le financement de l’économie dans un contexte de marché à madagascar

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  • 8/8/2019 Le financement de lconomie dans un contexte de march Madagascar

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    GOUVERNANCE ET POLITIQUES PUBLIQUES POUR UNDEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLEPROGRAMME PNUD MAG/97/007 DAP1

    LE FINANCEMENT DE LECONOMIE

    DANS UN CONTEXTE DE MARCHE

    A MADAGASCAR

    1

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    Le financement de lconomie dans un contexte de march

    Madagascar

    Synthse

    Malgr l es distances et les dif frences de st ruct ures conomiques, la mondiali sat ion a

    cr un march f inancier qui f ournit des repres universels. Les capit aux se fi xent ou

    se dplacent en fonct ion d indicateurs de rent abil i t et de ri sque. Laccumulat ion de

    r ichesses a permis d or ienter sectori ellement et gographiquement des ressources

    import antes pour le dveloppement conomique. On observe auj ourd hui une

    ori ent at ion des capit aux en faveur l invest issement dir ect , y compr is dans les payscomme Madagascar.

    La t ransformat ion du systme f inancier malgache s est d ail leurs eff ect ue avec

    lentre de capitaux extrieurs et ladaptation des politiques montaires et

    financires au contexte de convertibilit du compte courant et dquilibre macro-

    financier.

    L int ermdiat ion malgache doit t re encore amli ore pour une meil leure ef f icacit

    du systme f inancier. Il est ncessai re daccrot re les ressources du systme fi nancier

    en :

    - Of f rant des condit ions qui f ixent les dpt s bancair es moyen terme ;

    - Intgrant les dtent eurs de ressources hors du systme bancai re dans le

    systme f inancier, qu i l soit bancair e, mutualist e ou f inancier non-bancair e.

    Les emploi s, cest di re le f inancement des act iv i t s, demande que les emprunteurs

    sinscrivent dans un cadre institutionnel et lgal qui claire sur leur solvabilit. Il est

    ncessair e de parveni r la r duct ion de l absorpt ion par l Et at des ressources

    f inancires. Lencadrement i nst it ut ionnel et l gal des f il ires de product ion leur

    permet t rait de fournir au systme f inancier des emplois. Ceux-ci sont ncessair es au

    systme fi nancier qui r ecevra en retour les dpts qui assurent son fonct ionnement et

    son dveloppement .

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    I. Le contexte mondial et lvolution du secteur financier malgache

    Aspects de la globalisation financire

    1. Dans le domaine financier, la globalisation est marque par :

    - Le mouvement croissant des capitaux vers les zones haute rentabilit de

    lconomie relle et risque limit ;

    - La baisse des taux dintrt court et long dans les pays dvelopps ;

    - La matrise de linflation dans ces mmes pays.

    Les zones conomiques prospres sont en fin de sicle un ple financier attirant pour lescapitaux et les facteurs de production. Il y a donc une comptition forte de ce ple o

    concide potentialits conomiques et flux financiers avec les pays comme Madagascar.

    2. Les politiques montaires et financires Madagascar ont tenu compte depuis les

    annes 1990 des principes de larchitecture financire mondiale qui sest mise en place

    cette priode :

    -Des cours de change flexibles ;

    - La libert du compte courant ;

    - La libralisation des services financiers, cest dire louverture du march

    financier au priv et lextrieur;

    - Des ratios prudentiels qui permettent dviter des crises bancaires.

    3.La diffrence principale entre les secteurs financiers dvelopps et celui de Madagascar

    rside dans le degr dintermdiation. Lintermdiation est la mise en correspondance des

    ressources du systme financier et ses emplois. Cette relation a pour but de limiter la part

    de la monnaie fiduciaire (celle qui est en dehors du systme bancaire) et de favoriser la

    mobilisation de lpargne intrieure dans les circuits de financement. Celle-ci assure la

    disponibilit de ressources pour la capitalisation boursire des entreprises et leur

    investissement dans lconomie relle.

    3

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    Contraintes malgaches

    4. La tendance actuelle de la structure montaire dans les pays riches montre un

    dsendettement de lEtat qui favorise un transfert des ressources pour le secteur priv, ce

    qui nourrit le dveloppement de lconomie. Madagascar souffre par contre de contraintes

    budgtaires qui demandent un financement de lEtat par le systme financier.

    5. Le secteur financier malgache est aussi le reflet de lconomie relle. Les imperfections

    du march rel, avec une large partie de la population tenue en dehors lconomie

    montaire, entranent un faible intgration des agents conomiques au secteur financier.

    Le monde rural est plus proche, pour certains mnages, de la survie que des changes

    montaires qui sont la base du dveloppement du secteur financier. Dans le monde des

    entreprises modernes, on observe une concentration du capital et un faible extension des

    normes de publicit des comptes qui est la base de laccs au crdit.

    6.Avec 70% de la population en dessous du seuil de pauvret1, les formes classiques de

    lintermdiation financire (le rseau bancaire principalement) ne peuvent suffire

    mobiliser lpargne et rpondre la demande de crdit. Pourtant, il apparat que les

    pauvres participent la croissance quand ils sintgrent au circuit financier. Le secteurfinancier est aussi devenu une composante des programmes de rduction de la pauvret,

    travers le soutien aux banques des pauvres , aux mutuelles, la finance informelle.

    Restructuration du secteur financier

    6. Madagascar s'est engag depuis le dbut des annes 1990 dans un programme de

    redressement conomique, qui sest traduit par la libralisation des politiques

    montaires, louverture aux capitaux privs et trangers dans les secteurs industriels etagricoles et la restructuration du secteur financier. La rduction des dficits du budget et

    la stabilisation du dficit du solde du compte courant sont les principaux rsultats de ces

    mesures. Lappui de laide internationale a t dterminant dans ce redressement des

    grands quilibres financiers.

    7. Le secteur financier, qui avait souffert de la baisse de l'pargne intrieure bancarise,

    de la monte des actifs compromis des banques et d'une allocation dirigiste des crdits,

    1 Source Banque Mondiale 1999

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    sest adapt la mutation de la politique montaire. Il se retrouve globalement assaini et

    avec des ressources suprieures ses remplois.

    8. L'assainissement du secteur financier a t conduit dans le cadre plus gnral d'une

    rforme de la politique montaire. L'lvation des taux d'intrt dcide alors pour la

    protection de la monnaie, vise aussi attirer les dpts bancaires et les fixer terme. La

    libralisation des taux dbiteurs permet daccrotre la rentabilit des prts consentis par

    les banques.

