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PECHE A LA THONAILLE ET DAUPHIN BLEU ET BLANCQUEL IMPACT ?

Evaluation du nombre de Stenella coeruleoalba pris accidentellement lors de lapratique de la pêche à la thonaille, et caractéristiques biologiques des dauphins

Rapport intermédiaire

Programme mené par le G.E.C.E.M.Chargée d’étude : Léa DAVID

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En Méditerranée nord occidentale une pêche saisonnière pélagique développée aularge des côtes continentales françaises, la thonaille, est mise en cause pour ses capturesaccidentelles de Dauphins bleu et blanc (Stenella coeruleoalba).

Les bateaux de la thonaille sont de petites unités (9-18 mètres), dotées d’un excellentéquipement électronique, et fonctionnant avec un équipage réduit (2-5 personnes en général).La pêche se concentre sur le Thon rouge Thunnus thynnus et l’Espadon Xiphias gladius. Lapêcherie est reconnue comme très ciblée sur les deux espèces qui représentent jusqu’à 97%des prises totales (Imbert et al, 2001). Les captures accessoires sont peu nombreuses et lesprises accidentelles sont relativement peu fréquentes, et intéressent surtout deux espèces : laTortue caouanne Caretta caretta, dont les quelques individus pris sont presque toujoursrelâchés vivants, et le Dauphin bleu et blanc, pour qui le filet est généralement fatal.

L’engin utilisé, la thonaille ou courantille volante, est considéré par l’UnionEuropéenne comme un Filet Maillant Dérivant, et de ce fait est frappé d’une interdictiondepuis l’année 2002. Néanmoins depuis l’Arrêté du 1er août 2003, cette pêche artisanaleméditerranéenne bénéficie d’un Permis de pêche spécial (PPS). Le PPS définit les critèresd’utilisation de la thonaille afin d’encadrer cette pêcherie. Parmi les critères techniques pourl’obtention du PPS on relèvera :

• l’ancrage des filets : ancre flottante + bateau• la généralisation des « pingers » (ou balise émettant des signaux acoustiques)• des navires < 18 m• une longueur de filet correspondant à 1 mille nautique par homme embarqué

(pour 5 milles maximum).

L’obtention du PPS est annuelle, le nombre de permis délivré est limité à 100 parannée.

L’engin de pêche est un filet relié au bateau et à une ancre flottante, l’ensembledérivant au cours de la nuit. Le filet pêche dans les dix premiers mètres sous la surface. Celanécessite donc des conditions météorologiques clémentes. De plus cette pêche n’est pasefficace s’il n’y a pas une période d’obscurité totale d’au moins trois quart d’heure durant lanuit. Cette obscurité est effective en dehors de la pleine lune et les trois jours qui la précèdent

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et qui la suivent. Durant un mois il y a donc 21 jours « d’obscur » favorables à la pêche et 6jours de «pause ».

Les pêcheurs à la thonaille déplorent les captures accidentelles et font preuve d’uneréelle bonne volonté dans l’application de techniques permettant de réduire ces prisesinvolontaires. Depuis 2002, les filets sont équipés de « pingers », visant à réduire le nombrede prises de cétacés. Avant l’utilisation de ces balises, durant l’été 2000, le nombre decaptures accidentelles avait été estimé à 326 ± 146 Dauphins bleu et blanc pour une flottillecomposée de 46 bateaux (Imbert et al., 2001) par extrapolation mathématique à partir d’unnombre de captures observées. Depuis, le nombre de bateaux et la longueur des filets ontaugmenté, et l’efficacité des pingers n’a pas été suffisamment évaluée. Elle estvraisemblablement réelle, mais nettement inférieure aux 90% d’efficacité annoncée au début(Imbert et al, 2002). Cette efficacité mérite d’être précisée. Les gestionnaires en concertationavec les pêcheurs ont mis au point une Charte (voir annexe) qui est entrée en vigueur parl’Arrêté modificatif du 8 juillet 2004 (JO du 15/08/04). Cette Charte :

• Favorise la coopération pêcheurs - scientifiques• Prévoit la possibilité d’embarquer des observateurs• Instaure un moratoire d’un mois dans la zone du Sanctuaire (15/08 au 15/09).

Cette pêche sélective semble rentable et attire de ce fait un nombre croissant depratiquants. La flottille va très certainement encore augmenter dans les prochaines années, etla pression exercée va s’intensifier, si la dérogation continue à être délivrée. Or les pêcheursexploitent une grande partie de la zone comprise dans le Sanctuaire pour les cétacés, érigé àcet endroit en raison du nombre de cétacés présents et de l’importance de cette zone pour euxau point de vue alimentation et reproduction. La pêche s’exerce de mai à octobre, c’est-à-direà la période pendant laquelle les cétacés sont les plus nombreux et où la plupart desnaissances se produisent. Autant dire que les interactions cétacés – pêcheurs sont importantesà étudier. Il s’avère donc urgent et nécessaire de chercher à comprendre pourquoi les jeunesdauphins semblent les plus touchés, dans quelles conditions les animaux se font piéger, etquel est l’impact des captures sur la population actuelle. Nous avons besoin de chiffres précispour confirmer l’importance de ce prélèvement, et le comparer aux populations de cétacés enprésence.

Le GECEM a donc été chargé en milieu de saison de pêche 2003 de poursuivrel’étude sur l’impact de la pêche à la thonaille sur la population de dauphins bleu et blanc, à lasuite des missions des années précédentes menées par le Centre Océanologique de Marseillesous la direction de Mr Imbert (Imbert et al. 2001, 2002 ; Gaertner et al. 2002 ; Dieval 2003).

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Afin de définir plus précisément quel est l’impact de la pêche à la thonaille sur lapopulation de dauphins bleu et blanc, l’étude se fixe quatre objectifs principaux qui visentavant tout à récolter un maximum d’informations sur les conditions de captures des animauxet les caractéristiques des individus piégés. Les pêcheurs ne pouvant pas passer un tempssubstantiel dans la réalisation du travail que nous décrivons ci-dessous, nous avons fait appelà des observateurs volontaires, qui ont embarqué sur les bateaux de pêche et récolté lesdonnées en mer. Les informations suivantes ont été collectées à bord des bateaux de pêche,c’est-à-dire in situ et en temps réel :

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- les caractéristiques de la pêche et les conditions des prises accidentelles : lieu de pêche,caractéristiques du filet, déroulement de la calée et de la relève, conditionsenvironnementales entre autres ;

- dénombrement des Stenella capturés, leur sexe et leur âge ;

- observations de cétacés en mer lors des transits vers et entre les zones de pêche pour avoirune idée de la présence de dauphins dans les secteurs exploités par cette pêche

- réalisation, le cas échéant, de prélèvements biologiques sur les animaux morts en vue dedéfinir leur âge, leur statut reproducteur, leur régime alimentaire et leur état de santé.

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Moyens matérielsLes fiches de relèvement des informations à bord des bateaux et une notice

explicative associée avec un exemple de fiches remplies ont été réalisées en collaborationavec le Parc National de Port-Cros (PNPC).

Voir annexe 1 : Pêche à la thonaille : GUIDE à l’attention des observateurs embarqués.

Une réunion d’information, tenue le 17 août dans la région marseillaise, a réuni unequinzaine de personnes et a permis d’expliquer le contexte et les objectifs, et de familiariserles observateurs avec le travail à effectuer.

Les 4 fiches répertorient les caractéristiques techniques du filet (pièces, jeux, fil etmailles), et permettent de suivre en temps réel le calage et la relève du filet en notant lespositions géographiques (latitude et longitude) de chaque signal (bouée surmontée d’unréflecteur radar). Enfin une fiche spécifique doit être remplie en cas de capture d’un cétacé.

Dans le cas de capture d’un cétacé, afin d’effectuer les prélèvements biologiquesnécessaires selon la procédure adéquate, un guide a été conçu :

Voir annexe 2 : Note sur les prélèvements à réaliser sur les dauphins capturésaccidentellement dans les filets de pêche à la thonaille.

Par ailleurs tous les bateaux ont été équipé d’un « kit autopsie » comprenant uneglacière rigide pour le stockage des échantillons à bord, une glacière souple pour le transportvers les laboratoires d'analyse, des sachets, des tubes et des bocaux pour stocker les organesou parties d’organes, les outils pour disséquer et pour protéger l’opérateur…etc.

Afin de couvrir tous les besoins d’analyse, les prélèvements suivants sont demandés :• analyse des polluants organiques persistants (pesticides et métaux lourds) : prélèvements

de peau, lard dorsal, muscle, graisse du melon, reins, foie, poumon. Les prélèvements sontréalisés en double, conservés l'un en sac plastique zip loc (métaux lourds), l'autre souspapier aluminium (biocides)

• recherche génétique (variabilité de l'espèce, relations parentales entre dauphins pris dansles filets) : à partir de petits morceaux de peau (4-5) conservés dans l'alcool ou congelés.

• recherche bactériologique de la brucellose à partir de la rate.

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• détermination du statut reproducteur à partir des gonades, testicules ou ovaires, conservéesdans le formol ou l'alcool à 90°.

• détermination de l'âge (prélèvements de 4-5 dents conservées à sec).• détermination du régime alimentaire à partir du contenu stomacal (les estomacs sont

prélevés en bloc et ligaturés aux deux bouts).

Moyens humainsDeux unités ont assuré la coordination des embarquements, les contacts avec les

pêcheurs et les observateurs, la collecte des fiches et du matériel biologiques : le GECEM etle PNPC.

Le démarrage de l’étude a nécessité de mettre en place une certaine organisation.Nous avons tout d’abord lancé un appel via email et Internet (site du GECEM) pour recruterdes observateurs intéressés et bénévoles. Des sessions particulières de formation auxtechniques d’autopsie ont été mises en œuvre spécialement pour cette étude. Plus de soixantedix personnes ont répondu à l’appel, parmi lesquels 24 étaient formés aux autopsies. Ils serépartissaient de façon irrégulière entre Port-Vendres et Nice, la majorité venant de Marseille,Toulon et Montpellier. Ils avaient des périodes de disponibilité couvrant juillet à octobre.

De son côté la Coordination des pêcheurs de l’étang de Berre et de la région nous afourni les coordonnées de 10 bateaux de pêche pouvant embarquer des observateurs, sur les68 bateaux ayant le PPS cette année (Coordination des pêcheurs de l’étang de Berre et de larégion). Il faut souligner que les bateaux qui ont accueilli les observateurs comptent parmi lesplus grands, utilisent les plus grandes longueurs de filet, et sortent le plus grand nombre denuits sur la saison (voir paragraphe Typologie de la pêcherie durant la saison 2004 dans lechapitre Résultats).

