le solaire au maroc : situation et...

8
Automne 2017 Numéro 32 La lettre de l'Itésé 15 Eclairages LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI, CEA/DAS/Itésé Afin de réduire son empreinte écologique et dans un objectif de baisse de la dépendance historique du Maroc à l’importation des énergies fossiles, ce dernier a depuis 2009 adopté une stratégie nationale de promotion des énergies renouvelables (ENR). L’objectif du royaume est de porter la part des énergies renouvelables à 42% (dont 14% de solaire) du mix électrique en 2020 et à 52% en 2030, et d’atteindre une capacité installée de toits solaires dans le résidentiel de 2500 MWc en 2030 grâce au net metering 1 . L’objectif de cet article est d’évaluer les perspectives de développement de l’énergie solaire au Maroc au vu de l’évolution historique de la situation énergétique du pays et des instruments publics mis en place afin d’encourager la pénétration de cette énergie dans le mix. Une telle analyse permettra de faire ressortir les potentiels verrous à lever dans le cadre du déploiement des politiques publiques en faveur du solaire au Maroc et de proposer en conséquences des axes d’amélioration en vue des objectifs cibles à atteindre à l’horizon 2030. Situation économique L ’histoire contemporaine du Maroc indépendant fait ressortir deux phases de développement. Une première dite de développement protégé (modèle de l’import substitution, Friedrich List) puis une deuxième phase d’ouverture économique à partir des années 1980. Parallèlement aux changements opérés dans la politique macroéconomique, les réformes libérales se succèdent. Des filières industrielles telles qu’automobile et aéronautique ont alors commencent à émerger, et le secteur industriel s’est progressivement diversifié, tiré par la croissance des secteurs de la chimie, des équipements automobiles ou encore de l’électronique. Toutefois, dans le processus de transformation structurelle de l’économie marocaine, la productivité du secteur manufacturier reste entravée par les distorsions 2 provenant d'une allocation perfectible des ressources. S’ajoutent à ce qui précède des enjeux essentiels que l’économie marocaine devrait être en mesure de relever tels que le renforcement de la formation professionnelle, l’intégration entre firmes étrangères et nationales garantissant des spillovers positifs (learning by doing or hiring), ou encore le développement de l’innovation et de la R&D. La question du modèle de croissance économique reflète une productivité encore faible et une faible progression des facteurs de production (capital et travail) vers les secteurs à forte valeur ajoutée. La croissance économique au Maroc est tributaire de la pluviométrie. Le pays a traversé en 2016 une des plus graves sécheresses qu’il ait connues ces dernières années. La croissance économique en 2016 s’est donc chiffrée à 1,1% contre 3,8% en 2010 (Banque Mondiale). L’agriculture pesait en 2016 pour 13 % du PIB, soit une légère baisse de 1% par rapport à 2010 (en valeur ajoutée) 3 , l’industrie quant à elle a affiché une progression de 1% en 6 ans s’établissent à 30% du PIB. Enfin, le secteur tertiaire a représenté 57 % du PIB en 2016, comme en 2010 (Banque Mondiale). En termes de balance commerciale, le Maroc a importé pour 45 % du PIB (+ 3% comparé à 2010) de produits et services et a importé pour 35 % du PIB la même année 4 soit une légère diminution de 2% en 6 ans. Depuis l'indépendance, le Maroc s'est lancé dans d'importants investissements pour développer son économie et de ce fait, la demande en énergie ne fait que croître depuis plusieurs années. Sa progression est estimée entre 6% et 7% par an 5 tirée par la croissance démographique (+1,4% en 2016) 6 et la modernisation du mode de vie. Cette forte croissance des besoins énergétiques a donc poussé les décideurs politiques à revoir leur stratégie énergétique en mettant le développement de l’énergie solaire au cœur des priorités du royaume. Profil énergétique Offre et demande énergétique L’approvisionnement total en énergie primaire (Atep) du Maroc a atteint 19,4 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) en 2015 vs 18.7 Mtep en 2012 (AIE). L’offre énergétique a considérablement augmenté depuis 2002

Upload: haanh

Post on 12-Sep-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET …i-tese.cea.fr/downloads.php?file=/fr/Publications/LettreItese... · LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI,

Automne 2017 ­ Numéro 32­ La lettre de l'I­tésé 15

Eclairages

LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ETPERSPECTIVE

par Maryème KETTANI,CEA/DAS/I­tésé

Afin de réduire son empreinte écologique et dans un objectif de baisse de ladépendance historique du Maroc à l’importation des énergies fossiles, ce dernier adepuis 2009 adopté une stratégie nationale de promotion des énergiesrenouvelables (ENR). L’objectif du royaume est de porter la part des énergiesrenouvelables à 42% (dont 14% de solaire) du mix électrique en 2020 et à 52% en2030, et d’atteindre une capacité installée de toits solaires dans le résidentiel de2500 MWc en 2030 grâce au net metering1.L’objectif de cet article est d’évaluer les perspectives de développement de l’énergiesolaire au Maroc au vu de l’évolution historique de la situation énergétique dupays et des instruments publics mis en place afin d’encourager la pénétration decette énergie dans le mix. Une telle analyse permettra de faire ressortir lespotentiels verrous à lever dans le cadre du déploiement des politiques publiquesen faveur du solaire au Maroc et de proposer en conséquences des axesd’amélioration en vue des objectifs cibles à atteindre à l’horizon 2030.

