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n° 897 Le numéro : 6Août-septembre 2006 Rapport moral, cotisations Livres & CD : les nouveautés Nicéphore Cité & musée Niépce Une expo : Verdun 1916 en relief Un magazine : France Photographie Une galerie : Alpes-stereo Du compact au reflex Couplage d’appareils numériques Insolite Jeux de miroirs Du compact au reflex Couplage d’appareils numériques Insolite Jeux de miroirs À gauche: Sony R1 de Van Ekeren. À droite: Olympus C5050 à infrarouge de Daniel Chailloux, D3 de RBT, reflex Nikon D200 de Pierre Gidon.

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Page 1: Le numéro: 6 Jeux de miroirs Insolite numériquesd ... · our le SCF, l’exercice 2005-2006 aura été surtout l’année du numé-rique. Mais les autres activités du Club ont

n° 897

Le numéro : 6€ Août-septembre 2006

Rapport moral, cotisations Livres & CD : les nouveautésNicéphore Cité & musée Niépce Une expo : Verdun 1916 en reliefUn magazine : France Photographie Une galerie : Alpes-stereo

Du compact au reflex

Couplaged’appareilsnumériques

InsoliteJeux de miroirs

Du compact au reflex

Couplaged’appareilsnumériques

InsoliteJeux de miroirs

À gauche : Sony R1 de Van Ekeren. À droite : Olympus C5050 à infrarougede Daniel Chailloux, D3 de RBT, reflex Nikon D200 de Pierre Gidon.

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L’exercice 2005-2006 venant de se terminer,vous êtes appelés à renouveler dès mainte-

nant votre cotisation pour l’exercice 2006-2007,qui se terminera fin août 2007.

Rappelons que le montant de la cotisationproprement dite est de 28 €, ce qui avec les 30 €d’abonnement au bulletin au tarif préférentielréservé aux membres donne un total de 58 €, àverser sous forme d’un chèque à l’ordre du SCF,à envoyer à l’adresse qui figure en bas de page.Votre banque est-elle hors de France ?

Ne réglez pas par chèque, les frais sont trop éle-vés. Si vous avez accès à Internet, payez par Pay-Pal sur notre site. Sinon, par virement postal.Vous sentez-vous parfois étourdi ?

Il a été convenu avec la Banque Postale quevous pourrez verser votre cotisation, abonne-ment inclus, par prélèvement automatique au10 septembre de chaque année. Vous trouverezavec ce Bulletin l’imprimé à remplir et à nousretourner signé si vous optez pour cette formule.Êtes-vous imposable sur le revenu ?

La cotisation au SCF bénéficie d’un régime fis-

VIE DU CLUB

cal intéressant : avec le reçu fiscal que vous rece-vrez, 66 % de votre cotisation (pas la partie abon-nement) est déductible, non pas de votre revenuimposable, mais directement de votre impôt.

Par exemple, vous ne paierez en réalité, aprèsdéduction fiscale, qu’environ 10 € sur les 28 € devotre cotisation normale, soit 40 € sur le total coti-sation + abonnement.

Voulez-vous faire un geste en pensant aux col-lègues qui n’ont pas la chance d’avoir assez derevenus pour être imposables? Si vous estimezque votre cotisation peut vous coûter autantqu’à eux, versez au SCF une cotisation de soutien,abonnement inclus, de 112 €. Sur les 82 € de lapart cotisation, l’État vous en remboursera 54.Votre cotisation ne vous coûtera donc finale-ment que 58 € abonnement inclus, soit pas plusque la leur (voir tableau ci-dessous).Avez-vous de vraies difficultés financières ?

Si vous pensez ne pas pouvoir régler votre coti-sation, le Bureau peut vous accorder des conditionsparticulières ou une dérogation exceptionnelle :adressez une lettre motivée au président. ■

Par Olivier Cahen, président.

Pour le SCF, l’exercice 2005-2006aura été surtout l’année du numé-

rique. Mais les autres activités duClub ont continué à se développer.

Les équipements de projectionnumérique acquis en septembre ontété rapidement mis en œuvre etune équipe s’est constituée spontanément, desorte que l’absence d’un ou deux « experts »n’empêche plus de présenter des projections.Maintenant, les projections d’images numériqueset de diapositives peuvent être alternées sans dif-ficulté dans la salle de la Bienfaisance.

Les séances, petites et grandes, ont connu unebonne fréquentation : chacun a pu y montrer saproduction et y acquérir de nouvelles connais-sances. Le numérique est maintenant pratiquépar un grand nombre d’entre nous et il est désor-mais possible, même avec du matériel amateur,de s’initier à la vidéo numérique en relief. C’estdonc, du point de vue technique, une petiterévolution qui s’est opérée sous nos yeux, pourle plaisir et dans l’intérêt de tous.

Les rencontres régionales ont eu lieu réguliè-rement en Aquitaine, à Genève et ailleurs. Unprojet de groupe régional a été mentionné dansle Midi, nous l’aiderons à prendre forme.

Une petite équipe (Daniel Chailloux, GilbertGrillot, accompagnés par Philippe Matter) s’estrendue dans la région Aquitaine pour montrerl’équipement numérique en fonctionnement,ainsi que pour expliquer les principaux logicielsnécessaires. Cette opération, couronnée de suc-cès, devrait être reprise progressivement dansles autres régions, sur demande des animateursrégionaux.

Plusieurs membres du Club continuent à nousfaire connaître leurs travaux ou acquisitions dansce domaine : logiciels de montage ou de gestiond’images, couplages et adaptations d’appareilsphoto numériques…

Le site Internet du Club, www.stereo-club.fr, aété encore enrichi, en particulier la galeried’images, notamment grâce à Pierre Meindre

qui, en accord avec Gérard Moli-nengault, peut aussi intervenir sur lesite. Nous souhaitons que de nom-breux membres du Club envoientleurs photos pour compléter cettegalerie. La participation d’autresmembres au contenu des pages dusite est également souhaitable.

Les difficultés du bulletin ont continué. Notrerédacteur en chef délégué, Pierre Parreaux,compte tenu des autres travaux qu’il fait pour leClub, n’arrive toujours pas à retrouver unecadence de parution mensuelle. Les bulletins,notamment l’annuaire que nous avons reçu finmai, sont toujours aussi soignés, mais ont tou-jours du retard. Cela pose encore le problème deconstituer une équipe de rédaction pour l’aideret prendre la suite quand son contrat aura pris fin.

La question du renouvellement du contrat dePierre Parreaux se pose à nouveau. Ce contratannuel (emploi « CEC » aidé par l’État) peut êtreen effet renouvelé pour la troisième et dernièrefois. Vous êtes donc tous appelés à voter pour oucontre le renouvellement.

L’effectif du Club s’est maintenu à 500 membres,notamment grâce à la gestion de Pierre et malgréune tendance à la baisse des effectifs générale-ment constatée dans toutes les associations.

L’exercice se solde par des déficits, notammentdus à des facturations de l’exercice précédentarrivées en retard, à des achats plus importantsde « fournitures » (il reste un bon stock delunettes polarisantes et anaglyphes), à l’absencede prestations extérieures payantes.

Les demandes de subventions au départementde l’Essonne et à la mairie de Verrières n’ont pasabouti. Cependant, la mairie de Verrières a déjàpu nous offrir des travaux de reprographie, et lapossibilité de disposer des salles municipales pourdes projections publiques est déjà pratiquementassurée.

Nous avons établi des accords avec l’Institutgéographique national pour tenir notre congrèsen novembre à Saint-Mandé. À cette occasion,nous avons lancé un concours international

Stéréo-Club français 3 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

V IE DU CLUB

Stéréo-Club français 2 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Rapport moral 2005-2006

Président du SCF, directeur de la publication : Olivier CahenVice-président : Gérard Métron. Secrétaire : Daniel Chailloux. Trésorier : Rolland Duchesne.

Secrétaire de rédaction, rédacteur en chef délégué : Pierre ParreauxBulletin, abonnements & cotisations : 6, av. Andrée Yvette, 92700 Colombes

E-mail : [email protected][email protected] – Imprimé par Wagram Éditions, 95870 Bezons

Membre de l’ISU (Union stéréoscopique internationale)et de la FPF (Fédération photographique de France)

SIRET : 398 756 759 00021& 00039 – APE 913 ESiège social : 3D, Résidence La Tournelle,

91370 Verrières-le-Buisson.

Images en relief, bulletin mensuel duStéréo-Club français

Association pour l’image en reliefAssociation Loi 1901 fondée en 1903 par Benjamin Lihou

Commission paritaire de la presse : n° 0910 G 86991 – ISSN : 1774-8569

Adhérez, abonnez-vous! Formule A ou B au choixRèglement à l’adresse ci-dessous ou par Internet.

A. Cotisation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 €ou cotisation de soutien (66% remboursés par l’État) : . . . €

+ abonnement facultatif au Bulletin, tarif adhérent : . 30 €

Total cotisation normale + abonnement : . . . . 58 €

B. Abonnement seul, sans adhésion au Club : . . . . . . . . 52 €

www.stereo-club.fr

Votre cotisation 2006-2007

Exemples de contributions et de coûts réels.L’aide de l’État a un effet multiplicateur.Chaque supplément de 1 € réellementdépensé par un membre imposable apporte3 € au Club! Voilà une incitation à aider leSCF à boucler son budget tout un assurantune plus grande équité entre les membres.

Pierre Meindre aux manettes

Le présent Bulletin n° 897 est accompagné des documents de l’assemblée générale 2006.

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Stéréo-Club français 4 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

V IE DU CLUB

Stéréo-Club français 5 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

COUPLAGE DES APN

d’images « scientifiques » auquel chacun estconvié à soumettre ses œuvres.

La numérisation des collections de photos duClub, entreprise par Gérard Grosbois, est bienavancée. On a déjà pu apprécier la qualité de cetravail sur le site Internet, ainsi que dans le Bul-

letin et les séances de projection. Mais ce n’estqu’un début.

Le Club continue, les réunions se passent dansune ambiance amicale. La participation de tousaux activités, chacun selon ses goûts et ses possi-bilités, est toujours souhaitée. ■

Pierre Gidon

Je m’étais promis de ne pas le faire et pourtantje l’ai fait : acheter deux reflex numériques

pour la stéréo.Chacun a son style de photos et a ses appareils

préférés pour les faire. Je fais partie de ceux quipensent qu’il faut adapter la base de la stéréo ausujet. C’est particulièrement conseillé en macro-photo, mais c’est beaucoup plus discuté en photode paysages, à cause de l’effet de maquette.

Si vous ne voulez pas adapter la base stéréo,alors éliminez les appareils reflex, car ils sonttrop larges, sauf à acheter un assemblage coupé-collé de style RBT, mais RBT ne s’est pas encoreaventuré dans les reflex numériques.

Un peu d’histoireLes appareils reflex haut de gamme de Nikon

sont prévus pour accepter un simple câble desynchronisation, qui se branche entre les prises detélécommande de deux boîtiers. Quand ondéclenche un appareil, on déclenche l’autre simul-tanément. L’existence de ce câble (réf. MC-23)est assez peu connue et pourtant, c’est ce que j’uti-lise depuis plus de dix ans entre deux reflex argen-tiques Nikon F90X. Apparemment, c’est valablepour plusieurs autres modèles, surtout sur lesmodèles dits professionnels, dont le prix fait peur.

À l’époque (1995), le F90X était le modèle« premier prix » ayant cette possibilité. Il étaitdécrit comme appareil « semi-pro » ou « amateuraverti » dans les magazines spécialisés. L’investis-sement dans deux boîtiers et dans deux zooms 28-85 mm à bague (et non à pompe comme c’étaitclassique à l’époque) m’avait amené à un budgetcompris entre 25000 et 30000 F. Le même choixaujourd’hui (en argentique) est certainementbien plus abordable, en occasion, et doit per-mettre aux curieux d’expérimenter ce genre desolution.

Je dois dire que ce choix n’est pas simple àfaire car, outre le problème du prix, seule la com-mande de déclenchement est synchronisée par lecâble. Pour le reste, vous avez deux boîtiers côteà côte avec : deux optiques, deux mises au point,deux mesures du temps de pose, et le construc-teur ne s’engage sur rien en matière de synchro-nisation. Quant au flash, personne ne peut rienvous dire de plus que : il faudra bricoler.

Pour expliquer mon choix, il faut se remettredans le contexte de l’époque. J’avais déjà faitdes photos stéréo avec un Vérascope F40 sanscellule et sans adaptation de la base. J’avais subises reflets internes. (Combien utilisent encoreun appareil des années cinquante avec leursdéfauts?) J’avais comparé ses résultats avec ceuxque j’obtenais en hyperstéréo en deux temps

De l'argentique au numériqueavec des appareils reflex stéréo

À l’arrière : les anciens reflex F90X argentiques sur une grande barre (base = 35 cm).Devant : les nouveaux reflex D200 numériques côte à côte sur la plus petite barre (base = 15,5 cm).

