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Le CNRA en 2004

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Créé en 1998, le Centre national de recherche agronomique (CNRA) est une société anonyme à partici-pation financière publique minoritaire. Son capital social, de 500 millions de francs CFA, est détenu pour

40 % par l'Etat de Côte d'Ivoire et pour 60 % par les opérateurs agricoles et agro-industriels privés.

Il a pour mission de mener des recherches et d'en diffuser les résultats, de conserver et de valoriser son

patrimoine scientifique et technique, ses biens et son expertise.

Le CNRA intervient principalement dans les domaines agricoles et agro-industriels : systèmes de produc-

tion, productions végétales, animales et forestières, environnement, innovations technologiques, mécani-

sation, méthodes de conservation et de transformation.

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Le mot du directeur général 4Le point sur …. 5

La création de variétés performantes de palmier à huile : 6

des générations de succès de la recherche agronomique

La lutte biologique contre Oryctes monoceros en plantation de cocotier 8

La culture de l'anacardier en Côte d'Ivoire 10

La problématique de l'aménagement des bas-fonds en Côte d'Ivoire 12

Programmes de recherche : Principaux résultats 15Cultures d'exportation 16Cultures vivrières 26

Productions animales 33

Systèmes agraires et développement durable 36

Technologie et laboratoires centraux 40

En bref 45Organisation générale du CNRA 46Programmes de recherche 48Equipes de recherche 49Activités de formation et qualification des chercheurs 52Activités à l’étranger des chercheurs et appui au développement 53Production et commercialisation 54Personnel et budget 55Adresses du CNRA 56Sigles utilisés 57

SSSSoooommmmmmmmaaaaiiii rrrreeee

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L'année 2004 a été particulièrement difficile pour notre société. Le conflit armé en Côted'Ivoire continue d'avoir un impact très négatif sur nos activités. Cette situation a con-sidérablement pesé sur le fonctionnement du CNRA…

Malgré cette situation, les programmes de recherche, dits programmes de secondegénération, élaborés pour la période 2004-2007, ont été entamés cette année.

La délocalisation provisoire des programmes de recherche conduits dans les directionsrégionales de Bouaké, Korhogo et Man a permis leur exécution partielle dans les direc-tions régionales d'Abidjan et de Gagnoa. Cependant, certaines activités des pro-grammes et des projets ne pouvant s'exécuter que dans la partie du pays touchée parle conflit n'ont pu être initiées.

L'année 2004 a également vu la participation, avec succès, du CNRA au salon interna-tional de l'Agriculture de Paris et à la semaine ivoirienne au Cameroun.

Nous devons particulièrement louer le dévouement du personnel ainsi que les nom-breux sacrifices qu'il a consenti et qui ont permis d'atteindre en partie nos objectifs.

Nous avons toujours l'espoir d'une reprise prochaine des activités dans toutes les direc-tions régionales du CNRA.

Le décès brutal du directeur général du CNRA, Dr Sié Koffi, le 28 mars 2005 est venulourdement assombrir l'ambiance déjà pesante du CNRA. Dr Sié Koffi était membre fon-dateur de notre structure dont il avait pris les rennes à sa création en 1998. Nous ren-dons hommage à ce grand manager de la recherche scientifique et du développementagricole.

Ce document a pour objectif de présenter à la communauté scientifique et aux parte-naires du CNRA les activités conduites en 2004. Il fait, en particulier, le point dequelques thèmes relatifs à divers domaines de recherche et met en exergue les princi-paux résultats obtenus.

Nous souhaitons que tous y trouvent des informations utiles.

Dr YO Tiémoko

Le mot du directeur général

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Le palmier à huile est la seconde sourced'huile végétale au monde. L'essentiel de cetteproduction provient d'Asie (86%), d'Afrique(6%) et d'Amérique latine (6%). Avec une pro-duction de 242 000 tonnes d'huile de palmepar an, la Côte d'Ivoire est le deuxième pro-ducteur africain. Cette culture a connu undéveloppement spectaculaire depuis 1965 grâceà une politique de diversification agricole et unappui important de la recherche agronomiquedans les domaines de la création variétale.

De la sélection massale intra-origineaux descendances inter-origines

Des années 1920 jusqu'à la fin de la secondeguerre mondiale, les travaux d'améliorationgénétique du palmier à huile ont porté sur lasélection massale des meilleurs éléments àl'intérieur des populations locales. Cette méth-ode a permis de faire passer le rendement enhuile de 0,4 tonne par hectare en 1920 à2 tonnes par hectare en 1949. Ces travaux ontmis en évidence le fort effet dépressif desdescendances consanguines, le déterminismedu gène de l'épaisseur de la coque, l'héréditédes principaux caractères sélectionnés etsurtout la faible variabilité génétique dans lespopulations locales étudiées. Les techniques

de fécondations contrôlées ont été égalementmises au point. Les résultats de ces travaux ont conduit leschercheurs à élargir la variabilité dans lespopulations de base. Ainsi des populations depalmier d'origine africaine ont-elles étécroisées entre elles et avec des populations depalmier d'origine asiatique. L'évaluation desdescendances issues de ces croisements adémarré en 1949. Cette étude a révélé lasupériorité des descendants issus des croise-ments entre les populations africaines et lespopulations asiatiques. Le rendement,amélioré de 65 %, est ainsi passé de 2 tonnesd'huile par hectare à 3,3 tonnes d'huile parhectare au début des années 1960.

Un programme d'améliorationdynamique et performant

A partir des résultats des descendances inter-origines, un schéma de sélection récurrenteréciproque a été adopté. Ce schéma évalueles hybrides entre les populations asiatiques etcelles d'Afrique à travers des cycles successifsde sélection. Les résultats du premier cyclede sélection ont permis de faire un léger pro-grès sur le rendement en huile par rapport auxpremiers hybrides inter-origines, le faisantpasser de 3,3 à 3,5 tonnes d'huile par hectare.Ces acquis de la recherche ont eu un impactimportant sur le développement de la filièrepalmier à huile en Côte d'Ivoire, avec la miseen place, en 1965, du premier plan palmier .

Pour le deuxième cycle de sélection, de nou-veaux caractères ont été pris en compte enplus du rendement en huile. Il s'agit de latolérance à la fusariose, de la réduction de lacroissance en hauteur du stipe (faux tronc) etde la qualité de l'huile produite. La secondegénération d'hybrides de palmier à huile a étévulgarisée à partir des années 1990. CeLes variétés améliorées sont très productives.

Adon Benjamin, Konan Eugène, Koutou Anatole et Kouamé Christophe

La création de variétés performantes de palmier à huile : desgénérations de succès de la recherche agronomique

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matériel végétal de seconde générationprésente, dans les conditions de 300 millimètresde déficit hydrique, les caractéristiques moyennessuivantes. Il entre en production dès latroisième année de plantation. Le rendementen huile est de 4 à 4,6 tonnes par hectare àl'âge adulte avec un taux d'extraction industrielde 23 %. La vitesse de croissance annuelle variede 40 à 45 centimètres. Ce qui permet une duréed'exploitation économique de 25 à 30 ans.

Deux principales catégories de semences sontdisponibles au Centre national de rechercheagronomique (CNRA) : le matériel végétaltolérant à la fusariose destiné à la replantationet le matériel végétal non tolérant conseillépour les extensions. Sur un sol n'ayant pasabrité de palmier auparavant, les semencesnon tolérantes peuvent être utilisées, la maladiene pouvant apparaître que vers la fin du cyclede culture c'est-à-dire vers 20 à 25 ans. Parcontre un sol, à antécédent fusariose ou non,abritant un deuxième cycle de culture dupalmier est plus exposé au développementprécoce de la maladie. L'utilisation desemences issues de la catégorie tolérante per-met de maintenir durablement la palmeraiedans un bon état sanitaire.Depuis 2002, le CNRA a entrepris le troisièmecycle de sélection. Cette nouvelle étape vise lapoursuite du progrès génétique pour améliorerdavantage les performances du palmier àhuile. La troisième génération d'hybrides depalmier sera vulgarisée à l'horizon 2014.

Des semences sélectionnées et desclones performants diffusés …

Dans le but de transférer aux utilisateurs leprogrès génétique obtenu au cours des cyclessuccessifs de sélection, le CNRA a créé deschamps de production de semencesaméliorées à partir des meilleurs hybridessélectionnés. Le savoir-faire du CNRA en lamatière a franchi les frontières africaines pouratteindre la quasi-totalité des zones tropicaleshumides du monde. Actuellement, le CNRA dis-pose d'une capacité de production de plus de12 millions de semences sélectionnées par an.

En plus de la production de semencesaméliorées, le CNRA produit des vitroplantsd'hybrides améliorés. Ce sont des plantulesobtenues par propagation végétative desgénotypes élites. Cette approche utilise lestechniques de culture in vitro par embryo-genèse somatique. Cette méthode permet defaire des "copies conformes" des meilleursarbres issus des meilleurs hybrides sélection-nés. Près de dix clones hauts producteurs ontété identifiés et peuvent ainsi être vulgarisés.Ces clones apportent une amélioration desrendements en huile de 15 à 30 % par rapportaux matériels issus de graines germées sélec-tionnées. En outre, quelques clones sont plusrésistants à la fusariose que le matériel sexuéet semblent particulièrement indiqués pourreplanter dans les zones où l'incidence de lafusariose est très forte en première génération.

qui concourent au développement de la filière.

Avec une longue expérience de recherche surle palmier à huile, le CNRA dispose d'acquisimportants indispensables au développementde cette culture. Pour satisfaire les besoins decréation de nouvelles plantations et de replan-tation des vieux vergers, le CNRA met à la dis-position des opérateurs du matériel végétal àhaut rendement, tolérant à la fusariose et àcroissance lente. Les semences améliorées duCNRA sont obtenues par hybridationrigoureusement contrôlée. Il est vivement con-seillé aux planteurs d'utiliser ces semencespour la réalisation de leurs plantations. C'estla condition sine qua non pour atteindre lesobjectifs de développement de la filièrepalmier à huile.

Graines germées sélectionnées de palmier à huile.

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Le point sur...

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En Côte d'Ivoire, le cocotier est la principalesource de revenu des populations du littoral.Le développement de cette culture, qui couvreactuellement 46 000 hectares, se trouve con-fronté aux maladies et aux ravageurs. L'un desplus dangereux ravageurs, l'insecte Oryctesmonoceros, est très agressif sur les jeunesplants de cocotier et de palmier. Les dégâtsqu'il occasionne ont beaucoup progressé aucours des dix dernières années. Depuis cinqans, le CNRA s’est engagé dans la lutte contrecet insecte.

Oryctes monoceros est l'un des ravageurs du cocotier

les plus dangereux.

La présence de vieux stipes en décompositionsur les plantations ou autour favorise la pro-lifération de Oryctes monoceros. Ceux-ciservent de lieu de ponte aux femelles. Une fois

adulte, l'insecte attaque les jeunes plants et,de plus en plus, les arbres adultes. Signalonsque le taux de pullulation de Oryctes monocerosest important lorsque les cocotiers sont abat-tus et replantés la même année. En outre, lesattaques augmentent en saison des pluies.La méthode de lutte contre Oryctesmonoceros habituellement recommandée estla sanitation des plantations : enfouissementou ramassage des vieux stipes abattus. On lacombine avec l'extraction des insectes adultesdes plants et des vieux stipes en décomposi-tion. Mais cette méthode est contraignante etonéreuse. Une parcelle menacée nécessite eneffet une visite hebdomadaire au rythme de858 arbres visités par jour. En outre, cettetechnique est difficile à appliquer sur lesgrands arbres. L'attaque d'autres insectesopportunistes, tels les Rhynchophores inter-vient alors, pouvant entraîner la mort desarbres.

La technique de piégeage est testée.

Le CNRA a expérimenté une nouvelleméthode de lutte : le piégeage de masse avecdes phéromones. Ces substances attractivesdes insectes permettent d'optimiser la ren-contre avec le partenaire sexuel. Des essaisont été réalisés pour vérifier l'efficacité de cetteméthode dans le contrôle de la population deOryctes monoceros.Dans un premier temps, les périodes d'activitésd'insectes Oryctes monoceros, collectés en dif-férents lieux, ont été observées sur une périodede sept jours. Dans la journée, l'activité de l'in-secte est réduite et se limite à la consommationde substrat végétal et au creusement de galeriessans qu’il y ait déplacement. Les insectes restentenfouis dans le substrat. Mais à la tombée de lanuit, les insectes sortent à la recherche de nourri-ture. Le nombre d'insectes en activité, maximalentre 20 et 23 heures, diminue à partir de minuit.Dégâts typiques de Oryctes monoceros sur

un jeune cocotier d’un an.

Allou Kouassi, Konan Konan Jean-Louis, Hala N'klo François, Alice N’goran et Kouamé Christophe

La lutte biologique contre Oryctes monocerosen plantation de cocotier

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Une phéromone attire le ravageur.

Le comportement de l'insecte a ensuite étéétudié en olfactomètre au laboratoire. Cetappareil permet d'analyser l'activité desinsectes sous l'effet d'un produit stimulant.L'étude est réalisée à la tombée de la nuit,lorsque l'activité des insectes est maximale. Laphéromone émise par les mâles, le 4-méthyloctanoate d'éthyle (4-moe), est testée à dif-férentes doses. Les essais ont montré que laphéromone agit sur les insectes à la doseminimum de 10 µg. Elle attire aussi bien lesmâles que les femelles. L'attraction est plusimportante avec les mâles; cependant le tauxde réponse varie avec la dose utilisée.Ainsi, l'attraction, en plantation, de Oryctesmonoceros par le 4-moe est plus importanteavec une dose de 12 milligrammes par jourqu'avec une dose de 4 milligrammes par jour.

Après les essais ci-dessus relatés, des procé-dures de capture ont été engagées sur les par-celles du CNRA. Les résultats du piégeage demasse ont montré l'efficacité de la phéromone4-moe utilisée à la dose d'environ 12 mil-ligrammes par jour. L'association de laphéromone 4-moe à des rafles et au bois de

cocotier endécomposi-tion a per-mis d'aug-menter con-sidé r a b l e -ment lescaptures pareffet des y n e r g i e .Par contre,l'acide 4-m é t h y loctanoïque( 4 - m a c ) ,émis aussipar le mâle,a eu un effetnégatif surle piégeagedes insectes.

Les pièges sont des tubes en polychlorure devinyle (PVC) de 2 mètres de hauteur et 16 cmde diamètre ou des seaux de 30 litres. Lesessais ont montré l'avantage des tubes enpolychlorure de vinyle par rapport aux seaux :ils retiennent les insectes sans qu'il y ait besoind'ajouter d'insecticide ou d'eau ; de ce fait ilspeuvent rester en plantation tant que lesattractifs sont actifs. Les doses de 1 à 1.2grammes de diffuseurs sont efficaces sur unepériode de trois mois. Les essais ont permis de conclure que cettetechnique de piégeage est efficace pour lalutte contre O. monoceros. Elle permetd'éliminer les adultes et ainsi de maintenir lespopulations en dessous du seuil de nuisibilité,réduisant considérablement les dommagescausés aux cocotiers.

Sur le bloc G3 de la plantation de Dabou, lesdégâts causés par O. monoceros étaientestimés à 3,5 % en 2000 et à 3,8 % en 2001.Aucune lutte n'a été menée contre cesinsectes avant les captures engagées en jan-vier 2002. Depuis cette date, le taux de dégâtsa régressé pour devenir nul en fin 2004.

Les dégâts sont réduits grâce au piégeage du ravageur.

Les travaux doivent se poursuivre au labora-toire de médiateurs chimiques. Il s'agit d'isoleret d'identifier les substances volatiles sedégageant des rafles et du bois de cocotier endécomposition qui agissent en synergie avecle 4-moe. L'objectif est de mettre au point desmélanges synergiques remplaçant lesmatériaux végétaux.Une autre approche, complémentaire, est àdévelopper. Il s'agit d'étudier les mécanismesd'attractivité des palmiers, en particulier derechercher des stimuli olfactifs et d'identifierdes composés chimiques qui orientent l'in-secte vers la plante-hôte. L'utilisation de cescomposés permettrait de capturer les insectesqui préfèrent aller vers la plante-hôte pour senourrir. Ce piégeage viendrait en complémentdu piégeage réalisé avec le 4-moe associé àun mélange synergique.

Le point sur...

Piège en tube PVC installé en plantation de cocotier.

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Originaire du nord-est du Brésil et des îlescaraïbes, l'anacardier est largement cultivé enzone intertropicale. L'anacardier est un petitarbre qui atteint au maximum 15 mètres dehaut. Le tronc est court et rarement droit. Lefruit, la noix de cajou, est une akène en formede rein de 3 à 5 centimètres de long. Elle estsuspendue à un faux fruit, la pomme cajou,comestible, charnu et juteux, qui n'est autreque le pédoncule hypertrophié. Le fruit con-tient une seule graine : l'amande cajou.

