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© Emmanuelle Jacquet / Bureau de l’archéologie / CG 93 GAULOIS EN CHANTIER. LE MUSEE DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE-HOPITAUX DE PARIS ACCUEILLE LES DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES DE LHOPITAL AVICENNE POUR PREPARER LA VISITE

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© Emmanuelle Jacquet / Bureau de l’archéologie / CG 93

GAULOIS EN CHANTIER.

LE MUSEE DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE-HOPITAUX DE PARIS ACCUEILLE LES

DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES DE L’HOPITAL AVICENNE

POUR PREPARER LA VISITE

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SOMMAIRE

� Présentation de l’exposition

� Les objectifs pédagogiques

� 17 années d'archéologie gauloise avec le public en Seine-Saint-Denis

� Bobigny : une nécropole hors norme ?

� L'imagerie médicale au secours des archéologues

� Quelques définitions

� Orientations bibliographiques

� Quelques images

� Le Musée de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris

� Renseignements pratiques

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PRESENTATION DE L’EXPOSITION Les surprises d’une opération d’archéologie préventive Prescrite par le service régional de l’Archéologie – DRAC Ile-de-France-, et menée par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) en collaboration avec le Conseil général de la Seine-Saint-Denis, une fouille archéologique a permis, lors de la construction d’un nouveau bâtiment de l’hôpital Avicenne (Bobigny – 93), la mise au jour entre 2002 et 2003 d’une nécropole gauloise hors norme (515 sépultures). Les fouilles de la plus importante nécropole gauloise connue à ce jour en Europe Les 515 sépultures découvertes se caractérisent par une densité inhabituelle, la pratique de l’inhumation et marginalement de la crémation, la présence de toutes les classes d’âge, en particulier des enfants, et enfin un très bon état de conservation des ossements. Les objets retrouvés dans les fossés et dans les tombes révèlent la présence d’un village d’artisans Gaulois des IIIe et IIe siècles avant J.-C., probablement regroupés en ateliers et en quartiers, experts dans la production d’objets en fer et en céramique, peu avant la romanisation de la Gaule.

Des équipes hospitalières au service de l’archéologie Clichés radiographiques d’ossements, de vases en terre cuite et d’objets en fer figés dans la rouille, contributions du service de virologie pour les recherches d’ADN, investigations parasitologiques, interventions de paléopathologistes et d’ethnopsychiatres … tout ce travail témoigne de la mise à disposition de nombreux équipements et d’une forte implication des personnels de l’hôpital. L’étude de cette population gauloise, de plus de 500 individus présents sur le site pendant 2 siècles, a permis d’établir son profil démographique, d’identifier son organisation, d’évaluer son espérance de vie, de connaître son état de santé et de mieux appréhender ses comportements face à la mort et au deuil. Cette exposition offre l’occasion pour le visiteur de découvrir, loin des idées reçues, la qualité des productions artisanales et la place des femmes dans une civilisation agraire en rapide mutation : une société où les rôles sociaux, en rapide complexification, s’incarnent en partie dans les rituels de la mort. Le projet Bobigny-Gaulois : une démarche d’ouverture de l’archéologie aux autres la démarche Bobigny-Gaulois se veut une démarche d’ouverture de l’archéologie aux autres. Les nombreux échanges qui, depuis le démarrage des fouilles, se sont développés notamment avec la communauté hospitalière prouvent que tous les publics ont un rôle à

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jouer dans l’avancement des recherches en cours : une éducation populaire à l’archéologie où médecins, biologistes, artisans, philosophes, historiens, enseignants, comme élèves, tous ont une place possible pour mieux connaître ceux qui ont habité là avant nous. Le Musée de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris y participe à sa façon en accueillant pendant 6 semaines l’exposition qui va à cette occasion rencontrer de nouveaux publics : étudiants, parisiens et touristes, groupes divers … L’avenir

En octobre 2010, les « Gaulois de Bobigny » entreront au Musée d'Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye. Une exposition permettra aux visiteurs de découvrir les résultats des dernières recherches sur deux des principaux villages d'artisans celtiques connus à ce jour : Sajópetri en Hongrie et Bobigny. Deux années qui ne manqueront donc pas de montrer, une nouvelle fois, la pertinence d'une archéologie préventive, d’une archéologie de service public, forte d'équipes enracinées dans un territoire.

