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L es quelque 270 mammifères,200 oiseaux et 80 reptiles du Jardin Zoologique sont loin de se douter que l’évolution du cadre législatif qui régit les zoos va nette- ment changer leur vie et leur permettre d’entrer dans un nouveau règne animal. Tout d’abord,l’arrêté préfectoral d’ouver- ture de 1993 précise les conditions de sécu- rité, de fonctionnement et d’impacts envi- ronnementaux. Il délivre un certificat de capacité pour l’entretien et la présentation au public d’espèces non domestiques. « Il est de mon devoir de spécialiste de respecter ce cadre législatif, tout en tenant compte du passé de cette véritable institution qu’est le zoo, des objectifs de service public et de l’environnement urbain du parc, explique Éric Plouzeau,directeur du Jardin Zoologique, par ailleurs vétérinaire reconnu dans le monde des zoos. Je dois également être le garant de la bonne application de la Directive européenne de 1999 qui prévoit que l’enri- chissement du milieu de vie des animaux Le Jardin Zoologique change d’ère Le Jardin Zoologique du Parc de la Tête d’Or est en train de vivre une véritable renaissance culturelle. Présenter des animaux dans un cadre agréable pour le seul plaisir des visiteurs appartient au passé. Désormais, la conservation des espèces menacées d’extinction, les actions pédagogiques, la recherche scientifique et la sensibilisation au bien-être de l’animal en captivité mobilisent toutes les attentions. Pour le Jardin Zoologique, cela se traduit par la mise en place de nombreuses actions et par la réalisation prochaine d’une Plaine africaine. Quant aux animaliers, leur métier va évoluer avec une prise en compte plus affirmée de la composante “soigneur”. devienne une activité permanente.” En ce début du troisième millénaire, garder cap- tif des animaux sauvages uniquement pour la satisfaction des visiteurs a donc vécu. Quatre grands thèmes d’action ont été définis par le Jardin Zoologique. Ils dessi- nent les contours du futur d’un zoo face à la dégradation écologique mondiale et en phase avec sa vocation de conserva- toire. Le premier de ces thèmes porte sur la par- ticipation à l’effort de conservation des espèces menacées d’extinction : « Nous développons notre participation aux pro- grammes européens d’élevage d’espèces mena- cées d’extinction et nous collaborons aux livres généalogiques d’espèces. Le principe est de mettre en commun les animaux d’une espè- ce entre les zoos européens participant aux différents programmes, puis d’organiser des échanges pour la reproduction. Aujourd’hui, nous participons à ces programmes avec les ours à lunettes, les panthères de l’Amour et les éléphants.» Le deuxième thème concer- ne des actions pédagogiques portant sur l’environnement et la conservation des espèces pour un public d’adultes et de scolaires : « L’objectif est de mettre en place De gauche à droite au 1 er rang : Audrey Dorel, Claude Paris, René Schweitzer, Estelle Auteroche,Aimé Ursi, Marie Nevoret (apprentie), Pascale Plot, Eric Plouzeau (Directeur),Jean-Marc Touzet (Directeur adjoint), au 2 ème rang : Guillaume Limouzin, Dominique Derian (vétérinaire vacataire), René Moschion, Benjamin Lagarde (stagiaire), Caroline Molliet,Wilfried Loiacono, Bruno Laliche, Pascale Ceselli, Géraldine Parachou, Hélène Gérard. Manquent sur la photo : Jean-Marc Combalier, Pascal Drevet, Lucie Boulon

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Page 1: Le Jardin Zoologique change d’ère - zoo.lyon.fr · ture de 1993 précise les conditions de sécu-rité,de fonctionnement et d’impacts envi-ronnementaux. Il délivre un certificat

Les quelque 270 mammifères,200 oiseauxet 80 reptiles du Jardin Zoologique

sont loin de se douter que l’évolution ducadre législatif qui régit les zoos va nette-ment changer leur vie et leur permettred’entrer dans un nouveau règne animal.Tout d’abord, l’arrêté préfectoral d’ouver-ture de 1993 précise les conditions de sécu-rité,de fonctionnement et d’impacts envi-ronnementaux. Il délivre un certificat decapacité pour l’entretien et la présentationau public d’espèces non domestiques.« Il est de mon devoir de spécialiste de respecter ce cadre législatif, tout en tenantcompte du passé de cette véritable institutionqu’est le zoo,des objectifs de service public etde l’environnement urbain du parc, expliqueÉric Plouzeau,directeur du Jardin Zoologique,par ailleurs vétérinaire reconnu dans lemonde des zoos. Je dois également être legarant de la bonne application de la Directiveeuropéenne de 1999 qui prévoit que l’enri-chissement du milieu de vie des animaux

