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Département AGERAgronomie Environnement

16, rue Claude Bernard 75231 Paris Cedex 05

Initiation à l’ingénierie de projet

« Enjeux et stratégies pour les productions végétales : perspectives au plan régional »

Le jeu, un outil pour communiquer

sur l’eau et le foncier en Aunis

Etude réalisée par les étudiants de 2ème année de l’INA P-G :

Chirine BEN ZAIED Mars 2006 Claire DEPREZ Angéline GORIOUX Binying SHI

* Février – Mars 2006 *

AVERTISSEMENT Ce rapport, rédigé par les étudiants de deuxième année de l’INA-PG, conclut une

séquence d’enseignement de 2 mois axée sur l’initiation à l’ingénierie de projet (INIP), intitulée « Enjeux et stratégies pour les productions végétales : perspectives au plan régional ».

En 2006, cette INIP s’est déroulée dans le Pays d’Aunis (Charente maritime). La

démarche adoptée pour mener à bien cette étude comprend deux étapes. Tout d’abord, la réalisation d’un diagnostic de l’agriculture de la zone d’étude, à partir de l’analyse du milieu physique et du contexte économique, d’enquêtes auprès d’exploitants agricoles et d’entretiens avec les partenaires institutionnels de l’agriculture. Ce diagnostic débouche sur des constats sur lesquels nous nous sommes appuyés pour envisager différents scénarios d’évolution des exploitations agricoles, des productions végétales ou de leur transformation, de l’aménagement de l’espace. Parmi ceux-ci, nous en avons retenu quatre, constituant des projets, menés par petits groupes d’étudiants, dans l’objectif de contribuer à faire évoluer l’agriculture du pays d’Aunis en fonction des atouts, des contraintes et des enjeux dans cette petite région. Ce rapport est le document de restitution d’un des projets.

Nous tenons à attirer l’attention du lecteur sur le fait qu’il s’agit là d’une initiation au

projet d’ingénieur, dont l’objectif est avant tout pédagogique. Ce document ne présente donc pas les conclusions définitives d’un projet, mais ébauche des solutions et des perspectives selon le point de vue des étudiants. D’autre part, certaines hypothèses de travail n’ont pas été discutées en profondeur par manque de temps. Cependant, il nous semble que par la méthodologie développée, l’analyse des productions végétales sur la petite région d’étude et les perspectives proposées, ce document intégralement conçu par les étudiants peut intéresser les acteurs du développement local.

L’équipe enseignante

Stéphane de Tourdonnet Alexandra Jullien Geneviève David

Remerciements

Les enseignants du Département AGER (Agronomie et Environnement) de l’INA-PG ainsi que les étudiants qui ont réalisé cette étude

tiennent à remercier toutes les personnes qui les ont aidés dans leur démarche en acceptant de les recevoir et de répondre à leurs questions.

Ils tiennent également à remercier Roland GUY

de la Chambre d'Agriculture de Charente maritime qui a largement contribué au succès de cette opération.

Sommaire Introduction ................................................................................................................................ 4 I Le jeu est un vecteur de communication original .............................................................. 5

1. Le jeu est un outil d’information.................................................................................... 5 2. Le jeu est un moyen privilégié d’atteindre un public jeune ........................................... 6 3. Communiquer avec un jeu permet de prendre en compte les spécificités de l’Aunis.... 6 Bilan : Organigramme technique du jeu ................................................................................ 7

II Fonctionnement du jeu et premiers résultats...................................................................... 7 1. Contenu de SimAunis: représentation virtuelle de la réalité complexe de l'Aunis ........ 7

a. Représentation du milieu biophysique ....................................................................... 7 b. L'argent comme outil et non comme but.................................................................... 9 c. Les acteurs: objectifs, décisions, interactions .......................................................... 10

2. Un cadre pédagogique nécessaire au projet ................................................................. 16 3. Comportement du système lors des tests de SimAunis................................................ 17

a. Sensibilité du système .............................................................................................. 17 b. Des trajectoires possibles ......................................................................................... 19

III Retour sur expérience : les apports du jeu et les améliorations envisageables ............ 20 1. Connaissances apportées aux joueurs par le jeu : ........................................................ 20 2. Ce que le jeu apporte à la région et aux différents acteurs :......................................... 21 3. Perspectives de développement pour le jeu.................................................................. 21

a. Utiliser une interface informatique .......................................................................... 21 b. Développer un Système Multi Agents ..................................................................... 21

Conclusion................................................................................................................................ 23 Bibliographie et remerciements ............................................................................................... 24

Bibliographie........................................................................................................................ 24 Remerciements ..................................................................................................................... 24

Annexes :.................................................................................................................................. 25 [1] L’évolution du niveau d’eau dans la nappe et dans les parcelles agricoles selon notre modèle en nombre de billes « EAU »: ................................................................................. 25 [2] Les besoins des différentes cultures en eau sont les suivants :....................................... 25 [3] Cartes « évènement » concernant la totalité des joueurs : .............................................. 25 [4] D’autres cartes « évènement » pour les agriculteurs : .................................................... 26 [5] Signification des dessins du cadre de jeu ....................................................................... 26 [6] D’autres évènements aléatoires pour les constructeurs : ................................................ 26 [7] Exemples de cartes quizz................................................................................................ 26 [8] Détails du cadre de jeu.................................................................................................... 28 [9] Fiches acteurs ................................................................................................................. 29

INTRODUCTION

Les gestions de l’eau et du foncier sont des problématiques qui touchent l’ensemble du territoire national. Alors que les prix du foncier sont en hausse constante depuis presque 8 ans (31 % de hausse en moyenne en France), les étés 2003, 2004 et 2005 ont mis à sec des nappes qui avaient pourtant atteint leurs maxima en 2002.

L’Aunis, territoire de l’arrière pays rochelais est particulièrement touchée. Ainsi, alors

que la population de La Rochelle ne cesse de croître (+11% entre 1990 et 1999) (1), la ville, premier port de plaisance en Europe attire aussi de nombreux touristes. Dès lors, il devient de plus en plus difficile de s’y installer. Le phénomène de rurbanisation, qui s’achève dans la première couronne de la ville, touche désormais des zones plus éloignées : s’installer dans les deuxième et troisième couronne pour aller travailler tous les jours à La Rochelle n’a plus rien d’exceptionnel.

Aussi, dans la communauté de Commune de la Plaine d’Aunis, la population a augmenté de 10% entre 1990 et 1999 (1). Il en résulte que depuis la fin 1996, les prix du foncier agricole ont augmenté en Aunis pendant que les revenus agricoles, quant à eux, diminuaient (Environ -20% de revenus à l’hectare sur les cultures de céréales entre 1990 et 2000) (2). La qualité de vie dans la région étant indiscutable, le phénomène d’urbanisation constaté ne devrait pas prendre fin. Cependant, à terme, c’est la survie de l’agriculture qui est en jeu. Avec sa disparition, c’est tout un pan de l’économie rurale locale qui s’écroulerait.

De même, l’eau est une ressource limitée en Aunis. Les étés particulièrement secs des

dernières années ont amené la préfecture à prendre des mesures d’arrêt total d’exploitation de la nappe. L’augmentation incessante de la population, la place centrale de l’eau dans la viabilité économique des exploitations agricoles et les doutes, inquiétudes ou autres suspicions résultant d’une volonté générale d’instaurer une gestion durable de cette ressource en font un sujet hautement polémique. Cependant, les sécheresses répétées des étés derniers n’ont pas seulement été à l’origine de vives tensions, elles ont aussi permis de tester l’efficacité des systèmes de gestion de l’eau mis en place : Observatoire Départemental de l’Eau, Gestion volumétrique par les agriculteurs...