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LES OBJECTIFS PEDAGOGIQUES Une exposition pédagogique pour tous

� des vitrines dévoilant une sélection des plus beaux objets : panoplies guerrières - épées, bouclier, céramiques, bijoux et parures féminines du Moyen-Orient témoignant de l’ouverture au monde de la société gauloise ;

� des panneaux, en volume et didactiques, présentant ces fouilles autour de différents thèmes : la nécropole, l’artisanat, l’alimentation, la radiologie ;

� un film fera le lien entre objets en fouille et objets restaurés. L’exposition présente les acquis de 17 années de fouilles d’archéologie préventive (les chantiers de fouilles avant des nouvelles constructions) et les contributions des multiples partenariats à la connaissance de la bourgade gauloise de Bobigny, des années 280 aux années 110 avant notre ère. Très exceptionnel en Europe, cet habitat d’artisans est le seul dont on peut également étudier les nécropoles. L’exposition vise à sensibiliser les élèves à la préservation du patrimoine archéologique, composante essentielle de l’histoire de l’Ile-de-France. Une démarche où le regard du visiteur apprend à décrypter et à comprendre les vestiges. Classes de primaire et de collège Histoire

• montrer l’importance de l’artisanat dans la société gauloise du IIIe

siècle av. J.C. et

notamment la place singulière du fer. Cette matière, fruit du travail des hommes est

une des composantes essentielles des activités d’échange, de production et d’usage

d’un outillage renouvelé. Elle occupe également une place centrale dans les pratiques

sociales.

Sciences naturelles

• étudier les modes de consommation des cheptels. Classes de lycée Histoire et philosophie

• initier les élèves à la spécificité de l’étude des pratiques funéraires : (La tombe est-elle un moyen de reconstitution d’une société ancienne ? Par expérience la visite fera réagir assez spontanément les élèves sur les questions de choix des rituels de gestion des morts en rapport avec le vécu familial.)

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• aborder l’histoire de l’élevage comme domaine privilégié d’observation des rapports de domination de la nature mais également des autres hommes.

• tenter de comprendre des sociétés aristocratiques tri-fonctionnelles au travers

d’exemples concrets. : (citer des exemples) Sciences de la vie et de la terre,

• étudier les modes de gestion et de consommation des cheptels.

• découvrir les questions liées à l’alimentation : où le vase en terre cuite en apprend sur la préparation de la nourriture et sur la façon de manger ou de la conserver ;

• étudier les caractéristiques d’une population humaine disparue à partir de ses

ossements : démographie, maladies…

• expliquer l’apport de la radiographie tant pour déceler d’anciennes fractures sur des os, ou pour visualiser un objet métallique pris dans sa gangue de rouille, avant sa restauration.

• évoquer les techniques artisanales anciennes, la forge de fer, la fusion des

alliages à base de cuivre, la cuisson céramique.

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17 ANNEES D'ARCHEOLOGIE GAULOISE AVEC LE PUBLIC

EN SEINE-SAINT-DENIS

A Bobigny, l'archéologie est un chantier auquel le public est régulièrement associé. Au fil des ans, plusieurs centaines de collaborateurs bénévoles se sont relayés auprès des archéologues professionnels. Pas à pas, les découvertes sont montrées aux habitants. Ces actions répétées de présentations des résultats obligent l’équipe à formuler ses hypothèses en public et à répondre aux questions. Cette démarche fait, à son tour, avancer la recherche. Le village Gaulois de Bobigny : une découverte « hors-norme » Imaginez 52 stades de foot mis côte à côte : telle est la taille du village gaulois qui se trouve à Bobigny. Ce village d'artisans a été occupé pendant 7 générations, entre les années 280 et 125 avant notre ère.

