le jardinier d'intérieur septembre octobre 2012

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Le Jardinier d’Intérieur et The Indoor Gardener offrent des articles en profondeur tant pour les jardiniers débutants que pour les plus expérimentés : vous êtes donc assurés de joindre votre marché cible. Les artisans de l’industrie y sont aussi les bienvenus, pouvant y publier leurs annonces de nouveaux produits. Le Jardinier d’Intérieur et The Indoor Gardener sont destinés à une vaste proportion du grand public, de ceux qui ont quelques plants de tomates ou quelques cactus aux mordus qui utilisent l’hydroponie de façon sérieuse et intensive. Le magazine s’adresse aussi au monde de l’industrie hydroponique et aux professionnels du domaine.

TRANSCRIPT

2 | VOL. 7 NO 1

LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

4 | VOL. 7 NO 5

LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | SOMMAIRE

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Publié par : Green Publications Vertes • Directeurs de la publication : Roxanne Labelle-Lekakis [email protected] et Stelios Lekakis [email protected] • Directricede la rédaction : Roxanne Labelle-Lekakis [email protected] • Rédacteur en chef et coordonnateur : Bruno Bredoux [email protected] • Adjointe à la rédaction :V. Green [email protected] • Directeur du marketing et Chef de la production : Stelios Lekakis [email protected] • Directeur des ventes : Nick [email protected] • Comité de rédaction : Nick Azakie, Bruno Bredoux, V. Green, Roxanne Labelle-Lekakis, Stelios Lekakis • Mise en page : KARAKTER •Coordination éditoriale et traductions : Bruno Bredoux [email protected] • Ont collaboré à ce numéro : Josée Arsenault, Nick Azakie, Bruno Bredoux, JessyCaron, Stéphane Corbeil, Vertuda Green, Grinkeeper, Roxanne Labelle, Sylvie Laberge, Stelios Lekakis, Glenn Milbrand, Tom Primo, E. Rozenthal, StéphineRuthie, Ijan Sempoi (Dreamstime.com), Sophie Taborin, Len Thomas, Rosa van Tijn. • Révision, contrôle des épreuves et des traductions : V. Green et B. Bredoux •Conception de la couverture : KARAKTER, d’après une photographie d’Ijan Sempoi (Dreamstime.com : Bouquet d’Heliconia bihai x caribaea Kawika) • Créditsphotos : D.R. et Publications Vertes. • Distribution : voir notre site Internet lejardinierinterieur.ca pour une liste complète de nos distributeurs. • Administration :Claudine Léonard [email protected] • Contributions : [email protected] • Info : [email protected]. N.B. pour consulter notre table de conversion desmesures, reportez-vous au site lejardinierinterieur.ca.

© 2012, Green Publications Vertes, Laval, Qc, Canada.Le Jardinier d’intérieur, Case postale 52046, Laval (Québec) H7P 5S1, CANADA, téléphone : 450 628-5325, télécopieur : 450 628-7758, site Internet : lejardinierinterieur.ca.

Les articles, représentations iconographiques et photographies contenus dans ce magazine ne peuvent être reproduits en partie ou au complet sans l’autorisationexpresse de l’éditeur. En cas d’erreur ou pour toute information erronée provenant d’un de nos auteurs, la responsabilité du magazine (Le Jardinier d’intérieur)et de l’éditeur (Publications Vertes) ne peut être engagée. De même, l’éditeur décline toute responsabilité pour tout problème résultant de l’applicationinfructueuse d’un conseil prodigué par un auteur dans un article de ce magazine.

Envoi Poste-publications – Convention no PP41129557. Postes Canada : retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada auxPublications Vertes, case postale 52046, Laval (Québec) H7P 5S1. U.S. Delivery and Subscriptions: Periodicals Postage Rates are paid in Laval,QC (Canada) H7P 5S1 – Post Canada Agreement PP41129557. U.S. Post Master: Return undeliverable items to Green Publications, PO Box52046, Laval, Québec, H7P 5S1, Canada. Numéro de convention de Poste-publications de Postes Canada : PP41129557 – Dépôt légal : 1er trimestre 2006. Bibliothèque nationale du Canada, no D927565. Bibliothèque nationale du Québec. ISSN : 1718-1097. Imprimé au Canada par Solisco.

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6 Fantôme qui marchePar Bruno Bredoux

8 Échos du jardinPar Sophie Taborin, Stéphane Corbeil etBruno Bredoux

12 Trucs et astuces de pro au jardinPar Jessy Caron

14 Des thrips? Résolu!Par Grinkeeper

18 Une femme au service des lumièresPar Len Thomas

20 Passion hydroPar Glenn Milbrand

24 Étonnante flore de la toundraPar Rosa van Tijn

28 Un joyeux 13000e anniversaireà deux plantes sœursPar E. Rozenthal

30 Un zeste de dinosaure avec ça?Par Bruno Bredoux

34 Petit mousse deviendra(peut-être) grandePar Sylvie Laberge

38 À la découverte de nosvoisines... les chauves-souris!Par Josée Arsenault

40 Fusion du verre et du vertPar Tom Primo

Et nos rubriques habituelles : Éditorial 6 • Magasinage 8, 9 • Trucs &astuces 12, 13 • Le coin des jardiniers 33Légendes des illustrations : Pot et cache-pot Jubel d’Ikea (p.9) ; chambrede culture de Glenn Milbrand (p. 20); Polytrichum (mousse, voir p. 34)et fleur de verre Lemonade Jo Icq (voir p. 40).

VOLUME 7 NO 5 • SSEEPPTTEEMMBBRREE // OOCCTTOOBBRREE 22001122 • wwwwww..lleejjaarrddiinniieerrddiinntteerriieeuurr..ccaa

6 | VOL. 7 NO 5

LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

FANTÔMEQUI MARCHE

Le Fantôme Qui Marche envoie ses missives aux représentantsdes gouvernements étrangers, comme autant de bouteilles à lamer atteindraient de lointains rivages.

Mystère épistolaireUne correspondance fiévreuse, longue, noire et ironique aéchappé au sort des vulgaires lettres anonymes qui filentdirectement au panier. Adressée à une représentationgouvernementale du Québec à l’étranger, elle a fini sur notrebureau… Son patronyme lynchien nous a intrigués et sonhistoire a commencé à nous tarauder. The Ghost Who Walks,tel un poltergeist échappé de notre téléviseur qui diffusait pourla énième fois Twin Peaks, a pris le temps de nous écrire. Parpolitesse, nous allons tenter de mieux le connaître.

Écris et marche!Il marche. Depuis des années, voire des siècles, il marche. Droitdevant lui, ainsi il a fait plusieurs fois le tour de la Terre.Parfois, il s’arrête, s’assied à une table et à la faveur d’un halode lumière, écrit une lettre. Puis, il fait des photocopies, rédigesoigneusement les enveloppes, les affranchit et envoie samissive ainsi multipliée dans le vaste monde. Comme unebouteille à la mer... Il ne se souvient plus qui lui a dit : « Écriset marche! ». Ni du moment où son corps humain a laissé sanature d’ectoplasme phraseur l’envahir.

Nous avons peu d’information sur son passé. Mais lacorrespondance la plus récente du Fantôme Qui Marcheprovenait de Queens (nous avons alors pu circonscrire unterritoire grâce au code postal NY 11372 imprimé surl’enveloppe). Il traversait Junction Boulevard, à l’angle avec la34e Avenue, après avoir remonté la 94e Rue, traînant leslambeaux de sa vie dans un carrosse du K-Mart. Il s’est arrêtédans un deli pakistanais, a demandé un café, du papierquadrillé et un feutre rouge sang. Il l’a humecté avec sa langue.Puis comme on entre en écriture automatique, il a couvert lapage d’une délicate calligraphie d’artiste. Il nous a donné desnouvelles de notre monde au moment précis où sa carcasseéthérée a stoppé sa marche, cachée derrière les piles de NewYork Post et de Daily News, humant les odeurs de curry mêléesd’eau de rose.

Puis il est reparti sans laisser d’adresse de retour surl’enveloppe, pas même une case postale, pas même une posterestante. Nous aurions aimé lui répondre, l’interviewer pournotre magazine. But, he doesn’t care... Cela fait des lustres quedes lecteurs de hasard reçoivent, lisent ou ignorent les billets

instantanés du Fantôme Qui Marche. Inconscients ouindifférents.

Portrait chimériqueLe Fantôme Qui Marche est narcissique. Il disserte sur l’emploicomparatif de trou de ventre et de nombril. Son délireépistolaire s’intitule « La parabole du Trou de Ventre ». LeFantôme Qui Marche n’est que compassion. Il écrit « J’ai pleuréun millier de larmes pour Bill Clinton... » pour, plus loin,embrayer sur « J’ai pleuré un autre millier de larmes pourHillary... ». Le Fantôme Qui Marche est américain, blanc, raciste,parano et contradictoire. Nous supposerons même qu’il est unpeu white trash. « Les illégaux comme F. et K. ont pris lecontrôle de mon affaire sans être inquiétés par l’INS(1), l’IRS(2),le FBI, la police ou ma famille américaine de la lignée d’Alaric(3) [sic] ». On ne sait jamais de qui il parle vraiment...

Auteur atrabilaire, Le Fantôme Qui Marche n’est ni Démocrate,ni Républicain. Hillary C. et George B. Jr en prennent chacunpour leur grade. Le Fantôme Qui Marche est un sans-abri, lesClinton lui ayant tout pris, Bush et Cheney ne lui ayant rienrendu. Les Obama ne l’ont pas mieux loti.

Le Fantôme Qui Marche n’est pas en conflit avec les dealers etdrogués de son territoire. À ces vendeurs de chimères, ilimpose son silence. Il est toujours emmuré dans son jardinintérieur. Il ne recherche ni la gloire, ni des droits d’auteurfaramineux, il ne souhaite pas briller en société. Il veutseulement qu’on le lise, qu’on lui accorde un moment.Gratuitement.

Walk with me...Nos civilisations ont engendré ces Fantômes Qui Marchent àqui personne ne prête plus attention. L’Amérique en guerreoblitère chaque jour davantage leur existence. Seulement,quand l’un d’eux nous écrit, on se dit qu’on ferait bien un boutde chemin avec lui, et puis on oublie. C’est pourquoi je n’ai paspu jeter tout de suite la lettre du Ghost Who Walks.

Fantôme Qui Marche, si tu me lis, marche avec moi! J’écriraiavec toi!

1. Service d’Immigration et de Naturalisation.2. L’équivalent de Revenu Canada aux États-Unis.3. Au choix : a) roi des Wisigoths (c. 370-410) ou b) mage légendaire qui signa un pacteavec les forces du Mal en échange d’un pouvoir omnipotent, entraînant sa famille et toutesles générations futures dans un tourbillon de malédictions, dont seule la dernière survivantede la lignée pourrait briser le charme ! [Je penche pour b), et vous ?].

ÉDITORIAL

Par Bruno Bredoux

VOL. 7 NO 5 | 7

| LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

CONTRÔLEUR INTÉGRÉ TEMPÉRATURE, HUMIDITÉ ET CO2

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et d’humidité.

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

Pour le bricolage au jardin

Ligarex présente ses colliers deserrage inox au détail

Fondée en 1939 dans la région parisienne Ligarex est uneP.M.I familiale qui a marqué ses débuts en déposant unbrevet original de colliers et pinces de serrage. L’entrepriseest mondialement référencée dans divers secteurs del’industrie tels que :• jardinage et bricolage;• matériel agricole, vinicole et viticole;• aménagement de bateaux et moteurs (W5);• tous types de circuits d’eau, d’air dans l’industrie;• automobile : pour le maintien des soufflets de cardans;• électricité : chemin de câbles moyenne tension, mise à laterre;• marine;• aéraulique (maintien de gaine).

Ligarex souhaite accroître ses services en vous proposantune gamme de produits sélectionnés parmi les meilleurs dumarché, c’est pour cela que Synerfix, nouvelle entité dansce métier mais regroupant des fabricants Européens les plusperformants dans leur domaine, vous apporte des solutionstant au niveau des gammes proposées, du service mis enplace ainsi qu’une compétitivité en termes économiques.

C’est grâce à la réunion de plusieurs facteurs permettantd’atteindre une efficacité et un savoir-faire irréprochablequ’est né Synerfix. La complémentarité de chacun de nosproduits vous donne accès à une vaste gamme de colliers

de serrage et à une synergie de compétences optimum.Colliers à vis, bande pleine, bande ajourée, à tourillon, àoreille, ligatures pré-montées Ligarex Ligagrip, ligaturespréformées, traçabilité, étiquettes de repérage, outils,pinces, feuillards, boucles, chapes, brides boucle, oméga,ronde, kits... Voir la vidéo ici : youtu.be/YPLLpjggHfw.

Les entreprises présentes dans notre catalogue et notrefiche de tarif sont, dans leur domaine et la fabrication deleurs produits, des marques reconnues pour leurcompétence et la qualité de leur production.

Notre stratégie est orientée vers la synergie desperformances « fabricants/distributeurs » associés dans unedémarche qualitative pour répondre à toutes ces exigences.Nos produits sont et resteront techniques, pour desapplications industrielles. Vous comprendrez qu’aujourd’huinotre objectif est de vous intéresser à notre démarche pouraller vers un partenariat constructif.

ÉCHOS DU JARDIN

Si vous souhaitez voir publier vos communiqués ou vos annonces de nouveaux produits danscette rubrique, prière de soumettre vos textes accompagnés des photos correspondantes

à [email protected]. (Le magazine Le Jardinier d’intérieur, se réserve le droit à sa seule discrétion de publier ou non les communiqués soumis,

d’en éditer le contenu ou de les réécrire si nécessaire.)

De gauche à droite : ligatures pré-montées Ligarex Ligagrip, colliers à vis, collier à tourillon, et colliers à oreilles.

L’entreprise est certifiée ISO9001-2008 (n°Qual/2001/156911).Notre objectif est d”améliorer constamment nos produits etnos services. Notre équipe, organisée dans l’entité Ligarex,est à votre disposition pour vous apporter toutes lesinformations nécessaires à votre bonne information.

Z.A. Observatoire, 25, avenue des 3 Peuples, 78180 Montigny-le-Bretonneux (France)[email protected]él. : 01.39.30.59.60, télécopie : 01.39.30.59.61.

colliersdeserrage.eu

ÉCHOS DU JARDIN | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

TERIS Servicesd’approvisionnement :Nouvelles coordonnées à Lavalet Québec

Comme vous le remarquerez dans notre section « Le coindes distributeurs », où apparaît leur publicité, TERIS nousinforme par l’intermédiaire de son Président, M. Stéphane Corbeil, de ses nouvelles coordonnées :

• 3180, St-Aubin, Laval (Qc) H7L 3H8• 371, des Chutes, Québec (Qc) G1E 3G1• MMTTLL 514 990-9325 • QQCC 418 667-7575 • FFAAXX 1 888 749-8677

Le slogan qui accompagnait jusqu’à présent lacommunication de l’entreprise « Pour mieux vous servir »devient « Jamais nous sans vous ». Qu’on se le dise!

À propos de Teris Services d’approvisionnement,Horticulture et Jardinage

Créée dans les années 60 par Fernand Corbeil, l’entrepriselavalloise s’est spécialisée dans la vente et la distributiond’équipements et de fournitures horticoles et de jardinage.Elle innove en 2010, en investissant en logistique afind’offrir un service de soutien aux achats, qui se veut unsystème d’impartition d’approvisionnement.

