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le contrôle du compactage des tranchées P. et T. par le pénétromètre statique par R. Bonnifet R. Berenguer Direction des Télécommunications de la Région de Paris (Extra-Muros) G. Sanglerat Professeur à I'Ecole Centrale de Lyon Direction des Télécommunications de la Région de Paris (Extra-Muros) ont réalisé point la méthodologie objet de cet article. Les auteurs les en remercient vivement. MM. Durand, Carlier, Rousseau de la les essais qui ont permis de mettre au 1 lntroduction Pendant très longtemps, le contrôle du compactage des remblais mis en æuvre pour combler les tranchées, a sim- plement consisté à S'assurer par une simple observation visuelle que le travail de I'entrepreneur semblait correcte- ment fait, en vérif iant que le déroulement des diverses opé- rations prévues était respecté. Aucune méthode de mesures n'était utilisée. Mais cette attitude, qui portait donc davantage sur les conditions d'exécution des travaux que sur des contrôles qualitatifs ou quantitatifs, est apparue rapidement inopé- rante en raison de la complexité des problèmes rencontrés par I'Administration des P.et T. et les entreprises. Depuis quelques années les chantiers ouverts sur la voie publique se sont multipliés, de même que les malfaçons dues à une insuff isance du compactage, ce qui a entraîné des désor- dres, parfois très graves (f ig. 1). ll est vrai, que pour résoudre les problèmes posés, I'Admi- nistration des P. et. T. ne disposait pas de recommandations spécif iques à ses ouvrages qui lui auraient permis de modi- fier les modalités de ses contrÔles. En effet, les méthodes traditionnelles de contrÔle du compactage basées sur les mesures de densité et la comparaison avec les densités optimales Proctor, ne conviennent pratiquement qu'aux remblais superf iciels de faible épaisseur [2] et t4l. Or, les ouvrages souterrains des télécommunications ont des caractér'istiques bien différentes : f ai b le la rgeu r, et souvent, grande Profondeur. ll en résulte que les méthodes traditionnelles ne sont prati- quement pas applicables pou r effectuer le contrÔle du rem- blaiement des tranchées. Par ailleurs, les prescriptions en matière de remblaiement et de compactage, varient f réquemment d'une région à I'autre et il est parfois consenti des dérogations aux prescriptions imposées dans les marchés. De plus, et c'est un point important, le compactage ne constitue qu'une très faible part de la charge de travail des entreprises ce qui ne les incite pas à la rigueur indispensable en ce domaine. L'en- semble de ces facteurs n'a donc pas conduit les entreprises à s'équiper d'appareils adaptés aux particularités géométri- ques des tranchées des Télécommunications ou d'autres services. C'est vraisemblablement la raison pour laquelle REVUE FRANçAISE DE GEOTECHNIOUE NUMERO 9 les constructeu rs n'ont pas cherché à intégrer dans leur souci de conception ou d'exécution cette particularité géométrique. Ces problèmes ne sont d'ailleurs pas spécif i- ques aux P. et T. Les mêmes difficultés se rencontrent au près des différents concessionnaires de réseaux qui sem- blent eux aussi manquer de référence dans ce domaine [6]. L'idée de créer u ne méthode de contrÔle adaptée aux cond i- tions d'exécution propres aux chantiers de I'Administration des P. et T. est née de ces constats. Naturellement, la Direc- tion des Télécommunications de Paris Extra-Muros a sou- haité proposer une méthode pratique et efficace. C'est dans cette perspective qu'elle a été amenée à réaliser plusieurs séries d'essais de contrÔle du compactage dans des tran- chées en vràte grandeur. L'appareil utilisé pour ces contrôles est le pénétromètre sta- tique hollandais Gouda-Barentsen de 2 tonnes [7] et [8] qui s'est révélé, comme le montreront les résultats qui vont sui- vre, être I'engin le mieux adapté au contrÔle des remblaie- ments des tranchées des Télécommunications. 1 Affaissement de chaussée F ig. 13