Le résultat de 5 chantiers de fouilles sur 6 300 m2 (soit 1,2% seulement du site) Ce travail représente 5 352 fiches de terrain, 14 668 fiches-objet, 10 886 images couleurs, 730 documents graphiques (50 000 journées de travail !) 2 nécropoles, 540 sépultures sur l'ensemble du site, 12 puits, 6 caves, 735 mètres de fossés, 406 fibules, 147 monnaies, 130 bracelets en lignite, 51 bracelets en verre, 23 bracelets en métal, 13 perles en ambre, 5 torques en fer, 10 panoplies de guerriers, 2 sépultures hors normes, 240 000 os d’animaux, plus de 40 000 morceaux de vases etc… Les étapes du travail De la fouille au lavage du mobilier (os et céramique) et de la restauration à la confection de copies, les archéologues professionnels sont là pour présenter leurs disciplines et les enjeux scientifiques des gestes techniques. De cette manière les collaborateurs bénévoles deviennent des acteurs à part entière. Bobigny, un modèle de village d'artisans gaulois ? Une production artisanale importante Les Gaulois de Bobigny sont des Celtes, qui occupent ce territoire à l’âge du fer (entre 450 et 30 avant notre ère). A partir des années 280, les sociétés gauloises laissent une masse d’indices archéologiques de plus en plus imposante. Elles produisent une abondante quantité d’objets en fer et en céramique de fabrication complexe. Cette explosion de la production suppose des spécialistes eux aussi plus nombreux : les artisans. Leur mode d’organisation est mal connu : travaillent-ils en « ateliers », c'est-à-dire à plusieurs dans un même lieu ? Ces ateliers sont-ils regroupés en quartiers spécialisés ? Cette spécialisation pourrait déterminer un système de castes, dont la nécropole serait le reflet.

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L’étude en cours du village gaulois de Bobigny et de sa nécropole apportera peut-être des éléments de réponse. C’est en effet un des seuls sites, avec Sajópetri en Hongrie, où les fouilles permettent d'étudier les nécropoles associées aux ateliers. Objets produits, objets utilisés, objets importés Dans l'atelier d'un artisan, les archéologues ne retrouvent pas les objets qui y étaient fabriqués : ils sont partis avec celui qui les a achetés. On ne met au jour qu’une petite partie des résidus produits par le travail de l'artisan, les restes des repas et quelques objets perdus. Par exemple, tout forgeron est un ferrailleur, il pratique le recyclage pour économiser son travail : fragments d'objets plus anciens, semi-produits et objets abandonnés en cours de fabrication sont ainsi retrouvés, ainsi que des fragments de creuset et de moules. Un second indice est apporté par l’analyse de la terre de la fosse, qui révèle une forte contamination par des métaux lourds (plomb, mercure et argent). Chaque objet découvert sur le site pose la question de sa provenance : production locale ou importation ? La découverte de fragments de tôles de fourreaux d'épée permet de savoir que les armes ont été produites ou réparées sur place. Pour identifier l’origine des bracelets, les archéologues les ont soumis à une analyse chimique. Celle-ci a révélé que le verre dont ils se composent ne provient pas de Bobigny : il s’agit là d’une importation. Quant aux lingots en fer et aux brassards en lignite (une sorte de charbon), ils ont été fabriqués sur place à partir de produits fabriqués venant d’un autre endroit. L’alimentation Repas des vivants : céréales et viande Il est difficile de préciser la composition des repas des Gaulois. L'alimentation végétale, composée de blés issus des champs et de pois cultivés au jardin, laisse peu de traces. En revanche, de nombreux os animaux ont été découverts. Ils révèlent un régime alimentaire partiellement carné, essentiellement constitué d'espèces domestiques. Dans la partie du village fouillé sous l’hôpital Avicenne, le porc domine le bœuf en poids et en nombre d'os. Viennent ensuite les moutons et les chèvres, suivis du cheval et du chien, dont la consommation est relativement modeste. La part des oiseaux de basse-cour, des espèces chassées et pêchées demeure minime. L'évolution du vaisselier est également une source d'information indirecte sur l'alimentation. L’augmentation du nombre de formes ouvertes (assiettes et bassins), observée au travers des sept générations d’habitants, pourrait traduire une tendance à prendre plus de repas à table. Rituel funéraire et repas des morts La nécropole, quant à elle, contient les reliefs de repas liés au rituel funéraire. Les pièces de viande offertes aux morts sont déposées sur des vases dans les sépultures, tandis que les vivants consomment le reste de l’animal.