Enfin nous avons obtenu les autorisations nécessaires des Affaires Maritimes afind’être en règle pour tout ce qui concerne le travail en mer.

Organisation et déroulement d’une journée de pêcheLe coordinateur est chargé de contacter chaque jour les pêcheurs afin de connaître

leur intention de sortir ou non en mer pour le jour même voire le jour suivant. En effet, lepatron pêcheur décide très souvent au jour le jour en fonction du dernier bulletinmétéorologique s’il part ou non, à moins d’un beau temps bien établi qui lui permet deprogrammer plusieurs jours de pêche d’affilés. Le coordinateur s’assure ensuite de l’heure etdu lieu de départ du bateau. Il va ensuite contacter les observateurs potentiels pour la journéevoire le lendemain en fonction de leur disponibilité et de la proximité de leur lieu de résidenceavec le port de départ. Ayant identifié l’observateur il met celui-ci en contact avec le pêcheurpour qu’ils s’entendent sur les modalités d’embarquement. L’observateur doit confirmer sondépart une fois à bord et faire un rapport lorsqu’il revient à terre. Pour chaque journéed’embarquement un fax était adressé aux Affaires Maritimes stipulant les noms et prénomsdes observateurs et des bateaux sur lesquels ils se trouvaient. Pour le travail de suivi d’unemarée l’observateur reçoit une indemnisation de l’ordre 30,50 euros et tous ses frais dedéplacement sont pris en charge par le programme.

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Quelques images de la mise à l’eau des filets, de leur remontée, d’une prise de thon germon dans lesfilets et du résultat d’une nuit de pêche, où l’on distingue plusieurs Espadons et des Thons.

Photos Nathalie Di Méglio (hg, hd, bg) et Philippe Chabanne (mg et bd)

Le bateau quitte le port en début d’après-midi pour gagner les lieux de pêche. Letemps de trajet varie entre 3 et 5h. Arrivée sur place, le navire avance à vitesse réduite et posele filet derrière lui de façon rectiligne. Un signal est déposé tous les 600 m environ. La mise àl’eau prend près de trois heures pour 5 MN. Après deux à trois heures d’immersion (et desommeil pour l'équipage), le filet est remonté par l'avant du bateau, ce qui peut durer près de

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quatre heures. Les prises sont démaillées et préparées sur le pont, où elles seront ensuiterangées et recouvertes de glace. Une fois le filet remisé, le bateau fait route vers le port oùl’attend un mareyeur en milieu de matinée. L’équipage prend alors quelques heures de reposavant de reprendre la mer si la météo est favorable.

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Les conditions de travail se sont avérées difficiles. Une marée s’effectue à cheval surdeux jours, ce qui n’était pas toujours compatible avec les impératifs professionnels decertains observateurs, prêts à se libérer pour une journée mais pas disponibles pour deux. Lataille des bateaux est toute relative car si elle atteint un peu plus de dix mètres, l’espace estentièrement dévoué aux manœuvres inhérentes à l’action de pêche. C’est-à-dire qu’il n’y aaucune commodité à bord : ni cabine, ni cuisinette, ni toilette…des conditions que certainsobservateurs (et surtout observatrices) ont trouvé très, voire trop, spartiates.

Le fait de ne connaître qu’au dernier moment le départ des bateaux a parfoisfortement gêné l’identification d’un observateur disponible. De plus, si certains d’entre euxsont restés réellement disponibles sur une longue période, la plupart ont vite été démotivés parle faible nombre d’occasion d’embarquer et ont trouvé d’autres occupations. Il est arrivé aucoordinateur d’avoir à contacter 8 personnes différentes pour trouver finalement un seulobservateur pour un bateau dans un week-end. D’autre part la pêche ne connaît ni week-end

Quelques belles prises : Daurade coryphène, Grandes Castagnoles, Espadons, Thons albacore et germon.(photographies Philippe Chabanne)

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ni jours fériés, et les observateurs à terre sont souvent joignables en soirée. Le travail decoordination s’est adapté à ces conditions.

Dans l’ensemble il nous faut saluer la qualité de l'accueil des observateurs par lespêcheurs et la convivialité qui a généré une très bonne ambiance à bord. En revanche lesquestionnements auxquels ont dû faire face les observateurs ont été les stigmates d’un manquede préparation de cette étude, mais aussi d’un manque d'information des pêcheurs. Il estindéniable que l’étude a souffert de son démarrage dans l’urgence en cours de saison depêche.

Même lorsque les pêcheurs ont eux-mêmes entrepris une démarche d’amélioration deleur image et de collaboration avec les scientifiques et gestionnaires, il n’en demeure pasmoins que la présence d’un dauphin dans le filet instaure un climat de malaise. Dans deux casl’ambiance et le bourgeonnement d’une confiance ont été stoppés net. Ces bateaux ont ensuitetrouvé divers prétextes pour ne pas rembarquer d’observateur les jours suivants. Dans un casle rejet immédiat des animaux morts à la mer a entravé le travail, même le plus sommaire, del’observateur.

Concernant les bateaux de pêche sur lesquels nous pouvions embarquer, cinq d’entreeux ont pris des observateurs. Trois pêcheurs n’ont pas vraiment joué le jeu, ne donnantjamais une réponse claire sur leur décision de sortir en mer, ou alors répondant au x-ièmeappel téléphonique en indiquant qu’ils quittaient le port à l’instant même. Un des bateaux setrouvait dans une zone où nous n’avions personne de disponible (Villefranche), et le dernier amalheureusement perdu son bateau en milieu de saison. Au final nous avons suivi quatrebateaux de façon régulière.

Concernant les observateurs, 17 personnes différentes ont embarqué, dont 11formées pour faire des autopsies.

Tableau 1 : Nombre de jours de sorties en mer des pêcheurs et des observateursau cours de la période estivale 2004.

Nombre de jours : juillet Août Septembre Total Août-sept.

nombre de jours d’obscur 21 21 20 41nombre de nuits pêchées par au moinsun bateau *

11 8 9 17

(nombre moyen de nuits pêchées surl'ensemble de la flotte)

5,8 4,2 4,6

nombre de nuits où au moins unobservateur était présent à bord d'unnavire

2 5 7 12

nombre total de sorties avec unobservateur

2 12 11 23

*Données provenant de la Coordination des pêcheurs de l’étang de Berre et de la région.

Rappelons que de par le contexte de démarrage de l’étude, nous n'avons réellementpu débuter le travail qu'à la mi-juillet vers la fin d’une période d’obscur. Les données dejuillet n’ont qu’une valeur indicative. En août et septembre, nous avons pu couvrir entre 62 et

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77% du nombre moyen de sorties de l’ensemble de la flottille (voir tableau 1). Nous avons enfin de compte observé 25 marées.

Il semble évident qu’un climat de confiance et qu’une bonne définition du pourquoide l’étude et des bénéfices que chacun pourra en tirer est une base de départ nécessaire àinstaurer. Il faut que tous les partenaires y mettent le temps et l’énergie requis pour y parvenir.Autant de points cruciaux par lesquels démarrer les prochaines années.

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Mise en gardeDeux paramètres au moins font que cette saison 2004 ne peut être considérée que

comme une mise en route d'une étude plus globale. D'une part et surtout, parce que la missionne nous a été confiée qu'en milieu de saison de pêche, donc fort tardivement ; d'autre part enraisons des conditions même d’organisation des embarquements des observateurs et desconditions météorologiques particulières de cette année. Il est rapidement devenu évident quecette étude ne pouvait pas envisager d'atteindre ses objectifs de façon satisfaisante.

Captures de dauphinsAu total 10 dauphins ont été capturés, tous de l’espèce Stenella coeruleoalba. En

fonction des tailles mesurées (voir graphique 1), on compte 5 adultes d’une longueurcomprise entre 200 et 210 cm , 1 jeune (146 cm) et 4 petits (78 à 97 cm). La proportiond’adulte et finalement plus élevée que ce que nous attendions au su des résultats des étudesantérieures, avec près de 50% des captures.

Graphique 1 : taille mesurée (en cm) des 10 dauphins capturés accidentellement.

Les captures (voir tableau 2) ont été faites :- par 3 bateaux différents ;- au cours de 3 nuits différentes, dont une en août et deux en septembre;- en 4 épisodes de 1 à 4 individus, classés chronologiquement et composés comme suit :

• 1 petit• 2 adultes + 2 petits• 1 adulte + 1 petit• 2 adultes + 1 jeune

0

50

100

150

200

250

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

long

ueur

(cm

)

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Tableau 2 : Paramètres et caractéristiques des captures accidentellesde dauphins bleu et blanc lors du suivi de la pêche à la thonaille en 2004.

observateur date bateau Latitude Longitude Longueurdu dauphin

(cm)

Distance aupinger (1)

(m)

sexe

M.Colombey 08.08.2004 n°3 42,666 5,718 210 < 100 M?

M.Colombey 08.08.2004 n°3 42,664 5,708 200 < 100 M?

M.Colombey 08.08.2004 n°3 42,663 5,659 93 75 ?

M.Colombey 08.08.2004 n°3 42,664 5,658 90 75 ?

N.Courbin 09.09.2004 n°1 42,697 5,194 78 10 (3) M

N.Courbin 09.09.2004 n°1 42,676 5,211 204 100 M

N.Di-Méglio 09.09.2004 n°4 42,612 4,699 97 3 M

B.Cocardon 19.09.2004 n°3 42,598 7,020 205 2 M (2)

B.Cocardon 19.09.2004 n°3 42,599 7,022 206 30 F

B.Cocardon 19.09.2004 n°3 42,599 7,022 146 30 ?

1 La distance de l’animal au pinger le plus proche est estimée et non mesurée.2 Animal très fortement parasité, maigre, nécrose de la muqueuse gingivale et de la langue, nombreuses dentscassés ou manquantes.3 Pinger testé a postiori et s’avérant hors d’état de marche

Tous les animaux, sauf un (voir tableau 2), présentait un aspect extérieur associé à debonnes conditions physiques et de santé.

Malgré les données récoltées, nous ne pouvons pas établir de tendance par rapport àla tension horizontale du filet. Autant d’animaux se sont pris dans des portions de filet tendu,que dans des portions de filets déformées.

