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Musée national Boubou Hama Niamey-Niger Fraternité-Travail-Progrès Ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale Musée National Boubou Hama Établissement Public à Caractère Scientifique, Culturel et Technique Le Pavillon de l’Uranium

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Musée national Boubou Hama Niamey-Niger

Fraternité-Travail-ProgrèsMinistère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale

Musée National Boubou HamaÉtablissement Public à Caractère Scientifique,

Culturel et Technique

Le Pavillon de l’Uranium

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Musée national Boubou Hama Niamey-Niger

La rénovation du Pavillon de l’Uranium a vu le jour en mai 2016 grâce à l’autorisation accordée par la Direction du Musée national Boubou Hama, la disponibilité des équipes du Musée et au financement de la rénovation par les sociétés minières, AREVA Mines Niger, COMINAK, SOMAÏR, IMOURAREN SA., AREVA BG Mines-Amont.

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Auteur et coordinatrice de la rénovation du Pavillon de l’Uranium à Niamey : Cécile Crampon, Responsable communication mines Afrique AREVA

Avec la contribution de :Salifou Yayé, Directeur de la communication AREVA Mines NigerAli Bida, Directeur du Musée national Boubou Hama Maki Garba, Directeur adjoint du Musée national Boubou Hama Assaid Oumar et Issa Alzouma, responsables du Pavillon de l’Uranium

Tous nos remerciements à : L. Alio Maidoukia, I. Alzouma, A. Bida, S. Bohand, I. Courmo, C. Crampon, P. Crochon, M. Garba, I. Idrissa Kimba, F. Lanzi, A. Cissé Mahamadou, S. Martinez, B. Nignon, C. Neugnot, A. Oumar, D. Rocrelle, S. Yayé. Plus généralement, merci à toutes les personnes sollicitées dans le cadre de cette rénovation.

Crédit photos : AREVA, Maurice Ascani

AVANT-PROPOSLe Musée national Boubou Hama symbolise toute la richesse du patrimoine national du Niger, au travers de ses collections ethnographiques, de vestiges paléontologiques et archéologiques remarquables. L’artisanat et les autres richesses économiques du pays ne sont pas non plus oubliés : preuve en est avec le Pavillon du Pétrole, et celui qui a fait peau neuve en mai 2016, le Pavillon de l’Uranium. Je constate une fois encore la valeur si importante qu’accorde le Niger à expliquer et à transmettre son patrimoine national au plus grand nombre de visiteurs, y compris son savoir-faire industriel.

C’est dans cet esprit de transmission que le Pavillon de l’Uranium a vu le jour en 1985. Un pavillon dédié à Jacques Mabile, alors Directeur des Productions au Commissariat français à l’Énergie Atomique. Jacques Mabile a dirigé les projets d’exploration qui ont conduit à la découverte des très importants gisements d’uranium dans la région de l’Aïr. Sa foi en l’avenir a permis la création de l’industrie minière de l’uranium au Niger entre 1966 et 1971, et la création des sociétés minières nigériennes de SOMAÏR et de COMINAK.

Après 30 ans d’existence, le Pavillon de l’Uranium a été rénové - en mai 2016 - pour refléter l’évolution de l’industrie uranifère.Ce pavillon présente l’ensemble du cycle de vie d’une mine : de l’exploration à l’extraction du minerai, mais aussi de la production du yellow cake (uranate) jusqu’au réaménagement d’un site minier. Si les techniques du géologue restent sensiblement les mêmes qu’il y a 50 ans, les technologies mises en œuvre sur nos sites miniers ont changé et progressé. Ce pavillon permet également de constater que l’activité uranifère au Niger s’inscrit dans une dimension humaine car toute activité minière, au-delà de sa vocation industrielle, est animée avant tout par des Femmes et des Hommes, vivant par les mines et autour des mines. Leurs activités s’intègrent dans le tissu social et se renforcent au fil des décennies avec les autorités locales et la population.

Dans le cadre de la rénovation du pavillon, la plus grande attention a été portée à la conservation maximale des objets collectés par les premiers géologues et mineurs au Niger, traces d’une mémoire collective et d’une belle aventure humaine. Notre volonté a été de les compléter avec la présentation de pièces nouvelles dans une volonté de vulgarisation scientifique et technique.

Ce qui nous lie au Musée national Boubou Hama, c’est la passion de nos savoir-faire et la volonté commune de transmettre leur histoire aux générations futures. Ce qui lie l’activité uranifère et AREVA à l’État du Niger, c’est la relation historique, solide, pérenne, développée chaque jour depuis 50 ans et qui continuera à nourrir, sans aucun doute, demain, notre partenariat industriel commun de qualité.

Je tiens à remercier chaleureusement les équipes du musée pour l’accueil qu’ils ont réservé au personnel AREVA et des sociétés minières pour cette rénovation. Une rénovation qui, je l’espère, contribuera à renforcer la valorisation du patrimoine industriel nigérien et le succès continu du Musée national Boubou Hama.

Olivier WantzDirecteur Général Adjoint, en charge du Business Group Mines-Amont d’AREVA

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Le Musée national Boubou Hama

Le Centre artisanal du Musée national

L’uranium, un métal naturel

La radioactivité

Historique et sociétés minières

L’uranium dans le cycle du combustible

Les différentes vies d’une mine d’uranium

L’activité minière, une responsabilité

Développement économique et sociétal

Programme Irhazer-Tamesna-Aïr

Annexe 1 : discours d’inauguration du Pavillon de l’Uranium

Annexe 2 : bibliographie

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L e « Musée national du Niger » a été créé en 1958, puis renommé « Musée national Boubou Hama ».

D’abord Établissement public à caractère administratif, le Musée national Boubou Hama adopte le statut d’Établissement public à caractère scientifique, culturel et technique.Ses missions consistent notamment à apporter une expertise en matière muséologique et muséographique, à soutenir toute initiative dans la conception et la réalisation de musées, à contribuer à la promotion, la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel, à assurer des formations techniques et l’éducation permanente des jeunes, au travers des Centres - éducatif et artisanal -, intégrés au sein du Musée.

Le Musée national Boubou Hama

Deux personnalités incontournables à retenir

La création du Musée national du Niger tient à deux personnalités : le feu Boubou Hama dont le musée porte le nom et le feu Pablo Toucet, premier Conservateur de ce Musée.

Boubou Hama (1906- 1982) a suivi un parcours scolaire dans les villes de Téra et de Diori, au Niger. En 1925, il entre à l’École Supérieure d’Ouagadougou au Burkina Faso. De 1926 à 1929, il poursuit son enseignement à la célèbre École Normale William Ponty de Gorée au Sénégal. Boubou Hama fut le premier instituteur du Niger et Directeur par intérim de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN). Boubou Hama était aussi un homme politique et militant du PPN/RDA (Parti Progressiste Nigérien, fondé en mai 1946) au Congrès Constitutif du RDA (Rassemblement Démocratique Africain). En 1955, il est élu Président du PPN/RDA, fonction qu’il occupa jusqu’en avril 1974. De 1960-1974, il fut Président de l’Assemblée Nationale du Niger. Homme politique et de culture, Boubou Hama est connu aussi pour ses qualités de linguiste, d’historien, d’écrivain, de philosophe et de journaliste.

Basé à Tunis, Pablo Toucet était au début de sa carrière, assistant technique de la Coopération Française, archéologue de formation. Il se distingua notamment dans la restauration du Musée Bardo. Boubou Hama lui confia alors en 1958 la mission de créer de toutes pièces le premier Musée national du Niger.

Le projet de création du Musée national est l’aboutissement d’un processus d’organisation de la Recherche en Sciences Sociales et Humaines au Niger, dont les jalons ont été posés dès 1944 avec l’implantation d’une antenne du Centre IFAN au Niger. L’IFAN avait été fondé en 1936 à Dakar, capitale de l’Afrique Occidentale Française par le professeur Theodore Mono.

À son origine le Centre IFAN du Niger effectuait la Recherche Fondamentale en Sciences Humaines et Naturelles à l’instar d’autres centres installés dans les territoires de l’Afrique-Occidentale Française (AOF). Le Directeur par intérim était le feu Boubou Hama. Ce dernier fut chargé de constituer le Musée national du Niger, les Archives nationales, les bibliothèques et la documentation nécessaire pour la promotion de la recherche scientifique.

Le Centre IFAN au Niger se développa avec la création en son sein du Musée national du Niger. C’est certainement aussi à cette période que le président Boubou Hama

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Construit en 1979, un mausolée de l’arbre du Ténéré siège au Musée et symbolise historiquement le repère des voyageurs, caravaniers, touristes… dans le désert du Ténéré. En effet, l’arbre du Ténéré est le seul au monde à être reporté sur une carte continentale.

a conçu ce projet de « vallée de la culture » regroupant : l’IFAN devenu (IRSH), le Musée national à partir de 1958, ainsi que le Centre de recherche CELHTO (Centre d’Études Linguistiques et Historiques par Traditions Orales), devenu depuis une institution prépondérante de l’Union Africaine.

La création du Musée national Boubou Hama du Niger, une volonté politique

Le Niger a toujours manifesté son intérêt pour les musées assurant un accès à la culture. Dès l’accession à l’indépendance du pays le 3 août 1960, le Gouvernement du Niger, dans le secteur de la Culture, a pris la décision de créer un musée national qui serait le joyau du pays. Depuis, le musée a atteint une dimension internationale. Cet intérêt pour la culture s’est poursuivi par la création de musées de proximité, les Musées régionaux de Zinder et de Dosso, qui contribuent à renforcer l’unité nationale en valorisant les cultures et l’histoire des populations locales. La création d’autres musées est à l’étude, notamment le Musée d’Histoire dans la région de Zinder, le Musée de la Préhistoire et de l’Archéologie dans la région d’Agadès, et du Musée d’Ethnographie dans la région de Maradi. En parallèle, une Direction du Patrimoine et des Musées a été créée, marquant la volonté de l’État de renforcer les outils nécessaires à la mise en place de sa politique muséale.

Les richesses du Musée national Boubou Hama

Situé en plein centre de Niamey, le Musée national Boubou Hama facilite l’accès au plus grand nombre de visiteurs et habitants de la capitale du Niger. Il s’étend sur environ vingt-quatre hectares.Véritable centre d’attraction, le Musée est considéré comme un haut lieu de culture et de symbole de l’unité nationale, où sont présentées différentes réalisations muséologiques et muséographiques, des ateliers de l’artisanat d’Art du Niger.

Le Musée national Boubou Hama abrite : - un parc zoologique, une exposition des dinosaures, - un Centre artisanal avec les habitats traditionnels,- un musée de plein air pour le caractère écologique et interdisciplinaire et l’aspect

de développement au Niger.

Le Musée abrite également huit pavillons représentatifs de l’Histoire et des cultures du Niger et un pavillon temporaire :- le Pavillon Classique, première construction, objet de l’inauguration du Musée en

1959,- le Pavillon des Costumes Traditionnels, - le Pavillon des Instruments de Musique,- le Pavillon de la Paléontologie et de la Préhistoire,- le Pavillon de l’Archéologie,- le Pavillon de l’Uranium,- le Pavillon du Pétrole,- le Pavillon d’Architecture en terre.

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Pavillon d’Architecture en terre

Pavillon Classique

Pavillon des Costumes Traditionnels

Pavillon des Instruments de Musique

Pavillon de l’Archéologie

Pavillon de la Paléontologie et de la Préhistoire

Pavillon du Pétrole Pavillon de l’Uranium

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Le bénéfice de ces ventes (majorées de 10 %) a permis au Musée d’initier une action éducative et sociale d’importance capitale, à savoir :- la formation artisanale : chaque maître artisan se voit confier deux à trois

apprentis pour les former. Ces apprentis dépassent parfois le maître artisan dans la production des objets artisanaux,

- la formation des aveugles et des handicapés physiques : un atelier de réadaptation pour aveugles et handicapés physiques a été créé et pris en charge financièrement par le Musée - notamment en matière de frais de transport, restauration, fourniture de matériaux et d’outils. L’objectif est de permettre à ces personnes d’apprendre un métier et de l’exercer.

