le c.g dans les universités marocaines

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 1 El ayach i BENCHEIKH Doctorant à l’Ecole Nationale de Comm erce et de Gestion de Tanger- Maroc GSM : + 212 676 56 53 35. Email: bencheikha [email protected] Bouc hra EL ABBADI : Dire cteu r de thè se Profes seur à l’Ecole Nationale de Comme rce et de Gestion de Tanger- Maroc GSM : + 212 661 23 49 31. Email: bouchraabbad [email protected] m Rachid DAANOUNE : Encad rant Profes seur à l’Ecole Nationale de Comme rce et de Gestion de Tanger- Maroc GSM : + 212661 75 85 35. Email: [email protected] Résumé : La performance des universités est justifiée au travers de la qualité ou de l’efficacité des services rendus, mais également au travers de l’optimisation des ressources. Pour répondre à ces exigences (qualité, efficacité, optimisation) et évaluer  précisément ces résultats, les universités sont ob li es de se doter d’ un sys me efficace de contrôle de gestion. Dans cette optique, notre communication sera focalisée sur le contrôle de gestion dans les universités et, plus particulièrement au sein de l ’un iversité marocai ne. C’es t à ce niveau que se situe notre problématique qu’on peut formu ler ainsi : Dans quelle mesure le système de contrôle de gestion serait-i l néce ssa ire po ur la pilo tage d es Universités Marocaines en contexte d’autonomie et de contractualisation? Mot s cl és : Contrôle de gestion, management public, université, autonomie. Abstract: Th e pe rf or mance of univ er si ti es is ju st if ie d through the quality or effectiveness of services rend ered, but also th rough value fo r mone y. To me et th es e re quirements (quality, efficiency, and optimization) and eval ua te these re sults, un iversi ti es ar e forced to have an effective sy ste m of  manag ement contr ol . In thi s con text, our  paper will focus on monitoring and ma na ge me nt i n universi ti es, es pe cial ly in the Moroccan un iversities. It is at this level th at i s our pr oble m coul d be formul at ed as fo ll ows: To wh at exte nt is th e sy st em of  man agement control woul d be necessary for the pilotage of universities in the context of Moroccan independence and contracting? Keywords: Man age men t control, public manage ment, universi ty, autonomy Le contrôle de gestion dans les universités « Cas des Un ivers ité s Maro cai nes »

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la gouvernance administrative de l'enseignement dans les établissements supérieurs au MarocXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXx

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  • 1El ayachi BENCHEIKH

    Doctorant lEcole Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger- Maroc

    GSM : + 212 676 56 53 35. Email: [email protected]

    Bouchra EL ABBADI : Directeur de thse

    Professeur lEcole Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger- Maroc

    GSM : + 212 661 23 49 31. Email: [email protected]

    Rachid DAANOUNE : Encadrant

    Professeur lEcole Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger- Maroc

    GSM : + 212 661 75 85 35. Email: [email protected]

    Rsum :

    La performance des universits est justifie au travers de la qualit ou de lefficacit des services rendus, mais galement au travers de loptimisation des ressources. Pour rpondre ces exigences (qualit, efficacit, optimisation) et valuer prcisment ces rsultats, les universits sont obliges de se doter dun systme efficace de contrle de gestion. Dans cette optique, notre communication sera focalise sur le contrle de gestion dans les universits et, plus particulirement au sein de luniversit marocaine. Cest ce niveau que se situe notre problmatique quon peut formuler ainsi : Dans quelle mesure le systme de contrle de gestion serait-il ncessaire pour la pilotage des Universits Marocaines en contexte dautonomie et de contractualisation?

    Mots cls : Contrle de gestion, management public, universit, autonomie.

    Abstract:

    The performance of universities is justifiedthrough the quality or effectiveness of services rendered, but also through value for money. To meet these requirements(quality, efficiency, and optimization) andevaluate these results, universities areforced to have an effective system ofmanagement control. In this context, our paper will focus on monitoring andmanagement in universities, especially inthe Moroccan universities. It is at this levelthat is our problem could be formulated as follows: To what extent is the system ofmanagement control would be necessaryfor the pilotage of universities in thecontext of Moroccan independence andcontracting?

