le monde des artisans 86

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Hérault édition isap : elle exploite  ses ressources   avec succès  p. 12 artisan et maître   artisan : affichez   vos couleurs  p. 16 rtisans RetRouvez dans ce numéRo toute l'infoRmation de votRe cma le monde  des les formations de la cma de l’Hérault l’artisanat   au féminin  p. 17 Bimestriel n°86 • janvier-février 2012 • 1 

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Page 1: Le Monde Des Artisans 86

Héraultédition

isap : elle exploite  ses ressources  avec succès p. 12

artisan et maître  artisan : affichez  vos couleurs p. 16

rtisansRetRouvez dans ce numéRo toute l'infoRmation de votRe cmale monde 

des

les formations de la cma de l’Hérault

l’artisanat  au féminin p. 17

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Page 2: Le Monde Des Artisans 86

PROVALYS_AGRAFEUSE_210x297.indd 1 06/09/2011 11:34

Page 3: Le Monde Des Artisans 86

é dito

«Bonne et heureuse année à tous ! »

En mon nom et au nom des Administrateurs et du Personnel de la Chambre de Métiers

et de l’Artisanat de l’Hérault, je souhaite à chacun d’entre vous une excellente et fructueuse année 2012. À l’heure où la conjoncture économique n’est pas favorable, les artisans sont les seuls acteurs d’une politique économique forte. Pour poursuivre cette grande tradition humaine, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Hérault entend aussi jouer son rôle. Pour cela, elle s’engage à vos côtés en valorisant le savoir-faire des artisans. Aussi, la qualité d’Artisan et le titre de Maître Artisan sont des marques distinctives permettant aux entreprises artisanales d’augmenter leurs chances de réussite. C’est la raison pour laquelle nous mettons un point d’honneur à le rappeler en particulier en cette période de récession. Pour marquer le coup, une partie de ce magazine est consacrée à la formation. En effet, la CMA34 attire votre attention sur l’importance de celle-ci, elle est un enjeu majeur dans l’Artisanat où la croissance et la compétitivité des entreprises vont de pair avec qualification et qualité. Par ailleurs, les femmes jouent un rôle de plus en plus actif dans la « sphère artisanale ». La CMA34 les encourage, les accompagne et les aide dans leur démarche comme vous pourrez le lire au fil des pages.Dans ce numéro, vous trouverez également un encart concernant les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). En effet, les avantages qu’offrent ces technologies ne sont pas négligeables, elles permettent d’améliorer la productivité, la notoriété et l’efficacité dans l’ensemble de l’économie et elles sont résolument tournées vers le XXIe siècle, l’avenir.Les artisans contribuent à la beauté du geste en perpétuant leurs connaissances. N’oublions pas que le savoir et la passion sont l’Artisanat en héritage.L’intention des élus de la CMA34 est de faire du magazine Le Monde des Artisans le cœur battant des artisans, celui qui vient enrichir et conforter leurs idées pour développer leur entreprise. N’oubliez pas qu’ensemble nous formons le moteur de la première entreprise de France, donc de l’Hérault.

Claude LopezPrésident de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Hérault

le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 3

le monde des artisans n°86 – Janvier-février 2012 – édition de l’Hérault – président du comité de rédaction des pages locales : Claude Lopez – Rédacteur en chef pages Hérault : XXX – éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédaction : AtC, rédactrice en chef : Charlotte de Saintignon, tél. 01 40 05 23 12, port. 06 82 90 82 24, e-mail : [email protected] – Rédactrice en chef adjointe : Barbara Colas – ont collaboré à ce numéro : delphine payan, Emmanuel daniel, Guillaume Geneste, François Sabarly – Secrétariat de rédaction : M. Anthony, J. Clessienne, J. neisse – publicité : AtC, 137 quai de Valmy, 75010 paris – Chef de publicité : philippe Saint-étienne, tél. 01 40 05 23 18, e-mail : [email protected] – publicité nationale : directeur commercial Mathieu tournier, tél. 01 40 05 23 10, fax 01 40 05 23 24, e-mail : [email protected] – publicités départementales sud-ouest : thierry (tél. 06 22 69 30 22) et Cédric Jonquières (tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : [email protected] – publicités départementales nord et est : François Bederstorfer, tél. 03 87 69 18 12, fax 03 87 69 18 14, e-mail : [email protected] – photographies : Laurent theeten, responsable image – promotion diffusion : Shirley Elter, tél. : 03 87 69 18 18. tarif d’abonnement 1 an. France : 6 euros. tarif au numéro : 1 euro. à l’étranger : nous consulter – Conception éditoriale et graphique : TEMA|presse, tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication : pixel image, i. Marlin, J.-M. tappert, tél. 03 87 69 18 18 – éditeur : AtC, 23 rue dupont des Loges, 57000 MEtZ, tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – directeur de la publication : François Grandidier – n° commission paritaire : 0311 t 86957 – iSSn : 2118-884X – dépôt légal : décembre 2011 – impression : Groupe Socosprint imprimeurs / 88000 épinal - Certifiée pEFC Ctp/1-013. ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées.

ce numéro comprend des pages spécifiques entre les pages 1 à 16 et 33 à 48 pour les abonnés de l’Hérault.ce magazine contient un supplément « Guide tic » jeté sous la couverture.

Changer le régime d’imposition de vos bénéfices pour en adopter un autre. P 31

■ juridique30   les aides à l’apprentissaGe

en 201231   fiscalité : changer de régime  

fiscal en 2012

■ pratique32   les formations de la CMA 3433   l’export pour les entreprises 

artisanales

■ météo34   brèves et tableau de bord

■ forum36   comment optimiser une 

stratégie commerciale sur la toile

p ratique

■ prestige38   Hervé leroy : l’orfèvre  

de la couverture

■ initiatives40   semaine nationale

de la création-reprise : une main tendue aux porteurs de projets

■ opinion46   aGnès bricard, présidente  

du Conseil Supérieur de l’ordre  des Experts-Comptables

r eGards

ISAP gagne en maturité et évolue en terrain propice. Sa « petite taille » lui permet d’afficher une grande réactivité face à ses concurrents. P 16

■ éclairage12   isap : elle exploite ses ressources 

avec succès

■ stYle de vie14   vie quotidienne ils travaillent  

en couple

■ éclairage16   artisan et maître artisan :

affichez vos couleurs17   l’artisanat au féminin

■ cas d’entreprise22  Glosek Gourmet : miser  

sur la recherche

■ réussite24  perceval : un coutelier trois étoiles

s tratéGies

d ossierconsommez moins (d’énerGie) pour GaGner plus !en réduisant leur consommation d’énergie, les artisans servent aussi bien leur portefeuille que la nature. Plusieurs approches sont envisageables pour agir simplement et à peu de frais. P. 25

pré-siaGnostic environnementalartisanat et environnement : quels enjeux ? P. 29

Hausse de la TVA dans l’artisanat. P 10

■ événement4   stars & métiers 2011 : les artisans 

exportateurs récompensés

■ actualités6   consolider ses compétences

dans le rôle d’assistant du chef d’entreprise

8   concours «un des meilleurs apprentis de France » session 2012 villaGe d’entreprises artisanales et de services Hannibal : des locaux disponibles

9   stop aux arnaques   masters de La Lettre M10   Hausse de la tva : un tollé  

dans l’artisanat

p anorama

Page 4: Le Monde Des Artisans 86

vénementpour sa 5e édition, le prix Stars & Métiers, qui récompense l’excellence artisanale en matière d’innovation technologique, stratégique, managériale et commerciale, a primé sept lauréats. Cette grande soirée  de l’artisanat, qui se déroulait le 13 décembre 2011 à l’olympia,  a particulièrement mis à l’honneur les entreprises présentes  à l’international, sélectionnées parmi 2 000 candidats.

stars & métiers 2011

les artisans exportateurs récompensés

Innovation technologique

Stratégie globale d’innovation

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CE

sublimer le textile grâce à la lumièremaître d’art, Pietro seminelli confectionne et édite des tissus pour les plus grands magasins du monde. il est passé expert dans l’art du pli textile, technique qui lui permet de sublimer le textile en se servant de la lumière intérieure comme extérieure. il compte comme clients chanel à new York, Paris ou dubaï ou le Bon marché à Paris. sa volonté de réaliser un travail unique et fonctionnel l’a poussé à collaborer avec les plus grands architectes pour proposer un travail adapté à la demande du client. innovateur dans l’âme, il renouvelle sans cesse ses créations en apportant de nouvelles techniques comme le numérique ou du matériel patrimonial comme les moules à tisser tout en s’affranchissant des barrières entre les différentes disciplines.

Gérant : Pietro seminellientreprise : artesinaactivité : confection de textiles sur mesuredépartement : calvadoswww.seminelli.fr

le caoutchouc sous toutes ses formesc’est en diversifiant son activité que dominique

Panier s’est affranchi des fluctuations du prix du caoutchouc. s’il intervient dans le transport, l’alimentaire, le BtP ou encore le médical, c’est la conception d’une membrane anti-ronflement qui l’a fait passer à la vitesse supérieure. Pour le développement de ce produit phare, il a même

créé une société spécifique : medi-Quiet. en alliant les compétences d’experts

et de consultants à d’indéniables compétences commerciales,

il a fait de son produit un succès. le chef d’entreprise ne se fixe aucune limite, il vend en france mais aussi

à l’étranger et ni la peur de l’échec, ni le ronflement ne

viennent troubler son sommeil.

Gérant : dominique Panierentreprise : europe caoutchouc activité : fabrications d’articles en caoutchouc et siliconedépartement : charente-maritime et indre-et-loirewww.europe-caoutchouc.com

xavier labat, artisan-chercheurartisan-chercheur, Xavier labat crée autant qu’il conceptualise. spécialisé dans la collecte et le traitement des matières

graisseuses, il a réussi à transformer des volumes conséquents de déchets en galettes, ensuite valorisés en engrais organo-minéral par un procédé de pressage physico-chimique. méthode qu’il a développée et brevetée. aujourd’hui, il souhaite aller plus loin et les valoriser sur le marché des énergies renouvelables. Pour parfaire la maîtrise technique de cette entreprise familiale créée il y a plus de cinquante ans, il s’est entouré d’un directeur et d’un bureau d’études. ces derniers travaillent sur la fabrication de granulés de chauffage à partir des graisses alimentaires et de déchets verts, ce qui lui laisse le temps de se consacrer totalement à la stratégie d’entreprise.

4 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

Gérant : Xavier labatentreprise : labat assainissement vidange activité : collecte et traitement des matières graisseusesdépartement : landes www.labatvidange.com

Page 5: Le Monde Des Artisans 86

Dynamique en matière de gestion des ressources humaines

Dynamique commerciale

le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 5

la formation au service de l’évolutionformation, voilà le mot qui caractérise le mieux maciejowski services et son dirigeant, olivier de Blomac. issu du secteur de l’agriculture, il se reconvertit et devient salarié de ses beaux-parents dans leur entreprise qui propose la fourniture, la pose et l’entretien de systèmes thermiques et sanitaires. Pendant trois ans, il est formé par les maîtres d’apprentissage, le temps pour lui d’acquérir le savoir-faire nécessaire. Puis en 1996, il décide de reprendre l’entreprise. l’artisan est convaincu par les avantages de cette méthode de formation. en quinze ans, il a formé trente-cinq apprentis. il croit aussi que l’on peut apprendre tout

au long de la vie. ainsi, plus de la moitié de ses trente-huit salariés ont pu bénéficier de formations continues. soucieux de préserver ses équipes et de les utiliser au mieux, il s’est également doté d’outils de gestion RH performants.

Gérant : olivier de Blomacentreprise : maciejowski servicesactivité : fourniture, pose et entretien de systèmes thermiques et sanitairesdépartement : Haute-viennewww.maciejowski.fr

À la recherche de profils atypiquesPassionné par son métier, Benoît eyraud ne veut pas le voir mourir. À la tête de vs technologies, le plus important atelier de soufflage de verre artisanal de france, il fabrique et façonne des articles en verre destinés aux laboratoires et industriels. la notion de transmission du savoir et des techniques est au cœur de sa stratégie de recrutement. Pour répondre à ces enjeux, un ancien collaborateur de 67 ans, retraité, est revenu à temps partiel avec pour seule mission de transmettre son savoir. iconoclaste est un qualificatif faible pour qualifier le recrutement de ce chef d’entreprise qui ne s’arrête pas au cv de ses candidats. il a ainsi embauché deux femmes en ateliers, un ancien boulanger au poste de technico commercial, un souffleur ayant connu une rupture professionnelle, ainsi que d’anciens chefs d’entreprises du secteur. Pari payant car en plus du prix « dynamique en matière de gestion des ressources humaines », l’entreprise a reçu la mention spéciale « nouveaux profils de l’artisanat ». ce prix récompense la richesse et la diversité des profils présents dans l’entreprise, peu importe la catégorie dans laquelle concourt le candidat.

Gérant : Benoit eyraudentreprise : vs technologiesactivité : soufflage de verre artisanaldépartement : Rhônewww.vstfrance.com

pur produit de Bretagnela Paimpolaise conserverie qui crée, fabrique et commercialise des terrines haut de gamme, sent bon les produits marins qu’elle sait magnifier et rendre attractifs. le gérant, Yann trébaol, a su allier succès commercial et respect de l’environnement, preuve que les deux éléments ne sont pas incompatibles. l’entreprise affiche un chiffre d’affaires d’un million d’euros en 2010 et une multiplication par vingt-trois de ses ventes

à l’export. son dirigeant est un créateur dans l’âme. en 2010, il a développé vingt-cinq nouvelles références conçues uniquement à partir de produits issus de la pêche durable et en provenance à 95 %

des ports bretons. Pour toucher le grand public, l’entreprise compte

sur son site internet et les salons. elle s’adresse aussi aux professionnels et est distribuée

dans des épiceries fines ou encore à la Grande épicerie de Paris. c’est notamment la diversification des ventes qui a permis à la

Paimpolaise conserverie de doubler son chiffre

d’affaires en deux ans.