Aujourd’hui, sous le nom Teris Servicesd’approvisionnement, Horticulture et Jardinage, c’est le plusimportant fournisseur au Québec avec une offre inégaléecomptant plus de 20 000 produits. Teris dessert plus de 2 000 clients, professionnels de l’horticulture exploitantserres et pépinières, centres de jardinage et tous détaillantsqui gravitent autour de l’industrie. La personnalisation duservice-clientèle, l’efficacité et la rapidité dans le traitementet la livraison des commandes, et l’esprit d’entreprenariat etd’innovation ont placé Teris au 1er rang dans l’industriehorticole au Québec et au Canada.

[email protected] • www.teris.co

Collection de cache-pots 2013

Révélée dans le tout nouveau catalogue IKEA, la collectionde cache-pots 2013 de l’enseigne suédoise en offrevraiment pour tous les goûts et toutes les bourses, de

79 cents à 39,99$. Les matériaux les plus divers sont aurendez-vous, que ce soit la faïence, le rotin, le jonc de mertressé, le plastique (en association avec les fibresvégétales), le grès ou encore l’aluminium vernis teinté. Lesdesigners maison se sont mis au travail, et leur gamme vadu modèle de base Orädd (pour pot de 10,5 cm dediamètre) dessiné par K. Hagberg et M. Hagberg, proposéau prix miracle de 79 cents l’unité, à des modèles plussophistiqués. Le cache-pot Hasselnöt, conçu par GunnelSahlin, est le plus haut de gamme de la série.

La collection est complétée par un grand nombre de fleursnaturelles et artificielles, de même que par une mini-serreSocker de 45 (L) x 22 (P) x 35 (H) et un piédestalproposant 3 cache-pots destinés à des pots de 12 cm dediamètre. Nicolas Cortolezzis, le concepteur de cet objet àmi-chemin de la suspension, en parle en ces termes : « Jesouhaitais créer une jardinière pour tous les jardiniers enherbe, ceux qui habitent en milieu urbain surtout. Sondesign à la verticale permet de faire pousser du vert dans lamaison, là où l’espace n’est pas toujours très généreux. »Enfin, le pot à réservoir Jubel est l’objet le plus original dela série. On ajoute l’eau par l’ouverture du pot extérieur (12cm de diamètre), tandis que son réservoir intérieur – munide mèches – est tricolore (vert, jaune, rouge), ce qui permetdes combinaisons de couleurs. Il suffit de le tourner pourafficher une nouvelle couleur par le trou du cache-pot. Aveccette création d’Eva Sjödin en verre peint, vos plantes nemanquent jamais d’eau!

fr.ikea.ca

Envie de... cuisine végétarienne

Vous recherchez un livre sur la cuisinevégétarienne, ou vous avez envie dechanger de régime? Découvrez vite cepetit recueil indispensable de 112recettes végé des Éditions Parragon. Il est actuellement soldé dans lesmagasins HomeSense au Québec.(240 pages, auteur : Terry Jeavons).

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | TRUCS & ASTUCES

Problème no 1 : Des hormones de bouturage, oui ou non ?L’ajout d’une hormone de bouturage au moment de la prisede greffon, est-ce bien nécessaire?

Plusieurs plantes peuvent être reproduites via la multiplicationvégétative (autrement on pratique la reproduction cellulaire invitro). Ce qui nous intéresse donc ici plus particulièrement estle bouturage car il comporte plusieurs avantages : conserverles même caractères dominants, une multiplication assezrapide, une production globale plus hormonogène… Lors de laformation des boutures, l’ajout d’hormone d’enracinementpeut être une option assez intéressante afin de diminuer ledélai entre l’incision et la formation d’un cal. Le cal est unemasse de cellules nées par prolifération au niveau d’unecicatrice. En voici une définition plus complète selon le site « Wikipédia » :

« Un cal est une structure de prolifération cellulaireobtenue notamment en culture in vitro par l’ajoutd’hormones végétales. On utilise le phénomène de latotipotence végétale en dédifférenciant les cellules d’unexplant prélevé sur la plante mère. Les cals sont des amas

de cellules indifférenciées. L’obtention de cals estintéressante dans la perspective de production de semencesartificielles. Pour cela, après une dispersion des cellules, ondéclenche l’embryogenèse avec un jeu d’hormonesvégétales sur le cal obtenu. Une fois les embryons bienformés, on les stabilise et on met en place un enrobagenutritif et une protection appropriée.

Les hormones végétales impliquées dans ce phénomène,n’ont été découvertes que dans les années 60. Ainsi, onproduit des cals en culture in vitro avec la présence de laitde coco dans le milieu de culture. Ce n’est que trente ansplus tard que l’on y trouve la zéatine, une cytokinine. Lescals sont des structures tissulaires qui apparaissentnaturellement lors du bouturage de certaines espèces tellesCrassula ou Opuntia. Ce sont deux espèces qu’on multiplietrès facilement en laissant sécher quelques jours la boutureavant de la placer dans un substrat sableux. Alors se formeun cal. »

C’est au niveau du cal qu’on note les premières émergencesracinaires. C’est pourquoi on y applique des hormones debouturage sous forme de poudre ou de gel. L’ingrédient

TRUCSET ASTUCES DEPRO AU JARDIN

Conseils éclairUn problème? Des solutions simplissimes

Par Jessy Caron

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TRUCS & ASTUCES | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

actif dans cette poudre ou gel miracle est l’AIB, ou acideindole-butyrique, qui est une auxine de synthèse. Leshormones de bouturage se vendent pour trois types devégétaux : premièrement pour les végétaux à tigesherbacées à la concentration de 1 000 ppm, deuxièmementpour les plantes à tiges semi-ligneuses à la concentrationde 4 000 ppm et troisièmement, pour les tiges en bois durà la concentration de 8 000 ppm.

Il faut cependant être prudent avec l’application de ceshormones car en appliquer trop pourrait provoquer l’effetcontraire et créer un blocage au niveau de la formation etde l’expansion d’un cal. Ceci entraînerait par conséquent lapourriture du collet par excès d’humidité ou, pire encore,pourrait entraîner une brûlure provoquant la mort des tissusen raison d’une asphyxie à l’échelon du cal. Je recommandel’usage de cette hormone de bouturage avec modération, etuniquement lorsque le besoin s’en fait ressentir.

Problème no 2 : des escargots ou des limaces dans votre jardin?Voici quatre conseils hors pair!

• Vous pouvez ériger une barrière physique à l’aide decoquilles d’œuf émiettées afin d’empêcher les gastéropodesde traverser votre jardin. Gare aux plus fringants qui secouperont en traversant l’œuvre de mère poule transforméeen cordon inexpugnable!• Escargots et limaces sont terriblement attirés par l’odeurdu houblon et de la levure. Enfouissez dans le sol, àquelques endroits stratégiques, des pièges emplis de bière.Les gastéropodes tomberont dans le panneau en s’y noyantimmédiatement. Un petit nettoyage matinal vous permettrade tenir un registre éclairé de vos captures.• Les gastéropodes sont principalement des visiteursnocturnes, car leur corps mou et visqueux ne peut tolérer lesoleil chaud et brûlant. Ces petits envahisseurs attaquerontvotre jardin la nuit. Le soir venu, vous pouvez allez faireune récolte manuelle à l’aide d’une lampe de poche. • La terre de diatoméeest en vente dans toutbon commerce de détail.Une fois celle-ci appliquéeau sol autour de vosplantations, lesgastéropodes rampantvers votre jardin s’yentailleront de façonmortelle.

Problème no 3 : des fourmis sur votre terrain?Souvenez-vous que les fourmis sont nos amies… jusqu’à uncertain point.

• La noyade occasionnelledemeure un moyen peucoûteux et acceptable pourlimiter les populations defourmis sur votre terrain. Uneinondation de leur habitat detemps à autre suffira pour lesdécourager et les initier aumouvement nomade.• Un bon mélange de sucre à glacer et de terre dediatomée placé près du nid sera le plus beau cadeauempoisonné apporté à la reine. Le sucre régalera lesfourmis, tandis que la terre de diatomée (offerte enjardinerie) produira une hémorragie interne lors del’ingestion du mélange.

Problème no 4 : humidité, manque de soleil et apparition de tachesblanchâtres sur les feuilles de vos vivaces?C’est une maladie fongique qui se développe…

• L’application de bicarbonate de soude envaporisation sur les feuilles avec un peu desavon à vaisselle biologique (fonctionadjuvante) permet d’éviter au type dechampignon responsable de ces tachesblanches de se développer. Le savon àvaisselle permet une meilleure adhérence pourune efficacité accrue de la solution. • L’urine masculine (sans vouloir être sexiste!)diluée avec de l’eau à raison de 50/50 auraitdes vertus antifongiques. Une explicationscientifique reste à déterminer…

Problème no 5 : des insectes nuisibles au jardin?Si vous n’y prenez garde, leur population croîtraexponentiellement.

• Avez-vous déjà pensé à mettre une caissette de Tagetes(œillets d’Inde) à proximité de vos cultures? La sécrétiond’une huile répulsive par leurs feuilles, leurs fleurs et mêmeleur tige repoussera radicalement les envahisseurs.Insectifuges, les feuilles et les fleurs des œillets d’Inde sonten effet souvent suspendues aux huttes des populationsaborigènes pour en éloigner les essaims de mouches, deguêpes et de moustiques.• L’utilisation d’une plante hôte attrayante saura attirertoutes les colonies dévastatrices et laissera ainsi vosplantes maraîchères ou ornementales tranquilles. Lasélection d’une plante hôte se fera en fonction du type desol, de l’emplacement, de la zone de rusticité, etc.• L’incorporation d’insectes prédateurs au jardin engendrera unelutte biologique hors du commun. Des combats de territoires’effectueront sur votre terrain à toute heure de la journée,laissant les pires ennemis de vos plantes sur le carreau.

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

Dans mon jardin, les thrips ont proliféré assezrapidement. Et la destruction a juste prisquelques jours, en moins de temps qu’il ne fautpour l’écrire, la plantation était dévastée. J’ai dûfaire un nettoyage complet de ma salle deculture après avoir perdu mes principalesplantes-mères, ce qui a vraiment retardé toutmon programme de manière irrémédiable.

J’ai écrit ce petit référentiel afin d’aider lesjardiniers à identifier les thrips et à traiter leurjardin avant que les parasites ne deviennent horsde contrôle comme ce fut mon cas. Je n’aiaucune idée du comment et du pourquoi je mesuis retrouvé avec des thrips, mais il semble queceux-ci peuvent faire leur apparition à l’automnetrès facilement en se glissant par les fissures oules évents de votre chambre de culture.

De plus, une fois remarqués et identifiés, jepensais les avoir sous contrôle, mais ils sontrevenus assez rapidement. J’ai même planté denouvelles boutures mais dans les deuxsemaines suivantes, mes nouvelles plantes,ainsi que toutes mes plantules exotiques, n’ontpas eu de répit et aucun espoir de survie. C’està ce moment j’ai su que c’était très grave. J’aifait un balayage complet de la chambre deculture, tout javellisé et jeté tout le substrat deculture. Et je me suis documenté.

J’espère bien ne plus jamais subir une telleinvasion et je vous conseille de lire ce qui suitpar mesure de précaution. En vérité, la solutionla plus efficace contre ces parasites est 100%biologique et n’affecte pas la santé. Mieuxencore, c’est le traitement disponible qui a le

meilleur résultat, mais il n’est pas très connu.Donc, cet article est essentiellement au sujetdes thrips, à la suite de ma propre expérienceavec ces petites bestioles, mais il y a aussiquelques références glanées à partir d’Internet,comme dans Wikipedia ainsi que d’autres sitesavec des données utiles. Allons-y...

Eh bien, lorsque j’ai eu cette infestation dethrips, c’était vraiment dramatique et il m’a falluun certain temps pour comprendre ce qui sepassait. Bien sûr, ces petites bêtes nes’attaquent pas au corps humain, mais rien qued’y penser donne des frissons. En plus, on neveut pas de contamination sur d’autres plantesde la maison... Mais juste sur mes plantesd’intérieur, cela a été assez dévastateur pour neplus vouloir y faire face à l’avenir.

THRIPS? RÉSOLU!Un petit guide sur la façon de se débarrasser des thrips dans

votre jardin. Cette chronique se veut un outil pour vous aider àbien identifier les ravageurs et à lutter contre ces petites

bestioles qui peuvent détruire votre jardin en un clin d’œil!Par Grinkeeper

DES

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RAVAGEURS | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

Les thrips : comment les identifier

Les thrips sont très, très petits et passentfacilement inaperçus. Ce sont aussi dessuceurs de sève invétérés. Leur présence estrévélée par un indice imparable : les taches derésidus brillants, comme ceux d’un escargot,qu’ils laissent sur vos feuilles après s’êtrenourris de la sève et par une autre trace jaune,en pointillé, sur les feuilles. Contrairement auxacariens, qui sont essentiellement ronds, lesthrips sont étroits, ovales et longs, comme s’ilsavaient la forme d’un minuscule grain de riz. Ilsn’ont pas tendance à se regrouper en nombrecomme le font les tétranyques tisserands, cequi les rend encore plus difficile à détecter.

À l’extérieur, les thrips ne sont réellement unproblème que pour environ six semaines, d’aoûtà septembre. C’est le moment où vous êtes leplus susceptibles d’être contaminés car ilspeuvent facilement se glisser à travers lesinterstices ou entrer par les évents. Unmicroscope grossissant jusqu’à 30 fois est trèspratique pour y jeter un bon coup d’œil. Leurapparence change un peu au cours de leurdéveloppement. Ils sont généralement d’unecouleur très pâle, soit beige, blanc, ou d’aspectjaunâtre. Leur cycle de vie est évolutifmorphologiquement. Comme les thrips passentune partie de leur vie dans le sol, vousremarquerez peut-être une sorte de mouvementou une activité dans le substrat de culture sivous avez ces ravageurs au jardin intérieur.

À l’âge adulte, ils peuvent voler, mais ilspréfèrent marcher ou courir et ils sontétonnement rapides et furtifs. En fait, quand ilsvolent, c’est seulement pour se rendre d’uneplante à une autre. Ils ne sont pas comme lesmouches de terreaux (fongicoles) qui aimentvoler autour des plantes. Finalement, on voitrarement les thrips voler.

Dommages causés par les thrips

Les parasites aux stades larvaire et adulte senourrissent en perçant la surface de la planteavec leurs petites pinces buccales acérées eten suçant le contenu des cellules végétales.Cela provoque des taches blanches ou jaunessur les feuilles où les cellules végétales ont étésiphonnées. Les zones d’alimentation entraînentune nécrose des feuilles et les plantescommencent à ressembler à des végétaux entrain de mourir. Ces taches peuvent aussi êtreparsemées de fientes foncées déféquées parles thrips. Ce sont de petits points noirs, maisles ventilateurs peuvent souffler ces fientes àl’écart et on ne peut pas utiliser cela commeseul indicateur.

Au début, je pensais que les dommages que jevoyais étaient dus à un virus. Ensuite, j’aisoupçonné les tétranyques tisserands comme ilsemblait que la verdure avait été aspirée àpartir des feuilles. Vous verrez d’abord lejaunissement, puis la nécrose. C’est très rapide.Vous pouvez voir des feuilles mourir en quatre àsept jours sur une plante adulte. Comme pourles clones et les semis, les thrips les détruisenttrès, très vite. Je me suis littéralement demandési j’avais empoisonné mes plantes avec desnutriments de mauvaise qualité (ou trop d’entreeux) parce que les feuilles semblaient présenterdes brûlures extrêmes typiques d’un surplus enazote dans un premier temps. Mais c’était biendes thrips, sans aucun doute!