Création d’un centre éducatif

Sa mission est d’aider, de former des jeunes nigériens âgés de 12 à 16 ans, exclus du système scolaire, en vue d’une réinsertion réussie dans la vie socio-professionnelle.

Cette École d’enseignement pratique a été créée en 1970 par le Musée, pour améliorer le niveau d’éducation et faciliter l’apprentissage de 320 filles et garçons. Ce centre est considéré aujourd’hui comme un support efficace à la réduction de la pauvreté, à la création d’emplois et à la lutte contre la délinquance juvénile.

L’École propose aux jeunes d’accéder à un métier dans les domaines tels que la menuiserie - bois et métallique -, la maçonnerie, la mécanique, l’électricité, la plomberie, le jardinage et le potager, la couture et la cuisine.

L e Musée national Boubou Hama a été la première institution à valoriser l’Artisanat traditionnel et ses artisans, dont la qualité et la gamme des produits proposés sont reconnues et soutenues économiquement par l’État et les populations.

Afin de renforcer l’attractivité de ce véritable savoir-faire artisanal nigérien, le Musée national offre l’opportunité aux meilleurs artisans des différentes régions du Niger d’exercer leurs métiers et de vivre sur place.

La création d’un fonds de roulement a permis aux artisans de se fournir rapidement en matières premières.Le Musée national ne s’est pas limité à valoriser les techniques traditionnelles des artisans en situation réelle de travail, mais aussi à vendre les œuvres artisanales sur place.

Le Centre artisanal du Musée national

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Les élèves sont inscrits à deux types d’enseignement : un enseignement général qui consiste à conduire les élèves jusqu’au CFEPD (Certificat de fin d’études du premier degré) ; un enseignement professionnel qui vise à former des jeunes dans plusieurs domaines.

Le Musée national Boubou Hama dispose de différents ateliers de menuiserie bois, menuiserie métallique, d’électricité bâtiment, de plomberie, de couture et d’un atelier mécanique auto. Installée récemment, une salle d’informatique soutient également la formation des élèves.

Le Musée national promeut non seulement l’artisanat d’Art du Niger, mais entreprend aussi des actions positives pour valoriser la profession artisanale du pays. Cette initiative unique en son genre a permis d’intéresser des jeunes à l’apprentissage de professions et de développer des actions sociales et sociétales, comme l’École de formation des aveugles et des handicapés physiques.

Maki Garba

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Le pavillon de l’Uranium

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L’uranium,un métal naturel

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L’uranium,un métal naturel

D écouvert en 1789 par le physicien allemand Martin Klaproth, l’uranium est un métal naturel omniprésent dans la nature.

L’uranium est relativement commun ; il est 10 000 fois plus rare que le fer mais 1 000 fois plus abondant que l’or. Géologiquement, l’uranium entre dans la composition de plus de deux cents minéraux. Comme la plupart des métaux tels que le fer, le cuivre, le plomb, l’or, l’uranium se trouve dans des roches cristallines comme le granite, dans des roches sédimentaires telles que les grès, phosphates, argiles, schistes. L’uranium est l’élément chimique naturel le plus lourd sur Terre, avec 92 protons dans son noyau. Il est essentiellement composé de deux isotopes :- l’uranium 238 (U238), de période radioactive de 4,5 milliards d’années. Il est

très abondant relativement à la masse totale du minerai d’uranium puisqu’il en représente 99,3 % ;

- l’uranium 235 (U235), de période radioactive de 700 millions d’années, beaucoup moins abondant avec une teneur de seulement de 0,7 % ;

- l’uranium 234 (U234), de période radioactive de 245 500 ans, d’une quantité infime de moins de 0,0055 %.

L’U235 est le seul isotope fissile naturel. Lorsqu’il est enrichi à des taux de 3 à 5 %, il est utilisé dans l’industrie nucléaire pour produire environ 10 % de l’électricité dans le monde. Cette énergie présente l’avantage d’être très peu émettrice de gaz à effet de serre, comme les énergies renouvelables. Cependant elle nécessite la gestion de déchets radioactifs stockés dans le pays d’origine de production d’électricité. Sur le plan énergétique, l’uranium est une ressource non négligeable.

Équivalences100 g d’Uranium 235 = 2,5 tonnes de bois = 1 tonne de pétrole = 1,5 tonne de charbon

L’uranium est naturellement radioactif. Comme les noyaux de ces atomes sont trop lourds pour être stables dans le temps, ils se transforment spontanément en d’autres éléments radioactifs plus légers. Dans le cas de la chaîne de décroissance de l’uranium 238, ce dernier se transforme en thorium 234 qui à son tour disparaîtra par décroissance radioactive. Ce n’est qu’après une dizaine de désintégrations successives que la chaîne radioactive aboutit à un isotope stable du plomb, le plomb 206. Les isotopes de l’uranium naturel ont des périodes de désintégration très longues, comme l’uranium 238 et l’uranium 235, ce qui explique qu’ils soient encore présents à l’état naturel sur Terre et qui fait de l’uranium naturel un élément encore radioactif.

Un des descendants de l’uranium dans les chaînes de décroissance radioactive est le radon.C’est un gaz naturellement radioactif contenu dans le sol. Il gagne l’atmosphère par des fissures et cavités naturelles du sol ou lorsque de l’uranium est extrait. Du fait de sa volatilité, il peut migrer dans l’air et être à l’origine à lui seul d’une grande part de l’exposition humaine à la radioactivité naturelle.

De gauche à droite : - solution de lixiviation à faible concentration en uranium - solution d’uranium purifiée et concentrée - yellow cake (gâteau jaune), dénommé aussi « diuranate

de sodium » (SOMAÏR) ou « diuranate de magnésie » (COMINAK)

- yellow cake calciné ou « octoxyde de triuranium » (U3O8)

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T oute matière solide, liquide ou gazeuse, est composée de grains infiniment petits appelés « atomes ». L’atome se compose d’un noyau autour duquel gravitent à très grande vitesse des électrons. Le noyau est une agglomération

de particules chargées d’électricité positive, les protons, et de particules sans charge électrique, les neutrons. Les électrons sont des particules chargées d’électricité négative.

Une goutte d’uranium contient 10 000 milliards de milliards d’atomes.Dans la nature, la plupart des noyaux d’atomes sont stables, c’est-à-dire qu’ils restent indéfiniment identiques à eux-mêmes.

D’autres noyaux sont instables, car ils possèdent trop de protons ou de neutrons ou trop des deux. Pour revenir vers un état stable, ils sont obligés de se transformer. Ils expulsent alors de l’énergie, provenant de la modification du noyau, sous forme de rayonnements : c’est le phénomène de la radioactivité. Les atomes possèdent cette propriété de transformation spontanée en d’autres éléments, en émettant de l’énergie sous forme de rayonnements. Ils sont appelés « radionucléides » ou « radio-isotopes » (isotopes radioactifs).

La fission nucléaireLa fission, c’est-à-dire la rupture de certains noyaux d’atomes lourds, peut être provoquée par des neutrons. Cette fission libère de l’énergie. Le noyau atteint par un neutron se scinde en deux noyaux plus petits provoquant la libération de deux ou trois neutrons qui provoquent à leur tour la fission d’autres noyaux et ainsi de suite : c’est la réaction en chaîne. C’est en récupérant sous forme de chaleur l’énergie libérée par ce phénomène que l’Homme a réussi à produire de l’électricité.

La radioactivité, un phénomène naturel

Depuis la formation de la Terre, il y a environ 4,5 milliards d’années, la matière est constituée d’éléments stables et d’éléments instables dits « radioactifs ». Depuis, la radioactivité n’a cessé de décroître puisque de nombreux atomes radioactifs se sont transformés pour l’essentiel en éléments stables et ont disparu.

Certains continuent leur transformation, alors que d’autres se forment toujours. La radioactivité est également présente dans les organismes vivants : les tissus organiques et les os contiennent des éléments indispensables à la vie qui possèdent des isotopes radioactifs, comme le potassium 40 ou le carbone 14.Le phénomène de la radioactivité a été découvert à la fin du XIXème siècle par les physiciens Henri Becquerel et Pierre et Marie Curie.

La radioactivité

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Poursuivant leurs travaux, Frédéric Joliot et Irène Joliot-Curie ont mis en évidence la transformation des atomes de l’uranium. Depuis, la radioactivité est devenue un sujet d’étude à l’échelle mondiale dont les applications sont de plus en plus présentes dans notre quotidien. La radioactivité naturelle provient essentiellement de quatre sources :> les rayonnements cosmiques> la radioactivité des sols ou les

rayonnements telluriques> la radioactivité des eaux > l’air ambiant

La radioactivité du corps humain Elle est de l’ordre de 8 400 Bq (becquerel) pour une personne de 70 kg (kilogramme) et est due à l’ingestion d’aliments contenant naturellement des éléments radioactifs. Après ingestion, ces radionucléides viennent se fixer dans les tissus et les os. Ainsi, l’organisme humain compte en moyenne 4 500 Bq en potassium 40 et 3 700 Bq en carbone 14. La dose annuelle reçue par une personne suite à cette exposition interne représente 0,2 mSv (millisievert).

Les rayonnements ionisants

Les atomes dits instables se transforment spontanément en d’autres atomes, en émettant des rayonnements : alpha, bêta, gamma. C’est le phénomène de la radioactivité.- Le rayonnement « alpha » [a] perd très vite son énergie. Il a un pouvoir de

pénétration très faible. Il ne parcourt que quelques centimètres dans l’air. Une simple feuille de papier ou les couches superficielles de la peau l’arrêtent.

- Le rayonnement « bêta » [b] ne parcourt que quelques mètres dans l’air. Il est stoppé par une vitre ou une feuille d’aluminium.

- Le rayonnement « gamma » [g], dans l’air, peut être de plusieurs centaines de mètres et de fortes épaisseurs de plomb ou de béton sont nécessaires pour l’atténuer et le stopper.

Les rayonnements radioactifs, comme tous les rayonnements, transportent de l’énergie et interagissent avec la matière, notamment le vivant.

Certains rayonnements (alpha, bêta, gamma et X) sont dit « ionisants » parce qu’ils transportent une grande quantité d’énergie qui provoque un changement de la charge électrique des atomes qu’ils traversent (phénomène d’ionisation).Ils peuvent être, dans certaines conditions d’exposition, dangereux pour les êtres vivants et il faut savoir s’en protéger.

L’exposition aux rayonnements ionisants

Tous les êtres vivants sont en permanence soumis à l’action des rayonnements ionisants d’origine naturelle ou artificielle. Ce phénomène s’appelle l’exposition aux rayonnements. L’exposition est le plus souvent faible mais, en cas d’accident par exemple, des personnes peuvent être exposées à des doses élevées de rayonnements ionisants.Pour un organisme vivant, l’exposition peut être externe ou interne selon que la source des rayonnements est située à l’extérieur ou à l’intérieur du corps.

Comment mesurer la radioactivité ?

Pour quantifier la radioactivité et ses effets, des appareils et des unités de mesure spécifiques sont utilisés ; car la radioactivité est un phénomène imperceptible pour l’Homme.

Pour devenir stables, les éléments radioactifs se transforment en subissant une succession de désintégrations. Ce phénomène provoque l’émission de rayonnements invisibles à l’œil nu. Pour mettre en évidence ces rayonnements et leurs effets, on utilise des appareils de précision et des unités de mesure particulières.

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> L’activité radioactive se mesure en becquerel (Bq). Elle permet de quantifier le nombre de désintégrations de noyaux radioactifs qui se produisent chaque seconde dans une matière. Ainsi, environ 9 000 atomes se désintègrent chaque seconde dans le corps d’une personne de 70 kg : son activité est donc de 9 000 Bq.

> La quantité de rayonnements absorbée par un organisme ou un objet exposé aux rayonnements se mesure en gray (Gy). C’est une mesure d’énergie représentant 1 joule par kilogramme de matière. Ainsi, dans la région d’Arlit au Niger, un objet ou un organisme absorbe environ 150 milliardièmes de gray par heure.

