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Une histoire des procès de sorcellerie dans le Nord de la France à la fin du Moyen-Âge Création 2016/2017 du Collectif l’Intruse Le procès de Péronne

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Une histoire des procès de sorcellerie dans le Nord de la France à la fin du Moyen-Âge

Création 2016/2017du Collectif l’Intruse

Le procès de Péronne

La Compagnie3

Résumé4

Note d’Intention6

Le spectacle8

Un spectacle pour l’espace public10

Un peu d’histoire11

Bibliographie 14

SOMMAIRE

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La compagnie

Le collectif l’Intruse s’est créé en 2014 à Lille, avec la volon-té de développer un théâtre politique. Nous souhaitons créer des spectacles vivants, drôles et sans concession qui

jettent un pavé dans la marre. En allant à la rencontre de toutes et de tous, nous jouons aussi bien dans les salles de spectacle que dans des lieux non dédiés, notamment dans l’espace public.

C’est avec la volonté de soulever des problématiques et des réalités sociales que nous pratiquons un théâtre phy-sique, grotesque nourrit par l’improvisation et la création col-lective. A l’aide d’une bonne poignée de dérision et portées par l’observation du monde qui nous entoure, nous créons des personnages singuliers qui interpellent le spectateur.

Le tour de chant de l'Intruse, spectacle chanté autour des luttes des femmes, arpente salles et bitume depuis deux ans. Il est notamment présent dans les festivals d'arts de la rue.

DISTRIBUTIONÉcriture, mise en scène et interprétation :

Anna Wessel et Camille CandelierRegard complice : Louise Wailly

Costumes : Marion ProuvostCréation Lumière : Brice NougesScénographie : Lucie Candelier

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1679 Bouvignies, dans le nord de la France. Péronne Goguillon, âgée

d’une quarantaine d’années, est condamnée au bûcher pour crime de sorcellerie. Comme elle, entre le XVIème et le XVIIIème siècle, des mil-liers de femmes, le plus souvent pauvres ou pay-sannes, se virent accusées de pactiser avec le diable. Elles furent persécutées, dénoncées, enfermées, jugées, torturées et condamnées à mort. C’est leur histoire qui est contée ici.

Dans ce spectacle, pas de vieille femme laide coif-fée d’un chapeau pointu. Pas de marmite pleine de crapauds pour faire bouillir les enfants, ni d’orgies démoniaques au clair de lune : laissons là les fantasmes et les contes pour enfants. Le propos est de mettre en lumière le triste destin de ces milliers de femmes à la fin du Moyen âge et de comprendre les motivations des juges et inquisiteurs qui se sont acharnés sur leur sort.

Résumé

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• En 1679, dans un village de Flandres devenu français depuis peu, situé non loin de Douai, Péronne Goguillon est accusée de sorcellerie. Le 24 mai, les hommes de fiefs de Douai interrogent point par point Péronne Goguillon selon des consignes précises.

• Le 25 mai, Péronne est sondée par le Bourreau de Douai, maître Jacques Galopin, en différentes parties du corps pour reconnaître les marques apposées par le Diable.

• Le 26 mai, la gouvernance de Douai envoie un modèle de sentence reprenant l’ordre démonologique traditionnel : initiation, sabbat, maléfices.

• Le 28 mai, Péronne comparaît une dernière fois et apprend qu’elle va mourir.

• Le lundi 29 mai 1679, Péronne Goguillon est conduite en grande cérémonie par les hommes de fiefs sur la place du village. Elle ne sera brûlée qu’à moitié afin d’exposer ses restes et ainsi marquer plus fort encore l’esprit des villageois de ses crimes.

Chronologie du Procès

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Note d’Intention

« Le procès de Péronne » c’est le projet de deux comédiennes qui se réunissent autour de l’envie de donner à voir une réalité sociale, celle de l’oppression des femmes et du patriarcat ainsi que toutes les formes de dérives qui découlent de la société d’aujourd’hui. A la suite de leur première création : « Le tour de chant de l’Intruse », spectacle de chansons autour des luttes de femmes, elles proposent une fresque historique qui veut mettre en lumière les enjeux de la grande chasse aux sorcières qui légitima la condamnation à mort de milliers de femmes en Europe et en Amérique du nord entre le XVème et le XVIIIème siècle.

« Pour un sorcier, dix mille sorcières » écrit l’historien Jules Michelet, en 1862 dans son ouvrage : « La sorcière ». Pourquoi les femmes furent la cible principale des inquisiteurs ? Les premiers bûchers apparaissent à la fin du Moyen-âge, alors que deux grands noms de l’Inquisition, Institoris et Sprenger rédigent un vrai traité contre les femmes : « Le marteau des sorcières ». Rapidement considéré comme une référence incontournable en matière de démonologie, cet ouvrage pointe du doigt « la femme  » de nature perverse et donc complice du diable. Comment cette véritable guerre contre les femmes, leur corps, leur intimité, a-t-elle marquée notre société ?