Les professionnels de l’agriculture se sont véritablement investis pour une meilleure

gestion de l’eau en Aunis. Ainsi, la gestion volumétrique a été mise en place il y a déjà plusieurs années, et ce alors qu’elle n’était pas obligatoire dans l’ancienne loi sur l’eau. Cependant, ces mêmes agriculteurs sont encore souvent considérés comme de véritables « gaspilleurs d’eau ». De fait, tant les outils techniques qu’ils ont mis en place pour arriver à une gestion optimale que les intérêts véritables de l’irrigation sont méconnus du grand public. Aujourd’hui, les associations qui dénoncent ce qu’elles considèrent être des abus de la part des agriculteurs sont seules à mener de véritables campagnes d’information et de sensibilisation à la gestion de l’eau.

Des pressions grandissantes s’exercent sur des ressources essentielles pour le monde

agricole comme pour l’ensemble de la population et des activités économiques du pays d’Aunis. Pourtant, il existe peu d’outils pour communiquer sur les mécanismes qui régissent le fonctionnement biophysique de ces ressources d’une part et sur les enjeux de leur gestion d’autre part. Dès lors, nous avons voulu proposer un moyen original pour informer sur ces sujets : le jeu.

Le jeu, un outil pour communiquer sur l’eau et le foncier en Aunis

Un projet de communication fait intervenir plusieurs acteurs dans différentes étapes, de

l’émission d’un message à la réception de ce dernier par un public choisi. Nous nous sommes efforcées de nous intéresser à chacune d’entre elles.

I LE JEU EST UN VECTEUR DE COMMUNICATION ORIGINAL

Il s’agit ici d’expliquer pourquoi et comment nous avons été amenées à choisir le jeu comme vecteur de communication de notre message d’une part, et de fixer des objectifs précis à ce jeu d’autre part.

1. Le jeu est un outil d’information En quoi et à quelles conditions le jeu peut-il être un moyen particulièrement adapté

pour Donner des informations et des repères sur la réalité des ressources en eau et en

foncier Montrer quels sont les enjeux des gestions de ces ressources

? Le plateau de jeu permet de représenter le fonctionnement du système biophysique. Au

travers du jeu, nous modélisons : le temps l’espace (ressource foncière) les ressources financières (l’argent) et naturelle (l’eau) l’aléa (les cartes évènements)

Un cadre qui donne les repères nécessaires à la compréhension du système est ainsi fixé. (Voir la partie 2 pour le détail de ces représentations).

Dans la représentation des ressources naturelles, il faudra veiller à ce que la modélisation de leur évolution (notamment celle du niveau d’eau dans la nappe) reste assez proche de la réalité.

De plus, un jeu de rôle présente les acteurs principaux et leurs interactions dans la

gestion de l’eau et du foncier. La mise en situation des joueurs leur montre la complexité des situations dans lesquelles se trouvent les acteurs. Afin de faire apparaître les enjeux liées aux gestions de l’eau et du foncier, on s’attachera donc à :

bien sélectionner les acteurs qui vont intervenir dans le jeu autour des ressources choisies.


veiller à faire intervenir un maximum de paramètres pour reproduire au mieux la réalité, tout en évitant de trop complexifier jeu

2. Le jeu est un moyen privilégié d’atteindre un public jeune

Les acteurs concernés ayant généralement des avis tranchés sur la question, nous visons

par le jeu un public plus jeune, dont nous espérons qu’il soit plus réceptif à notre message. A priori, nous visons un public de collégiens ou de lycéens. Cependant, le fait de s’adresser à ce public rend la mission du jeu encore plus délicate et il conviendra d’essayer de faire de ce jeu l’outil le plus neutre possible.

De par son aspect ludique, le jeu nous semble un moyen adéquat pour capter l’attention du public que nous visons. Cependant, afin de marquer les esprits, il sera important de présenter le jeu dans un cadre pédagogique défini.

Enfin, le public scolaire présente l’avantage d’être assez facilement accessible

puisqu’un jeu d’écocitoyeneté peut s’intégrer dans les programmes nationaux, tant au collège qu’au lycée.

Public jeune Accès par l’école 6ème 5ème Cours d’éducation civique lycéens Cous d’ECJS

Par ailleurs, l’école nous est apparu comme étant un lieu où il serait possible de trouver des animateurs de jeu relativement neutres.

3. Communiquer avec un jeu permet de prendre en compte les spécificités de l’Aunis

S’adressant à des jeunes du pays d’Aunis et de la communauté d’agglomération de la

Rochelle, le jeu vise à intéresser les jeunes à un sujet qui les concerne directement. De par

Le choix des acteurs et des actions qu’ils peuvent faire Les représentations et les quantifications des mécanismes biophysiques

le jeu que nous voulons construire sera spécifique à l’Aunis. Cependant, il serait envisageable de modifier ce jeu afin de l’adapter à d’autres régions.


Bilan : Organigramme technique du jeu

En fixant les objectifs de notre jeu, les besoins auxquels il répond et le public qu’il vise, nous avons pu réaliser l’organigramme technique suivant :

II FONCTIONNEMENT DU JEU ET PREMIERS RESULTATS

1. Contenu de SimAunis: représentation virtuelle de la réalité complexe de l'Aunis

a. Représentation du milieu biophysique

La première partie du travail consiste à créer l'environnement qui accompagnera les joueurs et sera porteur de notre message. Représentation du fil du temps:

Afin de rendre compte de l’aspect temporel, très important dans la

prise de décision, notamment pour les agriculteurs, nous avons choisi de le représenter sur le plateau de jeu.

Un tour de jeu représente une année avec ces 4 saisons, présentes sur l'hexagone du jeu.

Un pion unique se déplace sur ces différentes cases et détermine ainsi l’évolution du temps, identique pour tous les acteurs, ponctué de


différents évènements, actions, négociations... Le nombre de cases qu’il traverse est déterminé par le lancement de dé par un joueur. Sur ces mêmes cases, on trouve aussi des signes spéciaux, signalant un événement qui peut ajouter des connaissances ou des actions aux joueurs : « ! » : Cartes « Evènement »: le joueur qui a lancé le dé tire une carte. Il y a deux tas de cartes « évènement », un tas hiver/automne et un tas été/printemps. Ces cartes ont pour but d’introduire l’aléa dans le jeu, de faciliter les choix des joueurs en suscitant des discussions et de permettre une complexification croissante du jeu. Certains exemples seront cités plus tard. « ? » Carte « Quizz »: le joueur qui a lancé le dé tire une carte qui contient une question avec plusieurs propositions. S’il répond juste, il gagne 1000 onis (voir: monnaie du jeu). C’est « l’animateur » qui connaît les bonnes réponses et qui joue le rôle d'arbitre. S’il donne une mauvaise réponse, un autre joueur peut essayer de répondre et gagner la même somme. [7] Espace et territoire de l'Aunis, la ressource « foncière »

Le pays d’Aunis est représenté dans le plateau de jeu à travers un village typique et ses terres alentour. L'espace du jeu est limité mais divers grâce à la présence de différents statuts des terres mais aussi grâce aux différents types de sol imagés.

La différenciation zones constructibles / zones non constructibles est un point de d'appui à l'introduction de la problématique du foncier. Le nombre de terrains constructibles peut évoluer au cours du jeu: une carte événement annonce la révision du Plan Local d'Urbanisme.

Deux types de terres sont aussi distingués : les bonnes terres (caractéristiques principales = bonne réserve utile) et les mauvaises terres (faible RU). Cette distinction enrichit à la fois la problématique « foncier » en impliquant plus les agriculteurs (prise décision de vendre des terres à fort potentiel de rendement?) et la problématique « eau »: le joueur peut par exemple être amené à réfléchir à l'intérêt de valoriser certaines cultures (ex: maïs) en les positionnant sur ces bonnes terres. Les différents terrains sont représentés par des hexagones pour permettre le plus de contacts possibles entre eux.

