le défi des ovni

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    LE DEFI DES OVNI

    "Le statut d'une hypothse ne se dtermine paspar la quantit de faits observs mais par leur qualit.

    Une thorie trouvera toujours des adeptes."

    Introduction

    epuis que nous existons, notre curiosit nous a permis de matriser certains phnomnesnaturels. D'autres phnomnes restent difficiles cerner. Ainsi en est-il de ces humanodessortis des "soucoupes volantes" et prsums issus d'un point prcis de l'univers o une

    autre forme de vie volue existerait. La caricature est assez svre mais c'est bien l que cecache l'objet du dbat.

    Chacun de nous a dj entendu parl de ce phnomne et bon nombre de personne le tourneen drision. Mais ne lenterrons pas trop vite. Je crois, sans trop me tromper, que la majoritdentre nous aimerait bien quils existent afin de conforter notre filiation cosmique. Comme nouslavons expliqu ailleurs1, cette dcouverte serait fondamentale et aurait des consquencesinimaginables sur notre avenir.

    Feu le Dr.James E.McDonald2, physicien de l'atmosphre travaillant activement dans les

    annes 1960 lucider le problme OVNI, estimait que c'tait "le plus grand problme scientifiquede notre temps". En compagnie de quelques chercheurs, il dfendit farouchement l'tude

    scientifique du problme OVNI. Malheureusement, quarante ans plus tard, la majorit desscientifiques demeurent rservs, sceptiques voire hostiles au phnomne.

    Les plus hostiles, parmi lesquels nous trouvons des astronomes, considrent que les OVNIrelvent de mprises ou dhallucinations, dautres - une minorit aujourdhui - sont convaincus quece phnomne na pas sa place dans un cadre scientifique. Les uns en appel notremconnaissance des lois de la Nature, les autres la sociopsychologie, au paranormal, voire aumythe religieux. Toutes ces tentatives dexplication ne sont pas ngatives pour autant. Car ce que

    lon considrait jadis comme du ressort de la mtaphysique ou du paranormal trouve aujourdhuiune explication rationnelle. Les clairs, les mtorites, les comtes ou les clipses neffrayent pluspersonne. La thorie du Big Bang nous permet dentrevoir les forces de la Cration et la physiquequantique nous permet de sonder les soubassement de la matire et d'entrevoir une harmonieentre nergie et matire. Ces thories sortent du cadre de la mtaphysique et nous les considronsavec le plus grand respect.

    Notre attitude est toute diffrente en ce qui concerne le phnomne OVNI car il soulve denombreuses questions sur sa nature et par voie de consquence sur la compltude de nosthories. Nous verrons plus loin que ces objets issus on ne sait do ont quelquefois laiss destraces tangibles sur le sol, sur les objets et mme sur quelques malheureux observateurs troptmraires. Ces apparitions tant fugaces et alatoires, sans preuves indiscutables reproductiblesce sujet rencontre difficilement l'approbation des scientifiques. C'est la principale raison pour

    laquelle la plupart d'entre eux ont rejet la problmatique OVNI dans le domaine despseudosciences. Toutefois il faut saluer le courage de quelques chercheurs qui nhsitent pas quitter leur laboratoire pour tenter d'expliquer l'impossible.

    Aujourd'hui, contrairement la priode antrieure l'exploration spatiale, on peutsrieusement considrer que le phnomne OVNI est du ressort des sciences exactes; il peut-tretudi par les physiciens par exemple. La Science met leur disposition des moyens de dtection,pour ne citer que les satellites artificiels. On ne peut plus tre d'accord avec les scientifiques quiconsidrent que le phnomne OVNI ne peut-tre abord que par les disciplines qui touchent auxsciences humaines. Les associations qui osent s'attaquer ce problme disposent aujourd'huid'arguments suffisamment tayer pour tenir tte leurs dtracteurs. Jespre que le texte qui suitvous en convaincra.

    1Cf l'ouvrage consacr la bioastronomie, "Bouillon de culture".

    2J.McDonald, "OVNI : Le plus grand problme scientifique de notre temps", texte prsent la Socit amricaine des Directeurs de Journaux, traduit in

    Phnomnes Spatiaux, N spcial, 1969.

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    DfinitionAinsi que le compte-rendu historique le rappellera ci-dessous, le Dr.Hynek fut conseiller

    scientifique de l'Arme de lair amricaine et considr comme l'un des astronomes les plusobjectifs de cette controverse, souhaitant une tude approfondie du problme OVNI. Dcd

    3en

    1986, il tait directeur du centre de recherche astronomique Lindheimer de la NorthWesternUniversity en Illinois et avait fond en 1973 le Center for UFO Studies (CUFOS) toujours actifaujourd'hui. Il relata son exprience de plus de 20 annes d'tude du phnomne OVNI dans unouvrage clbre intitul Les Objets Volants Non Identifis : mythe ou ralit ?4, dans lequel il dfinitun OVNI de la faon suivante : "La perception relate sous forme crite, d'objets ou de lumires,observs dans le ciel ou au sol et dont l'aspect, la trajectoire, le comportement gnral et laluminescence ne suggrent pas une explication logique et conventionnelle, et qui est nonseulement mystrieuse pour l'observateur original, mais demeure non identifie aprs examenminutieux de toutes les preuves disponibles par des personnes qui sont techniquement capablesde procder une identification de sens commun, si cela est possible".

    Approche du phnomneSi on estime quelques centaines les notifications d'OVNI, qui chaque jour, sont rapportes

    sur l'ensemble de la Terre, on peut se demander pourquoi le phnomne OVNI reste-t-il simystrieux. En fait, les OVNI sont observs par Monsieur-tout-le-monde, vous et moi le caschant, et de rares exceptions prs, jamais deux fois par la mme personne et dans les mmes

    conditions. C'est le premier facteur qui dmotive les scientifiques.Devant l'ampleur du phnomne, de nombreux pionniers, souvent indpendants et solitairesont cherch comprendre ce que la science refusait de reconnatre.

    Il faut en effet bien constater que depuis des dizaines d'annes, les tmoins ont aperuquelque chose d'inhabituel dans le ciel ou prs du sol, qu'un jour ou l'autre les universits devrontprendre en considration et surtout ne pas ngliger. C'est le premier pas d'une dmarchescientifique qui, nous le verrons, n'est pas toujours prise en compte. De nos jours cette prise deconscience s'effectue de faon discrte, notamment travers la participation de quelqueschercheurs avec les associations nationales.

    Aux yeux des tmoins, les lumires ou les objets qu'ils ont vu prsentent tous les aspects dela ralit, mais chacun reconnat qu'il s'agit l d'une interprtation subjective qui doit tre objective.La plupart du temps l'observation est en effet bien relle, les canulars tant plutt rares. Mais ainsique nous le verrons, les tmoins ont peut-tre assist la manifestation d'un phnomne rare mais

    naturel, dont ils ignoraient l'existence : combien d'entre nous ont dj vu un clair en boule ou larflexion de lumires dans l'atmosphre ? Mon pre a personnellement assist aux deuxphnomnes, c'est exceptionnel, mais il confirme la rgle.

    Ce qui est "non identifi" pour les uns est de nature bien dfinie pour d'autres. Chacun denous voit tous les jours des objets "non identifis" : une ombre fugitive dans un arbre, un pointbrillant qui file dans le ciel, une masse qui s'engouffre dans un fourr. Par l'exprience acquise,l'observation dtaille de la nature et notre culture, nous savons par exemple que les objetsentr'aperus sont respectivement un oiseau, un avion de ligne et peut-tre notre chat. Pour treprcis nous aurions eu besoin d'affiner notre analyse de la situation. C'est l'exprience du tmoin etla prcision des donnes qui bien souvent font dfaut dans les notifications d'OVNI.

    A l'heure actuelle, dans la majorit des cas, l'interprtation rationnelle des faits permetd'lucider jusqu' 90% des tmoignages. A travers une critique des sources mthodique qui tamisetrs finement les comptes-rendus, des enquteurs aguerris ce genre de travail peuvent conclure

    sereinement, au grand regret des tmoins, que la plupart du temps ces derniers ont eu la mprisede confondre un OVNI avec un phnomne naturel ou un objet connu.L'impact des ractions sociopsychologiques est un autre aspect du phnomne qui n'est pas

    ngligeable non plus. L'tude du comportement des hommes en socit, l'influence inconscientedes mdias et les motivations du tmoin sont des facteurs dont les enquteurs doivent tenir compteet nous prendrons le temps d'analyser cette approche du phnomne.

    Malgr le filtrage de l'information brute, une fois objective il reste un pourcentage demanifestations rfractaire toute explication. Aprs avoir conduit une enqute minutieuse auprsdes tmoins et tent de trouver une explication rationnelle leur observation, le mystre demeure.Parfois les faits sont corrls avec des conditions physiques particulires que l'on retrouve dansd'autres notifications quivalentes. Malgr la collaboration des autorits - souvent impliques dansdes missions tenues secrtes -, dans un certain nombre de cas irrductibles, tous les spcialistesavouent finalement leur incomptence devant notre mconnaissance de la nature.

    3K.Henize, "J.Allen Hynek: 1910-1986", Sky & Telescope, August 1986.

    4J.A.Hynek, "The UFO Experience - A Scientific Inquiry", Chicago:Henry Regnery, 1972 traduit in J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifis: mythe ou

    ralit ?", Belfond, 1974; Robert Laffont, 1978 - J.A.Hynek, "The Hynek UFO report", Dell, 1977.

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    Les traces matrielles d'OVNI ou leur photographie, les chos radars multiples et corrlsavec les observations des tmoins ou les rencontres rapproches avec des humanodessymbolisent toute la problmatique du phnomne OVNI. Nous avons des traces tangibles ou desmesures physiques mais l'exprience n'est pas reproductible.

    Notre dmarche n'est pas ambigu car c'est une saine curiosit qui nous motive. Malgr lanature indtermine du phnomne et son inconstance, nous devons runir toutes lescomptences pour repousser toujours plus loin les limites du savoir. Seuls des chercheurs nonconformistes, ayant le got de comprendre l'inexpliqu renverseront le statut de l'ufologie, celuid'une science en qute de lgitimit.

    Classification des rapportsToutes manifestations d'OVNI confondues, on recense sur les 4 continents des vnements

    inexpliqus. Les observations sont pour la plupart effectues dans les pays o sont menes lesinvestigations les plus actives. Il s'agit notamment des Etats-Unis, du Canada, de la France, del'Espagne, de l'Australie, de l'Argentine et de l'Angleterre. Il faut galement citer le Brsil,l'Allemagne et la Belgique qui, ces dernires annes, ont fait l'objet de nombreuses dpositions.

    Tous les tmoins relatent l'observation d'objets matriels ou de lumires, mobiles ou fixes,plus ou moins rapprochs, de traces sur le sol ou des effets inhabituels, et exceptionnellement dela prsence de cratures doues de mouvement l'entoure. Au-del de la mprise ou d'un signede folie, ces expriences relatent des incidents rels mais temporaires que le Dr.Hynek

    5classa

    naturellement en deux grandes catgories d'vnements.