    Keywords: Management control, public management, university, autonomy

    Le contrle de gestion dans les universits

    Cas des Universits Marocaines

  • 2Introduction

    Le contrle de gestion connat, depuis quelques annes, des mutations importantes.

    Ces volutions modifient le positionnement de cette pratique dans les entreprises et dans le

    monde acadmique.

    En effet, la lecture des ouvrages et articles qui traitent du contrle de gestion met en

    lumire lexistence dun consensus autour de lide selon laquelle le contrle de gestion peut

    apparatre comme un concept ambigu aux contours mal dfinis. Un des obstacles

    lmergence dune dfinition du contrle de gestion serait li lexistence dune forte

    tendance visant rduire le concept de contrle de gestion aux outils ncessaires sa mise en

    uvre. Or, le contrle de gestion ne peut tre simplement rduit une instrumentation. En

    effet, les dfinitions les plus rcentes (Anthony en1988 et Simons en 1995) du contrle de

    gestion mettent la fois laccent sur les dimensions instrumentales et tlologiques. A cet

    effet, la notion de contrle de gestion s'est tellement prte des interprtations multiples.

    Les causes de cette ambigut sont multiples:

    Une erreur de traduction

    Une erreur de traduction aurait t commise lorsque l'expression est apparue dans la

    langue franaise la fin des annes 60: le "management control" des Anglo-Saxons n'aurait

    d tre traduit par contrle de gestion. De fait, l'anglais control signifie d'abord maitrise alors

    en franais, contrle signifie d'abord vrification comme dans les expressions de contrle

    fiscaux, contrle financier.

    Un flottement chez les spcialistes?

    Dfinition sans doute la plus rpandue du contrle de gestion est due R.N. Anthony,

    professeur Harvard (Bouquin, 2001) : Le contrle de gestion (management control) est le

    processus par lequel les managers obtiennent l'assurance que les ressources sont obtenues et

    utilises de manire efficace et efficiente pour la ralisation des objectifs de l'organisation. Anthony, 1965

    Trois lments sont retenir de cette dfinition. Le premier est le caractre purement

    instrumental du contrle de gestion, c'est--dire que ce dernier est au service de la stratgie ni

    moins ni plus, il n'a de valeur que dans la mesure o il renseigne sur l'effectivit de la mise en

    uvre de cette stratgie. Le deuxime lment rside dans le fait que le systme de contrle a

    trait l'efficacit (c'est--dire la question de conformit des rsultats aux objectifs) et

  • 3l'efficience (c'est--dire au rapport entre rsultats obtenus et moyens ou ressources

    consomms pour atteindre ce rsultat). Le troisime trait fondamental de cette dfinition fait

    apparaitre le systme de contrle comme un suivi , comme un contrle a posteriori et en

    consquence ce trait contribue diffrencier le contrle de gestion de contrle a priori.

    Quelques annes plus tard, le mme auteur, Anthony a modifi sa dfinition ce qui lui

    permettait de sortir de ce cadre trop comptable : Le contrle de gestion est le processus par

    lequel les managers influencent d'autres membres de l'organisation pour mettre en uvre les

    stratgies de l'organisation. Anthony, 1988

    Deux points sont communs avec la dfinition prcdente, l'un explicitement, savoir

    la dpendance du contrle au regard de la stratgie. L'autre implicitement, il est toujours

    question d'efficacit et d'efficience. Un point essentiel spare les deux dfinitions: c'est que

    dans la premire le contrle de gestion n'est qu'un instrument de suivi, alors que dans la

    seconde le contrle est un instrument destins influencer le comportement des

    collaborateurs. De simple instrument de suivi, il devient instrument d'action.