Les repérer est assez difficile au début car ilssont furtifs. Ils aiment se cacher sous lesfeuilles, mais on les voit au-dessus aussi.Comme ils sont longs et étroits, ils ont unendroit de prédilection où se cacher, et c’estcomme s’ils avaient été préprogrammés pourfaire le tour suivant. Ils se cachent contre lesveinures des feuilles, parallèlement à la veine.Ainsi leur corps est difficile à voir, comme ilscourent sur le pétiole et les veines des feuillesen dessous de celles-ci, et se tiennent souventsans bouger tout contre les veinures. De plus,comme les nervures des feuilles sontgénéralement plus jaunes que vertes – et queles thrips sont de couleur jaune – il est trèsdifficile de les trouver... Je n’ai jamais remarquébeaucoup de thrips au même endroit (en fait, leplus grand nombre trouvé sur une grande feuilleétait de quatre). Ce n’est pas comme lestétranyques tisserands, que vous trouverezréunis en colonies de proximité. Les thripssemblent être des vagabonds en quelque sorte,et ils se propagent anarchiquement.

Au moins, le jaunissement des feuilles est facileà identifier. Mais il y a un autre indice imparablesignalant que vous avez des thrips, ce sont lespistes argentées qu’ils laissent sur le dessus dela feuille. J’ai vite vu ces lignes brillantes sur lesfeuilles, comme les pistes d’escargots, maisbeaucoup plus petites. C’est comme un reflet,d’une certaine façon, et à partir de ce moment,vous savez qu’ils sont en train de détruire votrejardin avant qu’il ne soit même commencé etqu’il y en a plus qui se cachent dans lapériphérie pour attaquer plus tard. Vous pouvezmettre à la porte un individu indésirable, maisles thrips ne veulent pas entendre raison, doncvous aurez besoin d’utiliser la force extrême.

Les œufs et la reproduction

Les thrips ont une méthode tout à fait unique dese reproduire qui vous joue vraiment des tours.

Les thrips vont en effet pondre leurs œufs surles feuilles, ce qui est logique, mais ce n’est enréalité pas aussi simple que cela. Car en réalité,ce n’est pas sur la feuille qu’aura lieu l’éclosiondes œufs. Ceux-ci sont pondus sur le feuillage,puis ils se décrochent de la feuille pour tomberdans le sol et s’y développer à travers diversstades de croissance. Ils finiront ensuite parramper jusqu’à la tige principale une fois lestade larvaire atteint. Maintenant, je sais quevous pensez qu’il serait facile de mettre unesorte de piège ou d’enchevêtrement au pied dela tige. C’est sans compter que ces petitsbâtards glissants peuvent marcher droit par-dessus ce genre de choses et je l’ai même vuarriver plusieurs fois.

Maintenant, revenons aux œufs, car ceux-ci,une fois déposés dans votre sol, setransforment en larves et se nourrissent de vosracines, tout comme le font les mouches deterreaux (fongicoles). En fait, j’ai fait un rinçagede ma solution nutritive à l’eau une fois etlorsque le niveau d’eau était devenu plus élevéque le sol, j’ai vu des centaines de larves dethrips flottant à la surface de l’eau. Puis, unefois la totalité de l’eau drainée, ils gisaient tousau-dessus du sol. C’était tout à fait choquant.Quand cela est arrivé, j’ai essayé de les tueravec du SM-90, mais cela n’a pas donné grandrésultat, comme avec la plupart des produitstestés (j’en ai pourtant essayé de toute sorte etj’en ai même essayé certains à plusieursreprises)!

Comme les œufs finissent par être cachés dansle sol tandis que les larves grimpent, celasignifie qu’en associant leur appétit, la planteest attaquée au-dessus et en-dessous, ce quimet en grand danger même les plants les plussolides.

Traitement des thrips

J’ai essayé beaucoup de produits naturelscontre les thrips et il semble qu’aucun nefonctionne. Ce n’est pas une bonne chose,quand on y pense, pour le bio! Voici donc ceuxque vous ne devriez même pas prendre lapeine d’essayer car les thrips ne sont pas lemoindrement incommodés par eux. Lespulvérisations de pyrèthre, les huiles horticolesà base d’ail, de Capsium (poivre de Cayenne),l’huile de margousier (Neem Oil), l’huile decanola et même quelques-unes des marquesles plus respectées en ce domaine. Cesproduits ont tous donné des résultats plutôtdécevants, et dans la plupart des cas, ontcausé des dommages beaucoup plus grands,qu’au final, cela ne valait pas la peine. Lesthrips vivaient encore après le traitement.

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | RAVAGEURS

Mais il y a de l’espoir. Il existe une substanceappelée Spinosad qui, à l’origine, a étéfabriquée à partir de bactéries prospérant sur lacanne à sucre concassée dans de vieux barilsde rhum dans les Caraïbes. C’est vite devenutrès intéressant. Le Spinosad (spinosyne A etspinosyne D) est une classe d’insecticidesenregistrée par l’Environmental ProtectionAgency (EPA) aux États-Unis pour contrôler unegrande variété d’insectes. L’ingrédient actif estdérivé d’une bactérie vivant naturellement dansle sol appelée Saccharopolyspora spinosa, unactinomycète rare (un microorganisme, souventpathogène, filamenteux ou en forme de tige, ouplus généralement une bactérie anaérobie).Celui-ci aurait été recueilli dans le sol d’unedistillerie de rhum abandonnée sur une île desCaraïbes en 1982 par un scientifique envacances. Ce microorganisme n’a jamais étéretrouvé ailleurs dans la nature depuis cetemps, et a donc ensuite été décrit comme unenouvelle espèce.

Les bactéries produisent des composés(métabolites) quand elles sont cultivées dans unbouillon de fermentation. Le premier composé,dérivé de la fermentation, a été formulé en1988. Le Spinosad a depuis été inclus dans desinsecticides qui combinent l’efficacité d’unproduit synthétique avec les avantages d’unorganisme de contrôle biologique desravageurs. La sécurité du produit est trèsintéressante, et le Spinosad est répertorié etcertifié par l’OMRI® car il est entièrementorganique.

L’avertissement sur les emballages indique unrisque réduit pour les applicateurs et lestravailleurs. Il n’y a pas d’exigences spécifiquesde protection des utilisateurs, même si lesapplicateurs et les manipulateurs doivent porterune chemise à manches longues, un pantalonlong, des chaussettes et des chaussures. LeSpinosad présente une faible toxicité lorsqu’ilest ingéré par les mammifères et aucun effetindésirable supplémentaire notoire résultantd’une exposition prolongée. Les études sur satoxicité montrent que le Spinosad a une légèretoxicité pour les oiseaux, une toxicité modéréepour les poissons, et légère à modérée pour lesinvertébrés aquatiques. Cependant, il esthautement toxique pour les abeilles et est trèsdangereux pour les huîtres et autresmollusques marins. Les applications dans leszones où les abeilles butinent activementdevraient être évitées. Après que les résidus depulvérisation sont secs, le produit devientbeaucoup moins toxique pour les abeilles.

Il est important de noter que la toxicité estbasée sur l’ingrédient actif testé. Les

formulations de Spinosad utiliséescommunément de nos jours ont une très petitequantité d’ingrédients actifs de spinosyne. Enoutre, la sensibilité du produit sur les agentsnon-ciblés est atténuée par les caractéristiquesenvironnementales de Spinosad, soit ladissipation rapide dans l’eau, l’absorption et ladissipation des résidus dans les sédiments,ainsi que l’absence de bioaccumulation dansles tissus vivants.

Le trichogramme bénéfique et les petitesguêpes braconidées sont lésés par ce produitchimique. Mais il a beaucoup moins d’effet surles insectes tels que les chrysopes et lesscarabées comme la coccinelle et il épargnecertains prédateurs comme les nabidées (sortede punaises) et les punaises géocorines(géocorinés). Le Spinosad ne présente aucunephytotoxicité pour les plantes ornementales, demême que pour la plupart des cultures. Ildemande une durée de quatre heuresd’intervalle standard – pour la réentrée dans lelieu de traitement – afin de protéger lestravailleurs entre deux applications.

Il ne faut pas appliquer le Spinosad plus de dixfois dans une période de douze mois àl’intérieur d’une serre pour éviter une éventuellerésistance des insectes aux autres pesticides.Le Spinosad peut être trouvé dans au moinstrois produits que je connais. Il est encoreassez rare, mais vous pouvez trouver cesproduits, si vous recherchez bien, sur l’Internet.

Conserve Naturalyte Insecticide avec0,5% de SpinosadCeci est la version la moins concentrée deSpinosad. J’ai une bouteille de ce produit etcomme il est indiqué que ce n’est pas aussiconcentré que les produits habituels, cela nesignifie pas pour autant que vous avez besoinde plus de 15 ml par litre. Une bouteille d’unlitre durera donc longtemps pour le producteurmoyen et averti.

Conserve SC Dow Agro T&OInsecticide QT avec 11,6% de SpinosadIl s’agit du produit commercial agricole, sousforme de solution, qui est fabriqué pour lesgrandes exploitations de culture. Il est identiqueà Conserver Naturalyte, mais plus concentré.Donc, si vous avez besoin de la version superconcentrée, utilisez celle-ci.

Spinosad-Monterey Garden Insect SprayC’est le troisième produit que j’ai trouvé. Il estidentique au premier avec une concentration de0,5% de Spinosad. Le produit est disponibleaux États-Unis et on peut le trouvé dansquelques pépinières.

Je sais qu’il y a d’autres produits, mais ils sontdifficiles à trouver. J’ai entendu parler d’unproduit similaire de Green Light Products, quicontient également du Spinosad, mais je ne l’aijamais essayé.

Le Spinosad est également utilisé dans lesproduits pour animaux domestiques contre lespuces et les tiques tels que Frontline et autres.Il existe aussi sous forme de pilule detraitement systémique de 30 jours pour lesanimaux (fabriqué par Eli Lilly). Au final, lespossibilités sont assez étonnantes pour unproduit découvert au fond d’un baril de rhumpar un scientifique en vacances dans lesCaraïbes!

Voilà, nous avons parlé de l’identification, ducycle de vie, des dommages et de l’éradicationdes thrips. Je suis sûr que vous serezmaintenant en mesure de repérer cesravageurs et que vous connaissez le produit quifonctionne parfaitement.

Un dernier avertissement pour les utilisateursde substrat de coco. J’ai rencontré denombreuses personnes dans et hors de moncercle de jardinage qui ont trouvé des thripstapis dans certaines marques bon marché desubstrats de coco. Je n’avais jamais eu dethrips jusqu’à ce que je commence à utiliser dela fibre de coco. Je ne suis pas le seul à avoireu la même expérience. Donc, j’ai une trèsbonne idée des marques qui sont pré-emballées avec des œufs de moucherons deterreaux (fongicoles) et de thrips dans le coco.Les marques de fibre de coco que j’ai utiliséesvenaient toutes d’une grande chaîne demagasins de détail au Canada, toutes deuxsous forme de blocs. Vous devriez doncuniquement vous référer à votre conseiller enculture hydro et vous approvisionner dans votremagasin hydroponique local. Je m’en tiendraidésormais aux marques hydroponiquesspécifiques et réputées de fibre de coco.

Conclusion

Vous pouvez maintenant sauver naturellementvos plantes des invasions de thrips... en touteconnaissance de cause! Mon problème (et levôtre) sont résolus!

Bon jardinage!

Cycle de viedes thrips

1. œufs

2. larve stade I

3. larve stade II

4. pré-pupe

immobile

5. pupe(immobile)

6. adulte

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| LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

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Acteurs de l’industriePortrait de Doreen A. Langa,

Chef de produit chez Eye Lighting International (Eye Hortilux™)Par Len Thomas ([email protected])

Dans ce numéro, nous poursuivons notre série de portraits des acteurs et desdécideurs du monde de l’horticulture. Non seulement cette collection d’articles

offre un regard sur le paysage contemporain des métiers liés au domaine dujardinage, elle permet aussi de dévoiler des débouchés inédits aux étudiants dans

ce secteur. Que ce soit à la production, au marketing ou dans des activités deniche, chacun de nos professionnels a un parcours original qu’il est fier de

partager. Nous nous dirigeons aujourd’hui vers Mentor dans l’Ohio à la rencontrede Doreen A. Langa, spécialiste du marketing pour Eye Hortilux™.

Eye Lighting International, filiale d’Iwasaki Electric Co. Ltd en Amérique du Nord, est un des principaux fournisseurs d’éclairage horticole

sur le continent. Au sein de l’équipe de marketing technique, Doreen A. Langa,Chef de produit et représentante pour les marchés spécialisés,

grâce à une expérience de plus de 20 ans dans ce domaine, joue un rôleprimordial dans la réussite et l’expansion de l’entreprise.

UNE FEMME

AU SERVICE

DES LUMIÈRES

LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | PORTRAIT

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PORTRAIT | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

Une spécialiste des marchés de niche

En tant que Chef de produit et spécialiste des marchés deniche pour la gamme de produits Hortilux, Doreen A. Langaest responsable du développement de nouveaux produits,de la croissance des parts de marché, de la planificationstratégique des ventes et de la communication pour la lignede lampes spécialisées à haute performance Eye Hortilux™utilisées dans les serres commerciales et par les jardiniersamateurs afin de maximiser la croissance des plantes dansles conditions de culture intérieure.

Mme Langa est arrivée chez Eye Lighting International en2008, forte d’une expérience professionnelle de plus de 20 ans dans la commercialisation des marques, ledéveloppement de nouveaux produits, le marketingstratégique, les communications et l’administration desaffaires. Avant de se joindre à l’équipe d’Eye LightingInternational en Amérique du Nord, Mme Langa a lancé denouveaux produits chez Leading Lady Inc., à New York, et ya pris des décisions commerciales destinées à renforcerl’identité de la marque (spécialisée dans les vêtements pourla maternité). Capitalisant sur l’innovation dans la créationdes produits de la compagnie, elle a développé des idéesoriginales qui ont fait l’objet d’articles, résultant dans denombreuses interventions dans la presse nationale, ainsique des apparitions remarquées à la télévision.

Auparavant, elle a tâté du domaine de la santé. Au sein dela direction du développement des affaires chez WholeHealth Management Inc. (une entreprise de servicesmédicaux de proximité à Cleveland, dans l’Ohio), MmeLanga a analysé les besoins de soins de santé et mis aupoint des politiques détaillées des coûts, ainsi que desmodèles prévisionnels de dépenses budgétaires, afin degénérer de nouveaux contrats auprès de clients potentiels.Elle a également fait la promotion des avantages indirectset de la valeur ajoutée qu’offraient les commodités defournir des soins de santé directement dans les cliniquesassociées à l’entreprise en y pratiquant le déploiementd’une gestion proactive de la prise en charge des malades.Ces contrats ont généré un retour sur investissement positifpour une grande variété de sites de cliniques de proximité– d’une valeur de plusieurs millions de dollars –, tous cescentres de soins étant conçus et directement exploités parWhole Health Management Inc.