Nous avons supposé que le territoire a un côté sur la mer, ce qui pourrait favoriser le développement d’activité touristique dans la région. [8] La ressource « EAU », nappe d’eau et climat :

Pour des raisons de simplification, l’eau est traitée dans le jeu essentiellement du point

de vue de la quantité et assez peu du point de vue de la qualité. Elle est présente à différents endroits dans le jeu : les précipitations, la nappe d’eau et

la réserve utile des terres. Le climat apporte l'eau au territoire. Il est modélisé par les cases du tour de jeu.

L’année est divisée en 4 saisons et chaque saison en 6 cases, modélisant le temps certes mais aussi les variations météorologiques. Chaque case porte une indication sur le temps qu'il fait dans SimAunis à cette période du jeu (grande pluie, moyenne pluie, petite pluie, grande sécheresse, petite sécheresse ou pas de variation): ces apports ou manques déterminent l’évolution de la ressource « eau ».Le hasard permet relativement bien de représenter la fréquence des pluies et leur intensité à chaque saison, ou à défaut de pluie, les périodes de


beau temps voire de sécheresse. Il est accentué par la présence de cartes évènements du type « grande sécheresse » pour la période printemps/été ou grande pluie. [3] L’eau de la nappe est représentée par un bac contenant des billes « EAU » dont le nombre varie selon les précipitations et l’utilisation de la nappe.

Ses variations peuvent être dues : *aux conditions météorologiques *à la vidange naturelle de la nappe dans la rivière *à l’utilisation de l’eau de la nappe par les joueurs

Au début du jeu, l’animateur donne le niveau critique de la nappe, à l'image du débit de crise défini par la DDA comme le niveau au-dessous duquel sont mises en péril l'alimentation en eau potable et la survie des espèces présentes dans le milieu. Si le niveau d’eau descend au dessous de ce niveau critique, l’animateur interdit tout prélèvement d’eau de la nappe par « arrêté préfectoral ». L’eau des réserves utiles des terres est représentée par des billes dont le nombre varie suivant le type de terre (bonne ou mauvaise). Ces billes varient aussi en fonction des conditions météorologiques. Les réserves utiles ont une capacité maximale en eau à ne pas dépasser. [1]

Dans le jeu, le rendement des différentes cultures est déterminé à la fois par le niveau de l’eau dans les terrains et par la nature des terres. Si les agriculteurs choisissent d’irriguer leurs terres, ils prennent des billes « EAU » dans la nappe et les mettent sur leurs parcelles. [2]

La quantification de tous ces phénomènes dans le jeu a été faite en s’appuyant sur nos connaissances agronomiques et nos connaissances sur le fonctionnement de la nappe du pays d’Aunis. La modélisation de cette nappe étant encore en cours de validation, nous n’avons pu avoir accès aux données exactes et nous avons donc choisi, pour la pertinence de notre modélisation et l'adéquation avec nos objectifs, de ne pas quantifier ces phénomènes.

Nous avons testé l'effet hasard introduit pour le climat sur le niveau de la nappe. Les

valeurs utilisées sont arbitraires mais l'on retrouve bien, sur le schéma suivant, l'évolution globale observé dans la réalité: (résultat de 3 essais effectués par des lancements successifs du dé et en suivant l’évolution du pion sur les cases temps durant un tour de jeu)

Représentation du niveau de la nappe

-4

-3,5

-3

-2,5

-2

-1,5

-1

-0,5

0Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Prof

onde

ur (E

n m

)

Année 1Année 2Année 3

b. L'argent comme outil et non comme but La monnaie du jeu est l’« onis ». Au début du jeu, chaque joueur reçoit la somme de

10 000 onis qui lui permet de développer ses activités. L’argent est géré par la banque, dont l’animateur du jeu est responsable.


L’argent est une ressource dans le jeu car il est nécessaire au développement des joueurs. Cependant, l’argent peut aussi jouer un rôle de stimulateur du jeu et pourrait devenir une fin en soi (le joueur qui en a le plus a gagné).

Mais ceci n’est pas le but du jeu! Nous avons cherché à éviter cela en introduisant des interactions entre les joueurs: à une période ou à une autre du jeu, ils sont amenés à négocier et discuter pour défendre des valeurs, une activité économique, une ressource... ils doivent s'apercevoir de la nécessité du bon développement de chacun et du territoire et donc de l'intérêt de se mettre d'accord. SimAunis est un jeu dit de concertation et non de destruction.

c. Les acteurs: objectifs, décisions, interactions Nous avons choisi trois types d’acteurs dans le jeu: les agriculteurs, les constructeurs

immobiliers et la société « Bonne Aventure », constructeur d’installations de loisirs. Ils nous paraissent apporter des éléments nécessaires pour les deux problématiques (eau et foncier) en Aunis tout en étant assez simples à mettre en oeuvre. Nous avons considéré un maximum de 7 joueurs : 4 agriculteurs, 2 constructeurs immobiliers et une société « Bonne aventure ».

L'animateur, s'il ne joue pas vraiment, est un rôle essentiel au bon déroulement de la partie: il reprend les fonctions administratives (préfet, information sur l'eau de la DDA) et représente également l'intérêt des particuliers. Il veille à la possibilité de toujours fournir les ménages en eau, quelque soit les évènements.

Le rôle de chacun des acteurs est détaillé dans les cartes joueurs et dans la présentation qui précède le jeu. [9] et [10] Les agriculteurs : Après observation du diagnostic réalisé en Pays d'Aunis et dans la communauté d'agglomération de La Rochelle, nous avons fait le choix de ne représenter dans SimAunis que les agriculteurs céréaliers:

ils représentent la majorité des exploitations de l'Aunis nous avons tenté de représenter un milieu relativement homogène (situation

géographique, urbanisation, problème sur foncier et eau...) un souci de simplification et de clarification de la problématique nous a poussé à

cette décision: le jeu doit être accessible à des jeunes. Mais une version plus complexe de SimAunis, prenant en compte la diversité de typologie des exploitations, est envisageable!

Objectifs : Ils doivent assurer leurs revenus de manière durable en cultivant leurs terres agricoles, et assurer le maintien de leur exploitation sur le territoire. Ressources utilisées : De par les ressources qu'ils ont à disposition, ils contribuent pleinement au débat sur les enjeux de l'eau et du foncier: - les parcelles qu’ils exploitent - l’eau (provenant des précipitations ou de l'irrigation et donc de la nappe, lorsqu'ils choisissent cette option)


- l’argent qui leur permet d'acheter des machines, des terres et de cultiver leurs parcelles.

Situation initiale : Ils disposent d'un certain nombre de ressources au début de la partie: - une somme d’argent qui est la même pour tous les joueurs (10 000 onis) -des terres de natures et statuts différents: *bonnes et mauvaises terres * zone constructible ou non *surface totale variable selon les joueurs (la diversité des exploitations de l'Aunis peut ainsi être abordée, amenant avec elle les questions de foncier)

L’exploitation initiale d’une parcelle est soumise au paiement d’une somme forfaitaire qui représente les coûts de mécanisation (2 500 onis). Décisions prises lors d’un tour de jeu: Les choix qu'ils ont à faire sont de deux types: strictement foncier (achat/vente de parcelles), agronomique (choix de l'assolement, choix d'irriguer ou non). Le groupe agriculteur peut choisir entre trois cultures: une culture d'hiver (blé), et deux cultures de printemps (maïs et tournesol). Elles correspondent aux cultures généralement remarquées en Aunis. Ils ne disposent que d'une culture d'hiver puisque l'introduction d'une seconde n'introduirait pas d'éléments nouveaux à la problématique eau telle qu'elle est traitée dans le projet. Il est envisageable d'introduire le colza par exemple dans un jeu plus complexe avec les enjeux de la culture industrielle: débouché pour les agriculteurs du village, intérêt pour la « communauté », besoin en eau pour assurer qualité et rendement... La présence de 2 cultures de printemps introduit à la fois un choix et une réflexion pour l'agriculteur: culture à moindre valeur ajoutée mais avec moins de risques dus à une sécheresse ou culture à forte valeur ajoutée valorisant très bien l'eau donc intéressant pour une année sans déficit hydrique mais risquée pour une année de sécheresse; ainsi qu'un débat avec les autres groupes.

