le string minimum

96

Upload: cazin-antoine

Post on 19-Mar-2016

222 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

version du 14 mars... la quasi dernière

TRANSCRIPT

Page 1: Le string minimum
Page 2: Le string minimum
Page 3: Le string minimum

Photographies : Tonio Cazin

Spleen l’Ancien

Le String Minimum

Page 4: Le string minimum
Page 5: Le string minimum

Paddock

"On the road again !"Je suis arrivé en bas de chez moi il était à peine deux heures du mat’, j’ai juste sorti la guitare, un sac. Le reste, on verra plus tard… On avait joué une bonne heure et demie, tout s’était bien enchaîné, belle écoute, rappels, retours chaleureux, mais j’ai pas réussi à mordre dedans, trop peu de public, pas de vrai trac, j’ai pas réalisé, je me suis pas lâché. Après, j’ai pas fait long feu. J’ai taillé la route, trente bornes, et je me suis retrouvé le cul sur une chaise, dans la cuisine, solo plombé, sale impression, glauque sur les bords !

Et là, maintenant, à l’instant, 2 heures 27 du matin, le chanteur naïf se plante, se scotche, hébété, devant l’écran de l’ordinateur. "Spider Solitaire", je fais des réussites, je gagne, je perds, comme si rien ne s’était passé ! Drôle de vieux chanteur, qu’est-ce que tu fais là, quinze ans plus tard, à revenir traîner tes guêtres sur scène ? Qu’est-ce que tu as de si urgent à confier à l’Humanité ? Tes peines, tes rêves, tes petits cris de révolte ? Mais elle s’en fout, l’Humanité, elle a d’autres chats à fouetter !

Tu veux prouver quoi ? Que tu es un mec pas si mal que ça, un peu sensible, au fond quand même ? Ou bien tu veux dire que le Monde est bien nase mais qu’il y a quand même moyen de déconner là-dessus, hein, gamin ?!"Personne ne t’attend nulle part", je me suis dit, "personne n’attend personne, peut-être qu’on se croise, c’est tout".

J’ai mis mon pantalon de scène dans la machine. Il avait pas mal morflé dans ce trou perdu, vaguement boueux, au bout d’une route, en pente, toute cabossée. Alors, c’est ça ton itinéraire bis, c’est ça tes chemins buissonniers, mon coco ? Come-back to the paddock, vieux cheval de retour !

Je me mets au pieu. Il est trois heures pile. Quelques piafs commencent à chanter dehors. Matinaux, matinaux, les oiseaux ! Et, même si je sais que je serai debout avant, je mets quand même le réveil pour pas louper Télé-Foot.

Page 6: Le string minimum

Patinage artistique

J’ peux pas r’garder l’ patinage artistiqueÇa m’ fait mal oh ça m’ fait trop malÇa me stresse ça m’angoisse ça me paniqueCes filles qui glissent sur le cristal

J’adore les voir tourner toutes ces oisellesJ’adore ces libellules graciles,Le triple lutz après le double axelAvec elles ça paraît facile

Regarde-la, la petite japonaiseComme elle est mignonne et mutineChang’ment de carre grand écart c’est balèzeC’est beau la vie quand elle patine !

J’ peux pas r’garder l’ patinage artistiqueÇa m’ fait mal oh ça m’ fait trop malOui ! j’apprécie ces filles et leur plastiquePirouette arabesque et spirale...

Page 7: Le string minimum

Mais tout-à-coup c’est la bûche de NoëlC’est l’horreur je ferme les yeux

La belle se prend une pelle, elle se gamelleLe cygne devient canard boiteux

Adieu tous les petits pas de côtéAdieu l’envol adieu la grâce,

C’est le retour à la réalitéAu moment où elle se ramasse

La chute finale, les deux fesses sur la glace,C’était pas prévu au programme

Figure implosée, espoir qui se casseElle sourit mais elle est en larmes

Adieu jour J, adieu Jeux OlympiquesTu vois, ça s’explique c’est normal :

J’ peux pas r’garder l’ patinage artistiqueÇa m’ fait mal oh ça m’ fait trop mal.

Page 8: Le string minimum

Nouveau Synopsis

Rien dans les mains, rien dans les poches, tout dans la tête,Spécialiste du genre humain,J’écris depuis longtemps des poésies simplettes,Je suis le slamiste "Spleen l’Ancien" !"Spleen l’ancien", oui bien sûr, car le spleen est ailleurs,Car le spleen est hier au rayon "oubliettes".L’amertume est un os à ronger pour le cœurEt cet os, allez zag, je le jette !

J’ai pleuré toute ma vie les galères,Aujourd’hui, j’ai une pêche d’enferC’est tip-top, ça déchire, j’ suis openEt j’arrive à parler comme les jeunes !La vie, c’est juste une péripétieInutile d’en faire un fromageTu me dis "ah mais non" je dis "si" !Ou alors tu stresses et y’a dommages…

Moi qui suis un gars d’août, j’aim’rais mourir l’étéAu moment des étoiles filantes,Sortir deux-trois conn’ries, ouais, j’aim’rais plaisanterÀ l’instant où la vie me plante !J’ veux mes frères musiciens, mes amours féminines,Si possible quelques bandonéons furieux,Des tangos argentés, le béguin des franginesEt je veux qu’on en prenne plein les yeux !

J’ veux du jaune du rose et du fuchsia,J’ veux du rire du kitsch et la fiestaPas de noir le jour où on m’enterreJe veux une teuf extraordinaire !

Page 9: Le string minimum

Pourquoi pas un air de cornemuseÀ l’instant où mon soleil se couche ?La vie ne sert que si l’on en use,J’ veux pas voir le match depuis la touche !

Je remonte la rivière comme n’importe quel saumon,Je balance les trucs à la gomme,Et je sais où les mots, bulles de savon, s’en vontAujourd’hui je slamme, homme, je slalome !"Si tu aimes le chien tu aimes aussi les puces"La vie est noire et grise, la vie est rose bonbon,Il faut faire un looping ou trouver une astuce,Ėviter l’autobus en plein front !

Premier jour de l’automne 2006,Premier jour et nouveau synopsis :La terre est folle et moi le bouffonJ’ai un rôle, le sens de la MissionLa vie c’est "file ou passe", t’as ta chance La vie c’est rien, et c’est quoi en plus ?Un faire-part, acte de re-naissanceEt alors c’est bénef, tout bonus !

Rien dans les mains, rien dans les poches, tout dans la tête,Témoin du grand bordel terrien,Je viens pour m’amuser, pour vous conter fleuretteJe suis le slamiste "Spleen l’Ancien" !

Coco joli, je t’aime jusqu’à ma dernière rime,Appelle-moi "Spleen" tout court, on aura l’air intimes.

Page 10: Le string minimum

C’est qui, ce citoyen ?!

C’est qui, ce citoyen ?!J’ai dit que je voulais voir qu’une tête !Et là, il y en a une qui dépasse !Mais on va te faire rentrer dans le rangMon coco, on va te casser les dentsC’est qui, ce citoyen ?Un poète ! un musicien !?Mais on va te faire ramper à quatre pattesOn va te faire bouffer ta merdeEt même que tu en redemanderas !

Tu sais, là où on est, c’est comme siOn était entre quatre mursAlors tu peux en être sûrRien ne sortira d’iciAllez, balance-les tes couplets, !Des trucs de trous du cul, ouais !Poète, lopette !T’as vu, ça rime, je fais de la poésie !Sors-les, tes paroles à la gommeVas-y qu’on rigole, joue à l’homme !On va te la fourrer dans le cul, ta plume !On va te la coller dans la lune !

