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Le Progressiste Mercredi 30 Septembre 2009 - N° 2100 1 euro La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes » (Dr ALIKER) A Rivière-Salée, Daniel ROBIN : « Alé di yo » MÉMOIRE : L’insurrection du Sud LYCÉE SCHŒLCHER : Sérieuse polémique SNES/Région (voir pp. 3-4 et 9-10) (voir pp. 11 et 12) (pp. 5 à 8) La section locale du SNES Martinique au lycée Schœlcher, en tant que syn- dicat, s’est interdit d’intervenir dans le débat de la construction du lycée concernant la conservation de tout ou partie du bâti tout comme le choix entre une reconstruction à l’identique ou une reconstruction moderne… à suivre en pages 5 à 8.

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Page 1: Le progressiste n° 2100

Le ProgressisteMercredi 30 Septembre 2009 - N° 21001 euro

La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes »(Dr ALIKER)

A Rivière-Salée,Daniel ROBIN :« Alé di yo »

MÉMOIRE :L’insurrection

du Sud

LYCÉE SCHŒLCHER :Sérieuse polémiqueSNES/Région

(voir pp. 3-4 et 9-10) (voir pp. 11 et 12)

(pp. 5 à 8)

La section locale du SNES Martinique au lycée Schœlcher, en tant que syn-dicat, s’est interdit d’intervenir dans le débat de la construction du lycéeconcernant la conservation de tout ou partie du bâti tout comme le choixentre une reconstruction à l’identique ou une reconstruction moderne…

à suivre en pages 5 à 8.

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LES DONNEURSDE LECONS !

�� Citer Aimé CESAIRE après avoirquitté son parti, c’est bien.�� Se référer à Aimé CESAIRE en per-manence pour justifier ses choix,c’est bien.�� Proposer aux militants du PPM deleur faire de la formation, c’est bien.�� Comprendre l’essence du dis-cours, c’est mieux !

�� Comprendre la nécessité d’être avec le peuple, c’estmieux !�� Comprendre le sens de son combat pour l’égalité mise endanger dans le « 74 », c’est mieux !�� Comprendre la nécessité d’une mise en œuvre sécurisée,c’est mieux !�� Dévoyer le discours, c’est pire.�� S’allier aux pires ennemis d’Aimé CESAIRE, c’est le pire !

Se poser en donneur de leçons est facile quand on se révè-le incapable de mettre en œuvre quoi que ce soit qui puis-se apporter des réponses concrètes aux problèmes des

Martiniquais. La manipulation est habile lorsqu’on prétend récla-mer du pouvoir, les pouvoirs demandés par Aimé CESAIRE pourune vraie autonomie, à travers un projet qui en réalité ramène lacollectivité martiniquaise à une négociation permanente avecl’Etat français. Un projet où l’on ne prend pas les contre-pouvoirscités mais où l’on se contente comme aujourd’hui de partageravec l’Etat. Un projet où l’on remet à l’autre le soin d’écrire com-ment et quand les pouvoirs seront exercés et qui ramène à unconventionnement permanent.La question est suffisamment sérieuse et importante pour sortirdes revendications de posture et passer à l’aspect opérationnelet pragmatique. Une autonomie tronquée, sans réel pouvoir,est un leurre, pire : une trahison fondamentale de la penséede CESAIRE, une tentative d’en tuer l’essence même, pour lasatisfaction personnelle d’avoir le sentiment de faire aboutir lecombat de SA vie !L’autonomie de la Martinique ne se marchande pas, elle ne peutsouffrir des problématiques personnelles, encore moinsd’ambition personnelle ; elle ne peut se concevoir qu’avec la pré-sence permanente à l’esprit de l’intérêt du peuple martiniquais etdes générations à venir.

C’est finalement bien normal que ceux qui vous font cette pro-position soient ceux qui l’ont combattue leur vie politique durant,ne la concevant au mieux que comme une étape dans leur pro-jet d’indépendance. Il est normal que ceux-là proposent un pro-jet qui lie encore plus les mains, dans le secret espoir de pouvoirdire plus tard « vous voyez, on a essayé la départementalisa-tion : échec ! On est allé jusqu’à l’autonomie d’Aimé CESAIRE :échec ! Alors il e reste qu’une voie, celle de l’indépendance ».La manœuvre est habile, mais la ficelle est un peu grosse ! Il estdommage que des gens qui ont côtoyé CESAIRE, qui ont vécudans son parti, où ils ont été missionnés par lui pour occuper