Mme Langa est par ailleurs détentrice d’une maîtrise enadministration des affaires et d’un baccalauréat ès-sciencesen commerce international du Lake Erie College, àPainesville, en Ohio.

Un regard sur Eye Hortilux au niveau international

Les produits de la marque Eye Hortilux fabriqués par EyeLighting International of North America, inc., représententune gamme complète et exclusive de lampes à décharge àhaute intensité (DHI). Ces lampes fluorescentes incluent lessystèmes d’éclairage à halogénure métallisé et à vapeur desodium à haute pression (HPS) utilisés pour recréer unedistribution spectrale similaire à la lumière naturelle afin de

favoriser la croissanceoptimale des plantes. Leslampes DHI se composentd’un tube à arc contenantdivers gaz et selsmétalliques, et fonctionnentà des pressions et à destempératures élevées.Utilisées avec des ballastsmagnétiques etélectroniques, ces lampessont considérées, dansl’industrie, comme desproduits haut de gammeautant par les jardiniers amateurs de culture à l’intérieurque par les exploitants de serres commerciales.

Basé à Mentor, près de Cleveland en Ohio, Eye LightingInternational of North America, inc., en plus d’être unfabricant d’avant-garde, est aussi un distributeur réputé deniveau international. Ses ampoules à décharge à hauteintensité (DHI) et ses produits d’éclairage halogène fontl’objet d’une distribution sur les marchés internationaux,autant pour les secteurs commercial, industriel, oudomestique que pour les marchés de détail partout sur laplanète.

Eye Lighting International of North America, inc., est unefiliale d’Iwasaki Electric Co., Ltd, une entreprise basée àTokyo, au Japon, un conglomérat axé sur les technologiesavancées dans le domaine de l’éclairage et qui fabriqueplus de 3000 produits d’éclairage incluant dles lampes DHIet halogènes, des supports d’éclairage, de l’électronique, del’équipement de communication, et des technologies àrayons ultraviolets et à faisceau d’électrons.

La culture d’entreprise partagée par Iwasaki ElectricCompany Limited et Eye Lighting International of NorthAmerica, inc., représente une dynamique de fabrication declasse mondiale, une approche internationale des nouvellestechnologies, et un engagement pour la plus haute qualité,le développement constant de nouveaux produits, avecl’objectif final de la satisfaction totale du client. ChezIwasaki, nous sommes inspirés par la lumière et la lumièreque nous créons raconte notre histoire.

Pour découvrir toutes les nouveautés de l’entreprise oupour vous renseigner sur ses produits les plus performants,visitez le site eyehortilux.com ou renseignez-vousdirectement auprès de Mme Langa. Pour les distributeursdes produits Eye Hortilux au Québec et au Canada, voiraussi la liste des détaillants sur le site Internet.

Pour joindre Doreen A. Langa :Doreen A. Langa ([email protected]) Eye Lighting International of North America, Inc.Une division d’Iwasaki Electric Co., Ltd.9150 Hendricks Rd.Mentor, OH 44060, États-UnisTél. : 1 440-392-3616 ou 1 888-665-2677eyehortilux.com

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

PASSION

HYDROLaissez-vous emporter!

Une petite visite éclair de mon espace de culture maison.En attendant la suite de mes aventures hydroponiques!

Par Glenn MilbrandPhotos de l’auteur

Après plusieurs contributions dans les numéros précédents du magazine Le Jardinier d’intérieur (entre autres sur mes tentatives de culture avec

les fraisiers et les bananiers hydroponiques), j’aimerais tenter de partager mesexpériences de jardinage intérieur avec vous sous une forme plus compacte etrésumée, dans l’espoir d’y revenir encore plus en détails à une date ultérieure.

Cette idée de résumé implique aussi que je vous fasse un petit historique dema passion pour la culture hydroponique.

En fait, j’ai commencé le jardinage intérieur principalement afin de bienpréparer mes semis pour mes plantations de printemps, mais comme vous leverrez, j’ai depuis évolué bien au-delà de cette pratique qui consistait juste à

faire démarrer mes plantes ornementales, mes légumes et mes fruitiers.J’espère que vous apprécierez mon expérience autant que je le fais.

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EXPÉRIENCE DE CULTURE | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

Propagation

Je dois dire qu’il est devenu évident que je commençais àprendre mon jardinage intérieur au sérieux quand j’aiconstruit ma première « chambre de propagation. » Celle-cimesure 1,2 m sur 0,8 m pour 2,1 m de hauteur. Ellecomporte trois niveaux, chacun étant équipé de six lampesfluorescentes et de l’arrivée d’un tuyau de chauffage, cedernier étant contrôlé par thermostat.

Cet espace de culture est entièrement enfermé dans duplastique transparent, qui peut être ouvert sur les quatrecôtés. Il est également équipé d’un appareil de chauffagecontrôlé par thermostat électrique pour surseoir à latempérature de l’air ambiant et aux variations saisonnières.De même, l’espace est bien ventilé pour une circulationd’air adéquate par un système professionnel.

Ce qui est vraiment génial, c’est que mon espace de culturepeut contenir six stations de nurserie standard sur chaqueniveau, pour un total de plus de 800 plants ensemencés enfonction de la taille des contenants que j’utilise. Mesrésultats à ce jour sont vraiment tout à fait remarquables.Je suis en mesure de faire germer même les graines de

poivron les plus tenaces dans environ une semaine oudeux, avec un taux de réussite de germination de près de99,9%!

Après que les graines ont germé, les plants poussentd’environ 0,6 centimètre par jour, et ainsi, après quatre àcinq semaines, les plantes ont déjà atteint de 25 à 30centimètres de hauteur. C’est juste tout simplementincroyable! Compte tenu des possibilités offertes par mapetite chambre de culture personnelle, je vais vousexpliquer en détail la construction de celle-ci et leprogramme d’alimentation, la température et la séquencede lumières que j’ai été en mesure de tester tout enutilisant mon espace de culture fait maison.

Je voudrais prendre un moment pour décrire brièvementmon espace de jardinage intérieur et la configuration del’équipement que j’ai utilisé. J’utilise une zone dans mongarage qui mesure environ 3,6 mètres carrés avec unplafond de 3 mètres. J’ai un système de chauffage central àair chaud, et un ventilateur de plafond de 1,3 m pour lacirculation d’air. Pour l’éclairage, j’ai quatre grands

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | EXPÉRIENCE DE CULTURE

réflecteurs horizontaux montés sur un système motorisé decirculation de la lumière basée sur la révolution solaire. J’aideux transformateurs pour les éclairages de 400 watts auxhalogénures métalliques, deux ballasts pour les ampoulesde 600 watts de sodium à haute pression, et enfin, deuxautres ballasts pour les lampes de 1 000 watts.

Tous ces ballasts fonctionnent sur le principe de lacommutation électronique. Ainsi je peux sans problèmepasser de l’un à l’autre sur la base du stade de croissanceauquel mes plantes sont rendues, et leur assurer ainsi lebon type d’éclairage.

J’ai aussi un ventilateur d’aspiration de 25 centimètres etun ventilateur d’extraction de 30 centimètres pour lesbesoins d’échange d’air. Je contrôle tout cela avec uncontrôleur fait spécifiquement pour les serres de PlantPro™.

Le contrôleur est en mesure de contrôler mon relais dechangement de lumière, le niveau de CO2, la température,le taux d’humidité, et le cycle de la pompe. J’utilise aussides ventilateurs sur pied pour aider à la circulation de l’airet à la pollinisation de mes diverses cultures.

Croissance

Maintenant, revenons à mon expérience du stade decroissance des plantes. En raison de ma nature curieuse etdes longues heures passées à la lecture et à la recherche,j’utilise un système quelque peu différent pour lacroissance. J’ai mis en service 24 PowerGrower® de GH(irrigation au goutte-à-goutte) et un système AeroFlo® deGH (aéroponique) qui peut accommoder jusqu’à 170 sitesde culture.

J’utilise diverses combinaisons et associations deparamètres en fonction de ce que je cultive, et ces diversparamètres semblent tous donner des résultats variés. J’aiexpérimenté en jouant sur la longueur du cycle d’éclairage,la force et la concentration des éléments nutritifs et lestempératures nocturnes et diurnes, et aussi sur les trois àla fois.

L’année dernière, j’avais planté 200 plants de fraisiers etquand ils ont commencé à fleurir, j’ai acheté une ruche debourdons pour aider à la pollinisation (vous avez pu lirecette expérience en deux parties dans les numérosprécédents de ce magazine).

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EXPÉRIENCE DE CULTURE | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

J’ai eu quelques expériences, que nous qualifieronsd’intéressantes, avec mon jardin, comme lorsque j’ai établimon AeroFlo de 120 sites sur une large palette pour que jepuisse le déplacer pour le nettoyage ou autre nécessité.Quand je suis allé pour la déplacer, elle s’est effondrée etj’ai eu 120 plants de poivrons qui venaient de s’écraserdans l’allée. Lorsque vous ne réalisez pas à quel point lataille d’une plante de poivron peut se développer, et quevous ne prévoyez pas assez de jalonnement entre lessections ou de soutien, vous vous retrouvez avec ungigantesque « buisson de poivron » rempli d’environ 4 000 fruits!

Ou encore une autre chose surprenante! Quand vousdécidez de déplacer les plants de tomate de vosPowerGrower pour les transplanter à l’extérieur, et que c’estuniquement pour découvrir que lorsqu’ils sont cultivés dansdes conditions parfaites au dehors, ils vont grandir de plusde 3,5 mètres de haut.

Photos

Les photos sur ces pages documentent mon expérience avec mes deux variétésde fraises hydroponiques (AC Wendy et Evie II) deja racontée dans les numérosde janvier/février et mars/avril 2012.

Ma mission

Je voudrais vous faire partager ces expériences et d’autresplus en détail au cours des prochains mois. Je voudraisaussi écrire une chronique de la mise à jour de monéquipement, comme un journal de mon jardin au fur et amesure que je progresse dans mon expérience de culture,en utilisant des suggestions de croissance à partir d’autresidées de lecteurs. On apprend toujours de nos erreurs. Jepourrais aussi vous expliquer en détail ce que je fais et mathéorie pour expliquer pourquoi je le fais. Je pourraisajouter des photos afin que nous puissions tous voir lesrésultats. Nous pourrions expérimenter avec différentsnutriments et à différentes concentrations, et observer etcommenter les résultats réels. Nous pourrions peut-êtremême tester de nouveaux équipements et de nouveauconfronter nos résultats. Je pense que cela pourrait nousprocurer beaucoup de plaisir et nous que nous pourronstous acquérir une certaine connaissance précieuse etvalable en même temps. Je sais que je vais avoir du mal àattendre le prochain numéro pour voir où nous en sommestous les deux mois!

Bon jardinage à tous!

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

Bienvenue dans la toundra! C’est le biome le plus froid et le plusrude sur notre planète. Le mot « toundra » se traduit par

« hauteurs dénudées » et désigne une série d’écosystèmes qui n’ontpas d’arbres et où les températures sont extrêmement froides.

En hiver, il y fait habituellement presque toujours autour de -28 °C. Il est donc préférable d’y aller l’été quand il y fait environ

de 1 à 12 °C. La température moyenne annuelle tourne autour de -10 °C et les précipitations annuelles sont inférieures à 100 mm.

Par Rosa van Tijn – Photo : public-domain-image.com

La toundra est réputée pour ses paysages façonnés par le gel, ses températuresextrêmement basses, ses précipitations sporadiques, son déficit en nutriments de

qualité, et sa courte saison de croissance végétative (trois mois). Là, les matièresorganiques en décomposition constituent la base du réservoir en éléments nutritifs.Il n’existe pas de végétation ayant un système racinaire profond sur ces plateaux de

la toundra arctique, cependant, il y subsiste encore une grande variété de plantesqui sont capables de résister au climat semi-arctique.

On dénombre environ 1 700 sortes de plantes dans la toundra arctique etsubarctique, notamment de petits arbustes, du carex, des mousses comme

la cladonie, des hépatiques, et des herbes polaires, mais aussi plus de 400 variétés deplantes à fleurs, des lichens encroûtants et des lichens foliacés. Certains d’entre eux

sont le thé du Labrador, le saule arctique et l’étonnante anémone pulsatille.

ÉTONNANTE

FLORE DE

LA TOUNDRA

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EXPÉRIENCE DE CULTURE | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

En Alaska, dans la vallée de Mat-Su, pousseune plante unique, connue localement sousl’appellation « Thunderfuck », en raison de sarésistance. Elle est originaire de cette régionsituée dans le centre-sud de l’Alaska – au sudde la chaîne d’Alaska et à environ unecinquantaine de km au nord d’Anchorage – oùelle pousse à l’extérieur à l’état naturel. Ellebénéficie donc de conditions de luminositéspécifiques et d’un modèle de croissancelégèrement différent de celui des plantes quisont conditionnées pour un climat plus chaud.

La région de la vallée de Mat-Su estégalement connue pour ses choux aux taillesrecord (les plus gros du monde) et d’autreslégumes présentés chaque année à la Foirede l’État de l’Alaska à Palmer. Cette régioncomprend les vallées des rivières Matanuska,Knik et Susitna (d’où son nom abrévié).Curieusement, la plante « Thunderfuck » deMat-Su est également très bien adaptée à laculture en intérieur.

Les feuilles de cette plante unique de la valléede Mat-Su sont très distinctives. Les trois ouquatre premières séries de feuilles peuventêtre panachées. Cela signifie qu’ellesprésenteront des rayures ou stries blanches entravers de la feuille. Elles n’apparaîtront plus

après la phase de croissance. Parfois, ellesreviendront plus tard – il n’y a pas à s’inquiéter– cette seconde occurrence aussi est normale.Les feuilles sont très grandes. Parfois, la partieintérieure de la feuille semble trop grande, cequi donne à celle-ci un aspect un peu bullé.C’est aussi une caractéristique naturelle de laplante. Cela ressemble à des symptômesd’arrosage excessif, bien qu’un peu différents.

La façon la plus efficace de faire croître laplante de la vallée de Mat-Su à l’intérieur estde reproduire le cycle de lumière auquel elleest habituée à l’état sauvage. Si vous voussentez aventureux et possédez une minuterieélectronique, c’est ce que vous pouvez faire demieux pour accélérer son cycle de croissance.Lorsque vous semez les graines, laissez lalumière allumée 24 heures par jour. Le jour oùvous repiquerez vos plantules courantes dansdes pots plus larges, vous passerez parhabitude à un cycle de 18/6 (18 heures delumière, 6 heures d’obscurité). Pour cetteplante spécifique, passez plutôt à celui de 23/1(23 heures de lumière, 1 heure d’obscurité). Letroisième jour suivant la transplantation et lepassage au cycle de 23/1, augmentez lapériode d’obscurité d’une heure, soit un cyclede 23/2. Le troisième jour après ce nouveaupassage, réglez le cycle à 23/3, et ainsi de

suite pendant un mois et demi, jusqu’à ce quevous arriviez à un cycle de 12/12. La plante estprête pour la floraison quand elle a cinq pairesde feuilles. Si vous avez suivi le régime decycles ci-dessus, et que vos plantes ont cinqpaires de feuilles plus tôt, passez au cycle de12/12 immédiatement. Conservez ce cycle dela lumière à 12/12 pendant six semaines.

Au début de la septième semaine, passez àun cycle de 11/13. Au début de la huitièmesemaine, passez à 10/14. Au début de laneuvième semaine, passez à 9/15. Parfois, aucours de cette semaine-là, les plantes serontmûres.