Gérant : Yann trébaolentreprise : la Paimpolaise conserverieactivité : création et vente de terrines haut de gamme issues de produits de la mer département : côtes-d’armorwww.lapaimpolaise-conserverie.com

il alimente les chefs étoiléstout le monde se presse chez salaisons laborie et fils. Plus de trois cents grossistes, bouchers, charcutiers et restaurateurs dont des chefs étoilés comme alain ducasse, se fournissent auprès de cette maison cantalienne datant de 1932. si le savoir-faire et la qualité de ses artisans sont unanimement reconnus, ils ne se reposent pas pour autant sur leurs lauriers. Pour continuer à séduire les fins gourmets, l’entreprise familiale a su évoluer avec la création d’un label regroupant six éleveurs de la région et la création d’un séchoir en altitude. entreprise traditionnelle mais pas attentiste, salaisons laborie et fils s’est entouré d’un cabinet de conseil et a ouvert une e-boutique dont le chiffre d’affaires a été multiplié par deux en 2010. Jouant sur tous les tableaux, ils ont aussi pris le parti de distribuer directement leurs produits auprès des particuliers. l’avenir s’annonce radieux pour ces passionnés qui projettent l’ouverture de plusieurs magasins.

Gérant : laurent laborieentreprise : salaisons laborie et filsactivité : production de charcuteries sèches et conserves département : cantal www.maison-laborie.com

Page 6: Le Monde Des Artisans 86

Héraultctualités

6 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

quatre jours pour réussir ses premiers pas en tant que colla-borateur du chef d’entreprise :■ Chercher de nouveaux clients• Mettre en valeur son entreprise et réus-sir ses contacts client• Préparer et rédiger ses outils de com-munication■ Concilier vie professionnelle et vie privée• Gérer son temps et ses priorités• Organiser et planifier son travail■ Suivre son activité• Planifier sa trésorerie• Mettre en place des tableaux de bord

■ Créer des outils sur informatique• Créer son outil de communication sur Publisher• Élaborer des tableaux de suivi de son activité sur Excel

se perfectionner et se qualifier  dans le rôle de collaborateur avec la formation assistant  de dirigeant de l’entreprise artisanale  (adea)L’ADEA est un diplôme de niveau bacca-lauréat, spécialement conçu pour les entre-prises artisanales. Il présente une vision 

transversale du pilotage dans les domaines de la gestion administrative, comptable ou commerciale. Ce diplôme est conçu pour le conjoint ou le collaborateur direct du chef  d’entreprise.  L’ADEA  comprend quatre modules indépendants (gestion des ressources humaines, secrétariat-bureauti-que, gestion de l’entreprise artisanale, stra-tégies et techniques commerciales) d’une durée globale de 70 jours, à raison d’une à deux journées par semaine. Le planning est établi en fonction des disponibilités de chacun, le titre pouvant être préparé sur une durée d’un à cinq ans.

sPécial cHef d’entRePRise

consolider ses compétences  dans le rôle d’assistant  de chef d’entreprisede plus en plus d’artisans sont secondés par leur conjoint au quotidien. véritable adjoint, il participe pleinement à la vie de l’entreprise. il doit détenir de multiples compétences dans des domaines aussi variés que le secrétariat, la gestion, la comptabilité et la communication. la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault propose une professionnalisation de manière progressive. diverses solutions sont proposées en fonction des objectifs et des disponibilités.

Témoignage ◼carine Burgalat, inscrite à l’adea◼◼

pour quelles raisons vous êtes-vous inscrite à l’adea ?J’occupe depuis quatre ans un poste de secrétaire administrative avec pour objectif de reprendre l’entreprise familiale. Pour préparer cette transmission, ce diplôme s’est avéré être une bonne formation me permettant de découvrir les principales fonctions de l’entreprise sous un angle très concret.

aujourd’hui, que vous apporte cette formation ?le module « secrétariat-bureautique » m’a permis de consolider mes savoir-faire avec les méthodes et les outils actuels. Je m’inquiétais davantage pour le module « gestion de l’entreprise artisanale ».

pour quelles raisons le module « gestion de l’entreprise artisanale » vous inquiétait-il ?c’était un domaine qui m’était étranger dans ma formation initiale. nous avons donc avancé de manière progressive. J’ai énormément appris concernant les notions concrètes et transposables dans l’entreprise. mes inquiétudes de départ sont aujourd’hui levées ; je serais même intéressée pour m’engager dans une formation de niveau supérieur.

vous allez poursuivre avec le module « stratégies et techniques commerciales », qu’en attendez-vous ?un contenu opérationnel pour m’aider à analyser notre politique commerciale et lui apporter, si nécessaire, des éléments d’amélioration.

l’accès à un diplôme homologué par l’état vous a-t-il intéressée au départ ?ce n’était pas ma motivation première, mais il est toujours agréable de disposer d’une reconnaissance officielle de ses compétences.

quel premier bilan faites-vous ?Je dirais que cette formation m’a redonné confiance en moi et m’a permis d’affirmer ma place dans l’entreprise. J’ai trouvé très enrichissant le fait de partager avec d’autres conjointes nos expériences respectives.

Page 7: Le Monde Des Artisans 86

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Page 8: Le Monde Des Artisans 86

Héraultctualités

8 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

la Société des Meilleurs Ouvriers de France avec le parrainage du ministère de l’Édu-

cation Nationale, du ministère des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce et de l’Artisanat,  lance  le 27e concours « Un des Meilleurs Apprentis de France ». La session 2012 couvre plus de 90 métiers.Ce concours  s’adresse à  tous  les  élèves ou apprentis en terminale, CAP, BEP en forma-tion initiale d’un métier et / ou en première et terminale Bac Pro en 3 ans ou MC (Mention Complémentaire) sous contrat d’apprentis-sage ou en scolarité dans un établissement de formation professionnelle public ou privé. Les candidats devront être nés après le 1er janvier 1991 (voir dérogation sur le règlement général du concours).Les candidats à ce concours avec ceux qui les ont précédés constituent un groupe de jeu-nes qui, par leur volonté, leur ténacité et leur travail sont des exemples pour tous. Ils ont l’amour de la belle ouvrage et sont attachés aux valeurs du travail bien fait.Les qualités dont ils font preuve à l’occasion de ce concours faciliteront certainement leur recrutement par les entreprises.Un courrier a été adressé aux chefs d’établisse-ment pour les informer des démarches à suivre 

mais également pour les remercier de leur aide précieuse.

ConTaCT Gérard Gilbert, société nationale Rdes meilleurs ouvriers de france concours, « un des meilleurs apprentis de france », 454 rue de coulondre, 34980 saint-clément-de-rivière mail :[email protected] www.meilleursouvriersdefrance.info

aPPel À candidatuRes

concours « un des meilleurs apprentis  de france » session 2012

le village d’entreprises

artisanales et de services

(veas) situé sur la commune

de cournonsec, à l’ouest

de l’agglomération de

montpellier, accueille des

petites et moyennes entrepri-

ses artisanales ou de services

quelle que soit leur forme juri-

dique et quelle que soit leur

activité. des modules d’ateliers

sont proposés avec des

bureaux intégrés, à partir de

40 m², à des loyers très modérés

(à partir de 65 € Ht / Hc / m² / an)

dans des bâtiments récents.

un site fonctionnel

et plein de charme.

PlUS D’InfoS 04 67 72 72 31R

village d’entreprises artisanales  et de services « hannibal » :  des locaux disponibles

Marchés ◼Publicsafin d’assurer une plus grande trans-parence, une égali-té des candidats et un plus large accès possible à la com-mande publique, la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault informe qu’elle publie ses marchés publics sur les sites internet suivants :

1 www.boamp.fr

2 www.accesmapa.fr

3 www.cma-herault.fr

ces avis d’appels publics à la concurrence concernent les marchés passés selon une procédure adap-tée (article 28 du code des marchés publics).

divers groupes de spécialités sont représentés :• Génie civil, Construction, Bois, Matériaux souples,  Art et techniques du Verre • transformations, Mécanique, électricité, électronique • Agriculture, pêche,  Forêts, Espaces verts, Communication  et information • échange et Gestion, Service aux Collectivités, Services  à la personne • Alimentation, installations thermiques, installations sanitaires, Froid et Climatisation

+info

Page 9: Le Monde Des Artisans 86

le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 9

afin  de  s’assurer  qu’il  s’agit  bien  d’un  appel  à  coti-sation  du  RSI,  les  ressortissants  doivent  vérifier  

quatre éléments :■ La présence de leur numéro de Sécurité sociale sur le docu-ment qu’ils ont reçu. Dans le cas contraire, ce document ne provient pas du RSI.■ La présence du logo, qui est le seul officiel du Régime Social des Indépendants.■ L’absence de TVA sur le document qui leur a été adressé : les cotisations sociales n’étant pas soumises à la TVA, celle-ci n’apparaît pas dans les appels à cotisation adressés par le RSI aux assurés.■ L’absence de conditions générales de vente : les documents du RSI ne contiennent jamais de conditions générales de vente.En règle générale, lorsque vous recevez de tels documents, il vous est conseillé de :■ lire attentivement tous les documents qui vous parviennent pour éviter de remplir, signer et renvoyer un document sans savoir quel est son objet précis,

■ vous méfier notamment des adresses d’entreprises situées à l’étranger, des boîtes postales et des enveloppes préimprimées pour la réponse,■ saisir  la Direction Départementale de  la Protection des Populations  (DDPP)  ou  Direction  Départementale  de  la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) de votre département de résidence, d’une plainte, soit sur la base de la publicité mensongère (si l’entreprise est située en France), soit dans le cadre de la coopération administrative internationale (si l’entreprise est domiciliée à l’étranger).

ConTaCT dddp, 34 rue serge lifar, cs 87377, 34184 montpellier cedex 4 Rtél. : 04 99 74 31 50 www.herault.gouv.fr

messaGe d’aleRte

stop aux arnaques !depuis plusieurs mois, des sociétés homonymes au régime social des indépendants (rsi) émettent des bulletins d’adhésion pour une prestation de référencement. le paiement demandé n’est absolument pas en relation avec la protection obligatoire des travailleurs indépendants.

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En cas de doute, n’hésitez pas à contacter les services

de votre CMA !

masters de la lettre mlundi 19 septembre 2011 à alès, lors de la 16e cérémonie

des masters de La Lettre M (incontournable lettre économi-

que régionale), nathalie Pelletier, dirigeante d’isaP, a reçu

le Prix de l’artisanat, remis par claude lopez, Président

de la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault,

en présence de max Roustan, député maire d’alès, Jean-Pierre

moure, Président de l’agglomération de montpellier,

françoise dumas représentant la Région, ainsi que plus

de 500 décideurs venus de tout le languedoc-Roussillon

pour honorer les quinze entreprises finalistes des masters

2011. Rappelons que la société isaP, spécialisée dans l’aména-

gement de stations-service, d’installations pétrolières

privatives, de dépôts pétroliers, de la maintenance et la

fabrication de volucompteurs, a été créée en 1995 et reprise,

cinq ans plus tard, par nathalie Pelletier.

▶◼retrouvez le portrait de l’entreprise « isap » en pages 12  

et 13 de ce magazine.

claude lopez et nathalie pelletier.

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ctualités

10 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

au départ suggéré par des articles de presse, le projet du gou-vernement de hausse de la TVA réduite a immédiatement

fait réagir le secteur du bâtiment. Pour Patrick Liébus, président de la Capeb, « le maintien de la TVA à 5,5 % est un élément essentiel à la croissance intérieure. Il est grand temps que nos élus comprennent que la TVA à taux réduit n’est et ne peut être considérée comme une niche fiscale. Deux raisons à cela : elle bénéficie à tous les Français et concerne tous les travaux de rénovation. » Le 7 novembre, alors que la mesure a été offi-ciellement confirmée, il évoque « un coup de massue » pour le bâtiment : « le gouvernement a décidé d’anticiper un net ralen-tissement de la croissance et de compenser cette dernière par une recherche de 8 milliards d’euros. Avec l’augmentation de la TVA dans le bâtiment, il fait plus et pire : il provoque lui-même un ralentissement de l’économie et se tire ainsi une balle dans le pied. Conséquence : contrairement à ce qu’affirme le premier ministre, il affaiblit l’un des secteurs les plus contributeurs à la croissance ». Du côté de l’UPA, on ne décolère pas et on dénon-ce « une décision injuste et contreproductive ». L’organisation estime que « la priorité devait aller à la réduction des dépenses publiques plutôt qu’à l’augmentation des ressources de l’État et (…) que l’effort de redressement des comptes publics devrait concerner l’ensemble des secteurs économiques ». Elle rappelle d’ailleurs les propos du premier ministre lors du congrès natio-nal le 20 octobre dernier : « certains qui proposent de remettre en cause le taux réduit dont bénéficient les secteurs du bâtiment et de la restauration commettent un contre-sens économique.

Nous ne prendrons pas cette décision parce que nous savons les conséquences que cela aurait sur l’emploi ».Seule la FFB « comprend la nécessité d’une telle mesure » et se félicite « que la hausse préserve un réel différentiel entre taux réduit et taux normal, seul gage d’une véritable efficacité dans la lutte contre le travail au noir ». Elle note cependant que « la mesure accentuera la concurrence inacceptable des auto-entre-preneurs » et déplore « les atteintes renouvelées aux niches fiscales immobilières ».

Hausse de la tVa

un toLLé danS L’artiSanataprès avoir posé la question du taux intermédiaire de la tva à la fin du mois d’octobre, le gouvernement a annoncé début novembre le relèvement de la tva réduite à 7%. les réactions du secteur de l’artisanat ont été immédiates.

revue de presse : les titres du 7 novembre dernier

➜ nouveau plan de rigueur : le BTp boit la tasse. ➜ tva restauration : la révision d’un engagement présidentiel. ➜ tva : la note va être plus salée au fast-food, au bistrot ou au palace. ➜ tva à 7% dans le bâtiment : les professionnels protestent. ➜ impôts : les surprises du plan Fillon.

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iSAp gagne en maturité et évolue  en terrain propice. Sa « petite taille » lui permet d’afficher une grande réactivité face à ses concurrents.