C’est quoi, ce citoyenQui marche au pas pas bien ?!Tu peux toujours faire le mariole et l’intéressant

Page 11: Le string minimum

Tu vas marcher comme les copains,On va te faire rentrer ça dans le sang,On n’est pas pressés on a tout le tempsOn a tout le temps qu’il faut,On va te faire rentrer le tempoDans la peau"Une-deux, une-deux"Ça suffit pour faire de la musique !

Pauvre échevelé,Ici c’est pas le bureau des pleurs,Ta société de consolationOn va te la carrer dans l’oignonDans le fion, bien profond !Ça va te donner des couleurs !

Allez, rampe mon pote, rampe !Le retour à la terre, rien de meilleur...Et quand t’auras bien rampéQuand t’en auras bien béquetéDe la réalité,Tu seras trop fatiguéPour nous bassiner et nous bourrer le mouAvec tes comptines à deux sousAlors, rampe citoyen, rampe !Rampe, citoyen ! rampe !J’ai bien dit que je ne voulais voir qu’une tête !

Page 12: Le string minimum

Si d’aventure...

Si d’aventureVotre mari vivait un terrible accident de voitureSur une route un peu trop glissante un soirVous en auriez quelque désespoirSi d’aventureIl mourait de mort immédiateDe préférence sans aucune souffranceVous en auriez quelque chagrinJe saurais venir vous tenir la main

Parenthèse :J’ai appris incidemmentPar le voisin d’à côtéQu’il est inspecteur des impôtsCela ne va pasCela ne va pas du toutCela n’est pas bienCela ne vous convient pasIl paraît qu’il est très gentilMais il n’a vraiment rien pour lui

Si d’aventure et par malheurVos deux si jolies petites fillesDans le même véhicule

Page 13: Le string minimum

Connaissaient le même sortCe serait terrible évidemment

Votre vie basculerait

Je sais ce n’est pas très charitableD’avoir ces pensées-là

Mais je ne vois pas d’autres solutions– Je n’ai pas beaucoup d’imagination –

Et vous me plaisez tantJe n’ai jamais croisé voisine aussi charmante

Oh j’imagine votre douleurJe saurais me montrer capable

De recueillir vos pleursDe vous prendre sur mon épaule

D’embrasser votre tempeEt après j’irai voir plus loin

Vous seriez veuve et désirableJ’aimerais vos seins un par un

Jusqu’au petit matinEt votre visage en larmes

Votre tête inclinéeFerait le reste.

Page 14: Le string minimum

Touareg

Je sors du désert et j‘aperçoisToutes les lumières de la villeJe me suis ensablé, quelquefoisMon chameau n’est pas si docileDe dune en dune et malgré moiJ’ai cramé pas mal de carburantJ’ai perdu la soif et la foiEt je me suis égaré souvent

Je me redresse, je regarde au loinLe soleil est au top au zénithJe me prends pour un vrai bédouinEt mon burnous est comme un cockpitJ’ai dit qu’il était midi, je crois ?Pas du tout, il est minuit pilePuisqu’au bout de mon doigt je voisToutes les lumières de la ville

Touareg, fais halte là !

Page 15: Le string minimum
Page 16: Le string minimum

Le désert et la mer, quelle blague,C’est du pareil au même sous la luneDes fois la dune a vraiment l’air vagueEt la vague a l’air d’une duneOn aurait pu crever, à court d’eauLe poil brûlé et la goule sècheOn s’en est sorti et mon chameauN’a pas volé une bière bien fraîche !

Touareg, fais halte là !

J’ai rêvé au moins mille oasisDans le simoun et les typhons,D’une princesse avec un irisDans ses cheveux d’un noir profondQuand la dune dessinait son corpsEt quand la houle creusait sa croupeMon fol esprit divaguait à tortDepuis sa proue jusqu’à sa poupe !

Holà ! Touareg ton cinéma !

Page 17: Le string minimum

J’ai dû dériver dans des miragesQui m’attendaient au tourmentJe pensais "elle est sympa cette plageEt le ciel est très bleu, au couchant"Nageant dans le sable fin sans finJe me disais "marcher me lasse !J’espère que la mer n’est plus très loinEt que ce n’est pas marée basse…"

Touareg, fais halte là…

Je sors du désert et j’aperçoisToutes les lumières de la VILLE !

Page 18: Le string minimum

Mon satellite me dit

Mon satellite me ditArrête la drogue douceArrête la bière blondeArrête le verre de vin rouge

Mon satellite me ditVa voir ton banquierVous avez des choses à vous raconterAppelle ton conseiller fiscalAu lieu de jouer aux désEt d’écouter du bluesArrête de fumer ton baobab

Mon satellite me ditArrête de blasphémerSur toutes les religionsLes faiseurs d’illusionsIl en faut, c’est comme ça !

Mon satellite me ditJe sais tout de toiJe te connais par cœurRemets-toi dans la ligneAchète-toi un portableEt gère tes stocks-optionsEt tes émotions

Page 19: Le string minimum

Comprends,Ressens le sens du ventCollabore, bordel, collabore !J’ai toute confiance en toiTu vaux beaucoup mieuxQue ces coliques frénétiquesQue ces colères d’ado attardé

Mon satellite me ditChoisis ton campIl est grand tempsQuand ça va charclerY’aura pas d’ quartier

Mon satellite me ditRéfléchisJe te laisse la nuit.

Page 20: Le string minimum
Page 21: Le string minimum

Si tu n’es pas là

Si tu n’es pas làSi tu ne viens pasÀ mes côtésComment je vais fairePour continuer ce long combatContre la bêtise armée ?

Pour sortir la colèrePour que la poésieTienne toute la nuit,Comment je vais fairePour garder le flambeau alluméSi tu ne viens pasSi tu n’es pas là ?

Comment je vais fairePour envoyer ces motsQui ne sont pas à moiEt pour prêter ma voixEt la faire vibrer hautEt en pleine lumièreComment je vais faire ?

Page 22: Le string minimum

Si tu gardes ma mainEt si tu tiens mon brasOn ira encore loinOn ira au-delà,On ira encore loinOn ira au-delàSi tu gardes ma mainEt si tu tiens mon brasAu moins jusqu’à demain

Les coups et les douleursNon, je n’aurai pas peurSi tu es dans mon cœurLà, là, lalalala !"El pluebo unido"Sera fort, sera beauSi je t’ai dans la peauSi tu es à mon bras

Tu comprends, coûte que coûteJe dois tenir la routeTout seul, je pourrais pasSi tu n’es pas là.

Page 23: Le string minimum

Abonné absent

Je suis aux abonnés absentsNulle envie de communiquerVeuillez rappeler ultérieurementToutes les lignes sont occupées.Enfin se suffire à soi-mêmeC’est le lot de l’occidental,Le cœur vitreux et l’esprit blêmeJe me forge un nouveau mental !

La ligne est en dérangementEt moi, sous-marin sans torpilles,À la suite d’encombrementsJe referme les écoutilles.Je dégoupille le silenceJ’en fais mon allié principalJe préserve les apparences…Vu d’avion, ça va pas si mal !

Je débranche les écouteursLes circuits neurolinguistiquesJe m’envoie me faire voir ailleursSur quelle banquise, sous quels tropiques ?

Page 24: Le string minimum
Page 25: Le string minimum

Et, sans savoir si j’ai raisonDe délaisser les antilopes,J’avise la ligne de flottaison,Je vérifie le périscope.