postes et fonctions pour faire avancer au quotidien et dans leconcret le concept de l’autonomie s’associent aujourd’hui à sespires détracteurs pour faire au peuple une proposition qui n’en ani l’aspect, ni le parfum, même de loin. Il est curieux que cesgens acceptent sans combattre, abdiquent sur l’autonomie enacceptant de rentrer dans un cadre écrit par l’Autre pour « ver-rouiller l’évolution » (dixit Brigitte GIRARDIN en 2003).La question que l’on peut se poser est de savoir s’il s’agit d’uneerreur grossière (à ce niveau de responsabilité et après tantd’années de militantisme !) ou du chant du coq de gens quin’auront finalement pas compris l’essence du message. En toutétat de cause, le PPM restera le PPM et restera fidèle à saligne, l’autonomie, la vraie autonomie et rien quel’autonomie ! Nous resterons le meilleur outil du peuple martini-quais, son rempart contre ceux qui en prétendant vouloir lui fairedu bien, ne pensent qu’à eux, qu’à travers eux et finalementprennent le risque de le mener à sa perte.Notre proposition permet d’aborder les choses sérieusement,avec méthode, en négociant avec l’Etat, AVANT, les conditionsnécessaires d’une autonomie de progrès et de responsabilité,conciliant droit à lé différence et égalité. Notre démarche permetà ceux qui se sont précipités dans le piège tendu par l’Etat d’ensortir et de cheminer vers la responsabilité. Il est vrai que cer-tains n’en ont que faire et préfèrent, dans la précipitation,s’accrocher à un ‘sentiment de responsabilité’ qui en réalité nepermettra nullement d’apporter des réponses aux problèmesmartiniquais, ni de mettre en œuvre le moindre projet de déve-loppement, totalement absent du SMDE brandi comme réponse !Il y a ceux qui affirment leur désir de statu quo politique, concé-dant la mise en place d’une collectivité unique refusée par euxen 2003 ; il y a ceux qui sans préparation, sans projet collectif,s’enivrent d’un parfum de pouvoir, laissant aux futures généra-tions le soin de se débrouiller avec cette obligation de négocia-tion et de conventionnement permanents avec l’Etat dont ilsdisent vouloir s’affranchir. Et il y a ceux qui, comme toujours,choisissant la voie de la responsabilité, du courage et de la véri-té, ne se fiant pas aux apparences, préfèrent cheminer avec lepeuple, pas à pas et assurer chaque pas pour être sûr de tou-jours progresser.

Présenter le « 74 » de la Constitution française comme uneavancée vers la responsabilité est une réalité que Saint-Martin,St Barth, la Polynésie…vivent au quotidien. Le présenter commel’autonomie d’Aimé CESAIRE est une imposture, d’autant plushonteuse quand elle vient de ceux qui ont partagé ses combatset qui prétendent aujourd’hui en revendiquer l’inspiration. Ceux-là même qui à Rivière-Salée font campagne avec les indépen-dantistes et qui s’apprêtent à faire une rentrée politique commu-ne. Cherchez l’erreur ! Cherchez l’imposture !!

Didier LAGUERRESecrétaire Général du PPM

28 septembre 2009

Notre SecréMtaireGéMnéMral

EDITO

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Le Progressiste - Page 3 - Mercredi 30 septembre 2009

DANIEL ROBIN, A RIVIERE-SALEE :« ALE DI YO ! »

Quartier “LÀ-HAUT”: unnom qui ne s’inventepas! En hauteur, en alti-

tude. Symbolisme saisissant.C’est de son quartier que DanielROBIN et son équipe ont décidéde prendre leur envol pour unatterrissage fracassant à laMairie de Rivière-Salée.

Lundi 21 septembre, 19h30, pré-sentation de la liste municipale ;une pluie bienvenue bénit lesimpétrants. La salle del’ « Alamanda » se révèle trop exi-guë pour contenir le nombreuxpublic. Détermination, conviction,dynamisme, envie, telles sont lescaractéristiques de ceux et cellesqui composent cette liste.« Devancer leurs adversaires à lamanière d’Usain Bolt », « être dupeuple, avec le peuple, pour lepeuple », « laissez le monsieuraller faire ses affaires tout seul »,« alé di yo »…Un avant-goût desslogans qui fleuriront tout au longde cette campagne. Et puis le candidat tête de liste du

RDS (RassemblementDémocratique Saléen) entre enscène : « J’ai la chanced’appartenir à une équipe dyna-mique et talentueuse ; elle incarneet véhicule les valeurs qui fondentnotre mouvement : Respect,Dignité, Sérénité. J’ai aussi lachance d’être d’une famille poli-tique dans laquelle je me sensbien. Pour toutes ces raisons,nous nous battrons pour faireémerger une haute conscience dela pratique politique dans notrecommune. Nous avons une visionet un projet à faire partager à lapopulation saléenne. Notre éner-gie et notre volonté, nous les met-trons au service du peuple dansc’exercice d’une gouvernance oùle clientélisme n’aura pas droit decité ! Il faut être clair dans cetteélection et dire toute la vérité auxSaléens et aux Martiniquais. Qu’afait le MIM depuis deux ans ?SonSMDE, une pantomime ! Quel plande relance économique a-t-il ini-tié ? Quel projet concret a-t-il misen œuvre ? Sinon se décrédibiliser

dans un clientélisme éhonté etun populisme consternant !Son candidat à Rivière-Saléeglosait l’an dernier en disant« Lè ya rivé », mais malheu-reusement,’ LEYA pasé enLEY’ et l’a laissé commeGodot ; à attendre. Il est indis-pensable que notre paysretrouve le sens des vraiesvaleurs. Il nous faut com-prendre pour expliquer.Rivière-Salée est la porte dudéveloppement du Sud. A cetégard, nous devons concevoirle développement des 20 pro-chaines années.

PLUS DE JUSTICE SOCIA-LE, PLUS DE DIGNITE, PLUSD’HUMANISME !