    La rforme de la politique montaire

    9. Pour contenir linflation montaire et dassurer lquilibre du secteur bancaire, la

    politique montaire a t rforme.

    a) A partir de 1990, le refinancement a t confi au march interbancaire et

    diffrentes modalits de recours la Banque Centrale (BCM) :

    Adjudications priodiques de ressources Banque Centrale par Appels dOffres Positifs

    sous forme de bons du trsor ou de titres de crances ngociables ;

    Adjudications priodiques de la possibilit de faire des dpts rmunrs la BanqueCentrale ( Appels dOffres Ngatifs) ;

    Entre les adjudications, possibilit de mise en pension des taux dintrt plus

    lourds (le taux de pension destin aux banques pour leur besoin de trsorerie court

    terme) ;

    Le taux directeur affich par la Banque Centrale est le taux maximum auquel elle

    attribuera des adjudications, encourageant les banques se rapprocher le plus

    possible de ce taux dans leurs offres.

    b) La politique des taux dintrt mise en place au dbut des annes 1990 visait les

    objectifs suivants :

    Mobilisation de lpargne intrieure ;

    Rgulation montaire par le taux dintrt qui varie en fonction de lvolution du

    taux directeur ;

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    Suppression du cadre des taux crditeurs bancaires et dplafonnement des conditions

    dbitrices. Les banques orientent cependant leurs taux dbiteurs sur la base du taux

    directeur qui est le repre du cot de leurs liquidits.

    c) Les rserves obligatoires sont destines contrler la liquidit des banques et

    permettent la BCM et au Trsor de bnficier de ressources gratuites. Les taux de

    rserve ont t fixs en 1999 23% sur les dpts vue et 5% sur les dpts

    terme.

    La politique de change et le systme financier

    10. La pression sur le cours de change du FMG, en 1992 et 1993, et le dficit du solde

    courant ont entran des difficults de transfert des banques vis vis de leurs cranciers

    extrieurs et donc des arrirs. La BCM a modifi la fixation du cours de change en

    privilgiant l'quilibre du compte courant et l'accumulation des rserves. Cette stratgie a

    enray la dprciation du FMG sur le march parallle mais implique un glissement de la

    monnaie, par rapport au panier des monnaies des partenaires de Madagascar. Cette

    politique de change flottant s'est accompagne :

    - De la mise en place dun march interbancaire des devises ;

    - De lintervention partielle sur ce march par la banque centrale ;- Et d'une plus grande libert de conserver leurs devises par les exportateurs.

    Le secteur financier et la croissance

    11. La rforme de la politique montaire et du systme bancaire a des limites vis vis de

    lconomie relle. Les nouvelles orientations de la politique montaire ont rapproch le

    taux de refinancement et les taux du march, qui eux-mmes dpendent de la dfense de

    la monnaie (limitation de linflation et de la fuite des capitaux). Cela induit une pression la hausse des taux pour les emprunteurs tant que le cours de change nest pas stabilis.

    12. Il faut noter aussi que la part des concours de la banque centrale l'conomie se rduit

    quand ses financements du Trsor augmentent. Cest le cas, en raison du dficit des

    finances publiques rpt qui indique aussi labsence dpargne budgtaire Madagascar.

    13. La forte proportion des crdits court terme (75 80%), dans la distribution totale de

    crdit ne permet pas une stabilisation des flux dimportation quils alimentent, ni un

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    vritable accroissement de l'investissement dans certains secteurs. Lobjectif de

    mobilisation de lpargne intrieure de la rforme du systme financier nest

    quincompltement rempli.

    Le contexte macro-financier dinflation et de flottement du cours de change nincite pas

    prendre des engagements longue maturit. Le contexte conomique et social avec la

    faiblesse du revenu montaire ne suscite pas non plus de capacits de bancarisation de

    lpargne.

    14. On assiste donc la concentration de la distribution du crdit dans certaines branches

    de l'conomie (le commerce). Le maintien dun niveau lev de circulation fiduciaire (40%

    de la masse montaire) traduit le maintien dun secteur informel de lconomie et de la

    finance.

    Un inflchissement par le march, de la ventilation du crdit entre les branches dactivits

    et les agents conomiques, serait sans doute un des facteurs dterminants d'une croissance

    de l'activit conomique comme de l'largissement de l'assise du secteur financier.

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    II. Lvolution des agrgats montaires

    15. Les agrgats montaires permettent de faire le lien entre la dimension macro-

    conomique de la monnaie et le fonctionnement du systme financier. Le premier dentre

    eux est la masse montaire. Sa croissance est une bonne chose pour le secteur financier

    car elle permet de disposer davantage de ressources sous forme de dpts. Cependant, la

    croissance du secteur rel de lconomie doit se rapprocher de celle de la croissance

    de la masse montaire, pour viter un cart trop fort entre loffre de biens et les

    disponibilits montaires : dans ce cas des tensions inflationnistes apparaissent.

    16. A Madagascar, le niveau de la masse montaire par rapport au PIB nominal est de 20%en 1999 ce qui indique :

    - une faible montarisation de lconomie ;

    - et un large usage de la monnaie fiduciaire, cest dire les billets de banque et la

    monnaie mtallique en dehors du systme financier.

    17. Lefficacit dun systme financier se mesure galement la part de crdit quil

    distribue lconomie par rapport celle quil accorde lEtat. Plus la part consacre

    lconomie est importante, plus celle-ci doit pouvoir financer ses activits.

    18. Le systme financier indique la stabilit de ses ressources travers :

    - La part de ses dpts quil peut conserver pendant un certain temps (les dpts

    terme DAT) ;

    - Par rapport aux dpts vue (DAV) qui peuvent quitter les banques rapidement.

    Cest pourquoi, on a mis en rapport ces agrgats travers des ratios pour mieux apprcier

    la situation du systme financier malgache, dans la partie qui suit.

    Deux ratios clairants

    19. Lvolution des crdits et des dpts est lie, selon le principe que les crdits font les

    dpts. Les financements accords lconomie (mnages et entreprises) reviennent dans

    les banques sous forme de dpts.

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    20. Le premier ratio prsent dans le graphique ci-dessous tablit le rapport du crdit net

    lconomie sur le crdit lEtat. Quand il slve (en 1990, 1991, 1997), cela traduit la

    progression de la part du crdit consacre lconomie. En sens inverse, ctait le cas en

    1999, quand les crances sur lEtat augmentent de 94% entre juin 1998 et juin 1999, la

    part des crdits lconomie va crotre faiblement (+ 4%). Les crances sur lEtat forment

    de la monnaie de base (ou Banque Centrale) qui multiplie la masse montaire avec des

    risques inflationnistes2.

    21. Le second ratio est celui qui met en rapport les dpts vue et les dpts terme. La

    part en augmentation des dpts vue par rapport aux dpts terme (plus facilement

    transformables en crdit moyen terme) indique linstabilit des ressources du systme

    financier. Les agents conomiques peuvent retirer leurs dpts vue tout moment et les

    utiliser davantage dans la consommation que dans linvestissement.