En automne : Les agriculteurs récoltent les cultures de l’année précédente (correspond à une entrée d'argent). Ils décident ensuite leur assolement (quelle culture sur quelle surface, surtout pour la culture d'hiver; première idée de leur assolement en culture de printemps).

En hiver : Au début de l'hiver, leur assolement est choisi car les blés sont déjà semés! Ils ont la possibilité d’exploiter de nouveaux terrains (en payant 2 500 onis). A la fin de l’hiver, ils choisissent définitivement leurs cultures de printemps (maïs ou tournesol).

Au printemps : Les agriculteurs choisissent d’irriguer ou pas leurs cultures en fonction de l'état de la ressource « eau » et des prévisions qu'ils peuvent faire vis-à-vis du climat..

En été : Les agriculteurs irriguent ou pas selon le niveau de l’eau dans la nappe (si le niveau critique de l’eau dans la nappe est atteint, il y a interdiction d’irrigation). Évènements aléatoires et leurs conséquences :

Des évènements aléatoires sont introduits par les cartes « évènement ». Certaines de ces cartes concernent la totalité des joueurs. [3]


Quelques exemples détaillés (voir aussi [4]) cartes conséquences

Nouveau contrat pour le blé

Cultiver au maximum trois parcelles en « blé sous contrat » Culture mieux valorisée si la qualité est présente

==> doit assurer le niveau d'eau nécessaire pour attendre cette qualité ==> choix déterminant pour son orientation et la trajectoire qu'il va

suivre Risque de maladie sur blé/maïs ou tournesol

Cartes automne/hiver L'agriculteur peut perdre 1/3 voire ½ de sa récolte (joué aux dés à la récolte

pour introduire le hasard) ==> peut changer ses cultures de printemps suivant la menace

Météo Annonce un événement exceptionnel tel qu'une grande sécheresse en été ou au printemps, une tempête...

==> joue sur le niveau de l'eau, sur les résultats des agriculteurs et des constructeurs de loisirs

Interactions du groupe agriculteurs avec le milieu physique :

Les décisions prises par le groupe des agriculteurs sont en lien direct avec le milieu biophysique. Le choix des cultures dépend des ressources dont ils disposent : eau, terre et argent. Ce choix dépend aussi du choix qu’ils font d’irriguer ou pas et ensuite de la possibilité d’irriguer ou pas.

Le risque de mauvaises conditions météorologiques et l’aléa joue aussi un rôle important. Interaction avec les autres acteurs:

Les agriculteurs choisissent seuls leurs assolements en automne pour le tour prochain (culture hiver/printemps, surface de chaque culture, irrigation ou pas).

L’animateur intervient cependant pour assurer l’évolution de la ressource « eau » et pour donner les « arrêtés préfectoraux » dans le cas où le niveau d’eau dans la nappe atteint son niveau critique.

Ces interactions se manifestent lors des négociations sur l'eau et le foncier. Les joueurs sont amenés à parler de l'eau à la sortie de l'hiver lors de l’implantation

des cultures de printemps, en fonction de l'état de la réserve et donc du temps qu'il a fait pendant le tour précédent.

Des négociations peuvent aussi naître autour de la ressource « foncier ». Elles interviennent au moment des achats/ventes de terrains constructibles entre agriculteurs et constructeurs et lors de la révision du PLU. Ces interactions sont différentes d’une partie à une autre car le jeu est sensible aux joueurs. Le facteur gain d'argent n’est pas le seul à intervenir: il faut aussi tenir compte des valeurs personnelles des joueurs sur l’utilisation de l’eau ou la valeur du foncier pour un agriculteur par exemple. Ces valeurs étant différentes d’une personne à une autre, le déroulement du jeu peut être très variable.

D’autres interactions entre les différents joueurs peuvent être envisagées dans des versions plus complexes du jeu :

la possibilité de coopération entre deux ou plusieurs agriculteurs, par exemple, à travers la possibilité d’utiliser le même matériel pour des terrains voisins (moins de charges à l’installation). Ainsi, l’agriculteur aura intérêt à travailler des terres voisines ou à s’allier avec les agriculteurs voisins. Une relation de coopération peut alors être créée entre différents agriculteurs et remplacer une éventuelle concurrence.


la dépendance entre différents groupes de joueurs, par exemple, avec un nouveau joueur « commerçant » qui a une boulangerie et qui a besoin du blé pour pouvoir faire son pain. Les agriculteurs auront aussi besoin de lui pour pouvoir vendre leur blé qui sera alors peut-être mieux valorisé.

Les constructeurs immobiliers : Ces acteurs introduisent la notion de pression foncière dans SimAunis Objectifs : Ils doivent assurer votre revenu de manière durable en construisant des habitations. Ressources utilisées : Ils disposent de plusieurs ressources: - les terrains constructibles - l’argent qui leur permet de construire des maisons ou des immeubles ou bien, sur demande de l'administration (cartes évènements) des routes, des terrains de sport ou d'autres installations qui augmentent la valeur des habitations. Ils peuvent aussi acheter de nouveaux terrains qui ne sont pas encore dans la zone constructible (prévision de révision du PLU). Situation initiale : Au début de la partie, ils ont à leur disposition: - la somme d’argent (10 000 onis) identique pour tous - des terrains constructibles de natures différentes (bonnes et mauvaises terres, même si ça n’affecte en rien les constructions et proximité du village variable). Décisions prises lors d’un tour de jeu:

Les décisions prises par les constructeurs ne sont pas vraiment cycliques et dépendent peu des conditions météorologiques.

Les constructeurs reçoivent leurs revenus sur leurs habitations au début du tour de jeu. Dès lors, ils peuvent investir dans de nouveaux bâtiments s’ils en ont les ressources nécessaires.


Évènements aléatoires et leurs conséquences : De nombreux évènements aléatoires enrichissent le rôle et les actions des constructeurs. Voici quelques exemples de ces évènements (voir aussi [3][6])

Cartes Conséquences Nouvelle technique de

construction pour des maisons écologiques

Une nouvelle technique de construction permet aux constructeurs de construire des maisons écologiques qui coûtent plus cher à la

construction mais moins à l’entretien. ==> orientation de développement durable et approche à plus long

terme de leurs activités. Les jeux olympiques Les JO ont lieu dans la région

==> Les bâtiments prennent alors plus de valeur Terrain de sport Les habitants demandent un terrain de sport qui donne alors plus de

valeur aux maisons et immeubles. ==> construction du terrain par les constructeurs

==> Ce terrain a besoin d’être arroser et est soumis aux interdictions d’irrigation.

==> plus d'interactions de la ressource « eau ».

Interaction du groupe constructeurs avec le milieu physique: Les décisions prises par le groupe des constructeurs sont en relation avec le milieu

physique par l'aspect foncier. Celui-ci devient limitant à partir d'un certains niveau de la partie. Les choix que font alors les constructeurs sont largement encadrés par la ressource et augmentent encore la pression qui s'exerce dessus. Ils ont la possibilité d'orienter leur choix vers la construction d’immeubles (augmentation du nombre de logement en prenant moins de place que des constructions individuelles) même si les maisons écologiques peuvent leur sembler intéressantes.

La disponibilité de la ressource « eau » peut aussi influencer leur développement ainsi que leurs choix: dans SimAunis, un manque d'eau peut dévaloriser leurs habitations.

Interaction du groupe constructeurs avec les autres acteurs:

Les constructeurs sont en relation avec les autres joueurs lors des discussions sur les ressources « eau » et « foncier », lors de la prise de décision de certains joueurs (agriculteurs) ou lors de l'achat ou la vente de terrains.