> Les effets biologiques des rayonnements sur l’organisme exposé se mesurent en sievert (Sv). C’est une unité de radioprotection. Elle s’exprime en « équivalent de dose » et permet d’évaluer l’impact du rayonnement sur la matière vivante. Elle prend en compte les caractéristiques du rayonnement et de l’organe irradié. Ainsi peut-on comparer l’effet d’une même dose délivrée par des rayonnements de nature différente à l’organisme entier, des organes ou des tissus qui n’ont pas la même sensibilité aux rayonnements. Le millisievert (mSv), ou « millième de sievert » est très souvent utilisé. Dans le monde « l’équivalent de dose » dû à l’exposition naturelle se situe, en moyenne pour l’Homme, à 2,4 mSv par an.

La radioprotection

Qu’il s’agisse du public ou des travailleurs évoluant dans les secteurs utilisant les rayonnements ionisants (médecine, mines d’uranium, centrales nucléaires, laboratoires de recherches…), la radioprotection consiste à protéger les personnes contre les effets. Elle vise à empêcher ou à en limiter les effets par la mise en place de moyens de surveillance, de prévention et de protection.

Des normes - strictes - de radioprotection ont été fixées par des organisations internationales indépendantes :

- La Commission Internationale pour la Protection Radiologique (CIPR) émet au niveau mondial des recommandations en matière de radioprotection.

- L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) est une agence spécialisée de l’ONU. Elle édicte des principes, des guides, des recommandations en matière de sûreté qui servent de référence à la communauté internationale. L’Agence a aussi en charge le contrôle au niveau mondial de la non-prolifération. Elle dispose d’inspecteurs qui se rendent régulièrement sur les différentes installations nucléaires dans le monde.

- Au Niger, le Centre national de radioprotection (CNRP), créé en 1998, est l’autorité nationale compétente en matière de sûreté, sécurité nucléaires et de protection contre les dangers des rayonnements ionisants. Le CNRP est rattaché à la Haute Autorité Nigérienne à l’Énergie Atomique (HANEA). Au Niger, la limite réglementaire applicable aux travailleurs depuis 2001 est de 20 mSv/an. Cette limite est fixée par décret dans le cadre de l’application de la loi du 21 juin 2006 portant sur la sûreté et sécurité nucléaires et protection contre les dangers des rayonnements ionisants.

D’autres institutions internationales et des associations de différents pays partagent leurs connaissances et leurs retours d’expériences.

La radioprotection au sein des sociétés minières de SOMAÏR et de COMINAK

La protection vis-à-vis des rayonnements ionisants des travailleurs des sociétés de SOMAÏR et de COMINAK est une priorité. Des démarches volontaristes en matière de radioprotection sont conduites pour limiter l’exposition des travailleurs aux rayonnements au niveau le plus bas qu’il est raisonnablement possible d’atteindre.

- Le contrôle de la qualité des ambiances physiques de travail est conduit au quotidien, tant dans les mines que dans les usines de traitement des minerais d’uranium extraits. Les résultats des mesures sont analysés et des solutions correctives et préventives sont proposées en vue d’une amélioration continue.

- Chaque salarié le nécessitant fait l’objet d’une surveillance dosimétrique individuelle pour mesurer son niveau d’exposition. Les dosimètres sont analysés chaque mois et permettent de s’assurer du respect de la limite fixée par la réglementation.

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- Des appareils de radioprotection sont utilisés pour mesurer le niveau de radioactivité d’un milieu ambiant et protéger les travailleurs contre tous risques.

- Des formations sont régulièrement dispensées aux travailleurs pour rappeler les règles de sécurité et de radioprotection.

La radioactivité au cœur de nombreux enjeux et applications

Depuis la découverte de la radioactivité au XIXème siècle, l’Homme a appris à domestiquer ce phénomène et à le recréer artificiellement pour satisfaire de nombreux besoins quotidiens.La radioactivité est employée notamment à travers des applications médicales, scientifiques ou industrielles pour : - soigner, connaître le vivant - explorer la Terre et son histoire - produire de l’électricité- protéger le patrimoine - améliorer l’agro-alimentaire- développer l’industrie de précision

À Niamey, l’Institut des Radio-Isotopes (IRI) a pour missions principales :- d’entreprendre et promouvoir les activités de recherche appliquée et fondamentale

en matière d’utilisation pacifique des radio-isotopes ;- d’assurer des enseignements, formations et des recherches spécifiques dans le domaine

de l’utilisation des techniques nucléaires contribuant au développement du pays ;- de réaliser des prestations techniques, des projets et contrats d’étude et de

recherche dans le domaine de ses compétences.

L’énergie

L’énergie contribue au développement humain. Inversement, la croissance du nombre d’habitants sur Terre contribue à l’augmentation de la demande d’énergie. L’histoire montre que le développement humain est étroitement lié à l’accès et à la maîtrise de l’énergie. L’accès à l’énergie favorise le développement industriel d’un pays et son essor économique.

Quelles énergies aujourd’hui, demain ? Malgré une consommation mondiale d’énergie primaire toujours en hausse, de grandes disparités entre les pays subsistent. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) estime que la demande en énergie dans le monde sera doublée d’ici 2050. Outre des actions fortes pour assurer la maîtrise de l’évolution de la consommation d’énergie, toutes les ressources sont en phase de développement pour satisfaire, sur le long terme, les besoins mondiaux.

Différentes sources d’énergie : l’énergie fissile (nucléaire) et les énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse, géothermie, hydraulique), sont considérées comme des solutions alternatives aux énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) majoritairement utilisées dans le monde.

L’une des menaces environnementales les plus sérieuses qui pèsent sur la planète est le changement climatique provoqué par l’augmentation de la concentration dans l’atmosphère de gaz à effet de serre.Cette concentration est étroitement liée au développement de l’ère industrielle et est principalement due à l’utilisation forte des combustibles fossiles (pétrole, gaz), au développement intensif de l’agriculture et de l’élevage et plus largement à l’accroissement des activités humaines.Aujourd’hui, une très grande majorité de pays dans le monde s’accorde à trouver des solutions en faveur d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Pourquoi le recours à l’énergie nucléaire ? Le nucléaire représente un peu plus de 10 % de l’énergie consommée dans le monde en 2015. Le recours de cette énergie dans un pays dépend de plusieurs facteurs : sa situation géopolitique, économique, le niveau de connaissance technologique, son engagement à utiliser pacifiquement l’énergie nucléaire sous contrôle de l’Autorité internationale du nucléaire, l’AIEA, l’adhésion du pays au Traité de Non-Prolifération.Comme pour les énergies renouvelables, le nucléaire présente l’avantage de produire très peu de gaz carbonique (CO2), et peut contribuer à la lutte contre le changement climatique dans le cadre d’un mix-énergétique. L’énergie nucléaire présente aussi l’avantage de produire une très grande quantité d’électricité à partir d’une quantité de matière première très faible.

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Au début des années 1950, une mission de reconnaissance du Bureau minier de la France d’Outre-Mer, nommé ensuite le Bureau de Recherches Géologiques et

Minières (BRGM), confirme des indices de cuivre vers Teguidda-n’Tessoumt, situés au nord-ouest d’Agadès. Un géologue, Hugues Faure, dresse alors une carte géologique des formations sédimentaires du Niger oriental. Ses levées de terrain l’amènent au sud-est du massif de l’Aïr où il découvre de nombreux ossements fossilisés et de dinosaures.

En 1957, un géologue français Imreh étudie la région de l’Aïr, située au nord-est de la ville d’Agadès. Il remarque, dans des sédiments des blocs bariolés de jaune et de vert, des sels oxydés de cuivre et d’uranium.

En parallèle, dès 1956, le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), institut de recherche atomique français, et le BRGM, décident de conduire une série de prospections au sol dans toute la région. Les résultats obtenus justifient la constitution d’un groupe de travail plus important, pour des prospections aériennes et des recherches par sondages.

En 1959, une prospection systématique est entreprise autour d’Azelik : levée géologique de la zone indicielle, prospection par plans compteurs et des itinéraires scintillométriques autoportés. La carte esquissée confirme l’association constante d’uranium et de cuivre.

En 1960, une prospection aérienne, couplée à une prospection géologique détaillée au sol à l’aide d’un scintillomètre, permettent de bâtir un programme de recherches par sondages.

Les géologues découvrent quelques dizaines de corps minéralisés de l’ordre de 1 000 tonnes d’uranium à des profondeurs maximales de 150 m.

En 1962, la prospection générale de toute la région autour d’Afasto, Teguidda-

L e Niger est un pays minier disposant d’importantes ressources en uranium. Son exploitation a commencé à la fin des années 1960 après une vingtaine d’années de prospections minières et représente aujourd’hui

l’une des principales sources de revenus industriels du pays. Le Niger est le 4ème producteur mondial en uranium.

La découverte d’indices d’uranium est la conséquence de l’étude des minéralisations de cuivre qui leur sont associées.

Des premières traces sont rapportées par un voyageur berbère Ibn Battûta qui aurait signalé des mines de cuivre à Takedda, localité située à 200 km d’Agadès, dans la région d’Azelik, aujourd’hui site archéologique.

Historiqueet sociétés minières

"Jean-Marie" et son équipement pour une exploration en 1961

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n’Tagait et Teguid-dan’ Tessoumt soit 30 000 km2, est terminée. Ces travaux confirment l’analogie géologique de la province uranifère d’Agadès avec celle plus connue de l’ouest Américain, dans le Colorado Plateau.

De 1963 à 1966, la prospection minière est approfondie :- étude du potentiel uranifère d’une

série carbonifère dans les régions d’Arlit, de Madaouela et du Tarak,

- lancement d’une campagne de sondages dans la série de Tagora (région de Madaouela). La campagne vise à vérifier la présence d’uranium dans les dépôts géologiques gréseux du Guézouman. Les résultats confirment des teneurs en uranium intéressantes et réparties de manière homogène,

- des travaux de recherche miniers par puits et galeries d’une durée de 17 mois valident la faisabilité technique et économique du projet d’exploitation minière.

Un premier gisement de 5 200 tonnes d’uranium nigérien est découvert, puis d’autres, comme le gisement d’Arlette (20 000 tonnes d’uranium) par Jacques Mabile, directeur des productions au CEA.

Après une étude approfondie au travers d’un atelier pilote, permettant de valider définitivement le projet, les travaux de la première exploitation minière à ciel ouvert commencent à Arlit en 1966.

En 1968, est créée la société minière SOMAÏR, en charge de l’exploitation de ce gisement qui démarre en 1971. En parallèle, en 1967, l’exploration sous couverture des fondations du Tarat, et au Guézouman au sud de la région d’Arlit, dans le périmètre d’Akokan, est entreprise.

Un gisement uranifère à 250 m de profondeur est découvert dans la formation géologique du Guézouman.

En 1974, les travaux débutent pour l’exploitation de ce gisement, assurée par COMINAK, société minière nigérienne créée la même année. Une descenderie composée de deux fûts parallèles est creusée de septembre 1975 à septembre 1977. La première extraction de minerai à COMINAK a lieu en 1978.

Pour assurer la sécurité d’approvi-sionnement en uranium des pays recourant à l’énergie nucléaire, les fournisseurs de cette matière première ont toujours consacré d’importants moyens à la recherche de nouveaux gisements.

C’est dans ce contexte qu’une étude de faisabilité est conduite sur le gisement d’IMOURAREN, découvert dès 1966 à 160 km au nord-ouest d’Agadès et à 80 km au sud d’Arlit.

En 2009, le groupe AREVA obtient le permis d’exploitation du gisement. La société IMOURAREN S.A. est créée pour exploiter dans les années à venir cette future mine à ciel ouvert, sous réserve des conditions du marché de l’uranium plus favorables.