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BOBIGNY : UNE NECROPOLE HORS NORME ?

Une nécropole d’une taille exceptionnelle En Europe continentale – hors péninsule ibérique – on ne compte, à l'époque gauloise, qu’une douzaine de grandes nécropoles de plus de 200 tombes. Cette rareté suffit à faire de la nécropole de l’hôpital Avicenne avec ses 515 sépultures un site d'exception. Les autres particularités de la nécropole balbynienne

• L'inhumation des défunts est la pratique qui domine très largement, alors qu’ailleurs la crémation est majoritaire ;

• La densité de tombes au m2 est inhabituelle pour un site funéraire à inhumation de cette époque ;

• La présence de toutes les classes d'âge est attestée alors que généralement les enfants sont rares dans les nécropoles gauloises ;

• Les os sont très bien conservés : contrairement aux cimetières où les substrats acides les ont détruits. Le bon état des squelettes implique une fouille longue et délicate. Elle vise à dégager le maximum d'os sans les déplacer, pour recueillir toutes les informations utiles à l'étude des gestes et des pratiques funéraires ;

• Enfin, beaucoup de ces grandes nécropoles européennes ont été fouillées anciennement (avant les années 1970), à une époque où l'on ne prêtait pas forcément attention aux os et aux procédés d'ensevelissement des corps.

Les sépultures d’enfants La nécropole de l’hôpital Avicenne a livré environ 200 squelettes de jeunes personnes. Parmi eux, les plus représentés sont ceux des enfants morts entre 2-3 ans et entre 8-10 ans. Leurs os se conservent difficilement et leurs sépultures subissent l’érosion à cause d’un ensevelissement peu profond. Heureusement rares, les restes osseux d'une femme et d'un fœtus, ont été retrouvés. La sépulture de l'enfant, appelé immature en anthropologie, connaît un traitement privilégié : nombreuses offrandes, parures, coffrages de bois. Les parures diffèrent peu de celles des adultes, tout au plus peut-on noter la présence de trois torques (colliers rigides) en fer. Le squelette, témoin des pratiques funéraires Les pratiques de l'ensevelissement Au sein de la nécropole, les pratiques de l'ensevelissement sont variées. Les plus jeunes individus ont souvent été mis dans des contenants (coffrage de bois ou cercueil). Les adultes ont également bénéficié de réceptacles ou ont été inhumés en « pleine terre ». Dans certains cas, un élément de couverture de bois a été déposé dans la fosse sépulcrale ; enfin, quelques défunts ont été placés sur le côté, dans la posture de leur invalidité. Sur 515 sépultures, 15 témoignent de pratiques de crémations. Dans ce cas, les os ont été en partie regroupés dans une céramique.

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Le squelette, témoin unique de la vie d'un individu Le squelette conserve les traces des troubles de la croissance lors de l'enfance et les séquelles des traumatismes, voire même de certaines maladies infectieuses de l'âge adulte. Les squelettes de la nécropole de l'hôpital Avicenne ne présentent pas d'atteintes importantes, comme celles que l’on peut par exemple observer sur des populations médiévales.

• La plupart des troubles sont d'origine arthrosique, principalement au niveau de la colonne vertébrale. Cette maladie touche essentiellement les personnes âgées. Elle témoigne de la longévité de la population du village gaulois de Bobigny.

• Les autres séquelles concernent quelques ulcères variqueux et des fractures du tibia. Peu de carences alimentaires ont été constatées chez les individus à partir des vestiges osseux.

Un exemple d’appareillage médical nous est parvenu : une barre courbe en bois doublée de fer. Elle était maintenue par des agrafes également en fer. Elle était destinée à soutenir une malade souffrant de myosite ossifiante, qui devait la rendre invalide. Cette maladie se caractérise par la fabrication de tissu osseux (cellules osseuses) à l'intérieur même du muscle et autour de lui. Deux sépultures exceptionnelles

