes ~es chos~s avec justesse, il a fallu u.n nnmense havall .d observatIOn. QUI le saura jamais? Mau­rIce ~ennatte? nle faIt 'penser à Molière posté dans la boutique du ~arbler de Pe~ena~ ~es ,he?-res durant pour voir juste, entendre Juste et pouvOIr aU1S1 deC'rIire juste.

Et plÜS « le style, -c'est l'h'OInme » quand nlême, et le telnpé­ram~nt d:un homme ~e mesure à sa capacité de travail, à sa pro­ductIon~ a 'son perfectIOnnement, à son effort régulier pOUl' avan­cer touJ.ours pll~-s haut vers les sommets difficiles à vaincre.

QUI pourraIt ne pas adlnirer de tels exemples de persévéran­ce, et, après, ne pas s'associer à la .louange C011l11l'lUne ?

Jean Follonier nous dit 'qu'il fallait des « enfants de la ter­I:e po~r parler de cette terre, des hOInmes issus de l'aridité et de 1 avance des ee-s coteaux appuyés contre le ciel. Des honnnes semblables aux paysans pour que toute -cette beauté une foi'3 se dévoile dal1:s nos l,ivres: » Je me peTlnettrai de lui faire remarquer que le ValaIs possederaIt plus d'un enfant -capable de lui faire hon­neur encore par sa littérature. Plus d'UIl, arrêté souvent dans son é~an asc~nsio~nel faute d'études suffisalnment poussées pour en­vlsa~er 1 aven!':" sous un tel angl~ .. Personne ne contestera que le ValaIsan est ne chanteur ou InUSlClen. Il y a ·des -cigales chez lui com'lne au pays de Daudet. E-coutez-Ie chanter - ou « hucher »

- dans les sOÎlI"ées d'hiver, sur les coteaux vineux dans la forêt sur le' chenlin du « nlayen » ou de -l'alpage, au baptême, à la noce: au recrutement, à la fête des pâtres ou des chantres. Sa voix tremble d'aise au soleil et sur la rocaille de tous ses chenlins tor­tueux. De tous ses chen1Îns difficiles. Hanmonica, accordéon, cor­nenluse, hackbrett parfois, voilà ses instruments d'orchestre. Et quand on a l'âlne débordante de joie, on traduit -cette mênle joie par des sons harmonieux. .

Que fait l'écrivain, sinon chanter aussi, par toutes les cordes de sa. sensibilité la vie des êtres et la vie des choses? Mais, l'ap­prentIssage de cet art est long, difficile et coûteux. On 'COIn prend que le Collège, l'Ecole Nonnale révèlent à René, le petit monta­gnard, un monde nouveau en lui apprenant qu'il est des sources de jouvence d'où l'eau sort oristalline. Des SOUI~ces au munnure déJi.cieusem,ent jaseur, viennent alO'rs les essais. Je me rappellerai toujours 'ce poulet d'un condis'ciple, oublié -quelque part dans un ouvrage de bibliothèque : -

- 145 -

« ,Pauvre Boillet, Plus de poulet: La Ipoule e,st ipartie Suivie de Ros-alie.» (authentique 1)

Du cœur à l'oreille, la chanson s'est faite sur un ton attendri et misérable. Mais, l'élan est pris. Plus tal'd, nlêu.l'le en gagnant son pain, on repensera avec une certaine componction aux bouts­l'hnés de l'âge crédule.

Déduction faite de ces pondeurs de prose nlaladive et de lit­térature poncive, sans valeur pour l'enrichissenlent de la langue, cette vocation de l'écrivain existe quand nlêlne dans nombre de cas. Il serait intéressant de voir quelqu'un s'en occuper une fois. Mais qu'an'ive-t-il, -presque toujours? Puisque, je .nl'adresse à des instituteurs, je prends un cas qu'ils connaissent bien: six Inois d'hiver à l'école; six autres nlois de travail intense à la caInpagne. La nature, conlIne pour le grillon, a fait notre pays pauvre. Il faut le pressurer pour en extraire quelques nlaigres récoltes. De l'M'­gent, afin d'entreprendre des études, point. Ce luxe coûterait trop -cher. De réels talents sont ainsi annihilés faute d'un peu de -ce Inisérable n'létal tintant.

Et c'est une vie entière détournée de sa voie. Le reg-ret d'a­voir nlanqué un but ardelIllment visé. Un ver plus rongeur que le relnords fera souffrir un être sensible tout au long de ces jours qui auraient dît lui apporter de la lunlière et de la satisfaction.

Alorrs, face à la vie â;pre, on se résigne, on accepte par,ce qu'on ne peut faire autrement, -par contrainte, -C0l11nle -ces paysannes au « visage résigné, qui avaient -caressé jadis un beau rêve et qui prises par la vie et jetées dans la grisaille du devoir quotidien ac-ceptent. » Hon.

fi l'auteur des "Lettres de mon école"

Là-haut, sur un plateau fort élevé, Régente r excell ent maître « H onol'é »,

Qui vous manie une plume très alerte, Capable de mainte riposte verte. Au bord des rochers de Nax, il va parfois, Tenant à l'extrémité de ses doigts Un papillon: une fleur, une feuille, Qu'il laisse ton1ber, et qu'en bas recueille L'Ecole prhnaire» de nos régents, Où, en caractères bien apparents, Ils se nomment: Lettres de lInon école. Ces lettres ont, soit dit sans hyperbole, Un mouvement et un style charmants, Sans termes Cl'eux, boul'so'uflés, ronflants.

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C'est là, croyez-.le, la bonne méthode, Et laissez de côté toute autre mode. Si vos lettrés ne l'apportent argent, Fuyez le triste découragement; Pensez que c'est vous qui faites l'aumône· Et honneur à qui de la sorte donne. '

Un qui aime la montagne.

L!:!RT][E PRATIQUE ~

LANGUE fRANÇAISE

Première sémaine.

Centre d'intérêt: AU COIN DU FEU

1. RECITATION

Le coin du feu

Apporte au feu ton fagot de ranlilles; Le ,chaud soleil a fui;

Apporte au feu ton fagot de ramilles; Petite fille !

J'aüne au bord de la nuit Tes yeux qui brillent ...

