le financement des pme innovantes marocaines : cas de l
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Rapport de stage de fin d’études pour l’obtention de la Licence
Professionnelle en « Management Bancaire et Financier »
Realisé par :
BOULAHNA Kaoutar
Encadré Par :
M. ZAHIR Mustapha
Année Universitaire : 2019-2020
Le Financement des PME innovantes Marocaines : cas de
l’entreprise HPS
Sommaire
Introduction Générale : ............................................................................................................. 10
Chapitre 1 : Approche Générale sur La PME et l’Innovation .............................................. 14
Section 1 : Cadrage Conceptuel sur Les PME .................................................................. 14
Section 2 : Le Concept de l’Innovation ................................................................................ 22
Section 3 : Les PME Innovantes au Maroc ....................................................................... 27
Chapitre 2 : Le Financement des pme innovantes : .............................................................. 34
Section 1 : Les Théories et les phases liées au financement des PME : ........................... 34
Section 2 : Les Modalités de Financement des PME Innovantes au Maroc : ................... 38
Section 3 : Les Contraintes de Financement des PME innovantes ................................... 51
Chapitre 3 : Etude Empirique cas de HPS ............................................................................ 55
Section 1 : Présentation de l’Entreprise HPS .................................................................... 56
Section 2 : Financement de l’Innovation cas « HPS » ..................................................... 67
Conclusion Générale ................................................................................................................ 75
Bibliographie ............................................................................................................................ 76
ANNEXES ............................................................................................................................... 78
3
Dédicace
A mes parents,
A ma sœur et mon frère,
A toute ma famille,
A mes amis ainsi qu’à tous ceux qui me sont chers.
4
Remerciement
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma profonde gratitude ainsi que mes sincères
remerciements à mon encadrant de PFE, le Professeur Mr ZAHIR MUSTAPHA, pour l’aide et
les encouragements prodigués tout au long du développement de mes études. Son soutien, son
sens de l’expertise, ses conseils et sa disponibilité m’ont rendu la tâche enrichissante et
agréable.
Afin de n’oublier personne, mes vifs remerciements s’adressent à tous ceux qui m’ont aidé à la
réalisation de ce modeste mémoire.
5
Résumé
L'innovation est devenue un acte primordial qui aide à l'émergence des entreprises à haute
technologie, c'est un facteur clé du succès pour les PME qui souhaitent développer leur activité.
Cependant, ces entreprises se trouvent confronter initialement au problème de choix de
modalité de financement la plus adéquate afin de maximiser leur performance financière.
L'objet de ce travail est d'étudié les différentes modalités de financement offertes aux PME
innovantes marocaines, et le choix de mode de financement le plus convenable.
Mots clés : l'innovation, les PME, le choix de Financement, les PME innovantes marocaines
Abstract
Innovation has become a necessary global act that helps the growth of high-tech companies, it
is a success factor for small and medium sized companies wishing to develop their business.
However, these companies are initially confronted with the problem of choosing the most
appropriate financing model in order to maximize their financial performance. The purpose of
this work is to study the various financing methods offered to Moroccan innovative businesses,
and the choice of the most suitable financing method.
Key words : innovation, Small and Medium sized companies, choice of financing, innovative
6
Liste des Tableaux
Tableau N° 1: Définition de la PME par la banque mondiale ................................................ 16
Tableau N° 2: Définition de la PME par l'EU ........................................................................ 16
Tableau N° 3 : Définition de la PME par l'UEMOA .............................................................. 17
Tableau N° 4: Contribution Economique des PME Marocaines ............................................ 21
Tableau N° 5: La Valeur Ajoutée par Secteur d'Activités ...................................................... 21
Tableau N° 6 : Axes de la Stratégie Maroc Innovation .......................................................... 29
Tableau N° 7: Analyse SWOT du Système Nationale de la Recherche et d'Innovation ........ 30
Tableau N° 8 : le fonds de soutien de l'innovation ................................................................. 39
Tableau N° 9 : Chiffres clés du capital investissement au Maroc afin de 2016 ..................... 46
Tableau N° 10 : Des Conditions Préalables sur le Marché des Actions ................................. 50
Tableau N° 11: Des Conditions Additionnelles sur le Marché des Actions ........................... 50
Tableau N° 12: Les Conditions d'accès au Marché des Obligation ........................................ 51
Tableau N° 13: Analyse SWOT de Forces/Faiblesses d’HPS – Opportunités/Menaces du
marché de la monétique) .......................................................................................................... 63
Tableau N° 14: les Principaux Concurrents de HPS sur le Marché National ......................... 64
Tableau 15: La Politique d'Investissement de HPS................................................................. 68
Tableau N° 16 : La Politique d'Investissement de HPS après Introduction en Bourse........... 68
Tableau N° 17: Evolution de l'Actif du Bilan de la Société (Voir annexe 1 et 3) .................. 69
Tableau N° 18 : Evolution du Passif du Bilan de HPS (voir annexe 3) .................................. 70
Tableau N° 19 : Evolution du Chiffre d'Affaire de HPS ......................................................... 71
7
Liste des figures
Figure N° 1: La part des PME dans toutes les branches d'activité .......................................... 19
Figure N° 2: Répartition Régionale des PME ......................................................................... 20
Figure N° 3: La courbe de diffusion (courbe en S). ................................................................ 26
Figure N° 4 : Phases de financement des entreprises innovantes ........................................... 36
Figure N° 5 : Evolution du taux d'intérêt des entreprises........................................................ 48
Figure N° 6 : Répartition du portefeuille de prêts par clients ................................................. 48
Figure N° 7 : Les transaction de payement par carte .............................................................. 60
Figure N° 8 : Evolution de l'actif du Bilan .............................................................................. 69
Figure N° 9 : Evolution du passif du Bilan ............................................................................. 70
Figure N° 10 : Evolution des capitaux propres de la société en MDH ................................... 71
Figure N° 11: Evolution de chiffre d'affaire de HPS .............................................................. 72
Figure N° 12: Evolution du cours de HPS depuis 2009 .......................................................... 72
Figure N° 13: HPS s'inscrit parmi les 10 plus fortes hausses de la bourse de Casablanca (10
ans) ........................................................................................................................................... 73
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Listes des abréviations
AMIC : Association Marocaine des Investisseurs en Capital
ANPME : Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise
ANR : Agence nationale de la recherche
BAM : Bank Al-Maghrib
BVC : Bourse des valeurs de Casablanca
CCG : Caisse centrale de garantie
CDG : Caisse de Dépôt et de Gestion
CDVM : Conseil déontologique des valeurs mobilières
CGEM : Confédération générale des Entreprises du Maroc
CMI : Centre monétique interbancaire
CNUCED : Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement
FCPI : Fonds commun de placement dans l'innovation
FII : Foreign institutional investo FMI : Fonds monétaire international
FOGAM : Fonds de garantie pour la mise à niveau
GAB/DAB : guichet automatique de banque GE : Grande enterprise
HPS : Hightech Payment System
INSEE : L'Institut national de la statistique et des études économiques
IRES : Institut Royal des Etudes Stratégiques
MNF: Maroc Numeric FundMNF: Maroc Numeric Fund
MTIC : Moroccan information Technopark company
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques
OIT : L'Organisation Internationale du Travail
OMC : Organisation Mondiale de Commerce,
9
OPCR : Organismes de placement en capital risque
PIB : Produit intérieur brut
PME : Petite et moyenne entreprise
PMI : Petites et moyennes industries
SBVC : Société de la Bourse des Valeurs de Casablanca
SCR : Société Centrale de Réassurance
TPE : terminal de paiement électronique
TPME : Très Petites et Moyennes Entreprises
UEMOA : Union économique et monétaire ouest-africaine
10
Introduction Générale
Les PME jouent un rôle de premier ordre dans l'ensemble des économies aussi bien développées
que celles en développement. Cette forme d'entreprise est la plus répandue dans le monde, leur
nombre dépasse les 90% de l'ensemble des entreprises dans la plupart des pays. Au Maroc
environ 95% des entreprises sont des PME.
Grâce à leur prépondérance numérique, leur dynamisme et leur souplesse, les PME contribuent
considérablement à la création d'emploi et de richesse, en réagissant rapidement aux
changements de politiques, aux incitations et aux changements des conditions du marché, les
PME peuvent également contribuer à la réalisation du processus de croissance basé sur le
secteur privé. Ces entreprises sont constamment confrontées à plusieurs défis dont
particulièrement la concurrence accrue du fait de l’étroitesse du marché intérieur et les
exigences croissantes des grandes entreprises.
A cet effet, l'innovation représente l'une des stratégies qu'adoptent de nombreuses PME pour
assurer la continuité de leur fonctionnement. Elle s'est imposée comme un acte primordial et
mondial qui aide à l'émergence des jeunes entreprises innovantes et à haute technologie.
Cependant, ces entreprises ont comme spécialité les secteurs assez risqués (logiciel,
biotechnologie, chimie…,). Elles évoluent dans un environnement complexe, dynamique et
incertain, pour cette raison les bailleurs de fonds refusent, parfois, l'octroi des crédits ou bien
exigent des taux plus ou moins élevé puisque ce type d'entreprise ne possède que des garanties
immatérielles (à titre d'exemple l’idée, R&D.…) et parfois à cause d'une asymétrie
d'information.
Afin de se créer et de stimuler sa croissance la High Tech comme toute PME se trouve
confronter initialement à différents problèmes pour l'accès au financement soit d'origine interne
ou externe mais la PME se trouve aussi devant le problème de choix de modalité de financement
la plus adéquate et suffisante durant les premières étapes de leurs développements. « Sans
ressources financières, l'entreprise ne produit pas, ne vend pas et donc ne peut survivre que si
elle a réussi à mobiliser les ressources nécessaires au maintien de son cycle d'exploitation et au
financement de son exploitation ». Les entreprises innovantes issues de la recherche combinent
plusieurs spécificités qui rendent leurs financements très particuliers.
11
Problématique de la recherche :
Les petites et moyennes entreprises innovantes présentent certaines particularités au niveau de
leur financement, non seulement dans leur mode de financement, mais aussi dans la sélection
des sources de financement. La question principale qui constitue l’objectif de cette recherche
est :
Le Financement des PME Innovantes au Maroc : QUEL FINANCEMENT POUR
QUELLE PHASE DE DEVELEPEMENT ?
Pour pouvoir répondre à notre problématique, il faut se poser la question sur certains points à
savoir :
Quels sont les critères de définition des PME à l’international et au Maroc ?
Qu’est-ce qu’une PME innovante et quelle est la place préoccupée par l’innovation au sein de
ces PME marocaines ?
Quelles sont les formes et modes de financement disponibles au Maroc et accessibles aux PME
innovantes et quels sont les obstacles rencontrés par ces dernières ?
Les motifs du choix du sujet :
• En tant que gestionnaire, il nous semble intéressant de connaitre les différents modes et
obstacles financiers des PME innovantes, tant dans le monde que dans notre pays.
• La finance des PME innovantes est un sujet d'actualité, il est en conséquence un outil
très pertinent pour nous aider à moderniser et actualiser ce que nous avions acquis
comme connaissance dans le domaine de la finance.
Méthodologie de recherche :
Pour mieux cerner notre travail, nous avons adopté la méthodologie suivante qui comporte deux
niveaux d’analyse :
✓ Une partie théorique qu’est basée sur une recherche bibliographique et documentaire
(ouvrages, thèses mémoires, articles scientifiques, sites internet…etc.) relatifs à ce sujet.
✓ Une partie empirique qui correspond à une étude de cas effectué sur l'entreprise HPS.
La structure du travail :
Notre rapport sera scindé en trois chapitres. Le premier traitera les fondements théoriques liés
à la PME, "il s’agit de présenter ses caractéristiques, son poids dans l’économie nationale et
12
internationale", et à l'innovation. Le deuxième chapitre présentera les différentes sources de
financement des PME innovantes et la spécificité financière de ce type d’entreprises
marocaines. Le troisième est consacré à la partie pratique effectuée sur une entreprise
innovante.
13
PARTIE 1 : Le Financement Des PME Innovantes Marocaines.
14
Chapitre 1 : Approche Générale sur la PME et l’Innovation
L'histoire de la PME remonte au 19ème siècle en Europe, à cette époque, l'exploitation agricole,
individuelle de commercialisation était les produits du travail. Cependant, en Afrique,
MORTORY rapporte que la PME est naît de quatre manière d’abord comme filiale d'une société
multinationale, dans ce cas elle hérite de la culture de l'entreprise mère, de ses pratiques et ses
modes d'organisation puis comme notion d'offices nationaux ensuite cédées « clé en main » et
implantées de toute pièce et finalement la PME est nait autour d'un homme dont les origines, la
consommation, la personnalité conditionne très fortement la structure et les pratiques dans
l'entreprise.
La PME étant restée confondue avec la personne du promoteur, jouait un rôle limité dans la
seule circonférence de son promoteur. De nos jours, les impératifs de circonscription, de
production, de distribution et même d'utilisation de l'œuvre collective en rassemblant la
rentabilité par l'affectation des ressources rares et coûteuses.
Quelle est l’image de la PME aujourd’hui dans le monde ? Qu’est-ce qu’une PME innovante ?
Et quelle est la place préoccupée par l’innovation au sein des PME marocaines ?
Le chapitre suivant traitera ces trois points, réparti en 3 sections la première présentera
l’ensemble de conceptions générales sur la PME, la deuxième traitera la notion de l’innovation
au sein d’une PME, et la troisième s’accentuera sur les PME innovantes au Maroc.
Section 1 : Cadrage Conceptuel sur les PME Dans la majorité des pays, les petites et moyennes entreprises représentent l’écrasante majorité
de l’ensemble des activités. Elles contribuent également d’une manière importante à l’emploi
et à la production. Les organisations d’employeurs qui veulent réellement représenter ces
derniers se doivent donc d’atteindre ces PME, de les défendre et de plaider en leur nom et, si
cela est réalisable, de proposer des services qui répondent à leurs besoins.
1. Définition de la PME
A l’heure actuelle, il n’existe aucun consensus entre les chercheurs et les pays sur une définition
standard et harmonisée de la PME à l’échelle universelle. En effet, nombreux sont les
organismes internationaux tels le Fonds Monétaire International (FMI), l’Organisation
Mondiale de Commerce, l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economique
(L’INSEE) et la Banque Mondiale qui ont tenté d’unifier le cadre de définition de la PME.
Leurs tentatives et projets ont été malheureusement abandonnés après trente ans de recherches
15
dans le domaine au profit des définitions appropriées à chaque pays. En effet, les principaux
obstacles à une définition universelle de la PME sont dus au caractère hétérogène des PME qui
rend difficile la comparaison entre les informations des différents pays.
Selon le rapport Bolton1 , précurseur dans ce domaine et très souvent cité comme référence en
la matière, on retient trois critères essentiels pour déterminer une PME :
Direction personnalisée par les propriétaires de l’entreprise :
✓ Une organisation centralisée et des décisions prises uniquement par les propriétaires
sans délégation de pouvoirs
✓ Une part de marché limité : Selon ce rapport, étant donné la part de marché restreinte
de la PME, cette dernière ne dispose pas suffisamment de pouvoir pour influencer les
prix.
✓ L’indépendance de la PME : Une entreprise appréhendée comme PME, ne doit pas être
affiliée à un groupe quelle que soit sa taille.
A la suite de cette analyse, plusieurs chercheurs ont tenté de l’enrichir en vue de distinguer les
principales caractéristiques qui qualifient les PME, il s’agit des critères quantitatifs et
qualitatifs. Les premiers s’intéressent aux indicateurs apparents de l’activité de l’entreprise tels
que le chiffre d’affaires, l’effectif, le total bilan, la valeur ajoutée, la part de marché. La
deuxième approche retient plutôt le critère humain comme élément crucial pour différencier les
petites des grandes entreprises.
Après avoir tenté d’expliciter la problématique pour cerner une définition standard de la PME,
nous allons dans cette section mettre en lumière les définitions et les critères retenus par les
principales économies mondiales pour définir une PME tenant compte de ces spécificités qui
esquissent une explication à la fois unique et générale.
1.1 Définitions de la PME à l’International
➢ Pour la Banque Mondiale
Pour être considérée comme une micro entreprise, une petite entreprise ou une moyenne
entreprise selon la classification de la Banque mondiale, l’entreprise doit satisfaire deux des
trois critères retenus, à savoir d'employés, actifs, ou chiffre d'affaires annuel.
1 (Bolton, 1971)
16
Tableau N° 1: Définition de la PME par la Banque Mondiale
Taille de l'entreprise Nombre d'employés Actifs Chiffre d'affaire
annuel
Micro <10 <USD 100 000 <USD 100 000
Petite <50 <USD 3 millions <USD 3 millions
Moyenne <300 <USD 15 millions <USD 15 millions
Source : Ayyagari, Beck et Demirgüç-Kunt (2005)
➢ Pour les Etats-Unis
Le « Small business2 » définit la PME comme une entreprise à propriété indépendante non
dominante dans un secteur d'activité. Et qui repose sur deux critères dépendants :
• Nombre d’employés : Moins de 500 employés pour la plupart des entreprises manufacturières
et d’exploitation minière.