En couverture : les mêmes avec zooms déployés. Les pare-soleil sont utiles en grand-angle.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE : MERCREDI 27 SEPTEMBRE à 19H30 (voir dernier Bulletin).Tous les membres sont conviés à l’assemblée générale du Stéréo-Club français. Vous trouverez, joints

au présent Bulletin, le rapport financier ainsi que les documents vous permettant de voter.

CONGRÈS NATIONAL : 24-26 NOVEMBRE à SAINT-MANDÉ (94) (voir dernier Bulletin).Il est toujours temps de vous inscrire, en nous retournant les formulaires qui étaient joints au Bul-

letin ou sur : www.stereo-club.fr. Et n’oubliez pas de participer au concours d’images scientifiques !

HÔTELS PROCHES DE L’IGN : ★★★ Daumesnil, 50 av. de Paris, Vincennes, 01 48 08 44 10 ★★ Le Ruisseau, 18 rueTalus du Cours, Saint-Mandé, 01 43 74 02 39 ★★ Château, 1 rue Robert Giraudineau, Vincennes, 01 48 08 67 40★★ Donjon, 22 rue du Donjon,Vincennes, 01 43 28 19 17 ★★ Jardins, 39 rue de Fontenay,Vincennes, 01 43 28 25 64.

L a Fédération photogra-phique de France pro-

pose de nombreux et inté-ressants documents. Enavril, dans le numéro 199de sa magnifique revueFrance Photographie, deuxarticles ont retenu notreattention.

Pour les utilisateursd’appareils numériques,une visite guidée du logi-ciel DXO Optics Pro, quiexplique comment il estpossible d’améliorer desfichiers Raw. Les résultatssont impressionnants.Peut-être sera-t-il bientôtpossible de choisir unobjectif en ne considérantque ses qualités de« piqué », les autrescaractéristiques comme levignetage et les distor-sions étant corrigées entotalité. Ces correctionssont basées sur desavants calculs qui met-tent en correspondanceles données Exif des

fichiers d’une part avecdes bases de données éta-blies par le concepteur dulogiciel d’autre part. C’esttrès impressionnant et lesrésultats montrés sontconvaincants.

Pour ceux qui souhai-teraient faire de la stéréo-couleur-rétro, uneméthode amusante pourréaliser avec son Photo-shop favori des pseudo-autochromes spectacu-laires. Ne manquent plusque les costumes et lesvoitures d’époque !

En cahier central, unmagnifique dossier deGérard Chesneau: « Modeet Beauté ». Portraits de

jolies modèles impriméssur papier épais verni.

La FPF a un rôle fédéra-teur pour toutes les acti-vités de la photographie ycompris la stéréoscopie,elle diffuse de la docu-mentation technique. Larevue France Photographiefournit de nombreusesanalyses d’images quipeuvent contribuer ànotre formation artistique.

Pour tous renseigne-ments sur la FPF, vouspouvez consulter le sitewww.fpf.asso.fr oucontacter le correspon-dant du Stéréo-Club fran-çais : [email protected]

Jacques Sandillon

La Fédération photographique de France et France Photographie

NOS AMI(E)S DISPARU(E)SC’est avec une grande tristesse que nous avons appris, fin août à Colombes, le décès brutal de Simone, épouse

de Marcel Durkheim, notre dévoué secrétaire pendant de nombreuses années jusqu’à 2000.Tout près de là, à Courbevoie, Max Tricoche, 86 ans, nous a quittés après une longue maladie de trois ans.

Nombreux sont ceux au Club qui auront une pensée émue pour ce mécanicien de talent, réparateur et concep-teur d’appareils (dont la monteuse « sans souci »), qui a su redonner vie à tant de nos matériels stéréo.

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avec un Nikkormat, sa cellule intégrée et sesoptiques interchangeables.

Le Nikkormat me donnait infiniment plus satis-faction, mais je ne savais pas en synchroniserdeux et j’ignorais l’existence des RBT. J’essayaiset réussissais à synchroniser deux petits compacts(argentiques) Canon bifocale avec flash intégré.La qualité d’image n’était pas celle d’un appareilreflex. Le temps de pose un peu aléatoire. Lesimages n’étaient pas mal synchronisées, mais pasbien non plus. Les deux flashes, qui ne se déclen-chaient visiblement pas ensemble, faisaient deuxombres indépendantes, une sur chaque photo ducouple. Les ombres n’étaient alors plus vues enrelief. Bref, je n’avais rien de satisfaisant pourfaire de la stéréo en mouvement.

J’avais alors fait le pari : les reflex c’est mieux,les cellules multizones modernes c’est mieux, lamise au point automatique c’est mieux, la synchroNikon pour des appareils posant aussi court que1/8000 de seconde, ça ne peut pas être mauvais,et le flash (unique), on bricolera.

Usage de reflex argentiques en stéréoLe bilan fut immédiatement positif. Le viseur

de l’appareil est très lumineux, facile pour lescadrages exacts. Les temps de pose bien mieuxchoisis. Les décalages de programme, si faciles àutiliser, les passages entre mode manuel et auto-matique si immédiats. La mise à la même focaledes deux zooms a été un réflexe immédiatementacquis. Les mises au point et temps de pose choi-sis automatiquement à l’identique dans presquetous mes usages.

Les tests de synchronisation stéréo ont un peudéçu dans un premier temps puis, en comprenantles différents modes, on sait ce qui marche etfinalement ça marche bien. Oui, c’est encore trèsbien, certes pas aussi parfait qu’un appareilesclave d’un appareil maître. En fait, toutes lespossibilités théoriquement offertes par ces appa-reils ne sont pas accessibles. Il existe des cas oùles deux appareils restent trop indépendants. Enparticulier, il existe le mode mise au point encontinu [C] qui est censé s’accommoder des objetsen mouvement et déclencher exactement aumoment choisi. En fait, dans ce mode, chaque

appareil s’accorde une fraction de seconde pourdéclencher sur un « bon pas » de la mise au pointet, au final, les deux images ne sont pas syn-chrones. Donc seuls les modes [S] standard et[M] manuel sont utilisables. Concrètement : onappuie sur le déclencheur à mi-course et, enmode [S], chaque appareil fait sa mise au pointet mesure son temps de pose. Une fois atten-due la fraction de seconde nécessaire, ondéclenche à fond et le résultat est synchrone àmieux que 1/500 de seconde entre les deux appa-reils. En mode manuel [M], il n’est normalementpas nécessaire d’attendre un micro-instant à mi-course pour déclencher, mais cela semble quandmême préférable.

L’autre problème, c’est l’écart de mise au pointet l’écart de temps de pose. Quand des objetsproches et étroits sont dans le champ, chacundes objectifs ne voit pas (à cause de la parallaxe)les mêmes objets dans sa zone de capture etmesure une distance différente et un temps depose différent. Il faut savoir repérer ces situa-tions et passer en manuel un des appareils pourle contraindre à faire le même réglage quel’autre. D’expérience, ce n’est pas facile, on se faitfacilement piéger et les deux images sont diffé-rentes. Évidemment, vous vous dites que ce pro-blème sera identique en numérique. Pour l’essen-tiel, vous avez raison mais, comme nous leverrons, notre monde moderne continue à nousfaciliter la vie.

Les bricolages associésPendant que l’on est dans les problèmes, par-

lons du flash. Là aussi, le F90X est très élaboré.Dès que l’on met le flash sur le sabot, il remontela vitesse au 1/60 de seconde s’il y a peu delumière ou il choisit jusqu’à 1/250 s’il y en a assez,car il sait que vous voulez alors déboucher lesombres. C’est bien pratique mais, avec le cou-plage par le câble plutôt simple, le second boî-tier ne sait pas que le premier a un flash et faitdonc de tout autres choix de temps de pose et dediaphragme. Jouer avec le mode manuel m’aparu restrictif, alors j’ai choisi de bricoler. Il s’agiten fait de reporter les commandes du sabot duflash sur le deuxième appareil par un cordon

Stéréo-Club français 7 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

COUPLAGE DES APN COUPLAGE DES APN

Stéréo-Club français 6 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

prolongateur et un trou dans la base du flash per-mettant les connexions électriques adéquates(simples soudures sans apport d’électronique).

Le bilan est mitigé. Je n’ai pas vraiment prati-qué le débouchage des ombres, c’était tentant,mais l’ensemble est trop lourd dans la pratiquemontagne, et c’est très difficile quand on ne voitpas le résultat immédiatement. En basse lumière,ça se passe bien dans 70 % des cas. J’ai réussi detrès belles photos ainsi. Mais l’éclair du flash estextrêmement court et il arrive qu’il se termineavant que l’autre appareil n’ouvre son obturateurcomplètement. Cela peut être dépendant de l’étatde fraîcheur des piles dans les deux appareils.

Puisque l’on est dans les bricolages, il faut quel’on parle adaptation de la base. Évidemment,on monte des attaches rapides sur les pas de vispour pied et on se fait des barres de raccordementayant différentes longueurs pour tenir les deuxboîtiers ensemble. Le câble de raccordement MC-23 étant limité à 40 cm, pour les longueurs plusgrandes, j’en ai acheté un deuxième que j’aicoupé en deux et raccordé moitié à un émetteurradio, moitié à un récepteur. Avec l’aide d’unpied photo, on peut aller comme ça jusqu’à 150 mde base. (Il existe aussi des cordons prolonga-teurs jusqu’à 3 m.) Le problème, c’est la rigiditédes barres qui se vrillent sous le poids de ceslourds boîtiers. J’ai progressivement admis que laperfection n’était pas possible, pas plus que quandje pose un pied photo d’un côté et que j’essaie decadrer la même chose de l’autre. Il faut accepter

de corriger au montage de sérieux décalages.Voilà un bel équipement qui m’a donné plus

de satisfactions que de déboires, surtout connais-sant les limitations des autres solutions déjà expé-rimentées. Là où le problème se corse, c’est avecl’arrivée du numérique et des appareils com-pacts, légers et performants.

Je ne prendrai pas d’appareilsreflex numériques !

Il faut dire que cet ensemble a un poids. 2 boî-tiers de 900 g + 2 objectifs de 600 g + 300 g depiles de rechange + 600 g de trépied photo+ 700 g de sac de protection + 1,4 kg de barreset radiocommande = 6 kg dans le sac à dos. Alors,la décision est vite prise : quand je passerai ennumérique, ce sera pour des petits compacts paslourds et performants. D’ailleurs il y a un autreargument pour ça. En argentique, on peut choi-sir son optique et son film. Une optique qui ouvremais moins « piquée » sur un film sensible à grosgrain ou au contraire une optique qui « pique »sur un film peu sensible à grain fin, quand on saitque l’on aura de la lumière ou pas. Avec unnumérique, on ne changera pas de capteur. Il ases pixels, pas un de plus, pas un de moins. Cen’est pas en prenant une optique plus « piquée »que l’on changera quelque chose. De plus, on negagnera pas en sensibilité en acceptant de sacri-fier la définition, comme on le fait en argen-tique. (Oui, je sais, on peut régler la sensibilité ISOdu capteur, mais ce que l’on ne vous dit pas, c’est

Col de la Louze et pointes de Comborsier en Beaufortin. Base = environ 50 m.En argentique comme en numérique, résultat satisfaisant avec un boîtier tenu à la main

et l’autre sur pied, radiocommandé via un demi-câble de synchronisation MC-23.

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que c’est au détriment de la dynamique de lumi-nosité. En haute sensibilité, on augmente le« bruit » : les parties sombres deviennent gra-nuleuses, piquetées de points colorés.)

Les zooms des petits compacts sont calculésau mieux pour leurs pixels, on ne fera pas mieux.Et comble de malchance, si vous changez l’objec-tif sur votre reflex numérique, vous ferez tomberdes poussières sur un capteur et pas sur un film.Alors que le film change à chaque vue, le capteurgardera ses poussières pour toutes les vues. Alors,c’est sûr : il ne faut pas choisir un reflex.

Puisqu’il ne reste plus qu’à choisir parmi lescompacts, regardons un peu avec des contraintesraisonnables. Je veux un zoom qui commence àmoins de 30 mm et finisse à plus de 80 mm(focales exprimées en équivalent 24x36). Qu’ilsoit réglable à l’identique sur les deux compacts.Que le résultat soit synchronisé. Le nombre demillions de pixels est maintenant suffisant pourqu’il ne soit plus un critère.

Première déception, le critère de focale limitebrutalement le choix. Deuxième déception, la syn-chronisation électrique ne garantit pas le synchro-nisme, sauf à s’équiper d’un système complexe(boîtier LANC Shepherd). Troisième déception, leszooms réglables à l’identique, ce n’est pas si facile.Par ailleurs, vous essayez les compacts et vousdécouvrez les limites des images numériques, etprincipalement la dynamique des lumières. Que deciels grillés, que d’ombres bouchées. Quand voussortez d’une visée reflex, le viseur optique d’uncompact qui ne couvre qu’une partie excentrée dela photo réellement prise est inacceptable. Vouspensez alors qu’une visée sur écran sera bienmeilleure. Vous découvrez un écran minusculeaux couleurs fluctuantes, sans détails. Et quandvous voyez l’image finale, vous dites : « Mais cen’est pas ça que je voulais prendre! »

Quand, en labo numérique, vous essayez detirer le maximum d’une image, le bruit monte(non, ce ne sont pas les pixels que l’on voit et quigênent, mais c’est le bruit dit thermique). Alorsvous pensez: la solution, ce n’est pas un compact,mais un « bridge » (APN à zoom puissant noninterchangeable et à visée électronique). Oui,mais il n’en existe plus ou presque.