Télégrammes, messages en morse,Je n’y comprends ni quoi ni qu’est-ceJe n’ai pas les codes et à forceJ’envisage une paire de boules Quiès.Je déserte, avec mon œil louche,La théorie du paradoxeEt je me colle sur la boucheLe sparadrap du père Haddock !

Je suis aux abonnés absentsBip-bip-bip, la ligne est coupéeVeuillez rappeler ultérieurementVeuillez raccrocher, S. V... Paix !

Page 26: Le string minimum

Coup de gueule !

J’en ai ras l’ cul d’ la politique,De l’état d’ la tête de l’État,Ça d’vient carrément pathétique, Moi, j’ vais faire la grève sur le tas.Faut pas m’ baver sur les rouleaux :J’ les connais tous, les marchands d’ zéph’ Les fesses-mathieu, les narvalosQui viennent pour chourave le bénef !Ces seigneurs de la maniganceIls sont jamais à cours d’idées :Et que j’ bidouille dans la finance !Et que j’ bouine la fiscalité !

La gueule de faux derche en sautoir,L’air faux-cul comme Légion d’Honneur,Tous ces vérolés du pouvoirOn dirait l’ palais des horreurs !Ces gonzes, la main sur le cœur,Qui dégoisent à la terre entièreQu’ils se dépouillent pour not’ bonheurÇa commence à m’ gonfler sévère !Sourire de fiotes pour la photo,Ils inaugurent les chrysanthèmes,Serrent des louches à tire-larigotEt, en plus, faudrait qu’on les aime !

Page 27: Le string minimum

La grande partouze "Famille-Patrie"C’est toujours le même fond d’ commerce,La morale, toute la panoplie,Ça fait un moment qu’on nous berce !Vas-y que j’ te ! "Mérite", "Travail" !Ils nous prennent vraiment pour des cavesEt, les arpions en éventail,Ils veulent nous fait croire qu’ils en bavent !Ah ! les fumiers ! Ils sont balaisesTous ces grands modèles de vertuEt faut les voir ram’ner leur fraiseAvec dix mille cass’roles au cul !

Pas vu, pas pris, vas-y, j’ t’embrouille !Faut arrêter d’ se berlurer :Ça joue des coudes et ça s’ papouilleC’est pire que la cour de récré !Ils ont beau péter dans la soieIls se tirent la bourre, pas d’ cadeau,Ils sont à cran et, croyez-moi,Quand ça flingue c’est pas du pipeau.Avec eux, tous les coups sont bonsEt c’est sûr’ment pas un hasard,Si celui qu’attrape le pompon,Forcément, c’est le plus vicelard !

Page 28: Le string minimum

Et là, y’a l’ rase-bitume ! Il s’ croitSorti d’ la cuisse à Jupiter !Il arrive à être à la foisRoi et bouffon ! Bravo, super :Admirez l’ Prince de la PignoleSapé chez Hermès et chez Dior,Il est pas mature, le mariole,Mais pour la tchatche, c’est un cador !Ah ! c’est pas p’tit Pierre ou p’tit Paul,Ils ont d’ la particule eux z’aut’s Et ça s’ pavane dans les people,Et ça s’ paluche à bord des yachts !

Eh ouais, délinquant en col blanc– Réseaux, jet set, carnet d’adresses –C’est un job, un taf à plein temps,C’est du sérieux, du vrai bisness !Les caïds à la p’tite semaineQui s’ font serrer dans les quartiersIl faut qu’ils en prennent de la graine :Truander, c’est un vrai métier !L’enn’mi public numéro 1Qui nous nique dans les grandes largeursIl a su s’ donner les moyens,Ben ouais, c’est pas un enfant d’ chœur !

Page 29: Le string minimum

La Terre d’Accueil, l’Égalité, La Déclaration des Droits d’ l’Homme,C’était choucard, y’avait d’ l’idée !Mais, là, on brade et on dégomme,Là, on est rev’nus à VersaillesEt p’têt’ même à l’Antiquité !Ils peuvent compter sur la flicaille,Les Compagnies d’ Sécurité,Ces fils de prolo, ouais, ces "jaunes"Qui viennent bouffer à la gamelleEt fonctionnent avec deux neurones…Sous la visière, la vie est belle !

Et les médias ? Ils font d’ la lèche,S’ partagent les p’tits fours en loucedé,C’est bonnard, ils sont tous de mèchePour mieux nous empapaouter !Y’a l’ensuqué dans sa lucarneQui nous blablate son boniment,Y’a les sénateurs, ces vieilles carnesAvec leur os entre les dents,Ils sont là, quasi-grabataires,À nous gonfler jusqu’au tombeauEt pas pressés d’ lâcher l’affaire,Ah, y’a des résistants, chapeau !

Page 30: Le string minimum

Et y’a toujours un traîne-couillon,La langue tirée comme un clébardQui vient tortiller du croupionPour quelques miettes, trois grains d’caviar !J’oublie rien ? C.A.C 40, MEDEF,Couilles en or et cœur en béton,Des bras cassés, des mafieux, bref,Ces têtes de nœuds me pèlent le jonc !Délits d’initiés, tout l’ bastringue,Immobilier, bourrage des urnes,Ah ! c’est le grand bal des baltringuesÇa fout la gerbe, ça casse les burnes !

Tous ces empafés puissance dix,Tous ces suce-boules Neuilly-PlaisancePoliticards de père en filsEt qui nous pourrissent l’existence,J’ les entends dire "Démocratie" !C’est pire qu’un gros mot dans leur becMais j’ suis pas né d’ la dernière pluieÇa va saigner, j’ défends mon steak !

Page 31: Le string minimum

Mais on va pas causer des plombes,Y’a mieux à faire : ouais, quelques baffes,Commencer à creuser leur tombeP’is réfléchir à l’épitaphe,Vite fait défriser quelques têtes,Ratiboiser un brin la secteLes bichonner, leur faire leur fêteParc’ que là, ça pue, ça infecte !

Ça nous débecte, ras la casquette !

Page 32: Le string minimum

Rencontre au sommet

Je suis allongé, j’ai plus mal…Ça y’est, j’ suis mort, à c’ qu’il paraît.J’ vais m’ la couler douce, c’est génial,Jusqu’au bout de l’Éternité.Je découvre le septième ciel,Je vole, je glisse dans un bain d’iode,Je vis ma mort en temps virtuelEt je réécoute tout Pink Floyd !Y’a pas photo, j’y gagne au change,Mes oreillers c’est d’ la plume d’ange.

Je suis à mon aise, allongé,J’ me sens des ailes, mais on m’a ditQue je dois encore m’allégerAvant l’entrée au Paradis.Ici, c’est une sorte de cliniqueJe suis comme en observation,On est nombreux, là, toute une clique,Chouchoutés et aux p‘tits oignons !L’infirmière me fait des tisanes,J’ lui pince les fesses, j’ai la banane !

Page 33: Le string minimum
Page 34: Le string minimum

Je plane, j’ai le sourire aux lèvres,Je prends enfin de la hauteurCar je vais rencontrer l’Orfèvre,Le Grand Nabab, le Créateur !On m’a prév’nu : je vais voir DieuAu maxi dans quinze jours trois s’maines.Je l’imagine, l’air prétentieux,Lunettes fumées, petite bedaine…C’est d’enfer, l’envers du décor,Je suis zen, motivé à mort !

Dieu m’appell’ra par mon p’tit nom"Hervé, natif de Coulommiers,Sois le bienvenu" mais non, non,C’est moi qui parlerai l’ premier !J’ lui dirai "à nous deux, mon vieux,C’est dommage mais j’ suis rancunier,Regarde-moi bien dans les yeux...Tu as trois s’condes pour dégainer !"

