le choix de la société de lecture...1er, 15 au fil des mots – atelier d’écriture par geoffroy...

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EDITO EDITO l’heure où nous mettons sous presse, la Bibliothèque d’Alexandrie contemple placidement son peuple dévaler les rues en colère, criant sa volonté de changement, sa faim, sa souffrance. Elle regarde ces hommes furieux et tremble quand même un peu ; elle en a pourtant vu d’autres. Détruite en 47 av. J.-C. par les troupes de Jules César, elle a dû attendre 2002 pour être ré-ouverte sous le nom de Bibliotheca Alexandrina. Elle se dit aussi qu’elle a dans ses entrailles non pas la solution mais une partie de la solution qui permettrait au peuple d’Egypte, si changement il y a, de ne pas se retrouver à nouveau avec un « tyran ». Ah ! Si elle pouvait parler… Elle nous raconte- rait l’histoire de la destruction sans fin des bibliothèques ( lisez Livres en feu de Lucien Polastron, LCG 283 ), elle nous donnerait de nombreux exemples de livres censurés par des gouvernements plus ou moins totalitaires, elle parlerait certainement de quelques sinistres autodafés, d’auteurs emprisonnés, exilés… L’Alexandrina espère beaucoup de ce changement ainsi que de nombreux auteurs égyptiens, victimes de censures, eux aussi. Il faut lire, ou relire J’aurais voulu être Egyptien ( LD 374 ) de Alaa El Aswany pour comprendre la situation ubuesque de certains écrivains devant aller jusqu’à expliquer à un fonctionnaire bedonnant de l’Office du Livre que les opinions exprimées par le personnage d’un roman ne sont pas forcément celles de leur auteur. La Bibliothèque d’Alexandrie fait le souhait qu’un jour, un raisonnement aussi simple soit à la portée de tous ses lecteurs. Mais elle se dit que le chemin est encore long et qu’un peuple qui a faim a sans doute d’autres soucis que de nourrir son esprit de rhétorique. Pourtant, cette Bibliothèque, toutes les bibliothèques avec elle, porte l’espoir et les germes d’un futur que nous souhaitons meilleur. La Bibliothèque d’Alexandrie a fait un rêve. Revenue au temps de sa splendeur antique, épargnée par les attentats, les restrictions budgé- taires, le temps qui passe, elle prend soin quotidiennement d’une nuée d’usagers curieux, avides, exigeants ; elle leur fournit livres, manuscrits, accès Internet, salles de travail et contribue, comme si de rien n’était, à faire de l’Egypte un pays en paix avec lui-même. Maxime Canals www.societe-de-lecture.ch www.societe-de-lecture.ch A AGENDA AGENDA JAB 1204 Genève PP / Journal LES LIVRES LES LIVRES ONT LA PAROLE ONT LA PAROLE Conférences et entretiens 3 mar 3 mar Déjeunez avec une actrice ! rencontre avec Catherine Salviat 12 h : buffet 12 h 30 - 14 h : conférence 17 mar 17 mar Rencontre avec Pascale Kramer 12 h : buffet 12 h 30 - 14 h : conférence 21 mar 21 mar Il était une fois le Moyen-Orient par Gilbert Sinoué 19 h : cocktail 19 h 30 - 21 h : conférence 24 mar 24 mar Rencontre avec Eric Fottorino 19 h : cocktail 19 h 30 - 21 h : conférence Complet 10 mar Rencontre avec Atiq Rahimi par Pascal Mercier 22 mar Il était une fois le Moyen-Orient par Gilbert Sinoué 31 mar Alfred de Musset, la biographie du centenaire par Gonzague Saint Bris CONTES BLEUS CONTES BLEUS 30 mar 30 mar Contes et divagations printanières par Jocelyne Queloz, dès 5 ans mercredi 15 h 30 -17 h goûter offert Grâce au soutien de Valartisbank Imprimé sur papier FSC issu de forêts bien gérées, SGS-COC-004251 ATELIERS ATELIERS 1 er er , 15 , 15 Au fil des mots – atelier d’écriture et 29 mar et 29 mar par Geoffroy et Sabine de Clavière mardi 18 h 30 - 21 h puis 12.4, 3.5 et 24.5 4, 11, 18 4, 11, 18 Hatha yoga et et 25 mar 25 mar par Nathalie Weill vendredi 8 h - 9 h ou 9 h 15 - 10 h 15 puis 1.4, 8.4, 15.4, 6.5, 13.5, 20.5 et 27.5 23 et 23 et Atelier de dialogue philosophique 30 mar 30 mar avec les enfants par Alexandre Herriger et Céline Terrasson mercredi 14 h 30 - 15 h 30 puis 6.4, 13.4, 4.5 et 11.5 7, 14 Yoga intégral complet et 28 mar par Jean-Paul Duc lundi 13 h - 14 h puis 4.4, 11.4, 18.4, 2.5, 9.5, 16.5, 23.5 et 30.5 Grâce au soutien de Lenz & Staehelin et de Bongénie Réservations indispensables Réservations indispensables à la Société de Lecture à la Société de Lecture au 022 311 45 90 au 022 311 45 90 Toutes nos conférences sont enregistrées sur CD et sont disponibles auprès de notre secrétariat. CYCLE DE CYCLE DE CONFÉRENCES CONFÉRENCES 1 er mar L’exception suisse ? complet par Nicolas Brunschwig 8 mar L’Occident et sa nouvelle complet altérité avec l’Islam : changement des perspectives par Farhad Khosrokhavar 15 mar Les territoires complet de l’Occident par Jean-Christophe Victor 23 mar L’Occident dans la complet gouvernance mondiale par Bertrand Badie mercredi 29 mar Jusqu’à quand l’offensif, complet l’omniprésent Occident ? par Régis Debray Grâce au soutien de Mirabaud & Cie, banquiers privés, et du Mandarin Oriental Genève CERCLES CERCLES DE LECTURE DE LECTURE mar mar Les classiques à la folie animé par Florent Lézat lundi 18 h 30 - 20 h puis 11.4, 9.5 et 6.6 14 mar Les pieds dans la page complet animé par Pascal Schouwey lundi 18 h 30 - 20 h puis 18.4, 16.5 et 20.6 n o 351 mars 2o11 paraît 1o x par an LE CHOIX DE LA SOCIÉTÉ DE LECTURE

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Page 1: le choix de la société de lecture...1er, 15 Au fil des mots – atelier d’écriture par Geoffroy et Sabine de Clavièreet 29 mar mardi 188 mar h 30 - 21 h puis 12.4, 3.5 et 24.5