    Enfin, la troisime dfinition que nous reprendrons est celle de R. Simons, autre

    professeur de Harvard : Les processus et les procdures fonds sur l'information que les

    managers utilisent pour maintenir ou modifier certaines configurations des activits de

    l'organisation. Simons 1995

    Linformation constitue donc, daprs cette dfinition, la matire premire du

    contrle de gestion. Celle-ci peut donc tre comptable et financire mais aussi oprationnelle,

    quantitative ou qualitative. Le manager lutilise pour influencer des membres de

    lorganisation et pour coordonner sa guise la faon dont ils cooprent.

    Nous remarquons, daprs ces dfinitions, que le contrle de gestion est loutil des

    managers dans la mesure o le mtier de contrleur de gestion nest jamais cit et que son

    objectif est identique, il sagit de sassurer de la mise en uvre de la stratgie de

    lorganisation. Enfin, les auteurs parlent dorganisations ce qui signifie que le contrle de

    gestion peut sappliquer des organisations non seulement prives mais aussi publiques.

  • 4Dans cette optique, notre tude sera focalise sur le contrle de gestion dans les

    universits et, plus particulirement au sein de luniversit marocaine. Cependant, la majorit

    des travaux consacrs lenseignement suprieur ignorent luniversit en tant

    quorganisation, ceux-ci nous incitent sinterroger sur leurs modes de fonctionnement vu

    que ce champ dtude semble pratiquement un terrain vierge et peu visit par les chercheurs.

    Cest ce niveau et par rapport ces considrations que se situe notre problmatique

    quon peut formuler ainsi : Dans quelle mesure le systme de contrle de gestion serait-il

    ncessaire pour le pilotage des universits marocaines en contexte dautonomie et de

    contractualisation?

    Pour se faire, nous aborderons, dans un premier temps, les facteurs expliquant le

    besoin du systme de contrle de gestion dans les universits tout en focalisant notre champ

    dtude sur les Universits Marocaines (UM) (Section 1), dans un second temps, nous

    souhaiterons prsenter lapproche mthodologique de la recherche ainsi une prsentation

    succincte de lUniversit Adelmalek Essadi (UAE) qui constitue notre tude de cas (Section 2),

    puis nous essayerons de prsenter et danalyser les rsultats de notre tude qualitative dans

    luniversit cit ci-dessus (Section 3), enfin, ce cheminement nous conduira plus tard quil

    existe un modle spcifique relatif lmergence du contrle de gestion dans ces

    organisations. (N.B : ltude quantitative est en cours)

    Section 1. Besoin du systme de contrle de gestion dans les universits.

    Dans les organisations publiques, comme dans les organisations prives, lmergence

    de systmes de contrle de gestion peut sexpliquer par la ncessit dapporter une rponse

    sous forme doutils aux besoins des gestionnaires. Les chercheurs en contrle de gestion

    interrogent et identifient les dispositifs les mieux adapts aux besoins des organisations. Ces

    dispositifs de contrle de gestion ne peuvent tre dvelopps par les organisations que par la

    pression de lenvironnement et des changements organisationnels. Cest la conception, que

    dfendait Chandler ds 1977, selon laquelle nous pouvons expliquer lmergence de la

    fonction contrle de gestion comme une rponse des structures organisationnelles aux

    contraintes de leur environnement.

    1.1. Les facteurs externes:

    Trois facteurs environnementaux ou externes principaux peuvent expliquer le besoin

    doutils de contrle de gestion dans les organisations publiques en gnral et de luniversit

  • 5en particulier: il sagit dune volution de la socit vers le managrialisme, des rformes

    structurelles de modernisation de la gestion publique et des restrictions budgtaires.

    a. Une volution idologique de la socit vers le managrialisme

    Dans le champ qui est le ntre, celui des universits, les volutions politiques majeures

    rcentes auxquelles nous nous sommes intresss sont celles qui sinscrivent dans le courant

    du Nouveau Management Public (New Public Management (NPM)). Ce dernier a t dfini

    par Hood (1991) comme lensemble des doctrines administratives sensiblement similaires

    qui a domin le programme de rforme bureaucratique dans de nombreux pays membres de

    lOCDE depuis les annes 1970 . Lide principale du NMP est que les mthodes de

    management du secteur priv peuvent tre transposes au secteur public. Ce dernier est jug

    inefficace, excessivement bureaucratique, rigide, coteux, centr sur son propre

    dveloppement, non innovant et ayant une hirarchie trop centralise.

