le testament de balzac

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LE TESTAMENT DE BALZAC tli]1t Ut: lA 'REflIRE Fol 1^ AVEC UN FAC-SIMILE G. BABINET DE RENCUGNE Areh,vato de l Charente President de ta Soc dIe nrchdologiqne et liistoriqUr -1, A ANGOULME CHEZ F. GOUMARD Libraire de la Société' archdo?ogique et historique de la Chare nie RUE DU MARCHÉ, N 9 DCCC LXXI Document Il II Il Il Il Ili ilil Ili l il Ili il il 0000005543144 /

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Page 1: Le Testament de Balzac

LE TESTAMENT

DE BALZACtli]1tUt: lA 'REflIRE Fol 1^

AVEC UN FAC-SIMILE

G. BABINET DE RENCUGNEAreh,vato de l Charente

President de ta Soc dIe nrchdologiqne et liistoriqUr -1,

A ANGOULME

CHEZ F. GOUMARDLibraire de la Société' archdo?ogique et historique de la Chare nie

RUE DU MARCHÉ, N 9

DCCC LXXI

DocumentIl II Il Il

Il Ili ilil Ili l il Ili il il0000005543144

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Page 2: Le Testament de Balzac

TESTAMENT DE BALZACt'ulll.IF; 1441k lÀ I'UEMII:HE FOIS

AVEC UN FAC-SIMILE

--

EN mettant en ordre les archives de l'ihte1-Dieud'Angoulême, nous avons eu la bonne fortune, le

W février 1870, de découvrir une page inédite deBalzac, c'est-à-dire son testament, entièrement au-tographe, daté et signé de sa main un peu moinsde quatre mois avant sa mort. Ce document avaitété annexé à la grosse en parchemin contenant lesnombreuses donations faites aux pauvres dans lesannées 1652 et 1653 par notre illustre compatriote,et leur sert pour ainsi dire de commentaire expli-catif.

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-2-A l'époque où il écrivait les éloquentes pages

que nous venons de retrouver, le grand épistoliervivait dans une profonde retraite dans la modestecellule qu'il s'était fait bâtir au couvent des RR.PP. Capucins d'Angoulême, et où, méditant avecpassion les saintes Écritures, il apprenait et se pré-parait à bien mourir. Il nous semble qu'il a rare-ment rencontré des accents plus touchants, dessentiments plus vrais, des pensées plus délicates.La reconnaissance qu'il témoigne à M de Cam-paignolles, sa soeur, pour les soins attentifs qu'ellelui avait prodigués pendant sa maladie, et l'expres-sion des sentiments chrétiens qui l'animent, sortentavec effusion d'un coeur sincèrement ému et rap-pellent sans désavantage les passages les plus heu-reux du Socrate chrétien.

G. B. DE R.

- -4

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AYANT cedé, (lu gré de mon pere et de ma merevue partie de ce qui me deuoit esehoir par leur suc-cession en faueur de Monsieur de Roussines, monfrere (1), et cette partie nestant gueres moins de lamoitié, i'ay cru auoir sullisaiiiment satisfait it toutce qu'exige de moy (le ce costé l le sang et la. pa-renté, et pouuoir disposer sans scrupule du restede mon petit bien. J'en ay desia asseuré quelquechose à Madame de Fûrgues, ma niece (2); mais les

François Guez, d'abord seigueur de Russiiies, puis le I3alzacet du Puy-de-Neuville,

2 Marie Patras de Campaignoltes, fille le François Patras de(ainpaigitolles, capitaine au reginLent les Gardes, mort au siège deMoritauban, et de Anne (nez, slCur de Halzu. Elle avait épousé, parcontrat du 9 Gvrior 1641t, Bernard de Forgues de Lavedan, seigneurle Neuillac et le la Rochisnlrv, maréchal d e camp des armées duroi en Geienne. La Camille de Cawpaigaolles est encore représentes