Spécialisée  dans  l’aménage-ment pétrolier (stations-ser-vice, installations pétrolières privatives,   dépôts  pétro -

liers, maintenance et fabrication de volucompteurs…),  la  société  ISAP a été  créée en 1995 par deux arti-sans et quatre collaborateurs. Elle est reprise, cinq ans plus tard, par Nathalie Pelletier qui  en dirigeait alors le pôle financier.Afin  de  développer  l’entreprise, cette dernière décide de diversifier son activité pour répondre au mieux aux  obligations  auxquelles  sont soumis les professionnels du réseau pétrolier : entretien des installations pétrolières existantes, construction de stations-service, de dépôts pétro-liers, audit de conformité technique, sécuritaire et environnementale…Certifiée norme ISO 9001, gage de qualité  et  de  sérieux,  l’entrepri-se  ISAP  est  également  titulaire  de nombreuses  accréditations  et  cer-tifications : DIRECCTE (Direction Régionale  des  Entreprises,  de  la 

Concurrence, de la Consommation, du  Travail  et  de  l’Emploi),  LNE, Cofrac… lui permettant de propo-ser ses multiples services et d’inter-venir  sur  l’ensemble  du  territoire dans le respect des exigences.On  compte  parmi  ses  clients,  des pétroliers  (Total,  Dyneff…),  des transporteurs, des collectivités, des aéroports, des capitaineries.Grâce à la motivation et au dynamis-me de Nathalie Pelletier, la société ISAP a su s’imposer sur le marché et connaît un vif succès. Elle emploie 

aujourd’hui 23 salariés répartis sur quatre  sites  :  Vendargues,  Nice, Caen et Millau. L’ouverture d’une nouvelle agence en région parisien-ne est également envisagée.Son chiffre d’affaires  est passé de 1,2 M€ en 2007 à 1,8 M€ en 2010 et devrait atteindre les 2 M€ en 2011.Les  salariés  sont  capables  de  réa-liser  les  installations  les plus com-plexes et leurs aptitudes favorisent un développement continu de l’en-treprise.Pour  éviter  le  turn-over  en matiè-

isaP

une société qui exploite ses ressources avec succès !

12 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

é clairage hérault

Itinéraire d’une battanteEntrepreneuse déterminée, nathalie pelletier a réussi  à faire sa place dans un secteur dit « masculin » telle une aventurière moderne. Après le prix ArtinovArt’s  de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Hérault dans la catégorie « prix de l’entreprise au féminin »,  prix de Montpellier Agglomération, celui de  Stars & Métiers du Languedoc-Roussillon, mention « innovation au féminin », iSAp a également obtenu  l’un des Masters de La Lettre M. 

C’est avec enthousiasme, vivacité et positivité que nathalie pelletier développe  ses compétences et poursuit sa trajectoire vers la réussite. Une véritable impulsion vers un avenir très prometteur.

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re de personnel, Nathalie Pelletier a mis en place plusieurs avantages sociaux  (participation aux bénéfi-ces par  le biais d’un contrat d’in-téressement, plan d’épargne entre-prise avec abondement de 100 %, mutuelle avec participation de l’en-treprise à hauteur de 70 %…).Avec  professionnalisme, Nathalie Pelletier  écoute  attentivement  les demandes de ses clients et y répond le mieux possible. Elle a su se diver-sifier,  saisir  les  opportunités  et prendre les bonnes décisions tout en établissant des relations de choix.Son projet de nouveaux volucomp-teurs  de  distribution  pour  l’avia-tion, une  fois achevé,  s’est  imposé rapidement sur  le marché utilisant ainsi les techniques modernes.Par  ailleurs,  la CMA de  l’Hérault accompagne de près  ISAP dans  sa recherche de nouveaux locaux afin de  poursuivre  sa  croissance.  La SARL va ainsi investir 950 K€ dans la construction d’un nouveau bâti-ment de 800 m² sur  le PRAE (Parc 

Régional  d’Activité  Économique) Via Domitia à Castries. Le déména-gement pourrait intervenir d’ici une dizaine de mois.

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le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 13

isaP

une société qui exploite ses ressources avec succès !

parmi les projets de l’entreprise,  la commercialisation du volucompteur aviation (fabricant d’ensemble de mesurage aviation).

Grâce à la motivation et

au dynamisme de Nathalie Pelletier,

la société ISAP a su s’imposer sur

le marché et connaît un vif

succès. Elle emploie aujourd’hui

23 salariés répartis sur quatre sites :

Vendargues, Nice, Caen et Millau.

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Page 14: Le Monde Des Artisans 86

StYLe

de vie

Nombre d’artisans travaillent au quotidien avec leur conjoint. Un modèle ancestral qui perdure mais évolue. C’est un atout qui peut s’avérer compliqué à gérer au jour le jour. Témoignages de quelques couples qui s’épanouissent en travaillant côte à côte.

Afin d’éviter les conflits et les malentendus, la pre-mière chose à mettre au point lorsque l’on décide

de travailler en couple est la répar-tition des rôles. « Dans le bou-lot, nous sommes ensemble mais séparés. Chacun gère ses tâches, il y a deux têtes et quatre bras », explique Aude Cizeron de Paëlla Réception (Bouches-du-Rhône). À la création de l’entreprise, en 1994, elle était étudiante et a poursuivi jusqu’au doctorat. Ce n’est qu’en 2006 qu’elle a intégré la société : « Depuis mon arrivée, c’est plus organisé, notamment par rapport à la paperasse. C’est lourd à gérer et ma présence a permis à mon mari d’être soulagé de ce poids. » De leur côté, dans leur toute nou-velle boulangerie des Ardennes, David Seizelet et Aurélie Camus ont trouvé leur bonheur, « chacun a son rôle, son espace », explique l’artisan de 29 ans. Sa compagne, ancienne conseillère en assurance, s’occupe notamment des papiers. « Il faut avoir chacun sa partie, fixer des limites dès le début et s’y tenir sinon ça se passe mal… » Si le conjoint ne possède pas forcé-ment les connaissances techniques du métier, il apporte autrement sa contribution au développement de l’entreprise : « Je gère le côté clien-tèle avec plaisir, je développe les

mailings et relance les comman-des », précise Aude Cizeron.

plus forts pour ◼■surmonter les difficultés

Ainsi la réussite de l’entreprise est aussi la réussite du couple : « C’est un engagement fort si on veut que ça marche », commente Sophie Boutillier, maître de conférences et directrice du Master Side (Stratégie d’innovation et dynamique entrepre-neuriale) à l’université du Littoral de la côte d’Opale. Pour Aude Cizeron, « c’est plutôt une force d’être en cou-ple. On fait corps pour l’entreprise. D’être deux, ça fait bouger les choses,

vous misez plus sur l’entreprise. »« L’entente au sein du couple rejaillit sur l ’affinité professionnelle », confirme Sophie Boutillier. « Ensuite c’est par la pratique que l’on apprend à surmonter les difficultés. Je pense qu’il n’existe pas de recette miracle. Le plus important est de partager la même passion et de savoir faire des concessions », ajoute-t-elle. Pour y parvenir, Aude Cizeron conseille de bien communiquer : « C’est comme dans un couple, il y a toujours une solution. » Mais elle admet qu’il faut « une entente, une base solide dès le départ ».Alors que le couple a les mêmes pré-occupations professionnelles et qu’il vit parfois sur son lieu de travail, ce n’est pas toujours évident de préser-ver sa vie privée. « Quand on rentre à la maison, on en parle bien sûr. Si on n’habitait pas sur place, ce serait sûrement différent », déduit David Seizelet. Pour permettre à sa femme de profiter de leur fils, il a choisi d’embaucher une vendeuse : « Au début, cela faisait vraiment de grosses journées pour elle, là elle peut aller chercher le petit à l’éco-le et récupérer un peu. » Le diman-che après-midi, c’est le moment de détente et de coupure hebdomadai-re : « On finit à 13h30, on nettoie tout et on part se promener, rejoin-dre nos proches. » La famille est sou-vent le bon prétexte pour s’éloigner des préoccupations professionnel-les : « En couple, on parle facilement du travail en dehors. Quelquefois, on se dit : on arrête, on coupe, on n’en parle plus. Il y a le boulot et le reste. Quand on est à la maison, on essaie de penser à autre chose, et notamment quand on est avec notre petit garçon de 4 ans », justifie Aude Cizeron.

B.C.

Vie Quotidienne

ils travaillent en couple

14 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

La loi prévoit trois statuts pour le conjoint : conjoint-collaborateur, conjoint salarié et conjoint associé. Le statut de conjoint-collaborateur peut être choisi si le conjoint est marié avec le chef d’entreprise, exerce une activité régulière dans l’entreprise, ne perçoit pas de rémunération et enfin, n’a pas la qualité d’associé.Le statut de conjoint-salarié peut s’appliquer lorsque le conjoint est titulaire d’un contrat de travail de droit commun, qu’il travaille dans l’entreprise et perçoit une rémunération correspondant à sa qualification. Enfin, le conjoint peut choisir le statut de conjoint-associé lorsqu’il s’associe à l’entreprise par une participation à la constitution du capital social.Il doit être signataire des statuts sociaux qui mentionnent son apport.

L e statut du conjoint-collaborateur

« L’entente au sein du couple rejaillit  sur l’affinité professionnelle ».

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ne peut utiliser le titre d’Artisan ou de Maître Artisan qui veut.  Seuls les professionnels qualifiés peuvent prétendre à ce titre. L’attribution  du « a » bleu et du « a » rouge par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat certifie votre formation et votre expérience professionnelle.

La  qualité  d’Artisan  et  le  titre de  Maître  Artisan  sont  des marques  distinctives,  de  plus en plus  «  identifiées  »  par  le 

consommateur. La qualité d’Artisan (« a ») et le titre de Maître Artisan (« a ») sont réservés aux seuls pro-fessionnels qualifiés. Leur attribution certifie à la fois la formation et l’expé-rience professionnelle qui caractérisent l’ensemble des savoir-faire du secteur des Métiers. Dans la société actuelle, où la concurrence est vive, il est indis-pensable que  les artisans soient dis-tinctement reconnus. C’est pourquoi vous trouverez ces labels sur les cartes des artisans, sur les vitrines et sur les véhicules utilitaires des chefs d’entre-prise qui les détiennent. La Chambre de Métiers et de l’Artisanat sensibilise les consommateurs à leur existence et à leur signification. Cependant, toutes ces actions ne peuvent être pleinement efficaces que si les artisans eux-mêmes y adhèrent, en revendiquant et en affi-chant ces signes distinctifs.

qui peut en bénéficier ?■ Le chef d’entreprise personne physique.■ Le dirigeant social d’une personne morale.■ Le conjoint-collaborateur mention-né au Répertoire des Métiers.■ Le conjoint associé et  les associés d’une personne morale prenant part personnellement et habituellement à l’activité de l’entreprise.

conditions d’attribution■ Le « a » bleu pour les Artisans et Artisans d’ArtIl faut être titulaire du CAP, BEP ou 

d’un titre équivalent homologué ou justifier de six années d’immatricu-lation au Répertoire des Métiers. Ces conditions doivent être remplies dans le métier faisant l’objet de la deman-de. Le chef d’entreprise ou le dirigeant social peut prétendre à cette qualité.■ Le « a » rouge pour les Maîtres Artisans et Maîtres Artisans d’Art•  Le  chef  d’entreprise  est  titulaire d’un Brevet de Maîtrise ou d’un diplô-me  équivalent  (exemple  : Meilleur Ouvrier de France) et a, à son actif, deux années de pratique profession-nelle en qualité de salarié ou de chef d’entreprise,• ou le chef d’entreprise est immatri-culé au Répertoire des Métiers depuis au moins dix ans, il peut justifier d’un savoir-faire reconnu dans l’Artisanat et a participé à des actions de promo-tion ou de formation dans l’Artisanat.

procédureLes demandes de titre d’Artisan et de Maître Artisan sont à déposer auprès de la CMA de l’Hérault. Le titre d’Ar-tisan est délivré par le Président de la 

Chambre,  le titre de Maître Artisan est soumis à une commission spécifi-que et est délivré par le Président de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat.

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Page 17: Le Monde Des Artisans 86

Où sont les femmes ? Et bien partout, car désormais, il n’y a plus de domaines réservés. S’il faut parfois faire ses preuves pour se faire accepter dans un secteur traditionnellement masculin, cela n’effraie pas les femmes. Bâtiment, paysage, soufflage de verre, boulangerie, plusieurs artisanes nous racontent leurs parcours et leurs attentes.