    Cela correspond aussi une plus grande liquidit du systme financier susceptible de

    favoriser linflation.

    La structure du crdit

    22. On peut constater, partir du graphique ci-aprs, que la part de lEtat dans le crdit

    net a augment en 1992/1993 et en 1998/1999. Lvolution inverse du crdit net, en 1990

    et 1996, est corrle avec une plus grande part des dpts terme (voir graphique ci-aprs) qui sont senss favoriser des crdits longs. Il semble donc que lorsque les crdits net

    lconomie augmentent, il sensuit une progression des dpts terme.

    2 Madio, Bilan macroconomique 1999 et perspectives de lconomie malgache 2000-2001

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    lEtat. Les situations montaires actuelles des pays en croissance sont diffrentes de celle

    observe Madagascar. Elles sont caractrises :

    - Par la diminution de labsorption de crdit par les Etats ;

    - Et leur financement par le march plus que par la Banque Centrale.

    24. lEtat Madagascar a des difficults rduire son dficit budgtaire car la progression

    des recettes fiscales est insuffisante. Il revient donc au systme financier (BCM et banques

    primaires), de consacrer une part importante de ses ressources au financement du Trsor.

    Cest ce que lon nomme leffet dviction, cest dire un dtournement des ressources

    qui auraient pu bnficier lconomie. La moiti des crances de la BCM sur lEtat sont

    en devises. Toute dfaillance de lEtat, pour les remboursements en devises la BCM,

    pourrait compromettre les paiements extrieurs.

    Graphique 2

    Evolution du crdit net l'Etat

    0,0

    200,0

    400,0

    600,0

    800,0

    1000,0

    1200,0

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    1600,0

    1800,0

    1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

    Crdit net l' Etat

    Source : FMI 1999 et 2000

    Lvolution des taux

    25. La dcrue des taux de base de la BCM et des taux dbiteurs bancaires, engage

    nettement de 1997 la mi-1999, va lencontre dune incitation aux emplois moyen et

    long terme. Cette volution a permis labaissement du cot des ressources empruntes par

    lEtat. Mais pour le systme financier, en raison de linflation, les taux dintrt crditeur

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    rel ne rmunrent plus au-dessus de linflation tandis que les taux dintrt dbiteur

    rels ne sont plus dissuasifs pour emprunter court terme.

    26. Mais en fonction des paramtres macro-financiers comme linflation ou la demande de

    devises, la BCM peut tre amene ragir la hausse. Ainsi les contraintes de la politique

    montaire au dbut de lanne 2000 se sont manifestes par une nouvelle hausse du taux

    directeur et des taux de base bancaire. Il faut noter de fortes variations des taux

    directeurs de 1997 1999. Ces variations sont de forte amplitude par rapport aux

    volutions de 0,25 ou 0.50% de la Banque Centrale Europenne ou de la Federal Reserve

    amricaine.

    La structure des dpts

    27.Les dpts terme augmentent plus vite que les dpts vue ces dernires annes.

    Cest la progression des dpts en devises dans la quasi-monnaie qui justifie leur

    croissance relative. Ils reprsentent la moiti des dpts terme en 1999 avec plus de 600

    milliards de FMG. Cependant, ces dpts terme ont en fait de trs courtes maturits et

    ne peuvent asseoir une transformation en crdit moyen terme, ni mme un largissement

    des prts court terme en raison des rserves obligatoires. Les besoins financiers de lEtat

    incitent aussi les banques utiliser les bons du Trsor comme placement.

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    Graphique 3

    Evolution des dpts

    0,0

    500,0

    1000,0

    1500,0

    2000,0

    2500,0

    1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

    Dpts vue

    Dpts terme

    Dpts en devises

    Source : FMI 1999 et 2000

    La monnaie hors banque

    Une bonne partie de lconomie est maintenant3 finance par la circulation fiduciaire, la

    monnaie hors banque qui reprsente 40% de M 2. Les taux dintrt de ce circuit hors

    banque sont plus levs que dans le secteur bancaire et souvent sur une base mensuelle.

    La fraude fiscale et douanire qui dissimule des rsultats, incite nombre doprateurs ne

    pas placer dans le domaine bancaire leurs avoirs. Ils valorisent leurs ressources par des

    prts hors banques ou lachat de devises, ce qui pourrait accentuer les pressions sur le

    cours de change.

    28. Il semble ainsi quil y a trois sous-secteurs financiers :

    - Lun en dehors du secteur bancaire ;

    3 Laccroissement considrable de la contre-valeur en FMG des avoirs extrieurs dusystme bancaire et, dans un second temps la reprise des crances nettes du systmebancaire sur lEtat depuis septembre 1997 favorisent lampleur de la croissance de la

    monnaieLes rsultats de la politique montaire depuis 1996 et perspectives damlioration de cettepolitique en lan 2000, BCM, octobre 1999

    13

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    - Le secteur bancaire qui a largement prt lEtat et lconomie surtout, au point

    davoir transform en crdit la fin de 1999, plus des 8/10 de ses ressources, hors

    devises et obligations court terme ;

    - Le secteur Banque Centrale qui finance principalement lEtat.

    III. Les politiques financires

    Contenu de la politique financire

    29. La politique financire, (principalement, le rescompte, les taux dintrt dbiteur et

    crditeur, instruments de dpt et de crdit, cadre rglementaire de lactivit financire),

    doit orienter la constitution des ressources et les emplois du secteur financier bancaire et

    non bancaire. Elle reste dtermine Madagascar par deux facteurs :

    - Le financement du budget ;

    - Le contrle de la cration montaire.

    Les instruments

    30. La politique financire dispose dinstruments comme les rserves obligatoires, lesratios prudentiels, le march interbancaire des devises etc.

    31. Les rserves obligatoires sans rmunration affectent la liquidit des banques, en

    particulier pendant le financement des campagnes agricoles. Il semble quun ratio de

    liquidit des banques primaires serait une mesure moins strilisante de gestion de leurs

    ressources que les rserves obligatoires. Celles-ci ont certes lavantage de constituer pour

    le secteur public financier une ressource peu chre tandis que les banques, en dfaut de

    liquidit, doivent se refinancer des conditions trs chres (mise en pension des bons duTrsor plus des pnalits).

    32. Les ratios prudentiels exigent des banques quelles rduisent leurs engagements sur un

    seul client, de 35% 30% de leurs fonds propres, au dbut de 2001. Vu le peu de signatures

    de qualit chez les emprunteurs et en mme temps des fonds propres qui ne sont pas

    extensibles aisment, cette obligation peut tre une contrainte au crdit, surtout moyen

    terme.

