l'ecole primaire, 15 décembre 1930

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49me Année No 12 16 Décembre 1930 .( 1 DE LA .Soêiêfé valai,avve- d · ëdu<t - a.tio .n L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les se règlent par chèque postal Ile 56 Swn, ou a ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. · PUBL Les a nnonce s sont reçues exclusivement par Société Anonyme Suisse de Publicité Sion ue de La u sann e 4 - Téléphone 2.36 '

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49me Année No 12 16 Décembre 1930

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~q-1

ORGJj\1~1 DE LA

.Soêiêfé valai,avve-d · ëdu<t-a.tio.n

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les a~wnneine,nts se règlent par chèque postal Ile 56 Swn, ou a ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé-

partement de l'Instruction publique à Sion. ·

P UBL Les annonces son t reçues exclusivement par ICI~AS, Société Anonyme Suisse de Publicité Sion

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4:9me Année No 12 15 Dërembre 1930

ORGANE DE LA So c rÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOM~AIRE : Communiqués du Département. - .Les conférences ré­gionales. - La. formation socia le des instituteurs. - La préhis­toire et l 'école. - Bibliogr.a.phi e. - Nécrorlogie. - Cours de géf1 -graphio écon.O'miqu e.

Communiqués du épartement

1. Conférences de l\1M. les Instituteurs. Pour différentes raisons, les conf'érences annuelles se tien­

dront dans le courant de janvier 1931, au lieu de déce111bre, com­me annonc-é précédem.n1ent.

La question mise à l étude devra être traitée sous fol'me de préparation de classe un peu étendue. Les maîtres seront appelés à donner une leçon pratique .crux élèves.

Annuaire du épa tement pour 930

L'Annuaire du Départen1ent pour le présent Cours scolaire vient d'être renlis à l'expédition. MM. les Instituteurs qui sont chargés de les distribuer à leurs collègues voudront bien s'ac­quitter au plus tôt de cette tâche.

Carte murale du Valais

Le Départe111ent, après avoir entendu la Con1nlission canto­nale de J.' E nseigne1nent primaire, a rendu la carte 1nurale du Valais obligntoire dans les classes où l'on · enseigne la géographie du Valais.

Cette carte sèra en vente au Dépôt Catntonal du Matériel scolaire, dès le 1er janvier 1931, au prix de .fr. 36,-.

Conférences région a les IJ. est bien entendu que le travail que MM. les Instituteurs

devront pr·ésenter aux Conftéremces, consistera essentiellen1ent en une leçon pratique de géographie, effectiveinent faite à des rélèves des trois degrés de l'1école priinaire. Cette leçon portera sur le Valais au degrés oélémen.taire et 1noyen, et sur la lecture de la carte au degré supérieur. (-Carte 1nurale scolaire de la Suisse phy­sique, échelle 1/200.000.) A cet effet, MM. les Inspecteurs d'en-

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t ente avec les Con1missions scolaires, feront convoquer aux Con­férences un groupe d 'élèves en nom.bre suffisant pour forn1er une p etite école d' applicatio n ù trois deg1~és .

District de Martigny

Les ·instituteurs du district de Martigny sont infonnés que la Confè ·ence annuelle pour 1930 aura lieu à Leytron, le 17 janvier proch ain ; ou verture de la séance : 9 h ; 30, à la grande salle de la m aison conun unale, avec l'ordre du jour suivant :

1. Affair es achninistratives (Procès-verbal, caisse, renouvel­lelnen t du bureau ).

2. •L ecture des travaux des instituteurs sur le suiet n1is à l'étude par la Cmn n1ission cantonale de l'Enseign em ent p rin1aire :

D e quelle 1nanière en seignez-vous la géographie aux trois de­grés de l'Ecole priinaire ?

P r ép ar ez une leçon pratique sur le Valais pour les degrés élén1entaire et n1.oyen, et sur la lecture de la carte pour le degré sup érieur (Carte l11Urale scolaire, ·éch elle 1 : 200.000) 0

4. P ropositions diverses . 3. Discussion et résolutions ·8 p r endre. 12 h eures 30 : Dîner. N ota. ~ 1. Aucune absence à la confér ence ne ser a adnlise,

sauf cas de for ce 1najeure. 2. Le sujet ünposé doit être traité par tous les instituteurs. 3. •Les n1e1nbres de la .Chorale du district pourront disposer

d 'une denli- journée de congé pour la pr·éparation des chants exé­cutés pendant la journée.

, Signé : L 'lnspécteur du distr ict de Martigny.

Distract de Sion Les instituteurs du district de Sion sont convoqués à la Con­

férence 1~égionale qui aura lieu à St-Gennain de Savièse, jeudi, . 15 janvier 1931, avec l'ordre du jour suivant:

8 h . 1/z . Réception des participants à la .Maison d'école de St-Gennain;

9 h . Sainte Messe à l'église paroissiale; 9 h. 1/z. Séance de travail à la Maison d'école : a) Renouvel­

. le1nent du Bureau; b) •La géographie enseignée aux 3 degrés de l'école p rin1aire (selon avis ci-dessus); c) Divers et ·propositions individuelles .

1? h . Dîner en con1n1un.

~ 359-

N.-B. - L a ·participation à la ·Conférence est stricten1ent · <Obligatoire; m êm e pour les instituteurs ayant la direction exclu­sive des cours complén1entaires . ·Ces derniers , toutefois, sont dis­p en sés du travail fixé qui n 'intéresse que 1'1école prünaire.

T ous les chanteurs apporteront leur livre de chant et cha­q~Ie pa~·ticip ant aura à cœur d~ C0111Courir au succès de ia partie r ·ec.fleah ve par quelque productwn d e son choix.

Sion, le 9 décen1bre 1930.

Dr M. MANGISCH, Inspecteur.

District de Sierre

:MM. les Instituteurs du District sont avisés que la Conférence an nu elle aura lieu à :SI EoRR E le 8 janvier 1931.

8. h . 30, Messe. 9 h. Séan ce à la Maison d 'école. 12 h . Dîn er. •Le Personnel enseignant est invité à traiter le sujet fixé p ar

le Départe1nent, sous fonne d e p r éparation de classe ·étendue. Les leçons pratiques sero1nt données aux élèves des t rois degrés.

Les In specteurs.

Votation de la loi sur les condations d'engagement du P. E.

Cette loi, qui nou s tient particulièr ement à cœur , sera sou­n'lise au peuple le ·8 février prochain.

Dans le but d'éclairer l'opinion publique, de docu1nenter les Autorit' et le Personnel enseignant en vue de répondre aux ob­servations qui pourraient 'être forn1ulées contre cette législation, le Départe1nent a fait in1prüner des Cmn1nentaires sur la dite loi.

Ceux-ci parviendront au ·P . E. en nl'ên1e ten1ps que l'A·n­nuaire du. Départen1ent.

Inutile d'ajouter que le P . E., qui est intéressé au succès de la loi, devra intervenir dans la discussion avec beaucoup de tact .

Des personnes dévouées recevront égalen1ent ces fonnulaires qui nous l'espérons, convertiront les hésitants .

La f rmation' sociale des institutéurs E<crites pour la .Belgique, ,par ae n' . . P. Rutten, le gra.111cl sociologue

~a tho.lique de c.e pays ces lignes sont aussi d 'actualité chez nous.

La formation sociale de la jeunesse présuppose celle des i·nstituteurs. C'est pourquoi nous avons toujours demandé qu'un

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cours d'Economie sociale soit inscrit d'office au program1ne des. Ecoles n~:n·n1ales : Ce cours a pour but d 'inculquer aux futurs insti­tuteurs le sens soCial, c'est-à-dire, l'intuition et la sensation dès répercussions visibles et invisibles de toute activité hu1naine. N'est-il pas hauten1ent souhaitable que l'instituteur et 1'1nstitu­trice, appelés fréque1nn1ent à donner le cours de religion, soient ·pénétrés du caractère essentielle1nent social de la religion catho­lique , Par son dogn1e, par ses Sacre1nents, par sa liturgie et par ses institutions, l'Eglise doit leur apparaître con11ne la plust an­cienne, la plus va~te et la plus 1nerveilleuse de toutes les sociétés de secours 1nutuels. Le type de l'individu isolé arrangeant seul avec Dieu l'affaire toute personnelle de son salut éternel n'existe pas dans l'Evangile. Ün n 'est vrain1ent chrétien, c'est-~~ -dire, disciple du Christ, que dans la mesure où l 'on collabore à son œuvre r·édemptrice. Les enfants et les jeunes gens qui seront confiés demain aux instituteurs de nos Ecoles nonnales n 'ont pas. une âme séparée de leur corps ni une intelligence soustraite aux influences du .milieu où elle s'éveille. Apprenons-leur donc que la doctrine sublhne de l 'union suhsantielle de l'â1ne et du corps et le dog1ne admirable de la ·Comtmunion des .Saints contiennent en genne toue la raison d'être et toute la justification du progra1nme élaboré depuis longtemps par les catholiques sociaux des diffé­rents pays.

Quelques persorunalités ont combattu l'inscription au pro­grmnine des Ecoles norn1ales du cours d'Econom.ie sociale, parce qu'elles n'admettent pas qu'on y fasse de la politique. ·

Etant données les directives ' si claires et si précises du Souve­r~in Poptife actuellement r·égnant, on •ne conçoit 1nême plus un directeur d 'Ecole ,normal~ <:atholique qui ·permettrait qu'on .n1êlât des questions politiques proprement dites là ' l'exposé objectif de la 1n orale sociale et du mécanisme des œuvres.

Quand on aura inculqué le sens social à nos futu1:s institu­teurs, ils le transmettront à leur élèves sans qu'il soit nécessaire d'ajouter un cours d 'Economie sociale au progran1me déjà si chargé de l'école prin1aire. Tout naturellement ces instituteurs inséreront dans leur enseigne1nent quotidien des aperçus sociaux intéressants. Les cours de religion, d'histoire el de littérature leur fourniront des occasions singulièren1ent propices, et mên1e des exemples dé1nontrant les avantages de~ !',épargne et de la pr·é­voyance sous leurs forn"Ies 1nultiples.

L'instituteur évitera d 'insister exclusiven1ent sur les avam­tages matériels procurés par les œuvres sociales. Il apprendra à la jeunesse à s 'y dévouer par devoir, par esprit de générosité et de charité chi,étienne. L'apprentissage du désintéressen1ent est encore plus nécessaire que celui de l'épargne. Ce n'est pas des égoïsn1es associés, n1ais des dévouements unis que nous viendra le salut.

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Supposez un adolescent de quatorze ans sortamrf: d'u:r~e é?ole où ses 1naîtres lui auront fait entrevoir la beauté des institutions sociales de l'Eglise; supposez que cet adolescent ait appris, sinon J'histoire ou le mécanisme des œ uvres, au n1oins leur e4,istence et leur nécessité : c..royez-vous qu'il se laissera docile1nent entraîner cmn1ne tant d'autres, dès .son entrée à l'usine, par ceux qui pré~ tendent que l'Eglise catholique ~st impuissante ·à défendre ses in­térêts avec la vigueur et avec l'indépendance nécessaires ? Ces vérités sont si ·évidentes que claiDs un avenir peu éloign·é o,n aura de la peine à se repr·ésenter qu'il ait fallu tant de ten1ps pour les faire adn1ettre partout.

La préhistoire et l'école Hier encore hun1ble suivante, la préhistoire désorn1ais est

entr·ée dans la grande voie. ILa sagacité de ses pionniers, une suite d'heureuses fortunes, les révélations de l'Auvergne, de Folticeni, d'Alvao lui ont ménagé ces plus hauts destins. ,L'intéDêt d'un large public se penche 1naintenant sur la grandeur entrevue de ces âges où, depuis l'ère chelléenne, les pren1iers hom1nes ont préparé par leurs con1bats et leurs -efforts les siècles de lumière où nous sonnnes arriv•és enfin.

Qu'a fait l 'école en· ce dmnaine et que peut-elle fah~e demain ?

Nos 1nanuels suisses, jusqu'ici, ont passé rapiden1ent, en quel­ques lignes pai·fois , sur l' « époque des cavernes >> , qu'ils présen­taien cmnme le chétif début de nos destinées, alors que, si on la .considère con11ne 1 ensen1ble du développe1nent humain, la civili­sation 1nagdalénienne du Schweizersbild et de Tayngen était le riche épanouissement de longs nül1énaires paléolithiques. S'ils sont moins dédaigneux pour la culture des palafittes, ils insistent surtout sur le genre de vie « primitif » de nos ancêtres lacustres, .au lieu de relever , con1n1e il le faudrait, la remarquable civilisa­tion qui a fleuri sur les rives de nos lacs aux âges de la pierre, du bronze et au pren1ier âge du fer.

,L 'école française, en ces 1natières, ·nous a largement dépas­sés. La Fra1nce, il est vrai, par Boucher de Perthes et Lartet, par Piette et 'Cartailhac, fut la 1nère éclaiPée et sagace de la préhis­toire. S1u son sol généreux, du flanc des Pyrénées aux rives d~ 1a Vézère, de la caverne du !.Moustier à la grotte du .Mas-d'Azil, s 'étaient étagées, au cours des 1nil1énaires, de grandioses assises hun1aines. Mais somn1es-nous si dépou.rvus et notre pays presti­g ieux, joyau de la planète, na-t-il pas retenu , lui aussi, les pa~ des premier s hun1ains ?

'Sa·ns doute le 'Chelléen, ni l 'honnne de .Saint-Acheul, hercules tueurs de n1amn1otühs, ni l'Aurignacien artiste ou le barbare So­lutréen ,n'ont ·laissé sur notre sol de traces retrouvées. 1Mais l'in-

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dustrie moustérienne, au Draclzenlocb et à :Cottencher, a taillé d'un métier sûr la fine ogive de ses flèches . Aux siècles aziliens, la vallée de la 1Birse, forestière et giboyeu.se, fut une seconde V·é­zèi·e. L'art magdalien surtout, fleur superbe du paléolithique, s'est · épanoui sur notre terreau, qu'il a jonché de ses. pétales. Voyez ces décors festonnés, la ciselure de ces ivoires, et ce renne de Thayngen, qu'un· silex grava, d'une inimitable aisance, oui, cmn­me au temps de's fé·es, parlant. Nous voi1à ran1enés aux siècles de légende par ce burin de pierre qui, d'un trait, fit surgir la vie, le magique a:nimal et la foriêt de sa ran1ure.

Nos lacs, dans leur 1niroir, . ont réfléchi tour ' à tour une blan­che culture lithique, la splendeur de l'·âge de br01nze et les siècles: gris du fer . .Si j'ain1e Avenches., cité n1éinorable, pour ses Inar­bres et ses noyers, le seuil mouvant des palafittes 111 ' émeut plus encore. Le 1nystère des roseaux, ce clapotis éternel, ces ll1'0irs vestiges où meurt un flot nous rendent intelligible la loi de l'in­cessant retour. Je songe au déclin vern1eil et, quand saigne l'eau profonde,· à ces générations vivantes, puis effacées dans les siè­cles. Ainsi disparaît cette barque, au loin sur le lac, et son sillage s'évanouit.

ILe champ de notre préhistoire e.st donc opulent et il linporte qu.e l'·école, plus ·qu'hier, s'en préoccupe. La ·France, je l 'ai déjà dit, nous a précédés de plusieurs ·étapes . 'Si, . pour l'heure, nos n1anuels sont i·nsuffisants, la leçon .' verbale peut y suppléer. Qu'on n 'objecte pas le caractère lointain, plus hu1nain que na­tional, de cette discipline. L'histoire, 1n:êine celle de la patrie, est, au sens le plus profond, une page d 'hun1anités . ·

Sans doute, l'alliance éternelle, Sen1:pach endeuillé, Sai·nt­Jacques infidèle, ·Morat flamboyant, les !Milanais foulés , ces san­glots ou ces fanfares font un autre tu1nulte dans nos hnaginations que le n1ourant hallali des chasseurs de rennes. il\ifais ces choses s'excluent-elles ? C'est leur somn1e, au contraire, qui fait notre patrimoine.

Il serait donc désirable que chaque 1naître possédât un n1a­nuel élémentaire de préhistoire.

·Qu'au 1noment le plus opportun, il donne à ses élèves un aperçu général des subdivisions lithiques et nl·étalliques, avec leurs traits essentiels, leur montre l'homn1e chétif, puis sa nlar­che lente et sûre 1à travers la nuit des te1nps, du chelléen fabu­leux aux lourdes portes de l'âge du fer. (·La roue et la voile, l'art et J'.écriture furent des conquêtes ancestrales : l'hmnn1e a pris le feu au ciel et les n1étaux 1à la terre bien avant l 'histoire.)

Qu'il i·nsiste surtout sur l'art InagdaMnien, perstigieux üna­gier, qui, dix millénaires avant les Hellènes, sut, d 'un trait sans artifice, créer la simple beauté.

Qu'il oélèbre enfin l'âge néolithique et celui des Inétaux,

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aurore des ten1ps 1nodernes, qu'il y situe notre culture lacustre, en dise la gra1ndeur, . suppute son rayonnen1ent dans l'espace et dans le te1nps. ·

1Ren1011ter aux sources, est-ce quitter le fleuve ?

Est-ce dégrader le pass'é que d'en reculer les bornes et d'en 1nagnifier l'an1pleur ? Henri Bise.

q ~======E=N==C=L=A=N==A=N=T==

La Vierge mignonne endort, en clwnrtcmt, Son petit .Jésus sur la paille fraîche, Elle resplendit cm fond de la crèche, Comme un grand lis d'or cm borel d' un étang.