Parmi les 515 tombes de la nécropole de l’hôpital Avicenne, deux sépultures d’hommes plutôt âgés se distinguent par les objets qu’elles contiennent. Une génération au moins sépare les deux inhumations situées à proximité l’une de l’autre. La sépulture la plus ancienne Elle a livré des objets en fer et en bronze (alliage rare dans la nécropole). Un cercle en fer était posé sur l’épaule gauche de l’individu. Un anneau y retenait une hache et un sistre (instrument de musique semblable à un hochet). Le long de la cuisse gauche, une lance sonore a été découverte. Ces objets sont sans comparaison en Europe pour la période gauloise. Il est tentant d’interpréter cette tombe comme celle d’un « musicien ». La sépulture plus récente Dans la seconde tombe, se trouvait une lance intégralement en fer, appelée soliferreum. Des objets comparables ont été découverts dans les sépultures gauloises des Pyrénées : souvent pliées du fait des crémations, elles sont généralement plus anciennes que celle de Bobigny et leur flamme est barbelée. Il s’agit peut-être dans cette 2ème tombe d’une arme de parade. Dix autres objets y ont également été découverts, parmi lesquels une très grande fibule en fer et un torque (collier rigide) placé à proximité de la main droite. Cette disposition n’est pas sans rappeler certains potins gaulois (pseudo monnaies), qui montrent des personnages dansant un torque à la main. Ces deux défunts pourraient conférer à la nécropole de l’hôpital Avicenne un statut particulier, comme le suggère le rapprochement avec certaines sociétés d’Afrique de l’Ouest, où forgerons et griots sont enterrés dans des nécropoles de gens de caste. Une

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société à caste est une société où les familles se voient attribuées des rôles sociaux hiérarchisés sous l’égide d’un roi mythique.

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L'IMAGERIE MEDICALE AU SECOURS DES ARCHEOLOGUES Depuis le premier coup de truelle, le service de radiologie de l’hôpital Avicenne soutient la recherche sur les objets archéologiques. Il permet aux archéologues, archéo-anthropologues, restaurateurs et céramologues d’observer l’intérieur de la matière ; 585 clichés ont été réalisés. Ils concernent des os humains, des objets en fer pris dans la rouille et des vases en terre cuite.

• La radiographie des os permet de confirmer des diagnostics et, parfois, de détecter des fractures anciennes non visibles à l’œil nu.

• La radiographie des objets en fer facilite l’identification des milliers de fragments indistincts issus de la fouille et pris dans une gangue de rouille. Une seconde campagne, en cours, sur une soixantaine d’objets restaurés, documente leurs procédés de fabrication.

• Les techniques destinées à la mammographie permettent de distinguer les différents modes de fabrication des vases : modelage, moulage, montage au colombin, au tour ou en technique mixte.

Un exemple d’objet identifié grâce à la radiologie : la fibule Les fibules sont des épingles à ressort servant à fermer les vêtements. Ce sont aussi des objets de parure, sujets aux évolutions rapides de la mode. Elles sont précieuses pour les archéologues, car elles permettent de dater les sépultures. Lors de leur découverte en fouille, les fibules sont difficilement lisibles à cause de la rouille. Seule une radiographie permet de voir leur forme. Le cliché permet ensuite de guider le restaurateur dans le dégagement de la corrosion. Après nettoyage, l’archéologue peut caractériser le type de la fibule et déterminer sa datation. L’exemplaire, trouvé à Bobigny et restauré, était planté dans le linceul qui entourait un mort. Aux deux points de contact avec le tissu, le fer a totalement disparu.

