le déversoir de ormoy-le-bas le petit morins2.e-monsite.com/2010/01/05/03/petit-morin.pdf ·...
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Jouarre
Saint-Ouen-sur-MorinOrly-sur-Morin
Saint-Cyr-sur-Morin
Le Petit MorinTrois régions pour un Petit Morin
Le Petit Morin, juvénile et frondeur
Au cœur de la biodiversité
Le déversoir de Ormoy-le-Bas
La Ferté-sous-Jouarre
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La vallée à Orly-sur-Morin.
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Petit canal au moulin d’Ormoy-le-bas.
Le Petit Morin est certainement l’une des plus belles rivières de Seine-et-Marne ; et curieusement, même si sa longueur totale dépasse à peine les 80 km, ils lui suffisent pour connaître trois régions : Champagne-Ardenne,
Picardie, Ile-de-France. Dans la première, il paraît au marais de Saint-Gond, puisy fait la moitié de son cours; il traverse rapidement la seconde, crée la limiteentre celle-ci et la troisième, où il poursuit sa course afin de confluer avec laMarne, à La Ferté-sous-Jouarre. La vallée du Petit Morin est certainement, elleaussi, l’une des plus belles de Seine-et-Marne ; d’assez large, et toute agricole, àl’amont, elle se resserre dès Verdelot, se boise sur ses versants, s’ouvre sur desprairies, égrenne ses villages, s’écarte à peine pour recevoir ses affluents, gardeses moulins, jumelle Saint-Cyr avec Montmartre, porte les cryptes de Jouarre, et
s’estompe à la Ferté dont elle accueille lesfaubourgs. Le Petit Morin et sa vallée ont la beauté des choses simples. On pense àeux dans un projet de parc naturel régional ;ils y feraient bonne figure.
Le bassin versant du Petit Morin couvre600 km2, dont 250 en Seine-et-Marne, où la largeur du cours d’eau passe de 6 à 15 mètres, et sa profondeur de 0,8 à 1,5 m.Le Petit Morin est un cours d’eau nondomanial, classé en seconde catégorie pisci-cole. Il reçoit les eaux de nombreux petitsaffluents dont les plus importants sont : leru Moreau à Verdelot, le ru de Bellot,l’Avaleau à Sablonnières – qui vient du pointhaut des paysages du Morin, et aussi de
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Trois régions pour un Petit Morin
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Seine-et-Marne, à un peu plus de 200 mètres ! – puis le ru de la Fonderie à Orly,enfin le ru de Choisel au lieu-dit les Marais et celui de Vorpillère face au coteaude Jouarre. Ce Morin est vif, et présente à l’aval, un débit moyen assez soutenu(3m3/s) ; le 30 décembre 2001, il afficha un débit maximum de 52 m3/s. Sa qualité, déjà assez bonne à l’amont, a tendance à s’améliorer vers l’aval. Les berges, privées, étant assez peu accessibles, une seule association de pêche y est présente, qui regroupe néanmoins près de 200 pêcheurs. A Verdelot, on pratique le canoë et le kayak ; deux campings s’inscrivent dans la vallée.Quelques entreprises jalonnent le cours du Morin, et relèvent principalementde l’agro-alimentaire ; à Bellot, une cidrerie a dû fermer ; mais les pommes dela vallée donnent encore, à Verdelot, un cidre de belle tenue. Sur les 19 moulinsencore présents, soit presque autant qu’au XIXe siècle, cinq seulement sont fran-chissables par les poissons, et très rares sont ceux qui ont encore une fonctionutilitaire : l’un d’eux, néanmoins, produit de l’électricité. La rivière engendrantassez peu de nuisances pendant les crues (à la Ferté, c’est surtout l’influence de la Marne qui se fait sentir, y compris sur la fin du cours du Morin ; et ailleurs ce
sont surtout des prairies qui sont inondées),les communes n’ont pas toutes été incitées àse substituer aux riverains pour prendre en charge l’entretien de la rivière. Ainsi, unsyndicat ne regroupe-t-il que les quatre com-munes de l’aval : la Ferté, Jouarre, Saint-Cyr et Saint-Ouen, tandis qu’à l’amont il n’y a que Montdauphin qui ait adhéré à un autresyndicat dont le siège se trouve dans le dépar-tement voisin. La pression urbaine s’exercesurtout à l’approche de la confluence avec laMarne, où habitent les trois-quarts des 14000habitants de la vallée seine-et-marnaise, là où
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Eglise de Villeneuve-sur-Bellot.
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Vue de la passerelle sur un brasset alimentant le moulin d’Ormoy-le-bas.
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aussi se trouvent ses sites les plus fréquentés : l’abbaye de Jouarre en premier lieu,et, secondairement, le musée des Pays de Seine-et-Marne à Saint-Cyr-sur-Morin.