Ce spectacle a vocation à interroger le présent, Les procès de sorcellerie concernent principalement des femmes, souvent pauvres. Les bûchers se sont répandus dans une période de crise et de trouble. La société connaissait alors de graves tensions sociales et la révolte menaçait l’ordre public. Comment de telles atrocités furent possibles ? Il s’agissait de trouver un bouc émissaire pour répondre aux maux que subissait le peuple. Les victimes de ce fléau furent les populations les plus vulnérables : les femmes pauvres.

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Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Qui sont les sorcières du présent, l’ennemi intérieur ? Comment l’asservissement d’une partie de la population sert les intérêts des plus aisés ? Comment la peur de l’autre se met-elle au service de la préservation de l’ordre public ?

Autant de questions auxquelles le spectacle tente de ré-pondre. Leur profond intérêt pour l’Histoire, la Sociologie et le Cinéma documentaire ont amené les deux comédiennes à se pencher sur une recherche détaillée de cette sombre période. C’est donc avec un style qui leur est propre, faisant appel à leur pratique d’un théâtre physique et burlesque que ce spectacle d’investigation nous plonge dans la narration d’un récit, celui de Péronne Goguillon, condamnée à mort en 1679, à Bouvignies.

Habitantes du Nord, elles sont rapidement touchées par le parcours de cette femme et viennent à constater que leur région a été particulièrement concernée par ces procès de sorcellerie. A l’aide de recherches documentée, elles veulent montrer com-ment les changements politiques et les réformes économiques de l’époque ont amené à appauvrir la population paysanne. Comment les occupations militaires incessantes ainsi que la pré-sence de plus en plus forte de l’Église dans la vie du foyer ont condamné les zones rurales à vivre dans un climat de terreur et de soumission. Ce spectacle revisite donc une partie de la mémoire d’un territoire et nous plonge dans les problématiques quotidiennes des paysannes et paysans du Nord de la France au XVIIe siècle.

« D’où date la Sorcière ? Je dis sans hésiter : Des temps du désespoir. »

Jules Michelet, La Sorcière, 1862

L’écriture de ce spectacle s’appuie sur la retranscription d’un procès existant, celui de Péronne Goguillon, âgée de 41 ans

et condamnée à être brûlée vive sur la place publique d’un petit village du Nord de la France, en 1679. Il s’appuie également sur une recherche précise du contexte historique dans lequel un tel crime fut possible.

Pour comprendre les motivations des délateurs, nous en-trons dans le récit à travers une palette de personnages concernés par cette histoire. Qu’ils aient un lien de près ou de loin avec la sorcière ou qu’ils soient représentant de l’autorité, l’urgence des scènes et des dialogues tourne autour d’elle, sans que l’on ne la voie jamais apparaître. En effet, ce parti pris nous montre la place qu’occupe la rumeur ainsi que la fatalité du destin d’un bouc émissaire désigné. À travers son absence c’est l’impossibilité de se défendre qui est mise en avant.

Ce qui nous intéresse c’est d’observer le processus de dé-lation en tant que tel. Comment ce phénomène de chasse aux sorcières s’est-il répandu dans les campagnes à un moment précis de l’Histoire ? Pourquoi a-t-on pourchassé des femmes entre le XVème et le XVIIIème siècle alors qu’au Moyen-âge, nombre de pratiques reprochées aux sorcières était alors tolérées. C’est en sortant du cas isolé que nous réussissons à comprendre les mécanismes et autre enjeux qui se sont opérés. Les acteurs de ce processus sont donc représentés par les différentes catégories de personnages intervenant dans l’histoire.

Les villageoises et villageois nous plongent dans les pro-blématiques économiques du monde rural de l’époque. Ils ali-mentent la peur collective, se persuadent les uns les autres, jusqu’à se convaincre de sa culpabilité. Les juges quant à eux re-présentent le pouvoir, la haute autorité, ce sont les relais direct du Roi. Ils donnent les ordres et décident de la sentence à exé-cuter. Nous y voyons la mise en place de la procédure judiciaire.

Le spectacle

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Le crieur public nous éclaire sur le contexte socio-économique en diffusant les différents décrets et lois en vigueur. Il va per-mettre la diffusion des procès alentours et ainsi entretenir la peur auprès des paysans, les incitants à regarder dans leur propre village si une sorcière ne s’y cache pas. Enfin, les petits fonctionnaires représentent l’administration décentralisée. Ils ont des intérêts à préserver et acceptent les directives nationales.