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QUELQUES DEFINITIONS

Age du fer Période allant de -800 à -52 avant notre ère. Archéologie Par la collecte, la description, l'interprétation d'indices matériels et leurs présentations au public, de multiples disciplines scientifiques contribuent aujourd'hui à l'écriture de l'histoire humaine au travers des indices matériels qui ont subsisté. Chronologiquement, cette méthode embrasse une période de temps qui va de l'apparition de l'homme sur terre jusqu'à l'époque contemporaine. Archéologie préventive Série de démarches administratives et techniques qui visent à préserver les vestiges archéologiques, éventuellement contenus dans un terrain devant être détruit, et faisant l'objet d'un projet de construction. L'archéologie préventive représente aujourd’hui plus de 90% des chantiers de fouilles et offre un apport considérable à l'histoire du territoire national comme à celle de l'Europe. Fibule Epingles à ressort servant à fermer les vêtements et fonctionnant comme une épingle à nourrice. Fonte à la cire perdue Technique qui vise à fabriquer des pièces en cuivre (ou en bronze), comme des fibules ou des bracelets, en modelant une forme en cire que l'on enrobe ensuite de terre. La terre une fois cuite forme un moule car la cire s'est évacuée. On peut alors couler dans ce moule, le métal en fusion. Les gaulois augmentent la rentabilité de la méthode en moulant les cires en série. Gaulois Peuples parlant des langues celtiques rencontrés par les romains au nord de leur territoire et qui correspond pour les archéologues à la dernière des populations de l’âge du fer pendant une période qui s’étend de -450 à -52 avant notre ère. Cette période est également appelée période de La Tène par référence à un site suisse situé à l’embouchure de la Thielle sur le lac de Neuchâtel. Radiographie Technique qui consiste à bombarder de rayon X et durant un temps aussi cours que possible un corps ou un objet pour imprimer un négatif. Cette technique va révéler en blanc les partie les plus denses (ex : les os d’un corps). Ne pas confondre avec radiothérapie qui consiste à soigner par les rayons X. Stratigraphie. De la fouille des couches de terre les archéologues retirent une information capitale : la stratigraphie relative d’un site. La stratigraphie c’est la superposition des couches de terre. Savoir que la couche jaune est posée sur la couche noire, c’est savoir qu’elle est plus récente. En conséquence, les objets

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qui sont dans la couche jaune ont été déposés plus prés de nous dans le temps. L’étude devra dire pourquoi et si la datation des objets est cohérente avec cette constatation de terrain. Pour cela chaque objet collecté sur une fouille reçoit un numéro. Le radical de ce numéro est celui de la couche de terre dont il est issu. Le numéro de la couche de terre se retrouve aussi sur les photos, les plans et le bordereau de terrain où est décrite chaque couche. Torque Collier en métal.

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ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

BUCHSENSCHUTZ, Les celtes de l’âge du Fer, A. Colin, Paris, 278 p. 2007

BRUN, Patrice, RUBY, Pascal, L’âge du Fer en France - Premières villes, premiers États celtiques, Paris : Coédition Inrap - La Découverte, coll. Archéologies de la France, 2008.

LAMBOT, Bernard, BRUNAUX, Jean-Louis, Guerre et armement chez les Gaulois, Paris : Editions Errance, 1988.

LEJARS, Thierry, Gournay III. Les fourreaux d’épée. Le sanctuaire de Gournay-sur-Aronde et l’armement des Celtes de La Tène moyenne, Paris : Éditions Errance, 1994.

LEJARS, Thierry, Le cimetière de Roissy. Une communauté aristocratique du début du IIIe siècle avant J.-C, in : Les Celtes en Île-de-France, Dossiers d’Archéologie, 273, mai 2002 : pp 16-18.

MARION, Stéphane, LE BECHENNEC, Yves, LE FORESTIER, Cyrille, Nécropole et bourgade d’artisans : l’évolution des sites de Bobigny (Seine-Saint-Denis), entre La Tène B

et La Tène D ; http://racf.revues.org/.

MENIEL Patrice, Manuel d’archéozoologie funéraire et sacrificielle, âge du fer ; Édition In folio Encrausaz, suisse 2008 188p.

MALERAIN, François. Les paysans gaulois ; Éditions Errance, 2006.

KRUTA, Venceslas Les Celtes histoire et dictionnaire. Robert Lafond Collection bouquins, Paris 2000

Livres pour la jeunesse, (ou les moins jeunes) :

CALLAC, Gaëlle, YORG, Artogenos – la légende balbynienne, Paris : Le Buveur d’encre, 2008. (en collaboration avec Yves LE BECHENNEC, archéologue, CG 93).

DIEULAFAIT, Francis, Copain de l’archéologie – le guide des explorateurs du temps, Toulouse : Milan, 1999.

HAZEL Mary Martell, trad. JEAN, F. Les Celtes, Paris: GRUND, 1995.

MARANSKI, Didier, Sur les traces des Gaulois, Toulouse : coll. Histoire – les essentiels, Milan Junior, 2001.