    14

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    33. Le march interbancaire des devises fonctionne avec une participation rduite de la

    BCM et souvent voit les banques oprer offres et demandes simultanment, ce qui ne

    facilite pas les transactions en devises.

    Cadre lgal et rglementaire de lactivit bancaire

    34. Lexercice du crdit lconomie reste limit Madagascar par linsuffisance des

    garanties et de leur mise en uvre. Les titres fonciers, les hypothques et les

    nantissements sont affects par des dcisions de justice qui peuvent tre longues ou dans

    lintrt du dbiteur. Il est impossible des trangers de se porter adjudicataire des

    proprits foncires et immobilires des clients dfaillants. Les magasins gnraux pour

    exercer la tierce dtention sont insuffisants pour garantir les warrants ou les srets sur

    stock. Il ny a donc pas de possibilit pour les banques de sassurer que leurs srets

    relles (les garanties sur les biens) ne sont pas distraites par le dbiteur. La tierce

    dtention assure que les biens du dbiteur fournis en garantie sont gards par un tiers de

    confiance.

    35. Il y a peu de bilans dune qualit de transparence satisfaisante pour que la banque

    puisse pendre un engagement. Seules les socits anonymes sont astreintes prsenter des

    comptes audits. Une large partie du tissu des entreprises malgaches ne peut offrir unelisibilit et une vrit des comptes qui puissent autoriser un crdit. La mise en place en

    cours dune centrale des bilans par la BCM et dune centrale des risques va amliorer cette

    situation. Encore faut-il que les entreprises sastreignent produire des bilans certifis.

    36. Les instruments de paiement, comme les chques ont bnfici dun retour la

    confiance, en raison des sanctions appliques contre les metteurs de chques sans

    provision et de la diffusion des listes de dfaillances dans les commerces.

    Le dveloppement de la micro-finance

    37. La mise en place de rseaux mutualistes avec le concours des bailleurs de fonds et une

    rglementation de lagrment de ces institutions financires non-bancaires par les

    autorits de tutelle est un lment favorable :

    - De laccs de nouveaux clients lintermdiation bancaire ;

    15

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    - De la mise en place de garanties mutualistes qui peuvent servir dalternatives aux

    autres srets encore peu scurises ;

    - Du dveloppement du micro-crdit ;

    - Du financement de besoins moyen et long terme.

    38. On distingue le rseau mutualiste et les structures non mutualistes. Le mouvement

    mutualiste concerne 75000 membres et comprend la CECAM, lOTIV, AECA, TIAVO et ADEFI.

    Il comprend 300 associations dpargne et de crdit et a collect 9 milliards de FMG

    dpargne environ, pour un encours total de crdit de 25 milliards environ. Elles

    bnficient du refinancement des bailleurs de fonds et de leur assistance technique. Les

    institutions financires non-bancaires et non-mutualistes ont un encours de crdit de 7,5

    milliards de francs pour 1100 crdits.

    39. En raison du contexte malgache de pauvret et de faible intermdiation financire, le

    dveloppement de la micro-finance est un lment essentiel des stratgies des annes

    venir. Les faibles montants mobiliss par le secteur mutualiste et donc la part encore

    importante de leurs financements externes dans les crdits consentis doivent interpeller

    les responsables gouvernementaux et les bailleurs de fonds, comme la socit civile.

    Lencadr ci-aprs offre les problmatiques qui se dgagent des expriences passes et

    dans dautres pays. On pourra y voir le glissement des annes 1980, o la micro-entreprisetait au cur des politiques de dveloppement, vers le micro-crdit avec pargne

    pralable.

    16

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    Encadr 1 : Micro-entreprise et Micro-finance

    Au milieu des annes 1980, les projets dappui au secteur priv sont conus de

    manire volontariste : ils reposent sur une logique de loffre. Lanalyse est la suivante :

    les entrepreneurs existants ou potentiels manquent dappui pour crer, se dvelopper,

    passer de linformel au formel. Des contraintes conomiques (absence daccs au crdit,

    manque de conseils et de formation) et sociologiques (inexistence ou absence

    dorganisations professionnelles efficaces et reprsentatives) empchent lexpression dun

    potentiel important. Levons donc les contraintes et les rsultats suivront.

    Le contenu prcis des projets diffre parfois, mais dans lensemble, ils reposent

    sur loffre gratuite dune srie de services (conseil, formation, analyse de dossiers, appui

    technique, information, appui aux organisations professionnelles, prparation dun

    environnement plus favorable, etc.). Parfois, en fonction des bailleurs, lintervention va

    jusqu offrir un produit cl en mains aux entrepreneurs potentiels (ide de projet,

    quipements, tude de march et accompagnement).

    Le financement, peru comme un besoin important des entreprises, est lui aussi

    pris en compte : les institutions financires formelles existantes ne finanant pas assez les

    petites entreprises, la responsabilit des bailleurs est de les inciter le faire en levantune partie des contraintes pesant sur elles. Lanalyse dbouche sur une offre de lignes de

    crdit taux bonifis, de fonds de garantie pour prendre en charge tout ou partie des

    risques, ainsi que de fonds dtudes ou capital-risque.

    Les critiques de ces approches ne manquent pas et sont en grande partie fonde :

    la faible utilisation des lignes de crdits, les mdiocres taux de remboursement et la

    consommation rapide des fonds de garantie mis en uvre.

    Ce quon pourrait nommer une seconde gnration de crdit se dgage dans les

    annes 1990 avec une ori ent at ion vers les act iv it s de base et le pr iv il ge donn

    lpargne-crdit pour ce qui est du volet financier. Lattention des services

    dinformation et lamlioration de lenvironnement institutionnel pour les entreprises

    les plus modernes voisinent avec une orientation nette en faveur de la petite entreprise.

    17

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    Lmergence de la micro finance renforce une concentration des offres de services

    en faveur des micro-entreprises. Mais les recettes de la micro-finance ne sont pas

    transfrables telles quelles en matire de petite entreprise.

    Il est ncessaire de prendre en compte pour les oprations de micro-crdit les

    environnements macro-conomiques et une stratgie de rgulation et dorganisation du

    secteur financier, qui intgre la micro-finance. Au sein du secteur financier, il est

    souhaitable de parvenir larticulation de la finance dcentralise avec les banques

    commerciales et daffronter la problmatique de son refinancement des cots

    supportables.

    Dans ce registre il faut distinguer trois niveaux importants :

    - Le niveau des politiques ;

    - Le niveau de la coordination ;

    - Le niveau de la mise en uvre.

    Le besoin de services dappui non financiers aux petites entreprises reste indispensable.

