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Lundi 17 août 2015 LE FESTICELTE /1/ N° 11 Pari gagné ! Ce Festival restera comme l’une des trois meilleures éditions en termes de fréquentation, avec 30 % d’entrées en plus par rapport à l’an dernier; et on a vendu plus de 50.000 badges (contre 40.000 en 2014), ce qui est un résultat plus que satisfaisant (même si l’objectif très ambitieux était de 60.000) quand on sait qu’ils coûtaient deux euros de plus. L’année 2015 devrait donc être assez largement bénéficiaire, même si le bilan des sites de restauration n’est pas encore disponible. Tout l’hiver, l’équipe du Festival avait «phosphoré» pour qu’on puisse repartir sur de bonnes bases. Chapeau bas ! On va pouvoir regarder vers l’avenir avec bien plus de sérénité. Enfin, par delà les chiffres, le plus important est de constater qu’à nouveau, ce Festival nous a comblés en matière d’émotion, de sourires, de qualité musicale, et n’ayons pas peur de le dire, de fraternité. Aujourd’hui, nous aurons un peu le cœur gros, forcément. Mais mon Dieu, comme disait Grall, que la vie est belle en notre Bretagne bleue. Jean-Jacques Baudet Le final Quand les danseurs deviennent acteurs Pari gagné ! Omar Taleb L e bagad de Lorient avec les Dji- boudjep, clôturant la nuit der- nière, en beauté, au Quai de la Bretagne, ce festival 2015 : quelle belle image, symbolisant à la perfec- tion la transmission, entre l’ancienne génération et la nouvelle, de tout ce que peut la culture bretonne peut avoir de folie, de lyrisme, de poé- sie… et d’humour. Et bien sûr, toute la journée d’hier, comme pendant ces dix jours, on a dansé, beaucoup, passionnément, car la danse est fondamentale dans ce pays si atypique. Elle est aussi l’un des éléments essentiels qui per- met d’abolir, lors de ce festival, la Il s’agit de l’une des « institutions » de l’Intercel- tique : le Trophée Loïc Raison, organisé comme chaque année sur le Quai de la Bretagne, a connu son succès habituel. Et c’est la cerise sur le gâteau festivalier ; il se trouve que les deux premiers du classement sont cette année des Mannois. C’est en effet le groupe Barrule qui l’a emporté, devant le Ruth Keggin Band. Le 3e est le Silabenn Trio, une formation bretonne, et le 4e Planxty O’Rourke (Irlande). frontière entre les artistes et les fes- tivaliers, puisque ceux-ci deviennent eux-mêmes, par la danse, acteurs de ce qui se joue ici à Lorient. La meilleure preuve, c’est que les touristes qui assistaient hier au fest deiz et noz, « blindé » presque toute la journée, regardaient aussi bien les danseurs que les musiciens. Les amateurs de plinn et de gavotte, sans s’en rendre compte, assuraient eux aussi le « spectacle ». Quelle région d’Europe peut en faire autant ? Je suis « chauvin », sûrement; mais ici, comment ne pas succomber à cette tentation ? Jean-Jacques Baudet TROPHÉE LOÏC RAISON : L’ÎLE DE MAN À L’HONNEUR

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/NP/ LE FESTICELTE Lundi 17 août 2015 Lundi 17 août 2015 LE FESTICELTE /1/

N° 11

Pari gagné ! Ce Festival restera comme l’une des trois meilleures éditions en termes de fréquentation, avec 30 % d’entrées en plus par rapport à l’an dernier; et on a vendu plus de 50.000 badges (contre 40.000 en 2014), ce qui est un résultat plus que satisfaisant (même si l’objectif très ambitieux était de 60.000) quand on sait qu’ils coûtaient deux euros de plus. L’année 2015 devrait donc être assez largement bénéficiaire, même si le bilan des sites de restauration n’est pas encore disponible. Tout l’hiver, l’équipe du Festival avait «phosphoré» pour qu’on puisse repartir sur de bonnes bases. Chapeau bas ! On va pouvoir regarder vers l’avenir avec bien plus de sérénité. Enfin, par delà les chiffres, le plus important est de constater qu’à nouveau, ce Festival nous a comblés en matière d’émotion, de sourires, de qualité musicale, et n’ayons pas peur de le dire, de fraternité. Aujourd’hui, nous aurons un peu le cœur gros, forcément. Mais mon Dieu, comme disait Grall, que la vie est belle en notre Bretagne bleue.