Dossier réalisé par Barbara Colas

Dans de nombreux sec-teurs, auparavant « réser-vés » aux hommes, les femmes font leur appari-

tion. Mais pour que leurs compé-tences soient reconnues, elles doi-vent constamment prouver qu’elles savent faire. Gwendoline Bonnet, 40 ans, souffleuse de verre, co-gérante de « Verre l’Essentiel », le confir-me : « La différence, c’est que les hommes ont juste à montrer une fois qu’ils savent travailler. Pour les femmes, c’est tous les jours. » Faire preuve de son savoir-faire est sou-vent le meilleur moyen d’être respec-tée: « Il faut prouver de quoi on est capable, c’est ce qui m’a beaucoup aidée à m’intégrer » témoigne Laure Ligneau, 26 ans, artisan charcu-tier-traiteur de la Boucherie Mezin. Installée dans un petit village, elle précise que « pendant 6 mois, le fait d’être une femme m’a vraiment com-pliqué les choses. Les clients étaient un peu réticents ».

femmes de l’artisanat, conjointes d’artisanNombre de femmes dans l’artisanat ont longtemps été, en quelque sorte, des femmes « de l’ombre ». Elles tra-vaillaient sans être rémunérées et

sans reconnaissance dans l’entrepri-se de leur mari. « Le plus important pour elles, c’était la reconnaissan-ce du travail et c’est arrivé grâce à la loi de 1982. Mais surtout c’est la loi de 2005, imposant le choix d’un statut, qui a véritablement chan-gé la donne », explique Catherine Foucher, à la tête de la commis-sion femmes de la Capeb et conjoin-te-collaboratrice d’un électricien

chauffagiste en Dordogne. Ce nou-veau statut étant désormais acquis, c’est un nouveau cheval de bataille qui intéresse les femmes d’artisans. « Au-delà du statut, ce qui fait le métier, c’est la compétence com-merciale, comptable... C’est là-des-sus qu’il faut obtenir une reconnais-sance pour les conjointes », ajoute Catherine Foucher. Aujourd’hui, les femmes d’artisans peuvent travailler

l’artisanat au féminin

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le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 17

« Il faut arrêter d’envoyer  les femmes dans des métiers  dits féminins, qui sont saturés, alors que dans le bâtiment  il y a du boulot »Leïla ouadah, 45 ans, ei dames

Titulaire d’un CAp peinture revêtement vitrerie et après 20 ans dans le bâtiment, Leïla Ouadah sait de quoi elle parle quand elle annonce qu’ « il n’y a pas de femmes dans le secteur ». à ce constat, s’ajoute le fait qu’elle peine à trouver de la main-d’œuvre qualifiée pour ses chantiers. En 2008, elle décide donc de lancer un projet pour susciter l’intérêt des femmes dans le bâtiment. « Je veux m’adresser notamment aux mères de familles monoparentales sans qualification. » En créant son

association, elle veut sensibiliser les femmes éloignées de l’emploi, leur permettre de construire un projet professionnel viable et les professionnaliser. pour cela, elle dirige une entreprise en parallèle depuis 2010. « Cela permettra de faire de la mise en pratique. Elles pourront ainsi acquérir une expérience et se vendre auprès des entreprises. » Son projet est en bonne voie et elle a déjà obtenu plusieurs soutiens. « Il faut arrêter d’envoyer les femmes dans des métiers dits féminins du secteur tertiaire, qui sont saturés, alors que dans le bâtiment, il y a du boulot. »

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Page 18: Le Monde Des Artisans 86

à temps partiel et se décharger de certaines tâches sur les employés. Cependant, elles sont tou-jours un soutien important pour l’ar-tisan notamment dans la gestion de la société. Ainsi les nouvelles chefs d’entreprise sont parfois d’ancien-nes conjointes collaboratrices qui reprennent l’entreprise de leur mari. « Soit elles attendent la relève des enfants encore étudiants, soit elles ne sont pas encore à la retraite, ou ont envie de travailler dans ce secteur », précise Catherine Foucher. C’est le cas de Fabienne Gorge, 57 ans : « J’ai repris l’entreprise de paysage de mon mari en 2009 ». De conjoin-te-collaboratrice, elle est donc passée à gérante. Si elle n’a pas ressenti de difficulté par rapport à sa condition de femme : « Dans la mesure où vous connaissez votre métier, vous êtes crédible », elle admet que les fem-mes sont trop souvent « en retrait », pensant qu’ « elles n’ont pas assez de compétences ». Si la femme est chef d’entreprise, c’est l’homme qui se retrouve conjoint collabo-rateur, une situation qui étonne : « En rentrant dans le salon, les gens ont tendance à se tourner vers mon conjoint », confie Audrey Jadot, arti-san coiffeur, participante de l’expo-sition « Portraits d’entrepreneuses ». « Rares sont les entreprises qui ont une femme comme chef d’entrepri-se et le mari comme collaborateur », ajoute-t-elle.

S’imposer dans un monde d’hommesPour Laure Ligneau, de la boucherie Mezin, s’imposer n’a pas été un pro-blème : « Je n’ai connu aucune diffi-culté mais je ne suis pas d’un tempé-rament à me laisser faire ». Et on peut dire que le milieu de la boucherie lui réussit puisqu’à seulement 26 ans, elle possède déjà deux magasins ! « Quand il y a besoin, je sais remet-tre les gens à leur place. Il faut avoir du caractère car on vous attend au tournant », confirme Élodie Plagnes, 36 ans, artisan peintre, gagnante du prix METFEM. « Finalement, c’est

plutôt un atout pour moi, je suis la petite touche féminine ! », ajou-te-t-elle. Les milieux typiquement masculins ne sont pas une nouveau-té pour Nadine Le Gallo, à la tête d’une boulangerie-pâtisserie à Le Tholonnet : « j’étais chef de cuisi-ne, j’avais dix hommes en dessous de moi. C’est un milieu très macho, beaucoup plus misogyne il y a 25 ans qu’aujourd’hui ».

Les codes de l’univers masculinSelon Valérie Rocoplan, directri-ce de la société Talentis et auteur du livre « Oser être la chef », pour travailler dans un milieu tradition-nellement masculin, « il faut pren-dre conscience des codes qui comp-tent pour les hommes. Si on refuse le système, on est exclue. Devenez une joueuse et ensuite faites évoluer les règles », conseille-t-elle. « Les

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« La différence c’est que les hommes ont juste à montrer une fois qu’ils savent travailler.  Pour les femmes, c’est tous les jours », explique gwendoline bonnet de « verre l’essentiel ».

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« Je ne considère pas que la coiffure soit un secteur féminin. Chacun y a sa place. La mixité est une bonne chose, l’amour du métier  est plus important que le genre », explique audrey jadot, artisan coiffeur. photographies de « portraits d’entrepreneuses » sur www.portraitsdentrepreneuses.com

Élodie plagnes, artisan peintre : « Il faut avoir du caractère car on vous attend au tournant ».

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hommes ont horreur des femmes castratrices, ils aiment les femmes maternelles. Quant aux séductrices, elles jouent un jeu dan-gereux car elles risquent d’être reje-tées et de renforcer les préjugés des hommes ». Il faut donc savoir être dans l’autorité sans être castratrice ni séductrice. « Pouvoir jouer la com-plicité, c’est important », ajoute-t-elle. C’est d’ailleurs ce que confirme Gwendoline Bonnet de « Verre l’Es-sentiel ». « Le métier de souffleur de verre est très hiérarchisé, très codé car ancestral. J’ai travaillé dans des cris-talleries, en bleu de travail. On s’at-tache les cheveux et on se fond dans la masse. C’est le meilleur moyen de s’intégrer. Lorsque les ouvriers vous voient travailler, ils vous respectent. Mais bien sûr, il y a des moments où il faut être plus ferme, s’imposer.» Pour l’artisane, c’est « aux femmes d’aller explorer ces mondes qui leur semblent fermés ».

des mentalités qui évoluent« Pendant longtemps les femmes n’ont pas été prises au sérieux en tant que chefs d’entreprises, enco-re moins dans les milieux mascu-lins », relate Renée Fernandez, pré-sidente de la commission « Femmes dans l’artisanat » de la CMA des Bouches-du-Rhône, vice-présidente de la Fédération nationale de la coif-fure des Bouches-du-Rhône et arti-san coiffeur. « Maintenant les mes-sieurs se sont rendu compte qu’elles avaient leur place et ça va mieux. » Elle voit les mentalités évoluer et notamment dans les milieux tradi-tionnellement masculins : « j’ai des collègues qui prennent maintenant des jeunes filles en apprentissage mécanique, je leur demande com-

ment ça se passe, ils me répondent : « Si vous m’en trouvez six autres comme ça, je les prends » ».Dans d’autres secteurs, le ressenti est tout aussi positif, comme l’observe Domitille Flichy, 33 ans, gérante de Farinez-vous, une boulangerie artisa-nale : « Je suis une femme, de surcroît jeune, et lorsque j’ai présenté mon projet au président du Syndicat de la boulangerie, il a été très enthousiaste. De la même manière, le meunier que j’ai contacté m’a tout de suite prise au sérieux. » Pour Philipa Martin, de « Verre l’Essentiel », l’évolution des mentalités est visible : « on travaille avec des ferronniers, ils nous voient d’abord comme des chefs d’entrepri-se et ensuite comme des femmes ». Laure Ligneau, du haut de ses 26 ans, tire également un bilan optimiste : « il y a de vieilles mentalités et des nouvelles. Certains de mes collègues ont des jeunes filles en apprentissa-ge et les deux ouvriers que j’ai n’ont aucune difficulté face à ma nature féminine ».

La tendance à la mixité de certains métiers« Dès que l’on montre la compé-tence, il n’y a aucun problème : de

plus en plus de femmes sont dans la production. Tous les artisans par-lent bien de ces salariées qui fémini-sent le métier. Il y a des chances que ça continue dans ce sens », remar-que Catherine Foucher de la Capeb. Cette évolution, Marie-Christine Gaultier, vice-présidente de la CMA des Côtes d’Armor et artisan crê-pière, l’observe également : « dans le bâtiment, les filles commencent à trouver leur place, notamment dans le second œuvre ». Les choses évo-luent et de nombreux métiers devien-nent mixtes. Tendance que confir-me Gwendoline Bonnet : « Ceux qui nous ont appris sont des hommes, nos collègues sont des hommes. Mais cela se féminise beaucoup. Dès les années 60-70, avec le développement de la verrerie d’art, des couples de verriers se sont installés : la femme dessinait et l’homme soufflait. Petit à petit, des centres de formation se sont ouverts et cela a attiré les fem-mes. » Dans les secteurs plus fémi-nins comme la coiffure, la mixité est également en train de se mettre en place : « Avant il y avait peu de coif-feurs. Plus ça va, plus je reçois des CV d’hommes. Cela est dû au fait que le métier est plus valorisé. Avant, la coiffure était la voie de garage pour les femmes et le garage celle des hom-mes », confie Audrey Jadot, artisan coiffeur à Montpellier « Je ne consi-dère pas que ce soit un secteur fémi-nin. Chacun y a sa place. La mixité est une bonne chose, l’amour du métier est plus important que le genre ».

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20 ● le monde des artisans ● mois 2011

« Bonjour Messieurs les plombiers, Mesdames les esthéticiennes »Laurent giordanengo, responsable du service développement de l’apprentissage et de l’emploi à la cma des bouches-du-rhône

« La CMA des Bouches-du-Rhône a créé une commission « Femmes dans l’Artisanat » en 2006. Elle participe notamment à la remise du prix MetFem qui récompense les femmes qui créent une entreprise et l’intégration par l’apprentissage de femmes dans un métier ou il y a moins de 25 % de femmes. Nous éditons également des dépliants spécifiques. Dans mon service, nous travaillons sur cette thématique puisque nous sensibilisons les jeunes. Lorsque l’on présente les métiers de l’artisanat dans les collèges ou les lycées, on précise qu’il n’y en a pas réservés aux femmes ou aux hommes. On met en avant les artisans ayant un profil atypique. Souvent, j’accueille les jeunes en disant « Bonjour Messieurs les plombiers, Mesdames les esthéticiennes ». C’est une bonne introduction, on met à plat les stéréotypes. On est là pour faciliter les choses. Je me souviens d’une jeune fille qui voulait faire de la carrosserie, sa mère était coiffeuse. C’était le drame. Il a fallu discuter avec les parents et les rassurer. »

« Pendant longtemps les femmes n’ont pas été prises au sérieux en tant que chefs d’entreprises, encore moins dans les milieux masculins », Renée Fernandez,

présidente de la commission « Femmes dans l’artisanat » de la CMA des Bouches-du-Rhône.

« Dans le bâtiment, les filles commencent à trouver leur place, notamment dans le second œuvre », Marie-Christine Gaultier, vice-présidente de la CMA des

Côtes d’Armor et artisan crêpière.

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Fier de son ancrage local et éternel insatisfait, Michel Glosek a développé son entreprise autour de sa passion pour la recherche. S’il a commencé par proposer des produits réalisés à base de fleurs, il se lance aujourd’hui dans le melon de Lectour. Entre cuisine moléculaire et conserverie, il semble avoir trouvé de quoi créer des produits d’exception.

Il y a trois ans, quand les producteurs de melon de Lectour sont venus sol-liciter Michel Glosek, ils n’ont pas frappé à n’importe quelle porte.

L’artisan a pris leur proposition très au sérieux et a créé le « Carat de Lectour », produit haut de gamme désormais pré-sent dans nombre d’épiceries fines. Comment mettre en valeur un produit comme le melon sans le dénaturer ? Voilà une délicate question sur laquelle Michel Glosek a planché avec plus qu’acharne-ment. Pour créer de la valeur ajoutée à partir de cette ressource locale, il a testé la cuisine moléculaire, et s’est finalement tourné vers les anciennes techniques de confiserie, apprises lors d’un stage chez Lenôtre. Après trois ans de travaux, le résultat est là : des pépites de melon confites qu’il choisit d’abord de nommer « caviar de Lectour » avant d’apprendre

que l’appellation est protégée. Pourtant, lorsque Michel Glosek sort de son école d’ingénieur agronome, il se lance dans l’informatique. Mais déjà, c’est la recher-che et développement qui le passionne.

Une dominante qu’il retrouvera dans tous ses projets.

reconversionAprès avoir fait carrière dans une start-up, dans la gestion des ressources humaines et un tour du monde avec sa femme, il souhaite se reconvertir et devenir chef d’entreprise. Il choisit le métier de cuisinier, qu’il apprend chez Paul Bocuse à Lyon : « J’ai fait partie de la première promotion. Je me suis retrouvé à la plonge. Ça m’a fait drôle ». À la sortie, il monte un restaurant avec son épouse. « On est arrivé dans le Gers par hasard, pour reprendre un restau-rant gastronomique ». Pendant sept ans, l’affaire tourne bien. C’est alors que Michel Glosek doute : « On perdait de nouveau ce pourquoi on s’était battu : notre liberté ». Voulant s’affranchir des

GLoSek GourMeT

miser sur la recherche

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22 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

Le domaine de michel glosek, c’est la création, la recherche. et c’est pour cela qu’on vient le chercher.

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il a su• mettre en avant les ressources locales pour se différencier de la concurrence.• prendre du recul pour évaluer les atouts de son entreprise.• écouter sa clientèle pour développer de nouveaux produits en accord avec ses attentes.