• Chiffre d’affaires annuel : Moins de 7 millions de dollars pour la plupart des entreprises non
manufacturières, mais peut aller jusqu’à 35,5 millions de dollars. (IFC (2010), SME Land scape
in Egypt., U.S. Small Business Administration, Statistiques canadiennes)
➢ Pour l'Union européenne
Pour faire face à la divergence des définitions données par les différents pays européens aux
PME, la Commission Européenne est intervenue en 2003 pour modifier et standardiser cette
définition. Ainsi, est considérée comme PME toute entreprise ayant les critères suivants :
Tableau N° 2: Définition de la PME par l'EU
Taille de l'entreprise Nombres d'employés Chiffre d'affaire annuel
Micro entreprise Moins de 10 < À2M €
Petite entreprise Moins de 50 < À10M €
Moyenne entreprise Moins de 250 < À50M €
Source : Revue problèmes économiques, octobre 2005, n° 2885, page 9
➢ Pour L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
Selon la charte des PME de l’UEMOA on entend par Petite et Moyenne Entreprise, toute
personne physique ou morale, productrice de biens et/ou services marchands, immatriculée au
registre du commerce ou des métiers selon les pays, et qui remplit les critères suivants :
2 Le Small Business Act, (1953)
17
Tableau N° 3 : Définition de la PME par l'UEMOA
Taille de l'entreprise Nombres d'employés Chiffre d'affaire annuel
Micro entreprise Moins de 10 < À 30M FCFA
Petite entreprise Moins de 50 > À 150M FCFA et < à
Milliard FCFA
Moyenne entreprise Moins de 250 < À un milliard FCFA
Source : La charte des PME URMOA, décembre 2003
1.2 Définition de la PME au Maroc
La définition de la PME au Maroc a évolué en fonction des dispositions contenues dans les
différents textes ayant cherché à encourager cette catégorie d’entreprises en raison de sa taille
réduite et sa fragilité relative. Parmi ces textes, on peut citer les définitions proposées par :
➢ Le code des investissements industriels promulgué le janvier 1983
Le code définit la PME dans son article 3 : « comme étant l'entreprise dont les investissements
à la création ou à l'extension ne dépassant pas 5 millions de dirhams et dont la valeur en biens
d'équipements par emploi stable crée ne dépasse pas 70.000 Dhs. ». Il faut souligner que cette
définition ne tient pas compte du nombre des emplois créés puisqu'elle insiste sur le coût par
emploi3.
➢ Pour la BAM (Bank Al Maghreb)
Selon Bank Al Maghreb, une nouvelle définition a été mise en place reposant sur des nouveaux
critères retenus (à savoir le chiffre d'affaires annuel et l’encours des crédits bancaires au profit
de la PME) et qui vont de pair avec la définition utilisée par Maroc PME pour qualifier une
entreprise de PME4 :
✓ La petite et moyenne entreprise (y compris les entrepreneurs individuels) répond à l’une
des deux conditions suivantes :
o Le chiffre d’affaires hors taxe ou celui du groupe d’intérêt auquel elle appartient
est supérieur à 10millions de DH et inférieur ou égal à 175 millions de DH ;
o Le chiffre d’affaires hors taxe est inférieur à 10 millions de DH et le montant
global des créances que détient l’établissement de crédits à son égard ou du
groupe d’intérêt auquel elle appartient, est supérieur à 2 millions de DH.
3 Article 3 code des investissements 4 Bank Al Maghrib de 1987
18
✓ La très petite entreprise : le chiffre d’affaires hors taxe ou celui du groupe auquel elle
appartient est inférieur à 10 millions de DH et le montant global des créances détenues
à son égard est inférieur à 2 millions de DH.
➢ Le Programme de Mise à Niveau par FOGAM
Dans le cadre de la politique de mise à niveau, les dispositions du FOGAM s’appliquent aux
PME/PMI satisfaisant aux deux critères suivants5 : Avoir un total bilan (avant investissement)
n’excédant pas 20 MDHS et un programme de mise à niveau dans la limite de 10 MDHS.
➢ Le Ministère de l’Industrie
Lors de la préparation du Plan de Développement Economique, le ministère de l’industrie a
retenu les critères suivants pour la définition de la PME6 :
• Moins de 200 personnes comme effectif employés,
• Un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de DH en phase de création, à 20 millions
de DH pour la phase de croissance et à 50 millions de DH pour la phase de maturité.
➢ La Charte de la PME par (ANPME)
Dans ce cadre, la charte10 de la PME élaborée par Maroc PME en 2002, la définition de la PME
marocaine repose sur trois principaux critères à savoir :
• La gérance de l’entreprise doit être assurée directement par des personnes physiques
(propriétaires ou actionnaires) ;
• La propriété de capital ou le droit de vote ne peut être détenu à plus de 25% par une
entreprise qui ne respecte pas la définition de la PME ;
• Le critère de taille qui distingue les entreprises existantes (depuis plus que deux années)
qui devront détenir un effectif inférieur à 200 employés permanents, en plus d’un
chiffre d’affaires annuel hors taxes ne dépassant pas 75 millions DH et/ ou un total bilan
inférieur à50 millions DH. Concernant les PME nouvellement créées, la loi impose un
ratio d’investissement par emploi inférieur à 250.000 DH associé à un programme
d’investissement initial inférieur ou égal à25 millions DH.
5 https://rabat.cci.ma/web/uploads/dossier/5876c1273bb15.pdf 6 Par L'Economiste Edition N° :3464 Le 10/02/2011
19
1.3 Poids des PME dans l’Economie Marocaine
Dans une économie en voie de développement comme celle du Maroc, la PME occupe
certainement une place de grande importance vue sa participation efficace à la promotion de
dimension sociale et du développement économique.
➢ La PME, Facteur de Croissance Economique
Selon Maroc PME (Ex-ANPME), la PME est présente dans tous les secteurs d'activité
économique avec un taux de 98% : l'industrie, l'artisanat et le BTP, les commerces et enfin les
services qui englobent le tourisme, les communications, le transport, les services financiers.
D'après le graphique ci-dessous, la part des PME est de plus de 90% dans toutes les branches
d'activité sauf celle de la production et de la distribution d'électricité, gaz et eau, où cette
participation est uniquement de 50. En matière de recrutement et lutte contre le chômage, les
PME marocaines, contribuent à la création de plus de 65 % de l’emploi (ANPME, 2015).
Figure N° 1: La part des PME dans Toutes les Branches d'Activité
Source : Direction de la politique économique générale "ministre de finance"
20
➢ La PME, moteur de développement régional et base d'équilibre
« La PME constitue un véritable levier de développement régional, elle permet de promouvoir
la classe moyenne et d’assurer l’intégration sociale la PME apparaît ainsi comme le seul
élément capable de relancer l’investissement et de créer des emplois. »
L'implantation dans les différentes régions du Maroc contribuera efficacement à la valorisation
des richesses et des potentialités et à l'amélioration des conditions de vie des populations
locales. Les données de la direction des statistiques révèlent que la grande Casablanca regroupe
41% des PME-PMI, les régions de Tanger-Tétouan 9%, de Rabat-Salékhémisset 8%, de
Meknès-Fées 9% et que les 33% restantes se répartissent sur les 8 régions restantes.
Figure N° 2: Répartition Régionale des PME7
Source : Document de travail N°50 de la Direction de la politique économique générale « les
PME au Maroc éclairage et propositions »
➢ Contribution de la PME au Maroc
Selon les analyses effectuées par le Ministère du Commerce et de l'Industrie, le Ministère des
Finances et la Banque Centrale, la contribution économique des PME à l'économie marocaine
peut être résumée ci-dessous :
7 Document de travail N°50 de la Direction de la politique économique générale « les PME au Maroc éclairage
et propositions »
21
Tableau N° 4: Contribution Economique des PME Marocaines
Indicateurs économiques Contribution des PME
Valeur ajoutée 20%
PIB 38%
Emploi (% de la population active) 50%
Production industrielle 40%
Investissement 50%
Export 30%
Source : Eclairage sur la situation des PME au Maroc, Inforisk (2011)
➢ Contribution des PME dans la Valeur Ajoutée par Secteur
Tableau N° 5: La Valeur Ajoutée par Secteur d'Activités
Secteur %des PME dans le tissue
économique
% de la VA attribuer aux
PME
Agriculture 98% 79%
Industries extractives 99% 52%
Industries manufacturières 98% 41%
Distribution 97% 9%
Construction 99% 64%
Hôtels & Restaurants 99% 70%
Transport 99% 22%
Services 99% 67%
Source : Eclairage sur la situation des PME au Maroc, Inforisk (2011)
A titre d’exemple, le secteur de l’agriculture est composé à 98% de PME qui contribuent à
hauteur de 79% à l’ensemble de la valeur ajoutée, les 20% restant étant réalisés par des GE.
Pour la distribution, les grandes entreprises représentent 3% et contribuent jusqu’à hauteur de
81% à l’ensemble de la valeur ajoutée du secteur. Ces résultats confirment la faiblesse
structurelle des PME. Selon le tableau ci-dessous, la contribution globale de la PME dans la
création de la valeur ajoutée est de 40%. Cette contribution peut être variable allant de 79%
pour le secteur de l’agriculture à 9% pour la production et la distribution de l’électricité, du gaz
et de l’eau.
22
➢ Contribution des PME dans l’emploi
Les entreprises, et en particulier les PME, jouent un rôle crucial dans la création d’emplois.
Selon une étude réalisée par le Ministère de l’Economie et Finance en 2014 :
Le domaine industriel compte aujourd'hui 500.000 emplois, la PMI représente près de la
moitié répartie comme suit : textile et habillement 35%, chimie et para - chimie 26 %, agro -
alimentaire 24 %, mécanique et la métallurgie 12 %, électrique et électronique 3 %.
Le secteur artisanal : la PME prédomine encore plus dans la pêche, la sylviculture, l’élevage
et surtout dans les métiers traditionnels à forte valeur ajoutée culturelle et sociale (tapis.
Produits de terre métaux, cuir couture traditionnelle, etc.).
Le secteur artisanal compte près de 2 millions emplois est constitué dans sa plus grande
majorité de PME.
Le secteur du commerce compte 888.000 emplois (hors informel) est constitué dans presque
son intégralité de PME. Dans le secteur des services. Et tout d'abord dans le tourisme qui compte
près de 600.000 emplois, la PME constitue un outil privilégié dans la promotion de l'hôtellerie,
de la restauration et des agences de voyages.
Ainsi que Maroc PME (Ex-ANPME) aspire à créer 135.000 emplois pour un investissement
de 22 milliards de dirhams, conformément aux objectifs affichés par la feuille de route de
l'Agence en termes de création d'emplois, alignés sur les ambitions du Plan d'accélération
industrielle, à la lumière du Cadre contractuel 2015-2020 signé le 13 juillet 2015 avec l'Etat,
indique un communiqué de l'Agence.
Section 2 : Le Concept de l'Innovation Toute entreprise, quelle que soit son domaine d’activité, son métier, sa taille même ses
orientations stratégiques cherche sans cesse la rentabilité qui garantit sa viabilité. Une entreprise
non rentable finira, tôt ou tard, par disparaitre sous l’impulsion de la concurrence. La possibilité
d’adaptation, de flexibilité, d’habilité à apprendre et à développer de nouvelles capacités sont
des caractéristiques nécessaires pour assurer la pérennité sur un marché où les frontières
disparaissent, et où la concurrence internationale est de plus en plus accrue. L’ensemble des
caractéristiques citées se regroupent sous un seul concept « Innovation ».
23
1. La Notion de l’Innovation
1.1 Étymologie et Définition d’Innovation
➢ Étymologiquement
Le mot innovation du latin innovatus , qui signifie « changer ou rénover », le mot induit trois
forme de verbes Innover (du nom innovation) vient du latin « innovare » qui signifie changer
ou introduire quelque chose de nouveau, nover (du nom novation) du latin « Novare » qui
signifie le renouvellement d’une obligation et enfin le verbe rénover ( du nom rénovation) du
latin « renovare » qui a le sens de donner une forme nouvelle qui améliore l’ancien ou bien
c’est l’action de modifier ce qui existe déjà8
➢ Définition du Terme d’Innovation
Selon CHOUTEAU. M et VIEVARD.L ont défini l’innovation comme « un moyen mis en
œuvre pour acquérir un avantage compétitif. Une innovation répond aux besoins du marché.
L’innovation permet de créer de nouveaux produits de développement ou d’améliorer des
produits existants, d’optimiser un système de production ou encore d’adopter des technologies
nouvelles »9.
Selon LACHMANN.J a défini l’innovation comme « un acte compliqué à définir, mais dont la
conception semble, en tous les cas, bien plus facile à réaliser que de la faire entrer dans la culture
d’entreprise »10.
Selon SCHUMPETER, dans les années 1940, J. A. Schumpeter (1942) donne à la notion
d’innovation un nouveau visage. L’innovation est perçue comme un changement qualitatif qui
induit des modifications au sein même de l’entreprise ; c’est « une destruction créatrice qui
révolutionne incessamment de l’intérieur la structure économique, en détruisant
continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs ».11
L’entreprise prend ainsi une réelle dimension en matière d’innovation. Mais plus que
l’entreprise, c’est celui qui est à sa tête qui est le véritable initiateur du mouvement. Avec sa
notion d’entrepreneur innovateur, il conditionne le progrès technique au comportement du chef
d’entreprise. « Le rôle de l’entrepreneur consiste à réformer ou à révolutionner la routine de
8 « Online Etymology Dictionary » étymologie du mot « innovation », 2003, 9 CHOUTEAU. M et VIEVARD.L, « l’innovation, un processus à décrypter », janvier 2007, page 5. 10 LACHMANN jean, op.cit, page 21. 11 « Source : Regards sur les PME n° 10, Observatoire des PME, OSEO services ». P 23
24
production en exploitant une invention ou, plus généralement, une possibilité technique inédite
»12 . L’entrepreneur a alors pour rôle de transformer l’invention en un objet ayant un usage
marchand. La croissance économique dépend donc de la velléité des chefs d’entreprise à
innover en matière de produit, de procédé de production, de marché, de source de matière
première ou d’énergie, ou encore de mode d’organisation de la production au sein de
l’entreprise ou du secteur.
1.2 La Différence Entre Innovation et Invention
Une invention consiste à produire, ou à créer, un produit que l’on peut s’approprier en utilisant
son imagination, c’est un acte à la fois original et directement appliqué.
L’invention est souvent confondue avec l’innovation. En principe, « l’invention est avant tout
une idée, un principe, un concept essentiellement nouveau sans jugement sur son caractère
réalisable ou sa valeur pratique. Une invention pour qu’elle soit acceptée ne doit pas, par
exemple, avoir été déposée comme brevet. En fait, la plupart du temps, l’invention (ou
l’inventeur) garantit en quelque sorte la transformation de l’idée en dispositif, réalisation
technologique : il s’agit bien d’une création ou si l’on préfère d’une découverte. Beaucoup
d’inventions ne se transforment jamais en innovation c’est à dire en réalisation, par contre toute
innovation ne provient pas forcément d’invention »13.
Donc toutes les innovations proviennent d'inventions mais toutes les inventions ne sont pas des
innovations.
1.3 Les Différents Types d’Innovations Schumpetérienne
Joseph Schumpeter (1934) [Théorie de l'évolution économique] propose cinq types
d’innovations à savoir :
Les innovations des produits : sont les plus emblématiques. Elles correspondent à
l'introduction de nouveaux produits, par exemple le réfrigérateur, la machine à laver, la
téléphone ou encore le micro-onde.
Les innovations de procédés ou organisationnelles : sont en général moins connues que les
innovations produites, mais elles n'en sont pas moins importantes. Elles concernent
l'introduction de nouvelles méthodes de production ou de nouvelles formes d'organisation.
12 Citation Joseph Schumpeter, théorie de l’évolution économique ,1911/1926 13 BOYER Luc, « Innovation et lancement des nouveaux produits », Édition CNRS, Septembre 2007, page2.
25
L'innovation de commercialisation : correspond à l'ouverture de nouveaux marchés comme
l'émergence d'une économie collaborative qui porte en elle de nouveaux comportements de
marché, soit par :
o La vente ou l'échange payant (location d'objets, maisons, véhicules particuliers) ;
o L’échange ou la mise à disposition gratuite (Donnons.org) ;
o La participation à des projets collectifs de type levée de fonds sur projet ;
Le développement de nouvelles sources d'approvisionnement : ces nouvelles sources sont
représentées typiquement par le pétrole, les énergies maritimes ou encore, plus récemment, avec
le gaz de schiste. L'introduction d'une nouvelle source d'approvisionnement va créer une
nouvelle industrie.
Les nouvelles structures de marché : cette innovation peut être illustrée par la concurrence
entre taxis et véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). Elle montre comment l'ouverture
d'un marché remet en cause des marchés existants.