Il n’existe pas de pays dépen-dants, mais des pays interdépen-dants. Nous devons créer desliens, nous insérer, nous intégrerdans le Tout-Monde si nous vou-lons nous inscrire dans le concertdu vaste monde. Nous devonsêtre solidaires et cultiver l’altérité.Nous ne devons jamais laisser leterrain des responsabilités à ceuxqui ne nous rassemblent pas, àceux dont les intérêts mercantileset le pouvoir personnel ne sontque les seules religions. Nousdevons inventer l’avenir et nonpoint reproduire le passé. Nousdevons mobiliser chaque once del’énergie créatrice de ce peuplepour l’amener à lui-même dans saquête de plus de justice sociale,plus de dignité et plusd’humanisme. C’est pour cela queles électeurs qui ont voté pourmoi, hommes et femmes, libres etresponsables, jamais ne porterontleurs suffrages sur le nom deLouis DUVILLE ! Nous devonscroire en notre capacité à redon-

POLITIQUE

Daniel Robin et ses collistiers

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n e rle goût

de l’effort ànotre jeunes-se. Nousd e v o n sl’aider à croi-re en elle, àcroire enn o u s .Somme tout,notre projetc’est celuides Saléensque nousavons ren-c o n t r é s ,écoutés, quinous ontconseillés etqui en fin de compte nous ontmandatés ».

A la différence des autres candi-dats, le RDS n’est pas dans la pos-ture, dans les discours creux, dansla rhétorique verbeuse. C’estavant tout une force de proposi-tions contenues dans son pro-gramme, portée par un projet.C’est le désir, la volonté, le devoird’émanciper un peuple en lui don-nant le goût de l’effort et du travail,la fierté et la dignité de lui per-mettre d’accéder à un logementdécent, à une éducation fondatricepour les jeunes, à une formationperformante et valorisante, à unehaute conscience morale et poli-tique. De ce fait, dans cette cam-pagne, le RDS n’occulte pas ledébat institutionnel et en conscien-ce dessillera les yeux des Saléenset des Martiniquais. Le statut que

préconise le MIM pour laMartinique dans le cadre del’article 74 relève de la plus infa-mante escroquerie intellectuelle,car il ne répondra en rien àl’attente légitime du peuple marti-niquais. Nos droits ne seront pasgarantis, notre égalité ne sera pasassurée, notre ancrage dans laRépublique française et dansl’Europe deviendra aléatoire.Comme nous le disons et répétonsà l’envi, nous ne sommes pasdans le statu quo et l’immobilisme,ni dans le choix binaire d’un article,tant il est vrai qu’on ne peut rédui-re le destin d’un peuple à unnuméro d’article. Une consulta-tion immédiate du peuple pourla mise en place d’une collectivi-té unique disposant de compé-tences élargies au titre d’uneexpérimentation par habilita-tions pour 6 ans, à partir d’un

mode de scrutin intégrant lareprésentation territoriale, etune seconde consultation aubout de cette période, destinéeau changement de statut sur labase de propositions concrètesque notre expérimentation nousaura permis d’élaborer.

Alors, ALE DI YO ! A Rivière-Salée, il est venu le temps deremettre le Saléen au cœur de sacité, au centre de ses décisions.L’heure de nous-mêmes a sonné !Que les Saléens et Saléennesprennent leur destin en main etécrivent les plus belles pagesd’une histoire qui sera la leur.

Serge SOUFFLEUR

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LETTRE OUVERTE A LA POPULATION SUR LES PROPOS POLEMIQUES DE M . MARIE-SAINTE CONCERNANT LE LYCEE SCHŒLCHER.

La section locale du SNESMartinique au lycéeSchœlcher, en tant que

syndicat, s’est interditd’intervenir dans le débat de laconstruction du lycée concer-nant la conservation de tout oupartie du bâti tout comme lechoix entre une reconstructionà l’identique ou une reconstruc-tion moderne. Notre position aété la suivante : nous deman-dions des conditions décentesde travail pour les élèves et lespersonnels du lycée. La situa-tion créée par le rejet du permisde construire et de démolir estl’occasion d’une polémiquedont nous tenons à dénoncer lecaractère outrancier et scanda-leux. Responsables syndicauxet professeurs, nous ne pou-vons que nous indigner desatteintes portées au climat obli-gatoirement serein qui doitaccompagner les études de nosélèves. Se répandre sur lesmedias comme le fait monsieurMarie-Sainte porte un grave pré-judice à notre communauté sco-laire qu’il nous faut fustiger dela part d’un élu qui ne peut igno-rer ce qu’il fait.

Concernant l’historique de cettereconstruction il faut rappeler quele Président Marie-Jeanne a tou-jours été favorable à l’idée deraser le lycée Schœlcher. C’est cequ’il nous a exprimé dès 2000lorsque nous avons commencé àbatailler pour sa reconstruction.Pour information, la Région réali-sait des travaux qui n’ont d’ailleurspas été terminés, sur le budget de1998. C’est dire l’intérêt que la col-lectivité avait à l’égard du lycée.Par la suite, on a vu apparaître –puis disparaître dans les limbes –un document qui se voulait uneprospective d’entretien, de rénova-

tion et de construction des lycéesde la Martinique. Dire que le lycéea fait l’objet de travaux intensif derénovation jusqu’en 2006 nousparaît une présentation fallacieusequi ne correspond pas à notrevécu. On passe sous silence lesdysfonctionnements répétéscomme le traitement des éclats debéton et de mise à nu des fers quiont commencé à rouiller. Les tra-vaux réalisés nécessitaient uneétanchéisation des partiestraitées : à notre connaissancerien de tel n’a été réalisé.

