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www.gnis.fr La Lettre Les acteurs de la filière semence p5 Mais que font les pouvoirs publics ? p8 Une position stratégique p6 www.gnis.fr Biodiversité Monde Métier NUMÉRO 24 - JUILLET 2007 Le secteur des semences français, un atout économique majeur

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www.gnis.fr

La Lettre

Les acteurs de la filièresemence p5

Mais que fontles pouvoirs publics ? p8

Une positionstratégique p6

www.gnis.fr

Biodiversité

Monde

Métier

NUMÉRO 24 - JUILLET 2007

Le secteur des semencesfrançais, un atout

économique majeur

Avec un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d'euros, dont 650 millions d'euros à l’exportation, la France est le premierproducteur européen de semences et le troisième exportateurmondial. Notre pays occupe une position stratégique au niveauinternational. Les acteurs français de ce secteur sont encore nombreux (voir p. 5) et comptent de nombreuses PME.

L a France, de par la diversité deses sols et climats, est un grandpays de production car tout

type de culture y trouve des condi-tions adéquates. 310 000 hectares sont dédiés à laproduction de semences.Les semences les plus produites (sur-faces) sont celles de blé (83 000 ha),de maïs (40 000 ha) et d 'orge(37 000 ha), suivies de loin par lessemences potagères (16 000 ha) puispar les plants de pommes de terre(15 000 ha) et les semences de tour-nesol et de pois protéagineux(9 000 ha chacune).

Les céréales à paille et les protéagineux

La culture de céréales à paille – blétendre et dur, orge, avoine, seigle, tri-ticale, riz, sarrasin, épeautre – est la

première culture en France et dans lemonde. La France est le 1er pays pro-ducteur en Europe, avec plus de 7 mil-lions d’ha. Les céréales à paille sontutilisées pour de nombreux débou-chés : meunerie, semoulerie, malterie,brasserie, amidonnerie, alimentationanimale et bioéthanol.La production de semences de céréalesà paille occupe près de la moitié dessurfaces de multiplication totales, avec150 000 ha, réparties un peu partouten France. Le nord de la Loire reste laplus grande région productrice, notam-ment le bassin parisien, la Cham-pagne-Ardenne et la Beauce. Plus de 60 nouvelles variétés sontcréées chaque année. Les principalesaméliorations concernent la résistanceaux maladies et la qualité boulangèredu blé, en plus du rendement. Dix-huit entreprises de sélection se consa-crent en France aux céréales.Les protéagineux – féverole, lupinblanc et pois protéagineux – sont uti-lisés en alimentation animale.La production de semences de pro-téagineux occupe 12 000 ha, dont la

majorité (9 000 ha) en pois protéa-gineux. Une dizaine de variétés sontcréées chaque année par 12 entre-prises de sélection. Les semences decéréales à paille et de protéagineuxsont produites par 80 entreprises deproduction et 8 000 agriculteurs mul-tiplicateurs. Les ventes représentent13 % du marché total de semencesfrançais.

Le maïsLa France cultive 25 % des surfaceseuropéennes en maïs, avec près de3 millions d'hectares. Les débouchésdu maïs sont très variés : alimenta-tion animale, biocarburants (bioétha-nol) industrie agroalimentaire avecl'amidonnerie, la semoulerie, l'huile-rie.Avec 641 millions d'euros, les ventesde semences de maïs représentent leplus fort chiffre d'affaires du secteursemences (32% du chiffre d'affairestotal), dont une grande partie à l'ex-portation (41%).Elles sont produites sur 45 000 hadans 40 départements, essentielle-

ment dans le Sud-Ouest, mais aussidans les Pays de la Loire, la vallée duRhône et en Auvergne, par 22 entre-prises de production. La recherche enmaïs est très dynamique, avec une cen-taine de nouvelles variétés crééeschaque année par les 13 entreprises desélection en France. Ainsi, le maïs four-rage, destiné à l'alimentation animale,

2 GNIS - Semences La Lettre n°24 - juillet 2007

Le secteur des semences français, un atout économique majeur,présent sur tout le territoire

Une espèce est constituée d’ungroupe d’individus, animaux ouvégétaux, qui se ressemblent etqui peuvent se reproduire entreeux, mais ordinairement stérilesavec tout individu d’une autreespèce. Homme, chien, cochon,maïs, carotte, blé… sont desespèces. En agriculture, onemploie le terme de ”race” pour lesanimaux et de “variété” pour lesplantes. Au sein d’une espècevégétale, une variété est unensemble homogène de plantesclairement identifiées par descaractères morphologiques, physio-logiques et génétiques qui les dis-tinguent des autres plantes de lamême espèce.