Un peu de techniqueEt puis comme vous commencez à avoir lu

beaucoup de choses sur les images numériques,vous commencez à savoir que les pixels ne nais-sent pas égaux. Il y a les grands et les petits.Ceux qui sont bruyants et ceux qui sont froids.Détaillons un peu ces questions.

Les tailles des capteurs d’images sont trèsvariables. Dans ses reflex, Nikon a adopté le for-mat 15,8x23,6 mm. Canon a plusieurs formatsdont le 24x36mm. Certains appareils profession-nels sont en 45x45 mm. Mais quand vous ache-tez un compact, on vous parle par exemple de 2/3de pouce. En fait, ce chiffre, s’il caractérise bienle capteur, ne représente pas sa dimension. Ilcorrespond à des standardisations vidéo. C’estle diamètre de la monture des optiques néces-saires pour couvrir un capteur au rapport 4/3.

Table de correspondance. Les tailles de cap-teurs des compacts ont tendance à descendrepour en réduire le coût. On est très voisin du1/2 pouce pour la plupart, ce qui fait une sur-face de 6,4x4,8mm = 31 mm2 contre 373 mm2

pour un 15,8x23,6 et 864 mm2 pour un 24x36.Comme ces capteurs ont presque tous le même

nombre de pixels (5 à 10 millions), cela veut dire

COUPLAGE DES APN COUPLAGE DES APN

Stéréo-Club français 8 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Format (de monture en pouce)

Petit côté(mm)

Diagonale(image en mm)

Grand côté(mm)

1/6 2,7 2,2 1,6

1/4 4 3,2 2,4

1/3 6 4,8 3,6

1/2 8 6,4 4,8

2/3 11 8,8 6,6

1 16 12,8 9,6

qu’un pixel de compact reçoit plus de 10 foismoins de lumière qu’un pixel de reflex à ouver-ture égale ! L’électronique et la températureétant par ailleurs identiques, les sources d’élec-trons parasites sont alors 10 fois plus fortes vis-à-vis des électrons générés par la lumière. (C’estpire encore dans les téléphones avec appareilphoto.) Cela explique un certain écart de qualitédes images obtenues.

Par ailleurs, un compact fonctionne commeune caméra. Son capteur est en permanence ali-menté en électricité et reçoit directement lalumière. Au contraire, le capteur d’un reflex estcaché derrière un obturateur mécanique et, dèsque l’image est acquise, son alimentation estarrêtée. (L’écran présent au dos d’un reflex numé-rique ne vous servira jamais de viseur, sauf si leconstructeur met deux capteurs.) Ce n’est pasque pour économiser l’énergie de la batterie,c’est aussi pour que le capteur reste froid. Plus ilest froid, moins il y a de bruit. Or, il est classiquequ’une puce électronique monte à plus de 50 °Cen fonctionnement continu.

Pour l’anecdote, quand Sony a sorti un compactde qualité, il l’a équipé d’un grand capteur etd’une bonne optique. Et tous ceux qui le voientdisent : ça a la taille d’un reflex ! Par ailleurs, lemagazine Chasseur d’images démontre que laqualité de la visée dépend aussi de la taille du sys-tème de visée. Plus il est grand, plus la visée seraclaire et précise. Bilan : la qualité a une taille !

J’ai acheté deux reflex Nikon D200Résumons-nous : si les compacts synchroni-

sables n’ont pas un viseur de qualité suffisanteet procurent des images de qualité limitée. Siles bridges n’existent pas. Si les appareils de qua-lité sont gros. Si les appareils reflex se remplissentde poussières. Que reste-t-il? Ha! mais au fait, unreflex dont je ne démonte JAMAIS l’optique,c’est un bon bridge. Ça tombe bien, Nikon vientde sortir le D200 avec la synchronisation parcâble possible et annonce une nouvelle optique,un zoom de 18-200 mm avec stabilisationd’image. Est-ce une solution ? Un ensemblecomme ça : combien ça pèse ? Exactement lamême chose que le F90X avec le zoom 28-85 mm!Quelle taille ça fait ? À très peu près la mêmechose que le F90X. Quel prix ça coûte? Plus cher!Est-ce raisonnable ? Attendez, faisons un petitcalcul. Pendant 10 ans, j’ai acheté au moins 40films par an avec développement, ça me coûtait100 F par film, soit : 40x100x10 = 40 000 F enpellicule. Plus de 1,5 fois le prix de l’équipementinitial ! Le stockage des images numériques surDVD ne coûte que quelques euros, alors si je faisce pas coûteux, je fais des économies ! (Certes,moins que si j’avais trouvé les compacts idéaux.)

Bon: c’est bien, c’est fait, j’ai les boîtiers D200.Les optiques, elles, vont arriver quand Nikon lesaura fabriquées. Pour l’instant, j’utilise lesanciennes. Entre autres avantages, cette solu-tion me permet d’utiliser – outre, en théorie,

La comparaisonentre les tailles

de capteurslaisse prévoir lameilleure qualité

d’image d’unAPN reflex.

Les drapeaux d'une station service autoroutière dans le vent.Info Exif : pause = 1/250s, ouverture f/8, sensibilité = 100ASA, focale = 28 mm.

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Stéréo-Club français 11 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

mes anciennes optiques – mes anciennes barres,câbles, radiocommande…

Les tests en numériqueLà encore, la surprise est agréable. Les appa-

reils D200 sont réactifs, presque plus vifs que lesF90X, alors que l’on parle tellement des lenteursdes appareils numériques. Là, rien de tel. Lestests de synchronisation stéréo sont tous bons,meilleurs qu’avec les F90X. Bien sûr, j’ai gardémes habitudes : mode [S] et laisser faire la miseau point (souvent moins d’une seconde), puisdéclencher. Il y a toujours des situations où lasynchronisation peut être mise en défaut : je lerépète, nous n’avons pas deux appareils asservisentre eux, mais bien deux appareils indépen-dants. Donc, les résultats sont bons, mieux queceux obtenus avec les F90X.

Je n’ai pas encore trouvé de bonne méthodede mesure pour évaluer l’écart de synchronismetellement il est faible. Il faut juger sur desexemples. Il me semble que le test le meilleur,c’est celui des gouttes d’eau en mouvementrapide figées au 1/3 200 s (voir photo), et il nesemble pas y avoir d’écart sensible de positiondes objets sur les deux vues. Suis-je chanceux outous les boîtiers D200 sont-ils aussi bien synchro-nisés ? Je ne peux rien garantir.

La visée est bien claire, un peu moins bienajustée que celle du F90X, un peu plus étroite quele capteur, mais il s’agit de quelques %. Les essaisde déclenchement radiocommandés sont bons.

Cerise sur le gâteau, ces boîtiers ont un flashintégré. J’ai essayé les photos de personnagesen salle avec les 2 flashes. S’ils sont bien synchro-nisés, un flash efface l’ombre portée par l’autre.

COUPLAGE DES APN COUPLAGE DES APN

Stéréo-Club français 10 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Test de synchronisation : un écran de télévision au 1/125 de seconde, base = 15 cm.Info Exif : ouverture f/3,5, sensibilité = 1600 ISO, focale = 28 mm.

Torrent figé au 1/3200 de seconde, base = 15 cm.Info Exif : vitesse = 1/3200s, ouverture f/4,5, sensibilité = 320 ISO, focale = 28 mm.

Je ne peux pas garantir que c’est systématique,mais effectivement cela se produit souvent. Ilest possible de faire de la photo stéréo avecdeux flashes. Il m’est aussi possible de réutiliserl’ancien flash, mais la compatibilité avec toutesles fonctions performantes (TTL, mesure « 3D »),n’est pas assurée. Nikon veut vendre son nouveausystème.

Autre avantage de la modernité, le système demise au point est maintenant multizone. Un modepermet de faire la mise au point automatique-ment sur la zone contenant le sujet le plus proche.Les deux appareils sont indépendants, mais sicelui de gauche voit le sujet le plus proche sur sadroite et celui de droite le sujet le plus proche sursa gauche, alors ils feront plus souvent la mêmemise au point et le cadrage piège sera moinsgênant (plus besoin de passer en manuel). Il n’ya pas la même fonction pour le temps de pose, etil me semble que le système multizone de mesuredu temps de pose est plus instable que celui duF90X, en particulier pour les écarts de lumièreentre le haut et le bas du cadre. Il semble doncimportant de garder bien parallèles (dans le sensvertical) les axes des optiques. Mais nous sommesen numérique et un écart de temps de pose se cor-rige assez bien, après coup, sur l’ordinateur, ce quel’on ne pouvait pas faire avec les diapos.

Une critique concerne l’orientation de laconnexion du câble de synchronisation qui l’ex-pose plus aux efforts en arrachage sur le D200 quesur le F90X.

Pour conclurePasser des appareils reflex argentiques aux

appareils reflex numériques m’a apporté beau-coup d’avantages, même si ce n’est pas ceux quej’espérais. Ha oui ! Au fait, pourquoi ne pas gar-der les optiques de l’argentique? Ils étaient trèsbien, ces zooms! Mais il le faut, car le capteur estplus petit que le film. C’est comme si on regardaitun agrandissement du film. Le facteur d’agran-dissement est donné par le constructeur. Nikonannonce 1,5. Ce qui veut dire que mes optiqueszoom actuelles 28-85 mm sont équivalentes àdes zooms 42-127 mm (pas de grand-angle) etque la future optique zoom 18-200 mm sera équi-valente à un zoom 27-300 mm soit : du grand-angle à la très longue focale, d’où le grand inté-rêt de la stabilisation antivibration, bien utileaussi pour les basses lumières. Qu’est-ce que çava donner en stéréo ? Il y a toujours le risqueque les calages des bagues de zoom ne soient pasidentiques et que les deux boîtiers aient alorsdes focales différentes. Cela ne m’arrivait quetrès rarement avec mes anciennes optiques. J’es-père que cela ne m’arrivera pas avec les nou-velles, mais là encore le numérique peut sauverla mise après coup. J’espère vous en parler bien-tôt, car ça y est, elles sont arrivées. C’est beau depouvoir profiter en stéréo des avantages dumonde moderne!

Vous imaginez rester en argentique? Si oui :alors de mon point de vue, seules la projection etles visionneuses vous donnent raison. ■

Dans une glace avec les D200, au flash, base = 15 cm.Info Exif : vitesse = 1/90s, ouverture f/5, sensibilité = 800 ISO, focale = 62 mm.

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COUPLAGE DES APN COUPLAGE DES APN

Stéréo-Club français 12 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Daniel Chailloux

L’appareil numérique Olympus C5050 peutêtre déclenché par une télécommande infra-

rouge, qui permet d’ajuster le facteur de zoomet de déclencher la prise de vue. Il était tentantde monter côte à côte deux appareils identiqueset de vérifier si une seule télécommande pouvaitactiver les deux appareils en même temps.

Avant même de penser à un montage méca-nique et après avoir placé les deux appareils surune table, la télécommande a commandé lesC5050. Au bruit, les deux appareils semblents’être déclenchés au même instant. Après avoirvérifié cela dans Photoshop, les deux photos ducouple ont été montées pour le plaisir des yeux.

La construction du support a été confiée àRoger Huet, qui a étudié et confectionné uneplatine adaptée à la forme de la base des appa-reils. Deux écrous au pas de 6,35 mm fixent rigi-dement les deux appareils dont les axes optiquessont maintenus parallèles. Des essais en extérieuront permis de vérifier la fonctionnalité de l’en-semble et la synchronisation, qui est excellente.

Malgré la taille restreinte de ces appareils, ladistance interobjectif est tout de même de 12 cm.

Autres modes d’assemblage mécanique àenvisager. Un couplage vertical des deux appa-reils réduirait sensiblement la base à 65 mm,valeur idéale pour le respect des proportions. Laréalisation du support se complique et devientl’affaire d’un spécialiste. Autre formule : un cou-plage horizontal dans lequel l’un des appareilsserait retourné. Le gain de distance interobjectifest également sensible : on tomberait à 80 mm.Le support en « S » serait également compliquéà réaliser pour un résultat satisfaisant sans défor-mation mécanique.

Mode zoom. Après le bon fonctionnementdu déclenchement infrarouge, la maîtrise simul-tanée des zooms a été contrôlée. Les résultatssont excellents et sont prouvés par la lecture desfichiers Exif des images, qui renseignent sur lesparamètres des prises de vues et en particulier surla focale utilisée au moment du déclenchement.