Ce spectacle n’est pas une reconstitution. Il ne s’agit pas de relater précisément l’Histoire mais plutôt de s’appuyer sur celle-ci pour interpeller le spectateur. Nous voulons propo-ser une argumentation. La scénographie épurée, ainsi que la langue, n’engage pas le spectateur dans un lointain passé, au contraire, il lui permet de s’investir dans le récit de là où il est.

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Le traitement des personnages va dans ce même sens, il est empreint d’un théâtre physique, grotesque et enga-gé, où l’adresse au public prend une large place. Si la forme se veut accessible et dynamique, c’est pour mieux s’ancrer dans les problématiques qu’elle dénonce, pour susciter la cu-riosité afin de déconstruire ce que l’on pense être la norme. Parler de l’histoire de ces femmes, c’est d’abord parler de l’histoire des femmes, de leur oppression, de ce sur quoi s’est construit notre imaginaire et nos représentations, mais c’est aussi parler de tous ceux que l’on renvoi sans cesse à leur rang de minorité, d’exclus, de pourchassés. s représen-tations, mais c’est aussi parler de tous ceux que l’on renvoi sans cesse à leur rang de minorité, d’exclus, de pourchassés.

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L'histoire des procès de sorcellerie est profondément an-crée dans l'espace public. Qu'ils soient sur une place, dans la rue, ou sur le pas d'une porte, les rumeurs, les rassemblements et les débats publics autour des sorcières faisaient partie de la vie de village. La plus part des scènes de ce spectacle se déroulent donc dehors, dans des espaces publics tels que la place du village, la forêt, l'église ou les champs.

Jouer « Le procès de Péronne » dans la rue c’est aussi prendre le parti de remettre à sa juste place une histoire trop méconnue. C’est permettre de clamer, de diffuser haut et fort ce qui a longtemps était mis de côté, et de susciter la curiosité chez le spectateur. Si ces procès ont pu voir le jour, c’est notamment grâce à la manipulation des masses. C’est donc sur les places que nous voulons intervenir. C’est dans la rue, le lieu du peuple, que notre histoire prend son sens.

Le public est pris à parti et entièrement intégré à l’histoire. Il assiste au procès de celle dont on parle et dont on ignore le visage. Plus qu’un observateur, il se retrouve acteur à la manière des villageois qui l’épient et la regardent. Les personnages in-terpellent donc directement les spectateurs, en les plaçant dans la foule, comme témoins de leur misère. Enfin, à la manière d’un commentaire, un personnage grossier d’universitaire fait quelques irruptions dans la narration afin d’affirmer un autre point de vue. Il permet de rompre avec le passé, d’amener une complicité avec le public, un rapport privilégié.

Un spectacle pour l’espace public

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De la fin du Moyen Âge jusqu'au début du XVIIIème siècle, la société subit de nombreux bouleversements écono-miques, notamment dans le monde rural : la société tran-

site du modèle féodale au système capitaliste. Frappé par l’arrivée de nombreuses réformes, le conflit entre maîtres et serfs s’inten-sifie et l’on assiste à une paupérisation grandissante de la société paysanne. La privatisation des terres et la disparition du servage au profit des commutations sont quelques-uns des changements intervenant dans le monde rural. En effet, les paysans doivent dé-sormais payer leur taxe, non plus en travail, mais en argent. Étant dans l'incapacité de répondre à cette attente, de nombreux villa-geois se sur-endettent. Les foyers subissent une vague de précarisa-tion annonçant un exode rural important, principalement pour les femmes. De nombreuses révoltes et jacqueries paysannes éclatent alors.

En parallèle, apparaissent d'autres mouvements d'opposi-tion, notamment vis à vis du pouvoir ecclésiastique de plus en plus prégnant dans la vie sociale. C'est ainsi que de nombreux groupes d'hérétiques se forment partout en Europe, dénonçant les hiérar-chies sociales, la propriété privée ou remettant en cause les normes en terme de sexualité et de vie conjugale imposées par l’Église. Celle-ci se doit de contenir ces mouvements contestataires : une vague de persécution s'abat alors sur toute l'Europe. L'inquisition, tribunal spécialement chargé d'éradiquer l'hérésie, est mise en place. Elle autorise l'utilisation de la torture sur les hérétiques, alors considérés comme déviants et subversifs. C'est au cours du XVème siècle que cette persécution se cristallise petit à petit sur les femmes et qu’apparaît la figure de la sorcière.

S’ensuit une vague de répression massive particulièrement violente dans les régions rurales. Le pouvoir répand la croyance en la sorcellerie et instaure des campagnes de délation, édifiant un climat de terreur dans les villages. Les paysans et paysannes, s’in-quiètent de voir la justice chez eux. Ayant échos des procès alen-tours, et étant vivement encouragés à dénoncer tout acte soupçon-né de sorcellerie, les délations se font nombreuses.

UN PEU D’HISTOIRE...