L'anacardier se développe sur une grandevariété de sols mais préfère des sols légers etprofonds. Il ne supporte pas les cuirassessuperficielles ni les zones inondables de bas-fonds. Il pousse à des altitudes inférieures à1 000 mètres. L'anacardier supporte une grande variété declimats avec des températures de 12 à 32°C etdes précipitations annuelles de 500 à 4 000millimètres. Toutefois, pour obtenir une bonnefructification, il lui faut une saison sèche mar-quée d'au moins quatre mois. Lorsque la plu-viométrie est régulièrement répartie sur l'an-née, l'arbre a un bon développement végétatif,mais la floraison est moins bonne, les fruitsmûrissent mal ou pourrissent.

Pour une floraison abondante,le houppier doit être bien éclairé.

Dans le nord de la Côte d'Ivoire, l'anacardierfleurit de mi-décembre à février et fructifie versavril-mai. La floraison a lieu à la période del'harmattan, vent sec qui fait couler les fleurs.Ainsi, on voit souvent des arbres dont toutesles fleurs du côté nord-est du houppier ont étédétruites alors qu'au sud-ouest, la floraison estrestée saine.

Le houppier de l'arbre doit être bien éclairépour avoir une floraison abondante. Dans lespeuplements trop serrés, l'arbre produit trèspeu. La pollinisation est assurée par lesinsectes, notamment les abeilles. Les fruitsissus d'autofécondation avortent fréquem-ment.

Conservées en milieu ambiant, les grainesperdent assez rapidement leur pouvoir germi-natif : 70 % après un mois, 30 % après 6 mois .En chambre froide, elles conservent un pou-voir germinatif de 70 % après 6 mois.

Des techniques de plantation classiques

On utilise les techniques classiques de planta-tion ou le semis direct de deux à trois grainespar emplacement. Pour la production fruitière,le plant en pot d'une variété sélectionnée serapréféré.

La trouaison sera de grande taille (50 x 50 x 50centimètres) avec mélange de fumier ou decompost à la terre de rebouchage du fond dutrou. Pour la production fruitière, les houppiersdoivent être "libres" de tous côtés. Comme lesarbres entrent en production très tôt (3-4 ans),on installera les arbres à un écartement de 5 x

Guy Modeste Gnahoua, Dominique Louppe

La culture de l’anacardier en Côte d’Ivoire

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La cime de l’anacardier est régulière et hémisphérique.

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5 mètres au carré, ce qui permet un retourrapide sur investissement par la vente desfruits. Avant que les cimes ne se touchent, vers6 ou 7 ans, une éclaircie, une ligne sur deux endiagonale, ramènera l'écartement à 7 x 7mètres. Vers 9-10 ans, une seconde éclaircied'une ligne sur deux permettra d'atteindre ladensité finale de 100 arbres par hectare (10 x10 mètres).

L'anacardier est aussi utilisé en haie fruitièrede protection ou de délimitation de parcelles.L'installation se fait par semis direct : lesgraines sont semées en ligne avec un écarte-ment de 50 centimètres environ.

L'anacardier est également une espèce depare-feu vert. Il couvre parfaitement le sol etempêche le développement des herbacées.Comme son feuillage retombe jusqu'au niveaudu sol, le feu vient butter contre les branchesbasses et se transforme en un feu courantdans les feuilles mortes, assez facile à étein-dre. Pour un bon pare-feu, il faut au moinstrois lignes d'anacardiers plantés à 4 x 4mètres. Ce pare-feu ne sera efficace qu'à par-tir de 4-5 ans. Pour augmenter l'efficacité, laplantation peut être plus serrée et d'une plusgrande largeur.En raison de son fort enracinement pivotant,l'anacardier est utilisé pour protéger les solsdégradés contre l'érosion.

Dans le Nord de la Côte d'Ivoire, l'anacardiersemble en général sain.

L'anacardier produit les pommes et les noix de cajou.

Le faux fruit est la pomme cajou dont la chairest acidulée et aigre-douce. Il est très juteux ettrès riche en vitamine C. Il sert à la fabricationde jus de fruits (additif au jus de pomme), devinaigre, de vin, d'alcool, de confitures, degelées et de compotes.

Le vrai fruit est la noix de cajou. Un kilo de noixdonne 200 à 250 grammes d'amandes et 100à 120 grammes de baume. Le baume est trèscorrosif et il faut éviter de le toucher, ce quirend l'extraction des amandes difficile. Il sertdans la fabrication d'éléments mécaniques(freins, embrayages…) et de peintures devantrésister à de hautes températures, decaoutchouc et revêtements spéciaux,d'isolants, de plastiques… Il présente aussides propriétés médicinales, insecticides etimperméabilisantes qui font actuellement l'ob-jet de nombreuses recherches.

L'amande contient 45 % de matières grasses(35 % de graisses insaturées), 21 % de pro-tides et de nombreuses vitamines et selsminéraux. Elle est utilisée dans l'agroalimen-taire, en pharmacologie et en cosmétique.

La récolte des noix s'effectue soit au sol, soitlorsque la pomme cajou est bien mûre. Eneffet, la noix atteint ses dimensions maximalesavant que la pomme ne se développe.Pendant la maturation de la pomme, la noix sedessèche, perd du volume et durcit, ce qui per-met ensuite sa conservation. Au maximum desa production, un verger d'anacardiers bienentretenu et fumé (apport de fumier ou d'en-grais) produit entre une tonne et demie et deuxtonnes de noix par hectare et environ 20tonnes de pommes.

Le bois est utilisé comme bois d'énergie et boisde service. L'écorce est riche en tanins. Lagomme est insecticide et sert notamment pourles reliures de livres.

Pommes et noix de cajou à divers degrés de maturité.

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Le point sur...

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En Côte d'Ivoire, l'Etat a aménagé de nom-breux bas-fonds afin d'améliorer les conditionsde travail, accroître la production de riz etréduire les importations (400 000 tonnes paran), sources d'importantes sorties de devises.A cet effet, des recherches d'accompagnementont été conduites pour mettre au point destechniques de production performantes etévaluer économiquement les stratégies pro-ductives. Cependant, les études d'impactsociologique ont été souvent négligées. Pourtant,les questions sociales interfèrent avec lesactivités économiques et les rendent complexes.Une étude menée dans les bas-fonds desrégions du Centre-Ouest (Daloa et Gagnoa) etdu Centre (Yamoussoukro, Toumodi etDimbokro) a mis en évidence l'importance dela dimension sociale dans ce type de projet dedéveloppement.

Des rapports conflictuels entre propriétaires terriens et exploitants

En Côte d'Ivoire, l'exploitation des terres estbasée sur le droit coutumier qui confère la pro-priété aux autochtones. Au Centre-Ouest et auCentre du pays, les paysans autochtones évitentd'exploiter les terres de bas-fonds pour divers-

es raisons : inconfort et pénibilité du travail parrapport aux terres de plateau, risque de maladies(cécité, bilharziose) et croyances populaires(impuissance sexuelle et mort précoce).

Ainsi, avant l'aménagement des bas-fonds, lesterres sont généralement exploitées par lespaysans allogènes (étrangers) et allochtonesoriginaires du nord de la Côte d'Ivoire. Un con-trat verbal lie les propriétaires terriens et lesexploitants. Généralement, le contrat revient àla cession aux propriétaires terriens d'environ5% de la production, soit 1 à 2 sacs de100 kilos de paddy par hectare et par cycle deproduction.Cependant, après l'aménagement, les terresdes bas-fonds suscitent un vif intérêt quientraîne des blocages de nature à compro-mettre l'objectif d'amélioration de la productiv-ité. La tendance générale est à la proliférationde situations conflictuelles dont les mobiles etl'ampleur varient selon les régions. Ces conflitsnaissent très souvent de la remise en causedes contrats. Des personnes qui prétendentêtre les vrais propriétaires terriens veulentdonner à ces contrats une forme et un contenunouveaux.

Les conflits sociaux entre exploitants et pro-priétaires terriens entraînent une faibleexploitation du potentiel agricole des bas-fonds. Le taux d'abandon est élevé, surtout enmilieu rural. De plus, l'insécurité foncièren'incite pas les exploitants à réaliser desinvestissements durables, puisqu'à toutmoment la terre peut leur être retirée.

L'implication des femmes dans lesactivités de bas-fonds évolue.

Avant l'aménagement des bas-fonds, l'implica-tion des femmes est généralement manifeste.Elles détiennent le monopole des cultures

Koffi Camille, Abé N. Noël

Culture de riz dans un bas-fonds.

La problématique de l'aménagement des bas-fondsen Côte d'Ivoire

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légumières aussi bien en milieu péri-urbainqu'en milieu rural. Sans être propriétaires,elles participent à tous les travaux en tant quemain-d'œuvre familiale ou rémunérée.

Après l'aménagement, l'évolution de l'implica-tion des femmes dans les activités des bas-fonds varie selon les régions. Au Centre-Ouest, les aménagements étant généralementdestinés à la production rizicole et à la pisci-culture, on assiste à l'arrêt de la productionmaraîchère sur les parcelles aménagées. Enrevanche, au Centre, les femmes continuent àpratiquer la culture légumière dans desgroupements. De plus, certaines occupent, endépit de leur minorité numérique, despostes de responsabilité : chefs d'exploita-tions rizicoles ou responsables de comité degestion.

Au Centre comme au Centre-Ouest, lesfemmes continuent à participer à tous lestravaux en tant que main d'œuvre familiale ourémunérée.

L'organisation socio-économiquedes exploitants est insuffisante.

Il est à remarquer qu'avant l'aménagement, iln'y a quasiment pas d'organisation fonction-nelle. Les seuls groupements enregistrés sontles groupes d'entraide fondés sur le voisinage. Après l'aménagement, l'organisation des pro-ducteurs est manifeste. Au Centre-Ouest, une

timide recomposition des formes de travail estobservée. Les organisations de riziculteurs etde maraîchers qui sont en gestation ne sontpas fonctionnelles. En revanche, les piscicul-teurs bénéficient d'une organisation perfor-mante à travers l'Organisation non gouverne-mentale APDRACI (Association pisciculture etdéveloppement rural en Afrique). Au centre,ce sont les riziculteurs qui sont les plusorganisés. Il existe en outre dans cetterégion des comités de gestion des bas-fonds qui fonctionnent parfaitement. Cescomités s'occupent de l'entretien desdigues, de la gestion de l'eau et de lacommercialisation.

L'insuffisance d'organisation des producteurset la faiblesse des superficies exploitées,moins de deux hectares par exploitant, nefavorisent pas le recours à la mécanisation etaux autres facteurs d'intensification. En effet,la norme agricole recommande l'utilisation d'unmotoculteur pour 25 hectares, ce qui impliquele regroupement d'une vingtaine d'exploitants.Dans les bas-fonds urbains et péri-urbains quisont intensément exploités, l'intensification setraduit essentiellement par un accroissementdes besoins en main-d'œuvre. L'utilisation desintrants (engrais et pesticides) est rare.

La clarification s'impose.

L'application de la loi sur le foncier rural votéeen 1998 permettra de clarifier la situation entreexploitants et propriétaires terriens. Parailleurs, pour éviter toute source de conflit, lamise en valeur des parcelles aménagéesdevrait faire l'objet d'un contrat légal entreexploitants et propriétaires. En outre, l'Etatdevrait désintéresser les propriétaires terrienscoutumiers avant les travaux d'aménagement.L'organisation des opérateurs est indispen-sable pour une exploitation rationnelle et opti-male des bas-fonds. La mise en place, pourchaque bas-fond aménagé, d'un comité degestion regroupant tous les acteurs permettraitde gérer tous les aspects de la filière : gestionde l'eau, production, marketing, recherche departenaires.Etangs piscicoles dans un bas-fonds.

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Le point sur...

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CacaoLa culture du cacao s'est développée demanière vertigineuse dans les années 1970 enCôte d'ivoire. Les efforts entrepris ont hissé laCôte d'Ivoire au premier rang mondial des paysproducteurs de cacao, depuis la campagne1977-78. En 2000, la production a atteint1 300 000 tonnes, soit plus de 44 % de l'offremondiale de cacao.

La recherche, en proposant des variétés à hautpotentiel de production et des itinéraires tech-niques qui valorisent ce matériel, participe à laréalisation de ces performances. Toutefois, lesystème de production de la cacaocultureextensif et itinérant, généralement pratiqué,dénote le faible niveau d'adoption des innova-tions technologiques mises au point. Il enrésulte le développement de nombreuses con-traintes, notamment la dégradation desréserves forestières, le vieillissement des verg-ers et les difficultés de renouvellement, la faib-lesse des rendements, la dégradation précocedes cacaoyères dans les nouvelles régions deproduction de l'Ouest et du Sud-Ouest, l'ac-croissement de la pression parasitaire.Afin de pallier ces contraintes et de bâtir une

cacaoculture durable, le programme derecherche sur le cacao s'attèle, entre autres, àmettre au point du matériel végétal résistantaux principaux facteurs limitants biotiques (miri-des et Phytophtora sp.) ainsi que des tech-niques de régénération des vieux vergers. Larecrudescence d'une nouvelle contrainte, àsavoir les foreurs des tiges, retient égalementl'attention de l'équipe scientifique.

Le greffage en fente terminale du cacaoyer

Le bouturage et le greffage sont des méthodesde multiplication végétative communémentutilisées pour la conservation des ressourcesgénétiques, l'évaluation des clones et la créa-tion de champs semenciers. Afin d'élaborer unnouveau protocole de greffage en fente termi-nale, un essai a été mené avec trois clones(IFC5, ICS1 et IMC47) utilisés comme greffons.

L'étude a montré que, 60 jours après legreffage, plus la fréquence d'arrosage estréduite, plus le pourcentage de réussite estélevé. Le meilleur résultat est obtenu lorsque legreffage est réalisé sur des semenceaux âgésde 3 à 4 mois arrosés tous les six jours. Parailleurs, l'étude a révélé que tous les clones

Cultures d'exportationL'agriculture ivoirienne est fortement centrée sur les cultures d'exportation quiparticipent à hauteur de 20% du produit intérieur brut national. Bien quedominées par le couple café-cacao, ces cultures sont très diversifiées. Ellescouvrent une superficie d'environ 4 500 000 hectares dont 75% sont con-sacrés à la filière café-cacao. Ces cultures occupent plus de 1 500 000exploitants et leurs familles et participent à la création de nombreux emplois.Le secteur des cultures d'exportation se caractérise par la coexistence d'uneagriculture traditionnelle familiale avec quelques grandes exploitations et desexploitations modernes. Certaines filières de production, comme celles dupalmier à huile, de l'hévéa et de la canne à sucre, ont été d'abord lancéessous forme de complexes agro-industriels associés à des plantations dites vil-lageoises, ensuite privatisées.

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n'ont pas la même aptitude au greffage en fenteterminale. Cette étude préliminaire va être poursuivie enintégrant d'autres paramètres, notamment lagestion de l'ombrage et la préparation desgreffes, pour optimiser le taux de réussite.

Les foreurs des tiges du cacaoyer

Pour identifier les espèces de foreurs dans lescacaoyères ivoiriennes et caractériser leursdégâts, des piégeages et des captures d'in-sectes adultes ont été réalisés. Les résultatsmontrent que les deux types de lépidoptèrescapturés depuis 2003 sont ceux qui causentdes dégâts au cacaoyer. Il s’agit deEulophonotus myrmeleon dont les larvescreusent des galeries profondes et d’autes lépi-doptères de petite taille dont les larves rongentle bois sous l’écorce et entraînent générale-ment la mort des cacaoyers.

L'efficacité des extraits de neem surles mirides du cacaoyer

Des essais ont été menés, au laboratoire et auchamp, pour évaluer les effets insecticide,insectifuge et régulateur de croissance desextraits de feuilles et de graines de neem surles mirides.Aux concentrations de 1, 2 et 3 kilos de grainesdans 10 litres, le neem est toxique aux mirides.Les taux de mortalité enregistrés au laboratoiresont de 70%, 92% et 97%, respectivement, parrapport aux concentrations mentionnées ci-dessus. Au champ, seules les doses de 2 et3 kilos ont été évaluées. L'efficacité s'estavérée relativement faible.

Quant à l'effet répulsif du neem, l'étude de l'at-tractivité vis-à-vis des mirides révèle plus delésions sur les fragments non traités que surceux traités avec les extraits de neem aux con-centrations de 2 et 3 kilos de graines dans 10litres d'eau. Concernant l'effet régulateur de croissance, ledéveloppement des larves de 2ème stadesemble être affecté par le neem. Ces résultatspréliminaires seront confirmés au cours de l'ex-ercice 2005.

Lutte biologique contre la pourriture brune

Dans le cadre de la lutte biologique contre lapourriture brune, 61 isolats de Trichoderma sp.ont été évalués in vitro pour leur action vis à visde Phytophthora spp. Les explants mycéliensdu parasite (Phytophthora spp.) et des isolatsde l'antagoniste (Trichoderma sp.) ont été misen culture sur le même milieu. Le diamètre decroissance de chaque explant a été mesurérégulièrement. Des prélèvements ont été réal-isés dans la zone de contact des deuxchampignons pour déterminer la survie du par-asite en fonction de la durée de confrontationavec l'antagoniste. Les résultats des essais ontpermis d'identifier 22 isolats de Trichodermasp. ayant un effet fongicide sur Phytophthorapalmivora et 39 isolats ayant une action fongis-tatique. La caractérisation morphologique et l'i-dentification des différentes espèces sont encours.