Les compagnies minières d’uranium au Niger

Comme dit précédemment, au Niger, la présence d’uranium a été mise en évidence par des équipes d’exploration du CEA français à la fin des années 1950. La zone uranifère se situe à l’ouest du massif granitique de l’Aïr. Le groupe français AREVA et les entreprises nigériennes SOMAÏR et COMINAK contribuent à assurer la sécurité d’approvisionnement en uranium de ses clients, à travers le monde.Ouverture de la carrière d’Arlit par Jacques Mabile

et Zeegers, 1966

Début des travaux miniers sur le gisement de Madaouela, 1965

Indices et gisements d’uranium

AZELIK

IMOURAREN, Assouas

MORADI

ABAKOROUN

SOMAÏR (Arlette, Ariège, Artois, Taza, Takriza, Tamou)

COMINAK (Akouta, Akola, Afasto) + Madawela (Marthe, Maryline, Marianne)

Couches géologiques suivant l’échelle du temps

Bassin Tim MERSOÏ - Schéma de la série stratigraphique

SERIES FORMATIONS AGES

QUATERNAIRE INDIFFERENCIE

SOCLEPRECAMBRIEN

(0 - 350 m)

(0 - 176 m)

(0 - 120 m)

(0 - 67 m)

(0 - 180 m)

(0 - 120 m)

(0 - 140 m)

(0 - 180 m)

(0 - 290m)

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TCHIREZRINE 1

MOUSSEDEN

TELOUA 2-3

TELOUA 1

MORADI

TAMAMAÏTTEJIA

IZEGOUANDE

MADAOUELA

TARAT

TCHINEZOGUE

GUEZOUMAN

TALACH

TERAGH

Gisements tabulaires des grèsCouches géologiques suivant l’échelle du tempsBassin Tim MERSOÏ - Schéma de la série stratigraphique

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Le projet IMOURAREN SA., future mine à ciel ouvert, constitue le troisième site d’uranium au Niger.

Les sociétés SOMAÏR et COMINAK ont été créées suite à des accords politico-économiques entre la France et le Niger en juillet 1967, en faveur du développement de l’énergie nucléaire à usage civil. La société IMOURAREN SA. a été créée pour constituer à terme la plus grande mine d’uranium d’Afrique.

Sur les milliers de personnes intervenant au sein de ces compagnies, 99 % des salariés sont nigériens (ingénieurs, agents de maîtrise, ouvriers). Les domaines d’expertise couvrent la connaissance du monde de la mine, l’exploitation industrielle, la logistique, les transports, les achats, la mécanique, la maintenance, la chimie, mais aussi l’hygiène, la santé et la sécurité au travail, la sûreté, l’environnement, la radioprotection, les services administratifs (systèmes d’information, finance, supply chain, ressources humaines, communication…).

SOMAÏR, COMINAK et IMOURAREN SA. favorisent l’accès à de nombreux services sanitaires et sociaux dans une région isolée et concourent ainsi à l’amélioration des conditions de vie des populations.

Descenderie à COMINAK Mine à ciel ouvert d’IMOURAREN SA.

Lixiviation à SOMAÏR

Fût de yellow cake

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La conversion de l’uranium : les opérations de conversion consistent à transformer le concentré d’uranium en hexafluorure d’uranium (UF6) tout en lui donnant la pureté indispensable à la fabrication du combustible nucléaire. Ces opérations constituent une étape essentielle dans le cycle du combustible, entre les activités minières et l’enrichissement de l’uranium.

Le procédé de transformation chimique s’effectue en deux étapes :- Transformation de l’uranium naturel en tétrafluorure d’uranium (UF4) : le

concentré d’uranium est dissout par de l’acide, puis purifié. Après précipitation-calcination, de la poudre de trioxyde d’uranium (UO3) est obtenue. Cette poudre est ensuite hydrofluorée à l’aide d’acide fluorhydrique pour obtenir une substance de couleur verte à l’aspect granuleux, l’UF4.

- Transformation du tétrafluorure d’uranium (UF4) en hexafluorure d’uranium (UF6) : l’UF4 est converti en UF6 par fluoration, à l’aide de fluor obtenu par électrolyse d’acide fluorhydrique. L’UF6 est fabriqué par contact de fluor gazeux avec la poudre d’UF4. La réaction chimique se fait à très haute température dans un réacteur à flammes.

Une dernière étape consiste à faire passer l’UF6 obtenu de l’état solide à l’état gazeux pour l’enrichir. L’enrichissement de l’uranium : il consiste à augmenter la concentration en U235 (l’uranium fissile) pour obtenir une matière utilisable dans les réacteurs nucléaires.À partir de l’UF6, l’usine d’enrichissement produit, par séparation isotopique :- de l’uranium enrichi avec une teneur en U235 portée à un niveau de 3 à 5 %, selon

les demandes des clients électriciens. L’uranium enrichi est utilisé par 90 % des réacteurs nucléaires en fonctionnement dans le monde aujourd’hui.

- de l’uranium appauvri, dont la teneur en U235 est comprise entre 0,2 et 0,5 %. Il est transformé en oxyde d’uranium (U308) pour être entreposé en toute sécurité, sous forme insoluble et stable. Il constitue une réserve de matière énergétique.

Deux procédés d’enrichissement sont actuellement exploités à l’échelle industrielle dans le monde : la diffusion gazeuse et la centrifugation.

La fabrication du combustible nucléaire

Les assemblages de combustible constituent le cœur d’un réacteur nucléaire, où se déroule la fission nucléaire qui produit l’énergie électrique. Selon les réacteurs nucléaires, les combustibles diffèrent :

L ’activité minière constitue la première étape du cycle du combustible. Elle comprend : l’extraction de l’uranium naturel dans les mines ; le traitement du minerai au yellow cake. Le yellow cake est ensuite conditionné et enfûté,

puis expédié jusqu’aux usines de conversion pour y subir de nouveaux traitements chimiques, avant d’enrichir l’uranium naturel.Cette partie est développée dans le thème « Les différentes vies d’une mine d’uranium » (page 40).

La conversion et l’enrichissement de l’uranium

Pour être utilisé comme combustible, le concentré d’uranium ou yellow cake doit être encore transformé.

L’uraniumdans le cycle du combustible

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- le combustible des réacteurs uranium naturel graphite-gaz (UNGG)- le combustible des réacteurs à eau légère (réacteurs à eau pressurisée - REP) ou

(réacteurs à eau bouillante - REB) - le combustible des réacteurs à neutrons rapides (RNR)

Les assemblages de combustible contribuent à la sûreté du réacteur nucléaire en assurant le confinement des produits radioactifs de fission dans une gaine étanche en alliage de zirconium. Cette gaine constitue la première barrière de confinement.Un assemblage de combustible peut contenir de 200 à 500 kg de matière fissile, en fonction du type d’assemblage.Il est constitué de crayons contenant cette matière fissile et d’un cadre métallique, le « squelette », généralement fabriqué en alliage de zirconium, composé de tubes guides, de grilles de maintien et d’embouts d’extrémité.Les assemblages restent, en moyenne, entre 3 et 4 ans dans un réacteur.Le renouvellement du combustible usé s’effectue par rechargement périodique (tous les 12 à 24 mois) d’une fraction du cœur du réacteur (entre 20 et 50 % du nombre total d’assemblages), selon le type de gestion et le niveau de performance des assemblages.

Le fonctionnement d’une centrale nucléaire

Dans une centrale nucléaire dotée par exemple d’un réacteur à eau sous pression, la fission des atomes d’uranium produit de la chaleur, chaleur qui transforme alors l’eau en vapeur et met en mouvement une turbine reliée à un alternateur qui produit de l’électricité.

Le circuit primaire : dans le réacteur, la fission des atomes d’uranium produit une grande quantité de chaleur. Cette chaleur fait augmenter la température de l’eau qui circule autour du réacteur, à 320 °C.L’eau est maintenue sous pression pour l’empêcher de bouillir. Ce circuit fermé est appelé circuit primaire.

Le circuit secondaire : le circuit primaire communique avec un deuxième circuit fermé, appelé circuit secondaire par l’intermédiaire d’un générateur de vapeur. Dans ce générateur de vapeur, l’eau chaude du circuit primaire chauffe l’eau du circuit secondaire qui se transforme en vapeur. La pression de cette vapeur fait tourner une

turbine qui entraîne à son tour un alternateur. Grâce à l’énergie fournie par la turbine, l’alternateur produit un courant électrique alternatif.Un transformateur élève la tension du courant électrique produit par l’alternateur pour qu’il puisse être plus facilement transporté dans les lignes de très haute tension.

Le circuit de refroidissement : à la sortie de la turbine, la vapeur du circuit secondaire est à nouveau transformée en eau grâce à un condenseur dans lequel circule de l’eau froide en provenance de la mer ou d’un fleuve. Ce troisième circuit est appelé circuit de refroidissement.

Le traitement et le recyclage des assemblages de combustible usé

Arrivé en fin de vie et déchargé des réacteurs nucléaires, le combustible usé contient encore 96 % de matières nucléaires pouvant être recyclées : 95 % d’uranium et 1 % de plutonium.

Les trois circuits d’eau sont étanches les uns par rapport aux autres.

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Les 4 % restants constituent les déchets ultimes non recyclables (produits de fission et actinides mineurs). Dans l’industrie nucléaire, des pays ont choisi de stocker en l’état l’ensemble du combustible usé dans des centres de stockage adaptés.

D’autres pays ont choisi la filière de cycle fermé, c’est-à-dire de traiter et de recycler les combustibles usés, pour à nouveau valoriser les 96 % de la matière. Le traitement des combustibles usés présente l’avantage de diviser par 5 le volume et par 10 la radiotoxicité des déchets, par rapport à un stockage des combustibles usés sans traitement, avant de les conditionner, de manière sûre et stable pendant des milliers d’années.

Le traitement-recyclage consiste donc à :- séparer par un ensemble de procédés mécaniques et chimiques les matières

valorisables (uranium et plutonium), des déchets ultimes non recyclables (produits de fission et actinides mineurs),

- récupérer et conditionner l’uranium et le plutonium pour leur recyclage en de nouveaux assemblages de combustible,

- trier et conditionner les déchets radioactifs ultimes du combustible et les déchets technologiques.

Le transport des matières nucléaires

Le transport des matières nucléaires est régi par des accords internationaux et des spécificités nationales qui en fixent les règles.Les règles de transport concernent notamment :- la maîtrise des risques d’irradiation, de contamination, de criticité, en vue de la

protection de l’homme et de l’environnement,- la protection physique de tous les types d’emballages appelés « colis » contenant

des matières nucléaires, et empêcher des pertes, vols ou détournements.

Réglementation en matière de sûreté des transportsLa sûreté des transports repose sur trois lignes de défense :- les colis constitués de la matière radioactive et de leurs emballages,- la fiabilité des moyens de transport (rail, route, navire ou avion),- l’efficacité des moyens d’intervention mis en œuvre en cas d’incident ou d’accident

afin d’en prévenir les conséquences.

La responsabilité de la sûreté d’un transport de matières radioactives est confiée pour partie à l’exploitant nucléaire expéditeur, notamment pour ce qui concerne la conformité des colis qu’il remet aux transporteurs accompagnés de la documentation, des instructions et des consignes associées. Les transporteurs sont responsables quant à eux de la fiabilité des moyens de transport.

Réglementation en matière de protection physique des transportsLes transports de matières nucléaires répondent aux exigences de l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique) déclinées dans les réglementations des États (Lois, Codes, Décrets, Arrêtés…) pour assurer la protection de ces matières. Ces exigences impliquent divers degrés de confidentialité, régies par une réglementation très stricte de protection et de contrôle des matières nucléaires. Le transporteur dispose d’un agrément délivré par l’autorité compétente. Il est responsable de la protection physique du transport concerné. Les matières sensibles sont transportées dans des véhicules de sécurité disposant de moyens de communication et de protection particuliers répondant aux exigences de l’Autorité compétente du pays traversé.