    Toutes les expriences ont conclu aujourdhui la ncessit dune prparation de la

    prennit des services offerts quils soient financiers ou non financiers.

    Cela est indispensable pour rpondre une srie de besoins que lon peutidentifier rapidement :

    - Le besoin dune stratgie de micro-financement inscrite dans un cadre rglementaire et

    lgal que les Banques Centrales ont du mal laborer de faon adquate ;

    - Le besoin de relier les niveaux dinterventions (gographique, sectoriel, associatif etc.) ;

    - Le besoin daccompagnement non financier du dveloppement des activits

    conomiques ;

    - Le besoin de perfectionner les agents du micro-crdit ;

    - Le besoin de penser et de mettre en uvre la prennit des groupes associatifs, des

    services financiers et non financiers.

    Ces options qui sont difficilement critiquables, doivent saccompagner de critres

    rigoureux dans leur application. Il faut en effet refuser une politique de crdit laxiste et

    accompagner en mme temps lengagement de la finance formelle dans des prts dure

    plus longue. Vis vis des banques, il faut aussi ne pas rditer les dotations en ressources

    et les garanties totales mais les inciter prendre un risque mesur et couvert.

    18

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    IV. Dveloppement des ressources et des emplois

    La situation de lconomie relle et le secteur financier

    40. L'industrie malgache a souffert, anne aprs anne, des dficiences de productivit,

    des charges et taxations, et de la concurrence du secteur informel. La libralisation et la

    formation dun systme d'accompagnement du redressement industriel (zone franche) ont

    permis, avec la dvaluation du FMG, la valorisation de certaines activits. Il existe

    aujourdhui un environnement largement amlior pour lentreprise, dans les textes. Le

    fonctionnement de la justice, le plein exercice du recouvrement et les formalits

    administratives dinvestissement et de fonctionnement font encore lobjet

    damliorations. Larticulation des ressources bancaires un financement en fondspropres, sous la forme de capital risque et de capital dveloppement, est prsente

    Madagascar. Le crdit-bail se dveloppe. Le renforcement des capacits de scoring et

    d'analyse de projets des banques devrait encore appuyer le dplacement vers des secteurs

    d'activit nouveaux et le financement du moyen terme.

    41. Dans le secteur primaire, le cot des intrants agricoles et le faible rmunration du

    prix aux producteurs entranent des volutions erratiques des cultures de rente. Pour les

    cultures vivrires les productions stagnent, et Madagascar reste importateur de riz et de

    bl dans des grandes quantits. L'levage a connu une amlioration, mais la pche souffre

    d'une inquitante stagnation en volume alors quelle tait devenue un des moteurs de

    lexportation. La campagne agricole 1998-1999 a t trs dcevante avec un recul

    considrable des rendements, du des cataclysmes, mais aussi un sous-quipement et

    une sous-utilisation des semences et des intrants.

    Le potentiel de croissance du financement

    42. La croissance conomique malgache dans les annes 2000-2001 devrait permettre une

    progression du PIB de 5% tandis que le solde extrieur se rduirait 2% du PIB4. La

    croissance de la monnaie et du crdit devrait se situer selon le FMI et les autorits

    malgaches un taux de 10% par an dans cette phase. Les investissements privs en volume

    4 Madio, Bilan macroconomique 1999 et perspectives de lconomie malgache pour 2000-2001

    19

  • 8/8/2019 Le financement de lconomie dans un contexte de march Madagascar

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    pourraient augmenter de 10% en 2000 et 15% en 20015. A lhorizon 2008, le taux

    dinvestissement brut devrait reprsenter 18,1% du PIB dont la moiti est assure par le

    secteur priv6. Cet objectif demande que lpargne intrieure brute passe de 4,3% en 1999

    14,8% en 2008. Cest une volution considrable qui est possible :

    - Par laccroissement de lpargne intrieure brute du secteur public de 4,3% du PIB

    en 1999 7,5% du PIB en 2008 ;

    - Par un complment de ressources extrieures de 3,3% du PIB en 2008 pour assurer

    linvestissement ;

    - Par une progression de linvestissement priv qui passerait de 6,5 % du PIB 9% du

    PIB.

    43. La croissance conomique malgache repose sur une nette augmentation de

    linvestissement li une plus grande pargne publique, donc des ressources

    supplmentaires pour le priv en raison de la baisse proportionnelle de la part de lEtat

    dans linvestissement. Laccroissement de linvestissement priv trouve ses ressorts dans

    les financements extrieurs et la rduction de la part du drainage des ressources prives

    vers linvestissement public. Leffet dviction devrait samoindrir pour permettre que les

    ressources financires soient mobilises dans linvestissement priv.

    44. Cette volution demande aussi que loffre de crdit transforme lpargne intrieure et

    laffecte aux secteurs qui peuvent la valoriser, travers le secteur financier. Loffre de

    monnaie doit pouvoir suivre cette croissance du PIB avec une structure des ressources et

    des emplois oriente vers linvestissement. Les parties suivantes explorent les perspectives

    de la demande dans ce sens et les modalits doffre de ressources qui peuvent la

    satisfaire.

    La demande de financement

    45. Le dveloppement court terme de lconomie repose sur la pche, un parc htelier

    touristique qui doit encore se moderniser, lextension de la production de la zone franche,

    laccroissement de la production agricole qui a un potentiel de diversification et alimente

    lindustrie de transformation.

    5Madio, Bilan macroconomique 1999 et perspectives de lconomie malgache pour 2000-

    2001

    20

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    46. Le secteur minier devrait entraner une forte demande de financement sil tait

    davantage intgr dans le circuit bancaire. Lobjectif dans ce secteur est daugmenter les

    exportations de 20 millions US $ en 1999 500 millions US $ en 2010. Le secteur minier

    ncessiterait des financements importants qui devraient passer de 10 millions US $ 80

    millions US $. Ces investissements peuvent en partie, avec une capacit technique des

    institutions financires locales en matire de project financing , tre mobiliss

    rgionalement (Maurice, Afrique du Sud). Il faut peut-tre noter que les socits minires

    ne souhaitent pas toujours drainer des ressources bancaires en raison des contraintes de

    publication des comptes. Un projet de loi sur les grands investissements devant

    prochainement (2001) tre prsent lassembl devrait complter le code minier adopt

    en 2000 et le bureau du cadastre minier ouvert en 2000. Lamlioration du cadre

    institutionnel est un lment de la progression de linvestissement minier et de sa liaison

    avec le secteur bancaire national et rgional. Il est ncessaire de raisonner dans un

    contexte financier largi en raison des montants ncessaires et de la division des risques

    pour les banques.

    47. Le secteur des industries agro-alimentaires et des PME a des avantages comparatifs.

    Cependant les activits les plus importantes et le gros commerce dimportation (riz, biens

    de consommation, ptrole) drainent pour linstant les ressources des banques de la place.