Par ailleurs, l'action réductrice de 24 souchesde Trichoderma sp. sur la sensibilité foliaire àPhytophthora palmivora a été mesurée sur sixclones de cacaoyers. L'analyse du bilan desessais se poursuit.

Café, colaEn Côte d'Ivoire, le café constitue avec le cacaole pilier de l'économie. La caféiculture est laprincipale source de revenus de plus de500 000 petits exploitants et leurs familles. Au

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Dégâts de Phythophthora sur cacaoyer.

Cultures d’exportation

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cours de la dernière décennie, une baisseconstante de la production nationale a étéenregistrée, passant de 200 000 à moins de150 000 tonnes. Pour enrayer ce déclin et ren-forcer la production nationale, le plan derelance caféière s'est fixé pour objectif d'attein-dre une production de 400 000 tonnes à l'hori-zon 2015. Les résultats des recherches sur lesnombreuses contraintes contribueront à la réal-isation de cet objectif. En effet, le vieillissementdu verger, la pression parasitaire, la baisse defertilité des sols, la qualité et la compétitivité desproduits sont autant de problèmes qui interpel-lent la recherche.Les activités du programme au cours de l'ex-ercice 2004 ont porté exclusivement sur lecafé. Quant au volet relatif à la cola, il n'a puêtre abordé du fait de l'inaccessibilité de la zonede Man qui abrite les essais, depuis la crisenationale de septembre 2002.

Création de matériel végétal de Coffea canephora

La sélection récurrente et réciproque appliquéeà l'amélioration de Coffea canephora en Côted'Ivoire a débuté en 1983. Installé en juin 1997,le dernier essai du premier cycle de sélection apris fin en décembre 2003. Il avait pour objectifd'évaluer 33 descendances hybrides issues desmeilleurs géniteurs Guinéens et Congolais.Les résultats ont révélé que les familles sontsignificativement différentes les unes desautres pour les variables considérées. Quinzefamilles ont été sélectionnées. Les cinq famillesles plus performantes ont été proposées pourune évaluation de confirmation en réseau multi-local. Par ailleurs, une sélection individuelle apermis de retenir 90 arbres plus performantsque le clone témoin 528 pour les trois critères. La sélection définitive a abouti à 34 génotypesdont 30 sont issus des familles sélectionnéesplus haut.

Les hybrides congusta (Coffea canephora x C. congensis)

Les congusta sont des hybrides interspéci-fiques obtenus à partir du croisement de Coffeacanephora avec C. congensis. Cette dernière

espèce est connue pour son goût neutre, safaible teneur en caféine (moins de 2 % dematière sèche) et son rendement en café marc-hand élevé. Une étude a été menée pour com-parer les caractéristiques de 15 descendanceshybrides congusta obtenues à partir du croise-ment de trois clones de C. canephora (parentsfemelles) avec 5 génotypes de C. congensis(parents mâles). L'étude a porté sur 650 échan-tillons de cerises fraîches. Il résulte de l'analyse de variance que l'effetd'interaction mâle-femelle est hautement signifi-catif, ce qui met en évidence la prépondérancedes aptitudes spécifiques à la combinaison. Enoutre, le comportement des descendants estmarqué par la structure génétique deC. canephora, le parent mâle C. congensisétant considéré comme "parent constant".Enfin, la variabilité des géniteurs mâles estfaible. Ces éléments indiquent qu'il faut priv-ilégier la sélection individuelle à la sélectionfamiliale.

Palmier à huileEn Côte d'Ivoire, la culture du palmier à huile aconnu un développement effectif grâce auxdeux plans palmier (1963-1985 et 1985-1990)initiés par le gouvernement ivoirien. La superfi-cie actuelle, de 141 000 hectares, est détenuepour un tiers par les agro-industries et pourdeux tiers par 26 000 planteurs villageois. A tra-vers le troisième plan palmier, la Côte d'Ivoire,septième producteur mondial, ambitionne dedoubler sa production annuelle d'huile depalme, actuellement inférieure à 300 000tonnes.Cependant, la filière est confrontée à unebaisse importante de la productivité desexploitations surtout dans le secteur villageois,due essentiellement au vieillissement des plan-tations et à la non application des itinérairestechniques.

La recherche participe au développement decette culture en créant un matériel végétal per-formant et en mettant au point des itinérairestechniques adaptés aux variétés sélectionnées.

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Cultures d’exportation

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L’amélioration variétale

La production de graines germées et de plantsde variétés améliorées est une activité impor-tante de la station de recherche de La Mé. Elleutilise les résultats des essais du second cyclede sélection récurrente réciproque.

Les semences produites présentent de nom-breux atouts : entrée en production à partir detrois ans, vitesse de croissance réduite (moinsde 50 centimètres par an), production à l'âgeadulte pouvant atteindre, dans les meilleuresconditions de Côte d'Ivoire, 22 tonnes derégimes par hectare et par an, soit 5 tonnesd'huile par hectare et par an. Pour les replantationset les plantations sur jachère, des semences devariétés tolérantes à la fusariose sont proposées.

Parallèlement, la mise en place des essais dutroisième cycle de sélection, qui a débuté en2002, s'est poursuivie normalement. Cestravaux visent une amélioration continue dumatériel végétal produit par le par le Centrenational de recherche agronomique (CNRA).

La densité optimale de plantationdu palmier à huile

Une étude a été conduite sur la station de LaMé avec quatre clones de palmier à huile (LMC009, LMC 022, LMC 051 et LMC 074) pourdéterminer la densité optimale de plantation. Les résultats montrent que, pour les clonesdont les arbres sont encombrants, LMC 022 etLMC 074, la densité optimale de plantation est

de 143 arbres par hectare. Pour les clonesmoins encombrants, la densité de 164 arbres àl'hectare s'est avérée la meilleure.

Les adventices sous culture depalmier à huile

Un inventaire des adventices a été réalisé surdeux sites du périmètre élaeicole de La Mé, l'unsur la station expérimentale, l'autre en planta-tion villageoise. Dix familles d'adventices recen-sées contiennent 119 espèces dont 51 genresà la station CNRA et 36 en plantations villa-geoises.Dans les mêmes conditions, 164 espèces d'ad-ventices ont été recensées sur deux sites (sta-tion expérimentale CNRA et plantations villa-geoises) près de Dabou, en zone de savaneincluse sous palmeraies. Une dizaine de familles botaniques se sontavérées les mieux représentées avec 70espèces en station expérimentale et 59 en plan-tations villageoises

CocotierEn Côte d'Ivoire, le cocotier est une culturemineure par rapport aux cultures de cacao, decafé et de palmier à huile, mais elle représentela principale culture d'exportation des popula-tions du littoral. En effet, la plus grande partiede la cocoteraie ivoirienne, qui couvre unesuperficie de 46 000 hectares, est localisée surle littoral. Trois structures agro-industriellesdétiennent les plus grandes plantations, maison dénombre plus de 27 000 petits planteurs.

La recherche a largement contribué à aug-menter la productivité des cocoteraies. La sta-tion de recherche Marc Delorme sur le cocotierest leader dans la recherche sur le cocotier. Elledispose d'importants résultats sur le cocotierdans les domaines divers qu'elle couvre depuisplus de cinquante ans. Des techniques cultur-ales appropriées et des méthodes de lutte effi-caces sont mises au point pour permettre aumatériel végétal qu'elle produit d'exprimer aumieux son potentiel de production. Ainsi, le ren-

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Cultures d’exportation

Plants de variétés améliorées de palmier à huile.

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dement moyen à l'hectare des variétés de cocoti-er développées en Côte d'Ivoire est le meilleur aumonde. Cependant, d'importantes contraintes freinentencore le développement de cette culture : lematériel végétal amélioré et les techniques cul-turales appropriées ne sont pas toujours utilisés,certaines zones (moyenne Côte d'Ivoire) offrentune pluviométrie insuffisante. On déplore égale-ment une mauvaise valorisation du cocotier.

La collection internationale

La caractérisation de la collection vivante inter-nationale pour l'Afrique et l'Océan Indien de lastation Marc Delorme se poursuit. Dans le cadre de l'enrichissement de la collec-tion qui permet d'élargir la base génétique, 535embryons de trois variétés (Grand Nawassi,King Coconut, Rathan Thembili) introduites duSri Lanka sont en culture au laboratoire centralde biotechnologie du CNRA. Au total, 102accessions sont conservées sous forme vivanteen parcelle et sont disponibles pour les opéra-teurs et pour les besoins de recherche.

Des hybrides hauts producteurs et des hybrides tolérants

Dans le cadre de la création d'hybridesaméliorés à haut potentiel de production, lesuivi des tests d'aptitude à la combinaison s'estpoursuivi. Les hybrides de troisième génération Grand xGrand améliorés testés en station fournissentdes résultats prometteurs. Concernant leshybrides tolérants à la maladie, l'évaluation durendement des hybrides NJM (Nain JauneMalaisie) x GVT (Grand Vanuatu) se poursuit.Dans le cadre du projet Essais multilocaux enAfrique, Amérique Latine et Caraïbe, le suiviagronomique est réalisé. Signalons que la station Marc Delorme aobtenu cette année le prix du meilleur partici-pant au projet décerné par l'International PlantGenetic Resources Institutte (IPGRI).

Méthode de replantation de la cocoteraie sur le littoral ivoirien

Sur sols sableux appauvris, l'association ducocotier à des légumineuses fixatrices d'azoteatmosphérique (Acacia mangium et A. auriculo-formis) améliore la fertilité du sol. Cette tech-nique mise au point au cours des dix dernièresannées est en cours de perfectionnement. Lesuivi des quatre points de démonstration mis enplace est réalisé.On observe que le développement descocotiers est beaucoup plus rapide dans lestraitements cocotier/litière/engrais. La circon-férence au collet des plants passe de 11 à 40centimètres en 20 mois, alors qu'elle n'atteintque 20 centimètres en culture pure de cocotier.

Mieux valoriser le cocotier

En Asie, le cocotier est bien valorisé, ses pro-duits ont des usages multiples. Ce n'est pas lecas en Côte d'Ivoire, où les enquêtes menéesont montré que le coprah et l'huile sont les prin-cipales formes d'utilisation du cocotier. Des analyses physico-chimiques ont étéréalisées. Elles ont montré que la teneur de l'al-bumen en huile augmente avec l'âge durégime.

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Cultures d’exportation

Cocotier nain amélioré.

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Les analyses effectuées sur 360 noix montrentque le poids de l'eau contenue dans la noixdiminue au cours de la maturation alors que lepH augmente légèrement jusqu'à 5.78. L'eaudes variétés naines est plus sucrée que celledes hybrides et des variétés Grands. Enfin, lateneur en sucres augmente avec l'âge descocotiers,

HévéaLa Côte d'Ivoire, avec une production annuellede 120 000 tonnes de caoutchouc naturel,occupe le premier rang des pays producteursau niveau africain et le septième au niveaumondial. La superficie plantée, d'environ 91 000hectares, est répartie entre plantations indus-trielles et plantations villageoises. Le rendementmoyen obtenu, 1 500 kilos de caoutchouc secpar hectare et par an, est l'un des meilleurs aumonde.

La première transformation est réalisée parplusieurs sociétés agro-industrielles. Lecaoutchouc commercialisable est d'une bonnequalité technologique. La quasi-totalité ducaoutchouc naturel produit en Côte d'Ivoire estexportée vers les pays européens et améri-cains. Le caoutchouc naturel représente, envaleur, le quatrième produit d'exportation dupays après le cacao, le café et le coton.Pour répondre à la forte demande encaoutchouc naturel, l'objectif de la Côte d'Ivoireest de doubler la superficie et de tripler la pro-duction de caoutchouc naturel d'ici 2015. A ceteffet, ce programme de recherche du CNRAmet au point un matériel végétal sélectionnéperformant ainsi que des techniques de pro-duction, d'exploitation et de lutte contre les mal-adies permettant aux meilleurs clones d'ex-primer leur potentiel.

La fécondation libre d'une populationsauvage d'hévéas en vergers à graines

En vue de réaliser un brassage génétique d’unepopulation d'hévéas sauvages par pollinisationlibre dans le cadre d'une sélection récurrenteréciproque, un verger à graines d'hévéas

sauvages a été mis en place en 1992 à Divo.Ce verger, constitué de clones de deux groupesgénétiques différents (AM1 et AM2) et d'unclone cultivé mâle stérile (GT1), a fait l'objetd'une étude méthodologique de la pollinisationnaturelle en 1998 et en 1999 à l'aide d'observa-tions phénologiques et d'analyses enzyma-tiques et moléculaires.

Dans les conditions climatiques de Divo,l'hévéa fleurit de janvier à début avril. Onobserve un décalage de floraison entre lesgénotypes et une variabilité de floraison d'uneannée à l'autre, sans doute en relation avec lesvariations climatiques. Il ressort de cet essaique l'hévéa est en général une plante peuflorifère ; la lumière et le stress hydrique jouentun rôle primordial dans la floraison des arbres. L'évaluation de la fructification montre quel'hévéa est très peu fertile. Quel que soit legroupe, AM1, AM2 ou GT1, on observe que lafécondation des fleurs femelles est réaliséeessentiellement avec du pollen provenant d'ar-bres du groupe AM2. De plus, les fleurs femellesd'un arbre ne sont pas toujours fécondées par lepollen de ses voisins immédiats.

Sélection des meilleurs clones d'hévéa

Une sélection de clones a été réalisée sur lastation Hévégo à San Pedro. Les clones IRCA41, IRCA 18, IRCA230, IRCA 331, IRCA 317,IRCA 631, RRIM 712, IRCA 804 ont confirméleurs bonnes performances agronomiques,notamment la haute production, la résistance àla casse et la bonne croissance. Les clonesIRCA 109, IRCA 733, RRIM 806 et PC10 sontconfortés comme clones prometteurs. Les per-formances des clones IRCA 41 et IRCA 230confirment leur valeur agronomique.

Influence du mode de gestion du panneau de saignée

La production cumulée de caoutchouc, la crois-sance végétative radiale et l'état physiologiquedes manteaux laticifères des hévéas ont étéétudiés avec quatre modes de gestion du pan-neau de saignée. Cette étude a été réaliséedurant 9 ans au sud-est de la Côte d'Ivoire et aporté sur des clones qui ont une activité

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Cultures d’exportation

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métabolique rapide (PB 260), modérée (GT 1)ou lente (PB 217 et AF 261).

Les résultats montrent que la réaction desclones à ces systèmes d'exploitation dépendsouvent de leur classe d'activité métabolique.La production annuelle des quatre clones estfortement influencée par la gestion du panneaude saignée. En outre, pour les clones PB 260,PB 217 et GT 1, la production de caoutchoucsec cumulée en 9 ans dépend également dumode de gestion du panneau de saignée. Parcontre, pour le clone AF 261, faible producteuret qui n'est plus recommandé, la productioncumulée est indifférente à la gestion du pan-neau de saignée.

Après 9 ans d'exploitation, le mode de gestiondu panneau de saignée n'influence pas la crois-sance végétative radiale des clones étudiéssauf pour le clone GT 1. Les résultats de production et de croissancevégétative confirment la compétition entre laproduction et l'accroissement annuel de circon-férence du tronc.

Comparaison de différents systèmes de culture de l'hévéa

La production de caoutchouc des cinq pre-mières années a été comparée pour différentssystèmes de culture.L'étude révèle que la production, par arbre etpar saignée, la plus faible est obtenue avec le

système hévéa sur sol nu et la plus forte avecl'association hévéa/plantain. Le rendement àl'hectare le plus faible est obtenu avec l’associ-ation hévéa/manioc et le plus fort avec l’associ-ation hévéa/plantain.La comparaison des cinq premières cam-pagnes permet de conclure que les associa-tions hévéa/plantain et hévéa/manioc rappor-tent au moins deux fois plus au planteur que lesystème témoin, hévéa/Pueraria.

Coton et autres fibres textiles

Moteur principal du développement de la zonede savane de Côte d'Ivoire, le coton est cultivésur près de 300 000 hectares. Il occupe plus de160 000 producteurs, en majorité de petitspaysans. La production de fibre avoisine169 000 tonnes, avec un taux d'égrenage del'ordre de 43 %, un des meilleurs taux d'é-grenage au monde. Le coton produit en Côted'Ivoire, classé haut de gamme du fait de laqualité de sa fibre, est très compétitif sur lemarché mondial.Cette performance est acquise grâce à unerecherche cotonnière qui a su mettre, à la dis-position du développement et des paysans, desvariétés performantes accompagnées d'unpaquet technologique permettant d'exprimerleurs potentialités. Il faut toutefois noterquelques contraintes liées à cette culture, enparticulier le faible rendement en coton graineobservé par rapport à un potentiel de 4 000kilos par hectare, la forte pression parasitaire, labaisse de la fertilité des sols.

Les récentes mesures de privatisation et delibéralisation de la filière coton constituentaujourd'hui des risques d'introduction anar-chique de variétés et d'utilisation incontrôléed'intrants de mauvaise qualité qui pourraientmettre en péril la durabilité des systèmes deproduction à base de coton.