Chiffre d'affairesdu secteur semences(en millions d'euros)

Exportations 650Ventes France 1 290 CA total 1 940Balance commerciale + 317

Enjeux

GNIS - Semences La Lettre n°24 - juillet 2007 3

pour l'industrie (conserves, surgelés,4e gamme…). Les principales espècescultivées en France sont les tomates,suivies des carottes puis des choux etchoux-fleurs, endives, haricots verts,laitues et oignons. Avec 15 000 ha de multiplication, lessemences et plants de potagères etflorales représentent 25% (450 M€)du marché des semences. Les plants de légumes à partir desemences sont en plein essor.Destinés à deux marchés différents –les professionnels (agriculteurs, maraî-chers et techniciens d'espaces verts)et les amateurs (jardiniers) –, lessemences et plants de potagères ontune grande valeur ajoutée et consti-tuent un univers à part entière. Les sociétés qui s'y consacrent sontprincipalement situées en Anjou (etplus largement dans la région Pays dela Loire) et dans le Sud Est. Il existe27 entreprises de production et 2 200agriculteurs multiplicateurs.Avec près de 200 nouvelles variétéspar an, la recherche est très dyna-mique : 22 sociétés de sélection enFrance font de la création variétale.Les principaux critères travaillés sontles résistances aux maladies, l'aspectet les qualités organoleptiques.

Les oléagineuxLa France est le 1er pays producteur detournesol en Europe, et le 2e producteurde colza derrière l'Allemagne. Les oléa-gineux sont principalement destinés àla fabrication d'huile alimentaire et àl'alimentation animale (tourteaux),mais ils sont aussi utilisés dans desproduits comme les lubrifiants, leshuiles de moteur, les plastiques oumême les cosmétiques. Avec l’essor desbiocarburants, la culture d’oléagineuxconnaît une forte augmentation pour laproduction de biodiesel.

L'interdiction des traitementsde semences : un handicap majeur

Suite à l'interdiction des traitements de semences Régent et Gaucho (en France uniquement), les rendements des cultures concernées ont

chuté brutalement dans certaines régions, faute de moyens alternatifs de lutte contre certains insectes ravageurs. Les pertes dues aux ravageurs

se chiffrent à 91 M€ pour le maïs (c’est-à-dire 700000 tonnes), 40 M€ pour le colza et 10 M€ pour le tournesol,soit au total un manque à gagner de 150 M€ (équivalent au revenu annuel moyen de 10 000 agriculteurs).Et pourtant, l'enquête prospective multifactorielle menée par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments(Afssa) ne démontre pas la responsabilité de ces produits dans les troubles des abeilles entre 2002 et 2005, etidentifie de nombreuses autres causes (maladies parasitaires, déficit alimentaire, déficiences cliniques).

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est amélioré pour des critères comme ladigestibilité et l'appétence, tandis quele maïs grain, destiné à l'industrie ou àl'alimentation animale, est améliorépour sa composition et sa teneur en

amidons par exemple. De manière géné-rale, le maïs est aussi sélectionné, entreautres, pour augmenter son rendementet sa rusticité: résistance aux maladieset à la sécheresse.

Les potagèresLa France est le 3e producteur delégumes frais de l'Union européenne,derrière l'Italie et l'Espagne. C'est éga-lement un gros producteur de légumes

Semences de céréales à paille

Semences de maïs et sorgho

Semences de protéagineux

Semences de graminées

fourragères et à gazon

Semences de légumineuses

fourragères

Semences de betteraves

et chicorée

Semences d’oléagineux

Semences deplantes textiles

Plants de pommes de terre

Semences potagères

LES DIFFÉRENTESESPÈCES DE SEMENCES

SURFACESEN MULTIPLICATION

Plus de 10 000 hectares

De 5 000 à 10 000 hectares

De 1 000 à 5 000 hectares

Moins de 1 000 hectares

Multiplication de semences et plants

Source : Gnis

4 GNIS - Semences La Lettre n°24 - juillet 2007

Les fourragères occupent une part nonnégligeable de la production desemences, avec 46 000 ha, et une partde marché de 7%. Vingt-trois entre-prises et 5 000 agriculteurs multipli-cateurs y travaillent.Cinq entreprises de sélection se consa-crent à la création de nouvelles varié-tés de fourragères et gazons en France.Quarante-cinq nouvelles variétés paran, dont 15 en gazon, sont inscritesau catalogue français. Les variétéssont améliorées pour des caractéris-tiques comme la résistance aux mala-dies, la valeur alimentaire pour lesfourrages ou la finesse et la résistanceau piétinement pour les gazons.