1.4 La Courbe de Diffusion de l’Innovation
D'après les théories relatives à l'innovation, une innovation se diffuse dans la société en suivant
un processus qui touche différentes catégories de consommateurs, des plus enthousiastes
jusqu’aux plus réticents face à la technologie. EM. Rogers14 a modélisé ce processus par une
courbe de diffusion (dite courbe en S ou courbe en cloche) en y associant les différents profils
de consommateurs correspondant aux différentes phases du processus d'adoption. Le challenge
étant d'arriver à passer d'une diffusion confidentielle (innovators et early adopters) à une
diffusion de masse (majorité avancée et retardée) qui représente plus de 60 % du marché
potentiel.
14 (Roger, 1995)
26
Figure N° 3: La Courbe de Diffusion (courbe en S).
Source : D'après Rogers (1995)
Dans le temps, l’adoption de l’innovation passe logiquement d’un groupe restreint d’adoptants
à un groupe plus large, puis à un bassin de plus en plus représentatif de la population générale.
Ce phénomène conduit E. Rogers à catégoriser les adoptants suivant cinq profils en fonction de
leur rapidité à adopter l’innovation comprise comme leur position face au changement. Il
distingue :
o Les innovateurs (innovators) : 2,5% ;
o Les adopteurs précoces ou premiers utilisateurs (early adopters) : 13,5% ;
o La première majorité ou la majorité précoce (early majority) : 34% ;
o La seconde majorité ou la majorité tardive (late majority) : 34% ;
o Les retardataires ; les réfractaires (laggards) : 16%.
2. Les Risques Liés à l’Innovation dans une PME
2.1 Définition d’un Risque
Un risque projet peut être défini comme étant la possibilité qu’un projet ne s’exécute pas
conformément aux prévisions de date d’achèvement, de coût et de spécifications, ces écarts
par rapport aux prévisions étant considérés comme difficilement acceptables, voire
inacceptables. [Giard, 1991].
27
2.2 La Classification des Risques d’un Projet d’Innovation dans une PME
Selon (ST-Pierre, 2004 ; Desroches et al. 2007) 15 il existe cinq grandes familles des risques
associés à l'activité de l'innovation à savoir :
Les risques techniques et technologiques reflètent le potentiel d'échec dans la réalisation
technique du produit. Les exemples d'échec sont : le produit ne fonctionne pas, il n'atteint
pas le niveau de performance préconisé ni la fiabilité et la durabilité souhaitées, etc.
Les risques commerciaux reflètent le potentiel d'échec dans l'atteinte des objectifs de
ventes ou de revenus du projet. Les exemples d'échec sont : les clients ne sont pas satisfaits
; l'entrée sur le marché est tardive ; les concurrents offrent une alternative plus intéressante,
etc.
Les risques managériaux reflètent le potentiel d'échec dans la gestion de l'innovation et
de l'entreprise. Les exemples d'échecs sont : le départ de certains employés clés en cours de
projet ; des relations complexes et incertaines avec des clients importants, etc.
Les risques environnementaux reflètent le potentiel d'échec de l'innovation dû à des
situations particulières qui ne sont pas sous le contrôle de l'entreprise (environnement
externe) ou à des relations avec certains collaborateurs de l'entreprise. Les exemples de
situations risquées sont : l'opposition d'un groupe de pression à l'innovation de l’entreprise,
etc.
Les risques financiers : sont lié à la structure de financement que l’entreprise subit ou
qu’elle a choisie, à l’identité et à l’origine des partenaires financiers, aux contrats de
financement (échéances et clauses restrictives), à la capacité d’endettement inutilisée, à la
capacité de réinvestir des propriétaires actuels.
Section 3 : Les PME innovantes au Maroc
La PME marocaine représente aujourd’hui 95% d’entreprises dans le tissu productif marocain
avec plus de 40% du chiffre d’affaire du secteur industriel et emploie plus de 50% de la main
d’œuvre. Elle joue un rôle stratégique pour le développement du pays. Néanmoins elle reste
une entreprise vulnérable aux aléas économiques et financiers et se doit de rester compétitive
et assurer une croissance économique soutenue. En plus des contraintes financières,
concurrentielles et internes liées à la productivité, la PME marocaine comme toutes les PME à
travers le monde doit innover pour survire. Les Nouvelles technologies viennent en tant que
15 Alain DESROCHES. La gestion des risques Projet, les techniques de l’ingénieur, 2008.
28
solution idéale pour les PME marocaines permettant non seulement une optimisation des coûts
mais aussi une utilisation optimale des ressources avec un accès à l’information à temps réel et
selon le besoin (PAY AS You GET).
1. L’Evolution de la Recherche, la Technologie et l’Innovation au Maroc
A ce jour, le Maroc consacre 0,8% du PIB pour la R&D, contre 2,3% en moyenne dans les pays
de l’OCDE. Des pays comme l’Allemagne ou le Japon ont une moyenne encore plus élevée
avec 3,5% de leur richesse nationale destinée à cet effort d’innovation.
Le Maroc se retrouve au 72e rang sur les 127 pays étudiés. Ce dernier a maintenu son
positionnement de 2016, toutefois il a amélioré son score pour la cinquième année consécutive
avec 32,7 en 2017 contre 28.73 en 2011, affichant ainsi une tendance positive en termes de
produits d’innovation : 68ème en 2017 contre 102ème en 201116.
Selon l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, l’université Cornell et l’INSEAD
qui élaborent cet indice, le Maroc est parmi les pays qui ont eu une performance soutenue durant
les 7 dernières années. En effet, le Maroc se positionne 11ème dans la région MENA (26 pays).
En outre, le Royaume est passé de la 20ème place en 2011 à la 7ème place dans la catégorie
économique « lower-middle income » (52 pays).
En matière de recherche, il y’a peu de chercheurs par rapport à la population. Pour 1000 actifs
marocains, il n’y a que 1,87 chercheurs, contre 8,54 dans les pays de l’OCDE., une production
scientifique nationale qui représente seulement 0,122 % de la production mondiale, prétendre
damer le pion à des économies émergentes comme la Chine ou la Turquie est une utopie.
1.1 L’Initiative Maroc Innovation
L’Initiative Maroc Innovation vise à insérer le Maroc dans l’économie du savoir et de le
positionner en tant que créateur de technologies et non pas seulement de consommateur de
technologies. Elle s’articule autour de cinq piliers stratégiques :
o Gouvernance et Cadre réglementaire ;
o Appui et Financement ;
o Infrastructures technologiques ;
o Clusters (ou pôle de compétitivité) ;
o Mobilisation des talents pour l’innovation.
16 Country brief GII 2017 : Morocco
29
Tableau N° 6 : Axes de la Stratégie Maroc Innovation
Axes Chantiers
Gouvernance et cadre réglementaire o Gouvernance public/privé de la stratégie
o Guichet unique pour les porteurs de
projets
o Un cadre légal souple et efficace
Infrastructures et Clusters o Infrastructures technologiques
o Infrastructures de valorisation
o Clusters
Financement et soutien de l‘innovation o Portefeuille de produits de soutien à
l‘innovation
o Stimulation du système de capital risque
o Développement du marché de la
propriété intellectuelle
o Fonds internationaux de l‘innovation
Mobilisation des talents o Création du Club Marocain de
l‘Innovation
o Promotion de la culture de l‘innovation
o Positionnement de l‘Offre Maroc R&D
et Innovation
Source : (AZIRAR, Comment faire du Maroc un hub régional en matière de recherche scientifique et
d’innovation ? 2015)
Cette stratégie prévoit la mise en place de nouveaux instruments de financement adaptés au
cycle de vie des projets innovants. Ces instruments visent le soutien de start-up innovantes et
l’émergence de projets innovants portés par des entreprises en développement ou par des
consortia d’entreprises agissant dans le cadre d’un cluster. La gestion et la promotion de ces
instruments sont confiées au Centre Marocain de l’Innovation « CMI », qui joue le rôle de
guichet unique dont la vocation est de gérer, promouvoir et soutenir les projets d’innovation.
1.2 Analyse SWOT du Système Nationale de Recherche et d’Innovation
Il s'avère que l‘analyse SWOT du système national de recherche et d‘innovation est un moyen
utile, entre autres, pour identifier et dresser une cartographie des facteurs internes et externes
qui influencent le système d'innovation marocain. Cette analyse, est élaborée partir d'un
ensemble de rapport à savoir : le rapport réalisé par l‘ Institut Royal des Etudes Stratégiques en
2015 intitulé « Comment faire du Maroc un hub régional en matière de recherche scientifique
et d'innovation ? », le rapport de la cour des comptes de 2016 sur le contrôle de la gestion de
l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale et le plan d‘accélération
industrielle 2014-2020 et les rapports de l'OCDE.
30
Tableau N° 7: Analyse SWOT du Système Nationale de la Recherche et d'Innovation
Principales forces Principales faiblesses o Mise en place des stratégies et des
politiques ambitieuses pour soutenir
l'innovation.
o Les compétences universitaires
o La production scientifique s‘inscrit
dans une perspective d'évolution.
o Infrastructures technologiques
o Des mesures strictes ont été
entreprises pour protéger la propriété
intellectuelle.
o Absence d'une vision commune à la
fois pour la recherche scientifique et
pour l'innovation.
o Un engagement très faible de
l‘entreprise privée.
o Les capacités de R&D et d'innovation
industrielle sont encore insuffisantes
dans les PME.
o Absence d'un suivi permanent et
d‘une évaluation objective des
politiques publiques de R&D et
d'innovation.
Principales opportunités Principales menaces
o La flexibilité des PME Marocaines.
o Une ouverture sur des programmes
multilatéraux de R&D et
d'innovation.
o L'OCDE est la source d‘inspiration
principale pour le Maroc en matière
des pratiques d'innovation.
o Des perspectives de mondialisation
de la R&D se présentent au Maroc.
o Le souci de la détérioration des
finances publiques.
o Une compétition acharnée de pays
émergents.
o Le souci de pérennité des ressources
financières.
o Un manque de reconnaissance de
l‘importance de la R&D et de
l'innovation pour le développement
socio-économique du pays.
Source : T. Hill, and R. Westbrook, ―SWOT analysis: It's time for a product recall‖. Long Range Planning,
30(1), pp.46-52, 1997
L'analyse du système d'innovation marocain fait ressortir les bonnes politiques mises en place
en faveur de la R&D, mais aussi la faible connexion qui existe entre le système productif et le
système d'innovation et le manque des ressources financières. Certes, le Maroc présente un
retard en matière de l'innovation et de la créativité au sein de ses entreprises, néanmoins des
changements indéniables interviennent en sa faveur et des perspectives d'évolution se
présentent.
2. L’Innovation au Sein des PME Marocaines
2.1 Notion de PME Innovante
D’après le Manuel d’Oslo17(2e édition), « la firme innovante est une firme qui a accompli des
produits ou des procédés technologiquement nouveaux ou sensiblement améliorés au cours de
la période considérée », une innovation étant accomplie « dès lors qu’elle a été introduite sur le
17 (OCDE E. e., 1997).
31
marché ou utilisée dans un procédé de production ». « C’est une firme qui a mené des activités
d’innovation réussie pendant cette période ».
2.2 La CGEM Face à l'Innovation
La Confédération Générale des Entreprises du Maroc agissant sous le slogan : « L’entreprise
marocaine : oser et innover », la CGEM est engagée pour une entreprise innovante, responsable
et ouverte. La Confédération agit en force de proposition ainsi qu’en acteur efficient, dans une
logique de partenariat public- privé, à l’élaboration et à la finalisation des contrats programme
et de différentes stratégies visant l’épanouissement économique de notre pays.
Dans le cadre de sa vision 2020, la CGEM a mis au centre de ses recommandations, l’Innovation
et la R&D comme leviers stratégiques de développement. Assurément, le développement de la
R&D et de l’innovation nécessitera le lancement d’une stratégie nationale spécifique et le
renforcement de la contribution du secteur privé. La CGEM a également proposé un certain
nombre de mesures visant à :
o Promouvoir la contribution du secteur privé à l’effort de recherche nationale ;
o Développer des liens forts entre entreprises et universités / écoles sur la recherche ;
o Créer un cadre incitatif pour attirer et retenir les talents marocains et internationaux ;
o Lancer une grande stratégie nationale « Innovation Maroc ».
Il est important de souligner qu’au niveau de la CGEM, il existe deux Commissions
thématiques orientées Innovation et R&D. Elles travaillent en vue de faciliter l’adoption des
bonnes pratiques innovantes au sein des PME marocaines. Il s’agit de la commission Innovation
et relations avec les universités et de la Commission PME.
2.3 La Commission Innovation et Relations avec l’Université
Cette commission focalise ses actions autour du développement de la culture d’entrepreneuriat
chez les jeunes et la promotion de la R&D et l’Innovation dans les entreprises. Elle a également
pour objectif de dynamiser le rapprochement entre les entreprises et les universités.
2.4 La Commission PME
Consciente de l’importance d’insérer le Maroc dans l’économie du savoir, la Commission PME
agit en vue de sensibiliser les PME à intégrer l’innovation dans leur politique de management.
Cette commission contribue à la promotion de la culture de l’innovation ainsi que le
développement de la créativité au sein des entreprises marocaines.
32
3. Entreprises innovantes : Le mythe des start-ups ?
3.1 Définition de la Notion Startup
Une start-up, ou « jeune pousse », décrit une jeune entreprise de haute technologie qui présente
un potentiel important de croissance. Le terme vient de l'anglais start (démarrer) et up (pour
montrer le potentiel de croissance)18.
3.2 Les Startups, « As » de l’Innovation
Au Maroc, la Startup est considérée comme une des solutions les plus pertinentes pour relever
le challenge de l’employabilité et de la croissance économique, puisqu'elle représente un
nouveau modèle économique d’entreprises plus agiles, plus modernes mais surtout plus
innovantes. Dans le monde cette jeune entreprise innovante a prouvé qu’elle est une des
catégories d’entreprises les plus créatrices d’emplois.
En 2007, la Banque mondiale avait mené une vaste enquête auprès des entreprises marocaines.
Les résultats de cette recherche montrent en effet que si seulement 8% des entreprises
marocaines étaient des Startups à fort impact, le taux de leur croissance annuel avoisinerait les
20% et générerait, selon la même étude, 73% de nouveaux emplois. C’est dire l’importance
démontrée par les chiffres que cette catégorie d’entreprise revêt dans l’économie nationale.
Cependant, la Start up innovante est confrontée à des barrières à l’entrée importantes de sa
technologie chez les donneurs d’ordre qui perçoivent sa proposition de valeur comme un « Nice
to Have » et non pas un « Must Have ». Bien qu’il soit désormais prouvé par « A+B » que la
technologie innovante est à l’origine de la création de richesses, les projets tardent à se
concrétiser. La Startup n’étant pas considérée et encore faiblement prise en compte dans
l’élaboration des lois et des dispositifs réglementaires complique significativement le processus
de son accès au marché.
3.3 Accompagnement des Startups
La Caisse centrale de garantie a labellisé 10 nouvelles structures pour l’accompagnement de
startups innovantes. Les 10 structures (CE3M, CEED Maroc, Cluster Menara, Enactus,
Endeavor, Groupe SOS Maroc (Bidaya), Happy Ventures, H Seven, Kluster CFCIM et
Moroccan CISE) rejoignent 6 autres qui avaient déjà été labellisées en octobre 2017 (APP
Editor, Cluster Solaire, Impact Lab, R&D Maroc, Réseau Entreprendre Maroc et Start-up
18 Futura Tech, 2016
33
Maroc). Cette 2e vague de labellisation permettra d’accélérer la cadence de financements
accordés aux startups innovantes.
Conclusion
Le présent chapitre, s'est subdivisé en trois sections, la première a traité la définition de la PME
selon plusieurs critères notamment le critère du chiffre d’affaire, du personnel permanent etc.
Quel que soit les critères retenus, les PME se distinguent des autres entreprises à travers les
caractéristiques qui leur sont spécifiques. Ces catégories d'entreprises jouent un rôle important
dans le domaine économique et social, surtout dans les pays comme le Maroc où le problème
de chômage tend à prendre des proportions importantes. La deuxième section a été consacrée à
la définition de la notion de l'innovation qui est devenue comme un élément clé de survie, de
croissance et de développement des PME. Et la dernière section s'est articulée autour de la
définition d'une PME innovante à partir des critères spécifiques, afin de souligner l’importance
de ces PME en tant que sources d’innovation dans tous les pays pris pour la comparaison. Elles
ont la capacité à réagir aux évolutions technologiques rapides et aux besoins des clients. Et les
mesures mises en application par la CGEM qui vise à l'accompagnement des entreprises
innovantes (à savoir les PME et les startups ce sont des jeunes entreprise à haut technologie)
lors de leur lancement et développement à partir de sa stratégie " Innovation Maroc" qui s'appuie
sur deux commissions (commission Innovation et Relations avec l’Université et la commission
PME).
34
Chapitre 2 : Le Financement des PME Innovantes :
L’innovation, considérée comme une source forte de compétitivité, est un élément clé de la
Survie, de la croissance et du développement des PME. Toute entreprise se doit d’être
Innovante sous peine de se voir dépassée par ses concurrents et donc disparaître.