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contraintes horaires lourdes du métier de restaurateur, il cherche d’autres pis-tes. Et c’est ainsi que l’artisan se tour-ne à nouveau vers la recherche pour s’initier à la conserve : « il existait un centre de recherche à proximité ». En parallèle du restaurant, il travaille là-bas pour apprendre les techniques de conservation. « On a pu louer un espace dans ce centre et c’est là qu’on a créé notre gamme de produits. » Le couple se lance ainsi sans avoir besoin d’in-vestir. Ils se spécialisent tout d’abord sur des produits à base de fleurs, les « Fleurandises ». « C’était très origi-nal mais cela ne nous permettait pas de vivre. » L’idée lui vient alors de propo-ser au grand public des produits pour composer une assiette gourmande. Il revisite donc un dessert issu de la carte de son restaurant : le baba. « Au lieu de le faire au rhum, je l’ai fait à l’arma-gnac, un produit local que je souhaitais valoriser. » Un « best-seller », il s’en est vendu 2 millions en dix ans. « Au départ, on a commencé sur les marchés, on a été à l’écoute des clients. Ils nous demandaient des coulis : on en a donc créé. Puis ils nous ont suggéré d’agré-menter avec des fruits. On a suivi éga-lement leurs conseils. » Et c’est ainsi que Glosek Gourmet a déve-loppé une gamme

complète de desserts en conserve pour atteindre 60 références aujourd’hui.

Son moteur : l’innovationParce que le chef d’entreprise aime les défis, il a choisi de se spécialiser dans l’innovation. Il se lance dans la créa-

tion de nouveaux produits « entre gâteaux et pâtisseries ». Il

est content du résultat, mais c’est difficile

à vendre. « J’ai donc cherché à me position-ner autrement pour que l’en-treprise se développe. »

Et il semblerait qu’il ait enfin

trouvé : son domai-ne c’est la création, la

recherche. Et c’est pour

cela qu’on vient le chercher. Aujourd’hui, il travaille pour un producteur de ver-veine artisanale mais également pour la Poire d’Olivet - eau-de-vie de poire - : « Nous avons créé toute une gamme de produits à partir de chacun des éléments. Elle est vendue dans les épiceries fines et chez les cavistes ». Si le succès semble être au rendez-vous, cela n’empêche pas Michel Glosek de vouloir « rester à petite échelle ». « Il faut faire attention à ne pas perdre le savoir-faire et rester dans l’arti-sanat. C’est essentiel pour moi. » Aujourd’hui, il se concentre sur le melon car les retours sur le carat de Lectour et ses dérivés sont positifs. « Maintenant je voudrais développer des produits à base de ce qu’on a déjà conçu. Et il faut qu’on puisse augmenter la production tout en gardant la qualité ». Voilà le prochain challenge qui attend Michel Glosek et gageons que ce ne sera pas le dernier !

Barbara Colas

le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 23

peu d’artisans ont connaissance de la possibilité de protéger leur entreprise ou leur création grâce à la propriété industrielle. pourtant, ce que vous concevez mérite d’être protégé. C’est aussi un moyen d’éviter des poursuites éventuelles. par exemple, Michel Glosek a découvert en faisant des recherches qu’il n’avait pas le droit d’utiliser le nom « caviar » pour son produit. Ce dernier serait réservé aux célèbres œufs d’esturgeon.

protéger votre nom ou votre marque

Avant toute utilisation ou enregistrement, l’INpI

conseille d’ « effectuer une recherche d’antériorité ». pour les noms de domaine, c’est l’AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération) qui est habilité à en délivrer. De la même manière, votre marque doit être protégée. pour cela, il faut impérativement en effectuer le dépôt. « Si une société commercialise des produits sous une marque sans l’avoir fait enregistrer, et qu’un tiers de bonne foi dépose ultérieurement ce nom, le déposant pourra lui opposer sa marque et

ainsi obliger la société à changer de marque ou à la racheter » précise l’INpI sur son site internet.

protéger votre invention

Dans le cas d’une invention, la protection s’obtient grâce à un brevet ou un certificat d’utilité. Ils apportent les mêmes droits mais pour des durées différentes. Les coûts d’enregistrement diffèrent donc également.

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24 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

À 49 ans, Yves Charles est un chef d’entreprise comblé. À la tête de la coutellerie auvergna-te Perceval à Thiers (Puy-de-

Dôme) depuis 2005, il vend ses couteaux haut de gamme à travers le monde pour un chiffre d’affaires de 730 000 e par an. Un succès inattendu pour l’ancien chef étoilé de La Maison Courtine à Paris.

double vieEn 2005, Yves Charles est à la recherche d’une série de couteaux spécifiques pour son restaurant. Problème, ils n’existent pas sur le marché. La coutellerie Perceval est en mesure de les réaliser mais n’est pas prête à investir dans la fabrication. Il n’en faut pas plus à cet artisan pour se déci-der à racheter la petite entreprise de deux employés. « À l’époque, c’était un amuse-ment, raconte-t-il. L’investissement était de 9 000 € et je devais produire 3 000 cou-teaux pour être rentable. » Il s’est lancé. « Au départ, je venais seulement un jour par semaine, se rappelle-t-il. Mais, empor-té par le succès, j’ai dû engager plus de monde pour honorer mes commandes et tenir mes engagements. J’avais alors deux entreprises qui nécessitaient un patron à

temps plein. » Un choix s’imposait. En 2008, il rend toque, tablier et étoiles pour se consacrer à la fabrication de couteaux. En trois ans, il multiplie par quatre le chif-fre d’affaires de la petite entreprise artisa-nale, embauche trois personnes et démé-nage dans un nouveau local de 500 m². Un succès qui ne doit rien au hasard. Yves Charles commence par réduire drastiquement les temps de livraison et créer une nouvelle gamme pour booster la demande. « Il n’y avait pas eu de création depuis 2001, cette réalisation était atten-due », précise-t-il. En effet, si, avant lui, l’entreprise Perceval était reconnue pour la qualité de ses couteaux, l’aspect com-mercial était négligé. « Je n’ai rien changé aux techniques, déjà bien au point, confie-t-il. J’ai juste mis en valeur des talents jus-que-là bridés », comme celui de Roland Lannier, son chef de projet. Il relance aussi le site www.couteau.com, acheté dès 1995 mais laissé à l’abandon. Environ 10 % des ventes de l’entreprise sont réalisées par ce biais, les revendeurs de couteaux et les restaurateurs étoilés assurant le reste de son chiffre d’affaires. « J’ai renforcé la dis-tribution en travaillant avec des coutelle-ries emblématiques en France, en Italie et

en Allemagne… », détaille l’artisan. Il a aussi profité de son réseau d’ancien chef étoilé pour conquérir les plus belles tables. Ainsi, Alain Ducasse a fait découvrir les couteaux Perceval à des chefs de New York, Londres, Dubaï ou Tokyo.

des fourchettes qui piquentPour séduire les plus grands chefs, une seule solution : l’excellence. « La qualité de nos couteaux et de notre service n’exis-te pas ailleurs. Nos couverts sont conçus pour satisfaire les professionnels les plus exigeants, le moindre détail compte, affir-me Yves Charles. On vend des fourchettes en inox, comme on peut en trouver par-tout, sauf que l’ergonomie, le poids et le piquant de la fourchette ont été soigneu-sement étudiés. Nous sommes les seuls à faire des fourchettes qui piquent, s’amuse-t-il. Ce sont des détails symboliques, mais le restaurateur voit que le produit a été pensé par un restaurateur ». Le « secret de Perceval » est là. Il réside dans une connaissance parfaite du client alliée à la technicité des couteliers.

Emmanuel Daniel

conTacTwww.couteau.coR m

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un coutelier trois étoiles

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Yves Charles est un artisan touche-à-tout. Que ce soit derrière les fourneaux ou à la fabrication des couteaux, ce chef d’entreprise ne connaît pas la crise.

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consommez moins (d’énergie) pour gagner plus !

En réduisant leur consommation d’énergie, les artisans servent aussi bien leur portefeuille

que la nature. plusieurs approches sont envisageables pour agir simplement et à peu de frais. □□□

Dossier réalisé par Emmanuel Daniel

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Écolos ou économes, les artisans ont tout à gagner à devenir moins gourmands

énergétiquement et à pren-dre la mesure des avantages d’un comportement écologi-quement responsable. Pour réduire sa facture d’électri-cité, le chef d’entreprise dis-pose de plusieurs leviers, des simples bonnes pratiques au choix de l’énergie et du maté-riel, en passant par l’investis-sement dans une isolation de qualité. Qu’il s’agisse de locaux neufs ou anciens, il est toujours possible d’optimiser la per-formance du bâtiment et ainsi faire du bien à l’environne-ment autant qu’à son porte-feuille. La première démarche consiste à réaliser un pré-dia-gnostic afin d’évaluer les prin-cipaux postes de dépenses et de déterminer les meilleures solutions pour réduire ses diverses factures. Pour cela, le CNIDEP (Centre national

d’innovation pour le dévelop-pement durable et l’environ-nement dans les petites entre-prises) a lancé Arti’Nergie, un outil permettant d’évaluer et de maîtriser sa consomma-tion d’énergie. Une fois cet audit réalisé, l’ar-tisan peut prioriser ses efforts. Sachant que chacun peut agir selon son budget. « Il y a trois catégories de mesures, détaille Marie Foyer, chargée de mis-sion économies d’énergie de la CMA de Champagne-Ardenne. L’application de « bonnes pratiques » qui ne nécessitent pas d’investisse-ment, les dépenses de petit équipement comprises entre 0 et 500 € et les investisse-ments conséquents supérieurs à 500 € ».

un abonnement énergétique adaptéLa première démarche consis-te à s’assurer que l’abonne-ment au gaz et/ou à l’électri-cité ne soit pas supérieur aux

besoins réels de l’entreprise.Le choix de l’énergie est éga-lement déterminant. Ainsi, le passage du propane au gaz naturel est amorti en moins de 2 ans tandis que le pas-sage du fioul domestique au gaz naturel est rentabilisé en moins de 5 ans.

isolationUne bonne isolation est essen-tielle pour limiter les pertes de chaleur et par conséquent, la consommation d’énergie. De plus, un bâtiment bien isolé et bien ventilé vieillit mieux car l’humidité s’installe moins facilement. Aussi efficaces que leurs alternatives syn-thétiques, les matériaux recy-clables, naturels et locaux reviennent au goût du jour. L’utilisation du bois dans les Vosges ou de la terre cuite

dans le Nord permet en effet de limiter son empreinte car-bone tout en garantissant une bonne isolation.Pour que le bâtiment soit éner-gétiquement efficient, il faut particulièrement veiller à bien isoler le toit et les combles, les murs et les fenêtres. Pour le toit et les murs, que l’on choisisse une laine de roche, de bois ou de la ouate, « une épaisseur de 30 cm minimum doit être appliquée », selon François Kloepfer, chauffagiste dans le Haut-Rhin. Si l’isolation inté-rieure, moins chère (30 à 50 € HT/m²), est la plus utilisée, l’artisan peut aussi opter pour une isolation extérieure. Plus efficace, elle présente aussi l’avantage de ne pas grigno-ter sur l’espace intérieur. Un bémol, ce procédé coûte plus cher, de 60 à 100 € HT/m².

éConomie

Réduire sa consommation d’énergieLes prix de l’énergie sont à la hausse depuis 20 ans tandis que les ressources s’amenuisent. Pour réduire leur impact sur l’environnement mais aussi leur facture d’énergie, les artisans disposent de différents leviers.

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chauffage Si la plupart des artisans ont recours à l’électricité, au fuel ou au gaz naturel, François Kloepfer préconise, lui, de « choisir le type de chauffage selon les ressources locales, de s’équiper d’une chaudière au bois si la place le permet ou d’opter pour un puits de chaleur ».De l’avis des professionnels du chauffage et de l’isolation, il est pertinent de remplacer sa chaudière classique par une chaudière à condensation ou un éco-générateur, moins polluants et moins coûteux. « Avec une économie d’éner-gie de 30 %, l’achat d’une chaudière à condensation sera rentabilisé en cinq ou six ans », annonce Alexandre

Duby de Gaz de France Provalys.En tout cas, pour François Kloepfer, « le chauffage élec-trique est à proscrire, c’est le plus polluant. EDF doit pro-duire trois kilowatts pour que l’on en consomme un à cause des pertes d’énergie sur la ligne. ».Pour les grandes surfaces, l’uti-lisation de tubes ou panneaux

radiants permet de chauffer plus économiquement. Pour ce qui est des bureaux, la créa-tion d’un sas limite les déper-ditions de chaleur. Utiliser un équipement adapté est égale-ment primordial. Dans certaines professions, il est possible de récupérer la chaleur émise par les machi-nes (fours à pains, matériel de refroidissement, machines de nettoyage à sec…) pour chauffer les locaux. « Les moteurs de mes frigos pro-duisent de la chaleur. J’ai mis en place un système qui redi-rige la chaleur émise par les moteurs pour sécher des jam-bons de pays », précise Didier Villemin, gérant de la bouche-rie-charcuterie « Aux saveurs d’Ardennes ».

éclairage L’éclairage est le poste de consommation le plus éner-givore puisqu’il représente jusqu’à 75 % des consom-mations, notamment dans les commerces. Pour réduire sa facture d’énergie, il suf-fit de remplacer ses ampou-les à incandescence par des ampoules et néons fluocom-pacts. Cet investissement

divise par quatre la facture électrique dévolue à l’éclai-rage. L’utilisation de l’éclairage naturel (via la pose de pan-

neaux translucides) est une autre piste de réduction de la dépense énergétique.