Un suivi des transports en temps réel : chaque transporteur agréé pour acheminer des matières nucléaires dispose de moyens répondant aux exigences réglementaires. Le rôle du transporteur agréé est de contrôler, par le biais d’informations extrêmement précises et complètes, l’ensemble des paramètres garantissant le bon déroulement des transports. Ce système s’appuie notamment sur la localisation géographique des moyens de transport grâce au réseau de satellites GPS ainsi que le réseau GPRS (positions, reporting d’alarmes…) vers le centre opérationnel du transporteur.

Ce suivi permet de contrôler le respect des itinéraires et des délais, d’identifier toute situation non planifiée, d’alerter et de proposer des actions à engager.

Conditionnement du yellow cake avant expédition

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Une investigation géologique plus poussée permet de confirmer la présence de nouvelles ressources. Dans la nature, l’uranium est relativement répandu dans l’écorce terrestre (3 grammes par tonne en moyenne).

Les gisements actuellement en exploitation dans le monde contiennent de 100 grammes à 10 kg d’uranium par tonne de minerai. Certains gisements exceptionnellement riches peuvent contenir jusqu’à une centaine de kilogrammes par tonne de minerai.

Le processus d’exploration nécessite en moyenne une dizaine d’années, depuis la découverte des premiers indices d’uranium jusqu’à la confirmation d’une ressource exploitable.Afin d’identifier de nouvelles ressources et donc d’augmenter la durée de vie de la mine, l’exploration se poursuit parallèlement à l’exploitation.

Vérifier la viabilité d’un projet d’exploitation minièreAvant la mise en exploitation d’un gisement, il est nécessaire de vérifier la viabilité technique et économique du projet minier et de répondre à trois grandes questions :- L’exploitation sera-t-elle économiquement rentable, compte tenu des prix de vente

attendus de l’uranium ?- La technique d’extraction et de traitement du minerai retenue est-elle la plus

appropriée ?

L a vie d’une mine d’uranium est généralement très longue, de l’ordre de plusieurs dizaines d’années. Elle comprend les activités d’exploration, d’extraction, de traitement du minerai d’uranium ainsi qu’un

réaménagement et une surveillance après son exploitation. Après la phase d’identification de nouveaux gisements d’uranium, l’extraction du minerai est réalisée suivant diverses méthodes minières, comme par exemple : mine à ciel ouvert, mine souterraine ou mine par récupération in situ.Le minerai est ensuite traité dans des usines proches des sites d’extraction.

L’exploration

Toute activité minière commence par une phase d’exploration avec la mise en œuvre de techniques de prospection spécifiques visant à identifier de nouveaux gisements.

L’exploration, c’est une succession d’étapes- Images satellites, photos aériennes- Étude géologique de la région- Géophysique aéroportée (dont mesures radiométriques)- Mesures radiométriques sur le terrain- Sondages de reconnaissance et échantillonnages

Activités de mesures sur sondage d’exploration

Les différentes vies d’une mine d’uranium

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- Quels sont les impacts du projet sur l’environnement, sur la vie des populations locales pendant et après l’exploitation ?

Le développement d’un projet minier s’effectue en étroite collaboration avec les populations et les autorités locales.Ceci permet d’aboutir à la meilleure solution d’un projet minier sur les plans technique, économique et environnemental.

Géologie des gisements d’uraniumLes gisements d’uranium du Niger sont situés dans des formations sédimentaires datant d’une période où la partie nord du Niger était recouverte de fleuves. Les gisements de SOMAÏR et COMINAK proches d’Arlit se trouvent dans des roches datant de la période géologique, nommée Carbonifère (- 360 à - 295 millions d’années).Le gisement d’IMOURAREN, situé sur la commune rurale de Dannat, est caractérisé par des sédiments datés de la période géologique nommée Jurassique (- 200 à - 145 millions d’années).

Les outils et méthodes du géologueDans les années 1960, les outils et méthodes étaient certes fiables mais plus rudimentaires. Par exemple, à bord d’un avion, un observateur expérimenté orientait le pilote en temps réel, en fonction des observations géophysiques mesurées au scintillomètre (mesure du rayonnement) pour localiser des gisements, un peu à la manière d’un « chien de chasse traquant du gibier ».Aujourd’hui, la prospection aérienne est informatisée, toutes les analyses géophysiques sont enregistrées. Ces enregistrements sont ensuite étudiés au sol.Les « anomalies » aériennes détectées font l’objet de méthodes d’investigations réalisées à plus petite échelle : sondages, géophysique au sol…Afin de préparer les programmes de recherche et d’interpréter ces anomalies détectées, la réalisation d’une cartographie géologique est indispensable. Des sondages sont réalisés pour examiner le sous-sol. Les roches traversées sont récupérées sous forme de cylindres appelés « carottes » ou de débris rocheux appelés « cuttings ».

Ces sondages permettent de réaliser des mesures géophysiques de diagraphie : une sonde appelée scintillomètre est descendue dans le trou, pour mesurer les rayonnements et localiser le minerai.Les géologues reportent régulièrement les informations acquises sur des plans et des coupes, afin de réaliser un modèle géologique de la minéralisation.

L’extraction du minerai d’uranium

La faisabilité technique et économique étant prouvée, le minerai d’uranium peut être exploité selon les caractéristiques du gisement, en mine à ciel ouvert, en mine souterraine ou par récupération in situ. Pour atteindre le minerai d’uranium, en fonction de sa teneur et de sa profondeur, plusieurs méthodes d’exploitation sont possibles.

Mine à ciel ouvertUne mine à ciel ouvert est une fosse composée de gradins et de pistes. La roche est exploitée par des engins de terrassement (pelles hydrauliques, chargeuses, camions...). L’abattage de la roche peut nécessiter des tirs d’explosifs. Le minerai est chargé dans des engins de roulage pouvant contenir plusieurs dizaines de tonnes.Les sites miniers de SOMAÏR avec en moyenne 60 m de profondeur, et d’IMOURAREN jusqu’à 150 m de profondeur, utilisent cette technique d’extraction.

Mine souterraine En mine souterraine, plusieurs procédés d’exploitation sont mis en œuvre.Le site de COMINAK est la mine souterraine d’uranium la plus grande du monde. D’une profondeur de 250 mètres, la mine comprend plus de 250 kilomètres de galeries ainsi que deux rampes d’accès de 1 300 mètres de long.

Le gisement est exploi té principalement par la méthode dite de « chambres et piliers ». L’abattage du minerai se fait par tirs de mines, en avançant sur plusieurs fronts et en formant des chambres vides séparées par des piliers. Les chambres sont ensuite remblayées et les piliers abattus partiellement

Vue de la mine à ciel ouvert de SOMAÏR

Activité de mesure du minerai extrait dans la mine souterraine de COMINAK

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afin de récupérer le maximum de minerai. Ce dernier est remonté à la surface par des bandes transporteuses.

Mine par récupération in situLa méthode de récupération in situ est appliquée à des gisements à faible teneur et avec des caractéristiques géologiques spécifiques. Pour accéder au minerai, des forages sont réalisés. Une solution lixiviante est injectée afin de dissoudre l’uranium. Cette solution est ensuite pompée pour en extraire l’uranium. Cette méthode nécessite des couches sableuses perméables porteuses de minéralisation, confinées par des couches d’argiles imperméables. C’est le cas au Kazakhstan.

Le traitement : du minerai au yellow cake

Une fois extrait de la mine, le minerai d’uranium est transporté vers une usine de traitement. Cette étape permet d’obtenir un concentré d’uranium, le « yellow cake ». Il existe deux méthodes de traitement du minerai.

Traitement par lixiviation dynamiqueLe minerai ayant une teneur en uranium supérieure à 1 ‰ (COMINAK et SOMAÏR) est traité par cette méthode. Le minerai est concassé puis broyé par des procédés mécaniques. Il subit pendant plusieurs heures une attaque oxydante en milieu acide dans des cuves. Au terme

de cette opération, l’uranium se transforme en pulpe. Après filtrage et lavage de la pulpe, le jus uranifère est récupéré et envoyé vers la queue d’usine pour être purifié et concentré.La solution uranifère obtenue grâce à la lixiviation est purifiée, c’est-à-dire libérée d’autres métaux et résidus sableux. L’uranium est extrait des liquides par des solutions organiques ou des résines échangeuses d’ions. Il est enfin précipité pour obtenir après séchage un concentré d’uranium (le yellow cake) sous forme d’uranate de magnésie.

Traitement par lixiviation statique (en tas)Cette technique moderne de valorisation des minerais à basse ou très basse teneur d’uranium inférieure à 1 ‰ a été mise en place par SOMAÏR en 2009. La lixiviation est dite « en tas », parce que le minerai est d’abord amassé et tassé. Il s’agit d’une première mondiale dans le domaine de l’uranium.

Dans ce cas, le minerai est concassé puis aggloméré à l’aide d’eau et d’acide, avant d’être mis en tas sur des aires étanches. Les tas sont arrosés en goutte à goutte par des solutions à base d’acide. L’acide percole pendant plusieurs mois au travers du minerai et se charge en uranium. Le jus enrichi en uranium est ensuite drainé et envoyé pour le traitement en usine afin de produire le yellow cake.

Champ de puits au Kazakhstan

Installations de la lixiviation Lixiviation en tas

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Le yellow cake à sa vente commerciale contient environ 75 % d’uranium, soit 750 kg par tonne. Après traitement, le yellow cake est conditionné et enfûté, puis expédié jusqu’aux usines de conversion pour y subir de nouveaux traitements chimiques, avant de l’enrichir.

Le réaménagement des anciens sites miniers

Arrivés en fin de vie, les sites miniers sont démantelés, réaménagés et revégétalisés en stricte conformité avec les normes environnementales en vigueur et en concertation avec les populations locales. Le réaménagement d’anciens sites miniers vise à :- assurer uns stabilité en termes de sécurité et de salubrité publique- sécuriser les installations pour le public- limiter l’impact résiduel des activités passées- assurer leur intégration paysagère- conduire la surveillance radiologique et environnementale- veiller au traitement des eaux pour les sites qui le nécessitent- gérer des projets de conversion des anciens sites miniers (projets photovoltaïques).

Assainissement et démantèlementLes installations de traitement des minerais et les autres bâtiments industriels sont démantelés.L’exploitation de la mine a généré également des stériles et des résidus miniers qu’il convient de gérer pendant la phase de réaménagement.- les stériles miniers sont constitués de terres, sables ou roches, ne contenant pas

ou peu de minerai d’uranium extraits pendant l’exploitation de la mine. Les stériles qui ont été au contact de produits uranifères susceptibles de présenter à leur surface une faible radioactivité sont stockés avec les résidus de traitement. Ce stockage s’effectue dans des secteurs spécialement aménagés, au niveau de l’ancien site. L’ensemble est recouvert de matériaux adaptés provenant de la géologie de la région.

- les résidus de traitement constituent la fraction restante du minerai d’uranium après l’extraction de ce dernier. Ils se présentent sous la forme de sables et d’argiles, pour les minerais traités par lixiviation dynamique, ou sous forme de blocs rocheux pour les minerais traités par lixiviation statique. Ces résidus sont stockés dans des aires spécialement aménagées. Les résidus sont ensuite recouverts d’une couche de matériaux propres à la région et font l’objet d’un suivi pendant plusieurs années.

Surveillance environnementaleLes sites qui ne sont plus exploités sont soumis à une surveillance environnementale rigoureuse. Des experts en environnement réalisent le cahier des charges des suivis à effectuer et font toutes les analyses nécessaires.

Anticiper les études de réaménagement des sitesLes études de réaménagement des sites miniers sont anticipées bien avant la fin de production des mines. Par exemple, celles des sites de SOMAÏR et COMINAK ont débuté dès 2002. Elles s’appuient sur les retours d’expérience internationaux acquis dans ce domaine. Compte tenu des spécificités géographiques de ces sites miniers, les travaux s’attachent tout particulièrement à la surveillance radiologique, la préservation de la nappe aquifère d’eau potable et le traitement des verses à résidus miniers. Ils sont

complétés par des études spécifiques qui contribueront aux actions de réaménagement.

Conformément à la réglementation nigérienne, des provisions sont constituées et les dépenses de réaménagement sont continuellement évaluées.