Lorsque nous avons commencé àdiscuter avec la Région, le dis-cours de monsieur Soumbo envi-sageait 5 ans de délais deconstruction. Cette durée parais-sait dès le début trop courte auregard des délais nécessités pourle lycée Centre Sud (Ducos) etcelui du Nord Caraïbe(Bellefontaine). Par ailleurs, nousétions partis dans un premiertemps sur la construction d’unlycée de transit, solution rapide-ment abandonnée par la Région.Pourquoi, sinon pour un problèmede coût, alors qu’un lycée de tran-

DOSSIER

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Le LycéMe Schœlcher actuel

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sit apparaît comme nécessaire pourpermettre la rénovation des lycéesde Fort-de-France et du Lamentin.Sans compter les rénovations decollèges…

Lorsque la Région nous a proposé,pour remplacer le lycée de transit,une opération de construction àtiroirs qui permettait de maintenirensemble toute l’équipe pédago-gique et les élèves –conditionposée dès le début et qui avait doncjustifié le projet d’un lycée de transit- , nous avons dit oui car noussommes loin d’être hostiles auxéconomies : le portefeuille du contri-buable nous importe car noussommes aussi contribuables.Plusieurs projets ont été présentésaux personnels mais celui que laRégion a retenu n’était pas celui quiavait les faveurs de la communautéscolaire. De plus, la notion de barre,même sous forme de modulesappelés bâtiments évoquant desstructures séparée, nous est appa-rue à bannir. A mesure que l’étude du projetavançait il nous est apparu qu’ilcomportait de graves risques pournous, notamment en termes debruit, de ventilation. On nous l’a pré-senté comme le lycée de demain,mais il faut dire que nous sommesplus que sceptiques. Le halld’entrée, recouvert, les coursives

recouvertes et la « rue » le long dubâtiment, couverte elles aussisont autant de facteurs de bruit.Or un établissement scolaire estun lieu bruyant de par les démons-trations des élèves qu’il fautrendre silencieux pour que la com-munauté scolaire puisse travailleren toute quiétude. Dans le mêmetemps nous avons pu découvrir,derrière des espaces intéressants(parking, hall d’entrée, théâtre)des espaces bien plus étriqués.Ainsi, alors que les bâtimentsactuellement en place sont large-ment séparés les uns des autrespar des cours que l’on aurait trèsbien pu paysager et arborer, lesarbres dans le projet sont relé-gués à l’arrière, le long de la pistede course…Les salles de classessont tellement étroites qu’elles necomportent qu’une porte sur lacoursive, la Région se retranchantderrière les normes respectéesavec des portes faisant communi-quer les salles entre elles. Or un telschéma – quand bien même il res-pecterait les normes officielles nenous paraît absolument pas adaptéaux risques de panique liés à unséisme. La réponse du présidentSoumbo est que les bâtimentsconstruits par la Région, sur appuiantisismique, ne créent pas depanique en cas de séisme (sic !Quid de la valeur scientifique decette affirmation péremptoire ?).D’ailleurs si une deuxième portes’avérait impossible à installer tantles dimensions des salles étaientétriquées, il ne pouvait pas plus êtrequestion d’ouvrir cette porte sur lacoursive extérieure, car cette der-nière n’aurait plus respecté lesnormes de flux. Nous nous interro-geons donc sur cette exiguïté dessalles et des coursives qui interdi-sent toute modification… Idemaussi sur le trajet des élèves pourentrer dans le lycée. Trajet prévupar les parkings dans un premiertemps, rejeté par la vie scolaire carne permettant pas de contrôler lesentrées et sorties des élèves, il sefera par la rue, en exposant lesélèves aux intempéries. Ce ne serapas mortel mais cela nous paraît là

encore peu confortable pour un éta-blissement dernier cri.

Plusieurs faits sont venus attirernotre attention : D’abord, depuis que la constructiondu lycée est annoncée, jamais laRégion n’a communiqué, malgrénos demandes répétées, pour expli-quer à la population que les élèvesne seront aucunement éparpillésailleurs. On aurait ainsi évitéd’affoler de nombreux parents quiont préféré mettre leur enfantailleurs de peur qu’il ne puisse finirsa scolarité au lycée. Ainsi a-t-ondiminué la population scolaire dulycée.Le lycée devait continuer à fonc-tionner sur site pendant les travaux,maintenant son âme avec son per-sonnel et ses élèves. C’estd’ailleurs ce qui ressort du docu-ment officiel présenté nous semble-t-il à plusieurs reprises et notam-ment pour le permis de construire.Ensuite, le président Soumbo aappris du recteur que la baissed’effectifs sur la Martinique s’élevaità 600. En réalité le chiffre vrai est800. Mais le président de la com-mission éducation, en charge dudossier a commencé à penser touthaut, et à nous dire, qu’après tout,en pratiquement 2 ans, 3 sûrement,c’était l’équivalent du lycéeSchœlcher (1500 élèves prévus àterme) qui disparaissait.Evidemment il ne tenait nullementcompte d’un certain nombre de fac-teurs : ce sont les établissementsde Fort-de-France qui sont les plusattractifs et donc les moins tou-chés !Est-ce dans l’optique de diminuerplus rapidement la population sco-laire du lycée Schœlcher ? Est-ceparce que la Région s’est renducompte du surcoût que nécessi-taient les mesures de sécurité pourdémolir et reconstruire en présenced’élèves ? Dès le mois de mai, mon-sieur Soumbo propose aux chefsd’établissements du lgt V.Schœlcher, du lpo Joseph Gaillard,au lp Pointe des Nègres et au lycéeBellevue, de transférer les élèvesdu lycée Schœlcher sur les 3 autres