Pour conserver son attrait à la vallée du Petit Morin, et y éviter l’effet de mitage qui transparaît déjà, il faudra veiller à ce que les développementsurbains y soient bien réfléchis, et les autorisations de constructions individuellesexaminées avec exigence. Par ailleurs, en augmentant le niveau de traitement decertains rejets venant des zones d’habitat, en coordonnant les manœuvres des
vannages des moulins, et en assurant unminimum d’entretien de la végétationdes berges, là où aucun syndicat ne s’estencore constitué, on donnerait au PetitMorin de meilleures caractéristiques,physiques et biologiques, permettant à une espèce noble, comme la truite,d’y prospérer. De même, en entretenantle cours aval de ses principaux affluents,ceux-ci pourraient devenir d’inté -ressants sites de frayères, favorisant lareproduction naturelle des poissonsdans une vallée riche de ses ressourcesnaturelles et de ses paysages. M.B. !
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Musée départemental desPays de Seine-et-Marne.
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La vallée du Petit Morinà Montdauphin.
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Deux rivières dont l’une est plus grande que l’autre ont été qualifiées depetit et de grand étant donné leur longueur, leur profondeur et leur débit.Loin de nous l’idée de les qualifier comme on le fit pour la Seine et
la Loire inférieure. Il est vrai du reste que l’origine du mot « mucre » ou « lumiorité » est encore incertain mais définit un lit profondément creusé. Savallée de part en part est étroite et parfaitement naturelle. En le remontant, maisje l’ai aussi descendu tant de fois, on le trouve courageux et intrépide, parfaite-ment équilibré, avec son entourage de feuillages et de collines plus ou moinsescarpées se distinguant ainsi presque totalement des cours d’eau de plaine. Du reste en revoyant comme je les ai vus tant de fois, ces sinueux cheminsd’eau, je les découvre sans cesse différents. A chaque mois de l’année, chaquejour, chaque heure, chaque instant, je ne les découvrirais semblables. Jamais la même couleur, jamais les mêmes reflets, jamais les mêmes mouvements. On pourrait dire jamais les mêmes.
Pourtant un peu avant qu’il ne se jette dans la Marne à la Ferté-sous-Jouarre,le Petit Morin traverse, à Saint-Cyr-sur-Morin un domaine culturel qui le trans-figure. Car Saint-Cyr fut d’abord Montmartre tant ce village, si bien caché, fut
proche de la vie de bohêmeparisienne. Cet ensemble serésume en trois noms qui le symbolisent et se trou-vent aujourd’hui quasimentréunis dans le Musée dépar-temental des Pays de Seine-et-Marne. Julien Caille etl’Œuf Dur, Pierre Mac Orlanet son havre du fantastiquesocial, enfin Pierre Guibertet l’Hôtel Moderne qui réu -nit tous les adeptes et où s’édifie la pyramide dessouvenirs de là-bas et d’àcôté. L’auteur de «Quai desBru mes» avait épousé la fille de Frédé, du «Lapin Agile»cabaret de Montmar tre. JulienCaille autre baron de labande, cordial frondeur créaune réplique en transfor-mant son hôtel en coloniede la Butte. Tout en mangeant
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Le Petit Morin, juvénile et frondeur
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Moulin sur le Petit-Morin par Pressac (collection particulière).
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gai et buvant sec dans la fermette dont ilreste une peinture sur le bâtiment, onfaisait des tas de gamineries. On peignitun tableau fort remarqué avec la queued’un âne.
Un peu plus loin se trouvait la maisonde Mac Orlan. Cet ancien combattant dubrouillard des ports et de la misère, avaitdonné au monde de la nuit et de l’aubesa dimension de l’imaginaire. Il allait deplus en plus à l’Hôtel Moderne avec sonbonnet à pompon, sa pipe et son perro-quet Dagobert. Car l’Hôtel Moderneréunissait des amis comme Chabrol,Brassens, Clavel, Gréco ou Flip. Et le restaurateur de ces cerveaux branchés fut
aussi le gardien d’une collection d’ethnographie devenue Musée des Pays de Seine-et-Marne.
Sortant de Saint-Cyr on remonte une vallée aux églises modestes, aux châteaux disparus, aux villages blottis le long de la rivière ou perchés aux sommets des collines. A Saint-Ouen le château s’écroule. A Bussières se situe le chalet de Scribe, auteur dramatique. A Sablonnières se devine le reste d’un
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La Maison de Mac Orlan par lui-même (collection particulière).
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Portrait de Mac Orlan par Flip (collection particulière).
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château des Maupeou. C’est là que se déroule le roman de Médéric Charot.Bellot garde encore son manoir aux quatre tourelles. Villeneuve conserve sa place du marché. Verdelot aux confins du diocèse de Meaux, de Troyes, et de Soissons possède le point le plus élevé du département à 215 mètres. Son église s’agrandit du côté du chœur mais est diminuée du côté de la nef. Si le manoir demeure la résidence du seigneur, la majestueuse forteresse de Launoy-Renault, jadis entourée de bois et d’étangs, est devenue, à cet
emplacement stratégique, unesimple demeure ayant apparte-nu à la famille d’Espence.Remarquons la superbe façadeRenaissance.
Puis la rivière va devenirrurale et prend sa source enpleins champs dans le maraisde Saint Gond. C.deB. !
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Reflets de l’église de Saint-Cyr-sur-Morin.