Le Jardin Zoologiquechange d’ère

Le Jardin Zoologique du Parc de la Tête d’Or est en train de vivre une véritable renaissanceculturelle. Présenter des animaux dans un cadre agréable pour le seul plaisir des visiteurs

appartient au passé. Désormais, la conservation des espèces menacées d’extinction,les actions pédagogiques, la recherche scientifique et la sensibilisation au bien-être de

l’animal en captivité mobilisent toutes les attentions.Pour le Jardin Zoologique, cela se traduit par la mise en place de nombreuses actions et parla réalisation prochaine d’une Plaine africaine. Quant aux animaliers, leur métier va évoluer

avec une prise en compte plus affirmée de la composante “soigneur”.

devienne une activité permanente.” En cedébut du troisième millénaire, garder cap-tif des animaux sauvages uniquement pourla satisfaction des visiteurs a donc vécu.Quatre grands thèmes d’action ont été

définis par le Jardin Zoologique. Ils dessi-nent les contours du futur d’un zoo faceà la dégradation écologique mondiale eten phase avec sa vocation de conserva-toire.Le premier de ces thèmes porte sur la par-ticipation à l’effort de conservation desespèces menacées d’extinction : « Nousdéveloppons notre participation aux pro-grammes européens d’élevage d’espèces mena-cées d’extinction et nous collaborons aux livresgénéalogiques d’espèces. Le principe est demettre en commun les animaux d’une espè-ce entre les zoos européens participant auxdifférents programmes, puis d’organiser deséchanges pour la reproduction. Aujourd’hui,nous participons à ces programmes avec lesours à lunettes, les panthères de l’Amour etles éléphants.» Le deuxième thème concer-ne des actions pédagogiques portant surl’environnement et la conservation desespèces pour un public d’adultes et de scolaires : « L’objectif est de mettre en place

De gauche à droite au 1er rang : Audrey Dorel, Claude Paris, René Schweitzer, Estelle Auteroche,Aimé Ursi, Marie Nevoret (apprentie), Pascale Plot,Eric Plouzeau (Directeur), Jean-Marc Touzet (Directeur adjoint), au 2ème rang : Guillaume Limouzin, Dominique Derian (vétérinaire vacataire), René Moschion,Benjamin Lagarde (stagiaire), Caroline Molliet,Wilfried Loiacono, Bruno Laliche, Pascale Ceselli, Géraldine Parachou, Hélène Gérard.Manquent sur la photo : Jean-Marc Combalier, Pascal Drevet, Lucie Boulon

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« Jusqu’aux années 80, on se souciaitpeu d’environnement et de conser-

vation. Les lois ont changé et la vocation duzoo a beaucoup évolué. La nouvelle généra-tion sera celle des soigneurs-animaliers. »Pascale Ceselli semble apaisée.Elle qui mili-te depuis quatre ans au sein de l’Association

La nouvelle dimension des soigneurs-animaliers

De Quito à LyonDe Kaa à Shere Khan: c’est en résumé le des-tin animé de Jean-Marc Touzet, arrivé ennovembre 2002 au Jardin Zoologique en tantqu’adjoint au Directeur. Zoologue, ce grandspécialiste des amphibiens et des reptiles a réa-lisé un guide de terrain sur les serpents d’Équateur.Enseignant à l’Université de Quito,consultant à l’Institut d’Écologie appliquée etvice-président de l’association latino-améri-caine des parcs zoologiques, il a participé activement aux efforts internationaux pour la Conservation. Il a également créé à Quitola Fondation herpétologique Gustavo Orcés,institution spécialisée dans l’étude des reptileset des amphibiens. De retour en Europe en1999,après 22 années passées en Amérique duSud,il a été directeur adjoint du zoo de Thoiry,puis a contribué aux programmes de conser-vation in situ du zoo de Doué-la-Fontaine. Ce qui l’a attiré à Lyon: « C’est un parc gratuitde grande qualité.Le projet de la Plaine africaine,le soutien de l’équipe municipale au zoo,le potentiel du Parc et la bonne réputation d’Éric Plouzeau m’ont convaincu que l’aventu-re valait la peine d’être tentée. »