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DOSSIER

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établissements, la direction restantau lycée (pour y faire quoi?!). Lespressions sont tellement fortes quetout le monde se raidit. Et nousdéposons un préavis de grèvepour toute la fin de l’année enappelant la presse. Nous comprenons peu après laprécipitation de la Région à sortirle personnel du lycée : lors d’unConseil d’Administration au lycéeSchœlcher, nous apprenons d’unbref échange entre la représentan-te de la ville, madame ElisabethLandi, et monsieur Soumbo, que laRégion n’a jamais présenté sonprojet à la ville de Fort-de-France,dont on sait pourtant – c’est assezvisible – qu’elle est en pleine réno-vation et réaménagement. Plusembêtant, ce même monsieurSoumbo déclare qu’il sera toujourstemps à la Ville de découvrir le pro-jet lors de l’examen du permis deconstruire, preuve du mépris imbé-cile de la Région à l’égard du pre-mier édile de Fort-de-France. Nousconsidérons que c’est imbécile,puisque le permis dépend de laville…A moins en réalité que celane soit volontaire. Car, alors que laRégion nous assure chaque foisque nous nous rendons à l’Hôtelde Région pour l’examen desplans et des réalisations que lepermis ne posera pas de problè-me, tout étant prêt et que même lePLU (plan local d’urbanisme, établisemble-t-il dès 2005 par la ville deFort-de-France ) est respecté. Lasuite nous montrera qu’il n’en étaitrien. Est-ce pourquoi les porteursdu projet étaient si nerveux lorsd’une des dernières séances ? Lors de ce même CA nous appre-nons qu’une commission devait seréunir pour le classement de toutou partie du lycée. La réunionn’avait pu se faire comme prévu àl’origine à cause du mouvement du5 février, elle doit se tenir en juin.Commentaire de monsieurSoumbo : le Président Marie-Jeanne, ayant connaissance de latenue de cette commission adéclaré que si la France voulaitgarder son lycée, qu’elle pouvait legarder ! Autrement dit, le sort du

lycée Schœlcher dépend de lasusceptibilité du premier hommede la Région, qui crache même surl’argent qui accompagne le classe-ment d’un site…D’autres - syndi-qué CSTM de Bellevue – déclarentqu’on va « détruire ce lycée demulâtres », rumeur qui courtdepuis trop longtemps comme lespropos d’un administratif de laRégion qui dénonçait les lycées« élitistes » comme si l’élitismeétait une tare : on voit bien dans cedossier le résultat du manqued’élites à la Région !

Enfin, monsieur Marie-Saintedéclenche la polémique en atta-quant monsieur Lechtimy, et enmenaçant de répartir les élèves surles autres fleurons de laMartinique, car ce lycée est undanger et que la responsabilitéd’un mort pèsera sur la consciencedu Député-maire de Fort-de-France. Certes…mais monsieurMarie-Sainte a la mémoire courte.Il oublie qu’en 2003, alors que lespersonnels du lycée avaient faitgrève pour préserver la sécuritédes élèves, il avait visité le lycéeavec la presse, déclarant éhonté-ment : « je ne vois aucun bâtimentdélabré, je ne vois que des bâti-ments en bon état ». Il oublie qu’ily a peu, une polémique a surgientre le recteur – Madame LeMorzelec – et la Région et que descars avaient été affrêtés pour per-mettre à l’UPEM, aux parentsd’élèves et aux élèves deBellefontaine – mais aussi àquelques élèves venus d’ailleursfaire la claque – de venir séques-trer le recteur pour réclamerl’ouverture de Bellefontaine. Etmessieurs Marajo et Arneton del’UPEM de crier que tous lesautres établissements de laMartinique, étaient plus dangereuxque le lycée Bellefontaine. Lesecrétaire académique du SNES,présent dans la salle 301 du recto-rat avait alors proposé aux deuxreprésentants de l’UPEM de blo-quer le recteur pour réclamer lareconstruction de tous les établis-sements de type lycée qui étaient

dangereux. Il lui a étérépliqué que là n’était pas laquestion.

A l’heure actuelle, les personnelset les élèves se retrouvent dans unétablissement qui n’a jamais étérepeint depuis plus de 10 ans, dontles ouvertures – quand il y en a ! –ne fonctionnent pas correctementsur la quasi-totalité des bâtiments,et avec un matériel obsolète quandil n’est pas délabré et quand il exis-te. Les quelques ordinateurs dis-paraissent à une allure curieuseparfois sans la moindre effractionmais avec une quantité telle qu’onse demande si l’enlèvement dumatériel n’a pas duré plusieursjours ou s’il ne s’agissait pas d’uncommando en mission….

Nous réclamons maintenant dumatériel dans les sallesd’enseignement général (minimumun poste de télévision, un magné-toscope + un ordinateur, une web-cam le tout sur réseau administra-tif et pédagogique dansl’établissement permettant de fairel’appel, de gérer les notes en ins-tantané et de projeter à toutmoment images ou films surl’écran du téléviseur. )Nous réclamons des salles de tra-vail – nos cabinets disciplinairesfont l’affaire – pour les professeursdûment équipées, dotées d’unmatériel entretenu et non laissé àl’abandon quand il n’est pas pillé(cabinet des lettres par exemple). Nous réclamons enfin destableaux blancs pour les collèguesqui le réclament, des salles de tra-vail informatisées en nombre pourles élèves et pour les professeurs,Un serveur de secours pour lespoints névralgiques comme le CDI.Une gestion des licences, desachats de logiciels ainsi que impri-mantes afin de rationaliser lesmatériels….Une salle de restauration digne dece nom pour les élèves avec lamise en place d’un self moderneen aménagement, permettant dedonner envie aux élèves de man-ger avec un système moins lourd

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que celui de réserva-tion la veille pour le repas.