L’équipement de productionEn faisant installer des boî-tiers électroniques de varia-tion de vitesse sur certaines machines (scies, broyeuses…), l’entreprise peut réduire de 50 % sa facture. Une autre

option est d’opter pour des moteurs à haut rendement, plus chers mais rentabilisés en moins de dix ans. Pour en savoir plus sur le matériel spécifique à chaque métier, vous pouvez vous reporter aux fiches élaborées par la CNIDEP décryptant les per-formances énergétiques de dix professions.Peu importe sa motivation et son budget, chaque arti-san peut faire chuter sa fac-ture en diminuant les dif-férents postes de dépense. Ainsi, Lise Renaux-Sajdur, gérante du centre de soins esthétiques Planète beau-té à Troyes (Aube) a rem-placé ses ampoules par des néons fluocompacts, instal-lé un mousseur pour limiter sa consommation d’eau et des programmateurs pour contrôler la consommation d’électricité de ses appareils professionnels. Comme elle n’est pas propriétaire, elle ne peut pas influer sur l’isola-tion et le matériel de chauf-fage mais tente de garder ses portes fermées. « Mes charges sont fixes, ces éco-nomies d’énergie ne me rap-portent pas d’argent, préci-se-t-elle. Ma seule motivation est de laisser une planète non détruite aux générations futu-res. C’est juste une goutte d’eau, mais mis bout à bout, ça peut faire un océan ».Des petits gestes pour une grande cause.

28 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

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Le chauffage électrique est à proscrire car c’est le plus polluant

bonnes pratiques• Lumière- l’installation de détecteurs de mouvements, de minuteurs ou l’extinction automatique des lumières à heures fixes est recommandée.- nettoyez vos ampoules ou néons régulièrement pour gagner en luminosité.- utilisez au maximum la lumière naturelle.

• chauffage- ne surchauffez pas vos locaux. 1 °C en mois vous fait économiser 7% sur la facture d’électricité.- en cas d’absence de plus de 2 h, baissez la température de 3 ou 4 °C afin de maintenir une température moyenne de 15/16 °C. - en cas d’absence de plus de 48 h, calez la température entre 8 et 12 °C.- ne gênez pas la diffusion des radiateurs : veillez par exemple à ce que les rideaux

ne les couvrent pas et dépoussiérez-les régulièrement. - régulez la climatisation et le chauffage à partir du même programmateur.- ne baissez pas la température de la climatisation de plus de 4 °C par rapport à la température extérieure.

• production de froid- laissez refroidir les produits avant de les mettre dans un congélateur ou une chambre froide et ne les entassez pas.

• eau- équipez-vous d’un mitigeur (10 % d’économie) et d’un mousseur.- pensez à détartrer. 3 mm de tartre sur une résistance, c’est 30 % d’énergie en plus pour chauffer la même quantité d’eau.

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Page 29: Le Monde Des Artisans 86

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Afin  de  répondre au plus juste à ces enjeux et aux pro-blématiques,  la 

Chambre  de Métiers  et  de l’Artisanat de l’Hérault pro-pose un pré-diagnostic envi-ronnemental  aux  entrepri-ses, accompagné d’un suivi et  d’un  plan  d’actions.  Ce bilan  permet  de  valider  la légalité des pratiques, la mise en place des priorités et les démarches à accomplir pour la mise en conformité.Dans une réalité quotidien-ne, cela se traduira par : ■ la  réduction des  déchets produits par l’entreprise,■ le tri, le stockage et la col-lecte des déchets par un pres-tataire agréé,■ l’utilisation de matériaux recyclables,■ la réduction de la consom-mation d’eau et d’énergie,■ la réduction des émissions polluantes grâce, par exem-ple, à l’utilisation de produits sans solvants,■ l’utilisation  d’énergies renouvelables,■ l’épuration des eaux usées autres que domestiques,

■ la mise en conformité admi-nistrative  des  Installations Classées (installations clas-sées pour l’environnement).

Au-delà du respect de la législation, engager un véri-table plan d’actions contri-bue aussi à donner une image d’entreprise « responsable » face à l’enjeu que représente la protection de l’environne-ment.

Tous  les  secteurs  de  l’arti-sanat  sont  concernés  par ces  nouvelles mesures,  qui s’adressent autant aux entre-prises  nouvelles  que  celles 

implantées depuis plusieurs années.À  ce  titre,  la  Chambre  de Métiers et de l’Artisanat de l’Hérault  initie depuis plu-sieurs mois une action auprès des imprimeurs du départe-ment, afin de les inciter à être labélisés « Imprim’Vert ».Ce label valorise les impri-

meurs qui contribuent favo-rablement à la protection de l’environnement dans le res-pect du  cahier  des  charges fixé par « Imprim’Vert ». Ce label est reconnu par les don-neurs d’ordres comme gage d’implication  dans  le  res-pect de  l’environnement  et donne un atout supplémen-taire  pour  soumissionner aux appels d’offres.Aussi est-il nécessaire pour les chefs d’entreprise d’avoir une véritable démarche qui, d’une  part  répondra  aux normes  réglementaires  en vigueur,  mais  d’autre  part aura un  impact certain sur l’environnement.

ConTaCT catherine thibault Rau 04 67 72 72 07 ou [email protected]

PRé-diaGnostic enviRonnemental

Artisanat et environnement : quels enjeux ?Les entreprises artisanales sont soumises à une réglementation environnementale de plus en plus rigoureuse. Depuis le Grenelle de l’environnement, elles ont l’obligation de respecter des normes environnementales et par conséquent de mettre en place, dans le cadre de leur activité, des dispositions concrètes.

le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 29

Un action à destination des imprimeursce label valorise les imprimeurs qui contribuent favorablement à la protection de l’environnement dans le respect du cahier des charges fixé par « imprim’vert ».

Page 30: Le Monde Des Artisans 86

fiscal

❚ Artisans à l’impôt sur les sociétés (IS) ayant clos leur exercice le 30 septembre 2011 : paie-ment au service des impôts, pour le 15 janvier, du solde de l’is.

❚ Artisans à l’impôt sur les sociétés (IS) ayant clos leur exercice le 31 octobre 2011 : déclara-tion des résultats à adresser au service des impôts pour le 31 janvier.

❚ Pour les artisans payant par tiers provision-nels, règlement à la perception du premier tiers de l’impôt sur les revenus de 2011, pour le 15 février.

Social

❚ Pour les artisans employeurs n’ayant pas plus de 9 salariés, versement pour le 15 janvier des cotisations sociales à l’urssaf et au pôle emploi sur les salaires du 4e trimestre 2011 ou sur les salaires de décembre 2010, selon la périodicité de paiement choisie.

❚ Pour les employeurs de plus de 9 salariés, ver-sement des cotisations sur les salaires de décembre dans tous les cas.

❚ Prélèvement mensuel des cotisations provi-sionnelles 2012 de maladie, allocations familia-les, de CsG et Crds et de retraite le 20 du mois (sauf option pour un prélèvement le 5).

❚ Tous employeurs : déclaration annuelle des salaires payés en 2011 (dads) et régularisation des charges sociales versées pour l’année 2011, pour le 31 janvier.

❚ Pour les artisans employeurs n’ayant pas plus de neuf salariés et payant les cotisations men-suellement, versement des cotisations sociales à l’urssaf et au pôle emploi sur les salaires de janvier, pour le 15 février.

Versement identique, dans tous les cas, pour les employeurs de plus de neuf salariés.

Si vous embauchez un apprenti, vous avez droit d’abord à une exonération de cotisations

sociales, qui peut être totale ou par-tielle selon la taille de votre entre-prise ou votre qualité d’artisan.

Vous bénéficiez ensuite d’une indemnité compensatrice forfaitaire versée par votre région. Son mon-tant est variable, avec un minimum fixé à 1 000 e par an.

L’embauche vous fait bénéficier aussi d’un crédit d’impôt de 1 600 e par apprenti, porté à 2 200 e pour un apprenti reconnu travailleur handicapé ou bénéficiaire d’un accompagnement renforcé.

Enfin, des aides supplémentaires sont prévues en cas d’embauche d’un travailleur handicapé.

Dans tous les cas, la formation d’un apprenti en CFA n’entraîne aucun coût supplémentaire pour votre entreprise, puisque les dépenses

de fonctionnement sont financées par la taxe d’apprentissage et par le conseil régional.

conTacT : consultez votre antenne Rpôle emploi ou votre chambre de métiers pour en savoir plus.

Les aides à l’apprentissage en 2012l’apprentissage reste l’un des meilleurs vecteurs d’intégration des jeunes dans la vie professionnelle. en tant qu’employeur, il vous permet aussi de bénéficier de plusieurs avantages financiers.

j uridique

30 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

http://www.lapprenti.com/

http://www.artisanat.fr

Espace « Artisan », Rubrique « Recruter un apprenti »

+info

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À notermesure prolongée par le gouvernement : pour les embauches supplémentaires d’un jeune en alternance de moins de 26 ans réalisées du 1er mars au 30 juin 2012, les employeurs peuvent bénéficier aussi d’une compensation des charges patronales pendant un an.

voTre aGenDa

janvIer - févrIer 2012

Page 31: Le Monde Des Artisans 86

le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 31

j uridique

L’eirL ◼◼pensez-y !

La fin d’année est peut-être l’oc-casion de changer de statut. Pensez à l’EIRL qui vous per-

met de protéger votre patrimoi-ne personnel. Pour en savoir plus, contactez votre chambre de métiers et de l’artisanat.

En tant qu’artisan, vous êtes soumis aux bénéfices industriels et commer-ciaux (BIC) et vous relevez norma-

lement :◾ du régime de la micro-entreprise si votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 81 500 e hors taxes pour les activités de vente ou 32 600 e hors taxes pour les pres-tations de services (le projet de loi de finan-ces pour 2012 prévoit de porter ces seuils à 83 200 e et 33 300 e en 2012) ;◾ du régime réel simplifié si votre chiffre d’affaires annuel est supérieur aux limi-tes du micro BIC mais ne dépasse pas 777 000 e hors taxes pour les activités de vente et 234 000 e hors taxes pour les pres-tations de services (chiffres qui devraient s’élever à 793 000 e et 239 000 e en 2012) ;◾ du régime réel normal au-dessus de ces derniers montants.Or, si vous êtes au micro BIC, vous pouvez opter pour le régime simplifié. De même, si votre chiffre d’affaires vous fait relever nor-malement du régime simplifié, vous pouvez préférer le régime réel normal.Il suffit, pour cela, de prévenir votre centre des impôts avant le 1er février de l’année. Cette option sera valable pendant deux ans, puis reconduite tacitement.

pourquoi changer ?L’intérêt de choisir l’un ou l’autre de ces régimes varie

selon votre situation. Ainsi, le régime de la micro-entreprise constitue surtout une faci-lité fiscale et comptable : il vous suffit de tenir un livre-journal des recettes (plus un registre des achats si vous faites des ventes), et vous n’avez ni déclaration de bénéfices à remplir ni bilan à établir. Vos dépenses sont calculées de façon forfaitaire et, surtout, vous êtes affranchi de la TVA.Le micro BIC est donc surtout un régime fiscal simple, mais limité par son seuil de chiffre d’affaires très bas. Dans ce régime, en outre, vous ne pouvez pas constater de déficit ni bénéficier des avantages des cen-tres de gestion agréés.

des allégements comptablesMoyennant un formalisme comptable un peu plus complet, vous avez donc sans doute intérêt à choisir le régime simplifié. Par rapport au régime réel normal, il vous offre plusieurs allégements.D’abord une dispense de bilan si votre chiffre d’affaires hors taxes ne dépasse pas 156 000 e (pour les activités de vente) et 55 000 e (prestations de services). Le projet de loi de finances pour 2012 prévoit de por-ter ces chiffres, respectivement, à 159 000 e et 56 000 e en 2012. Ensuite, la possibilité d’opter pour une comptabilité « super-sim-plifiée » : celle-ci réduit sensiblement vos obligations comptables, et donc les hono-raires à verser à votre comptable.

une comptabilité complèteDans le régime réel normal, vous devez au contraire tenir une comptabilité commer-ciale complète : comptes annuels, bilan, compte de résultat, inventaire… Ce régime coûte donc plus cher en frais de comptabi-lité, mais il vous permet d’avoir une vision précise de votre situation patrimoniale et professionnelle.

FisCalité

changer de régime fiScaL en 2012jusqu’à la fin du mois de janvier, vous pouvez changer le régime d’imposition de vos bénéfices pour en adopter un autre, plus avantageux ou plus conforme à votre activité professionnelle. ce choix vous engage pour une période de deux ans. les éléments à prendre en compte sont les suivants.

En brEf◼◼Hausse du SMICLe SMIC a été revalorisé de 2,1 % à compter du 1er décembre 2011. Le nouveau montant horaire brut est fixé ainsi à 9,19 e (contre 9 e actuellement). Pour un salarié dont la durée du travail est la durée légale hebdomadaire (35 heures), le salaire mensuel minimum, fixé jusqu’au 30 novembre 2011 à 1 365 e, est passé au 1er décembre 2011 à 1 393,82 e bruts /mois.

Entreprises inondéesLes entreprises qui ont été inondées en novembre 2011 dans plusieurs départements du Sud de la France pourront bénéficier de délais de paie-ment pour leurs impôts, et de remises gracieuses des majorations ou des pénalités de retard. Elles pourront égale-ment bénéficier de dégrève-ments sur la contribution économique territoriale, du fait de la suspension de leur activité (communiqué du ministère du Budget du 10/11/2011).