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l’heure où nous mettons sous presse, la Bibliothèque d’Alexandrie contemple placidement son peuple

dévaler les rues en colère, criant sa volonté de changement, sa faim, sa souffrance. Elle regarde ces hommes furieux et tremble quand même un peu ; elle en a pourtant vu d’autres. Détruite en 47 av. J.-C. par les troupes de Jules César, elle a dû attendre 2002 pour être ré-ouverte sous le nom de Bibliotheca Alexandrina. Elle se dit aussi qu’elle a dans ses entrailles non pas la solution mais une partie de la solution qui permettrait au peuple d’Egypte, si changement il y a, de ne pas se retrouver à nouveau avec un « tyran ». Ah ! Si elle

pouvait parler… Elle nous raconte-rait l’histoire de la destruction sans fin des bibliothèques ( lisez Livres en feu de Lucien Polastron, LCG 283 ), elle nous donnerait de nombreux exemples de livres censurés par des gouvernements plus ou moins

totalitaires, elle parlerait certainement de quelques sinistres autodafés, d’auteurs emprisonnés, exilés… L’Alexandrina espère beaucoup de ce changement ainsi que de nombreux

auteurs égyptiens, victimes de censures, eux aussi. Il faut lire, ou relire J’aurais voulu être Egyptien ( LD 374 ) de Alaa El Aswany pour comprendre la situation ubuesque de certains écrivains devant aller jusqu’à expliquer à un fonctionnaire bedonnant de l’Office du Livre que les opinions exprimées par le personnage d’un roman ne sont pas forcément celles de leur auteur. La Bibliothèque d’Alexandrie fait le souhait qu’un jour, un raisonnement aussi simple soit à la portée de tous ses lecteurs. Mais elle se dit que le chemin est encore long et qu’un peuple qui a faim a sans doute d’autres soucis que de nourrir son esprit de rhétorique. Pourtant, cette Bibliothèque, toutes les bibliothèques avec elle, porte l’espoir et les germes d’un futur que nous souhaitons meilleur. La Bibliothèque d’Alexandrie a fait un rêve. Revenue au temps de sa splendeur antique, épargnée par les attentats, les restrictions budgé-taires, le temps qui passe, elle prend soin quotidiennement d’une nuée d’usagers curieux, avides, exigeants ; elle leur fournit livres, manuscrits, accès Internet, salles de travail et contribue, comme si de rien n’était, à faire de l’Egypte un pays en paix avec lui-même. Maxime Canals

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JAB1204 GenèvePP / Journal

les livresles livresont la paroleont la paroleConférences et entretiens

3 mar3 mar Déjeunez avec une actrice ! rencontre avec Catherine Salviat 12 h : buffet 12 h 30 - 14 h : conférence

17 mar17 mar Rencontre avec Pascale Kramer 12 h : buffet 12 h 30 - 14 h : conférence

21 mar21 mar Il était une fois le Moyen-Orient

par Gilbert Sinoué 19 h : cocktail 19 h 30 - 21 h : conférence

24 mar24 mar Rencontre avec Eric Fottorino

19 h : cocktail 19 h 30 - 21 h : conférence

Complet

10 mar Rencontre avec Atiq Rahimi par Pascal Mercier

22 mar Il était une fois le Moyen-Orient par Gilbert Sinoué

31 mar Alfred de Musset, la biographie du centenaire par Gonzague Saint Bris

contes bleus contes bleus

30 mar30 mar Contes et divagations printanières par Jocelyne Queloz, dès 5 ans mercredi 15 h 30 -17 h goûter offert

Grâce au soutien de Valartisbank

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Anne Heilbronn, novembre 2010

ateliersateliers

11erer, 15, 15 Au fil des mots – atelier d’écriture

et 29 maret 29 mar par Geoffroy et Sabine de Clavière mardi 18 h 30 - 21 h puis 12.4, 3.5 et 24.5

4, 11, 184, 11, 18 Hatha yoga et et 25 mar25 mar par Nathalie Weill vendredi 8 h - 9 h ou 9 h 15 - 10 h 15 puis 1.4, 8.4, 15.4, 6.5, 13.5, 20.5 et 27.5

23 et 23 et Atelier de dialogue philosophique 30 mar 30 mar avec les enfants par Alexandre Herriger et Céline Terrasson mercredi 14 h 30 - 15 h 30 puis 6.4, 13.4, 4.5 et 11.5

7, 14 Yoga intégral complet et 28 mar par Jean-Paul Duc lundi 13 h - 14 h puis 4.4, 11.4, 18.4, 2.5, 9.5, 16.5, 23.5 et 30.5

Grâce au soutien de Lenz & Staehelin et de Bongénie

Réservations indispensablesRéservations indispensablesà la Société de Lectureà la Société de Lectureau 022 311 45 90au 022 311 45 90

Toutes nos conférences sont enregistrées sur CDet sont disponibles auprès de notre secrétariat.

cycle de cycle de conférencesconférences

1er mar L’exception suisse ? complet par Nicolas Brunschwig

8 mar L’Occident et sa nouvelle complet altérité avec l’Islam : changement des perspectives par Farhad Khosrokhavar

15 mar Les territoires complet de l’Occident par Jean-Christophe Victor

23 mar L’Occident dans la complet gouvernance mondiale par Bertrand Badie mercredi

29 mar Jusqu’à quand l’offensif, complet l’omniprésent Occident ?

par Régis Debray

Grâce au soutien de Mirabaud & Cie, banquiers privés, et du Mandarin Oriental Genève

cercles cercles de lecture de lecture

marmar Les classiques à la folie

animé par Florent Lézat lundi 18 h 30 - 20 h puis 11.4, 9.5 et 6.6

14 mar Les pieds dans la page complet

animé par Pascal Schouwey lundi 18 h 30 - 20 h puis 18.4, 16.5 et 20.6

no 351 mars 2o11 paraît 1o x par an

le choix de la société de lecture

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mai 2oo9 – Le choix de la Société de Lecture2 ROMANS, LITTéRATuRE

Téléphone: 022 860 80 80www.ecolemoser.ch

Préparation à la maturité Suisseet à la maturité mention bilingue

Enseignement dès le 3e degré

Genève - Nyon - Berlin

www.bongenie-grieder.ch

GenèveLausanneBalexert, Geneva AirportChavannes, Monthey, Sierre

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CYCLE CHEMISE JEANSECUA-ANDINO PANAMA

4 Saveurs:4 Saveurs 30.6.2009 9:51 Page 1

ROMANS,LITTéRATuREAlain BRION

Poupées russesà Saint-TropezParis, France-Empire, 2010, 271 p.

Ceux qui ont déjeuné une fois au res-taurant du Club 55 sur la plage de Pampelonne seront ravis. Tout est décrit avec précision, jusqu’à l’histoire de son propriétaire Patrice de Colmont, et celle d’un public hétéroclite, minettes en bikini et banquiers déguisés en shorts et T-shirts blancs. L’histoire tourne au polar avec le cadavre d’une jeune blonde toute nue sur la plage et des considérations oléo-poli-tiques de la part de messieurs sérieux. L’issue du drame : un pipeline de pétrole qui file du Kazakhstan vers la Chine, au lieu de se diriger docilement vers la mer Noire.

José Carlos CARMONA

Pour l’amour du chocolatTraduit de l’espagnol par François RossoParis, Grasset, 2010, 196 p.