Utilisation dans le domaine souterrain. Cecouplage infrarouge est confortable si l’appareilest maintenu sur pied. Il est alors facile de prendreson temps pour cadrer et composer la scène. J’uti-lise ce dispositif lors de mes prises de vues souter-raines pour des scènes dans lesquelles l’eau est enmouvement (cascades ou rivières). Les appareilssont préprogrammés (fonction MyMode) en modemanuel et déclenchement infrarouge. La vitesseest imposée à une seconde. Le diaphragme est àdéterminer pour une exposition correcte. La dis-tance est également ajustée manuellement.

Bénéficiant de l’obscurité totale, le synchro-nisme sera parfait puisque le ou les flashes élec-troniques synchronisés par cellule partiront enmême temps et figeront le mouvement de l’eau.

Compte tenu de la grande basede prise de vue, livrons nous àquelques réflexions géométriques.

La règle du 1/30 et la base de12 cm nous imposent une distanceminimum de prise de vue de 3,60m(12 cm x30) si la photo comportedes points homologues à l’infini(distance d’environ 60 fois la base).

Le capteur d’un Olympus C5050mesure 7,18 x 5,32 mm et est forméd’une matrice CCD de 5 Mpx.

La définition des images est de2560 x 1920 pixels. La taille d’unpixel est de 2,8 µm.

La focale minimum du zoom est de7,1 mm (équivalent 35 mm pourun format 24 x 36 mm).

Calculons la parallaxe linéaire,plus communément appelée dis-tance de séparation des pointshomologues : s = F x B/D1 où :s est la séparation des points homo-logues ; F la focale de l’objectif ; Bla base de prise de vue ; D1 la dis-tance du premier plan.s = 7,1 x 120/3600 = 0,236 mmsoit en pixels :s = 236 µm/2,8 µm= 84 pixels.

Lors du montage du couple, les

points infinis devront donc êtreséparés de 84 pixels pour respecterla position du premier plan, qui seplacera automatiquement à labonne distance.

Cette formule est la résultantede la formule plus complète, utilequand aucun objet n’est à l’infini :s = FxB (D2 – D1) /D1 x D2 où :D1 est la distance du premier plan,D2 la distance de l’arrière-plan.

NDLR. L’application de cette for-mule complète au montage des vuesnumériques sera abordée dans un pro-chain bulletin.

Couplage de deux APN Olympuspar télécommande infrarouge

Les flashes participant à l’éclairage de la scènepartiront dès que l’éclair du flash maître, déclen-ché manuellement, partira dans l’intervalle dutemps de pose d’une seconde, disons une demiseconde après le déclenchement des appareils.

Ces appareils acceptent une mise hors servicede leur flash interne tout en conservant la pos-sibilité de déclencher un flash externe connectésur la prise flash du boîtier.

Je songe à réaliser un petit boîtier électro-nique qui, connecté sur cette prise flash d’undes appareils, ferait partir le flash maître (flashde NG 15 à 20) une demi-seconde après le déclen-chement infrarouge des deux appareils. Bienentendu, la vitesse d’obturation serait toujourslente, de l’ordre de la seconde mais cela n’a pas

d’importance dans ce cas particulier de prise devues. Ce boîtier remplirait la fonction simple deretardateur.

Conclusion. Ce couplage de deux OlympusC5050 m’ouvre de nouvelles perspectives et j’en-trevois déjà de futurs reportages dans des grottesoù l’eau est omniprésente.

Dans le cas d’un reportage pris sur le vif où leflash n’est pas nécessaire, il est toujours possiblede déclencher à l’aide des deux doigts. J’ai essayé,j’ai été agréablement surpris du résultat de syn-chronisme.

En espérant que mes remarques vous permet-tront d’avancer dans vos prises de vues, je vousdonne rendez-vous lors d’une prochaine séance deprojection sur le grand écran du Club. ■

La télécommande infrarouge RM1est un petit boîtier de 55x35x6mm quicontrôle le déclenchement et le facteur dezoom de l’objectif. Quand on est derrièreles appareils, on peut la tenir à environ50 cm et à 45° au-dessus des capteurs.

Rochers du Puiselet (Seine-et-Marne).

Capteurs infrarouges

Raidisseur aluépaisseur 4 mm

Cornière aluépaisseur 3,4 mm

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Stéréo-Club français 15 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Olivier Cahen

L’artisan stéréoscopiste néerlan-dais Jacob Van Ekeren, que nous

rencontrons réguliè-rement dans lescongrès ISU, réa-lise depuis long-temps des cou-plages d’appareilsphoto numériquespour en faire desappareils stéréo.Il est aussi leréalisateur de lameilleure stationde travail stéréoscopique pourles professionnels, la Cobox (v. photoen relief de la machine avec son créa-teur, Bull. 892 p. 4), dont nous devronsreparler.

Il applique successivement sonmême principe à plusieurs typesd’appareils, à mesure que lesconstructeurs abandonnent unm o d è l epour le rem-placer parun autreplus perfor-mant.

Le principed u c o u p l a g e .Jacob ouvre les appareils pour trou-ver les points où il lui faut câbler lescommandes de remise à zéro desbases de temps, de déclenchementet de commande des zooms.

Il réalise des supports communsrigides pour la paire d’appareilsidentiques, puis il câble les deuxappareils ensemble et les monte

sur le support choisi. Les appareilspeuvent être démontés, mais alorsattention à ne pas toucher aucâblage ainsi devenu plus fragile.Une fois les appareils remontés,

l’ensemble est solide.Quels appareils ?Jacob a commencéavec les Sony U40,P32, F717, U60, V1,P43, P100, P150, N1.Tous ces appareilssont considéréscomme périmés etne se trouvent plus

que d’occasion. Plusrécemment (septem-

bre 2005 à Eastbourne), il cou-plait des Sony P200, dont on s’at-tend à ce qu’ils disparaissent trèsprochainement du marché. C’est cequ’il vend encore actuellement.

Maintenant, il a commencé àcoupler des Sony W30 et H1, ainsique le R1 qu’il trouve trop lourd etqui ne permet pas des bases assezcourtes. Il envisage de coupler des

H2, H5,W50,W70,et divers autresappareils, mêmehors de la marqueSony.

Une de ses dif-ficultés perma-

nentes vient de ce que les fabri-cants d’appareils changent demodèles trop souvent. Il est donccontraint d’essayer en permanenceles nouveaux appareils qui parais-sent. Et quand il arrive à adapterun modèle, il devient rapidementpérimé ou dépassé, et en tout casintrouvable neuf.

La synchronisation. Demême qu’avec le LANC Shepherdde Rob Crockett ou le Ste-fra LANCde Werner Bloos, il convient de réini-tialiser simultanément, de tempsen temps, les bases de temps desdeux appareils. Cette commandeest aussi facile et efficace avec lescouplages de Van Ekeren qu’avecles autres, mais ici il n’y a pas d’in-dicateurs d’état de la synchronisa-tion (trois chiffres significatifs chezRob Crockett, un seul chez WernerBloos). Pendant les quelquesminutes qui suivent cette

manœuvre, les appareils restentsynchronisés au millième deseconde ou mieux.

Les zooms. Les zooms des deuxappareils sont également comman-dés ensemble (sauf avec les appa-reils R1), ce qui évite d’avoir à lefaire manuellement sur chacun.

Le support mécanique. Lesdeux appareils sont fixés sur unmême support métallique légermais rigide, dans l’une des posi-tions suivantes au choix :– côte à côte (base variable d’envi-ron 100 à 150 mm) ;– en position verticale (base fixeentre 50 et 80 mm) ;– côte à côte mais l’un des deuxretourné (base variable d’environ50 à 80 mm).

Les couplages d’APN Sonyde Jacob Van Ekeren

P200

N1

Stéréo-Club français 14 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Jacob a aussi réalisé, et il com-mence à le commercialiser, unassemblage pour la macrophotostéréo numérique, avec un miroirsemi-transparent, de manière àobtenir une base variable de 0 à30 mm. La photo de ce dispositif, etles photos de fleurs prises avec, ontété communi-quées parG e r t - J a nW o l ke r s ,qui a bienv o u l uessayer leprototype.

Les avis d’utilisa-teurs. Ryko Prins (ancien prési-dent de l’ISU) n’a trouvé commedifficulté que l’obligation (commeavec la plupart des appareils numé-riques) d’appuyer à moitié sur ledéclencheur pendant un certaintemps avant de déclencher en pous-sant à fond. Gert-Jan Wolkers (pré-sident actuel du club néerlandais)utilise couramment ces appareilset joue le rôle de « cobaye » pouressayer les nouveaux. De nombreuxautres utilisent ce montage, maisnous n’en avons pas d’échos. Laphoto de marcheurs, page 3 du bul-letin n° 891, a été prise par Jacobavec l’appareil double P200.

Les prix, la garantie. Les prixsont très variables, mais on peut

donner un exemple : en sep-tembre 2005, Jacob vendait 900 €la paire de P200, c’est-à-dire deuxappareils montés sur leur support àbase variable, couplés et câblés : àpeu près 200 à 300 € de plus quele prix des deux appareils. Le clientest ensuite libre de compléter son

achat par un sac assezlarge et des cartes

mémoire de plusgrande capacité. LeW30 (6 Mpx) sevend en cemoment (appa-

reil seul) autour de210€, le H2 (succes-

seur du H1 avec un zoom plusétendu) 380€, le R1 (10 Mpx) 760€(prix relevés chez www.digibao.fr). LeP200 se trouve encore entre 270 et300€, sauf chez quelques arna-queurs qui le vendent jusqu’à 450€.Compte tenu du changement per-manent du prix des appareils, il vautmieux demander confirmation duprix juste avant l’achat. Comme lesappareils ont été partiellementdémontés pour leur couplage, Jacoba passé des accords avec Sony pourpréserver la garantie du construc-teur, sauf si le client a lui-mêmeacheté les appareils pour les envoyerà Jacob et les faire coupler. Danstous les cas, il faut s’adresser à Jacobpour le service après-vente. ■

H1

Ci-dessus, dispositif à miroirsemi-transparent pour

macrophoto.Ci-dessous, le résultat obtenu

par Gert-Jan Wolkers.

R1

Adresses, références. Vous pou-vez joindre Jacob (en anglais) par e-mail : [email protected]. Par courrier :J. Ekeren, Simon Stevinlaan 18, NL-3401 AA Ijsselstijn. Par téléphone :0031 30688 9425.Les photos ci-jointes ont été soitcommuniquées par Jacob, soit prisessur le site Internet de Gert-JanWolkers : http://home.hetnet.nl/~wolkers1960/3digitaal/index.html

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COUPLAGE DES APN

même temps le redémarrage (pour assurer unesynchronisation précise pendantles quelques minutes qui sui-vent), le déclenchement, la com-mande des zooms, la mise au

point, le tout avec une basevariable de 47 à 165 mm.

Pour faire varier la base à partir de 47 mm seu-lement, les appareils sont montés tête-bêche surun support rigide en dural anodisé noir. Ce supportcomporte aussi une prise pour un flash supplé-mentaire actionné par ceux des deux appareils.

Les câbles de commandeajoutés par RBT sont amovibles,au moyen de prises spécialesqui peuvent être débranchées,ce qui permet d’utiliser séparé-ment chacun des appareils, oude faire un nouveau câblageexterne à base très large pourl’hyperstéréo, ou de monter lesdeux appareils avec un systèmeoptique pour la macrostéréo.L’ensemble ne pèse pas plus de 500 g.

Notre collègue Gert Krumbacher a payé 1200 €son équipement complet, celui qu’il nous a mon-tré en petite séance, et ne l’a attendu quequelques semaines. Le D3 est en vente, commeles autres produits RBT, chez notre collègue Jean-Marc Hénault, www.trivision3d.com ■

La Concorde au D3, par Gert Krumbacher.

CHALON-SUR-SAÔNE

Stéréo-Club français 17 Bulletin n° 897 – août 2006

Olivier Cahen, d’après le site RBT

La firme allemande RBT, bien connue pour sesexcellents « coupés-collés » de deux appareils

à film, s’est lancée dans le numérique pour fairedes nouveaux appareils de prise de vue stéréo.RBT avait déjà produit les couplages RBT D1 dedeux Sony DSC F717 puis RBT D2, à base de SonyF828, tous deux beaucoup plus encombrants.

RBT a choisi, comme l’avait fait précédemmentJacob van Ekeren, de coupler deux appareils P200par un câblage spécialisé pour commander en

Stéréo-Club français 16 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Olivier Cahen

Nicéphore Cité, les techniquesde pointe de l’image

Société d’économie mixte soutenue par la villede Chalon et le conseil régional, Nicéphore Citéa reçu pour mission de fédérer et de mettre enœuvre les techniques avancées de l’image numé-rique, de préférence interactive, en mouvementet en relief. L’équipe organise des compétitionset démonstrations de logiciels de traitementd’images, des studios de prise de vue et des régiesde montage et de présentation des images,notamment vidéo en relief. Elle met en œuvre dessystèmes interactifs de « réalité virtuelle ».