Page 35: Le string minimum

Longue maladie

Oh oh oh je suis atteintD’une longue maladieÇa m’a pris, oui, tout petitAu berceau au saut du lit.C’est une maladie mortelleQui peut traîner en longueur,Je dois l’accepter telle quelleMême si ça fait mal au cœur.Depuis mon premier matin– Déjà c’était mal parti –Oh oh oh je suis atteintD’une longue maladie !

Oh oh oh je suis atteintD’une longue maladieD’abord, on ne m’a rien ditNada, que dalle et que tchi !Et puis cette maladie-làIl paraît qu’on s’en sort pas,Il me reste encore combienTrois mois, cinquante ans, demain ?Non non, je n’en ferai rienAprès vous, je vous en prieOh oh oh je suis atteintD’une longue maladie !

Page 36: Le string minimum

Cette chose irrémédiableQui m’est tombé sur le râble,Ce machin à sens iniqueQui use la mécaniqueComment ça s’appelle déjà ?J’ai l’ mot sur le bout du doigt,C’est un mot plutôt joliAh oui, ça m’ revient : la vie !Ah la la, oh, c’est pas bien,C’est pareil pour vous aussi ?Ça alors, vous êtes atteintsDe la même longue maladie !

Charme et rêve, marche et crève,Aucun vaccin ni médecin.Le miel, l’azur et le glaiveÇa nous rend loufs et zinzins !Arrivés tête en avantOn repart les pieds devantAvec, dans le crâne, du ventEt on se demande souventEst-ce qu’on a tout assouviTout bu, tout reçu, tout ouï ?Et est-ce qu’on a assez jouiDe la vue et de la vie ?

Page 37: Le string minimum

Oh oh oh je suis atteintD’une longue maladieÇa me coûte, c’est hors de prixC’est de la triche, moi je dis !Pareil pour mon canariMon poisson rouge et mon chien !Je proteste, je me plainsIl se peut que toi aussi…C’est comme ça, c’est le destinJ’en ai pris mon parti prisOh oh oh je suis atteintD’une longue maladie.

Page 38: Le string minimum

Blues again !

C’est du blues, c’est d’ la tristesse,Ça s’appelle pas autrement,Y’a un moment où ça cesseMais c’est là, c’est là, maint’nant.Même en déroulant du câbleLe long de ma chienne de vie,J’ me vois toujours incapableD’éviter les avaries !Dans ma vie, y’a rien d’ bâtiTout est en kit, en morceaux,Juste quelques pilotisEn prévision des grandes eaux…

À l’hôtel de la mélasseJ’ai une ardoise en souffranceEt des agios qui dépassentLes limites de la décence !Y’a pas grand chose qui tient d’boutDans ma maison intérieure,À part des pierres, des caillouxY’a plus grand chose qui demeure.Dans cette cahute en jachèreSans murs, sans portes et sans toit,Je profite de la lumièreEt je bronze pendant douze mois !

Page 39: Le string minimum
Page 40: Le string minimum

C’est d’ la tristesse, c’est du blues,Je trépigne et je m’exalteÀ cause d’une fausse AndalouseOu d’un chat mort sur l’asphalte,À cause du soir qui nous plombeAu crépuscule de la vieEt du temps qui creuse les tombesTic-tac jusqu’à l’agonie,Et c’est comme un coup d’ fatigue,Comme une lame de fond ancienneQui passe par dessus les digues,Un maelström qui fait des siennes…

Excellent sujet d’étudeQui raque après et avant,J’ai niqué la solitude,J’étais son meilleur client !Souvent jalouse, exclusive,Cette fille de mauvaise vieDans le style "qui m’aime me suive"C’est pas une bonne compagnie !Alors, avant l’andropause,Pourquoi pas, j’ me verrais bienTitiller "la vie en rose"Et changer de méridien.

Page 41: Le string minimum

Ce blues, en douce, fait des vaguesEntre le zest et le zist,Entre le zig et le zagJ’oscille et aussi j’existe.Ça, c’est mon côté russkof,Tchekhov, tout le tremblement,Vodka orage, Molotov,Ivresse et grands sentiments !Et, bien sûr, j’en fais des tonnesJe crie au loup, j’exagèreMais si je braille, si j’ claironneC’est pour éviter l’ulcère.

Blues toujours, yes, blues again !Ce chagrin qui passe à l’as,Cette mélancolie rengaineOn dirait Michel Jonasz.J’ai le cœur qui lâche du lest,Ma vie met un bonnet d’âneQuand j’entends, venu de l’Est,L’écho d’un violon tzigane.Mais peu à peu la tristesse,S’éloigne en catimini,Le blues se casse en vitesse,Tu vois : c’est déjà fini.

Page 42: Le string minimum

Péché original

Je n’ai pas cotisé à toutes vos magouillesJe n’ai même pas été chef de la patrouilleJ’ai pas dit "oui, mon colon" non, j’ai dit "non" !J’ai pas cané devant les cons les canons.Mais oui mon p’tit chéri j’ai servi la patrie !"Grenadier voltigeur" un an dans ma vie,À l’époque, c’était l’Urss de Sibérie l’enn’miMaint’nant on est tous potes, la guerre froide est finie !

Le papa généralN’était pas contentEn généralDe son enfantPéché originalJ’ai marché marchéAu pas cadencé

J’en ai pris plein la gueule mais j’ai pas lâchéOn m’a pistonné mais j’ me suis pas retrouvé– La quille, bordel, la quille ! – petit soldat de plombQue dalle sous le béret, tout dans le caleçon !Même si des fois ça a fait "bing", "bang", "paf " et "splatch"Avec le recul je crois que j’ai fait mon matchJ’ai fait trembler les filets de la vie à mort,Coupé les couilles la queue des vieux toréadors !

Page 43: Le string minimum

Le papa généralN’était pas contentEn généralDe son enfantPéché originalJ’ai marché marchéAu pas cadencéMais j’ai pas calanché !

Chacun ses drôles de guerres chacun ses combatsOn sait à quoi on tient et on voit où on va,D’où je suis d’où je vis je conchie toujoursVos cervelles mortes sous le casque lourd !2e classe, 2e classe, j’ai pas pris le même trainEt je voyage toujours sur un strapontin,Je vous emmerde à pied, à ch’val et à véloMort à toutes les armées et vive le pédalo !

Page 44: Le string minimum
Page 45: Le string minimum

Bout d’an

Je caresse mon saumon dans le sens du poil et mon oie me regarde d’un air déconfit. Je parle à ma douzaine d’huîtres. Je leur dis "soyez courageuses" et je leur bande les yeux. Je mets l’index gauche, celui du cœur, dans le cul de ma dinde car elle a toujours le même problème : elle est sèche. Il faut qu’elle se détende et s’humidifie le croupion. Elle me fixe avec reconnaissance mais j’évite de croiser son regard, je suis dans la gêne car je n’ose lui avouer le four crématoire qui l’attend.

Je vais m’en mettre jusque là et lever ma flûte à l’Holocauste de la Faim ! Quarante millions d’humains qui claquent du bec sous d’autres méridiens... Massacre planétaire cinq ou six fois plus meurtrier, chaque année, que ce qui se passa jadis du côté d’Auschwitz. "Tu veux un blinis, Fritz ?"