    1. Les rapports dans lesquels l'OVNI est dcrit comme ayant t observ une certaine distance :- Les Lumires Nocturnes : des lumires non identifies sont vues la nuit dans le ciel. Ce sontpresque invariablement la luminosit, la couleur et le mouvement d'une lumire qui sont les seulslments remarqus. Les rapports de cette catgorie sont les moins tranges mais constituent ungroupe notable parmi les "vritables" notifications d'OVNI.- Les Disques diurnes : des OVNI observs en plein jour, de forme frquemment discodale ouovode. Beaucoup moins nombreux que la catgorie prcdente, il subsiste toutefois plusieurscentaines de cas qui rsistent au filtrage.- Les Radar-Optiques : l'OVNI est capt au radar et visuellement (la dtection radar seule n'tantpas retenue en raison de l'absence de filtrage suffisant pour tablir avec une certitude raisonnablel'origine du phnomne).Les Lumires Nocturnes et les Disques Diurnes ne s'excluent mutuellement mais pour lesobservations de nuit seules les caractristiques de la ou des lumires sont la plupart du tempsremarques.

    2. Les rapports concernant les observations rapproches :- La rencontre rapproche du 1

    ertype : un OVNI est vu de prs sans qu'il y ait d'interaction avec

    l'environnement ( l'exception du choc motionnel que subit l'observateur).- La rencontre rapproche du 2

    etype : une rencontre du 1

    ertype laquelle s'ajoute des effets

    physiques sur l'entourage, vivant ou inanim. Elle se manifeste habituellement par des traces sur lesol ou la vgtation, la panique chez les animaux, des pannes momentanes des objets inanims(principalement des automobiles). Il est indiqu, dans ce cas prcis, que ds la disparition del'OVNI, les vhicules fonctionnent nouveau normalement.- La rencontre rapproche du 3

    etype: ce sont des rapports mentionnant la prsence d'"occupants"

    tout autour de l'OVNI. Cette catgorie impose la crdibilit foncire du tmoin.

    Le Dr.Hynek fait une distinction nette entre les rapports de ceux qui font tat de la prsenced'tre supposs intelligents dans l'"engin spatial" et ceux qui manent de soi-disant "contacts", carils se croient souvent chargs divinement de diffuser un message. Non seulement ces"communicants" se rvlent-ils souvent tre des fanatiques pseudo-religieux, mais ils prsententinvariablement un trs faible indice de crdibilit. Cela provoque la rise des scientifiques et dupublic, renforant l'image populaire des "Martiens" et le ct science-fiction du problme. Cesderniers sont dit-il, en gnral "refouls au portail" par le filtrage.

    5J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifis: mythe ou ralit ?", op.cit., pp46-51.

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    Apercu historiqueI.

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    Historique6

    es OVNI font partie du dcor de l'humanit depuis la prhistoire et l'apparition de l'art parital.Mais suffit-il d'interprter une peinture rupestre ou une statue en fonction de ses motionspour affirmer qu'il s'agit de la reprsentation d'tres extraterrestres ? Bien sr que non. Etpourtant. Les ufologues idalistes voient par exemple dans les fameuses peintures des

    grottes du Sahara ou de Valcamonica en Italie du nord, des figures humaines portant des casqueshermtiques hrisss d'antennes. Pour le paloethnologue Jean-Loc Lequellec

    7il s'agirait plutt de

    la symbolisation d'un masque "calebasse". Ailleurs, dans les grottes d'Altamira ou en Ardche leshommes prhistoriques ont dessin des objets possdant une sorte de "train d'atterrissage".Lequellec ou Anati y voit des symboles initiatiques.

    Scientifiquement parlant, de nombreux tmoignages ont t recueillis depuis l'Antiquit maisils ne reposent sur aucune donne fiable. Les comptes-rendus sont allgoriques, fragmentaires etmanquent souvent de crdibilit. Tous les auteurs citent toutefois l'observation d'objets brillants envol ou sur le sol. Citons les "chars volants" et les "dragons de feu" de la Chine impriale, les"buissons ardents" du Proche-Orient ou le projectile "flamboyant, brlant d'un feu sans fume" dansle Drona Parva indien. Plus rcemment, nous pouvons lire les descriptions de "chrubins s'levantde terre, accompagns de roues" chez le prophte Ezchiel

    8(-593 ACN) ou la poursuite de l'arme

    d'Alexandre le Grand (-329 ACN) par deux objets volants. Tite-Live, Pline l'Ancien ou Cicronrapportent des manifestations d'OVNI tout aussi nigmatiques.

    D'autres soi-disant preuves sont reproduites sur des fresques mdivales ou de laRenaissance. On y voit des objets dans le ciel, renfermant quelquefois une silhouette. Enfin denombreux "experts" ont reconnus des "extraterrestres" dans des statuettes japonaises, de l'le dePques, du Prou, d'Egypte ou d'Australie. Tous ces indices n'ont encore une fois qu'une valeuranecdotique et chacun sait qu'une oeuvre d'art, comme un texte sacr, peuvent tre interprts parchacun de plusieurs faons.

    Nous reviendrons sur ces thmes et leurs interprtations en temps utile, mais il dj ais decomprendre que beaucoup de ces phnomnes s'expliquent aujourd'hui de faon naturelle.

    Nous pouvons toutefois citer quelques vnements historiques qui ont marqu la mmoire deshommes, au point de figurer dans les comptes-rendus scientifiques. En 1561 par exemple leshabitants de Nuremberg observrent des objets cylindriques et des sphres en volution au-dessusde leur ville tandis que le mme vnement se reproduisit Ble en 1566.

    Le 20 mai 1646 au-dessus de Londres dtranges signes sont apparus dans le ciel et dessons indsirables. Lvnement fut remarqu par divers civils honntes, sobres et de bon crditcrivit T.Forcet cette anne l. Les tmoins ont vu des hommes dans le ciel faisant des efforts,sacharnant et tirant ensembles, lun deux tenant un glaive. Plus tard entre Newmarket et Thetfordont vit un pilier de nuages descendre sur la terre, la garde dpe dirige vers le bas. Lephnomne dura environ une heure et demi.

    De 1762 1870 de nombreuses observations ont t consignes. Quelques unes dcriventdes lumires mystrieuses dans le ciel ou des objets arrondis observs de jour. Il est important derelater ces observations car cette poque il nexistait pas de tlgraphe, ni de tlphone ou deradio pour rapidement propager ces nouvelles.

    De 1870 au tournant du sicle, une srie de notifications font tat de la prsence dobjets envol. En Angleterre, le Times rapporta lobservation dune forme elliptique suivie dune sorte dequeue qui stendait sur quelque 30 darc et qui traversa le limbe de la Lune. La mme annel'astronome franais Trouvelot de l'Observatoire de Paris observa dans le ciel des objets quiressemblaient ceux de Ble et de Nuremberg et qui "se dplaaient comme un disque tombantdans l'eau". Le 1er aot 1871, un grand objet circulaire fut observ au-dessus de Marcinelles, enFrance. Il se dplaait lentement dans le ciel, apparemment haute altitude et fut visible environ 15minutes.

    Cest le 25 janvier 1878 que pour la premire fois on compara un OVNI avec une soucoupevolante. John Martin, fermier habitant prs de Denison, Texas, rapporta dans le Daily Newsavoirobserv le mardi matin un objet sombre dans le ciel qui se rapprochait de lui : Sa forme particulireet sa vitesse dapproche ont attir mon attention. Lobjet est pass presque au-dessus de moi une

    6H.Evans, J.Spencer et BUFORA Phenomenon - Forty years of Flying saucers, Avon Books, 1989 - Pour ceux qui prfrent consulter des ouvrages

    iconographiques grand format lire, Le phnomne des OVNI, Time-Life, 1988 - J.Spencer, World Atlas of UFOs, Smithmark, 1991 - UFO: Theconituing enigma, Readers Digest, 1991.7

    J.-L.Lequellec, "Les Martiens du Sahara", OVNI Prsence, 51, 1993, p4 - J.-L.Lequellec, "Symbolisme et art rupestre au Sahara", L'Harmattan, 1993,p553.8 La Bible, Ezchiel, ch.10, Jn.19 - J.Blumrich, "The Spaceships of Ezekiel", Bantam, 1974 - J.Valle, UFOs in space - Anatomy of a Phenomenon,

    Ballantine Book, 1974 - D.Knight, "UFOs: A picturial History from Antiquity to the Present", McGraw-Hill, 1979 - C.Piens, "Les OVNI du pass", Marabout,1977 - Pline l'Ancien, "Histoire naturelle" (livre II) - Cicron, "De la Divination".

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    altitude respectable et avait la dimension dune grande soucoupe. Il ressemblait un ballon. Il estensuite parti si rapidement que je lai vite perdu de vue dans le ciel.

    Le 22 mars 1880, plusieurs objets brillamment lumineux furent observs Kattenau enAllemagne. Observ juste avant le lever du Soleil, ils ont t dcrits comme venant de lhorizon etse dplaant dest en ouest. Cette observation a t publie dans la magazine Nature

    9.

    En 1885 le magazine franais LAstronomiepublia la premire photographie dun OVNI. Elleavait t prise le 12 aot 1883 lObservatoire de Zacatecas au Mexique par Jose Bonnila. Alorsquil observait la surface solaire au tlescope, il vit plus de 300 objets traverser le disque du Soleil.Equip de plaques photographiques humides il prit plusieurs photographies du phnomne au

    1/100e de seconde. Malgr les bruits les plus divers, il semblerait toutefois que Bonnila ait observune formation doies sauvages. La mme anne, M.Mavrogordato observa en Turquie de curieuxobjets voluant basse altitude. L'un d'eux ressemblait un disque dont la taille apparente valait 4 5 fois celle de la Lune.

    En 1893, des roues et des disques diurnes furent observs en mer du Japon. Le 26 aot1894, un amiral anglais rapporte lobservation dun grand disque muni dune sorte de queue.

    Lanne suivante, anglais et cossais relatrent lobservation dobjets de forme triangulaire,similaires ceux observs dans les Indes Hollandaises. Etant donn quaucun avion ou dirigeablene ressemblait ces objets, plusieurs astronomes ont suppos que ces mystrieux objetspouvaient provenir de lespace.

    Les Etats-Unis connatront leur premire vague d'OVNI en novembre 1896 lorsque plusieurs

    centaines d'habitants de la rgion de San Francisco aperurent un grand objet sombre "en formede cigare, avec des ailes tronques". L'objet sera aperu dans les heures qui suivirent par desmilliers d'autres personnes au nord de la Californie. Quelques mois plus tard, en avril 1897, le NewYork Herald Tribune

    10rapporta cette observation : "Pendant plusieurs jours, des milliers de

    personnes ont signal un mystrieux aronef en forme de torpille, qui volait au-dessus des Etats-Unis : Kansas City, Chicago, Benton, etc. La nuit, des lumires rouges et vertes scintillaient sur sescts. De puissants faisceaux lumineux partaient de l'appareil, explorant le paysage en-dessous delui". Selon les astronomes qui lobservrent loculaire dun tlescope, de petites ailes seprojetaient sur les cts de lobjet. LOVNI fut observ dans le Mid West mais galement au Sud deSt Louis et dans le Colorado.

    Le 16 avril lobjet disparu du Mid West pour rapparatre - ou un objet similaire - le 19 avril SisterVille en Virginie occidentale. Ce matin l la ville fut rveille par les sifflements dune scierie.Les personnes qui sortirent de leur maison firent une trange observation. Un objet en forme de

    torpille se trouvait au-dessus deux, projetant une lumire aveuglante vers le sol, en balayant largion. LOVNI semblait mesurer 60m de long et 10m de diamtre. Il disposait de bouts dailes etde lumires rouge et verte sur les cts. Durant prs de 10 minutes lobjet survola la ville puistourna vers lest et disparu.

