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Le premier ministre fait adopter un accordauquel il «ne croit pas»PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPARTARTICLE PUBLIÉ LE JEUDI 16 JUILLET 2015
Les députés grecs ont donné leur feu vert dans la
nuit de mercredi à jeudi aux mesures d'austérité
draconiennes exigées par les créanciers, malgré
l'opposition de plusieurs élus de Syriza. Des milliers
de personnes ont manifesté contre cet accord.
Les députés grecs ont donné leur feu vert dans la
nuit de mercredi à jeudi aux mesures d'austérité
draconiennes exigées par les créanciers internationaux
d'Athènes, ouvrant la voie à des négociations sur un
nouveau plan de sauvetage financier malgré l'hostilité
de près d'une quarantaine d'élus de Syriza, le parti au
pouvoir.
Le plan a été approuvé par 229 voix contre 64 et
six abstentions. « Nous n'y croyons pas, mais nous
sommes contraints de l'adopter », avait déclaré le
premier ministre Alexis Tsipras en amont du vote.
32 députés de Syriza ont voté contre le texte, dont
l'ancien ministre des finances, Yanis Varoufakis, et
la présidente du parlement, Zoi Konstantopoulou. Six
élus Syriza ont par ailleurs voté blanc, tandis qu'une
parlementaire était absente de l'assemblée. L'accord
passé ce week-end a été adopté avec l'appui de
l'opposition (conservateurs de Nouvelle Démocratie,
socialistes du Pasok, centristes de Potami), ce qui a
semé le doute sur l'avenir de son gouvernement.
Alexis Tsipras: «Je suis forcé d'accepter» cet accord. © Reuters
« Je reconnais que ces mesures budgétaires sont
rudes, qu'elles ne seront pas bénéfiques pour
l'économie, mais je suis forcé de les accepter », a
indiqué Alexis Tsipras dans son discours juste avant le
vote. « S'il existe un moyen de sortir l'économie de la
crise, il passe par la possibilité d'une restructuration
de la dette et c'est garanti à moyen et long terme
», a ajouté le chef du gouvernement en commentantl'accord intervenu à Bruxelles. Lors du débat, son
ministre des finances, Euclide Tsakalotos, a repris ce
plaidoyer à son compte : « C'est un accord difficile, un
accord dont seul le temps dira s'il est économiquement
viable. »
Le plan, sur lequel il s'est entendu lundi à Bruxelles
avec ses partenaires européens, prévoit notamment un
alignement du taux intermédiaire de TVA (13 %) sur
le taux normal (23 %), une réforme des retraites, des
règles de négociation collective, du droit de grèveet des licenciements collectifs, ainsi que la poursuite
des privatisations dont les fruits seront utilisés pour
recapitaliser les banques et réduire la dette publique.
Son adoption à la Vouli ouvre donc la voie à des
négociations sur un troisième plan d'aide de 82 à 85
milliards d'euros sur cinq ans. Les banques grecques,
fermées depuis le 29 juin, ne pourront rouvrir qu'une
fois que l'accord conclu lundi entre Athènes et
ses créanciers aura été ratifié par toutes les parties
concernées, ce qui pourrait prendre un mois, a déclarémardi Alexis Tsipras à la télévision publique grecque.
Il a estimé que les banques grecques auraient besoin
d'une recapitalisation de 10 à 15 milliards d'euros.
Zoi Konstantopoulou, présidente du parlement et
figure de l'aile gauche de Syriza, qui fait partie des 32
parlementaires du parti ayant voté contre le compromis
de Bruxelles, a dénoncé un « génocide social », au
cours du débat qui a précédé le vote, tandis que
des manifestants affrontaient les forces de l'ordre
sur la place Syntagma. « Ce parlement ne doit pasaccepter le chantage des créanciers », a estimé Zoi
Konstantopoulou.
L'ancien ministre des finances Yanis Varoufakis, qui
a démissionné la semaine dernière, a quant à lui
comparé l'accord au traité de Versailles signé en 1919,
qui a imposé de lourdes réparations à l'Allemagne
vaincue et contribué à l'émergence du nazisme.