    Le financement des crdits moyen et long terme des PME prsente des risques pour lesbanques commerciales. La formule de lignes de refinancement dont elles seraient les

    grantes en fonction de leur expertise du risque malgache et qui seraient values par le

    refinanceur, posteriori, leur parat souhaitable.

    48. Cest sans doute aussi travers la cration de nouvelles units de transformation agro-

    industrielle davantage tournes vers lexportation (des jus de fruits aux produits

    biologiques) ou le passage de lartisanat un stade manufacturier respectant des standards

    de qualit et de continuit, que se trouve une demande de financement solvable.Lidentification des risques, la dfinition de la taille et des modalits des prts, les canaux

    dintermdiation doivent encore tre affins. La cration dinstituts privs spcialiss de

    dveloppement pour lagro-alimentaire et lartisanat modernis serait peut tre un

    lment de la plus grande lisibilit de ces potentialits.

    6 Banque Centrale de Madagascar et FMI, hypothses 1999

    21

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    49. Limmobilier7 qui absorbe des ressources du secteur informel, pourrait ouvrir des

    emplois pour le secteur financier moderne. Lextension des constructions par des socits

    immobilires avec une taille suffisante et la viabilisation de zones construire par les

    bailleurs de fonds offrent des occasions pour des crdits moyen long terme qui peuvent

    tre adosss des transactions sur les hypothques. Lassociation des ressources du

    secteur informel dans des projets immobiliers serait aussi un lment de leur

    bancarisation.

    Les opportunits de la privatisation

    50. La privatisation Madagascar concerne plusieurs entits importantes8. Les

    tlcommunications, lnergie lectrique. Lutilisation du BOT (Building Operating

    Transfer) o le repreneur construit des installations (centrales etc.) est un apport de

    ressources extrieures et aussi loccasion pour les banques de faire des crdits srs. Sur

    toutes ces oprations, les banques malgache peuvent tre un acteur pour le financement

    moyen long terme de projets ou le portage dactions.

    51. Elles peuvent intervenir pour placer des emprunts destins financer les achats

    dactions9 et les quipements au profit de clients privs ayant de bonne signature. Ce

    march suppose cependant un choix de positionnement entre le mtier d inversementbank ou de commercial bank . La qualit des services offerts et leurs prix semblent

    dterminants dans lindustrie de la privatisation .

    Loffre de ressources

    52. Au dbut du nouveau sicle, le systme financier malgache se caractrise par :

    - La modicit de vritables ressources moyen et long terme (expose dans la partie

    consacre aux agrgats montaires) ;- Labsence dun rescompte auprs la BCM pour des crdits moyen et long

    terme (remplac par des AOP qui portent sur du papier court terme);

    7 Les autorisations btir par le priv Tananarive ont sont passes de 4000 m2 aupremier trimestre 1998 10000 m2 au premier trimestre 1999 Madio, Bilanmacroconomique 1999 et perspectives de lconomie malgache pour 2000-20018 Air Mad, Telma, Jirama, Sirama, Hasyma

    9 Le Gouvernement a prvu un Fonds de portage des actions des privatisables pour que lesentreprises et les mnages puissent disposer dun volet national de titres racheter. Cefonds de dispose pas de ressources suffisantes pour remplir sa mission.

    22

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    - La concurrence entre le secteur bancaire et non-bancaire pour accder aux bons du

    Trsor (souvent court terme de surcrot) (le secteur non-bancaire a le droit de

    souscrire directement des bons du trsor, ce qui nest pas le cas dans de nombreux

    pays o les banques rtrocdent les bons du trsor leurs clients) ;

    -La faible gamme de produits bancaires alternatifs la rmunration par taux

    dintrt (faible part de placement de titres de crances ou doprations

    rmunres par commissions);

    - La taxation des crdits et des revenus de placements et des dividendes (qui

    encourage la domiciliation des holdings financiers Maurice qui offrent des

    avantages fiscaux) ;

    - La faiblesse des ressources stables prives en devises (expose dans la partie

    consacre aux agrgats montaires) ;

    - Des cots de crdit levs par rapport au march des pays dvelopps (le taux

    directeur est de 15% Madagascar contre un taux du papier 3 mois des bons du

    trsor franais de 4%) ;

    - Une inflation qui incite expatrier les capitaux (linflation europenne ne dpasse

    pas 4% et linflation amricaine ne dpasse pas 5%)

    53. Lextension de loffre de ressources longues du secteur financier pourrait passer par le

    placement d'emprunts long terme par les tablissements financiers solvables :

    * soit sous forme de placements demprunts auprs de petits groupes d'individus

    fortuns bnficiant de la garantie de la banque qui gre l'mission avec lanonymat de

    bons de caisse ;

    * soit sous forme de souscription publique avec un mcanisme d'allgement fiscal

    qui bnficie aux dtenteurs de titres longs alors que la fiscalit est actuellement

    indiffrente aux maturits.

    54. Pour amliorer lintermdiation, les banques commerciales pourraient aussi souscrire

    des obligations (ressources longues) garanties avec une rmunration suprieure au march

    montaire. Le secteur des assurances dispose dactifs quil pourrait placer dans ce type

    dobligations bnficiant dune garantie. Les assurances et le rgime de scurit sociale

    contrle environ le quart des ressources du systme financier du pays. Les investissements

    se font traditionnellement en bons du trsor, effets commerciaux et effets ngociables

    court terme. Prs de 90% des actifs sont investis en bons du trsor et en dpts auprs des

    23

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    banques commerciales. Cest en labsence de produits comme les obligations que les

    assurances disposent de leurs actifs sous forme de bons du trsor ou de dpts.

    55. La recherche de lquilibre emplois-ressources ramne la mobilisation de la finance

    informelle des acteurs conomiques dans lexportation de produits primaires, lagriculture

    et limportation. Pour ce segment de march il faut envisager une action commerciale des

    banques commerciales en direction de ce milieu ou un fonds spcial qui permettrait la

    conversion partielle en devises de ces dpts. En contrepartie, la scurit, la discrtion et

    la diversification des ressources mobilises paraissent des conditions de pntration des

    rseaux informels enrichis par des activits dimportations, de financements parallles des

    campagnes agricoles et de prts directs et court terme. Des rseaux informels appuys

    par les flux financiers des migrs (voir les transferts privs dans la balance des paiements

    de la diaspora malgache) existe dans plusieurs rgions. On recense aussi des caisses de

    villages, des tontines, des associations religieuses. Ces segments de la finance informelle

    ne sont pas toujours attirs par les chques postaux ou les caisses dpargne.