Pourtant, ces PME innovantes trouvent des difficultés au choix d’un financement adéquat et
Suffisant durant les premières étapes de leurs développements. De ce fait, le financement
Constitue la principale contrainte de développement des PME et un important élément de
Blocage de leur croissance.
L’objectif de ce travail est d’étudier, le financement des entreprises innovantes au Maroc.
Quel financement pour quelle phase de développement ? Quelles sont les difficultés
Rencontrées par ces pme innovantes lors de leurs financements ?
Section 1 : Les Théories et Les Phases Liées au Financement des PME
1. Théories de Financement
Plusieurs théories sont proposées pour expliquer les comportements financiers des
entrepreneurs dont la théorie de l'ordre hiérarchique, celle d'agence, et celle de signal, lesquelles
seront présentées ci-après.
1.1 La Théorie de l’Ordre Hiérarchique
Cette théorie, présentée historiquement par S Myers (1984) sous le nom de pecking order
theory. Cette théorie préconise un ordre établi dans l'utilisation des différentes sources de
financement par les entrepreneurs. D'abord, ils utilisent au maximum les fonds internes de
l'entreprise (réinvestissement des profits), au besoin font appel au financement par dettes et en
dernier lieu, recourent au financement par actions (augmentation de capital).19
Cet ordre observé dans la politique de financement des PME est, semble-t-il, en harmonie avec
les objectifs que l'entrepreneur cherche à atteindre à la direction de son entreprise (Wtterwulghe
et Janssen, 1998).
1.2 Théorie d’Agence
La théorie d'agence présente une entreprise comme un ensemble de contrats liant différentes
partenaires dont les intérêts peuvent être distincts voire incompatibles20. Deux types de
partenaires sont identifiables : l'agent qui est celui qui exerce le contrôle de l'entreprise, et le
19 (Myers, juillet 1984) 20 Wtterwulghe, 1998.
35
principal, celui qui fournit les ressources financières21. La divergence d'intérêts des
cocontractants (dirigeants, actionnaires et créanciers) conduit à des conflits qu'on appelle
problèmes d'agence. Les problèmes d'agence les plus importants sont : l'asymétrie
d'information, le risque moral et l'antisélection
(St-Pierre, 2000).
1.3 Théorie de Signal
La théorie du signal, fondée par Stephen Ross qui a initié en 1977 part du constat que
l’information n’est pas partagée par tous au même moment et que l’asymétrie d’information est
la règle. Celle-ci peut avoir des conséquences néfastes conduisant à des valorisations trop basses
ou à une politique d’investissement sous optimale22 .
Deux idées simples sont donc à la base de la théorie des signaux :
• La même information n’est pas partagée par tous : ainsi, les dirigeants d’une société
peuvent disposer de renseignements que n’ont pas les investisseurs ;
• Même si elle était partagée par tous, la même information ne serait pas perçue de la
même manière, ce que la vie courante confirme fréquemment.
La théorie financière de la signalisation a pour objet d’analyser les problèmes dus à
l’imperfection et à l’asymétrie de l’information qui peuvent caractériser les marchés financiers.
Sa finalité est de dégager les solutions qui améliorent le fonctionnement des marchés et
réduisent ou suppriment les inefficiences dans les processus de décisions des agents.
2. Les Différentes Phases de Financement des PME Innovantes
Innover nécessite en général d’orienter des ressources vers cette activité et elle implique des
coûts et nécessite une capacité à les financer. En effet, le développement d’une entreprise
innovante implique le franchissement de 4 phases différentes. Chaque phase possède ses
propres défis et ses propres besoins de financement.
21 St-Pierre, 2000 22 Stephen Ross, 1977
36
Figure N° 4 : Phases de financement des entreprises innovantes
Source : (Karray, 2013)
2.1 Phase d’Amorçage et de Démarrage (Seed Stage and Startup Stage)
Constitue une phase critique du cycle de développement de la jeune entreprise innovante. Le
risque associé à cette phase est généralement très conséquent. En effet, durant ce stade,
l’entreprise n’est pas encore active sur le marché et ne génère aucun chiffre d’affaire. Il est donc
impossible d’évaluer ou de prévoir son succès commercial23.
Le risque pour les investisseurs est très élevé et le financement est par conséquent très difficile
à obtenir.
Durant cette phase, les sources de financement proviennent généralement des business angels
et des fonds personnels des entrepreneurs et de leurs proches « les 3F : freinds, family and fools
». Bien qu’utiles, ces fonds sont souvent insuffisants pour couvrir toutes les charges engendrées
par les activités relatives à la phase d’amorçage (R&D, plan d’affaires initial, études de marché,
proof of concept et prototypage). L’argent des 3F est généralement complété par des fonds
d’amorçage universitaire et des business angels. Des aides publiques peuvent également
intervenir à ce stade. Celles-ci prennent la forme d’aides fiscales, de subventions directes (prix
lors de participation à des concours de création des entreprises innovantes) ou encore de prêts
à taux zéro non remboursables en cas d’échec (C. Savignac, 2006).
23 Le capital-risque en Suisse (Berne, juin 2012). Rapport du Conseil fédéral donnant suite aux postulats Fässler
(10.3076) et Noser (11.3429, 11.3430, 11.3431)
37
Les banques quant à elles sont rarement actives durant cette phase. En effet, les banquiers
s’appuient essentiellement sur l’historique comptable de l’entreprise, sur sa capacité de
remboursement et sur les garanties offertes. Pourtant, durant la phase d’amorçage, la jeune
entreprise innovante n’a aucun bien matériel à offrir en garantie. Toute sa valeur réside dans
son actif immatériel difficilement évaluable (connaissances, savoirs faire, etc). Les sources de
Financement sont donc principalement les 3F (Friends, family and fools), les business Angels,
les fonds d’amorçage universitaire et les aides publiques.
2.2 Phase de Développement Initial (Early Stage)
Correspond aux premières années d’activités commerciales. A ce stade il existe un produit fini
prêt à être commercialisé souvent à une échelle réduite afin de confirmer sa viabilité
économique. Durant cette phase, les dépenses relatives aux activités de production et du
marketing sont les plus conséquentes. Pourtant, il est difficile de prédire à ce stade le succès
commercial du projet. Ce qui justifie, encore une fois, la réticence des banques à accorder un
prêt aux entreprises en phase de développement initial (early stage).
A ce stade, l’entreprise innovante peut faire appel aux investisseurs publics spécialisés ou à
quelques acteurs privés, notamment les business angels qui apportent du capital, de l’expérience
du réseau et du temps. Les anglo-saxons parlent alors de smart money (argent intelligent).
2.3 Phase de Croissance (Later stage)
A ce niveau, l’entreprise doit gérer l’augmentation conséquente de son activité et de ses ventes.
Pour maintenir le rythme de sa croissance, elle a besoin de fonds supplémentaires destinés à
développer les capacités de production et de distribution. L’intervention d’un capital-risqueur
peut se révéler primordiale, aussi bien au niveau du financement qu’en termes de conseils et
d’accompagnement de l’équipe dirigeante. En plus des fonds du capital risque, les premiers
résultats financiers permettent de se retourner, dans certains cas, vers le financement bancaire.
2.4 Phase de Maturité (Maturity Stage)
A ce stade, l’entreprise est bien établie et entre dans une situation de plein développement. Elle
peut accéder plus facilement à des emprunts bancaires et ouvrir son capital au public via une
introduction en bourse. La phase de maturité est généralement marquée par la fin du partenariat
entre l’entreprise et l’investisseur. En d’autres termes, à ce stade, les fonds de capital-risque se
désengagent de la société.
Nous distinguons plusieurs modes de désengagement (aussi appelés « stratégie de sortie » ou «
exit strategy ») :
38
• Trade Sale : C’est la stratégie la moins couteuse et la plus rapide à mettre en œuvre.
Elle consiste à revendre la totalité de l’entreprise à une autre société souvent issue de
la même branche.
• Secondary Sale : Cette stratégie de sortie permet à l’investisseur en capital risque de
céder sa participation à un autre investisseur financier qui prend le relais du VC (S.
MANIGART et O. WITMEUR, 2010).
• Buy Out : Cette stratégie consiste à racheter les actions du capital risqueur par
l’entrepreneur lui-même.
• IPO : Initial Public Offering (Introduction en Bourse) : Cette technique renforce la
notoriété de l’entreprise. Elle permet au VC de lancer la vente de des actions au public.
Section 2 : Les Modalités de Financement des PME Innovantes au Maroc
Le choix de financement le mieux approprié représente un aspect déterminant de la stratégie
financière de l’entreprise. Cependant, afin de réussir ce choix, l’entreprise doit connaitre, au
préalable, les différentes sources de financement existantes. En effet, plusieurs sources de
financement peuvent se présenter : le financement par fonds propres, le financement par
endettement, ainsi que d’autres sources de financement.
1. Instruments Publics de Financement
On distingue généralement deux grands modes de financement : d’une part des sources dont
l'origine provient des associés de la société, ou de l'entrepreneur lui-même pour une entreprise
individuelle. D’autre part, on trouve des sources dont l'origine est externe, qui proviennent
principalement des organismes financiers.
1.1 Le Fond de Soutien à l’Innovation (FSI)
Le CMI (Centre Marocain de l’Innovation) est créé dans le cadre de l’initiative « Maroc
Innovation » lancée par le Ministère chargé du Commerce et de l’Industrie et le Ministère
chargé de la Recherche Scientifique. Cette initiative vise à créer un environnement favorable à
la recherche et à l’innovation. Le Centre Marocain de l'Innovation joue le rôle d’un guichet
unique de financement des projets d’innovation et de R&D.
Ce dernier a lancé une nouvelle édition d’appel à projets pour les instruments de financement
« INTILAK, TATWIR, PTR » destinés à promouvoir l’innovation, valoriser la R&D, et générer
la Propriété intellectuelle et industrielle au Maroc.
39
Tableau N° 8 : le fonds de soutien de l'innovation
Programme Cible Financement
INTILAK L’instrument « INTILAK » est destiné aux
startups innovantes ayant moins de deux ans
d’activité en phase de démarrage, porteuses
d’un projet d’innovation ou d’un projet de
valorisation R&D.
Couvre 90% des dépenses
du projet, dans la limite
d’un million de dirhams
TTC.
TATWIR L’instrument « TATWIR » est destiné aux
entreprises ayant plus de deux années
d’existence, dédié aux projets de R&D portés
par une entreprise ou un groupement
d’entreprises agissant dans le cadre d’un
cluster en phase de développement ou un
consortium d’entreprise(s) et organisme(s) de
recherche.
Tatwir finance 50% des
dépenses du projet, dans la
limite de 4 millions de
dirhams TTC.
PTR L’instrument « PTR » est destiné aux projets
d’appui à l’innovation et au développement
technologique portés par des entreprises,
consortia ou groupements d’entreprises.
Couverture des dépenses
afférentes aux prestations
éligibles à hauteur de 75%
et ce dans la limite de 100
000 dirhams TTC.
Source : Site du Centre Marocain de l’innovation (CMI)
1.2 Programme de Soutien à la R&D Technologique
Il s'agit d’un programme de soutien à la R&D technologique doté d'une enveloppe de 50
Millions de Dirhams. Il consiste à financer les projets de R&D dans le secteur des technologies
avancées ainsi que les entreprises associées à un laboratoire public ou à un consortium
réunissant des laboratoires publics. Ce programme permet de couvrir jusqu’à 50% du coût total
du projet dans la limite de 2 Millions de Dirhams TTC.
1.3 Programme IMTIAZ
Le programme IMTIAZ est lancé par le ministère de l’industrie, du commerce, de
l’investissement et de l’économie numérique. Ce programme est mis en œuvre par l’Agence
Nationale pour la promotion de la Petite et la Moyenne Entreprise (ANPME) avec l’appui des
banques partenaires (BMCE, Crédit du Maroc, Attijariwafa Bank, Arab Bank, etc). Il consiste
à soutenir annuellement 80 entreprises innovantes à fort potentiel de croissance à travers l’octroi
d’une prime à l’investissement matériel (machines, matériels etc) et/ou immatériel (brevet,
fonds de commerce, etc). Ce programme permet de couvrir jusqu’à 20% du coût global du
projet dans la limite de 5 Millions de Dirharms.
40
1.4 RMIE (Incubation et Subvention)
Le Réseau Maroc Incubation et Essaimage (RMIE) est géré par le Centre National pour la
Recherche scientifique est Technique (CNRST). Il a pour mission de favoriser, d’accompagner
et de soutenir la valorisation des résultats de la recherche académique et la création d’entreprises
innovantes (spin-offs) à travers une démarche d’incubation et d’essaimage.
Outre l’action d’accompagnement, de formation et de networking, le RMIE apporte un appui
financier aux porteurs de projets innovants dans la limite d’un plafond de 230 Milles Dirhams.
Cet appui financier est destiné à soutenir les études et les expertises nécessaires à la validation
du business plan (études de faisabilité technique, prototypes, brevets, étude de marché, étude
financière, etc).
1.5 INNOV’ACT
INNOV’ACT est programme lancé par l’association R&D Maroc. L’objectif de ce programme
est de rapprocher le monde des entreprises, le monde universitaire et les centres de recherches
en de favorisant la collaboration étroite entre les entreprises innovantes et les structures de
recherche (laboratoires publics et/ou des centres techniques). Le programme INNOV’ACT
apporte aux entreprises un financement plafonné à 200 Milles Dirhams pour les TPE, 400
Milles Dirhams pour les PME et 700 Milles de Dirhams pour le groupement d’entreprises
(Minimum deux PME ou une grande entreprise avec deux PME).
1.6 Programme MOUSSANADA
Est un programme mis en œuvre par Maroc PME et qui a pour finalité d’accompagner les PME
marocaines dans leur démarche d’amélioration de productivité, de transformation numérique et
d'amélioration de leur système d'informations. Le programme est adapté à toutes les PME en
pleine phase de croissance ou de transition et qui ont un chiffre d’affaire inférieur ou égal à 200
M DH, et les suit dans leur dynamique de développement à travers une approche innovante
permettant à l’entreprise de sélectionner, à partir d’une liste de prestations prédéfinies, celles
qui répondent à ses besoins spécifiques.
41
2. Les Financements Privés en Phases d’Amorçage et de Création
2.1 Business Angels
➢ Définition
Les Business Angels sont aussi des acteurs significatifs dans l’apport de ressources de
financement dans les premières étapes de la création d’entreprise. Les Business Angels sont des
personnes physiques, qui investissent une partie de leur patrimoine personnel, directement dans
des startups. Ils mettent fréquemment à la disposition de l’entrepreneur :
• leurs compétences,
• leur expérience
• et leur réseau relationnel.
Les BA sont généralement des cadres dirigeants ou des anciens entrepreneurs. Ils sont des
investisseurs hands - on (c’est-à-dire prenant part aux décisions), désirant s’impliquer auprès
du créateur d’entreprise dans le développement de ses projets.
Les Business Angels effectuent la majorité de leurs investissements dans les phases les plus
risquées de la mise en place d’un projet, au début de son développement. Face aux risques
encourus, le Business Angel va chercher à mettre en place un suivi actif de la participation pour
accompagner le dirigeant dans chacune des décisions stratégiques nécessaires à la réussite du
projet.
➢ Fonctionnement
3 phases successives permettent de comprendre le fonctionnement d’un financement par
Business Angels.
a. La sélection et l’évaluation de la startup,
b. La gouvernance mise en place,
c. Enfin la sortie ultérieure, c’est-à-dire la revente des actions de l’entreprise.
a) Le Processus de Sélection & d’Evaluation
Pour le BA, le processus de sélection est principalement fondé sur des entretiens menés avec le
porteur de projet, incluant généralement d’autres BA car l’investissement est souvent porté par
plusieurs investisseurs. Les BA évaluent le potentiel du projet et recherchent une certaine
proximité culturelle et cognitive avec le porteur de projet.
42
Outre cette dimension relationnelle, le BA va chercher à sélectionner des projets dans lesquels
il va pouvoir apporter non seulement une contribution financière, mais aussi des ressources en
termes d’expérience, de compétences ou de réseau relationnel.
b) Les Leviers de Gouvernance Mis en Place
L’objectif du BA est d’être un investisseur qui apporte différents types de ressources à
l’entreprise. Dans la gestion de la relation entre l’entrepreneur et le BA, il importe donc de
mettre en place des mécanismes de gouvernance qui permettent la réalisation de ces objectifs.
Ces derniers visent à minimiser les risques de conflits entre l’entrepreneur et le BA, à permettre
au BA un suivi actif de son investissement, et à favoriser la réussite du projet entrepreneurial.
L’objectif pour l’investisseur est de mettre en place un dispositif performant et dynamique pour
interagir avec le dirigeant, dans le but de concevoir et de mener la stratégie de développement
du projet entrepreneurial.
Par son suivi actif, le Business Angel développe la capacité du dirigeant et de l’entreprise à
détecter, voire imaginer et construire de nouvelles capacités d’investissement.