Les dauphins se sont pris parfois à côté d’un pinger, parfois au plus loin (100 mètrespour des pingers positionnés tous les 200 m). Dans un seul cas le pinger a été testé et il s’estavéré qu’il ne fonctionnait pas (voir tableau 2). Les autres seront testés au cours de l’hiver.

La proportion adulte versus petit + jeune est identique en août et septembre, del’ordre de 50/50. Dans trois cas sur quatre les captures multiples comprennent à la fois desadultes et des petits (ou des jeunes). Il est étonnant de constater que les animaux peuvent êtrefort éloignés les uns des autres. Dans le cas des quatre dauphins pris dans le même filet, lesdeux adultes séparés de 800 mètres se trouvaient à plus de 4 kilomètres des deux petits eux-mêmes distants de 100 mètres l’un de l’autre. Dans la capture du bateau n°1 (un adulte et unpetit) 2,7 km séparent les deux animaux. Enfin lors du dernier épisode, deux dauphins étaientcôte à côte et le troisième à moins de 200 mètres.

Le sexe ratio est le suivant : 4 à 6 mâles (adulte et petit), 1 femelle (adulte) et 3 nonsexés.

Les deux captures de 3 et 4 individus (08 août et 19 septembre) ont eu lieu enprésence d’observateurs non habilités à réaliser des prélèvements. Celle du 09 septembre a eu

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lieu dans de trop mauvaises conditions météorologiques pour que l’observateur se risque àautopsier à bord. Finalement, seul le petit dauphin capturé le 09 septembre 2004 a pu êtrecomplètement échantillonné, par Nathalie Di-Méglio : peau, lard, muscle dans le corps et lemelon, organe ou partie des reins, du foie, des poumons, les gonades, quelques dents et lecontenu de l’estomac.

Graphique 2 : Nombre de sorties en mer suivies et nombre de dauphinscapturés accidentellement sur les 5 bateaux échantillonnés en 2004

Il est intéressant de noter que mis à part un individu, tous les dauphins se sont prisdans la seconde moitié du filet, la plus éloignée du bateau, voire plus finement au niveau de lafin du 2ème tiers et dans le 3ème tiers. C’est aussi la partie du filet qui reste le plus longtempsdans l’eau. En ce qui concerne la hauteur des prises dans le filet, seuls trois animaux ont puêtre localisés, les autres étant trop entortillés. Un petit s’était pris dans les premiers mètres dufilet, la partie le plus en surface, un autre petit dans le tiers supérieur et le troisième, un adulte,à mi-hauteur.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1 2 3 4 5

Ba tea u

nb de dauphins

nb de sorties observées

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Les captures accidentelles ne sont pas proportionnelles au nombre de sorties (voirgraphique 2), et sont donc liées aux caractéristiques propres au bateau.

Dans ce cas deux éléments peuvent avoir une influence particulière :- le filet- la zone de pêche

Caractéristiques des filetsSi l’on compare les caractéristiques techniques des filets déployés par les cinq

bateaux échantillonnés, on remarque des similitudes pour trois d’entre eux et des particularitéspour un bateau (voir tableau 3).

Tableau 3 : Nombre de sorties, de dauphins capturés accidentellementet caractéristiques des filets utilisés par les cinq bateaux échantillonnés lors de la saison 2004.

bateau Nb desortiesAvec

observateur

Dauphinspris

(Ad/petit)

Longueurfilet

déclarée(km)

Nbpingers

Intervalleentre

pingers(m)

Longueur couvertepar pingers

(km)= nb pinger x intervalle

Positionpingers

N°1 8 2(1/1)

10 50 185 9,6 basse

N°2 6 0 7,8 40 200 8,4 basseN°3 7 7

(4/3)7,8 25 350 9,1 haute

N°4 3 1(0/1)

5,8 31 200 6,6 basse

N°5 1 0 8,6 30 200 6,4 haute

Le bateau n°3 se distingue des autres par ses captures de dauphins élevées, par unnombre de pingers faible compte tenu de la longueur de son filet d’où un intervalle entrepingers nettement supérieur. Selon le rapport des observateurs, les pingers étaient en plusdisposés de façon irrégulière. D’après les recommandations du constructeur les pingersdoivent être disposés régulièrement tous les 200 m afin que leur rayon d’émission sonore sechevauche et de préférence sur la ralingue inférieure du filet. Or le bateau n°3 a disposé lespingers sur la ralingue supérieure du filet, soit en surface, où le bruit et les vagues peuventmasquer les sons émis. Le bateau 5, présentant des caractéristiques proche du bateau n°3, n’apas pu être échantillonné suffisamment pour voir apparaître une tendance en fonction de ceséléments techniques.

Répartition spatio-temporelle des calées et des captures accidentellesLes pêcheurs suivis ont tous calé dans une zone au large de Marseille et des îles

d’Hyères, sur des fonds supérieur à 1500 mètres (carte 1). Les calées sont regroupées, lespêcheurs revenant aux endroits où la pêche à été bonne tout au long de la saison. Les

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déplacements sont faibles, puisqu’ils se situent dans une zone de 150 km de long et 40 km delarge. Les deux calées de juillet se localisent dans le Sanctuaire (carte 2). En août la pêches’est faite en dehors du Sanctuaire tous les pêcheurs calant dans une même zone restreintesituée en limite ouest de celui-ci. Ceci pour deux raisons essentielles, la première en vertu dumoratoire en vigueur du 15 août au 15 septembre, et la seconde par rapport à la distribution dupoisson qui serait resté dans les parages en abondance. En septembre les pêcheurs sont plusétalés, certains calant à nouveau dans le Sanctuaire.

Les prises accidentelles de dauphins (carte 1 et 2) se localisent pour trois d’entreelles dans la partie ouest de la zone exploitée par les bateaux suivis (à l’ouest de 5°44’7, sur lalatitude 42°37’ à 42°40) et la dernière à l’est, dans le Sanctuaire. Il est d’ailleurs important denoter qu’une des dernières calées de fin septembre, dans le Sanctuaire, après la levée dumoratoire, se solde par la capture de trois animaux.

Jeune Dauphin bleu-et-blanc pris dans un filet de la thonaille,Bateau n°4, 09 septembre 2004. Noter la marque très nette de la corde du filet en arrière de la tête.

(photo N. Di Méglio)

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Le bateau n°3, ayant capturé sept dauphins en deux épisodes, ne se différencie pasdes autres par la position géographique de ses calées. En revanche durant la même nuit dedébut septembre, deux bateaux calant tous les deux à l’extrême ouest de la zone exploitée parles bateaux suivis ont capturés trois dauphins.

Typologie de la pêcherie durant la saison 2004Afin de comprendre quel peut être l’impact de la thonaille sur les cétacés, il faut

avant tout connaître la typologie de cette pêcherie.En fait bien qu’il y ait 100 PPS disponibles, il n’y a réellement que 58 bateaux qui

ont effectivement pratiqué cette pêche en 2004. De plus certains la pratique de façonoccasionnelle, lorsque le thon passe sur leur secteur habituel d’exploitation, tandis qued’autres « arment » réellement pour ce type de pêche durant toute la saison favorable et sedéplacent en fonction de la localisation du poisson.

Graphique 3 : Evolution mensuelle du nombre de jours de sorties en meret du nombre de bateaux ayant pêché en 2004.

L’activité a démarré de façon très nette et forte au mois de mai, et une grandemajorité de bateaux de la flottille pratiquant ce type de pêche sont sorties en mer. Elle atteintun pic en juillet, mois durant lequel 51 bateaux ont pêché au cours de 286 sorties en mer. Dèsaoût cette pêche connaît un certain déclin qui s’accentue en septembre, où seulement 29bateaux ont pêché au cours de 156 nuits. Le reste de l’année, le nombre de sorties et debateaux en action est négligeable (2 à 7 bateaux pour 11 à 36 sorties).

On rappellera une fois de plus que la présente étude n'a pu démarrer qu'à la fin juillet,et ne concerne donc que la fin de la saison de pêche 2004.

Au cours de la saison favorable de mai à septembre, le nombre moyen de sorties dela flottille par mois varie entre 4 et 6 jours.

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50

100

150

200

250

300

350

J F M A M J J A S O

Nb

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0

10

20

30

40

50

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de

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Graphique 4 : Fréquence des bateaux en fonction du nombre de jours de sorties en mer de mai à septembre 2004.

En ce qui concerne chacun des bateaux, il s’avère que 11 bateaux sortent trèsrégulièrement à la thonaille au cours de la saison favorable (≥ 30 jours sur les 5 mois), 21sortent souvent (entre 17 et 27 jours), et le reste sort ponctuellement (≤ 15 jours).

Il est donc clair que cette pêche a été avant tout le fait de 32 bateaux qui sont sortisune à treize fois par mois de mai à septembre 2004. Ces 32 bateaux (48% de la flottilleconcernée par le PPS) ont effectuées 836 nuits de pêche, soit 83% de la totalité des marées(1012 sorties).

Notre effort d’observation de 25 calées ne représente que 2,4% de l’effort de pêchede l’ensemble de la flottille en saison favorable (1039 marées entre mai et septembre). Si l’onse limite aux mois d’août et septembre, notre effort couvre 7% des marées.

Comme nous avons suivi les bateaux calant parmi les plus longs filets, si l’on crée unindice tel que : nombre de sortie * longueur de filet, notre effort représente alors 10% de latotalité des kilomètres posés en mer en août et septembre (soit 187,400 km observés pour1853,600 km posés par l’ensemble de la flottille).

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0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44

nombre de jours

nom

bre

de b

atea

ux

��

Les calées que nous avons observées se localisent dans le champ de pêche typique decette pêcherie (Imbert et al, 2001), au large de la Provence. Mais l’avancée dans la saison etsurtout l’entrée en vigueur du moratoire entre le 15 août et le 15 septembre ont limitél’activité dans le Sanctuaire même.

Graphique n°5 : Fréquence des bateaux et nombre moyen de jours de sorties en mer en fonction de la longueur des filets entre mai et septembre 2004.

Les quatre bateaux que nous avons régulièrement suivis se trouvent sur la droite dugraphique n°5. En effet ils détiennent parmi les plus grands filets (5800, 7800, 8600 deux fois,et 10000 mètres), et ce sont ceux qui sortent en moyenne et au total le plus souvent (26, 36, 39et 44 jours dans la saison). Nous avons pu observer 27 à 67 % de leurs sorties lors des obscursd’août et septembre.