    56. Le secteur rural, absorbe chaque anne un montant important de ressources pour les

    campagnes agricoles sans que linvestissement durable ne soit renouvel ou accru. La

    structuration de lintermdiation rurale avec une gestion de lpargne (mme court

    terme) pourrait se loger dans un programme dappui aux structures financires rurales.La tendance des bailleurs de fonds est de dlguer le micro-crdit des mutuelles ou des

    agences ONG, sectorialises ou rgionalises. Mais le secteur bancaire (comme la BOA-

    BTM) a commenc sengager dans ce domaine en tenant compte de lobjectif de

    mobilisation des ressources.

    57. La mise en place de financement pour lartisanat serait une voie la fois vers un

    passage au crdit-production et une forme de spcialisation recommandable. Il reste

    souhaitable de trouver dans les associations dartisans une forme de caution mutuelle, quiconstitue une ressource potentielle, et de ngocier avec les organismes dencadrement

    une modernisation relle de la gestion et de la production.

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    ANNEXE 1

    Lignes de refinancement extrieures :

    PROPARCOConvention 7332503011 PMG2026.01(28/04/97)

    BEIPrt Global Dveloppement du Secteur Priv

    SFILigne de

    I Organisme de financementSocit de Promotion et de Participation pour laCoopration Economique (PROPARCO)

    Banque Europenne dInvestissement Socit F

    II- Ligne de crdit30.000.000FRF 8.000.000 EUR Equivale

    tranches crdit esBanque.

    III Conditions du crdit

    - Oprations ligibles : oprations moyen, longterme telles cration, extension ourestructuration notamment des PME dusecteur priv.

    Projets dinvestissements privs de petite etmoyenne dimension promus par des PME

    - Secteurs dactivit : secteurs productifsconcurrentiels, lexception des secteurs de lapromotion immobilire, de lexploration et de larecherche ptrolire

    Secteurs industriel, agro-alimentaires, pche,mines, transport, tourisme et services.

    - Bnficiaire final : PME du secteur privexerant leurs activits Madagascar

    - Montant minimum : suprieur ou gal 1.000.000 FrF sauf accord exprs de

    PROPARCO- Taux :a) Taux du bailleur

    Secteursspculatiboissonslies aux

    Entreprises vocation exportatrice. Entreprisesaxes sur le march local30.000 Euros minimum1.500.000 Euro maximum

    Entrepris

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    Intrt

    Taux fixe ou variable la demande de la BANQUE+ marge PROPARCO : 2,25%. Taux fixe = OAT + 2,25%

    . Taux variable = TIOP 6 mois + 2,25%

    OAT : Taux de rendement de lObligationAssimilable du Trsor franais taux fixe dont lamaturit sera la plus proche de la dure du crdit(publie sur REUTER page caisse des dptsentre 11h et 12h30 de Paris)

    Taux fixe bas sur le taux prteur non bonifi de laBEI ( fixer la date du dboursement) : la margedintrts correspondant la diffrence entre 3%

    et ce taux sera revers annuellement la BanqueCentrale pour servir des objectifs dedveloppement convenus avec la BEI.

    TIOP 6 mois : Taux dintrt interbancaire offert Paris, applicable au FRANC pour une dure de6 mois

    Commission dengagement

    Nant

    Intrts moratoires

    3,5% lan pour tous montants non rgls leurdate dexigibilit.

    Entreprises vocation exportatrice (prts enEuros)

    . Taux frapport a

    moyennechaque d

    Entreprises axes sur le march local (prts rtrocder en MGF) : taux fixe en MGF bas surles conditions du march et dtermin en communaccord avec les intermdiaires pour une priodede six mois pendant la priode daffectation encommunAccord avec les intermdiaires.

    Intr

    Taux fixe

    . Taux vataux varmoyennaprime de

    Comm

    . Commispour taux1re et 2

    de chaqu. Commisprt.. Commimontant principal annuellesde lAcco

    Intr

    2% par a

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    b) Taux de sortie au Bnficiaire final

    Taux du bailleur + marge Banque, fixe librementpar la Banque (actuellement, de 9% 10% lan).

    Dure

    Minimum : 3 ansMaximum : 12 ans

    Quotit de financement

    70% du cot de linvestissement

    Risque de change

    Bnficiaire final

    Autres conditions

    Origine des biens et services : Madagascar,France ou Zone Franc

    La Banque rtrocdera les prts avec une margedestine couvrir les frais et les provisions,laquelle sera librement ngocie avec lebnficiaire final et devra tre notifie la BEI.

    6 ans au moins et 10 ans au plus avec un diffrdamortissement dun an au moins et 4 ans auplus.

    50% du cot de linvestissement en principe.

    . Entreprises vocation exportatrice : bnficiairefinal. Entreprises axes sur le march local : risque dechange sera couvert par une partie de la margeintgre dans le taux de sortie.

    Origine des biens et services : Madagascar, Etatsmembres de la Communaut Europenne, autresEtats signataires de la Convention de Lom

    Pour les secteurs forestiers, miniers ou dutourisme ctier : exclusion des projets nfastes lenvironnement

    Taux du par la Ba

    Non prc

    La Banqsassurerfinals, ou

    Origine prcises

    Critre dprotectioSFI.

    Source DIAGNOS

    Dans la mesure o les lignes de financement concdes par les bailleurs de fonds sont rtrocdes au taux du marcproblme du niveau de taux sajoute celui de la lourdeur des dmarches de constitution de dossiers. Les lignes derevanche intressantes pour les entreprises qui ont les capacits de constituer des dossiers.

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    Caractristiques SIPEM ADEFI ONUDI/ACCT BAD PROPARCO (AFD)

    Principauxrsultatsobtenus

    8 350 crditsen 1998/1999

    2700 clients3800 crdits10,4 milliardsen montant (*)

    500 bnficiaires550.000 ff de crdit

    Effectifs

    encadrs

    4,6% 1,5% 20 entreprises

    (*) Chiffres fin mars 1999.Source PNSP

    Faute de ressources en Fmg pour adosser des crdits M et LT, il ny a pas de march local pour de tels crdits. Laaboutit invitablement des taux dintrts prohibitifs pour financer en monnaie locale les investissements. Leinvestissements sont presque exclusivement extrieures, les taux tenant compte de la prise en charge du risque de aux entreprises percevant des recettes en devises.