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Page 1: le contrôle compactage tranchées par le pénétromètre … · le contrôle du compactage des tranchées P. et T. par le pénétromètre statique par R. Bonnifet R. Berenguer Direction

le contrôle du compactage des tranchées P. et T.par le pénétromètre statique

par

R. BonnifetR. Berenguer

Direction des Télécommunications de la Région de Paris (Extra-Muros)

G. SangleratProfesseur à I'Ecole Centrale de Lyon

Direction des Télécommunications de la Région de Paris (Extra-Muros) ont réalisé

point la méthodologie objet de cet article. Les auteurs les en remercient vivement.MM. Durand, Carlier, Rousseau de lales essais qui ont permis de mettre au

1 lntroduction

Pendant très longtemps, le contrôle du compactage desremblais mis en æuvre pour combler les tranchées, a sim-plement consisté à S'assurer par une simple observationvisuelle que le travail de I'entrepreneur semblait correcte-ment fait, en vérif iant que le déroulement des diverses opé-rations prévues était respecté. Aucune méthode de mesuresn'était utilisée.Mais cette attitude, qui portait donc davantage sur lesconditions d'exécution des travaux que sur des contrôlesqualitatifs ou quantitatifs, est apparue rapidement inopé-rante en raison de la complexité des problèmes rencontréspar I'Administration des P.et T. et les entreprises. Depuisquelques années les chantiers ouverts sur la voie publiquese sont multipliés, de même que les malfaçons dues à uneinsuff isance du compactage, ce qui a entraîné des désor-dres, parfois très graves (f ig. 1).

ll est vrai, que pour résoudre les problèmes posés, I'Admi-nistration des P. et. T. ne disposait pas de recommandationsspécif iques à ses ouvrages qui lui auraient permis de modi-fier les modalités de ses contrÔles. En effet, les méthodestraditionnelles de contrÔle du compactage basées sur lesmesures de densité et la comparaison avec les densitésoptimales Proctor, ne conviennent pratiquement qu'auxremblais superf iciels de faible épaisseur [2] et t4l. Or, lesouvrages souterrains des télécommunications ont descaractér'istiques bien différentes :

f ai b le la rgeu r,

et souvent, grande Profondeur.ll en résulte que les méthodes traditionnelles ne sont prati-quement pas applicables pou r effectuer le contrÔle du rem-blaiement des tranchées.

Par ailleurs, les prescriptions en matière de remblaiement etde compactage, varient f réquemment d'une région à I'autreet il est parfois consenti des dérogations aux prescriptionsimposées dans les marchés. De plus, et c'est un pointimportant, le compactage ne constitue qu'une très faiblepart de la charge de travail des entreprises ce qui ne lesincite pas à la rigueur indispensable en ce domaine. L'en-semble de ces facteurs n'a donc pas conduit les entreprisesà s'équiper d'appareils adaptés aux particularités géométri-ques des tranchées des Télécommunications ou d'autresservices. C'est vraisemblablement la raison pour laquelle

REVUE FRANçAISE DE GEOTECHNIOUE NUMERO 9

les constructeu rs n'ont pas cherché à intégrer dans leursouci de conception ou d'exécution cette particularitégéométrique. Ces problèmes ne sont d'ailleurs pas spécif i-ques aux P. et T. Les mêmes difficultés se rencontrentau près des différents concessionnaires de réseaux qui sem-blent eux aussi manquer de référence dans ce domaine [6].

L'idée de créer u ne méthode de contrÔle adaptée aux cond i-tions d'exécution propres aux chantiers de I'Administrationdes P. et T. est née de ces constats. Naturellement, la Direc-tion des Télécommunications de Paris Extra-Muros a sou-haité proposer une méthode pratique et efficace. C'est danscette perspective qu'elle a été amenée à réaliser plusieursséries d'essais de contrÔle du compactage dans des tran-chées en vràte grandeur.

L'appareil utilisé pour ces contrôles est le pénétromètre sta-tique hollandais Gouda-Barentsen de 2 tonnes [7] et [8] quis'est révélé, comme le montreront les résultats qui vont sui-vre, être I'engin le mieux adapté au contrÔle des remblaie-ments des tranchées des Télécommunications.