Ainsi, le Business Angel joue le rôle d’un actionnaire-accompagnateur dont la mission est de
formaliser un fonctionnement efficace de l’entreprise afin de contribuer à la réussite du projet
entrepreneurial. Investisseur de proximité, le BA va chercher à construire une relation de
confiance avec l’entrepreneur afin de faciliter la dynamique de création de valeur.
c) La Sortie du Capital
La présence des BA dans le capital de la startup est en général limitée dans le temps, leur rôle
étant essentiel dans les premières phases de développement. La prise en compte de la sortie du
capital est un élément central dans la relation construite entre l’entrepreneur et le BA, dès la
décision de rentrer dans le capital. Plusieurs moyens de sortie du capital sont possibles :
• vente des actions à d’autres BA ou à un fonds de Capital Risque,
• vente des actions à une autre entreprise, dans le cadre d’une logique de rapprochement,
• et enfin, plus rarement, introduction en bourse.
➢ Financement des PME Marocaines par Business Angel
Contrairement à d’autres pays, le phénomène de business Angels est très récent au Maroc. Le
premier réseau marocain de business Angels (Atlas Business Angels) a été créé en 2008. Il
s’agit d’un réseau qui regroupe une trentaine d’investisseurs individuels. Les business Angels
43
apportent aux jeunes entrepreneurs du capital, de l’expérience, de la crédibilité, du réseau et du
temps, maximisant ainsi les chances de succès de la jeune entreprise innovante.
Selon la tribune économie et finance : MITC Capital, société gestionnaire du fonds
d’investissement Maroc Numeric Fund (MNF), et OCP Entrepreneurship Network ont lancé
MNF Angels en juillet 2016. Le ticket d’investissement oscille entre 100.000 et 1 MDH. Cette
structure, qui comptait à ses débuts une dizaine de membres, sélectionne des projets novateurs,
tout en accompagnant leurs porteurs à travers une assistance technique dans plusieurs domaines
(finances, stratégie, droit, etc.).
Au-delà de ce cas concret, soulignons que la Loi de Finances 2018 a prévu une réduction
d'impôt plafonnée à 200.000 DH pour les sociétés désireuses d’investir dans des jeunes
entreprises innovantes en nouvelles technologies. Ce qui est de bon augure pour le
développement du mode de financement qui suscite l’intérêt de la CCG.
2.2 Le Financement par Crowdfunding (Financement Participatif)
➢ Définition
Le crowdfunding c’est un appel ouvert, essentiellement via internet, afin d’obtenir du
financement soit sous forme d’une donation, soit en échange d’une récompense ou en échange
d’un droit de vote afin de contribuer au développement de l’initiative pour des projets
spécifiques24.
Le crowdfunding est un phénomène du web 2.0, il affirme que le facteur de succès de ce type
d’initiative est dû à la digitalisation de la société avec une présence croissante d’internet25.
Le Crowdfunding n’est pas seulement un mode de financement, mais aussi un moyen d’amorcer
et de développer la visibilité et la notoriété d’un produit ou d’un service. Ainsi, il offre la
possibilité de créer une communauté autour du projet, qui pourra être mobilisée pour améliorer
le produit ou pour le développer. Il y a donc une dimension plus générale de Crowdsourcing,
en particulier dans les phases amont du développement du projet. L’entrepreneur interagit avec
la foule sur son projet et son Business Model, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles idées
ou fonctionnalités.
24 Lambert et Schwienbacher, 2010 25 Lermeister, 2012
44
➢ Fonctionnement
Trois acteurs interviennent dans le Crowdfunding :
1. Tout d’abord, le porteur de projet. Il a un projet à financer, susceptible d’intéresser un grand
nombre d’internautes (la foule), il a aussi une capacité à communiquer sur ce projet, en
particulier sur le web, à travers les réseaux sociaux.
2. Deuxièmement, des financeurs, ou sponsors, qui ont une volonté de soutenir un projet.
3. Enfin, la plateforme, dont la mission est d’organiser la sélection des projets, et l’opération
de financement. Elle peut se rémunérer de différentes façons, le plus souvent par une
commission calculée sur les fonds levés.
Le processus de financement par crowdfunding se décompose en cinq étapes :
a. Le dépôt du projet et la sélection par la plateforme ;
b. L’acceptation du projet sur la plateforme ;
c. Une phase de communication fondée sur des échanges entre les membres de la foule et
le porteur du projet, avec une participation financière éventuelle.
d. L’envoi des fonds collectés par la plateforme au porteur du projet ;
➢ Le Financement des PME Innovantes Marocaines par le Crowdfunding
Le crowdfunding est un mode de financement de projets public, qui vient de s'introduire au
Maroc (année 2018). Il permet de collecter des fonds généralement de faible montant, auprès
d’un large public, principalement en vue de financer l’entrepreneuriat et l’innovation, ou de
soutenir l’émergence de projet sociaux, culturels et créatifs. Il opère généralement à travers des
plateformes internet, permettant la mise en relation directe entre les porteurs de projets et les
contributeurs. Ces activités prennent trois formes de financement : le prêt, l’investissement en
capital et le don. Ainsi, la mise en place d’un cadre juridique régissant les activités de
financement collaboratif au Maroc contribuera à renforcer l’inclusion financière des jeunes
porteurs de projets. Selon la note du ministère de l’Economie et des finances, le projet de loi
relatif au crowdfunding a pour objectif de définir le cadre juridique de l’exercice, par les
sociétés de financement collaboratif (SFC), des différentes formes de financement collaboratif.
2.3 Le Financement des PME Innovantes Marocaines par le Capital Risque
➢ Définition
« Le capital-risque est une activité d'apport en fonds propres dans des entreprises innovantes
non cotées, naissantes ou en développement, présentant un fort potentiel de croissance. Les
45
capitaux apportés permettent de financer le développement d'un premier produit ou encore de
financer sa fabrication »26.
➢ Les Acteurs du Capital-risque
Dans le monde du capital-risque, des acteurs très variés se côtoient :
• Des investisseurs institutionnels : des banques, assurances, caisses de retraites
• Des entités publiques et étrangères : fonds souverains étrangers, etc.
• Des investisseurs privés via des Family Offices (structures financières créées pour
accompagner les familles fortunées dans la gestion, l’organisation et la préservation de
leur patrimoine)
• Des investisseurs dits « corporate » (grandes entreprises)
• Des particuliers regroupés dans des fonds fiscaux de type FIP (fonds d'investissement
de proximité) et FCPI (fonds commun de placement dans l'innovation) bénéficiant de
réductions d'impôt sur le revenu ou la fortune
• Des Business Angels
On distingue les acteurs du financement en fonction de leur spécialisation, liée à une phase de
la vie des entreprises telle l'amorçage, mais aussi en fonction du secteur particulier (biotech,
fintech, etc.) dans lequel ils interviennent.
➢ Le Contexte Actuel du Capital Risque au Maroc
En 2016, les levées de fonds par les opérateurs du secteur ont atteint 305 MDH contre 490
MDH une année auparavant. Mais cela n’a pas empêché les investissements d’enregistrer une
progression d’environ 13% pour atteindre 786 MDH. Le montant cumulé a, lui, pointé à 6,3
milliards de DH, investi dans 183 entreprises au total depuis le lancement de cette activité.
Concernant les spécificités du marché, l'étude 2016 sur l’activité, la croissance et les
performances du Capital Investissement au Maroc se résume dans le tableau suivant :
26 Eric Aithnard, 2008
46
Tableau N° 9 : Chiffres clés du capital investissement au Maroc afin de 2016
Nombre de sociétés de gestion 21
Nombre de fonds sous Gestion 40
Fonds levés en 2016 305 MMAD
Cumul des fonds levés 16.6 milliards de MAD
Investissements en 2016 786MMAD
Cumul des investissements à fin 2016 6.3 milliards de MAD
Des investissements en 2016 205MMAD
Cumul des désinvestissements 2.4 milliards de MAD
TRI (1) moyen brut pondéré par sortie 13%
Nombre de sociétés investis à fin 2016 183
TCAM (1) du chiffre d’affaires des
entreprises investis
12.3%
TCAM (2) des chiffres des entreprises
investies
10.5%
Source : AMIC, 2016
(1) Taux de rendement interne (2) taux de croissance annuel moyen.
3. Les Financeurs Privés en Phase de Développement
3.1 Le Financement Bancaire
➢ Définition
En plus de leurs sources internes, les PME peuvent se financer également en recourant à la
banque. Cependant, le recours à l’emprunt bancaire est en forte relation avec la capacité du
remboursement et d’endettement et le risque encouru par le prêteur27.
Actuellement, les banques proposent des emprunts bancaires qui se différencient par les durées,
les modalités de remboursement, les taux d’intérêt, les garanties, et les conditions de
remboursement. Ainsi, on distingue généralement deux grandes catégories de crédits
bancaires :
Le crédit à moyen terme est un crédit d’une durée moyenne qui peut aller de 20 à 84 mois
c'est-à-dire de 2 à 7ans. La banque s’assure que la durée remboursement ne dépasse pas la durée
de vie du bien financé. Les crédits à moyen terme s’appliquent donc à des investissements de
durée moyenne tels que véhicules et machines etc.
Le crédit à long terme est un crédit dont la durée est supérieure à sept ans. Il est destiné à
financer les investissements lourds des entreprises. Le crédit à long terme attaché aux
27 Barneto& Gregorio, 2009.
47
particuliers correspond généralement à un crédit immobilier. Il peut également être octroyé dans
le cadre d’un emprunt professionnel ou d’un crédit personnel sur le long terme.
➢ Comportement des Banques Face aux Risque des PME
Pour faire face aux différents risques qui peuvent être enlever lors de son accord de crédit aux
PME, La banque exige en premier lieu, des garanties constituent des assurances sures du
remboursements des crédits accordés aux PME, en deuxième lieu, elle impose un examen
concernant la performance financière de l'entreprise sur la base des informations financières
fournies par le client (bilan, comptes de résultat, tableau des flux etc.), cette analyse financière
qui a pour but de déceler le risque d’illiquidité. Et en dernier lieu, la banque exige un taux
d'intérêt élevé qui est composé du taux sans risque (le risque de défaut est faible), du taux
d’inflation (lié à la situation économique) et de la prime de risque (dépend du risque que la
banque court en prêtant à l’entreprise).
➢ Le Financement Bancaire au Maroc
Le secteur bancaire représente un pilier important dans l'économie nationale ainsi qu’il joue un
rôle prépondérant dans l’économie Marocaine, dû à l’histoire ainsi qu’à la réforme du 06 juillet
1993 subit par le système financier marocain notre pays a réussi d’avoir une structure financière
bien définie qui assure un fonctionnement plus au moins satisfaisant vis-à-vis les besoins de
l’économie marocaine. Concernant le financement bancaire des TPE/PME, la BAM a baissé le
taux d’intérêt en faveur des TPME à fin qu’il puisse financer leurs projets. Le taux d’intérêt
moyen appliqué à cette clientèle a baissé de 1,57 point en trois ans. L’écart par rapport au coût
du crédit pour les grandes entreprises s’est nettement resserré passant de 2,32 points en 2015 à
1,22 point. La baisse des taux de référence soutenue par BAM a davantage profité aux TPME.
Même si les tensions sur les trésoreries restent fortes - la dégradation des délais de paiement se
poursuit - et le risque de défaillance demeure toujours élevé.
48
Figure N° 5 : Evolution du taux d'intérêt des entreprises
Source : Selon BAM, 2017
En matière de financement des PME, certaines banques sont plus dynamiques que d’autres.
Parmi les groupes transfrontaliers qui sont également exposés sur les marchés subsahariens, la
situation est variée. Les engagements de BMCE Bank of Africa vis-à-vis des PME représentent
30% de son portefeuille, relève Fitch Ratings. Ils s’établissent à 18% du total des prêts à
Attijariwafa bank. En volume, les positions se rapprochent.
Figure N° 6 : Répartition du portefeuille de prêts par clients
Source : Fitch ratings republié par (cf. L’Economiste 2017)
49
3.2 Le Financement via le Marché Boursier
➢ Définition
On peut définir la bourse comme « un lieu de rencontre et d'échange entre une offre et une
demande de capitaux à long terme dont le support est représenté par une valeur mobilière »28.
L’introduction en Bourse permet les High Tech à la recherche des capitaux, ces nouveaux
marchées se sont des intermédiaires qui aident les PME, qui sont à cause de leurs tailles n'ont
pas arrivé à accéder aux marchés réglementés, à l'obtention de financement durant leurs stades
de développement.
➢ Financement des PME Marocaines via le Marché Boursier
a. Historique Récent du Marché Boursier
La Bourse des valeurs de Casablanca (BVC) créée en 1929 fut de 1967 à 1993, un établissement
publique placé sous la tutelle de ministère de finance et dirigée par un conseil d'administration
et un directeur, ce dernier était nommé par Dahir. La loi de septembre 1993, relative à la bourse
de valeur modifie le statut juridique de la BVC, et l'érige en société anonyme de droit privé dont
la gestion est concédée au collectif des sociétés de bourse de la place, qui en détiennent le
capital à parts égales. La Société de Bourse des Valeur de Casablanca (SBVC) est alors née.
Cette loi a réformé en profondeur le marché, son organisation et son fonctionnement. Elle est
la première bourse du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest et la quatrième bourse en Afrique en
termes de capitalisation (5 001 milliards d'euros). La bourse de Casablanca compte 75 sociétés
cotées et 17 sociétés de bourses.
b. Les Produits Financiers de la BVC
On distingue généralement deux produits financiers, parmi autres, qui sont cotés à la bourse de
Casablanca : les actions et les obligations.
Les Actions : il s'agit des valeurs à revenu variable, l'action est un titre négociable représentatif
d'un droit de propriété sur une fraction du capital social d'une société. Sur le marché des actions
: Depuis 2000, la Bourse de Casablanca a encouragé les PME à s’introduire en bourse, en
procédant en 2001 à la création d’un troisième compartiment, dédié aux PME à fort potentiel
de croissance.
28 (GUIGEMBRE, mars 1998)
50
Tableau N° 10 : Des Conditions Préalables sur le Marché des Actions
Marché principal Marché
développement
Marché croissance
Profil des
entreprises
Grandes entreprises Entreprises de taille
moyenne
Entreprises en forte
croissance
Capitaux propres
minimum en
million de DH
50 MDH Pas de limite fixée Pas de limite fixée
Chiffre d'affaire
minimum en
million de DH
Pas de limite fixée Plus de 50Mdh Pas de limite fixée
Nombre d'exercices
certifiés
3 2 1
Comptes consolidés Oui (si l'entreprise
dispose de filiales)
Facultatif Facultatif
Source : Bourse de Casablanca, 2013
Tableau N° 11: Des Conditions Additionnelles sur le Marché des Actions
Marché principal Marché
développement
Marché croissance
Nombre de titre
minimum à émettre
2500000 actions 1000000actions 30000actions
Montant minimum
à émettre en
millions de DH (*)
75MDH 25MDH 10MDH
Convention
d'animation
Facultative 1 année 3 années
Source : Bourse e Casablanca 2013
(*) le montant minimum à émettre correspond à la somme que vous souhaitez lever sur le
marché boursier. Il s'agit du nombre de titres mis à la disposition du public multiplié par le
cours d'introduction retenu.
Les Obligations : ce sont des valeurs émises nécessairement sous forme de titres négociables.
Elles représentent des créances sur l'émetteur qui donne à leur détenteurs le droit à la perception
d'un intérêt et au remboursement du capital à échéance. Les conditions d’accès au marché des
obligations ont :
51
Tableau N° 12: Les Conditions d'accès au Marché des Obligation
Nombre d'exercices certifiés 2
Comptes consolidés Oui (si l'entreprise dispose de filiales)
Montant minimum à émettre en millions
de DH
20MD
Maturité minimale (*) 2 années
Source : Bourse e Casablanca 2013
(*) La maturité minimale correspond la durée minimale de l'emprunt obligatoire.
En avril 2016, dans le cadre d’améliorer l’accès au financement des entreprises en général et
des PME en particulier, la bourse de Casablanca et le London Stock Exchange Group (LSEG),
ont signé une convention portant sur la mise en place du programme international ELITE
d’accompagnement des entreprises à fort potentiel. Ce programme permet aux PME marocaines
une assistance et un accompagnement afin de stimuler leur croissance à travers l’accès à des
opportunités de financement à long terme. Ainsi, 35 entreprises marocaines (bourse de
Casablanca, 2017) ont été sélectionnées pour la première phase, elles ont été suivies et
conseillées. Ces Entreprises devraient bénéficiés de 2 ans de formation pour répondre aux
meilleures normes d’organisation de gouvernance et de transparence en suivant une approche
en trois étapes (bourse Casablanca, 2016) :
Phase 1 (Get Ready) : se déroule en un an, phase durant laquelle les dirigeants et actionnaires
des entreprises qui font partie du programme seront formés sur des modules adaptés à leurs
besoins, afin de permettre la préparation des PME vers le marché des capitaux.
Phase 2 (Get Fit) : au cours de cette phase les participants évaluent leur système
organisationnel et financier, pour affiner leur stratégie et leur business plan. Une fois cette phase
est terminée, les PME seront prêtes à passer au marché des capitaux.