Chef d’orchestre, docteur en philosophie, critique d’art, professeur à l’école de cinéma d’Andalousie et auteur de plu-sieurs ouvrages et articles, José Carmona né en 1963 à Malaga, est un artiste plu-ridisciplinaire passionné. Pour l’amour du chocolat a remporté un immense succès en Espagne et lui a valu le Prix littéraire de l’université de Séville. Lausanne, 1922, Adrian Troadec, livreur de lait, tombe éperdument amoureux d’une jeune violon-celliste. Pour la séduire, il s’essaye sans succès à la musique, puis aux échecs et se décide à ouvrir une chocolaterie, « Le Petit chocolat Troadec ». Le récit va traverser le XXe siècle, nous entraîner de l’autre côté de l’océan dans l’Amérique de la prohibition, du jazz, jusqu’à l’attaque de Pearl Harbor

et au débarquement en Normandie. Dans ce contexte trouble, les protagonistes évo-luent sur trois générations au milieu des aléas de la vie, de l’amour, de la musique, de la lecture et du chocolat qui console de toutes les blessures et rend le sou-venir du bonheur. Ce roman, au charme insolite, véritable bijou d’écriture, sobre, concis et aérien, nous délivre le message d’une vie tout compte fait fort simple où s’entrelacent indéfiniment bonheur perdu et retrouvé. LHD 533

Cécile DAVID-WEILL

Les prétendantsParis, Grasset, 2009, 377 p.

Que faire lorsque vous apprenez soudaine-ment que vos parents sont sur le point de mettre en vente la maison familiale du Cap d’Antibes et que vos souvenirs d’enfance et de vacances y sont étroitement liés ? Vous suivez les bons conseils d’un ami proche de la famille et vous vous lancez à la recherche d’un prétendant au porte-monnaie confortable, prêt à assumer les charges financières qu’engendre la pos-session d’une telle demeure. C’est ainsi que le lecteur va passer un bel été à l’Aga-panthe, auprès de la famille Ettinguer et de leurs invités. Entre leçon de savoir-vivre et vaudeville, Cécile David-Weill se dis-tingue par un style enlevé pour nous conter l’histoire du Cap d’Antibes et les mœurs parisiennes de ceux qui passent une partie de leur été sur la Côte d’Azur. un roman, même pièce de théâtre, dans lequel foi-sonnent les références autobiographiques de l’auteure, un monde qu’elle connaît sur le bout des doigts et qu’elle a choisi de mettre en scène. LHA 11002

Dominique FERNANDEZ

Pise 1951Paris, Grasset, 2010, 327 p.

Ce roman a pour cadre l’Italie authentique et rurale de l’après-guerre, dont à l’exemple de l’auteur, ceux qui l’ont connue conservent la nostalgie. Deux jeunes français arrivent

à Pise pour y poursuivre leurs études, lestés de quelques préjugés induits surtout par les parents d’Octave, que la gentillesse des habitants et le charme de l’existence auront tôt dissipés. La mère de ce dernier, un gar-çon très réservé, l’a mis en garde contre les filles d’un pays pauvre qui ne manqueront pas de vouloir mettre le grappin sur l’étran-ger supposé fortuné… A la suite de cir-constances particulières, à moins que ce ne soit grâce au hasard qui fait bien les choses, les jeunes gens sont introduits dans un palais en voie de délabrement,

perdu dans la campagne et appartenant à des aristocrates désargentés. La jeune fille de la maison, belle, blonde, longue et fine – un vrai Botticelli – fait rêver les deux jeunes gens et l’attrait est réciproque. Elle a une mère aussi, et la menace du grappin se précise. La comtesse, informée du quar-tier où se situe le domicile parisien d’Oc-tave, en infère qu’il s’agit d’une famille aisée et met en œuvre un stratagème pour pousser le timide jeune homme à se décla-rer. Peine perdue… et chacun de ruminer sa déception en s’interrogeant sur le secret

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Vicki BaumSang et volupté à BaliParis, Stock, 1939, 447 p.

Comme elle l’explique dans sa préface, l’auteure a construit ce roman d’après les manuscrits personnels que le docteur Fabius – qui lui fit découvrir Bali en 1935 – lui légua à sa mort. L’ensemble est constitué de son journal et d’observations sur les coutumes et les cérémonies dans le royaume de Badoung, au sud de l’île, au début du XXe siècle. De cette importante documentation, Vicki Baum dégage la matière d’un texte où le lecteur découvre la vie quotidienne d’un monde archaïque à travers la vie des trois protagonistes : Pak, serf et paysan pacifique ; Raka, danseur de la caste des brahmanes et ami du rajah Alit, le jeune prince d’un royaume qui vit les deux dernières années de son autonomie. À l’arrière-plan se profile la menace de plus en plus forte des Hollandais qui cherchent un prétexte pour étendre leur contrôle à cette partie de l’île. En 1906, ils lancent leur expédition militaire, cause d’un évè-nement tragique connu dans l’histoire de la colonisation de Bali sous le nom de « Poupoutan », c’est-à-dire « la Fin ». Née en Autriche en 1888 dans une famille juive, Vicki Baum, vit jusqu’en 1931 à Berlin puis déménage aux Etats-unis. Elle prend la nationalité américaine en 1938 et s’établit à Los Angeles. Nombre de ses romans seront portés à l’écran. La Société de Lecture vous propose de puiser sur ses rayons parmi la trentaine de titres disponibles, en allemand ou en français. LHB 275/16

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qui semble planer autour de l’incompré-hensible comportement d’Octave. C’est finalement l’ami, narrateur de l’histoire, qui remporte le Botticelli et l’élucidation du mystère revient à la sagacité du lecteur.

LHA 11006

Max GALLO

Jésus, l’homme qui était DieuParis, XO Editions, 2010, 314 p.

Max Gallo, de l’Académie française, s’at-taque ici à l’épopée de l’existence ter-restre du Christ. Il commence par l’intense émotion ressentie par Flavius, centurion romain, devant l’agonie de Jésus crucifié sur sa croix au Mont Golgotha. Homme dur, aguerri et combattant expérimenté, Flavius est touché par la grâce et a peu à peu la révélation de la nature divine du Christ. Chargé par Pilate de pourchasser les disciples, Flavius parcourt le pays et refait dans sa tête le chemin parcouru par Jésus et ses apôtres. Il rencontre Marc qui lui narre les miracles et les conversions réalisés par le Christ, ses doutes et ses souffrances, l’acceptation finale de son destin. Cet immense sujet est traité par Gallo à sa manière habituelle : des cha-pitres courts organisés en paragraphes terminés par des paroles répétées telles que « va, va, va… ». Cela donne un rythme à ce récit dans lequel on pourrait se perdre et en fait un genre de psalmodie. Mais cette brièveté et ce style lui confèrent aussi un côté superficiel. Le grand mystère est évoqué mais reste entier. un beau livre quand même, surtout pour les fans de Max Gallo. LHA 11003

Robert GOOLRICK

FérocesTraduit de l’anglais ( Etats-Unis )par Marie de PrémonvilleParis, Anne Carrière, 2010, 254 p.

Voici un roman, peut-être une autobiogra-phie, savamment construit, remarquable-ment écrit et bien traduit. Nous sommes en Virginie, dans les années cinquante. D’un côté, tout est souriant, un petit gar-çon grandit auprès de parents joyeux et brillants, dans un milieu où tout paraît facile. De l’autre, apparaissent quelques touches plus sombres, des difficultés, des désaccords, et certains titres de chapitres sont inquiétants ( l’été de nos suicides ; comment j’ai fait pour continuer ). Il est question d’asile, de lames de rasoir. On pressent un drame autour duquel l’auteur tourne en cercles de plus en plus petits. Lequel drame est révélé vers la fin du livre, et le lecteur reçoit un choc, il en a le cœur serré. Il comprend que l’enfant a passé des années terribles, aux côtés de parents qui redoutaient son témoignage et voulaient peut-être lui faire payer leur crime. Il peine à essayer de se recons-truire. Le dernier chapitre intitulé l’écho obstiné d’une chanson laisse entrevoir un apaisement auquel la rédaction de ce livre aura peut-être participé. LHC 4601

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René GOSCINNY

Tous les visiteurs à terre !Paris, IMAV, 2010, 200 p.