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obligations que i'av à ma soeur, Madame de Carn-pagnol sont telles, elle m'a rendu des soins si assi-(lus et si passionnés, dans la continuité (le mesmaux, que si je n'auoiiiois qu'aprés Dieu je iuy doisla vie, je serais aussi ingrat que je luy suis obligé.Je voudrois bien pnhiuoir recounoistre cette fideleet constante passion et voicy la premiere tenta-tion d'auarice qui m'est venue depuis que je suisau monde. Je voudrois estre riche pour auoir dequoy ] av donner. Mais n'ayant jamais eu l'inclina-fion portée à l'espargne, et ne me restant pas unteston de plus de vingt cinq mille escus que i'ayreceus à diuerses fois des bienfaits du Roy et deMonsieur le cardinal de la Vallete, je conjure cettebonne soeur de me pardonner mon mauuais mes-nage et de continuer jusques à la fin à rn'avrnersans interest. Je n 'ay rien qui ne soit à elle maisce que i'ay est si peu de chose, et le nombre demes péchés est si grand, que quand i'aarois centfois davantage, je n'aurois pas assés pour les rache-ter. Qu'elle agrée donc, (ic l'en prie de tout moncoeur), les aumosnes et autres oeuures de piété queic désire faire à ses despens, et faisons elle et moy cesacrifice à nostre Seigneur. Ille bénira, s'il luy plaist,par sa sainte grace, et le receuant pour l'expiationde mes tàutes, comme ie l'en supplie les larmes auxveux, cette bonne et chere soeur pourra dire qu'enquelque façon elle a sauué son frere deux fois,

le io>s ours, tI'auiiujit rai M. le marquis Jean de (ampuigiIu,rien maire de la ville do Tcii!oiip , anii,n dopio.' de la I-laue.

au Corp, Jegislatil'.

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puisqu'en cette rencontre elle n'aura pas moinscontribué aux moyens de mon salut qu'elle a eu depart jusques icy ii la conseruation de ma vie.

JEAN Louis DE GUEZ.

Fait au monastere (les Peres Capucins d'Angou-lesme et escril de ma main, ce dixiesme septembremil six cens cinquante trois.

Il r a vn homme qui dit dans 1' kntiquit profanes Qu-id juvat frugr'ilitate vitro inortem prœcurrere, etquicqud illa abl.atura est jam sibi interdicere? Quantaricmenlia hrredi suo procurare et sibi negare omnia.vt tibi -inirnicuni magna facial ha'reditas? Plus enimgaudebit tua morte quo plus acceperit. »

Il y a vu autre homme qui dit dans l'histoire deI'Eglise : « Christus et pauperes mihi huredes sauto. »

Le premier est vii pçodigue qui se veut perdreauec SOfl bien; le second veut perdre son bien pourse sauuer, et on l'appellera comme on voudra; maispour inoy, je trouue qu'il y a grande differenceentre ces deux hommes; entre manger tout et don-ner tout; entre les (léI)auclles et les aumosnes. Cellescy ne sont pas seulement dans la Morale des actionsde vertu, elles sont aussi des offrandes et des vic-times dans la religion chrestienne.

Mais que je crains, mon Dieu, de vous preseiitermon sacrifice avec des mains sales et vu coeursouillt ; de mesler (le la vaine gloire et de l'amourpropre dans li , secours rliie .je veux rendre à autrui

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I'.(le gastet' le bien que ie fais, lors ruesme que ie lefais. II n 'y a que vostre seule grace, o mon Dieu,qui puisse remedier à tout cela. J'espere qu'ellepurifiera mes mains et mon coeur; qu'elle rectifierace qui ne sera pas droit dans mon action; qu'elleempeschera que le bien de la chose ne se corrompepar le mal qui est en moy; qu'elle donnera la viemes oeuvres mortes. Ainsi soit il par l'intercessionde la glorieuse Vierge Marie, qui est la distributricede cette grace.

BEL. ASTRE DE LA MER, NSrRE AsSEuRt suPJ'otsr,FAIS NOUS t' ROLUER LE LUMP AU PLIS F'O1' DE L'ORA(;ESAINTE MERE, AVIJE NOUS .1 NoUs CONDUIRE AU PORT,EN NOIS MONtRANt TON lITS SUR LE 1(0K!) 1)[7 1111,50K,

Page 8: Le Testament de Balzac

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