Situation économique

L’histoire contemporaine du Maroc indépendant faitressortir deux phases de développement. Une

première dite de développement protégé (modèle del’import substitution, Friedrich List) puis une deuxièmephase d’ouverture économique à partir des années 1980.Parallèlement aux changements opérés dans la politiquemacroéconomique, les réformes libérales se succèdent.Des filières industrielles telles qu’automobile etaéronautique ont alors commencent à émerger, et lesecteur industriel s’est progressivement diversifié, tiré parla croissance des secteurs de la chimie, des équipementsautomobiles ou encore de l’électronique. Toutefois, dansle processus de transformation structurelle de l’économiemarocaine, la productivité du secteur manufacturier resteentravée par les distorsions2 provenant d'une allocationperfectible des ressources. S’ajoutent à ce qui précède desenjeux essentiels que l’économie marocaine devrait êtreen mesure de relever tels que le renforcement de laformation professionnelle, l’intégration entre firmesétrangères et nationales garantissant des spilloverspositifs (learning by doing or hiring), ou encore ledéveloppement de l’innovation et de la R&D. La questiondu modèle de croissance économique reflète uneproductivité encore faible et une faible progression desfacteurs de production (capital et travail) vers les secteursà forte valeur ajoutée.

La croissance économique au Maroc est tributaire de lapluviométrie. Le pays a traversé en 2016 une des plusgraves sécheresses qu’il ait connues ces dernières années.La croissance économique en 2016 s’est donc chiffrée à

1,1% contre 3,8% en 2010 (Banque Mondiale).L’agriculture pesait en 2016 pour 13 % du PIB, soit unelégère baisse de 1% par rapport à 2010 (en valeurajoutée)3, l’industrie quant à elle a affiché une progressionde 1% en 6 ans s’établissent à 30% du PIB. Enfin, lesecteur tertiaire a représenté 57 % du PIB en 2016, commeen 2010 (Banque Mondiale). En termes de balancecommerciale, le Maroc a importé pour 45 % du PIB (+ 3%comparé à 2010) de produits et services et a importé pour35 % du PIB la même année4 soit une légère diminutionde 2% en 6 ans.

Depuis l'indépendance, le Maroc s'est lancé dansd'importants investissements pour développer sonéconomie et de ce fait, la demande en énergie ne fait quecroître depuis plusieurs années. Sa progression estestimée entre 6% et 7% par an5 tirée par la croissancedémographique (+1,4% en 2016)6 et la modernisation dumode de vie. Cette forte croissance des besoinsénergétiques a donc poussé les décideurs politiques àrevoir leur stratégie énergétique en mettant ledéveloppement de l’énergie solaire au cœur des prioritésdu royaume.

Profil énergétique

Offre et demande énergétique

L’approvisionnement total en énergie primaire (Atep) duMaroc a atteint 19,4 millions de tonnes d’équivalentpétrole (Mtep) en 2015 vs 18.7 Mtep en 2012 (AIE). L’offreénergétique a considérablement augmenté depuis 2002

Page 2: LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET …i-tese.cea.fr/downloads.php?file=/fr/Publications/LettreItese... · LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI,

16 La lettre de l'I­tésé ­ Numéro 32 ­ Automne 2017

Eclairages

où elle se chiffrait seulement à 6,9 MTEP. Le bouqueténergétique est dominé par les énergies fossiles, presqueentièrement importées.

Figure 1 : Bouquet énergétique du Maroc en 2015 (source AIE)

La part du pétrole (brut + produits pétroliers) s’établit en2015 à 60,6% de l’Atep, contre 22,9 % pour le charbon. Lapart des biocarburants et des déchets est quant à elle de7%, suivie par le gaz naturel (5,2%). Enfin, l’électricité etles énergies renouvelables (éolienne et hydraulique)contribuent à elles trois pour 10,4 % de l’Atep. L’offre degaz naturel a considérablement progressé dans le mixénergétique depuis 2002 (de 30 millions de mètres cubes àplus de 900 millions par an)7. L’offre provenant dupétrole et de source hydraulique a doublé entre 1990 et2015, alors que la part de l’énergie éolienne a triplé sur lamême période. En revanche, l’offre issue du charbon adiminué alors que la part des biocarburants et desdéchets affiche la plus faible progression.

La consommation d'énergie primaire par habitant auMaroc se chiffre en 2015 à 0,56 tep, ce qui représente 30 %de la moyenne mondiale (1,89 tep/hab) et 84 % de lamoyenne africaine (0,67 tep/hab)8. La consommationfinale d’énergie a été multipliée par 2,7 en 25 ans passantde 5,6 Mtep en 1990 à 15 Mtep en 2015. 73,3% de laconsommation d’énergie finale provient des produitspétroliers, contre 8,9% pour les biocarburants et lesdéchets et 17,2% pour l’électricité (AIE).

Figure 2 : Consommation finale d’énergie par secteur(source AIE)

La consommation finale d’énergie a progressé dansquasiment tous les secteurs d’activité sauf celui del’industrie (où la consommation de charbon a nettementdiminué durant cette période).