Les pommes de terreLa pomme de terre est le légume leplus consommé, et la 4e plante la pluscultivée au monde derrière le blé, lemaïs et le riz. En France, la consom-mation à l'état frais atteint plus de35 kg par personne et par an, et plusde 25 kg pour les produits transfor-més (purée, frites, chips…), soit 60 kgau total. La pomme de terre est des-tinée à 3 grandes utilisations: le mar-ché du frais, la transformation indus-trielle et la fécule (amidon utilisé dansde nombreux secteurs).Plus de 1000 variétés sont inscrites au

catalogue européen. En moyenne,5 nouvelles variétés sont créées chaqueannée en France par les 5 entreprisesde sélection. Quinze à vingt ans derecherche sont nécessaires à la créa-tion d'une nouvelle variété. Lespommes de terre sont améliorées enfonction de leurs débouchés: aptitudeculinaire et goût pour le frais, teneur enmatière sèche, teneur en fécule ou typed'amidon pour la transformation, maisaussi pour la résistance aux maladiespar exemple.Les plants de pommes de terre sontproduits sur près de 15 000 ha par136 sociétés et un millier d’agriculteurs-multiplicateurs. La production est loca-lisée sur 3 régions principales: le Nord,la Bretagne et le Centre-Sud.

Les betteravesTrois types de betterave sont cultivésen France : les betteraves sucrières ;dans une moindre mesure, les bette-raves fourragères pour l’alimentationdu bétail, et les betteraves potagères(rouges) pour l’alimentation humaine.La France est le 1er producteur de sucrede betterave au monde, devant lesÉtats-Unis et l'Allemagne. Plus de 30nouvelles variétés sont créées chaqueannée par 5 entreprises de sélection.La recherche porte sur la résistanceaux maladies (en particulier la rhizo-manie), la propreté à la récolte et lateneur en sucre. Il faut 12 à 15 anspour créer une nouvelle variété.Les semences de betterave sont pro-duites par 1 000 agriculteurs multi-plicateurs et 7 entreprises de produc-tion sur 3 500 ha. Alors que laproduction de betterave se situe plu-tôt dans le nord de la France, celle desemences est localisée principalementdans le Sud-Ouest.Plus de 75% de la production fran-çaise de semences sont exportés. n

Enjeux

Les fourragères et gazonsEn France, les surfaces en herbe repré-sentent 45% de la surface agricole utile(SAU), et les prairies cultivées 23% deces surfaces en herbe, soit 3 millionsd'ha. Les surfaces de gazon représen-tent quant à elles 1,1 million d’ha.Parmi les fourragères, on distingue lesgraminées (ray-grass, fétuque, dac-tyle…) et les légumineuses (luzerne,trèfle…). Destinées à l'alimentationanimale et aux espaces verts (gazons),les plantes fourragères ont aussi étédéveloppées pour les jachères avecla réglementation agro-environne-mentale : elles servent à piéger lesnitrates et à lutter contre l'érosion parexemple.

La production de semences est ainsipassée de 10 000 ha en 2002 à19 000 ha aujourd'hui, dont la moitié entournesol. Les semences de tournesolsont produites dans tout le sud de laFrance, et plus particulièrement dans leSud-Est, ainsi que dans le Centre-Ouest. Trente sociétés et 2 000 agriculteursmultiplicateurs produisent lessemences d'oléagineux.Une trentaine de nouvelles variétéssont créées chaque année. Les23 entreprises de sélection en Franceaméliorent par exemple la résistanceaux maladies, la teneur en huile et leprofil en acides gras (développementdes variétés oléiques, à forte teneur enacide oléique).