La crise socio-politique que connaît la Côted'Ivoire depuis le 19 septembre 2002 a touchéla production cotonnière de plein fouet. La cam-

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Cultures d’exportation

Association hévéa /plantain.

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pagne 2003-2004 a été l'une des plus cata-strophiques avec un niveau de productionavoisinant à peine 200 000 tonnes de cotongraine contre 400 000 tonnes les années précé-dentes, et un rendement en coton graine de l'or-dre de 800 kilos par hectare, largement en deçàdes rendements habituels. La chute des rende-ments en coton graine et la dégradation de laqualité et de la production du coton con-stituent un manque à gagner important pour lafilière coton de Côte d'Ivoire, plus particulièrementpour les producteurs.

En dépit de la crise, la recherche cotonnière ainitié des actions de recherche au cours de lacampagne agricole 2004-2005 en vue d'ap-porter des réponses aux préoccupations dessociétés cotonnières, des producteurs et desindustriels, bien que le programme derecherche sur le coton, implanté à Bouaké aitété fortement touché par cette crise.

Reconstitution des ressources génétiques

La reconstitution du matériel végétal cotonperdu à cause de la guerre s'impose pouramorcer un nouveau départ pour la création etla sélection variétale cotonnière. Ainsi, à la sta-tion de recherche de Gagnoa, 600 lignées F2ont été étudiées, 400 lignées en F2 ont étésélectionnées.

Adaptation des nouvelles variétés aux conditions agro-écologiques ivoiriennes

Dans le cadre de la régionalisation de la culturecotonnière, avec la collaboration des sociétéscotonnières, six variétés vulgarisées peu avantla crise de 2002 ont fait l'objet d'un test de com-portement variétal en milieu paysan. Six autresvariétés dont la confirmation était en cours en2002 ont été multipliées sur de petites surfaces(stade G2) à Dianra.

Les résultats du test variétal confirment le boncomportement général des nouvelles variétésau plan agronomique et vis-à-vis des principauxravageurs du cotonnier, sauf la variété X 442 Aqui a eu des problèmes de germination.

Efficacité du programme de protection

Les pertes de récolte enregistrées au cours decette campagne ont été évaluées, en moyenne,à 44,1 % du potentiel de production.Sur les points d'observation, l'efficacité du pro-gramme de protection vulgarisé au cours decette campagne se situe en moyenne à 80,4%. En milieu paysan, le bilan des rendementsmoyens en coton graine montre que l'efficacitédu programme de protection, bien que variabled'une zone à l'autre, est très correct, enmoyenne de 86,4% et supérieur à 80% dans laplupart des localités.

De nouveaux produits phytosanitairespour le cotonnier

Les tests phytosanotaires réalisés ont permisde recommander de nouveaux produits pour letraitement des semences de coton. En outre,pour les traitements foliaires, deux formulationscommerciales ont été évaluées. Par ailleurs, le suivi de l'utilisation de la spécial-ité Laser 480 SC sur le cotonnier en milieupaysan a démontré que le spinosad peut êtreutilisé à la dose de 36 grammes par hectaredans le programme de protection fenêtre pourles traitements 1 et 2 (45ème et 59ème jour deculture) ou en pour les traitements 3 et 4 (73èmeet 87ème jour de culture).

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Cultures d’exportation

Essai de culture cotonnière conduit à Gagnoa.

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Canne à sucreEn Côte d'Ivoire, la culture de canne à sucre estpratiquée dans quatre complexes agro-indus-triels (Ferké 1, Ferké 2 et Borotou Koro auNord, Zuénoula au Centre) et des plantationsvillageoises. Les plantations industrielles cou-vrent 22 000 hectares, soit 90 % de la superfi-cie en canne à sucre. Depuis la privatisation del'industrie sucrière ivoirienne en 1997, les com-plexes sucriers sont gérés par deux opérateurs(Sucaf et Sucrivoire). Les plantations villa-geoises, au nombre de 1 300, sont implantéesen grande majorité autour des périmètres descomplexes sucriers.La production totale varie de 150 000 à 180 000tonnes de sucre par an, alors que les besoinsnationaux sont évalués à 200 000 tonnes. Lerendement moyen en canne oscille entre 65 et78 tonnes par hectare. Le rendement de lacanne dépend du matériel végétal, mais ausside l'approvisionnement en eau, sous forme depluie ou d'irrigation.

Aussi, le programme de recherche sur la canneà sucre travaille t-il à la sélection des variétés,mais aussi à l'amélioration des pratiques cultur-ales, en particulier aux techniques de valorisa-tion de l'irrigation. Implanté à Ferkessédougou,au nord du pays, ce programme de recherchesouffre de la crise socio-politique que vit laCôte d'Ivoire depuis septembre 2002. L'année2004 a été consacrée à l'exploitation des résul-tats des essais menés en station et sur les com-plexes sucriers.

Lutte contre Cyperus rotundus L. en culture cannière

Un essai de nuisibilité de Cyperus rotundus L.(Cyperaceae) pendant les quatre premiers moisdu cycle d'une culture de canne à sucre a étéconduit en 2001 à la station expérimentale duCNRA à Ferkessédougou. Le suivi phénologique de la culture pendant lesquatre premiers mois a montré que le seuil denuisibilité de Cyperus rotundus est d'environ1 200 plants par mètre-carré.

Le diagnostic hydrique pour expliquerles rendements de la canne

Pour expliquer les variations du rendement encanne à sucre observées, un diagnostic de l'al-imentation hydrique de la plante a été établi surune période de sept ans (1991-1992 à 1997-1998) dans les périmètres sucriers de Ferké 2et de Zuénoula. Il est apparu, sur chaque site,que le rendement moyen en canne dépendfortement de la pluviométrie.

Bien gérer l'irrigation en culture de canne à sucre

Des essais sur la rationnement hydrique de lacanne à sucre ont été menés en station derecherche à Ferké et sur le périmètre sucrier deZuénoula.Pour les variétés précoces de canne, lerationnement hydrique en phase de tallagen'entraîne pas une réduction significative desrendements; il permet d'accroître l'efficience del'irrigation apportée. Par contre, le rationnementhydrique à la phase de grande croissanceréduit de façon significative les rendements.

Interactions entre l'irrigation et la fumurechez la canne à sucre

En culture de canne à sucre de fin de cam-pagne, un essai agronomique visant à étudierl'interaction entre l'eau d'irrigation et la fumure aété conduit en 1ère et 2è repousses à la stationde Ferké. L'effet d'interaction sur les rendements n'a pasété significatif quel que soit le stade auquel lerationnement hydrique a été appliqué (tallage-grande croissance ou prématuration). Enrevanche, le rationnement de l'irrigation ou celuide la fumure ont chacun induit une réductionsignificative des rendements, de la longueur detiges usinables à la récolte et des teneurs foli-aires en azote et en potassium.

Performances de deux systèmes d'irrigation

Pour caractériser les performances des sys-tèmes d’irrigation, des tests d'arrosage ont étéréalisés dans les complexes sucriers de

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Cultures d’exportation

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Ferké 2 et de Zuénoula. Dans les conditionslocales d'exploitation, on constate que lesdoses d'arrosage mesurées sur les rampes piv-otantes sont assez proches de celles affichéespar le constructeur.

Arboriculture fruitièreDepuis l'indépendance, la Côte d'Ivoire exportel'ananas et la banane pour la productiondesquels elle occupe des rangs très honor-ables. Aux fins d'une part, de diversifier sesexportations et d'autre part, d'accroître lesrevenus de ses producteurs, le pays s'estengagé dans un vaste programme de diversifi-cation agricole au sein duquel les spéculationsfruitières jouent un rôle important. Plusieursspéculations sont concernées : le manguier,l'anacardier, les agrumes, le papayer, l'avocati-er, le mangoustanier, le passiflore et d'autresfruits.

Aussi le programme sur l'arboriculture fruitières'est-il fixé l'objectif de rechercher et de mettreà la disposition du développement et des pro-ducteurs les voies et moyens pour améliorer laproductivité des vergers et la qualité des fruits.La qualité des fruits frais, produits très périss-ables, est un facteur primordial de compétitivitésur le marché national et international. A ce titre,le commerce de ces spéculations obéit à denombreux critères, en particulier le respect deslimites maximales de résidus imposées par lesconsommateurs et les importateurs (Europe,États-Unis).Basé à la station de recherche de Korhogo-Lataha, au nord de la Côte d'Ivoire, le pro-gramme de recherche sur l'arboriculturefruitière souffre beaucoup de la situation socio-politique que vit la côte d'ivoire. Ses activitéssont provisoirement transférées dans la régiond'Abidjan.

Les résidus de pesticides dans la papaye

La présence de résidus de produits phytosani-taires dans les denrées alimentaires, notam-ment dans les fruits et légumes, constitueaujourd'hui une préoccupation importante de

sécurité alimentaire dans le monde et en partic-ulier en Europe. Pour garantir la qualité sani-taire des aliments et la santé des consomma-teurs, l'Union européenne a mis en place uneréglementation phytosanitaire fixant des limitesmaximales de résidus de divers pesticides dansles denrées qu'elle importe.La mise au point d'itinéraires techniques estdonc nécessaire pour que les producteurs despays ACP se mettent en conformité avec cetteréglementation. Dans le cadre d'une conventionavec le programme Initiative pesticide duComité de liaison Europe, Afrique, Caraïbes etPacifique (COLEACP), un essai a été conduitchez les planteurs de papaye. Les travaux ontété menés dans deux localités : Tiassalé etAzaguié, respectivement à une centaine et àune cinquantaine de kilomètres d'Abidjan.

Aux différentes doses proposées, pour lesfongicides expérimentés, les limites maximalesde résidus (LMR) en vigueur sont le plus sou-vent atteintes ou dépassées. Pour les insecti-cides et acaricides, aucun pesticide testé n'a,par contre, atteint le niveau de tolérance admisà l'importation. Ces résultats rassurantsdevraient servir de données de base à defutures expérimentations d'efficacité biologiquede diverses molécules en vue de leur homolo-gation sur la papayer en Côte d'Ivoire et enAfrique.

Les maladies de la papaye

Une visite de plantation en milieu paysan a per-mis de répertorier les maladies du papayer etde la papaye au sud de la Côte d'Ivoire. La mal-adie la plus répandue et la plus dévastatrice enplantations de papayers est la virose. On nedispose, pour le moment d'aucun moyen delutte si ce n'est l'arrachage des plants attaqués,voire la destruction de la plantation.La corynesporiose, maladie fongique, estégalement importante. Un inventaire bibli-ographique des maladies fongiques du papayeret de la papaye montre que l'anthracnose est engénéral la pathologie la plus importante de lapapaye.

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Cultures d’exportation

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RizLe riz est la première céréale consommée enCôte d'Ivoire. Mais la production nationale deriz blanchi (650 000 tonnes en 2003) nereprésente que 40 à 50 % de la consommationnationale. La riziculture pluviale, qui occupe95% de la superficie cultivée en riz (trois quartssur plateau et un quart en bas-fond), est pra-tiquée en général avec des variétés tradition-nelles dont les rendements sont faibles, moinsd'une tonne par hectare. La riziculture irriguéede bas-fonds, pratiquée sur des périmètresaménagés, couvre 5 % des surfaces rizicoles etoffre la possibilité de deux cycles de culture

Le programme de recherche sur le riz du CNRAest fortement sollicité pour développer la rizicul-ture ivoirienne dans le but de contribuer à laréduction des importations, voire d'assurer uneautosuffisance. Il a mis au point des variétés deriz pluvial et irrigué améliorées et des itinérairestechniques permettant d'augmenter la produc-tion. En outre, des stratégies de lutte contre lesmaladies majeures du riz, telles la pyricularioseet la panachure jaune, sont en train d'êtreélaborées. Basé à Man, ce programme souffrede la situation sociopolitique dans la région et aété provisoirement délocalisé à Gagnoa.

Collecte et caractérisation de cultivars traditionnels

La crise qui secoue la Côte d'Ivoire a eu pourconséquence la perte de la collection de riz duCNRA. Pour constituer une nouvelle collection,indispensable à l'amélioration et la créationvariétale, des missions de collecte effectuéesen 2004 dans diverses localités ont permis deprélever, en milieu paysan, plus de 300 culti-vars. En outre, les cultivars de riz collectés en2003 ont été caractérisés dans les condi-tions de riziculture irriguée, au bas-fondexpérimental de la station de recherche deGagnoa. Sur chaque cultivar, des paramètresmorphologiques et agronomiques ont étémesurés.

Le champignon responsable de la pyriculariose

La pyriculariose, due au champignonMagnaporthe grisea, est une des principalesmaladies du riz en Côte d'Ivoire. Le meilleurmoyen de lutte est la mise au point de variétésrésistantes. Afin de gérer durablement lesvariétés résistantes sélectionnées, la structurede la population du champignon M. grisea a étéétudiée. Des feuilles et des cous de plants deriz attaqués par la cette maladie ont étéprélevés dans les champs ; ceux-ci ont permis

Cultures vivrièresGrâce à des conditions agro écologiques variées, il existe en Côte d'Ivoire unegrande diversité des cultures vivrières. La production vivrière nationaleestimée à 8,9 millions de tonnes en 1999, pour une superficie de 2 500 000hectares, occupe plus de 2 300 000 actifs agricoles, majoritairement féminins.Elle procure à l'économie ivoirienne un chiffre d'affaire de plus de 700 milliardsde francs CFA et représente 7 % du PIB. La production vivrière repose actuellement sur de petites exploitations à faibleproductivité (60 % des exploitations de vivriers n'excèdent pas 5 hectares).Peu mécanisée, elle est extensive et utilise des méthodes et techniques deproduction rudimentaires. Compte tenu de la demande et du marché, la pro-duction vivrière est appelée à se développer.

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d'obtenir 13 isolats appartenant à un groupe derace très distinct des trois groupes mis en évi-dence dans les études antérieures.

En outre, les réactions des variétés de rizNerica 1 (Bonfani) et Nerica 2 (Kéah), en diffu-sion en Côte d'Ivoire, ont été étudiées face à 40isolats de M. grisea représentant tous lesgroupes de races mis en évidence. La variétéNerica 2 s'est montrée résistante à tous les iso-lats tandis que la variété Nerica 1 a étéattaquée par huit des isolats testés. Ces résul-tats ont permis de déterminer les zones favor-ables à la culture de ces variétés.

Des lignées de riz irrigué prometteusespour la résistance à la panachure jaune

En Côte d'Ivoire, la panachure jaune est trèspréjudiciable à la production de riz de bas-fond.L'identification ou la mise au point de variétésde riz irrigué résistantes à la panachure jaunepermettrait de réduire significativement, àmoyen terme, les pertes de production duesà cette maladie virale. Une étude a été con-duite à Diégonéfla, localité située à 40 kilo-mètres de Gagnoa, où une forte pression de lapanachure jaune entraîne une perte de récolteestimée à 80 % de la production. Toutes les lignées testées ont été attaquées parla panachure jaune sur les deux sites mais avec

une importance variant selon les sites. Parailleurs, l'évolution de la maladie a été notée surles deux sites. Sur le site où la panachure jaunea sévi avec acuité, au moins 85 % des plantesétaient malades 40 jours après le repiquage. Cesite a été choisi pour sélectionner des plantesrésistantes. Ainsi, 13 plantes indemnes depanachure jaune, issues de 8 lignées, ont étéretenues. Cette différence de la pression épidémiqueentre les sites peut s'expliquer par l'existenced'au moins deux sources d'agressivité du virusde la panachure jaune. Ce résultat peut êtreégalement lié à la densité de population desinsectes vecteurs de la maladie, relativementplus forte sur le site le plus attaqué.

Bilan de l'introduction de nouvelles variétés de riz en milieu paysan

Une enquête a été menée en milieu paysan,dans trois villages de la sous-préfecture deSaïoua, au centre-ouest de la Côte d'Ivoire,pour évaluer le niveau d'adoption des variétésaméliorées introduites par la recherche. L'enquête a montré que les nouvelles variétésde riz les plus cultivées sont les variétésNerica 1 (Bonfani), Nerica 2 (Kéah), Wab 56-50(Gblagnin), Palawan et Idsa 85 (Guegbin). On constate que le processus d'introduction, dediffusion et d'adoption des variétés nouvelles deriz est un processus long et complexe. Cetteétude sera poursuivie au cours des prochainescampagnes.

Maïs, mil, sorghoLe riz, le maïs, le mil et le sorgho constituent lesprincipales céréales cultivées et consomméesen Côte d'Ivoire.Le maïs contribue au tiers de la productionivoirienne en céréales. Il est cultivé dans toutesles zones (forêt et savane) et consommé surtout le territoire national sous diverses formes.Le mil et le sorgho, traditionnellement produitsdans la zone de savane humide, entre les 8èmeet 11ème degrés de latitude nord, sont, malgréleur faible contribution à la superficie et à la pro-

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Symptomes de panachure jaune.