Mais j’y peux quoi, moi, à tout ça ? Ai-je le Shoah ? Ouah la la, non, décidément, on ne s’amuse pas avec ces choses-là, il y a des sujets sur lesquels on ne rit pas, même jaune, et, j’en conviens, faire rimer "toast" avec "holocauste" n’est pas du meilleur goût.

De toute façon, tout ceci est une farce, j’encaisse les marrons, je fais péter les bulles et je m’apprête pour la suite... Car c’est lourd à porter, la bûche, et je sens quelques courbatures déjà, du côté de l’estomac.

Les mouettes se frottent les mains. Dès demain matin, elles pourront sucer les coquilles d’huîtres, chiner des restes de foie gras aux reflets bientôt verdâtres et dépouiller la carcasse de leurs sœurs volatiles. Happy dinde ! Elles vont s’en mettre jusque là, et moi je vais trinquer à l’humain, je vais trinquer à rien et déposer une gerbe au pied du sapin.

Page 46: Le string minimum

demain je tuerai mon patron

demain je tuerai mon patronet je lui ferai rendre l’âmejuste un joli trou dans le frontdemain je tuerai mon patronpas de procès pas de prisonje retournerai le canonde l’arme vers mon propre crâneaprès avoir tué mon patron

j’abrègerai son ascensionen jouant mon dernier jokerliés à jamais nous ironsmain dans la main jusqu’en enferenfin libéré de la chaînedes diktats de la productionj’oublierai le cri des sirènesdès que j’aurais tué mon patron

puisqu’il n’y a plus rien à direque quelque chose est mort en moiet que j’ai décidé le pireje vais moi aussi faire ma loiavant de passer à la caissede me faire sauter le caissonje vais présenter l’additionà l’ordure qui m’a mis en pièces

Page 47: Le string minimum

il me dira "hé, négocionsnous sommes faits pour nous entendre"mais il aura moins d’illusionaprès une balle dans le ventre

demain je tuerai mon patronj’œuvrerai pour le bien publicl’esprit en paix et sans passiondemain je tuerai mon patronarrivé à l’instant critiqueil aurait dû faire attentionà trop tirer sur l’élastiqueun jour il pète pour de bon

et on peut tuer son patronet on peut tuer son patron

Page 48: Le string minimum

Lazy song

Loin de la vie parfois hardJe bulle je glande je flemmardeJ’ suis pas aux pièces pas de stressJ’ suis pas Speedy GonzalesTranquille, je me la coule douceJe n’en fous pas une secoussePas une rame pas une raméeJe fais l’ogresse matinée

Pas de scoops et pas de tchatcheJ’ suis pas sur la feuille de matchJ’ vis ma vie tutti chiantiLa cervelle au ralentiÀ mille lieues du grand bordelJe regarde le ciel bleu cielLoin de la foule déchaînéeJe laisse glisser la journée

Lazy songDrôle de vacanceÀ la longueJe m’en balance...

Page 49: Le string minimum
Page 50: Le string minimum

Juste une précision quand même :Tirer comme il faut sa flemmeNe rien faire, farniente, rienC’est un travail quotidienEt loin des radio-réveilsLevé après le soleilSi j’envisage la siesteC’est pour la beauté du geste

Ni projets ni objectifsTout à fait improductifJ’oublie portable after-shaveDans mon living je fais grèveJe vois les mouettes planerUn arbre encore dépluméSans horizon sans destinJe prends l’air dans un jardin

Lazy songDrôle de vacanceÀ la longueAccoutumance ?Ah, ça commence !

Loin de la vie parfois hardJe bulle je glande je musardeLes jours rallongent peu à peuLa nuit descend bleu à bleu.

Page 51: Le string minimum

Intime idée

Dix heures dix, je viens de me lever des deux mauvais piedsEh oui j’ai les moyens et tendance à en rajouterBref j’ai les nerfs en pelote une sale humeur des vapeursEt l’impression déplaisante que ma vie traîne en langueur

Je ne sais pas très bien si je suis hyper-lucideCarrément dans les vapes ou bien en manque de glucidesL’esprit aussi joyeux qu’un prisonnier d’AlcatrazJ’ai aussi une rime féminine sur le gaz

Flash-back sur le passé les amours météoritesJe broie du noir foncé du charbon anthracite"Avec le temps va" c’est tout vu tout est foutuJe compte sur mes doigts de pieds les années perdues

Et là, à l’instant où j’attaque le treizième orteilTout-à-coup dans la salle un grand rayon de soleil !Alors je réagis Hé Chéri-bibi arrêteDe tricoter le cafard et de faire ta majorette

J’ai une intime idéeUn délire en loucedéMais j’en parle à personneUn élan personnelVers une Mère NoëlJe déconne and so on

Page 52: Le string minimum

Oh la vie ça déroule et on perd du temps au péageAvant de voir du ciel bleu et d’arriver à la plageQuoi faire quand l’existence prend un caractère d’urgenceReculer de trois cases ou tirer une carte "chance" ?

Démon de midi et quart pas forcément équivoqueJ’envoie ce message en morse pour faire marrer les phoquesMessage subliminal en provenance du Pôle NordSous mes airs de vieux glaçon c’est chaud-bouillant sur les bords

C’est le cliché clic-clac du mec sur le retour d’âgeEt qui, dans la semoule, fait du rétro-pédalageIl a déjà enclenché chrono compte à reboursEt se demande angoissé "encore combien d’amour ?"

C’est banal à pleurer mais je me verrais bien faireUn tour en bord de mer tout à fait terre-à-terreUn remake romantique un beau mélo siropDuo chocolat chaud et la buée sur les carreaux

J’ai une intime idéeUn désir en loucedéMais j’en parle à personneUn élan personnelVers une Mère NoëlMaldonne, je confusionne !

Page 53: Le string minimum

J’ai un stock d’invendus de frissons et de caressesJ’apprécierais un lifting me faire un coup de jeunesseMais un sioux est un sioux je reste sur ma réserveJe fais mon "pow wow" solo et à la longue ça m’énerve

J’ai beau mettre des patchs contre les grands sentimentsJe m’emballe, dum-dum, le cœur qui bat c’est palpitantAh que choisir ? l’accent groove ou bien l’accent aigu ?Entre chienne et louve ça peut paraître ambicul

Mais c’est juste une pensée folle un plan d’oiseau de nuitÇa ne tient pas la route c’est plein de sens interditsÇa pourrait tout au plus faire sourire le badaudQuand je me rêve Zorro et me réveille Bernardo

Quelle est l’idée idéale oh dis-moi Lady XLa descente aux amphores ou la traversée du Styx ?Boum, bang, oublie le boomerang et ramène-toi dans mon gangOn fera ce qu’il faut pour parler la même langue !

J’ai une intime idéeJ’ai une intime idée.

Page 54: Le string minimum

Extravagance

Au risque d’y brûler mon âmeCe midi place du marchéJe regardais la jeune femmeÀ la peau si douce au toucher.La prunelle qui part en vrilleSous le fin chemisier de soie,Je regardais la jeune filleEn oubliant mon quant-à-soi.Au lieu d’effleurer du regardJ’avais tendance à m’attarderSur ce corsage et ce falzarQui venaient troubler mes idées.

Je regardais la jouvencelle,Longs fuseaux, un bras en arrièreQui vient dévoiler une aisselleOù aller sniffer la bruyère.Fallait-il rester les mains jointesSans reluquer sous le bodyCes beaux seins à l’heure de pointeQui promettent le paradis ?Et ce corps moulé à la loucheQue la fantaisie déshabilleAurait-il pris vraiment la moucheQue je m’y crame les pupilles ?