Le modèle démonologique étant largement diffusé dans toute l'Europe, les procès se multiplient. Les femmes soupçonnées d'être sorcières vont jusqu'à dénoncer à leur tour ceux qui les ac-cusent dans l'espoir de sauver leurs propres peaux. Ainsi, l'épidé-mie de persécution se nourrit elle-même et les juges n'ont nulle besoin d'aller chercher les sorcières. Les limites géographiques des différents procès de sorcellerie nous donnent quelques indices sur le climat de terreur entretenue par l'État, la Justice et l'Église. Les échos des procès dans les grandes villes telles que Paris et Lille ne remontent pas dans tous les villages, cependant entre Lille et Douai, et quelques autres chefs-lieux de l'époque, les axes routiers facilitant, la peur des sorcières se fait de plus en plus courante.

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Au XIVème siècle - entre 1347 et 1352 - la peste noire dé-truit plus d'un tiers de la population en Europe. L’Église et l’État prennent en charge le contrôle des populations.

Toutes pratiques autonomes telles que l’avortement et la contracep-tion, jusqu’alors relativement tolérées comme formes de régulation des naissances, sont désormais sévèrement condamnées. La méde-cine s'institutionnalise et se réapproprie des pratiques ancestrales qui se transmettaient jusqu’alors oralement de femmes à femmes. L'hérésie, assimilée à ce genre de pratique, devient un crime de la reproduction. Les femmes sont particulièrement visées, elles sont bannies de l'Église et de la prêche. Pour réprimer et contrôler la population, l'inquisition passe de l'image de l'hérétique à une fi-gure féminine, celle de la sorcière. Le célèbre Maleus Malificarum ou « Marteau des sorcières » écrit à la fin du XVème siècle par deux puissants inquisiteurs annonce le début d'une chasse aux sorcières sans limites. Véritable traité contre les femmes, elles y sont dé-peintes comme cause de la luxure et de la débauche, leur corps y étant considéré comme source de vice. Cette bible du chasseur de sorcières va s'acharner à décrire la sexualité féminine dans ses moindres détails comme preuve de conspiration avec le démon. La large diffusion de cette ouvrage à travers toute l'Europe le place-ra comme référence incontournable en matière de démonologie. En 1532 Charles Quint institue la peine capitale pour sorcellerie et la persécution des sorcières passe de l'Inquisition aux tribunaux laïques.

LES FEMMES, LA CIBLE PARFAITE...

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Extrait du procès

- Si elle a été souvent au sabbat et assemblée des sor-cières ; combien de fois la semaine ; comment elle s'y transporte ? Si c'est son amoureux qui la porte et en quelle forme il est ? Si en homme ou en bête et en quelle bête ?

- Å déclaré qu'elle y allait une fois la semaine seulement, de nuit. Et son amoureux l'emportait en l'air en forme d'un petit chien noir sans queue dedans son oreille.

- Si le diable ne lui a baillé de la poudre pour nuire aux hommes ou aux bêtes ?

- A répondu que le diable lui a donné de la poudre gri-sette pour en faire ce qu'elle voulait.

- Si avec telle poudre ou autre elle n'a fait manquer bap-tême à des enfants nouveau-nés ?

- A nié d'avoir fait manqué baptême à aucun enfant nouveau-nés, sinon qu'elle a fait faire une fausse portée à Liévine Facon en mettant un grain de poudre où elle a passé. Et ce, à cause qu'elle l'avait tourmenté.

- Si en leur assemblée, ils ne font point de complots ensemble pour nuire aux hommes, aux bestiaux, aux grains et autres fruits de la terre, pour faire des bruines, des grêles, des vermines, des mulots et des souris ? Et quelles récompenses ou promesses leur fait le diable lorsqu’ils nuisent ainsi ?

– D'EAUBONNE Françoise, « Le sexocide des sor-cières », Paris, Esprit Frappeur, 1999

– D'EAUBONNE Françoise, « Les femmes avant le patriarcat », Paris, Payot, 1977

– FEDERICI Sylvia, « Caliban et la sorcière »

– GINZBURG Carlo, « Le sabbat des sorcières », Paris, Gallimard, 1993

– MICHELET Jules, « La sorcière », Paris, Hetzel, 1862

– MUCEMBLED Robert « La sorcière au village. XVe-XVIIIe siècle. », Paris, Gallimard, 1979

– MUCHEMBLED Robert, « Les derniers bûchers : un village de Flandres et ses sorcières sous Louis XIV », Paris, Ramsay, 1981

– NINEY François, « Le documentaire et ses faux-semblants », Paris, Klincksieck, 2009

– SALLMANN Jean-Michel, « les sorcières, fian-cées de Satan », Paris, Gallimard, 1989

BIBLIOGRAPHIE

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La tentation de Saint-Antoine, Joachim Patinir

CONTACTS

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