    Ces deux tranges ballets ariens mritent d'tre relats parce qu'ils impliqurent des milliersde personnes. Le raisonnement qu'on applique d'ordinaire l'observation isole, en la rejetant biensouvent par manque de donnes ou comme tant le produit de concidences ou d'une mprise,s'applique difficilement lorsqu'il se produit en prsence d'une masse de tmoins. La probabilit qu'ils'agit d'une concidence est extrmement... improbable, car le risque d'avoir mal interprt unphnomne connu n'existe pratiquement plus (on peut toujours quantifier une probabilit ngative).

    Du reste, il est possible que certains observateurs aient conserv en mmoire le volexprimental du vaisseau de Pennington qui senvola du Mont Carmel en Illinois en 1891, et relat lpoque dans Scientific American. Construit limage des vaisseaux de Jules Verne, ce

    dirigeable en forme de torpille disposait dune immense hlice lavant, dune grande crte dorsaleet dun empennage de belle taille. En-dessous de la torpille, dans laquelle tait dispose deuxhlices verticales, se trouvait une longue nacelle quipe de 13 hublots. Illustrant lun desnombreux projets de lpoque, ce vaisseau a pu servir de modle la vague de 1896.

    Madressant aux dtracteurs du phnomne OVNI, les objets observs durant la vagueamricaine sont galement intressants car ils dcrivent des "airships" dont les performances et lescaractristiques ne pouvaient pas tre gales par les aronefs de l'poque. Le Zeppelin ne serainvent que trois ans plus tard, en Allemagne, et ne disposait pas de projecteurs. Quant au premieravion, il est franais. En 1897 Clment Ader effectuera un vol de 300m sur l'Eole III.

    Il nempche qu cette poque l dj, lufologie avait ses dtracteurs et ses canulars 11. Ainsien 1824, lastronome allemand Franz von Paula Gruithuisen raconta comment il avait dcouvert les

    9 Nature, 22, 1880, p64.10

    New York Herald Tribune, 10 april 1897.11

    Michael J. Crowe, Extraterrestrial Life Debate (1750-1900). The Idea of a Plurality of Worlds from Kant t Lowell, Cambridge

    University Press, 1986.

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    traces dune forteresse sur la Lune. Dautres soi-disant dcouvertes seront publies dans lesannes qui suivirent, tant en Europe quaux Etats-Unis. En 1835 par exemple, le journaliste new-yorkais Richard Adams Locke du nouveau journal, le Sun12 publia un article rapportant quelminent astronome John Herschel, alors en Afrique du Sud, avait dcouvert un humanode portantune toison de la plus belle teinte cuivre et dot dailes de chauve-souris... Locke vendit la mchelanne suivante lorsque lastronome Camille Flammarion rfuta la dcouverte dHerschel devantlAcadmie des Sciences Paris. Cela avait t pour Locke une faon de se moquer de certainsastronomes avocats de lexistence dune vie intelligente sur la Lune. Cette fois-ci le fondateur duSun, Benjamin Day, avait t complice de cette supercherie pour accrotre les ventes de sonjournal. Enfin, en 1896 le colonel H.G.Shaw13 dit avoir rencontr des humanodes prs lenlever bord dun airship destination de Mars et un journal de Virginie 14 relata le dbarquement de septgants martiens au crne disproportionn en 1897. On peut donc considr que le concept delenlvement extraterrestre tel que nous le connaissons aujourdhui remontent cette poque l,bien quil existe des textes antrieurs cette poque.

    Parmi les rcits a priori dignes de foi, lobservation la plus tonnante fut ralise le 2 juillet1907, prs de Burlington, Vermont, lorsque plusieurs tmoins ont observ un objet en forme decigare survoler la ville. Peu aprs lavoir vu, un objet rond lumineux descendit du ciel en clignotant,puis explosa15.

    Le 8 avril 1914, des tmoins ont observ Fort Worth, Texas, une trange ombre sous les

    nuages bas. Elle semblait provoque par un norme objet planant au-dessus des nuages. Malgrle fait que la couche nuageuse se dplaait, lombre demeurait immobile. Elle diminua ensuite detaille et disparu rapidement, comme si elle slevait verticalement16.

    En 1934 Nicholas Roerich17, chef dune expdition au Tibet et ses quipiers observrent trshaut dans le ciel national un objet se dplaant grande vitesse du nord au sud. Muni de jumelle,Roerich nota que lobjet avait une forme ovale, visiblement de grande taille et refltait les rayons duSoleil comme sil sagissait dun matriau brillant poli. Alors quil le suivait du regard, lobjet asoudainement chang de direction pour se diriger vers le sud-ouest. Il disparu en quelquesinstants.

    A cette poque les dirigeables tait bien connus de la plupart des gens. Certains pensaientquil sagissait de vaisseaux amricains. Mais une vrification ultrieure prouva quaucune nation nepossdait de tels vaisseaux.

    Ce fut la dernire observation faite avant la seconde guerre mondiale. Durant lt de 1946,

    aprs que les Russes aient pris Pennemunde, la base de missile Nazi, des fuses fantmesfurent observes au-dessus de la Sude. Pratiquement toutes les observations furent faites de nuitet personne ne put les dcrire comme des soucoupes volantes ou similaires aux objets diurneshabituels. Les tmoins dirent avoir observ des lumires rouge, verte, bleue et orange souventfloues ou vaporeuses suite leur grande vitesse de dplacement.

    Vers janvier 1947, la vague de fuses fantmes svanouit progressivement en Europe. Aumme moment, le phnomne OVNI resurgit aux Etats-Unis.

    Mais il est plus tonnant encore que des lumires et quelques fois des soucoupes volantessoient simultanment notifies au-dessus de la Turquie, de la Grce, de lEspagne, du Portugal etmme du Maroc.

    Sans dire quil y eut des milliers dautres tmoins, parfois groups en un mme lieu, on peut

    raisonnablement conclure que des OVNI sont apparus dans le ciel la fin du XVIIIe et au XIXe

    sicle. Si ces objets proviennent vritablement de lextrieur du Systme solaire, il y la matire penser, sujet sur lequel nous reviendrons car il pose plus de questions quil nen rsout.Mme si les dtails de ces observations sont perdus, la question est de savoir ce que ces

    tmoins ont observ. Considrant que les tmoins ont relat une exprience authentique, leurprofession - militaires, astronomes, chefs dentreprises, responsables publics - me poussent penser que leur dsir de discrtion fut contr par une situation extraordinaire qui dpassa leurentendement. Sinon, autant le dire brutalement : tous les tmoins sont des mythomanes !

    De nos jours les scientifiques restent trs prudents quand ils se prononcent sur le sujet. Laplupart des astrophysiciens questionns considrent que nous connaissons encore fort mal lesphnomnes atmosphriques et gophysiques en gnral, sous-entendant que les OVNI ne

    12Sun (New-York), 25 august 1835.13Evening Mail de Stockton (Californie), 26 november 1896.

    14Daily State Journal, 1897 (Parkersburg, Virginie).15

    Weather Review, 1907, p310.16

    Weather Review, Nr 4, 1913, p599.17

    N.Roerich, Altai Himalaya, p361.

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    seraient que des manifestations bien naturelles ou des interprtations errones de phnomnesconnus. Sils nen sont pas, ces OVNI tombent alors dans le domaine du mythe et descomportements socio-psychologiques... Les rares scientifiques ayant tent leur chance dans la voiedune explication en relation avec les extraterrestres ont encore beaucoup de travail abattrepour persuader leurs confrres

    18.

    Cest ainsi que feu le Dr.Donald H. Menzel, astrophysicien et ancien directeur du HarvardCollege Observatory et membre du Smithsonian Astrophysical Observatory tait un faroucheadversaire de la thse extraterrestre. Il voyait dans tous ces vnements des effets optiques ou deshallucinations collectives.

    Mais la rptition et la cohrence des tmoignages nous poussent considrer que tous lesnarrateurs ne sont pas des mythomanes. Si les vnements qu'ils ont relats ont dpass leursens commun, on peut valablement imaginer qu'ils ont observ quelque chose d'inhabituel dans leciel ou sur le sol cette poque l. Quant savoir s'ils avaient toutes les donnes en main,probablement pas, mais personne ne peut l'affirmer. Dans ces conditions il serait contraire ladmarche scientifique de ne voir dans toutes ces manifestations que des phnomnes naturels oudes crations de l'esprit. Nous sommes toutefois contraints de les classer dans la rubrique desanecdotes par manque de preuves, d'vidences comme diraient les avocats de la dfense.

    C'est ce manque de rigueur qui enferme toute la problmatique OVNI dans un dbat oiseux etstrile o les ractions sont souvent pidermiques. Si nous voulons discuter srieusement de ceproblme, poser aujourd'hui les jalons d'une future discipline part entire, nous devons donc noustourner vers des sources contemporaines19, pour lesquelles tout l'arsenal de la science peut-tremis en oeuvre.

    18Ciel et Espace, OVNIS Lavis des astronomes, 268, avril 1992, p26.

    19R.Hall, "Uninvited Guests. A documented history of UFO sightings, Alien Encounters and coverups", Santa Fe: Aurora, 1988 - E.Evans et J.Spencer,

    "UFOs 1947-1987", Fortean Tomes, 1987 - J.Randles et P.Warrington, "Science and the UFOs", Basil Blackwell, 1985.

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    Les notifications dOVNI aux Etats-UnisII.

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    La naissance dun phnomne

    Laventure de Kenneth ArnoldOn peut dire que le phnomne OVNI fut mdiatis avec l'ampleur que nous savons partir

    de 1947. En effet, en avril de cette anne, alors quun observateur mto suivait un ballon authodolite au-dessus de Richmont, en Virginie, un curieux objet traversa son champ de vision.Lobservateur dlaissa son ballon et essaya de suivre le mystrieux objet malgr sa grande vitesse.

    Malheureusement, ce premier rapport fut censur par lUS Air Force. Nous ne connaissons toujourspas laltitude, la vitesse, ni la forme de lobjet qui parait-il fut estime avec prcision.Et ainsi que chacun le sait aujourdhui, c'est le 24 juin 1947 qu'un habitant de l'Oregon, Fred

    Johnson, observa dans le ciel limpide des monts Cascades 6 disques lumineux voluant faiblevitesse. Durant laprs-midi, un pilote priv de 32 ans, Kenneth Arnold

    20, survola l'tat de

    Washington entre Chehalis et Yakima, cherchant les traces d'un C-46 perdu par l'armeamricaine. Vers 14h hauteur du mont Rainier, dans les montagnes Rocheuses, il croisa 9disques trs brillants et trs rapides qu'il ne put identifier. Il estima leur longueur entre 12 et 15 m.Ils montaient presque la verticale atteignant plus de 3500m d'a ltitude et effectuaient des piqus une vitesse estime 2700 km/h. Ils volaient, dclara Arnold

    21, comme des oies, formant une

    chane en diagonale, comme sils taient attachs ensembles. Les OVNI serpentaient entre lespics montagneux et disparaissaient parfois derrire ceux-ci. Chacun avait un mouvement sautillant,analogue celui d'"une soucoupe avanant sur de l'eau".

    Arnold signala son observation lors d'un ravitaillement et repris son travail. Les observationsse rptrent, si bien qu'en cette journe du 24 juin on recensa une vingtaine d'observation d'OVNI.A la fin de sa journe, les reporters de Yakima attendirent Arnold au pied de son avion. Il leurraconta son histoire et le lendemain les rdacteurs baptisrent ces mystrieux objets volants"soucoupes volantes" : le mot fit fortune et devint une expression courante, bien que dsuteaujourd'hui.