Hélas! le pauvret greloite en ses langes. Il pleure, et le vent qui vient des chemins Glace méchamn1ent ses petites 111ains, Faites pour guider la troupe des anges.

Con11nent l'apaiser ? - L e bon saint Jose ph, D'une voix très douce entonne un cantique, Et l'âne et le bœz.zf sous l'auvent rustique, Marquent la 1nesure, en branlant le chef.

Mais qui vient là-bas , Qz.zel est ce cortège ? Ce sont les bergers avec leurs troupeaux. Ils entrent, vêtus de sayons de peaux , Touf enguirlandés de flocons de neige.

- « Salz.zt, bonne clame, enfant n1erveillez.zx ! Si nous n 'avons pas com1ne les rois mages, De l'or, de l' encens, de belles ilnages, Pour VOLZS réjouir le cœur et les yeux.

« Pauvres chevriers, perclus clans la plaine, S'il nous faut pâtir, hiver comme été, Regardez du n1oins notre pauvreté, Ne méprisez pas nos bonnets de laine.

« Nous voilà, petits, tous à. vos genoux. · Souriez un peu, soyez charitable. Nous sommes aussi nés clans 1 une étable; Que vos jolis yeux s·'arrêtent sur nous! »

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Et, se prosternant devant la 1naclone, Chacun lui présente un peu de pain bis, Des J'oses, des noix, elu lait de brebis, Et c'est de grand cœur que cela se donne.

Aussi gr.acieux qu'un jour de printen1ps, L'enfant a souri, elisant : « Je vous aime . »

Joseph et Marie ont soul'i de n1ê1ne, Et le bœuf et l'âne ont paru contents.

nivôse La bonne neige a n1is partout son voile blanc, Et ses flocons légers se posent sur les branches, D'où tombent par moment de fines avalcmches Qucrnd zzn oiseau du ciel les frôle en s'envolant.

Celle-là, c'est la neige ailnable et villageoise; Mais Nivôse est farouche; et, si la voix elu vent L'appelle, il va rôder, inquiet et mouvant, . Con11ne un voieur de nuit, clans la vallée soz.zrnozse.

La neige esi· dangereuse alors aux pas hun1ains; Elle aveugle le ciel et cache les chenlins, Saisit le voyageur qu'elle étoùffe au passage,

Lui tisse son suaire et lui fait son cercueil, E( toujours blanche, et toujours froide, met en deuil La femme et les enfcmts qui pleurent au village .

~ II viendra ~ Mon· :cœur ouvert à tous les -vents Est un abri peu confortab le . . Mais quand il naquit clans t étable Sans feu, sans toit, Jésus enfant Ai1na son logis misérable. Je veux lu i cloJ1iner ce présent : Mon cœur ouvert à tous les vents .

Mon âme si spn1bre aujourd'hui Est un horizon lamentable . Mais quand il naquit dans l'étable Plus s01nbre encore était la nuit; Il n'en parut que plus aimab le. .Je n1e crains plus. J'ouvre pour lui Mon â1ne si so1nbre aufourcl' hui .

-365

A1 es bras, si lents à le servir, Sont berceau bien peu désirable. Mais quand il naquit dans l'étable, Le lit qu'il voulut se choisir N'était pas bien plus agréable. J é lui tends, s'il veut y venir, Mes bras, tout grands, pour s'y blottir.

S'il allait dédaigner mon cœur 1 ... Quel n1alheur est plus redoutable ? Mais pz.zisqu'il naquit clans f étable, L'abandon ne lui fait pas peur. Il viendra, mon Dieu tout ain1able, Il viendra, n1on Roi, mon Saz.zvez.zr, Tout petit Enfant, clans 111011 cœur.

Bibliographi

Battements d'ailes*

·C'est le titre d 'un nouveau recueil de poèn1es de notre col­lègue .M. René Jaquen1et, institeur, à Conthey et collaborateur à I' « Ecole ~Primaire » . Nous recmnn1andons chaude1nent ces pages qui s'inspirent des sentin1ents les plus ·élevés qu'un chœur de chrétien puisse exprilner :

0 pour nous repose!' des durs labeurs hz.zn1ains, Quittons quelques instants le bourbier des chenlins Et parmi les parfuJns des vierges asphodèles, Ecoutons les chansons et les battements d'ailes 1

Ainsi s'exprilne l'auteur. Rendons-nous 'à son ·nous aurons pas à nous repentir.

*) En vente ·Chez J'auteur ; prix 3 :fr.

L'Almanach Pestalozzi 1931

i1nvitation, s

L'Almanach Pestalozzi 1931, in1patienn1n1ent attendu cha­que année, vient de paraître.

Ecoliers et écoilières y trouveront un agenda .commode où ils pourront consigner ·chwque jour, •tout ce qui a trait à · leur vie sco­Laire ; 'Puis, ·Comme 1es autres années, des renseignements praticrues et instructifs de toutes sortes : lf01·mules de 1mathématiques, de phy­sique et de c:himie, grands f.ai,ts !histori•ques, une histoire ·de l'art, un cours complet de nataJtion rfait 'par un ·professeur spécialiste, de re­tmarquéllbù.es tU~bleaux de l'art décoratif à travers .les siècles, des jeux, des énigmes, des problèmes •amusants, etc.

Prix : Œr. ,2.50 dans 1toutes .les librairies ou ·chez p ,ayot, 'à Lau­sanne.

- 366

Annuaire de l'Instruction publique· en Suisse.

L'édition 1930 de cet excellent périodique vient de sortir de presse. Comme par le passé, il constitue un document intéressa1nt au pre1nier chef le corps pédagogique. Nous y relevons entre au­tres les .études suivantes : Adaptation d'un progra1n1ne d'ensei­g?-ement prin1aire public aux principes nouveaux de la pédago­gie (par A. Borel, conseiller d'Etat}. - Docun1ents pour une ré­forme des bancs scolaires (prof. Pittard}. - L'enseignement de la gym'Ilastique aux garçons et aux filles. - L'·école et le sport. - Hygiène scolaire. - ·Chronique des cantons romands (iLe Valais par le Dr Mangisch, de Sion} .

NÉCROLOCBE

t M. Alexis Berclaz La .mort, .qui n'épargne pas .plus la. jeunesse que l'âge 1mûr ou

la vieitllesse, rvient d'enlever à ll'ruflfection de sa ·famille, de ses élèves et de ses nom-breux amis notre 1très regretté collègue M. Alexis Berolaz, instituteur là R:andogne.

1Cette nouvelle .affligera pr.o,fondément J'entour.age du cher dé­funt qui, dans sa 'courte carrière pédagogi,que, avait fait mDntre de r.éelles •qualités. Hélias ! ces !belles dis,positions ne dev·aient

1pas s'épa­

nouir : 1M. Berd.az :fut am.po11té en quelques j.ours ·par une ,maladie qui ne fait guère ,grâce, à ,l'âge de 22 ans, ,la :troisième de son a-cti­vité pédagogi,que exercée successiv0ment à Saxon, Randogne et Mol­ilens (cours ·complé·mentaires). C,e.tte 1a11née il dirigeait l'école pri­m·aire ·des garçons de Randogne.

M. Bel'claz est ,parti r.ésigné là la v01lonté du Maître .de la vie, fortifié ,par les ·consorlations de Ja. Foi. Que ceux 'qui le ,pleurent veuH­lent trouver ici 1l'hommage de notre sympathie la ·p[us vive.

Cours de géog·raphie (suite et fin)

, . economique

Horlogerie Une industrie cmn1ne celle de l'horlogerie a besoin d'un vaste

débouché pour écouler ses produits. Aussi voyons-nous, dès .le début du 18e siècle, les marchands horlogers parcourir le monde, pour y vendre leurs articles, ils fréquentent r·égulièrement les prin­cipales foires d'Europe.

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Peu à peu une grande organisation cominerciale se dessin~, qui couvre le Inonde ·entier d'un vaste r·éseau; toutes les possi­bilités de vendre des montres sont utilisées. Néanmoins la plus grande partie du cmninerce de la montre se fait selon la filière suivante : fabricant, grossiste, détaillant, consommateur.

,L'organisation cmnn1erciale de l'industrie horlogère est com­plétée par deux institutions ayant .un caractère officiel.: les bu­reaux de contrôle des m~étaux pi~écieux et les observatmres. Leur but est de garantir la qualité des produits par le moyen d'attesta­tion officielles de la Conf,édération. Les bureaux de contrôle, au nombre de treize, ont poinçonné, en 192,8, plus de 3 millions de boîtes de Inontres en platine, en or et en argent. Les observa­toires astronomiques sont les auxiliaires indispensables de l'in­dustrie horlogère pour le l"églage· des Inontres; ·seul un observa­toire est tà mème de déterminer chaque jour l'heure exacte.

L'observatoire de Genève <J_ate de 1773, celui de Neuchâtel de 1858. En second lieu, ces établissements scientifiques reçoivent en dépôt des chronomètres de marine, de bord et de poche, dont ils observent la marche au cours des différentes épreuves aux­quelles ces pièces sont soumises.

Une grande attention a été vouée en Suis~e à l'ensei~n~ment professionnel et commercial. :Les écol~s. techniq,u~s .~t arh,sbques, au nmnbre d'UJne dizaine, sont une ventable pepi·niere, ou se re­crutent les futurs chefs de cette intéressante branche d'activité. Les écoles commerciales jouent, de leur côté, un rôle des plus im­portants dans la formation du personnel des bureaux, des agents d'affaires.

L'horlogerie est l'industrie qui convenait le mieux à notre pays, si pauvre en matières premières. Elle n'exige q~e des n1~­tières faciles à transporter, de l'or, de l'argent, de l'acier, du lai­ton. Aussi ne faut-il pas s'étonner du développement extrêinement rapide de cette industrie.

V ers 1650, on comptait 400 horlogers en Suisse· un si~cle plus tard, il y en avait près de 6000;.,ce mo:uv~me~t d'e~pa~swn si rapide s'accentua encore au 19e Siecle, ainSI qu au VIngheme. D'après le recensement des fabriques de 1911, le nombre d'ou­vriers occupés dans l'horlogerie et la bijouterie était de 35.000; actuellement les ateliers et fabriques suisses d'horlogerie cmnptent 43.000 employés, dont 20.000 femmes. A ce chiffre, il .Y a lieu d'ajouter les travailleurs à .domicile, au non1bre d'au ITIOins 7000.

Le nombre de fabriques a suivi, lui aussi, une progression constante; en l911, on en avait recensé 858, actuelle1nent, elles sont près de 1200.

On compte que le 95 % environ de la production horlogère suisse est exporté. En 1929, 23 millions de pièces, d'une valeur

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de 307 millions ont passé nos frontières. Les principaux débou­chés de cette industrie sont d'abord le Etats- Unis, la Grande-Bre­. tagne, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, la France, la Hongrie ...

tC'est grâce à ' ses qualités de marche, à la beauté artistique de ses forn1es toujours renouvelées, que la montre suisse a acquis sa réputation dans le monde entier. L'industrie horlogère ne recule devant aucun sacrifice pour mettre sur le marché des produits · toujours meilleurs et toujours plus dignes de la confiance qui leur a été accordée de tout teinps. Malheureuseinent elle subit le contre-coup de la concurrence étrangère.

1Cette industrie se con1plète par celle des phonographes, des machines parlantes, des Piachines à écrire.

Phonographes : tC'est en 1897 que la n1aison Paillard et Cie de .Sainte-:Croix introduisit la fabrication mécamrique du phono­graphe ,à, cylindre et quelques années plus tard celle de l'appa­reil à disques. ,Cette industrie se développa rapidement et occupe actuellement environ 2000 ouvriers. Le montant des exporta­tions s'élève annuellen1ent à près de 15 n1illions de francs. On fabrique à Sainte-Croix les appareils con1plets depuis le petit ap­pareil de poche jusqu'·à l'appareil avec amplificateur pour salles de concert ainsi que tous leurs accessoires.

Machines à écl'ire : Plusieurs tentatives furent faites en Suisse, principalement à Fleurier et à Genève pour introduire, dans notre pays la fabrication de la machine à écrire, Inais toutes échouèrent au bout de quelques années d'essais infructueux. Après de non1-breuses atnnées de travail et de mise au point, la maison E. Pail­lard et Cie S. A. à Yverdon mit sur le marché une grande ma­chine à ·é~rire Standard pouvant rivaliser en tous points avec les grandes marques am·éricaines. Actuellement, la machine « Her­mès » se rencontre dans toutes les administrations et les grands bureaux où elle est très appr·éciée. Cette fabrication occupe actu.el­leinent 150 ouvriers et suit un développement normal.

Industries métallurgiques

Industries métallurgiques : L'industrie textile a été le point de départ de la construction des Ina chines; les fabricants suisses résolurent de construire eux-Inêmes les fileuses et les métiers à tisser, fournis par l'Angleterre.

Gaspard Escher, fondateur de la maison Escher-Wyss et ·Cie, à Zurich, fut le pionnier de l'industrie' suisse des machines. C'est lui qui fabriqua le pren1ier m-étier à filer du continent. Cet exem­ple fut suivi, dès 1831, par J.-J. Hieter, rà vVinterthour. A la même époque furent construits à Rüti, dans !'-Oberland zurichois, les premiers métiers à tisser Inécaniques. A 'Vinterthour, les frères Sulzer, fondeurs, créèrent une fabrique de Inachines qui n'a cessé

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de se d·évelopper jusqu'à nos jours. A Vallorb~ s~ trouven~ des usines métallurgiques spécialis·ées dans la fabncahon des hm.es . La « Société des usines de Roll » à tGerlafingen, Clus, près d'·Oesin­gent, 1Choindet et Rondet, près de !Deléinont, Berne et Olten pro­duit des fers lan1inés, des tôles, des fontes, des tuyaux, etc . .Schaf­fhouse a la fabd.que la plus ancü:nne et la plus in1portante _de fonte malléable, elle occupe 3000 ouvriers. Les Tréfileries réunies de Bienne fabriquent des fils de fer de toutes ~spèces .. Ajoutons f!, ces localités Vevey, Kriens, Nyon, Ardon qui fournissent des articles de fonte tels que ponts Inétalliques, pylônes, tuyaux de toutes din1enion~, fers à T. Les rapides progrès de l'industrie n1rétallurgique sont dus en bon"?e partie aux ·écoles techniques de Zurich de \Vinterthour, de Bienne, de Berthoud, de Fnbourg, aitnsi qu~aux non1breuses ·écoles industri~lles ouvertes. dans. la plupart _des cantons suisses. 1La coi?-struch.on d~s machines tient le cinquième rang parn1i les grndes Industnes suisses. El~e. occupe puis de ·60.000 ouvriers et exporte pour plus de 240 nulhons de francs. .

Les établissements n1'étallurgiques les plus ünportants sont les suivants : Escher et Wyss à Zurich, les grands ateliers d'Oerli­l{on, Sulzer là Winterthur fabrique des locon1otives, des turbines à vapeur, des wagons. Les n1oteurs des n1achines électriques des C. F. tF. viennent la plupart de Sécheron (Genève). Baden est devenu à son tour, un des grands centres de l'industrie électri­que : l'usine Brown -Boveri fabrique principalen1ent des n1oteurs électriques, des turbines, etc. Neuhausen, près de Schaffhouse, et Schlieren, dans la banlieue de Zurich, construisent tous les gen­Tes de voitures de chen1ins de fer. Neuhausen possède, en outre, une fabrique d'annes blanches.

L'industrie autmnobile lutte ·péniblement contre la concur­Tence étrangère. Par contre, la fabrication des camions-automo­biles, Berna à ülten, .Saurer là Arbon, se sont acquis une r-éputa­tion n1·éritée, de mênie que les automobiles « lMartini » de Saint­Blaise (Neuchâtel) .

Arbon, Rorschach, Uzwil, près de .St-Gall, fabriquent des 1nétiers à broder.

L'industrie électro-Inétallurgique s'est développée considé­rablement ; parn1i les applications du four ·électrique, il convient de citer, en premier lieu, la fabrication de l'almniniuin. ·Bien que la bauxite, sa Inatière preinière, ne se rencontre pas en Suisse, l'industrie de l'alun1Înium s'est Îlnplantée en Suisse, grâce à l'a­lJondance des forces motrices. ILes usines les plus ünportantes sont celles de Neuhausen, de ·Chippis, près de .Si erre, et de 'Mar­tigny. ·Chippis, qui vient d'augmenter sa I'éserve hydraulique par l'ainénagement de l'Illsee et de la Tourteinagne, occupe à peu près 2500 ouvriers. L'exportation de CP produit a atteint en 1925, une valeur de 52 n1illions de francs.

Le travail du cuivre joue un n1oindre rôle panni les indus­tries m·étallurgiques ; on peut citer les « Usines m-étallurgiques suisses Selve et 'Cie » , à Thoune et la « S. A. des câbleries et tré­fileri~s » à ICossonay-< Gare qui livrent aux tC . tF. F . le 1natériel mnployé pour l'électrification du réseau principal. A cette four­niture participent aussi les fabriques de 'Cortaillod, de Brugg et les « Usines· 1nétallurgiques » de Rorschach.

La construction des machines de toutes sortes, la 1nétallurgie suisse occupent environ 83.000 ouvriers.