Page 55: Le string minimum
Page 56: Le string minimum

Ô demoiselle, printemps venu,Je me suis senti en vacances…

J’affûtais mes calots de myopeEn la zyeutant oui tant et plus,J’avais l’œil louche du CyclopeLes quinquets du géant Argus,Je glissais vers la déraison,Son cou sa taille et son visageM’imposaient soudain la visionD’un espace hors de tout bronzageEt j’avais beau me dire "arrêteD’avoir ces yeux de merlan frit"Ce jeu de miroir, de mirettesM’avait hypnotisé l’esprit.

Ô demoiselle, printemps venu,Je me suis senti en vacances.Fines bretelles, épaules nues,Juste un instant d’extravagance !

La belle, au soleil, grâce à toiJ’avais midi à quatorze heuresEt je dirai une autre foisToute ta beauté intérieure.

Page 57: Le string minimum

Quarante degrés

Quarante degrésEst-ce tout le rhum que j’ai bu ?Est-ce la hauteur de l’escalier ?Quarante degrésEst-ce la fièvre de mes hallusOu la sueur sur mon front brûlé ?

S’en aller toujours sans retour…De quel hier me parlez-vousEt de quel voyage au long cours ?Vos paroles me semblent floues

Aller rechercher la lumière,Sans port d’attache, jamais de pause !Pour être tout à fait sincèreVos yeux me disent quelque chose

Quarante degrésEst-ce tout le rhum que j’ai bu ?Est-ce la hauteur de l’escalier ?Quarante degrésEst-ce la fièvre, le palu Ou la chaleur sous l’olivier ?

Vos yeux me disent quelque choseVos yeux me disent quelque chose ?Vos yeux me disent…

Quarante degrés.

Page 58: Le string minimum

Le fou du roi

Je n’ai jamais comptéLes congés R.T.TLes heures supplémentaires,Je cherche à satisfaireChaque jour être drôleC’est ma vie c’est mon rôleJe mets mon grain de zèleLe nez dans les poubelles..

Je suis le fou du roiJe dis n’importe quoiJe me fous de sa fioleJe danse et cabrioleJe dis tout et je crie"Le roi est gros gras gris !"Je moque ses manièresEt son blaire de travers

Je balance de la rimeJe grimace et j’escrimeJe taille je pique j’agrafeEt le bon roi s’esclaffeIl s’éclate sur son trôneMais autour ça rit jauneCar tous ces peignes-ziziJe les allume aussi

Page 59: Le string minimum

Oui ces faquins, ces princesOnt les chicots qui grincentQuand je viens contrarierLe jeu sur l’échiquier.Ces pitres je les voisServiles et aux aboisL’humeur est si pesante, Il faut bien qu’on plaisante !

Et lorsque je balance une saillieDans le mille bien saignante bien sentieLe roi s’ tape sur les cuisses et me dit"Oh la la, elle est bien bonne !" Hé oui !

Tu n’as pas vraiment tortSi tu penses haut et fortQue je suis la cautionD’un roi pire qu’un bouffonSi tu me vois compliceD’un système établiEt valet au serviceD’un imposteur bouffi

C’est un peu vraiOui mais…

Page 60: Le string minimum

Quand le roi part en chasseFlinguer le sanglierMoi je reprends la traceD’une biche égaréeJe cavale cavalcadeJe cours vers sa tourelleMon cœur bat la chamadeQuand je retrouve ma belle..

Je la flaire je la sensSes baisers sont pointusJe la mords presque au sangDu museau au jouffluEt tout s’envole pêle-mêleElle retrousse ses juponsJe froisse ses dentellesEt tout est beau bien bon !

Elle enlève ses faux cilsEt moi plus fou que sageDe biais et de profilJe pousse mon avantage,Je couronne hors d’haleineEt je m’écrie "c’est bathAh, quel échec et matQuand je nique la reine !"

Page 61: Le string minimum

Et lorsque celle-ci a défailliQuand les yeux mi-clos elle me souritMoi aussi en souriant je me dis"Oh la la, elle est bien bonne !" Ah oui !

Il me l’a dit en aparté, le roiEst très content très satisfait de moiLa reine aussi, elle m’en a dit deux mots… Je mets la joie dans le château.

Page 62: Le string minimum

et alors, et alors ?

"et alors, et alors ?" il me disaitdis-moi un peu tout ça quel sens ça ail me disait ça sert à quoivenir sur terre tracer son sillonfaire des plans sur la comèteil me disait on construit des maisonson fait des enfants on se projetteet puis tout ça ça ne dure pascinéma tralala ça nous emmène oùça nous rend fous

"et alors, et alors ?" il me disaitest-ce que la vie ça ne serait pasun peu comme la barbe-à-papatu trouves ça génial et puis au totalfinalement tout ce sucre t’écœureet tu te retrouves avec de la poisse plein les doigts

"et alors, et alors ?"et je lui disais tu n’as pas tortl’image est juste et assez jolietu devrais faire de la poésie

Page 63: Le string minimum
Page 64: Le string minimum

"et alors, et alors ?" il me disaiton cherche le sens on nous dit c’est par làc’est tout droit vous ne pouvez pas vous tromperet puis on se retrouve un soir comme çasans repères et sans rien pigeret puis le temps qui va et puis le temps qui va

dis-moi un peu tout ça quel sens ça aet je répondais de mon point de vuede sens y’en n’a pasy’en n’a jamais eu

"et alors, et alors ?" il demandaitet moi je ne savais quoi faire de ces motsde cette impuissance mise à nude tant de solitude entre soi et soije ne savais quoi faire de ces émois

et j’avais beau dire carpe diemà chaque jour suffit sa joieà chaque soir suffit sa peineje n’avais aucun recours"et alors, et alors ?"aucun réconfortjuste lui dire "allez on trinque"et lui resservir à boire.

Page 65: Le string minimum

vos yeux bordés...

allez j’affûte ma plume je la taillemieux que mieux tant que peux vaille que failleéternel charlatan du bonimentje m’y colle, sujet-verbe-compliment !

je me dis "au fond c’est ma très grande fautesi mon baobab manque de sève"faut-il que je m’enlève une côtepour me fabriquer en douce une Ève ?

vos yeux bordés de rouge est-ce le shitou, j’hésite, la conjonctivite ?dites-moi ça Margueriteest-ce votre cœur qui palpitevotre émotion comme une invite ?

et je me disais en moi-même "ah ouice monde a-gla-gla nous glace les glaouisdans ce train sans chaleur sans tête ni queueparfois il vaut mieux voyager à deux"

j’avais tourné les pages, vu les imagesmais jamais lu Robinson Crusoéce type qui peaufinait son bronzageen criant au loin "ohé ohé"

Page 66: Le string minimum
Page 67: Le string minimum

vos yeux bordés de noir est-ce la peineou la gêne face à la déveine ?dites-moi ça Madeleinequelle est cette impulsion soudaine,votre émoi qui rejoue la scène ?

j’allais ainsi au fil des solitudessans bien savoir où trouver mon cheminavec en moi une seule certitudecelle de ne comprendre rien à rien

pas futé au lever je me sentaisassez égaré comme Petit Poucetgarçon terre-à-terre pas du tout lunairela nuit noire me m’était pas familière

vos yeux bordés de rouge, Margueritevos yeux bordés de noir, Madeleinevos yeux bordés... est-ce la peine ?est-ce la peine ?