Prends le fauteuil et le livre d'images; M'ets-toi sous l'abat-jour;

Incline-toi sur le livlre d'images Et sois bien sage :

J'ainle ton beau front 10uI,d Ton doux visage... 'Philéas Lebesgue.

o vieille lampe, ô vieille ami,e

o vieille lampe, ô vieille alnie, à ta lUlm.ière Que de bouquins je lus, que de vers j'écrivis! Sous ton humble abat-jour que de fois tu me vis Veiller, quand le sommeil rougissait ma paupière!

Lampe ventrue et basse, en cuivre bosselé, Lampe COlnme on en voit sur .Jes vieilles crédences Tu reçus bien souvent de graves confidences: ' De mes espoirs les plus secrets je t'ai paTlé ...

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Pendant longtemps, tu fus n10n amie; et la seule. Oui, lorsque j'habitais tout là-haut sous le toit, Seuls m'étaient doux les soirs passés auprès de toi, Dans le palpitement de ta IUlnière veule ...

Et quand le petit jour rosé venait de naître, Quand le deI d'un bleu vert déjà se nuançant, L'aurore grelottait sur Paris, le passant Te voyait 'clignoter ·encore à mes fenêtres.

EdnlOnd Rostand.

II. VOCABULAIRE

NOMS. La veillée, un veillew', la che'minée, les chenets, le ronronnement du feu, le crépitelnent des étincelles, le fauteuil, les histoires, la causel'ie, les contes, les légendes, un récit, un con­teur, les rires, la gaieté, le fourneau en pierre olaire, le radiateur, le chauffage central.

ADJECTIFS. - Une veillée agréable, silencieuse, bruyante, prolongée; les ombres agrandies; un fauteuil profond, confo1'ta~ ble; les voisins bavards; une conversation animée; les contes in­vraisemblables, féériques, mystérieux, effrayants, Inel'veilleux; la devinette amusante, difficile.

VERBES. - Les voisins viennent veillel', on s'assemble, on se l'ange autour du feu, on se serre, on se chauffe, on parle, on l'aconte, on bavarde, on discute, on joue, on travaille, on inter­l'oge, on réclame des histoires, on cherche des devinettes, on écoute grand-père, on rit; le chat ronronne; la , bûche flambe, cl'épite.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le plan au No du 15 octobre.

Veilllée

Un joli feu brûlait dans la cheminée. Ma lnère tricotait un bas de laine; lnon père lisait, et lnoi, perché sur un haut tabou­ret, la plume entre les dents: les doigts barbouillés d'encre, je feuilletais rapidenlent mon dktionnaire afin de terminer mon de-voir. A. Theuriet.

Les jeux de la veillée

Pendant les longues soirées d'hiver, on se réunit autour de la table de fallllille. Les · grandes personnes jouent aux cartes ou aux dames. Les enfants ont à leur disposition le jeu de donlinos et le jeu de loto: c'est une p~'rtie qui les occupe bien, car chacun

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voudrait gagner. Mais quand l'horloge marque neuf heures sur un signe de la maIllan, les enfants disent bonsoir et s'en' vont se coucher: le jeu ne doit pas faire oublier le sOIllIlleil nécessaire.

Une soirée en famille autrefois

Les écuelles épuisées, la dernière Iniette de fr01lla o'e cueillie l'aïeule reprenait la quenouille, au coin du feu sur un ~ escabeau: Nous, les petits, garçons et filles, aocroupis sur les talons et ten­d.ant les mains vers l~ réjouissante flambée de genêts, nous fai­SIOns 'cercle autour d elle, l'écoutant de toutes nos oreilles. Elle nous racon.tait des ~istoires n1erveilleuses et bien accueillies, car le loup y InterVenaIt souvent. Ce loup, héros de tant de récits qui nous donnaient la ,chair de poule, j'aurais bien voulu le voir. J

Le pâtre a toujours refusé de m'admettre de nuit dans la hutte d~ paille~ au Illilieu du par'c. Quand on avait ass~z parlé de l'o­dIeuse bete, du dragon et de l'aspirc, et que le luminaire à bû­chettes résineuses jetait ses dernières rougeurs, on allait dorn1Îr de ce doux somn1eil que donne le travail.

Les veillées d'hiver

Nous Ill.angions la. s~upe entre cinq et six heures. Après quoi, nous entamIOns la veIllee. Tu Ille dessinais, sur la marO'e d'un vieux journal, des oies que je trouvais très bien faites et Illême jolies. J'entendais la chouette se plaindre du froid sur les bran-ches des sapins. H. Bachelin.

Veillée dans une grange

Groupées par Illasses autour de trois ou quatre ·chandelles, quelques femu1es cousaient, d'autres filaient, plusieurs restaient oisives, le cou tel1du, la tête et les yeux tournés vers un vieux p'aysan qui racontait une histoire.

La plupart des hOIllmes se tenaient debout ou couchés sur des bottes de foin. Ces groupes, profondén1ent silencieux étaient à peine ·éclairés par les reflets vacillants des ·chandelles. '

. Tous ces gens attentifs et divers dans leurs poses expri­IllaIent sur leurs physionomies imn10biles l'entier abandon ,qu'ils faisaient de leur intelligence au conteur. H. de Balzac.

Veillées en famille

1. Le temps des veillées était venu. Plus que durant l'été tu profitais de la maison. Le ciel persistait à de'llleurer D'ris t') •

2. Nous mangions la soupe ent'1:e cinq et six heures. Après quoi nous entaIllions la veillée.

Tantôt nous étions seuls à nous trois. Tu en profitais pour mettre de l'ordre ,dans tes cOIllptes, pour constater exacten1ent à

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un sou près combien il y avait d'argent dans le tiroir de l'ar­moire. Tu me dessinais, sur la marge d'un journal, des oies que je trouvais très bien faites et même jolies. Lursque j'en avais à ma disposition tout un troupeau que je pouvais diriger au gré de ma fantaisie, tu te m'ettais à lire... Ou bien, te rapprochant du poêle, tu écossais des haricots, puis ·cassais du fagot pour al­lumer le feu du lendemain.

3. Tantôt nous entendions frapper à notre pOTte. Tu disais: « Entrez». Et, quand on ouvrait la porte, c'était comme si toute la nuit noire et tout l'hiver blanc de neige fussent entrés chez J;lous. Sur le seuil, on secouait ses sabots, ou ses galoches, ou ses souliers. J'entendais plus distinctement la chouette se plaindre de froid sur les branches des sapins. Henri Bachelin.