CDD saisonniersLa possibilité, pour un employeur, de conclure des contrats à durée déterminée (CDD) successifs avec le même salarié afin de pourvoir un emploi saisonnier, n’est assor-tie d’aucune limite de temps.Ainsi, plusieurs années de CDD chaque été ne transforment pas la relation de travail en contrat à durée indéterminée (Cour de cassation, chambre sociale, 26.10.2011, n° 09-43205 FSPB).

rubrique réalisée par françois sabarly

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plus de 60 formations programmées toute l’année➜ Une  offre  à  la  carte, construite à partir des fonc-tions du chef d’entreprise.■ Communiquer (créer un site Internet, dynamiser l’image de l’entreprise…).■ Vendre (les techniques de vente,  répondre  à  un  appel d’offres…).■ Gérer  (comptabilité,  ges-tion, juridique et social…).■  Organiser  (gestion  des salariés, organisation du tra-vail…).

une nouvelle formule : « les ateliers thémati-ques »➜ Choisir le domaine qui cor-respond aux besoins de l’en-treprise. Chaque semaine, en demi-journée.■ Comment mieux gérer son

entreprise : « Les Ateliers de gestion des jeudis matin » abordent un thème spécifique à la gestion d’entreprise :•  Améliorer  simplement  la rentabilité de l’entreprise.• S’informer sur le rôle et le statut du conjoint collabora-teur.• Mettre en place des tableaux de bord.• Limiter les difficultés de tré-sorerie.■ Gagner du temps par la maîtrise de l’environnement informatique et Internet : « Les Ateliers informatiques du lundi » proposent une for-mation entièrement consacrée 

aux besoins spécifiques de la personne pour progresser à son rythme et selon ses dispo-nibilités.■ Relancer ou dynamiser la démarche commerciale de l’entreprise : « Les Ateliers commerciaux du lundi » apportent les outils nécessai-res pour :•  Créer  et  gérer  un  fichier clients performant.• Fidéliser la clientèle de façon innovante.• Améliorer  les supports de communication.Plus de dix thèmes sont pro-posés  pour  développer  une démarche commerciale.

les foRmations de la cma de l’HéRault

l’outil des artisans pour consolider et développer leurs compétences

À noTeR◼◼l’ensemble des forma-tions proposées sont consultables sur le site internet de la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault : www.cma-herault.fr (rubrique : « espace formation »)

fInanCeMenT◼◼Pour les chefs d’entrepri-se, leurs conjoints colla-borateurs ou associés, aucune participation financière n’est deman-dée. la formation est financée par le fonds régional de la formation des artisans du languedoc-Roussillon, le conseil Régional du languedoc-Roussillon et la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault.

ConTaCT : nathalie benoit Rau 04 67 72 72 25 ou [email protected]

Des conseillers disponibles pour analyser les compétences recherchées,

établir le plan de formation le mieux adapté et aider à mettre en œuvre

les acquis de la formation.

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faites-vous conseiller sur les choix  de formations de la cma34 !renvoyez ce coupon-réponse par courrier à : chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault, service formation, 44 avenue saint-lazare, cs 89026, 34965 montpellier cedex 2 ou par fax : 04 67 72 72 69.

nom / Prénom du chef d’entreprise : ...................................................................................................................................................................................................................................................................................................

dénomination de l’entreprise : .....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

activité : .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

adresse : .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

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❑ Je souhaite prendre contact avec un conseiller de la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault pour bénéficier d’un conseil sur le choix d’une formation.

Page 33: Le Monde Des Artisans 86

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le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 33

Les  artisans  disposent  désormais d’un atout  important pour s’en-gager facilement dans l’entrepre-

nariat.  En  effet,  l’EIRL  (Entreprise Ind iv idue l l e   à   Responsab i l i t é Limitée)  permet  d’investir  dans  de bonnes conditions tout en protégeant le patrimoine personnel.

les atouts principaux pour  s’engager dans l’entreprenariat■ La simplification pour les entreprises : ce statut répond à  l’attente des chefs d’entreprise  artisanale  qui  n’ont  pas 

l’obligation de constituer une société.■ un régime favorable à l’investisse-ment : ce nouveau statut libère l’investis-sement en permettant d’opter soit pour l’impôt sur le revenu, soit pour l’impôt sur les sociétés.■ La protection du patrimoine person-nel :  avant  l’EIRL,  les  entrepreneurs individuels engageaient leurs biens pro-pres et étaient lourdement pénalisés en cas de difficultés.■ Des relations mieux organisées avec les banques : l’EIRL, en modifiant le sys-tème de garanties personnelles exigées 

par les banques, a déjà permis le ren-forcement des garanties mutuelles par des établissements de type Siagi, Oséo, Socama et l’engagement de la fédération des banques françaises de mieux finan-cer les entreprises artisanales.L’EIRL devrait  libérer  la  capacité  de développement des entreprises artisana-les françaises. Une revendication du sec-teur de l’artisanat depuis de nombreuses années enfin exaucée.

PoUR en SavoIR PlUS :http://creation-reprise.artisanat.fR r

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un nouveau statut pour l’entrepreneur individuelpromulgué le 1er janvier 2011, le statut de l’eirl a bénéficié d’ajustements réglementaires et fiscaux.

Le marché français reste encore vaste mais  la  concurrence  exacerbe de plus en plus la compétitivité.

La création de l’Europe et la mondiali-sation ont fluidifié les échanges donnant naissance à des marchés à forte croissan-ce. L’ouverture sur l’étranger devient une véritable opportunité pour les produits de fabrication française et offre un atout commercial important.L’export est un formidable levier de déve-loppement pour les entreprises artisana-les ; même s’il n’y a pas de taille minimum pour réussir sur les marchés étrangers, cette stratégie ne s’improvise pas. Elle peut s’avérer difficile, voire coûteuse, si elle n’est pas minutieusement préparée et organisée.Partir seul à l’assaut de l’étranger peut sembler  audacieux  et  complexe  pour une petite structure. C’est pourquoi la Chambre de Métiers et de  l’Artisanat de l’Hérault accompagne les artisans en proposant son dispositif « Export »  avec trois grands thèmes clés :■ une formation de groupe pour com-prendre « le monde et l’environnement 

export », concevoir les étapes méthodo-logiques d’une démarche export (com-ment  identifier  et  choisir  un marché, l’étude de ce marché,  la distribution  / commercialisation des produits, la com-munication…), évaluer les grands risques 

à l’export (volume de production, règle-ments, transport…) et obtenir les aides régionales et nationales.■ un diagnostic individuel et spécifique export  pour  valider  les  capacités,  les atouts de l’entreprise, exporter et appor-ter des solutions adaptées.■ un suivi individuel afin de définir la « stratégie export » de l’entreprise et la planifier en validant pas à pas les étapes du parcours (une stratégie étant toujours individuelle). Selon les projets, le suivi pourra donner lieu à des réunions par groupe de travail.Les différentes étapes sont réalisées par des agents de la CMA34 accompagnés de professionnels experts et d’organismes spécialisés.Suivi d’un accompagnement pour une préparation optimum, l’export est source de rentabilité, de valeurs et de progrès pour l’entreprise artisanale.

l’export pour les entreprises artisanalesles marchés se transforment, les problématiques des entreprises changent et le développement des entreprises artisanales passe aujourd’hui par des stratégies claires et définies.

L’ouverture sur l’étranger devient une véritable opportunité pour les produits de fabrication française

et offre un atout commercial important.

Page 34: Le Monde Des Artisans 86

« Certains qui proposent de remettre en cause le taux réduit dont bénéficient les secteurs du bâtiment et de la restauration commettent un contre-sens économique. Nous ne prendrons pas cette décision parce que nous savons les conséquences que cela aurait sur l’emploi. »le premier ministre François Fillon au congrès de l’upa le 20 octobre

« Les premières victimes des nouvelles mesures de rigueur, annoncées par le Premier ministre, seront les millions de Françaises et de Français qui ont recours aux entreprises du bâtiment, de la restauration et de l’alimentation.

Ces secteurs qui sont pourtant créateurs d’emplois et qui ont aidé le pays à résister à la crise financière, sont sanctionnés par une hausse du taux de TVA applicable à leurs activités, ce qui va limiter encore le niveau de la croissance française. »Jean lardin, président de l’upa

ils ont dit

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Le ■ Made in FranCe a La côteune récente étude montre que 92 % des français pensent que les produits fabriqués en france représentent un gage de qualité. si les chefs d’entreprise sont plus nuancés (45 % le voient comme un gage de qualité), ils sont 29 % à estimer que le Made in France est un argument de vente efficace et 24 % décrivent le label comme un outil marketing permettant de développer la visibilité. si le Made in France n’est un critère de choix déterminant que pour la moitié des français, ils sont tout de même plus sensibles à l’origine des produits qu’aux considérations environnementales, même si 84 % des sondés lient la fabrication en france au respect de l’environnement. 94 % des français considèrent également qu’acheter Made in France est un acte citoyen. s’ils sont 82 % à penser que les produits hexagonaux sont plus chers, 72 % sont prêts à payer la différence, à condition que celle-ci ne soit pas supérieure à 10 %.Sondage ebp-opinion way, septembre 2011

Se Lever pLuS tôt pour un métier ■paSSionnant 87 % des français se disent prêts à se lever plus tôt pour un métier qui les passionne. c’est les 18-24 ans qui sont les plus séduits par cette idée, 92 % d’entre eux y sont favorables contre 84 % chez les 50-64 ans. 40 % des personnes interrogées disent se coucher à 23h00 en semaine et 36 % se lèvent avant 7h00. si les jeunes de moins de 35 ans sont plus nombreux à se lever avant 7h00 (42 % contre 34 % pour leurs aînés), c’est également eux qui se couchent le plus tard (25 % après minuit). cette étude est à nuancer car il existe une différence entre la perception et la réalité des horaires de travail. en effet, les sondés estiment que les boulangers se lèvent à 4h00 du matin alors qu’en réalité, un boulanger baguépi se lève entre 2h00 et 3h00 du matin.ifop pour baguépi, octobre 2011

une repriSe en demi-teinte ■pour LeS artiSanS du bâtimentplus d’un artisan sur trois a vu son chiffre d’affaires progresser au 1er trimestre par rapport à 2010. mais ce chiffre encourageant se confronte à la stagnation prévue du chiffre d’affaires pour 41 % d’entre eux en 2010-2011 et 45 % en 2011-2012. de plus, la hausse du coût des matières premières invite les entrepreneurs du bâtiment à la prudence. en effet, le taux de marge sur matières premières (travaux propres- consommation de matériaux) est à son plus bas niveau depuis dix ans selon kpmg. cette frilosité se ressentira également sur le marché du travail, le recrutement n’étant prioritaire que pour 9 % des artisans. pour ne rien arranger, les artisans ressentent également le durcissement des autorisations de découvert et les difficultés d’accès au crédit bancaire. néanmoins, la situation n’est pas homogène sur tout le territoire. l’ile-de-france, le sud-est et le centre s’en sortent mieux que les autres régions.Kpmg, novembre 2011

feu vertpessimistes pour l’avenir, 87 % des artisans déclarent cependant vouloir aller

voter l’an prochain aux scrutins présidentiel et législatif. UPA, I+C, octobre 2011

feu orange85% des artisans considèrent qu’une hausse de la tva dans le secteur de la construction et de la rénovation aurait

un impact négatif sur leur activité. pour 49 % d’entre eux, cela déboucherait sur des suppressions d’emplois. CER France, octobre 2011

feu rougeSeuls 23% des patrons d’entreprise de 19 salariés se sont déclarés optimistes sur

le climat général des affaires en franceBaromètre des TPE, IFOP-Fiducial, novembre 2011

34 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

TabLeau De borDSociaL• smic au 1er décembre 2011 : 9,19 e/heure soit 1 393,82 e/mois (35 heures)

• minimum garanti : 3,36

• plafond mensuel de la sécurité sociale 2011 : 2 946 e

• taux de chômage : 9,6 % au 2e trimestre 2011

• Barèmes de frais 2011 : repas hors des locaux de l’entreprise : 8,30 e ; repas lors d’un déplacement professionnel : 17,10 e ; logement et petit-déjeuner 45,50 e (61,20 e à paris et dans les départements 92, 93, 94)

priX• indice des prix à la consommation en octobre 2011 : 124,24 (+ 2,3 % sur un an)

ensemble des ménages, tabac inclus, base 100 en 1998

• indice du coût de la construction au 2e trimestre 2011 : 1 593

finance• taux d’intérêt euribor 3 mois (23 novembre) : 1,467

• taux d’intérêt euribor 12 mois (23 novembre) : 2,030

Ces taux servent de base au calcul des financements proposés par les banques et à l’indexation des crédits à taux variable.

• taux fiscal des intérêts de retard : 0,03 % par mois (0,36% par an)

Page 35: Le Monde Des Artisans 86

Association d’Expertise ComptableAdoptez une solution définitive, mais pas n’importe laquelle !L’expertise comptable est notre métier. Nous l’exerçons sous forme associative et cela change tout. Les 500 collaborateurs de notre réseau national répondent à toutes les problématiques de l’entreprise avec un professionnalisme et une réactivité qui font référence. Nous sommes proches de vous, en phase avec vos attentes.

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Page 36: Le Monde Des Artisans 86

4 dispositifs d’accompagnement  dans le développement de l’entreprisepour une entreprise dont l’objectif est d’augmenter durablement ses bénéfices, son chiffre d’affaires ou d’améliorer sa rentabilité, de mieux gérer sa trésorerie, l’organisation ou encore la communication, de faire le point sur l’entreprise et son devenir. optez pour l’un de ces quatre dispositifs de la cma34.

Cette  offre  spécifique  permet  aux artisans d’optimiser leur démarche commerciale sur Internet en créant 

une vitrine pour leur entreprise. Trois for-mations sont proposées :■ Créer un site Internet : • un site simple, rapide et efficace (forma-tion de trois jours avec le logiciel Jimdo)• ou un site dynamique basé sur une recherche créative, personnalisée et évolu-tive (formation de quatre jours avec le logi-ciel Wordpress)• ou un site marchand permettant la vente directe de produits sur le web (formation

de deux jours « Concevoir son site d’e-commerce »)■ Améliorer le référencement de l’entre-prise sur Internet :• En validant la pertinence des mots-clés et en enregistrant une entreprise dans diffé-rents  annuaires  pour  développer  des contacts avec ou sans site (formation de deux jours « Augmenter votre visibilité sur Internet »)• En créant un contenu efficace permettant aux artisans d’être référencés par les moteurs de recherche. Et apprendre à rédiger des textes adaptés à la lecture sur écran (forma-

tion d’un jour « Rédiger pour le web »)■ Communiquer par Internet :• Création d’un réseau communautaire autour d’une activité pour générer du flux sur  un  site  (formation de deux jours « Utiliser Facebook, Twitter »)• Publication des newsletters ou des cam-pagnes d’e-mailing suivis, pour rester en contact avec les clients (formation de deux jours « Réussir vos e-mailings et votre newsletter »)

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inteRnet

comment optimiser une stratégie commerciale sur la toile ?la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault a choisi d’accompagner les artisans dans le développement de leur entreprise en adoptant une stratégie e-marketing.