Nicéphore Cité a installé dans sa grande salleun grand écran translucide rigide respectant lapolarisation. Au fond de la salle, 40 fauteuils engradins. Entre la table de régie et l’écran, unlarge espace réservé aux acteurs des systèmesde réalité virtuelle, avec leurs casques et autrescapteurs de mouvement.

Derrière l’écran, outre la batterie de gros ordi-nateurs multiprocesseurs, quatre gros projec-teurs numériques Barco de haute résolution :pixels de 2 mm sur un écran de 5 m de large, enformat panoramique. Pourquoi quatre? Chaqueprojecteur ne couvre qu’un côté de l’écran, avecune zone de recouvrement progressif au milieu.Donc deux projecteurs avec la polarisation pourl’œil gauche, deux pour l’œil droit.

Quelle polarisation? Compte tenu de l’impor-tance de l’activité de réalité virtuelle, qui doitadmettre tous les mouvements de l’opérateur ycompris pencher la tête, Nicéphore Cité a optépour la polarisation circulaire, acceptant faute demieux les quelques fantômes prévisibles dans lesimages trop contrastées dans les couleursextrêmes du spectre.

Pour une projection publique en relief, on

pourrait facilement ajouter quelques dizainesde sièges entre l’écran et les gradins. Tous lesmeubles de la salle sont sur roulettes et escamo-tables.

Nicéphore Cité a créé une association de pro-fessionnels de l’image, afin de créer un pôle decompétence reconnu dans ses domaines préférésde l’image de haute définition, interactive, ani-mée et en relief. Le SCF, bien qu’il ne s’adressequ’à un public disposant de moins de moyens, atout intérêt à s’associer à cette initiative qui nenous concurrence nullement.

Une remarquable exposition dephotos stéréo au musée NiépceParmi les collections exposées au Musée Nicé-phore Niépce, celle qui doit intéresser lesmembres du SCF : les photos stéréo anciennes.Cette collection, riche de dizaines de milliers decouples stéréo et qui s’accroît encore à l’occasionde nouvelles acquisitions, est gérée par Mme KimTimby, que nous avions rencontrée parmi lesorganisatrices de l’exposition « Paris en 3D » duMusée Carnavalet, en 2000.

Celle-ci a commencé à faire numériser les pho-tos en haute résolution, et à les documenter :nos collectionneurs savent combien il est difficilede retrouver ce qui n’avait pas été écrit ! Puiselle les a classées par petits groupes plus homo-gènes, soit du fait de la technique photogra-phique (des autochromes ensemble), soit parl’auteur et les sujets photographiés.

Elle a fait installer dans une assez grande salle(environ vingt spectateurs) un écran fixe nondépolarisant, et une paire de projecteurs numé-riques au plafond. Les lunettes polarisantes sontposées sur la table à l’entrée, en libre-service.Les visiteurs, individuels ou groupes scolaires(nous en avons vu beaucoup) défilent, regar-dent en relief, puis laissent la place. Un meubleaccessible au public comporte deux commandes,

Nicéphore Cité et Musée Niépce,promoteurs actifs de la stéréoCompte rendu de la visite à Chalon-sur-Saône de notre président,accompagné de notre collègue de Bourgogne Roger Cuvillier (1).

D3 : le dernier couplage de RBT

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dont le fonctionnement est décrit plus loin parSerge Gautier (page 20).

Les photos anciennes ont souvent été retraitéesnumériquement : amélioration du montage etnotamment de la fenêtre, du contraste, et del’équilibre des couleurs des autochromes.

La sélection des photos à montrer dans les col-lections est très soignée, on ne voit que d’excel-lentes images, tant par leur qualité techniqueque par leur intérêt documentaire. La période1890-1930 semble majoritaire.

Enfin une exposition qui donne envie de s’in-téresser à la photo en relief ! ■

(1) NDLR. Animateur du SCF en Bourgogne,Roger Cuvillier organise régulièrement des pro-jections et expositions en relief (Saint-Apolli-naire en octobre 2005, Fontaine-lès-Dijon en mai2006…). On peut voir le documentaire « RogerCuvillier, Dijonnais inventeur du zoom », en cher-chant dans les archives de la « télévision inter-net » locale : www.tvnetbourgogne.com.

Stéréo-Club français 18 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006 Stéréo-Club français 19 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

EXPOSIT ION EXPOSIT ION

Verdun 1916 : la guerre en relief,une exposition hors du communJusqu’au 20 décembre (1), Verdun et le Musée Niépce mettent la stéréoscopieau service du souvenir, en exploitant les techniques les plus avancées.

Serge Gauthier (texte et photos)

Rarement, de tels moyens ont été mis au ser-vice de l’Histoire. Rarement, la stéréoscopie

a été aussi bien mise en œuvre. À l’occasion du90e anniversaire de la bataille de Verdun, haut faitde 14-18, une centaine d’associations et de nom-breux organismes (2) ont uni leurs efforts. L’ex-position temporaire « Verdun 1916 : la guerre enrelief » trouve place dans un ensemble de mani-festations permanentes ou temporaires visant à

renouveler la mémoire et le regard sur la mémoire.Les techniques les plus avancées ont été mises enœuvre pour exploiter les milliers de vues en reliefexistantes, dont 800 sont ici montrées.

La tentation d’une telle réalisation étaitgrande, tant la matière était riche. Il faut rappe-ler que la Grande Guerre est survenue alors quela stéréoscopie avait déjà atteint son apogée etque les progrès de la photographie (en relief ounon) permettaient enfin le reportage en s’af-franchissant du trépied. Un récent ouvrage de

Jean-Pierre Verney (3) nous fait revivre la photo-graphie en 14-18. Les plaques sont sèches, prêtesà l’emploi et relativement rapides, elles permet-tent déjà l’instantané. Du soldat à l’officier, cha-cun est capable d’immortaliser la vie du soldatcomme de son bataillon. Dès cette époque, laphotographie est utilisée comme moyen d’in-formation et de propagande. En 1915 est crééeen France la Section photographique de l’armée,qui deviendra en 1916 la Section photographiqueet cinématographique de l’armée. Dépendantdu ministère de la Guerre, ce service va exercercontinuellement une censure d’État. Publique-ment, les clichés sur la guerre ne seront mis envente que vers 1920, mais la censure officiellen’empêchera pas les contournements : certainsdocuments circuleront déjà pendant la guerre.

À l’entrée de l’expo, la première salle « Le sté-réoscope, les yeux du monde » explique les tech-niques stéréo, jusqu’à la projection polarisée, etmontre des matériels de 1860 à 1930, avec uneplace de choix à Jules Richard et à ses bornes

stéréo (taxiphotes).Dans l’espace suivant, « Les protagonistes », on

choisit entre deux vidéoprojections polarisées.La première, sur les conscrits, montre les familleset les soldats de différentes nationalités partantpour une guerre qui – disait-on! – ne dureraitqu’un an. L’autre projection montre la vie dansles tranchées.

La troisième zone « Verdun, dans l’œil de laGuerre » est une salle de projection relief, avecgrand écran (5 à 6 m de large) et trois ensemblesde deux vidéoprojecteurs pilotés par un seulordinateur. Le programme de 11 minutes (entrois langues au choix) porte sur la bataille de Ver-dun et elle seule, sous forme d’histoires parallèles,alternant image très large et vues relief côte àcôte. Les spectateurs, en demi-cercle, sont situésentre 2 et 6 m de l’écran, ce qui convient pour lamajorité des images projetées, mais pas pour lesimages larges, heureusement peu nombreuses.À noter que dans certaines images synthétiques,ainsi que dans certaines photos relief, le specta-

L’espace dédié à l’explication de la stéréoscopie montre des appareils photo et des visionneuses.

Plan général de l’exposition, extrait du dossier de presse, annoté par Serge Gauthier.

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teur a vraiment la sensation de mouvement duterrain, donc de se rapprocher des poilus !

Dans le couloir, cinq grands panneaux retracentl’histoire de lieux remarquables, comme la tran-chée des baïonnettes (dont l’explication est sur-prenante) ou ces villages rasés et jamais recons-truits pour rester lieux de mémoire. Savez-vousqu’ils ont quand même un maire? En partie bassede chaque panneau, le stéréoscope à coupleunique 41x101 aurait gagné en confort à êtreorienté à 45° vers le bas comme l’avait recom-mandé son fournisseur, Trivision 3D.

De l’autre côté du couloir, avant de rejoindrela salle suivante, on observe deux panneaux lumi-neux présentant chacun 150 fac-similés de couplesstéréo de la guerre. Positionnés en colonnes, ilssont assez facilement fusionnables à l’œil nu (4).On peut y voir des soldats anonymes ou célèbres(Clémenceau et son fils sur le front), des tran-chées, des bâtiments écroulés, des cadavres pro-jetés dans les arbres, des blessés amputés ou ban-dés sommairement et toutes sortes de véhicules :chars, dirigeables « saucisses », avions…

La salle de projection suivante, « 14-18, un

inventaire », offre un menu à la carte. À l’écran,un patchwork mobile de petites images relief. Aucentre de la pièce, une borne avec une boule etun bouton, faisant office de souris d’ordinateur,permet au visiteur de choisir l’image qu’il veutplacer au centre de l’écran. Dès lors, celle-ci appa-raît plus grande et munie d’une légende dite enfrançais et écrite en allemand, anglais et français.Un clic, et ce sont 10 à 15 vues relief qui défilentsur le thème choisi. Une trentaine de thèmesrendent compte du déroulement de la guerre. Ilfaut reconnaître que le relief rend encore plusinsoutenable la vue de ces tranchées insalubres,de ces poilus avec leur masque contre les gazasphyxiants, de ces cadavres qu’on n’a pas la pos-sibilité immédiate de déplacer…

Dans la dernière salle sont projetés des couplesstéréo accompagnant la lecture à haute voix delettres de poilus. On y vit pleinement les espoirset désespoirs de ces hommes plongés dans « l’en-fer de Verdun ».

Le confort visuel de toutes les projections estindéniable. Il faut dire qu’un coup d’essai avaitété tenté le 24 mars au Creusot lors d’une soirée

Stéréo-Club français 20 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006 Stéréo-Club français 21 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

EXPOSIT ION EXPOSIT ION

à laquelle j’avais déjà assisté avec satisfaction. Lesmeilleures plaques ont effectivement été sélec-tionnées selon leur confort visuel. L’exposition a étéconçue par la société On-Situ (5), spécialisée dansla conception numérique, la restitution visuelleet la conception de dispositifs visuels interactifs.Félicitations, donc, à On-Situ, ainsi qu’au muséeNiépce de Chalon et à tous les acteurs locaux de ceséclatantes démonstrations stéréoscopiques. ■

Notes et anecdotes(1) Exposition ouverte du 3 juin au 20 décembre

2006, de 9h30 à 12h et de 14h à 19h. Centremondial de la paix, place Mgr Ginisty, Verdun (55).Tél. 03 29 86 55 00, entrée 3 €. L’exposition estimmense, mes trois visites n’ont pas été de trop.

(2) Conseil général de la Meuse, ville de Cha-lon-sur-Saône (musée Niépce – expert photogra-phique auprès du musée des Témoignages de laGuerre), Centre mondial de la paix (Verdun),Centre régional de l’image (Nancy).

(3) Le jour de l’inauguration, j’ai opéré avec mabarrette à convergence. Comme j’avais aussi unevisionneuse avec quelques vues, mes résultats

ont intéressé Jean-Pierre Verney, auteur de plu-sieurs livres sur la guerre, dont « La Guerre de 14-18 en relief », livre qui, avec ses 75 cartes stéréo,était la vedette du Bulletin 884 (déc. 2004).

(4) Des visiteurs m’ont demandé pourquoi jepassais autant de temps devant ces panneaux ;ils étaient surpris que je leur dise regarder lescouples « en relief ». Quelques-uns ont essayéavec leur main comme séparateur. Mais sanslunettes à prismes adéquats, les néophytes nepouvaient pas supporter les écartements entreinfinis trop élevés des couples exposés. D’ailleurs,quelques-uns étaient en vision croisée, sans doutenumérisés à partir du négatif et non transposés…

(5) On-Situ œuvre avec l’Institut Image de l’En-sam (École nationale supérieure des arts etmétiers) de Chalon-sur-Saône, lequel développeavec le Musée Niépce une plate-forme d’expéri-mentation et de recherche. O. Cahen a eu l’occa-sion de constater sur place la haute qualité desprestations relief (voir p. 17), tout comme l’ontfait ensuite à Paris G. Métron et P. Parreaux, surle stand On-Situ du Salon international des tech-niques muséographiques (Sitem 2006).

Deux fois 150 fac-similés de plaques originales peuvent être regardés en relief en vision directe.

Les invités lors de l’inauguration, le 2 juin 2006, au Centre mondial de la paix à Verdun.

Salle « Verdun, dans l’œil de la Guerre ». Le grand écran relief reçoit l’image de six vidéoprojecteurs.