LECTURE

Le fer en Suisse Si l'on sai1t peu de choses sur la manière d'exltraire et de travail ­

ler le fer dans les· te.mps •primitifs, on sai,t en tout cas que l'usage de ce .métal .usuel remonte à une très haute anti,quité. -Ce n 'est .qu 'à la suite de transiformations successives cLans les procédés de !fabrication qu 'on en arriva, .au XVIe siècle, à construire les ~premiers hauts-four­neaux. Depuis lors, l'exa.)érience aidant, tla 'Production du métal si répandu n'a ifait ·qu'augmenter ; déjà ~considérable avant la guerre, elle s'est encore dévelqppé e ~après les hostilités; il'année dernière, cet te augmentation étai1t nota,ble dans ~tous les pays.

En ce tqui -concerne .la Suisse, ,cette ,dernière possède d 'assez im­portants 1gisements de ,minerai de fer dans le Jurq. et les Alpes. S:t les ·principaux seuùs sont exploités a otueJlement, •par •contre, lles archi­ves d e no.mbreuses communes r évèlent que, dans les siècles a:>assés, des -gisements secondaires !furent exploités, avec tpeine il est vrai, pour des besoins 1locaux, ou en temps .de guerre 'pour la üonte de boulets. ·

Les principaux gisements pouvant être exploités se 'trouvent dans. le Jura ·bernois, .l Oberland bernois, le ,canton de ,st-GalJl (Gonzen), des Grisons (Val Tis·ch), Glaris, Unterwru1d et Valais ÇMont Chemin); le sous-sol du .Frick,tal, en Ar.govie, récèle également un for.t ,gisement de ·minera i. .Malheureusement, tl.a qualité du minerai suisse n'est pas toujours satisfaisante; de -plus, ll'en.droit où il se -trouve esot souvent d'accès dirr.ficile, J. 'eXJ.P.loitation est ·coûteuse et le transport lfort com­pliqué.

U n'en est pas de m·ême ù)artout et la opreuve c'est 'qu'une indus-­trie sidérm1gique s 'est impJ.antée en Suisse d 8\puis une époque très· reculée . .Dans· les régions où ·le 'minerai a.frfleure le sol, ce tqui est le-· cas dans tle Jura, des monceaux de scories de fer •prouvent •que, •dans· les tem1ps très anciens, on l'y ·produisait déj.à. Un bwlletin de .la Ban­que populaire suisse, qui -publie une ·étude tà .ce sujet, relève que le· premier haut-:fourneau a été instahlé, iJ. y .a Jplus de trois siècles à

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Undervelier, dans le Jura ibm·nois . .P-lusieurs furent -construi,ts clans la suite qui, -chau-ftfés au charbon de bois, produisirent la fonte brute qu'on travaillait dans les fo~ges.

Un intense déboisement ayant rendu · le ,cJlarbon de bois .plus rare, dès le .milieu elu X,IXe siècle, il .fallut en importer de la Forêt Noire, ce qui entraîna J. 'extinction de plusieurs hauts-Journeaux. L'in­dustrie sidérurgique suisse •connut alors des 1temps diffi-ciles aggravés encore par l'a;baissement des frais de transpol'lt résultant .du dévelop­·pement des chemins de fer. De .plus, J'industrie métaillurgique étran­gère aya nt sur place :le charbon et le .coke, et tr.av-aülant en grand en -a1ppliquant les procédés les .plus récents de Bessemer et Tho-mas, fut à même de !livrer J.e d'er à •très -bas tPrix et .de 'faire -une grave concurrence à l'industrie indigène. La .conséquence directe en ifut que les Jlauts-.fourneau:xJ tdu pays s'-éteignire.nt les uns après les autres. Depuis 1899, seul ce\lui de Choinclez (Jura bernois) -est encore en ex­ploitation.

Au siècle passé, à opart le haut--fourneau de ühoindez, i.l existait deux la·minoirs, un ·à Gerl.a,fingen et \l'autre tà Emmenweicl (Lucerne). Le premier utilisait les blocs de ier importés de l'éltranger et les -transformai-t en tôles, 1le second iaibritquait .des fers maPchands et du fil -de .fer au moyen ode riblons et ·de blocs •fondus dans les fours Mar­tin. Les ateliers .d'Oerlikon et .les a·ciéries d-devant G. Fischer ù)ossé­claien.t ég.alement .un .four .M,artin.

Mais la guerre et ·les années •qui suivirent eurent des répercus­-sions sur I.a production du fer indigène. Le thaut-.fourneau .de Choin­clez, qui avait été éteint temporairement au débu-t de la guerre, <fut Tallumé ,plus tard, .mais il ·fallut !l'éteindre de illouveau en 1918 à la suite du manque -de ·Coke. Rallumé dMini•tivement en a oût 1928, il est actuellement le dernier témoin de cette industrie minière suisse -au­trefois si fùorissante. I.l .n'-absortbe que des minerais suisses dits mi­nerais 'globulaires et .ceux de Gonzen.

L'exploitation de Gonzen, qui se -poursuit 1pres·que régulièrement cle.Q)uis .le XIIIe siècle, est situé au sud du canton de St-Gall et s'é­tend à une altitude 1moyenne de 1300 mètres. Elle d'ournit donc un minerai de bonne qualité d'une teneur en ,fer rde 50 à 60 %, au haut­fourneau de ·Ohoindez et elle exporte .le surplus. -Ce miner-ai q-ui pas­sait autre-fois en Allemagne est aussi dirigé vers .la ·France ; en 1928, 1'eXJportation totale -a atteint 63.09'2 tonnes et en 1929, la ·valeur du minerai eXJporté ·a été de 1,7 -million. L'ex.tr.action -de -ce minerai pour­rait prendre un grand d élveloppement si tla possibilité se )présentait de le fondre tà proximité de l-a mine ; les .frais de trans.por.t !Pèsent lourdement sur son -prîx. A l'étranger, notamment en Italie, qui, com­me notre pays, -m-anque de üharbon, le :minerai est fondu dans des <fours électriques. Chez nous, -ce \Proc-édé ne ser-att actuellement pas économi,que, :mais il n'est pas ex'Cl-u . .qu'un jour, par suite d'une amé­lioration du !Procédé, la :Suisse ·puisse aussi .f-ondre du minerai dans des <fours étlectri.ques. Ce ·problème, en tout cas, retient !l'attention.

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1E~n attendant. que rle cour.ant éllectri·que soit utilisé /POUr la rpro­duction .du fer tiré des miner.ais, un certain nombre de grandes usi­nes utilisent déjà des rfours électriques pour extraire le fer des tour­nures et des riblons, rfaçon ingénieus~ d'utiliser les déohets ; dans ,J'état a;ctuel de la tech11Ïrque, on rconsidère rque c'est le ;four .le mieuX) apprQprié et .celui qui travaillle le ,plus rationnellement pour ila pro­duction de rl 'Eùcier. Le :fer obtenu par ·Ce "procédé 8S't, ·dans sa ,plus grande partie, utilisé par les ·producteurs eux-mêmes. Certaines usi­nes versent leurs !produits sur le mar.ché intérieur, mais l.a ·quantité est naturellement insuffisante ·pour faire Jace aux ·besoins •plus nom­breux de .la g rande industrie et des .métiers, .c'est la raison pour !la­quelle notre .pays impor.te de Jla rfonte, du rfer et rdes rproduits semi­fabriqués en si grandes quantités.

La fonte, l'acier

Du Inirnerai qu'on trouve dans la nature sous la fonne d'oxyde ferreux, on tire la fonte et, de la fonte, l'acier. Ces deux corps sont des combinaisons de fer et de carbone. rL'acier renfenne de 0,04 à 1,4 % de carbone et la fonte plus de 1,5 %.

Da!ns la vie éconon~ique, l'acier joue un rôle si considérable qu'aucun peuple civilisé ne saurait s'en passer : c'est un élén~ent essentiel de la prospérité des nations.

1L' Amgleterre avec ses districts Inini ers du Pays de Galles et de l'Ecosse; les Etats-Unis avec les centres du Massachusetts, de l'Ohio, de la Pensylvanie; la France possède les n~ines de Nancy, Chavigny , Briey, Longwy, de Saône et Loire, du Creusot, de St-Etienne; la ·Prusse est fière de ses Inines de la Silésie et du bassin rhéna·n; la Belgique de celles entre la San~bre et la Meuse.

La Suisse est pauvre en nünerais Inétallifères. Au Inilieu du XIXe siècle, on cmnptait, dans le Jura, les Grisons, le Valais et à Schaffhouse, une douzaine de !hauts fourneaux dont la pro­duction, en 1858, atteignit 14.000 tonnes. ·On obtenait le n~étal ·en se servant du charbon de bois.

La concurrence étrangère a forcé les hauts fourneaux à ·étein­dre leurs feux, les uns après les autres. Un seul établissen~ent a surv·écu : celui de .Choiindez dans le Jura ber:qois, qui livre une fonte excellente, en particulier pour la fabrication des tuyaux à haute et là basse pression.

Voyons con~ment on obtient la fonte, la Inatière première de l'acier.

Dans une puissante tour de 10 là 12 n~., appelée haut four­neau, de 4 rà 5 n~. de dian~ètre là sa partie la plus large, construite en briques réfractaires, renforcé d'une cuirasse en n~açonnerie blindée, on verse par une ouverture supérieure de la houille, du

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calcaire et du nünerai de fer. Les couches successives s 'étalent · · du bas en haut. 10n allun~e. cette n~asse, on n~et en n~ouve­

ains~ une énorn~e soufflerie d'air réchauffé au préalable à 700 111

1 e~·és. 1Le courant d 'air de la soufflerie suffit rà entrete1nir la ceg · b · · cl' cl 1 l 'Il combustion. L 'acide car onique . qtn se ~gage . e ~ 1~w e se transforme en oxyde de carbone, corps avide cl oxygene a un tel point qu'il arrache violen1n~ent celui que contient le Ininerai et la fonte est libérée. Grâce •à sa densité de 7 rà 8, elle coule len­ten1ent à travers les couches qui re1nplissent la tour et s'accumule clans le creuset situé à la partie inférieure du haut fourneau. Un trou de coulée, bouché au n~oyen d 'un tainpon d'argile, est crevé au moment voulu, par l'ouvrier, et le liquide éblouissant sort joyeusement de sa prison en lançant, de tou~ ~e~ côtés, des gerbes cl' étincelles du plus bel effet. 1La fonte est d1ngee clans des récipients ou des lingotières préparées à cet effet.

II s'agit d'affiner cette fonte en la débarrassant d 'unè partie du carbone qu'elle renfern~e.

1Ün introduit la fonte en fusion dans une sorte de cornue, mobile autour de deux axes latéraux, :à la façon d'w1 chariot culbuteur.

L'air, sous une grande pression, arrive violen11nent; l'opéra­tion dure 20 minutes; on observe une pren1Ïère péTiocle, dite des étincelles, qui dure 5 Ininutes : des gerbes éblouissantes sortent par l'orifice : c'est la silice contenue clans la fonte, qui brûle. Pendant une cleuxiè1ne période, qui dure 10 nünutes, le carbone est détruit à son tour; d'abondantes et longues flan1n~es ont rem­placé les ·éti:ncelles; enfin., la dernière période, celle des fu1nées rousses dure 5 minutes : l'opération est terminée, la fonte est convertie en acier.

L'acier utili?é pour les 1noteurs d'autmnobiles ou d'avions doit résister à des pressions telles que le 1noindre défaut dans la structure intérieure du n~étal peut être la cause d'une catastrophe. Il a donc fallu revoir de plus près la fabrication de l'acier afi111 d'obtenir un m·étal parfait.

En 19•29, la Suisse a acheté pour plus de 250 Inillions de francs de fonte 1à !'·étranger. ·C'est la pauvreté de 1notre sous-sol qui nous in~pose cette dépense. Mais, grâce au savoir-faire de nos industriels, .cette Inatière est convertie chez nous en n~achines de toutes sortes qui sont fort appréciées à }'.étranger et qui nous rapportent près de 240 n~illions de frames.

La fabrication suisse a ·été entravée par l'obligation d'acheter au dehors la houille nécessaire au traiten~ent du n~inerai. Le dé­veloppen~ent réjouissa111t qui a été donné aux usines électriques nous. ~ern~et d'obtenir au four à arc voltaïque de l'acier dont les qualites ne le cèderont en rien aux Ineilleurs produits de l'An­,gleterre et de l'Amérique.

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LECTURE

La ~onderie d'Ardon Nous aJlilons suivre son tra~ail que nous diviserons en quatre

bronze, le :laiton et l'aluminium.

Cette industrie s'.ocoUJpe .de la f,a;brkation des ïPièlces de toutes ifor.mes en ·matières iles 1pilus v.ariées, ,teilles que ila fonte de fer, le ·points essentiels :

Le .Modelra,ge ; Le Moulage; La Fusion; L'.Usina.ge.

Modelage. - En rpremier rlieu, un dessinateur .établit un dessin (calq.ue) de la ,pièce là exécuter, .muni .des cotes nécessaires. Une co,pie de ce rclessi nrqu'on ap1pelrle raussi btleu prend rle chemin du Mo.de1lage où le modeleur s 'en servira ~our rconstruire ·un mo,dè:le ,bois.

Il est très ·impor.tant ,que le modeileur étab:lisse ses ·modèles un peu pus grands que Jes ,cotes du dessin ne .l'indiquenrt, car en se re­froidissant, ila d'ante se contracte d'environ 1 % dans toutes iles di­rectjons.

Ce phéno.mène s',a·ppelle· 1le retrait ; rpour en tenir compte, .les mo­deleurs utilisent Ides «mètres à retrai:t » dont Ira Jongue.ur est de 1 % plus grande que celle d'un mètre ordinaire. En owtre, [es rpa1~ties de Ja .pièce rfonte qui doivent être travaillées à l'atelier doivent recevoir un excédent de matière ;pour en _permettre l 'usinage aux cotes indi­quées ,par ile dessin et 1Cet exoéident est à rprévoir 1l0rs ide il.a co.nstru·c-tion du modèlle. ·

Les modèles ·terminés so111t enduirts de 'plusieurs ·couches de vernis J.aqué spécial .qui \leur IClonne 1des sur.fa;ces très \lisses. <De cette rfaçon, ile sable n'adhère pas 'au 1mordèle _et l 'on obtient rdes pièceE1 là surf,a;ces plus unies et d',un ;meilleur .aspect.

Moulage. - 1Ci1aque 1pièce nécessite généraJlement la construction d'un m.odèle, rcerpendant rpour ùe mouil.age de grosses ·pièces, dont le no:mbre est •peu importa;nt, on se contente s-ouvent de tplanches dites à trousser. Le rffioul,age se fait a;lors au trousseau. Ce ;procédé exige de soJ.ides connaissances de l1a ,part du ,mouleUr v'Ù que l.a 1pièce !doit être moulée ,uniquement d'a:près Ile •dessin avec quelques rfr.agments de modèles. ·

· · 1Pour obtenir dans ile mo·ule 11a ,partie .creuse· d 'une ,piè.ce, il f.aut exlécuter un · « noyrau ». ·Ce noy.au est confectionné rpar un s1pécia;liste nommé «ibnoyauteur » à !l'aide d'une boîte à noyaux . .

Les ·petites !pièces sont moutlées d.ans un « châs(;iis » ta,ndis que Jes grosses rpièces sont moulées dans tles f?sses creusée$ dans .. Je sol

· même .,tl.e l1a ,fonderie. rCes ·deux _dif·férents proc~dés se désignent p.ar

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moulage en 1Cihâssis et rrnouLruge en fosse . ·Le moulage en rcllâssis rpour les toutes ~petites :pièces s'efrfectue aussi sur un ·établi.

Pour le mouJlage en ·châssis, il lf.aut uüliser rdeux châssis pour eflfectuer 'le mollllage de 1la ·pièce, soit : un châssis supérieur et· un ohâssis inférieur. rOn 1pl8!ce d'abord le modèlle sur une 1pla,nche .car­rée, dilte ,planche à .mouler ; sur reelle-ci on ;pose Ile châssis i111férieur leque.I est rean,pli de sa,b:le à mouler bien rtassé. !D.ans (]•a plupart des fonderies, ce satb1le à rmouler est 1pr.é;paré dans un endroit s.pécia,le­ment ·aJTiénagé appelé « sabilerie ». rCette préparation consiste à mé­langer difrférentes sortes de sables que ,l'on moud et tamise, soit à la !fil~in, soit à ila m.E~Jchine . Ce travail est fàit ,par des ·manœuvres.

Une ,fois ùe 'châssis inJférieur cter,miné, il faut 1le retourner sens deSSUS deSSOUS, enlever lra 1plranche rà 1mou.ler et !placer 'le rCihâssis in­férieur. Pour em,pêc.ber ~que 1le sablle du châssis supérieur sur 1le châs­sis inférieur. Pour emilJêCJher que le sable du châssis supérieur ne se colle à ~celui.,ci du ohâssis inférieur, i!l est inrdispensablle de saupou­drer les faces d'-assetrnbLarge des deux ·châssis avec rdu sablle sec ou de la rpoussière de ohal'1lün. ·On rerna).lit ralors :le c.hâssis S·UJ)érieur de sable que 1l'on ,p:ùlonne en .ayant soin d'.i.ntroduire iles modèles pour les trous de co.uJlée et Iles évents.

(L'évent est un •Conduit mén~gé rdans les ,moules .pour .l'écrhaJppe­ment rdes gnz et qui rper.met d'rav-oir une surcharge rde d'ante Uquide. Cette surcharge nourrit 11a. pièce et èvilte la tporosité et iles souf,flures).

Une fois cette opération tenminée, on enlève le ·crhâssis supérieur duquel on retire Iles modè1les des trous de rCOUJlée et des é vents.

La partie supérieure Ide ces orif.ices est :alors a;grrandje de ma­nière à il.ui donner t1a !forme d'u,n entonnoir.