Francophone des Soigneurs-Animaliers(elle en est la vice-présidente) savourel’évolution d’un métier qui va enfin trou-ver ses lettres de noblesse. « Nous avionspas mal de retard par rapport aux autres zooseuropéens que je connais à travers l’associa-tion où nous échangeons et où nous appre-nons beaucoup sur le métier.Le Jardin Zoologiqueva enfin se hisser à leur hauteur. »Ce qui a beaucoup changé, ce sont toutd’abord les techniques : « Avec les espècesmenacées, nous n’avons pas de droit à l’erreur. Il n’existe plus de Lions de l’Atlas enliberté et seuls quelques milliers d’ours à lunettessubsistent encore. Nous sommes au courantdes programmes européens d’élevage et nouspouvons travailler en commun pour la conser-vation des espèces. Mais, c’est globalementl’état d’esprit des zoos qui a énormément évo-lué.Auparavant, il fallait avoir le plus d’espècesà montrer.La période de l’exhibitionnisme ani-mal a vécu et c’est tant mieux.La captivité esttoujours un peu gênante.Heureusement,nous

Hier “agent d’entretien”travaillant avec des animaux,

aujourd’hui véritablesmaillons de la chaîne

de conservation des espèces,les soigneurs-animaliers

du Jardin Zoologique entrentdans le XXIème siècle

avec espoir et motivation.

une information continue pour les visiteurs.Auprintemps 2003,des animations à heure fixe,pendant les repas, seront assurées par les soi-gneurs-animaliers. Des ateliers pédagogiquessont aussi organisés pour les scolaires. Cetteannée, un travail sur les empreintes a été misen place. Enfin, des panneaux d’informationpédagogiques seront installés près des enclos.En 2003, nous devrions être équipés d’unecinquantaine de ces panneaux. »Le troisième thème engage le JardinZoologique dans une participation activeà la recherche scientifique au bénéfice dela conservation : « Nous encadrons des étu-diants universitaires pour les travaux ou lesthèses qui apportent une plus-value à la conser-vation des espèces.À ce sujet, nous avons desconventions avec le Pôle Universitaire Lyonnaiset l’École vétérinaire.Des études ont déjà portésur le comportement des ours, des éléphantset des primates. »Enfin, conformément à la Directive euro-péenne, l’enrichissement du milieu de vieafin de mieux prendre en compte le bien-être des animaux en captivité est à l’ordredu jour. Le but est de donner les moyensaux animaux en captivité d’exprimer leurcomportement naturel,comme,par exemple,donner la possibilité aux animaux arbori-coles de grimper : « Cette action peut êtrecouplée avec des études comportementales.Ce fut notamment le cas pour les éléphants.

Nous avons installé un tronc couché dans leurenclos dans lequel nous introduisions,du prin-temps à l’automne, des branchages fournispar la cellule Arbre des Espaces verts. L’étudecomportementale des animaux durant cettepériode a démontré que les éléphants pré-sentaient beaucoup moins de comportementsqualifiés d’anormaux, donc que leur bien-êtreétait grandement amélioré. »Pour réaliser ces quatre thèmes,c’est toute

une équipe,encore incomplète,qui se mobi-lise et qui se montre particulièrement moti-vée par l’évolution nécessaire du métierd’animalier. Comme quoi, au JardinZoologique,les liens qui unissent une meilleu-re prise en compte du monde animal etune nouvelle aventure humaine peuventêtre très étroits… ▲