Exercices d'application

Voir le plan au No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Sujets proposés

Vous revenez de faiTe une course dans le froid glacial d'une soirée d'hiver. Vous rentrez dans la cuisine bien chaude, déjà préparée pour la veillée et où la falnille est rasselnblée. Décrivez en notant vos impressions et sentiments.

Préparation. - Entrée en matière: Je il11e hâte vers ... (Noter le froid vif à l'aide de quelques détails) .

Premier paragraphe. - Dans la ·cuisine bien chaude: qu'il fait bon. Le bon feu répand une .douce chaleur! Plus de mau­dit vent qui glace et Illlord. Tout, id, est accueillant! (Autour de la table, près du feu, notez les attitudes des différents person­nages.)

Deuxième paragraphe. Réflexions. Engourdi par cette douce chaleur, .le ne puis In'elupêcher de songer à ceux que le froid glace et tue parfois.

Conclusion. - Je serai bon . Au cours d'une veillée, vous avez entendu raconter une his­

toire qui vous a intéressé. Racontez-la. Conseil. - Il ne s'agit pas de décrire la veillée, mais de faire

le récit d'une histoire, d'un conte ou d'une légende. En un court paragraphe, situeT la scène et esquisser le portrait du conteur. Ne 111ettre dans le récit que :des détails qui soutiennent l'intérêt.

Une vieille grand'mère racontre COlnment on veillait ,de son temps. Faites-la .parler.

Racontez ce que vous avez fait un soir à la veillée.

Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

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Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: LA MÉNAGÈRE

I. RECITATION

Au lavoir

Tous les jours, nloins le dimanche On entend le gai battoir Battre la lessive blanche Dans l'·eau verte du lavoir.

Une rigole en vieux chêne Au lavoir amène l'eau De la colline prochaine Où se tient caché l'écho.

La margelle est une pierre Aussi lisse qu'un luiroir, Un vieux toit fourni de lierre Tient à l'abri le lavoir.

Tous les jours moins le diluanche ...

La ménagère

P. Dupont.

Quand paraît la ménagère, La lunuière

Elle travaille à sa tâche Sans relâche,

Semble entrer dans la luaison; Le feu pétille et 's'agite,

Et plus vite L'oiseau siffle la chanson.

Dans le logis, son royaume, Tout embaume.

On sent une bonne odeuT D'abondance et de bien-être

Qui Ipénètre Et qui réjouit le cœur.

Assise au seuil du jardin. Au linge de la famille,

Son aiguille Redonne un lustre soudain Et sur sa tête attenHve,

Et pensive, Les lilas, qui font fléchir Leurs bras ·chargés de fleurettes

Violettes, Semblent vouloir la bénir . .

A. T heuriet.

II. VOCABULAIRE

NOMS. - Le ménage, le blanchissage, le ravaudage l'épous­setage, l'entretien, le récurage, l'essuyage, l'ordre, l'att~ntion, le soin, l'épargne, l'économie, la vigilance, la célérité, la pl'évoycl11-ce, la promptitude, la dextérité, la négligence, le gaspillage la pI'odigalité. . ,

ADJECTIFS. - Une nlénagère laborieuse, consciencieuse,. prévoyante, vigilante, affairée, attentive, économe; une maison agréable, des ustensiles nets; des oC'cupations continuelles per­pétuelles, multiples; un repas savoureux, plantureux, succ~lent;

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un menu alléchant; les travaux domestiques; des talents culinai­res, une recette pratique.

VEHBES. - La m·énagère encaustique fourbit astique es-.. ~ , ' , , suze, epoussete, ravaude, l'accommode, tient les comptes, éco-nomise, compose les repas, passe les commandes, utilise les res­tes, entretient la luaison, veille à ... , se dépense ...

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le plan au No ,du 15 octobre.

Suzel fait la lessive

... La petite Suzel, 'courbée sur sa planchette, savonnait le linge, le battait et le tordait à tour de bras comme une bonne Ipe­tite ménagère. Chaque fois qu'elle levait son battaiT, tout luisant d'eau de savon, le soleil brillant dessus envoyait un édair jusqu'au haut de la côte. Erckmann-Chatrian.

Une vieille femme épluche des pommes de terre

Ses -doigis crochus, noués, durs 'comme des pattes de crabe, saisissaient à la façon de pinces les pommes de terre grisâtres dans une manne, et vivement elle les faisait tourner, enlevant de longues bandes de peau sous la lalue d'un vieux ,couteau qu'elle tenait ,de l'autre main. Et quand la pomlue de terre était deve­nue toute jaune, elle la jetait dans un seau d'eau. Trois poules

. hardies s'en venaient l'une après l'autre jusque dans ses jupes ramasser les épluchures, puis se sauvaient à toutes pattes, por­tant au bec leur butin. Guy de ~laupassant.

Poil de CaroUe s'occupe du ménage

C'est moi qui vais à la cave, car l'escalier est si lnauvais que les felUlTIeS' risquent de s'y ,casser le cou. Le lI.natin, j'ouvre au chien et je lui fais nlanger sa soupe, Je fermerai toujours la porte des poules, m'a pron1Ïs maman. J'aTrache des herbes au jardin, et je les distribue aux bêtes. J'aide mon père à scier du bois. Je fends le ventre des poissons, .le les vide, mais c'est la bonne qui les écaille. Vous tirez les eaux du puits, nlais .le vous aide à dévider les écheveaux de fil. C'est moi qui luouds le café. Je porte dans le corridor les souliers sales de M. Lepic. Je me charge des commissions importantes, des longues trottes. Je vais chez le médecin ou le pharmacien, par exelnple. De votre côté, vous courez le village aux rrnenues provisions. Vous devez, par tous les telnps, et plusieurs heures par jour, laver à la rivière. Ce sera le plus dur de votre tàche, nla pauvre fille. Je n'y peux rien. Cependant, si je suis libre, je tâcherai quelquefois de vous donner un coup de main, quand vous étendrez le linge sur la haie. Ne l'étendez jamais, je vous le conseille, sur les arbres fruitiers.