Prélèvement d’eau pour analyse

Vue d’une verse à stériles miniers à IMOURAREN

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- formation pratique par petits groupes, sur le terrain, sous la direction d’un responsable avec lequel le salarié est appelé à travailler (compagnonnage),

- formation théorique, au Centre de Formation Professionnelle de la Société, en alternance avec des stages d’application sur le futur lieu de travail,

- formation théorique, dans des organismes spécialisés, complétée par des séjours de travail sur le site ou dans des lieux similaires de travail, dans des mines, des usines et/ou dans des ateliers spécifiques.

Parmi ces organismes spécialisés, l’École des Mines de l’Aïr (EMAIR), située à Agadès, forme en quatre ans au métier d’agent de maîtrise d’exploitation ou d’entretien de jeunes nigériens titulaires du Brevet Élémentaire.

L’École des Mines et de la Géologie (EMIG) de Niamey forme des techniciens supérieurs, notamment en géologie minière et en maintenance industrielle. L’école dispense également des formations d’ingénieurs dans les métiers de la mine.

Outre des formations sur le cœur des métiers de la mine, des sessions de formation et de sensibilisation sont régulièrement conduites dans les domaines de la sécurité au travail, de la santé, de la radioprotection et de l’environnement. La prévention et la maîtrise des risques constituent un des piliers de toute activité minière responsable.

Sécurité au travail

L’activité minière expose les travailleurs à des risques liés principalement au forage, à l’extraction du minerai, aux transports et aux déplacements, ainsi qu’aux risques inhérents à toute activité industrielle (manutentions, travail en hauteur, utilisation de produits chimiques, utilisation d’outils portatifs type meuleuses, scies...). À titre d’exemple, les équipements lourds de plusieurs centaines de tonnes et volumineux, tels que les chargeurs, bulldozers, manitous, tractopelles… utilisés au quotidien sur une mine, nécessitent pour les conducteurs de maîtriser parfaitement leurs conduites et de respecter impérativement les règles de mise en œuvre.

Les sociétés minières de SOMAÏR, COMINAK et IMOURAREN SA. ont mis en place une politique de sécurité au travail visant à garantir la maîtrise permanente de toute situation dangereuse, à réduire les risques d’accident et à améliorer en continu les résultats sécurité.Au Niger, les travailleurs des sociétés minières témoignent d’une forte culture sécurité.

U n personnel qualifié est nécessaire tant pour faire fonctionner l’exploitation d’une usine, d’une mine, que pour en assurer la maintenance et l’entretien. Dès le début des installations des sociétés nigériennes, un recensement des

disponibilités en personnel qualifié et une définition des postes de travail ont été réalisés ; l’objectif étant de développer les compétences et de promouvoir les salariés à potentiel, pour créer une véritable expertise locale. À ce jour sur les sites, 99 % des postes occupés (ouvriers, agents de maîtrise et techniciens, cadres supérieurs) sont nigériens.

Des formations sur le cœur des métiers de la mineL’ensemble du personnel a été formé progressivement en utilisant, séparément ou conjointement, les trois méthodes suivantes :

L’activité minière, une responsabilité

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Santé-Radioprotection

La radioprotection passe par :- la définition de différentes zones

réglementées à accès contrôlé selon le niveau de radioactivité ambiante au niveau du site industriel,

- la surveillance des ambiances de travail grâce à des appareils de mesures en continu. Le matériel est contrôlé et étalonné régulièrement par des organismes agréés,

- la surveillance dosimétrique des travailleurs. Pour mesurer les doses reçues du fait d’une exposition à l’exploitation de l’uranium, cette surveillance est assurée, pour les salariés potentiellement exposés, par le port de dosimètres adaptés.

Des formations de sensibilisation et de suivi des bonnes pratiques en radioprotection sont organisées périodiquement pour les salariés et sous-traitants.Les travailleurs font l’objet d’un suivi médical régulier, conformément à la réglementation en vigueur.

Cadre réglementaire

Sur le plan international, la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements (CIPR 60-actualisée par la CIPR 103) a défini, pour un travailleur, des recommandations d’exposition maximale en dose ajoutée à 100 mSv sur 5 ans sans dépasser 50 mSv par an. À titre comparatif, un scanner abdominal expose un patient à une dose de 12 mSv.

Au Niger, les sociétés respectent la réglementation nigérienne (loi 2006-17 du 21/06/2006) portant sur la sûreté, la sécurité nucléaire et la protection contre l’exposition aux rayonnements ionisants. Cette loi préconise une exposition annuelle maximale de 20 mSv.

La surveillance de l’environnement

Un système de management environnemental est déployé sur tous les sites miniers. La surveillance environnementale est réalisée, voire renforcée, pendant toute la durée de l’exploitation de la mine et de son réaménagement.

Un réseau de surveillance radiologique de l’environnement concernant l’air, l’eau, la chaîne alimentaire et les sols est implanté systématiquement à proximité des sites, près des zones de passage du public, des zones d’habitation et de travail.Des technologies adaptées, des pratiques et organisations optimisées sont mises en place, notamment pour réduire la consommation d’eau qui reste un défi permanent au Niger et dans le monde.

Préservation des écosystèmes

Suivi qualitatif et quantitatif des ressources en eauDepuis l’implantation des sociétés minières à la fin des années 1960, une gestion optimisée de l’eau demeure une préoccupation majeure : l’eau constitue la principale ressource naturelle nécessaire à la vie quotidienne des populations et au bon fonctionnement des activités industrielles.

Au Niger, les faibles précipitations ne permettent pas de renouveler les réservoirs naturels. Des travaux de forage ont permis dès le stade des recherches géologiques d’identifier et d’évaluer les nappes présentes. Basée sur des modèles hydrologiques, la consommation de l’eau fait l’objet de conventions avec l’État du Niger. Elle est

Séance de sensibilisation à la sécurité au travail

Extraction en mine souterraine Prélèvement d’eau pour analyse

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suivie dans le temps grâce à un réseau de piézomètres dont les relevés indiquent les ressources restantes mais aussi la qualité chimique, bactériologique et radiologique de l’eau. L’ensemble des résultats sont à disposition des parties prenantes locales.Dans les endroits où les exploitations de mines à ciel ouvert ou souterraine traversent une nappe, il est nécessaire d’évacuer ces eaux pour permettre un travail à sec. Ces eaux, dites “d’exhaure”, sont impropres à la consommation humaine et sont utilisées à des fins industrielles, notamment dans le traitement du minerai ou l’arrosage des pistes pour lutter contre la levée de poussières.

L’eau utilisée pour la consommation des travailleurs, leurs familles, et la population, comme c’est le cas à Arlit et Akokan, est soumise aux analyses de potabilité.Les consommations d’eau font l’objet de programmes d’optimisation. La réduction des consommations d’eau potable a été obtenue par une meilleure gestion du réseau et la sensibilisation des populations pour une utilisation rationnelle. Pour optimiser la consommation d’eau industrielle, le procédé technique de lixiviation en tas pratiqué à SOMAÏR permet une moindre consommation par tonne de minerai traitée, de l’ordre de 40 %.

Suivi de la qualité d’airL’exploitation des mines à ciel ouvert (tirs d’explosifs, travail d’engins lourds) en milieu désertique génère des levées de poussières. Les sociétés minières limitent le phénomène par l’application de divers procédés, comme l’arrosage des pistes à l’aide d’eau industrielle, et contrôlent l’empoussièrement de l’air ambiant grâce à des plaquettes de sédimentation, et la radioactivité des poussières par des dosimètres.

Gestion des rejets et des déchetsLes résidus de traitement issus de l’activité minière font l’objet d’un stockage dédié.Ils sont issus du procédé d’extraction de l’uranium et se présentent en sortie d’usine sous forme semi liquide. Leur stockage en verse (tas), sur une aire dédiée

s’accompagne, sous l’effet de l’évaporation intense, de la création en surface d’une croûte indurée de sulfates de plusieurs centimètres. Cette croûte garantit l’absence de dispersion de résidus par le vent, ce que confirme le réseau de surveillance des sols déployé aux alentours des sites miniers.

Des aires aménagées à cet effet sont implantées sur les sites industriels. Dans le cas de résidus de traitement liquides, les aires de stockage sont des bassins dédiés qui reposent sur des couches argileuses imperméables.

Un réseau de piézomètres installé à moyenne profondeur contrôle l’absence d’infiltration dans les réserves d’eau souterraines. Des échantillonnages sont effectués régulièrement dans la nappe profonde et confirment l’absence de radionucléides.

Panneau de sensibilisation à la gestion des déchets sur les usines

Contrôle de l’air

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- L’exploitation d’une mine favorise des investissements structurants majeurs, tels que la construction de l’usine de traitement et de ses équipements, et par la suite leur maintenance. Des investissements d’envergure sont nécessaires pour le réaménagement de tout site minier et de sa surveillance.

- Le minerai d’uranium est une ressource importante pour l’État du Niger. Il représente le premier produit d’exportation, soit près de 70 % des exportations totales du pays sur la période 1980-2015.

- L’exploitation de l’uranium participe aux recettes fiscales de l’État à travers des redevances, impôts, taxes et dividendes.

- L’État nigérien, actionnaire des sociétés minières à travers la SOPAMIN, prélève une part d’uranium proportionnelle à sa participation qu’elle commercialise sur le marché international. De ce fait, l’uranium contribue au Produit Intérieur Brut du Niger.

- Le nombre d’emplois varie en fonction de la phase de développement d’un projet minier. Il est le plus fort en phase de construction. Pendant l’exploitation, qui dure quelques dizaines d’années, les sociétés minières emploient en moyenne près de 2 000 salariés auxquels s’ajoutent plusieurs milliers de salariés de sociétés de sous-traitance intervenant sur les sites.

Contribution au développement économique local

Accéder à l’eauLes sociétés minières ont découvert des nappes et permis leur exploitation assurant la production et la distribution d’eau potable à Arlit et Akokan depuis près de 50 ans. Des puits ont été conçus pour les besoins de près d’un millier d’habitants en 1968. Ils ont été modernisés et développés pour alimenter, aujourd’hui, plus de 100 000 habitants, dont les familles des personnels des sociétés minières. La Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN) est chargée de la distribution de l’eau à Arlit pour les quartiers situés en ville. Des bornes fontaines sont également mises à disposition des habitants. Plus largement dans la région d’Agadès, d’importants programmes d’accès à l’eau sont réalisés en partenariat avec des ONG, à travers des forages et des équipements de puits. Ils contribuent aux besoins des habitants en milieu rural et favorisent le développement agropastoral.

Développer l’accès à l’énergieDès le début des années 1970, les sociétés minières ont été des partenaires financiers d’un ambitieux projet socio-économique d’électrification de la ville d’Arlit.

T oute activité minière responsable dans un pays contribue à son développement économique, à travers :

- les investissements directs étrangers dans le pays- les exportations- les taxes et recettes de l’État- le Produit Intérieur Brut (PIB)- les emplois(Source : Conseil International des Mines et Métaux – ICMM)

- Les phases d’exploration et de projet d’une mine génèrent des investissements très élevés.

Développement économique et sociétal

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Ce dernier constitue l’exemple même d’une démarche collective partenariale qui rassemble des structures publiques, privées et la société civile. L’énergie électrique est nécessaire pour alimenter les mines, les usines de traitement du minerai, les zones urbaines. La Société nigérienne des charbonnages alimente la région d’Arlit à partir de la centrale thermique implantée à proximité du gisement charbonnier d’Anous-Araren, à 180 km au sud. Du fait du taux d’ensoleillement très élevé au Niger, l’énergie solaire est favorisée. Depuis 2010, des actions de soutien sont menées pour alimenter des puits ruraux à partir de cette énergie renouvelable.