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Le catalogue des espèces et variétés

A fin que les semences d'une variété puissent être commercialisées, la loi française exige l’inscription de la variété au catalogue des espèces et variétés. Pour être inscrite, la nouvelle variété doit prouver

qu’elle est distincte des variétés existantes (donc nouvelle), homogène (constituée de plantes identiques) etstable (elle conserve ses qualités dans les générations suivantes). Les variétés agricoles doivent en plus apporterun progrès agronomique et/ou technologique. Les tests sont réalisés par le Geves (Groupe d’étude et de contrôledes variétés et des semences), puis l’inscription est acceptée ou refusée par le ministère de l’Agriculture. Le catalogue a été créé en 1932 à la demande des agriculteurs. Il répertorie les variétés, ce qui permet d’éviterque des variétés différentes soient vendues sous le même nom, ou qu'une même variété ait des appellations différentes. Chaque année, 400 à 500 nouvelles variétés, potagères et agricoles, sont inscrites au catalogue. Le catalogue est consultable sur le site www.gnis.fr, rubrique “catalogue des variétés”.

Répartion du chiffre d’affaire du secteur semencespar groupe d’espèces

Potagères et florales25 %

Lin, chanvre et oléagineux

9 %

Pommes de terre7 %

Céréales et protéagineux13 %

Betteraves et chicorées 7 %

Maîs et sorgho32 %

Fourragère7 %

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GNIS - Semences La Lettre n°24 - juillet 2007 5

Métier

De la création variétale à l'utili-sation, les semences suivent unparcours de plusieurs années

dont chaque étape est assurée par unprofessionnel spécialisé : les nouvellesvariétés sont d'abord créées, puis lessemences doivent être produites enquantité suffisante, triées et condi-tionnées pour être enfin vendues.

Les entreprises de sélectionA l'origine, les nouvelles variétés sontcréées par les entreprises de sélection.Ainsi sont obtenues des variétés plusrésistantes aux maladies ou aux para-sites, mieux adaptées aux conditionsde sols et de climats, plus productives,ou intéressantes pour l'industrie et l'ali-mentation.Chaque année, 400 à 500 nouvellesvariétés, qui présentent de nouvellescaractéristiques intéressantes, sontcréées en France. La création d'une nou-velle variété demande en moyenne dixans de recherche et d'expérimentation.Les entreprises de sélection, ou semen-ciers, investissent entre 10 et 14% de

leur chiffre d'affaires dans la créationvariétale (en moyenne 12%). A titre decomparaison, le secteur informatiqueinvestit environ 9% de son chiffre d'af-faires en Recherche et développement(R&D), et les secteurs automobile, télé-com et agroalimentaire respectivement4%, 2% et 1%. Seule l'industrie phar-maceutique dépasse ces investissementsavec 13%. En France, il y a 71 entreprises de sélec-tion, dont la plupart (80%) sont desPME. Si le secteur se concentre de plus enplus, le marché est encore assez ouvert :le chiffre d'affaires des 5 premières entre-prises représente 33% du chiffre d'af-faires global.

Les entreprises de production

Une fois la nouvelle variété créée, lesentreprises de production font produireles semences par les agriculteurs multi-plicateurs à partir de semences de basequ'elles leur fournissent. Une fois récol-tées, les semences sont apportées auxstations des entreprises de productionqui les trient en éliminant les impuretés,les semences non conformes et lesgraines étrangères. Ensuite, les semencessont traitées contre les maladies et lesinsectes, et parfois enrobées afin defaciliter le semis. Enfin, elles sont condi-tionnées avant d’être commercialisées. Les entreprises de production desemences disposent d’équipements spé-ciaux, de laboratoires et de personnelspécialisé. Il y a 243 entreprises de pro-duction réparties sur toute la France,70% d’entre elles sont des coopératives.

Les agriculteurs multiplicateurs

Afin d'être produites en quantités suf-fisantes, les semences sont multipliéespendant plusieurs générations par desagriculteurs spécialisés: les agriculteursmultiplicateurs. Sous contrat avec lesentreprises de production, ils cultiventles variétés demandées et produisentles quantités nécessaires de semencesselon un cahier des charges strict(champs parfaitement isolés pour éviter

les croisements avec du pollen étran-ger et indemnes de mauvaises herbes). Il y a 20 300 agriculteurs multiplica-teurs en France.