36 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

f orum hérault

valider les projets  et les mener à bien

visa développement➜ des rendez-vous en entreprise et l’analyse des résultats pour réaliser un diagnostic global➜ des outils pour mener une réflexion stratégique et déterminer le meilleur cap pour l’entreprise➜ un prévisionnel d’activité sur trois ans et l’analyse des conditions de réussite des projets en cours➜ un dossier de synthèse pour communiquer avec les partenaires financiers➜ des préconisations et un plan d’actions

optimiser la croissance

pack développement➜ un accompagnement personnalisé visa développement➜ une formation en stratégie et conduite de projets, ou comment choisir une orientation pour demain et mettre en œuvre les actions adéquates➜ le partage de son expérience avec d’autres chefs d’entreprise

augmenter  la compétitivité

pack innov➜ l’accès au Pack développement➜ des séances de créativité pour faire émerger de nouvelles idées de projet ➜ un accès prioritaire à des missions d’étudiants stagiaires (études de marché, études

techniques, organisation, etc.)

Bénéficier d’une subvention

pass innov*➜ un accompagnement personnalisé visa développement➜ un consultant pour faciliter la réalisation des projets➜ une subvention de 80 % du coût du prestataire, plafonnée à 10 000 €

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l’ensemble de ces dispositifs sont sans coût pour l’entreprise, cofinancés par la cma34, la Région languedoc-Roussillon et le fonds assurance formation.

*sous réserve d’éligibilité

Page 37: Le Monde Des Artisans 86

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Page 38: Le Monde Des Artisans 86

38 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

L’orfèvre de la couvertureLes toits d’églises, de châteaux et d’opéras n’ont pas de secrets

pour Hervé Leroy. Ce couvreur, ancien compagnon du devoir, parcourt la France pour trouver des chantiers de prestige.

ci-dessus : Hervé Leroy n’hésite pas à embaucher des apprentis car pour lui, « rien n’est plus beau que la transmission du savoir ». Un savoir qu’il espère ne pas voir mourir malgré la désaffection des jeunes pour le métier. en bas à gauche : Le dôme du prestigieux hôtel Carlton, restauré par leurs soins, qui trône en plein centre-ville de Lille.À droite : Hervé Leroy et son équipe ont restauré le toit de l’Opéra de Lille en 2007.

pRESTIGE

J’ai besoin de mes ouvriers

comme eux ont besoin de moi

Hervé Leroy

couvreur

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ci-contre : Une équipe travaille actuellement sur cette église du centre de Lille. Les employés évoluent en toute sécurité sur un échafaudage couvert à 60 mètres d’altitude.ci-dessous : Dans le hall de l’entreprise, les maquettes réalisées par les employés sont exposées. Ici un rideau et une calotte en plomb signés Hervé Leroy.

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le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 39

Hervé Leroy n’est pas un couvreur comme les autres. Et pour cause, cet orfèvre de l’ardoise s’est spécialisé dans les monuments historiques. Classés ou non,

châteaux ou églises, appartenant à l’État ou propriétés privées, ces bâtiments comptent pour 30 % de son activité. Gardien d’un savoir-faire ancestral, il est l’un des seuls artisans de la région à savoir restaurer les toits anciens. Il manie le zinc, le plomb et l’ardoise avec une habileté impressionnante, transformant les plaques de métal en sculptures, reconstituant à l’identique un toit centenaire. « Ce que je fais aujourd’hui peut paraître exceptionnel, mais il y a 300 ans, tous les couvreurs en étaient capables », annonce avec modestie celui qui a réalisé le dôme de l’Opéra de Lille et le toit de l’église de Calais.

Le meilleur pour ses hommesQuand il reprend l’entreprise de son père en 2000, celle-ci ne compte que quatre sala-riés et œuvre seulement chez les particuliers. Aujourd’hui, il dirige une équipe de 17 hom-mes et enchaîne les chantiers de prestige dans

tout le pays. Pour pouvoir rénover des monu-ments historiques, il a obtenu une certification spéciale et réalisé un important travail com-mercial. Loin de tirer la couverture sur lui, cet artisan reconnaît volontiers le rôle important joué par ses collaborateurs. « J’ai besoin de mes ouvriers comme eux ont besoin de moi », assure Hervé Leroy. Tandis qu’il sillonne la France pour décrocher de nouveaux chantiers, il s’appuie sur ses employés, pour la plupart issus du compagnonnage ou de la Haute école de couverture d’Angers. En reconnaissance de leur expertise et de leur implication, il leur a ouvert le capital de l’entreprise. Il considère en effet que « le meilleur moyen de s’enrichir et d’être motivé, c’est de travailler pour soi ». Ainsi fonctionne cet entrepreneur qui n’a rien perdu de son humanité malgré sa réussite. À tout juste 40 ans, et après avoir recouvert quel-ques-uns des plus beaux toits de France, Hervé Leroy reste humble. Ses désirs ? Trouver à ses employés des chantiers à la hauteur de leur compétence et contribuer au rayonnement tou-ristique de la France grâce à la préservation de son patrimoine.

Emmanuel DANIEL

L’artisan se plaint d’être « la seule entreprise française dans son secteur qui n’appartient pas à un grand groupe ou à un fonds d’investissement ».

1979Création de l’entreprise par Jean Leroy, père d’Hervé

2000Reprise par Hervé Leroy

2007Réfection du dôme de l’Opéra de Lille

2009Déménagement dans de nouveaux locaux

2010Acquisition du Certificat Qualibat 3194 « couverture des monuments historiques »

Page 40: Le Monde Des Artisans 86

i nitiatives

40 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

La Semaine nationale de la création-reprise d’entreprise artisanale, orga-nisée chaque année par les chambres

de métiers et de l’artisanat (CMA), s’est déroulée du 18 au 25 novembre dernier. Pour sa dixième édition, Le thème choisi était celui de « L’EIRL », statut ayant pour but d’offrir des conditions favora-bles au développement et à l’investisse-ment tout en réduisant la prise de risques personnels.Les avantages de l’EIRL sont multiples pour les entrepreneurs. Ce statut permet tout d’abord de simplifier les démarches de création-reprise. En effet, en le choisis-sant, les gérants d’entreprise n’ont plus besoin de créer une société et s’évitent ainsi des lourdeurs administratives super-flues. En séparant le patrimoine personnel du patrimoine professionnel, il met éga-lement fin à une injustice qui touchait les artisans, obligés d’engager leur maison ou leur voiture pour percevoir un prêt ban-caire. L’EIRL libère également l’investisse-ment en leur permettant d’opter soit pour

l’impôt sur le revenu, soit pour l’impôt sur les sociétés.Malgré ces avancées, le statut créé au début de l’année a connu un démarrage difficile et a peiné à séduire les artisans. Le principal frein est venu des banques, réticentes à prêter aux artisans. Un récent aménagement du système de garanties personnelles exigées par les banques a déjà permis le renforcement des garan-ties mutuelles par des établissements de type Siagi, Oséo et Socama. Dans la même optique, la Fédération des banques fran-çaises s’est également engagée à mieux financer les entreprises artisanales.Au-delà de ce nouveau statut, la SNCR est aussi l’occasion pour les CMA de faire découvrir au public les nombreuses oppor-tunités offertes par les secteurs de l’artisanat et ainsi créer des vocations. Au cours des forums, tables-rondes ou soirées spéciales (voir encadré), des conseillers étaient pré-sents pour répondre aux futurs créateurs ou repreneurs d’entreprise artisanale sur les questions concrètes qu’ils se posent.

semaine nationale de la Création-reprise

une main tendue auX porteurS de projetSpendant la semaine nationale de la création-reprise d’entreprise artisanale (sncr), l’assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (apcma) organise salons, forums, portes ouvertes, tables rondes pour guider les créateurs-repreneurs d’entreprise.

À la portée ◾de touspeu importe son expérience,

son âge ou sa profession,

chacun peut trouver entre-

prise artisanale à son pied.

la preuve par l’exemple :

• il y a cinq ans, maxime et

sophie, consultants à paris,

ont décidé de changer de vie

pour ouvrir une boulangerie

dans une localité des

pyrénées. aujourd’hui, ils

ont encore des projets plein

la tête et prévoient d’ouvrir

une seconde boutique.

• andré, soixante-sept ans,

dirigeant d’une entreprise

artisanale de composants

électroniques pour airbus,

souhaite transmettre son

entreprise et cherche un

repreneur.

• Jacques, ingénieur, a envie

de se mettre à son compte et

de développer un nouveau

prototype.

Ces porteurs de projets

séduits par les valeurs pro-

pres à la petite entreprise -

proximité avec la clientèle,

qualité du service rendu,

passion du métier, indépen-

dance - trouvent en s’instal-

lant dans l’artisanat une voie

d’épanouissement profes-

sionnel et personnel.

trois situations qui illustrent

la diversité des profils qui

composent le secteur de l’ar-

tisanat. Chaque année, un

tiers des créations-reprises

d’entreprises, soit près de

100 000, se fait dans le cadre

d’activités artisanales.

une création-reprise théâtrale◼◾une belle initiative. la chambre de métiers et de l’artisanat d’ille-et-Vilaine a choisi d’informer ses artisans de façon ludique. C’est une soirée théâtrale interactive intitulée « Cédant-repreneur : mariage d’amour ou de raison » qui a servi de base aux échanges des participants. deux comédiens étaient en charge d’informer et de sensibiliser le public au processus à suivre pour transmettre une entreprise ou en reprendre une. C’était ensuite au tour des experts d’apporter leurs connaissances dans leurs domaines spécifiques. notaire, avocat, expert comptable et banquier se sont succédé pour apporter des réponses concrètes aux interrogations du public. il était question de valorisation de l’entreprise, de préparation des salariés ou encore d’accompagnement du repreneur.

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Page 41: Le Monde Des Artisans 86

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Page 42: Le Monde Des Artisans 86

42 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

pour Agnès Bricard, présidente du Conseil supérieur de l’Ordre des Experts-comptables, dans une économie en pleine mutation, l’artisanat, ancré dans l’économie réelle, pourra recruter de nouvelles générations d’entrepreneurs.

que représente, selon vous, l’artisanat dans l’économie française actuelle ?L’artisanat, 1re entreprise de France, c’est plus qu’un slogan, c’est la réalité. Avec presqu’un million d’entreprises, l’artisa-nat emploie plus de 3 millions d’actifs, et c’est le secteur qui a sans doute le plus embauché depuis dix ans, avec plus de 25 % des nouveaux emplois salariés. Derrière ces chiffres qui reflètent un dynamisme certain, il y a une réalité très positive : la grande majorité des artisans sont au service de marchés locaux, donc leurs activités non délocalisables sont indispensables au bon équilibre écono-mique des territoires.

comment accompagner le développement des entreprises artisanales ?Favoriser le développement des entreprises artisanales, c’est faire en sorte d’abord que les artisans et leurs conjoints puissent se consacrer à leur cœur de métier, c’est-à-dire le service de leurs clients. Ce sont eux, les artisans, qui sont le plus souvent les victimes de « l’impôt administratif ». Simplifier, alléger les procédures et les contrain-tes, tant en matière fiscale et sociale qu’au regard des marchés publics, c’est sans aucun doute le meilleur levier de croissance. Bien sûr, il faut aussi tout faire pour rendre l’apprentissage encore plus attractif auprès des jeunes, car il y aura 300 000 entreprises artisanales à reprendre et à développer dans les années qui viennent. Enfin, il faut proté-ger le patrimoine personnel des artisans,

pour qu’ils puissent sereinement penser à leur croissance : le régime de l’EIRL est une vraie opportunité à saisir.

quelles sont les plus grandes difficultés auxquelles elles doivent faire face ?Avec la crise financière, les problèmes de trésorerie sont aujourd’hui très préoccupants pour des centaines de milliers d’artisans. C’est pour cela que les experts-comptables ont passé des accords avec des grands réseaux ban-caires pour accélérer et simplifier l’ac-cès aux petits crédits de trésorerie. Les artisans peuvent consulter leur expert-comptable ou se renseigner sur le site www.financement-tpe-pme.com pour avoir toute l’information utile.

en tant qu’accompagnant

deS chefS d’entrepriSeS

artiSanaLeS, queLS conSeiLS

donner À ceuX qui font face

À de nombreuSeS difficuLtéS ?

le conseil de base, c’est de ne

jamais rester seul devant les diffi-

cultés présentes ou à venir. dans la

plupart des cas, ces difficultés peu-

vent être surmontées avec l’appui

de ceux qui connaissent bien l’arti-

sanat : les chambres de métiers et

de l’artisanat bien sûr, et aussi les

experts-comptables qui, comme

les artisans, sont des femmes et

des hommes décidés à se battre

pour leurs territoires, l’emploi

des compagnons, la pérennité des

entreprises.

comment voyez-vous l’avenir des artisans ?La vraie richesse de l’artisanat, c’est son éthique de transmission du savoir et de recherche du travail bien fait. C’est une grande force dans une économie en plei-ne mutation qui trop souvent perd ses repères. Parce que l’artisanat est ancré dans l’économie réelle, il saura sans nul doute accueillir, former et promouvoir, dans le cadre de ses valeurs, de nouvel-les générations d’entrepreneurs désireux d’allier intelligence et savoir-faire. C’est donc un avenir plein de promesses, que nous, experts-comptables, voulons par-tager avec les artisans.

L’artisanat saura accueillir de nouvelles générations d’entrepreneurs désireux

d’allier intelligence et savoir-faire

agnès bricardprésidente du Conseil supérieur de l’Ordre des Experts-comptables

1983 : crée le cabinet d’expertise comptable bricard-lacroix et associés qu’elle dirige depuisde 2001 à 2002 : élue présidente du conseil de l’ordre des experts-comptables région paris ile-de-france2005 : élue au conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables et occupe jusqu’en 2008 la fonction de présidente du club secteur public et du comité « collectivités locales et associations »9 mars 2011 : élue présidente du conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables

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Page 43: Le Monde Des Artisans 86

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