Représentativité et taux de captureOn sait que plus le filet est grand plus il y a de risque de captures accidentelles

(Gaertner et al. 2002), et plus les bateaux calent souvent, plus le risque là encore estlogiquement multiplié. Nous avons donc un échantillon des bateaux présentant le plus derisques de capturer des dauphins. Les estimations de captures de dauphins seront donc trèsprobablement supérieures à des estimations basées sur un échantillon plus représentatif del’ensemble de la flottille, avec des filets en moyenne moins longs et des sorties en mer moinsfréquentes.

Nous aurons donc probablement une « estimation haute », ce qui, dans notreproblématique, s’avère intéressant.

Il est tentant d’estimer approximativement le taux de capture de chacun de cesbateaux suivis malgré le faible pourcentage relatif de couverture d’observation des calées :52,4% en août (11 sur 21) et 33,3% en septembre (11 sur 33). Nous rappelons que ces chiffres

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1020

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longueur des filets

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Nb

moy

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ortie

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ne peuvent révéler qu’une certaine tendance qu’il est intéressant de présenter en gardant àl’esprit les réserves émises.

Nous avons calculé pour chaque bateau suivi le taux de capture par obscur reportédans les tableaux 4a et 4b ci-dessous :

Tableaux 4a et 4b : Taux de capture de dauphin par bateau en août 2004 (4a) et en septembre 2004 (4b) en fonction du nombre de sorties et de captures observées.

Août Nb sortieseffectives

Nb sorties avecobservateur

Nb dauphinscapturés

Taux de capture« observé »

bateau n°1 5 5 0 0bateau n°2 8 1 0 0bateau n°3 6 3 4 1,33bateau n°4 2 2 0 0

Total 21 11 4 0,36

Sept. Nb sortieseffectives

Nb sorties avecobservateur

Nb dauphinscapturés

Taux de capture« observé »

bateau n°1 7 1 2 2bateau n°2 8 5 0 0bateau n°3 9 4 3 0,75bateau n°4 9 1 1 1

Total 33 11 6 0,54

Les variations individuelles sont très importantes mais l’échantillonnage trop faiblepour permettre une analyse plus poussée. On remarque néanmoins que le taux de capture estsupérieur en septembre par rapport à août (0,54 contre 0,36), et que le nombre de bateauximpliqués dans les captures est également plus élevé en septembre (3 contre 1).

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Fréquentation de la zone de pêche par les cétacésLa zone exploitée par les pêcheurs est une zone très régulièrement fréquentée par des

groupes de Dauphins bleu et blanc. Au cours de prospections réalisées en août et septembrependant les années 1991 à 2001, des groupes de 1 à 160 individus y ont été observés. Nousavons reporté ces observations sur la carte 3.

Au cours des embarquements de la saison 2004, les observateurs ont relevé laprésence de cétacés dans la zone de calage du filet. Il s’agissait de Rorquals communs danstrois cas, de Globicéphales noirs Globicephala melas une fois, et de Dauphins bleu et blanc àcinq reprises. Un observateur sur le bateau n°3 a rapporté qu’un groupe de dauphins à suivi lebateau pendant toute la durée de la calée et qu’il est resté aux alentours une grande partie de lanuit sans qu’aucun animal ne se prenne dans le filet.

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Carte 4 : Courants de 0-100 m d’après le modèle de circulation générale OPA

1991-98 [David L., 2000]

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(March 98-February 99)Source : LoDYc.

Il est intéressant de noter que dauphins et pêcheurs exploitent la même régionparticulière.

Cette région correspond à une zone de « divergence », le courant nord méditerranéenforcé par la topographie de la côte et du plateau continental effectuant un mouvement detourbillon cyclonique au large des îles d’Hyères comme représenté sur la carte 4. Les cartesde températures de surface de la mer entre le 9 août et le 26 septembre 2004 montrentclairement les différentes masses d’eau qui entrent en contact dans cette région (cartes 5). Depar ce phénomène, cette région se distingue d’ailleurs clairement des alentours. Ainsi onretrouve le courant nord méditerranéen chaud longeant la côte vers le sud-ouest, laconvergence centrale plus fraîche de la mer liguro-provençale, les eaux fraîches issues duplateau du Golfe du Lion sous certaines conditions de vent. Ces masses d’eau créent deszones frontales, et l’on sait la richesse trophique qu’elles contiennent et engendrent (Frontier,1978). En tant que prédateurs supérieurs, il n’est pas étonnant de retrouver pêcheurs etdauphins sur les zones de concentration de nourriture, bien qu’ils ne soient pas encompétition. En effet, les pêcheurs recherchent les thons, et les dauphins ne fontqu'accompagner les thonidés, recherchant les mêmes proies qu'eux.

Pingers, dauphins et capturesL’historique de création des « pingers » ou « acoustic detterent devices », traduit en

français par « répulsifs acoustiques » remonte aux milieu des années quatre-vingt dix, et leurapplication première était de réduire les captures accidentelles de marsouins communs en mer

9 -15 août 2004 16 -22 août 2004 23 -29 août 2004

30 août - 5 sept. 2004 6 -12 sept. 2004 13 - 19 sept. 2004

20 - 26 sept. 2004

Cartes 5 : Valeurs de SST en août et septembre 2004 en Méditerranée nord-occidentale.

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du Nord. Depuis plusieurs modèles ont été développé en vue d’être efficace sur d’autresespèces de cétacés, dont l’AQUAmark200 utilisé par les pêcheurs à la thonaille.

Le pinger comprend une batterie ou pile, un microprocesseur sous contrôleélectronique, un transducteur acoustique, et un interrupteur à l’immersion. Le tout est figédans la résine. Ses caractéristiques physiques et émettrice sont indiquées dans le tableau 4 ci-dessous fournies par le constructeur. Un intervalle pseudo-aléatoire entre les impulsions a étéprogrammé afin de minimiser les risques d’accoutumance et de maintenir une distancesuffisante entre les animaux et les balises. Un équipement visuel et acoustique permet detester le bon fonctionnement de la balise ainsi que le niveau de la batterie.

Tableau 5 : caractéristiques de la balise AQUAmark200 telles que présentées par le constructeur.

Sortie acoustique Modulation de fréquence à bande large, chacune de 200-300ms long,avec une énergie harmonique dans les bandes de 5kHz à 160kHz.Typiquement : 145dB re 1µPa à 1m

Dimensions 164mm long x 58mm de diamètre à l’endroit le plus largeMasse « apparente » 410 g dans l’air et 135 g dans l’eauProfondeurmaximale

200 m

Espacementrecommandé

tous les 200 m

Durée de vie de lapile

1 à 2 ans pour une immersion continue, en fonction de la températurede l’eau. Jusqu’à 4 ans pour des pêcheries saisonnières ou pour unemploi discontinu car les balises s’éteignent si elles ne sont pasimmergées.

D’un autre côté, d’après des études en bassin (Kalstelein et al. 2003), les capacitésauditives des dauphins bleu et blanc s’étendent de 0.5 à 160 kHz (8 1/3 octave). Leursensibilité maximale se positionne à 64 kHz (42 dB re 1 microPa). L’étendue de leurmeilleure sensibilité auditive (définie comme l’étendue de fréquence avec une sensibilitécomprise de 10 dB de la sensibilité maximale) va de 29 à 123 kHz (approximativement 2 oct).L’audition des animaux devient moins sensible en dessous de 32 kHz et au-dessus de 120kHz.

Les pingers en question sont donc tout à fait audible par les dauphins bleu et blanc.En revanche vu les puissances émises, ils n’ont en aucun cas pour vocation d’être des« répulsifs », comme ils sont appelés à tort par les fabricants entre autre. Ils n’ont qu’unevocation d’alarme ou de signalisation de la présence du filet dans l’eau, d’où l’appellation« balise acoustique » que nous avons préféré.

L’étude réalisée par Le Gall (2004), montre clairement que si l’on souhaite avoir deseffets à la fois répulsifs et de masquage de l’écholocalisation, il faut une nature des signauxdifférentes de celles utilisée par les « pingers » en terme de modulation de fréquence et designaux impulsionnels. L’auteur évoque notamment une balise nouvellement mise au pointqui émettrait des sons nettement plus puissants (aux alentours de 185 dB (réf 1µPa à 1 mètre,efficaciét sur une centaine de mètres). Cette nouvelle balise qui devient réellement un répulsifs’approche plus des « acoustic harassment device » (dispositif de harcèlement acoustique) desanglo-saxons et américains. Les sons émis visent à entraîner une gêne efficace comprise defaçon théorique entre le seuil de dérangement sévère pouvant se traduire par un changement

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de comportement, le niveau de fatigue sensorielle et le niveau de limite de lésions auditivespermanentes. Reste à savoir si elle sera par ailleurs sans réel danger pour les espècesprotégées que sont les cétacés.

Raisonner en terme d’acoustique de façon théorique est intéressant et à la base de lacréation de ces dispositifs acoustiques, en revanche sur le terrain d’autres paramètres entrenten jeu qui peuvent contrecarrer les effets souhaités.

Tout d’abord il est possible que l’alarme émise par le pinger ne soit pas comprise parles dauphins. On peut avancer plusieurs hypothèses pour expliquer certaines capturesaccidentelles. Dans le cas des petits dauphins, il s’avère qu’on les trouve parfois à quelquesmètres de pingers en bon état de marche. Sont-ils attirés par la curiosité de ce son ? Commeun enfant à qui on n’a pas encore appris la dangerosité d’un objet associé à un son. Peut-êtreque dans le cas de captures multiples, les appels désespérés d’un petit amènent un adulte (ouplusieurs adultes) à se prendre également dans le filet ? On aurait tendance à penser qu’ils’agit d’une paire mère-petit, mais la plupart des adultes capturés cette année ont été identifiéspar les observateurs comme des mâles (sur la base des critères externes, qui ne sont pastoujours facilement reconnaissable à un observateur novice - voir également commentaires enfin du paragraphe « Représentativité des bateaux échantillonnés en 2004). Cela dit, la détressed’un petit peut probablement faire réagir d’autres individus que sa mère.

Une autre hypothèse veut que les animaux ne fassent pas attention aux sons, absorbéspar leurs activités : chasse ou socialisation.

Notons enfin au vu des résultats du bateau n°3 de notre étude, que des pingers malpositionné pourraient avoir un impact aussi négatif, voire plus, qu’une absence totale depingers.

Nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour comprendre pourquoi etcomment les cétacés se prennent dans les filets, avant même, ou au moins en parallèled’inventer et d’installer des haut-parleurs et des mégawatts sous la mer…

Comparaison avec les données antérieuresLes taux de captures calculés à partir des données récoltées à bord des bateaux au

cours de la saison 2004 peuvent être comparés à ceux des années précédentes (voir tableau 6).Les taux de captures sont très variables et peuvent en partie être expliqués par

plusieurs éléments.La présence de pingers pourrait influencer. Si l’on compare les obscurs d’août et

septembre des trois années il ressort qu’en 2004 les taux de capture sont plus élevés que ceuxobtenus en 2000 sans pingers (A) mais de façon surprenante également que ceux de 2001 avecpingers (B et F). En revanche ils restent sous le taux obtenu en 2001 par des bateaux sanspingers (C : 0,62). L’année 2004 était-elle un peu plus « meurtrière » ? Les dauphinsmontrent-ils une certaine accoutumance ?

On peut ensuite chercher une explication spatiale (voir carte 6), mais il n’apparaît pasde phénomène très marqué. Les captures reflètent tout à fait la vaste distribution des groupesde dauphins dans cette partie de la Méditerranée (carte 3) qui comportent très souvent toutesles classes d’âge. Les captures ont eu lieu sur toutes les parties échantillonnées, aussi biendans le Sanctuaire qu’en dehors. Une analyse plus poussée nécessiterait de bénéficier de tousles jeux de données existants afin de mieux maîtriser les biais dû à l’échantillonnage entreautre.

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Tableau 6 : Comparaison du nombre de sorties observées, de dauphins capturés et des taux de capturede dauphins lors de périodes d’obscur d’août et de septembre de 2000 à 2004.

Identifiant Répulsifs Année Dates del’obscur

Nb decalées

observées

Nb dedauphinscapturés

Taux decapture dedauphin

A Non 2000 20 juil.-10 août 34 8 0,23B Oui 2001 9 - 26 août 27 2 0,07C Non * 2001 * 9 - 26 août 37 23 0,62D Oui 2004 5 - 26 août 11 4 0,36

E Non 2000 22 août - 5 sept 6 6 1,00F Oui 2001 7 - 27 sept 11 2 0,18G Oui 2004 3 - 24 sept 11 6 0,54

Données de 2000 tirées de Imbert et al. (2001), données de 2001 tirées de Imbert et al. (2002), et données de2004 tirées de la présente étude. Les données proviennent de calées faites avec un observateur scientifique àbord, sauf * données issues des déclarations de trois bateaux.

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Enfin une des dernières explications non négligeables est l’effet mensuel. Si l’oncompare les mois d’août et septembre par année (tab.6), on constate que les taux sont plusélevés en septembre à chaque fois (pour 2000 : 0,23 en août contre 1 en septembre ; pour2001 avec pingers : 0,07 contre 0,18 ; et pour 2004 : 0,36 contre 0,54). Cela confirme lesrésultats indiquant que les captures sont plus importantes en « fin de saison ». Mais lesdifférences ne sont pas statistiquement différentes entre les mois d’août et de septembre (testt, P=0,233). Les différences entre années ne le sont pas non plus (Kruskall-Wallis, P=0,3333).

Ce phénomène est-il dû à une augmentation globale des captures ou à uneaugmentation des captures de petits ?

Tableau 7 : Pourcentage (et nombre total d’individus, N) mensuel de quatre classes d’âge de dauphinscapturés accidentellement par la pêche à la thonaille lors de suivi scientifique en 2000, 2001 et 2004.

% Adulte Subadulte Jeune Petit N

juin 50 0 25 25 4

juillet 25 0 25 50 4

août 25 0 12,5 62,5 24

sept 33,3 0 22,2 44,4 9

En regroupant toutes les données de captures accidentelles de Dauphins au cours descampagnes d’observation scientifique à bord des bateaux de pêche de 2000, 2001 et 2004(données tirées de Imbert et al. 2001 et 2002 pour les deux premières années) on remarqueque les captures sont nettement plus nombreuses en août (voir tab. 7). Nous avons voulusavoir quelle était la structure d’âge et nous nous sommes basés sur les classes de taillesdéfinies par Lockyer et Calzada (1992), à savoir : petit inférieur à 110 cm, jeune comprisentre [110 et 150 cm], et blanc compris entre ]150 et 180 cm], et enfin adulte supérieur à 180cm.

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fin juin-débutjuil.

fin juil-débutaoût

mi-août fin août début sept. fin spet.

adulte jeune petit

Graphique 6 : Pourcentage de trois classes d’âge pour les 41 Dauphins bleu et blanccapturés accidentellement par la pêche à la thonaille au cours de six périodes en été (données de 2000, 20001 et 2004. (Tiré de Imbert et al. 2001, 2002 et étude présente).

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La proportion de petits augmente à partir de juin pour atteindre un pic en août etdiminue en septembre (tab.7). Mais les différences ne sont pas statistiquement significatives(Kruskall-Wallis P>0,9). Les adultes représentent de juillet à septembre, un quart à un tiersdes captures, ils ne sont jamais prépondérants. Enfin les jeunes se font prendre en proportionsimilaire chaque mois en-dehors du mois d’août. Aucun et blanc n’a finalement été capturé.Notons simplement que deux individus capturés en août mesurent 150 cm et se trouvent doncen limite entre la classe « jeune » et celle des « et blanc ».

En fonction des dates de capture nous avons regroupé le jeu de données en sixpériodes comprenant 4 à 10 jours. Le graphique 6 met en évidence deux périodes de capturesimportantes de petits : la première fin juillet-début août (22-7 au 01-8) et la seconde de finaoût à mi-septembre (22-08 au 12-9).

La fin de saison, d’août à septembre, ressort vraiment comme la période où le plus dedauphins se font prendre, et celle où le plus de petits se trouvent piégés par les filets.

Cette période de l’année correspond à la pleine saison de reproduction et de mise-bas. Un pic des naissances de cette espèce en Méditerranée nord-occidentale et un gradientest-ouest très marqué ont été mis en évidence par les données d’échouages et les observationssur le terrain (Di-Méglio, 1993 ; Gannier 1995). Cela dit, il est délicat d’expliquer de façonplus précise les pics constatés dans les captures sans la composante de l’effortd’échantillonnage et de l’effort global de pêche.

Enfin nos résultats ne permettent pas de confirmer ni d’infirmer ceux obtenus parDieval (2003) concernant les relations entre les Dauphins et les caractéristiques des filets.L’auteur a mis en évidence que la longueur du filet jouait sur le nombre de captures, mais pasle temps de trempe. Il a également montré que les animaux avaient tendance à se prendre dansdes filets présentant des distorsions horizontales et moins dans ceux qui étaient rectilignes, etqu’enfin les dauphins se prenaient autant dans la première moitié du filet, la plus proche dubateau, que dans la seconde moitié. Nos résultats montrent que les dauphins sont pris plusdans la seconde moitié du filet, et qu’il n’y a pas d’effet rectiligne ou distordu. Mais cela estdû à notre échantillon qui est de taille trop modeste.

Représentativité des bateaux échantillonnés en 2004Les bateaux échantillonnés cette année sont-ils représentatifs des caractéristiques

moyennes de la flotte ? A l’usage, et après avoir vérifié par nous-mêmes la nature deséquipements, la réponse est non. Nous avons déjà montré que les 4 pêcheurs qui avaientaccepté de recevoir des observateurs à bord utilisaient les navires les plus grands, les filets lesplus longs et sortaient le plus régulièrement. Ce n’était pas gênant pour l’étude dans la mesureoù ces données étaient connues dès le départ.

En revanche, les relevés réalisés à bord du bateau n°3 ont montré que ce dernier nerespectait absolument pas les consignes d’utilisation des pingers, en n’utilisant qu’un pingersur deux en mer, et en les mettant qui plus est près de la surface, au lieu de les immergercomme il est demandé.

D’après le représentant des pêcheurs de l’étang de Berre et de la région, trois bateauxsur les 68 contreviennent ainsi aux recommandations du fabricant des balises entre autre.

La Coordination des pêches, qui nous a directement fourni la liste des pêcheursdevant participer à l’expérimentation, a également affirmé, en réunion du Groupe Recherchesdu Sanctuaire du 13 octobre 2004, que les singularités de ce bateau leur était parfaitementconnue à l’avance, et qu’ils l’ont inclus dans l’échantillonnage pour nous faire voir la

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différence de prises entre des bateaux respectant le protocole d’utilisation des pingers, et unqui ne le respectait pas.

Nous ne doutons pas de la sincérité de nos partenaires, mais un tel biais n’aurait eude valeur que s’il avait été annoncé, et accepté à l’avance. Découvert après coup, il ne peutque conduire à considérer le bateau n°3 comme non représentatif de la flottille, et de par lefait, à se retrouver avec un échantillonnage ne portant que sur trois bateaux et 18 sorties

Si l’on retire de notre échantillonnage le jeu de données issues du bateau n°3, afind’avoir, suivant les indications de la Coordination des pêcheurs, une vision plus proche de laréalité, les taux de captures présentés dans le tableau 6 changent. On obtient ainsi un taux = 0pour l’obscur d’août (8 calées, 0 dauphins capturé) et de 0,43 pour l’obscur de septembre (7calées et 3 dauphins capturés). Le taux de septembre est toujours supérieur à celui d’août,mais si l’impact en août est le plus faible de tous les résultats, celui de septembre reste élevécomparé à 2001 avec pingers (F). Mais l’échantillonnage ne porte plus que sur 3 bateaux, etne peut pas être considéré comme représentatif.

D’après les pêcheurs, le nombre de captures moyen par bateau est de 3 à 4 dauphinspar année, avec souvent un adulte et un petit lors d’une même nuit. Ils estiment que depuis lesnouvelles mesures (taille du filet, pingers..), ils prennent moins de dauphins (avant ilscapturaient autant que le bateau n°3 de notre étude), et surtout moins d’adultes.

Si notre étude ne permet toujours pas de prouver réellement l’efficacité des pingers,il semble qu’au vu des captures du bateau n°3, des pingers mal positionnés auraient un effetplus négatif qu’une absence de pingers. Ces constatations appellent des étudessupplémentaires et surtout une utilisation des pingers conformément aux recommandations duconstructeur.