Voici un tableau pratique pour la cultureintérieure de la plante de la vallée de Mat-Su.Ceci est juste un exemple, votre cycle decroissance peut aller plus vite ou pluslentement. Ne forcez surtout pas vos plantes àadhérer au cycle de ce tableau, mais porteztoujours une attention particulière aux besoinsdes plantes. Pour plus de commodité, lessemaines dans ce tableau commencent lelundi. Encore une fois, ce n’est qu’une desnombreuses façons possible de cultiver cetteplante magnifique que nous vous proposonsici, votre rythme peut varier.Profitez de votre jardin!

a) Période de croissance (végétative)

Semaine 1 • Croissance des plantes : Plantez les graines. Les graines germent.

Cycle de lumière : 24 heures de lumière / 0 heure d’obscurité.

Semaine 2 • Croissance des plantes : Les graines continuent à pousser, les semis

se développent rapidement.Cycle de lumière : 24/0.

Semaine 3 • Croissance des plantes : Des racines poussent à travers le substrat. Transplantez dans

des pots plus grands.Cycle de lumière : Lundi, 23/1, jeudi, 22/2, et dimanche, 21/3.

Semaine 4 • Croissance des plantes : Les plantules poussentrapidement. Dans les semaines suivantes, elles vont

développer des racines saines et de grandes feuilles afinqu’elles puissent mieux assimiler les nutriments.

Cycle de lumière : Mercredi, 20/4, et samedi, 19/5.

Semaine 5 • Croissance des plantes : Idem à ci-dessus.Cycle de lumière : Mardi, 18/6, et vendredi, 17/7.

Semaine 6 • Croissance des plantes : Idem à ci-dessus.Cycle de lumière : Lundi, 16/8, jeudi, 15/9 et dimanche, 14/10.

Semaine 7 • Croissance des plantes : Idem à ci-dessus.Cycle de lumière : Mercredi, 13/11, et samedi. 12/12.

b) Période de floraison

Semaine 1 • Floraison des plantes : Première semaine de la floraison.

Cycle de lumière : 12/12.

Semaine 2 • Floraison des plantes : Des fleurs apparaissent dans deux à quatre jours.

Cycle de lumière : 12/12.

Semaines 3 à 6 • Floraison des plantes : Les plantes sont entièrement en floraison.

Cycle de lumière : 12/12.

Semaine 7 • Floraison / maturation des plantes : Observez le début de la maturation.

Cycle de lumière : 11/13.

Semaine 8 • Maturation des plantes: Certaines des fleurs tournent à l’ambre.

Cycle de lumière : 10/14.

Semaine 9 • Maturation des plantes : Les plantes sont presque prêtes pour la récolte!

Cycle de la lumière : 9/15.

Charte de culture – conditions de jardinage intérieur

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR |

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | HISTOIRE DES PLANTES

La lupuline a les mêmes effets sédatifs que lehoublon, mais en raison de la sélection plus finefaite par le criblage, elle est plus forte. Elle offreune grande douceur avec des qualitésrelaxantes. Elle agit aussi très bien commecalmant pour les nerfs et fournit un meilleursommeil. La poudre est utilisée dans lamédecine contre le delirium tremens, le manquede sommeil, l’anxiété et l’épuisement. Elle apaiseaussi l’état d’irritation. C’est un sédatifappartenant à la même catégorie que lavalériane, la scutellaire et la fleur de la passion.

Le houblon est une plante dioïque pérenne(fleurs mâles et femelles sur des plants séparés).Ce n’est pas rare chez les plantes vivaces. Dans

les climats tempérés, la partie supérieure meurt àl’automne, mais repousse à partir de ses racinesau printemps. Dans des climats plus doux, savégétation survit souvent l’hiver.

Le houblon, le chanvre (et maintenant lesmicocouliers) sont les seuls membres de lamême famille de plantes appelée Cannabaceae.Les Cannabaceae constituent une petite famillede plantes à fleurs. Selon la base de donnéesdes Royal Botanical Gardens (Jardinsbotaniques royaux), cette famille compte 170espèces regroupées en neuf à quinze genres,dont trois genres sont bien connus : le chanvre,l’humulus (houblon) et les Celtis (micocouliers).Les Celtis représentent de loin le genre le plus

diversifié, comptant de 60 à 70 espèces.Cependant les Celtis sont parfois classés dansune famille sœur, les Celtidaceae.

Auparavant inclus soit dans la famille de l’orme(Ulmaceae) ou une famille séparée, lesCeltidaceae, ils ont migré. Le système declassification des plantes APG ou AngiospermPhylogeny Group (révisé en 2003 – APG II – et2009 – APG III) range en effet les Celtis dans lafamille du chanvre (Cannabaceae). Le nomgénérique tire son origine du latin et lui a étédonné par Pline l’Ancien (23-79), qui avait en faitbaptisé ainsi le lotus Ziziphus, une plante quin’est pas apparentée au genre. D’autre part, lechanvre semble être la seule plante dioïque

UN JOYEUX

13 000E ANNIVERSAIRE

À DEUXPLANTES SŒURS

Le houblon (Humulus lupulus) est le plus proche parent du chanvre. Chaqueautomne, les fleurs femelles sont cueillies pour la confection de la bière. Elles

prêtent leur incomparable saveur à cette boisson, avec leur petite touche amère.Le houblon produit une poudre jaune brunâtre éclatante, dans la partie

glandulaire des fleurs femelles, qui se dissout dans la bière. Appelée lupuline, ellea été utilisée dès la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle pour traiter les

maux de tête, l’insomnie, le stress et les problèmes urinaires.

Cette poudre est séparée de la fleur en agitant et en secouant les strobiles dehoublon, et elle est ensuite tamisée. Le criblage au tamis est nécessaire afin

d’enlever les restes de bractées et les résidus végétaux concassés, entre autres.Environ dix pour cent de la lupuline est ainsi obtenue à partir du houblon séché.

La poudre de lupuline devientensuite légèrement résineuse.

Elle a l’odeur et le goût du houblon.

Par E. Rozenthal

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| LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

annuelle dans le règne végétal. J’en ai doncconclu qu’il a commencé comme une plantevivace et a évolué vers un cycle annuel alors quele climat dans les contreforts de l’Himalaya estprogressivement passé de tropical à tempéré aucours des nombreux âges géologiques qui sesont succédés.

Les changements climatiques ont contraint laplante à adopter une évolution différente, peut-être plus agressive que celle du houblon.Comme plante vivace à la vie longue etsouterraine, le houblon a eu de nombreusesoccasions de se reproduire. Si les graines negerment pas une année, il y a toujours l’annéesuivante. Tandis que les plantes de chanvredoivent produire chaque année des grainesviables ou la population est menacéed’extinction... pour l’éternité!

Ces graines se dispersaient et poussaientobscurément dans l’Himalaya, avant que leurréseau ne s’étende lentement à travers la vasteplaine eurasienne à l’aide du vent et desanimaux, puis qu’elle rencontre l’homme. C’étaitpeut-être il y a 13 000 ans (ou environ 13 000générations de plantes en arrière). Résiliente,opportuniste, la plante a développé uneacclimatation parfaite pour s’adapter à la culturepar l’homme. En raison de son histoired’adaptation aux changements climatiques et devie dans les zones où le climat varie de saisonen saison, la plante a commencé son voyageavec les humains, forte d’un réservoir de gènestrès hétérogène. La plante a trouvé en l’hommeun partenaire utile pour l’aider à coloniser denouvelles régions, en détruisant ses concurrents,et en s’assurant qu’il subvienne à sonalimentation et son arrosage. En fait, l’homme acompris que c’était une plante très facile àadapter aux différents terrains et conditions deculture, ainsi qu’une source d’utilisationsmultiples évoluant avec les époques.

En fait, les premières traces de l’utilisation de laplante par l’homme proviennent de l’île deTaïwan, située au large des côtes de la Chinecontinentale. Dans cette partie du mondedensément peuplée, les archéologues ont mis aujour le site ancien d’un village datant de l’âge depierre, soit de plus de 11 000 ans. Dispersésparmi les détritus et les débris de cettecommunauté préhistorique, gisaient desmorceaux de poterie dont les côtés ont étédécorés par application de bande de cordon dechanvre sur l’argile humide avant séchage durécipient. Également dispersés parmi lesfragments de poteries, se trouvaient des outilsallongés en forme de tige, très semblables enapparence à ceux utilisés plus tard pour séparerles fibres de chanvre de leurs tiges. Ces simplespoteries, avec leurs décorations de fibrestorsadées sur les côtés, suggèrent que les

hommes ont eu recoursà la plante de chanvre,d’une manière ou d’uneautre, depuis l’aube del’humanité. La plante aété utilisée dans lemonde entier depuisdes milliers d’années.Aux alentours de 7 000 ou 8 000 avant Jésus-Christ, le premier vêtement tissé à partir demauvaises herbes de chanvre séché sembleavoir vu le jour.

Pendant ce temps, vers 6 000 avant J.-C., enMésopotamie, la bière est appelée « sikaru » (oupain liquide) et est faite d’épeautre et d’orgefermentés dans l’eau. Mais, le houblon n’est pasencore connu, ou du moins utilisé à cet effet.Originaire de la Flandre, la culture du houblon nese répand de plus en plus dans les régions del’Europe de l’Ouest que beaucoup plus tard. Àpartir du 11e siècle, les moines défrichèrent petità petit la région des Monts de Flandre et yplantèrent des pieds, car le houblon se plaît dansles terres assez maigres.

Il faudra attendre presque dix siècles aprèsl’invention de la bière « sikaru » pour que lehoublon n’en devienne le composant principal.C’est en effet en 1435 seulement que naîtofficiellement le mot bière. C’est au cours du 15e

siècle que Jean Sans Peur, duc de Bourgogne,impose l’utilisation du houblon comme arômeprincipal de la bière. Il a créé l’ordre du Houblon.Nous retrouvons donc le mot bière pour lapremière fois dans un édit de 1435 relatant sarecette. En 1537, l’Abbé de Saint Orner, maîtrede la ville de Poperinghe, la capitale du houblon,prit des mesures en faveur de l’amélioration de laculture de cette plante.

Un peu plus tard, au 18e siècle, apparaît unenouvelle mode dans les Flandres. La fleur mâlede houblon est alors une composanteindispensable des salades. En effet, en Hollande,à cette époque, on déguste les fleurs mâles dehoublon assaisonnées avec d’autres légumescrus. On dit qu’elles ont le goût des asperges.On sert ces salades de houblon enaccompagnement de viandes très goûteuses,comme le gibier. Les jeunes pousses sont aussiconsommées bouillies, braisées ou frites.

L’Allemagne, où on en produit près de 30 000tonnes par an, est actuellement le principalproducteur de houblon au monde. Si de nosjours, on l’utilise principalement pour le brassagede la bière, il est aussi utilisé pour la confectionde produits homéopathiques. Et il est à l’originede nombreux bienfaits, que ce soit en décoction,en infusion ou autres préparations. Il soulagel’arthrite et apaise les douleurs rhumatismales. Ilest aussi employé pour soigner les cystites et les

mycoses. Transformé en bière, ilépanche une bonne soif!

Nous voici donc revenus à notreépoque, au début d’une ère nouvelle,où nous célébrons la premièrerécolte, il y a près de 13000 ans, deces deux plantes domestiquées! La

récolte est un moment joyeux. Chaque religion aune fête de la moisson. Cela nous ramène à unâge plus précoce, quand chacun de nous étaitdirectement lié à la nature et où une bonnerécolte était cause de grande célébration. Lescycles de la Nature, le soleil et les ondées, le ventet la pluie continuent encore de contribuer àl’évolution de nos plantes bien-aimées.

Peu importe comment elle est cultivée, nousexpérimentons la vie au travers de notreplantation préférée. Une fois qu’une plante acommencé à croître de façon végétative, il fautenviron dix semaines jusqu’à la récolte. Chaquejour dans la vie d’une plante est l’équivalentd’une année humaine, toutes les deux heurespasse un mois, et toutes les quatre minutespasse un jour.

Nous voyons la vie en accéléré à travers lacroissance de nos plantes : la vigueur de lajeunesse, la robustesse de la maturité, la beautédu développement sexuel et enfin la récolte et ladescendance, ou au moins quelques bonnesfleurs ou délicieux fruits.

Depuis la première occasion de leur rencontre il ya si longtemps, les humains et les plantes ontétabli une relation symbiotique, transcendant lesaléas de la vie pour prendre soin l’un de l’autre.C’est comme si nous avions formulé des vœuxsolennels l’un envers l’autre. « Je prendrai soinde toi, et à ton tour, tu produiras pour moi. » Lesvariétés végétales et les civilisations se sont tenuscette promesse à l’encontre l’un de l’autre depuisleur rencontre, depuis que l’Histoire est née.

Le premier jardinier était un chasseur/pécheur quirécoltait des plantes sauvages. Après un peud’expérimentation, il pensa à retirer les graines deleurs enveloppes naturelles. Puis, elles furentcraquelées et fendues sur les rochers chauds,mangées ou jetées après le repas. Certaines deces semences, jetées dans le dépotoir du campde chasse, ont commencé une nouvellepopulation au printemps suivant. Cela n’a paséchappé à notre premier jardinier. Ainsi, il aréfléchi et en a déduit: « En plantant ces grainesdans un certain endroit, je déterminerai où lesplantes poussent! » L’agriculture était née...

Et il y a 13 000 ans de cela, notre cultivateur-zéro a profité de sa toute première récolte, à lalumière d’une belle soirée, par un automneinoubliable...

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

Oubliez le Parc Jurassique! Ce n’est pas assez vieux (de 202 à 141 millions d’années avant notre ère) et il n’y aque de grosses bébêtes horribles qui ne nous offre rien debon, que des frissons bon marché!

D’où viennent les acides fulvique et humique?

Transportez-vous plutôt au Permien, soit de 290 à 250millions d’années avant notre ère et plus particulièrementdans un continent informe qui sera plus tard l’Amérique duNord, à la frontière entre deux sous-périodes du Permien, leLéonardien et le Guadalupien (soit entre 260 et 258millions d’années avant notre ère). Cette période chaotiquea vu une extinction majeure des espèces vivantes. D’après

les études scientifiques des fossiles léonardiens etguadalupiens, on estime que 95% des espèces vivantes(animales ou végétales) s’éteignirent à cette époque. Etalors, me direz-vous. On a survécu! Eh bien, non, l’hommen’avait pas encore montré le bout de son nez. Mais au XXIe

siècle, il peut tirer un grand bénéfice de cette époquecharnière entre le Léonardien et le Guadalupien. Et grâce àquoi? Grâce à la léonardite, bien sûr!

Plantes et cadavres d’animaux préhistoriques furentensevelis par les bouleversements géologiques que la Terrea connu au Trias, Jurassique et Crétacé. Les continents ontdérivé et à des milliers de mètres de profondeur, les restesorganiques des êtres vivants disparus ont été « brassés »

UN ZESTE DEDINOSAURE

AVEC ÇA?

Les acides fulvique et humiqueDes biostimulants organiques naturels

Par Bruno Bredoux

Les grands animaux de la préhistoire ont peut-être péri à cause de leur tropgrande gourmandise pour des variétés de plantes toxiques, comme les

angiospermes. Cependant, des millions d’années plus tard, nos immensesvertébrés offrent en héritage de véritables mines organiques de bienfaits dansles gisements fossiles. Et comme ils ne sont pas rancuniers, ils en font profiter

nos plantes préférées aussi bien que nous, les humains. Mais, à trop exploiterla Terre, ne jouons-nous pas, nous aussi, le même jeu dangereux qui a conduit

nos prédécesseurs sur cette planète à leur perte?