1 Affaissement de chausséeF ig.

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recueillies dans la banlieue parisienne pour les tranchéesremplies de sablon montre que la fréquence maximale de Rp

est comprise entre 0,5 et 1 M Pa (f ig.s).o Les résisfances de pointe obtenues dans les parfies laté-rales inférieures situées de part et d'autre des b/ocs béton,sOnf te ptus souvent nulles et ce, Sur une profondeur com-prise entre 20 et 40 cm, ce qui conf irme I'existence des cavi-ies qua ont pu être visuatisées par I'endoscope (cf. laphotographie de cavité en figure 6).

Naturellement, l'écoulement des eaux de pluie qui perco-lent à travers ces zones peu compactées ou évidées acentueencore les vides par entraînement de f ines. ll est évident q ue

ces cavités existant au voisinage et le long du bloc peuventêtre à I'origine des désordres ultérieurs beaucoup plusimportants que ceux dus à un simple tassement résultantdes différences de compactage des remblais sus-jacents(fig. 1).

En I'absence de critères de contrÔle bien adaptés à SeS

ouvrages, I'Administration des Télécommunications Se

trouvait relativement désarmée pour remédier d'unemanière pratique et eff icace aux insuffisances constatées.En effet, pour imposer une exigence de qualité, il importe aupréalable de f ixer avec précision les résultats à atteindre.C'est donc pour définir de telles spécifications que plu-sieurs séries d'essais ont été entreprises afin de pouvoirfixer une résistance de pointe minimale à obtenir avec unepénétromètre statique, faute de quoi, la réceptiop des tra-vaux serait refusée.

Essais réalisés

3.1. Gén éralitésPlusieurS tranchées expérimentales en vraie grandeur ontété réalisées respectivement en mai, septembre et décem-bre 1 978. Les recherches ont po rté su r l'étude de la variationde la résistance de pointe du pénétromètre statique Rp ên

fonction de la teneur en eau, de l'énergie de compactage,des modalités de remplissage des tranchées et de la profon-deu r.

Au cours de ces essais, il a toujours été utilisé un mêmematériau de rômblai : le "sablon" de la région parisiennedont les caractéristiques sont résumées à la f igure 7 (onremarquera que I'optimum Proctor correspond à une teneuren eau W d e2Oo/o). Les caractéristiques du compacteur indi-qué par cette figure concernant appareil utilisé pour les

tranchées expérimentales de septem bre 1978.

Le cahier des clrarges en vigueur (CCTG) imposant, pourun compactage satisfaisant, une densité sèche au moinségale à 950/o de la densité sèche optimale Proctor, les éner-gies de compactage ont donc été déterminées en consé-quence. On remarquera que le seuil des 1000/o Proctor a étévolontai rement déPassé.

3.2. Déroulement des essais

Dans chaque couche mise en place, avant tout compactage,puis après compactage par 2, 4,10,20, et enfin 40 passes decompacteur, il a été effectué 3 mesures de résistance depointe. C'est la moyenne des trois mesures qui a été prisecomme base de référence par le tracé des courbes, les

mesures étant enregistrées régulièrement tous les 5 cm surune même verticale. En même temps, une équipe du Labo-ratoire de I'Equipement du BOURGET a déterminé, à I'aided'u n gammadensimètre, les densités des d iff érentescouches après chaque phase de compactage.

On a mis en æuvre du sablon avec différentes teneurs en

eau : à chaque fois, le matériau était homogénéisé à laten eu r en eau vou lue.

3.3. Première tranchée expérimentalede mai 1978

Une seule tranchée a été réalisée comme indiqué f igure 8.

Le rem blaiement a été f ait avec d u sablon ayant troisteneurs en eau différentes : 6, 12 et 150/0, le compactage réa-

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Fig. 6 Cavité visualisée à l'endoscope

lisé en deux couches Successives de 30 cm. Le compacteurutilisé était un rouleau vibrant DUPLEIX de 850 kg ayant unegénératrice de 80 cm de longueur.