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~ 15.2 -

En somnle, vous serez très peu à plaindre. Pendant ces va­cances, nous nous ·partagerons la besogne et vous en ,aurez moins lorsque nla sœur, Iuon frère et nloi, nous SeI'ons rentrés à la pension. Jules Renard.

Une bonne ménagère

Assise près du fourneau, elle surveillait par-dessus ses lunet­tes le manger qui cuisait sur le feu, et ses aiauilles d'acier di­q~etai~?-t ~ petit bruit: L',omelette grésillait da~s la poêle, le la­pIn mIjotaIt dans le faItout de terre vernissée . . Maurice Genevoix.

L'assiette cassée

Devant une bassine d'eau chaude, Mme Audi,bert lavait pres­t~ment les assiettes qu'el.le d~P?sait, toutes f.umantes sur une pe­tIte table couv~rte. de .to~le ?Iree blanche. Mllot les essuyait avec une ardeur qUI lUI faIsaIt tIrer la langue et frol1cer les sourcils, essayant de ne pas se laisser gagner de vitesse par Mme Audibert.

Il essuyait une petite assiette de porcelaine blanche ornée de fl~urs. bleues, sur .laquelle le torchon, nl·aintenant trop hUluide, glIssaIt nlal, et qUI, brusqueuuent, s'édlappant aux doigts qui la tenaient, s'était brisée en menus Iuorceaux sur le 'carrelage.

Charles Vildrac.

La vieïlle servante

Alors on vit s'avancer sur l'estrade une petite vieille felume de Iuaintien craintif, et 9.ui ,par~issait se ratatiner dans ses pau­vres vetements. Elle avaIt aux pIeds de grosses galoches de bois, et, le long .des hanches, un grand tablier bleu. Son visage mai­gre, entouTé d'un béguin sans bordure, était plus plissé de rides qu'une ponlme de reinette flétrie, et des manohes de sa camisole rouge dépassaient deux longues mains à aIiiculations noueuses. La 'poussière des granges, la potasse des lessives et le suint des laines !es avaient si ~ie~ encroûtées, éraillées, durcies, qu 'elles semblaIent sales, qUOlqu elles fussent rincées d'eau claire' et à force d'avoir servi, elles restaient entr'ouvertes, COlUlue po~r p~'é­senter d'elles-mêlues l'hulnble téluoignage de tant de souffrances s~lbies. Quel\Iue ,chos.e d'une ~igidité o.uonacale relevait l'ex'pres­SIOn de sa fIgure. RIen de tnste ou d'attendri n'aluollissait son regard p~le. Dans la fréqu~ntation des anÎluaux, elle avait pris leur .nlutIsm~ .et le~r plaCIdIté. C'.étai~ la pre:mière fois qu'elle se voyaIt au mIlIeu dune Icompagnle SI nombreuse; et, intérieure­ment. effarouchée. par. les drapeaux, par les tanlbours, par les meSSIeurs en habIt nou et par la croix d'honneur du Iconseiller elle delueurait tout immobile, ne sachant s'il fallait s'avancer Ol~ s'enfuir. Flaubert..

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Exercices d'applicaHon

Voir le plan au No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La :rédaction

SUJETS. - 1. MaIuan fait le nlénage : ce qu'elle fait, com­ment?

2 . . Un gros panier de raccomnl0dage; 'ce qu'il contient. Ma­man se lU et au travail. Regardez-la longtenlps. Décrivez.

3. On rentre. Le feu est éteint. Il faut le ralhlluer. COlllIuent s'y prend-on?

4. La ,cuisine est bien en ordre. L'aspect en est agréable. Ob­servez toutes choses et décrivez en donnant beaucoup de détails.

5. Comment pouvez-vous aider maman dans ses travaux de ménage.

6. Un jour que nlaman s'est absentée, vous l'avez renlplacée. Racontez; parlez d'une façon pittoresque des luésaventures qui, peut-être, v'ous sont arrivées.

rnission de la femme, au vinage (Suite et fin)

VI. La maison qui sou.rit et 'chante

• Le troisième .point que je voudrais examiner est ,celui de la maison tout entière. Nous .l'avons vu ,au début de ces remal~ques, l,a vocaüon de la ,femm·e est de fixer l 'homme dans un lieu" habitable, de Il'attache'r à ,son cadre et d·e .l'y TE'ndre· heureux. Nous avons cons­taté ,aussi que, trorp o.ccupée par se trav.aux, orbligée de partage,[' la durE\ condition de l 'homme qui <doit se défendre sans 'cesse contre un pays trop Ip.auvre, l,a fen1l11e a dû .négliger souv.ent S'on intérieur et se consacrer aux .l·aJJeurs épui,s.ant6 de la campagne.

Ce se-rait méconnaître notre p'ays ,que de cl~oire cru'i·l en peut êtrE' autr1e·ment. Au 'contr.aire, nous a'ocusel'ions de tl~ahiso;n ·ce.lle qui ; n'en ayant pa:s J,es .moyens, se refuser,ait ,aux pénibles exigeances d e SOin

milieu. La ,femme clu Ipaysan n'est point l,a femme du fonctionnaire. EHe ne peut co,mm'e eUe ignorer les tr.av,aux d€, 'son mari, ,attendre paisiblem8lnt lIa: fin ·du TIl'ois qui arp.porte le rprix fix,e d'une nombre :fixé d 'heures de prése'nce. CE'st l'une des grandeUll'is et des ·servHude,s de l,a vie paysanne que ·cette 'participation ·de ,l,a femme à tous les trav,aux de l'h.o:mm.e. Grandeur .pa~~c€' 'que le coup'le a::flfirme ,ain.si son union, son inter<dépendance, s'a volonté jointe de triomphe-r de tous

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.les obstacles, de traverser la vie au ·même pas-, chacun pren.ant ainsi sa part rigoureuse de fardeau et de joie. Mai,s sa servitude car, on le ré.pète, la fen1Jme se trouve 'ainsi arraohée .le Iplus souvent ,à ses oücupations p,l''O.pres-, ,condamnée à de·s tâ'ches qui, normalement, de­vraient lui être épargnées.