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La forteresse de LaunoyRenault qui domine la valléedu Petit-Morin.
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Au cœur de la biodiversité
Le Petit Morin et sa vallée font la démonstration de
l’intérêt écologique que peuvent revêtir certaines
parties du territoire. Le caractère relativement préser-
vé du cours d’eau et la variété des paysages de la
vallée, ont en effet permis l’installation et le maintien
d’espèces animales ou végétales souvent exigeantes.
Dans la rivière, c’est la présence du chabot et de la
lamproie de Planer qui a conduit à en inscrire une
large portion, de Verdelot à Saint-Cyr, sur la liste des
sites « Natura 2000 », ensemble de lieux réperto-
riés au niveau européen, dans lesquels vivent
des espèces suffisamment rares pour justifier leur
protection, et celle des milieux qui les accueillent.
On a vu précédemment que c’est aussi dans ce sec-
teur qu’il y a eu le moins d’interventions humaines
(hormis la création, ancienne, de moulins) ce
qui justifiera de pratiquer avec beaucoup de
précautions toute recherche d’amélioration de la
rivière, par exemple, dans un but piscicole.
D’ailleurs, dans les sites Natura 2000, un docu-
ment d’objectifs doit être établi afin de guider toute
intervention, et de permettre le maintien des
espèces remarquables qui ont justifié leur création.
En fonction de leurs caractéristiques (température
de l’eau, vitesse du courant, nature des substrats
composant le lit de la rivière : pierres, sable, vase)
les cours d’eau sont classés en deux catégories,
exprimant leur potentialité sur le plan piscicole.
La première catégorie, ou salmonicole, correspond
aux rivières d’eau vive où la truite peut vivre et se
reproduire, en compagnie des loches et chabots.
La seconde catégorie, ou cyprinicole, est celle des
rivières aux eaux plus lentes, et généralement plus
profondes, où vivent gardons, carpes et brochets.
En Ile-de-France, compte-tenu de la géographie,
les secondes sont les mieux représentées. Le Petit
Morin entre dans cette deuxième catégorie, mais
se trouve presque à la limite des deux, et présente
un peuplement intermédiaire, caractérisé par la
présence de goujons et de vairons.
La vallée, quant à elle, présente une multiplicité de
facteurs favorables à la diversité de la vie, végéta-
le et animale, expression de la biodiversité : la
pente relativement forte de ses coteaux, celui de
rive droite presque toujours exposé au sud, et celui
de rive gauche au nord, ces changements d’expo-
sition induisant des variations d’ensoleillement,
de température et d’humidité qui engendrent à leur
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tour, la multiplicité des milieux ; les diverses
couches géologiques que la rivière a entaillées
(limons, sables, argile à meulière, calcaire de Brie)
qui influent sur la nature du sol, et permettent
à des espèces ayant des exigences différentes de se
répartir en fonction de la structure du sol, ou
de sa teneur en argile ou en calcaire ; un fond de
vallée encore largement occupé par des prairies,
pâtures, quelques peupleraies, et une ripisylve –
boisement des berges – pratiquement continue ;
des pentes boisées, en friche, ou en vergers ;
de nombreuses mares résultant de l’extraction de la
meulière comme sur les hauteurs de Reuil-en-Brie
et de La Ferté-sous-Jouarre ; ou encore l’absence
de voies de communication importantes, et de
nuisances industrielles. Toutes ces caractéristiques
ayant été repérées, la Direction régionale de
l’environnement, service de
l’Etat, a délimité dans la vallée
plusieurs zones naturelles d’in -
térêt écologique, floristique ou
faunistique (ou ZNIEFF) dites
de type 2 lorsqu’il s’agit d’assez
grands territoires réunissant
potentiellement des milieux
favorables à la présence de plu-
sieurs espèces dignes d’intérêt –
ici, toute la vallée de Verdelot à
Jouarre – ou de type 1, lorsqu’un
espace, souvent de taille
moindre, correspond strictement
au type d’habitat permettant
à une ou deux espèces remar-
quables de s’y maintenir ; c’est
le cas de certains coteaux d’Orly
à Jouarre, et près du ru de
Bellot. Sans engendrer des
contraintes aussi fortes qu’un
site répertorié Natura 2000, ces
ZNIEFF doivent néanmoins être
prises en compte dans les docu-
ments d’urbanisme des commu-
nes, afin d’éclairer toute déci-
sion susceptible d’affecter les ter-
ritoires concernés, et, le cas
échéant, de réglementer certai-
nes pratiques, d’interdire
certains projets, ou en permettre la mise en
œuvre moyennant l’instauration de mesures
compensatoires.
Il est, enfin, dans la vallée du Petit Morin, un lieu
de conservation de variétés végétales qui ont
longtemps donné à celle-ci une activité renommée :
à Saint-Cyr-sur-Morin, au Musée départemental
des Pays de Seine-et-Marne, sont cultivées onze
variétés d’osier, ces saules aux rameaux à la fois
souples et résistants, dont on faisait des vanneries ;
bel exemple révélant d’une autre manière l’intérêt
patrimonial de cette vallée. M.B. !
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