Page 68: Le string minimum

Mélancolie malouine

Ma vie reste toujours suspendue à trois rimes,À quelques pensées floues tirées par les cheveux.J’ai souvent navigué, comme on dit, "à l’estime"Et j’ai suivi des caps plus ou moins hasardeux.Sur le sable, ces mots écrits à l’inconnuJe le vois : un à un, la vague les efface,Je mesure la faille et ma vie mise à nuEt j’évalue aussi le fil du temps qui trace.

"Romantique imbécile embourbé dans le spleen"J’ai écrit ce vers-là l’été soixante-dix !Sans avoir rien vécu, j’étais déjà has beenExclu d’un paradis qui rime avec jadis.Par esprit Don Quichotte, en fait Sancho Pansu,Bon élève, appliqué à son gentil pensumJe psalmodiais ce chant d’adolescent déçu,La même litanie toujours ad libitum.

Pirate occasionnel, j’ai eu ces soirs de veilleOù l’on boit, où l’on trinque en rêvant d’un trois-mâts.Au réveil, on le trouve au fond d’une bouteilleMerveilleux et parfait, mis à part le format !Aucun transatlantique, aucun fjord, nul Brésil !Flux et reflux... Sans cesse, un refrain me rappelleQue j’ai quitté une île et trouvé un exilEt l’écho me renvoie ma rengaine éternelle.

Page 69: Le string minimum
Page 70: Le string minimum

Oui, l’écho me répond "À quoi bon ? À quoi bon ?"

Capitaine Nemo maudit qui ne dit mot,Clandestin en transit sans cargo en partance,J’ai divagué à quai ou vogué à vau l’eauEt ce soir je me laisse aller aux confidences.Loin des cornes de brume accrochée à l’enfance,Je me soûle de son et du roulis des vers.Dans mon cœur, un éclat de granit gris m’élance,Le cri des goélands me met l’âme à l’envers !

Mortes-eaux ? Cale sèche ? Où en suis-je à présent ?J’avais le pied malin, jamais le mal de merMais ce soir tout m’échappe : amour, musique, enfantEt je me sens déboussolé, seul et amer.Solitude orgueilleuse ? Obstination, que sais-je...Peu importe, en tout cas, entre tempête et bruineJe n’en finis jamais d’égrener les arpègesD’un hier révolu, mélancolie malouine...

"À quoi bon ? À quoi bon ?"

Page 71: Le string minimum

Sur ma route

J’ suis à la bourre, j’ai pris du r’tardet j’ai pas suivi le plan d’ routey’a du trafic, y’a du brouillardsous la pluie je roule goutte que goutte.J’ai pas d’ boussole, une vraie toupieaucun sens de l’orientationet j’ vais encore risquer ma vieà la prochaine bifurcation.J’ mets la radio, une chanson passec’est à peu près la même histoire,un mec qui roule dans la nuit noireet le tempo des essuie-glaces.

Qu’est-ce qu’il dit ?"Sur ma routeon my roadj’ai des doutes, Helmut"

La nuit arrive, y’a moins d’ lumièremais ça vient quand même un peu vite,trop tard pour faire machine arrièreou réfléchir à ma conduite.Pas foutu d’ respecter les codesje flirte avec la ligne blancheje suis limite et – oh My God ! –à chaque virage je tangue et penche.

Page 72: Le string minimum
Page 73: Le string minimum

Trompette bouchée, voix de croonerle morceau est plutôt groovy,du blues mélangé à la vieavec des p’tits morceaux d’ bonheur.

"Sur ma routeon my roadj’ai des doutes, Maud"

Dans un couplet, ça raconte que la bagnole c’est une vieille caisse et que tous les voyants lumineux du tableau de bord sont out. Le mec a peur de se retrouver en rade, en panne, en chien, le cul sur le talus, sans même savoir sous quel fuseau horaire il se trouve. À un moment, il fait rimer "étoiles" avec "gas-oil" ! Il est un peu gonflé, il a peur de rien, le mec !

Sans portable et sans G.P.Sje me mets vraiment en danger,c’est excitant, je gère le stresstout en restant pied au plancher !Je sais plus où j’ai mis l’adresseet si c’est bien l’ jour du rancart,j’ suis à cent bornes de Cadaquésj’ suis à la bourre, j’ai pris du r’tard...

mais final’ment y’a rien qui presse.

Page 74: Le string minimum
Page 75: Le string minimum

Spleen l’Ancien

Poignée d’amour

Illustrations K et HubbubHumGraffiti et pochoir : Oré

Page 76: Le string minimum

La fin du Père Noël

Ah, ça ne va pas, ça ne va pas du tout ! Je viens d’apprendre une mauvaise, une fâcheuse, une très triste nouvelle : le Père Noël est mort. Non, pas un accident de traineaux, une indigestion de marrons glacés, un refus de priorité des sept nains ou un truc comme ça, non, non... Il s’est suicidé, il a mis fin à ses jours ! Je suis sous le choc. Et tous les vrais enfants comme moi sont sous le choc.

Hé oui, ça devait arrive ! Voilà ce qui s’est passé : incidemment, il a appris que Dieu n’existe pas. Il a pris ça très mal, tout son univers s’est écroulé comme un château de cartes. Mais non, pas un jeu de 7 familles, un jeu normal ! 52 cartes ? Non, peut-être 32, je sais pas moi, je peux pas dire, j’ai trop de peine...

Mais bien sûr, c’est vrai, tout le monde sait que Dieu c’est du pipeau mais personne ne voulait lui dire. On savait tous que ça risquait de le fragiliser, le pépère. Parce que, pour lui, Dieu c’était quelque chose, c’était son truc, son trip, ça le branchait à mort. Toute cette histoire, Jésus qui crèche dans une étable, les animaux de la ferme, les mages qui suivent une étoile pour apporter des cadeaux un peu bizarres, bref, Dieu, l’hiver, la neige, pour lui ça faisait quelque chose de logique, d’évident, comme une sorte de paquet-cadeau, c’est ça oui, un paquet-cadeau. Ça le motivait un maximum, il se sentait utile, incontournable, un peu comme si Dieu c’était un tonton, voyez, ou un collègue, un partenaire.

Page 77: Le string minimum

Il se disait "si les gens croivent en moi, alors, forcément, ils croivent en Dieu aussi". Ben oui, il parlait pas toujours bien, mais ça on s’en fout, qu’est-ce que ça peut faire maintenant, hein ?

Il a appris ça le lendemain de Noël. Il était un peu cuit, sur les rotules, mais il faisait le tour des popotes comme chaque année pour voir si les enfants sont contents. Dans un square, il a vu un môme avec une carabine de cow-boy. Il était en civil, le Père Noël, pas avec sa tenue de travail, son "rouge" comme il disait. Il disait "allez zou, j’enfile mon rouge !" C’est bête, je sais, mais rien que d’y penser, je suis tout retourné, ça me met les larmes à l’œil.

Alors, il dit au môme qui avait cinq ans pas plus, il lui dit "alors, mecton, t’es jouasse?" C’est comme ça qu’il causait : très nature, très simple. "T’as eu ce que t’as demandé au Père Noël ? Et le môme, il répond "waouh, la belle couillonnade ! Le Père Noël, tout ça, ça existe pas, c’est que des menteries pour faire croire aux parents et pour qu’ils lâchent la tune !" Et, après, il ajoute "c’est comme ils avaient fait pour Dieu, c’est la même entourloupe. Ça, Dieu, c’était rien que du cinéma, une invention pour faire peur aux gens ou pour qu’ils rêvent, pour qu’ils se tiennent tranquilles."