    Pour le Dr.Menzel les soucoupes volantes d'Arnold taient des nuages lenticulaires ou uneillusion cre par "des tourbillons de neige qui enflent comme des ballons au sommet des crtesrocheuses" et qui rflchissaient le Soleil comme des miroirs. L'ATIC (Air Technical IntelligenceCenter) tait divise en deux camps. Les uns pensaient qu'Arnold avait vu des avions ractionordinaires volant en formation et qu'il fit une mauvaise estimation de leur distance et de leur vitesse.Les autres pensaient qu'il s'agissait bien "d'aronefs interplantaires". Le physicien BruceMaccabee de l'Universit de Washington ne partageait pas les convictions de Menzel et des

    sceptiques membres de l'ATIC, d'autant que ces "nuages" taient censs se dplacer 2700 km/het taient pass derrires les montagnes ! Nous le retrouverons plus tard, en 1979. Menzel avait coeur de dfendre la "thorie du mirage" auprs du Pentagone, mais elle tait indfendable, mmepar les attachs scientifiques

    22de l'Air Force ! Ruppelt conclut nanmoins que l'histoire fut classe

    parmi les cas "Inconnus".

    La lgende de RoswellEn juillet 1947 des tmoins rapportrent quun mystrieux objet s'tait cras prs de la base

    de Roswell, au Nouveau-Mexique. La manchette du journal local parla d'une soucoupe volantemais cette hypothse fut rapidement dmentie par les autorits militaires. Une rumeur diffusa lideque l'objet, qui avait t suivi au radar par les contrleurs de White Sands, tait couvert par lesecret car des militaires se seraient immdiatement empars de tous les dbris qu'ilstransportrent la base de Wright-Patterson de Dayton, en Ohio pour analyse. William Mac Brazel,

    son principal tmoin sera mis au secret pendant 24 heures et les militaires impliqus dans cettemission n'en parlerons plus. L'histoire en resta l, jusqu' ce que la rumeur resurgit en 1967 etamplifie l'affaire comme jamais elle ne le fit depuis en matire d'ufologie

    23. Partisans et dtracteurs

    de la thse extraterrestre saffrontent encore sur le sujet, mais aucun scientifique, quelque niveaude scurit quil soit ou ait t ne peut confirmer lorigine extraterrestre de lobjet ramass Roswell.

    20K.Arnold, I did see the flying disks, Fate, spring 1948, vol.1, n.1, p4 et suivantes - E..Ruppelt, "Report on Unidentified Flying Objects", Doubleday-Ace, 1956; "Face aux soucoupes volantes", France-Empire, 1958, p28.21

    Project Blue Book, Brad Steiger Ed., Ballantine, 1976, p23.22

    Cf "Quantitative Aspects of Mirages", Report 6112 du premier-lieutenant F.Menkello attach l'Environmental Technical Applications Center. 23

    Trop controvers et sans preuves indubitables, l'incident de Roswell est repris en annexe.

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    Les enqutes de lUS Air Force

    Les notifications d'OVNI se rptant, l'US Air Force fut contrainte d'ouvrir une enqute. Fin1947 des contacts pistolaires eurent lieu entre le commandant gnral de ce qui tait alors lesForces Armes de l'Air et le chef de commandement du Matriel Arien de l'ATIC, la basearienne Wright-Paterson de Dayton. Le 23 septembre 1947, le directeur de l'ATIC crivit aucommandant de l'Arme de lair que les OVNI existaient rellement, et il s'engageaitpersonnellement au nom de son personnel trouver la justesse de cette proposition, ce qu'il fitdurant les mois qui suivirent.

    Le 22 janvier 1948 le Projet Sign tait sur pied, affect d'une priorit 2 A, immdiatementderrire la priorit majeure 1 A. Son but tait de vrifier si ces OVNI taient un danger pour lascurit de l'tat ou s'il s'agissait de simples phnomnes naturels. Le Pentagone demanda lesservices du professeur J.Allen Hynek, alors professeur d'astronomie, attach l'Universit d'Etatde l'Ohio. Son rle consista contrler si les notifications pouvaient avoir une origine astronomiquemal interprte. On le pria de travailler indpendamment des autres conseillers et des membres duprogramme, dans le but de le prserver de tout parti pris. Lobservation dArnold sera classeIncident #17 dans le Project Sign.

    Mais Hynek apprit rapidement que des dissensions rgnaient l'intrieure de l'quipe.L'opinion des membres tait scind en trois camps : ceux qui maintenaient qu'il s'agissait d'enginsrusses, les fervents dfenseurs de la thse extraterrestre et les adeptes de l'interprtationsociopsychologique. C'est ainsi que le Projet Sign dut faire face une "rupture d'explication" :puisque une technologie extraterrestre ne pouvait pas exister; donc cela n'existait pas. Il avait sadcharge traiter un grand nombre de comptes-rendus qui, reconnu Hynek

    24"pchaient tant par la

    qualit que par la prsentation, le pire (notifications ineptes, observations de Vnus ou de mtoresnon reconnus pour ce qu'ils taient) et le meilleur leur tant propos indistinctement". En fait, cerejet tait simplement provoqu par un manque de coordination. Comme le dira le capitaine EdwardJ.Ruppelt

    25, "on s'attaqua au problme au milieu d'une confusion organise".

    Au printemps 1948 le terme "soucoupe volante" fut introduit en couverture du premier numrodu magazine amricain Fate qui raconta l'aventure de Kenneth Arnold

    26. Nous assistions la

    naissance d'une prise de conscience collective : le phnomne OVNI existait bien27

    .L'arme continuait cependant mpriser les tmoins. En fait crit Hynek

    28 propos du Projet

    Sign, "en 1947-1948 il n'avait gure de quoi faire travailler son imagination. Sans doute le contenude certains rapports n'offrait-il aucune prise une explication physique normale, mais il n'endemeurait pas moins de qualit mdiocre car ils n'avaient pas fait l'objet d'investigationsapprofondies. Dans cette premire srie de 237 cas, pas un rcit de Rencontre Rapprochen'galait en qualit les rapports dtaills que nous avons connus plus rcemment, et quant auxnotifications radars, elles taient rares et indigentes. La catgorie prpondrante tait celle desDisques Diurnes, et seuls quelques rapports de Lumires Nocturnes mritaient de retenir l'intrt".

    Cette anne l deux avions de ligne au moins frlrent de peu la collision avec un OVNI etdclarrent un "AirMiss". L'un d'entre eux volait 11000 km/h, prs de 10 fois la vitesse atteinte parle commandant Yeager qui venait juste de franchir les 1200 km/h bord de son prototype d'avion raction, le Bell X1 ! Hynek avana l'ide que l'un des OVNI pouvait tre un mtore mais lespilotes de ligne n'acceptrent cette conclusion que pour certaines observations seulement. L'ATICrdigea une note prive dans laquelle ils considraient que les pilotes avaient put observer desobjets d'origine extraterrestres. Au yeux du gnral Hoyt S.Vandenberg, chef de l'Etat-major del'Arme de lair, aprs avoir enqut prs d'un an sur les notifications d'OVNI, cette conclusion

    discrditait toute l'action du Projet Sign. Il annula le projet, dtruisit la note de l'ATIC ainsi que tousles documents et l'Etat-major dispersa ses membres, sans avertir le Dr.Hynek.Mais un autre incident allait plong les militaires dans la perplexit. Le 1 octobre 1948,

    20h30, le lieutenant George Gorman29

    , pilote dans la Garde Nationale Arienne du Nord Dakota etancien instructeur pendant la guerre, approche de l'arodrome de Fargo, l'issue d'un vold'entranement. Vers 21 h, alors qu'il amorce sa descente vers l'arodrome il aperoit un Piper Cuben-dessous de lui. Tout coup il observe ce qu'il croit tre un feu de queue sur un autre avionpassant sur sa droite, environ 1 km de distance. Il prvient la tour de contrle qui lui signale qu'iln'y a aucun autre avion en vol mis part le Piper Cub. Ne voyant aucune analogie entre le Cub et le

    24J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifis: mythe ou ralit ?", op.cit., p214.25E.Ruppelt, "Report on Unidentified Flying Objects", Doubleday-Ace, 1956; "Face aux soucoupes volantes", France-Empire, 1958.26

    K.Arnold, "The truth about the flying saucers", Fate, Sping 1948 - K.Arnold et R.Palmer, "The Coming of the saucers", dit compte d'auteur,

    Boise:Idaho, 1952.27T.Bloecher, "Report on the UFO Wave of 1947", Institute of Atmospheric Physics, University of Arizona, 1967.28

    J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifis: mythe ou ralit ?", op.cit., p215.29

    E.Ruppelt, "Face aux soucoupes volantes", op.cit., p62-63 - Project. Blue Book, op.cit., p66 - Fate, winter 49, Flying Saucers definitively proved, p47.

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    feu mystrieux Gorman augmente les gaz et se dirige en direction de la lumire : " Elle avait entre10 et 20 cm de diamtre, avec un contour bien prcis, et elle clignotait". Soudain, alors qu'il s'enapprochait, les clignotements cessrent, la lumire obliqua brusquement sur la gauche et plongeavers le sol. Elle excuta une passe au-dessus de la tour et prit de l'altitude. Gorman fit de mme,piqua 640 km/h sans pouvoir rattraper l'intrus qui, tout coup, changea de trajectoire et amoraune chandelle et vira nouveau 2000 m.

    Gorman ne pouvait pas laisser tomber une si belle occasion. Il vira sur la droite et "nous noussommes retrouvs fonant droit l'un sur l'autre. Lorsque la collision m'a paru invitable, je crois bienque j'ai eu peur !". Il piqua vers la terre pour l'esquiver et vit passer l'objet quelque 150 m au-dessus de sa verrire. Gorman repartit la poursuite de l'OVNI qui se retourna et fona nouveausur son avion. Cette fois-ci, l'objet monta en chandelle juste avant la collision. Gorman le suivit,mais son avion toussota et cala vers 4200 m d'altitude. L'objet se dirigea vers le nord-nord-ouestpuis repassa deux fois au-dessus de lui. Arriv 25 miles au sud-est de Fargo, lOVNI disparu.

    L'incident avait dur 27 minutes. A propos des performances de l'OVNI, Gorman "eul'impression trs nette que ses manoeuvres taient commandes par la pense ou la raison" carelles rappelaient trop celles des combats ariens; esquives brusques et trs rapides qui autrementtaient inexplicables. L'incident fut partiellement confirm par quatre observateurs de Fargo, dont leDr.A.D.Cannon, le pilote du Cub et son passager, Einar Neilson. Tous deux virent une lumire "sedplaant trs vite" mais ne virent pas les manoeuvres dcrites par Godman. Deux autres tmoinsau sol virent galement une lumire passer au-dessus du terrain. Le statut officiel de l'incident sera"inexpliqu". Une fois encore les ufologues, et Keyhoe en particulier, reconnurent qu'il s'tait passun phnomne inexplicable et que Godman s'tait montr trop curieux.