Développer les réseaux routiersEn 1976, un protocole d’accord a été signé entre l’État du Niger et les partenaires miniers SOMAÏR et COMINAK pour la construction et l’exploitation d’une route bitumée de 685 km entre Tahoua et Arlit. Cette route désenclave la région d’Arlit en la reliant au réseau ouest africain et dessert les régions d’Agadès et d’Arlit à partir du sud du pays. Ces travaux ont été complétés par le financement de la route Arlit-Akokan et de voiries urbaines dans la ville d’Arlit fin 2009. Depuis 2003, les sociétés minières contribuent chaque année à l’entretien de ces routes en reversant 1 % de leurs chiffres d’affaires à l’État nigérien.

Dans le cadre d’un accord de partenariat stratégique conclu le 26 mai 2014 entre l’État du Niger et AREVA, ce dernier s’est engagé à procéder au financement de la réfection d’un tronçon de la route Tahoua-Arlit.Toutes ces routes sont à usage public et contribuent au développement du pays.

Encourager les initiatives localesEn permettant le développement de l’initiative privée des personnes plus démunies, la micro-finance constitue un des leviers de lutte contre la pauvreté. Avec le soutien des sociétés minières, la micro-finance vise à déployer une stratégie d’emploi local auprès des communautés riveraines du département d’Arlit et plus largement dans la région d’Agadès. Il s’agit de renforcer le développement d’activités génératrices de revenus et d’un tissu industriel et commercial pérenne dans les régions d’implantation concernées.

Favoriser les achats locauxProcéder à des achats auprès des fournisseurs locaux et nationaux est un des leviers du dynamisme économique local. C’est un des engagements des sociétés minières.

Implication dans des projets sociétaux

Soutien à l’éducationLe soutien éducatif des sociétés minières au Niger concerne l’enseignement primaire et secondaire, comme le financement des écoles du département d’Arlit (construction d’écoles, donation de matériels, scolarisation des enfants des populations nomades, etc.), ou la distribution de milliers de manuels de mathématiques pour les collégiens de la région d’Agadès.

Le soutien à l’enseignement supérieur nigérien constitue aussi une priorité, à travers des projets tels que des bourses d’études au profit de jeunes bacheliers issus de milieux défavorisés, admis à poursuivre leurs études au Niger, ou en France, via des programmes dédiés.

En 2008, AREVA a financé un programme de bourse en faveur de 71 jeunes nigériens inscrits à l’École des mines et de la géologie (EMIG) de Niamey. Ce programme a permis de former 16 ingénieurs et 33 techniciens supérieurs en cinq ans.

En partenariat avec la Communauté urbaine d’Arlit, AREVA a contribué à la création d’une bibliothèque, inaugurée en 2008. Le groupe a financé l’achat du fonds documentaire, le mobilier, les formations des bibliothécaires ainsi que des aménagements annexes. Enfin, les sociétés minières, à travers un partenariat avec les communes de la région d’Arlit, financent des formations d’enseignants et de personnels de santé.

Renforcement du système de santéLes sites miniers d’uranium sont situés en zone désertique. SOMAÏR et COMINAK ont financé la construction de deux hôpitaux à Arlit et Akokan qui assurent la gratuité des soins médicaux à leurs salariés et leurs familles. Une majorité de spécialités médicales y sont dispensées (chirurgie, maternité, dentaire, ORL, ophtalmologie…). Les laboratoires des hôpitaux sont en mesure de réaliser les analyses nécessaires à l’exercice de la médecine. COMINAK dispose aussi d’un laboratoire qui assure des examens complémentaires en biologie. Arlit se place parmi les départements bénéficiant des meilleurs soins disponibles au Niger.

Classe primaire à Arlit

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Observatoire de la santéL’Observatoire de la Santé (OSRA), qui constitue une première mondiale dans ce domaine, est le résultat d’une démarche scientifique, innovante et multipartite (sociétés minières, État, ONG). Démarré fin 2011 dans la région d’Agadès, l’Observatoire de la Santé repose sur un suivi post-professionnel des anciens salariés exposés à l’uranium ; à cette fin, une consultation médicale (examen clinique, radiographie pulmonaire pour les travailleurs exposés au minerai, analyse sanguine…) est programmée tous les deux ans.

Aides d’urgenceDes programmes d’aide d’urgence sont menés par AREVA et les sociétés minières en appui d’autres partenaires financiers et techniques pour soutenir la lutte nationale contre l’insécurité alimentaire. Exemples : des projets d’extension de surfaces cultivables par l’irrigation pour palier notamment un important déficit céréalier, des aides spécifiques en vivres apportées aux éleveurs nomades des zones enclavées de la région d’Agadès, des aides à des régions impactées par la sécheresse (Tahoua, Maradi, Zinder et Diffa), le don d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et de médicaments au profit d’enfants, suivis par les Centres de Récupération Nutritionnelle et Infantile (CRENI), la recherche contre la paludisme, le soutien à un projet de restauration des sols dans la région nord du Niger, aide pour la création d’une ferme « La ferme de l’Espoir »…

Dialogue et Concertation

La contribution au développement local et la concertation avec les parties prenantes sont indissociables des engagements de toute activité minière. Construire et maintenir une relation de confiance est un enjeu de tous les instants.

Les Comités Bilatéraux d’Orientation (CBO)Créés en mai 2006 pour renforcer les échanges sur les projets à financer en faveur des populations, les Comités Bilatéraux d’Orientation (CBO) regroupent aux côtés des sociétés minières, les élus locaux, les administrations concernées et la société civile. Ensemble, ils définissent la politique locale d’aménagement, les axes prioritaires d’intervention, émettent un avis sur les projets et assurent, après en avoir précisé les modalités et critères, le juste équilibre des équipements collectifs entre les communes concernées et la collectivité départementale.

Les Commissions Locales d’Information (CLI)Chaque année, des Commissions Locales d’Information sont organisées. Les représentants des sociétés minières dressent un bilan de l’ensemble de leurs résultats auprès des parties prenantes locales (préfecture, mairie, chefs traditionnels, ONG,

Radiographie

La Ferme de l’Espoir

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représentants socio-professionnels...). Les résultats relatifs à la santé, la sécurité, l’environnement, l’impact sociétal et la performance industrielle ainsi que les enjeux liés au développement local sont ainsi présentés et débattus.

Projets miniers et audiences publiquesToute mise en œuvre de nouveau projet minier par les sociétés minières, tel que celui d’IMOURAREN SA. ou la lixiviation en tas à SOMAÏR, s’accompagne de la réalisation d’une étude d’impact sociétal et environnemental. Ce document présente les aspects sociétaux et environnementaux du futur projet (développement de communautés riveraines, développement économique social et sociétal, état initial, air, eau, sol, climat, risque sanitaire, faune et flore…) et fait état, en toute transparence des conséquences positives et négatives induites par la mise en œuvre du projet. Il présente également les mesures d’atténuation et/ou de compensation prévue. Les études d’impact sont remises aux autorités compétentes et expliquées aux populations lors d’audiences publiques. Elles sont présentées lors d’ateliers de validation réunissant des experts des Services des Mines et de l’Énergie de l’État du Niger, des membres de la société civile et des représentants des administrations, des communautés et des élus.Au sein des sociétés minières, des structures dédiées en interne sont à l’écoute au quotidien des parties prenantes locales.

Des visites des sites miniers par la société civileLes sociétés minières accueillent des organismes de la société civile nigérienne et internationale désireux d’en savoir plus sur les activités minières.Ce sont principalement des ONG, associations, délégations d’États, élus, médias nationaux et internationaux, qui visitent chaque année les installations des sites miniers.

Responsabilité et transparence

Le respect et l’application de la réglementation est un pré-requis de toute activité minière et constitue le cœur des politiques et standards des sociétés minières.

Des contrôles par les autorités compétencesLes données économiques, sociales et environnementales relatives à l’impact de l’activité minière au Niger sont publiques. Elles sont disponibles dans les rapports environnementaux et sociétaux des mines. Des audits internes ou indépendants sont régulièrement menés dans différents domaines, tels que la sécurité, la santé, l’environnement et les transports.

Le Bureau d’Études et d’Évaluation Environnementale (B3EI) est l’organe d’évaluation au Niger. Il effectue les études d’impact des sites miniers et assure le suivi régulier de la mise en œuvre de ses recommandations.

Le Centre National de Radioprotection (CNRP) est l’Autorité de référence en matière de radioprotection au Niger. Ses inspections sur les sites miniers sont annuelles et font l’objet de comptes rendus d’inspections et de recommandations.D’autres services de l’État nigérien tels que les Services des Mines et de l’Énergie entreprennent régulièrement des contrôles dans leurs domaines de compétences respectifs.Au niveau international, le CNRP s’appuie sur l’expertise de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), le référent qui l’évalue régulièrement.

Le Conseil International des Mines et Métaux (ICMM)La pérennité des activités minières nécessite une gestion responsable, transparente et respectueuse des populations et de l’environnement. AREVA et les sociétés minières du Niger ont rejoint, en 2011, le Conseil International des Mines et Métaux (ICMM) pour contribuer à la réflexion et à la mise en œuvre des grandes priorités de cette industrie en matière de développement durable.L’ICMM a instauré 10 principes fondamentaux qui s’inspirent d’autres normes mondiales, dont la déclaration de Rio, le Global Reporting Initiative, les principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises multinationales, les politiques de la banque mondiale, les conventions 98, 169 et 176 de l’Organisation internationale du travail et les principes volontaires sur la sécurité et les droits de la personne. L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE)L’ITIE est une norme mondiale visant à promouvoir une gestion ouverte et responsable des ressources naturelles. L’État du Niger s’est engagé dans la démarche ITIE en 2005 ; il est devenu pays candidat en 2007 et pays conforme en mars 2011. Depuis, l’État déclare annuellement à l’ITIE, les recettes des paiements effectués par toutes les sociétés, parallèlement aux sociétés dont le groupe AREVA.Ce dernier fait partie des grandes entreprises pétrolières, gazières et minières au monde qui ont choisi de soutenir l’initiative de l’ITIE.

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Projet de développement agropastoralUn projet de développement agropastoral de la région Irhazer-Tamesna-Aïr a vu le jour, au travers d’une convention, d’un montant total de 11,4 milliards de FCFA, inscrit dans le cadre d’un protocole d’accord, signé le 1er décembre 2006 entre l’État du Niger et le groupe AREVA. L’objectif est le développement de structures agricoles, d’élevage et d’activités pour l’irrigation de cultures dans la région, renforçant ainsi la sécurité alimentaire des populations locales et la création pérenne d’emplois.

La phase pilote, lancée en avril 2013 pour une durée de 2 ans, et dont les résultats ont été probants, a permis l’aménagement et la mise en valeur de trois sites : Tiguirwit, Agharous et Injigrane, soit un total de 120 hectares de périmètres irrigués.428 exploitants dont 31 femmes ont bénéficié de parcelles.

Le projet a réalisé tous les investissements nécessaires à l’exploitation de ces parcelles à travers le financement des clôtures, des réseaux d’irrigation, des forages, du système de pompage solaire, des engrais et semences, etc.Le projet a également participé au renforcement des capacités des bénéficiaires à travers de nombreuses formations et ateliers.

Par ailleurs, de nombreuses entreprises de la région d’Agadès ont bénéficié de plus d’1 Milliard FCFA de marchés grâce au projet, contribuant ainsi au développement économique local et à la création d’emplois pour de nombreux jeunes.

La phase de développement du projet Irhazer-Tamesna-Aïr, signée en juin 2015 entre l’État du Niger et le groupe AREVA, a confirmé l’aménagement agricole de 1 000 ha d’ici 2020.Au total, ce sont près de 70 sites retenus qui devraient bénéficier directement à près de 5 000 personnes, et indirectement à près de 35 000 autres.Les facteurs clefs de succès et de réussite de cette phase de développement résident notamment dans l’appropriation de ce projet par les bénéficiaires et l’autonomisation totale, à terme, des sites de production, en faveur d’un développement économique et social durable de la région d’Agadès.

A fin de soutenir le Niger dans la lutte contre l’insécurité alimentaire récurrente, AREVA accompagne les efforts de l’État nigérien dans l’éradication de la pauvreté et l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Le processus

de décentralisation place les collectivités locales et les communes au cœur du développement du pays. En milieu rural, le Niger s’est doté d’une stratégie pour « une Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et un Développement Agricole Durable ».