La progression la plus importante est celle du transport(+11,7%), suivie du secteur agricole et des forêts ainsi quele résidentiel (2,7% chacun). En revanche, suite à unebaisse importante de consommation du charbon,l’industrie affiche une baisse de l’ordre de 14% de saconsommation finale d’énergie par rapport à 1990. A euxtrois, les secteurs du résidentiel, de l’industrie, et dutransport totalisent plus de 80,9% du total de laconsommation finale d’énergie au Maroc en 2015. Malgréleur progression, les secteurs agricoles, tertiaires, en plusdes usages non énergétiques sont encore loin derrière.

Energie journalière et pointe maximale

En 2016, la puissance maximale appelée à la pointe s’estétablie à 6050 MW (26 Juillet) soit 190 MW de puissanceadditionnelle par rapport à l’année précédente à la mêmepériode. L’énergie journalière maximale (121 259 MWh)en 2016 enregistre une hausse de plus de 8% comparée à2015.

Figure 3 : Energie journalière maximale appelée(source ONEE)

Emissions de CO2

Les émissions de CO2 du Maroc se chiffrent en 2014 à53,11Mt de CO2. Les émissions liées à l’énergie ont étémultipliées par 2,5 entre 1990 et 2014 (AIE). Lesémissions/habitant ont quant à elles doublé, mais restentfaibles, de l’ordre de 1,57t CO2 par habitant. Cettequantité d’émission équivaut à 35 % de la moyennemondiale (4,47Mt/hab), et est supérieure de 64% à lamoyenne africaine qui s’établit en 2014 à 0,96 Mt/hab(AIE, 2016).

L’accroissement des émissions de CO2 s’expliqueprincipalement par le développement socio­économiquequ’a connu le Maroc durant les dernières décennies, sacroissance démographique, et l’augmentation de laconsommation énergétique des secteurs productifs.

Page 3: LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET …i-tese.cea.fr/downloads.php?file=/fr/Publications/LettreItese... · LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI,

Automne 2017 ­ Numéro 32 ­ La lettre de l'I­tésé 17

Eclairages

Marché électrique

Contexte

Le marché électrique marocain est principalementorganisé autour d’une entreprise nationale, l’OfficeNational de l’Électricité et de l’Eau Potable/Brancheélectricité (ONEE). L’ONEE est verticalement intégrée etoccupe (jusqu’à présent) à l’échelle nationale toute lachaîne de valeur électrique : production, transport,distribution, appel des moyens de production etéquilibrage. L'Office est responsable de la production etde la livraison de l'énergie électrique à tous ses abonnés.La distribution de l'énergie électrique est assurée soitdirectement par l'ONEE, soit par les régies et lesgestionnaires délégués.

Le projet de loi N 38­16 stipule le transfert (de l’ONEE) auMASEN9 de tout moyen de production et infrastructuresde production de l’électricité, qu’ils soient finalisés, encours d’achèvement ou en cours d’élaboration quiutilisent les sources d’origine renouvelable, à l’exceptiondes stations de transfert d’énergie par pompage, desinfrastructures de production de l’électricité dédiée auxheures de pointe et à la stabilité du système électriquenational. Tous les projets PV en cours Noor IV (70 MW),Noor Laayoune (50 MW), Noor Boujdour (50 MW), NoorTafilalt (de 75 MW à 100 MW) relèvent désormais duMASEN et non de l’ONEE.

La longueur totale du réseau électrique marocain en 2012est de 22062km dont 6,6% à 400Kv, 39,4% à 225Kv et 54%à 60Kv. Les échanges sur les interconnexions sont enprogression tant avec l’Espagne qu’avec l’Algérie mais estbeaucoup plus importante avec le voisin européen10 quemaghrébin. L’une des volontés du Maroc est de renforcerles échanges intra Maghreb qui sont encore très faiblesaujourd’hui.

Production et demande d’électricité

La production totale d’électricité a atteint 31216 GWh en2015 (dont 57% provenant du charbon, du fioul, et dugaz). Les importations quant à elles se sont chiffrées à5138 GWh faisant porter l’offre domestique à 36189 GWhsoit une progression de 3% par rapport à 2014 (AIE).La production thermique compte en 2016 pour 72% del’énergie électrique totale appelée (demande)11. Lecharbon pèse pour 65,7% de la production thermique12 en2016 contre 23% pour le gaz naturel et 10,7% pour lefioul13. La production d’origine renouvelable estmajoritairement due à la production éolienne (8%), suiviede l’hydraulique 5%. La part de la production solaire(Noor Ouarzazate) se chiffre à 1%, passant de 4 Gwh en2015 à 400 GWh en 2016 (ONEE). Enfin, les importationsen croissance de 2,9% par rapport à 2015, contribuent à lasatisfaction de l’énergie électrique totale appelée àhauteur de 14,9%.

Figure 4 : Satisfaction de la demande en électricité en GWh(Source ONEE)

La demande d’électricité a doublé durant les dixdernières années et est prévue de doubler davantagedurant les deux prochaines décennies (EIA, 2014) grâce àla croissance économique et démographique du Maroc.Elle est passée de 16 TWh en 2002 à 31 TWh en 2014 (AIE)puis 35,4 TWh en 2015 (ONEE, 2015).