Qu’un élu comme monsieurMarie-Sainte reprenne l’idée quela Région aurait des fonds – qu’elleserait riche, en sorte ! – alorsqu’elle abandonne le lycéeSchœlcher dans cet état de déla-brement du bâti et des outilsd’enseignement a de quoi étonner :l’argent est fait pour être dépenséutilement. Remplacer les contratsaidés par des entreprises ne faitpas notre affaire, construire ailleursdes écoles pour parader, non plus.

A l’heure actuelle, le fonctionne-ment des attributions de matérieldans le lycée semble occulte. Onoscille entre réseau d’amis, de par-tis ou incompétence. Ce lycéesemble volontairement à l’abandonmalgré la volonté d’un nombre plusnombreux de personnels dévoués àle faire exister, à l’animer pour per-mettre aux élèves d’y trouver intérêtet attachement.

Pour toutes ces raisons, nousconsidérons que la Région s’estrévélée incompétente à gérer ledossier d’un lycée dont au fond ellen’a pas envie qu’il voit le jour. Elleprofite pour transformer ce dossiernon en collaboration avec la Ville deFort-de-France, mais en machinede guerre contre son maire, en plei-ne bataille pour l’article 74 et dansla perspective des Régionales.Cela permet à monsieur Marie-Sainte – qui n’a aucune chanced’accéder à la tête de la Région sile Président Marie-Jeanne disparaît– de tenter d’acquérir une statured’homme politique fiable. En mêmetemps, on comprend que si l’onréussissait à faire disparaître mon-sieur Letchimy, le paysage politiquedevenant fade et insipide, chacun –même monsieur Marie-Sainte –aurait une chance d’émerger. Etpourtant, ne serait-il pas temps,devant tant d’échecs et de gâchis,de tourner les pages de ceshommes politiques d’une autreépoque ? Cette époque a sa raisond’être, elle a sa légitimité et sa

grandeur mais le présent et le futurne sauraient se décalquer sur lepassé. Et après tout, que la ville deFort-de-France décide de réserver,dans certaines zones les vestigesde son passé et de celui de toute laMartinique, semble bien légitime,voire sain ! Nous voyons mal com-ment on peut dire vouloir rassem-bler lorsqu’on cherche à éliminer età détruire.

Maintenant, que la Région déclarevouloir éparpiller les élèves dulycée Schœlcher, qu’elle déclarevouloir fermer le lycée pour dange-rosité est de l’ordre du GrandGuignol. Ainsi crier au dangerquand rien n’a été fait pendanttoutes ces années pour consoliderréellement le lycée…c’est semoquer de ses électeurs ! Lors dudernier séisme, ce sont de nom-breux autres établissements qui sesont fendus voire écroulés, bienplus récents, et non le lycéeSchœlcher ; et on ne les a pas plusréparés que le lycée. Enfin, laRégion – dans son poker menteuravec la Ville de Fort-de-France –prend en otage nos enfants, nosélèves, en jouant de la peur ; et cefaisant, elle espère secrètementvider le lycée Schœlcher avantmême de le reconstruire. Nous larassurons : la communauté scolairedu lycée Schœlcher refusera dequitter son lycée et nous entendonspoursuivre tranquillement l’annéescolaire pour obtenir, commel’année dernière des résultatsépoustouflants.

C’est cela, œuvrer véritablementpour l’avenir du pays et de sesenfants, c’est notre force tranquille.

Tout le reste ne peut que servir derepoussoir à un référendum quidonnerait plus de pouvoir à desindividus dont le masque, en tom-bant ne découvre que ruines et quemensonges.

Yvon JOSEPH-HENRISecrétaire académique adjoint duSNES MartiniqueMembre du CA du lycée Schœlcher

Membre du bureau du SNES dulycée Schœlcher R é g i sAUBRYSecrétaire académique adjoint duSNES MartiniqueMembre du CA du lycée SchœlcherSecrétaire de la section locale duSNES Martinique

Epilogue

Devant l’incapacité de la Régionà gérer le dossier du lycéeSchœlcher, devant sa précipita-tion à jeter aux quatre vents lesélèves et le personnel du lycée,nous nous interrogeons à voixhaute pour savoir si la Ville nepourrait « offrir » un lycée à desorphelins quasi SDF1. Il sembleque la Ville de Fort-de-France sesoient révélée bien plus concer-née par l’avenir des enfants de laMartinique en matièred’éducation et de formation quela Région….si nos informationsnotamment sur les internats àBellevue sont exactes. D’unemanière encore plus générale,qui a dépouillé les lycées descontrats aidés chargés del’entretien – et donc présentsenviron 32 heures par semaine –par des entreprises qui ne fontque passer, tuant un peu plus leslycées exsangues de personnelsadultes ?

D’ici peu, gageons que d’autresbombes que le lycée Schœlcher,du côté du Nord Atlantique, ris-quent d’exploser et compro-mettre l’image angélique des diri-geants d’une Région qui n’ontguère fait pour l’Education desPetits Martiniquais dont pourtantils se complaisent à utiliserl’expression comme un bonbonqu’on fait tourner dans sabouche.

1 …pour reprendre la formule duPrésident Marie-Jeanne en 2003lorsqu’il avait été interpellé sur lesort des Toss basculant à laRégion

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DOSSIER

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Une fois de plus lesélections dans notrecommune ont été

annulées.