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    ANNEXE 2

    Tableau comparatif des systmes financiers

    Elments Madagascar Maurice Malaisie, ThalandeSingapour

    Systme financier Libralis mais la structuredes taux dintrt est guidpar la Banque Centrale

    Libralis, ainsi que les tauxdintrts

    Libralisation intgrale

    Banques 06 banques commerciales 12 Banques commerciales07 banques off-shore (pourles entreprises franches)

    Plus dune trentaine polensemble

    Instrumentsfinanciers

    Politique de rescompteRserves obligatoiresOpen-market

    Open MarketVentes aux enchres deliquidits sur le marchmontaireRescompte

    Open MarketSwaps de devisesRescompteMaintien dorientationslective de crditsRecyclage des dpts administrations publiqu

    March boursier Nexiste pas encore Assur par SBM (Stockexchange of Mauritius)depuis 1989

    Assur depuis les ann80 (1987, 1988, 1989)

    Crdits Accords trs difficilement et court terme

    Accords facilement auxentreprisesLes crdits long terme sontassurs par le DBM

    Accords facilement auentreprises et souvent long et moyen terme

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    Elments Madagascar Maurice Malaisie, ThalandeSingapour

    (Development Bank ofMauritius)

    Crdits Informels Concernent le secteurinformelCots faibles

    Quasi inexistants Quasi inexistants

    InstitutionsdEpargne

    3 Institutions

    Epargne : 8% du PIB

    Totalit assure par uneinstitution (National PensionFund, PNF) et les

    compagnies dassuranceEpargne : 20% du PIB

    Plusieurs institutions

    Epargne : 30% du PIB

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    ANNEXE 3

    SITUATION DES RISQUES BRUTS DE FIN DANNEE (Total)(en millions de FMG)

    Secteurs dactivit 1993 1994 1995 1996

    - Agriculture, levage, pche 232.646 285.809 335.002 348.428

    - Industries extractives, mines 15.832 17.748 22.753 27.763

    - Matriaux de construction 6.977 14.285 33.134 46.974

    - Industries alimentaires 75.598 79.203 72.917 69.196

    - Transformation produits agricoles 16.688 22.529 24.739 20.020

    - Industries textiles, confection 99.475 122.551 139.508 150.521

    - Produits chimiques et pharmaceutiques 42.382 58.465 79.960 78.134

    - Produits ptroliers 1.358 1.544 2.597 3.288

    - Industries mcaniques, mtallurgiques,lectriques

    68.012 84.360 98.792 87.091

    - Autres industries manufacturires 38.878 48.200 59.906 53.505

    - Travaux publics, construction immobilire 99.562 127.136 142.643 152.625

    - Transports, transit 31.39 35.820 43.475 44.184

    - Commerces, divers 251.005 357.008 367.941 369.344

    - Affaires non classes 93.085 144.008 142.410 127.215

    TOTAL 1.072.807 1.368.666 1.565.777 1.578.288Source : Banque Centrale de Madagascar Direction du Crdit

  • 8/8/2019 Le financement de lconomie dans un contexte de march Madagascar

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    SITUATION DES RISQUES BRUTS A COURT TERME DE FIN DANNE(en millions de FMG)

    Secteurs dactivit 1993 1994 1995 1996

    - Agriculture, levage, pche 188.760 223.699 262.489 269.000

    - Industries extractives, mines 9.413 12.794 16.925 22.472

    - Matriaux de construction 3.328 7.883 10.059 9.183

    - Industries alimentaires 62.690 60.701 49.532 47.130

    - Transformation produits agricoles 6.529 11.158 13.997 6.010

    - Industries textiles, confection 60.061 69.055 88.014 102.305

    - Produits chimiques et pharmaceutiques 30.099 40.948 60.543 54.029

    - Produits ptroliers 1.130 1.338 2.465 3.048

    - Industries mcaniques, mtallurgiques,lectriques

    59.703 72.814 87.038 77.129

    - Autres industries manufacturires 29.563 36.696 50.431 44.527

    - Travaux publics, construction immobilire 87.089 113.000 125.250 134.020

    - Transports, transit 24.061 28.952 36.530 36.077

    - Commerces, divers 205.072 307.661 304.827 301.316

    - Affaires non classes 57.665 69.950 93.102 76.906

    TOTAL 825.163 1.056.649 1.201.202 1.183.152Source : Banque Centrale de Madagascar Direction du Crdit : 17/12/1999

  • 8/8/2019 Le financement de lconomie dans un contexte de march Madagascar

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    SITUATION DES RISQUES BRUTS A MOYEN TERME DE FIN DANNE

    (en millions de FMG)

    Secteurs dactivit 1993 1994 1995 1996

    - Agriculture, levage, pche 22.212 27.763 36.674 31.546

    - Industries extractives, mines 2.966 2.709 4.125 4.070

    - Matriaux de construction 981 4.337 9.291 10.573

    - Industries alimentaires 6.639 9.660 10.974 8.150

    - Transformation produits agricoles 406 351 450 392

    - Industries textiles, confection 19.200 26.062 24.353 22.208

    - Produits chimiques et pharmaceutiques 5.749 6.011 60.543 12.688

    - Produits ptroliers 228 206 132 240

    - Industries mcaniques, mtallurgiques,lectriques

    7.070 7.853 7.868 7.297

    - Autres industries manufacturires 7.295 9.707 7.494 7.263

    - Travaux publics, construction immobilire 8.637 5.946 5.500 3.615

    - Transports, transit 6.390 6.156 6.437 5.767

    - Commerces, divers 33.088 35.971 40.755 41.999

    - Affaires non classes 18.518 18.199 19.797 19.191

    TOTAL 139.379 160.931 181.993 174.999Source : Banque Centrale de Madagascar Direction du Crdit : 17/12/1999

  • 8/8/2019 Le financement de lconomie dans un contexte de march Madagascar

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    SITUATION DES RISQUES BRUTS A LONG TERME DE FIN DANNEE

    (en millions de FMG)

    Secteurs dactivit 1993 1994 1995 1996

    - Agriculture, levage, pche 21.674 34.347 35.839 47.882

    - Industries extractives, mines 3.453 2.245 1.703 1.221

    - Matriaux de construction 2.668 2.065 13.784 27.218

    - Industries alimentaires 6.269 8.842 12.411 13.916

    - Transformation produits agricoles 93.753 11.020 10.292 13.618

    - Industries textiles, confection 20.214 27.434 27.141 26.008

    - Produits chimiques et pharmaceutiques 6.534 11.506 11.274 11.417

    - Produits ptroliers 0 0 0 0

    - Industries mcaniques, mtallurgiques,lectriques

    1.239 3.696 3.886 2.665

    - Autres industries manufacturires 2.020 1.797 1.981 1.715

    - Travaux publics, construction immobilire 3.836 8.190 11.893 14.990

    - Transports, transit 858 712 508 2.340

    - Commerces, divers 12.845 13.376 22.359 26.029

    - Affaires non classes 16.902 25.859 29.511 31.118

    TOTAL 108.265 151.086 182.582 220.137Source : Banque Centrale de Madagascar Direction du Crdit : 17/12/1999

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