Qui se souvient que le scénariste et humo-riste René Goscinny, créateur d’Astérix, de Lucky Luke, du petit Nicolas, était un passionné de la mer et un fervent amateur de croisières au long cours ? « J’aime les grands bateaux, disait-il. un trente mètres, pour moi, c’est la lon-gueur du bar ! » Depuis l’âge de deux ans, où il partit vivre en Argentine avec ses parents, fuyant la France de Pétain et son antisémitisme, René Goscinny n’a jamais cessé de voyager sur les océans à bord des paquebots les plus prestigieux. De Buenos Aires à New York ou au Havre, ses vingt premières années sont bercées par la houle des traversées. Jusqu’à sa mort, il en fera au moins une par an : elles auront rythmé sa vie. C’est sur le paquebot Antilles qu’il rencontre sa femme Gilberte et qu’il la séduira en mangeant, avec du sel, le bouquet de jonquilles décorant la table. Méconnu du grand public, Tous les visiteurs à terre ! est son seul récit autobiographique, publié en 1969, et réé-dité ici dans une version enrichie de 140 images, dont la plupart sont extraites des albums de famille de René Goscinny. Inspiré par ses propres souvenirs en mer, il raconte les secrets d’une traversée réus-sie : comment séduire la plus jolie fille à bord ? Comment se faire inviter à la table du commandant ? Comment éviter le ridi-cule lors d’une soirée costumée ? Avec son regard vif et son humour tendre, Goscinny croque avec délectation ce microcosme en circuit fermé, reflet de la vie à terre.

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Stéphanie HOCHET

La distribution des lumièresParis, Flammarion, 2010, 183 p.

L’impitoyable projecteur de Stéphanie Hochet éclaire à tour de rôle trois des quatre protagonistes d’un drame qui réu-nit progressivement des destins solitaires. Au coeur des convoitises croisées luit doucement la figure de la victime inno-cente, la musicienne sans voix qui n’est éclairée que par l’obscur désir des autres. un intellectuel italien dégoûté des turpi-tudes berlusconiennes quitte son pays et sa femme pour un exil inquiet à Lyon. Il y rencontre Anna, qui enseigne le chant dans un lycée de banlieue et qui obsède une de ses élèves, Aurèle. Cette dernière en vient à manipuler son demi-frère défi-cient mental, qu’elle chargera du poids de cet amour compulsif contrarié par l’existence de l’amant italien. Les voix de l’adolescente amorale, de l’idiot dont les sensations brutes sont splendidement rendues par l’auteure, et de Pasquale, le traducteur trop sensible, fragile, com-posent une fugue qui va crescendo, en un contrepoint parfaitement maîtrisé, et termine sa course sur un point d’orgue qui se situe au-delà du bien et du mal.

LHA 11005

Alexandre JARDIN

Des gens très bienParis, Grasset, 2010, 294 p.

Dans Le roman des Jardin ( LHA 10816 ) Alexandre, représentant de la troisième génération, se disait lassé du genre conve-

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mai 2oo9 – Le choix de la Société de Lecture4 ROMANS, LITTéRATuRE

mais le prix sera lourd : recrutée d’abord par un médecin qui procède à des expé-riences sur les détenus, elle aboutit enfin dans un bordel militaire où elle subira une douzaine de « clients » par jour avant que les Allemands en déconfiture ne fassent évacuer les camps et qu’elle n’en profite pour s’échapper. L’un des moments forts du récit est le dialogue entre Hanka et le rabbin à qui l’ont confiée les cheminots qui l’ont trouvée cachée dans le wagon de charbon. Elle, presque une enfant, vient de l’enfer où elle a vécu 21 jours longs comme 21 siècles ; lui n’a qu’une expé-rience de vieil homme innocent devant qui le monde soudain s’écroule. Désemparé, il se demande si Dieu existe. Leur échange poignant donne à mesurer, une fois de plus, le poids insoutenable dont la Shoah écrase l’humanité. Ce roman à la fois atta-chant par la vaillance d’une héroïne qui a l’espoir chevillé au corps, et dérangeant par la cruauté et la crudité de certaines situations, est une fiction dont la sobre écriture a sollicité moins l’imagination de l’auteur que ses souvenirs personnels puisque lui-même est un rescapé du camp de Terezín. LHF 616

Alberto MANGUEL

Ça et 25 centimes : conversationsChauvigny, L’Escampette, 2009, 227 p.

Alberto Manguel est à ranger dans notre musée imaginaire à côté de umberto Eco et Jean-Claude Carrière, pas trop loin de J.-L. Borges à qui il a servi de lecteur lorsque ce dernier est devenu aveugle. Ecrivain, édi-teur, journaliste, traducteur, maniant avec naturel l’espagnol, sa langue maternelle, l’allemand, le français, l’anglais, l’italien, il a déjà publié de nombreux essais à suc-cès qui nous ont ravis, dont : Dictionnaire des lieux imaginaires ( LM 2604 ), Une brève histoire de la lecture ( LCG 237 ), La biblio-thèque, la nuit ( LM 2870 ), Chez Borges ( LM 2781 ). Cet esprit brillant a choisi la forme de la conversation avec un ami pour nous raconter son existence. Forme plaisante pour une vie mouvementée, faite de voyages, d’exils, de rencontres, d’engagements. Forme particulière de récit qui permet aussi l’évocation badine de nombreux souvenirs de lectures… Ce livre prend alors une autre dimension : à l’intérêt que nous prenions à suivre les péripéties de cet Argentin déra-ciné s’ajoute le bonheur de découvrir grâce à lui une kyrielle de livres tous plus attirants les uns que les autres. LM 407

nable et dépeignait une famille déjantée, affranchie de toutes convenances, dans un numéro de cirque dont il tirait gloriole. Le voilà qui change de registre : les saltim-banques au genre douteux du tableau pré-cédent deviennent « des gens très bien ». Et sur le mode grave, il veut nous persua-der que pitreries et pirouettes ne servaient qu’à dissimuler la question qui le taraude depuis longtemps : la responsabilité de son grand-père, Jean Jardin, chef de cabi-net de Laval, dans la rafle des juifs au Vél. d’Hiv, le 16 juillet 1942. Chez les Jardin, pas de demi-mesures : si le grand-père est un salaud – qualificatif qu’on s’auto-rise puisque il appartient au vocabulaire de B.H.L. lui-même – il faut qu’il soit un grand salaud ; qu’il ne se soit pas borné à laisser passer le décret qui envoyait 13 000 juifs arrêtés par la gendarmerie française dans les camps d’extermination, mais qu’il en ait inspiré la teneur même à Laval… n’était-il pas son conseiller ? La polémique soulevée par la parution du livre a souligné le peu de fondement de cette hypothèse. Reste qu’Alexandre Jardin est un narrateur doué aux formules percutantes. Habile en plus, au point qu’en passant sur l’irrita-tion provoquée par un battage médiatique disproportionné, on parvient même à lui trouver quelques accents de sincérité.