L’industrie et le secteur résidentiel sont les plus grosconsommateurs d’électricité, pesant respectivement pour36,5% et 33,2% de la consommation finale en 2014.L’agriculture (10,5%) et le secteur tertiaire (18,6%)également en hausse de consommation, pèsent pour prèsde 29% du total (AIE). Enfin, malgré une constanteprogression de la consommation dans le secteur dutransport due à l’expansion du réseau électriqueferroviaire, celui­ci ne pèse que très faiblement dans laconsommation finale d’électricité.

Figure 5 : Consommation finale d’électricité (source AIE)

Stratégie énergétique nationale

L’évolution du paysage énergétique au Maroc esttributaire des crises qu’a connues ce secteur depuis lesannées 70. Tout comme de nombreux pays, le Maroc afait le choix de considérer le pétrole comme ressourceénergétique primaire de base. Celle­ci représentait plus

Page 4: LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET …i-tese.cea.fr/downloads.php?file=/fr/Publications/LettreItese... · LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI,

La lettre de l'I­tésé ­ Numéro 32 ­ Automne 201718

Eclairages

de 80% de son bouquet énergétique en 1980 (AIE). Apartir du milieu des années 80, les premiers chocspétroliers ont conduit l’office national d’électricité et del’eau à augmenter la part du charbon dans le mixénergétique du pays. Une décennie plus tard, lors de lacrise d’approvisionnement des années 90, l’organisationinstitutionnelle du secteur énergétique est modifiéenotamment avec la privatisation de l’activité de raffinagedu pétrole et l’introduction de la production privée dansle secteur de l’électricité. En 2008 le départementministériel de l’énergie rend public la nouvelle stratégieénergétique nationale (SEN) où figurent les optionstechnologiquement et économiques réalistes pour leMaroc. Dans cette nouvelle stratégie, et en dépit de ladépendance du Maroc à l’importation du charbon, celui­ci est placé au cœur de la stratégie nationale étant donnésson abondance et ses faibles coûts (MEMEE,2008). Destechnologies telles que l’électronucléaire ou encore leschiste bitumineux sont également évoquées dans lecadre de cette stratégie comme étant faisablestechniquement et économiquement à l’horizon 2020 ­2030. En Novembre 2009, le Maroc adopte une nouvellestratégie énergétique nationale. Elle se décline en plansd’actions prioritaires (maîtrise de la demande et efficienceénergétique) et en plans de développement de générationnotamment de source renouvelable (éolien, solaire,hydraulique, thermique). L’ambition du pays est depasser de 2245 MW à 6000 MW de capacité installée desource renouvelable à l’horizon 2020.

Figure 6 : Puissance installée par source renouvelable(Source Masen)

Intérêts à promouvoir les ENR

Le Maroc est un pays fortement dépendant del’importation de ses énergies fossiles nécessaire à lasatisfaction de sa demande croissante en électricité.L’augmentation de la part des ENR et particulièrement lesolaire dans le mix électrique Maroc permettrait nonseulement de réduire la dépendance énergétique duroyaume qui pèse lourd sur les finances publiques14 et surla balance commerciale du pays, mais aussi de sécuriserson approvionnement énergétique. En effet, la réductionde la part du charbon et du fioul de près de la moitiéchacun, et l’augmentation de la part du solaire à 14% en2020 (ONEE), aura un impact sur la croissanceéconomique et la création d’emploi15. Du point de vueenvironnemental et selon les estimations de la BAD16,Noor­1 permettra d’éviter le rejet de 240 000 tonnes deCO2 par an. Avec la mise en service de Noor­2 et Noor­3,19 millions de tonnes de CO2 auront été évitées en 25 ans.Ainsi, l’utilisation de l’énergie solaire aidera le Maroc a

atteindre ses objectifs de réduction de CO2 de 32 % sesémissions de gaz à effet de serre d’ici 203017. Les ménagespourront également, grâce à une future généralisation àgrande échelle du PV pour la basse tension, soulager leurfacture tout en se prémunissant contre d’éventuellesaugmentations du prix de l’électricité.

Conscient des avantages divers découlant de lagénéralisation à grande échelle du solaire PV (centralisé etdécentralisé), le Maroc a entrepris un ensemble deréforme (régulation marché électrique, cadrerégulatoire…) en faveur de la promotion de cette énergie(Loi 13­09 sur les énergies renouvelables, Loi 57­09 de lacréation du MASEN (en charge du plan solaire marocain,Loi 16­09 portant sur le rôle de l’ADEREE, Loi 47­09 surl’efficacité énergétique). De plus, des instruments depolitique publique d’incitation des ENR sont égalementenvisagés tant pour le soutien à l’offre (supply side) qu’àla demande (demand side)18.