Les distributeursEnfin, les distributeurs vendent lessemences aux utilisateurs : agriculteurs,maraîchers, techniciens d'espaces vertset jardiniers. Ce sont des coopératives,des négoces agricoles, des magasinslibres-services agricoles, des jardineriesou rayons jardin de magasins de brico-lage, ou des grandes surfaces. Les dis-tributeurs spécialisés ont un rôle impor-tant de conseil.On recense 24 000 points de vente desemences sur le territoire français, dont3 000 points de vente spécialisés des-tinés aux agriculteurs.Tout au long de la filière, la qualité dela semence est contrôlée, testée, ana-lysée, et la traçabilité assurée. n

Les acteurs de la filière semences

Pourcentage moyen du chiffre d’affaires investi en recherche et développement par secteur d’activité

Utilisateurs :agriculteurs,maraîchers, jardiniers…

Nouvellesvariétés

Contrats demultiplication

Triage, traitement,conditionnement

Sélectionneur de pomme de terre.0 % 2 % 4 % 6 % 8 % 10 % 12 % 14 %

Pharmacie

Semences

Électronique équipements télécom

Informatique

Automobile

Télécom

Agroalimentaire

Pétrole

Chiff

res

2006

,so

urce

Gnis

24000 distributeurs :coopératives,négoces agricoles,grandes surfaces…

243 entreprises

de production

20300agriculteurs

multiplicateurs

243entreprises de

production

71entreprises de

sélection

6 GNIS - Semences La Lettre n°24 - juillet 2007

Les exportations représentent un peuplus de 30 % du chiffre d'affaires dusecteur semences français.

Des exportations très excédentaires en maïs,potagères et oléagineux

Les principaux secteurs contribuant àl’excédent positif de la balance com-merciale sont le maïs avec un soldede 157 millions d'euros, suivi des po-tagères (96 M€), des oléagineux (39 M€) et des betteraves (12 M€).

Monde

valeur passant à 650 millions d’eu-ros en 2005-2006.

Un niveau élevé d’importations qui décroît

L’accroissement de l’excédent de labalance commerciale est donc sur-tout le résultat d’une baisse desimportations depuis 2004-05. En plus d’être un grand producteur, laFrance est une plate-forme euro-péenne d’usinage et de logistiquepour certaines espèces comme lemaïs. Cela explique le niveau élevédes importations, 332 millions d'eu-ros pour 2005-2006, dont une par-tie seulement est destinée au mar-ché intérieur.

Des clients principalementeuropéens

Les clients des opérateurs semenciersfrançais sont majoritairement dansl’Union européenne, puisque plus des3/4 des exportations en valeur y sont

La France : une position stratégique dans le monde

Premier producteur européenet troisième exportateurmondial, la France a uneposition stratégique mondialedans le secteur des semences.L'excédent du commerceextérieur des semences aencore poursuivi saprogression en 2005-2006pour atteindreun nouveau record de 317 M€€, soit 12% de plusque l'année précédente. Les semences représentent20% de l’excédentcommercial français des produits agricoles.

La forte progression enregistrée parles oléagineux, dont le solde doubleentre 2004-2005 et 2005-2006, résulted'un envol des exportations de tour-nesol. La part des potagères passe pourla première fois la barre des 30%, alorsque celle du maïs continue de perdredu terrain avec 49,5%, affectée parl'interdiction en France de certains pro-duits de protection des semences auto-risés dans le reste de l'Europe.Les exportations ont peu évolué en

réalisées. Cependant, pour la pre-mière fois, la balance commercialeavec les pays de l'UE à 25 régresse(-2,5 %), affectant essentiellementles échanges avec les “anciens” paysde l'UE à 15.Vers les pays tiers, les exportationsexplosent avec + 25 %. En particu-lier vers les pays de la CEI occiden-tale : pour la première fois, la Fédé-ration de Russie est le premier paystiers client de la France, supplantantle Maroc. Le Maghreb, longtemps lapremière zone cliente de la France,passe en deuxième place devant leProche et Moyen-Orient, les nouveauxadhérents à l'UE (la Bulgarie - la Rou-manie) et les États-Unis.