La teneur en eau de 150/o âvâit été retenue car les premièresindications fournies par le laboratoire avaient laissé penserque cette teneur devait correspondre à I'optimum Proctor,ce qui s'est révélé, par la suite, être inexact.

Les essais réalisés dans la première couche (f ig. 9) établis-sent clairement la corrélation entre I'accroissement de larésistance de pointe et I'augmentation de la profondeur etde la teneur en eau; cette dernière restant, râppelons-le,inférieure à celle de I'optimu m Proctor.

Par souci de simplif ication, seules ont été représentées lescourbes correspondant au sablon non compacté, puiscelles correspondant au compactage f inal, après 40 paSSes.

Par contre n'ont pas été indiquées les résistances de pointecorrespondant aux compactages intermédiaires de 2,4,1Oet 20 passes qui sont à titre indicatif représentées sur laf igure 10 et qui naturellement, sont comprises dans le fais-ceau limité par les deux courbes enveloppes précitées.

Dans toutes les figures ultérieures, seront représentéessimplement les deux courbes enveloppes de résistance depointe : SanS compactage et avec compactage maximal de40 passes.

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Fig. 8 ^|ère série d'esffii, maichée n" 1

1978. Coupe de la tran- F ig. 9 Variationmière couche

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de Rp après mise en æuvre de ta pre-

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La figure 11 indique pour deux couches mises en æuvresuccessivement les variations de Rp eî fonction de la pro-fondeur, après simple mise en place du sablon dans lacouche supérieure, puis après compactage de cette der-n ière avec 40 passes, la couche inférieu re sub issant alorsI'inf luence de compactage de la couche supérieure en plusde son propre compactage (fig. 10).

Les résultats concernant cette deuxième couche sont inté-ressants à double titre, d'une part ils soulignent I'accroisse-ment de la résistance de pointe en fonction de la teneur eneau pour une énerg ie donnée en deçà de la teneur en eau deI'optimum Proctor, et d'autre part, ils mettent en évidenceI'apparition d'un extremum qui peut paraître su iprenant aupremier abord. Pour expliquer ce dernier, on pouvait envi-sager deux hypothèses : soit I'attribuer à une surcompac-tage provenant de la chute du sablon déversé par lechargeur dans la couche supérieure, soit I'attribuer à I'in-fluence du terrain sousjacent dont la résistance de pointeaurait été inférieure à celle du sablon. La recherche de lacause de cet extremum sera I'un des objectifs des essais destranchées expérimentales de septembre 1978.

3.4 TranchéesSeptembre

Au cours de ces nouveaux essais, nous avons étudié :

La variation de la résistance de pointe dans le cas demise en place de trois couches successives de remblai.L'influence sur la résistance de pointe Rpde la teneur eneau du sablon lorsque celle-ci dépasse la teneur en eaude I'optimum Proctor.L'analyse de la résistance de pointe en fonction del'énerg ie du compactage sur une tranchée comportanten sa partie inférieure le bloc béton normalisé. Les résul-tats de cette analyse seront présentés sous forme decourbes isobars.

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Fig. 10 Principe de simplif ication des résultats

Fig. 1 1 Variationdeuxième couche

expérimentales de1 978

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de Rp après mise en æuvre de la

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Fig. l2 2ème série d'essais, septembre 1978. Coupe des trois tranchées réalisées

ll a été réalisé trois tranchées différentes (Fig . 12).

- Première tranchéeDans cette première tranchée, l'étude s'est limitée à la va ria-tion de la résistance de pointe en fonction de la profondeuret de fa teneur en eau, cette dernière étant soit égal e (2oo/o)soit supérieure (25o/o) à I'optimum Proctor. Un essai a étéégalement réalisé avec une teneur en eau de 50/o qui corres-pond à la teneur en eau naturelle du sablon.Pour des raisons matérielles indépendantes de notrevolonté I'engin de compactage utilisé en mai n'était plus dis-ponible, ce qui a nécessité le recours à un rouleau vibrantDupleix d'un poids de 1.300 kg pour une longueu r de géné-ratrice de 90 cm. Le second rouleau était donc plus puissantque celui employé en Mai 1978.