Plan solaire Marocain

Le potentiel solaire du Maroc est considérable, avec desvaleurs d'irradiation annuelle supérieures à 2200 kWh/m2

dans certaines régions, surtout au Sahara. Profitant de ladisponibilité d’une telle ressource naturelle, le Maroc aalors mis en place le programme marocain de l’énergiesolaire NOOR dont l’objectif est d’atteindre 2 000 MW desolaire en 2020 (ministère de l’énergie). Le PV représenteselon le programme marocain, 1220 MW sur un total de2330 MW soit 52%.Selon l’ancien ministre marocain de l’énergie M. Amara(2014), le Maroc a «priorisé le développement descentrales solaires CSP pour des besoins urgents [du]système électrique national pour assurer une meilleuremodulation de la puissance appelée grâce à la capacité destockage». Toutefois, le Maroc prévoit l’utilisation du PVà grande échelle pour les industriels, le tertiaire et lerésidentiel (discours de l’ancien ministre M. Amara,2014)19. Le décret d’application de la loi de 2015 autorisantla concession des panneaux PV au réseau en basse tensionest néanmoins toujours attendu.

La centrale thermo­solaire à cycle combiné intégré d’AinBéni Mathar (472 MW), mise en service en 2010,comprend une centrale à gaz accouplée à une centralesolaire thermodynamique Abengoa à réflecteurs cylindro­paraboliques de 20 MW couvrant 88 hectares (ONE). LaCentrale solaire Noor I (160 MW), centrale solairethermodynamique à concentration à miroirs cylindro­paraboliques dotée d'une capacité de stockage de troisheures, a été inaugurée en février 2016 à Ouarzazate (Theguardian, 2016). Les travaux de réalisation des centralesNoor II et Noor III du complexe solaire Noor Ouarzazateont été lancés en février 2016. Noor II (200 MW), dotéed'une capacité de stockage de sept heures20, seradéveloppée sur la base de la technologie thermosolaire(CSP), avec capteurs cylindro­paraboliques. Noor III (150MW) utilisera la technologie de la tour thermosolaire, et

Page 5: LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET …i-tese.cea.fr/downloads.php?file=/fr/Publications/LettreItese... · LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI,

Automne 2017 ­ Numéro 32 ­ La lettre de l'I­tésé 19

Eclairages

aura 8 heures de stockage. Avec la dernière phasephotovoltaïque (Noor IV), Noor Ouarzazate deviendra leplus grand site de production solaire multi technologiqueau monde avec une capacité de 580 MW (Le matin, 2016).L’ONEE a également mis en place un programme deconstruction de centrales photovoltaïques d’unepuissance globale de 400 MWc, à raccorder au réseauélectrique HT (ONEE).

Toutefois, quel est pour le cas du Maroc le bon équilibreentre les deux technologies ? Seule une analysesystémique et multidimensionnelle du marché solairedans le cadre du Maroc permettra d’y répondre. En touscas, chacune des technologies présente ses avantages etses inconvénients, et leurs combinaisons offrent desopportunités importantes au Maroc.

Politique de soutien au solaire

Dans le cas du PV les droits de douanes à l’import sont à2,5% pour les panneaux et à taux zéro pour ceuxprovenant de l’Union européenne. La TVA sur lespanneaux solaires est toujours à 20% (ministère de ladouane, 2017), ce qui n’aide en rien à l’élargissement dumarché, puisqu’elle est intégralement supportée par leconsommateur final, affectant à la baisse la demande surce marché (AMISOLE)21. Les chauffe­eaux solaires (CES)bénéficient pour leur part d’une TVA à 14%. Lesincitations fiscales sont donc encore faibles au Maroc.Elles sont plus importantes en Tunisie où en plus de laréduction des droits de douane, la loi prévoit uneexonération totale de la TVA des équipements relatifs auxénergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.

En termes de subventions d’investissement, le Maroc acréé le Fonds de Développement Energétique (FDE) quiconsacre un montant d’environ 10 M€ pour soutenir lemarché du CES individuel au Maroc, sous forme desubvention d’investissement à l’acquisition des CES parles ménages, couplé à un système de crédit à laconsommation (World future Council, 2014). Desmesures financières de facilitation de crédits telles que lescrédits à la consommation (sur 3­4 ans à un taux de 9­10%) sont également envisagés pour développer cemarché.

Aujourd’hui, bien que le Maroc ait cessé toute subventionsur les produits pétroliers liquides depuis fin 2014, lessubventions accordées en soutien au gaz et au butaneavoisinent près de 16 milliards de dirhams pour l’année2015 (1,47 milliards d’euros)22. Toutefois, un ensemble deréformes ont été entamées dans l’objectif de diminuer lessubventions aux énergies fossiles (World future Council,2014). En février 2014, le gouvernement a adopté uneindexation totale23 de l’essence et du fuel et lasuppression des subventions accordées à ces produits.Les conditions pour la fin de la subvention sur le gazbutane ne sont pas encore remplies étant donnée

l’importance des bouteilles de butane pour les ménagesmarocains (cuisson notamment).

Potentiel industriel

Dans un objectif de dissémination technologique versl’Afrique notamment de l’Ouest et Subsaharienne, leMaroc peut bénéficier d’avantages importantsnotamment pour les applications solaires du PV (lampesportables, pompes solaires, onduleurs, batteries). En effet,le potentiel industriel du PV au sein de l’économiemarocaine est important. Les lignes de production clés enmain (de modules) offrent une occasion intéressanted'entrer sur le marché du solaire pour les entreprisesmarocaines émergentes qui n'ont pas beaucoupd'expérience dans le secteur photovoltaïque. Pour lesautres composants (onduleurs et trackers) , il n’y a pasencore d'entreprises qui envisagent d'entrer sur le marchésolaire24 .