Les réserve·s ·de générosité et de dévouement ,qui se 'trouvent d·ans le ·cœur de la femme lui ont ,permis de s',adapte~r me'rveilleus·ement à c·ette .situation 'anormale. iLa femme de ch'ez nous s.ait être une mer­"eillE'use mère et une ouvœièr·e robuste. Dès le printem,p,s venu, j 'ad­mi.re, dans .les vignes du coteau de Sion, ,ces jeunes ,filles, ces jeunes femmes ·qui portent .la hotte pleine de fumie'l', .piochent, et ,portent .la terre du ,fond d'e l,a plarcelle au sommet, et tr,av,aillent ·comme ,le::; hommes. ,Mais, le ,soir, il s'.agit d'oublier tout 'üela et de devE'nir tout à coup femme de ménage. Il faut s'occuper des enfants, prép·8,l'er le·s repas, ,se souvenir des ,animaux qui attendent eux ,aussi leur pi­tance. Il faut 'aner de la cuisine à .la fontaine, de .la fontaine à l 'é­curie, de .l'écurie ·à ,l,a cave, de la: cave au gr·enier et du grenier -au magasÎ11. P E'nd,ant qu·e l'homme lit s on journal ou boit s.an verre et parle tranquil,lement de politique, de guerre ou de récolte procha ine, }a 1emme ne sait où donner de la tête, ,attiS'e le feu, lave, r 'a·ccom­mode, es·suie et ·c'uisine. C'est son sort de n "avoir j·amais une minute à e.I.le, jmnais un instant 'pour s'arrêter, pour p.rendre cons.cie.nce de sa vie, pour réfléchir E·t 'pour rêver. Cette oisive,té qui est, pour leurs SŒurs d~e la viUe, l'une des cauS'es .de Itous Ile.w's tourments, eoSt ici si rigoureusement '8ibsente, si ,par cimonie·use que la femme ris'que bien, après ,quelqu es années de ·cette existen.ce tro,p tendue d·e perdI'le le goût de tout ce qui est strictE·ment féminin. Cest là un8 de·s grandes misères de }a ·condition Ipay.sanne.

Vous devez vous y soum·ettre ·car toute inf1~action aux :loi s du milieu entraîne de dures conséque1nces. 'Mais je me pemnets de vous dire qu'il vous faut lutter .cependant pour ne pas pm'd'T'e ·ce qui VD'US est e.ssentie·lle·ment .personnE'l, ,cette vocation qui faH d'e vous de,s créatrices de joie et de beauté. l\Œ,algré tout'es ces dur· es ohlig,ations que je ne ,méconnais 'p·as, j'os'e vous dire qu'il vo'us f,a:ut rester 'av.ant toui des .femmes. J"admire entièrement cette puissa·nce de travail, cette résistance aux plus dures be'sognes, mais j',ad,mir,e enCOrE' bien p,lus ,celles qui malgré tout savent ·cons'erve.l' leur 'coquetterie et ·sur­tout ,cette ·coquetterie suprême qui est d'h8!biter une :maison daire, p'rorpre et joyeuse.

Le ,souci Ide ,crée,r 'pour ,ceux lC{lui vous entour·enrt et pour vous­mêmes une ,atmosphère ,chaude et üordiale est l'eSsêntiel de ce qui vous ·e·st demandé. Toute lIeur vie, vos enf,ants porteront en eux le souvenir des Ipremière,s 'joUiT'nJée,s (qui ont lui sur eux, souvenir qu'il vous ap'P'artie.nt de 'relndre heureux et bienf,ai,sant. Lisez l,a vie d'un homme que'l qu'U ,soit, i.llustr·e paT s'es qualités 'Ou connu 'par ses

OR SA T, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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m·éfaits. Toujou'l'S, iD'Ill ex'pliquer.a ses qualités ou üonnu ,p ar ·ses ,mé­f,aits. Toujour,s, on exp lique'r.a: ses qualités ,et se's déf·aute ipar SE'S ori,gines et ,surtout IpaT le milieu qui ent'OUl~a son en.f:ance. Quand un avocat tente de ,sauver ila tête d 'un ·crimi,nel ou de diminue·r tout au moins .le ,temps de ,s'a Ipri,son, il c'Ommence ·chCl!que fois par évoquer, à décharg'e de s'on client, la misère d'une vie d·e .f.a;n1Î'lle insuffis.ante, d'une :maison triste et malheureuse. L'i.magE' .que .l,es hommes por­tent en ·eux ave,c ,prédilection est ,ce.l.le de .}eur ,mère, .ange de ,la maison. On ne disso.ci e 'p'as l 'une de l"autTe ·c.ar une maison sans mère est .une 'maison vide et tilne ,fen'1me sans .mai'son 'est une â'enlll'l1e incom­plète. J.\tIlais voy,ez bien qUE' cette femme ICI!pparaît toujours souriante sinon heureuse, 'et ,C'e>tte Inaison de nos .rêves et de nos bonheurs, tOUjOUil"s claire et ·fleurie. A Imoins d'être un .monstre, .l'homme qui eut une enfance harmonieus'e dans une 'chambre ensoleiUée .paT la ten­dress'e de ,s'a mère, dans une chamhre où la pauvreté ne hanniss,ait ,pas 'lIa IPro,preté et la j'Oi.e, 'cet homme ,s·era hon.nête ·et utile 'aux siens.

On ,pourr,alt f·aire une rem.arque semb:loable Ipour ·l'homme devenu époux et père. IP-resque tous ,oeux qui désertent le ,}lo,gis, presque tous ceux qui 'perdent .l,a notion ,de 'leur' devoir et cherchent hors de la fami.lle un bonhew' illus.aire 'SOl1t ·ceux qui n'ont pas trouvé chez eux ,ce dont ils ,avaient hesoin. Or, ,l 'ho'IDme la besoin. d'UII1E' lautre nourri­ture ,que lia nourritur·e ,col'1pore.lle. Il d-emlanc1E' là: être ,entouré d'e ,soins, mais souve.nt de soins dont une femme qui n'eét rpas ,averti,e ne les croü',ait .p.as soucieux. Une m ·aison a 'ccueillante, une :mais-on où rè­gnent un ,peu de simple be'auté jointe ,à l,a Ibonne humeur, ,l'ordre, Joa propreté et la caress'e des fleur's f.ont plus ,pour ,le r,ertenir sur l,a voiE' du devoir que toutes les menace·s o.u toutes le's prome,sses.