Jean-Jacques Baudet

Le final

Quand les danseursdeviennent acteurs

Pari gagné !

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Le bagad de Lorient avec les Dji-boudjep, clôturant la nuit der-nière, en beauté, au Quai de la

Bretagne, ce festival 2015 : quelle belle image, symbolisant à la perfec-tion la transmission, entre l’ancienne génération et la nouvelle, de tout ce que peut la culture bretonne peut avoir de folie, de lyrisme, de poé-sie… et d’humour. Et bien sûr, toute la journée d’hier, comme pendant ces dix jours, on a dansé, beaucoup, passionnément, car la danse est fondamentale dans ce pays si atypique. Elle est aussi l’un des éléments essentiels qui per-met d’abolir, lors de ce festival, la

Il s’agit de l’une des « institutions » de l’Intercel-tique : le Trophée Loïc Raison, organisé comme chaque année sur le Quai de la Bretagne, a connu son succès habituel. Et c’est la cerise sur le gâteau festivalier ; il se trouve que les deux premiers du

classement sont cette année des Mannois. C’est en effet le groupe Barrule qui l’a emporté, devant le Ruth Keggin Band. Le 3e est le Silabenn Trio, une formation bretonne, et le 4e Planxty O’Rourke (Irlande).

frontière entre les artistes et les fes-tivaliers, puisque ceux-ci deviennent eux-mêmes, par la danse, acteurs de ce qui se joue ici à Lorient. La meilleure preuve, c’est que les touristes qui assistaient hier au fest deiz et noz, « blindé » presque toute la journée, regardaient aussi bien les danseurs que les musiciens. Les amateurs de plinn et de gavotte, sans s’en rendre compte, assuraient eux aussi le « spectacle ». Quelle région d’Europe peut en faire autant ? Je suis « chauvin », sûrement; mais ici, comment ne pas succomber à cette tentation ?

Jean-Jacques Baudet

TROPHÉE LOÏC RAISON : L’ÎLE DE MAN À L’HONNEUR

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/2/ LE FESTICELTE Lundi 17 août 2015 Lundi 17 août 2015 LE FESTICELTE /3/

Compétition

Bénévoles

C’est l’un des grands rendez-vous de l’année pour les sonneurs bretons : le Tro-

phée Matilin an Dall a réuni une partie de l’élite hier après-midi au Palais des Congrès.Sept couples étaient en compéti-tion dans l’épreuve principale, face à un public de connaisseurs qui ont écouté presque « religieusement » l’ensemble des prestations.Dans la catégorie des couples confirmés, ce sont Hénaff-Meunier qui l’emportent, devant Moal-Cha-palain et Béliard-Trimaud, 4e Le Bot-Chevrolier. 5e Riou-Le Floc’h. 6e ex-aequo Tymen-Kerveil-lant et Ylan et Ewen Couriault. Prix du public : Tymen-Kerveillant.

Une compétition opposait égale-ment les couples jeunes :1ers Nicolas-Le Saos. 2e Auffret-Rabe. 3e ex-aequo Hervé-Morice et

Guillermic-Chanony. Prix du public : Hervé-Morice.

Jean-Jacques Baudet

Ouand l’intendance suit, tout va. Ce n’est pourtant pas évident, d’autant que tout

a changé par rapport à l’année der-nière.Florence Jégouzo et Christian Latry en ont fait l’expérience dès le pre-mier week-end, le plus lourd, du fes-tival. Ils ont eu à faire la liaison entre le FIL et le restaurateur chargé de servir les repas à Dupuy- de -Lôme. Une lourde responsabilité imposant

de multiples tâches depuis l’orienta-tion des convives jusqu’au transport des bouteilles d’eau. Impossible de compter les heures.Tout s’est bien passé, et bien évi-demment avec Ansamble, le pres-tataire de service qui succédait aux salariés du FIL.Quelques chiffres donnent le tour-nis. Ainsi pour le premier week-end il a fallu servir 5400 repas chauds sur place mais aussi dans divers