Ill s'.a;git ensuite de dégrager ù.e modèle 1pris dans le châssis infé­rieur en tapa,nt légèrement à coups ide ·marteau de :tous tles rcôtés et de le retirer c1é:lioatement du sable .où ill est logé.

En retirant iles modèlles, -il arrive souvent, surtout si ces ·modèles sont ·COtmpHqués, que l'on :détériore .plus ou moins le morule; dl rfraut alors r.éparer !les défauts à rla rmain, en utilisant rdes outils spéc1aux.

Ce rtnav.ail <fini, :ûl reste encore à rper.cer une ~érie de 1petits trous au moyen d'une aigu11Jle spéciale afin de ·permettre ,l'écharp:pement des g.az qui se pr.oduise.nt lors de 1la ·coulée. Après quo~ le moule sera saupoudré de .poudre de charbon ou de gr&phi te ·pour errnrpê­·C;ber que le saiblle ne se brûle -au contact de la ·fusion. Il est très sou­v~nt nécessaire de faire sé.cher ;les m·ouùes dans des étuves spédales. Des que cette opération est terminée, ùe moule est ,prêt ·à la ooulée. C'est le dernier et 'aussi .le plus rCOUI'It tnavail rdu •IDOU.leur.

La Fu~ion. - !Les fontes neuves {qui .proviennent de .I'étra,nger) so~t combmées 1avec de la vieille !fonte dans une 1pr01portio.n variant SU.lVant l'usa;ge de lla plièce que l'on veut rCOUler. rCette opération fm te, ces If on tes ·sont èouù.ées dans 1Un 1'our nommé « ·cubiQot ». Le

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spectacle .d'une fusion est 1toujours très intéressant. ·La .g~·.ande :poc~e de coulée .qui transporte la .fonte 'liquide s·ortant du cubLlo~ l•a V~I se­dans de 1petites poches 1portées 'Par 1les mouJeurs {o~r ~es e~Ites pièces). P.our Iles gra ndes .pièces, La .fonte est transportee Jusq~ a.u:x! moules au moyen ·de 1a 1gr.ande !poche ~e 'coulée .~us.pe~due. a ·u,~ pont-roulant élleotrique. La ,foi'llte est versee avec PI ecautwn Jusqu · ce qu'ellie 1apparaisse à 1l'évent.

Les gaz qui se forment à l 'intérieur du moule sous .l'e~fet, de 1·~ o·11ande chaleur s'·échaiJ:pent des c:hâssis et sont e..nf.la·mmes . a .lem ;ortrie soit à \l 'aide d 'une harre de fer r·oUJgie, soit 1par des co·peaux de bois rullu.més autour du ,châssis .(.a1tn ·d'·éviter il'ex·pl·osion du moule.

Après le refl~oidisse·ment oomplet des ·pièces, l~s moules ~:ont ren­versés et dé!trurts; Ile .mouleur doit 1rulors exammer sa PI,ere, . ·une fois qu'elle est dég ag·ée du sable, ,pour constater si eLle est reussie en tous ·points. .

L'usinage. - Un .atelier méc·ani.que :permet l'uSiinage ides .pièces au tour, à la r.&boteuse, f11aiseuse, aJléseuse 'ou à l,a m·ain.

La Fonderie d 'Ardon, qui .occ.upe de 70 ·à 80 ouvriers, est très fùo ­rissante eUe rend de ré0ls servkes ,au pays. Rapidement, ses ateliers sont en' mesure ·de rempl.acer des .parties de machines et ,d'a;p,pareils. de tous genres.

Industries chimiques

Industries chimiques. - Les produits que l'on ti1:e: pour la plupart de la houille, sont d 'abord les colm:a·nts art~fic1els.' les médica1nents , les parfun1s et autres composes organ1q~es · sa­vons , couleurs , laques et vernis , puis les acides · sulfunques et nitrique, les sels et les . engrais chhniques.

L'industrie des n1atières colorantes a con11nenoé ·à· Bâle en 1859 elle se trouve actuellement entre les n1ains de quatre so­ciété~ importantes, dont l 'une exploite, en Valais, l'Us~n~ éle:t!·o­chimique de !Monthey. tCelle-ci fabrique, I?ar un procede ~pec1al, l'indigo synthétique. 1La plus grande partie de la productiOn des fabriques bâloises · est exportée en .France, en Angleterre, en Tchécoslovaquie, au Japon, en A1nérique, etc.

Les spécialités pharmaceutiques y cmnpris les sérums et les vaccins, et les parfu1ns synthétiques trouvent des débouchés dans toutes les régions du Inonde.

Citons enfin le cmnbustible de sûrete « 11\lleta » , pr·ésenté sous forme de pastilles blanches. Le siège de l'entreprise est · fixé à Bâle. Viège fabrique ce produit depuis plusieurs années . Le « Meta » est à base de carbure de calciun1.

Produits électJ·o-chimiques. - .Parn1i les produits de ces In­dustries) le carbure de calcium a été l'un des plus ünportants. On le préparait ·à Viège, là 'Gampel, là Ver·nayaz, là ~Martigny, à

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Chavornay et à Vallorbe (Vaud), à Vernier et ·à ·Chèvres ('Genè­ve). Ce produit n~ tarda pas là tomber. Il tend à se relever au­jourd'hui, grâce à la cyana1nide, utilisée cmn1ne engrais. Mar­tigny est le centre de cette nouvelle industrie.

·Les ferro-alliages, qui servent là la pvéparation d'aciers spé­ciaux, sont fabriqués là Viège et là Bex.

Industries diverses Coutellerie : L 'industrie suisse de la coutellerie fabrique

pour ainsi dire tous les genres de couteaux. Les principales en­treprises se trouvent à Delémont, !bach-Schwyz, Horgen, Soleure, Bâle et 1Coire. On compte en Suisse une centaine de maîtres-cou­teliers. Ils se sont spécialisés pour la plupart dans un genre spé­cial de couteaux ; généralement, ils travaillent avec deux ou trois ouvriers et apprentis . Sion possède une fabrique de sécateurs.

Les matières pre1nières nécessaires à la coutellerie nous vien­nent presque entièren1ent de !'·étranger : acier, fer, laiton ... Plu­sieurs usines 1nétallurgiques suisses livrent les alliages nécessai­res, façonnés en barres, feuilles, tuyaux, etc. :MalgPé le dévelop­peinent de l'industrie nationale, les in~portations restent considé­rables. Leur valeur a atteint en 1927 , trois millions de francs. Nos fournisseurs sont surtout l' Allen~agne, la France et l'An­gleterre.

Meubles de cuzsme, articles de boissellerie, articles tournés : Les articles de ce genre sont fabriqués en Suisse, soit · dans les grandes fabriques d'Oberburg (près de Berthoud) 1 . de Lenzburg et de .Murgental, soit surtout dans de petits ateliers. Dans quel­ques régions, des ouvriers à dmnicile taillent des cuillères , des louches et autres ustensiles de bois. Les 1naîtres-to~rneurs se­raient parfaiten1ent en Inesure de suffire à tous les besoins en articles tournés. !Malgré cela, les, in1portations d'articles bruts et terminés dépassent annuellement le demi-million. Des Inanufac­tures d 'articles de cuisine en bois tourné se trouvent à Baar, à Willisau, à Rapperswil, à ·Bau1na, à \~T attwil, là Glaris, etc.

Cuisinières à gaz, appareils électriques de ménage : Avant la guerre, cette industrie cmnptait là· peine 150 ouvriers, aujourd'hui, plus de 600 ouvriers s'y livrent à Bâle, à Soleure, là Sursee, à Arbon, à Fribourg, etc. 1Les entreprises suisses travaillent pres­que exclusive1nent pour le marché intérieur, les droits de douane · de l'étranger s'opposant ·à l'exportation. ,L'in1portation des cui­sinières à gaz nuit à l'industrie nationale; elle à -été de 1.350.000 francs en 1927.

Une quinzaine de fabriques suisses d'appareils électriques de n1•énage occupent au total 1200 ouvriers environ. Les usines de

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Schwanden et de Bâle assurent à elles seules l'existence de 800 travailleurs Nos fabriques construisent des cuisinières électriques de n1énage à 3 et 4 plaques, simples ou cmnbinées avec four, rô­tissoir et chauffe-plat ou même auto-cuiseur, lesquels sont d'a~l­leurs livPés aussi séparéinent. Elles fabriquent encore des bouil­lottes, des cafetières èt des théières électriques de lJz. à 3 litres et m·ên1e davantage. Les grille-pain et les fers là bncelets sont très appréciés dans les Inénages.

Les moulins à caf,é électriques, les pétrins Inécwniques, les machines à relaver la vaisselle conviennent surtout aux hôtels, ainsi que les annoires frigorifiques.

Nous trouvons enfin à la buanderie des lessiveuses électri­ques, des essoreuses et des machines à sécher le ling~. Partm~t on emploie le fer à repasser électrique. Sissach et Zunch fabn­quent des aspirateurs de poussière.

Fourneaux potagers, batterie de cuisine, couverts, etc. ---: Les fourneaux potagers à bois et à charbon sortent aujou:d'hu.I ex,­clusiven1ent d'ateliers spécialisés ; on en compte une vingtaine a Bâle, à Fribourg, à Genève, à Oberhofen (Thoune), à Sursee, etc.

Une dizaine d 'usines importantes de cette industrie occupent environ 2500 ouvriers. 'Les plus grandes fabriques sont à Zoug, à Frauenfeld, à Baden, à Binmingen (Bâle), à Olten, à Turgi, etc.

Les seules fabriques suisses d'articles émaillés sont à Zoug et à Baden. Zoug produit atnnuellement un n1illion et demi de pièces.

ILes principaux centres de l'industrie des ~rticles d'alumi­nium sont Binningen et Frauenfeld. Olten fabnque des articles remarquables en alu1niniun1 spécial.

.L'industrie de la quincaillerie a son siège en Argovie, Zoug occupe le premier rang par rapport aux autres cantons.

On fabrique en Suisse des couverts de fer battu, ~'acier, d'a­luminium et de plusieurs alliages spéciaux. La pr?ductwn d~s cou­verts argentés, p~aqués d'arg~nt, et ~'arg~nt !nass1f ~st fo~t Impor­tante. ,L'argentene de table est auJourd hu~ access.Ible ·~ la plu­part des 1~énages. La plus importante fabnque sui~se d argente­rie se trouve 1à .Schaffhouse, où l'art de l'orfèvrene repose sur une tradition. Elle occupe environ 150 ouvriers.

Genève, Bienne, Soleure, Delémont, Turgi, .Schwyz et Du­bendorf ont aussi des manufactures de couverts.

Diverses entreprises suisses fabriquent d~s machi,nes ~ hâ,­cher, à nettoyer les couteaux, à, peler les fruits, ~es. mouhm,s a café des machines à relaver la vaisselle, etc. Les pnnc1pales den­tre ~Iles se trouvent à Wald, à Olten, à Aarau, à Thoune, à Ge­nève, à Lausanne, à U ster et à Zurich.

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On fabrique encore à Zurich, à Winterthour, à Baden, à, Bâle et à Genève des installations pour cuisines d'hôtels, hôpi­taux, etc., telles qué frigorifiques, machines , à glace.

V en·eries. - Des verreries importantes existent à Bulach, à St-Prex et à Hergiswil. Bulach fabrique des bouteilles et des ca­rafes St-Prex livre des bouteilles, des bonbonnes et diverses au­tres ;pécialités. Le Valais possède Ulne verrerie importante à Mon­they. Moutiers, dans le Jura, fabrique .des vitres.

Le savon

Savone, ville près de 'Gênes, paraît avoir inauguré la fabri­cation du savon et lui avoir donné son nom.

Au XVIIe siècle, cette industrie pa1)se :à :Marseille, ville admi­rablement plac-ée, au centre d'un pays · couvert d'oliviers, et dans une région où la fabricatiom de la soude était alors florissante.

Le beurre, la graisse des anin1aux, l'huile d'olive, de sé~an1e, de coton, de colza, de ricin, etc., sont les matières grasses, ani­Inales ou · végétales qui peuvent se décon1poser en leur éléments générateurs en pr·ésence de l'eau et sous l'influence des caz·bo­nates alcalins. Cette décomposition qui constitue la base de l'in­dustrie · des savons, se nomme la saponification.

Deux procédés vonf s'offrir à notre choix : le relagage et l' empâtage.

Le relagage est le prooédé einplqyé •à lVI~rseille; il donne le savon de meilleure qualité . . La le.ssivê de soude est portée à ·ébul-1ition; on y incorpore peu à peu les corps gras qui dispar.aissent1

lentement; sous l'effet d'un brassage régulier, le liquide prend · lih aspect savonneux. La soude a opéré la transformation voulue; elle s'est unie aux acides gras, et elle a rejeté la glycérine qui, plus lourde, descend au fond du I,écipient. On enlève le savon qui ~urnage et on le purifie dan5; d'autres solutions de soude, et enfin dans de l'eàu salée qui. achève l'opération.

Le proc-édé à l'empâtage n 'élimine pas la glycérine; on rem­place souvent le carbonate de soude par du carbonate de potasse, et le savon qu'am ' obtient est noir et mou. II est de qualité infé­rieure. Le savon à la soude a un grain très fin; il est plus avan­tageux. Dans ,certaines usines, on travaille jusqu'à 10.000 kg de n1atières grasses à la fois dans 15.000 litres de soude. L'.ébullition d.ure de 4_ à 5 .he:L;Ires .et on obti~nt 14.000 kg. de savon environ.

' ·Le Valais a une savonner~e ;à. Monthey.

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LECTURE

Le papier Les Arabes firent déjà du .p3Jpier avec des chiffons de lin:

preuve .qu'il n 'y a rien de nouveau sous le S·Olleil! Ils en répandirent [a f·abdoa.ti.on dans le nord de J.'Ad'rique et en ·Espagne; de ce pays, elle passa dans le reste dë notre continent.

Dès ;le commencement du XVe siècle, '011 rencontre en Suisse des pa-peteries cé.lèbres. ICeJJles de Serrières, de Zurich, de vVorb1aufen [Jrès de Berne, de Mm·.ly 1près de Fribourg, étaJient .connues bien au -delà .de nos .frontières.

Penda;11t tlongtemps, le papier rfutt .fabriqué uniquement avec des chiffons; m.ais, auj•o.urcl'hui, l.a main d'œuvre est si ·Chère et tl.a con­sommation :elu IPaUJier si rCü.l1S~dérahle 1qu'il a !fallu trouver Ides succé­danés : ·on ta e·mployé .la pâte de bois, et d'autres matières encore.

En tout tpremier lieu, ill ·faut ·Otpérer un t11iage ttès .minutrieux des ·Chiffons :livrés à ·l·a •f.abrique. On élimine d'abord :les étoffes .de soie et de .laine qui sont impro·pres à la d'aJJrication du patpier. On ré:partit ensuite dans de 11omilJreux 1 éd.piel1Jts en lb ois, 'de l.a ·contenance d'un tlemi~mètre .cube environ, ·les 1ch:ùftfons de lin, de chanvre, · de coton, de jute en Ues clémêllant ·par .couleurs. Les chiff.ons .pass·ent a rlors sous une lffiaJCihine •à dé.couper qui tles déilJi1te en roarrés Ide 4 •Cm. de côté et on les !lessive à grande eau.

Toute rcette manutention esrt un travaiil coûteux de .prép.aeation. C'est dans un autoclave ro·tatif, chauffé à 1l:a vapeur, que s'opère, en présence d'un !bain rde soude caustique, la t11ans•formation des ·cihif­fons en un13 p,âte fibreuse q,u'un brain de chùore déc·o'lore com,plète­ment. E:JJle est .prête ·à être dirigée sur 1la cuve ra;ffineuse.

Vers l.a fin ,eLu XVIIIe sièctle, on a .c.ommencé d'emrployer la paille pour •faire du :pwpier d'e.m.baUa.ge très bon marché. Puis on a eu re­~cours à il'alfa, sorte de 1oin tligneux ré.coilité en Algérie et en Tunisie, qui donne une .pâte souple et légère, m.ais ·peu résistante : on en fait du ·ptl!pier de journal.

l\II.ais ce sol'llt surtout les forêts qu•i ont été mises à contribution pour tfour.111ir •La . .m.atière ·pre.mière aux usines dont rla tâche est de suf.fire ·à il'énŒ'me .consomrrn.aüon quoti.dienne du .papier. Le be.au bois blanc des pins, des trembles, des bouleaux, des peupliers fournit la ,pâte et La cellulose.

Deux .procéd·és : ll'un mé~a.Ùique, il'autre chimique (per.mettent cette ·transformratio.n. La ,pâte de bois ,mécanique s'•obtJient le ·pl•us simplement elu rmo.ncle : une •puissante ,meule de tpierre ou tele 1métal tourne à grande VJitesse cl<ans un «·carter» auttour d111quet1 sont ména­gées des oavités; ·On y introduit les !bûches de ·bois écor·c·ées · eUes sont pressées très fortement contre 1La meu1e rqui les Ume et les' use .peu à

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.peu. Un com·,ant d'eau inonde le itout et en1·porte ave·c lui .le ·~Jrod~it de tl'usure, qui se tamisé en paSS3!111t sur des .cribiles successrJ.·fs ~a, maill­[es toujours ,plus sertées; iles déchets, les débris, les impuretés Y restent et tl'etl!u, ·cha11gée de wa .pâte -très !fine, est dirligée dans une vaste ·cuve. lJà, une . rtoiüe sans ;fin, .animée d'un mouvement régulier, se charge de la pâte et .passe entre des roulea•ux •col.lecteurs. Le tpro­duit est ainsi séché et :prêt rà être versé 1dans la pile ho1lander.