Pascale Ceselli

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En avril 2003, tout devrait être fini. Lasingerie comportera huit enclos diffé-

rents pour autant d’espèces de singes,toutesmenacées,contre six actuellement.À causede l’uniformité des enclos, les singes arbo-ricoles et les singes terrestres étaient logésà la même enseigne.Dans la droite ligne dela Directive européenne de 1999 relativeau bien être des animaux, le CRM 2003 duJardin Zoologique a tout repensé pour toutréaménager. « Ce CRM comprend une phasede préparation et une phase opérationnelle,explique Estelle Auteroche,25 ans,soigneur-animalier depuis 2 ans et responsable duCRM. La phase de préparation a consisté àrépertorier quels types d’aménagements nouspouvions bâtir selon les espèces et quels typesd’enrichissements les soigneurs-animaliers pou-vaient apporter pour le bien être des singes.Nous avons eu des réunions avec des profes-sionnels du comportement des primates,notam-ment avec Dominique Derian, vétérinaire spé-cialiste de la question.Tout a été pensé, jusqu’àla couleur des enclos et à leur éclairage. »La phase opérationnelle a débuté le 10 févrierdernier par le démontage des grillages actuelset la récupération de ceux qui étaient enco-re en bon état.Puis ce sera l’installation des

Quatre objectifs pour un CRM

Espèce menacéeet soignée

Arrivés en septembre 2002 en provenancedu zoo de Bâle, les deux ours à lunettes duJardin Zoologique font partie d’un programmeeuropéen d’élevage.L’un des deux pension-naires est arrivé à Lyon avec une dermatiteaiguë au niveau de la nuque,développée dèsl’age de 6 mois.Les traitements administrésne produisant aucun effet, une expertiseeffectuée à l’École vétérinaire a rendu inévi-table l’intervention chirurgicale pour enle-ver la totalité de la lésion.L’opération a eulieu le 4 février dernier.Tout a commencé aupetit matin par une télé-anesthésie avantun transport à l’École vétérinaire dans uncaisson spécial.L’intervention a duré de 9 à13 heures.Après 12 jours d’isolement pourla cicatrisation, 8 semaines de traitementquotidien seront nécessaires. Dans 3 mois,l’ours aura retrouvé tous ses poils et la der-matite ne sera plus qu’un mauvais souvenir.Les soigneurs-animaliers ont suivi toutes lesétapes de la convalescence avec une atten-tion particulière.Ils ont notamment pris soinde cacher de la nourriture pour que l’oursblessé ne succombe pas… à l’ennui!

Fruit d’une réflexion sur les différents biotopes des primates,le CRM 2003 du Jardin Zoologique vise à réaménagerentièrement les enclos selon les différentes exigencesbiologiques des espèces de singes.Un travail entièrement réalisé par l’équipe du zoo.

vitres avant la permutation des grillages etla peinture des fonds d’enclos. Une étudeprécise sur les couleurs a été effectuée avecdes paysagistes spécialisés dans le travail ani-malier en milieu zoologique, car chaqueenclos aura sa propre décoration murale.Un important travail de plomberie sera alorsnécessaire pour permettre aux primates deboire à la demande,ce qui évitera que l’eaune coule en continu comme c’était le casauparavant. Cela diminuera la consomma-tion d’eau, donc l’impact du bloc-bâtimentsur l’environnement,et évitera que l’eau desbassins ne croupisse en été.«Tous les soigneurs-animaliers participent à ce CRM,notamment àl’installation des nouveaux enclos où chaque com-pétence en bricolage est utilisée, ce qui évite lerecours aux prestataires externes.»Outre une chasse au gaspi toujours la bien-venue et un “Système D” efficace, ce CRMaura alors rempli ces quatre objectifs :mon-trer au public les primates dans un lieu devie le plus proche possible de leur milieunaturel ; répondre à leurs exigences biolo-giques;améliorer la sécurité des soigneurs-animaliers grâce aux divers agencements etdévelopper le travail d’équipe. ▲

avons désormais des missions de conserva-tion et de bien-être des animaux à accompliret à transmettre au public. » Comme tousses collègues, Pascale Ceselli a déjà la têtedans la Plaine africaine : « Quelle boufféed’oxygène ! Ce projet va demander des soi-gneurs-animaliers très compétents car nousdevrons jouer un rôle important de surveillancedes animaux pour prévenir tous types deconflits. Et puis, avec l’instauration des goû-ters, nous allons offrir un véritable spectacleau public. »Pendant les travaux, les soigneurs-anima-liers vont s’entraîner à l’incubation artifi-cielle.L’objectif est de reproduire des oiseauxqui peupleront la Plaine africaine à partird’œufs récoltés au Jardin Zoologique oudonnés par d’autres zoos.Cette expériencedevrait débuter avec les pélicans et lesautruches : « Le public saura que ce sont lessoigneurs-animaliers qui ont élevé les animauxqu’ils verront. Ce sera une grande reconnais-sance de nos qualités professionnelles. » ▲