Il y VIa donc de v'otre ·pro,pre bonh'eur, du bonheur de vo·s enfants, du -bonheur de cha.cun puisqu'aussi bien nous sO'mmes toujours soli­daires ·les uns des autres clans une so·ciété comme la: nôtre. Voilà pourquoi je vous r,ap:pellai qUE' vous dev,e·z Tester avant tout des femnl'es.

Cel,a suppose de vous ni plus ni ,moins que de .l'héroÏslme, j e le sais. IMiais une fe,mme est toujours capaJb.le d'héroïsme. Cel'a suppose que vous accordiez .plus ,d'importan:ce à un bouque't de fleurs, peut­être, ,qu'à un re'proche ou à des p,lai.ntes ; C'ela ·su1ppose 'que votre pre­Inier et dernieT souci ne sera pas la pluie, le .gell, l·a hâte ·des mois­sons ou le retard ,des vend,a11Jges, m,ais .le bonheur ,de votre m·aison, un bonheur d'une autre .nature que celui ·que l'on ·envi.s.age ordimai­;re:ment, qui n'·e,st ,pas à base de ,prospérité matérieMe, mais de con­tentement intériew'.

Voyez 1'-en:f'ant .qui ,sort ·de l'éüole et qui se réjouit de rentrE'r à la mais'on. Que tout soit ·prM pour :le recevoir! Que ,cette maison qu.; est .l,a sienne soit .g,aie malgré les souci,s, qu '·eMe soit8iücueil'lante! Qu'il trouve autour de lui le 'r'espec,t de .l'ordre ,et d·e la ,propTeté. Je le ,sai,s, .le ,pm'le ie,i là des ff.mmes qui s·avent ce.la mieux que moi. Mais .le ·song,e à cetl"tains vina.ges de la cam'pagne. Il f:aut Ibien le dire, ils

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sont srules et ils s,ont nég,ligés. Ils sont à .l'itm<lJge-, hélas, des ferl.1lnes elles-mêmes qui ont pe:J.~du cette coquette'rie :l1éC'e~S'aiTe IS<lJn.~ quo,i eUes 'cess'ent de plaire et d'être 'pleinemElIlt e1lès~mem'es .. ? ,r, 'c est la une Illégl:ùgence des ·plus graves. ILa maison manque de JOIe.

s.onrg-e,ons à .l'ho·m:m.e qui rentre chez .lui ,~pTès 'le ~r,avail. Il désire un ,coirn tr.runqui1lle ,pOUT se reposer, .poUlr Ihre son Journal dans la paix d'un logis accueillant. C'est votre tâc'~e de. Je lui pTépar~r, ,c'est votre dE'voir de l'entourer de ,choses .qui lUI p.lal8'ent ·et le l~~tlennent à ,la 'ma'Ïson. IMais Icet homme, mais ce,t enfant ne se ,sentlront pa,s chez 'eux s'i,ls ,sont entourés de meubles qu'ils n'os-e,nt Ipas toucher, s'ils doivent maT,cher sur la pointe d,es pieds, ,si .l,a maisoln n'est ,pas une 'maison Ip,ays'<lJnne 'mais une m-ais'on de citadin. III .faut que le c<lJdTe -d,aJns leq.uel un honID1e ,est ap.pelé la vivre lui soit .nature,l, Il faut qu'il retrouveautolur de lui, 'CE·t ho,mrne, le ton. qUli est l~ .ton de s'a vie m,âme. Sans cela il y aura rupture entr'e .lm -e't son m.lheu, et ,cette !rupture entr.aînera une s'8'crète .gêne, un secret ennuI. Il n',aim'e p<3iS qu'autour de lui on paraisse d'une essence a'utre qU,e la sienne Il ::n',aime ,pas à Be sentir inférieur, E1l1 'quel'que ·sorte, la ·ce qui l'e~1toUtre. Les ,femme·s, dans leur intuition, sent.ent très bien to~t cel,a. Mlai,s pm~fois, leur désir de .paraît/re e~! plus for~ q~l~ la VOIX de lia 'raison. Et 'ron .trouve akms dans les vI,li1:age.s ,ces :l.nteneurs ~b-5urde-s, ces fauteuils 'ou nu~ n'ose s"ass-eoir sinon la ,cousme de la vIl! e qui vient en visite, et le ,curé de la. paroisse. , .

Ceci nous .apprend donc qu 'il fa:ut T8doutl~r ég,alemént la negl1-genc:e et lE' luxe. L'une clétftche l'honune. du foyer parce ~ue .l'hom:m~ ne trouve che,z lui aucun ·contenntement .- l'autre le deta'che aus~l par,ce ,que l'homme se gêne dans une ,pièce qui l:'est y~s, dans lE' stYl: de sa vie. Et c'est 'pourquoi j'en reviens à la snnphclte ·des 'ille~ble6 pays'aü1's qui peuvent êtr e <lJg-r-f'a:bles, be·aux mêr:ne, mais qui touJo~ll".s seront 'f,a,miliers, ' intimes , conçus pour 'les be'SOlns de,s hommes cl l ,Cl ,

à ,leu.r me'sure et pour leur pro,chain 'et réel ,contentE'm,ent. Si j'en avais Ile te·mps -et l,a ,compétence, .l e VOl:S par,l er~~-s encor e

de la. cuisine Ipaysanne. EIle ,aJus'si doit ,être .a cloa,ptJee 'au nuheu d an s lequel nous vivons. Elle aussi tient un.e 'p.lac'e, im,portante d,ans ,la vie :pays'anne. Mais vous souffTirez que Je ;m e l'ecus€' dev'a~t ces plO­blèmes qui relèvent tro,p stl"ictement des Ifemmes e,lles-memes.

VII. Notre beau village.

S habitants vêtus silmplement mais ave'c goût, logés dans de·s es . l' d

n1.aisons gaies, sÏlTIlples el'les ans'si, l11Jais ·prolpre,s, maIS .l'emp ~es e meuble,s où .l,a main pays'ann.nea lais-sé sa signature, le vl.llag~ ,ll1ta'ct, le viUag,e fier de ~ui Ipar,c& qu'i.l se ,sent indépend~n~ de l~ cl~e, plus ,attachrunt qu'eUe et ,p~us :perso.nmel autoul' de son e.g.hse qUI 'lUI d?n,ne son sens ,définitif, le vi.nage a'p:p:araît à nos yeux ,comme. ;leoadre lode.al de la ·co:rmrrunauté humaine.