LM 418

Pascale KRAMER

Un homme ébranléParis, Mercure de France, 2011, 133 p.

Pascale Kramer excelle dans l’art de la description. Dans ce roman, elle choisit de disséquer minutieusement les étapes cruciales que doit traverser un couple confronté à la maladie. Claude souffre d’un cancer. Simone, sa compagne, constate avec effroi qu’elle ne sera pas l’unique personne à partager les derniers moments de la vie de celui qu’elle aime. Gaël, le fils de Claude âgé de onze ans, issu d’une liaison avec Jovana, intègre tout d’un coup leur quotidien. C’est ainsi que se dévoile tout un pan de la vie de Claude antérieure à celle qu’il partage

aujourd’hui avec Simone. Les surprises, les compromis, les questions et surtout l’évolution des sentiments, sont au cœur de cette aventure. L’auteure entraîne son lecteur dans l’intimité de ses person-nages au moyen de phrases qui fonc-tionnent comme le ferait une caméra, le visuel prenant autant d’importance que les sentiments éprouvés par les carac-tères mis en scène dans ce petit livre très puissant. un roman à lire à haute voix, ou même à écouter les yeux fermés, tant les détails y sont soignés. 16.2 KRA 7

Pascale Kramer sera à la Société de Pascale Kramer sera à la Société de Lecture le 17 mars.Lecture le 17 mars.

Arnošt LUSTIG

Elle avait les yeux vertsTraduit du tchèque par Erika AbramsParis, Galaade, 2010, 474 p.

Elle, c’est Hanka, une jeune juive pragoise de 16 ans qui se voit déportée avec ses parents et son jeune frère au camp d’Aus-chwitz Birkenau. Sur la rampe de tri, elle comprend que si elle ne veut pas partir en fumée elle a intérêt à se vieillir de deux ans et à se faire passer pour aryenne. Elle veut vivre, et dans la terreur, elle choisit sans hésiter les files qui semblent per-mettre cet espoir. Survivre à tout prix, oui,

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Le choix de la Société de Lecture – mai 2oo9 HISTOIRE, BIOGRAPHIES 5

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Henning MANKELL

L’homme inquiet, la dernière enquête de WallanderTraduit du suédois par Anna GibsonParis, Seuil ( Policiers ), 2010, 552 p.

Ce roman de Mankell est véritablement passionnant. une situation inquiétante issue de la Guerre froide s’installe lente-ment dans la famille et l’entourage de la famille von Enke. En effet Hakan et Louise von Enke, les parents du compagnon de Linda Wallander – fille du Commissaire Wallander, héros de Mankell et de ce livre – disparaissent mystérieusement. Ceci très peu de temps après que Linda ait donné naissance à une petite fille nommée Klara. Que s’est-il passé dans la vie d’Hakan et de Louise apparemment si parfaits ? On va le comprendre peu à peu en allant de surprise en surprise… Espionnage, men-songes, menaces de mort se succèdent et font éclater les apparences. Cela fait un bon roman policier… mais là où celui-ci gagne en profondeur et s’empare du cœur du lecteur, c’est dans la révélation de ce qui attend son héros dans sa propre vie. Wallander voit en effet sa mémoire s’en-fuir, revit ses expériences et doit affronter sa descente et sa plongée finale. Bien sûr on s’identifie plus à lui qu’aux protago-nistes de l’histoire, on est triste car on va le perdre même si sa petite fille Klara le retient et reste son dernier point d’an-crage. Ainsi l’homme inquiet n’est-il pas celui que l’on pensait au début mais bien le commissaire Wallander lui-même, dont on devine que Mankell veut se séparer. A lire absolument pour les amateurs de sus-pense et pour tous ceux qu’une destinée humaine peut toucher. LHF 597

Nancy MITFORD

CharivariTraduit de l’anglais par Anne DamourParis, Christian Bourgois, 2010, 260 p.

Nancy Mitford est l’aînée des fameuses quatre sœurs dont les exploits sont tou-jours dans les mémoires. Le public s’est

Karine TUIL

Six mois, six joursParis, Bernard Grasset, 2010, 252 p.

Dans son huitième roman, Karine Tuil visite les frontières qui séparent la vérité de la fiction en s’inspirant d’un double scandale récent qui a menacé l’héritière de l’Empire Varta et BMW : la révélation de la participation de l’entreprise fami-liale à la machine de guerre nazie et le chantage dont elle a été victime de la part d’un amant qui menaçait de divulguer des vidéos compromettantes. L’auteure comble l’inévitable impuissance de la littérature à rendre compte de l’Histoire en imaginant que l’amant maître chan-teur pourrait être le descendant d’un des nombreux Juifs exploités par l’empire de la Belle. Ainsi, K.T. nous fait visiter de façon originale l’histoire allemande des années 30 et de la dernière guerre dans un livre aux allures de thriller sombre qui est dans un autre registre un écho contemporain au magnifique film Les damnés de Visconti.

LHA 11007

HISTOIRE,BIOGRAPHIESAyaan Hirsi ALI

InsoumiseTraduit du néerlandais par Josi MijlstraParis, Laffont, 2005, 211 p.

L’Europe n’a pas oublié le film Submission écrit par Ayaan Hirsi Ali et le cinéaste Theo Van Gogh, assassiné à Amsterdam en 2004 par des islamistes. Ayaan est somalienne, elle a fui les pays où la femme n’est qu’une esclave soumise et sans éducation. En analysant son pays et le Moyen-Orient, elle distingue trois élé-ments : 1. La relation d’un musulman avec son Dieu est la soumission 2. L’Islam a une source unique, Mahomet, qui indique la même manière de vivre qu’au VIIe siècle

écroulé de rire en lisant Le cher ange ( LLB 312/6 ), ou L’amour dans un climat froid ( LLB 312/12 ) de Nancy, où elle met tou-jours sa famille en scène entre 1935 et 1950. Charivari est l’un de ses premiers romans, il n’est pas encore de la qua-lité des suivants. Sans en avoir l’air, le livre attaque férocement son beau-frère Oswald Mosley, créateur de la Ligue des chemises noires, mouvement anglo-nazi juste avant la guerre de 1940. Toute l’his-toire se passe dans une « high society » qui va bientôt disparaître et certains épi-sodes sont inoubliables, telle la grande fête de village, nationale-socialiste, avec la « visite » du roi George III et sa femme Charlotte, plus une « Olde Englyshe Fayre », le tout dans un château de la grand-mère de l’auteure. LLB 312/14

Yves RAVEY

Enlèvement avec rançonParis, Editions de Minuit, 2010, 139 p.