Le sexe ratio décrit par les observateurs en 2004 est très déséquilibré : 4 à 6 mâlespour une seule femelle, et trois non déterminés, les dauphins ayant été rapidement rejetés à lamer sans que les observateurs aient pu les examiner. En 2001, sur 13 dauphins capturés, ilavait été observé 4 femelles (dont 2 adultes), 4 mâles et 5 non déterminés, représentant 3adultes, 2 jeunes et 8 petits. En 2000, le sexe n'a pas été indiqué, l'âge-ratio indiquait 9 petits,4 jeunes et 5 adultes.

Il convient de rester prudent dans l'exploitation de ces chiffres. La détermination dusexe des dauphins sur les critères externes n'est pas évidente, le pénis du mâle n'étant pasextériorisé, et repose essentiellement sur la longueur du périnée. Nos observateurs ont reçuune formation, incluant schéma et photographies, insistant sur ces points, mais l'expériencemontre que même au sein des experts du Réseau Echouage, des erreurs peuvent êtrecommises au cours de l'examen externe, corrigées ensuite par l'autopsie de l'animal ou lesétudes génétiques. Dans le feu de l'action, dans les conditions malcommodes d'un bateau enaction de pêche, dont l'équipage presse l'observateur de faire au plus vite pour dégager lepont, il est assez facile de se tromper, surtout par manque d'habitude. Un des observateurs apréféré d'ailleurs mentionner "mâle probable" pour les deux dauphins observés, d'où notrechiffre de 4 à 6 mâles. En outre, les données éthologiques indiquent une ségrégation des sexesdans l’espèce Stenella coeruleoalba, les femelles et leurs jeunes voyageant en troupes dont lesmâles adultes sont généralement absents.

Dans la base de données du Réseau Echouages Méditerranéen, le sexe-ratio établi sur646 Dauphins bleu et blanc sexés est de 4 mâles pour 3 femelles (m/f = 1,324).

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Projet campagnes à venirAfin de mener cette étude à bien pour les années suivantes, il sera indispensable de

plus impliquer les pêcheurs et les observateurs, notamment par des réunions regroupant tousles acteurs pour définir les buts, les moyens et le rôle de chacun.

L’étude ne peut être poursuivie sur un nombre de bateaux trop faible et trophétérogènes pour donner une vision représentative des captures de l’ensemble de la flotille.

Pour un suivi continu, homogène et rigoureux, il serait souhaitable d’avoir au moinsun observateur permanent formé aux autopsies tout au long de la saison sur le même bateau« représentatif » de la flottille.

En parallèle des observateurs bénévoles, formés, pourraient embarquer sur les autresbateaux de pêche.

Il serait bienvenu d’ajouter des informations sur les conditions de captures et lescaractéristiques des filets dans les fiches de suivies.

- position des pingers sur le filet- intervalle entre les pingers- espacement régulier ou non- pingers amovibles ou fixes ?

Il sera également nécessaire de revoir les fiches actuelles pour intégrer les capturesde dauphins de façon plus précise : position dans la longueur et la hauteur du filet, localisationdes pingers alentours, …

La caractéristique spatiale de l’ensemble de la flottille en pêche est un élément à nepas négliger, car souvent les bateaux calent leurs filets non loin les uns des autres créant de lasorte un certain « dédale ». Il peut être envisagé de récupérer des informations sur la positiondes bateaux situés aux alentours du bateau suivi afin de dresser une carte de la zone exploitéepar les bateaux au cours de chacune des nuits de pêche.

Il faudra veiller à appliquer la fiche questionnaire instaurée par la Charte sur la pêcheà la thonaille, que chaque pêcheur doit remplir en cas de capture accidentelle.

Chaque pêcheur ou chaque observateur se verra attribuer un lot de braceletsnumérotés qu’il devra poser sur la caudale du dauphin capturé avant de le remettre à l’eau(sans l’avoir découpé de préférence, ou alors en le précisant, de manière à connaître par lasuite la probabilité d’échouage d’un dauphin mort naturellement en mer –cadavre entier- etd’un dauphin capturé et éventré).

Il serait également des plus intéressant de pouvoirs bénéficier de donnéesprécédemment collectées ou de questionner les pêcheurs sur les conditions et l’ampleur desprises des années antérieures.

Enfin, dans l’idée d’ouvrir d’autres pistes, il faudrait poursuivre l’initiative dupêcheur Mr Vernet qui avait testé l’aménagement de fenêtres sur le haut du filet. Rappelonsqu’au moins deux petits dauphins se sont pris très en surface cette année.

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Pistes d’études complémentaires• Etude génétique : filiation entre les adultes et les bébés pris dans le même filet au cours

d’une nuit de pêche. Cette étude, initialement prévue dans le protocole 2004, ne demandequ’un peu de peau conservée dans un tube d’alcool. Il est regrettable qu’aucunobservateur confronté à ce type de capture n’ait effectué ces prélèvements, alors que toutle matériel était disponible à bord.

• Test techniques sur les filets visant à diminuer les captures, à faire sous l’appréciation despêcheurs eux-mêmes :

- Continuer dans l’idée d’aménager des fenêtres dans la partie supérieure du filet- Essayer d’autres éléments d’avertissement de la présence du filet, tel que des

tubes en inox posés sur la ralingue inférieure…

• Enfin il est des pistes d’études plus délicates à mettre en œuvre avec un professionnel enaction de travail, mais qu’il faudrait réaliser selon un protocole expérimental.

- Etude acoustique : placer quelques hydrophones sur un filet afin de collecter les« échanges » potentiels entre un bébé pris dans un filet et un adulte, afin de savoirsi l’appel d’un bébé peut entraîner la capture d’un adulte répondant à l’appel.

Il est certain que si les éléments récoltés lors de cette étude ne nous permettent pasactuellement d’avoir les résultats escomptés, nous avons maintenant en main les paramètrespour développer un projet conséquent en vue d’obtenir les moyens nécessaire pour répondreaux questions posées afin d’aboutir à un résultat fiable et précis sur l’impact de la pêche à lathonaille sur la population de Stenella coeruleoalba.

Résultats attendus :Dans la perspective d’une étude complète bénéficiant de moyens conséquents et

appropriés, les premiers résultats attendus sont une meilleure coordination et collaborationentre scientifiques et pêcheurs, puis avec les gestionnaires. Bien évidemment nous pourronsdélivrer une estimation précise du nombre de captures, et estimer plus finement l’impact sur lapopulation de Dauphins bleu et blanc. Nous espérons pouvoir réaliser des avancées dans lacompréhension du phénomène des captures accidentelles. Enfin nous serons en mesured’apporter des éléments inédits, grâce aux analyses des prélèvements biologiques, sur l’état desanté entre autre de la population de Stenella croisant au large de nos côtes.

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Rappel de mesures mises en évidence par les travaux précédents et actuels :- diminuer la longueur du filet- poser le filet à contre-courant- garder le filet tendu droit et rectiligne- utiliser des pingers- poser les pingers sur la ralingue inférieure du filet et tous les 200 m- restreindre l’activité de la pêche à la thonaille à partir de la mi-août et jusqu’à la fin de la

saison de pêche dans le Sanctuaire

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Nos remerciements vont en premier lieu au Parc National de Port-Cros, qui a tout misen œuvre pour que soit poursuivi cet effort d’analyse des causes de capture accidentelle desdauphins dans les filets de la thonaille, au Ministère de l’Ecologie et du DéveloppementDurable, qui soutient financièrement le projet, et à la région PACA, qui a lancé ces études surla pêche à la courantille volante.

Le GECEM a accepté de reprendre au pied levé l’étude dans des conditions difficiles,et m’a offert la possibilité de travailler sur le sujet.

Nous sommes particulièrement reconnaissants envers les pêcheurs qui ont accepté nosobservateurs à bord, malgré la gêne que cela pouvait représenter dans leur travail. Nosremerciements vont aussi et surtout aux observateurs bénévoles, qui se sont lancés avecenthousiasme dans des missions aux conditions de terrain pas toujours évidentes.

Enfin, je tiens à remercier Frank Dhermain, Président du GECEM, pour ses conseils etsa relecture critique du manuscrit de ce rapport, Nicolas Vaselli et Marc Chenoz, du ParcNational de Port-Cros, qui ont pris une part importante du lourd fardeau de la gestiontéléphonique des observateurs, et Karine Dalègre, de la Coordination des Pêcheurs, qui nous aapporté toutes ses connaissances du sujet avec la constante gentillesse qui la caractérise.

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Dieval E. Relations entre la dynamique d’un filet de surface et sa sélectivité en pêche(approche préliminaire appliquée au cas de la thonaille méditerranéenne), 2003.DEAUniversité de la Méditerranée, Centre D’Océanologie de Marseille, 25 p.

Di-Méglio, 1993. Etude de la croissance chez Stenella coeruleoalba. Comparaisonostéologique et variabilités biologiques entre les individus des côtes françaises atlantiqueset méditerranéennes. Diplôme de l’E.P.H.E., 143 p.

Gaertner J_C., Imbert G., Laubier L., Massié A-L., Dekeyser I., 2002. Typologie de la flottillepratiquant la pêche à la thonaille en Méditerranée française. Aix-Marseille II, CentreD’Océanologie de Marseille. 50p.

Le Gall Y., Origné L., Scalabrin C. et Morizur Y., (2004). Le répulsif à cétacés :performances acoustiques requises. XIIIème Conférence Internationale sur les cétacés etVIème séminaire Annuel du réseau National d’échouages. RIMMO. Palais des Congrèsde Nice – Acropolis, 13-14 novembre 2004.

Gannier 1995. Les Cétacés de Méditerranée nord-occidentale : estimation de leur abondanceet mise en relation de la variation saisonnière de leur distribution avec l’écologie dumilieu. Thèse de doctorat de l’EPHE, 439p.

Frontier S., 1978. Interface entre deux écosystèmes : exemple dans le domaine pélagique.Annales de l’Institut Océanographique 54(2) : 95-106.

Imbert G., Gaertner J_C. et Laubier L., 2001. Expertise scientifique de la pêche à la thonailleméditerranéenne : suivi en mer de la campagne 2000. Centre D’Océanologie deMarseille. Région PACA, commande n°3340, 90p.

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Imbert G., Gaertner J_C., Cerbonne S. et Laubier L., 2002. Effets des répulsifs acoustiquessur la capture de dauphins dans la pêche à la thonaille. Centre D’Océanologie deMarseille. Région PACA, commande n°15241, 36p.

Kastelein RA, Hagedoorn M, Au WW, de Haan D. Audiogram of a striped dolphin (Stenellacoeruleoalba). J Acoust Soc Am. 2003 Feb; 113(2):1130-7.