La Grande Guerreen relief…

et en anglais

Notre collègue BobBoyd (v. coordonnées

dans l’annuaire), ancienofficier américain, a publiéun livre de photos stéréosur la Grande Guerre.

Parmi les trois éditeursaméricains de cartons 14-18, le plus important,Keystone, en a publié 800entre 1915 et 1932. Lelivre en reproduit 120 eten indique la valeur com-merciale, certains étantdevenus très rares. Ilconsacre un chapitre aux

vues françaises sur verreet sur papier. Au-delà ducatalogue, c’est un sérieuxouvrage historique.The Great War ThroughKeystone Stereographs,Trafford Publishing,17x23 cm, 176 pages,300 g, 20 $, par exemplechez amazon.com. P.P.

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Marcel Couchot

La chanteuse aux miroirsDans Télé 7 Jours n° 2381 (programmes TV du 14 au20 janvier 2006), à la page 32, il y a une photographiede Chimène Badi. Surprise : son image est dédoublée,et elle est en stéréo, en vision parallèle ! L’image degauche est incomplète, en partie tronquée et mas-

quée. Mais l’effet est très net et je me suis demandécomment cette image avait été prise. Après« réflexion », j’en ai déduit qu’elle avait été prisedevant des miroirs. Mais alors, où le photographepouvait-il bien être ? En regardant bien, on devine lebas d’un trépied photo en haut et un peu à droite.Et en regardant mieux, on remarque qu’il est dédou-blé, lui aussi… Il est flou, et on n’en voit là encorequ’une partie, mais il est, lui aussi en stéréo ! Il n’y apas deux miroirs, mais trois, formant comme une sortede paravent à trois volets, dont les deux extrêmessont galbés. J’ai photographié la revue et extrait lesimages « gauche » et « droite » pour les arranger. J’aisupprimé le texte et ai reconstitué le visage manquant.C’est très approximatif. Je n’ai pas corrigé les écarts deniveaux ni les différences de taille et la reconstructionfaciale relèverait de la chirurgie plastique. Je n’ai pasnon plus des dons d’artiste coiffeur! Mais regardez sur-tout le menton, les cheveux, les mains, le bracelet. Etpuis, en examinant maints détails (reflets de différentsobjets), j’envisage de reconstituer le plan du studio…

Jeux de miroirs et stéréo fortuiteLa photo avec reflet d’une chanteuse dans un magazine, ou une armoire detoilette ordinaire, deux moyens insolites d’obtenir un portrait en relief.

Stéréo-Club français 22 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006 Stéréo-Club français 23 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

INSOLITE INSOLITE

Stéréo en salle de bainsIl est facile de faire son autoportrait stéréo avec unappareil mono : il suffit de posséder une armoire de toi-lette à miroir «triptyque» et d’en ouvrir légèrementdeux battants ! On voit alors deux fois son visage, etsous un angle légèrement différent. L’observationdirecte en vision parallèle est problématique : la lar-geur de notre tête étant, par définition, notablementsupérieure à notre espacement interoculaire, il seraitnécessaire de diverger pour fusionner nos deux images.Cette remarque faite, j’ai tenté une prise de vue avecun appareil numérique.Tenir l’appareil horizontal limiteles déformations, mais masque le portrait. L’incliner

dégage le visage et permet le flash, mais oblige à cor-riger ensuite la déformation en trapèze. Je me suisplacé à environ 1m, face à la limite des deux miroirs.Je n'avais pas assez de recul pour augmenter cette dis-tance. La mise au point en autofocus semble avoir assezbien marché. Pourtant, mon reflet est deux fois pluséloigné de l'appareil que les miroirs. Un système à ultra-sons serait sans doute mis en défaut. Noter qu’une

inclinaison des miroirs produit une différence de hau-teur des reflets, qu’il faut ensuite corriger. Noter aussil’importance de l’effet hyperstéréo. Il faudrait avoir plusde recul pour réduire l’angle entre les deux directions desreflets et obtenir une image stéréo plus acceptable. ■

Visitez le site de Marcel Couchot : http://idbio.unice.fr/Couchot_3DImage brute non recadrée

Autoportrait «à l’armoire de toilette» de Marcel Couchot, après alignement et recadrage.

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PUBL ICATIONS

Stéréo-Club français 25 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

André Gardies,un romancierparmi nous

Certains de nousconnaissent André

Gardies pour avoir assistéà une séance de projec-tion ou visité une exposi-tion stéréo qu’il organi-sait. D’autres (c’était moncas) le connaissent sim-plement pour l’avoir ren-contré dans une séancedu Club. D’autres, enfin,se rappellent les deuxpages que nous avonsconsacrées à son portraitlors de la sortie de sonpremier roman, Les annéesde cendres, (Bull. 887,mars 2005).André vient de publier leroman Le monde deJuliette, Éditions de ParisMax Chaleil.Une vieille dame faitbeaucoup d’efforts pourrafraîchir sa mémoiredéfaillante et donner unenouvelle vie à la jeunepaysanne, descendue à la

ville pour échapper à lamisère, qu’elle était pen-dant et après la dernièreguerre, ainsi qu’à ses deuxmaris successifs, l’un bru-tal, l’autre idéalisé, à sesdeux fils adoptés, à sesamies de jeunesse.Le ton du livre est très dis-cret, comme tout en cettevieille dame digne qu’onretrouve alternativementcomme narratrice et vuede l’extérieur dans sa mai-son de retraite.La relation avec le SCF?C’est grâce à ses plaquesde verre, regardées avecses amies en se passant levieux stéréoscope en bois,que Juliette retrouve sessouvenirs ! O.C.

Harold Lloyd :Mes pin-up en 3D

Célèbre et richissimeacteur comique et

producteur du cinémamuet, Harold Lloyd (1893-1971) fut aussi, en 1950,le premier président de laHollywood StereoscopicSociety. Il réalisa avec pas-sion plus de 300000 cli-

chés stéréoscopiquesdans le monde entier; unecentaine de mille ont poursujet des actrices ou star-lettes à la plastique par-faite que l’acteur a soi-gneusement mises enscène avant de les pho-tographier sous un éclai-rage impeccable. Sapetite-fille Suzanne Lloydvient de publier une sélec-tion de nus magnifiques,très sexy, sous formed’une très belle impres-sion d’anaglyphes en cou-leurs. La biographie de cethomme hors du communet de ses relations est pas-sionnante.Suzanne Lloyd et HaroldLloyd, Mes Pin-Up en 3D.Éditions Place des vic-toires (2006), 154pages 26 x 26 cm, 25 €.

R.M.

Henry deMonfreid

en mer Rouge

Henry de Monfreid(1879-1974) est

connu comme aventurieret romancier, mais moinscomme photographe etencore moins comme sté-réoscopiste. Pourtant,

c’est bien en trois dimen-sions qu’il a immortaliséles nombreux voyageseffectués tant pour sesdivers négoces (armes,haschisch…) que pour sesmissions encore plus éton-nantes (espionnage…).Ses photos semblent épou-ser l’âme de l’Afrique. Àl’époque de nos prises devues automatiques, admi-rons l’abnégation de celuiqui développait sesplaques stéréo en pleinebrousse avant de les pos-ter à sa famille. À son pèreen 1913, il écrivait : « Vad’urgence 7 av. de l’Opéra etcommande-moi une jumellestéréoscopique MackensteinFrancia N° 6 pour plaques45x107, cataloguée 200 fr.Fais-y joindre 12 boîtes deplaques, du révélateur enpetits paquets, 2 cuves enébonite où 2 plaques puis-sent baigner, 1 lanternepliante. Dis que l’on expé-die de suite sous bon embal-lage à mon adresse à Dji-bouti. »L’ouvrage écrit par lepetit-fils de l’écrivain estpassionnant, les 150 pho-tos riches et émouvantes.On peut seulement regret-ter que l’éditeur n’ait pastiré un meilleur parti dela magie du relief, nereproduisant que 13 cli-chés en anaglyphes, alorsque la collection Monfreidcompte 500 couples sté-

Le relief fait encore impressionCes derniers mois, la stéréo a le vent en poupe chez les éditeurs.

Stéréo-Club français 24 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

INSOLITE

Pierre Meindre

Hexstatic – Master-ViewEn prime, 11 clips vidéo en reliefTout le monde connaît le View-Master, mais Master-

View ??? C’est le titred’un CD enregistré parun groupe anglaisnommé Hexstatic. Pastrès affolant, vucomme ça… mais ildoit y avoir un fan de3D dans le tas. Pre-mier point, sur lapochette, on trouveune photo d’unevisionneuse View-Master rouge vif(nommée ici Master-View) – je ne sais pasce qu’en pense Mat-tel/Fisher Price, ils nesont mentionnés nullepart ! Ensuite, le CDlui-même imite undisque VM, à ceci près– les puristes remar-queront tout de suite– qu’il est forcémentplus grand et quetoutes les vues repré-sentées sont diffé-rentes : pas de pairesd’images, donc pas destéréo ! Bon, le

meilleur pour la fin : une paire de lunettes anagly-phiques de bonne facture est fournie avec l’album. Eneffet, en plus du CD, on trouve dans la pochette un DVDavec les 11 clips vidéo du groupe, dont 6 (soit 22minutes) en relief. Le style de musique ne sera sansdoute pas du goût de tout le monde (électro) mais moije trouve ça plutôt sympa et les vidéos 3D sont pasmal! Par exemple, Salvador ou Distorted Minds. Titre de

l’album: Master-View ; interprète : Hexstatic ; éditeur :Ninja Tune ; paru le 10 février2004, toujours en vente.Par exemple, 18 € environ au rayon electro de la Fnac.Nota : il est conseillé de regarder les vidéos 3D surordinateur : une TV ordinaire a tendance à « tuer » lesanaglyphes et, par conséquent, le relief.

Tool – 10 000 Days : un coffret-stéréoscope,un livret avec de magnifiques couples10 000 Days, le dernier disque du groupe californienTool est un autre exemple du mariage de la musiqueet de la stéréoscopie, mais cette fois au niveau ducontenant plutôt que du contenu. Le boîtier lui-mêmedu CD est en fait un véritablestéréoscope: en dépliant lesdeux rabats en fort carton,on a d’un côté deux lentillesen plastique de bonne qua-lité et de l’autre le supportd’un petitlivret quicomporte15 vuesstéréosco-piques. Lesvues (dessins, pho-tos ou mélange des deux) pré-sentent un bon relief malgré une trame d’impressionun peu visible. Les images sont de l’artiste Alex Greymais c’est à Ray Zone que l’on doit le relief. Spécialistebien connu de la 3D et de la mise en relief, Ray Zonea à son actif plusieurs centaines de « comics » enrelief. Bien regarder la 3e vue : on y voit un stéréo-scope sur pied et un couplage de deux appareils photominiatures ! Du point de vue musical, il s’agit d’unsolide rock assez « métal » mais avec des influencesun peu plus « progressives » du côté de Pink Floyd,Rush ou Dream Theater.Une autre curiosité, le groupe de « new wave »philippin « The Dawn » a réalisé le vidéoclip de sonmorceau « Laging Narito» en relief. On peut le voir enanaglyphes sur le site web youtube.com, chercher« laging narito » : http://youtube.com/results?search=laging+narito&search_type=search_videos ■

Musique en stéréoscopieDeux CD musicaux offrent en prime de bonnes images en relief.

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Stéréo-Club français 27 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Journal of3D imaging n° 172Au sommaire du bulletinde la Stereoscopic Society

(G.B.), printemps 2006

• Comptes rendus desréunions des Midlands ennovembre, décembre, jan-vier et février.• 21 couples stéréo pri-més au concours annuel.• Quelques prix d’appa-reils vendus lors desenchères annuelles du11 mars 2006 (traduits eneuros). Stereo Realist= 170€ ; deux OlympusXas couplés = 150€ ; Ste-reo Edixa 2 = 100€ ; Ste-reo Iloca Rapid = 80€ ;Nimslo modifié (2 objec-tifs) = 60€ ; projecteurHawk MkV = 110€ ; Pro-jecteur FED = 60€ ; écran120 x 120 = 110€ ; 2 pro-jecteurs Liesegang = 90€!• Décès de Bart Barton-Jones: biographie par DonWratten.• Réalisation de prises devues en hyperstéréo (suiten° 14, par G. Ogram).• Une astuce:pour faciliter

la découpe de films 135,utilisez une monture RBT.• L’appel de Tony Vini-combe pour de nouveauxresponsables de la prépa-ration du Journal est restésans effet… Il proposaitun partage des tâches.• Un site Internet où l’ontrouve des reproductionsde cartes stéréo des Indes.• Description (sommaire)du couplage de deux APNMinolta Xi.• Plaidoyer pour les prisesde vues en stéréo (BrianMcConnell).• Pour la réalisation d’unnouveau film 3D Imax,D. Collins recherche desvues anciennes deLondres (1840-1900).Toutes précisions auprès de:

Georges Bélières

Bulletin de l’ISUn° 64,

décembre 2005

Grande première !L’avant-dernier bul-

letin de l’ISU (Union sté-réoscopique internationale)se paie une couverture

relief en réseau lenticu-laire, ou plutôt se la faitpayer par Snap 3D, lasociété canadienne deToronto qui produit unnouvel appareil à 5 objec-tifs et qui s’est spéciali-sée dans les tirages lenti-culaires pour amateurs etprofessionnels. Au som-maire du n°64, l’interviewpar Alexander Klein dePeter Sinclair et Jodi PaichKohlstrom, de Snap 3D ;l’expérience d’auto-édi-tion et d’impression qua-dri des fantogrammes denature de Barry Roth-stein ; les « installations3D » de Karen Grainger ;les appareils 3D favorisde David Starkman; Reel-Tool, logiciel de numéri-sation automatique dedisques View-Master ; leslauréats du 1er concoursd’anaglyphes DabiriAward ; photographier enformat Raw ; un « flip-book 3D » de Shab Levy ;une exposition lenticulairede Brian Loube ; lecongrès NSA de Miami

2006. Bref, un 34 pagescopieux, riche en illustra-tions couleur. Vous pou-vez adhérer à l’ISU etvous abonner à Stereo-scopy pour 18€ auprès deRené Le Menn. P.P.