C’est avec les fils de la tradition de la série noire que Yves Ravey tisse cette sombre histoire d’enlèvement. Près de la frontière genevoise, deux hommes enlèvent la fille d’un petit industriel local. Ce pourrait n’être qu’un sordide fait divers, qu’un polar de plus. Mais Yves Ravey complique l’affaire en faisant des deux hommes deux frères, dont l’un revient d’Afghanistan et l’autre est le comptable et homme de confiance dudit industriel. Le roman noir tourne alors au roman psychologique. A la fin, le lecteur se demande si la jeune fille kidnappée n’était finalement pas consentante. Son père, c’est suggéré, exploite des ouvriers maghrébins ; c’est un homme violent : on pense très vite qu’il mérite ce qui lui arrive. Les deux frères, eux, paraissent en désaccord durant toute l’aventure. L’auteur, professeur d’arts plastiques à Besançon, use d’un style minutieux. Ce court roman est efficace. Des phrases brèves, des dialogues rapides nous font vivre un pur moment d’action sans pour autant refuser à une situation aussi tra-gique sa part d’ombre. LHA 11001

de notre ère. 3. La morale sexuelle date de l’époque où le prophète d’Allah a reçu le message divin. L’essence des femmes est réduite à leur virginité, et le voile rap-pelle que les hommes sont prioritaires et maîtres des femmes. Le rapport arabe des Nations unies sur le développement humain constate le nombre de réfugiés et d’immigrants qui fuient la corruption et l’apathie, ainsi que la peur d’un fonda-mentalisme menaçant. HM 121

Denis CLERC

La chute de la Maison BlocherVevey, Ed. de l’Aire, 2009, 129 p.

Cet essai, publié en 2009, par un ancien conseiller d’Etat fribourgeois, s’intéresse aux changements subis par le paysage politique suisse ces dernières décennies. Il se demande comment expliquer que, dans un pays plutôt prospère et ouvert, un parti qui prône la crainte de l’étranger et le repli sur soi puisse prendre autant d’influence. Il constate avec étonnement que l’uDC a réussi à faire croire à l’opinion que l’immigration est d’abord voulue par la gauche et les Eglises alors que ce sont les patrons, dont elle est proche, qui ont le plus besoin de main-d’œuvre. Le livre propose ainsi des réflexions originales à propos de problèmes actuels ; il est écrit avec vivacité, facile et agréable à lire.

HH 214

Peter HOPKIRK

The great game : on secret service in High AsiaLondon, J. Murray, 2006, 562 p.

Le Grand jeu a commencé au début du XIXe siècle, lorsque les puissances russes, anglaises et persanes ont jeté un œil inté-ressé sur les déserts du Khorasan et les montagnes du Pamir et du Karakoram. Ces sauvages régions séparaient le riche Pendjab de la Perse et de la Mongolie au Nord, et l’East India Company était sur ses

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mai 2oo9 – Le choix de la Société de Lecture6 HISTOIRE, BIOGRAPHIES

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gardes. Secrètement, les gouvernements russe et anglais avaient nommé de jeunes officiers vêtus en afghans pour visiter, repérer et découvrir les intentions de leurs adversaires. Kipling décrit merveilleuse-ment dans son roman Kim les aventures de ces scouts avant la lettre, leur esprit de découverte et leur goût du secret. Quelques années plus tard, en 1938, Lord Palmerston du fond de son bureau londonien enverra une armée indienne à travers les montagnes du Ladakh, inves-tir Kaboul et les territoires afghans. Les conséquences seront tragiques, attaqués de tous côtés par des tribus guerrières, les Anglais battront en retraite vers l’Inde à travers les fameuses passes de Khaïber où ils seront massacrés par milliers.

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Arlette LEBIGREMoi, Barthélémy Dumont, geôlier de la ConciergerieParis, Perrin, 2009, 119 p.

Ce journal du geôlier de la prison parisienne de la Conciergerie, entre 1608 et 1625, est imaginaire mais fondé sur les archives du parlement de Paris, les registres d’écrou et des témoignages de procès, tout y est

vrai. L’auteur, spécialiste du droit et de la justice criminelle aux XVIe et XVIIe siècles sait parfaitement respecter la rigueur his-torique tout en rédigeant un texte alerte et vivant. Le lecteur prendra connaissance, avec surprise, des coutumes judiciaires de l’époque ainsi que des préoccupations de Barthélémy Dumont, de sa hantise des catastrophes, et du contrôle méticuleux exercé par ces Messieurs du Parlement. Il rencontrera des prisonniers, inconnus ou célèbres, tels le meurtrier d’Henri IV, Ravaillac, ou la Galigaï « cette mauvaise femme qui, avec son époux, mit durant sept ans le royaume au pillage ». Ce mince volume, suite de chapitres courts, a toutes les qualités. HM 130

Giles MILTON

Le paradis perduTraduit de l’anglais par Florence Hertz Lausanne, Editions Noir sur Blanc,2010, 425 p.

Le paradis perdu de ce Milton contempo-rain n’est pas celui de l’homme déchu, mais Smyrne avant sa destruction en 1922, une ville florissante, cosmopolite et tolérante où des communautés grecques, levantines, européennes, arméniennes, juives et turques coexistaient pacifi-

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François BUGNIONGustave Moynier, 1826 -1910Genève, Eds. Imprimerie des Arts, 2010, 95 p.

A côté de celle de Henry Dunant la vie de Gustave Moynier peut paraître terne. Pourtant son rôle dans la fondation de la Croix-Rouge est tout aussi important, quoique d’une nature très différente. Il était le fils d’un notable genevois écarté de la vie publique par la révolution de 1848 ; il fit des études de droit, épousa la fille d’un banquier parisien et put se consa-crer entièrement à la philanthropie. Il était président de la Société genevoise d’utilité publique quand il lut Un Souvenir de Solferino, qui le bouleversa. Dès lors il n’eut de cesse de travailler à des projets humanitaires, rejoignant Dunant et le général Dufour pour, malgré de nombreux obstacles, fonder la Croix-Rouge. Plus tard, il rédigea la Convention de Genève et fut un précurseur de la justice pénale internationale. Son action au Congo, aux côtés du roi Léopold II, est plus pro-blématique. Malgré ses prises de position anti-esclavagistes et ses efforts pour obtenir un régime de libre circulation sur le fleuve Congo, il s’est fait le propagandiste d’un régime brutal… et c’est difficile à comprendre ! Ce petit livre est très bien fait et particulièrement intéressant. 2.2 BUG2

Corinne CHAPONNIEREHenry Dunant.La croix d’un hommeParis, Perrin, 2010, 490 p.