D’autres interactions entre les différents joueurs peuvent être envisagées dans des versions plus complexes du jeu : - la possibilité de coopération entre des joueurs d’un même groupe, par exemple, pour la construction d’installations coûtant très cher ou nécessitant beaucoup de foncier. - la dépendance entre différents groupes de joueurs, par exemple, en introduisant le mécontentement des particuliers qui, s’ils ne sont pas satisfaits, peuvent faire pression sur les constructeurs (attitude vis-à-vis de l’environnement, des ressources ou même des autres joueurs s’ils sont à proximité, notamment les agriculteurs). La société « BONNE AVENTURE » : La présence de cette société qui est responsable des constructions de loisirs représente le tourisme de l'Aunis et ses enjeux liés au territoire: multiplication des besoins en eau potable l'été, besoin de logements, d'activité, dynamique au sein du pays. Mais elle


permet également de représenter les besoins environnementaux de la région (nécessité d'éviter les assecs en été...) Objectif : Elle doit assurer son revenu de manière durable en construisant des installations de loisirs (parcs, centres de vacances ...) Ressources utilisées : Elle a à disposition pour son développement:

les terrains constructibles l’eau nécessaire au maintien d’activités telles que la pêche l’argent pour les constructions (installations touristiques ou de loisirs) et l'achat

éventuel de nouveaux terrains

Situation initiale : En début de partie, elle dispose:

de la même somme d’argent que les autres (10 000 onis). des terrains constructibles de natures différentes (bonnes et mauvaises terres,

proximité du village et de la côte variable)

La société « Bonne Aventure » est limitée au début du jeu à la construction d’un parc de loisir et un parc. Le nombre d’hôtels est en revanche illimité. Décisions prises lors d’un tour de jeu: Comme pour les constructeurs, les décisions prises par la société « Bonne Aventure » ne sont pas cycliques. Cependant, elles peuvent dépendre des conditions météorologiques car la ressource « eau » la concerne. La société reçoit ses revenus sur les installations qu’elle a au début de chaque tour. Elle peut investir à tout moment de la partie dans de nouvelles installations si ils en ont les moyens. Évènements aléatoires et leurs conséquences : Tout comme pour les autres joueurs, certaines cartes concernent spécifiquement la société « bonne aventure ». Celles-ci lui offrent la possibilité de développer de manière originale et diversifier ses activités. Il peut s'agir de développer un club de vacances, de voile ou de kayak de rivière, un centre de pêche... Elles permettent de plus fortes interactions sur le plan foncier et la ressource « eau ». Interaction de « Bonne Aventure » avec le milieu physique:

Les décisions prises par « Bonne aventure » sont en lien avec le milieu physique et ses ressources du fait que certaines activités de la société nécessitent de l’eau. Cette dernière ressource peut donc être limitante, ainsi que la ressource « foncier ».

Le facteur gain d’argent n’étant pas l’unique moteur du jeu, les orientations de « Bonne Aventure » peuvent dépendre des aspects environnementaux, suivant la sensibilité des joueurs.

Interaction de « Bonne Aventure » avec les autres joueurs :

« Bonne Aventure » discute avec les autres joueurs sur la ressource « eau », nécessaire au développement d’activités autour de la nature, et sur le foncier, facteur limitant de son


développement. Ces discussions, toujours encadrées par l’animateur, concernent donc la gestion de l’eau notamment avec les agriculteurs, et le foncier lors de vente de terrains. L’administration :

Dans un premier temps, nous avons essayé d’ajouter un joueur avec des responsabilités administratives et dont la fonction serait de représenter les particuliers et leurs intérêts, de veiller à la bonne gestion des ressources, et de faire respecter les réglementations. Cependant, nous avons remarqué que ce joueur n’avait pas d’action visible sur le territoire (le plateau de jeu).

Nous avons alors choisi d’attribuer ces fonctions à un animateur qui s’occuperait aussi de la banque et de l’évolution du niveau d’eau dans la nappes et dans les RU. Cet élément est essentiel à SimAunis mais aussi à l'origine d'une grande sensibilité du jeu: le but de l'animateur n'est donc pas d'influencer les actions des joueurs, ni leur position, ni leur comportement... Il doit rester le plus neutre possible afin que le message que nous voulons faire passer arrive avec le moins d'interférences possibles auprès du public que nous ciblons.

2. Un cadre pédagogique nécessaire au projet Suivant le public visé, il est plus ou moins nécessaire d'encadrer ce jeu d'éléments assurant une meilleure compréhension du milieu et de ses enjeux. Chaque public a des besoins différents à ce niveau là. Pour un public jeune comme les 6ème-5ème, il faut un cadre pédagogique bien défini afin que, inscrit dans un cours, ils n'aient pas l'impression uniquement de jouer et de s'amuser mais qu'ils retiennent également quelque chose... Afin d’assurer l’appropriation du jeu par les joueurs et de garantir son intérêt pédagogique, nous avons choisi de placer le jeu dans un cadre:

Introduction avec une présentation générale de l'Aunis. Le jeu étant à vocation régionale, cette introduction viserait à présenter au public SON territoire, de captiver son attention, et de lui donner les éléments nécessaires à sa future évolution dans ce milieu imagé par SimAunis. L’objectif de cette démarche est de présenter le problème brut, l'information réelle sans leur donner les réponses (si il y en a) du jeu. (voir un exemple en annexe)

Brainstorming avec des mots/expressions prédéfinies autour de l’eau, du foncier et des différents acteurs (cycle de l'eau, climat en Aunis, partage de l'eau, urbanisation, terres agricoles/constructibles). Le but est de les faire réfléchir de manière interactive sur ce qu'ils savent. Cette étape se déroule pendant la présentation, avant l'exposé des données brutes. Ce qu’ils diront sera noté et comparé à un deuxième brainstorming après le jeu.

Exposé du jeu, de ses règles et de ses acteurs afin de préparer la phase suivante pour qu'il n'y ait ni ennui ni hésitation pendant la partie.

Discussions en petits groupes d'acteurs pour la synthèse de la partie. Chaque groupe doit trouver une question à poser au reste des joueurs.


3. Comportement du système lors des tests de SimAunis Afin d’étudier le retour du jeu et sa sensibilité, nous l’avons testé auprès d’un public jeune (entre 19 et 23 ans) et adulte. Faute de temps, SimAunis n’a pu être testé auprès du public visé. Ces tests nous ont permis de faire l’évaluation suivante. ==> La sensibilité du jeu peut enrichir les échanges créés durant les parties mais peut aussi être à l'origine d'interférences brouillant sérieusement le contenu du message initial ==> Les trajectoires obtenues peuvent, après quelques ajustements des valeurs, bien représenter de manière simplifiée la réalité.

a. Sensibilité du système Nous avons distingué 2 types de sensibilité: la sensibilité aux conditions initiales qui ne nécessite qu'un ajustement des valeurs et la sensibilité aux conditions de fonctionnement qui, elle, nécessite une réelle recherche d'ajustement des valeurs et à laquelle il pourra être difficile dans certains cas de remédier.

Sensibilité du jeu aux conditions initiales

Niveau initial de la nappe Cette sensibilité n’est pas évidente. L’évolution même du niveau d’eau dans la nappe n’est pas sensible à la valeur initiale choisie. Cependant, après quelques tests nous avons constaté que si le niveau initial était choisi proche du niveau critique de la nappe, le risque d’avoir des interdictions d’irrigation était plus important. Et inversement, si on choisit un niveau très haut, ce risque devient très faible. Ce niveau initial prend donc ici toute son importance car il va entièrement déterminer les trajectoires des joueurs: il faut le fixer de manière définitive et réelle. On peut prendre comme valeur de départ à toutes les parties la moyenne en début d'hiver, sur plusieurs années, en un site précis (exemple du piézomètre des Forges, pris comme référence par la DDA pour l'observation des nappes de l'Aunis: moyenne à - 4,5m entre 1975 et 2005)

Partage des richesses financières La quantité d'onis initiale distribuée à chaque joueur peut elle aussi être à l'origine de trajectoires très diverses par la suite. Pendant un des tests réalisés, les joueurs possédaient au début, chacun la même somme qui, si elle était suffisante pour les premiers investissements de certains, était très pénalisante pour les autres. Les trajectoires finales n'étaient pas très réalistes: les agriculteurs possédaient de très grandes richesses et devenaient même financiers des constructeurs de loisirs, tandis que les constructeurs se développaient très peu mais tranquillement!