Lockyer C. et Calzadada N., 1992. Age determination in cetaceans, with special reference tostriped dolphins (Stenella coeruleoalba) from the Mediterranean sea. In PASTOR X. &SIMMONDS M., eds. Proceedings of the Mediterranean Striped Dolphins MortalityInternational Workshop, Palma de Mallorca, Spain, 4-5 nov 1991, GreenpeaceMediterranean Sea Project, Madrid : 53-63.

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PELAGOSSanctuaire pour les mammifères marins en Méditerranée

- Partie française -

-Annexe 1-

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Présentation et objectifs de l’étude :La partie française du Sanctuaire Pelagos a mis en place une politique de concertation avec les pêcheurs à

la thonaille afin de pouvoir définir les moyens de remédier aux captures accidentelles. A la demande du Parcnational de Port-Cros, dans le cadre des activités de recherche dans le Sanctuaire, le GECEM (Groupe d’Etudesdes Cétacés de Méditerranée) s'est engagé à reprendre une étude de suivi de la pêche à la thonaille.

Les enjeux de cette étude sont doubles : en premier lieu, les observateurs collectent les informationsvisant à caractériser dans quelles circonstances ont lieu des captures d'espèces protégées ; d’autre part, ilscomptabilisent ces prises accessoires. Ces deux volets permettent de mieux connaître l’impact de cette pêche surles populations de cétacés protégés, et de fournir les bases pour les modifications techniques qui pourraient êtreapportées aux engins de pêche pour réduire ces captures involontaires.

En outre, les observateurs formés à l’anatomie des dauphins vont réaliser des prélèvements systématiquesde tissus sur les dauphins capturés, afin de mieux connaître le niveau de contamination des cétacés en bonnesanté apparente, leur régime alimentaire, leur exposition à certaines maladies.

La pêche à la thonaille :Cette pêcherie nécessite des conditions environnementalesprécises :

• une obscurité avancée, c’est pourquoi elle n’estpratiquée que pendant les période de nouvelle lune :une douzaine de nuits sont favorable à chaque moislunaire.

• Une mer calme, le filet pouvant s’enrouler (force < 4-5)

Déroulement d’une nuit de pêche :Le bateau quitte le port en début d’après-midi, vers 14h, pouratteindre les lieux de pêche, entre 25 et 50 milles nautiques au large.

Le filet est calé, c’est-à-dire mis à l’eau, et tendu le plus droit possible, sur une longueur de 2 à 5 millesnautiques (soit 1m.n. par marin embarqué, conformément à l’arrêté instaurant un permis de pêche spécial). Cetteopération dure environ 2h.Après un temps de pêche de durée variable (env. trois heures), le filet est relevé à bord et les espèces capturéessont démêlées et récupérées.Le bateau retourne vers un port (pas forcément le même que celui de départ) pour débarquer le poisson vers midiet se ravitailler. Il est susceptible de repartir dans la journée si les conditions initiales sont favorables.

La vie à bord :Les conditions sont sommaires et très peu de navires proposent des WC ou des douches. Il est recommandé :

- de prévoir un casse-croûte + boisson, et de quoi manger le matin ;- de prévoir la prise éventuelle de remède contre le mal de mer ;- de s’habiller pour le travail en mer ;- d’apporter un tapis de sol et un sac de couchage pour dormir quelques heures sur le pont;- de prévoir une protection du matériel sensible aux embruns (appareil photo notamment) ;

Les pêcheurs sont de bonne compagnie, mais leur travail leur laissera peu de temps à vous consacrer.

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Votre travail :- Remplir les fiches d’observation en mer ;- Remplir les fiches de suivi de la pêche ;- En cas de capture accidentelle, remplir les fiches appropriées et prendre un maximum de photos ;- Pour ceux qui ont reçu une formation ad hoc, prélever les organes demandé.

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Frank DHERMAIN : [email protected]ésidentClinique Vétérinaire du Redon13 bd du Redon Chloris A13009 MARSEILLE��

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M. Philippe ROBERT : [email protected]. Nicolas VASELLI : [email protected]. Marc CHENOZ : [email protected]

Castel Sainte Claire83418 HYERES CEDEX��

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Phases lunaires :- du 2 au 31 juillet- du 31 juillet au 30 août- du 30 août au 28 septembre

Périodes favorables pour la pêche :- du 9 juillet au 25 juillet- du 7 août au 23 août- du 6 septembre au 21 septembre

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Léa DAVID : [email protected]ée d’étude12 rue des Porches,34570 MURVIEL les MONTPELLIER��-��

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Caractéristiques du filetPoint de calée : compléter avec les coordonnées GPS indiquées par les instruments à bord ;Longueur calée : information fournie par le pêcheur (vérifiable a posteriori avec les coord. GPS) ;Nombre de pièces par jeu / Fil / Nombre de jeu / Nombre de répulsifs / Intervalle moyen entreles répulsifs / Profondeur du filet

� informations fournies par le pêcheur. Il est très important de noter si les répulsifs sont répartisrégulièrement, ou s’il y a des trous acoustiques notables sur certains jeux. Indiquer la positionapproximative des répulsifs sur le schéma d’un filet de 16 jeux.

Cétacés observés dans le champ de pêche : indiquer les espèces observées et le nombre d’individus.

Captures au débarquementIndiquer les informations demandées sur les fiches pendant la remontée du filet. Lunesdésigne le Poisson lune Mola mola.

Séances d’observations effectuées lors de la navigationLors du trajet entre le port et le point de calée, vous avez de bonnes opportunités pourobserver des cétacés et des oiseaux marins. Les obs. seront simplement transmises à l’atlasinternational des cétacés de la CIESM, et aux bases régionales oiseaux marins. Le tempsconsacré à ces observations dépendra de l’habitude, de l’endurance et de la fatigue de chaqueobservateur. Si vous n’êtes pas habitué, ne cherchez pas à vous forcer plus d’une à deuxheures d’affilée, pour ne pas épuiser votre vue. Prenez le temps de scanner régulièrement loindevant aux jumelles pour augmenter vos probabilités de détection, mais la recherche se faitavant tout à l’œil nu, avec confirmation immédiate aux jumelles. Par mer calme, soyezattentifs au moindre splash.Dans tous les cas, pour les espèces que vous connaissez, notez l’heure, la position, l’espèce etle nombre d’individus, et le comportement, sur une feuille libre.

Suivi de la pêche en temps réelLors de la mise à l’eau du filet, veuillez apporter les informations suivantes au tableau prévu à ceteffet :Fin de jeu : mettez une croix dans la case correspondant à la mise à l’eau d’une fin de jeuHeure / coordonnées : à noter lors de la mise à l’eau d’un signalDétail du filet : il se peut que les caractéristiques du filet changent entre deux signaux, c’est pourquoinous vous demandons de reporter les changements observés du nombre de pièces, de la maille et dufil entre chaque signal.

Lors de la remontée du filet, veuillez apporter les informations suivantes au tableau prévu à cet effet :Captures entre chaque signal : les prises accidentelles seront notées sur des fiches séparées. Outreles mensurations classiques, noter le cas échéant le n° du bracelet caudal, penser à numéroter lesdauphins si plusieurs se prennent le même jour, et noter la position de la capture dans la hauteur dufilet. Heure / coordonnées : à noter lors de la remontée d’un signal ;

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MétéoEtat du ciel et de la mer : cf. échelle de beaufort, le pêcheur pourra éventuellement vous renseigner.Noter également la direction du vent en plus de sa force, la houle, la couverture nuageuse (par 1/8ème

de ciel), la température de l’eau (disponible sur le bateau), la présence de brume…

Force Termes Vitesse du vent(km/h) Etat de la mer

0 Calme < 1 Miroir1 Très légère brise 1 à 5 Quelques rides2 Légère brise 6 à 11 Vaguelettes ne déferlant pas3 Petite brise 12 à 19 Les moutons apparaissent4 Jolie brise 20 à 28 Petites vagues, de nombreux moutons5 Bonne brise 29 à 38 Vagues modérées, moutons, embruns6 Vent frais 39 à 49 Lames, crêtes d'écumes blanches, embruns7 Grand frais 50 à 61 Lames déferlantes, trainées d'écumes

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Les observateurs embarqués qui auront reçu unminimum de formation à l'autopsie des dauphinsréaliseront des prélèvements d'organes sur les cétacéscapturés accidentellement. Il est important d'avoirtoujours sur soi la copie du courrier de la PréfectureMaritime autorisant votre présence à bord dans le cadredu Suivi de la Thonaille, et la réalisation desprélèvements dans le prolongement de la mission derecherches du Réseau Echouage.

Vous trouverez à bord des navires une glacière isotherme rigide (24 à 32 litres suivantles modèles), qui contient une trousse complète d'autopsie et de prélèvements. La glacière(nous avons préparé 11 kits pour les 11 bateaux) restera à bord, de même que le matériel ; encas de captures suivies de prélèvements, vous descendrez à terre les prélèvements dans uneglacière souple fournie avec sa poche de liquide réfrigérant, pour la déposer dans un descongélateurs du réseau (liste en cours d'élaboration, contacter Nicolas Vaselli ou Léa David).

Durant le mois d'août, vous pouvez déjà, en cas de capture, déposer vos prélèvements :sur Nice à la Clinique vétérinaire St Augustin Tel 04 92 11 07 16 ; sur Toulon-Hyères,contacter Jean-Michel Bompar au : 04 94 57 82 02 ; sur Marseille, déposer les prélèvementsle matin à la clinique vétérinaire du Redon 04 91 26 72 25.

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Glacière rigide 24 ou 32 litres. La glace est présente en abondance à bord pour la conservationdu poisson.Glacière souple isotherme pour ramener les prélèvements à terre.Briques réfrigérantes pour le transport dans la glacière souple.Mètre souple (3 à 5 mètres en fait) pour prendre les mensurations ; Plaquettes d'identificationdes cétacés de Méditerranée. Pensez à vous munir d'un crayon, carnet, et des documentsque nous vous avons envoyé par mail (fiches thonaille et fiche autopsie, et leursexplications).