Estelle Auteroche

Intubation de l’ours Valéro

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Le Jardin Zoologique présente par cer-tains aspects des points communs avec

le périmètre de la Ville classé Patrimoinede l’Humanité par l’Unesco. La cage auxours, le pigeonnier et la maison des cro-codiles du début du siècle côtoient la fau-verie, la singerie et les enclos des éléphantset des girafes des années cinquante à 80,tandis que la Plaine africaine préfigure ceque sera le XXIème siècle. Avec ce grandprojet de création et la rénovation de l’exis-tant, ce sont trois époques distinctes del’architecture animalière qui seront offertesau public sur un espace continu de 7,5 hec-tares. Mais aujourd’hui, c’est la Plaine afri-caine,dont le projet a été dévoilé à la pres-se le 5 février dernier, qui polarise toutesles attentions.« La Plaine africaine donne unnouvel élan, non seulement au zoo,mais éga-lement à tout le personnel.» Estelle Auteroche,soigneur-animalier, résume le sentimentgénéral face à un projet majeur de la requa-lification du zoo. Sur 2,5 hectares, soit 1/3

Saga AfricaEn 2005, le Jardin Zoologiquevivra à l’heure de la Plaineafricaine et les visiteurspourront contemplerplusieurs espèces animalesde la savane en semi-liberté.

du zoo, un environnement va être créépour répondre au mieux aux besoins desanimaux de la savane africaine, afin qu’ilsévoluent dans leur univers propre.Certainsde ces animaux sont des espèces mena-cées d’extinction et font l’objet de pro-grammes d’élevage européens. « Cettedémarche permettra de renforcer la vocationde conservatoire du Jardin Zoologique et denous ancrer plus fortement dans les réseauxprofessionnels et scientifiques » souligne ÉricPlouzeau qui conjugue le zoo à tous lestemps : en tenant compte du passé, engérant le présent et en préparant lefutur.Car la Plaine africaine a des exi-gences, notamment en termes dequalification du personnel soigneur-animalier : « C’est plus compliquéet plus dangereux d’avoir un espa-ce où cohabitent plusieurs espècesque des enclos isolés. Nousdevrons faire en sorte que lesanimaux s’approprient leurnouveau terrain de jeux,individuellement toutd’abord, puis tousensemble.La mixité desespèces ne va pas desoi et requiert beau-coup de vigilance.Parexemple, un ordreprécis sera établi

pour les entrées et les sorties. Mais l’équipedes soigneurs-animaliers se montre déjà impa-tiente, ce qui est bon signe. »Les concepteurs ont placé le public aucentre du projet en créant les conditionsqui permettront d’établir des rapports pri-vilégiés avec l’animal. Les différents pointsde vue et la profondeur du champ de visionfavoriseront la découverte de la Plaine afri-caine sous plusieurs aspects. Par ailleurs,une attention particulière a été portée auxmatériaux choisis pour créer les différentspaysages de la Plaine africaine (savane arbo-rée, forêt dense, ambiance tropicale) avecune forte prédominance pour le bois.Après la phase d’études, l’appel d’offres etla période de consultation des entreprises,les travaux débuteront en juin 2004 pours’achever en mars 2005. L’installation desanimaux est prévue à l’automne 2005. Àterme, ce sont près de 130 animaux quis’ébattront dans une Plaine qui fait l’una-nimité et qui placera Lyon à la premièreplace des zoos gratuits en Europe. ▲

Éric Plouzeau, directeur du Jardin Zoologique

130 animauxdans la plaineLa Plaine africaine rassembleraprès de 130 animaux du biotopeafricain.Parmi ceux-ci :des girafes,des antilopes koudous,des servals,des grues,des zèbres,des autruches,des lémuriens, des flamants, despélicans,des pintades,des canards,des crocodiles,des varans,des tor-tues,des marabouts et des jabirus.

V ILLE DE LYON - D IRECT ION DE LA COMMUNIC AT ION INTERNE - AVR IL 2003