Au Maroc, les entreprises actives dans l'industrieautomobile présentent un potentiel pour le secteur solaireen raison de leur expérience dans les appareilsélectroniques et les onduleurs pour les applications horsréseau. Cependant, l'onduleur PV nécessite un savoir­faire spécial et le marché est dominé par quatreentreprises européennes. Ainsi, avec un niveau déjà élevéde barrières à une production locale, l'onduleur devraitplutôt être ciblé à long terme une fois qu'un marchésolaire marocain stable et une expérience dans laproduction d'autres composants sont mieux assimilés(nécessitant un transfert technologique de l’étranger). Orles principaux problèmes pour attirer un partenaireinternational ou lancer avec succès une entreprisemarocaine sont le manque de fournisseurs locaux ainsique la nécessité d'une compétitivité mondiale en matièrede qualité et de coût dont le Maroc est encore assez loinactuellement. En effet, étant données la baisse des prix etla concurrence croissante sur le marché des modulesphotovoltaïques, l'entrée pour les entreprisesinexpérimentées fait face à de grands obstacles. En outre,il n'existe pas de marché PV local concernant lesinstallations en dehors du Plan Solaire Marocain, ce quilimite sensiblement les options de vente. Selon une étudemenée par l’institut Fraunhofer, il se dégage une visionpositive de la fabrication locale des structures demontage, du développement du projet et de l'O & M. Lafabrication des modules est considérée comme possible,mais les événements du marché international actuelsimposent des risques élevés pour l'investissement.Les BOS25 et services de support constituent une belleopportunité pour les entreprises marocaines sur le courtterme. Toutefois, investir dans la production locale demodules ou d'onduleurs comporte des risqueséconomiques pour l’investisseur. Sur le long terme etselon la technologie choisie, la part de développement dela fabrication locale de module peut varier entre 20 et82%, selon les décisions d’investissement prises(Fraunhofer ISE, 2012). Enfin, en termes de potentiel de

Page 6: LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET …i-tese.cea.fr/downloads.php?file=/fr/Publications/LettreItese... · LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI,

La lettre de l'I­tésé ­ Numéro xx­ Antomne 201x20 La lettre de l'I­tésé ­ Numéro 32 ­ Automne 2017

Eclairages

marché (attractivité) et de faisabilité des technologiessolaires CSP et PV, les composants électriques etélectroniques et les structures de montages constituentdes opportunités de court terme importantes pour leMaroc. La production de modules PV, de verres et decâbles sont intéressants pour le Maroc mais elles sontconditionnées au transfert technologique des entreprisesinternationales. Enfin, le développement des cellules PV(+ silicone) est considéré selon cette même étude(Fraunhofer ISE, 2012) non atteignable à l’horizon 2019pour le Maroc, qui a importé près de 698 tonnes decellules PV en 2015 (principalement de Chine, d’Italie,d’Allemagne et d’Espagne)26. Au­delà de l’enjeu degénération d’électricité PV, le positionnement du Marocsur cette technologie peut donc évoluer selon unegradation évolutive suivant plusieurs étapes :(installation, encapsulation de cellules, design demodules résistants aux conditions climatiques locales(par exemple via la technologie d'hétérojonction),fabrication de cellules photovoltaïques en volumesimportants.

Pour le CSP, les éléments à haute valeur ajoutée sontimportés de l’étranger. Tant que les volumes ne sont pasencore suffisants, la production locale n’est envisagée quepour les composants tels que les supports et fondations,les trakers, ou encore les composants mécaniques.L’exportation d'usines CSP vers les pays Africains peutêtre ultérieurement envisageable en cas de volumesimportants.

Recherche et développement

L’investissement dans la R&D a pour objectifd’encourager l’innovation en vue de l’amélioration de lacompétitivité nationale et de rattraper le retardtechnologique, et, au­delà, développer des technologiesadaptées aux marchés locaux. Cet effort de R&D peutnotamment se mesurer par la quantité de brevet déposés,mais également leur qualité27, toutes deux agissant sur ledéveloppement technologique du pays. Les politiques desoutien côté offre (supply side policies) augmentent leniveau de production tout au long de la chaine de valeurgrâce à l’amélioration en termes de qualité ou à laréduction des coûts de production. Ceci a alors pourconséquence d’améliorer l’économie nationale (créationd’emploi, développement de capacités d’exportation,création d’entreprises locales…). De l’autre côté, lespolitiques de soutien à la demande aident à augmenterles volumes d'installations solaires. Cette croissance de lademande stimule la dynamique de marché et entraine àson tour une augmentation de la production.

Au Maroc, les efforts de recherche et développement sontencore au stade du «basic research» et sont encorefaibles. Des institutions ont été créés afin d’encourager lesinnovations technologiques dans le solaire. L’IRESEN estl’institut de recherche en matière de développement desENR, particulièrement sur les technologies solaires.

Jusqu'à aujourd'hui, 250 millions de dirhams (soit 22,9millions d’euros) ont eté alloués à la R&D28. En 2017,l’IRESEN inaugure sa plateforme de test, de recherche etde formation d’envergure internationale : Green EnergyPark. Première en son genre en Afrique, la plateforme anécessité un budget de près de 15 millions d’euros(IRESEN). De plus, le Green Energy Park intègre 3.500 m²de laboratoires de pointe ainsi que plusieurs plateformesde test et des projets pilotes de grande nature. Parmi lesprojets R&D du Green Energy Park figurent 37 projetsinnovants en cours de développement (dont 7 PV, 5 CSP).