Veut-on obtenir 1ta matière ·première du •pa•pier •par v.oie chimi­·que? ,Rien n'est :1Jil•us simp1le : 'On débdte le tbois qu'-on ühauf,fe dans un autoclave en présence de soude CMlstique; les fibres sont désin­crustées et ce qui sŒ"ft de ce .cylindre est de 1~a cellulose pure, qu'on traite comme 'l'a -·pâte de chi.f1ons.

•Les 1pays •qui prüduisent de !La rpâte méca1üque sont la Norvège, 1a Suède, l'Allemagne eJt la Suisse; ilia .pâte chimï.que tprovtient de 11a. Nor•vège, de la Suède, de ll'Ail:le~m.agne, de l 'Autriche, de tla Suisse et .de tla Belgique.

C'est dans la pille hol.lan\der tque s'eJ:fectue le travail! ae JP:lus i·m­portant de JJa pwpeterie. Dans un très iortt courant d'eau la matière passe et re}Jasse, pencla111t un certain te:m1ps, sous un •cylindre qui tourne à une très rgr.a.nde vitesse; il est .ml!-ni, sur t oute sa suDf.ace, de crochets :métalüques en sailllie et donne à la masse contenue dans .lia ·cuve ù..a constistance nécessaire.

Cest là .que /l'ouvrier verse, ·en tpro:portions tcakulées, la quanrtiM -voulue de pâte de bois, de ·ce:Uu[ose, de ·rhi.ffons, de vieux pàpiers, d'alfa, •OU de paille pour obtenir rles diverses qualités de •P,a:pier réctl•a­mées ,par il'inclus<b·ie; c'est dans :La pile égatlement qu'on intr.oduï.t les ·matières ,pour encoller, soit 1la ·c.olo[phane ou le savŒ1 ·de résine; ·s'~tl faut ·elu papier de couleu1·, on jette l(l,tl!ns .1a cuve des IJl'Oduits t els que tle bleu de !Prusse, ù.'outremer, le chromate de 1plomb, etc.; enfin, s-i l 'on veut du papier bon marché, 1l'ouvrier •aj.oute ce qu'on a:ppelle 1lra charge: matières minér.ales, sulfate de chaux, l(!a;o;lin, ·d·ont ile ·prix est inférieur à .celui tele J.a cellwl,ose et des cJüf.fons.

QUiand le travail a été :bien c-onduit dans 1la -pile ho1l1ander, Je principal est ac-compli; le reste est une tl!!fra.!!e de pure méca111ique ·et s'effectue ·presque auto.m.atique~ment.

La machine à papier représente, là elrle seu:le, une v·éritable u~ine. De ~a 1pile ho:Uancler, :le ,méi~ange arrive, noyé d;ans un •abondant ·cou­rant d'eau, à r}a 'ptartie supérieure de la tmachiee. !Il semble impatient d'atlteindre e.nd'in tle but, •mais il rencontre sur sa route de nombreuses ·chicanes qui l'agitent, le tbr,assenrt; et 1lui donnent, rau .dernier moment encore, l'homogénéité voulue. U se •préci•pite .alors sur une large totitle sans fin, mümée d'un mouve1ment régnûier, il s'y étalle uniformément et abandonne· l'eau .qu'iii co.ntient ·en énorme ,quanrtité. Il 1passe encore sur deux aspirtateurs spéciaux .qui \l'assèchent le 'Plus ·possible ett, à ce mo.ment :précis - !Comme tla chrysalide devient .papillon - la :pâte est transformée en feuille de papier.

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P,aur ,f.aire sa ·taillette, elle s'en,g.age ensuite entre de ·no.rnbreux -ry.1indres feutr·és, chauffés •à.:J:a v.a,peur; eUe se sèche complètement ; elle 1pours·uit sa r.oute entre des tambours .poilis qui l'éga:lisent, Ja sa­tinent et... l•a. voil.Jà, fraî.che, pr,apre et br]Ll<ante, 1qui s'enrolllle sur un dév1doir; rognée, coupée, réglée, el1le deviendra ,ca;hier, registre, lirvre ou journaJl, e-tc.

Aduel.lement on f abr.i,qme, en ISud.sse, 1de ,l,a ,pâte de boos à St-Sul­;pice (VaJl de Tr.avers), à K'aiser.au.gst sur 1le .Rhin (Al~gov.ie), à Lachen au bor,d du lac ,de Zurich '{1Sch~y.tz), et à Bischofszell.

La ·cel1luJose est .fournie par 1les ·usines de Bâle, de Balsta:l et d'At­tisholz (Soleure).

Les f,abriques de ·pa·pier sont au nombre de 17 : ·cellles de Serriè­res (Neuchâtel), Versoix (Genève), .Gre.llingen, Zwingen, Utzenstorf (Berne), Bals1Ja1l, Biberist, AJt<tishollz (.Soleure), Bâle-Ville, :Cha:m (Zoug), Neitstal (Glm'IÏs), Penlen (Lucerne), Oftringen (Argovde), Bi­schofsze.hl t(Thurg·ovie), ,Landquart 1(1Grisons), Loc.arno-Tener-o (Tes­sin), La SihJ (Zurich). Deiswyl (.Berne) et Vouvry (V.al.ais) ont mie fabrique de carton.

Le tannage des cuirs

Ensuite de la concurrence étrangère, le tannage des cuirs a v? son importance diminuer en Suisse de jour en jour. L.!l der­nière guer:e, en forçant les tanneries suisses à rouvrir leurs por­tes, a remis en honneur une autre industrie qui a eu ses heures de gloire : c'est l'exploitation des écorces, chêne et sapin.

L~s matièr~s employées ~our tanner sont de nature vég·é-tale : ·ecorce, bm_s, fruit ou racine de certaines plantes·. -

Depuis quelques années, on extrait du bois de chêne de châtaignier et autres vég-étaux exotiques des substances t;nni­ques ; pour cela, on triture ces bois et on les soumet ensuite à l'action d~ la vapeur qui dissout le tannin, qu'on recueille par coodensatwn . . ·

, Le grand avantage ·des procédés actuels est. d'a~tiver consi­derablen1en~ le tanna.ge ; en effet, autrefois il fallait plus d'un an

.J?our. obtenu- un cuir· ; aujourd'hui, c'est l'affaire de quelques JOurs. · ·

Les pdncipaux cuirs préparrés en Suisse sont :· a) Les cuirs de s.e~elles - p~~r chaussures. (ou cuirs forts) ; b) les cuirs pour cour rmes et ar heles de sellene ; c) les cuirs noirs.

. Par le t~n~~ge · rapide, suppression -complète de la cuve et tra,Iten1ent par le tannin dans llln: tonneau.

1 (

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·Ch tanneur a sa façon de con1biner ses ln-éthodes qui, aque 1 " ' lt t

bien que· différentes, tendent au n1'eine resu a . , Les peaux de veau, chèvre, n1outon sont tannees par les

Inêines procédés varié~, n1ais le teinps est plus court parce que ces peaUX sont plus minCeS.

· ' t core utilisable, il faut Quoique tanné, le cuir n es pas en . l'apprêter ; c'est ce qui constitue le corroyage. .

Cette opération, très délicate, consiste là donner aux cuirs certaines qualités les rendant propres aux divers usages auxquels

on les destine. Le cuir fort ne deinande que peu de façons de corroyage ;

· · t ' · dans le sens de 1'-é, celle qui intéresse surto?t cons1s e a scier, · paisseui', ce genre de cuir.

Le cuir dit vache sciée est tanné de façon à don_ner u~ :pro­duit souple et élastique, qui est soun1is à une machine speciale,_ aussi chère que délicate. Elle se compose .,de deux rouleau~ et d'une lan1e sa1ns fin très effilée ; cette dernie_re,_ au moment ou le cuir passe entre les rouleaux, partage cel.~u.-,ci dans le. s~n~ de l'épaisseur. ·Cette ·épaisseur se règle- par dixiemes de null1n1etre.

On obtient ainsi deux cuirs avec un~ mais les deux n1oitiés ne sont pas .également bonnes.

Le côté sur lequel se trouvait le poil, qu'on appelle fleur, es;­le meilleur et sert à faire les cuirs fins pour sacoches, poches a munitions 'colliers courroies légères, cuirs pour articles de voya­-ge, etc. L'~utre côté se non1me croûte; il e~t utili~é ~our les pre­Inières sen1elles, les contre-forts, les courrOies ordinaires, les des-.sus des socques, etc.

Dans les réclames de n1archands de chaussures, on voit sou­vent le n1ot « box-calf » ; on appelle de ce non1 des peau_x .de veau tannées au chrmne (n1étal de la nature du fer) et nOircies ·sur fleur. '

1Les peaux de chevreau et d'agneau, <,lui ~ervent à. faire des gants ou des tiges lég·ères, ne sont pas pr.eparees en Suisse.

Les cuirs spéciaux qui ne venaient que de l'étranger, et -parmi eux les cuirs sciés, se font maintenant chez nous. Il faut ·espérer que cela continuera à être le cas à l'avenir.

En 1:883, il y avait en Suisse 356 tanneries occupant 2425 ·ouvriers et produisant pour 22 mill~ons de cuirs fabriqués, dont -6 n1illions ·étaient exportés.

En 1•896 les tanneries étaient au nombre d'environ 309, oc­·~upant près , de 1800 ouvriers et produisant pour 18 millions, .-dont seulen1ent 2 Inillions d'exportation.

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En 1913, il n'y avait plus que ·90 tall!neries occupant appro-­xinlativement 11•50 ouvriers et produisant pour environ 13 mil­lions, dont très peu était exporté.

La din1inution était donc depuis 30 ans de , 266 établisse­ments, 1275 ouvriers et ·9 millions de production.

Depuis la gu~rre, le nmnbre des établisseinents n'a pas beau­coup augmenté, il y a aujourd'hui 4 •à 5 nouvelles tanneries, mais les a;nciennes se sont agrandies et produisent autant que les cuirs disponibles le leur permettent.

Avec un peu de protection et d'enoouragen1ent, la tannerie suisse serait en m.esure, •non seuleinent de tanner la totalité des cuirs .e~ peaux produits en .Suisse, Inais d'importer de grandes. quantites de cuirs bruts exotiques et de les travailler aussi.

. Un~ ~ndu~!rie qui produit annuellement pour 20 à 30 mil-lions n1ente d etre emcourag·ée, surtout lorsqu'elle concourt •à la défense nationale d'une façon aussi importante.

En Valais, nous trouvons les tanneries de Monthey, de St­Maurice et de Sion.

lnd~strie de l~ céramique. - La céramique est pratiquée surtout a Nyo;n et a rCarouge. Schaffhouse fabrique des faïences courantes et de h~xe. Une entreprise analogue existe ·à ~Mohlin. A Lau~on, une fabr~que fondée em 1926 est spécialisée dans la pro­duction des garnitures des toilettes, des lavabos, etc.

, La. fabrique de porcelaines de Langental jouit d'une grande rep11:tahon: Elle est la plus importante de la Suisse, pour la oé­ramique üne.

D'iinportantes manufactures de poterie existent à Steffis­~ou~·g, à· Zur~ch, à Dubendorf, à Berneck, à Bonfol. Plusieurs ecoles professiOnnelles assurent la formation artistique et techni­que d'artisans capables. rL'iinportation des poteries étrangères s'•élève à un million de francs par aJn. ·

Industries laitières (voir le paragraphe , Ag!i')hlJ.tu_re »).

Meunerie, brasserie; conserves. - Les Ininoteries suisses pourvoient à tous les besoins du pays. Le Valais possède deux grands m?ulins à S~o,n et à Naters. Les biscuits sont fabriqués. dans plusieurs localites. Winterthour, Bâle et Genève surtout li­vrent des produits estiinés. 1Genève a les .Pernot, Bâle les leckerlis.

. , La bière est !ributaire de l'étranger pour les matières pre­mieres. Une centaine de brasseries, dont une à Sion fournissent à .peu près ~a bière bue dans le pays. Fribourg a la b~·asserie .Car­dinal; ~heinfelden lui dispute le premier rang. L'exportation est mi•ninle, en 1925, la Suisse a absorhé 2.035.000 hl. de bière.

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.L'ilndustrie des conserves alimentaires s'est acquise une ré­putation m.ondiale. Keinpttal p~·épare les produits alime~ta~res 1Maggi, elle a pour rivale la maison allen1.ande Knorr, qui s est implantée à Thaingen, dans le canton de Schaffhouse.

·Saxon (marque Doxa), 1Lenzbourg et .Séon fabriquent des conserves de légun1es et de fruits pour le marché indigène. ·Ror­schach prépare aussi des conserves de viande.

Industrie du bois et dérivés. - 1Le travail du bois est encore en bonne partie industrie à domicile. Il existe cependant d'in1.­portantes fabriques de Ineubles dans la plupart des grandes _loca­lités. Sion, 1Martigny, Monthey, Naters, en comptent plusie~rs. Il en est de mème de la parqueterie, repi~ésentée surtout à Aigle

et à Unterseen.

La sculpture sur bois, localisé~ dans l'O?erland be~·no~t enseignée à l'·école 'de Brienz, a fait son entre~ en Valais. Evo­lème, et la vallée de Saas sont deux centres naissants.

L'industrie des alluinettes .a pour centres Nyon et Fleurier en Suisse rmnande, .Frutigen et Kanderbrück, dans le canton de Bei'~ne.

LECTURE

fabrication du Chocolat

1. Le cacao Sous des fŒ·.mes 1mu1Jtiples, le .oacao entre ;pour une bonne tpart

dans notre aJlimentation journalière. Son rôùe est m•ême si gr.and, que plus nous apprécions ce produit plus :ill nous paraît dif.ficile de

•pouvoil' s 'en passer. Les régions où l 'on renco111tre sur.tout le •cacaoyer sont .le Mexi­

que, J'Amérique centr,ale (Ni.caragua, Costa-.Ri·oa, Antilliles), l'Amé~ r.i.que du Sud (üolo.Ill!bie, Equateur, P.érou, Brésil, Guy1ane, Véne.zué­la), l'Afrique occidentrule et équatoria.le (•Côte d'Yvoire, Côte de 1l'Or, Dahomey, Lag·os, ,camer.o:un, Congo belge, îles de Sao Thoroé et Fer­nando Po), enfin deux îles de l'Asie méiüd.ionrule (Cey1an e:t Java). P·our 11a rpwupal'lt, il s'agit de [)ays tro.pioaux .

Le cacaoyer est taJppelé a:ussi .arbre à ,c.acao ·ou paJlcrnier à ·cacao. Il est originaire de Canacas et Mar,a.caïbo (V.énézue1a).

Le c-aoaoyer •atteint 6 à 10 :mètres de hauteur, son fruit est recau­vert d'une envelo.p.pe é:paisse, le ,péricarpe, ayant [ra forme ov,rule 1d'un·

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·co111com.bre. D'une 1Longueur de .15 à 25 ,cm. et d'un dliJa.mètre de 10 cm. environ, il est m•arqué cl"une dizaine de s-illons ·plus ou .mo,ins :pr-o­fonds. A :l'intérieur du .fruit se Jtl~o.uve une pUJlpe très tendre, dans laquelle sont en.feiimées de nurnJ)l·euses .graines - Iles fèves de cacao - ay.ant !la forme d'une am.a.nrde et dis-posées dans [e sens de Jl,a Jon­·gueur.

Les fèves de cacao, de grosseur inég.ale, possèdent une mweloppe brune. ·D;un 1poids totrul de 300 à 500 .grammes, Lors de sa •maturité, le fruit du c,actaoyer .contient jusqu'là 50 !fèves, qui re.nfer,ment cha­cune de précieuses substances, teilles q.ue du !beurre, de 1'-alb!Umine, de l'amidon, de 1la théobr.omine et de :La manière üolor-ante.

La première manipulrution du ,o31cao s'effectue 'dé,jà 'cLans le pays . de production : on laisse fermenter les .graines, on les sècihe et on les nettoie sommairement.

A la ·fabrique, ,le triage et le nettoyage ·consütuent les .premières o.pémtiüns que s·ubit 1la .fève av,ant sa transfor,mation en :poudre de ·oacao ou en ohoool.at. ·Cela se f,ait a·u .moyen d'une maeùline rtrès in­·génrieuse, qui délharrasse la graine de tous les conps értra.ngers dont ·elle est 'accompagnée : pierres, dous, saibile, etc. Lorsque ce travail est acc·ompli, on procède .à !<a torréf3Jction des fèves.

La torréfaction, do111t Ile but principaJl est de déve.lo.pper :l'arôme caractéristique de J,a ·fève, co.mpte 'parmi les opé1~ations ,les •plus im­

:POl~tantes de :la fa-brication du c.aoao en 1poudre et du chocolaJt. Par la torr·éf.action et la dessi.ca ti on qui en résulte, il rdevient ensuite plus facile ,de séparer !l'amande •de ,J;a .pellicule qui ,J'entoure.

Une fois torréfiée et re,fro~die, ilia :fève .prend il.e ·Chemin du concas­·seur; ·oar, 3Jv,ant que iles graines de o3Jc3Jo 1puissent .être transformées ·en .pâte, on doit aes réduire en menus fragments, .c'est-à-dire les oon­·casser. Au reste, leur s~j01ur est rtrès cour.t dans ce:tte ·machine, d',où ·elles sortent en petits .morceaux de ddf,férentes grosseurs et déllivrées tant de 1leur germe que de leur enveloppe.