VOL. 7 NO 5 | 31

SUPPLÉMENTS ORGANIQUES | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

pour être mieux repoussés vers la surface pendant l’èreglaciaire du Tertiaire. Certains de ces gisements organiquesse sont transformés en carbone. Par contre, dans le sol dece qui est actuellement l’état du Nouveau-Mexique, unextraordinaire gisement de léonardite s’est formé. Ce n’estrien d’autre qu’un immense terrain où la terre a compostépendant des millénaires ce qu’il y avait de meilleur enmatières organiques naturelles (les résidus des 95%d’espèces disparues à la fin du Léonardien). Aujourd’hui onexploite ces gisements pour en tirer ce qu’on appellel’humus.

L’humus, à l’état soluble, tel qu’il est ensuite transforméindustriellement, contient des composés du groupe desacides fulvique et humique, fortement utiles pour enrichirtoutes sortes de solutions nutritives utilisées en jardinage.Une multitude d’autres éléments et composés naturels seretrouvent dans l’humus et ils sont particulièrementefficaces pour stimuler de façon entièrement naturelle lacroissance de nos plantes contemporaines.

Une compagnie comme General Hydroponics s’est très tôtintéressée aux gisements de léonardite de la planète et sesingénieurs et équipes de recherche ont eu le privilège depouvoir effectuer des tests sur près de 300 de ces sites.Avec un tel bagage, la compagnie a pu s’octroyer desprérogatives sur les gisements les plus riches en humus,soit en acides fulvique et humique, pour créer des produitsqui offrent les propriétés les plus recherchées et les plusefficaces dans le domaine de l’horticulture.

Les acides fulvique et humique ont déjà été qualifiés desubstances hydrosolubles les plus complexes et les plusraffinées que la terre ait pu nous offrir. Pour le corpshumain, ils ont des propriétés d’antioxydant des radicauxlibres et sont des chélateurs puissants des métaux lourds.

On peut se les procurer en capsules ou en solution dansles magasins de produits naturels. En horticulture, lemétabolisme cellulaire des plantes est fortement stimulé aucontact de ces acides. De plus, la conductivité électrique dela solution nutritive, mais aussi l’électrolyte au niveau descellules de la plante en sont fortement vivifiés. L’acidefulvique est réputé pour transporter les matériaux d’origineorganique directement aux cellules.

Un produit issu de l’ère préhistorique : le Diamond Nectar

General Hydroponics a mis au point un produit nomméDiamond Nectar qui n’est autre qu’un extrait exclusif d’acidefulvique tel que retrouvé dans la léonardite. Ce produit estbien évidemment très riche en substances minérales etorganiques essentielles pour la croissance des plantes. Etceci, à tous les stades de la vie d’une plante. Ce produitrégulateur est fortement concentré en chélates qui ont lapropriété de rester très stables dans un ample rang de pH(de 4 à 10 en moyenne). Il offre aussi, grâce à la présencede ces chélates, une énorme capacité d’échanges ioniquesau niveau des racines.

Selon la compagnie General Hydroponics, le DiamondNectar offre les caractéristiques suivantes :

• Il améliore la capacité d’absorption des éléments nutritifspar la plante en les convertissant en particules facilementassimilables.• Il distribue les éléments nutritifs à toutes les parties de laplante : racines, tiges, feuillage, fleurs et fruits.• Il offre aux cultivateurs les bienfaits d’un élémentorganique naturel, sous forme liquide.• En hydroponie et en hors sol, il contribue à créer unenvironnement encore plus proche de celui de la terre.

À SAVOIR : Un taux de pH très sensible

Il faut toujours verser le produit Diamond Nectar dans de l’eau pourobtenir une solution nutritive d’échantillonage adéquate, que ce soit

en hydroponie ou en culture en sol. Ne dispenser pas le produit dansvotre système avant d’avoir corrigé le niveau de pH de la solutionnutritive. En effet, Diamond Nectar est un acide, il baissera donc

automatiquement le pH de votre solution.

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | SUPPLÉMENTS ORGANIQUES

Tous les types de cultures peuvent bénéficier de ce produit,que ce soit des arbres fruitiers, des plantes médicinales, desplantes ornementales, des végétaux destinés à l’alimentation,etc. Que ce soit dans un jardin extérieur, en culturehydroponique ou en culture aéroponique, les bienfaits de cetextrait d’acide fulvique seront toujours pertinents. On peutl’utiliser en le versant directement dans la solution nutritive ouen application foliaire. Il s’utilise sans problème en associationavec des engrais complets ou des programmes de nutrition desplantes plus conventionnels. Grâce à l’action de l’acide fulviquedirectement sur leurs cellules, les plantes seront plusvigoureuses, leur floraison et leur fructification seront plusprécoces et abondantes. Enfin, la qualité de leurs goûts ou deleurs essences sera décuplée.

Recommandation d’application du produit Diamond Nectar par le fabricant

• Appliquez 2 à 3 ml/l durant toutes les étapes de croissance,de fructification et de floraison.• Ajoutez à la solution nutritive dans tout média, terre, horssol, et hydroponie.• Attention : Diamond Nectar est un acide, il baissera le pH devotre solution. Versez-le dans votre eau avant de corriger votreniveau de pH.• Ces quantités peuvent être augmentées à volonté. • Toutefois, au-dessus de 20ml/l, le fabricant a observé unphénomène de saturation qui pourrait provoquer unralentissement dans la croissance des plantes.

Pour en revenir aux dinosaures… et à leur disparition

Certains scientifiques (sur campus.fortunecity.com etpalaeo.gly.bris.ac.uk, entre autres sites) avancent sans broncherque les dinosaures ont connu l’extinction de leur espèce àcause de leur bêtise. Une théorie est basée sur le fait que les

dinosaures étaient lents et stupides, et qu’ils ont ainsi étédéjoués et surpassés par plus intelligents qu’eux, comme lesmammifères les plus agressifs qui étaient leur compétiteursdirects pour la recherche et l’obtention de nourriture.Cependant, toutes les études tendent à démontrer qu’en dépitde leurs cerveaux extrêmement petits, non seulement lesdinosaures ont survécu pendant une période remarquablementlongue, mais ils constituaient également un des groupes d’êtresvivants les plus versatiles parmi tous les genres d’animaux quiont jamais existé. Et on a pu observer à partir de mesures deleurs cavités crâniennes qu’ils n’étaient pas moins intelligentsque les reptiles qui ont survécu et qui sont parvenus àcohabiter avec nous, les humains.

Une autre théorie avancée par les scientifiques est surnomméeen anglais l’« eggstermination », ou l’extermination par ladisparition des œufs de dinosaures… causée par lesdinosauriens eux-mêmes. En effet, une des premièresexplications de cette hypothèse tient au fait que les animauxauraient développé un grand appétit pour leurs propres œufs(sans qu’on sache pourquoi, mais pour qui a vu des poules sejeter sur leurs propres œufs, cela n’a rien d’extraordinaire). Ladeuxième explication est que les changements climatiques et lestress de l’environnement en évolution soudaine auraient étéplus perceptibles par la femelle, ce qui aurait eu pourconséquence qu’elles en seraient arrivées à produire des œufsextrêmement minces, avec une coquille de plus en plus fragile.Ces œufs n’étant pas viables, la reproduction de l’espèce auraitpeu à peu déclinée jusqu’à l’extinction.

Et voici enfin, une énième explication qui nous intéressediablement. En effet, cette troisième conjecture tiendrait àl’évolution du régime alimentaire des dinosaures dont laplupart était herbivore, il faut bien le rappeler. Au cours de lapériode du Crétacé, une nouvelle classe de plantes, lesangiospermes, a commencé à apparaître. Les dinosaures ont

À SAVOIR : La guerre des eaux noires

Qui est à l’origine de la recette des eaux blk et Blackwater? La guerre va bon train entre lesstars de la télé-réalité The Real Housewives of New Jersey (qui proclament avoir eu l’idéeoriginale en 2008) et Creative Thinkers, l’entreprise canadienne qui a mis la boisson enpremier sur le marché. Les Québécois sont liés à cette histoire, puisque la recette de blk waterest élaborée par un entreprise de St-Jean-sur-Richelieu!

SUPPLÉMENTS ORGANIQUES | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

supposément développé un appétit féroce pourles angiospermes, ce qui aurait causé de laconstipation chronique chez les animaux géants.

D’après ce que les paléontologues ont avancé,ce ne serait pourtant pas la cause principale. Lesangiospermes, qui contiennent aussi desalcaloïdes puissants, auraient plutôt causé untype d’intoxication lente et aussi perverse qu’unedépendance à la drogue. Les dinosaures seraientdevenus accros aux angiospermes! Pour appuyerleur argumentation, les théoriciens de l’èrepréhistorique, spécialisés dans les alcaloïdes,soulignent le fait que de nombreux squelettes dedinosaures ont été retrouvés dans des positionstrès explicites, comme si l’animal était mort ense tordant de douleur.

On peut conclure que ces animaux sont allés audevant de leur mort, en consommant desplantes toxiques qui sont à l’origine de spasmesnerveux et de convulsions que seules les plantesqui empoisonnent peuvent produire.

Mais les dinosaures sont sans rancune! En effet, maintenant,grâce à leurs résidus organiques ils viennent bonifier le régimenutritif de nos plantes… sans une seule arrière pensée!

Les eaux minérales enrichies en acide fulvique et humique

La contribution des dinosaures à la santé desêtres vivants actuels ne s’arrête pas la. En effet, ilscontribuent aussi, via l’acide fulvique et humique àcelle des humains. Vous aurez certainementremarqué depuis quelque temps l’invasion de cesboissons enrichies en acides fulvique et humiquetelles que Blackwater, ou son féroce concurrent blkwater, sur les tablettes de nos épiceries fines etboutiques de produits naturels. L’idée est de faireprofiter le corps humain de l’activité de stimulationbiochimique provoquée par ces acides qui jouentun rôle essentiel dans notre absorption desmicronutriments. Les deux fabricants, qui sontactuellement en procès, proclament chacun avoirinventé la formule. Pour Blackwater, la formulemêle les acides fulvique et humique à un cocktailde 77 autres micro et macroéléments, minérauxessentiels (oligoéléments) et électrolytes.

Voilà, vous pouvez donc vous aussi consommer des restantsorganiques d’il y a plusieurs millions d’années… en ayant peut-être tout de même, au moins une fois, une petite crainte decontribuer à dépouiller à jamais notre bonne vielle terre detoutes ses richesses!

Sources : General Hydroponics, agri-nova.com, bioticas.com, et nymphes.ifrance.com.

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

Car ce sont probablement les algues unicellulaires et, par lasuite, les lichens, qui ont constitué les premières formesvégétales, il y a de cela plus de 540 millions d’années.Mais les mousses suivent pas très loin derrière! Cesmerveilles font partie de l’embranchement des bryophytes,des petits végétaux dépourvus de racines, de vaisseauxtransporteurs de sève dits modernes, de fleurs et seloncertain, de feuilles. Ce sont donc des végétaux trèsprimitifs. Leur survie à travers les ères climatiques etgéologiques relève pourtant de l’exploit. Durant cescentaines de millions d’années, les mers se sont formées,les continents ont émergé puis se sont enfoncés, lesmasses rocheuses se sont séparées, les conditionsclimatiques sont passées de tropicales à glaciales,successivement, à des dizaines de reprises. Et pourtant, lespetites mousses ont résisté. Elles sont toujours là, à vospieds, délicates, discrètes, incroyablement résilientes.

Peut-être est-ce justement à cause de cette petitesse queles mousses ont traversé ces multiples changements. Vrai

qu’elles s’adaptent à pratiquement toutes les conditions :froides, chaudes, sèches, humides, au soleil ou à l’ombre.Elles vivent en montagne ou sur le bord de la mer, près desroutes achalandées ou tapies au pied des arbresgigantesques qui peuplent les forêts pluviales. Les moussessont petites : parmi les quelques milliers d’espècesaujourd’hui recensées dans le monde, aucune ne mesureplus de 50 centimètres de hauteur. Une colonie cependantpeut occuper des dizaines de mètres carrés de surface! Leurmorphologie est très simple, presque simpliste : une tigeavec quelques rhizoïdes à son pied, de courts rameaux, despseudophylles (organes proches des feuilles) mesurantquelques millimètres de longueur et un appareilreproducteur. Elles peuvent donc s’insérer dans toutes lesanfractuosités : celles que l’on retrouve entre les planchesmal ajustées des patios ou des quais, celles qui se sontcréées après l’éclatement d’un rocher, celles qui se formentnaturellement entre les sillons des écorces. Elless’établissent également directement au sol, sur le sablehumide ou sur la terre de jardin. Elles affectionnent les

PETITE MOUSSEDEVIENDRA

(PEUT-ÊTRE)GRANDE…

Par Sylvie LabergePhotos de l’auteure

Au commencement, il y avait les mousses… En fait, cette affirmation est un peu exagérée,

mais à peine…

Pol

ytrich

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BOTANIQUE | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

surfaces rugueuses des blocs de granit, des briquesfabriquées de main d’homme, des toitures mal entretenues.Vous en avez dans votre pelouse? Chanceux! Véritablement,elles sont presque omniprésentes.

Presque, oui. On ne les retrouve pas dans les déserts lesplus secs. Pas parce qu’elles ne sauraient y survivre untemps. Plutôt parce qu’elles ont besoin d’humidité, tôt outard. Ne possédant pas de racines, elles ne peuvent allerrecueillir la précieuse humidité dans les profondeurs,comme le font les plantes supérieures désertiques,superbement adaptées à cet environnement. Les rhizoïdesprésents au pied de la courte tige d’une mousse ne serventen effet qu’à accrocher l’individu à son support. Ces petitsorganes n’ont aucune autre fonction. Ce sont lespseudophylles qui captent l’eau, en l’absorbant au traversde leurs minces tissus, soit par capillarité (par imbibition),soit à l’aide de stomates (minuscules ouvertures situées àla surface des tissus). Malgré le fait que les mousses soientreconnues pour leur incroyable capacité à retenir entre 10 et25 fois leur poids en eau, elles ne peuvent tout simplementpas résister à une sècheresse quasi continue, comme celleque l’on peut retrouver dans les déserts les plus chauds. Etpuis, sans eau, les mousses ne peuvent se reproduire. Lesspermatozoïdes ciliés nagent vers les cellules femelles et,seulement alors, l’union entre les deux peut avoir lieu. Sanshumidité donc, pas de reproduction.

Un début dans la controverse!