Cultures vivrières

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duction céréalière, très prisés par les popula-tions rurales et urbaines du pays. Les produc-tions de ces trois céréales importantes, des-tinées principalement à l'autoconsommation, nesuffisent pas à approvisionner les marchésurbains. Les importations atteignent chaqueannée 12 000 tonnes de grains de mil et desorgho et 40 000 tonnes de grains et farine demaïs. Au cours de la dernière décennie, l'ac-croissement de la production nationale de cha-cune des trois céréales n'a guère dépassé 5 %.

La faiblesse des rendements enregistrés chezles agriculteurs - 800 à 1 200 kilos par hectarepour le maïs, 400 à 600 kilos par hectare pourle mil et le sorgho - s'explique par l'adoption lim-itée des technologies de production mises aupoint, par les attaques des insectes, maladieset herbes parasites telles que Striga hermonth-ica, la mauvaise organisation des circuits decommercialisation, ainsi que l'accès difficile auxsemences de variétés améliorées. Le programme de recherche sur le maïs, le milet le sorgho, localisé à Ferkessédougou, aunord de la Côte d'Ivoire, vise l'amélioration de laproductivité et de la qualité nutritionnelle de cescéréales.

La perte des ressources génétiques

Malheureusement, la crise sociopolitique quevit la Côte d'Ivoire depuis septembre 2002 aentraîné le pillage des semences des variétésaméliorées entreposées dans les locaux de lastation. Ainsi, en ce qui concerne le maïs, lessemences des variétés vulgarisées et desvariétés en fin de sélection telles que la variétéprécoce de 90 jours, CBPF (composite blancprécoce de Ferké), les variétés synthétiquesprécoces tolérantes au Striga, SBPF-Str (syn-thétique blanc précoce de Ferké) et SJPF (syn-thétique jaune précoce de Ferké), et CJTF(composite jaune tardif de Ferké), ont été per-dues. Pour le mil et le sorgho, quelques échan-tillons ont pu être sauvegardés. Les activités du programme ont été conduitescette année dans la moitié sud du pays, lamoitié nord étant inaccessible à cause de lagrande insécurité qui y règne.

Des semences et grains de maïs àhaute qualité protéique

En Côte d'Ivoire, le maïs est l'aliment de basede nombreuses populations. Il est égalementutilisé dans l'alimentation animale. Comme laplupart des céréales, le maïs a une faible teneuren protéines, de l'ordre de 9 à 10%, alors quecette teneur atteint environ 38% pour le soja.En particulier, sa teneur en acides aminés indis-pensables est faible. Les variétés de maïs àhaute qualité protéique (QPM) sont carac-térisées par un taux élevé en deux acidesaminés essentiels, la lysine et le tryptophane.Deux variétés de maïs QPM ont été testées(Obatanpa et EV99-QPM). Des parcelles deproduction de semences de base et desemences certifiées ont été mises en place surles stations CNRA d'Anguédédou et deGagnoa.

Des tests de production de grains ont permis demontrer que les variétés Obatanpa et EV99QPM s'adaptent bien dans la zone sud de laCôte d'Ivoire. Des tests d'alimentation animale

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Maïs à haute qualité protéique.

Cultures vivrières

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(volaille et porcs) menés à Gagnoa, zone d'éle-vage, ont donné des résultats encourageants.

La culture de mil et de sorgho en zone forestière

Les échantillons qui ont pu être sauvegardéssont des semences de mil (variétés VPNW etVPP), de sorgho (variétés NWS27B etNWS61B) et d'une variété traditionnelle desorgho. Bien que la région forestière deGagnoa ne soit pas naturellement propice à laculture du mil et du sorgho, des essais convain-cants d'introduction de variétés de sorgho ontdéjà été réalisés depuis 1996.Un essai de régénération de ces variétés a étéentrepris sur la station de Gagnoa. La germina-tion a eu lieu avec un taux convenable, saufpour la variété VPP dont les semences n'ontpas germé. Notons que, au cours de cet essai,les chandelles de mil, pour éviter leur lessivagepar les pluies, ont été protégées par desenveloppes de papier kraft. Bien que le plant émette 2,4 fois plus de tallesà Ferkessédougou, le taux de productivité estplus élevé en zone forestière (43,88 %) qu'enzone de savane (31,07 %).L'essai permet de conclure que le mil et lesorgho s'adaptent assez bien aux conditionspédoclimatiques de la zone forestière. Leur cul-ture y est possible, à condition de maîtriser lesennemis de la culture, en particulier les oiseauxgranivores, les aulacaudes (Thryonomysswinderianus), et les Dysdercus qui ont large-ment entravé les résultats de l'essai.

Plantes à racines ettubercules

En Côte d'Ivoire, les productions de l'igname etdu manioc occupent les deux premiers rangs(en poids de produit frais) des cultures vivrières.La production nationale, presque stationnairedepuis 1990, s'élève à 2 900 000 tonnes pourl'igname et 1 700 000 tonnes pour le manioc. La culture de l'igname s'est étendue à l'ensem-ble du territoire ivoirien, mais sa production estencore marginale dans l'Ouest et le Sud-Ouest.

Les deux-tiers de la production ivoirienne enigname sont destinés à la consommationhumaine, malgré les potentialités commercialeset industrielles des tubercules.Le manioc, grâce à sa rusticité, s'accommodebien des sols pauvres et acides mais non hydro-morphes, mais les variétés cultivées demeurentpeu productives et sensibles aux maladies et auxravageurs. La baisse de la fertilité des sols, le système deproduction extensif, le manque de matérielamélioré ainsi que la forte pression parasitaireexpliquent le niveau faible des rendements deces cultures en milieu paysan. La recherche, àtravers le programme sur les plantes à racineset tubercules, a pour mission de proposer dessolutions viables et durables. Mais la crise socio-économique que traverse laCôte d'Ivoire depuis septembre 2002 entrave laconduite efficace des travaux de recherche dece programme de recherche, basé à Bouaké.

Les ressources génétiques d'igname

La collection du CNRA, fruit de collectes et d'in-troductions de clones issus de croisement, estconstituée dans le but de conserver la diversitégénétique et de créer des variétés améliorées.Cette conservation, réalisée au champ et aulaboratoire par culture in vitro, s'accompagnede la caractérisation des acquisitions et deleur évaluation continue.Pour sauvegarder la collection, celle-ci a ététransférée de Bouaké à Abidjan, sur le sited'Adiopodoumé. Elle comprend à ce jour 89accessions de D. cayenensis-D. rotundata, 150accessions de D. alata et 5 accessions deD. esculenta.

Des micro tubercules sains d'igname

Dans le but de produire des boutures (tuber-cules de semence) saines, des vitroplants dequatre espèces d'igname cultivées (D. alata,D. cayenensis-D. rotundata, D. esculenta etD. bulbifera), une espèce sauvage(D. mangenotiana) et des hybrides D. praehen-silis x D. cayenensis-D. rotundata ont étésevrés et plantés. Les attaques par les insecteset les champignons ont été négligeables.

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Cultures vivrières

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La collection de manioc

La collection d'environ 350 accessions deManihot esculenta a été dupliquée sur le site

d'Adiopodoumé en 2003 ; 11 accessions ont étéperdues. Les observations sanitaires faites en2004 révèlent que 90 % des plants sont infectéspar le virus de la mosaïque africaine et que l'an-thracnose (Colletotrichum maniohotis) estprésente.

…et son assainissement

L'assainissement par culture in vitro deméristèmes vise à assurer la pérennité desressources génétiques de manioc. De manièrespécifique, il s'agit de réduire l'incidence desmaladies (virose et bactériose) et des ravageurs(acariens et cochenilles) en vue de constituer unmatériel végétal de base sain pour la conserva-tion et les multiplications variétales. Après cinqmois de culture in vitro, deux clones ont donnédes plants entiers. Les autres accessions ontproduit des cals. Les travaux se poursuivent pourélucider le faible taux de méristèmes régénérésen plants.

Cultures maraîchèreset protéagineuses

Les légumes et produits protéagineux occupentune place de choix dans l'alimentation en Côted'ivoire où la croissance de la populationurbaine entraîne une augmentation de la

demande. La production légumière y a pro-gressé de 30 % en une dizaine d'années. Les productions maraîchères sont carac-térisées par une offre saisonnière. Les légumesde type européen (laitue, tomate, oignon, chou,etc.) sont produits en saison sèche et leslégumes de type africain (gombo, auberginesafricaines, piment, tomate locale, etc.) en sai-son des pluies. Les systèmes de culture évolu-ent des jardins de case, utilisant très peu d'in-trants, aux systèmes intensifs en zones urbaineet périurbaine, pratiqués par des maraîchersprofessionnels avec un usage excessif de pro-duits phytosanitaires. Le matériel végétal estconstitué de variétés locales, écologiquementbien adaptées, et de variétés améliorées,généralement importées et sensibles aux mal-adies et ravageurs.Les cultures protéagineuses (arachide, soja,niébé) sont produites en saison des pluies enzone de savane. D'introduction récente, la cul-ture du soja est en plein essor dans le Centre etle Nord du pays grâce au rôle important recon-nu au soja dans la lutte contre la malnutritiondes enfants.

L'incidence élevée des maladies et ravageurs,l'hétérogénéité des semences des variétés tra-ditionnelles, l'absence de maîtrise des pra-tiques culturales par les producteurs et les diffi-cultés de commercialisation constituent lesprincipales contraintes au développement deces cultures. La recherche nationale, à travers le programmesur les cultures maraîchères et protéagineuses,s'attelle à répondre à ces préoccupations. Dufait de la situation socio-politique du pays, ceprogramme de recherche, localisé à Bouaké, asubi d'importantes pertes au niveau de sesressources phytogénétiques. Il a été provisoire-ment transféré à la station expérimentale et deproduction d'Anguédédou.

De nouvelles accessions introduites

Des accessions de plantes maraîchères et pro-téagineuses ont été obtenues à travers les pro-jets Horticulture urbaine et périurbaine (financépar la FAO) et Asian Vegetable ResearchDevelopment Centre. Ainsi 124 accessions de

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Racines tubéreuses de manioc.

Cultures vivrières

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plantes légumières et protéagineuses ont étéintroduites pour des tests d'adaptation.

La culture du soja en zone forestière

Pour sauvegarder les variétés, la culture de 37variétés de soja a exceptionnellement étémenée à la station de recherche de Gagnoa, enzone forestière. Les rendements enregistrés varient, dans lesparcelles non inoculées, de 1,4 à 2,8 tonnes parhectare et, dans les parcelles inoculées, de 1,9à 3,6 tonnes par hectare. Il est à signaler l'aug-mentation de la durée du cycle par rapport à laculture en zone de savane (Bouaké, Touba etOdienné).

…et du niébé

Six variétés de niébé ont également été cul-tivées à la station de Gagnoa. Elles se sont trèsbien comportées dans l'ensemble. Pourchaque variété, l'importance des nodules mon-tre que les bactéries symbiotiques du niébéexistent à l'état naturel dans le sol de la stationde Gagnoa. Les variétés présentent enmoyenne un bon aspect végétatif. La durée descycles de développement varie de 60 à 70jours. Les rendements obtenus sont beaucoupplus élevés que ceux obtenus en milieu paysanavec les variétés traditionnelles (de 400 à 600kilos par hectare). La variété locale a un bonniveau de production (3,3 tonnes par hectare). Des activités de sauvegarde et de régénérationde matériel végétal de soja et du niébé ontégalement été menées à la station de produc-tion d'Anguédédou, près d'Abidjan. Au total, 15variétés ont été semées, parmi lesquelles 2 var-iétés de soja (IAC 8 et EMGOPA 310) n'ont pugermer.

Ananas et bananesL'ananas et la banane dessert occupent uneplace de choix dans l'économie ivoirienne et seplacent au cinquième rang des produits pour-voyeurs de devises. La dégénérescence dumatériel végétal et les pratiques de productionexpliquent en partie les problèmes de rende-

ment et de qualité des fruits de la filière.La banane plantain occupe, en tonnage, letroisième rang des productions vivrières deCôte d'Ivoire. Elle est très consommée en Côted'Ivoire et dans la sous région ouest africaine.Le mode de production reste cependant tradi-tionnel et extensif avec une faible productivité.Le rapide déclin de la production après le pre-mier cycle ne permet pas une exploitationdurable de la culture. Les problèmes de saison-nalité de la production et de la qualité dumatériel végétal de plantation Le développement des productions fruitières(ananas, bananes et plantains) constitue uneorientation majeure dans la stratégie de diversi-fication de l'agriculture en Côte d'Ivoire. LeCNRA contribue à cette stratégie à travers ceprogramme qui vise l'amélioration de la produc-tivité et de la qualité des fruits ainsi qu'unemeilleure répartition de la production de labanane plantain.

Production de vitroplants d'ananas

Afin de répondre aux besoins énormes des pro-ducteurs d'ananas en matériel de plantation,deux méthodes de multiplication ont ététestées : la multiplication sur souche décor-tiquée (méthode in vivo), et la micropropaga-tion (technique in vitro). Le but est d'accroître letaux de multiplication de l'ananas du groupeCayenne lisse. L'essai a porté sur seize géno-types.Sur souche décortiquée, le taux moyen de mul-tiplication obtenu, tous génotypes confondus,est de 10 mini rejets par souche. Par micro-propagation, les mini rejets ou explantsd'ananas cultivés in vitro entrent en croissanceaprès 60 jours et se multiplient, produisant env-iron 3 vitroplants par mini rejet entrant en multi-plication. Ces résultats indiquent que, dans un systèmeintégré de multiplication de rejets d’ananas, àpartir de 3 souches ou pieds-mères, on peutproduire en 9 mois de quoi planter un hectare.

Etude de nouveaux hybrides de bananiers

Une étude a été menée dans le but de testerdes hybrides, dans les conditions de la produc-

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Cultures vivrières

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tion commerciale. L'essai a été mené sur lesparcelles de la Société pour le développementde culture bananière.On observe un grossissement irrégulier du fauxtronc dû aux conditions de culture desbananiers. Dans l'ensemble, les hybrides Fhia ont émisplus de feuilles que tous les autres génotypesobservés. L'hybride Bita3, le plus précoce detous les génotypes étudiés, entre en floraison202 jours après la mise en place ; son régimeentre à maturité 90 jours après floraison. Sur le plan pathologique, l'hybride Fhia25 peutêtre considéré comme immun aux souches deMycosphaerella spp. de Côte d'Ivoire et l'hy-bride crbp39 le plus résistant. La référenceGrande naine a confirmé sa sensibilité aux cer-cosporioses qui entraînent un mûrissement pré-coce des fruits 84 jours après floraison (alorsqu'au moins 120 jours sont nécessaires pourobtenir la maturité physiologique).

Lutte intégrée contre la maladie des raies noires du bananier plantain

La maladie des raies noires (ou cercosporiosenoire) provoque une sénescence prématurée

des feuilles de bananier plantain. Elle constituede ce fait un frein au remplissage correct desrégimes. Les pertes de rendements qui enrésultent peuvent atteindre, en culture pure,70% de la production. La lutte chimique permetde réduire l'incidence de la maladie, mais ellereste inaccessible aux petits producteurs en rai-son de la technicité et des coûts qu'elle requiert.La méthode de lutte intégrée proposée associeun programme minimum d'application de fongi-cide et une gestion mécanique de la pressiond'inoculum.

Les nématodes dans une culture annuelle de plantain

Les adventices sont des réservoirs de néma-todes. Les relevés phytosociologiques réalisésdans les parcelles de plantain avant (août 2004''A'') et après (février 2005 ''B'') la fermeture dela canopée ont permis de répertorier cinqfamilles importantes d'adventices. Les adven-tices qui hébergent les nématodes sontCommelina erecta, Oldenlandia herbacea,Phyllanthus urinarus, Ageratum conyzoïdes,Mariscus flabelliformis, Panicum laxum,Lindenia diffusa et Vernonia cinerea. Les troispremières espèces citées sont des réservoirsde l'inoculum de Pratylenchus coffeae, princi-pale espèce de nématodes de la banane.L'examen des courbes cumulées des popula-tions de Pratylenchus coffeae dans les racinesdu plantain montre que, quelle que soit la den-sité de culture, l'application de nématicides a uneffet hautement significatif sur la réduction despopulations de cette espèce de némadotes . Enl'absence de traitements nématicides, la fortedensité (3 333 bananiers par hectare) tend àréduire les infestations de nématodes.

Nématicides en culture bananière

Un essai, mené sur une parcelle de bananier ensecond cycle de culture et qui n'a pas reçu detraitement nématicide au préalable, a montréque le produit AG 303 10G est efficace contreles nématodes en culture de banane. Utilisé àla dose de 30 grammes de produit commercialpar pied, il a une action comparable à celle duproduit de référence Counter 10G.