Evoquons-.le IPo·ur notre plaisir, avant .de nous sèpaT'e.r. Il est ,placé de part et ·d'·autre d'une iT'oute qui te, relie à 1a ;pl,aine et 'aux :autres

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co:mmunautés Ihun1Jaines, I.l est placé entre .les vig.ne.s 'fit l'e,s pr'ai­ries, à ,ce.t enCÎToit du gTand pal·tagEI de deux ordres, l'ordre du v,in qui est ce;}ui de l'eslprit, ,de l'a 'Cllarté, de l'indé,penc1anoe, de }la ,f'antai­-sie e.t de -Ja joie - et l'ordre ·d'e.s !blés, de.s .foins et c1e,s forêts, l'ordre odes pâtur,age.s, des eS!pacE!s vides ,et IlarI'iges où na'Ï,ssent !le :S'onge., l,a poésie, le re.gret et la InéJanoolie. Le vi,lll'age ,g·e tient au mi.lieu, daiT d'un 'côté, du côté ,de.s vi.g·ne.s qui est 'celui du ,sole,ill, 'et blelu du ,côté de l'ombre ,qui est -celu-i de .1a forêt. ' Il regarde Ipasser au loin le Ifleuve, i,l reg,arde 'P'<lJsser ,au-de.ss'Us de lui les nUaJgE's, il Ilrai,sse ,fu'h' ,ees rêve,s impos,sihles, 'bien -assis sur <une hase solide de réalité 'sur une base de :pierre et de teil'Ire, sur un ,f.oiIlde:ment de morts qui' donnent oà ce,t esp'ace res,tre.i.nt du Imonde tout s'On p;:rix. Car le dme.tière e'st. 1à, là côté de .lui ou au miolieu de lui, ,lE' ,cimetière et l'église" te'l'lne doe toute ,peine ,et de toute ,i,nquitétUlŒe, rb:lanohreurr du .. repos ,alPrès .la se.maine lourde, bl,anc:heuT d,u silence ruprès Ilia vie :remplie COlnme un arbre qui a porté ',tous ses fll'lUi,ts.

Le village est imn1,obil e 'oar, :pour qu'un ,pe.u de civilisation S'oit possible, il f.aut 'que les hom,me.s b'-ouvent cha;que lThlHin et ,chaque soir les ,choses qu 'Hs 'aiment !bi€·n à leur ,pla,ce, bien p,ai,si'bl'e,s -et olhéi.s­sa;ntes. Les fontaines chantent aux ,c,arJ'efours" de JOUI' et de nuit, car ,leur 'mi,s,sion est -de ,chanter, oar leur nüssion est d'être mouve­me,nt et grâce au milieu -de l 'in1!mobilité grave -des pierJ"es et .du boi,s; les fumées ,au~dessus des toits larges et bien. ,couve,rts de ,pierrE' du pay's vont à le'Ur .clesti'née fug,ace qui est de mettTe un Ipeu :cle Iblleu, un 'IDOJnent, dans .l'air du ,soir; ,les chars lourds l'entrent du travail et l'.on n'entend point jurer les charJ" etierS'; des Ife,mmes passent 'avec de.s hottes; E'lles ·S'ont 'fatiguée,s mais ne sont point trLstes et ,leurs vi,sages sont ,beaux et calmes 'comlJ.nes les viswge,s de,s s ,aintes dams 'les livres de .prières.

ViUage, imaJge d'une vie là. la mesu-re de rhom:m e q ui n' es t ,point fait pour l,a gue.r,re mai,s 1Jour Ile tr,avail et j',amo,ur. Les maisün ,sont simples et 'beUes. Elrles ont des paTois l,arges, des bakons' de boi s où le dima nC'he '<lJprès'-mlidi les jeunes fiNe s aiment à se p encher. Elles ont des fenêtr'es où le S'oleil ,peut enta:sser s.a 'lumière et sa chaleur. Des fleurs 'courent 'le long .de,s g.a.leries et des Iparois; il émane de ce,s maisons une doucem' heureuse qui invite ,les pas6ants à rentre-r.

l\1iaiS<OlloS sans or,gu eil mais ,coquettes, Soal1S prétention ,mais dési . l'eu'ses de polaire et ,pour ce.l'a souriantes et ,pleines dl" bonne grâce. Une lam'pe forgée !par le 'forgeron du coin écloaire l'escalie:r; de belles a.rmoires ,de noyer, de 'méJlèze, d 'm"oIle ou -de S'a,p:ùn, .blanches, rouges ou brunes avec des nœuds qui briMent 'com,me d·e l,arge,g fileurs, g,ar­dent d,ans la fr.aîchew· de Ie,ur se.cret des draps 'pa.l"Ifu'més -de romarins, de,s J,angE's d'enfants et des chrape,a:ux noirs -d',homme.s.

Tout dans ,ce viU<lJge est 'c'aIme, ordTe et Ipro,pre,té. <La ,paix y règne et les p.auvres y sont se,courus. Des hom,m'es le oonduise-nt vers un avenir qui ser,a meilleu'r que .le p:assé. Un vinage hem'e,ux.

Vins du Valais 0 R SAT bonnes bouteilles.

Page 17: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

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VIII. La mission magnifique

C'est à vous, .Mesdames, qu il appartie.nt .d'abord ,de prendre cons-cience de l,a gl'iandeur paysanne. Il f,aut que tous 1EtS hommes qui s'ont .autour de vous ·a!p,pl'e.nnent de v-ous à être fiers d'être pays'ans. m faut que vos enfants ne considèrent plus comme injurieux 'ce. terme qui par,fois .leur ·est .adressé con1Jme une souiLlure. Il Ifaut qu 'ils soient heureux d'être .paysmJ:s" d'êtr·e .les elnfant.s d 'une noble te'1'1'e, les fils dE's hommes .li.!bTes qui tir'ent eux-mêmes de leurs ,par~elles

leur nourrHure et l·a nowTiture :aus,si de tant de citadins i'nutiles. Tl faut qu'i.ls saC'hent, vos fils, que leur ·condition est no,ble, qu'ils sont me·mb'res d 'une ari·stocratie véritable du ·cœur!:' et de la volonté. Qu'Hs a·pprenne.nt là estin1Jer les homme,s et ,les choses à leur vr·aie v·aleur et non p,as .à la ,p.lace uniquement ,qu 'ils o'oc1:l.pent. H 'flaut, en. un mot, que vous leur eonsE,igniez à aimer conscienllment le. village.