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QUELQUES VISUELS

© : Emmanuelle Jacquot / Bureau de l’archéologie / CG 93

Vue générale des fossés gaulois du site de La Vache à l’Aise à Bobigny lors des fouilles de 1996

Détail d’un vase en céramique trouvé lors des fouilles de l’hôpital Avicenne ; Bobigny, 3e siècle av. J.-C.

Sépulture gauloise en cours de fouille à l’hôpital Avicenne ; fin du 3e siècle av. J.-C.

Grand plat en céramique provenant des fouilles de l’hôpital Avicenne ; fin du 3e siècle av. J.-C.

Mobilier métallique d’une tombe fouillée à l’hôpital Avicenne, Bobigny : épée dans son fourreau, umbo de bouclier, chaîne de suspension, fibule et fer de lance ; début du 3e siècle av. J.-C.

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LE MUSEE DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE-HOPITAUX DE PARIS Le premier musée hospitalier en France Ouvert en 1934, le Musée de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris est le premier musée hospitalier créé en France (on en recense plus d’une quinzaine aujourd’hui). Depuis 1998, le musée appartient à la catégorie des “musées contrôlés” par le ministère de la Culture et de la Communication (Direction des musées de France) et possède à ce titre le label musée de France (loi du 4 janvier 2002), qui distingue la qualité des collections et de leur gestion professionnelle. Ses collectionsSes collectionsSes collectionsSes collections Il est aussi probablement le plus riche (près de 10.000 pièces inventoriées) et le seul dont les collections témoignent de toutes les dimensions de l’histoire hospitalière :

- histoire religieuse - histoire sociale - histoire des techniques médicales - histoire des techniques paramédicales - histoire des professionnels, histoire des établissements - histoire administrative - histoire des relations avec les usagers

Ses collections couvrent aussi le plus large spectre : du Moyen Age à nos jours. Ses publicsSes publicsSes publicsSes publics Professionnels de santé : musée d’institution, il s’adresse tout d’abord aux personnels de l’AP-HP, mais aussi aux professionnels de santé et aux professions sociales hors AP-HP, en formation initiale et continue. Grand public : il s’adresse également à tous les publics concernés par les questions liées à la santé et à la maladie, et aux réponses qu’elles appellent. Jeune public : il développe des offres spécifiques à l’égard du jeune public dans le cadre de ses loisirs (visites en famille, centres de loisirs – y compris ceux de l’AP-HP) et dans le cadre scolaire en relation avec des programmes spécifiques de sensibilisation (de l’école primaire au lycée). Sa fréquentationSa fréquentationSa fréquentationSa fréquentation En 2008, le musée a reçu plus de 23.000 visiteurs.

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RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

Conservatrice en chefConservatrice en chefConservatrice en chefConservatrice en chef : Anne Nardin AdresseAdresseAdresseAdresse Musée de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris Hôtel de Miramion 47, quai de la Tournelle 75005 Paris e-mail : [email protected] site : www.aphp.fr/musee Horaires Horaires Horaires Horaires –––– Renseignements Renseignements Renseignements Renseignements Ouvert de 10h à 18h Du mardi au dimanche (fermé les lundis, jours fériés et mois d’août) � : 01.40.27.50.05 / � : 01.40.27.46.48 TarifsTarifsTarifsTarifs Tarif normal : 4€ Grâce au soutien du Conseil général de Seine-Saint-Denis, la gratuité est pratiquée pour les groupes scolaires dans cette exposition exclusivement. Entrée gratuite le 1er dimanche de chaque mois. Accueil des groupes et visites guidéesAccueil des groupes et visites guidéesAccueil des groupes et visites guidéesAccueil des groupes et visites guidées :::: Réservation indispensable au : 01.40.27.50.05 Les groupes scolaires peuvent être accueillis dans l’exposition par une médiatrice. La durée de la visite est de 1 heure environ. Accès Accès Accès Accès Métro : Saint-Michel, Cité, Maubert-Mutualité Autobus : 24 – 47 – 63 – 86 – 87 Parking : Lagrange, Maubert-Saint-Germain ContactContactContactContact :::: Marie-Christine Valla, Responsable de l’action culturelle et de la

communication � : 01.40.27.55.89 courriel : [email protected]

avril 2009