Et qu’elle est étrange, cette reproduction! Chez les plantessupérieures, l’individu est (le plus souvent) diploïde : ilpossède deux jeux de chromosomes. Les cellules sexuelles,

elles, ne possèdent qu’un jeu de chromosomes : elles sonthaploïdes. Lors de l’union d’une cellule mâle avec unecellule femelle, le rejeton hérite d’une copie des gènesprésents sur chacun des deux jeux de chromosomes : il estdiploïde. Chez les mousses, c’est l’inverse qui se produit.Les individus adultes sont porteurs d’un unique jeu dechromosomes. Après la fusion des cellules reproductricesmâles et femelles, des nucléoles à double jeu dechromosomes sont formés, au terme d’une maturationpouvant aller jusqu’à six mois. C’est à ce moment qu’unemétamorphose se produit : la méïose. Ce processustransforme les cellules diploïdes en spores haploïdes quiseront dispersés par le vent, la pluie ou les animaux. Puisune nouvelle mousse naît, et le cycle recommence…

Pour presque toutes les espèces de mousses, c’est unecapsule perchée sur un long et fin filament, élégammentappelé soie, qui renferme les précieuses spores. Lescapsules se fendent le long de « coutures » préexistantes,laissant échapper les minuscules poussières. Chez certainesmousses, la capsule explose avec une force inouïe,projetant les spores quelques centimètres plus loin.L’équivalent chez l’humain d’un crachat qui atteindrait le solà plus de cinq mètres de distance! La semence se doitd’aboutir dans un lieu qui sied à sa germination et à sonépanouissement. De quoi a l’air ce si charmant endroit? Ilest ouvert, humide, et chaud. Ce sont des éléments quidoivent être présents afin que la germination se produise. Ilse crée alors, souvent à deux extrémités de la spore, defins rhizoïdes. C’est le protonema, le tout premier stade dedéveloppement de la mousse. Cette petite massefilamenteuse donne doucement naissance à une, ou, le plussouvent, à plusieurs mousses adultes. C’est le début de la

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formation d’une colonie, composée de clones identiquesdans une très forte majorité.

Ce qui nous amène à considérer la durée de vie desmousses. Doit-on s’attendre à ce qu’un si petit organismeait une grande longévité? Voilà une question qui méritedeux réponse : oui et non! Prenons le cas très spécifiquede la mousse de sphaigne. Chaque tige individuelle isoléepossède une durée de vie moyenne : quelques années,tout au plus. Mais voilà où les choses se compliquent :c’est que la tige s’allonge à l’infini, et ce sont les dernierscentimètres seulement de l’individu qui demeurent en vie.Le reste meurt, privé de lumière, alors qu’il s’enfoncelentement sous le poids des nouvelles cellules. Ainsi, sousles courtes tiges vertes de la sphaigne, il peut s’accumulerdes mètres de tissus morts, très peu décomposés, baignantdans une eau ultra acide. Et depuis combien de tempss’accumulent ces mortes formations végétales? Un petitindice : on y a découvert des mammouths presque

parfaitement conservés… Ce sont donc des milliersd’années, dans certains cas, qui se sont écoulés depuis lanaissance du premier individu de la colonie!

Il existe également un autre moyen de reproduction pourles mousses : le clonage de segments de la tige. Cesderniers sont séparés du plant mère pour se fixer un peuplus loin. Des centaines d’exemplaires génétiquementidentiques peuplent donc des pans entiers du sol d’uneforêt humide. L’individu de départ est reproduit à l’infini, etsa longévité devient presque éternelle…

Des mousses, oui… mais pourquoi?

Mais pourquoi Dame Nature conserve-t-elle dans sonpatrimoine moderne de si insolites formes de vie? Eh bien,puisque tout doit avoir une fonction ici-bas, celle desmousses figure parmi les plus importantes. C’est qu’ellesont le pouvoir de devenir d’importants bioaccumulateurs de

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métaux lourds, rien que ça. Comme elles se nourrissent enabsorbant les liquides et les gaz via les interstices de leurscellules et par capillarité, toutes les matières en suspensionpeuvent être captées par leurs minuscules feuilles. Ainsi, lesniveaux de plomb, de cadmium et d’arsenic ont pu, danscertaines régions européennes, être quantifiés en broyantles mousses et en analysant leur composition grâce à desengins formidables. Pour un autre métal, le cuivre, leprocessus est différent : ce dernier tue les mousses à petitfeu. Dans un site où ces humbles végétaux se portaientadmirablement bien auparavant, un biologiste curieux yeffectuant une visite subséquente pourra suspecter uneforte présence de cuivre en constatant l’état moribond desmousses présentes dans le milieu. L’application de sulfatede fer ou de sulfate d’ammonium ferreux détruira lescolonies de mousses. Ces éléments sont présents dansquelques formulations d’engrais commerciaux. Mais quidonc voudrait éliminer les mousses?

Un autre rôle joué par ce groupe est primordial pour lastabilisation des sites perturbés : certaines espèces serontparmi les premières à recoloniser les parcelles soumises àdes feux intenses. En s’installant sur des surfaces laissées ànu par les flammes, elles stabilisent les sols restants, etcontribuent à la création de pochettes contenant lesingrédients de base de la formation des protosols : petitequantité de minéraux, souvent sous forme de poussières,matière organique et eau. Les graines véhiculées par lesoiseaux, les animaux de passage et le vent s’y installent, etla revégétalisation de l’habitat se met en marche. Leprocessus est long, ardu. Les précipitations violentes,comme celles que nous observerons de plus en plus àcause des changements climatiques, délogent souvent toutsur leur passage. Même les plus résistantes des moussesn’échappent pas à la destruction par les pluies torrentielles.N’empêche, s’il n’était des végétaux colonisateurs, les solsperturbés seraient irrémédiablement emportés vers les plusproches cours d’eau, où ils s’accumuleraient endéséquilibrant l’habitat des poissons, des amphibiens, desreptiles et de tous les animaux qui en dépendent.

Quelle autre utilité à la mousse? La sphaigne, la mieuxconnue ici, en Amérique, pousse en fait un peu partout auxlatitudes boréales, en Russie, en Finlande, etc. Certainspeuples compte sur cette mousse récoltée pour se chaufferen hiver, et ce, depuis des lustres. Cependant, depuisquelques années, les biologistes tentent de préserver laressource. Ils ont entamé, avec les populations isolées, despourparlers, pour que ceux-ci cessent de récolter et debrûler la sphaigne. Malgré les solutions de rechange

proposées, les usagers continuent de refuser lesalternatives. Leur argument semble bien tenir la route : sil’utilisation de la mousse comme combustible, par un petitgroupe d’individus, se poursuit depuis des centainesd’années sans dommage apparent, c’est la preuve qu’ilssavent le faire de manière durable et écoresponsable. Ledébat se poursuivra probablement encore longtemps.

Les autres usages ancestraux sont assez bien documentés.Les amérindiens utilisaient les mousses pour rembourrer,calfeutrer et isoler. Elles étaient également prisées commecouches et serviettes sanitaires. Elles recouvraient le fonddes berceaux, servaient à fabriquer des pansements ultraabsorbants. Certainement un matériau de premier choix.Aujourd’hui, la mousse de sphaigne est récoltée d’abord etavant tout pour enrichir les terreaux de plantation ducommerce. Les jardiniers amateurs en achètent pour dessommes astronomiques chaque année. Dans les régionséloignées, les systèmes autonomes d’épuration des eauxcomportent souvent, en plus d’une couche de sable et degravier, une bonne épaisseur de mousse de sphaigne. Celle-ci filtre très efficacement les liquides souillés.

Une impensable diversité

Bien que la mousse de sphaigne soit l’une des mieuxconnues et des plus utilisées, il existe des milliers d’espècesde ces végétaux polyvalents. Chez nous, mnie, polytric,dicrane, climatie et hypne sont abondantes. Elles peuventêtre observées presque partout, elles sont résistantes à noshivers, elles sont les premiers signes de verdure que l’onrencontre à la fonte des neiges. On retrouve des moussessur tous les continents, y compris l’Antarctique. Ellesconstituent, pour certaines espèces animales, une source denourriture non négligeable. Il est étonnant, compte tenu del’incroyable diversité, de l’extraordinaire longévité et dupassé préhistorique des mousses qu’elles ne soient pasmieux étudiées.

Les guides sur les plantes sauvages et domestiquées abondentdans nos librairies. Plus récemment, les champignons ontsuscité un engouement certain, et le nombre d’ouvrages quileur sont consacrés s’en est trouvé multiplié. On trouve aussid’excellents manuels sur les fougères, les prêles, leslycopodes, les hépatiques et les sélaginelles. Mais où sont lesguides d’indentification et de vulgarisation « grand public »des mousses? À quand l’apparition de ces indispensablesoutils de référence sur les tablettes de nos librairies? Lesmousses, ces merveilles survivantes préhistoriques, neméritent-elles pas enfin toute notre attention?

Dicrane en balai

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Avec les activités du Domaine Joly-De Lotbinière, on peut mieux connaître nos voisines… les chauves-souris!

Par Josée Arsenault

Ils étaient nombreux, petits et grands, à participer à l’activité éducative « Chauves-souris et compagnie »

les 13 et 14 juillet derniers au Domaine Joly-De Lotbinière. Cet événement familial inédit est produit

en collaboration avec le Biodôme de Montréal. Pour l’occasion, Madame Diane Mitchell et Monsieur Olivier Lalonde,membre de l’Association des entomologistes amateurs du Québec,

se sont joints à l’équipe du Domaine pour communiquer leursconnaissances et leur passion du monde fascinant

des chauves-souris et des insectes dont elles se nourrissent.

À LADÉCOUVERTE

DE NOS VOISINES...

LESCHAUVES-SOURIS

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NATURE | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

L’activité « coup de cœur » des enfants!

L’activité fait le bonheur des enfants! Chaque année, les « veux voir » entrecoupent les « j’ai vraiment aimé majournée » alors que les membres du personnel répondent àtoutes leurs questions. Ces deux après-midis et soirées dedécouvertes font vivre aux visiteurs l’expérience privilégiéed’une rencontre avec ces mammifères méconnus, si difficilesà observer.

Une conférence en soirée et des stands d’animation enjournée permettent, aux petits comme aux grands,d’apprendre à démystifier ces petits mammifères de la nuitet à découvrir le vrai visage de celles que l’on croit à tort,terrifiantes et indésirables. Plusieurs activités sont offertesaux plus jeunes dont une table de bricolage et demaquillage. Plusieurs prix de présence leur sont distribués!

Une sortie éducative inoubliable!

L’événement se veut également une opération desensibilisation dont l’objectif est d’informer les enfants etleurs parents sur l’importance de demeurer prudent face àces petits animaux sauvages qui peuvent être porteurs demaladies comme la rage.

Lors de cette activité, les animateurs expliquent la façonappropriée de faire sortir de la maison une chauve-sourisou encore comment déloger une colonie de chauves-sourisde son grenier.

Pour piquer votre curiosité!

Saviez-vous que les chauves-souris sont les grandes amiesdes jardiniers? En mangeant chaque nuit une fois et demieleur poids en insectes nuisibles, elles débarrassent le jardindes bestioles indésirables et produisent un guanoextrêmement riche qui fertilise les jardins.

Un rendez-vous à ne pas manquer!

Pour en apprendre plus sur cesmystérieuses voisines et participerchaque année à cette fascinanteactivité qui remet en question lespréjugés et les phobies liés àl’imaginaire fantastique, rendez-vousau Domaine Joly-De Lotbinière!

À propos du domaine

Un lieu pour explorer, découvrir etse divertir. Endroit de prédilectionpour tous les amateurs d’histoire,de nature, de plein air, d’horticultureet de marche, le Domaine Joly-DeLotbinière vous propose unerencontre avec l’histoire et lanature, un pique-nique sous lesarbres centenaires, une promenadeau cœur de magnifiques jardins, unemarche en forêt, une douceaventure au fleuve et plus encore :• centre d’interprétation avecexpositions, mobilier d’époque etgalerie d’art;• magnifiques jardins offrant plusde 2 300 variétés de végétaux ;• riche programmation d’activitésfamiliales et d’événements culturels;• passionnante série de concertschampêtres;• accueil chaleureux et services personnalisés;• œuvre de bienfaisance, un encan silencieux annuelpermet d’assurer la pérennité de ce site unique grâce auxfonds amassés lors de cette activité. Suite au franc succèsconnu lors de l’encan silencieux du 160e anniversaire duDomaine, la Fondation du Domaine Joly-De Lotbinière,œuvre de bienfaisance sans but lucratif, ainsi que lesartistes donateurs ont relancé cette belle occasion de vousplonger au cœur de l’art québécois ainsi que de vousprocurer de magnifiques œuvres réalisées par d’illustresartistes.

Situé sur la rive sud, à seulement 40 minutes à l’ouest dela ville de Québec, le Domaine Joly-De Lotbinière est unimmense parc-jardin romantique aménagé au XIXe siècle parla famille seigneuriale de Lotbinière. Reconnu comme l’undes plus beaux jardins d’Amérique du Nord, ce site naturelexceptionnel est un attrait incontournable à visiter sur laroute de vos vacances. Vous pourrez y vivre une expériencehistoire-nature-culture inoubliable! Pour planifier votre visite,consultez domainejoly.com.

Renseignements

Josée ArsenaultResponsable des communications et des événementsTél. : 418 [email protected].

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | XXXX

FUSIONDU VERRE

ET DU VERTQuelques grains de sable. Du feu. Une canne à souffler.

Ou quand la matière rencontre l’imagination…Par Tom Primo

Il faut remonter 100 000 ans dans le temps, jusqu’à lapréhistoire, pour trouver les premières traces de verre

taillé par l’homme. En effet, à l’époque, un verrevolcanique récolté par les chasseurs permet de faire des

pointes de flèches acérées. C’est l’obsidienne éruptive.D’autres manifestations naturelles du verre sont aussi

dénichées et utilisées par l’homme. Les tectites (deminuscules billes de verre expulsées d’un cratère lors de

l’impact avec une météorite) servent de bijoux tandis queles fulgurites, résultat de la fusion de grains de sable

touchés par un éclair, permettent d’autres utilisations. Les premiers verres sont fabriqués par l’homme en

Mésopotamie, en Syrie et en Égypte vers l’an 3 000 avantJésus-Christ. Ils sont opaques et plutôt grossiers. C’est en

Syrie, au premier siècle de notre ère, qu’est inventée lacanne à souffler le verre. On peut désormais fabriquer du

verre « creux ». Le verre transparent apparaîtparallèlement en Phénicie (aujourd’hui le Liban).

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GALERIE | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

Les italiens, les gaulois et les espagnols s’emparent de cetteinvention qui se répand dans tout le bassin méditerranéen. Dès

qu’il a compris ce qu’il pouvait tirer de l’association du sable et dufeu, et aussi loin que l’on s’en souvienne, l’homme a été attiré par

le travail du verre, qui est une des plus anciennes formes d’art quel’on connaisse. Les techniques de soufflage du verre ne font alors

que s’affiner jusqu’à notre époque. Voici un petit panorama de l’art nord-américain.

Il existe, dans ce courant artistique, une forte complicité entre lessouffleurs de verre, dont le territoire de prédilection sur notre

continent est situé dans le Nord-Ouest des États-Unis. Aujourd’hui,cet art doit ses lettres de noblesse à Bob Snodgrass, car c’estgrâce à lui s’il y a maintenant un fort mouvement artistique en

développement autour de la création d’appareils de verre destinésà différentes utilisations domestiques.

Alex, qui est le fondateur du site headdies.com, a commencé à s’intéresserau verre il y a quatorze ans, dans les espaces réservés aux artistes lors desconcerts du groupe Phish, alors que la popularité de l’art de ces piècespsychédéliques ne faisait que commencer. Il était difficile de trouver unepièce digne d’un maître à cette époque. Ce genre d’objet est davantagedestiné à vous faire admirer le travail du verre plutôt qu’à une utilisationquotidienne. Cependant, les apprentis souffleurs font aussi leur marque...

