le semis direct au secours de l'exploitation de solo koulibaly

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Le semis direct au secours de l'exploitation de Solo Koulibaly Makan Kourouma 1 et Jean Bozza 2 Solo Koulibaly est un paysan dynamique de la zone cotonnière de Haute Guinée, qui sème ses cultures tôt dans la saison des pluies, et obtient de bons rendements. Pendant l’année 2003, il s'est trouvé dans une situation critique, car, retenu loin de son exploitation, il n’avait pas pu préparer ses terres et semer à temps ses cultures. Dans cette situation d’urgence, il a profité, sur une grande partie de son exploitation, de la technique du semis direct avec des herbicides pour rattraper son retard. Les rendements en semis direct ont été aussi bons que ceux qu’il obtient d’ordinaire. Au contraire, le rendement a été faible sur les parcelles labourées et semées en retard. Les voisins ont été très intéressés. Maïs, sorgho, cotonniers peuvent facilement être installés en semis direct manuel. Mais pour le riz, il faudrait un semoir adapté. Centre de coopération internation ale en recherche agronomique pour le développeme nt www.cirad.f 1 Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG), Centre de Recherche Agronomique de Bordo (CRAB), BP352, KANKAN, Guinée. [email protected] 2 Centre de Coopération internationale en Recherche Agronomique pour le Développement, CIRAD, BP 5035, Avenue du Val de Montferrand, 34032 Montpellier Cedex, France. [email protected] Contact: kourouma_makan@yahoo.fr Institut de Recherche Agronomique de Guinée www.irag- guinee.org Le semis précoce est un gage de réussite Situation critique en 2003 - Solo Koulibaly retenu à Conakry (pour l’achat des intrants) - Retour après date normale de labour semis direct (maïs, sorgho, cotonnier) Comparaison semis direct et labour (2003) 0,5 1,2 1 0,7 0,5 Arachide 0,8 1,6 0,5 0,8 0,5 Coton 2,0 4,0 2 2,0 2 Maïs 2,7 5,1 1 2,4 5 Riz t ha -1 ha t ha -1 ha Différenc e (t/ha) Semis direct Labour Culture Superficies en hectare Bas-fond pluvial réserve total 6 6,5 7,5 20 L’exploitation Solo Koulibaly 0% 20% 40% 60% 80% 100% 2001 2002 2003 2004 année semis direct semis sur labour Surface dans l’exploitation de Solo Koulibaly Le semis direct du riz pose problème - Trop long à la main en poquet (densité forte) - Pas de semoir adapté Main d’œuvre familiale Chef famille et ses épouses Limité : - enfants scolarisés - exode rural du fils aîné Le labour retarde les semis A gauche : 4 labours (parcelle très enherbée) → semis impossible A droite : semis direct avec herbicide → semis à bonne date Labours superficiels inefficaces Héritée de son père en 1986 Le contexte régional: Entre culture itinérante et champs permanents Brûlis Champ défriché récemment Culture permanente: plaine (et zones de colluvions) Cultures permanentes dans zones plus peuplées (exemple: village de Solo Koulibaly) Conclusion : Le semis direct est une « meilleure technique » (Solo Koulibaly) - Semis précoce: en particulier en cas de problèmes sociaux ou de retard des premières pluies - Économie de main d’œuvre: pour les cultures à grand écartement (maïs, sorgho, coton, etc.) - Contourner le problème des mauvais labours (habituels dans la région) - Maîtrise des mauvaises herbes relativement facile avec les herbicides disponibles - Intéresse les paysans voisins, qui ont visité les semis directs et reproduit dans leurs champs - Problème du semis direct du riz: trop long à la main, et pas de semoir adapté (culture attelée, bœufs de petite taille)

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2001. 2002. 2003. 2004. Le contexte régional:. Entre culture itinérante et champs permanents. Situation critique en 2003. - Solo Koulibaly retenu à Conakry (pour l’achat des intrants). - Retour après date normale de labour. → semis direct (maïs, sorgho, cotonnier). - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: Le semis direct au secours de l'exploitation de Solo Koulibaly

Le semis direct au secours de l'exploitation de Solo KoulibalyMakan Kourouma1 et Jean Bozza2

Solo Koulibaly est un paysan dynamique de la zone cotonnière de Haute Guinée, qui sème ses cultures tôt dans la saison des pluies, et obtient de bons rendements. Pendant l’année 2003, il s'est trouvé dans une situation critique, car, retenu loin de son exploitation, il n’avait pas pu préparer ses terres et semer à temps ses cultures. Dans cette situation d’urgence, il a profité, sur une grande partie de son exploitation, de la technique du semis direct avec des herbicides pour rattraper son retard.Les rendements en semis direct ont été aussi bons que ceux qu’il obtient d’ordinaire. Au contraire, le rendement a été faible sur les parcelles labourées et semées en retard. Les voisins ont été très intéressés. Maïs, sorgho, cotonniers peuvent facilement être installés en semis direct manuel. Mais pour le riz, il faudrait un semoir adapté.

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

www.cirad.fr

1 Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG), Centre de Recherche Agronomique de Bordo (CRAB), BP352, KANKAN, Guinée. [email protected] Centre de Coopération internationale en Recherche Agronomique pour le Développement, CIRAD, BP 5035, Avenue du Val de Montferrand, 34032 Montpellier Cedex, France. [email protected] Contact: [email protected]

Institut de Recherche Agronomique de Guinée

www.irag-guinee.org

Le semis précoce est un gage de réussite

Situation critique en 2003- Solo Koulibaly retenu à Conakry

(pour l’achat des intrants)

- Retour après date normale de labour→ semis direct (maïs, sorgho, cotonnier)

Comparaison semis direct et labour (2003)

0,51,21 0,70,5Arachide

0,81,60,5 0,80,5Coton

2,04,02 2,02 Maïs

2,75,11 2,45 Riz

t ha-1hat ha-1ha

Différence (t/ha)

Semis directLabourCulture

Superficies en hectareBas-fond pluvial réserve total

6 6,5 7,5 20

L’exploitation Solo Koulibaly

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2001 2002 2003 2004année

semis direct semis sur labour

Surface dans l’exploitation de Solo Koulibaly

Le semis direct du riz pose problème- Trop long à la main en poquet (densité forte)- Pas de semoir adapté

Main d’œuvre familiale

Chef famille et ses épouses

Limité : - enfants scolarisés- exode rural du fils aîné

Le labour retarde les semis

A gauche : 4 labours (parcelle très enherbée)

→ semis impossibleA droite : semis direct avec herbicide

→ semis à bonne date

Labours superficiels inefficaces

Héritée de son père en 1986

Le contexte régional:

Entre culture itinérante et champs permanents

Brûlis

Champ défriché récemment

Culture permanente: plaine

(et zones de colluvions)

Cultures permanentes dans zones plus peuplées (exemple: village de Solo Koulibaly)

Conclusion : Le semis direct est une « meilleure technique » (Solo Koulibaly)

- Semis précoce: en particulier en cas de problèmes sociaux ou de retard des premières pluies - Économie de main d’œuvre: pour les cultures à grand écartement (maïs, sorgho, coton, etc.)

- Contourner le problème des mauvais labours (habituels dans la région)

- Maîtrise des mauvaises herbes relativement facile avec les herbicides disponibles

- Intéresse les paysans voisins, qui ont visité les semis directs et reproduit dans leurs champs

- Problème du semis direct du riz: trop long à la main, et pas de semoir adapté(culture attelée, bœufs de petite taille)