Analyse SWOT et principaux acteurs du marché PV

Le Maroc est prédisposé à développer un marché local del’énergie solaire. Cette opportunité géographique peutnéanmoins être de peu d’effet si des verrous technologies,financiers et socio politiques ne sont pas levés. Le tableauci­après présente une analyse SWOT (forces, faiblesses,opportunités, menaces) du développement de l’énergiesolaire (CSP+PV) au Maroc..

Figure 7 : Analyse SWOT portant sur le développement dusolaire au Maroc (analyse de l'auteure)

L’analyse SWOT fait ressortir que le développement del’énergie solaire au Maroc est tributaire d’un ensemble decontraintes d’ordres financier, institutionnel,

Page 7: LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET …i-tese.cea.fr/downloads.php?file=/fr/Publications/LettreItese... · LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI,

21Automne 2017 ­ Numéro 32 ­ La lettre de l'I­tésé

Eclairages

technologique et régulatoire. Des acteurs peuvent êtreidentifiés au sein de chaque «pôle d’influence»(industriel, de recherche et d’innovation, de régulationdes mécanismes de marché, de financement) mettant enévidence les interactions entre les acteurs centraux dumarché du solaire au Maroc.

Figure 8 : Acteurs principaux du développement du solaire auMaroc et leur interaction

En termes d’instruments publiques de développement dusolaire, le gouvernement marocain met en place desincitations côté offre et côté demande. C’est le Ministèrequi en est charge d’encadrer, notamment par la loi, ledéveloppement de cette énergie du côté de la productionet de la demande (installations solaires), ceci sous lacontrainte de l’accès au financement. Les conséquencesde l’action publique impactent donc le réseau privépublic d’intégration en encourageant à l’innovation et àl’intégration industrielle. Ce rôle a une influenceprépondérante tant que les incitations envers le secteurprivé sont encore faibles. Enfin, au sein d’un marchéélectrique centralisé, les conflits d’intérêts peuvent freinerle développement à grande échelle du solaire.L’identification des relations entre les différents acteurs etle circuit de l’information entre ces derniers servira doncde base pour identifier, sur le moyen/long terme, desaxes d’amélioration adaptés au contexte marocain en vuede la promotion du solaire au Maroc.

Conclusion

Face aux tendances lourdes (pression démographique,urbanisation, augmentation des besoins énergétiques du

monde rural), le choix de technologies solaires pour leMaroc présente des opportunités de développementsocio­économiques indéniables. Toutefois, sous lescontraintes d ’accès au capital, de décentralisation et derégulation du système électrique et enfin d’arrêt dessubventions au butane, les retombées socio­économiquesde l’adoption des technologies solaires (notamment PV etCSP) ne vont pas de soi, du moins à l’horizon cible définipar la stratégie nationale et le plan solaire marocain. Laréussite d’un programme qui reste à préciser danscertaines de ses dimensions (notamment en ce quiconcerne la diffusion des systèmes PV pour les ménages)nécessitera une forte volonté politique et une vision delong terme cohérentes entre les différentes partiesprenantes. A court terme, il sera ainsi nécessaire que lesdécrets d’application de la loi de 2015 sur les modalitésde connexion des panneaux solaires de petites puissancesau réseau soient mis en vigueur. En prenant en compteles outils de soutien public mis en œuvre par legouvernement marocain d’une part et ses objectifstratégiques d’autre part, certains axes d’améliorationspeuvent contribuer à porter la production solaire à 2000MW dès 2020.

Parmis ces axes, nous pouvons citer les élémentssuivants :

­ Identifier les avantages compétitifs;­ Libéraliser le secteur électrique;­ Améliorer les synergies et interactions entre lesprincipaux acteurs du marché solaire;­ Améliorer le système éducatif et encouragerl'innovation;­ Accélérer le processus de transfert technologique et desconnaissances grâce à des joint­ventures et departenariats internationaux;­ Etablir un système de monitoring des coûts destechnologies renouvelables30.

Un des scenarios que pourrait envisager le Maroc en vued’atteindre ses objectifs est la régionalisation grâce à uneapproche intégrée (Méditerranée 5+5)31 qui permettraitde créer de fortes synergies entre les deux rives etd’apporter au Maroc une croissance exogène plus fortequ’un scenario tendanciel. Pour le moment, le pointd’inflexion de la tendance (dépendance énergétique etforte subvention fossile) nécessite une politique publiqueactive présentant davantage de soutien en vue dudéveloppement d’un marché solaire local compétitif.