Marcel Braun, 33 ans, est l’un des souffleurs de verre les plus chevronnéstravaillant avec Alex, et il est devenu un des maîtres les plus réputés dansson domaine après seulement cinq années d’apprentissage du travail duverre. Il lui faut parfois consacrer jusqu’à huit heures par jour, sur une périodede deux semaines de travail, pour fabriquer une seule pièce. Celles-ci sontévaluées à plus de mille dollars l’unité. Marcel affirme que tous les souffleursqui utilisent du verre changeant de couleurs peuvent laisser une signature deleur savoir-faire comme le faisait Snodgrass avec ses œuvres incomparables.

1. Globe de verre fleuri d’après une œuvre originale de DaleChihuly Bellagio, par Steve Garfield (2009).

2. « Libellules dans l’herbe » par Hans Godo Frabel (vers 1970), d’une valeur de 10 000$, en vente surfrabelglass.com.

3. Sculpture de verre Koru (Nouvelle-Zélande, 2010) par Venus Hot Glass (sur aotearoa.co.nz).

4. Fleur de verre soufflé par un artiste allemand, sans date.

5. Fleur en verre soufflé, réalisée par Léopold et RudolfBlaschka, qui fait partie de leur incroyable et très réalistesérie de reproductions de la flore et de créatures marines.Cette série a été exécutée de 1887 à 1936 à Hosterwitz, en Allemagne, suite à une commande du Musée botaniqueHarvard de Boston. L’équipe père-fils a conçu plus de 3 000 petites sculptures au cours de cette période de 50 ans.

6. Narcisse, par Sean Pavone, sans date.3.

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | GALERIE

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Bob Snodgrass a commencé à travailler le verre soufflé en 1971,préparant des pièces pour son patron de l’époque, Chuck Murphy,

propriétaire du New Phoenix Glass of Akron, dans l’Ohio. Snodgrassétait toujours à la recherche de nouvelles possibilités et de techniques

novatrices applicables au verre et dans une de ses expériences, ilmélangea de fines particules de cuivre avec du verre transparent. Il

termina son œuvre avec des nuances de rouge et de vert produites parle cuivre qui laissaient pressentir ce qui allait se passer plus tard dans

sa carrière de souffleur de verre.

Un jour, alors qu’il travaillait sur une pièce dédiée à un ami, une petiteboule de métal fût par le fruit du hasard soufflée par la torche et fît une

tache sur la pipe. Il la recouvrit avec plus de verre transparent etcontinua. La femme qui acheta la pièce fut ravie. Elle lui fit part qu’au

fur et à mesure qu’elle utilisait cette pièce de verre, de nouvelles

couleurs apparaissaient à l’intérieur de l’objet. Bob retourna à sonatelier avec l’intention de tenter à nouveau l’expérience. Ses piècesont depuis atteint une popularité presque légendaire, et ce n’est pascommun de découvrir par hasard une authentique « Snoddy » parcequ’elles sont avidement collectionnées.

Personne ne sait combien de temps la croissance du marché sepoursuivra encore, mais Alex de headdies.com pense qu’il est en pleinessor. L’art du verre n’est pas particulièrement lucratif, mais lesartisans du verre raffinent de plus en plus leurs techniques. En sebasant sur l’évolution de cette industrie au cours de la dernièredécennie, il y a fort à parier que c’est un mouvement artistique sérieuxet durable. Des pièces du passé ont déjà traversé les siècles!

alderart.com/glass/glasshtml/bob_snodgrass.htm

GALERIE | LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

7. Bouquet de tulipes de verre (2011), par Laumerle.

8. Série de fleurs de verre pour bijoux (2008), de spektyr.com.

9. Coupe à fruits en verre soufflé turquoise.Les créations antiques Dany St-Jean, le « Roi Collectionneur ».

10. Fleur à papillon en verre soufflé à la bouche (2012).Vous pouvez planter la Fleur à papillon dans le jardin ou dansles jardinières, sur les balcons terrasses et fenêtres. Remplir laFleur à papillon avec de l’eau et du miel, n’oubliez pas que lepapillon est très gourmand. Plus léger qu’un souffle, lepapillon est apparu sur terre il y a 40 millions d’années. C’estcertainement le plus bel insecte que nous pouvons admirerdans la nature. Nos écosystèmes pollués raréfient leursespèces et leur nombre. Il est urgent de protéger les milieuxnaturels. La Fleur à papillon est en verre soufflé à la bouche commel’ensemble de la gamme Tigedor. Au jardin merveilleux, S.A.L.R., Diesen, France.

LES HÉRITIERS DE BOB SNODGRASS

11. Marbre de la série « Skulls » (2006), collaboration deKobuki avec Bob Snodgrass.

12. Marbre « Cherry Blossom » (2006), par Kobuki (avec BobSnodgrass).

13. Pipe de la série « Skulls » (2009), par un apprenti de BobSnodgrass.

LES HÉRITIERS DE BOB SNODGRASS

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | CHRONIQUE

LA LUMIÈRE NOUS VIENDRA-T-ELLE DE CHINE?

Depuis environ deux ans, le marché de l’éclairage horticolesubit une concurrence forcenée des usines chinoises. Lemarché est inondé de produits plus ou moins sérieux,souvent difficiles à évaluer, provenant de la région deShenzhen en Chine. Les compagnies se multiplient sous desnoms souvent proches, offrant des lampes DEL decroissance ou tout autre produit dérivé. Les sites b2b quicommercialisent des gadgets chinois (souvent défectueux) àla tonne se sont aussi emparés de ce marché que ce soit,

entre autres, alibaba.com ou chinavasion.com, qui sontaussi réputés pour être les rois du scam sur l’Internet.

Les compagnies communiquent entre elles et nous inondentde courriels et de produits. Chacune essaie de tirer partiede divers éléments de marketing déjà bien éprouvés enOccident. En général, le nom de la compagnie contient lemot « Sun ». Ainsi, nous avons été contactés par Kelly deSun Lamp Company (« leader dans le domaine des DEL decroissance avec 5 années d’expérience »), puis par Ruby deHong Kong Green Sun Industrial Co., Ltd (seulement 4 années d’expérience!), ainsi que par Gary de ShenzhenGIP Optoelectronics Co., Ltd. Il ne faut pas oublier Nick deSunrise Technology Industrial Co., Limited. Ou encore Tigerde China Energy South Power Equipment Shenzhen Co., Ltd.Tous ces gens du département « Marketing » prennent dejolis prénoms à consonance anglo-saxonne pour se rendreplus familiers. On a aussi eu affaire (on en a déjà parlédans ce magazine) à « Robert » ou « Linda » de Rayleich,« Mary », « Angela » ou « Alice » d’Ohmax Lighting, etencore à une autre « Linda » (ou était-ce la même?) deDesire Power International Group Co., Ltd. Le meilleur pourla fin? « Rocket » de Global LED Lighting Co., Ltd!

Tous nous proposent des ampoules DEL avec lescaractéristiques suivantes :• nos ampoules DEL compactes vous donneront de bellesplantes touffues, des feuilles épaisses, et des tigesrobustes;• un spectre complet de la lumière efficace à l’intérieur, quiest essentiel à la photosynthèse des plantes;• un focus du spectre sur le rouge pour la floraison et lafructification, un focus sur le spectre du bleu pour lacroissance des plantes, les autres aspects du spectre offrantune couleur d’émission similaire à celle du soleil.• la réalisation de votre rêve de jardinage d'intérieur, avecune période de croissance plus courte, et l'augmentationd'au moins 25% du rendement sous votre installation.

Comment s'y retrouver? À qui faire confiance? Alors, avez-vous essayé les ampoules chinoises? Si oui, pouvez-vouscommenter votre expérience pour nos lecteurs([email protected])?

BONSLUMENS

DE CHINE!Par Stéphine Ruthie

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR | DVD

S’engager. Militer. Combattre. Pour une cause, la bonne. Toutes lescauses. Ou juste pour notre liberté! Rien n’illustre mieux ce besoin

insatiable de lutter que la série documentaire antinazie réaliséesous l’égide de Frank Capra pendant la Seconde guerre mondiale.

Par Bruno Bredoux

Why We Fight (1942-45, États-Unis, coréalisation de Frank Capra et Anatole Litvak)

Avril 1942, dans un bureau feutré du Pentagone, le général George C. Marshall s’adresse au Commandant Frank Capra,réalisateur à succès d’Hollywood fraîchement engagé dans l’armée américaine : « Capra, je veux mettre au point avec vousun plan pour réaliser une série de films documentaires – les premiers dans l’histoire de notre pays – qui expliqueront ànos soldats pourquoi nous combattons, et les principes pour lesquels nous combattons ». C’est alors au plus influentmetteur en scène d’Hollywood que revient la tâche d’éduquer le citoyen et le soldat américain sur les raisons del’engagement des États-Unis dans le second conflit mondial, l’homme qui a imposé son nom avant le titre du film sur lesaffiches et au générique (The Name Above the Title est le beau titre de sa biographie en 1971) et qui a fait de la Columbial’égal des grands studios en signant les plus grands succès des années 1930.

Une grande mobilisation s’organise autour de la réalisation de ces sept documentaires, Capra réunissant les talentsd’Anatole Litvak (déjà auteur en 1939, pour Warner, du premier film antinazi hollywoodien Les Aveux d’un espion nazi) à laréalisation, d’Anthony Veiller (au scénario) et de Walter Huston (pour la narration). Parallèlement, Frank Capra produiradeux autres films pour la série sœur « Know Your Enemy » (Know Your Enemy: Japan (1945), avec Joris Ivens commecoréalisateur, et Know Your Enemy: Germany (1945) avec Gottfried Reinhardt à la réalisation). Ces deux derniers films neseront pas distribués, la paix étant intervenue avant que ne soit réglée une dispute entre Hollywood et les producteurs del’armée à Washington, bataille de bureau et d’influence stratégique portant sur le concept même des documentaires.

Pour Why We Fight, le matériau de base confié à Capra par le U.S. War Department se compose d’images rapportées dufront par des reporters américains, et surtout des archives internationales conservées au Service du Trésor où il puiseradans les bobines des vingt dernières années provenant aussi bien d’Allemagne que du Japon. Car l’idée de Capra consiste,pour donner à ses films un impact décisif sur le public, à réutiliser les films de propagande de l’ennemi, en les détournantpar le commentaire. Depuis son apprentissage de gagman chez Mack Sennet dans les années 1920, Capra manie en effet lemontage, l’ellipse et la concision de façon incomparable et c’est sur cette maîtrise que reposera le phénoménal succès dePourquoi nous combattons.

POURQUOI NOUSCOMBATTONS

1. Prelude to War (Why We Fight I, 1942, réal. : Frank Capra et Anatole Litvak);2. The Nazis Strike (The Nazi Strike: Blitzkrieg! / Why We Fight II, 1943, réal. : Frank Capra etAnatole Litvak); 3. Divide and Conquer (Why We Fight III, 1943, réal. : Frank Capra et Anatole Litvak);4. The Battle of Britain (Why We Fight IV, 1943, réal. : Frank Capra et Anthony Veiller); 5. The Battle of Russia (The Battle of Russia: The Nazi March Frozen / Why We Fight V, 1943,réal. : Frank Capra et Anatole Litvak);6. The Battle of China (The Battle of China: Assault on the Great Wall / Why We Fight VI,1944, réal. : Frank Capra et Anatole Litvak); 7. War Comes to America (Why We Fight VII, 1945, réal. : Frank Capra et Anatole Litvak).

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C’ÉTAIT CHAUD!

Tout le monde autour de moi ne cesse de le répéter! Nousvenons de vivre l’été le plus chaud qu’ils aient connu! Lasécheresse, les températures insupportables, les culturesretardées ou en péril, rien de tout cela pourtant ne m’aréellement frappé. Il n’y a qu’en France, et dans une bonnepartie de l’Europe de l’Ouest, où agriculteurs ethydrogéologues se sont réjouis des pluies torrentielles quiont transformé juillet en mois le plus pluvieux de l’année.Pas de chance pour les vacanciers, encore que... Lasécheresse étant assez peu développée, et les averses duprintemps ayant été abondantes, cela fait que certainesrégions sont encore bien verdoyantes en août… un atoutpour les aoûtiens, même sous la pluie!

Pour ma part, cela est passé comme dans un tunnel. J’étaistellement occupé par un nouveau projet des PublicationsVertes (oui, celles qui vous offrent le magazine Le Jardinierd’intérieur tous les deux mois) que je ne me suis pas renducompte physiquement de ce qui se passait avec cesmanifestations météorologiques les plus extrêmes. Dans larégion du Bas-Saint-Laurent au Québec, les précipitationsn’ont pas dépassé 35 mm début août, un record depuis1959! Le manque d’eau menace aussi la pollinisation deplantes comme les courges. Le producteur de la fermebiologique Val-aux-Vents à Saint-Valérien, Richard Favreau,expliquait récemment à Radio-Canada : « Quand lesbourdons font leur ronde de butinage, ils ont besoin degouttes de rosée, mais le matin, il n’y en a même pas! Lesbourdons ne se promènent plus. »

La sécheresse aux États-Unis affecte aussi les agriculteursau Québec. « Il y a quatre ou cinq semaines [mi-juin], onpayait la tonne de maïs 220 $, » a affirmé le 31 juilletdernier au journal télévisé de TVA, David Boissonneault,président de la Fédération des producteurs de porcs duQuébec. Et continuant sur son idée : « Aujourd’hui, c’est340 $. Cela a fait exploser notre coût de production d’unemanière rapide et assez incroyable. » Il a ajouté : « C’estsûr que nous ne tiendrons pas longtemps comme ça. AuQuébec, on est autosuffisant en ce qui a trait aux grains,pour toutes nos productions. Par contre, les régionsaffectées fixent le prix mondial. Cela met la pressionpartout sur la planète. Majoritairement, on s’approvisionneavec du maïs du Québec et de l’Ontario, mais nos prixévoluent parallèlement avec ceux des États-Unis. Il y aseulement un petit jeu qui peut encore se faire sur lemarché local, selon différents critères. »

Évidemment, cette montée des prix des nutriments de basepour les animaux aura des conséquences en 2013. Leséconomistes prévoient déjà une augmentation de 4% du prixde la viande de porc nourri aux céréales pour l’an prochain.Les prix de la viande de bœuf et de la volaille pourraientaussi suivre cette courbe ascendante, et des produits debase comme les pâtes alimentaires et le pain, à cause desmauvaises récoltes de céréales, seront aussi affectés parcette hausse. Les produits transformés seront aussi touchés,surtout s’ils sont fabriqués à partir de fructose ou de siropde maïs. La margarine, les vinaigrettes du commerce etautres produits dérivés sont dans la ligne de mire d’uneaugmentation sur les tablettes des supermarchés.

Quelle est la solution du consommateur? Cuisinerdavantage, préparer soi-même ses petits plats plutôt qued’avoir recours à des produits transformés. Il faut un peuplus avoir recours au congélateur pour conserver des platspréparés. Certains invoquent le freeganisme (autrement dit,le gratuivorisme), cette tendance populaire qui incite lesconsommateurs à écumer les marchés publics au momentde la fermeture pour récupérer les produis jetés maisencore consommables!

Enfin, peut-être ne faut-il pas rejoindre des pratiques aussiextrêmes, mais avec un peu de bon sens on peut trouverdes solutions, améliorer des recettes et apprendre àaccommoder les restes!

LE MOTDE LA FIN

Par Bruno Bredoux

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