Partage des terres

Pour le groupe agriculteur, ce partage est important. Lors du premier test, nous n'avions pas limité les agriculteurs par la surface, ni par le type de terre (qualité et statut). Les différences de trajectoires ont été observées grâce à une prise de position différente de chaque agriculteur: le jeu s'enrichit donc lui-même par ce phénomène mais il a été limité par nos premiers choix. Pour enrichir la problématique du foncier dans SimAunis, nous nous sommes rendues compte qu'il fallait limiter les agriculteurs sur leur surface disponible (=> plus réaliste, introduction d'une réflexion sur l'extension de la surface des exploitations) mais qu'il fallait différencier les exploitations en faisant varier la surface entre les joueurs, la qualité et le statut


des terres (là aussi plus réaliste: reflet de la diversité des exploitations en Aunis) pour amener les acteurs « agriculteurs » à s'interroger sur les différences qui existaient entre eux, sur les différents choix qu'ils faisaient, sur l'intérêt d'avoir plus de surface, des terres de bonnes qualité en zone constructible ou non. Pour les constructeurs (habitat et loisir), les terrains sont des capitaux qu’ils utilisent de la même façon que les ressources foncières. Ainsi, selon la surface attribuée au constructeur, il évolue plus ou moins rapidement. La façon dont on répartit les richesses foncières entre les différents joueurs au début du jeu détermine le délai au bout duquel les constructeurs auront construits sur la totalité des terrains constructibles et commenceront des négociations avec les autres joueurs pour acheter d'autres parcelles, en prévision d'une révision du PLU. Le partage entre les groupes d'acteurs se fait selon le Plan Local d’Urbanisme (PLU). Il est déterminant pour les relations et les négociations ultérieures entre les différents joueurs. Le nombre initial de terrains constructible détermine le délai au bout du quel les constructeurs auront tout exploiter et commenceront à négocier la ressource « terre » avec les autres joueurs.

Sensibilité du jeu aux conditions de fonctionnement

Convictions personnelles des joueurs Nous avons testé notre jeu auprès de jeunes (entre 19 et 23 ans) et d’adultes et nous avons observé que leurs réactions et leurs choix demeurent différents, au sein du groupe agriculteur par exemple, suivant leurs convictions personnelles, ainsi que de leurs connaissances plus ou moins importantes sur le sujet. Le déroulement de SimAunis est aussi très sensible aux relations qui existent déjà entre les différents joueurs. Cependant, n’ayant pas eu le temps de faire le jeu auprès de lycéens, nous ne pouvons prévoir leurs réactions. D’autre part, l'influence de l'animateur du jeu ne doit pas être négligé car celui-ci peut, par ses commentaires ou ses consignes, orienter les joueurs dans les choix qu’ils font. Il peut ainsi axer le jeu plus sur les problèmes environnementaux de préservation de la nature et des ressources ou sur des problèmes de développement financiers et économiques. C'est pourquoi nous voulons que l'animateur, à la fois porteur du jeu et présentateur, soit le plus neutre possible afin de pouvoir observer les orientations et choix naturels des joueurs et le point final auquel aboutira le jeu. Ceci permettrait aussi de bien évaluer ce que le jeu apporte vraiment aux joueurs, en examinant le résultat des brainstormings d’avant et d’après la partie.

Quantifications des mécanismes biophysiques et des règles définissant le revenu des acteurs

Les conditions de fonctionnement, comme nous l'avons observé lors de nos tests, sont celles qui demandent le plus de précision, tant elles influencent le déroulement de la partie. Du point de vue de système biophysique, cette sensibilité relève essentiellement de la modélisation de l'eau. En effet, les choix que nous avons fait pour représenter le fonctionnement de la nappe, nous ont mis devant l'évidence que ne pas le représenter très fidèlement nous oblige à prendre partie. Comment peut-on définir précisément l'effet des prélèvement, qu'ils soient agricoles ou particuliers, sans prendre position entre deux opinions courantes: les agriculteurs prélèvent toute l'eau pour leur irrigation ou l'irrigation n'a aucun effet?


Nous avons donc pris des valeurs arbitraires trouvées par tâtonnement en fonction de données météorologiques et agronomiques (voir [2]) pour faire nos tests mais cela nous a montré les limites de ces chiffres. L'idéal serait de relier le jeu à la modélisation en cours de la nappe, réalisée par la DDA, afin d'être en accord à nos objectifs: être le plus neutre possible du point de vue des faits sur les mécanismes suivants:

capacité maximale de la nappe seuil critique évolution du niveau après les pluies ou les sécheresses vitesse de la vidange naturelle de la nappe effet des prélèvements des acteurs

Du point de vue des règles définissant le revenu des acteurs, les choix sont aussi déterminants. Ainsi il faut correctement évaluer le prix des biens (terres constructibles et non constructibles, immeubles, maisons...), le coût des différents investissements (constructions, mécanisation...) et le revenu de chaque activité. Le cas particulier et complexe de l'agriculture est à signaler: il faut déterminer, sans tenir compte de la réalité complexe qu'apporte la PAC par exemple, combien coûte une culture (utiliser les valeurs moyennes de l'Aunis) et ce qu'elle rapporte suivant la quantité d'eau qu'elle a reçu... Nous l'avons observé pendant notre premier test avec l'écart de revenu du groupe agriculteur par rapport à la réalité, cette étape est critique mais pourtant essentiel pour que le jeu ait un sens! [9]

b. Des trajectoires possibles Les tests nous ont permis de mettre en évidence deux exemples de trajectoire qu'il est possible d'observer dans leurs grandes lignes durant une partie de SimAunis. Les résultats de la pression sur l’eau:

L’eau ne manque pas Le groupe agriculteur favorise la culture du maïs Les constructeurs d’habitations construisent sans restrictions Les constructeurs de loisirs développent leurs activités aquatiques

Situation Initiale

Sécheresse Stratégies

Les stratégies se diversifient

Modification de l’assolement: tout blé pour la sécurité o Utilisation des indicateurs et apparition du tournesol en

substitution au maïs o Poursuite de l’irrigation facilitée par le renoncement de

certains Pression des autres groupes pour que les agriculteurs modifient

leur assolement


Les résultats de la pression sur le foncier：

Le terrain ne manque pas Tous les groupes développent leur activité sans limite Tous les terrains constructibles sont occupés

Les constructeurs privilégient un nouveau type de construction Les prix augmentent: marchandage entre constructeurs et avec

les agriculteurs (prévision d’une modification du PLU?)

Situation Initiale

Saturation de l’espace

PLU révisé

De nouvelles parcelles constructibles sont désignées après négociation Les agriculteurs se posent la question de préserver les bonnes

terres Les constructeurs poursuivent la même stratégie de

développement

III RETOUR SUR EXPERIENCE : LES APPORTS DU JEU ET LES

AMELIORATIONS ENVISAGEABLES

Afin de voir si le jeu répond bien aux objectifs qu’on lui a fixés, nous l’avons testé auprès d’un public jeune (entre 19 et 23 ans) et adulte. Ces tests nous ont permis :

D’évaluer le jeu De déterminer ce qui reste à améliorer

1. Connaissances apportées aux joueurs par le jeu :

Le cadre pédagogique que nous avons choisi pour le jeu met très bien en évidence le

phénomène d’apprentissage par le jeu. Etant déjà plus ou moins informés sur le sujet et se sentant plus ou moins concernés, les joueurs évoluent entre les deux brainstormings d’avant et d’après le jeu. Ces derniers sont donc essentiels car ils permettent aux joueurs de se rendre compte de ce qu’ils ont appris avec ce jeu.