    Les "soucoupes volantes" faisaient toujours l'objet de nombreuses dpositions. Depuis 2 ansen effet, des boules de feu vertes survolaient le nord du Nouveau Mexique. Le Dr.Joseph Kaplan etle Dr.Edward Teller voulaient y voir des mtores mais les descriptions les obligeaient tre d'unavis diffrent. Les physiciens du laboratoire de Los Alamos taient sceptiques, comparant cesboules de feu des balles de tennis peintes de couleur fluorescente que des plaisantins selanaient. Mais tous les tmoins parlaient d'une chose "terrifiante", "aussi grosse que la Lune" et"blouissante". Toutes les hypothses taient voques, y compris celle, rapporte Ruppelt, d'un"aronef, planant plusieurs centaines de kilomtres au-dessus de la terre". A la fin de l't 1949 lelaboratoire de l'Arme de lair de Cambridge, spcialement charg de l'tude des phnomnesnaturels, ouvrit en secret le projet Twinckle (Scintillement) pour tudier ces phnomnes.Apprenant que des boules de feu avaient survol la base militaire d'Holloman, l'Arme de lairdemanda l'installation d'un poste d'observation sur le site mme quip de trois cinthodolites

    30,

    esprant tre le tmoin privilgi de leur prochain passage. L'quipe du projet Twinckle y resta plusde six mois mais ne bnficia que d'une seule camra qu'elle devait dplacer chaque fois qu'unvnement tait signal. Ce fut un chec. L'quipe ne photographia rien d'anormal ou arrivaitchaque fois trop tard. Dcourag et exaspr par ce jeu de cache-cache, sans appui moral, leprojet mourut silencieusement quand la guerre de Core clata, en mme temps que l'intrt desautorits pour les boules de feu vertes s'amenuisait. L'Etat-major reconnu toutefois qu'une certaineconfusion rgnait dans son esprit.

    En janvier 1949, au moment de la prolifration des boules colores, de mystrieuses lumiresfurent signales au-dessus d'un site tenu secret que Ruppelt refusa de citer. Les descriptionsparlaient de trois lumires en forme de V se dplaant dans le ciel en changeant de couleur,passant du bleu ple l'orange et inversement, avec une priode de 2 secondes. "Leur vitessen'atteignait pas celle d'un mtore" mais dpassait "celle d'un avion raction". Bien que lesrapports furent transmis l'ATIC, celle-ci tait bien trop proccupe par l'affaire d'Holloman. Aubout de deux semaines, le commandant des installations militaires dressa un plan d'observation et,sans surprise, tous les G.I. prsents se portrent volontaires pour cette mission. Malheureusementl'Arme de lair trangla l'initiative, considrant que "les OVNI ne pouvaient pas exister". Ruppelt necompris pas l'attitude officielle, d'autant plus que la moiti de ceux qui en faisait partie "croyaittoujours aux soucoupes volantes [...] Comme beaucoup d'autres personnes, je me demandai s'iln'existait pas quelque raison cache derrire ce changement [...]Tout le monde semblait encore serappeler l'motion qu'avait provoque l'mission d'Orson Welles, "La guerre des mondes" diffusele 30 octobre 1938". Devant cette attitude trange et ambigu, l'ATIC qui tait pourtant partie avecl'intention de prouver l'existence des OVNI, se rabattit sur la nouvelle hypothse pour viter d'treridiculise.

    Edgar Hoover, le directeur du FBI pris alors les choses en main et reu un mmorandum quistipulait entre autre "au cours d'une rcente confrence [...], le sujet [...] des soucoupes volantes at abord. Le sujet est considr comme "top secret" par les officiers de renseignement de

    30Il s'agit d'une sorte de camra de 35 mm qui tout en photographiant un objet photographie galement trois cadrans qui indiquent l'heure, l'orientation et

    l'angle de pointage de la camra.

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    l'arme et de l'Air Force". Mais il passa bientt le gant aux militaires car visiblement rien de concretvenait tayer cette hypothse ni celle russe. Le FBI restait malgr tout attentif aux notifications. Ilfaut dire qu' cette poque les Etats-Unis taient en pleine Guerre froide et les autoritsconsidraient plus volontiers les notifications d'OVNI comme d'ventuels projectiles de l'Armerouge. Cette paranoa touchait mme les rdactions journalistiques ainsi qu'en tmoigne le journalSunday Graphic

    31qui titrait : "Les "Soucoupes Volantes" sont-elles une invention Russe ? L'ancien

    maire Oskar Linke qui s'est chapp de la zone sovitique avec sa fille prta le serment devant unjuge qu'il avait vu deux formes mtalliques et une soucoupe de 15 mtres munie d'une tourelle de 3mtres dcoller dans la lisire d'une fort, 6.5 km dans la zone Russe".

    Dans les annes 1950, l'Etoile Rouge, organe de l'arme sovitique, dnona son tour lessoucoupes volantes comme appartenant... l'arsenal de la propagande capitaliste. Toutefois, laveille de la clbration de la gloire de la Russie le 1er mai 1955, un membre de l'Acadmiesovitique des Sciences aborda le thme des OVNI pour modrer les craintes du public. Il affirmaque les soucoupes volantes n'existaient pas. Juste de quoi entretenir la confusion gnrale !

    A l'insu du Dr.Hynek, le 16 dcembre 1948, la demande du directeur de la Recherche et duDveloppement, l'Etat-major de l'Arme de lair transforma le projet Sign en Projet Grudge(Rancune), le nom de code ayant t soi-disant compromis. Cette fois l'arme rejeta en bloc leproblme OVNI, s'efforant de trouver une explication naturelle toutes les observations :"Auparavant crivit Ruppelt

    32, quand le Pentagone posait une question, on rpondait : "C'est sans

    doute vrai, mais nous ne pouvons pas le prouver". Dsormais on leur rpondait avec assurance :"C'tait un ballon", et, de l'ATIC au Pentagone, on se congratulait. Tout le monde tait content".Malgr ce parti pris, au bout de six mois un quart des comptes-rendus restait inexplicable (56 cassur 244). Une certaine presse

    33s'tant rapproche des positions de l'Arme de lair avec

    l'accrditation du Pentagone, ce soutien opportun lui permit de conclure que les tmoignagesrelevaient d'hallucinations ou de plaisanteries et puisqu'ils ne mettaient pas en doute la scuritnationale, l'arme classa l'affaire sans lui donner suite. Le personnel fut renouvel et les plusminents spcialistes du Renseignement disparurent. Certains se consacrrent des besognesmoins ingrates, d'autres, ceux qui n'avaient pas abandonns leurs premires impressions, furent"remercis". Pour le major Ruppelt cette priode fut "l'ge des tnbres, dfinie par le dictionnairecomme une priode de stagnation intellectuelle".

    Bien plus tard, Hynek apprit qu'en fvrier 1949 le Projet Sign avait stipul dans un rapportdvaluation tenu secret

    34que les objets observs avaient t regroups en quatre catgories par

    l'arme, dont l'alternative ne laissait rien prsager de bon : "On ne possde pas encore de preuvesdfinitives permettant de confirmer ou d'infirmer l'existence d'OVNI en tant que types nouveaux etinconnus d'aronefs. Un nombre limit de cas ont pu tre identifis comme des objets connus [...]Les objets observs ont t groups en quatre classes correspondant leur aspect :

    1. Disques volants, c'est--dire trs faible ressemblance externe avec un avion,2. Fuselages en forme de torpille ou de cigare sans ailes ou empennage visibles en vol,3. Objets sphriques ou en forme de ballons-sondes,4. Boules "de feu" lumineuses.Les trois premiers groupent sont susceptibles d'voluer dans les airs par des procds

    arodynamiques ou arostatiques et peuvent tre propulss et dirigs par des mthodes connuesdes constructeurs aronautiques."

    Hynek reconnaissait toutefois que ds cette poque les OVNI se distribuaient selon unschma type qui persistera dans les annes venir.

    Cest cette poque que le premier rapport faisant tat de soucoupes volantes fut consignpar larme amricaine35

    . Son nom fut explicite, Saucer. Le 27 aot 1949, lUS Air Force admitque ce projet navait pu trouver de rponse aux notifications dOVNI. Les vaisseaux spatiaux(spaceships) furent officiellement tiquets de non identifis. Mais pendant ce temps les officiels dela base de Wright Field travaillaient toujours sur la question

    36:

    Lexistence de certains objets volants non identifis ncessite une vigilance constante de lapart du personnel du projet Saucer, ainsi que de la part de la population civile.

    Des rponses ont t - et seront - donnes propos de lactivit de recherche concernant lesmissiles guids, les ballons, les phnomnes astronomiques... Mais il reste de nombreusesquestions en suspens.

    31Le 6 juillet 1952, manchette du journal "Sunday Graphic" (via SOBEPS).

    32E.Ruppelt, "Face aux soucoupes volantes ", op.cit., p82-83.

    33Sidney Shallet, rdacteur en chef du journal "Saturday Evening Post" publia deux reprise un article anti-soucoupiste, le 30 avril et le 7 mai 1949. 34

    Project Blue Book, op.cit., p171.35

    Air Force Project Saucer Report, 30 dcembre 1949.36

    Extrait de Air Force Report, M-26-49, Preliminary Studies on Flying Saucers, 27 april 1949.

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    La possibilit que les soucoupes sont des vaisseaux tranger a t considre... Mais lesobservations bases sur la recherche mene sur lnergie nuclaire dans ce pays a tiquetcomme hautement improbable lexistence sur Terre de moteurs suffisamment petits que pouralimenter les soucoupes.

    La vie intelligente sur Mars... si elle nest pas impossible nest pas du tout prouve. Lapossibilit dune vie intelligente sur la plante Vnus nest pas considre comme compltementirraisonnable par les astronomes

    37.

    Les soucoupes ne sont pas des blagues. Dailleurs elles provoquent des alarmes.Au fil du temps, des mtorologistes, des radaristes, des pilotes observrent des phnomnesinhabituels. Leur bonne foi n'tant plus mise en cause, ces observations firent grand tapage ds lafin de lanne.

    Face au sentiment de frustration que ressentait la population, fin 1949 le magazine True fitappel au journaliste indpendant Donald E.Keyhoe afin qu'il mne sa propre enqute. Ancien majorde l'infanterie de Marine la retraite, il avait servit de pilote d'avion et d'arostat pendant laSeconde guerre mondiale. Spcialis en matire aronautique il tait en bon terme avec certainsofficiers de l'Arme de lair et ses articles avaient acquis une certaine notorit.

    En janvier 1950, aprs une enqute de plusieurs mois, Keyhoe38

    publia un article sous le titre :"Les soucoupes volantes sont relles". Dans un article de 8 pages, il expliquait avec son cynismehabituel que si l'Arme de l'air ne parlait pas du phnomne OVNI c'tait simplement parce qu'ellecachait quelque chose d'une importance considrable, afin de ne pas alarmer la population. Il

    reprenait les trois "classiques", Mantell, Chiles-Whitted et Gorman et mettait en pice lesconclusions de l'arme. Il sous-entendait galement qu'il dtenait les preuves de l'existence desOVNI. Il concluait son plaidoy par ses mots : les soucoupes ne sont pas une blague. Son articlerecevra l'cho qu'il attendait et Truercolta beaucoup d'argent au dtriment des autres magazinesqui n'avaient pas pris part cette aventure.

    Deux mois plus tard, un commandant de marine dnomm Robert B.McLaughlin39

    , expert enmissiles guids, publia un article dans le magazine True. Dans le cadre du programme Skyhook, encollaboration avec Charles Moore et d'autres marins, il avait lanc de la base de White Sands, auNouveau-Mexique, un ballon-sonde et l'avait suivi au thodolite, un instrument de vise quigrossissait 25 fois. Alors que McLaughlin suivait le "ballon", Moore observa son ascension l'oeilnu un certain temps. Quand il revint au thodolite il nota que l'instrument tait orient dans uneautre direction. En arrachant l'instrument son collgue, il dcouvrit dans le champ du thodoliteun objet elliptique blanchtre. Il volait 9000m d'altitude et se dplaait 5 de dplacement

    azimutal par seconde, soit 80 km/s. Dans le thodolite l'objet sous-tendait un arc de plusieursminutes et devait faire environ 31.5m de diamtre. Tout le groupe vit aisment l'objet l'oeil nu. Ilmonta encore plus haut, une vitesse de 4 km/s puis sa hauteur angulaire augmentasoudainement. Ils le perdirent de vue dans une rapide escalade aprs tre demeur visible pourtout le groupe durant plus d'une minute. Un quart d'heure plus tard McLaughlin lana un secondballon qui, assurait-il dans son article, n'avait pas eu le mme comportement que l'OVNI qu'ilsavaient observ. McLaughlin tait convaincu que : "c'tait une soucoupe volante et, de plus, queces disques sont des vaisseaux de l'espace venus d'une autre plante".