Phase 3 (Get Value) : grâce à la plateforme digitale ELITE, les entreprises seront « visibles »
pour la communauté financière et entrepreneuriale au Maroc et à l’international. Et donc les
PME peuvent faire appel au marché des capitaux et lever les fonds nécessaires.
Section 3 : Les Contraintes de Financement des PME Innovantes
Selon Berger et Udell (1998)29, certaines entreprises peuvent rencontrer des contraintes
financières spécifiques lorsqu’elles sont petites, jeunes ou présentent des opportunités
d’investissement risquées, telles que les activités d’innovation. Les entreprises innovantes
29 (Berger, 1998)
52
doivent être sujettes à de fortes contraintes financières, en raison du risque élevé, du manque
de garanties ainsi que de la forte opacité informationnelle qui les caractérisent. La plupart des
études sur le financement de l’innovation analysent l’effet des contraintes financières sur
l’investissement innovant et évaluent la sensibilité de la propension à innover ou les dépenses
de recherche et développement (R&D) par des indicateurs reflétant la richesse de l’entreprise
(Himmelberg et Petersen, 1994 ; Harhoff, 1998 ; Bond et al., 2006).
1. Les Problèmes de Financement de l’Innovation
Au Maroc, les PME souffrent de certains problèmes de financement externe qui nuisent à leurs
développements, Ces problèmes résultent principalement de l’incapacité des bailleurs de fonds
à évaluer le degré de risque associé à ces petites entités, qui ne fournissent éventuellement, ni
une base d’informations fiables, ni des garanties réelles suffisantes. Cependant, l’incertitude et
les asymétries d’information qui caractérisent ces PME sont amplifiées pour les plus innovantes
d’entre elles, ce qui rend plus difficile leur accès au financement.
1.1 L’incertitude Dans le Contexte des Projets Innovants
Selon (Milliken, Three types of perceived uncertainty about the environment : state, effect, and
response uncertainty., 1987), l’incertitude est l’incapacité de prévoir précisément,les
événements à venir et leurs conséquences sur l’entreprise. Elle constitue la contrainte majeure
pour tout investisseur souhaitant se lancer dans un nouveau projet (Julien et St-Pierre, 2012).
L’incertitude rend les résultats des investissements aléatoires et risqués selon le parcours
antérieur de l’entrepreneur, l’importance et la forme de l’entreprise créée mais aussi selon le
secteur choisi et le niveau du rythme de changement dans l’environnement (Freel, 2005)30.
Dans le cadre d’un projet d’innovation, l’incertitude recouvre trois aspects (Freeman, 1989).
D’abord, l’incertitude liée aux affaires quotidiennes de l’entreprise. Ensuite, une incertitude
technique, qui peut parfois être réduite grâce à des essais et une mise en œuvre de procédures
expérimentales. Troisièmement, l’incertitude commerciale, où l’entreprise se trouve dans
l’impossibilité de maîtriser les réactions du marché31.
En effet, les entreprises souhaitant financer des projets innovants sont caractérisées par une
forte incertitude concernant leur rentabilité à long terme. Les établissements financiers sollicités
n’ont pas les moyens d’une visibilité claire sur l’avenir de l’investissement innovant. Il leur
30 Alvarez et Barney, 2005 31 Marion, 1995
53
devient alors difficile d’évaluer les caractéristiques de risque et les probabilités de défaillance
des entreprises concernées32.
1.2 L’asymétrie d’Information
L’hypothèse de l’asymétrie de l’information permet d’envisager la non-convexité des choix
dans un environnement où les équilibres éventuels sont dépendants des flux d’information qui
arrivent en permanence et des croyances évolutives des intervenants, ce qui en fait des
trajectoires volatiles dans le temps. Les institutions financières, affectant les informations et les
mécanismes d’incitation, jouent un rôle central dans l’allocation des ressources et sur les
performances.
L’innovation est de plus en plus caractérisée par un contenu informationnel dans « l’économie
de la connaissance » qui se dessine actuellement, les PME ont une contrainte de production
d’information plus élevée relativement aux grandes entreprises. Cette contrainte, dans la
situation de l’économie française, repose sur trois fondements principaux :
o Défaut d’expertise lié à un capitalisme plus familial que managérial ;
o Défaut d’accès aux marchés financiers producteurs d ’informations publiques ;
o Absence d’agences d’évaluation spécialisées dans l’appréciation des situations
financières des PME.
1.3 L’innovation : Un Actif Spécifique
Les PME innovantes subissent une contrainte liée à la spécificité d ’une partie de leurs actifs.
Un actif spécifique a deux caractéristiques fondamentales :
Sa négociabilité est faible dans la mesure où son marché secondaire est très peu liquide ; l’actif
spécifique est peu susceptible de servir de garantie en raison de sa liaison intrinsèque à la firme
considérée. Son degré de transférabilité est par nature limitée.
Le contrat optimal de financement, c’est-à-dire celui qui limite les coûts de transaction, repose
sur un financement de l’innovation interne ou par appel aux marchés. Les intermédiaires
financiers sont peu incités à s’engager dans le financement de tels actifs spécifiques. En effet,
les contrats de dette stipulent des engagements a priori - déterminés sous la forme de règles
inscrites à l’avance - qui sont peu compatibles avec l’incertitude pesant sur les véritables
32 OCDE, 2004
54
caractéristiques des actifs considérés et, surtout, sur leur perspective de liquidation
(Williamson, 1988).
Les interactions entre ces contraintes sont nombreuses, le nœud modal demeurant les fonds
propres qui sont susceptibles à la fois de démarrer le processus d’investissement et de jouer le
rôle de garantie pour les bailleurs de fonds.
Conclusion
Ce chapitre a été consacré à la présentation des différents modes de financement qu'une PME
innovante peut faire recours généralement " au financement par crédit bancaire, financement
via le marché Boursier, financement par capital risque, financement par business Angel, et le
financement par le crowdfunding", en plus de ces modes de financement, l'Etat à son tour a mis
en place un certain nombre de programmes destinés à soutenir et encourager les projets
innovants.
La problématique qui peut être soulevée est celle du choix de la meilleure modalité de
financement, en tenant compte des avantages et inconvénients de chaque forme de financement.
Cependant, les entreprises souhaitant innover rencontrent des contraintes financières qui
diminuent significativement leur probabilité de s’engager effectivement dans des activités
innovantes.
55
PARTIE 2 : ETUDE DE CAS
56
Chapitre 1 : Etude Empirique Cas de HPS
D’après tous les aspects théoriques qu'on a développé dans les deux chapitres précédents, on va
essayer maintenant d'analyser la santé financière de la société Hightech Paiement Systems
(HPS) qui opère dans le secteur monétique. Afin de répondre à la problématique posée au départ
" Le Financement des PME Innovantes au Maroc : QUEL FINANCEMENT POUR
QUELLE PHASE DE DEVELEPEMENT ?". On va présenter le mode de financement
choisi par l’entreprise HPS et surtout voir dans quelle mesure ce mode de financement a pu
impacter sa performance. Cette analyse est faite à partir des documents internes fournis par
cette entreprise.
Ce chapitre est subdivisé en deux sections, la première est consacrée à la présentation de
l'entreprise, et la deuxième est réservée à l'exploration des techniques et des méthodes adoptées
par HPS pour financer ses innovations.
Section 1 : Présentation de l'Entreprise HPS
Avant tout développement de notre étude, il nous parait opportun de commencer ce cas pratique
par une description de HPS (son histoire, son domaine d'activité, sa vocation stratégique …).
1. Fiche Technique de l'Entreprise
Dénomination Sociale Hightech Payment Systems (HPS)
Date de constitution 01/02/1995
Date d'introduction 27/12/2006
Siège Social Casablanca, Maroc
Forme juridique Forme juridique Société Anonyme
Action MASI : HPS
Slogan Enabling Innovative Payments
Direction Mohamed Horani (PDG) ;
Brahim BERRADA (DGA)
Activités Monétique : Fournisseur de solutions de
paiement électronique omni-canal
Produits PowerCard
Devise de cotation MAD
Effectif 450 (2018)
Filiales HPS Europe
HPS Dubai
HPS Singapore
Chiffre d'affaires 2.5 milliards de MAD (2020)
Source : Rapport annuel HPS,2017
57
2. L'histoire de HPS
Il y a 25ans, un groupe de 4 jeunes amis ingénieurs, ambitieux, et visionnaires décident de créer
une entreprise spécialisée dans la solution monétique. La start-up casablancaise comptait un
effectif restreint qui enchainait les nuits blanches à développer les solutions monétiques et les
implémenter chez ses premiers clients. Avant l'obtention de ses premières références, la société
a signé son premier contrat avec le groupement des banques marocaines pour mener une étude
sur l'interopérabilité des quatre systèmes existants au Maroc, cette réflexion a abouti à la
création du CMI "centre monétique interbancaire". En 1996, HPS a lancé son premier produit
PowerCard ainsi qu'elle a conclu ses deux premiers contrats l'un avec SGMB (la Société
générale marocaine des banques), et l'autre avec BKME (Bank of Kuwait &Middle East), on
peut déjà s'apercevoir de la volonté des dirigeants de conquérir des parts de marché à
l'international en ayant une première assise au Maroc. Cette réflexion a abouti à la création du
CMI "centre monétique interbancaire".
De 1997 à 1999, HPS a connu une forte croissance de ses activités avec une première
diversification de son portefeuille clients passage des banques aux sociétés de financement,
notamment les sociétés de crédit à la consommation (KOCFINANS en Turquie).
En 2000, la startup marocaine a signé un contrat d'envergure avec le centre monétique national
JCC à Chypre avec l’Obtention du trophée d’or des exportations pour la catégorie supérieure,
délivré par le Conseil National de Commerce Extérieur.
En 2001, Diner's Club, organisme de paiement mondial fort de ses 13 millions de partenaires,
sélectionne la solution HPS pour la mise en place d'un centre monétique dans 8 pays européens.
En 2002 HPS a lancé la deuxième version du produit PowerCARD avec l'obtention du marché
du CMI. En 2003, HPS poursuit sa stratégie de développement internationale en ouvrant une
filiale à Dubaï qui sera en charge de développer les activités d’HPS en Asie et au Moyen-Orient.
En 2004, fraîchement certifiée ISO 9001 versions 2000 pour la qualité de l’ensemble de ses
activités. HPS est retenue pour équiper le premier centre régional monétique en Afrique initié
par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).
En 2005, HPS est choisi par la Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour gérer
les transactions du nouveau centre monétique régional conçu. Durant cette période, HPS
58
s’attaque au créneau des banques islamiques et signe deux contrats monétiques avec deux des
cinq banques islamiques dans le monde, avec des modules conformes à la charia islamique.
En 2006, HPS s'est introduite à la bourse des valeurs de Casablanca, c'était la première
entreprise opérée dans le secteur de la monétique à faire son entrée en bourse. Cette introduction
en Bourse s’est faite par cession de 30% du capital. Dès son opération bourse, HPS a conclu 13
nouveaux contrats.
En 2007, HPS signe un second contrat au Japon avec Shinsei Bank puis un premier contrat en
Amérique du Nord (Canada) avec Carta Solutions.HPS duplique le modèle GPS dans l’Océan
Indien en partenariat avec Mauritius Commercial Bank en créant ICPS.
Entre 2008 et 2009, HPS prend pied en France en créant une filiale à Paris qui prend en charge
les opérations et le développement de clients sur le continent européen.
En 2010, HPS réalise une percée sur le marché latino-américain en signant un contrat avec le
brésilien Embratec, leader dans la fourniture de services autour de cartes de paiement.
En 2011, les activités monétique du groupe HPS ont été marquées par la commercialisation de
nouvelle solution de paiement mobile, l'expansion sur les nouveaux pays, et la mise en
production de projets majeurs tels que American Express Middle East, …
En 2012, HPS a mis en place des cartes EMV auprès de Poste Maroc ou encore de Banque Misr
en Egypte, le développement d’une solution d’authentification 3D-Secure pour le ecommerce
avec la BOP en Palestine, l’enrichissement de la plateforme de ICPS à l’Ile Maurice avec le
Web Portal de PowerCARD. En termes de stratégie R&D, HPS a développé la version 3 de
PowerCARD et au paiement par mobile, ainsi qu'elle a créé de 2 nouveaux produits "Payment
Gateway et PowerCARD ACS", permettant l’acceptation et l’authentification pour les
paiements via le Web.
En 2013, HPS a signé deux contrats, le premier contrat était avec le groupe HP leader mondial
de l'industrie IT pour faire de PowerCard, et le deuxième était avec l’un des principaux
processeurs de paiement électronique opérant sur le marché latino-américain, traitant plus de 2
milliards de transactions par an sur 19 pays de la région.
En 2014, HPS a signé un nouveau contrat de partenariat avec Tech Mahindra groupe Indien qui
pèse plus de 3 milliards USD de CA ce dernier propose les solutions PowerCard à ses clients "
institutions financières", afin d'optimiser la gestion de leurs activité monétique.
59
En 2015, HPS a mis en œuvre sa plateforme PowerCARD dans 27 pays pour le compte d’un
groupe pétrolier mondial. HPS a également signé un nouveau contrat avec Gemalto, le leader
mondial de la sécurité numérique. Gemalto et HPS ont élaboré conjointement une solution
intégrée de Tokenisation afin d’offrir une plateforme mondiale de paiement par mobile
hautement sécurisée.
L'année 2016, L’exercice a été marqué par la signature d’un nouveau contrat avec la banque
FNB, 3ème banque en Afrique, pour la gestion de toute l’activité Emission de cartes sur 7 pays.
En 2017 HPS s’est implantée à Singapour afin de renforcer sa stratégie de proximité de ses
clients sur le marché asiatique.
En 2018, le groupe a signé son premier contrat avec le Groupe Société Générale en France pour
la gestion de 10 de ses filiales en Afrique. HPS partie d’une simple start-up, pour devenir une
multinationale qui compte aujourd’hui plus de 450 salariés, avec pas moins de 10 nationalités
différentes permettant un brassage culturel et linguistique. L’introduction en Bourse c'était une
étape importante dans son évolution33
3. La Vision et l'Objectif de HPS
➢ La Vision d'HPS
« Nous avons comme vision de faire de HPS une entreprise de classe mondiale, offrant des
produits et des services innovants dans l'industrie du paiement et des technologies associées.»,
mentionne Mohamed HORANI PDG de la société.
➢ L’objectif de HPS
HPS a pour objectif de confirmer sa position de leader dans l’industrie du paiement
électronique, via les orientations stratégiques décidé.
4. Domaine d'Activité de HPS
HPS s'est spécialisée dans la conception et l'intégration de solutions dans le domaine du
paiement électronique multi-canal. Puisque l'entreprise HPS s'intègre dans le domaine
monétique, il semble nécessaire de commencer par une Petite présentation du secteur
monétique.
33 Nous-mêmes à partir des rapports annuels de la société (2005,2007,2010,2012,2015,2017,2018)
60
4.1 Le Secteur Monétique
➢ Définition de la Notion Monétique
Selon la définition du Petit Larousse, la monétique regroupe "l'ensemble des dispositifs utilisant
l'informatique et l'électronique dans les transactions bancaires". Au sens strict du terme, la
monétique est étroitement liée au système de paiement électronique et à la monnaie
électronique.
➢ Les Acteurs du Marché
La transaction électronique désigne l'ensemble d'échanges d'informations dématérialisées entre
deux entités via des systèmes informatiques. Donc l'objet des transactions électroniques est de
sécuriser et de garantir les transactions entre les acteurs dans le cadre de réalisation d’un service.
Une transaction de paiement par carte se déroule comme suit :
Figure N° 7 : Les Transaction de Payement par Carte
Source : Rapport annuel HPS, 2010
Explication des flux :
1. Le porteur de carte effectue avec sa carte une transaction d’achat de bien ou de service
auprès d’un commerçant.
2. Le commerçant présente la transaction à son organisme acquéreur pour le règlement.
3. L’organisme acquéreur présente à son tour la transaction de son commerçant affilié à
l’organisme d’inter change concerner pour règlement.
4. L’organisme d’inter change présente quant à lui la transaction à l’émetteur concerné
pour règlement.
5. L’émetteur facture son client porteur de carte ayant effectué la transaction.
Les principaux intervenants lors d'une transaction sont les suivants :
61
Le porteur : il s’agit de la personne utilisant la carte (le consommateur disposant d'une carte
de paiement).
Le commerçant : Il s'agit du commerçant qui accepte la carte comme moyen de paiement.
Le commerçant peut être un commerçant classique ou virtuel (E-commerce, M-commerce).
L’émetteur : il s'agit de l'organisme financier (par exemple, une banque) qui met à la
disposition de son client (le porteur) un moyen de paiement (la carte) pour une période
définie et qui garantit le règlement des dépenses réalisées par ladite carte dans le cadre d'une
réglementation. L’acquéreur : Il s'agit de l'organisme financier (par exemple une banque)
qui met à la disposition de son client (un commerçant) des services d'acquisition de
transactions de paiement électronique, notamment grâce à un TPE, ou d’une manière
générale, le gestionnaire de l’accepteur.
L'organisme d'inter-change : Il garantit l'interopérabilité entre les différents acquéreurs et
émetteurs qui y adhèrent.