sites. A titre d’exemple, 70 repas chauds sont apportés tous les jours au Village Celte pour des béné-voles.Quand on parle de repas c’est pour midi et pour le soir, mais il ne faut pas oublier les petits déjeuners as-surés par Philippe.Christian, sonneur de cornemuse, a participé à la première Grande Parade en 1971. Il a joué dans les bagadoù de Clichy, de Ploemeur, du Faouët, Plijadur (Lorient) et Bou-logne-sur-Mer.Intendant de lycée en retraite, en fin de compte, il n’est trop dépaysé.Florence, danseuse dans un cercle celtique de Fontainebleau, est festivalière depuis sa plus tendre enfance. Aujourd’hui elle est bé-névole. Ils servent aujourd’hui le dernier repas réservé aux groupes qui s’en vont.

Louis Bourguet

Christian et Florence (au centre) entourés de Joëlle et de Renaud.

Trophée Matilin an Dall : Hénaff-Meunier l’emportent

Quand l’intendance suit

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/2/ LE FESTICELTE Lundi 17 août 2015 Lundi 17 août 2015 LE FESTICELTE /3/

Le Breizh Stade, qui est dans les jours ordinaires de la vie lorientaise l’ancien stade

d’entrainement des Merlus, ac-cueillait hier, devant une bonne assistance et dans une ambiance bon enfant, les démonstrations de jeux de force bretons. Historique-ment nés au Festival Interceltique en même temps que celui-ci, ils représentent l’ancrage dans la tra-dition au même titre que le cos-tume ou la danse et la musique.Coordonnées aujourd’hui par la fédération des sports athlétiques bretons (FNSAB), ces épreuves s’inspirent des activités physiques liées aux métiers pratiqués dans une Bretagne essentiellement ru-rale. Le lancer de poids - on ne rigole pas, ici il fait 20 kg, le levier d’essieu 42 kg tout de même, à soulever le plus de fois possible en trois minutes, le baz youd, le le-

vier de perche – lestée bien sûr, le lancer de botte de paille, la course avec charge et comme épreuve collective le tire à la corde, qui se fait pieds nus...« Nous avons des championnats départementaux dans les cinq départements de la Bretagne his-

torique et des championnats régio-naux. Nous aimerions remettre en place un championnat intercel-tique pendant le festival en har-monisant les règles des sports de force dans les différents pays celtes », précise un participant.

Bruno Le Gars

Off

Compétitions

La force bretonne en action

Issu d’une famille de musiciens ( Gérard Jaffrès, chanteur bre-ton ), Julien Jaffrès, qui a « traî-

né »tout jeune dans les festivals en Bretagne, et son groupe, vivent en Belgique et « revendiquent » un style actuel qui mixerait la pop et la musique celtique. Une évolution pour ce groupe ayant à son actif un CD sorti en 2012, «Rock’n Celtic Guitar», avec la participation de Dan ar Braz, et une expérience de 10 ans de tour-née en Belgique et en Bretagne. Et un nouveau single en 2015. Le groupe est composé de quatre musiciens ayant une solide for-mation musicale. Au «Shamrock», hier après-midi, ils ont su retenir l’attention des festivaliers avec des mélodies et aussi des sons qui se démarquaient des groupes rock celtique largement représentés dans le off du festival. La recette: un bon mélange de style qui ne

renie pas la culture celtique. Ju-lien Jaffrès chante aussi en Bre-ton, « evel just ». Une originalité: l’interprétation de « Scotland the

brave » à la guitare électrique.Les festivaliers ne s’en lasseront jamais...

Paul Pen

La pop celtique de Julien Jaffrès

Les exercices sont spectaculaires : on a affaire à des athlètes entraînés et rompus aux techniques.

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/4/ LE FESTICELTE Lundi 17 août 2015 Lundi 17 août 2015 LE FESTICELTE /4/

Le Festival en images

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Ah ! le prestige des pompons rouges...

Toute l’équipe du Festicelte vous dit «kenavo». De gauche à droite : Louis, Lise, Gilles, Fanny, François-Gaël, Martine, Paul, Catherine, Bruno, Morwenna, Lisa, Jean-Jacques et Omar.

Un festival dans un port : de quoi rêver aux grands départs.

Comme chaque année, le bagad de Lorient a assuré la «clôture» hier soir

devant la «Taverne du Roi Morvan».