Ainsi déc·orhquées et .concassées, les ,fèves de .cacao sont sou­mises à une série de br.oyages, .qui ont ·pour :but d'en f:aire une pâte ·d'une .grande ünesse . . cette o:pér,aJtion s'effectue dans des moulins à ·cacao.

Pendarut qu'e1le est eneore •chaude, la .pâte ainsi obtenue doit être ·en ·partie dégraissée. ,P.our cette opération, indispens-able avant 1la pulvér.isation, o.n. se sert de nos jours exCJlushre:ment de presses hy­·drauliques.

, La ,pâJte ~e ca.c:ao quitte !La presse sous •forme de gMeamx r·onds, qu une :pressi'Dn longue et puissante a rendus très durs · une fois ~-~froi~ie, ~n .procède à !leur pulvérisation et à 1leur tamisa,ge. Ce qui Voient ensmte est oonnu : c'est le .pesage, .puis l'emballage.

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Il. Le chocolat

Nous .confraiss-ons 1clésorm:ais :les phases par lesque.Ues .passe la fabrication -cùu 0aC·élJO en ·poudre, avm1t .que. ceirui-c·i ;puisse servir de, boisson. Pour .que tle ·choco,lat soit .pr·Oipre à !La consommation, 1e che­min à parocourir est sensi.b[emenrt plus long. Si Jla marc.he -des opé­rations est tau début la .même, ,le processus de !f,abrication ·change par­contre totalement à ~partir du moul:in.

A prgprement parler, le chocol•at n 'esrt ,pas autre chose qu'un mé­lange de •cacao non dégraissé, de sucre et d'al"omates. En revanche, ,la qualité de c.hocoiliat dépend n-on seulement de la .pré-paration, ·mais encore et surtout du ·cho:ix judicieux! des sortes de tfèves e.t de il.eur métlm1ge .consècmtif.

Voy:ons un peu, maintenant, •c.omment Œ1 fait Ile . ·choco:lrat .

Pour comp.oser .une ,m•asse homogène tavec le cacao, (le sucre et il.es aromates, on se sert du mélangeur, machine munie d'une table tournante et de deux~ galets, la pâte atteint une grande if,luidité. A ce propos, r(}levons que l'on emploie de 1préférence du sucre rraffiné, vu qu',U s"nnit ïntiJmement ~au cac3Jo.

Pour f·aire de •Ce mélange une 'Pâte ·onctueuse et très fine, on ie soumet à un nouveau br·oy,age. Ce Ü"avail d'affinage se f,a.it dans des broyeuses à cylindres, entre lesque1ls J-a masse circule plusieurs fois, . sans se dessé·cller, et a.c.quiei'It alors une grande finésse.

Mais ce n'est tpas ,tout! En vue de rendre encore plus d'ine iLa pâte · ainsi obt enue, ce 1que nous s·avons rtant .apprécier dans tles bons oho­colats, on la :pJ.a.ce dans des ap.pareils •ruppelés conches, où elle subit un brassage proQongé.

Il s'agrit ensuite de donner 18 iU ·produit . une forme telù.e -qu'd,l ajt une ,apparence agréab!le et oatJtr.ayante. Pour cel:a, o011 dirige la m-asse de chocoJ,ru_t sur la salle de moulage, où 'on 1a verse d,ans des formes métallïques. 1La. table ·qui c.onduit lentement les .moules ·queil.ques mè­tres plus 1loin, tponte le nom de tapoteuse ; toujours en :mouvement, . elil.e .a •pour rÔ!l.e ide re·nclre lia pâte homogène.

Ensuite, les m·ouiles se déposent •automatiquemerut sur un taililier transporteur,. qui tr.ruverse une -chambre à ~tem,péi~ature très ihasse. Au sortir de 'ce ·Local, les tab[ettes SŒ1rt ·alors envoyées dans la sàne d'em- · ballag~ ·

, En v,ue de sartislf~aire .aux goûts de la •olientèle, •qui donne tla pré-. f~re?ce a telile •OU rteile s.péüitruLité, on .ajoute ,à la .pâte de >c.hoco1at differentes substances -au 'cours des o:péra.tions, ·par exempl~ du lait, des amandes, des noisettes, du miel, de ila v.antlle, du café, des ;f1~uits . etc., etc.

La Suisse a1ppri-t â connaî1tre le .chocOILa.t grâce à des Français et ·des Italiens, .qui prétparaienrt ce 1produit dans aeur ·patrie 1avec un·

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.outllil·age touJt à fait IJH'imitif et le répancùadent ensuite sur les di.ffé­rents marchés. Et ,c'est chez F.-L. Cai1Jler à Vevey, en Œ819, .que l 'on f,abriqua chez nous :le premier ·chocoila·t ·par un procédé mécm1ique. Enfin, 1la Suisse étant depuis longtemps cons1dérée .comme le ,pays producteur de Lait ,par excelQence, il n 'est pas sur,prenant que le mé­rite d'·avoir .créé un 'pro.duit partic1ulièrement nutroitif et a:pprécié, par de :mé1a•nge - du lait au ·chocolat, revienne aussi tà !l'un de 'nos ~co.m-

,rpatrio'tes: Daniel 1Peter. Après que celui..,ci eut inventé 1le 1Choc-o.lat au ùait - ii y a de ,cel,a .plus de -50 •ans - !l'industrie chocolatière suisse 1prit un ess·or 1Jl1üddg-ieux, ·ce qui ouvrit en ·même tem,ps à notre pr-oclucti·on l,aitière un débouché nouve1aru, d'une gr.a11de v·aJleur.

Le ,perfectionnement toujours tp,lus com•plat des machines, et Ja baisse gna;dueille du :prix des matières -premières, eurent ,pour résul­tai 1de génér·alisà .peu à ,peu !l'usage du oa·cao et c1u cho,co1wt, deux denrées .qui devinrent bientôt des alltments très en faveur dans l'a po·plù1aüon . . ce qrui éta:it aup.ar.av1an.t run .olbjet .de luxe, ou du moins ·Ce que !l'on cons~idéDait ·comme \tel, est devenu auj·ourd'hui un aliment nécessaire, un .pl"oduit po·pu1aire d,a:ns ù,a meillleure a·c-cep~altio.n .du .terme, parce que ch.é\Jcun ·apprécie ses éminentes .qualités nutiriti:ves.

* * *'' Nous ne s-aurions ·mieux clore ·cet exposé qu'en s0u.Ugnant J',im­

portance très g11a.nde de l'industrie suisse du Clhoco,l.a.t, 1au ·point de vue de vue de· J'économie nabionrule. AI.ors qu'en 1900, le nombre des (personnes o:GJcupées clans cette branohe d'activ:ùté était un .peu supé­rieur ·à deux miltle, il a maintenant pres·que tri•p:lé. Les diverses usines Nestlé, Peter, .Cailler et Kahler -oc-cupent ·à elles seules 2500 ·ouvriers et e.m:ployés. Relevons, à •Ce propos, que l 'industrie du chocolat est une source de travail pour nombre d'autres branches d'activité: la mé­tal!lurgie, le ·pauJier, ùes arts graphiques, la menuiserie, etc.

Si tl'iindustrie chocolatière Sillisse a ,pris un pareil dével-o.ppemenlt, c'est grâce suntout ,a,ux per:fectionnement de son outi1llage, ·à l'amé-1ior,ati.on constante de ses ,procédés de fa,brioation, à 1l'exJtrême pr-o­preté qui règne dans les usines. Aussi, :le ·cerale des ·c-onsomma,teurs de notre cho.colat s'étend-ill. hien au-de1à de nos frontières. La co.n­sonunati-on indigène est en moyenne de 2~ kg . . par tête de .po,pu­l·ation.

L'industrie hôtelière du \Jalais ·

L'industrie hôtelière con1pte certaineinent parmi les sour­-ces de revenus les plus importantes du Valais . Exen1ple typique de l'interdépendance naturel·Ie et de la solidarité qui lient toutes les classes de la population, ses oscillations se répercutent jusque ·dans les milieux en apparence les plus indifférents et les plus

1

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éloignés. Si l'hôtelier, ses employ,és, et 1n.on1?re d'entreprises ~t de pers01nnes diverses, dépendent de façon directe .de sa prospe­rité, notre agriculture, notre conunerce et notre artisanat ne se~­tiront pas de façon n1oins vive les cantre-coups de ses fo.rt~nes et de ses crises. A I'épa·nouissen1ent du n1ouven1ent. tounstique sont liés l 'activité et le bien--être d'une gram.de partie de notre population, spécialen1ent de celle de 1~ n1ontagne. L'isnd~strie hô· telière est donc d'une importance capitale pour le Valms.

La renonunée de nos sites et de notre clin1at ne. da~e pas d'aujourd'hui. A des époques très r·éculées déjà, ·nos bains etaie.nt visités par !'·étranger. ~Ceux de Loèche, par .exeinple, furen~ vite réputés et nous savons qu_'~n. 1500, l~ s,t~h?Jn fu~ agrandre ~t transfonnée par son propnetaire. qui 1n -etait au~r e que le 1Ca~­dina! ~Mathieu Schinner. ·Ce n'est guère que depms quel~ues d~­cades cependant, que l'on peut v~ritabl~rnent parl~r d'I.nd~str~e hôtelière elll Valais. Les plus an cr ens ho tels que l on vrt ~ecl"or e chez nous dans le coura,nt du XIXe siècle sont ce_ux de la Tete­Noire ( 1836), et du ·Col de la 'Forclaz ( 1840), sur la ro~te alors très fréquentée qui nous relie ·à la vallée de ·Chan1\~n1x. ·Les échanges •étaient alors abondants, ~ntre les deux vallees, et le,s Chan1oniards, qui savaient appr·ecier les crus . de nos coteaux, possédaient de nmnbreuses parcelles dans les v.Ignobles .de •.Mar­tigny et de Fully. Avec ces deux hôtels, il convient de citer ce,~x du Glacier du Rhône ( 1838), de Zern1att ( 1839), Champ er y ( 1857) et Zi1nal ( 1858) . .

Un exposé exact et c?Inplet ~e _I'~Inpo~·tance. du n1.ouvernen~ touristique en Valais serait fo_rt difficile, sinon nnpossible, pour les périodes antérieures ·à 1925. 1C'e~t à cette date seu~einent q~e, sur l'initiative de la Chambre Vala1sa·nne de Coinn1eice, les pre­nlières statistiques ont été ·établies. Aupar~v~nt, se;tl~ ~r:e ten~~­tive est 'à sig'naler,. de Jules En'ljon~t,. pub~ICI~te, decede a ·M~rh­crny-Bouro· en 1913. Au prix de difficultes Innonl.bra.bles, ? ';ln~ ~ersévéra~1ce et d'un travail opiniâtres, Emonet était arnve a dresser un tableau intéressant des établisseinents du cantom:. !er­ruinées le 1er octobre 1907, ses recherches révélèrent qu'Il Y avait en Valais 324 hôtels et pensions, dont 96 seulen1ent ou­verts toute I'a'nnée. 'Ces hôtels cmnptaient 9628 chan~bres avec 15.685 lits d'étrangers et occupaient, au fort de la saiso~, 4·611 ernploy•és. II convenait d'~jot~t,er. 102 ,aub;rg~s avec. 7?0 hts. A;1 total, les recettes de I'a·nnee s etaient elevees a 15 Inilhons, le be­néfice brut là 5 millions.

Cette statistique classait le Valais au quatrième rang des cantons hôteliers, après 1Berne, Grisons et Vaud. Lucerne et le Tessin nous suivaient de près.

·Ce smnn1aire, n1ais précieux expos·é, nous convainc déjà du brillant développeinent de l'indu~~rie hô~elière en 1907 et de son irnportance nour l'ense1nble -de 1-econmnie du ca1nton.

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Lorsque l'on considère les chiffres d'aujourd'hui et l'ét~t ac­tuel de notre hôtellerie, on ne n1anquera pas d'être étonné en -constat.a~t que .le nombre des hôtels n'a augmenté que de façon fort minime. Fin 1929, en effet, on en dénombrait 450 environ, d_ont le. quart ou le cinquiè1ne n'était fonné que de petites pen­siOns disposant de 2 à 5 lits. C'est que l'importance de cette in­dustrie 111e se calcule pas en fonction du non1bre d'hôtels mais bien plutôt d'après le ·non1bre d'hôtes qu'ils sont capables 'de re­cevoir et le. confort qu'ils sont là m_.ênle de leur offrir. Et à ce point de vue, il faut reconnaître !'·étendue du chenün parvouru et la valeur du travail effectué. Cette rnodernisation était indis­pensable po~r cmnbattre efficacement la concurrence des pays étrangers qui cherchent de plus en plus ·à attirer la clientèle en lui offrant le confort le plus raffiné et les jouissarnces les plus diverses. Nos hôteliers n'ont pas hésité rà . consentir de lourds sa­crifices pour l'ainélioration de leurs entreprises. Il ont fait ainsi un effort considérable pour assurer au Valais sa J::·onne re-nomnl·ée.

Une loi fédérale, prmnulguée dans les années de grave crise provoquée par la guerre interdit, d'ailleurs, la construction de nouveaux hôtels, sauf les cas où ils correspondent à des besoins réels. ün a ainsi évité une aggravation de la crise, qui eût pu prendre les proportions d'une véritable catastrophe et préservé bien des braves gens de déboires auxquels ils se seraient volon­taireinent et inconscieinn1ent exposés.

A quelque chose cependant malheur est bon. Cette crise dé­montra à nos hôteliers cette vérité. un~verselle , n1.ais encore beau­-coup trop . Inéconnue, de _la solidarité et de la cOininunauté d'in­térêts qui existent entre les n1en1bres d'une n1ême profession et entre les différents groupes -éconmniques d'un pays. Aidés par leur présév.érante énergie et l'intervention efficace de l'Etat, ils Tésistèrent à la crise en se groupant. Pour la défense d'intérêts cominuns et l'mnélioration de leur situation financière, se fondait à Sion, le 1er juillet 1917, l'« Association pour le développement et la sauvegarde de l'industrie hôtelière en Valais » . Cette date doit être retenue et marquée da:ns l'histoire de l'hôtellerie va­laisanne. Elle est le point de départ d 'une période nouvelle pleine de pron1esses.

Forte au début de 73 Ineinbres, l'Association hôtelière du Valais, à la fin de 1929 en con1ptait 179; disposant de 9895 lits.

Une des activités les plus méritoires de l'Association hôte­lière a été .de rationaliser la propagande et la réclan1e en coor­d?nnamt l~s .efforts et en les portant spécialement sur les points ou la statistique pennet de pr-ésumer leur succès et leur effet. Car l'expérience a démontré abondamment que seule est efficace ·.une r·éclame uniforme et systématique, se répétant périodique-·

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n1ent et s 'effectuant sous une forn1e expressive. Son plus grand' défaut sera toujours la In·éconnaissance des nécessités artisti­ques et surtout l'éiniettement ; Inise au service des beautés in­nmnbrables du Valais et bien dirigée, elle a -malgré les moyens. n1odestes, dont elle dispose - attiré chez nous quantité de visi­teurs.

Les beautés du Valais repr·ésentent pour nous ce que les ri­chesses du sol et les Inatières preinières sont pour d'autres pays, dans les échanges internationaux. C'est là une face du problème qui ne retient pas généralen1.ent l'attention qu'elle n1érite. Le tourisn1e nous pern1et d'·équilibrer la balance de nos paien1ents. Chaque année, en effet, la Suisse, pauvre en n1atières preinières , hnporte une quantité de n1archandises dont la valeur est de beaucoup suérieure à celle de nos exportations. Nous assisterions donc à une fuite de capitaux qui nous ruinerait si nous n'avions d'auti·es ressources pour faire entrer de l'argent en .Suisse. Les· étrangers qui visitent notre pays et fréquentent nos hôtels, nous l'apportent précisén1ent et nous aident là cmnbler ce déficit. Ainsi, en 192·9, l'excédent des in1portations sur les exportations s'élevait à. 679, nl!l}io~~ de francs. Le tourisn1e contribua pour une large_ part a 1 -equilibre de notre balance cmnn1erciale en apportant chez nous plus de la n1oitié de cette smnm:e. Sans une industrie hôtelière prospère, nous assisterions à un appauvrissen1ent lent et progressif de notre patrinwine national.

. Il faut que le public sache bien l'hnportance vitale de cett~­Industrie et con~naisse aussi ses exigences et ses besoins, pour q,'!-e to,us collabocre~t ià son plein épanouisseinent. Que chacun s m1pregne de cette Idée que la prospérité de nos hôtels ainélio­rera et assurera égaleinen.t l'existence des autres milieux de la population : ~griculteurs, petits industriels, con1Inerçants, arti-­sans .. Le Valais, avec ses aspects si divers, ses profondes vallées, ses villages haut perchés, ses coteaux et sa plaine fertile semée ~~ localités où fleurit le cmninerce, est un exemple frappant de li~terdépendrunce entre producteurs et consomn1.ateurs. On l'ou­blie trop volontiers pour ne considérer les choses que sous l'an­gle étroit et égoïste de l'intérêt personnel ili11nédiat alors que les. fl,uctuatio~s de l'une quelconque de nos branches d'activité a sa repercussiOn sur toutes les autres et sur l'éconmnie générale du canton . .