Pou r êliminer I'influence du terrain sousjacent, qui setrouve être compressible, le fond de la tranchée a été béton-née. Les résultats obtenus sont portés sur les figures 13,14et 15. On peut remarquer que :

Pour une énergie de compactage donnée, la résisfa ncede pointe la plus grande esf obf enue pour la teneur en eauoptimale Proctor et elle chute ensuite pour une teneur eneau supérieure à cet optimum. On peut dire que la résis-tance de pointe Rp varie en fonction de la teneur en eau,d'une manière semblable à celle de la densité sèche.ll y a lieu de signaler que la teneur en eau de25o/o n'a pu êtremaintenue pour les couches inférieures, le temps trèschaud ne le permettant pas, et une chute d'envi ron so/o l'aramenée à la teneur optimale en fin d'opérations.ll y a donc lieu de tenir compte de ce phénomène pour inter-préter les résultats qui concernent les trois couches misesen place à cette teneur en eauLa disparition de I'extrêmum mis en évidence dans la tran-chée de mai prouve bien que ce dernier était simplement dûà la faible résistance du sol sous-jacent, comme on pouvaits'y attendre.

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TRANCHEE N"1 2 couc hes

14 Tranchée no 1. Variation de Rp pour deux cou'

On remarque que la résistance de pointe en fonction de laprofondeur s'effectue pratiquement par paliers.

En examinant attentivement les courbes de pénétration, onconstate que la résistance de pointe croît, non Seulement enfonction du compactage, mais également par suite de lasimple adjonction du sablon dans les couches supérieuresmême torsque cêlles-ci ne Sont pas encore compactées.

La f igure 16 met clairement en évidence les modalités de cetacc ro isse m en t.

Pour effectuer les mesures au grammadensimètre descouches sous-jacentes, il a été nécessaire de réaliser diffé-rents sondages manuels préliminaires.

La figure 17 montre qu'il n'a pas été possible de mettre enévidencede de corrélations intéressantes entre Rpet 7 d. Anotre avis, cette absence de corrélation provient du fait queles mesures de pénétration et celles faites au grammadensi-mètre ne sont pas à la même échelle. En effet, si les moin-dres variations Rp sont enregistrées, tous les 5 cffi, parcontre, les mesures du grammadensimètre "intègrent"nécessairement un volume important de remblais Sur unehauteur non négligeable, et naturellement sur cette der-nière la densité peut varier notablement.Par ailleurs, une faible variation de 7 o p€ut impliquer unevariation relativement importante de Rp' or, la sensibilitédes mesures faites avec le gammadensimètre utilisé n'estpas suffisante à notre avis pour détecter de très faiblesvariations de densité dans des couches successives.

- Deuxième tranchéeCette deuxième tranchée est sans fond bétonné, le sablon aune teneur en eau optimale, étant déversé manuellement àla pelle pour éviter toute surcompaction.

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Fig. 15 Tranchée no'l . Variation de Rp pour trois cou'ches

Les courbes de pénétration obtenues indiquent la présenced'un extrémum qui n'est pas imputable à une Surcompac-tion mis à la faible résistance du terrain sous-jacent (fig. 1B).

- Troisième trancitéeAfin d'analyser la répartition de la résistance de pointe lelong du profil en travers de la fouille et mettre en évidenceles zones délicates à remblayer dans les tranchées, il a étéprocédé à I'installation d'un ouvrage conformément auxspécif ications des P. et T. (rappelons que la f igu re 12 don neles caractéristiques de cette tranchée).Pour se rapprocher des conditions pratiques des chantiershabituels, il a été utilisé un sablon à la teneur en eau natu-retle soit 5o/o et celui-ci a été mis en place en une seulecouche d'un mètre d'épaisseur comme cela arrive très (ettrop) f réquemment sur les chantiers.Pour examiner I'influence des modalités de remplissage etde compactage des parties latérales inférieu res voisines dubloc béton, trois cas (f ig. 19) peuvent être distingués :

o Remblaiement des parties latérales sans compactage, parsimple déversement du sablon (c'est le processus très Sou-vent utilisé dans la pratique par les entreprises).o Mise en place d'un sablon compacté dans les parties laté-rales à I'aide d'une petite dame à maino Remblaiement des parties latérales avec une grave natu-relle, légèrement damée à la main.