Le potentiel naturel des régions, les savoir-faire

des professionnelsLa diversité des climats et des sols,alliée à la capacité de production età la qualité de la technologie et de lagénétique, fait de la France un paystrès attractif pour le secteur mondialdes semences. Que ce soit au niveau de la rechercheou de la production, la rigueur etl’expérience des professionnels expli-quent que la France soit aussi uneterre d'accueil pour les semenciersdu monde entier. Cette implantation a fortementcontribué à la position de la Francesur ce marché et lui a permis de résis-ter aux difficultés liées à l’interdictionde certains traitements de semences,unique en Europe, et au retard prisdans le développement des biotech-nologies. n

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Exportations Balance

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Importations

05/0604/0503/0402/0301/0200/0199/0098/9997/9896/9795/9694/95

Croisements de colza.

Evolution du commerce extérieur (en millions d’euros)

Source : Gnis

7

Le projet de loi relatif aux obten-tions végétales est un enjeumajeur pour l’avenir de l’agri-

culture française car il permet de sécu-riser la recherche variétale, très dyna-mique en France (l’une des premièresau monde), et indispensable à la com-pétitivité de l’agriculture. Par ailleurs,il laisse libre l’accès aux ressourcestout en évitant l’appropriation desvariétés et la brevetabilité.

Voté au Sénat début 2006Destiné à adapter la législation fran-çaise à la réglementation communau-taire et internationale, ce texte faitsuite à l’autorisation de la ratificationde l’acte 1991 de la convention del'UPOV (Union internationale pour laprotection des obtentions végétales),par la loi n° 2006-245 du 2 mars 2006. Voté au Sénat le 2 février 2006 partous les groupes à l’exception des Vertset du groupe communiste, ce projetde loi n’a pas été mis à l’ordre du jourde l’Assemblée nationale en raison d’uncalendrier parlementaire trop chargé.Or cette loi permettra aux petites etmoyennes entreprises semencières fran-çaises (80 % des entreprises desemences), qui investissent parfois jus-qu’à 15% de leur chiffre d’affaires dansla recherche, d’améliorer leurs perfor-mances et de perdurer.Il est indispensable que la France, pre-mier producteur de semences euro-péen et 3e exportateur mondial, actua-lise un système de propriétéintellectuelle sur les variétés végé-tales qui soit à la fois efficace et dif-férent des brevets. n

Propriété intellectuelle : le projet de loi relatif aux obtentions végétales attend toujours de passer à l'Assemblée nationale

Vie de la filière

COV/brevets : unegrande différence

Droit de propriété intellec-tuelle, le certificat d’ob-

tention végétale (COV) établipar la convention UPOV autorise, contrairement au brevet, le libre usage de lavariété protégée pour créer denouvelles variétés. Cette spéci-ficité assure la continuité de l’amélioration génétique desespèces végétales tout enempêchant une appropriationdu vivant et les éventuellessituations de monopole.Aux États-Unis, en Australie ouau Japon, les variétés végé-tales peuvent être protégéespar un brevet. Contrairementaux variétés protégées par unCOV, les variétés brevetées nepeuvent pas être librement uti-lisées à des fins de sélectionpar tous. De plus, le COV per-met aux agriculteurs de resse-mer une partie de leur récolte de variétés protégées dans certaines espèces tradition-nelles en Europe, à conditionde rémunérer l'obtenteur.La France défend le systèmeUPOV au niveau international,afin que le maximum de paysl'adoptent et ne pratiquent pasla brevetabilité des variétés.

De gauche à droite et de haut en bas : fleur d’oignon, épi de maïs, tournesol, plantule de soja, colza, fleur de pomme de terre.

GNIS - Semences La Lettre n°24 - juillet 2007

EN SAVOIR PLUS

www.upov.int

Biodiversité

Depuis toujours, le secteur dessemences, qui crée aujourd'hui

autour de 400 nouvelles variétés paran, s'est préoccupé de la préservationdu patrimoine végétal cultivé : lessemenciers répertorient, décrivent etmaintiennent les ressources génétiquesde dizaines d'espèces. En effet, toutesces ressources, en plus de constituerun patrimoine culturel, sont à l'origine

de toutes les variétés modernes et ser-vent à la création des variétés dedemain.Ainsi, les entreprises de semences par-ticipent aux réseaux de conservationdes ressources génétiques avec desinstituts publics et des associations.Au sein de ces réseaux, les partenairesmutualisent leurs ressources géné-tiques et, surtout, les maintiennent

en vie avec leurs caractéristiques d'ori-gine. Plus de 30 000 variétés et popu-lations végétales sont conservées dansles collections nationales par 27réseaux de conservation de ressourcesgénétiques. Par ailleurs, les semencesde légumes anciens, contrairement auxidées reçues, ne sont pas oubliées ;les semenciers les conservent et lescommercialisent. Grâce à eux a été