Barbie et lecheval magique

Notre collègue SergeLebel, toujours à l’af-

fût des DVD en relief, nousconseille vivement le der-nier film mettant en scènela poupée Barbie. Nonque Serge soit retombéen enfance, mais il appré-cie la qualité des 15minutes d’anaglyphescontenues dans Barbie etle cheval magique, sorti le18 novembre 2005.La princesse Annika (Bar-bie) part à l’aventure lors-qu’elle se lie d’amitié avecBrietta, un magnifiquecheval volant, qui l’em-mène dans le royaumeenchanté des Nuages. Labande originale du filmreprend les thèmes flam-boyants de la 6e sympho-nie de Beethoven.DVD Universal, 80 mindont 15 en relief, livréavec 4 bonnes paires delunettes, env. 22 €. P.P.

PUBL ICATIONS PUBL ICATIONS

Stéréo-Club français 26 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

réo des rives de la merRouge.En mer Rouge, Henry deMonfreid, aventurier et pho-tographe, présentation deJean-Christophe Rufin,textes de Guillaume deMonfreid. 144 pages24x29 cm, 150 photosdont 13 anaglyphes avecune paire de lunettes. Éd.Gallimard (2005),env.40€.

P.P.Une belle exposition « Enmer Rouge – Henry de Mon-freid, photographe » setient au musée national dela Marine (palais de Chaillot)du 2 juin au 2 octobre (seu-lement trois stéréoscopes…).

Computer Artsn° 90, juin 2006

Le magazine des pro-fessionnels des arts

graphiques sur ordinateur,très porté sur la création3D – habituellementregardée à plat – a consa-cré un copieux dossier de15 pages au relief et à la3D relief, c’est-à-dire la

3D informatique vue enstéréoscopie. Au som-maire : la nouvelle modedu cinéma en relief amé-ricain, évoquée au NABde Las Vegas ; Héros deNîmes, le dernier film enrelief du studio Amak, réa-lisé par François Garnieret projeté en permanenceà la Maison Carrée ; ren-contre de 3 pros du relief,les réalisateurs Jerzy Kularet Ronan Chapalain, et leproducteur Lionel Fages ;la réalisation d’ana-glyphes avec le logicielSoftimage-XSI (ce dernierarticle accessible seule-ment aux spécialistes en

Ici montrée en sté-réo, la couverture

du n° 64 et sonréseau collé à la

main. Il y a six cou-vertures différentes,

chacune avec unportrait réalisé parDavid E. Klutho,photographe de

Sports Illustrated,avec le Snap 3D à

cinq objectifs.

infographie 3D). La cou-verture est réalisée parnotre collègue LaurentVerduci de Vidéorelief et25 autres anaglyphes dequalité sont reproduits,malheureusement nonobservables avec leslunettes fournies (voirencadré ci-dessous). Cetintéressant numéro, livréavec le film en relief sous-marin Krakken, de JerzyKular, sur DVD, est dispo-nible contre 7,50 € + 1 €de port, soit 8,50€ adres-sés à : Computer Arts, ser-vice Abonnements, 18-24quai de la Marne, 75164Paris Cedex 19. P.P.

La série noire continue,quel gâchis ! Les éditeursdéveloppent d’importantsprojets de livres en reliefet, patatras ! Ils ratent laconfection des ana-glyphes, leur impressionen quadrichromie, ou lafourniture des lunettes…Petite idée de l’étenduedu désastre.• Harold Lloyd : passonssur certains écarts en hau-teur entre l’image gaucheet l’image droite : jusqu’à4 mm de décalage (page134) ! Certes, ces écartsne sont pas pardonnablesdans un ouvrage aussi soi-gné, mais ils ne sont passystématiques. Ce qui estplus grave, c’est que le tra-vail fondamental sur lachromie n’a pas été fait. Il

n’y a pas adéquation entreles encres et les filtresrouge et bleu des lunettes.Dès lors, les images fan-tômes sont omniprésenteset le plaisir du spectateurest bien entamé! Sur cer-taines images (pas toutes),on peut avoir un résultatmeilleur avec nos lunettes« Club » rouge et cyan.Quelle pitié, quand onpense qu’un tel ouvragea dû demander unesomme de travail et mêmeune dose d’amour pourson auteur, la proprepetite-fille d’Harold Lloyd.Mais qui osera lui direqu’elle ne respecte passon grand-père, si méticu-leux, en ternissant sonœuvre stéréoscopique?• Le magazine Computer

Arts a eu lui aussi un grosproblème de lunettes,mais le rédacteur en chefen est, lui, conscient etdésolé. Une société defourniture de gadgets lui alivré sans prévenir, à100 000 exemplaires, leslunettes les plus calami-teuses de l’histoire desanaglyphes : des filtrestransparents mal imprimésen rouge et cyan! À tra-vers ces « culs de bou-teille », les plus beaux cli-chés deviennent devagues formes ondulantes.Une catastrophe pour lemagazine et pour l’imageen relief. Là encore, avecnos lunettes habituelles,nous pouvons, en privilé-giés, profiter des illustra-tions concoctées par des

pro du film en stéréoscopie.• Quant au livre sur Henryde Monfreid, il est moinscatastrophique. Les ana-glyphes sont regardables,mais pas admirables, etcertains franchementratés. Quand on investitdes milliers d’euros dansun livre, c’est dommagede ne pas en ajouter unepoignée pour confier lesanaglyphes à un spécia-liste. De plus, pourquoidiable ne pas profiter plei-nement du noir et blancen imprimant non pas enquadrichromie, mais endeux couleurs rouge etcyan, exactement cellesdes lunettes ? C’est laméthode qui, à mon goût,produit le plus beau desreliefs… P.P.

Publications en anaglyphes : arrêtez le massacre !

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Stéréo-Club français 29 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

V IE DU CLUB

Stéréo-Club français 28 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

Alain Conraud :histoire de

l’holographie

Avril 1964 : le mondedécouvrait l’image

3D holographique. L’ob-jet de cet ouvrage est deproposer une histoire del’holographie de ses ori-gines à 1964. L’auteurs’est particulièrementattaché à décrire le che-minement qui a conduità cet événement de 1964afin d’aider le lecteur àsaisir la nature de cetteévolution depuis la décou-verte de Dennis Gabor. Celivre accessible (sans for-mules mathématiques oupresque) s’adresse à tousceux qui souhaitentapprofondir le sujet avecun point de vue histo-rique. Le lecteur disposedes clés pour apprécierchacune des étapes dudéveloppement de l’ho-lographie. Ce récit n’estpas simplement une pro-position historique maisaussi une formulation desconnaissances dans lecontexte de chaqueépoque étudiée.

Agrémenté de 220 illus-trations, l’ouvrage peut

être aisément feuilletépar ceux qui ne souhai-tent pas le lire dans ledétail.À propos de l’auteur

Notre collègue AlainConraud est un chercheurindépendant en optiquede l’image 3D. Sesdomaines sont l’hologra-phie mais aussi la stéréo-scopie comme la polysco-pie et les imageursvolumiques. Créateurd’entreprises depuis lesannées 80 dans les appli-cations du laser et la pho-tonique, l’auteur seconsacre actuellementplus en profondeur à larecherche de nouveauxmoyens d’imagerie 3D.

Holographie 1964-2004 :40e anniversaire de l’image3D, 233 pages A4 bro-chées, édité par l’auteur,25 € + port 6 €. AlainConraud, 9 rue Audibert,69800 St [email protected]

La folie desappareils photo

Folie des moulins àcafé, folie des cou-

teaux de poche… Ceslivres réalisés à partir decollections n’intéressent

pas que les collection-neurs. Petits bijoux eneux-mêmes, avec unephoto superbe sur chaquepage décrivant un objet,ils nous font partager lajubilation des inventeurs.De La folie des appareilsphoto, n’attendez pas uneréférence technique – lescommentaires sont par-fois approximatifs – ni uncatalogue exhaustif – 10pages pour Nikon et pasune seule pour Canon –mais un instrument deplaisir, au hasard de ladécouverte.

Les appareils stéréo nesont pas en reste : 24pages leur sont consa-crées, grands classiquesou raretés : Homéos (dontl’auteur ignore le nom…),Stéréo Visiographe, Pho-tosphère, Marsouin…Textes et photos de Domi-nique Pascal, 380 pages14x14cm, Éditions Flam-marion (2005), env. 15 €.

P.P.(Info Nathalie Szapiro)

PUBL ICATIONS

Bienfaisantes séancesà la Bienfaisance

Pierre Meindre

Séance mensuelle du24 mai 2006

Malgré nos bonnes résolutionsde début d’année, notre

séance mensuelle rue de la Bienfai-sance a bien du mal à démarrer cesoir et les projections ne commen-cent vraiment qu’à 20h30 (ce qui,en contrepartie, laisse plus de tempsaux rencontres…). C’est la partienumérique de notre installation quinous crée quelques soucis car nousavons choisi d’innover ce soir enutilisant non pas le PC du Club maisl’ordinateur portable de Fred Romanpour piloter nos deux vidéoprojec-teurs. Mais ce PC n’a pas les miresd’alignement qui sont indispen-sables pour bien régler les projec-teurs. De plus, se sentant sans doutedélaissé ce soir, notre PC – les miressont dedans! – refuse de démarreret il faut toute la force de persua-sion de Daniel Chailloux pour qu’ilconsente à nous donner les pré-cieuses mires.

Le PC portable de Fred Roman estéquipé d’un boîtier Matrox Dual-Head2Go qui dédouble la prised’écran externe. On peut donc bran-cher ainsi les deux vidéoprojecteurs.Raffinement supplémentaire, l’écranintégré du PC portable reste utili-sable, ce qui est bien pratique pourcopier les vues à projeter, préparer etvérifier les diaporamas.

Charles Clerc devait nous présen-ter son diaporama en fonduenchaîné La Chine à toute vitessemais (conséquence de la vitesse?)Charles a fait tomber un de sespaniers. Des verres des diapos sesont malheureusement brisés et nesont donc plus projetables. Nous

ne perdons pas au change car Hen-riette et Charles nous emmènent, letemps de trois diaporamas sonori-sés et commentés, aux États-Unis.Partis pour 4 mois avec leur cam-ping-car, nos collègues ont visitéles plus beaux parcs de l’Ouestaméricain. Les plus connus bien sûrcomme le Grand Canyon, BryceCanyon, Arches, Monument Valley,Crater Lake, Capitol Reef. La duréede leur séjour (4 mois) et les28 000 km parcourus (!) leur ontpermis de visiter également deslieux moins connus et moins fré-quentés. Dans tous les cas, des pay-sages somptueux défilent surl’écran : grands espaces, bleu pro-fond du ciel, ocres de la terre et desmontagnes, blanc éblouissant desdunes du parc de White Sands, toutça donne envie de prendre le pre-mier avion pour visiter soi-mêmeces merveilles de la nature !

Le troisième et dernier diaporamade Charles et Henriette nous faitdécouvrir la ville fantôme de Bodie,en Californie. C’est bien sûr l’or quiest à l’origine de cette ville qui, à lafin du XIXe siècle, comptait 10000habitants, 65 saloons et une sulfu-reuse réputation de violence per-manente et d’excès en tout genre.Le filon d’or épuisé, la ville devintfantôme dans les années 1940. Denos jours, seulement 10 % de laville est encore debout, préservésdans le cadre d’un parc officiel. J’aibien apprécié l’ambiance nostal-gique de ces vieux bâtiments debois délabrés et de ces machinesabandonnées dans une natureinhospitalière.