Les principaux organismes de paiement internationaux sont les suivants :
MasterCard est une société américaine détenue par les banques affiliées (plus de 23 000
membres). Avec +28% de cartes émises en 2017, MasterCard sert des clients et commerces
dans plus de 210 pays et est partenaire dans près de 25.000 institutions financières dans le
monde qui diffusent dans leur pays ses marques : MasterCard, Maestro ou Cirrus.
VISA est détenu par 21000 institutions financières affiliées. VISA offre une multitude de
produits qui sont destinés aux particuliers, commerçants et entreprises. En outre, VISA
contribue activement au développement des technologies de paiement et leur sécurisation.
En 2018, le rapport annuel de VISA fait ressortir un CA de 15.3 Milliards pour un parc total
de 2.1 milliards de cartes.
JCB : Japan Credit Bureau il s'agit d'un réseau créé au Japon en 1961 et qui s'est étendu au
plan international depuis les années 80 et tout particulièrement aux États-Unis. Son réseau
de commercialisation réunit plus de 31 millions de commerçants en 2015 et couvre 190
pays et territoires.
American Express : Créée en 1850 à New York, American Express est une société de
paiements globale opérant dans 200 pays. Elle est parmi les leaders mondiaux en émission
des cartes de crédit aux consommateurs, petits commerces et sociétés. Elle est également la
plus large agence de voyage au monde. American Express est le leader mondial en termes
62
d’émission de cartes mesuré par le volume d’achats. En 2017, le rapport annuel d’American
Express fait ressortir un CA de 32.1 Milliards pour un parc total de 112.8 millions de cartes.
Diners Club : elle a créé le concept d'une société autonome produisant des cartes de crédit
pour Voyage et loisirs. Diners Club International et ses franchisés desservent 59 pays.
Ainsi qu'au niveau national le CMI joue le rôle d'organisme de paiement : Le CMI "centre
monétique interbancaire" a été créé en 2001. Regroupant les principales banques au Maroc,
c'est une société de financement spécialisée dans la gestion des moyens de paiement qui a
démarré effectivement son activité en 2014. Son rôle consiste à centraliser, au profit du
système bancaire le traitement de toutes les opérations monétiques interbancaire, tant au
niveau national qu'au niveau international. En 2017, l’activité monétique a été marquée,
selon les derniers chiffres du CMI par une nette augmentation de l’activité Paiement, que
ce soit pour les cartes bancaires marocaines, qui ont réalisé une progression de 22,5% en
volume de paiements, que pour les cartes bancaires étrangères qui ont enregistré une hausse
de 22,1%. L’activité de paiement via internet maintient une forte accélération durant l'année
2017, avec +86,1% en nombre et +51,4% en volume des paiements en ligne, favorisée
principalement par les grands facturiers, les compagnies aériennes et les services eGov
(programme eGouvernement du plan Maroc Numeric).
4.2 L'Activité de HPS
Le groupe HPS exerce trois types d'activités qui circule autour le paiement électronique. Ses
offres sont :
➢ HPS Solutions
HPS solutions conçoit, développe, commercialise, installe et supporte une suite de solutions de
paiement électronique multi-canal. HPS propose, à travers son logiciel PowerCARD, des
solutions complètes, paramétrables et évolutives. Ces solutions couvrent l’intégralité de la
chaîne de traitement des transactions financières liées au paiement. La solution de paiement
électronique multi-canal PowerCARD prend en charge les canaux suivants :
✓ Le terminal de paiement électronique (TPE) ;
✓ Le guichet automatique de banque (GAB/DAB) ;
✓ Internet ;
✓ Le mobile.
63
➢ HPS Processing
HPS propose des solutions de paiement électronique en mode outsourcing. HPS Processing
créée en 2016, met en œuvre des plateformes matérielles, définit des process et exploite la suite
logicielle PowerCARD pour proposer les offres les plus adaptées aux besoins de ses clients.
L’activité Processing couvre trois secteurs d’activité distincts :
✓ Le Processing de solutions de paiement qui s’adresse aux institutions financières.
✓ La gestion des activités de Switching à l’échelle nationale ou régionale.
✓ Le Processing de solutions pour les acteurs de microfinance pour la gestion complète
de leur activité et la dématérialisation des flux financiers liés au déblocage et au
remboursement des crédits.
➢ HPS Services
HPS Services est un expert reconnu dans les métiers du Test et de la Qualification logicielles.
Sa capacité à assurer la pertinence et le bon fonctionnement des logiciels en fait un acteur
reconnu dans l'accompagnement de grands groupes internationaux dans la normalisation de leur
démarche de tests. HPS Services offre également des services d’ingénierie dans le cadre de
projets de transformation numérique, associés à l’implémentation de méthodologies de type
AGILE. Les services offerts par le groupe :
✓ Qualification logicielle
✓ Maîtrise d'ouvrage AMOA (Assistance à la Maîtrise d’ouvrage)
✓ Ingénierie IT
✓ Ingénierie d'Infrastructures
5. Analyse SWOT de l'Entreprise HPS
Tableau N° 13: Analyse SWOT de Forces/Faiblesses d’HPS – Opportunités/Menaces du
marché de la monétique)
Les forces : Les faiblesses
• La qualité des ressources humaines et de
la formation (HPS Academy) ;
• L’un des leaders des solutions
monétiques (en 25 ans d’existence
seulement) ;
• Lourds investissements en R&D
(facteur de différenciation)
• La modularité de la solution
PowerCARD adaptable à plusieurs
secteurs d’activité (banques, télécoms,
grande distribution, e-gov, pétroliers);
• L’image du Maroc à l’international en
tant que pays non producteur de
technologies ;
• La volonté de livrer le client dans des
délais courts peut engendrer un manque
de ressources pour de nouveaux projets
(Gartner, 2009) ;
• Une couverture géographique inégale
entre les régions ;
64
• La culture d’entreprise basée sur des
valeurs telles que l’ouverture d’esprit, le
respect des clients, la méritocratie ;
• Fort positionnement géographique au
Moyen Orient, en Afrique, en Amérique
et en Asie.
Les opportunités Les menaces
• La globalisation financière ;
• Le développement de nouveaux canaux :
mobile banking, e-commerce, paiement
sans contact ;
• Les stratégies e-gouvernement
permettant aux citoyens de payer en
ligne plusieurs services administratifs ;
• Une offre de cartes très segmentée en
fonction du sexe, de l’âge, du niveau de
revenus, de l’usage (cartes
personnelles/professionnelles) par
exemple ;
• Les comportements d’achat des jeunes
qui ont une appétence pour Internet et le
téléphone mobile ;
• Une réglementation en constante
évolution, d’où la nécessité d’adapter en
permanence son offre ;
• L’approche “technology push“ est
risquée (quid de l’achat via son
téléphone portable ou du paiement sans
contact) ;
• Les faillites des banques ;
• Les risques liés à l’identité numérique ;
Source : CCMP – 2010 – Yoni Abittan/ Lahcen Belhcen – HPS, un modèle réussi de transfert
technologique Sud/Nord
6. Les Principaux Concurrents de HPS
Sur le marché national, l'entreprise HPS est principalement concurrencée par deux
entreprises :
Tableau N° 14: les Principaux Concurrents de HPS sur le Marché National
Sociétés Quelques chiffres Produits Région d'activité
S2M : Société
maghrébine de
monétique
• Création : 1981
• Introduction en
bourse : 2011
• Chiffre d'affaire
2018 :
214,3MDH
• Fonds propres :
91,94MDH
Solution orientée
Front office,
gestion des cartes,
commerçants,
GAB/DAB et
terminaux de
paiement.
Fournisseur de
solutions de
paiement
électronique multi-
canal.
Afrique
Europe
Asie
Océanie
Groupe M2M :
"machine to
machine"
• Création : 1990
• Introduction en
bourse : 2007
Solution orientée
Front office,
gestion des cartes,
commerçant,
Afrique
Europe
Singapour
65
• CA 2018 :
41,39 milliards
DH
• Fonds propres
220,85MDH
GAB/DAB et
terminaux de
paiement.
Fournisseur de
solutions de
paiement
électronique multi-
canal.
Source : http://leboursier.ma/Actus/575/2017/11/20/Monetique-Les-valeurs-dusecteur-brillent-en-bourse.html
7. Le Portefeuille Stratégique de HPS
Avant d'entamer les stratégies élaborées par le groupe HPS il faut commencer d'abord par la
définition des axes dont ils reposent ses stratégies.
➢ Les Axes Stratégiques de HPS
HPS a défini 4 axes stratégiques à savoir :
Croissance durable le groupe a mis l'accent sur l'augmentation de la part des ventes dans les
régions de croissance, le renforcement de leurs positions sur les marchés historiques, le
renforcement des revenus récurrents et la mise en œuvre de nouveaux modèles d'affaires en vue
de renforcer la rentabilité future plutôt que le profit à court terme.
Implication des collaborateurs engagés et talentueux, les collaborateurs de HPS jouent un rôle
clé dans la mise en œuvre sa stratégie et son succès à travers la formation et le développement
de leurs compétences.
Excellence opérationnelle HPS est dans une démarche méthodique pour optimiser les
performances du groupe en matière de productivité, de qualité, de flexibilité et de réduction des
coûts.
L’innovation : par le développement d'une stratégie d’Open Innovation consiste à analyser,
interpréter et mettre en commun l’ensemble des aspects qui constituent l’écosystème propre à
chacun de ses clients et partenaires afin de leur apporter une réponse globale, personnalisée et
évolutive. Cette stratégie repose sur 3 piliers :
En premier lieu, une écoute active du marché consiste à ce que l'entreprise doit avoir une
connaissance fine de ses clients et des évolutions technologiques et réglementaires qui
impactent son industrie et qui constitue une étape essentielle de son processus d’innovation.
Dans ce cadre le groupe organise tous les deux ans, des salons professionnels dédiés à
66
l’industrie du paiement, et du PowerCARD Users Meeting/ Club. "En 2017, le PowerCard
Users meeting constitue +400 participants de 40 pays".
En deuxième lieu une R&D efficace et collaborative partagé en deux plans, l'un interne
consiste a mené une politique d’innovation basée sur la collaboration entre les équipes de R&D,
les équipes projet et la fonction Marketing. Et l'autre externe basé sur un programme d’Open
Innovation s’ouvre à la créativité des communautés qui l'entourent.
Et en dernier lieu, les ressources humaines sont les premiers vecteurs d’innovation et sont des
éléments clés de la réussite du Groupe. Il est donc fondamental d’offrir un cadre de travail
motivant et épanouissant, qui leur permet d’évoluer et de se réaliser tant au niveau professionnel
que personnel. "Pour y arriver HPS offre plus +14000 heures de formations, consacré à 50%de
collaborateurs dans les différentes activités exercées par le groupe"
➢ Les Stratégies de HPS
Les stratégies adaptées par le groupe HPS sont :
La domination par les coûts : grâce à l’effet d’expérience et aux économies d’échelle, les
coûts baissent sans altérer la réputation des produits. HPS réalise ainsi des gains de productivité
grâce notamment à sa politique d’innovation et de R&D, ce qui lui permet de réduire ses coûts,
réaliser des économies d’échelle et accumuler de l’expérience.
La différenciation : HPS se différencie de ses concurrents en proposant une offre quasiunique
sur le marché qui intègre aussi bien les activités de back office que de front-office. La
modularité et la flexibilité de la solution PowerCARD sont deux attributs clés de la
différenciation d’HPS par rapport à ses concurrents.
L'internationalisation consiste à viser le marché mondial qui s’avère une nécessité dans le
contexte actuel de mondialisation. Une PME comme HPS recherche en permanence de
nouveaux débouchés selon une stratégie bien définie et ciblée. HPS est aujourd’hui bien
implantée au Moyen-Orient, en Europe, en Afrique et en Asie où elle réalise plus de la moitié
de son chiffre d’affaires.
La diversification : HPS a investi dans de nouveaux domaines d’activité stratégiques après
s’être concentré sur la banque pendant des années. Depuis quelques années, HPS propose des
solutions pour les opérateurs télécoms, les pétroliers, la grande distribution et l’egouvernement.
HPS adopte une diversification liée.
67
Section 2 : Financement de l'Innovation cas " HPS"
Après la présentation simplifiée de la société, et de son domaine d'activité il conviendra de faire
une analyse sur sa situation financière.
1. Mode de Financement de HPS
Pour financer son innovation HPS a choisi de s'introduire en bourse "dans le but de financer ses
projets, accélérer sa croissance, et développer sa notoriété ». L’étude de l'évolution des ratios
reflétant la structure financière, et l'activité va permettre une analyse comparée de la
performance de HPS avant et après son introduction en Bourse.
1.1 La Structure du Capital de HPS Avant et Après Introduction
A sa création, en 1995, HPS était dotée d’un capital de 500.000 DH, réparti en 5.000 actions
d’une valeur nominale 100 DH. En 1998 et 2000, la société a procédé à deux augmentations de
capital par incorporation de réserves, portant son capital social à 1.000.000 DH puis à
10.000.000 DH. L’année 2002 a été marquée par l’entrée des investisseurs UPLINE
TECHNOLOGIES et ACCES CAPITAL ATLANTIQUE dans le tour de table de HPS via une
augmentation de capital en numéraire. Cette opération s’est traduite par la création de 33.362
nouvelles actions, portant le capital social de la société à 13.336.200 DH.
Après son introduction en bourse en 2006, la société a procédé à une augmentation de capital
par incorporation de la prime d’émission, des réserves et du report à nouveau, portant son capital
à 65.000.000 DH. Ainsi qu'en 2010, la société HPS a envisagé de procéder à une augmentation
de capital par apport en nature. Cette opération, réservée aux actionnaires actuels de
ACPQualifie SAS, sera réalisée par l’émission de 53.599 d’une valeur nominale unitaire de 100
DH. De ce fait le capital social du groupe est de 70 359 900DH en 2010.
68
2. La Politique d’Investissement de HPS Avant et Après Introduction
En termes d’investissement, HPS adopte la politique suivante :
Tableau 15: La Politique d'Investissement de HPS
Source : Rapport annuel de HPS, 2005
Le matériel informatique draine l’essentiel des investissements consentis par HPS sur les trois
dernières années. En moyenne, cette rubrique représente 58,2% du montant investi sur les trois
derniers exercices et évolue au rythme de l’activité de la société. Ces investissements
concernent principalement des serveurs de développement, des ordinateurs et des outils de tests.
Les investissements incorporels représentent en moyenne 19,5% de montant total investi sur
les trois dernières années. Cette rubrique est composée principalement de licences pour
l’utilisation des logiciels de gestion et de développement nécessaires à l’activité de HPS. Donc
HPS finance ses investissements HPS a choisi deux modes de financement "les fonds propres
et leasing" durant les trois année 2003,2004,2005.
Les investissements réalisés par HPS pendant son introduction en bourse durant 2007, 2008,
2009 exercices sont présentés dans le tableau suivant :
Tableau N° 16 : La Politique d'Investissement de HPS après Introduction en Bourse
Source : Rapport annuel de HPS, 2009
Les principaux investissements concernent le matériel informatique et les logiciels de
développement et de gestion. L'année 2008 a été marquée par des investissements significatifs
pour l'aménagement du nouveau siège social de la société.
69
2.1 Evolution de l'Actif du Bilan Avant et Après Introduction :
Tableau N° 17: Evolution de l'Actif du Bilan de la Société (Voir annexe 1 et 3)
Année Actif
immobilisé
Actif circulant Trésorerie actif Total
2003 8 169 57 439 2 995 68 603
2004 4 504 70 036 5 320 79 860
2005 13 254 91 805 4 666 109 725
2007 15 308 153 553 18 249 187 110
2008 31 832 175 554 22 790 230 176
2009 34 714 221 789 11 480 267 983
2017 166 248 559 395 96 111 821 754
2018 178 077 754 963 122 893 1 055 933
Source : Elaboré par nous-mêmes à partir des bilans comptables de HPS
Figure N° 8 : Evolution de l'actif du Bilan
Source : Elaboré à partir du tableau ci-dessus
➢ Actif Immobilisé
L’actif immobilisé de HPS a enregistré une hausse continue depuis sa création. Tandis que sa
part dans la constitution des emplois du groupe a connu une hausse à partir de l’année 2007
jusqu’à 2018 (de 15.49% à 1063,23%). Donc après introduction en bourse, l'actif immobilisé
net de HPS a plus que doublé, passant ainsi de 15,3 MDH en 2007 à 31,8 MDh à fin 2008.
➢ Actif Circulant
L’actif circulant de HPS passe de 57,4 Mdh en 2003 à 91,8 Mdh en 2005 avec un TCAM de
26%. Cette croissance de l’actif circulant s’explique essentiellement par les variations
enregistrées au niveau des stocks et des créances de l’actif circulant. Après introduction en
70
bourse l'actif circulant a passé de 153MDH en 2007 à 559 395MDH en 2017, pour atteindre
559 395MDH en 2018.