Journaliste, docteur ès lettres et licenciée en sciences politiques, Corinne Chaponnière signe ici une biographie monumentale d’Henry Dunant. Elle ne retrace pas seulement la vie particulièrement riche en rebondissements de Dunant mais décrit méticuleusement le fondement et les prémices de la Croix-Rouge, œuvre magistrale que celui-ci a portée durant toute son existence. Grâce à Corinne Chaponnière nous assistons au parcours incroyable d’Henry Dunant, protestant genevois, homme du monde ( dans tous les sens du terme ) génial et parfois petit, personnalité inclassable envers qui l’auteure semble à la fois admirative et parfois agacée. En effet que de soutiens, de dévouements, de déceptions Dunant a-t-il suscités de la part de son entourage proche et lointain. Combien d’intuitions géniales mais aussi combien d’idées fumeuses a-t-il eues… Ce récit minutieux, détaillé même, nous permet de nous faire une opinion débarrassée de l’hagiographie habituelle. Dunant est replacé dans son humanité, comme on le dit maintenant ; les explications sur sa fin, sur les misères qui l’ont poursuivi dans son grand âge peuvent en effet être regardées comme les manifestations ultimes de ses dérives précédentes. La Croix-Rouge, en tant que telle, lui doit énormément : parmi les premiers, Henry Dunant a eu l’idée de la neutralité des blessés, de l’organisation des soins en temps de guerre et de paix, bref, il reste un des fondateurs du droit humanitaire et c’est ce qui est primordial comme le dit Corinne Chaponnière. Attachons-nous donc aux pas de ce grand homme qui fut couronné Prix Nobel de la Paix juste avant sa mort, très seul, dans l’hôpital d’une petite ville du canton d’Appenzell ; la croix d’un homme se fondant dans la Croix de son œuvre. 2.2 CHA2

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en train de vivre une véritable révolution qui est un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité. Avec un talent hors du commun, l’auteur nous fait partager sa passion et son optimisme quant au futur de notre civilisation dont la progression repose sur trois valeurs, à savoir l’éduca-tion, la recherche et la culture. « Au XXIe siècle, écrit-il, la Nouvelle Frontière est aux confins de notre système solaire. Au cours du troisième millénaire, elle sera sur les marches des géantes extrasolaires. Avec un peu d’imagination, il serait conce-vable qu’au cours du quatrième millénaire les premiers vaisseaux avec des hommes à bord partent pour un voyage sans retour ».

SDA 131

André COMTE-SPONVILLE

Le goût de vivre et cent autres proposParis, Albin Michel, 2010, 416 p.

La philosophie rend-elle heureux ? Sans doute pas en tant que telle, mais lorsqu’elle s’applique de façon très concrète à ce qui est singulier en chacun de nous, elle échappe aux théories géné-rales et devient sagesse. Les cent une chroniques du philosophe très apprécié du grand public qu’est Comte-Sponville reprennent le genre qu’Alain avait illustré dans ses Propos, tout en se situant dans un tout autre contexte philosophique. Il préfère, pour sa part, le matérialisme à l’idéalisme platonicien, Epicure aux stoï-ciens et Spinoza à Descartes. Si certaines réflexions inspirées par l’actualité sont un peu courtes et convenues - la contrainte du format journalistique y est sans doute pour quelque chose – une véritable philo-sophie de la joie se révèle dans des textes aux accents plus personnels. Le motif de cet ouvrage, dont la lecture est plaisante si on sait prendre le temps de le savou-rer, apparaît nettement dans cette belle phrase : « La sagesse et la vie sont donc une seule et même chose, ou plutôt la sagesse n’est que fidélité lucide à la vie, à son évidence, à ses joies » PA 767

Simon CRITCHLEY

How to Stop Living and Start WorryingLondon, Polity, 2010, 134 p.

The title of this work of philosophy is a parody of How to Stop Worrying and Start Living ( PB 1569 ), the 1950s bestseller by Dale Carnegie, the apostle of “posi-tive thinking” in the pursuit of personal and professional achievement. Carnegie’s book began with a warning : “Those who don’t know how to combat anxiety die young.” But Simon Critchley, a philoso-pher at the New School of Social Research in New York, believes on the contrary that a life deprived of anxiety, especially con-cerning one’s own mortality, is not a real life. Critchley is known for having adapted to the English-speaking world the conti-nental tradition from Kant to Levinas. He does this with a nonchalance that verges on the insolent, but that brilliantly dem-onstrates the relevance of the most pro-found philosophical ideas to daily life in our time. Far from being an abstract dis-sertation, Critchley’s book is made acces-sible to a general readership through its conversational style and its form, an improvised dialogue with the Swedish philosopher Carl Cederström. In this way the book belongs to the tradition of Plato, whose method is to transcribe dialogues between Socrates and his students. The themes treated by Critchley are all essen-tial ones : the nature of life, death, love, and humor. Such are also the qualities of this unusual philosopher, who speaks with humour, authenticity, and the love of wisdom. PA 818

Dominique FERNANDEZ

RussiesParis, Philippe Rey, 2010, 203 p.

L’immensité des paysages, des plaines, des fleuves et des forêts, la démesure de la Russie et la sensation d’infini qu’elle procure fascinent l’auteur et il en parle avec une empathie contagieuse. Les pay-

quement. L’auteur dresse tout d’abord un tableau vif et coloré d’une existence idyllique dans les grandes familles levan-tines fixées depuis plusieurs générations dans la ville la plus prospère de l’empire ottoman. Le climat se détériore lorsque la Grèce, rêvant de restaurer un empire chrétien en Asie Mineure et enhardie par l’inconséquence des grandes puissances, occupe la Turquie. La période troublée qui s’ensuit génère, avec le nationalisme, un nouvel acteur, Mustafa Kemal, dont l’armée envahit Smyrne. Les dramatiques journées de septembre 1922 sont rendues à travers le récit de témoins – au nombre desquels Aristote Onassis – avec leur cor-tège de violences et d’atrocités culminant dans un incendie apocalyptique qui jet-tera sur les quais des masses de réfugiés pris en tenaille entre le feu, la mer et les troupes d’irréguliers incontrôlables. Sous couleur de neutralité, les navires alliés mouillés dans la rade refusent de les secourir et les rescapés devront leur salut à l’énergie d’un seul homme, Asa Jennings, obscur pasteur méthodiste employé du YMCA qui fit la navette entre les capi-taines, les consuls et les autorités turques et grecques et se démena jusqu’à obtenir, moitié à coups de bluff, moitié à force de persuasion, que des bateaux emmènent les réfugiés jusqu’à l’île proche de Mytilène ( 360.000 en 11 jours ) et qu’ils y soient accueillis. HL 957 B, disponible en version originale : Paradise Lost ( HL 957 )

Collectif – Volume édité par Eva PIBIRI et Guillaume POISSON

Le diplomate en question ( XV e- XVIII e siècles )Lausanne, Etudes de lettres, 2010, 276 p.

Dans ce très érudit petit livre nous trou-vons les actes d’un colloque tenu à l’uni-versité de Lausanne à la fin de 2009. Il comporte une douzaine de contributions de chercheurs de huit universités suisses ou étrangères. Il concerne les hommes ( quels que soit leur rang ) sur qui reposèrent les ambassades, entre le XVe et le XVIIIe siècle,

dans l’espace helvétique ( les XIII cantons, Genève et les Grisons ). Les sujets sont variés, souvent inattendus et intéres-sants. Mme Pibiri, par exemple, étudie les relations entre la Savoie et Berne au cours des principats d’Amédée VIII et de son fils Louis. Elle présente Guillaume de Villarzel, un Vaudois qui, entre autres, fut écuyer de l’évêque de Lausanne, ser-vit la ville de Berne et le duc de Savoie simultanément. Il maîtrisait le français et l’allemand, écrivait en latin, connaissait beaucoup de monde et était parfaitement informé de tout… Le lecteur ( habitué du 11 Grand’rue ) s’intéressera peut-être particulièrement au texte de M. F. Brandli intitulé « Le personnel diplomatique de la résidence de France à Genève : profil social et culture politique ( 1679-1798 ) ». Il fera connaissance avec les résidents, les secrétaires et les aumôniers dont les normes culturelles étaient bien différentes de celles des Genevois et il entendra leur avis, souvent dédaigneux, sur les républi-cains réformés. HH 206

DIVERS André BRAHIC

De feu et de glace. Ardentes géantesParis, Odile Jacob, 2010, 398 p.