L'actuel ministre de l'énergie Panayotis Lafazanis
fait également partie des opposants, tout comme le
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ministre adjoint à l'emploi Dimitris Stratoulis. Tous
deux pourraient en faire les frais dès ce jeudi dans le
cadre d'un remaniement ministériel.Panayotis Lafazanis assure rester fidèle au premier
ministre mais s'est dit prêt à lui remettre sa démission,
comme l'a fait mercredi la ministre adjointe aux
finances. « Le choix entre un plan d'aide ou une
catastrophe est un choix dicté par la terreur , a-t-il
dénoncé. La Grèce ne progresse pas avec ces plans
d'aide, on la détruit plutôt. »
Nadia Valavani a jugé « impossible » de rester dans un
gouvernement qui conduira, selon elle, le pays sur une
voie mortifère.
Les ministres des finances de la zone euro tiendront
une téléconférence ce jeudi, pour évoquer le vote
du parlement grec. Le parlement français a lui aussi
approuvé mercredi l'accord. Cette adoption n'était pas
obligatoire, contrairement à ce qui se passera dans
des pays comme l'Allemagne, la Finlande, l'Estonie,
la Lettonie, la Slovaquie ou l'Autriche, très réticents
envers cette aide.
Le Fonds monétaire international (FMI) est venu
ajouter à la confusion ambiante en publiant mardi
soir un rapport qui juge la dette grecque intenable et
préconise un allègement massif, bien supérieur à celui
qu'envisagent les partenaires européens d'Athènes. La
France a emboîté le pas au FMI, le ministre des
finances, Michel Sapin, disant être sur la même ligne
que l'institution monétaire.
Sur la défensive, Berlin a assuré que ces données
étaient déjà connues des créanciers au moment des
négociations et le ministère des finances a entrouvert
mercredi la porte à un allongement de la maturité
de la dette grecque. Dans sa propre évaluation de la
situation financière grecque rendue publique mercredi,
la Commission européenne exclut aussi une décote
de la dette grecque (« haircut ») mais juge possible
un reprofilage. Ce point est évoqué de manière floue
et assorti de nombreux conditionnels dans l'accord
conclu ce week-end lors du sommet de la zone euro.
La Commission a en outre proposé d'accorder à la
Grèce un prêt-relais de sept milliards d'euros pour
que celle-ci puisse honorer ses engagements financiers
immédiats avant la mise en place du nouveau plan
d'aide, à condition que celui-ci soit validé par
le parlement grec. L'argent serait débloqué par leMécanisme européen de stabilité financière (MESF),
un fonds de secours créé en 2010 et qui contient encore
13,2 milliards d'euros. Puis le Mécanisme européen de
stabilité (MES) prendrait le relais une fois approuvé
un troisième plan de sauvetage pour la Grèce, dont le
montant pourrait atteindre 86 milliards d'euros, selon
un document de la Commission dont Reuters a pris
connaissance.
Alors que certains fustigent l'intransigeance des
créanciers, dont Alexis Tsipras a déclaré mardiqu'ils avaient envoyé le message « qu'il est inutile
d'organiser des élections dans les pays sous assistance
financière », d'autres blâment l'inconséquence de leurs
gouvernements successifs.
Plus de dix mille manifestants étaient rassemblés devantle Parlement pour dénoncer l'accord. © Reuters
[[lire_aussi]]
En Allemagne, Schäuble continue de défendre
l'idée d'un « Grexit » temporaire
Le ministre allemand des finances, Wolfgang
Schäuble, a pour sa part répété jeudi qu'une sortie
provisoire de la zone euro serait probablement la
meilleure solution pour la Grèce, même s'il assure
qu'il demandera avec une « conviction totale » au
Bundestag de valider l'ouverture de négociations avecAthènes sur un troisième plan d'aide.
« Nous avons franchi une étape supplémentaire », a
déclaré le ministre allemand des finances à l'antenne
de la radio Deutschlandfunk en réaction à l'adoption
au cours de la nuit par le Parlement grec des réformes
exigées par les autres pays de la zone euro. « C'est une
étape importante », a-t-il dit tout en ajoutant que de
nombreux économistes doutaient de la possibilité pour
la Grèce de sortir de ses difficultés sans une décote sur
sa dette.
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Or une telle décote est incompatible avec les traités sur
l'appartenance à la zone euro, a poursuivi Wolfgang
Schäuble, ce qui signifie à ses yeux que la Grèce aurait
à abandonner provisoirement la monnaie unique. «
Mais ce serait peut-être la meilleure voie à suivre pour
la Grèce », a-t-il dit.(avec Reuters)
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