Après que ces trois opérations aient été effectuées dans lestrois parties différentes de la tranchée, le remblaiement dela f ou ille est ensu ite réalisé en u ne seu le fois sans com pac-tage, puis on procède alors au compactage, à partir de lasurface, successivement avec 2, 4, 10,20 et 40 passes durouleau.

TRANCHEE N"î 3couches

w=20%

w=25%

19

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Fig. t8 Tranchée no2. Variation de Rp pour une, deuxet trois couches

Entre chaque série de compactage, 5 essais de pénétrationsont réalisés,3 au droit du bloc et2au droitdes parties laté-rales.

Ensuite les points de même résistance sont reliés pour obte-n ir des cou rbes iso bars (f ig. 20) . La f ig ure 21 q u i rep résentele cas "A", montre que la résistance de pointe croît jusqu'à40 cm de profondeur environ (ce qui correspond au rayond'action du compacteur utilisé), puis décroît avec la profon-deur, quelle que soit l'énergie de compactage. Or, rappe-lons que la première série d'essais a établi que la résistancede pointe est toujours croissante quand le compactage sefait correctement par couches successives de 30 cm.On remarquera également, et c'est là un résultat extrême-ment important mis en évidence par nos essais, que la résis-tance de pointe est beaucou p plus f aible au d roit des partieslatérales inférieures que dans la partie centrale au-dessusdu bloc. De plus, on observe même des chutes de résistancequi traduisent I'existence de cavifés dans les parfies laté-rales au bloc quelle que soit l'énergie de compactage utiliséen surface.En revanche, ces cavités disparaissent, ce qui était prévisi-ble, dans les cas "8" et ..C.. (f ig. 21). On a donc bien démon-tré la limite de I'efficacité du compacteur en profondeur ensoulignant les zones de moindre résistance que constituentles parties latérales de la tranchée à sa base, de partetd'au-tre du bloc béton lorsque le remblaiement s'effectue com-plètement par simple déversement.La f ig ure 22 montre les résultats obtenus 30 jours plus tard,on constate quelle que soit la partie de la tranchée considé-rée que les variations de résistance de pointe au cours decette période sont très faibles.

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Fig. î 9 Tranchée no 3. Bloc PTT

Fig. 20 Tranchée no3. Courbes isobares obtenues après2,4, 10, 20 et 47passes (sablon non tassé sur les partieslatérales)

21

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TRANCHEE N"3com araison des 3 ty d'essais après 40 passes

blon non tassél \ sablon tassé / 1gr.,r" nature I leFig. 2l Tranchée no 3. Courbes isobares comparatives après 4O paæs

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4 5 trars

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26 - 30 bars

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F ig. 22 Tranchée no 3. lsobares à 30 jours

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3'E'"E SERIE D'ESSAIS

Tranchêe N"4Decembre 1978

Teneur en eau: W:6olo

F ig. 23 3ème série d'essais. Coupe de la tranchée no 4

Tranchées expérimentâles deDécembre 1978

Après l'étude de la variation de la résistance de pointe enfonction de la teneur en eau et de l'énergie de compactage,il était intéressant d'analyser le cas de tranchées de plusgrande profondeur et de conf irmer I'absence d'évolutiondes caractéristiques du remblai sableux en fonction dutemps. En conséquence, nous avons réalisé une tranchéede 1,50 m de profondeur (f ig .23), le sabon ayant une teneuren eau naturelle de 60/o a été mis en place par couches de30 cm et compacté à I'aide du rouleau vibrant Dupleix, uti-lisé lors de la série d'essais de Septembre 1978.

Les courbes obtenues (fig. 24) ,ndiquent que la résistancede pointe augmente avec la profondeu r puis tend pratique-ment vers une asymptote verticale à partir d'une profondeurde 90 cm environ. Une vérif ication effectuée 20 iours plustard montre que la résistance de pointe a très peu varié(f ig. 25).