    Ayant tenu ces propos titre professionnel, son observation fit des remous dans l'Etat-major.En effet, les conclusions du projet Grudge taient en pleine contradictions avec l'observation de l'unde leurs observateurs. L'Arme de l'air ragit immdiatement face cette polmique et un officiergnral organisa une confrence de presse, rappelant que l'arme ne cachait rien mais ne croyaitpas aux soucoupes volantes. Continuant utiliser les mots magiques comme "hallucinations" et"mystifications", le public n'y cru pas un mot et se moqua de lui ainsi que des toiles qu'il arborait.Le 27 dcembre 1949 le Projet Grudge fut dissous et son rapport fut publi quelques jours plustard

    40. Le rapport final contenait parmi d'autres annexes, un rapport du Dr.Hynek. Ayant tudi 327

    notifications, il concluait que 32% des OVNI admettaient une explication astronomique. Le ServiceMtorologique de l'Aviation et le Laboratoire de Cambridge considrrent que 12% taient desballons. Il restait donc 56% d'observations inexpliques. En cartant encore 33% de mystificationset de mprises avec des avions, le Projet Grudge ne garda finalement que 23% d'OVNI. Mais leservice psychologique du Laboratoire aromdical leur fit un sort : "Il existe assez de raisonspsychologiques pour fournir des explications plausibles aux observations qui ne peuvent enrecevoir de positives". Il sous-entendait qu'tant donn que 70% des gens avaient observ un objet

    37Noublions pas que les premiers relevs radars du sol de Vnus ne seront ralises quen 1956 par lUS Naval Observatory et que les premiers sondesspatiales (Russes) ne pntreront dans son atmosphre qu partir de 1961.38 D.Keyhoe, "The Flying Saucers are Real", True, jan 1950, p11.39

    R.McLaughlin, "How scientists Tracked a Flying Saucer", True, march 1950 - J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifis: mythe ou ralit ?", op.cit.,

    p90.40

    "UFO - Project Grudge. Rapport technique N. 102-AC-49/15-100".

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    lgrement color en haute altitude, alors qu'un objet volant en altitude devait paratre sombredevant le ciel, les OVNI ne pouvaient pas tre rels ! Or ces 23% reprsentaient rellement lasubstance de tout le rapport : 54 observations demeuraient inexpliques. Aussi, la prochaine foisque vous verrez un avion color voler trs haut, dites-vous bien que vous tes victime d'uneillusion... et oublier le bruit qu'il fait !

    Toutefois il manquait un document cl pour confirmer les observations d'OVNI : unephotographie. Cette lacune sera comble deux reprises mais ravivaient encore plus la polmique.

    Le premier document faisait suite l'observation d'un soucoupe dans la nuit du 26 mars 1950volant prs du rivage de Galveston, au Texas. Selon les tmoins "elle portait des marques denationalit amricaine". Quarante-huit heures plus tard, une station de tlvision locale interrompitson programme et montra ce qu'elle appela les premires images de la soucoupe volante militaire.Il s'agissait d'un appareil exprimental le XF-5-U de l'US Navy, mais il ne vola jamais.

    Dbut avril les magazines U.S. Newset World Reportprtendirent que les OVNI appartenaientbien la Marine et exhumrent nouveau le prototype XF-5-U.

    Le second document fut pris le 11 mai 1950, lorsqu'un fermier de McMinnville en Oregon, PaulTrent, prit deux photographies d'un objet mtallique en forme de disque surmont d'une petitetourelle, qui tait pass lentement au-dessus de sa rsidence. Le document fit le tour du monde etles experts ne purent pas y dceler de trucages. La Commission Condon prcisa cependant : "tousles facteurs tudis... sont en parfait accord avec l'hypothse d'un extraordinaire objet volantargent, mtallique, et manifestement artificiel". Une photographie quasi identique sera prise enmars 1954, au-dessus de Rouen par un pilote militaire franais. La similitude entre les clichs eststupfiante. Jusqu' preuve du contraire, les photos sont authentiques.

    La confusion du public tait prsent totale. Au printemps tout revint dans l'ordre lorsque latlvision diffusa un documentaire impartial et que le New York Times, rest neutre, publia unarticle intitul : "Les soucoupes volantes... existent-elles ou non ?".

    Mais si publiquement larme considrait que les OVNI ne constituaient pas une menace ettaient tout au plus des phnomnes naturels inexpliqus, le 9 mars 1950 lArme de lair publia lerapport suivant qui demeura classifi Secret : La frquence des rapports de cette nature arcemment augmente; des instructions ont donc t donnes toutes les installations radars aveclordre de rapporter les observations dobjets inhabituels

    41. En fait lUS Air Force tait incapable

    dexpliquer ce qui se passait au-dessus de sa tte.Bien que les soucoupes volantes semblaient nouveau s'agiter, le 25 juin 1950 les armes de

    la Core du Nord franchirent le 38e

    parallle, si bien que le problme des OVNI ne fut plus unepriorit. Qu cela ne tienne, le 8 septembre, un certain Frank Scully publia un livre intitul BehindThe Flying Saucers, rvlant que des savants avaient dcouvert au Mexique trois modles desoucoupes volantes et les avaient analyses. Elles avaient t construites avec un mtal inconnu,ultra-rsistant. Ils dtenaient galement de petits hommes en uniforme bleu se nourrissantd'aliments concentrs et buvant de l'eau lourde. Scully dtenait son histoire du multimillionnaireNewton et du "Dr.Gee". Deux ans plus tard, on apprit que les trois auteurs taient condamns pourescroquerie, Scully n'tant pas son coup d'essai.

    Le 10 fvrier 1951, un avion cargo quitta l'Islande en direction de Terre-Neuve. Il volait 3000m d'altitude 370 km/h. Le ciel tait clair et le vol transatlantique devait se drouler sansalas. Juste avant l'aube, au large des ctes du Groenland, B. et K., le pilote et le copilote restsanonymes, observrent une lueur jaune une cinquantaine de kilomtres l'ouest. Croyant avoirdvi de leur cap, ils vrifirent leurs coordonnes, mais il n'en tait rien. A 8 km de distance, alorsque les lumires ressemblaient un cercle d'une blancheur clatante, les lumires s'teignirent.Seul un halo jaune se refltait dans l'ocan. Soudain, le halo vira l'orang puis au rouge vif etfona droit sur l'avion : "il vint alors dans notre direction une vitesse fantastique. On s'attendait tre engloutis". Le copilote manoeuvra en catastrophe pour viter l'objet qui fit le tour de l'avion etse stabilisa 60 ou 90m devant leur nez et 30m plus bas : " l'objet avait la forme d'une soucoupe de60 90m de diamtre et tait translucide ou mtallique". Aprs quelques instants l'objet s'loigna etfila une vitesse que le pilote estima plus de 2400 km/h.

    Ils avertirent le champ d'aviation de Gander, Terre-Neuve, leur demandant s'ils avaientobserv quelque chose. A leur atterrissage, les services de renseignements demandrent aux deuxhommes de faire une dposition complte ds leur retour aux Etats-Unis. Par la suite ils apprirentque le radariste de Gander avait suivi un cho qui se dplaait la vitesse de 2900 km/h, c'est--dire prs de 2.5 la vitesse de l'avion raction le plus rapide connu cette poque !

    Le 10 septembre 1951 un pilote observa au-dessus de la base de Forth Monmouth, dans leNew Jersey, un objet rond et argent, relativement plat de 9 15m d'envergure. Les OVNI serapprochant nouveaux des bases militaires et les dpositions se succdant, l'Arme de lair sersigna rouvrir le projet Grudge. A sa tte se trouvait le capitaine Ruppelt, un vtran de la

    41J.A.Hynek, The Hynek UFO Report, op.cit., p122.

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    dernire guerre, rput pour avoir la tte froide. Le professeur Hynek tait le conseillerastronomique. En moins d'un an ils recensrent plus de 1500 notifications (1501 exactement), unevritable vague dont les magazines Life, Look et le New York Times se firent l'cho. Le projetGrudge devint rapidement un organisme national sous le nom de Project Blue Book.

    Entre-temps, des rapports parvinrent l'ATIC sur des lumires nocturnes apparues au-dessusde Lubbock, au Texas. Ce dossier, dpouill par le capitaine Ruppelt

    42, est rvlateur de la

    prudence que peuvent et doivent avoir les enquteurs face aux notifications d'OVNI. Cet incident cifut observ la fois par des radars, des centaines de tmoins et de faon rpte et mme"confirm" par des photographies. Il s'tendit sur plusieurs semaines et sembla toucher une rgionde 2000 km d'tendue. Autant d'lments confortent a priori l'authenticit du phnomne. Maisl'attitude du capitaine Ruppelt mrite que l'on s'y attarde. Sa mthode de travail initiale futexemplaire et force notre respect. Nous retrouverons une mthode similaire, plus tard, chezcertains scientifiques. Seul bmol, sa spectaculaire volte-face deux pas de conclure me laisseencore pantois et dtruisit toute sa crdibilit. Plus que jamais, son attitude inexplicable, etinexplique, met le doigt sur les arguments scientifiques que prtendent dfendre les enquteurs etles influencent qu'ils subissent, consciemment ou non.

    Le premier rapport qu'il analysa fut envoy par la 34e escadrille de dfense ariennestationne Kirtland. Le 25 aot, vers 21 h, prs d'Albuquerque au Nouveau-Mexique, un employde la Commission de l'nergie atomique de l'ultra-secrte Sandia Corporation et sa femme

    observrent un immense engin traverser rapidement et silencieusement le ciel au-dessus d'eux.L'objet volait trs bas, mais ils le distingurent nettement. Ils estimrent sa hauteur entre 250 et 300mtres. Il avait la forme d'une "aile volante", une fois et demi plus longue qu'un B-36. L'ailes'inclinait fortement sur l'arrire, prenant presque la forme d'un V. Ils ne distingurent pas decouleur mais remarqurent que des bandes sombres rayaient l'objet dans le sens de la longueur.Le bord arrire de l'OVNI se caractrisait par six ou huit paires de lumires faibles et bleutresponctuelles.

    Presque simultanment Lubbock, moins de 20 minutes aprs l'observation d'Albuquerque et 380 km de distance, quatre enseignants, W.I.Robinson, gologue, A.G.Bert, enseignant la chimieindustrielle, George, un physicien et W.L.Ducker, ingnieur de l'industrie ptrolire, aperurent uneformation de lumires de couleur bleues-verdtres et douces passer au-dessus de leur domicile.L'objet avait une forme semi-circulaire et ils pouvaient compter de 15 30 lumires. L'OVNI sedplaa du nord au sud. Elles rapparurent une heure plus tard. Cette fois les professeurs nes'taient pas laiss surprendre par l'vnement et reconnurent les dtails de la premireobservation, mais les lumires ne constituaient pas une formation rgulire, elles taientsimplement groupes. Dans les deux semaines qui suivirent, accompagn de deux nouveauxobservateurs, il aperurent douze autres formations similaires. Aprs enqute, il s'avra que lesformation lumineuses dcrivaient un arc de 90 en 3 secondes, soit une vitesse angulaire de 30par seconde et se dplaaient toujours 45 au-dessus de l'horizon sud. La formation ne fut jamaisrgulire et il leur advint mme d'en observer deux ou trois au cours de la mme nuit.Malheureusement, malgr des tentatives d'valuer leur altitude par trigonomtrie, ils ne purentdterminer l'altitude des lumires.