Ainsi les joueurs peuvent acquérir des connaissances sur : Le milieu et ses ressources : à travers le quiz mais aussi en observant les

conséquences de leurs actions sur l’évolution de la nappe et sur les prix du foncier Les promoteurs immobiliers (désignés sous le terme de « constructeur d’habitations »

dans le jeu) : découverte de leurs fonctions, même si elles ne sont exposées que de façon simplifiée et parfois réductrice pour éviter une complexification excessive du jeu.

Les agriculteurs : découverte des fonctions de l’agriculteur, de la façon dont il doit gérer ses cultures et ses choix qu’il est amené à faire. L rôle important de l’aléa (variations des conditions météorologiques notamment) est lui aussi évoqué. Le jeu reste cependant assez simplificateur. Ainsi, pour des raisons de simplification du jeu, nous avons par exemple abandonné l’idée d’inclure les systèmes de gestion de l’azote qui permettent pourtant de mieux contrôler la qualité de l’eau de la nappe.


Les constructeurs d’installation de loisirs : découverte de leurs activités et de l’importance que l’état qu milieu naturel a pour leur développement économique.

Dès lors qu’il aboutit à de véritables changements dans les opinions de ceux qui y jouent,

le jeu est donc à manier de façon très délicate.

2. Ce que le jeu apporte à la région et aux différents acteurs :

C’est en permettant de communiquer sur les ressources du milieu, leur gestion et le rôle que joue chaque acteur dans cette gestion que le jeu prend toute son importance.

Ce jeu permet à son jeune public d’aborder un sujet plus difficilement abordable par les adultes. Chaque joueur ayant la possibilité de commenter à la fin du jeu ce qu’il a pensé et ce qu’il a retenu du rôle qu’il a joué et du rôle des autres joueurs ainsi que ce qu’il pensait du milieu physique et de l’évolution de ses ressources, ce jeu s’inscrit véritablement dans une démarche d’écocitoyenneté.

Pour renforcer cet aspect dans notre jeu, une expérience intéressante aurait pu être

réalisée. Une fois une première partie terminée, on pourrait essayer de recommencer le jeu en changeant les rôles des différents joueurs afin que chacun puisse se mettre dans la peau des différents acteurs et comprendre les différents points de vue.

3. Perspectives de développement pour le jeu a. Utiliser une interface informatique

Etant donné notre volonté de mettre en évidence les enjeux réels et les difficultés auxquelles pouvaient être confrontés les différent acteurs dans leur gestion de l’eau notamment, nous avons du prendre en compte un grand nombre de paramètres. Ainsi, pour choisir leur assolement, les agriculteurs sont invités à prendre en compte l’état de la nappe. Ensuite, l’existence ou l’absence de précipitations détermine la Réserve Utile des terres agricoles et donc la nécessité ou l’absence d’un besoin d’irrigation.

Ceci pose deux problèmes : les joueurs doivent effectuer de nombreux et longs calculs pour prendre en compte tous ces paramètres d’une part et ont du mal à visualiser le résultat de leurs choix d’autre part. Une interface informatique permettrait de résoudre ces deux problèmes, c’et pourquoi nous préconisons d’en réaliser une si l’on voulait vraiment faire joueur des jeunes à SimAunis.

Cependant, il faudrait alors prendre certaines

précautions. Un des buts pédagogiques du jeu étant de faire comprendre les mécanismes incriminés dans l’évolution des ressources eau et foncier, l’interface informatique ne devrait pas seulement permettre aux joueurs de passer d’une situation à l’autre. Elle devrait aussi et même surtout leur proposer des indicateurs d’aide à la prise de leur décision.

b. Développer un Système Multi Agents Enfin, et à condition de développer une interface informatique, notre jeu pourrait laisser

la place à un Système Multi Agents. Ce type d’outil, qui associe un jeu de rôle à un traitement informatique, est habituellement utilisé non pas pour communiquer mais pour modéliser les


négociations et l’intérêt qu les différents acteurs peuvent avoir à se mettre d’accord sur des gestions communes. Il s’adresse donc à un public adulte et spécialiste des questions évoquées.

Dans cette perspective, le jeu garderait les fonctions que nous lui avons déjà attribuées : créer des règles et un environnement pour cadrer le déroulement des parties, rendre l’accessibilité et l’appropriation du système de jeu relativement simple, maintenir l'aspect ludique grâce à la manipulation de l'interface par les joueurs.(3)

Etant donné l’utilisation renforcée de l’informatique dans ces systèmes, il faudrait,

comme nous l’avons déjà remarqué, développer des indicateurs permettant, une fois que le territoire a fini d'évoluer sur un an, de fournir une information sur l'évolution du territoire selon plusieurs critères (écologiques, financier, artificialisation) (3)

Un logiciel, la plate-forme CORMAS, est utilisé dans le cadre du développement de SMA. Le déroulement d’une partie peut être résumé de la manière suivante :

premier tour = appropriation (observation du territoire et réflexion, 1ère négociations, évolution du territoire, affichage des indicateurs...)

second tour et suivants = choix de la gestion de l'eau (observation du territoire et réflexion, saisie des actions, concertations/négociations, évolution du territoire...)

fin de la partie à la fin de n'importe quel tour de jeu mais préférable de jouer un min de 3 à 5 tours afin de commencer à percevoir des changements significatifs dans l'occupation du territoire), enregistrement et analyse (3)

Le processus de choix fait intervenir plusieurs étapes à chaque tour. Chaque joueur

définit sa stratégie d’accès et d’utilisation de la ressource. Dès lors qu ces stratégies ne sont pas compatibles entre elles, un conflit éclate entre les joueurs. Ces derniers sont alors invités à négocier en un temps limité. En fonction de la réussite de ces négociations (un compromis est trouvé) ou de leur échec (les joueurs restent en désaccord) la situation s’améliore ou se dégrade. Le but est donc d’aboutir à l’émergence d’une gestion consensuelle des ressources. Pour distinguer les gestions les plus pertinentes, on enregistre les différentes parties. En fonction des trajectoires observées, il devient possible de trancher entre plusieurs possibilités (3)

Remarquons que malgré le développement de l’interface informatique, il nous faudrait

garder à l’esprit la volonté de simplifier un maximum les mécanismes impliqués dans la gestion de ces ressources. Le nombre de joueurs resterait ainsi limité, l’espace de jeu simplifié et les tours de jeu demeureraient structurés par quelques grandes phases que l’on aurait sélectionnées (3)


CONCLUSION Au terme de notre étude, nous avons détaillé les forces et les faiblesses actuelles du jeu

de rôle que nous proposons pour communiquer sur l’eau et le foncier.

FORCES FAIBLESSES • Aspect évolutif et

participatif • Outil original • Acquis de connaissances • Système sensible • Intégration possible dans les

programmes scolaires

• Règles compliquées • Reproduction partielle et

simplificatrice de la réalité

OPPORTUNITES MENACES • Rentre dans le cadre du

développement des initiatives d’écocitoyenneté

• Développement avec SMA

• Système sensible aux convictions de l’animateur (En lien avec émetteur et récepteur du message)

Reste à savoir quelles sont les menaces et opportunités pour l’avenir de ce projet de communication. La principale menace qui pèse sur celui-ci est de manquer on but de communiquer sur des sujets polémiques sans pour autant se faire partisan d’une partie ou de l’autre. Afin d’éviter cet écueil, nous avons voulu privilégier la mise en place d’une attitude de réflexion sur ces sujets plutôt que nous contenter de donner des informations, forcément partielles (et donc partiales ?). Cependant, étant donné le rôle prépondérant de l’animateur de jeu, ses convictions personnelles peuvent largement influer sur le résultat du jeu.