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5x30cmchargeur

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F ig. 24 Tranchée no 4. Variationplace de la 4ème et fième couche

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Nb. de couches:

Mise en placezde Rp après mise en

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Essai vé:rificatiqn,aprè* 2& p*xr* l

25 Tranchée no 4. Vérif ication à 20 iours

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4 Conclusion

Les méthodes de contrôle traditionnelles sont tenues enéchec lorsqu'elles doivent être appliquées aux tranchées deTélécommunications qui sont étroites et profondes. Lors-que le compactage des remblais est terminé, le contrôle pargrammadensimètre nécessite, même pour des profondeurspeu importantes, de I'ordre du mètre, I'exécution de son-dages manuels afin d'atteindre les couches sous-jacentes,ce qui enlève à cet appareil son avantage, sans compter ladépense supplémentaire entraînée par I'exécution des son-dages préalables. Cet inconvénient n'existe pas lorsque lecontrôle in situ s'effectue à I'aide du pénétromètre.Les essais décrits ont mis en évidence les zones vu Inérablesdes ouvrages souterrains P. et T., c'est-à-dire les partieslatérales au bloc béton. Dans ces dernières, très difficilesd'accès, les méthodes de contrôle basées sur les mesuresde densité ne peuvent absolument pas être appliquées.Elles sont donc incapables de détecter les cavités qui ont puse former (fig. 6).

En revanche, le pénétromètre statique, que l'on peut utiliseraussi bien pendant les travaux que lors des opérations préa-lables à la réception, les décèlent très facilement, on amême constaté, dans certains cas, une chute de la pointesur toute la hauteu r de la cavité.Certains entrepreneurs ou bureaux d'études ont proposé,dans le passé, d'utiliser comme moyen de contrôle le péné-tromètre dynamique [5] ou SPT (standard penetration test :

l7l. ll importe de souligner que les essais dynamiques parpénétromètre ou SPT sont à exclure pour le contrôle ducompactage des tranchées P. et T., en raison des risques deperforation, d'autant plus que celles-ci sont, le plus souventen zone urbaine - dans des endroits très encombrés pard ivers réseaux.

REVUE FRANçA|SE DE GEOTECHNTOUE NUMERO I 24

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Dans ces conditions, il apparaît que, sur le plan pratique, lepénétromètre statique est le mieux adapté aux contrôles decompactage conformément aux critères fixés ci-dessous.Par ailleu rs, si I'on considère la méthode de contrô le préco-nisée sur un plan strictement économique, nous avons éta-bli que les dépenses de fonctionnement et d'entretien sont,pour un même nombre d'interventions, très inférieures àcelles occasionnées par un contrôle basé su r le gammaden-simètre. on peut dire que le contrôle effectué avec un péné-tromètre est 3 à 4 fois moins cher que celui réalisé avec ungam madensimètre.De plus, il convient de signaler que les conditions destockage de cet appareil ne permettent pas à un service desTélécommunications de s'affranchir de la tutelle d'un labo-ratoiré extérieu r; par contre, un véhicule doté d'un simplepénétromètre statique, comme celui actuellement existantà la Direction des Télécommunications de la Région deParis Extra-Muros, confère à ce même service une réelleautonomie dans I'organisation et le déroulement de sesopérations de contrôle. Finalement, les essais réalisés envraie grandeur, ont permis de combler une lacune sous I'an-gle des spécif ications relatives aux travaux de constructiondes canalisations téléphoniques souterraines.Sur la f igure 26, a été porté le rapport de la densité sèche à ladensité optimum Proctor, en fonction de trois paramètres :

puissance du compacteur, nombre de passes du compac-teur et teneur en eau. Les courbes obtenues montrent I'im-portance, d'une part du choix de I'engin de compactage etd'autre part, de la teneur en eau du matériau mis en place.Pour un sablon à teneur en eau optimale, on constate qu'a-près deux passes de compacteur lourd, la densité sècheatteint 950/o de la densité optimale Proctor. En revanche,cette dernière n'est jamais atteinte, même après 40 passes,pour un sablon en teneur en eau naturelle compacté avecun rouleau vibrant léger type Dupleix de 850 kg.