    Dans la matine du 26 aot, soit quelques heures seulement aprs l'observation de Lubbock,une station de la dfense arienne d'une petite ville de l'Etat de Washington, c'est--dire 2000 kmde l, signala que deux radars avaient enregistr des chos non identifis 3900m d'altitude etvolant 1450 km/h. L'objet resta sur les crans pendant 6 minutes, mais il disparu quand un F-86dcolla pour l'intercepter. Si les observations d'Albuquerque et de Lubbock se rapportaient aumme phnomne, l'OVNI parcouru 380 km en l'espace d'un quart d'heure; il volait effectivement une vitesse d'environ 1500 km/h.

    Cinq jours plus tard, un tudiant dnomm Carl Hart prit 5 photographies d'une formationnocturne en forme de V, constitue d'une vingtaine de sources lumineuses ponctuellesrgulirement espaces. Il avait vu les lumires surgir dans le nord, traverser le ciel et disparatreau-dessus de sa maison. Elles prsentaient une coloration bleu-vert mais contrairement auxdescriptions des enseignants, celles-ci formaient un V parfait. Aprs enqute l'OVNI avait parcouruun arc de 120 en 4 secondes, ce qui correspondait bien la vitesse mesure par les enseignants.Selon Ruppelt, cette description tait analogue celle de l'aile volante d'Albuquerque : "le fait taitextraordinaire... Jamais encore on n'avait obtenu des rapports aussi concordants !".

    Pendant les deux semaines qui suivirent des centaines de personnes de la rgion de Lubbockvirent galement ces formations lumineuses. Par la suite, Ruppelt retrouva un vieil homme deLamesa qui lui donna une prcision. La troisime fois qu'il vit les lumires, l'une d'elles avait misun bruit analogue au cri du pluvier. Il connaissait bien cet oiseau, de la taille d'une caille. Ruppelt et

    42E.Ruppelt, Face aux soucoupes volantes, op.cit., ch.8 - Project Blue Book, op.cit., p78.

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    les enquteurs se rendirent chez le conserveur du gibier du district de Lubbock, mais on leurconfirma que jamais il n'avait entendu parl d'un vol group de quinze trente de ces oiseaux. Lescanards, certainement, mais les pluviers, probablement pas. Il notait cependant qu'il y avait plus depluviers cet automne l qu' l'ordinaire, pour une raison inconnue. On aurait galement put dire Ruppelt que les pluviers nont pas encore de lampe torche autour du coup !

    Les ngatifs de Hart furent analyss par le laboratoire photographique de Wright Field.Chaque image tait un peu floue, le sujet avait boug, la dure de pose ayant t de 1/10e deseconde f/3.5. L'analyse minutieuse des ngatifs rvla que bien que les photographies aient tprises par une nuit trs claire (mme les enseignants ne purent valuer la hauteur de l'OVNI car il yavait trs peu de nuages), on ne voyait aucune toile l'arrire plan. Cela dmontrait donc que lesformations lumineuses taient soit beaucoup plus brillantes que les toiles, soit trs rapproches ouimpressionnaient plus fortement la pellicule sensible. Malheureusement, en essayant dereconstituer ce que Hart prtendait avoir photographi et la vitesse angulaire estime, Ruppelt etles spcialistes du Laboratoire de Reconnaissance Photographique du WALC n'aboutirent qu' desclichs flous et beaucoup plus mauvais que ceux de Hart. De l'avis du Dr.Menzel43, si les lumiresse dplaaient aussi rapidement que les enseignants le prtendaient, personne n'aurait put lesphotographier avec la nettet qu'ils prsentaient sur les clichs pris avec l'appareil Kodak 35 deHart. Il devait s'agir des reflets des lumires de la ville ou de l'clairage de phares d'automobiles surune nappe de brume. Mais ni le physiologiste du laboratoire aromdical ni les photographesprofessionnels du magazine Lifen'acceptrent cette dclaration. Si Hart avait l'habitude d'utiliserson appareil, il pouvait prendre des clichs beaucoup plus nets que ceux que l'arme tenta dereconstituer et s'il tait excit par son observation, il pouvait facilement prendre trois clichs enl'espace de quatre secondes.

    L'enqute se reporta alors sur les observations. A la question de savoir pourquoi lesformations taient tantt en V parfait, tantt irrgulires et groupes, selon les gens du laboratoirede l'arme, cela tait tout fait possible si les lumires mettaient un rayonnement infrarouge,auquel l'oeil n'est pas sensible, au contraire de la pellicule. L'affaire des "lumires de Lubbock" taitdonc dans une impasse. Quant au bruit, le centre balistique d'Aberdeen, dans le Maryland,considra qu'un projectile bien carn ne sifflerait sans doute pas. Etant donn qu'on ne pouvaitpas non plus estimer la hauteur des lumires qu'avaient vu les quatre enseignants, si l'OVNIplafonnait 2000 m de hauteur, sa vitesse aurait pu atteindre 5760 km/h et la formation aurait euune largeur de 525 mtres. Mais elle pouvait tre n'importe quel altitude. Autrement dit Ruppeltaboutit dans une nouvelle impasse.

    Restait les chos radars. Les spcialistes de l'ATIC confirmrent qu'en tenant compte desconditions de propagation d'alors, il ne s'agissait pas d'aberrations ni d'oiseaux, les images desdeux radars tant par ailleurs identiques sur les deux crans.

    Il manquait en fait de prcieux renseignements sur la dynamique du phnomne, sa hauteur,sa vitesse, la drive ou non de l'OVNI ainsi qu'une description prcise de la luminosit des lumirespar rapport aux toiles et aux rverbres vapeurs de mercure, qui eux aussi donnaient unelumire bleutre. En fait cette dernire comparaison ne fut pas ncessaire car d'autres tmoins,habitant plusieurs kilomtres des artres claires, avaient galement vu ces formationslumineuses.

    La conclusion officielle de Ruppelt sera : "Rien ne prouve que ces photos soient destruquages, mais rien ne prouve non plus leur authenticit". Il reconnaissait cependant sans dtouret avec une rigueur qu'il faut lui reconnatre, que les quelques renseignements recueillis par lesenseignants "paraissaient exacts, mais ils restaient bien trop insuffisants pour permettre de btirune explication".

    En avril 1952, le magazine Life publia un long article de fond sur le sujet qui prsentait leproblme d'un point vue trs original pour cette poque. Il avait t crit par une quipe de journalistes qui reu toute l'aide ncessaire de Ruppelt et des membres de son quiped'enquteurs. On pouvait ainsi lire ceci : "ces objets ne peuvent tre expliqus par la sciencemoderne comme des phnomnes naturels mais seulement comme des engins artificiels crs etmanoeuvrs par une intelligence suprieure", une conclusion sommes toute htive qui correspondbien aux ides que ce font certains journalistes, avides de sensations, du problme OVNI. A leurdcharge, contrairement ce que pensait Menzel, les auteurs concluaient que ces phnomnes nepouvaient pas tre attribus des manifestations mtorologiques, comme des ballons-sondes,des inversions de temprature, des reflets, des mirages, voire des hallucinations mentales. Pour sapart, interrog propos de l'article, le porte-parole de l'Arme de lair remit les chose leur justeplace, considrant "que cet article reposait sur des faits rels mais que ses conclusionsn'engageaient que la responsabilit de leurs auteurs".

    43D.H.Menzel et R.A.Hall, "The World of Flying Saucers", Doubleday, 1963. C'est probablement l'un des rares livres qui soit anti-soucoupiste, les auteurs

    n'ayant volontairement pas voulu examiner les donnes d'un point de vue objectif.

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    Un mois plus tard, dans un article publi dans la revue Look, le Dr.Menzel44

    montra comment iltait parvenu, en laboratoire, reproduire sous certaines conditions les lumires de Lubbock. Larfraction d'un faisceau lumineux dans un liquide donnait un halo lumineux. Mais o trouvait-il del'eau dans les descriptions de Lubbock ? Aux yeux de Menzel tous les observateurs avaient montun canular... : "si un trucage tait possible, disait-il c'est qu'il y avait eu trucage". Officiellement, en1956 Ruppelt reconnu que "les observations, sauf celles faites au radar, demeurent sansexplication". Mais finalement, convaincu par les explications d'un "savant dont il a promis derespecter l'anonymat", on conviendra qu'il ne peut s'agit que du Dr.Menzel, dans le rapport duProject Blue Book, il attribua les lumires de Lubbock " un phnomne naturel trs commun etfacile expliquer". Il dut perdre la mmoire car chacun sait combien il lui fut facile d'expliquer cetincident : il consacra 16 pages d'explications dans son fameux livre Face aux soucoupes volantes,avec pour seule ponctuation des points d'interrogation ! Mise part cette maladroite volte-facedans la dernire ligne droite, Ruppelt avait abattu un travail considrable avec une grandeobjectivit. Dommage qu'il bclt finalement tout et perdit ainsi toute crdibilit. L'erreur esthumaine.

    La conclusion officielle ne satisfit personne et encore moins lorsque Menzel prit position propos de l'observation d'un OVNI par un pilote de DC-4 de la PanAm. Le 14 juillet de cette annele capitaine Nash et son copilote William Fortenberry avaient observ six disques rouges brillants,chacun faisant une trentaine de mtre de diamtre. Les OVNI volaient en formation rapproches, 600m au-dessus des eaux de la baie de Chesapeake, prs de Norfolk en Virginie. Nash etFortenberry prcisrent que lorsque les disques furent presque la verticale de leur avion, ilsperdirent leur clat et s'inclinrent sur le ct, comme le ferait un avion qui vire sur l'aile. Leur bordd'attaque faisait environ 4.5m d'paisseur et la partie suprieure des disques semblaient tre plate.Ils avertirent immdiatement l'Arme de lair et le lendemain, 12 heures aprs l'incident, aprs avoirt interrogs ils survolrent la rgion pendant deux heures, sans trouver quoi que ce soitd'anormal.

    Il apprirent par la suite que les disques avaient t observs par sept autres tmoins dans lamme rgion. Le Project Blue Book classa l'incident comme "inexpliqu". Mais c'tait sans comptersur l'imagination du Dr.Menzel. Aprs avoir longtemps discut avec Nash, il finit par conclure queles deux tmoins avaient t tromps par des lucioles piges dans le double vitrage du cockpit !Puis, au mpris des conditions mtos releves le mme jour, il conclut qu'il s'agissait une nouvellefois des reflets de lumires terrestres sur de la brume ou une inversion de temprature. De tellesconclusions n'taient pas exceptionnelles et l'ouvrage du Dr.Hynek en mentionne plus d'une, qu'iln'acceptait videmment pas. Quel dlire !