Astrophysicien renommé, découvreur des anneaux de Neptune, membre des équipes scientifiques Cassini et Voyager, André Brahic nous conte dans ce troisième et sublime ouvrage un fabuleux voyage aux confins du cosmos dans l’univers des pla-nètes géantes et de leurs satellites. Les photos extraordinaires des sondes spa-tiales qui les ont approchés nous plongent dans un monde de rêve. Découpé en neuf chapitres, ce livre qui explore les nouvelles découvertes des astrophysiciens à la fin du XXe et au début du XXIe siècle boule-verse les connaissances de l’homme sur l’univers et son évolution. Nous sommes

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8 DIVERS

et encoreet encore

sages, la culture, les coutumes, il semble tout connaître, avoir tout observé ; tout l’inspire et tout ce qu’il en dit trouve un prolongement sinon une confirmation chez tel ou tel protagoniste d’une littérature dont il est également le familier. Quant à la danse, à la musique, le très beau chapitre consacré à Chostakovitch, à ses yeux un héros resté longtemps incompris à l’occident, est particulièrement péné-trant et apporte sur les circonstances de sa vie et de sa mort, sur sa résistance au régime afin de préserver sa liberté créa-trice en dépit des gages qu’il lui fallait donner par contrainte, des précisions généralement peu connues ou du moins rarement mises en évidence. La roulette russe ? Les héros qui jettent au feu une liasse de billets de banque ? Dominique Fernandez fournit aussi des clés psycho-logiques qui permettent d’éclairer cette « âme russe » qui n’est pas un banal lieu commun et que selon lui, Paul Morand – c’est inattendu – aurait su mieux que quiconque interpréter dans un roman qu’il donne envie de lire : Flèche d’Orient ( LLD 128 /1 ). GVL 724

Sous la direction de Pauline PERETZ

New York, histoire, promenades, anthologie et dictionnaireParis, Robert Laffont, 2009, 1360 p.

Ce livre, deuxième ouvrage d’une série consacrée aux grandes métropoles, ras-semble le travail de quatre années de 16 auteurs coordonnés par la chercheuse française, normalienne, Pauline Peretz. Philosophes, chercheurs, écrivains - aussi bien Américains, Français que Danois - captent avec intelligence et méticulosité, à travers une vingtaine de textes inédits, une anthologie littéraire et un dictionnaire « local », les multiples facettes d’une

ville qui n’a cessé de changer de visage et dont le succès économique rivalise avec sa vitalité artistique et culturelle. Ce livre dense dont les 500 entrées permettent une lecture séquencée captivera tant le lecteur fasciné par la Grande Pomme que le voyageur subtil désireux de prépa-rer son voyage hors des sentiers battus par des guides plus conventionnels et moins érudits…

Marc ROCHE

La BanqueParis, Albin Michel, 2010, 320 p.

Marc Roche, correspondant du journal Le Monde à la City a reçu le Prix du livre d’économie 2010 pour ce travail critique sur Goldman Sachs, la puissante banque d’affaires dont la légendaire discrétion a été malmenée depuis 2008 en raison de révélations sur son rôle dans certains évènements déclencheurs de la crise. Son enquête fort bien documentée révèle les points clés de sa force ( notamment la constitution d’un réseau d’acteurs aussi brillants que bien introduits dans les plus hautes sphères politico-économiques ) mais surtout son principal travers, au-delà des dérives possibles de certains de ses collaborateurs : le conflit d’intérêts entre sa traditionnelle activité de conseil aux entreprises et aux Etats et ses acti-vités de trading qui l’auraient parfois conduite à spéculer contre ses propres clients ! Cet ouvrage, que l’honnête homme comme l’initié liront avec plai-sir malgré d’inévitables clichés, soulève bien des questions passionnantes sur les formes modernes du capitalisme et les difficultés des gouvernements à trouver des réponses adaptées alors que l’émer-gence de nouveaux pôles de pouvoirs défie leurs rôles traditionnels. EF 209

Laurent TERZIEFF avec Marie-Noëlle Tranchant

Seul avec tousParis, Presses de la Renaissance,2010, 209 p.

De Laurent Terzieff, disparu le 2 juillet dernier, il ne restait que des images : un visage slave, émacié, des yeux pénétrants et une voix aussi grave que pure. La paru-tion d’un petit livre dans lequel l’acteur avait accepté de se dévoiler avant sa mort, en collaboration avec Marie-Noëlle Tranchant, journaliste au Figaro, vient compléter ce portrait. Laurent Terzieff y raconte son itinéraire artistique, mais aussi sa relation au monde. On y découvre un homme fidèle à son image : authen-tique, trop sensible, d’une grande intelli-gence et surtout, profondément attaché à poursuivre sa vérité personnelle. Au fil des pages, il évoque ses parents émigrés de Russie, son enfance toulousaine, marquée par les privations alimentaires et les bom-bardements, et ses premiers chocs théâ-traux. Il est « un adolescent suicidaire et torturé » quand il découvre Vilar, Adamov, Gérard Philippe, puis Roger Blin, qui sera son maître spirituel. Le théâtre devient pour lui un espace de vie, voire de survie. Le théâtre contemporain avant tout, car, disait-il, c’est là que « s’affirme la non-permanence de l’être, sa discontinuité, l’effroi de chacun devant la perte de son identité et son angoisse dans la recherche pour la retrouver. » un texte lumineux, incisif, qui deviendra certainement une référence pour les amoureux du théâtre.

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Yu HUA

La Chine en dix motsTraduit du chinois par Angel Pinoet Isabelle RabutArles, Actes sud, 2010, 332 p.

Cet essai que Yu Hua définit comme une extension non fictionnelle de Brothers ( LD 367 ) pour en combler les lacunes, témoigne sur 50 ans d’histoire de la Chine en dix mots clefs : Peuple, Leader, Lecture, Ecriture, Lu Xun, Disparités, Révolution, Gens de peu, Faux, Embrouille qui remettent en cause l’ascension insolente de son pays. Partant de la vie quotidienne des Chinois et de son expérience person-nelle, l’auteur analyse la transformation fulgurante de ce pays qui a connu en un demi-siècle deux univers radicalement différents, passant du fanatisme politique au productivisme et au consumérisme à outrance. Il nous éclaire sur la face cachée et complexe du miracle économique d’un pays qui depuis 1989, date du massacre de Tienanmen, a stoppé la réforme du sys-tème politique et nage en plein paradoxe, la modernisation sans démocratie entraî-nant une déshumanisation et des déséqui-libres sociaux inquiétants. Yu Hua qui voit en la souffrance le meilleur moyen pour les hommes de communiquer, souhaite garder un esprit positif et optimiste face aux infortunes de son pays. Lucide, plein d’humour et d’empathie, cet ouvrage a été publié en première mondiale en France et reste inédit en Chine compte tenu de cer-tains passages critiques sur le pouvoir en place et ses contradictions. LM 398

Thu Huong DUONG, Roman sans titre, S. Wespieser, 2010, 319 p. LD 389