établie une liste de variétés anciennespour amateurs. Pour autant, l'Etat nedoit pas s'exonérer de ses responsabi-lités. Il doit encore : • désigner une autorité responsabledes ressources génétiques dans notrepays ;• définir les collections nationales etleur donner un statut juridique ;• faciliter la création de réseaux deconservation pour des espècesmajeures comme la pomme de terreou le haricot qui n'ont toujours pas deréseau de conservation ;• mettre en œuvre de vrais moyensfinanciers et humains dans les pro-grammes de conservation de ressourcesgénétiques ;• permettre à la France de reprendre saplace dans certains organismes euro-péens dont elle est exclue.Et on est toujours en attente d'unedirective européenne sur les variétésmenacées d'érosion génétique… n

ÉDITION : GNIS - Groupement National Interprofessionneldes Semences et plants - 44, rue du Louvre - 75001 PARIS Directeur de la publication: François BurgaudConception-Rédaction: Karine Clavel - [email protected]é de rédaction: Christian SaberCRÉATION ET RÉALISATION GRAPHIQUE : Idé Édition - GRAVURE : Beauclair – IMPRESSION : Sicop - PHOTOS : Couverture F. Garreras/ Inra, Studio 77/Gnis,Thomas/Gnis, O. Thuillier/Gnis. Dépôt légal à parution - N° de référence D0524 - Tirage: 10 000 exemplaires

n Finale régionale du Concours de labour,le 26 août à la Ferme de l'EtoileEtoile-sur-Rhône (Drôme)

n SAFIR, du 30 août au 1er septembre à St-Brice-en-Coglès (Ille-et-Vilaine)www.safir.cuma.fr

n Tech & Bio, les 7 et 8 septembre à Chantemerle-les-Blés (Drôme)

n Pays’en fête, 54e finale nationale de labour,du 14 au 16 septembre à Masseube (Gers)www.cnja.com

n Sommet de l'Elevage, du 4 au 6 octobre à Cournon (Puy-de-Dôme)www.sommet-elevage.fr

n Semaine de l'herbe en Picardie 2007, du3 au 7 septembre à Abbeville (Somme)8 GNIS - Semences La Lettre n°24 - juillet 2007

Conservation de la diversité cultivée : les semenciers se sont investis, mais que font les pouvoirs publics ?

Agenda

EN SAVOIR PLUS

www.semencemag.fr

Nombre de variétés conservées et disponibles pour cinq espècesNombre de variétés / accessions Blé tendre Maïs Tomate Melon Carotte

Collection nationale 1 800 570 56 103 En cours de définitionCollection réseau 5 500 1 400 735 2 023 400 Collection Inra 10 000 3 500 1 400 275Catalogue français (2007) 223 849 375 254 69(+ liste variétés anciennes pour amateurs) (83) (14) (4)Catalogue européen 1 276 3 768 2 480 692 496

Pourquoi les spaghettis ne collentplus ? Les tomates n'ont plus de

goût ! Quel blé pour faire du pain ?Une pelouse desséchée chaque été,est-ce une fatalité ? Le retour desfleurs dans les champs ? Quellesplantes peut-on transformer en bio-carburants ? Semencemag répond à toutes les ques-tions que vous vous posez !Au cœur de notre alimentation, les

plantes sont aussi utilisées comme tex-tiles, en produits de santé, en biocar-burants, en plastiques et matériauxbiodégradables. Le monde végétalfaçonne notre environnement : cadrede vie, jardins, campagnes…Consacré au rôle des semences dansnotre vie quotidienne, ce magazine enligne, créé par le Gnis, apporte unpoint de vue original et montre com-ment les semences et les cultures

Semencemag.fr : tout sur les semences et leur rôle dans notre vie de tous les jours

répondent aux besoins d'aujourd'huiet aux enjeux de demain.

Un magazine pour tousSemencemag traite aussi bien les ques-tions de tous les jours que les grandsdébats. Plus de 50 articles abordent des sujetsd'actualité, illustrés par des exemplesconcrets, des anecdotes, des rappelshistoriques, des chiffres clés.

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