Bref, le môme, il a pris tout le temps pour casser bien comme il faut la baraque au Père Noël. Lui, il faisait "non, non" de la tête, il voulait pas y croire mais, bon, à force, il s’est rendu à l’évidence, il a couché les pouces.

Page 78: Le string minimum

Ben oui, comme tout le monde ! C’est affreux. Alors, nous, on a fait tout ce qu’il fallait pour rester discrets et voilà, zag, c’est un p’tit morveux qui vient tout foutre par terre ! Et, à la fin, le môme, il lui dit "tiens, tu me fais tiep !" et il le vise avec sa carabine en se foutant de lui et il lui dit "pan, t’es mort !"

Ah oui, ça, on peut dire qu’il a pété un neurone, l’ancien ! Il est rentré chez lui, il a cramé son "rouge" dans la cheminée et après, "pan, t’es mort !", il s’est mis une bastos dans la cafetière ! C’est terrible.

Déjà qu’il y a pas mal de gens qui s’étaient écroulés quand on a été sûrs pour de bon que le paradis, l’enfer, tout ça, c’était de l’esbroufe, de la poudre aux yeux, comme les loteries de la foire "à tous les coups l’on gagne". Pour eux, c’était dur à encaisser ,ils s’étaient faits berner par un canular quand même drôlement tiré par les cheveux. Et voilà, et maintenant, paf, le Père Noël, out ! Ah, ça va faire de la couv’, c’est sûr, mais moi j’ vous le dis, on est mal barrés, on est mal barrés. Va falloir trouver autre chose...

Page 79: Le string minimum
Page 80: Le string minimum

Murs

En ce temps-là, la vie était ainsi :Les hommes toussaient dans la fumée,La mer débordait des baignoiresEt les murs se taisaient.Les murs étaient interdits,Les murs n’avaient même plus d’oreilles,Les murs ne disaient mot.Les murs lançaient leur plainteSans écho, sans écho.

Murs…Mur… aïe !Dans son béton amerLe mur pleurait sa mèreMots tus, bouche cousue,Le mur n’en pouvait plus,Sans relief et sans grafLe mur crevait de soif !Sans coulures, sans peintureLe mur devenait dur !

Page 81: Le string minimum

Et puis paf ! Âme, slam, graf !Pim, pam, poum !Une nuit, le mur a misSon nez rouge de clown,Le mur a mis la vieDans la ville endormie, évanouie...

Oui,En ce temps-là, la vie était ainsi :Les hommes toussaient dans la fumée,La mer débordait des baignoires,Les gens du BangladeshApprenaient à nager la brasse coulée.Comme disait le sage :"L’erreur est humide,Tout le monde peut se tremper"Oui, En ce temps-làLes murs s’étaient tus.

Page 82: Le string minimum
Page 83: Le string minimum
Page 84: Le string minimum
Page 85: Le string minimum
Page 86: Le string minimum

Mistigri Jim !

Misty (mini bikini vichy)Lilith (fille mi-psy, mi-pythie)

Sylvie (bibi chic si mimi)Midi pile, dring, visitent Jimmy

Jim : zig ni cynique ni grizzlyStyle gin-fizz, simili titi,

"Hi-fi sixtees, tipi type hippie,Jim gîte ici" briefe Sylvie

Zizi viril, pine rigide,Jimmy biche : il trique, hiiii, vil crime !!

Rififi, bisbilles, speech qui pique,Sylvie crise : Jim l’irrite

(Chipie !)

Mille cris qui crispent, limite rixe !Si Miss Sylvie s’immisce

Lilith, mystique frigide, dit "fi"Misty, qui s’y fie, kif-kif, l’imite

Trip difficile ! hic ! grise mine,Cible inique, Jimmy flippe, tique,Spleen qu’il discipline (tic typique)

Livide, il frime, Jim rit !

Ni guili-guili, ni grigris,Kiki vite riquiqui,

Idylle finie, lit, vie vide...Ci-gît, sidi Jim,Mistigri Jim !

Page 87: Le string minimum
Page 88: Le string minimum
Page 89: Le string minimum
Page 90: Le string minimum
Page 91: Le string minimum

Une belle balade en treize carrés noirs et blancs.Quel plaisir de glisser entre tes rimes un souvenir.Et que ce fut bon d’arpenter mon quartier, les routes d’Extremadoure ou les rivages normands, à la recherche d’une résonnance, d’un clin d’œil !

Souvent, c’est un détail, un reflet qui m’ont attiré. Mais le plus souvent, je ne sais pas... Peut-être une nuance de gris en écho aux subtiles variations de tes mots ?

Cela faisait un bout que j’attendais ce livre.J’ai remis ça sur le tapis plus d’une fois :– Alors, ce string, c’est pour quand ?

Merci de m’avoir emmené à bord.J’ai fait un beau voyage, un joli p’tit tour dans ton univers, entre mélancolie et coup de gueule, à fleur de mot.

Je suis heureux, j’ai mis mes yeux sur tes mots.

Tonio

Page 92: Le string minimum

Crédits :

Spleen l’Ancien : mots, voix.Tonio Cazin : photographie, conception et mise en page du recueil.K et HubbubHum : illustrations et mise en page de "Poignée d’amour".Oré : graffiti-pochoir.Daniel Anne : peinture originale.Bubu Bricole : conception musicale, tous instruments, voix.Simon Deslandes : trompette, tuba.Yo du "Milieu" : duo "coup de gueule".Christian Belhomme : musique de "paddock".Sylvain Vaugeois : photo disque.Grégory Salles : prise de son, mixage.Isaac Azoulay : mastering.

… oui, 13 artistes pour cette belle aventure.

Le titre "Questionz" est la synthèse de deux textes parus dans "le cri de l’omelette norvégienne".

Credo :

Mes pensées vont au-delà de ces seuls amis artistes et des seuls horizons normands.Elles naviguent vers toute cette tribu affective, d’ici et d’ailleurs, rencontrée depuis 2006.2006-2011, cinq années de partage et de bonheur. Cinq années, soit un lustre !Merci pour toute cette lumière ! Je ne vous dois rien, mais je vous dois beaucoup.

Hervé/Spleen

Page 93: Le string minimum

déjà paru Hervé Gissot

Tournée d’adieux (Vinyle 33 tours, chansons)Recto-Servo (K7, chansons)

Le cri de l’omelette norvégienne (recueil de chansons)

déjà paru chez LSAA-Éditions

Un an au potager (4 saisons)Caen l’amère

Pourquoi je pleureLe Kinzdé

DavaïLa révolte de papier

BoulangeJ’irai taguer sur vos tombes

Choco-EcuadorLa plume dans la plaie

Tondue

Page 94: Le string minimum

Contacts

www.lasauceauxarts.orgwww.spleenlancien.lasauceauxarts.orgtoniocazin.free.frbububricole.free.frhubbubhum.free.frwww.k.lasauceauxarts.orgwww.artore.orgwww.maisonduson.org

Achevé d’exprimer en avril 2011

Ce livre et ce disque sont distribués sous la licence

Creative Commons by-nc-sa (Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage des conditions initiales à l’identiques )

Page 95: Le string minimum

Contacts

www.lasauceauxarts.orgwww.spleenlancien.lasauceauxarts.orgtoniocazin.free.frbububricole.free.frhubbubhum.free.frwww.k.lasauceauxarts.orgwww.artore.orgwww.maisonduson.org

Page 96: Le string minimum

Nouveau synopsisSur ma routeVos yeux bordésDemain, je tuerai mon patronTouaregSi tu n’es pas làLe fou du roi

Bonus :Paddock Coup de gueule

Spleen l’Ancien Bubu Bricole