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Cultures vivrières

Hybride de taille moyenne, Fhia 25

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Productions d'élevage Les productions d'élevage tiennent actuelle-ment une place marginale dans l'économie dela Côte d'Ivoire. La production nationale debovins, ovins, caprins et volailles a fortementaugmenté de 1987 à la fin de 2001. Le nombrede bovins a été multiplié par trois, les nombresd'ovins et de caprins ont été multipliés par un etdemi. La production nationale couvre 43 % desbesoins en viandes et abats, moins de 15 %des besoins en lait et produits laitiers, alorsqu'elle couvre tous les besoins en œufs. Lesimportations de produits d'élevage s'élevaienten 2001 à 42 145 tonnes d'équivalents car-casses, dont 70 % de bovins, 5 % d'ovins, 5 %de volailles et 20 % de porcs. L'élevage moderne n'est pas dans les traditionsdes populations rurales ivoiriennes qui consid-èrent l'élevage comme une activité secondaire.En outre, l'élevage extensif, largement enusage, entraîne des conflits entre agriculteurset éleveurs et détourne des avantages que pro-cure l'association agriculture-élevage. Mais leprogrès génétique et l'amélioration des tech-niques, en permettant un élevage rationnel,devraient concourir à l'augmentation de la pro-duction nationale et à l'amélioration de la cou-verture des besoins. C'est l'objectif du pro-gramme de recherche sur les productions d'él-evage, basé à Bouaké.

L'utilisation des bas-fonds pour la production laitière en Afrique de l'Ouest

Les enquêtes, menées auprès de chefs degroupes de 70 villages et de plus de 630 chefs

de ménages, sur les potentialités des bas-fondspour la production laitière de trois paysd'Afrique de l'Ouest (Nigeria, Côte d'Ivoire etMali) ont été combinées puis analysées. Ellesont permis de caractériser les potentiels, lesopportunités et les contraintes liés à l'utilisationdes bas-fonds pour la production laitière dansun système d'association agriculture - élevage.

Socio-économie de l'élevage en Côte d'Ivoire

Les caractéristiques socio-économiques desélevages du Centre et du Nord de la Côted'Ivoire ont été déterminées par une enquête àpassage unique réalisée auprès de 1 033 pro-ducteurs (593 au centre et 440 au nord). L'élevage y est pratiqué surtout par les groupesethniques majoritaires locaux, à savoir legroupe Baoulé au centre et le groupe

Productions animalesLes productions animales occupent une place relativement modeste, bien quenon négligeable, dans l'économie ivoirienne. En effet l'élevage représente 2 %du produit intérieur brut et les productions halieutiques 3,1%. La Côte d'Ivoireimporte plus de la moitié de sa consommation en protéines animales.

Troupeau de bovins en Côte d’Ivoire.

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Sénoufo/Tagbana au nord. Les éleveurs ont enmajorité plus de 45 ans d'âge, aussi bien au centrequ'au nord. Avec une faible représentation d'é-trangers et de femmes, les éleveurs résidentsurtout en milieu rural. Quant à leur niveau sco-laire, les éleveurs du centre ont bénéficié d'en-seignement général et de formations profes-sionnelles tandis que ceux du nord n'ont pasaccédé à l'éducation de base ni aux formationsprofessionnelles.

Parmi les animaux élevés, les bovins pré-dominent au nord chez les éleveurs âgés deplus de 45 ans. Dans la région Centre, leséleveurs de petits ruminants sont majoritaires etprès de la moitié ont moins de 45 ans.

L'élevage est pratiqué dans un but commercialaussi bien au centre qu'au nord ; mais la des-tinée effective des produits n'est pas souventconforme à l'objectif En fait, la motivation com-merciale n'est suffisamment matérialisée quechez les éleveurs de bovins au nord et chez lesétrangers. Dans la région Centre, en particulierchez les éleveurs de petits ruminants, la desti-nation des animaux produits répond depréférence à des préoccupations socio-cul-turelles. Ces considérations gênent l'expansionde l'élevage au centre alors que la motivationdu gain financier de l'élevage se fait de plus enplus sentir dans la région Nord.

Effet du maïs à haute qualité protéique sur la production animale

Deux essais ont été menés pour tester l'effet dumaïs à haute qualité protéique (QPM) dans l'al-imentation animale. Le maïs QPM, comme lemaïs ordinaire, contient environ 10 % de pro-téines ; mais sa teneur en deux acides aminésessentiels, la lysine et le tryptophane, est plusélevée que celle du maïs ordinaire.

Des poussins de chair, nourris avec un alimentà base de maïs QPM, affichent au bout de septsemaines près de 120 grammes de plus queleurs congénères nourris avec un aliment àbase de maïs ordinaire. L'indice de consomma-tion est plus faible dans le lot consommant l'ali-ment au maïs QPM que dans le lot consom-

mant l'aliment à base de maïs ordinaire. Cettedifférence ne peut être due qu'à la qualité pro-téique du maïs QPM.

Dans un test mené dans une ferme privée, lesdeux types de maïs sont utilisés dans l'alimen-tation de porcelets. Les résultats provisoiresindiquent un gain de poids moyen plus élevéchez les animaux du lot nourri au maïs QPMque chez les porcelets nourris avec le maïsordinaire. La supériorité de l'aliment à base demaïs QPM s'exprime également par un indicede consommation plus faible que dans le lotdes animaux nourris avec l'aliment à base demaïs ordinaire.

Pêche et aquaculturecontinentales

La pêche et l'aquaculture continentales sontdes activités primordiales pour la Côte d'Ivoire.En effet, le poisson constitue la premièresource de protéines animales dans l'alimenta-tion des populations ivoiriennes dont la con-sommation est estimée à 15 kilos par habitantet par an.

La Côte d'Ivoire produit 70 000 à 80 000 tonnesde poissons, soit environ 28 % de ses besoins.Elle est obligée d'importer de grandes quantitésde poissons. Pour réduire le déficit en protéinesanimales d'origine halieutique, le gouvernementa donc décidé de mettre un accent particuliersur le développement de la pêche et de l'aqua-culture en milieu continental.

La recherche, à travers le CNRA, a un rôle àjouer pour soutenir cette volonté. Le pro-gramme de recherche sur la pêche et l'aquacul-ture continentale étudie l'amélioration des per-formances zootechniques et la diversificationdes espèces élevées et met au point des tech-niques d'élevage adaptées au monde rural. Ils'intéresse également aux potentialités halieu-tiques des plans d'eau continentaux, en partic-ulier ceux des petits barrages de la Côted'Ivoire. La délocalisation des activités de ceprogramme de Bouaké vers la région Sud du

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Productions animales

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pays s'impose du fait de la crise socio-politiqueque vit la Côte d'Ivoire. A cet effet, plusieurssites potentiels ont été proposés.

Sélection du tilapia Oreochromis niloticus

Le but de cette étude est de transférer enAfrique Sub-Saharienne la technologie desélection du tilapia Oreochromis niloticuséprouvée aux Philippines. Au cours de visitesd'échanges avec le Water Research Institute(WRI), station d'Akosombo, Ghana, point focalde cette étude, la collecte des poissons de latroisième génération, élevés pendant 120 joursdans trois environnements différents (extensif,semi-intensif et intensif), a été réalisée.L'analyse des données collectées a permis declasser ces poissons selon le gain génétique etde sélectionner les parents pour la productionde la génération suivante. Les parents sélec-tionnés ont ensuite été croisés pour produiredes familles d'alevins qui, après élevage pen-dant 4 mois, seront répartis dans les trois envi-ronnements pré - cités.

La pêche sur le lac Fahé

Le lac Faé compte parmi les principalespêcheries de Côte d'Ivoire. Cette retenue d'eausituée sur le fleuve San Pedro constitue, pour larégion Sud-ouest de la Côte d'Ivoire, un centreimportant d'approvisionnement en poissonsd'eau douce. L'exploitation des données de sta-tistiques de pêche du lac Faé collectées en

1996 et 1997 dans le cadre du projet d'Etudeparticipative AISA/IDESSA a permis de carac-tériser la production halieutique.

La pêche, de type individuel et non collectif, estréalisée par 130 pêcheurs (professionnels etoccasionnels). Des pièges en bambou, desfilets maillants de type bozo, des nasses dedivers matériaux (filet, grillage, bambou),rarement des palangres constituent les enginsde pêche. Chaque pêcheur est équipé d'unepirogue construite avec des planches en boisrouge. La production annuelle du lac, toutes zonesconfondues (bras du fleuve en amont du lac,zone lacustre et déversoir) et toutes espècesconfondues atteint 115,7 tonnes dont 106,7tonnes de poissons. Trois espèces de poissonsconstituent l'essentiel des captures :Chrysichthys nigrodigitatus, Tilapia zillii etSarotherodon melanotheron. La pêched'écrevisses est florissante ; l'espèceMacrobranchium vollenvhollei Herklots 1851constitue la principale capture (3,8 tonnes paran).

Les mollusques des eaux doucesde Côte d'Ivoire

Une prospection des différentes retenues d'eaua été réalisée sur les bassins versants de la Mé,de l'Agnéby et du Banco. Des échantillons demollusques ont été collectés et analysés pourune étude de la biodiversité.

Concernant cette biodiversité, les principalesespèces rencontrées sont les suivantes :Lanistes varicus, Melanoïdes tuberculata,Lymnaea natalensis, Bulinus truncatus, Bulinusglobosus, Bulinus forskalii, Biomphalaria pfeif-feri, Physa marmorata, Bulinus globosus,Melanoïdes tuberculata, Indoplanorbis exustus,Pila ovata , Cleopatra bulimoides, Lanistes liby-cus et Ostrea gasar. En outre, l'environnementphysico - chimique des sites d'échantillonnagea été caractérisé.

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Productions animales

Tilapia Oreochromis niloticus

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Systèmes agraires etdéveloppement durable

en zone de savaneEn zone de savane, sous l'action conjuguée del'agriculture itinérante, des feux de brousse etde la collecte de bois de chauffe, on observe labaisse de la fertilité des sols et le remplacementdes formations végétales naturelles par desjachères dégradées. Il existe également desproblèmes liés à l'élevage transhumant et à ladivagation des animaux.

Afin de lever ces contraintes, l'objectif de ceprogramme de recherche, localisé à Korhogo,est de mieux connaître l'organisation socio-économique du monde rural en zone de savaneet de contribuer à l'amélioration des systèmesde production de cette zone. Du fait de la situa-

tion socio-politique du pays, ce programme estprovisoirement délocalisé.

Evaluation de variétés de maïs à haute qualité protéique en milieu paysan

Les variétés de maïs à haute qualité protéique(QPM) sont caractérisées par un taux élevé dedeux acides aminés essentiels, la lysine et letryptophane. Un essai de variétés de maïs QPMa été mené dans la région de Gagnoa avec laparticipation des paysans. Deux variétés ont ététestées, Obatampa en deux localités dif-férentes, et EV99-QPM en un seul lieu ; ellesont été comparées à une variété locale fourniepar le paysan. Pour chaque localité, on ne constate pas de dif-férence significative du rendement en grainsentre la variété locale et la variété QPM testée.Cependant, selon les localités, les rendementsdu maïs QPM varient entre 584 et 1100 kilospar hectare. L'envahissement des parcelles par

Systèmes agraires etdéveloppement durable

L'activité agricole en Côte d'Ivoire se déroule dans trois grandes zones agro-écologiques très contrastées. La zone de savane, au nord du pays, a un climatsoudanien à régime pluviométrique unimodal (une saison sèche et une saisonhumide). La zone de forêt, au sud, à régime pluviométrique bimodal, a desprécipitations plus importantes (1 500 à 2 200 mm) et plus régulières que lazone de savane, et donc un meilleur potentiel agro-écologique. La zone decontact forêt-savane, au centre du pays, est dominée par la savane etquelques forêts galeries. La population rurale est répartie inégalement sur l'ensemble du territoire. Larégion Nord est sous peuplée avec une densité de la population moyenneinférieure à 20 habitants par kilomètre-carré alors que la région Sud a unedensité de population rurale supérieure à la moyenne nationale qui est de 34habitants par kilomètre-carré.Force est de constater que, malgré des progrès indéniables, l'agriculture ivoiri-enne s'apparente encore souvent à une activité d'autosubsistance.

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les mauvaises herbes et la verse due auxforeurs de tiges et aux termites peuventexpliquer la faiblesse de ces rendements.On observe que les plantes des variétés QPMsont moins hautes (2,63 mètres en moyenne)que celles des variétés locales. Les variétésQPM ont leur épi inséré à 1 mètre du sol, plusbas que les variétés locales dont l'épi est à 1,40mètre du sol.

En outre, une enquête socio-économique a étéréalisée chez les producteurs de maïs de lazone de savane. Les exploitants, âgés de 40ans en moyenne, sont en grande majorité let-trés (91%). Ils optent pour la culture du maïspour son cycle court, ses rendements élevés etl'existence de débouchés. Mais ils signalent descontraintes à cette culture : la main d'œuvre quidevient rare et chère, l'importance des dégâtscausés par les ravageurs, en particulier lesrongeurs (aulacodes ou agoutis) et le manquede moyens financiers pour améliorer la produc-tivité. Le coût de production est en effet élevé àcause de la main d'œuvre, mais la productionde maïs demeure une activité rentable.

Systèmes agraires etdéveloppement durable

en zone de forêtMalgré un développement important des pro-ductions vivrières au cours des dernièresdécennies, la région forestière est caractériséepar une économie de plantation dominée par lebinôme café/cacao. Généralement, les perform-ances de l'agriculture ivoirienne ne sont pasdues à une véritable mutation technologique,mais plutôt à une augmentation des surfacescultivées. Les conséquences qui résultent decette pratique sont nombreuses, notamment ladégradation de l'environnement, la perturbationdu régime hydrique, l'érosion, le compactage etle déclin de la fertilité des sols.Sans une transformation des systèmes de pro-duction traditionnels en systèmes plus produc-tifs et durables, la sécurité alimentaire et la

sauvegarde de l'environnement pourraient êtrecompromises à terme.Ce programme de recherche, qui est domiciliéà Gagnoa, vise à comprendre les systèmes tra-ditionnels de production et à développer desinnovations pour les rationaliser.

La culture du bananier plantain en zone de bas-fond

La banane plantain est très consommée enCôte d'Ivoire. Elle .occupe le troisième rang desproductions vivrières, après l'igname et le man-ioc. Le bananier plantain est traditionnellementcultivé de manière extensive sur les terres deplateau et de versant. La période de plantationse situe généralement d'avril à juin, durant lagrande saison des pluies. Avec ce système deculture, l'approvisionnement du marché estirrégulier et se caractérise par une périoded'abondance, d'octobre à avril, et une périodede pénurie, de mai à septembre. Cette baissede production est due en grande partie audéficit hydrique important que subissent lesbananiers plantain en saison sèche. C’estpourquoi, un essai a été réalisé afin d'adapterl'itinéraire technique de la culture du bananierplantain à la zone de bas-fond.

Trois parcelles correspondant à trois périodesde plantation ont été mises en place sur le sitepilote du bas-fond de Guessihio, près deGagnoa. On constate que, plus la date de plan-tation est tardive, plus les rendements sontfaibles. Il en est de même de la hauteur desplants à la récolte et du poids moyen desrégimes. En outre, plus la date de plantation esttardive, plus la valeur marchande des bananesproduites est faible.Cette étude préliminaire révèle que la culture debanane plantain de contre-saison peut êtreréalisée en zone de bas-fond. Elle montre parailleurs que, dans la région de Gagnoa, la péri-ode propice à la mise en place de la culture sesitue entre mi-juin et début juillet.

Le système de production riz-Cajanus

Les pressions démographique et foncièreinduisent un raccourcissement de la durée des

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Systèmes agraires et développement durable

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jachères. Il en résulte un développement impor-tant des adventices dans les cultures et unebaisse de rendement. L'introduction de la légumineuse arbustive,Cajanus cajan, comme jachère de courtedurée, dans les systèmes à base de riz pluvialpourrait contribuer à lever ces contraintes. Unessai a été mis en place à la station de Gagnoapour vérifier cette hypothèse.

En raison des conditions climatiques qui ontprévalu au cours de la période qui a suivi l'épi-aison, les résultats ont porté sur la biomassedes adventices 30 jours après le semis et sur lapaille de riz produite. Le poids moyen desadventices associées au riz a été significative-ment réduit dans les cultures après les jachèresà Cajanus cajan de 6 mois et de 12 mois parrapport au témoin, après jachère naturelle. Laréduction de la biomasse des adventices dansles rotations Cajanus-riz met en évidence l'apti-tude de la légumineuse arbustive à contrôlerl'enherbement.

Cette réduction de l'enherbement pourrait expli-quer l'accroissement du poids de la paille pro-duite par les cultures après les jachères àCajanus comparativement à celui enregistréaprès la jachère naturelle (698 kilos parhectare). Ces résultats feront l'objet de confir-mation.

Forêt et environnementLa forêt ivoirienne occupait 16 millionsd'hectares, au début du 20è siècle. Elle s'é-tendait du littoral jusqu'au nord dans desrégions considérées aujourd'hui commeappartenant à la savane. La superficie de laforêt dense humide est passée de 12 millionsd'hectares en 1960 à moins de 3 millionsd'hectares actuellement, ce qui correspond à unrythme de déforestation d'environ 200.000hectares par an.

Les activités agricoles constituent l'un des prin-cipaux facteurs de la destruction du couvertforestier, comme en témoigne l’importante

superficie (4 500 000 hectares) des culturespérennes dans cette zone écologique. Outreces exploitations agricoles, la zone forestière secaractérise par de nombreuses jachèrescolonisées par Chromonaella odorata et desforêts secondaires.