Ce type d’évènementn’intervient que lorsque deséléments de nature à motiverla décision du Conseil d’Etatsont réunis. Le maire sortant,qui avait la charge du bondéroulement du scrutin, enporte donc la responsabilité.Les municipales de 2008 ontété marquées en Martiniquepar la chute de près d’unmaire sur trois. Dans notrecommune, ce profond désirde changement a conduitplus d’un électeur sur deux àexprimer son opposition aumaire en place.

L’opposant historique, a servide réceptacle à ce méconten-tement, mais n’a pas su profi-ter de ces conditions favo-rables pour personnifier celuià qui les saléens avaientenvie de faire confiance pourles représenter.Notre entrée dans le concertpolitique local a permisd’amener un souffle nou-veau, une énergie saluée partous.Notre score, pour une pre-mière élection, a marqué lesesprits.Notre maintien au secondtour nous a permis d’accéderau Conseil Municipal ce quiétait le but recherché.Le contexte né de cette annu-lation, rend donc cette nou-

velle élection très ouverte :cette fois tout est possible. Ce nouveau scrutin estl’occasion de permettre àRivière-Salée de mettre enplace une nouvelle équipemotivée et prête à s’engagerau service de toutes lesSaléennes et tous lesSaléens.Une équipe qui inspire suffi-samment confiance pourdessiner et construire avecvous le futur de notre com-mune pour les 25 ans quiviennent.Il existe désormais une troi-sième voie à Rivière-Salée,celle que leR a s s e m b l e m e n tDémocratique Saléen(RDS) vous offre.Elle se caractérise par unevolonté de faire avec vous,de la politique autrement.Vous souhaitez engager avecvos élus un dialogue perma-nent, respectueux de la diver-sité de vos opinions mais sur-tout marqué du sceau de lasincérité, de l’efficacité del’action publique et de latransparence.Vous désirez une équipemunicipale au service de touset de chacun, sans autre butque celui de satisfaire l’intérêtgénéral.Vous vous défiez des pra-tiques clientélistes car vousavez conscience qu’ellesdénaturent la démocratie.

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PROFESSION DE FOI DE DANIEL ROBIN

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Vous souhaitez quel’on vous respecte en tant

que citoyen et non pas quel’on vous considère commedes sujets à maintenir ensituation de dépendance.Vous attendez de votre mairequ’il puisse être un exemplepour notre jeunesse en malde repères et d’espoirs.Il est donc urgent que lechangement intervienne enfinpour vous offrir après 20 ansde la même gestion munici-pale, un nouvel élan, unenouvelle perspective.C’est ce que le RDS,conduit par Daniel ROBIN,vous propose dès à pré-sent.La période écoulée depuismars 2008 a été marquée parcette crise mondiale qui noustouche tous mais surtout lesplus faibles et les plus dému-nis.

Pour ne pas gonfler les rangsdes exclus il nous faut déve-lopper de nouvelles solidari-tés et décréter la prioritéabsolue à l’emploi et au déve-loppement.Dans ce contexte, il nous fautplus que jamais, nous ras-sembler sur des valeurs etune éthique. Rompre aveccette confiscation organiséede votre avenir par des diri-geants politiques qui préten-dent savoir ce que vous vou-lez et sont prêts à tout pourvous embarquer dans unnavire sans vous en préciserla destination.Nous, nous affichons claire-ment le cap et les axes denotre projet :Les nouvelles solidaritéscommunales intergénéra-tionnelles,Le développement socialurbain,

L’amélioration du cadre devie de la famille,Le renforcement de l’offreculturelle et de loisirs de lacommune,L’innovation dans la ges-tion de la sécurité des per-sonnes et des biens.La réorganisation destransports, terrestre etmaritime.En somme, un développe-ment durable, solidaire etintégré pour que Rivière-Salée devienne la porte dudéveloppement du Sud.Je suis prêt, avec vous, àrelever le défi de vousrendre cette fierté, ce senti-ment d’appartenance, pourfaire de notre commune, unespace de bien être pourses résidents.

Daniel ROBIN

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Pour atteindre ce but, ensemble mobilisons nos énergies !

Le 4 octobreVotez et faites voter

Le RDSavec Daniel ROBIN

A SAINT-MARTIN, LE DESENCHANTEMENT

L’ex-commune de la Guadeloupe devenue C.O.M. (Communauté d’Outre-Mer) par la grâcede l’article 74 de la Constitution française, est en proie à de graves difficultés financières :il lui manque 20 millions d’euros pour boucler son budget. Les engagements de l’Etat nesont guère tenus. Savez-vous par ailleurs que les administrations étatiques se font payerpour recouvrer l’impôt, compétence nouvelle attribuée à la COM ?

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L’arrestation de Lubinface à l’indifférence duprocureur quand Lubin

avait, lui, été frappé par lesdeux Blancs, était déjà unecriante injustice. Le procès et lacondamnation furent une iniqui-té qui frappa bien des espritsdans le pays. Comment étaitconstituée la Cour d’Assisesdevant laquelle comparutLubin ? De trois magistrats pro-fessionnels- évidemment triés,à l’époque, parmi les Blancs- etde quatre assesseurs nonmagistrats choisis parmi les pro-priétaires de l’île, donc parmi lesBlancs créoles. Parmi cesquatre assesseurs, un certainCodé qui se vantait d’avoir étél’artisan de la peine infligée àLubin. Donc, puisqu’un hommevient de manifester son sens del’injustice, à bas cet hommes-là,« Mort à Codé ».