    Ouvrons une parenthse. Sous le couvert de l'establishment, Donald Menzel, docteur enastrophysique de surcrot, ragit comme s'il s'agissait, chaque fois, d'une mauvaise interprtationd'un phnomne naturel, qu'videmment lui seul tait mme de dcouvrir. Devant le faitaccompli, chacun devait accepter son interprtation qui ne souffrait aucune exception, parole"d'expert". Cette attitude irrationnelle, ce parti pris vident, ne confirme pas l'esprit d'ouverture quedoivent avoir et revendiquent les scientifiques. On ne peut que montrer du doigt et rejeter de lacommunaut scientifique ce reprsentant d'une science jamais mise en dfaut. J'ignore si on ne luidit jamais en face, mais le Dr.Menzel s'tait tromp de mtier; il aurait mieux fait de s'occuper depseudoscience, statut qui semblait lui coller la peau mais qui est loin de correspondre celui del'ufologie. A trop regarder les OVNI, on fini aveugl par les lumires nocturnes.

    Aprs l'article retentissant de Life, la presse continua relater les notifications d'OVNI. Enmars 1952 le projet Grudge, devenu prestigieux si lon en crot Ruppelt, se transforma en "ProjectBlue Book". La petite quipe d'enquteurs devint une organisation portant le titre d'"AerialPhenomena Group". Le Project Blue Book tait prsent indpendant. La publication de sesrsultats tait assure par le Bureau de lInformation du Secrtariat de lAir Force, le SAFOICC.

    Dans les mois qui suivirent, le rythme des apparitions s'acclra, si bien que l'on assista unevritable vague d'OVNI pendant l't 1952 : 1200 observations en 5 mois, qui touchrent nonseulement la presse locale et nationale mais galement les services gouvernementaux. La vagueamricaine connatra son paroxysme en juillet 1952 avec 50 notifications d'OVNI pour la seulejourne du 28, alors qu'en temps normal on assistait 10 ou 20 observations par mois.

    Ainsi, le 19 juillet 23h40, les contrleurs ariens de l'aroport national de Washington45

    , situ quelques kilomtres de la Maison Blanche, observrent sept spots sur deux crans radars ARTC.D'aprs le contrleur en chef Harry G.Barnes, ils se trouvaient 24 km de distance et sedplaaient de 160 210 km/h. Barnes appela la tour et apprit que les contrleurs radar de la base

    44D.Menzel, "The Truth about Flying Saucers", Look, 17 june 1952.

    45E.Ruppelt, "Face aux soucoupes volantes", op.cit., ch.12.

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    arienne d'Andrews, situe 25 km de l au Maryland, avaient les mmes images devant leursyeux. Brusquement, deux chos acclrrent et sortirent des crans avec une vitesse estime 10500 km/h. A ce moment l les objets taient entrs dans la zone interdite, au-dessus de laMaison Blanche et du Capitole. A 3h du matin Barnes avertit le commandant d'escadrille de gardeet deux chasseurs prirent l'air une demi-heure plus tard. Aprs un survol du site, les chasseursrentrrent bredouille. Aprs leur atterrissage les spots rapparurent sur les crans radars et ydemeurrent jusqu'au petit jour.

    L'agitation gagna le Pentagone o, au premier tage, Al Chop, reprsentant civil du ProjectBlue Book prouvait beaucoup de difficult contenir l'ardeur des journalistes, tandis qu'auquatrime tage, les officiers de renseignements se prenaient la tte pour tenter d'expliquer cetaffaire. Pour Menzel il s'agissait nouveau d'une inversion de temprature. Mais Barnes n'acceptapas cette explication : "Les signaux d'inversion sont toujours reconnus par les experts. Noussommes habitus aux interfrences causes par les conditions mtorologiques, les oiseaux ouautres". Menzel, qui n'tait pas un radariste ne rpondit pas.

    Le mme phnomne se reproduisit le samedi 26 juillet. Quatre ou cinq signaux semblaient sediriger vers le sud de Washington. Les pilotes des avions commerciaux volant aux alentourssignalrent galement d'tranges lumires proximit de l'aroport. A 23h Harry Barnes avertit lePentagone qui envoya, avec un peu de retard, deux avions F-94 leur reconnaissance 25 minutesplus tard, en vain. Lorsque les chasseurs furent en vol, les OVNI disparurent des consoles radars.Aprs 10 minutes de recherche infructueuses au-dessus de la rgion, les chasseurs regagnrentleur base tandis que les chos rapparurent quelques minutes plus tard. Entre-temps des genssitus aux alentours de la base de Langley, prs de Newport News tlphonrent la tour decontrle de Washington qu'ils voyaient d'tranges lumires "tournantes et changeant de couleur".Voyant galement les lumires, la tour demanda l'envol d'un intercepteur. Un F-94 qui se trouvaitalors en l'air fut guid par les tmoins et se dirigea vers la lumire, mais elle s'teignit brusquement,"comme lorsqu'on ouvre un interrupteur de lampe". Le pilote garda le cap et obtint un contact surson radar, mais il ne dura que quelques secondes. L'cho semblait avoir prit de la vitesse etdisparu. Le mme phnomne se reproduisit deux autre fois. A 3h20, les chos d'OVNI tanttoujours prsents, deux nouveaux chasseurs dcollrent. Cette fois les OVNI restrent sur lescrans radars et l'un des pilotes observa 4 lumires. Soudain, il annona que les lumiresencerclaient son avion, et il demanda ce qu'il devait faire au contrleur au sol. Avant mme qu'il n'aireu une rponse, les lumires s'taient vanouies dans l'obscurit. Les avions restrent en volpuis durent rentr leur base, par manque de carburant. La mme nuit un radar de Californierepra un cho suspect et un F-94C s'envola. Le pilote et l'oprateur radar constatrent qu'ilsfonaient vers une grosse lumire de couleur jaune orang. C'est alors qu'une vritable partie decache-cache dbuta. L'OVNI s'carta une vitesse terrifiante chaque fois que l'avion arrivait porte de tir. Puis, au bout d'une ou deux minutes, l'objet ralentissait et le petit jeu reprenait.Lorsque le Soleil se leva, tous les objectifs avaient disparus.

    Bob Ginna, le spcialiste des questions d'OVNI chez Lifeavec t prvenu de l'incident parson bureau de Washington et appela Ruppelt qui lui dit sans mentir qu'il ignorait ce que l'Arme delair comptait faire. Le lendemain matin le Pentagone fut submerg de demandes d'explications.Les autorits restrent trs vasives, si bien que les journaux du lundi soir titrrent d'normesmanchettes

    46: "Des objets en feu chappent aux avions raction au-dessus de la capitale -

    Enqute enveloppe de secret - Des chasseurs raction alerts contre des soucoupes volantes -Vaine poursuite dans le ciel de la capitale - Arriv d'un expert pour enquter sur les objets aperusde nouveau dans le ciel". Ruppelt se souvint d'avoir demand son compagnon qui pouvait bientre cet expert. Il comprit quand les journalistes se rurent sur lui !

    Le surlendemain, le 29 juillet 1952 on parla beaucoup au quatrime tage du Pentagone maiscomme le dira Ruppelt, on n'agissait pas. Tous les officiels taient persuads que les radarsavaient eu des contacts avec des objets solides, mais peu de pilotes avaient eu la confirmationvisuelle. Vers 10 heures, le gnral Landry, aide de camp du Prsident Truman s'inquita mme desavoir ce qui se passait sur terre ou ailleurs. Ruppelt lui rpondit : "les radars peuvent avoir tvictimes d'une aberration mtorologique, mais nous n'en avons aucune preuve".

    Dans l'aprs-midi, le gnral Samford, directeur des services de renseignement de l'Arme delair, tint une confrence de presse qui fut rapporte par Donald Keyhoe

    47. Fidle la politique de la

    maison, pour laquelle il fallait absolument "dgonfler" toute l'affaire, il annona que les lumiresapparues au-dessus de Washington au cours des deux dernires semaines taient dues "desphnomnes naturels d'inversions de temprature". Le gnral Samford se droba si bien devantles questions des journalistes qu'ils avaient l'impression qu'on leur cachait quelque chose.

    46Washington Post, 28 juillet 1952.

    47D.Keyhoe, "Flying Saucers from outer Space", Tandem, 1973.

  • 8/8/2019 Le Dfi Des Ovni

    20/116

    Plusieurs mois plus tard, Ruppelt apprit qu'un pilote de ligne avait un jour t pri par la tourde contrle de Washington d'identifier un OVNI en avant de la piste, quelque part au-dessus duPotomac. Chaque fois que le pilote effectuait une passe, la tour lui disait qu'il avait dpassl'objectif. Finalement, il examinrent le terrain en-dessous d'eux et la seule chose qu'ils virent taitle bateau des Wilson Lines qui effectuait la liaison de Washington Mount Vernon : "J'ignore si leradar avait un truc pour l'altitude dit-il, mais, coup sr, c'tait ce bateau qu'il reprait. Il y a tantd'enseignes lumineuses dans la rgion de Washington, qu'on peut regarder n'importe o etapercevoir une "lumire mystrieuse"". Prenons-en bonne note, mme si cela n'explique pas lafrquence des observations et semble discrditer la comptence des oprateurs radars.

    Ce genre de conclusion, souvent invoque lorsqu'on parle des "anges radars" ou faux chos,mrite quelques explications qui, au demeurant, n'expliquent pas du tout videmment les lumiresde Washington. Si je garde un bon souvenir de mes tudes, dans des conditions normales, latemprature et le taux d'humidit diminuent mesure que l'altitude augmente. Mais il arrive que lecontraire se produire, que soit la temprature soit l'humidit augmente avec l'altitude. Une couched'air chaud peut ainsi se trouver au-dessus d'une couche d'air froid et provoquer ce qu'on appelleune "couche d'inversion de temprature". Ce phnomne peut jouer des tours extraordinaires auxondes radios et optiques. L'ancien radioamateur que je suis peut vous confirmer que ces couchesd'inversion peuvent dvier la trajectoire des ondes-courtes et les propager plusieurs dizaines dekilomtres pour leur faire toucher le sol dans un pays limitrophe. La surface de rflexion ne doit pastre ionise pour autant, la surface plate d'un vhicule ou d'un btiment pour faire office de miroir.Le lecteur doit peut-tre connatre une variante de ce phnomne : il se manifeste parfois commedes images fantmes sur les tlviseurs mal rgls; un difice distant de 20 km apparaissant ensilhouette sur votre cran.

    Etant donn que ces couches d'inversions voluent au gr des vents, les chos eux-mmespeuvent apparatre en diffrents endroits de la rgion surveille, donnant l'impression qu'ils se sontdplacs grande vitesse. Un oprateur ne pensera pas immdiatement un "ange", il faudra eneffet vrifier les conditions mtorologiques cet instant et dterminer le trajet des ondes. Vient segreffer sur ce calcul l'influence du rayonnement solaire en fonction de la frquence qui modifierelativement fort la propagation des ondes courtes (la diffrence est trs marque entre la nuit et lajourne par exemple). Quand tous ces paramtres sont valus, il reste dterminer la probabilitqu'il s'agisse d'un vrai ou d'un faux cho. Il arrive encore que des oiseaux rflchissent les ondesradios ou la lumire et soient pris pour des OVNI. Le traitement informatique des signaux permetaujourd'hui d'isoler la plupart des "anges" sur base de leur signature atypique et de paramtresdynamiques. L'oprateur expriment peut galement fonder son apprciation sur l'image plus oumoins floue qu'il observe, mais cela reste trs subjectif et donc sujet polmique.

    Aprs la vague de l't 1952, le nombre d'observations se rduisit mesure que la publicit serelcha et on ne compta "plus que" 3712 notifications d'OVNI entre 1952 et 1956. Comme nousl'avo