Côté projection numérique, FredRoman nous présente, en utilisantson propre PC donc, un petit diapo-rama sonorisé de 9 minutes Sonbut est ce soir de démontrer quetout un chacun peut réaliser facile-ment ce type de diaporama numé-

rique en utilisant deux logiciels gra-tuits et, de surcroît, réalisés par desmembres du Club : StereoVue deGilbert Grillot & Sylvain Weiller(montage des vues stéréo) et MyAl-bum de votre serviteur (réalisationdu diaporama). Fred nous présentedes vues de Thaïlande, du MachuPichu au Pérou, de San Franciscoet, comme dans la première partiede la séance, des photos du GrandCanyon, Bryce Canyon et Monu-ment Valley.

La séance se termine avec GérardMétron, qui nous projette des cartesstéréo du début du siècle derniermontrant des cultures et récoltestropicales (noix de coco, café, cacao)dans une ambiance bien « colo-niale ». Ces photos, puisées dans lacollection du Club, ont été patiem-ment scannées par Gérard Grosbois.La numérisation de cartes stéréopermet de leur redonner un coupde jeune, de bien positionner lafenêtre stéréo (concept peu connuil y a un siècle !), de gommer lesgriffures et de présenter les vuesainsi rajeunies à une large audience.

Séance mensuelle du21 juin 2006

Un programme copieux nousattend pour la dernière séance

de la saison avant la pause esti-vale. Les différents projecteurs sontinstallés dans la salle en troisgroupes: au fond, les quatre projec-teurs diapo pour le fondu enchaînéainsi que la partie sonorisation ;juste devant, deux autres projec-teurs diapo pour les montages en« cut ». Le dernier groupe, au milieude l’allée centrale, est constitué desprojecteurs numériques et du PCqui les pilote.

La séance commence par mondiaporama intitulé Jour de pêche àPuerto La Libertad. En voyage au

Les Années Lasern° 123,

juillet-août 2006

Il a cassé sa tirelire, lemagazine du DVD et du

home cinema, pour atti-rer l’attention dans leskiosques. La couverturedu n°123 de juillet-aoûtétait en lenticulaire pleinepage, comme celle deFHM il y a juste un an.Sauf que la pin-up enmonokini a fait place à unKing Kong poilu sur sonEmpire State Building.Effet plaisant malgréquelques images para-sites. Il s’agissait de mar-quer la sortie en DVD duremake de Peter Jackson,cinéaste qui pense fort aurelief mais ne s’y est pasencore lancé. Pour lapetite histoire, il a fallu 50personnes pendant unesemaine pour coller leréseau sur les 100 000exemplaires du journal. Sivous collectionnez les len-ticulaires, commandez ceKing Kong indépendam-ment du magazine, contre5 timbres à 53c adressésà : Les Années Laser, 20,passage Turquetil, 75011Paris (pour le magazinecomplet, envoyez unchèque de 5 €). P.P

De ce Sigriste (à dr.),construit par la Sociétéanonyme des appareils

photographiques àrendement maximum (!),

on apprend qu’il seprétendait « le seul

capable de prendre deprès et en plein des

clichés de chevaux decourse au galop ».

Page 16: Le numéro: 6 Jeux de miroirs Insolite numériquesd ... · our le SCF, l’exercice 2005-2006 aura été surtout l’année du numé-rique. Mais les autres activités du Club ont

Stéréo-Club français 30 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006 Stéréo-Club français 31 Bulletin n° 897 – août-septembre 2006

V IE DU CLUB VIE DU CLUB

Salvador en avril dernier, je me suisarrêté dans cette petite ville au borddu Pacifique et ai été séduit parson petit port de pêche assez animéentre les manœuvres des barquesau bout de la jetée et le marchéaux poissons.

Je suis toujours un peu inquietavant de présenter mes photos carl’audience peut se montrer fort cri-tique. Mes photos sont-elles cor-rectes stéréoscopiquement parlant?Sont-elles, sinon belles, du moinsun peu intéressantes ? Ne vais-jepas lasser les spectateurs ? Lamusique choisie est-elle appro-priée? Et les commentaires, sont-ilsassez clairs et énoncés assez distinc-tement ? Autant de questions quicirculent encore dans ma tête justeavant de cliquer sur le bouton quilancera le diaporama!

Pour augmenter encore monanxiété, j’utilise mon propre logicielde diaporama, MyAlbum. Pas d’ex-cuses donc s’il ne fonctionne pascorrectement! Ouf! Heureusement,ce soir tout se déroule bien. Je suisdonc plutôt soulagé à la fin car l’as-sistance s’est montrée bienveillanteenvers mes photos et la difficultétechnique du jour qui consistait àprésenter un diaporama mêlantimages fixes et séquences vidéo aété négociée sans ratés.

Claude Tailleur nous présenteensuite son diaporama Rétrospec-tive, qui tente de résumer, en 80 dia-pos, son travail stéréoscopique aucours des 20 dernières années. Évé-nements et manifestations popu-laires, voyages en France ou àl’étranger se mêlent aux activitésstéréoscopiques comme les congrèsou les fameuses monteuses conçueset fabriquées par notre collègue.Toujours très affûté techniquement,il aime particulièrement les instan-tanés figeant le mouvement commecette belle série de gymnastes saisis

en plein vol ou même cette crêpeelle aussi en plein vol au-dessus desa poêle!

Notre collègue Bernard Rothan,du Vaucluse, nous fait le plaisir d’unevisite avec dans sesbagages son matérielde prise de vue et lediaporama Jardin duSinaï. C’est de jardinssous-marins qu’il s’agitbien sûr, domaine oùBernard excelle. Pois-sons et plongeurs enlévitation sortent alorsde l’écran.Aux couleurséclatantes de la fauneet de la flore sous-marine succè-dent des atmosphères tout endégradés de bleu convenant tout àfait à des épaves mystérieuses oud’inquiétants requins.

Lors d’une précédente visite, Ber-nard nous avait montré son nou-veau matériel alors en cours defabrication : deux demi-coquestaillées dans la masse d’un blocd’aluminium, réalisées sur mesurepour accueillir un appareil RBT avecses objectifs de focale 20 mm. Il estdésormais achevé et tout à fait opé-rationnel comme en attestent lesphotos présentées ce soir. Le grosbloc (plus de 5 kg en ordre demarche!) s’est paré de deux hublotshémisphériques sur le devant,d’autres plus petits pour la viséestéréoscopique à l’arrière, de diverspoignées et boutons pour comman-der le RBT (déclenchement, miseau point, diaphragme en particu-lier) et de supports pour les flashs.L’ensemble a un aspect très profes-sionnel et est bien mieux adapté àla stéréo sous-marine que sonmatériel précédent : deux caissonscôte à côte dont la base stéréoexcessive rendait nombre de photosdifficiles à observer en projectionsur un grand écran.

Pour ceux qui n’ont jamais vu lesphotos sous-marines de BernardRothan (et les autres aussi !)*, jene peux que conseiller l’achat deson petit livre Plongez en relief!, qui

contient 48 couples (v.Bull. 887, mars 2005).

Charles et HenrietteClerc ont visité en 1993La Chine à toute vitesse,car c’est là le nom deleur diaporama. Dansle cadre d’un voyageorganisé, ils se sontsentis un peu frustrésde ne pouvoir prendreleur temps pour photo-

graphier à leur guise. Ils nous pré-sentent cependant une copieusemoisson de photos stéréo des lieuxtouristiques comme les temples oules palais mais aussi des photos dela vie de tous les jours dans les rueset les marchés. Pour nous (re)mettreen appétit, Henriette nous projettequelques photos « à plat » d’unmarché chinois proposant les nour-ritures les plus improbables : ser-pents vivants ou séchés et enrouléssur eux-mêmes, lézards séchés etaplatis sur des planchettes, insectesdivers mais toujours de belle tailleet des animaux vivants enfermésdans des cages minuscules. Nosestomacs occidentaux se crispentun peu à la vue de ses metsétranges et des brutalités subiespar ces malheureux animaux.

Pour nous remettre, nous retour-nons sous la mer avec quelquesphotos de Bernard Rothan scan-nées et donc projetées avec les pro-jecteurs vidéo. Mais les couleurssemblent artificielles avec des sortesd’aplats verts. Est-ce que cela peutprovenir du scan ou d’un réglage decolorimétrie? L’heure déjà avancéene nous permet pas de résoudre leproblème. ■(*) v. page couleur, Bull. 878, avril 2004.

Bernard Rothanjouant du caisson.

C a l e n d r i e rRéunions à Paris (8e) :

7 bis rue de la Bienfaisance(Métro St-Augustin ou St-Lazare).

Après 21h30, le digicode est hors serviceet l’accès n’est plus possible.

MERCREDI 13 SEPTEMBREAttention : pas de réunion,

contrairement à ce qui a été annoncédans le précédent bulletin.

MERCREDI 20 SEPTEMBRE à 19 h 30SÉANCE DE RENTRÉE

Projections libres de vos vues de l’été,questions techniques,

préparation des activités.

SAMEDI 23 SEPT. de 14h30 à 17h30BIBLIOTHÈQUE

Séance de consultation

MERCREDI 27 SEPTEMBRE à 19 h 30ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

MERCREDI 11 OCTOBRE à 19 h 30PETITE SÉANCE

MERCREDI 18 OCTOBRE à 19 h 30SÉANCE TECHNIQUE

MERCREDI 25 OCTOBRE à 19 h 30SÉANCE MENSUELLE

Rencontres, démonstrations, projections

Groupe franco-suisse de Genève:réunion le vendredi 29 septembre.

Groupe Aquitaine:dimanche 29 octobre à 9h à Blanquefort.

DU 24 AU 26 NOVEMBRECongrès national du SCF à Saint-MandéInscrivez-vous vite ! Voir bulletin précédent.

12 au 14 mai à Terrassa :succès de la 2e « Bicat »,

biennale de stéréoscopie catalane

La deuxième « Bicat », sous l’égide de l’EurostereoFoundation (Barcelone) et du SCF, fut aussi réussie

que sa première édition. Je ne vous parlerai pas desnombreux programmes français et espagnols, projetéstant en diapositives qu’en technique numérique. Il fal-lait venir pour partager ce plaisir ! J’insisterai plutôtsur la grande convivialité de l’organisation, qui pour-rait servir de modèle. Les convives espagnols, pour laplupart membres du SCF, et français, pour la plupartaquitains, étaient attendus à leur hôtel et presque tou-jours accompagnés par Carles Moner, Nùria Vallano etles autres organisateurs. C’était la fête du « Moder-nisme » (Art nouveau catalan) à Terrassa et nous étionstous déguisés en 1900. Nous avons pu visiter l’architec-ture domestique et industrielle de Terrassa et, plus loin,la colonie de Santa Coloma avec la crypte construite parGaudi, la basilique Montserrat de Montferri, extraordi-naire projet de Jujol, récemment achevée. L’ambiancedes repas dans des restaurants choisis et de la salle deprojection laisse à chacun un souvenir exceptionnel.

Je tiens, en mon nom et en celui de mes collègues,à remercier nos amis espagnols pour leur organisationet la chaleur de leur accueil. Nous avons émis le sou-hait que la Bicat soit alternativement organisée enCatalogne française et espagnole. René Le Menn

Groupe Aquitaine: dimanche 29 octobreRéunion à Blanquefort organisée par Benoît Gaubert,

salle du Mascaret, en face des « Colonnes ». Stationne-ment aisé, salle à gradins, facilités pour le pique-niqueet les démonstrations. Plan sur demande. Rappel desprojets : hyperstéréo, anaglyphes, fantogrammes. R.M.

Jean Trolez, Carles Moner, Nùria Vallano, RenéLe Menn, Jacqueline Trolez en «1900» devant le muséede la Science de Catalogne. Photo Françoise Le Menn.

Page 17: Le numéro: 6 Jeux de miroirs Insolite numériquesd ... · our le SCF, l’exercice 2005-2006 aura été surtout l’année du numé-rique. Mais les autres activités du Club ont

GALERIE STÉRÉO SUR INTERNET : www.alpes-stereo.com

Pied du Mélezet, Ceillac-en-Queyras Pied du Mélezet, Ceillac-en-Queyras

Vieille route du Saint-Gothard (Suisse) Vieille route du Saint-Gothard (Suisse)

Torrent et vallon d’Ambin, Haute-Maurienne Torrent et vallon d’Ambin, Haute-Maurienne

Rappelons que Pierre Gidon est le créateur et l’animateur de la liste francophonede discussion sur l’image en relief « images-stereo », à laquelle vous pouvez vous abonner

gratuitement : http://fr.groups.yahoo.com/group/images-stereo

Commençons notre tour des galeries relief sur Internet par l’une des plus connues, celle d’un pré-curseur, notre collègue Pierre Gidon. Il pratique l’hyperstéréoscopie depuis plus de vingt-cinqans et, depuis dix ans déjà, nous fait partager par Internet sa passion pour les paysages alpins.

Ces trois vues ont été choisies parmi plus de 200 anaglyphes de sa galerie.Le site alpes-stereo propose également diverses informations sur la stéréoscopie.

Photos prises avec deux reflex radiocommandés. Voir article p. 5.