Votre missj.on, Il:a mis'sion de la femme, .n 'est :p.as d'es,sence 'politi­que. Ce n'est ,pas ·avec un bil.let de vote dans ,l,a main que vous ferez de l'ordre -dans le ,monnde. Votre mission est so·ciale, -civilisatrice, éducative. Vous devez -faire de's l1<oma:nes di,saielnt le iphi.los-ophe dont .le vous ·citais le nom au débui de ·cette causerie.

Nous nous proposions de parle,r ense.mble de la défense du vil­lape et 'ce mot de .défense n'a pas été iprononC'é une seule foi·s en­co~e, je croi,s. C'est qu 'il ne s'agit ,pas tant ·de dèfenndre que de créer. Il s'.agit de ·crée,!' ·autour des générations qui montent un ,clim,at biè'l­fais·ant, les en1:oure,1' d 'un cadre dans ·l€tquel e1.les pourront s'épa­nouir librement.

Dans ·C'e .cadre qui est le vHlage tel que nous 1 avons entrev,u tout à l'heure, il faut enfin leuT a'pprendre la joie du tr.avail. Il 'fau't leur ensei.g,ne'r la j,oie du tr·avail et leur dOl1mer 1'1'101'Teur de la des­trulCtion. Il 'f.aut ,leur ens'eigner la grande jo.ie .qu'i.] y ·a de tenir dans sa; main le manche lisse des outils, ,ce manche pooli par les mains des 'ancêtres c1éjà - la joie ,qu'il y a ,à lever J.a pioche -dans l'air, à l.a lais·ser retomber avec force, là 'ÎT-a,pper .La; bonne terre d '-où jailliront bientôt les riches'ses éterne.lles - l,a Joie d'entr 'ouvrir 'le sil­lon, d'éC'oute'l" ,la l'o'caille ,qui gémit, les moHE'S qui s'éboulen.t et le froiss8lment de ,l 'humus qui se referme sur les semences.

La terre pe.ut bien vous décevoir Ipapfois. E.11e peut être ingrate, aTide. Elle peut f,aire paye'l' chèrement .le .foin m!aigre qU'81lle o,ffre à la faux, la .grappe d'·ont s'en1,pHt la .paunfE· vigneronne,. J,amoais ce­p'endan.t ila 't8l1'1'e relfus,era de .nourrir ceux qui ,lui sont dévoués, ja­mais elle ,ne se dérober·a à sa grande t âche qui est de 'permettre aux enf.ants de D.ieu de ~ivJ'e honnêtement d,ans .l'attente du honheur par­fait.

Certes, tu es Ifatiguée, jeune fiLle, toi qui pein8rs, S011S la hotte, . po,rtant du fond de la parce.J.le vers le sommet des ,changes démesu­réE's. Et toi, vieux vigneron, tu te tâtes le d·os parce qu'ill n a plus la souplesse de jadi,s. 'PUé à ·angle -droit sUir le ,cep que tu dèpouilles,

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tu 'gJémi,s et soupires ,après le re,pos. Et toi, solide luron qui t'esSluie.le front · avec la manche de ta veste ... Je .le sais, les jouTnées d'été sont .longue,s ·et -dures. Mais ,ce trayai,l, tu en tireras -le bénéfke. qui 0St le :pain ·et le vin. ·Mais 'cette terre Elst .l,a tienne. Mais ce maître que tu désire,s contenter c'est toi-mêune. Tu ne ,C'onnais d'em!pêchement que ta conscience, la ,pluie, Ila 111-0ige et le ve.nt. Tu e.s toi-,m:ême une fŒ"oe de la nature, -disCÏJplinée, vaillante et ,créatrice.

Le 'bonheUill ,du trayail est sur leschenlÏlns, le soir, quand l,a jour­néE' est ,fini.e. Je l'écoute m·ont e'!' des rue.11es aux fenêtres, ou dss­cendre du coteau. Il ne .s'exprime pas e.n paroles 'sonores, ni e.n gestes déordo-nnés. Quelques rire,s 'fr,ancs r.amrpent ,sools ,la douceur du s·oir, et, parfois, ,quand vient le samedi1' quand de longues heures de ü'Ian­quillité ,s'étendent ,dev,ant ·]e.s Ifatigues ·de la ,selmaine, des huchements portés -d'un pan de la: vallée. à l'.aUtT€', S'ous les premièlres étoiles.

Oui, il ,f,aut ·créeT cet esprit. Vos enfants ne ·c;11oe·rloheront .plus à partir quand Hs auront trouvé ,autour d'e·ux le bon1108lur e't ,la joie. Il f.aut f,aire .de la lumière d'ans 'l,a m:aiS'Üll, et tout ,ce,lJa e,st votre tàche .

La mission de la .femme, au vi11a,ge com1m'e la la vil,le" je ila laisser,ai définir enfin ma;gnifÏtquement, pour terminE'r, à notre gr;and com,patr,iote Gonz.ague de Re.ynold:

« La femme défendr.a 'l·a société en dlemeur.ant ·asSli.se aux sources de ,la vie s'Üicirule qui sont la ,falmiI11e, lla Inatson, .r,e -domaine, le lieu, la cité. V'oilà le trésor qui est confié à la femme. La .f.em,me est ~a gar­dienne de Il'.autel où ·sont les pénates, ,du tom'beaJU où s·ont le.s morts, du bel'ce.au où la vie .commence, du 'foyer ,dont elle ne doit j,am ais laisser ,s'éteindre .le feu. »

Mlaurke ZERIMATTEN.

Nos soldats tiennent bon coûte que coûte, c'est là leur façon d'ai­mer la patrie. Qu'ils trouvent donc sous le sapin de Noël un té­moignage de la reconnaissance de ceux de l'arrière. Pensez à l'action pour le Noël du soldat!

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Page 18: L'Ecole primaire, 15 décembre 1940

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. 8) Pour obtenir un résultat tangible il faut de la volonté et de la persévérance. P 814-1 S