La situation de nos hôtels ne doit donc être indifférente à pers~nne.. Soyons reconnaissants à tous les promoteurs, à tous l~s pw_nniers et aux plus n1odestes artisans du n1ouvement tou­r~s~Ique chez nous. La faculté qu'ils ont offer-te au public de VIsiter les splendeurs du Valais et de goûter aux charn1es sau-· vages ou délicats qu'il prodigue, doit être appréciée à sa juste·

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valeur. Leur travail a contribué dans une 1nesure très large à affermir la r.~putation et la fortune de notre pays.

Quelques chiffres tir·és des statistiques ·établies par la ·Charn­bre Valaisanne de •Connnerce, avec l'appui bienveillant des auto­Tités et le dévouem.ent de leurs organes, serviront à confinner l'importance de notre hôtellerie.

Durant la saison d 'été 1929, qui fut rnoyenne, sans plus, 300 hôtels disposant d'environ 12.500 lits furent r.égulièrem.ent visités . Du 15 juin au 15 septembre, la statistique révèle un total de. 68.979 touristes avec 6·87.13·5 unités ou journées de logen1ent (contre 693.589 l'année pr.éoédente). ~Le 48,4 % de ,nos hôtes (en 1928 le 49,4 %) était repr·ésenté par des Suisses. Venaient ensuite les Allema1nds, les Anglais,- les Français, qui en trois ans pas­saient du sixièm.e atl troisièrne rang en quintuplant leur chiffre, puis les Hollandais, les Amè·icains et les Italiens.

La station la plus hnportante est sans contre~it Zerm.att, dont lè nombre de lits disponibles est approxim.ativen1.ent de 2000. Montana suit avec 1042, le Val d'Anniviers avec 1038, Champex 825, le Val d'Hérens 811, ·Chan1.péry 688. La région de Châtelard~Finhaut en com.pte 67 4, celle de Saas 622, celle de Loèche-les-Bains 560, Salvan 470, le Glacier du Rhône 390, Mor-gins 370.

Les chiffres parlent d'eux-rn1êrnes. ·Ceux-ci sont suffisanl.­Inent éloquents pour que l'im.portance de 1notre industrie hôte- _ lière n'ait plus besoin de nouvelle dén1.onstation. Il n 'est qu',à souhaiter de la voir toujours rnieux reconnue et appréciée. Un travail de collaboration intelligente de tous les cercles ilntéressés pourra alors ouvrir la voie à une politique touristique vaste et féconde, pour le plus grand bien de notre population et le déve· loppement toujours plus réjouissant de notre cher canton.

Les industries domestiques en \Jalais Il y a plus de quarante ans que la question du développe­

rnent d'industries dmnestiques valaisannes a pr.éoccupé nos auto­rités et il est intéressant de jeter Uln rapide coup d 'œil sur les dif­férents essais qui ont été tentés et qui, n1.alheureuse1nent, n 'ont pas toujours été couronnés de succès. -. Déjà vers les années 1875 on encouragea la plantation d 'o­

srer.s, en vu~ d'obtenir la rnatière prenüère utilisée pour la van­-~ene. ~os J~unes gens ne s'emthousiasn1.èrent guère pour cette rndustne, qu1 fut rapiden1ent abandonnée. ·

Une ·école de tressage de paille fut créée vers 1878. Mais ici •encore, les résultats ne furent pas satisfaisants. La paille du

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pays ne possédait pas les qualité~ requises pour une bonne tresse. Les capitaux faisaient défaut et l 'écoulen1.ent de la n1.archandise rencomtrait de grosses difficultés. ·

Ces pren1.iers insuccès découragèrent n1mnentanènent les au­torités et il faut attendre jusqu'en 1898 pour enregistrer un nou­vel essai d'introduction d 'industries dmnestiques dans le canton. Ce fut sur la broderie que les pron1.oteurs du n1.ouve1nent jetèrent leur dévolu. Avec l'appui financier de l'Etat, quelques jeunes fil­les furent placées en apprellltissage là St-Gall. Après un stage de quelques n1.ois, elles rentrèrent au pays et des écoles de broderie furent ouvertes dans différentes localités, entre autres à Bagnes et Bourg -St-.Pierre.

. Mais le zèle des brodeuses fut de courte durée. L 'organisa­hon de cette nouvelle industrie n'avait pas -été étudiée avec suf­fisanl.I~ent de soin. Les jeunes filles travaillant pour le compte d~ n1a1so-ns étrangères, sur con1.mandes préalables, devinrent ra­pidenlent la proie d'.agents intermédiaires, souvent peu scrupu­leux. Le gain journalier d 'une ouvrière était insignifiant. Aussi la broderie disparut-elle peu à peu de la vallée d lEntren1ont.

Il ~~ut sign~ler ici 9ue 1~ broder~e n'~tait qu'une occupation a cc esson e. Les Jeunes filles s adonnarent egale1nent aux travaux pénibles de la campagne, ce qui, nécessairen1ent, devait nuire à l'habileté indispensable à l'exercice du n1·étier de brodeuse.

. Un succès partiel est enregistré en 1904, lors de l'introduc-tion ~e l 'industrie de la taille des pierres fines. L 'utilisation de ces pierres dans l'horlogerie, puis plus tard pour la fabrication de.s ~ompteurs ~lectriques, rendait l'·écoulen1ent des produits ter­J?Ines assez facile. Au reste, cette i10dustrie subsiste encore de nos J?~rs et. des t~iller~es sont en activi~é à Bagnes, Vollèges et Mar­tigny-VIlle. · N oublions pas toutefOis que la branche horlogère trave~·se des crises successives, ce qui n 'est pas sans exercer une certaine répercussion sur l 'activité de nos ateliers de pierristes.

L'essai tenté en 1900, à- Bagnes, pour l'introduction du tis­sage, ~e, la soie, dut êtr~ assez rapide1nent abandonné. D'ailleurs, et deJa a cette epoque-la, le n1arché de la soie était peu stable.

. ~J.n peu Ph:l-s tard, les autorités cherchèrent à répwndre le tissage de la laine. Malheureusen1ent, la lain des moutons du pay~ , trop courte. et surtout très grossière, ne pennit que la con­!echon. de pr?~tuts de qualité secondaire. On tenta de re1nédier a cet n1conven1ent en in1portant des n1outons anglais, de race

· L?uthdow, ~onnus surtout po~u· la remarquable qualité de leur l~Ine ., 'Les resultats furent rnaigres, le clin1at de nos hautes val­l-ees etant beaucoup trop rude.

(

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En peu de teinps, le tissage se restreignit ,aux. be?<:ins. c?~­rants du n1énage. La population n'y trouvant qu un Interet lnnlte, cette industrie fut peu à peu abandonnée.

·Con1n1e nous le verrons plus loin, cette ques.tion revi~nt sur le tapis . A l'heure actuelle, le tissage est s~scephb~e de develop­pement, grâce ·à certaines particularités et I\llnovatwns que nous

. résumerons d-après. Quelques .années plus tard, on en vint à l'idée. du tricotage

à la machine. ·Plusieurs jeunes filles du Haut-Valais furent en­voyées en apprentissage à Glaris. Dès l.eur ret?ur, un ~ouvemet?-t se dessina en faveur de cette nouvelle Industne dmnestique, Inais il ne fut qu'éphén1ère. L'écoulen1ent des produits .fabriqués re~1-contra de sérieuses difficultés. D'autre part, le gain des travail­leuses était insuffisant, d'où nouvel insuccès.

En 1907 et 1908, la cominission cantonale des apprentissages organisa des cours de sculpture sur bois à Evolène. Les résultats furent satisfaisants. Quelques jeunes gens continuère!!t à sculpter pendamt l'hiver.

Jusqu'à ce jour, cette industrie d 'art est restée stationnaire. Il aurait fallu guider le goût des jeunes ouvriers. La sculpture sur bois In-érite une attention plus n1arquée que celle dont elle a bénéfidé jusqu'·à présent. Les produits de cette industrie devront revêtir un cachet spécial rustique valaisan ; l' écoule1nent en sera alors plus facile et plus intéressant.

En 1898, le Départeinent cantonal de l'Intérieur avait cher­ch é à i1ntroduire l'industrie de la boissellerie. En 1910, la corn­Inission cantonale des apprentissages reprit l' exa1nen de la ques­tion et l'ouverture d 'un cours fut projetée dans la partie française du canton. Il fallut y renoncer, le nombre des inscriptions ayant été insuffisant. En 1911, un cours du m-ên1e ge:nre fut dolllné. à Viège, avec une participation de 10 élèves. <l.Jà encore, résultat plutôt Inaigre, les jeunes gens n 'ayant pas été, par la suit~, pous­sés et suivis.

De l'exposé qui précède, il faut conclure que les insuccès signalés sont dus, avamt tout aux difficultés d\~coulmnent des ar­ticles confectionnés. L'esprit d'indécision et le n1anque de persé­v·érance des jeunes artisans sont également à citer parmi les cau­ses essentielles de ces échecs répétés . Mais il faut aussi et en toute équité reconnaître qu'après leur avoir donné les notions élémen­taires du Inétier, les élèves O[lt été ensuite et beaucoup trop sou­vent abandonnés à leur sort. Ce dernier point est important. Des r·ésultats tangibles ne pourront être obtenus qu'à la condition que les jeunes artisans de la n1m1tagne soient l'objet d'une constante sollicitude.

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Con1n1ent se préselllte actuellement l'avenir ?

·Les difficultés éconmniques dans lesquelles se débattent, un peu partout, les populations de la n1ontagne ont amené les pou­voirs publics à reprendre sérieusement l'exan1en de tout le pro­blème. Si l'on veut éviter une dépopulation par trop accentuée de nos régions montagneuses, il est indispensable que, par l'in­troduction d'industries domestiques appropriées, on arrive à pro­curer aux habitants des vallées alpestres, durant l'hiver, un tra­vail rén1unérateur.

C'est 1à une tâche ardue, mais qui n'est pas hnpossible.

A juste titre, on a estimé qu'il y avait lieu avant tout de dé­velopper les industries dmnestiques déjà existantes et surtout celles qui représentent un art populaire local, original, spécial au pays, et dont les produits sont recherchés au dehors

Depuis trois ans, une action nouvelle et énergique a été or­ganisée. L'effort est porté, en pren1ier lieu, sur le travail des fem­mes. Des cours de broderie rustique UJnicolore, sur toile de chan­vre tiss·ée en Valais, ont été donnés en 1926, 1927 et 1928. Ces cours ont ét-é généralement bien fr1équentés et l'intérêt qu'éveille n1aintenant cette branche, dans des Inilieux très divers, est d'un heureux a,ugure.

iCes broderies rustiques ont un certain succès. ~ce sont des travaux d'art décoratif, constituamt un Vléritable essai d'art na­tional valaisan.

Cmnn1e corollaire à la broderie, de nombreux cours de tis­sage ont été donnés, par des personnes con1pétentes, dans diver­ses localités du canton.

Enfin le tricotage à la n1achine, utilisant les laines du pays, sera énergiquement soutenu et encouragé.

Nous avons actuellement dans le canton de non1breuses tis­serandes, brodeuses et tricoteuses, qui possèdent les élén1ents essentiels de leur métier. tL es bras et les bonnes volontés ne font donc pas défaut. ·Ce qui in1porte maintenant, c'est d 'obtenir des ouvrières du travail soigné, bien fini, n1arqué au coin de l'origi nalité et du bon goût.

Pour améliorer la qualité de la fabrication, des cours régu­liers de perfectionneinent, centraux ou itinérants, devront -être organisés.

Il va de soi que quantité d 'objets confectionJllés par nos tis­serandes ou tricoteuses seront utilisés dans le m·énage ou l'ex­ploitation fan1iliale. Au reste, cette partie du problème n'est pas à négliger, puisqu'il sera ai.nsi plus facile de n1aintenir les gra-

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cieux costum.es locaux, que l'on ne devrait jan1.ais abandonner pour suivre les in1.pulsions d 'une n1.ode souvent grotesque et sur­tout coûteuse.

Mais l'on tissera, brodera ou tricotera égalen1.ent pour la vente.

Pour faciliter l'récouleinent des produits, une Centrale can­tonale de vente des industries dmnestiques a été I~éceiuinent 1nise sur pied.

Les ouvrières peuvent envoyer à cette ·Centrale tous les ob­jets qu'elles n 'utilisent pas dans le 1némage ou n'écoulent pas dans leur village. La vente se fait aux 1ueilleures conditi01ns possibles. On s'efforcera de créer des débouchés dans les · principales loca­lités de la plaine et dans les stations hôtelières et touristiques, par l'organisation d'expositions temporaires.

La .Centrale aura égale1nent pour tâche de suivre les ou­vrières des différentes branches, ayant participé aux cours orga­nisés par les pouvoirs publics, et de leur donner des directives et des conseils appropriés. Ensuite, elle s'attachera à procurer la 1natière pren1.ière, à des prix abordables, en utilisant avamt tout le chanvre produit par la culture indigène et les laines du pays.

Ivfais il faudra égale1nent créer des possibilités de travail pour les hon1.n1.es, pour les longs n1.ois d'hiver. Un pre1nier pas a été fait, dans ce sens, par l'organisation en 1930 d 'un cours de sculpture sur bois, à Sion. Les résultats obtenus sont très satis­faisants. Cette industrie est déjà répandue d~ns une certai1ne n'le­sure, notan1.n1ent dans le Val de Saas et dans le · Val d 'Hérens. L'originalité et l'exécution artistique des meubles sculptés valai­sans leur a déjà valu une clientèle fidèle de connaisseurs.

La réintroduction de la boissellerie et l'encouragement à la la fabrication des ·étains, objets à caractère strictement valaisa111 et qui sont très appréciés, sont deux points intéressants du pro­grmnn1e de den1.ain.

Pour coordonner tous les efforts faits jusqu'à ce jour et fa­ciliter le travail de l'avenir, une Fédération valaisanne des i'lldus­tries domestiques a été constituée dernière1nent. Cet organe a pour objet l'organisation rati01nnelle des travaux à dmnicile et l'étude approfondie de toutes les questions qui intéressent ces i•ndustries.

Elle doit 1 éunir, autant que faire se peut, tous les groupe­n1ents ou personnes qui s'adonnent ou s'intéressent (t. ces ques­tions.

·Pour conserver à la producion u·n caractère autochtone, ori-

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gimal et intéressant, la Fédération disposera d'une direction artis­tique compétente et ·éprouVlée.

Et maintenant, il ne reste plus qu'à aller de l'avant. ·Certes, de nombreuses difficultés surgiront encore. Mais ayons chevillée au corps. la foi en l'avenir de nos industries don1estiques et il ne sera certaineineri1t pas in1possible de les surmonter.

Les industries à dmnicile ne poursuivent pas seulement uu1 but 1natériel, mais elles ont égale1nent une importante portée morale.

Si elles doivent rendre la vie plus facile, elles doivent aussi tendre 1à 1naintenir dans le cœur de notre laborieuse population alpestre J.'attachen1.ent profond à la n1ontagne et l 'an1our tenace ·du sol natal. 1iV. A. D.

CHAPITRE VI.

Commerce Malgré 1 absence de débouch1és directs sm: les 1ners, les bar­

rières douanières , un sol h érissé, le comn1.erce suisse a pris un essor réjouissant.

On peut dire que nos industries envoient leurs produits dans tous les pays du globe. •Faute d'·élén1.ents, on :ne peut facilement évaluer J.'ünportance de notre conunerce -intérieur, 1nais on peut .affinner qu il attei1ntt un chiffre très éleVIé.

De nmnbreuses institutions · « La Se1uaine Suisse » , « Le Con1.ptoir de Lausanne » , « La Foire d'Echantillons » à Bâle, con­tribuent à son développe1neiü.

Grâce aux lignes internationales du Gothard, du Simplon, la Suisse est devenue l 'intern1.1édiaire des relations d'échanges entre les pays de l'Europe occideJntale.

Notre pays doit in1porter la plupart des n1.atières pren1.ières nécessaires à nos industries et les produits alimentaires qu'il ·consomme ; l'agriculture suiss ne suffit pas à nourrir une popu­lation aussi dense ..

Cmnn1 cl autre part, il doit exporter ses produits , il doit n1aintenir dans la n1esure du possible le principe du libre ,échange et lutter contre le protectionnisn1e qui tend ·2. s'étendre dans tous les dom.aines.

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Nos relations con1n1erciales sonrt basées sur des traités de con1merce qui fixent les droits de douane tant sur . les produits in1portés que sur ceux que nous exportons. Une diplmnatie avi­s·ée règle ce jeu d 'équilibre. La plupart des traités sont de courte durée, étant donnée l'instabilité de la situation ·éconon1ique.

Importation La Suisse est pour ainsi dire le pays le plus comn1erçant du

monde entier puisque le chiffre d 'affaires par tête d 'habitant dépasse 1100 francs par an.

En 1929, les importations se montaient à 2. 783.800 nüllions de fra·ncs et les exportations à 2.104.400 millions. Seuls quelques pa) s du Nouveau .Monde riche en 1natières pren1ièr es, présentent un exoédent d 'expor tation.

·Ce déficit est en partie cmnbM par l'industrie h ôtelière. En effet , les étrangers qui viHégiaturent chez nous laissent annuel­lem.ent plus de 300 ·1nillions, et procurent du travail à quelques nüllier s d. 'en1ployés.

Voici pl acés da1ns l'ordre les p ays avec lesquels la Suisse fait le con1n1erce : Allén1agn e, Gr ande-Bretagne, F ran ce, Etats-Unis, Italie, Tchécoslovaquie, Canada , Ar gentine, 1Belgique, etc.