Le 22 septembre, la foule, àRivière-Pilote, grossit et grondeet décide de marcher sur lesplantations de Codé pour luifaire un sort. Celui-ci va secacher dans les cannes. Il vaerrer pendant 48 heures avantd’être découvert et tué. Desbandes vont se former qui sejetteront sur les plantations desBlancs, brûleront cases àbagasse, moulins, sucreries et,toujours à la fin, maisons princi-pales des maîtres. Les femmessont aussi déterminées que leshommes, telle l’étonnante SUR-PRISE, qu aurait dit : « Je veuxtout brûler ! Et si le Bon Dieudescendait du ciel, je le brûle-rais aussi parce qu’il doit être unvieux béké ! » 44 habitationssont incendiées et de nom-breuses autres mises à sac. LeGouverneur de l’époque, deLOISNE, réagit avec une extrê-me rigueur : il mit sur pied de

guerre tous les hommes dont ilpouvait disposer, à savoir : 450hommes d’infanterie de marine,150 artilleurs, 110 matelots,sans compter les forces de gen-darmerie.Les gens d’armes n’y allèrentpas de main morte : razzias, tirsà vue, des centaines de bles-sés, des dizaines de morts. 500prisonniers enfermés au FortDesaix. A compter d’ avril 1871,le Conseil de Guerre siégeamatin et soir : 71 condamna-tions, 12 accusés fusillés à « laPolygone » (l’actuel JardinDesclieux), 2 déportations dansune enceinte fortifiée, 8 dépor-tations simples, 28 travaux for-cés à perpétuité, 11 travaux for-cés à vingt ans, 7 à quinze ans,5 à douze ans, 10 à dix ans.L’insurrection échoua donc ;mais ce ne fut pas une révolteinutile ; jamais les révoltes nefurent inutiles ; toujours, la pres-

L’INSURRECTION DU SUD : LE COURAGE DE NOS ANCETRES.

MÉMOIRE

En ce jour de février 1870, Léopold LUBIN, unNoir, se trouva au Marin sur la passage dedeux cavaliers de race blanche : Augier de

MAINTENON, commissaire de marine et Félet deLAUTREC, ancien militaire. LUBIN refusa de seranger sur l’accotement et fut pris à partie et frap-pé. Il eut beau porter plainte au procureur généralde la ROUGERY, eut beau dénoncer le silence duprocureur au gouverneur, aucune suite ne fut don-née à sa requête. Il décida de régler cette affairelui-même. Le 25 avril 1870, Lubin, rencontrant DeMaintenon encore à cheval, le désarçonne, lui infli-ge une correction qui se solde par 20 joursd’incapacité de travail. Sue plainte de Monsieur deMaintenon, Lubin est incarcéré et déféré en courd’assises. Le 19 août, la cour le condamne à cinqannées de réclusion, peine normalement subie aubagne de Cayenne. Voilà pour les faits.

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sion des masses a fait progres-ser une société, l’histoire enregorge d’exemples. Tenez :les évènements de décembre1959 connurent commeconclusion des arrestations etdes condamnations ; la ruedemeura finalement aux forcesde l’ordre établi, mais les pro-blèmes économiques et poli-tiques furent posés. Et c’est àla suite de ces émeutes que,en juillet 1960, l’AssembléeNationale de France a inclus

dans une loi-programme ceprincipe jusquelà nullementreconnu, voireappliqué outre-mer, celuid’industrialiserla Martinique,de subvention-ner des loge-ments sociaux,des cantinesscolaires etl’infrastructurehospitalière.Après 1870, leschoses nefurent pluspareilles. Lap r e m i è r econséquencefut que LUBINvit sa peinecommuée enprison simple.On ne l’envoyapas à Cayenne.

Des réformes importantesintervinrent ; un décret du 3décembre 1870 rétablit le suf-frage universel (pour leshommes !) et donna à laMartinique le droit d’élire deuxdéputés et un sénateur ; lesconseillers généraux, aunombre de 24 d’abord,seraient désormais élus par lepeuple ; idem pour lesconseillers municipaux. Enaoût 1880, c’est la suppres-

sion juridique del’assessorat et la créationd’une cour d’assises de juri-diction populaire ; en 1882enfin, c’est la promulgation à laMartinique de la Loi de 1881sur la laïcité et la gratuité del’enseignement primaire, puisla création d’une Ecole prépa-ratoire de Droit qui devintl’Institut VIZIOZ.

Sans l’insurrection de 1870,sans les évènements dedécembre 1959, des avancéessignificatives n’auraient pu voirle jour. Donc, chapeau bas àcelles et ceux qui par leurhéroïsme et au sacrifice deleur vie permirent à ce paysd’avancer dans la constructionde sa haute conscience.L’histoire des évènementsrécents nous rappelle que toutest en devenir et que beau-coup reste à construire. LePPM invite tous les démo-crates et tous les hommes (etfemmes !) épris de liberté et deprogrès social à se rassemblerpour édifier la Martinique dedemain. Ensemble, nousserons plus forts !

N.B. : Lisez l’ouvrage« L’insurrection du Sud » édité

par le Parti.

Serge SOUFFLEUR

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Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui lui ont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle, intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants.

Nous les remercions d’envoyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestionsau siège du PPM : Ancien Réservoir de Trénelle

Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01 - Site Internet : www.ppm-martinique.netEmail : [email protected]

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COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPEREJeannie DARSIERES Didier LAGUERRELaurence LEBEAU

Daniel RENAYSerge SOUFFLEUR Victor TISSERAND