Afin de préserver les ressources forestières etles équilibres écologiques, le programme derecherche sur la forêt et l'environnement a étémis en place. Il a pour objectif de mettre aupoint des techniques de reboisement et de ges-tion du patrimoine forestier y compris la sauve-garde et valorisation des plantes alimentairesnon cultivées.

Semer ou bouturer les légumineuses arborées

Deux techniques de régénération des légu-mineuses arborées ont été comparées : lesemis et le bouturage. Cette étude avait pourobjectif de rechercher une méthode de multipli-cation végétative qui épargnerait au paysan lestravaux liés à la réalisation de pépinière.

Les espèces étudiées étaient : Acaciamangium, Acacia auriculiformis, Albizialebbeck, Albizia guachaepele, Senna atomaria,Gliricidia sepium, Pithelobium dulce et Ateleiaherbert smithii.

Les meilleurs taux de survie ont été enregistrésavec la technique de semis qui a donné desproportions de germination de 85 à 99%,notamment avec les espèces Albizia guachae-pele, Albizia lebbeck, Acacia mangium etAcacia auriculiformis. Avec le bouturage, enrevanche, les taux de survie ont varié entre 18et 48%. Albizia guachaepele et Gliricidia sepi-um ont présenté les meilleurs taux de reprise(48 %).

Les Loranthaceés parasites des légumineuses arborées

Une étude a été menée à Oumé pour identifieret caractériser les espèces de Loranthaceaequi parasitent les légumineuses arborées.

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Systèmes agraires et développement durable

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Trois espèces de Loranthaceae ont étéobservées. Il s'agit de Globimetula dinklagei,Phragmanthera capitata et Tapinanthus bang-wensis. Ces parasites sont présents essen-tiellement sur les espèces introduites de Acaciaet Albizia. Les espèces locales de légu-mineuses, Albizia zygia et Albizia adianthifoliaen sont indemnes. Les agents de propagationdu parasite sont des oiseaux de la famille desNectaridaea.

Densité des légumineuses arboréesassociées aux cacaoyers

La culture de légumineuses arborées à hautedensité permet de restaurer la fertilité des solsdégradés. Elle crée également une ambianceforestière favorable au développement desjeunes cacaoyers. Une étude a été menée pourmesurer l'effet de la présence des légu-mineuses arborées sur le taux de survie descacaoyers et déterminer la densité permettantun développement optimal de ceux-ci.

En milieu paysan, sur des vergers de deux àquatre ans, les meilleurs taux de survie descacaoyers (plus de 75 %) ont été obtenus avec

les densités de légumineuses inférieures à 300plants par hectare. Cette densité correspond àun dispositif de plantation des légumineuses de6 mètres x 5 mètres.

Aptitudes agroforestières de deux légumineuses arborées

L'intérêt des légumineuses dans les agro-sys-tèmes réside dans leurs capacités à fixer l'azoteatmosphérique et à produire d'importantesquantités de litière; autant d'éléments qui con-courent à l'amélioration de la fertilité des sols.

Une étude a étéentreprise pourdéterminer les apti-tudes agroforestièresde Albizia lebbeck etLeucaena leuco-cephala. Après sixans de développe-ment, Leucaena leu-cocephala a produit8,8 tonnes parhectare de litière etAlbizia lebbeck 7,4tonnes par hectare.Les deux espècesont apporté degrandes quantitésd'azote au sol (200kilos par hectare) etpeu de phosphore (8kilos par hectare).Elles ont amélioré le

statut organique et azoté du sol. Cependant,seule Albizia lebbeck a amélioré significative-ment la capacité d'échange des cations du sol.

Les peuplements de L. leucocephala ont eu unecroissance en hauteur et en épaisseur plusrapide que ceux de A. lebbeck . La productionde bois de A. lebbeck a été nettement inférieureà celle de L. leucocephala.

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Systèmes agraires et développement durable

Association cacaoyers/légumineuses arborées.

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Gestion durable dessols et maîtrise de l'eau

L'eau et les sols sont deux facteurs indispensablesà toute activité agricole. On observe de plus enplus l'irrégularité des précipitations, la baisse dela pluviométrie et l'érosion hydrique. Sontégalement à déplorer la baisse de la fertilité, ladégradation et le tassement des sols. Les cul-tures continues, une forte pression foncière,des itinéraires techniques non adaptés en sontla cause. Tous ces facteurs nuisent à la dura-bilité, la performance et la rentabilité de l'agri-culture. Pour préserver l'environnement et sat-isfaire les besoins d'une population en aug-mentation constante, il est impérieux dedévelopper le réflexe de la maîtrise de l'eau etde la gestion durable des sols.

Le programme de recherche sur la gestiondurable des sols et la maîtrise de l'eau a pourobjectif d'entreprendre des études sur lesparamètres de l'eau et du sol permettant dedéfinir des itinéraires techniques qui garantis-

sent une gestion durable des exploitations agri-coles. Il met à la disposition des chercheurs, enappui aux différents programmes de recherche,un service commun d'analyses performant etdiversifié. Il apporte également un appui scien-tifique et technique aux organisations profes-sionnelles agricoles, aux agro-industriels et auxorganismes de développement,Basé à Bouaké, le programme a été fortementperturbé par le conflit armé qui règne en Côted'Ivoire depuis septembre 2002.

Les bactéries symbiotiques des légumineuses

Les légumineuses ont la capacité de fixer l'a-zote atmosphérique grâce à une symbiose avecdes bactéries qu'elles trouvent dans le sol. Cesbactéries peuvent éventuellement êtreapportées par enrobage des semences delégumineuses.Pour améliorer la symbiose avec le soja, lesbactéries fixatrices d'azote ont été recherchéesdans le sol. Ainsi, 71 isolats locaux deRhizobiums ont été séparés d’échantillons desols sous culture de soja et de niébé et répartis

Technologie etlaboratoires centraux

Les laboratoires centraux constituent un plateau technique et scientifique pourapporter un appui aux programmes de recherche et développent de nouvellesméthodes et connaissances fondamentales permettant d'anticiper et/ou derésoudre des problèmes à différents niveaux. Le CNRA a, pour ce faire, crééen son sein deux laboratoires centraux, le laboratoire central des Sols, eaux,plantes et le laboratoire central de Biotechnologies, dont les activités sontorganisées en programmes de recherche. En outre, force est de constater la nécessité de la modernisation de l'agricul-ture ivoirienne afin de répondre aux besoins alimentaires et économiques dupays. Cette modernisation vise non seulement l'amélioration de la productivité,mais aussi la mécanisation, ainsi qu'une meilleure valorisation des produitsagricoles et de leurs dérivés.

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en 11 groupes. Les résultats montrent que cesont des souches de Bradyrhizobium elkanii(21%), de Bradyrhizobium japonicum, deBradyrhizobium sp., de Rhizobium legumi-nosarum (2%).

Association igname/légumineuses et amélioration de la fertilité des sols

Un essai d'association d'igname à une légu-mineuse (niébé ou soja) a été mené en stationet chez onze paysans de la sous préfecture deGagnoa. Pour l'igname, le rendement le plus élevé a étéobtenu en culture pure (9,55 tonnes parhectare) et le plus faible en association avec leniébé (4,74 tonnes par hectare). Les autres asso-ciations (igname / soja non inoculé et igname / sojainoculé) ont donné des rendements intermédiaires.

Au niveau des légumineuses, les rendementsen grains les plus élevés ont été obtenus avecla culture pure de soja inoculé (1,97 tonne parhectare) et l'association niébé / igname(1,05 tonne par hectare). Les rendements lesplus faibles ont été obtenus avec la culture purede soja non inoculé (1,05 tonne par hectare) etl'association soja non inoculé / igname(0,44 tonne par hectare).Les différents taux de surface équivalenteindiquent que l'association igname / soja noninoculé est la plus efficace des associations.L'association igname / soja inoculé est la moinsintéressante.

La collecte et la gestion desdonnées agro-météorologiques

Le traitement de la pluviométrie sur quelquesstations a montré que les années 2003 et 2004ont été déficitaires à Adiopodoumé et àBingerville. La petite saison sèche a été sévèreau cours de ces deux dernières années.L'étude pluviométrique indique que la région deZagné a été très arrosée avec une moyenneinter annuelle (sur 28 ans) de 1 708 mm et unelongue saison pluvieuse de mars à octobre. Onobserve que la pluviométrie moyenne interannuelle est de 1 309 millimètres à Abengourouet de 1305 millimètres à Divo.

BiotechnologiesL'importance de la biotechnologie pour ledéveloppement agricole a été très tôt perçue enCôte d'Ivoire. En effet, sur la base des besoinsrecueillis au niveau des programmes ivoiriensde recherche, une commission d'évaluationexterne avait conclu en février 1998 à la néces-sité de créer une structure centralisée ayantpour mission de développer l'utilisation de labiotechnologie dans les programmes derecherche agricole. Le laboratoire central deBiotechnologies a ainsi pris forme dès la créa-tion du CNRA.

Les différentes activités de recherche menéespar ce laboratoire sont organisées dans un pro-gramme dont l'objectif principal est de dévelop-per des outils de biotechnologie pour larecherche et le développement agricole. Leplateau technique du laboratoire est accessibleà tous les chercheurs du CNRA et d'ailleurspour la poursuite de leurs expérimentationsdans le domaine des biotechnologies.

Des marqueurs de sensibilité à l'encochesèche et au stress hydrique chez l'hévéa

Le syndrome de l'encoche sèche et la sensibil-ité au déficit hydrique constituent des con-traintes majeures de la culture de l'hévéa en

Gel d’électrophorèse de particules de caoutchouc.

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Technologie et laboratoires centraux

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Côte d'Ivoire. L'encoche sèche se manifestepar un arrêt complet de l'écoulement du latexchez l'arbre atteint. Le syndrome réduit lalongévité et la productivité des plantationsd'hévéas. Quant au déficit hydrique, il limitel'extension de l'aire de culture de l'hévéa enCôte d'Ivoire.

La sensibilité à l'encoche sèche varie avec lesclones. Les travaux ont mis en évidence desmarqueurs protéiques, dont l'expression estcorrélée à la sensibilité des clones au syn-drome. La sensibilité de l'hévéa au stress hydriquevarie également avec les clones. Une étude encours a pour objectif d'identifier, chez l'hévéa,des protéines liées au stress causé par lasécheresse en vue de les utiliser comme mar-queur en sélection précoce pour la résistance àla sécheresse.

Stratégies de lutte contre le virus de lapanachure jaune du riz

Le virus de la panachure jaune du riz ou RiceYellow Mottle Virus (RYMV) constitue l'un desprincipaux pathogènes du riz en Afrique. LeRYMV occasionne des pertes de productionallant de 10 à 100 % selon les variétés de rizcultivées. Ce virus, transmis par des coléop-tères, infecte le riz cultivé et d'autres graminéesqui constituent son réservoir naturel.

Des investigations réalisées dans 40 bas-fondsrizicoles du Sud de la Côte d'Ivoire ont révéléque la panachure jaune du riz est présentedans toutes les zones prospectées à l'exceptiondes villes d'Adzopé et de Daoukro. Ces étudesmontrent aussi que l'importance de la maladievarie d'une localité à une autre. La maladie aété observée sous forme de patchs isolés ouéclatés dans les bas-fonds, ou en bandescontinues ou discontinues le long des borduresmarginales des bas-fonds. Deux stades dedéveloppement du plant de riz ont été identifiéscomme fortement affectés par la maladie : cesont les stades de montaison et d'épiaison dela phase de reproduction et les stades de laphase de remplissage.

Par ailleurs, les chercheurs se sont investisdans la création de variétés résistantes auRYMV par génie génétique. Les études sepoursuivent sur les lignées résistantes.

Etude des geminivirus infectantla tomate en Côte d'Ivoire

Les geminivirus qui infectent la tomate constituentla principale contrainte biotique de la culture decette plante en Côte d'Ivoire. Leur impact peutprovoquer des pertes de production atteignant100%. Une étude est menée pour caractériserau plan biologique et moléculaire les gemi-nivirus qui infectent la tomate. On ignore à peuprès tout sur ces différentes espèces virales,leur répartition géographique et leur actionsspécifiques en Côte-d'Ivoire. L'objectif de cetteétude est d'établir une base de données fiablesur la diversité génétique de ces virus. Les premiers résultats montrent qu'une souchedominante très proche de la souche du TomatoYellow Leaf Curl / Israël (TYLCV Is2) estprésente en Côte d'Ivoire. Le Type de TYLCV /Sardaigne n'a pas encore été détecté mais lesétudes continuent pour savoir si une souchetypiquement ivoirienne ne serait pas aussi miseen cause car on observe une grande variabilitéau niveau des symptômes dans les champs detomate.

Caractérisation des ignames de la collection

Le CNRA dispose d'une collection d'ignamescultivées et sauvages d'une qualité exception-nelle, constituée à partir des collectes effec-tuées à travers toute l'Afrique Occidentale.Cette collection n'a cependant pas été entière-ment caractérisée et les propriétésagronomiques et génétiques de nombreusesvariétés qui s'y trouvent ne sont pas connues.Une étude de caractérisation génétique de lacollection a ainsi été initiée depuis près de troisans pour identifier les variétés d'igname àinclure dans les schémas de sélection futurs.

Par ailleurs, la collection abrite des hybridesinterspécifiques (Dioscorea praehensilis xD. cayenensis- rotundata var. Krenglè) qui ontété créés pour étudier la transmission de cer-

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Technologie et laboratoires centraux

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tains caractères génétiques d'intérêtagronomique. Deux approches complémentaires sontactuellement utilisées pour faire la caractérisa-tion des génotypes de la collection : une carac-térisation agromorphologique et une caractéri-sation moléculaire. Les travaux sont en cours.

Diversité du matériel végétal dansles plantations de cacaoyers

En Côte d'Ivoire, la culture du cacao à grandeéchelle date de l'époque coloniale. Elle aprécédé la recherche qui n'a mis à la dispositiondes paysans les premières semences sélec-tionnées qu'à partir de 1975. La pratique quiconsiste à faire des plantations de cacaoyeravec du matériel végétal tout venant non sélec-tionné a continué cependant après 1975 et aété à l'origine de grands dégâts causés par lespathogènes tels que Phytophthora sp. De plus,l'impact des pathogènes s'est aggravé à causedu non suivi, par les paysans, des itinérairestechniques préconisés par la recherche.Paradoxalement, cette pression parasitairenéfaste permet aussi l'identification de géno-types résistants et capables d'assurer unebonne production dans les conditions actuellesdu milieu paysan. Pour faire face à ces contraintes, des travauxont été entrepris pour étudier la richesse du pat-rimoine génétique présent dans les plantationsvillageoises et identifier des génotypes decacaoyer naturellement résistants auxpathogènes. Cette étude menée en 2004-2005 montre que les populations de cacaoy-ers d'Abengourou sont les plus diversifiées.Elles contiennent, de plus, les génotypes lesplus résistants au Phytophthora. Il est apparuégalement que les populations du centre-ouest(Divo, Gagnoa et Daloa) sont très proches. Al'opposé, celles de l'est (Abengourou etAboisso) sont très distantes.

Cette étude permet d'envisager l'enrichisse-ment de la collection de cacaoyer du CNRA àtravers la poursuite des prospections àAbengourou pour la détection d'autres géno-types résistants. Les génotypes qui ont été col-lectés ont été mis en parcelles d'observation et

serviront à la création d'hybrides résistants àPhytophtora sp.

Conservation et trans-formation des produits

agricoles et du boisLes productions agricoles et forestières ivoiri-ennes sont abondantes et variées. Cependantleur niveau de valorisation est insuffisant.Faute de moyens de conservation et de trans-formation, les cultures vivrières subissent d'im-portantes pertes après récolte. Des mauvaisespratiques agricoles et post-récolte entraînent ladégradation de la qualité des produits. Le faibleniveau de transformation des produits agricolesainsi que l'insuffisance de valorisation dessous-produits agricoles sont également àdéplorer.

Pour répondre aux besoins alimentaires etéconomiques du pays, l'amélioration des méth-odes de conservation, des circuits de distribu-tion, de la transformation et de la valorisationdes produits agricoles et de leurs dérivés s'im-posent. Il faut également tenir compte des nou-velles exigences de préservation de l'environ-nement et respecter les normes de qualité.

En outre, une gestion durable de la forêt et uneutilisation accrue de la biomasse alternativepermettent de préserver le patrimoine forestiertout en l'exploitant pour les besoins croissantsde la population (habitat, énergie etéquipements divers). Autant de sujets qui inter-pellent l'équipe de ce programme de recherche.

Production d'ochratoxine A dans le café vert

La qualité très moyenne du café vert produit enCôte d'Ivoire, en particulier son taux élevéd'ochratoxine A, toxine produite par les moisis-sures, peut provoquer son rejet à l'exportation.Dans le cadre d'un projet visant l'améliorationde la qualité du café produit en Côte d'Ivoire, leniveau de contamination du café, en fonction dutype de séchoir et du délai de stockage avant

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Technologie et laboratoires centraux

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séchage, a été étudié. Les champignons lesplus abondants en début de séchage ont étéidentifiés. L'importance de l'aire de séchage etdu brassage sur le développement des microor-ganismes a été prouvée.