C est de la France que nous ünportons le plus de n1atièr es, le 25 % en moyenne, puis de l' Allen1agne, 23 %. Par contre, nous exporto·ns en Grande-Bretagne plus de 20 % de nos pro­duits, puis vient 1 Allen1agme, le 18 %, les Etats-Unis, 10 % en­viron .

a) Articïes d' importation. - .Matières premières : . La soie nou s est fourn ie p ar la F rance, l 'Italie et l 'Extrrên1e-Orient. La laine nous provient de l Australie et de l Ar gentine; c est l 'E gypte qui nous livr e près des % du coton.

,L' Alle1nagne, la ·F rance, la ·Gra=nde-Br etagn e se disputent la fourniture du fer et du ·charbon .

b) Produits alimentaires : Le blé nous est surtout livr·é par le Canada et les -Etats-Ünlis · le vin par l'Italie, l'Espagne et la France.

Près de 50 % du sucre que nous consonunons vient de la Tchécoslovaquie, le r este nous est livré par la Belgique, les Iles de la Sonde et l' Allen1agn e.

L e saindoux nous est livré par les Etats-Unis ; le beurre par l'Italie et le Danen1ark ; le bétail de boucherie par l'Argentine, le Danemark et l 'Italie ; le cacao par l' An1érique du ·Sud ; le café par le Brésil et les Antilles ; le thé par la Chine et Ceylon ; le riz par l'Italie et J' l'.ndochine.

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c) Produits fabriqués. - Da,ns ce don1aine, la :Suisse est sur-· tout tributaire de l' AUen1agne : elle novs fourmüt des produits chhniques, des tissus, des 1nachines ; puis se classent la France,. l'Italie et les Etats-Unis.

Exportation Voici dans l'ordre de leur in1portance les principaux pru-·

duits d 'exportation : Horlogerie, soieries , machines, broderie, co­tonnades , produits laitiers , produits chimiques, aluminium, chaussures, etc. L 'exportation de la force 1électrique prend actuel-lement une certaine in1portance. ·

Circulation P ar son relief accidenté, la Suisse opposa de tout ten1ps de

sérieux obstacles là la circulatio1m, n1ais par sa situation géogra­phique, notre pays fut toujours la véritable plaque tournante du trafic international. La plupart des passages du Jura et des cols alpins furent connus et utilisés dès la plus haute antiquité. Les Alpes n e sont pas aussi inaccessibles qu'elles paraissent .. De pro­fondes vallées, réutnies entre elles par des cols, y pénètrent de toutes parts. Au cours du dernier siècle, on fi t passer par les cols les plus in1porta1n:ts de belles routes . Néglig'ées un n1ome11t donné, par suite de la construction des voies ferrées, elles ont r epris une nouvelle ünportance depuis l apparition des_ autos et des can1ions.

Sur le tJ?lateau , les routes lon gent facile1nent les vaUées, qui le traversent, n1ais c'est dans la région du pied du Jura et la val­lée de 1a Broye, que la circulation est la plus grain de; ce couloir pennet d 'éviter les vallées transversales qui s'ouvr ent sur l' Aar et les h auteurs qui les séparent. La route naît du besoin de relations entre les lieux habités, elle favorise la concentration de la popu­lation. Au point de convergence des voies principales (•Berne) ; à la jonction de plusieurs va Hé es (Martigny et Brigue) , les villes ont grandi et gagné en ·Ïlnporta'nce, tandis que les localités n1oins bien favorisées, sont r estées stationnaires .

L 'intensité de la circulation autmnobile, ai1nsi que la ques­tion de J.'an1rénagen1ent et de l' entretien des routes, posent le pro­blènle de la construction de routes sp éciales, d 'autostrades à l'usage exclus~f des auton1obiles. On cmnptait en. Suisse ( 19'28) 50.168 auton1obiles, 12.0·49 ca1nions, 38.432 motocyclettes.

I a pren1ière lig'Il e suisse construite en 184 7 a r elié Zurich à Baden . Aujourd'hui, le r éseau suisse n 'est inf·érieur, en densité qu 'là celui de la Belgique et de l'Angleterre. Ce n 'est pas sa1n:s des difficultés énormes que ce r ésultat a été atteint. Nos montagnes constituaient une barrière infranchissable.

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Dès 1850, des cmnpagnies privées se 1nirent à l'œu~e · et ·-construisirent notre r éseau qui rayon:ne dans toutes les parties de la .Suisse :

1. Jura-.Sin1plon ; · 4. Nord-Est Suisse ; 2. Jura-'Berne-Lucerne; 5. Unio'n Suisse; 3. ·Central Suisse · 6. Gothard.

Depuis 1898, les principales lignes ont été achetées par la Confédération (celle du Gothard en 1905) et cela pour environ 1400 n1illions de fr a1ncs . Les voies ferrées (étroites et nonnales) , funiculaires , tranr vvays, atteignent 6000 kn1 . dont plus de la n1oitié appar tiennent à la Confédération.

tL a voie n on nale a tt n écarten1ent de 1 n1. 435 ; les voies fer ­r ées de la -Russie 1,524. La p lupart des voies étroites ont 1 m . d.'•écarten1ent (celle de la vallée de l'Etgolz ,n ' a qu e 0 rn. 75) .

·La Direction g1énérale des 'C. F . F . a son siège tà Berne; il y a trois directions cl arromdissen1ent : tà Lausanne, Zurich et Lu­cerne. Les plus hnportantes station s de transit sont ·Bâle et Ge-n ève.

A J. intérieur de la Suisse, la gare la plus in1portamte est celle de Zurich qui enregistr e le plus fort chiffre de voyageurs, puis viennent Berne, Lausanne, Lucer ne et St- Gall. ·C'est d:Olten , de Bienne et de '\ iVi;n\terthur que rayonnent le plus de voies ferrées.

Notre sol .h1érissé de 1nontagnes et creusé de vallées larges et p rofondes a n écessité la construction de plus de 300 tunnels et d 'innombrables viaducs. De ce fait , la vitesse des trai'ns est n1oin­dre que celle des pays de plaine, attendu que la plupart des voies -sont en pente ou d'écrivent des courbes assez fortes .

Tunnels

Le tunnel du Sin1plon atteint 19.803 n1ètres. ·C'est le plus long du n1onde. Con1n1encé en 1891 il fut i•nauglié en 1906. Plus de la moitié de ce souterrain se trouve sur notre territoire ; il -comprend deux galeries parallè'les et distantes de 17 n1ètres .

Le tuŒnel du St- Gothard long de 14.998 n1ètres relie la plaine du Pô aux grands ports du Nord. Sa construction a duré de 1872 à 18,82. Son altitude la plus rélev·ée atteint 1154 n1ètres (le Silnplon 705 n1. seulernent). Les ran1pes atteignent 27 min. par rnètre. Pour din1inuer la pente, il fallut construire soit :à V\T assen , soit à Airolo des tunnels en spirale. 1L 'Italie à contribué là cette œuvre ·par 55 n1illions de francs, l' Alle1nagne 30 rnillions. Le coût total, pose des lignes comprise, a atteint 227 nüllions de francs.

Le tunnel du L œ tschb erg 1nesure 14.612 n1ètres . ·C'est une Association bernoise aidée par la Cmnpagnie des Ch e1nins de fer . de l'Est fran çais qui a assurl.1'é cette belle œuvre inaugurée en 191 2.

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Citons envcore le Mouti er-Grang es long de 8565 n1ètres, le· M ordt-cl' Or de 6099 qui r elie Frasne à · Vallorbe, l' Albula qui à une altitude de 182·3 n1ètres, r elie la vallée du Rhin à celle de l'Engadine.

L 'électrification des ·voies ferr-ées suisses date de 1•894. 1C'est d'abord la ligne Chavornay-Orbe, puis celle de 'Fribourg--Morat qui fur ent exploitées à J'électricité.

La difficulté d 'approvisionnem ent en charbon p endant la guerre incita la ·Confédération ·à utiliser la houille blanch e. Au jour­d' hui , plus de la 1noitié de ·nos lignes sont électr iHées; les C. F. F . possèdent 5 usin es .

\7oies seconda.fres

La construction de lignes à crén1aillère et de funiculail·es est une des particularités de notre 1 éseau ferré; elles facilitent l'accès des stations de 1nontagne et pennettent d'atteindre avec peu d 'ef­for ts certains sonunets d 'où l'on jouit cl une vue Inagnifique.

Les lignes à cr,émaillère sont pourvues d 'un troisièn1e r ail ; la plus .a:ncienne est celle du ·Rigi. L a ligne du P~late a une pente de 48 % ; celle de la J ungfrau est la plus élevée de l Europe (alti-tude 3457 m ètres) . · · ·

Les funictùaires sont de p etits chernins de fer construits sur de for tes r an1pes . Les voitures sont attachées à un câble et tra.c­t ées par celui-ci. Le poids de la voiture qui descend la pente en fait n1onter une autre qu i naturelle1nent arrivent à destination en Inêine t e1nps.

En \Jalais

La voie ferrée· du Valais a ·ét é construite par la Con1pagnie du J ura-Siinplon. La lign e a été exploiMe jusqu'•à Sion en 1860 et jusqu 'là Brigu e en 1878.

La ligne St-Maurice-Bouveret ~ été ouverte au trafic en 1887.

La plupar t des lignes secon daires datent du début du vingt ièn1e siècle.

La ligne Viège-Zern1att, longue de 36 km., est la plus a:n cienne, elle a été inaugurée en 1890; elle a été raccord' e au Brigue-Dissentis en 1930 ; elle est sou s tension électrique depuis 1929 .

La construction de la lign e Briguc-Gletsch ren1onte ·à 191'1; elle est la plus longue des lignes à voie étroite du canton, elle Ine­sure 47 k.1n., elle a été rachetée en 1926 ·p ar le Viège-Zern1att.

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Le Martigny-Châtelarcl" qui se prolonge sur Cham.onix a été -ouvert à la circulation en 1906. Sur territoire suisse il cmnptend 21 kilom.ètres .

La ligne Monthey-Chcm1péry com.pte 13 ~n1. , elle a ·été achevée en 1908. Monthey avait été raccordé en 1907 à Aigle par la lign e A. O. M., longue de 12 km.

Le Martigny-Orsières inaugur-é en 1910, long de 20 km. est la seule lign e à voie nonnale, ce qui évite des transborden1ents coûteu x. A côté du ser vice ordinaire, la ~Con1pag•nie a organis•é un ser vice de transport par canlions et auto-cars.

L a lign e Loèche-Loèche-les-Bains est la plus r-écente de nos voies ·étroites, elle date d e 1915 et elle n 'a que 11 lun. de lon­gu eur.

Le funiculaire de S ierre-NJ ontcma a ét é ouvert au trafic n 191 1 et n a que 4 km .. 11 de ligne.

nauigation

Les tran sp orts fluviaux jadis très actifs, p~rdirent de leur ilnportance, lors de la construction de belles r outes et surtout fl l'avènen1ent des chenli'ns de fer. A l'heure actuelle, la naviga tion fluviale ne s est 1naintenue que sur le Rhin entre Schaffhouse et le lac de Constance, sur la J3roye et le camai de la Tl}ièle entre les lacs de Neuchatel, de Mora t et de Bienne et sur le canal de jonction entre Thoune et Interlaken. Mal.s depuis une trentaine d a111nées, la navigation a repris en aval de Rheinfelden et de Bâle. En 1923, on inaugura un véritable port fluvial à Petit-Huningue. Les chenîÏns de fer f-édéraux forment le projet de construire un second port ·à Birsfelden. ·Le n1ouven1ent du port de Bâle, grâce à 1 irrégularité du niveau des eaux, varie dune année à l'autre ( 4 72.000 tonnes en 1928 contre 7 40.000 en 1927). En attendant la correction du lit du fleuve, une partie des tram·sports se fait par le canal du Rhône au Rhin.

La navigation fluviale est 1 objet d 'études très sérieuses, 1nais la construction de voies navigables intérieures est subordonnée pour la Suisse à la possibilité d'un accès sür et indépendant à la mer . Les différents projets pr·évoient : ·

1) · la jonction de Bâle au lac de Constance par le Rhi1no;

2) celle de la Suisse occidentale au .Rhin par l'Aar , on ~r re­lierait par la n1ê1ne rivière le bassin du lac de Zurich ;

3) le rétablissen1ent du canal d'Entreroches entre les bas­sins du Rh in et du Rhône ...

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En outre, le lac de Consta'nce devrait être r elié au Danube p ar un canal et le lac Majeur à l 'Adriatique par le P ô.

_ ~L~ r·éalis~tion de ce progranune doterait la Suisse de 286 kn1. de vo1es na v1~ables et d 'up In oyen de transport n1oins coûteu x que les chenuns de fer pour les 1narcbandises à bon 1narchré, lourdes et encon1brantes ...

fluiation

L 'aviation est le n1ode de tr a-nsport de l'avenir. Sauf au nlo­m ent de l'atterrissage, il n'a pas 'à compter avec les difficultés prov~nant de la configuration du sol.

Non seule~nent les avions sont utilisés pour le tra nsport des 1~ersonnes, m ais ~erven.t au trafic postal. Si le t ransport de p er­sonnes ~eul entrait en h gne de cmnpte, u n service r égulier d 'avion n e ser ait p as viable.

. Des cmnpag:nies suisses et étran gèr es assurent un guher; à l 'intérieur , entre Lausanne, ·Bienne Berne s .t- Gall ; à l 'extérieur , nous avons de·s r elations' directe~ n s, Londr es, Berlin, Vienne, Bruxelles, et c.

Des pneus suisses

trafic ré­Lucerne, avec Pa-

Il existe dans 1~ canton de Zurich une fabrique de pneus, la seule de toute la Su1sse. De lourds ballots de caoutchouc b rut sont déposés , là, , dans une. cave : n1asses noires et n1alodorantes qui seront co_\1pees en petits n1orceaux , lavées tà fond, pouss·ées dans des n1aclunes à travers des cylindres, et qui sor tiront transfor-­l~~ées en une ·~toffe de caoutchouc grise et spongieuse. -Cette n1a­here est ensuite tra1nsporté dans un laboratoire modesten1ent appelé chambre des n1élcmge::;; là se trouvent rang-ées· de lourde.;;; crusses de poudres blanches, jaunes, brunes : du talc, du soufre, de la chaux ~t ~e la craie. p ] a aussi de l 'huile et de 1 asphalte; tout cela est 1ntm1ement n11eLé au caoutchouc. Opération extrên1e­n1ent délicate, le· caouchouc ne supportant des substances qui lui sont ajoubées, 1Ü un granune de plus, ni un gra1nme de n1oins que la dose exigée. Il craint tout spécialen'lent l 'eau dont la n10i1ndre ~~·ésence n~ine l~ pro~luit au :ours des ~élaborations subséquentes. C est c~ qu1 1;not1ve l1nstallatwn de ces locaux de s-échage vastes, à plusieurs etages, abondan1n1ent aérés, où sont suspendus les draps de caoutchouc qui sont surveillés soigneuse1nent

Dans une salle claire et spacieuse sont installées des lnach i­nes qui préparen;t le tissu de corde pour les pneus. Ce tissu se cmnpose de 1400 cordons indépendants, fonnés par la torsion

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d'environ 15 fils sin1ples. Une m_achine in1.bibe ces fils dune solu­tion de caoutchouc; les cordons de l'étoffe sont ainsi con'lplète-­ment isolés et ne peuvent entrer en friction les uns avec les autres sous l'effet des fortes pressions qu'ils subissent dans le trafic.

On retrouve le tissu de corde achevé dans la salle de fabri­cation des pneun1.atiques. 'Sur les longues tables il est coupé en diagonale à la main - car il ne s'agit pas encore d'une grande exploitation - et placé en couches superposées sur un tambour, les fils dirigés obliquen1.ent par rapport à la jante et toujours croisés. On renforcement de fils d 'acier y est introduit. La couche de surface, travaillée par des machines spéciales, est alors appli­quée. En même temps est préparée la chambre à air. Une dernière opération donne au pneu encore plat la forme bombée voulue. ·Maintenant il est prêt pour la vulcanisation, prooédé au cours duquel l'aniage avec le soufre améliore notablement les qualités du caoutchouc : élasticité, solidité, résistance. On presse le cer­ceau d»nS un moule que l'on introduit da<n<i le four à vulcanisa­tion. Il reçoit son. profil caractéristique et l'impression de la marque de fabrique. Le pneu est prêt pour le contrôle dans les

machines cl' essai spéciales et pour la vente. Ainsi donc une fabrique de pneus existe en Suisse. Elle est,

pour le moment, la modeste. annexe de la fabrique de fils, câbles et caoutchoucs R. et E. Huber S. A., •à Pfaef!ikon-Zuri"h. Cette entreprise fondée en 1880 pour la fibrication de fils métalliques, s'est annexée en 1895, au moment où le développement de l'in· dustrie .électrique exigeait de plus en plus l'isolation des fils, une fabrique de caoutchouc qui, n'étant pas entièrement occupée par la section des fils de cuivre produit aussi des articles techniques; des bandages pleins pour camions s) fabriquent déjà depuis

1905, des l)neus depuis 1925. La fabrique de Pfaeffikon fournit elu travail à 450 ouvriers.

Actuellemen-t ce sont 40 pièces de ' Pallas'Cord ' qu' journelle· ment sortent des ateliers. •Ce nombre pourrait être facilement dé· cuplé et centuplé même, si l'on savait, ch z noùs, donner la pré· férence aux produits de l'industrie suisse.

Les dangers de ta contagion en hiver.

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, , , · ous connaissons u un eleve. fortenlent refroidi a 't

nliné la moitié de la classe . . , vai conta-, ~ compns le Inaître.

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