Des opportunités existent aussi pour notre jeu. En dehors des possibilités de développement au travers des SMA, il rentre surtout dans le cadre d’une éducation à l’écocitoyenneté. Or ce genre d’initiatives est largement encouragé par les pouvoirs politiques aujourd’hui, tant à l’échelle nationale (intégration dans les programmes scolaires) qu’à l’échelle locale… Un bel avenir pour notre projet ?


BIBLIOGRAPHIE ET REMERCIEMENTS Bibliographie

Les déplacements dans la Plaine d’Aunis et dans la Communauté de La Rochelle. Rapport de la Communauté de Communs de la Plaine d’Aunis et de la CDA, 2004 (1)

Site de la SAFER. « Evolution nationale des prix du foncier agricole » www.safer.fr (2)

Guillaume GIGOT, Contribution au développement d’un jeu de rôle, basé sur un modèle de Simulation Multi Agents, appliqué à la gestion des roselières et à la conservation du Butor étoilé (Botaurus stellaris), DAA Sciences Economiques, INA PG, 2002 (3)

Remerciements Nous remercions tous ceux qui ont accepté de nous recevoir, tant pendant notre diagnostic que pendant la mise en place de notre projet. Des idées et conseils précieux nous ont été donnés au cours de ces entretiens et nous ont beaucoup aidées, tout au cours de notre réflexion


http://www.safer.fr/

ANNEXES :

[1] L’évolution du niveau d’eau dans la nappe et dans les parcelles agricoles selon notre modèle en nombre de billes « EAU »:

Les conditions météorologique : Nappe Bonne terre Mauvaise terre Grande pluie + 25 + 5 + 3 Moyenne pluie + 15 + 3 + 2 Petite pluie + 5 + 2 + 1 Grande sécheresse - 25 - 3 - 3 Petite sécheresse - 10 - 1 - 2 Niveau maximum 10 6 La vidange de la nappe dans la rivière : A chaque de changement de saison : - 5 billes « EAU »

[2] Les besoins des différentes cultures en eau sont les suivants : Maïs : 10 billes « EAU » / parcelle Blé : 6 billes « EAU » / parcelle Tournesol : 3 billes « EAU » / parcelle

[3] Cartes « évènement » concernant la totalité des joueurs : Grande sécheresse : des billes « EAU » sont perdues de la nappe et des RU des terres. C’est une carte printemps/été. Dans le cas d’une année sèche, la probabilité d’atteindre le niveau critique de la nappe et d’avoir interdiction d’irrigation est plus important. Cette carte concerne tous les joueurs qui utilisent la ressource « eau ». Sa répercussion est plus importante sur les agriculteurs et est alors plus ou moins importante selon leurs choix culturaux. Cette carte ainsi que la succession d’années naturellement sèches a un effet important dans le phénomène d’apprentissage du jeu par les joueurs. Leurs orientations et choix peuvent alors changer. Grandes pluies : des billes sont rajoutées dans la nappe et sur les terres. C’est aussi une carte printemps/été. Elle concerne tous les joueurs qui utilisent l’eau pour leurs activités. Elle peut être un soulagement notamment pour les agriculteurs en année sèche pour leur permettre d’assurer une bonne récolte. Tempête : c’est une carte hiver. Elle a pour effet la perte des récoltes et la destruction de 5 maisons ou 3 immeubles. L’agriculteur a néanmoins la possibilité de planter ses terres au printemps. Le construire peut envisager de reconstruire tout de suite après. Cette carte illustre une situation réelle qui s’est déjà produite dans la région. Retraite : un agriculteur extérieur au jeu part à la retraite. Son terrain (constructible ou non) est mis en vente. Il peut être acheté par un agriculteur ou par un autre joueur. Ce jeu permet de lancer des discussions et aussi d’agrandir le terrain de jeu. Pollution : une pollution de la nappe induit la perte d’une partie de ‘eau qui n’est plus utilisable. Cette carte affecte tous les joueurs concernés par la ressource « eau » et peut déclencher une discussion sur le sujet dans le cas où cette ressource devient rare. Nouvelle loi sur l’eau : cette loi a pour effet une gestion de loi plus stricte. Le niveau critique de la nappe à partir du quel il y a interdiction d’irriguer est alors plus élevé. Révision de PLU : le Plan Local d’Urbanisation doit être révisé. Des terrains non constructibles deviennent constructibles après discussion entre les différents joueurs et l’animateur qui lui doit prendre la décision finale.


[4] D’autres cartes « évènement » pour les agriculteurs : Nouvelle culture industrielle : cette carte donne à l’agriculteur la possibilité de planter un maximum de 3 terrains en « culture industrielle » aussi plus exigeante en qualité et donc en eau, mais mieux valorisée que les autres cultures. Variation des prix de vente du blé, maïs ou tournesol : Ce sont des cartes printemps/été. Elles arrivent une fois les choix culturaux des agriculteurs faits. Elles n’ont donc pas d’effet sur les décisions qu’ils prennent, mais elle introduit le facteur aléa.

[5] Signification des dessins du cadre de jeu

[6] D’autres évènements aléatoires pour les constructeurs : Autoroute : l’administration demande au constructeur de construire une autoroute. Il doit trouver le terrain nécessaire, éventuellement l’acheter au prés des agriculteurs. L’autoroute donne plus de valeur aux habitations et augmente l’activité des installations de loisirs. Eau polluée : un accident se produire dans la station d’épuration. L’administration demande alors au constructeur de la rénover et de l’agrandir et lui donne une aide pour le faire. Cela augmente la valeur des habitations. Nouveaux venus : Une nouvelle population arrive dans la région. Le constructeur doit la loger dans l’année même. S’il réussit à le faire, il a une prime. Cette carte favorise le développement des constructeurs. Elle peut aussi déclencher des négociations sur des ventes de terrains ou des emprunts d’argent entre les différents joueurs.

[7] Exemples de cartes quizz * Quelles caractéristiques sont celles du climat de la Charente-Maritime ?

a) Climat tempéré avec beaucoup de pluie toute l’année, températures douces


b) Fortes températures en été, faibles en hiver, peu de pluie c) Climat tempéré avec beaucoup de pluie en automne et en hiver et faibles

précipitations en été, températures douces Réponse: c- il pleut dans le nord de la Charente-Maritime entre 780 et 850 mm par an et surtout durant l’automne et l’hiver. Il peut pleuvoir en peu l’été mais il y a parfois des sécheresses. Les températures sont douces : entre 5°C en hiver et 22°C en été. Le sais-tu ? Plus on s’éloigne de la côte et de l’océan Atlantique, plus il pleut mais aussi plus il fait chaud en été et froid en hiver !

* Combien consomme-t-on d’eau, en France, par personne et pas jour ? a. 2 à 5 L b. 20 à 50 L c. 50 à 100 L d. 130 à 150 L

Réponse: d ! Chacun boit environ 2 L d’eau tous les jours… mais utilise aussi 30 à 60 L pour une douche, 150 à 200 L pour un bain, 10 L pour une chasse d’eau, 90 à 120 L pour une lessive en machine !

* Parmi ces cultures, laquelle a le plus besoin d’eau pour grandir ? a) Le blé b) Le maïs c) Le tournesol d) Le pois e) Le colza

Réponse : b- pour grandir et réaliser la photosynthèse (fabrication des tissus végétaux grâce à l’eau, la lumière et le dioxyde de carbone), une plante a besoin d’eau et de soleil. Le maïs est une plante qui se développe surtout en été : il y a beaucoup de soleil et donc il lui faut beaucoup d’eau. Elle grandit alors très vite. Le sais-tu ? Les autres cultures ont aussi besoin d’eau mais seulement au printemps : elles puisent donc dans les réserves du sol qui sont pleines. Arroser certaines cultures (blé, pois, orge) permet d’avoir toujours des grains de bonnes qualités !


[8] Détails du cadre de jeu


[9] Fiches acteurs


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