Les essais ont montré que, parmi les espècesfongiques isolées, seules les espècesd'Aspergillus carbonarius, Aspergillusochraceus et certaines espèces d'Aspergillusniger sont capables de produire l'ochratoxine A.De plus, le développement fongique et la pro-duction d'ochratoxine A dépendent de l'espècetestée, des conditions environnementales (tem-pérature et activité de l'eau) et du substrat.

Composition de nouvelles bananes

Pour les nouveaux hybrides de bananier (Crbp14, Fhia 21, Crbp 39 et Fhia 17) et la variétéOrishele, les caractéristiques physiques, lacomposition chimique et biochimique des fruitsainsi que certaines propriétés physico-chim-iques des amidons et des farines des bananesont été déterminées.

L'amidon de quelques variétés de manioc

Les racines de trente variétés de maniocrécoltées 15 mois après la mise en place ontété analysées au laboratoire.

On note, sur l'amidon de certaines variétés, uneforte solubilisation de l'amylose par rapport àl'amylopectine. Les rendements d'extraction del'amidon varient de 14,5 à 29 % selon les var-iétés.

L'industrie agroalimentaire aspire aujourd'hui àun retour aux ingrédients naturels résistant àcertains stress technologiques connus. Aussi,grâce aux caractéristiques relevées dans cetteétude, peut-on entrevoir une éventuelle utilisa-tion de l'amidon natif de manioc en industrieagroalimentaire.

Du charbon de bois d'acacia

Les acacias d'origine australienne ont unecroissance rapide. Leur bois peut être transfor-mé, par carbonisation, en charbon de bois, trèsutilisé pour la cuisson des aliments en Côted'Ivoire. Une étude a été initiée pour déterminerl'influence des conditions de conservation dubois des acacias australiens sur la qualité detransformation par carbonisation et pour montr-er l'influence des caractéristiques intrinsèquesde chaque espèce sur la qualité du charbon debois. Le bois des espèces d'acacias étudiées (Acaciamangium, A. auriculiformis, A. aulacocarpa etA. crassicarpa) a été récolté début janvier 2004à la station d'Anguédédou à proximitéd'Abidjan.

Pour les quatre espèces étudiées, la durée opti-male de stockage après la coupe varie d'un àdeux mois. Au-delà de ce délai de conservation,sauf pour A. auriciliformis, le rendement de car-bonisation est affecté ainsi que, éventuelle-ment, la qualité du charbon de bois.

La densité relative apparente moyenne descharbons des quatre espèces étudiées varieentre 0.28 et 0,37 ce qui correspond à unemasse volumique de 280 à 370 kilos parmètres-cubes. Elle ne semble pas dépendre dudéroulement du processus de carbonisation. Lecharbon du bois de Acacia crassicarpaprésente le plus faible taux de cendres.

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Technologie et laboratoires centraux

Fruits de l’hybride Fhia 21.

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EEEEnnnn bbbbrrrreeeeffff .... .... ....

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Organisation générale du CNRAau 30 juin 2005

Le point sur...

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Au niveau régional 5 directions régionales,13 stations de recherche4 stations expérimentales et de production2 laboratoires centraux

Direction régionale d'AbidjanDirecteur régional : BOA Daniel

Coordonnateur scientifique :KOUAME N'guessan Christophe

Station de recherche de La MéDirecteur : KOUTOU Anatole

Station de recherche "Marc Delorme" de Port-BouëtDirecteur : YAO Koffi Augustin

Station de recherche de BimbressoDirecteur: SYLLA Soualiho

Station de recherche technologiqueDirecteur : AHOBA Assandé

Station expérimentale et de productiond'Anguédédou/Azaguié Directeur : N'GUESSAN Angelo Evariste

Station expérimentale et de production "RobertMichaux" de Dabou Directeur : KAMARA Logossina

Station expérimentale et de productiond'Abengourou Directeur : KOUASSI KAN Jérémie

Laboratoire central de biotechnologieDirecteur : SANGARE Abdourahmane

Direction régionale de KorhogoDirecteur régional : DEA Goué Bernard

Coordonnateur scientifique : KEHE Martin

Station de recherche de Korhogo

Station de recherche de Ferkessédougou

Direction régionale de BouakéDirecteur régional : SANGARE Yaya

Coordonnateur scientifique : YAPI GNAORE Chia Valentine

Station de recherche sur le cotonDirecteur : TOURE Yaya

Station de recherche sur les cultures vivrièresDirecteur : BENINGA Marboua Bekoye

Station de recherche sur l'élevage Directeur par interim : CISSE Adou

Station de recherche piscicoleDirecteur : CISSE Adou

Laboratoire central sols, eaux, plantesDirecteur : YORO Gballou

Direction régionale de GagnoaDirecteur régional : ZOUMANA Coulibaly

Coordonnateur scientifique : ADIKO Amoncho

Station de recherche de GagnoaDirecteur par interim : N'CHO Achiayé Ludovic

Station de recherche de DivoDirecteur : KOFFI N'Goran

Station expérimentale et de production deGrand-DrewinDirecteur : DAGO Vincent

Direction régionale de ManDirecteur régional et coordonnateur

scientifique : KELI Zagbahi Jules

Station de recherche de ManDirecteur : N'CHO Achiayé Ludovic

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Le point sur...

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CULTURES D'EXPORTATION

CacaoCafé et colaPalmier à huileCocotierHévéaCoton et autres fibres textilesCanne à sucreArboriculture fruitière

CULTURES VIVRIERES

RizMaïs, mil, sorghoPlantes à racines et tuberculesCultures maraîchères et protéagineusesAnanas et bananes

PRODUCTIONS ANIMALES

Productions d'élevage Pêche et aquaculture continentales

SYSTEMES AGRAIRES ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Systèmes agraires et développement durable en zone de savaneSystèmes agraires et développement durable en zone de forêtForêt et Environnement

TECHNOLOGIES ET LABORATOIRES CENTRAUX

Gestion durable des sols et maîtrise de l'eauBiotechnologiesMécanisation agricole Conservation et transformation des produits agricoles et du bois

Programmes de recherche 2004-2007

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Programme cacaoAssiri Assiri Alexis AgronomeKébé Boubacar Ismaël Phytopathologiste/Chef du programmeKoffi N'goran AgronomeN'guessan Kouamé François EntomologisteTahi Gnion Mathias Généticien

Programme café, cola Konan Amani AgronomeLégnate N'gouandi Hyacinthe Sélectionneur café RobustaSékou Aïdara EntomologisteYapo Abé Antoine Sélectionneur café Arabusta

Programme palmier à huile Adon N'gouandi Benjamin GénéticienKonan Kouakou Eugène Spécialiste culture in vitro/Chef du programmeKoné Boaké AgronomeKoutou Anatole GénéticienSékou Diabaté Phytopathologiste

Programme cocotierAllou Kouassi PhytopathologisteKonan Konan Jean louis Généticien/Chef du programmeYao N'goran Alice Agronome

Programme hévéaGnagne Yedoh Michel Généticien/Chef du programmeKouadio Boko Marie Chantal Agronome, phytotechnieObouayeba Samuel AgronomeSylla Soualiho Chimiste, génie chimiqueWahounou Polié Jean Phytopathologiste

Programme coton et autres fibres textilesKoto Ehou GénéticienKouadio Niamien Norbert Ingénieur textileN'guessan Essoi GénéticienOchou Ochou Germain Entomologiste/Chef du programmeOuraga Yougo Généticien coton glandlessTéhia Kouakou Etienne MalherbologueTouré Yaya Malherbologue

Programme canne à sucreKouassi N'guessan Alphonse AgronomePéné Bi Guimé Crépin Physiologiste/Chef du programme

Equipes de recherche en 2005

CULTURES D’EXPORTATION

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Le point sur...

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Programme arboriculture fruitièreCoulibaly Félix PhytopathologisteDjaha Akadié Jean Baptiste AgronomeHala N'Klo EntomologisteN'da Adopo Achille Biochimiste/Chef du programmeN'guessan Angelo Bioclimatologie / irrigation

Programme rizBouet Alphonse PhytopathologisteCamara Mameri Agro-pédologueGbakatchéché Henri Cuzin Agronome systèmes de cultureN'cho Achiayé Ludovic Agronome/physiologie

Programme maïs, mil, sorghoAkanza Kouadjo Paul AgronomeAnguété Kouamé AgronomeBéninga Marboua Békoye GénéticienKouakou Akanvou Aya louise Généticienne/Chef du programme

Programme plantes à racines et tuberculesKouakou Amani Michel Généticien ignameN'zué Boni Généticien maniocZohouri Goli Pierre Phytopathologiste/Chef du programme

Programme cultures maraîchères et protéagineusesDjidji Andé Hortense Généticienne cultures maraîchèresFondio Lassina AgronomeN'Gbesso Mako François Généticien cultures protéagineuses

Programme ananas et bananes Assiénan Amani Bernard Généticien ananasGnonhouri Goly Philippe Spécialiste nématodes/Chef du programmeKobenan Kouman PhytopathologisteKouassi Koffi Simplice Généticien bananier plantainYao N'drin Thérèse Pédologue

Programme productions d'élevageKouao Brou Jean Zootechnicien/Chef du programmeTouré Gnénékita Pathologiste et physiologiste

Programme aquaculture et pêche continentaleAssémien Olga Sidonie GénéticienneAvit Jean Baptiste IchtyologisteCissé Adou Alimentation des poissonsDa Costa Kouassi Sebastino Biologiste, ichtyologie et piscicultureKouassi N'gouan Cyrille Biologiste, organismes aquatiques

CULTURES VIVRIERES

PRODUCTIONS ANIMALES

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Le point sur...

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Programme systèmes agraires et développement durable en zone de savaneAkanvou René Kouacou Agronome, systèmes de cultureDoumbia Sékou Agronome, systèmes de culture

Programme systèmes agraires et développement durable en zone de forêtKoffi Camille Socio-économisteKouassi Kouadio Agronome, systèmes de cultureNdabalishye Ildefonse Agronome, systèmes de cultureYté Wongbé Hydrobiologiste/Chef du programme

Programme forêt et environnementGnahoua Guy Modeste AgroforestierN'guessan Kanga Anatole Agroforestier

Programme gestion durable des sols et maîtrise de l'eauKoné Doffangui Systèmes de cultureKouamé Brou Hydrologue, climatologueYoro Gballou Agro-pédologue

Programme biotechnologiesDian Kouadio Biologie et physiologie moléculairesKoffi Kouablan Edmond Génétique et physiologie moléculairesKohi N'goran Andi Jeanne Génétique (Biologie moléculaire)Kouassi Koffi II Nazaire Virologie et biologie moléculaireSangaré Abdourahamane Biologie moléculaire

Programme mécanisation agricole

Programme conservation et transformation des produits agricoles et du boisAhoba Assandé Technologie du boisBan Koffi Louis Microbiologiste, technologie des alimentsCoulibaly Brahima Physicien, énergétiqueCoulibaly Souleymane Chimiste, génie chimiqueEbah Djedji Bomoh Catherine Technologie des alimentsIrié Bi Zaouli Spécialiste agro-alimentaireNemlin Gnopo Chimiste/Chef du programmeYao Koffi Augustin Physiologiste

SYSTEMES AGRAIRES ET DEVELOPPEMENT DURABLE

TECHNOLOGIE ET LABORATOIRES CENTRAUX

Le point sur...

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Activités de formation et qualification des chercheurs en 2004

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Activités à l’étranger des chercheurs etappui au développement en 2004

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Production et commercialisation en 2004

Le point sur...

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Personnel et budget en 2004

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Adresses du CNRADirection générale

01 BP 1740 Abidjan 01Tél. (225) 23 47 24 24Fax (225) 23 47 24 11

Adiopodoumé, Km 17, route de DabouE-mail : [email protected]

Site Web : www.cnra.ci

Direction régionale d'Abidjan08 BP 33 Abidjan 08

Tél. : 22 44 28 58 - Tél./Fax 22 44 21 08Email : [email protected]

Station de recherche de La Mé13 BP 989 Abidjan 13 Tél. : 24 39 11 88 - Fax : 24 49 97 78-

Station de recherche "Marc Delorme"de Port-Bouët07 BP 13 Abidjan 07 Tél. : 21 24 88 72

Station de recherche de Bimbresso01 BP 1536 Abidjan 01Tél. : 23 45 41 76 - Fax : 23 47 21 22

Station de recherche technologique08 BP 881 Abidjan 08Tél. : 22 44 28 58/22 44 39 78 - Fax 22 44 21 08

Station expérimentale et de productiond'Anguédédou/Azaguié 01 BP 1740 Abidjan 01Tél. : 23 45 08 81/23 45 09 05-Fax : 23 45 08 89

Station expérimentale et de production "RobertMichaux" de Dabou BP 8 Dabou - Tél. : 23 57 88 17

Station expérimentale et de productiond'Abengourou BP 147 Abengourou Tél. : 35 91 30 98 - Fax : 35 91 37 46

Laboratoire central de biotechnologies01 BP 1740 Abidjan 01Tél. : 23 47 24 24 - Fax : 23 47 24 11

Site de BingervilleBP 31 BingervilleTél : 22 40 30 32 - Fax : 22 40 35 06

Direction régionale de KorhogoBP 856 Korhogo

Tél. : 36 86 09 71 - Fax :36 86 03 26E-mail : [email protected]

Station de recherche de KorhogoBP 856 KorhogoTél. : 36 86 22 92 - Fax : 36 86 03 26

Station de recherche de FerkessédougouBP 121 Ferkessédougou - Tél. : 36 86 82 84

Direction régionale de Bouaké01 BP 633 Bouaké 01

Tél. / Fax : 31 63 31 26E-mail : [email protected]

Station de recherche sur le coton01 BP 633 Bouaké 01Tél.: 31 63 31 39 / 31 63 35 26 -Fax : 31 63 20 45

Station de recherche sur les cultures vivrières01 BP 633 Bouaké 01Tél. : 31 63 51 22 - Fax : 31 65 52 80

Station de recherche sur l'élevage01 BP 1152 Bouaké 01Tél. : 31 63 33 64 / 31 65 52 05

Station de recherche piscicole01 BP 633 Bouaké 01Tél. :31 63 21 70 / 31 65 49 14

Laboratoire central sols, eaux, plantes 01 BP 633 Bouaké 01Tél. : 31 65 52 81/65 52 82 - Fax : 31 65 52 84

Direction régionale de GagnoaBP 602 Gagnoa

Tél./Fax : 32 77 17 00E-mail : [email protected]

Station de recherche de GagnoaBP 602 Gagnoa Tél : 32 77 30 77- Fax : 32 77 17 00

Station de recherche de DivoBP 808 Divo - Tél./Fax : 32 76 08 35

Station expérimentale et de production de Grand-DrewinBP 11 Sassandra - Tél. : 34 72 02 14/34 72 02 12

Direction régionale de ManBP 440 Man

Tél.: 33 79 22 79 - Fax : 33 79 31 73E-mail : [email protected]

Station de recherche de ManBP 440 Man Tél. : 33 79 00 32 - Fax : 33 79 31 73

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Sigles utilisés

AISA Association ivoirienne des sciences agronomiquesANADER Agence nationale d’appui au développement ruralAPDRA Association pisciculture et développement rural en AfriqueANAPROCI Association nationale des producteurs de café et de cacao de Côte d’IvoireAPROMAC Association des producteurs et manufacturiers de caoutchouc naturel ARCC Autorité de régulation du café et du cacao, Côte d'IvoireAVRDC Asian Vegetable Research and Development CenterCIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développementCOLEACP Comité de liaison Afrique, Caraïbes, PacifiqueFAO Food and Agriculture Organization of the United NationsFIRCA Fonds interprofessionnel pour la recherhce et le développement agricolesIDESSA Institut des savanesIPGRI International Plant Genetic Resources InstituteOCAB Organisation centrale des producteurs et exportateurs d’ananas et bananeSCB Société pour le développent de la culture bananièreSICOR Société ivoirienne de coco rapéSODEFOR Société de développement des forêtsSUCAF Sucrerie africaine de Côte d’IvoireSUCRIVOIRE Sucre de Côte d’IvoireUNIPHYTO Union de la profession phytosanitaireWECAMAN Réseau Ouest et Centre africain sur le maïsWRI Water Research Institute

Page 58: Le CNRA en 2004cnra.ci/downloads/Le CNRA en 2004.pdf · La culture de l'anacardier en Côte d'Ivoire 10 La problématique de l'aménagement des bas-fonds en Côte d'Ivoire 12 Programmes

Production, maquette, mise en page, illustrationCNRA, direction des Systèmes d’information

Avec la participation de la direction des Programmes de recherche et de l’appui au développement

Conception couverture et impression : Séphira

Achevé d’imprimer : août 2005

01 BP 1740 Abidjan 01, Côte d’IvoireTél. : (225)23 47 24 24 - Fax : (225) 23 47 24 11

Adiopodoumé, km 17, route de DabouE-mail : [email protected]

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