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Fig. 26 Avec variation du pourcentage de ^f 4 en fonction de l,energie de compachge

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Les valeurs cerclées sont les résistances de pointe Rpà 30cm de profondeur correspondant à 950/o de la densité opti-male. On remarque immédiatement que pour le sablon à

teneur en eau naturelle (5 ou 60/o), oh n'atteint jamais unedensité de 950/o de la densité maximale Proctor tant que Flo

est inférieur à2,5 M Pa. On notera même que pourW - 50/o

et un compacteur léger, Rpflê dépasse pas 2,2M Pa et onn'atteint jamais les 950/o du Proctor.En revanche, dans tous les autres cas, à 30 cm, Rpest supé-rieur à2,5 M Pa.

Est noté également un accroissement de résistance plusrapide avec le gros compacteur, ce qui peut permettre uneéconomie quant au nombre de passes.

L'ensemble des investigations réalisées et des résultatsobtenus, nous permet de présenter une méthode de com-pactage.

5 Proposition d'une méthode de compactage destranchées

o les conditions préliminaires d'un bon compactage serontremplies lorsq ue seront réalisés con jointement :

- au préalable, compactage des parties latérales au blocbéton à I'aide d'une dame à main.

mise en place du sablon par couches de 30 cm avechumidification par arrosage rapide qui réduira le tempsde compactage tout en facilitant la mise en æuvre duremblai (la teneur en eau devant être naturellement voi-sine le plus possible de I'optimum Proctor).

Compactage par couches de 30 cm avec un engin appro-prié suffisamment puissant.

A cet égard, il conviendra de proscrire I'utilisation du rou-leau lisse. Tout porte à croire, en effet, que les enginsvibrants sont les mieux adaptés actuellement pour le sablonen attendant la mise en service d'engins dont la conceptiontiendra mieux compte des particularités géométriques destranch ées.

o Les deux critères de réception qui assureront un com-pactage satisfaisant des sablons de la Région Parisienne,sont:

Une résistance de pointe Rpminimale de 2,5 M Pa à 30 cmde profondeur.Une variation de résistance de pointe qui ne doit jamaisêtre décroissante lorsque la profondeur augmente.

ll est évident que les recherches effectuées et les résultatsobtenus pou r des tranchées du type P. et T. sont extrapola-bles aux autres types de tranchéeS, telles que celles desconduites d'eau ou de gaz, dont les caractéristiques sontvoisines t6l.Les conclusions ainsi obtenues Semblent très encoura-geantes et fournissent un moyen de contrÔle du compac-tage eff icace, rapide et peu coûteux. et, de su rcroît nepouvant donner lieu à aucune discussion avec les entre-prises. En effet, les modalités du contrôle sont simples et lescritères retenus sont faciles à obtenir lorsque le travail esteffectué dans des conditions normales. Par contre, le refusde réception pourra être prononcé sans aucune diff iculté siles valeurs prescrites par le Cahier des Charges pour Rp nesont pas atteintes.Ainsi, ces conclusions pratiques et réalistes conduisent àenvisager prochainement d'autres séries d'essais dansdeux directions différentes.D'une part, rechercher les relations entre les mesures derésistance de pointe relevées dans certaines tranchéesdéf ectueuses assements observés Sur ces dernières, d'unemanière analogue aux corrélations qui ont déià été propo-sées pour les fondations de bâtiments [3], [9] et 1121.

D'autre part, il parait souhaitable d'utiliser d'autres maté-riaux de remplissage que le sablon de la Région Parisienne,par exemple des graves sableuses ou même le réemploidesmatériaux naturels rencontrés lors de I'ouverture des tran-chées. Pour chaque type de matériau utilisé comme rem-blai, ces recherches auront pour objectif de f ixer les valeursminimales de la résistance de pointe qui devront être fixéescontractuellement comme les minima à atteindre pour queles travaux puissent être réceptionnés sans aléas.

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