Partenaire historique du Niger, AREVA a décidé d’apporter sa contribution dans l’atteinte de ce noble objectif.

Programme Irhazer-Tamesna-Aïr

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Discours d’Olivier Wantz - Inauguration du Pavillon de l’UraniumNiamey, lundi 30 mai 2016

Monsieur le Ministre de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale,Monsieur le Ministre des Mines et de l’Industrie,Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,Monsieur le Directeur du Musée Boubou Hama de Niamey,Chers collègues des sociétés minières de SOMAÏR et de COMINAK,Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un réel plaisir d’être avec vous aujourd’hui pour inaugurer le nouveauPavillon de l’Uranium du Musée national Boubou Hama de Niamey.

J’avais déjà eu le privilège de visiter ces installations il y a quelques années. J’avais alors été séduit par les choix du Musée pour la mise en valeur du riche patrimoine nigérien.

Ce Musée présente bien sûr les vastes richesses du passé - collections ethnographiques et vestiges archéologiques remarquables. Mais il met également en valeur toutes les richesses du présent - que ce soit le savoir-faire des meilleurs artisans du Niger d’aujourd’hui - je pense au centre « vivant » d’artisanat de très grande qualité que le Musée accueille en son sein - ou encore les très belles réussites industrielles du pays : preuve en est avec le Pavillon du Pétrole, et celui qui nous réunit aujourd’hui, le Pavillon de l’Uranium.Je suis heureux de cette place si importante accordée par l’État du Niger, dans sa volonté d’expliquer, d’éduquer, de transmettre son patrimoine national au plus grand nombre, à l’industrie minière et à son savoir-faire industriel.C’est cet attachement au savoir-faire minier et à sa valorisation qui avait présidé à la création en 1985 de ce Pavillon. Dédié à Jacques Mabile, Directeur des Productions au Commissariat français à l’Énergie Atomique, il saluait sa foi dans le potentiel uranifère nigérien, une foi qui avait mené à la découverte des gisements de la région de l’Aïr et à la création des sociétés minières nigériennes de SOMAÏR et de COMINAK.La création de ce Pavillon venait surtout reconnaître le succès d’un projet industriel qui a permis d’élever le Niger parmi les tout premiers producteurs mondiaux d’uranium.Aujourd’hui, l’industrie minière reste au Niger, comme dans le monde, un vecteur de richesse et de développement. Avec plus de 570 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, l’industrie minière - source de la quasi-totalité de l’activité industrielle ! - est l’une des industries dominantes à l’échelle mondiale et l’un des principaux moteurs du développement économique en termes de revenus, d’emplois ou d’infrastructures.

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Plus que jamais, la valorisation du savoir-faire acquis dans le domaine de l’uranium, du pétrole ou de l’or est donc porteuse d’avenir.C’est pour que cette transmission perdure, pour que continue à vivre et grandir la passion de l’industrie minière au Niger, qu’AREVA a souhaité, avec le Musée national Boubou Hama de Niamey, que ce Pavillon de l’Uranium, après 30 ans d’existence, soit rénové.Avec ce nouveau Pavillon, c’est le visage d’une industrie uranifère forte de son passé, profondément ancrée dans le présent et qui se projette dans l’avenir, qui est donné à voir.Les visiteurs, et plus particulièrement les jeunes générations, pourront prendre conscience de ce qu’est la Mine d’aujourd’hui, l’évolution des technologies de production, les avancées et progrès réalisés dans la sécurité, le respect de l’environnement.Ils pourront constater ce que représente l’activité uranifère au Niger, son poids dans l’économie et sa contribution au développement du pays. Ils découvriront aussi la dimension humaine de l’industrie minière. Car la Mine, au-delà de sa vocation industrielle, c’est avant tout une histoire de Femmes et d’Hommes vivant par les mines et autour des mines, un tissu social qui se construit et se renforce au fil des décennies, en faveur du développement des populations.Ils mesureront ainsi la relation très spéciale qui existe entre l’industrie uranifère et le Niger, une relation historique, solide, pérenne, qui se nourrit chaque jour de son passé pour construire le futur. Un futur dans lequel AREVA et l’État du Niger se sont engagés ensemble, au travers de leur partenariat stratégique, renouvelé en 2014.Comme vous le savez, AREVA est et restera très attaché à ce partenariat. Notre projet d’entreprise pour l’avenir, dans le cadre de la restructuration de la filière nucléaire française, confirme cet attachement à l’extraction minière, cœur de métier et pilier majeur pour l’avenir de notre Groupe.Je me réjouis que les jeunes visiteurs du Musée national Boubou Hama puissent, avec ce nouveau Pavillon de l’Uranium, découvrir la passion de notre industrie, les opportunités qu’elle offre et la qualité du partenariat industriel entre le Niger et AREVA. Ils pourront - qui sait ? - y puiser l’envie de devenir les mineurs de demain et continuer à construire le futur de l’industrie minière au Niger et dans le monde !

Un grand merci donc aux équipes du musée national Boubou Hama pour cette initiative et l’accueil qu’ils ont réservé au personnel AREVA pour cette rénovation. Une rénovation qui, grâce à vous tous, contribue à valoriser le patrimoine industriel nigérien et inscrire l’industrie minière dans l’avenir.

Je vous remercie de votre attention.

RÉPUBLIQUE DU NIGERFraternité-Travail-Progrès

******MINISTÈRE DE LA RENAISSANCE CULTURELLE,DES ARTS ET DE LA MODERNISATION SOCIALE

*****CABINET DU MINISTRE

Discours d’Assoumana Mallam ISSAMinistre de la Renaissance Culturelle, des Arts

et de la Modernisation Sociale, À L’INAUGURATION DU PAVILLON DE L’URANIUM

DU MUSÉE NATIONAL BOUBOU HAMA

Niamey, le 30 mai 2016

Honorables députés, Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la France au Niger,Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des institutions internationales,Monsieur le Directeur général du Groupe AREVA,Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux et centraux,Mesdames, Messieurs,Chers invités, à vos titres, grades et rangs respectifs

La cérémonie solennelle qui nous réunit en ces lieux aujourd’hui, revêt une importance fondamentale non seulement parce que nous célébrons la reprise du pavillon dédié au processus d’extraction de l’Uranium au Niger, mais aussi et surtout parce qu’elle consacre la bonne santé des

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relations indéfectibles que les peuples français et nigérien, intimement liés par une histoire commune, ont su bonifier au fil du temps.En effet, la promptitude avec laquelle vous avez accédé à notre sollicitation ainsi que la célérité avec laquelle les travaux ont été exécutés, traduisent, si besoin est, la qualité irréprochable de la coopération franco - nigérienne dans ses innombrables champs d’intervention. Je profite d’ailleurs de cette magnifique opportunité pour vous exprimer toute la gratitude du peuple nigérien. Il vous souviendra certainement que l’idée même de la création de cet important pavillon remonte à 1985. Pour ce qui est de sa concrétisation, elle est à mettre à l’actif des sociétés évoluant dans le secteur minier. Il s’agit, en l’occurrence, des sociétés uranifères, à l’instar de la Compagnie générale des mines de l’Aïr (COGEMA), de la Société minière de l’Aïr (SOMAÏR) et de la Compagnie minière d’Akouta (COMINAK). Leur appui technique et financier avait été pour le moins déterminant.Je souhaite aussi, en reconnaissance de son appréciable contribution, rendre un hommage opportun à la Société nationale des Transports nigériens (SNTN) qui était alors chargé du transport du minerai à destination du port de Cotonou, le site transitoire de son exportation.

Mesdames et Messieurs,Permettez que relève la dimension hautement symbolique de cet évènement, qui intervient à une période charnière où, avec détermination, les Autorités de la VIle République, au premier rang desquelles S.E.M Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, affichent leur ferme détermination à faire de la Culture le levier référentiel du développement endogène de notre pays, tel que déjà énoncé dans le Plan stratégique national de développement culturel du Niger, adopté en 2012.De plus, comme pour joindre les actes aux engagements, le Musée national Boubou Hama figure en bonne place dans les options stratégiques de la Renaissance culturelle. De fait, il s’inscrit dans une dynamique de diversification de l’offre à des fins pédagogiques, éducatives, scientifiques et culturelles, sur fond de nouvelles thématiques appropriées à un public de plus en plus divers et exigeant. Le pavillon de l’Uranium en est, sans conteste, un des fleurons majeurs.Ainsi, fort de sa dimension cumulativement culturelle et éducative, ce pavillon renferme et partage toutes les informations afférentes au processus de recherche, d’exploitation et d’exportation de l’uranium au Niger.

En outre, les visiteurs y découvriront, miniaturisées, les réalités de la vie dans les cités minières d’Arlit et d’Akouta ainsi que l’essentiel des matériaux de recherches qui y sont utilisés. Soyez-en rassuré, Excellence, Monsieur l’Ambassadeur, les touristes du monde entier en général et le peuple nigérien en particulier sauront indubitablement apprécier et faire usage utile de ce joyau culturel que nous voulons de plus en plus performants.Aussi, suis-je particulièrement ému et heureux de vous annoncer solennellement, notre ferme détermination à rénover intégralement le Musée national Boubou Hama au cours de ce 2ème mandat du Président Issoufou Mahamadou et je ne doute pas un seul instant que, dans le processus de la concrétisation de cet ambitieux projet, comme du reste toujours en pareilles circonstances, vous vous tiendrez résolument à nos côtés pour nous accompagner.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la France au Niger,Monsieur le Directeur général du Groupe AREVA,Avant de clore mon propos, permettez-moi de vous réitérer nos plus vifs remerciements pour avoir accepté, malgré vos charges que je sais prenantes, de rehausser de votre présence l’éclat de cette cérémonie de réception du pavillon dédié à l’Uranium.Je vous demande aussi d’être notre porte-parole auprès des autorités de la France, votre pays, qui déploient déjà des efforts exceptionnels et inlassables pour soutenir le peuple frère du Niger, afin qu’elles cheminent quotidiennement à nos côtés dans notre quête engagée de Renaissance culturelle. Sur ce, je déclare officiellement inauguré, le pavillon de l’uranium rénové.

Vive le Musée national Boubou HamaVive la Coopération franco-nigérienneMerci de votre aimable attention

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EN SAVOIR PLUSQuelques ouvrages> Antoine Paucard et ses amis - La mine et les mineurs de l’uranium français - Tome IV/

Volume I - Les activités de prospection et d’exploitation en Afrique, 2008.> Bertrand Barré, Pierre-René Bauquis - L’Énergie nucléaire - Éditions Hirlé, 2007.> Bertrand Barré - Tout sur l’énergie nucléaire d’Atome à Zirconium - AREVA, 2009.> Zoom sur le climat - Hachette jeunesse, 2001.> Rapport 2013-2014 Croissance Responsable des activités minières d’AREVA, 2015.> Eric Sellato - Le Niger, la magie d’un fleuve - Presses du groupe Horizon, 2005.> Aboubakar Adamou et Alain Morel - Niger Agadez et les montagnes de l’Aïr aux

portes du Sahara - Éditions de la Boussole, 2005.> La République du Niger à l’ère de la renaissance - Journal du Parlement.> Diouldé Laya, Jean-Dominique Pénel, Boubé Namaïwa - Boubou Hama, un homme

de culture nigérien - Éditions L’harmattan, 2007.

Quelques sites web (énergie - recherches - nucléaire - environnement - mines…)> www.iea.org> www.iaea.org> www.andra.fr> www.areva.com> www.brgm.fr> www.cea.fr> https://eiti.org/fr> www.irsn.fr> http://niger.areva.com

Quelques sites web (culture - Niger)> http://museenationalduniger.ne> www.nigercultures.net > www.arterialnetwork.org

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Edité par la Direction de la Communication Mines-AmontJuin 2016 - AREVA

Conception : Tondo-Les Beaux ArtsNiamey - Niger