Page 8: LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET …i-tese.cea.fr/downloads.php?file=/fr/Publications/LettreItese... · LE SOLAIRE AU MAROC : SITUATION ET PERSPECTIVE par Maryème KETTANI,

La lettre de l'I­tésé ­ Numéro xx­ Antomne 201x22 La lettre de l'I­tésé ­ Numéro 32 ­ Automne 2017

Eclairages

Notes

1 4C Maroc, « NAMA toits solaires PV raccordés au réseau BT dans lesecteur résidentiel ».2 El Abbassi, I., Ghazi, T., Oulhaj, L., & Ragbi, A. (2016). Equilibresexternes, compétitivité et processus de transformation structurelle del’économie Marocaine. Books & Reports.3 Banque mondiale, country profile.4 Le Maroc exporte majoritairement les produits agricoles, les biensd’équipement et les produits miniers et importe principalement les produitsénergétiques.5 Morocco 2014, Energy policies beyond IEA countries.6 Banque mondiale, country profile .7 Morocco 2014, Energy policies beyond IEA countries.8 IEA, Key World Energy Statistics 2016.9 Morrocan Energy for solar energy.10 L’ONEE est le 4ème opérateur sur le marché espagnol depuis 1999, « Lemarché de l’énergie électrique au maroc », ONEE,2012.11 ONEE, Rapport d’activité 2016.12 Dont la centrale à charbon de Jorf Lasfar compte pour 57,5% en 2016.13 Le reste de la production thermique revient au gasoil et aux usinesautonomes (0,6%) en 2016, (ONEE).14 Notamment à cause des subventions aux combustibles.15 De Arce et al. (2012), a simulation of the economic impact of renewableenergy development in morocco.16 Banque Africaine de Développement.17 Les énergies renouvelables au Maroc : Bilan et Perspectives,” Ministryof Energy, Mines, Water and Environmenthttp://www.mem.gov.ma/SiteAssets/Monographie/DirectionsCentrales/DEREE.pdf.18 Chidamber & Kon,1994; Nemet, 2009.19 "Feuille de route pour le développement de l'utilisation à grande échellede l'énergie solaire au Maroc", discours de l'ancien premier ministre del'énergie (M. Amara (2014).20 “Masen’s NOOR solar energy projects,” Norton Rose Fulbright, June 23,2016.21 Association marocaine des industries solaires et éoliennes.22 Dans cet article, le taux de change est celui de Août 2015 soit 1€=10,9Dhs (Bank Al Maghrib, rapport trimestriel 2015).23 L’indexation se fait sur les prix internationaux.24 Fraunhofer ISE Institue, “support for Moroccan Solar Plan SolarTechnologies in Morocco – Industry and Value Chain Assessment”, 2012.25 Balance of system.26 Office des changes, Maroc27 Clément Bonnet, measuring inventive performance with patent data : anapplication to low carbon technologies”, 2017.28 http://www.iresen.org/#home.29 Par exemple la baisse de marges de certains opérateurs historiques dumarché électrique marocain, si l'autoproduction commence à se développergrâce aux énergies renouvelables.30 "Morocco 20104", International Energy Agency, 201,https://www.iea.org/publications/free­publicatIons/publication/Morocco2014.pdf.31 Méditerranée 5+5 : régionalisation des politiques énergétiques solairesentre la rive nord et sud de la méditerranée : Portugal, Espagne, France,Italie malte et Maroc, Algérie Tunisie Lybie Mauritanie (La transitionénergétique à l’aune de la géopolitique mondiale, quels sont lesenseignements pour le Maroc, IRES, 2016).

Bibiographie

[1] « Achieving Inclusive Competitiveness in the Emerging Solar EnergySector in Morocco », Vidican, 2013[2] “A research retrospective of innovation inception and success: thetechnology–push, demand–pull question”. Chidamber, S. R., & Kon, H. B.(1994[3] « Morocco to switch on first phase of world's largest solar plant »,Arthur Neslen, 2016[4] Chiffres Clés 2015 de l'ONEE ­ Branche Électricité.[5] Chiffres Clés 2016 de l'ONEE ­ Branche Électricité[6] “Demand­pull, technology­push, and government­led incentives fornon­incremental technical change”, Nemet, G. F. (2009).[7] Discours du Ministre Amara, Ministère de l’énergie, 2014[8] « Key World Energy Statistics 2016», IAE[9] « La transition énergétique à l’aune de la géopolitique mondiale, quelssont les enseignements pour le Maroc », IRES, 2016[10] “Les énergies renouvelables au Maroc : Bilan et Perspectives,”Ministère de l’énergie des mines et des eaux[11] “Masen’s NOOR solar energy projects,” Norton Rose Fulbright, June23, 2016[12] ” Measuring inventive performance with patent data : an application tolow carbon technologies”, Clément Bonnet, 2017[13] Morocco : Balances for 2014, Agence internationale de l’énergie, 16octobre 2016.[14] Morocco : Electricity and Heat for 2014, Agence internationale del'énergie, 16 octobre 2016.[15] Morocco 2014, Energy policies beyond IEA countries[16] Morocco : Indicators for 2014, Agence internationale de l'énergie, 16octobre 2016.[17] Morocco : Oil for 2015, Agence internationale de l'énergie.[18] « NAMA toits solaires PV raccordés au réseau BT dans le secteurrésidentiel », 4C Maroc[19] “Support for Moroccan Solar Plan Solar Technologies in Morocco –Industry and Value Chain Assessment”, Fraunhofer ISE Institue, 2012[20] “The role of renewable energy consumption in economic growth:Evidence from asymmetric causality. Renewable and Sustainable EnergyReviews “, Alper, A., & Oguz, O. (2016).