Lames de bistouri n°24 et manche de bistouri : en ce quime concerne, je préfère tenir la lame à main nue. Maisc'est une question d'habitude et il est surtout importantque vous ne vous blessiez pas. Le plus délicat est de retirer la lame. Il faut soulever le bas dela lame par une pression de bas en haut, le bistouri étant tenu sur le côté, et pousser versl'avant la lame en exerçant une pression sur son bord postérieur non tranchant. Voir schéma.Certains préféreront utiliser un rasoir de barbier, ou les couteaux seuls, c'est à vous de voir. Lapeau et les muscles des dauphins se découpent très facilement.Couteau dans étui rigide. Les pêcheurs ont également des instruments très tranchants pourouvrir les poissons.Gants d'examenGants de fouille avec attache. Ne manipulez jamais sans gants de protection. Mettre d'abordles gants de fouille, qui remontent jusqu'à l'épaule. Le modèle que je vous ai choisi est doté

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d'une attache qu'on passe autour du cou, ce qui évite qu'il redescende en se tirebouchonnant.Bien distendre l'attache pour ne pas s'étrangler ! Enfiler par dessus les gants d'examen.Vous aurez pris soin d'être vêtu de manière appropriée (bottes, pantalon de ciré par dessus lesbottes).Sacs ziploc de 1 litre unitaire par prélèvementSacs ziploc de 5 litres pour rassembler les prélèvementsFeutre indélébile :

L'essentiel des prélèvements sera conservé dans des sacs ziplocs plutôt que dans desbocaux. C'est plus facile à étiqueter, ça prend moins de place, ça ne casse pas. Je vousconseille de préparer à l'avance, s'il y a capture, vos sacs,et de les légender avant decommencer l'autopsie. Ils resteront ainsi propres, et vous n'oublierez rien. Sur chaque sac doitfigurer : l'espèce (Sc pour Stenella coeruleoalba), la date, le nom du bateau, et si il y aplusieurs dauphins, un numéro d'ordre, et pour chaque prélèvement, la nature de l'organe.Exemple : "Sc-14/08/04-AnneMarie-#3 : foie".Papier aluminium : pour les prélèvements destinés à l'étude des pesticides (cf infra).Sac poubelle de 30 litres pour l'estomacFicelle pour ligaturer l'ensemble stomacal aux deux bouts : l'estomac n'est pas prélevé sur untout petit dauphin encore allaité (en cas de doute, l'ouvrir). Donc seulement pour lessuabdultes et adultes (cas le moins fréquent). En revanche, il peut-être intéressant de recueillirle lait, caillé ou non, dans l'estomac pour analyser les polluants dessus.Flacon pour les gonades et les surrénales : plutôt que de transporter des flacons à moitiéremplis d'alcool ou de formol (risques de fuite, d'évaporation), je vous propose de remplirtemporairement les flacons d'eau de mer. Une fois à terre, vous replacerez ces organes dans del'alcool à 70° ou du formol à 10%, disponible auprès des pharmacies, ou d'un vétérinaire.Pensez à marquer la gonade gauche en plantant une aiguille dedans et en le signalant sur lafiche.

��En cas de capture, attendez la fin de la relevée des filets pour vous occuper des

prélèvements. Remplissez les fiches de suivi de la thonaille d'abord. Remplissez ensuite lesfiches échouage, prenez les mensurations

Demandez aux pêcheurs à quel endroit vous pouvez vous mettre pour les gêner lemoins possible, et être le plus en sécurité. Même si la pêche se déroule par beau temps, vousallez devoir manipuler des instruments tranchants auxquels vous n'êtes pas familiarisés, pourréaliser des prélèvements inhabituels pour la plupart d'entre vous, sur un bateau qui roule.Soyez prudents ! Sans tomber dans la paranoïa, lisez attentivement l’article de Jean-MichelBompar sur les risques infectieux encourus par l’homme, lors de la dissection de cétacés.Vous aurez à disséquer des animaux plus frais que tous ceux qui ont été autopsiés jusqu’icipar les membres du réseau : le risque infectieux est bien moindre. Le plus gros danger vientdes instruments coupant. Assurez-vous d’être à jour des rappels de vaccination anti-tétanique.

L'ouverture du dauphin se fait selon le schéma ci-joint, le dauphin couché sur le côtédroit. L'incision part en avant de la nageoire pectorale, remonte au-dessus de l'omoplate, quel'on sent sur un animal assez maigre, court le long du 1/3 supérieur des côtes et des flancs, etredescent en direction de l'anus. L'incision ventrale s'étend de l'anus au point de départ del'incision en avant de la pectorale.

Une fois les incisions cutanées accomplies, on décolle facilement l'ensemble peau +lard, en passant sous l'omoplate gauche. Le membre antérieur est donc exporté avec la peau.

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L'incision musculaire intéresse la paroi abdominale ventrale en son milieu (ligne desuture des muscles abdominaux), de la pointe du sternum à l'anus. Vers l'avant, elle court lelong de la dernière côte. Dorsalement, elle rejoint l'anus en passant sous la musculaturelombaire.

Les organes abdominaux sont alors exposés. A ce stade, on est partiellement gêné parles côtes. Sur un jeune animal, les côtes se coupent facilement au couteau dans leur partieventrale, le tiers ventral, qui les relie au sternum, étant cartilagineux. Dans leur 1/3 supérieur,les côtes ossifiées sont plus difficiles à couper, surtout sur un individu adulte. On peut lescouper au sécateur (le seul instrument que nous ne nous soyions pas encore procuré), les scier,ou les désinserrer. Mais en réalité, dans la manip qui nous intéresse, on n'a pas besoin d'ouvrirla cage thoracique en enlevant un volet costal. Les poumons sont accessibles par une incisiondu diaphragme à partir de l'abdomen.

Les prélèvements concernent des tranches de 50 grammes de tissu. Pour visualisercette quantité, rappelez-vous qu'un steack haché pèse 100 grammes, un canari 30 grammes.Prendre l'équivalent de ces 50 grammes dans : la peau+lard+muscle en avant de la dorsale ;melon ; rein (organes emballés dans une capsule rénale, sous les muscles lombaires, etfacilement reconnaissables à leur structure pluri-lobulée) ; foie (gros organe rouge sombresous la coupole des côtes) ; poumon (ouvrir largement le diaphragme, les poumons sontplaqués sur les deux parois thoraciques). Pour chacun de ces 5 prélèvements, doublerl'échantillonnage dans du papier aluminium avant de le mettre dans le sac plastique. Prendreencore plusieurs petits morceaux de peau (4-5) à conserver en congélation pour les chercheursen génétique. Prendre la rate, petit organe triangulaire à ovale, violet sombre, situé à coté et enarrière de l'estomac, pour recherche bactériologique. Recherche les surrénales, petites, jaune-beige, en avant des reins, à proximité immédiate de ceux-ci (pas grave si vous les trouvezpas). Rechercher les gonades, testicules ou ovaires ; sur un jeune individu, on est souventobligé de remonter depuis l'orifice externe et le tractus génital pour y arriver ! Surrénales etgonades sont à placer dans un flacon partiellement empli d'eau de mer. Par convention, lagonade gauche est marqué en la piquant d'une aiguille (le mentionner sur la fiche). Enfin,

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prendre 4-5 dents au milieu de la machoire inférieure, pour détermination de l'âge, et lesplacer dans un sac ziploc étiqueté de la même manière.

Si l'animal n'est pas en cours d'allaitement, prendre l'estomac en entier, en le ligaturanten avant (œsophage, souvent dans le thorax derrière le diaphragme) et en arrière (début del'intestin). Placer l'estomac entier (3 compartiments) dans un grand sac poubelle. Mettre unsac ziploc étiqueté avec pour qu'on puisse l'identifier.

Si c'est un jeune dauphin non sevré, ouvrir l'estomac, prendre du lait dans un bocalsec.

Prendre éventuellement du sang dans un flacon sec également.Enfin, si c'est une femelle allaitante, prendre le lait dans un flacon sec à congeler, et si

c'est une femelle gestante, ce que je ne vous souhaite pas, prendre suivant la taille l'embryonen entier, ou les mêmes prélèvements que pour la mère chez le fœtus.

L'autopsie est terminée, vous pouvez jeter le corps à la mer, et laver le pont.

�� Nous sommes en train de négocier avec nos homologues de l'Atlantique pour

bénéficier d'une étude originale, actuellement en cours, consistant à poser des braceletscaudaux sur les cadavres de dauphins capturés accidentellement (là-bas, il s'agit de chalutspélagiques). Les cadavres intacts (ou éventrés suivant les techniques habituelles de pêche)sont rejetés à l'eau, la position, la date etc. sont notées. En retrouvant le cadavreultérieurement échoué, on peut apprendre beaucoup sur la dérive des cadavres, le temps passéen mer, la proportion de dauphins morts qui finissent par s'échouer, et attribuer un tempspassé depuis la mort à un état de décomposition donné.

Nous espérons pouvoir faire de même ici.

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- Le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales,- La partie française du Sanctuaire,��- Le Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CNPMEM),- Les Comités Régionaux des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM)

Provence Alpes Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon et Corse,- La Coordination des Pêcheurs de l’Etang de Berre et de la Région,��

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Article 1Objectifs

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Article 2Conditions d’application

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Article 3Engagement

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Article 4Contrôle

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Article 5Évaluation annuelle

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Article 6Données scientifiques

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Article 6a-�� 1��;�� 5�� 9 �� '�� 4��2� �� 8� ��5�3��5�� 5�< :

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Article 7Observateurs et tests scientifiques

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Article 8Moratoire

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Article 9Essais personnels

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Article 10Sanctions

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Article 11Déclaration

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Article 3 de l’Accord instaurant le Sanctuaire(Décret n° 2002-1016 du 18 juillet 2002)

Le sanctuaire est constitué de zones maritimes situées dans les eaux intérieures et dans les mersterritoriales de la République française, de la République italienne et de la Principauté de Monaco,

ainsi que de parties de haute mer adjacentes.Ses limites sont les suivantes :A l'Ouest, une ligne allant de la pointe Escampobariou (pointe ouest de la presqu'île de Giens : (43° 01' 70'' N,06° 05' 90'' E) à Capo Falcone, situé sur la côte occidentale de la Sardaigne (40° 58' 00'' N, 008° 12' 00'' E) ;

A l'Est, une ligne allant de Capo Ferro, situé sur la côte nord-orientale de la Sardaigne (41° 09' 18'' N, 009° 31'18'' E) à Fosso Chiarone, situé sur la côte occidentale de l'Italie (42° 21' 24'' N, 011° 31' 00'' E).

le gecem devient miraceti ! | gecem - quel impact · 2016. 8. 14. · l’obtention du pps est...

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