➢ La Trésorerie Active
Les valeurs disponibles ont enregistré un accroissement en allant de 4666MDH en 2005 à
22790MDH en 2008, puis elles ont marqué une diminution en 2009 par la suite elles ont repris
le rythme durant les années suivantes avec plus de stabilité.
2.2 Evolution du Passif du Bilan
Tableau N° 18 : Evolution du Passif du Bilan de HPS (voir annexe 3)
Année Passif
permanent
Passif circulant Trésorerie
passif
Total
2003 49 068 12 010 7525 68 603
2004 59 983 16 304 3572 79 859
2005 75 655 29 122 4948 109 725
2007 117 849 40 916 28345 187 110
2008 135 405 40 530 54240 230 175
2009 141 268 47 657 79059 267 984
2017 371 135 450 619 0 821 754
2018 431 842 624 091 0 1 055 933
Source : Elaboré par nous-mêmes a partit des bilans comptables de HPS.
Figure N° 9 : Evolution du Passif du Bilan
Source : Elaboré à partir du tableau ci-dessus.
71
➢ Capitaux Propres
Les capitaux propres de HPS ont connu une hausse continue de 2003 à 2018, passant de 49
millions à plus de 431MDH.
Figure N° 10 : Evolution des Capitaux Propres de la Société en MDH
Source : Elaboré à partir du tableau ci-dessus.
Les capitaux propres représentent une part importante du passif : 69% du passif total en 2005
contre 75% en 2004 et 69% en 2003. Par ailleurs, ils constituent la quasi-totalité du financement
permanent. En 2009 les fonds propres de HPS progressent de 4,4% et s'établissent à 141,2 MDh
contre 135,2 MDh au titre de l'exercice précédent. Ainsi en 2018 les CP ont progressé pour
atteindre 365Mdh en 2018.
➢ Pour le Chiffre d’Affaire
Tableau N° 19 : Evolution du Chiffre d'Affaire de HPS
Période 2003 2004 2005 2007 2008 2009 2017 2018
CA en
Kdh
47 61 76 148 155 159 182 191
Source : élaboré par nous-mêmes à partir des documents interne de la société
Le chiffre d'affaires de HPS passe de 47MDH en 2003 c'est à dire avant introduction, à
148MDH en 2007 après introduction, pour atteindre 182MDH en 2017 et atteindre en 2018 un
chiffre d'affaires consolidé de191MDH.
72
Figure N° 11: Evolution de Chiffre d'Affaire de HPS
Source : Elaboré à partir du tableau ci-dessus.
De même son excellente assise financière et les bonnes techniques managériales de l'entreprise
ont été couronnées par le marché. En effet l'action de HPS a gagné en valeur. Son prix d'achat
lors de l'introduction était entre 740 et 850 dh en 2006. De 2550 DH en 2017, elle va atteindre
une valeur record de 2781 DH en 2018.
2.3 Performance de HPS sur la Bourse de Valeur de Casablanca
Le financement via le marché boursier était une opportunité pour HPS cette introduction lui a
permet de Poursuivre sa trajectoire haussière. En 2017, HPS a affiché une performance de
51,88%. Donc elle s’est positionnée en tête des valeurs boursières affichant la plus forte hausse.
La valeur, qui a été introduite en bourse en 2006, à des prix oscillants entre 740 et 850 DH,
affiche aujourd’hui un cours de 2.550 DH. C’est dire Les volumes échangés sur ladite période
restent toutefois modestes : 77.776 titres, pour un pactole avoisinant les 164 MDH.
Figure N° 12: Evolution du Cours de HPS depuis 2009
Source : Leboursier.ma,2018
73
Ainsi qu'elle est inscrite la quatrième plus forte hausse de cours revient (+340%) parmi les 10
plus fortes hausses de la bourse de Casablanca.
Figure N° 13: HPS s'inscrit parmi les 10 plus fortes hausses de la bourse de Casablanca (10
ans)
Source : Calculs effectués par Le Boursier sur la base des données de la Bourse de
Casablanca
74
Conclusion
L'étude de cas effectuée sur l'entreprise " HPS "une PME à haute technologie marocaine" a pour
objectif de déterminer le mode de financement choisi par cette entité et son impact sur sa
performance financière. On est arrivé via la synthèse des résultats que l'entreprise a choisi
comme mode de financement de s'introduire en bourse. Avant l'introduction en bourse, HPS
présentait une excellente assise financière. Le financement par augmentation de capital avait
permis au groupe de renforcer ses fonds propres, et donc d'améliorer la solvabilité d’entreprise,
ce type de financement a permis de concilier un niveau d'investissement compatible aux
exigences et évolutions technologique du secteur. Après l'introduction en bourse, l'assise
financière de HPS est toujours bonne mais elle a contracté plus de dettes. Cela est la cause
immédiate de la politique de distribution attractive de dividendes et de lourds investissements
imposés par le secteur et l'évolution de la technologique. La bourse a permis à HPS d'améliorer
considérablement son chiffre d'affaires passant de 47MDH en 2003 c'est à dire avant
introduction, elle va à partir de 2006 croître de manière croissante passant de 148MDH en 2007,
pour atteindre 182MDH en 2017 et atteindre en 2018 un chiffre d'affaires consolidé
de191MDH.
75
Conclusion Générale
L'innovation est nécessaire pour les entreprises. Quelle que soit leur façon de rivaliser, de se
différencier ou d’utiliser des économies d'échelle, l'innovation est indispensable pour parvenir
à des résultats uniques qui leur permettent de se distinguer de la concurrence et de répondre,
donc, aux attentes des utilisateurs. Cette situation concerne autant les entreprises basées sur le
développement technologique que celles à caractère traditionnel.
Cependant, le financement c'est le problème rencontré par les PME surtout en phase de création,
et en phase de croissance, puisque ces projets présentent un fort niveau de risque qui peut être
lié à l’innovation elle-même, à la PME en tant qu’entité risquée ou au propriétaire dirigeant.
Dans ce cadre, chaque entreprise doit avoir une structure financière équilibrée. Cette dernière
tâche est plus ou moins difficile puisque le choix d'une telle et telle modalité soit par les
instruments publics de financement à savoir le Fond de Soutien à l’Innovation, et les différents
programmes cités par l’état, ou le financement privé dont il y a un ensemble de moyens soit par
le crédit bancaire, le marché des capitaux, le business Angel, le capital-risque, et d’autres
modes.), peut influencer positivement ou négativement sur la performance financière de
l'entreprise.
Or, Certaines PME arrivent à spéculer le risque de financement et aient une structure financière
assez forte et rivale. C’est le cas de l’entreprise HPS, ces fondateurs connaissaient auparavant
les risques qui rencontrent les PME et ils les évitent ; comme résultat, HPS à bruler l'étape de
l'endettement et passe au financement de ces projets par introduction en bourse, ce qui avait
garantie sa croissance et sa prospérité.
76
Bibliographie
Ouvrages :
• C²CORSI Patrick, N. E. ((2011)). Les dynamiques de l’innovation. Paris : Hermès. • Eurostat, O. &. (1997). Manuel d’Oslo, la mesure des activités scientifiques et
technologiques ; OCDE, 2e édition • La recherche académique française en PME, " Regards sur les PME n°10 ", 2006,
OSEO, PARIS • MEKOUAR Richard. (2005,). « Fonction : Risk Manager », (Dunod, Éd.)
Rapports/ Articles :
• ANAIRI, F. (2017). LES DIFFICULTES DES PME AU MAROC. Revue Économie,
Gestion et Société.
• AZIRAR, M. A. (2015). Comment faire du Maroc un hub régional en matière
derecherche scientifique et d'innovation ? IRES.
• Berger, A. N. (1998). The Economics of Small Business Finance : The Roles of Private
Equity and.
• Binks M. R. and Ennew, C. (1996). Growing Firms and the Credit Constraint,. Small
Business Economics , Vol. 8, Pp. 17-25.
• Bolton, J. R. (1971). Report of the committee of inquiry on small firms. Londres.
• CGEM. (2012). L'innovation et la PME au Maroc. Editor.
• Jaffee, D. e. (1976). Imperfect Information, Uncertainty, and Credit Rationing.
Quarterly Journal of Economics, , 90, (4), 651-666.
• Karray, Z. (2013). Le financement du stade précoce de l’innovation (Early Stage) :
Quelques pistes de réflexion. Journées de l’entreprise, Sousse.
• La recherche académique francaise en PME. (2006). Regards sur les PME. Paris :
OSEO.
• Torres, O. Les PME. Dominos Flammarion.
• Younes ETTAHRI, A. L. (2016). FINANCEMENT DE L’INNOVATION AU
MAROC. International Journal of Economics & Strategic Management of Business
Process (ESMB).
• Zemmita, A. (2014). INSTRUMENTSDE FINANCEMENTDEL’INNOVATION.
Marseille : Les Rencontres PACEIM.
77
Sites internet :
• http://www.bkam.ma/ : BAM
• http://www.casablanca-bourse.com : BVC
• https://casainvest.ma : Le Centre Marocain de l’Innovation
• http://www.ccg.ma : FONDS INNOV INVEST
• https://www.hps-worldwide.com/ : HPS
• https://www.sba.gov : Small Business Administration.
Webographie :
• PME-PMI INNOVANTES : APPROCHES ADOPTEES POUR AMELIORER LEUR
FINANCEMENT EXTERNE/
• La gestion des risques d’un projet : un moyen pour faciliter le développement des petites
entreprises innovantes au Maroc
• Financement des entreprises innovantes au Maroc Etat des lieux.
• BOUKHROUF Abdellah, Financement des PME au Maroc : Moyens et enjeux,
Mémoire de licence en Science Economiques et de gestion, sous la direction Mme EL
AMRI Khadija,2006-2007.
• EL AMRY ALI, FINANCEMENT DES PME AU MAROC : CONTRAINTES ET
PERSPECTIVES, Thèse pour l'obtention de Master Spécialisé en Audit Comptable et
Financier en Environnement International, sous la direction de MOULAY ALI
RACHIDI, 2007-2008.
• Frédérique SAVIGNAC, LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES INNOVANTES,
thèse pour le doctorat en science économique N°2006 PA01 0050, directeur de thèse :
M. Patrick Sevestre, Professeur à l'Université de Paris I, 2006
• Jumia BARROU, Financement de l'innovation les PME innovantes sont-elles plus
contraintes sur les marchés financiers que les non-innovantes ? mémoire pour
l'obtention de master, à l'université du Québec à Trois-Rivières, Septembre 2003.
• Mounia DIAMANE, Financement des entreprises innovantes au Maroc : Etat des lieux,
thèse de doctorat école Doctorale du Groupe ISCAE Casablanca (Maroc), directeur de
thèse Salah KOUBAA Enseignant Chercheur Faculté des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales, Université Hassan II, Casablanca (Maroc).
78
ANNEXES Annexe 1 : extrait de l'actif du bilan de HPS
Source : communication financière HPS 2008
Annexe 3 : extrait de l'actif et du passif du bilan de HPS
79
Source : communication financière HPS 2018
80
Table Des Matières
Sommaire ................................................................................................................................... 2
Dédicace ..................................................................................................................................... 3
Remerciement ............................................................................................................................. 4
Résumé ....................................................................................................................................... 5
Liste des Tableaux ...................................................................................................................... 6
Liste des figures ......................................................................................................................... 7
Listes des abréviations ............................................................................................................... 8
Introduction Générale ............................................................................................................... 10
PARTIE 1 : Le Financement Des PME Innovantes Marocaines. ............................................ 13
Chapitre 1 : Approche Générale sur la PME et l’Innovation ............................................... 14
Section 1 : Cadrage Conceptuel sur les PME ....................................................................... 14
1. Définition de la PME ................................................................................................. 14
1.1 Définitions de la PME à l’International ............................................................. 15
1.2 Définition de la PME au Maroc ......................................................................... 17
1.3 Poids des PME dans l’Economie Marocaine ......................................................... 19
Section 2 : Le Concept de l'Innovation ................................................................................. 22
1. La Notion de l’Innovation ......................................................................................... 23
1.1 Étymologie et Définition d’Innovation .............................................................. 23
1.2 La Différence Entre Innovation et Invention ..................................................... 24
1.3 Les Différents Types d’Innovations Schumpetérienne ...................................... 24
1.4 La Courbe de Diffusion de l’Innovation ............................................................ 25
2. Les Risques Liés à l’Innovation dans une PME ........................................................ 26
2.1 Définition d’un Risque ....................................................................................... 26
2.2 La Classification des Risques d’un Projet d’Innovation dans une PME ............ 27
Section 3 : Les PME innovantes au Maroc ........................................................................... 27
1. L’Evolution de la Recherche, la Technologie et l’Innovation au Maroc .................. 28
81
1.1 L’Initiative Maroc Innovation ............................................................................ 28
1.2 Analyse SWOT du Système Nationale de Recherche et d’Innovation .............. 29
2. L’Innovation au Sein des PME Marocaines .............................................................. 30
2.1 Notion de PME Innovante .................................................................................. 30
2.2 La CGEM Face à l'Innovation ............................................................................ 31
2.3 La Commission Innovation et Relations avec l’Université ................................ 31
2.4 La Commission PME ......................................................................................... 31
3. Entreprises innovantes : Le mythe des start-ups ? ..................................................... 32
3.1 Définition de la Notion Startup .......................................................................... 32
3.2 Les Startups, « As » de l’Innovation .................................................................. 32
3.3 Accompagnement des Startups .......................................................................... 32
Chapitre 2 : Le Financement des PME Innovantes : ............................................................ 34
Section 1 : Les Théories et Les Phases Liées au Financement des PME ............................. 34
1. Théories de Financement ........................................................................................... 34
1.1 La Théorie de l’Ordre Hiérarchique ................................................................... 34
1.2 Théorie d’Agence ............................................................................................... 34
1.3 Théorie de Signal ............................................................................................... 35
2. Les Différentes Phases de Financement des PME Innovantes .................................. 35
2.1 Phase d’Amorçage et de Démarrage (Seed Stage and Startup Stage) ................ 36
2.2 Phase de Développement Initial (Early Stage) ................................................... 37
2.3 Phase de Croissance (Later stage) ...................................................................... 37
2.4 Phase de Maturité (Maturity Stage).................................................................... 37
Section 2 : Les Modalités de Financement des PME Innovantes au Maroc ......................... 38
1. Instruments Publics de Financement ......................................................................... 38
1.1 Le Fond de Soutien à l’Innovation (FSI) ........................................................... 38
1.2 Programme de Soutien à la R&D Technologique .............................................. 39
1.3 Programme IMTIAZ .......................................................................................... 39
82
1.4 RMIE (Incubation et Subvention) ...................................................................... 40
1.5 INNOV’ACT ...................................................................................................... 40
1.6 Programme MOUSSANADA ............................................................................ 40
2. Les Financements Privés en Phases d’Amorçage et de Création .............................. 41
2.1 Business Angels ................................................................................................. 41
2.2 Le Financement par Crowdfunding (Financement Participatif) ........................ 43
2.3 Le Financement des PME Innovantes Marocaines par le Capital Risque .......... 44
3. Les Financeurs Privés en Phase de Développement .................................................. 46
3.1 Le Financement Bancaire ................................................................................... 46
3.2 Le Financement via le Marché Boursier ............................................................ 49
Section 3 : Les Contraintes de Financement des PME Innovantes ...................................... 51
1. Les Problèmes de Financement de l’Innovation ........................................................ 52
1.1 L’incertitude Dans le Contexte des Projets Innovants ....................................... 52
1.2 L’asymétrie d’Information ................................................................................. 53
1.3 L’innovation : Un Actif Spécifique .................................................................... 53
PARTIE 2 : ETUDE DE CAS .................................................................................................. 55
Chapitre 1 : Etude Empirique Cas de HPS ........................................................................... 56
Section 1 : Présentation de l'Entreprise HPS ........................................................................ 56
1. Fiche Technique de l'Entreprise ................................................................................ 56
2. L'histoire de HPS ....................................................................................................... 57
3. La Vision et l'Objectif de HPS .................................................................................. 59
4. Domaine d'Activité de HPS ....................................................................................... 59
4.1 Le Secteur Monétique ........................................................................................ 60
4.2 L'Activité de HPS ............................................................................................... 62
5. Analyse SWOT de l'Entreprise HPS ......................................................................... 63
6. Les Principaux Concurrents de HPS ......................................................................... 64
7. Le Portefeuille Stratégique de HPS ........................................................................... 65
83
Section 2 : Financement de l'Innovation cas " HPS" ............................................................ 67
1. Mode de Financement de HPS .................................................................................. 67
1.1 La Structure du Capital de HPS Avant et Après Introduction ........................... 67
2. La Politique d’Investissement de HPS Avant et Après Introduction ........................ 68
2.1 Evolution de l'Actif du Bilan Avant et Après Introduction :.............................. 69
2.2 Evolution du Passif du Bilan .............................................................................. 70
2.3 Performance de HPS sur la Bourse de Valeur de Casablanca ............................ 72
Conclusion Générale ................................................................................................................ 75
Bibliographie ............................................................................................................................ 76
Sites internet : ........................................................................................................................... 77
Webographie : .......................................................................................................................... 77
ANNEXES ............................................................................................................................... 78