    Ds lors, pour le perfectionner il est ncessaire daccrotre les marges de manuvre

    des gestionnaires pour leur permettre de mieux rpondre, au moindre cot, aux attentes des

    citoyens. Ces derniers sont dsormais assimils des clients tandis que les administrateurs

    deviennent de vritables managers. Cette conception du secteur public et plus

    particulirement de ladministration, reposant sur les 3 E conomie, Efficacit, Efficience1

    (Urio, 1998.p 97) est loppose de celle de Weber pour lequel la bureaucratie ,

    vritable idal type, est la condition mme de lefficacit par sa dimension rationaliste.

    b. Les rformes structurelles de modernisation de la gestion publique

    Dans ce contexte de managrialisation de la socit, les outils, techniques et

    concepts du contrle de gestion sont les premiers concerns par cette importation, par

    exemple en France, le Comit interministriel pour la Rforme de ltat (CIRE) a rig, en

    octobre 2000, la gnralisation du contrle de gestion dans les services comme moyen de

    modernisation de la gestion publique. Plus rcemment, la rforme budgtaire, porte par la loi

    organique relative aux lois de finances (LOLF), a cr les conditions institutionnelles et

    lgales pour que la dpense publique puisse tre dsormais gre par les rsultats et a fait de

    la gestion par la performance la pierre angulaire de la rforme de ltat et lantithse de

    son mode de gestion traditionnel, prsent comme archaque et contre performant.

    1 On rencontre deux penses fondamentales la base de la NGP : quilibrer les comptes de ltat et rationaliser ladministration publique. Cest le rgne des trois E : conomie, efficacit et efficience (Urio, 1998, p. 97)

  • 6Au Maroc, cest avec lintroduction du principe de globalisation des crdits et de

    contractualisation dans le budget partir de la loi des finances de 2002 que le contrle de

    gestion a commenc sintroduire dans les murs de ladministration2. Auparavant le

    discours politique parlait de la rationalisation des dpenses budgtaires, inspire de la

    pratique franaise du RCB, elle-mme inspire de la mthode PPBS pratique aux USA. Dans

    ce contexte le contrle de gestion est de nouveau prsent comme une fonction centrale []

    qui doit permettre aux gestionnaires dassurer leur responsabilit de pilotage des politiques

    publiques, et les aider identifier les leviers permettant damliorer lefficacit et la qualit

    de leur action3. Par ailleurs, en faisant de lautonomie et de la responsabilisation des

    gestionnaires lun des piliers de la modernisation de la gestion publique, ces reformes ont

    conduit une multiplication des centres de dcision et, de fait, lmergence dune demande

    de management pour soutenir et accompagner ces centres dans leurs nouvelles

    responsabilits.

    c. Les restrictions budgtaires

    Rochet (2004) souligne que la rforme budgtaire intervient un moment o les

    dpenses publiques ont atteint un niveau proccupant par leur mode de financement,

    lendettement, et le rendement dcroissant des services publics. Dans un tel contexte, limiter

    les dficits publics tout en conservant des services publics forts implique damliorer

    lefficience de ces derniers et de prendre en compte la divergence entre logique budgtaire et

    efficacit. Cest en effet la tension entre ces deux lments qui explique la volont de faire

    voluer la culture de gestion des moyens vers une logique de programmes et dobjectifs et,

    pour ce faire, de recourir aux outils dvelopps dans les entreprises pour rpondre des

    proccupations similaires4.

    1.2. Les facteurs internes

    Le dveloppement doutils de management et de contrle dans les organisations

    publiques tient, en effet, llargissement de leurs missions, leur ouverture de nouveaux

    partenaires et la modification de leurs modalits de fonctionnement.

    2 Dcret n 2-01-2676 du 31 dcembre 2001, publi au BO n 4965 bis du 31-12-2001, p. 1492.3 Minefi, PLF 2007 les grandes orientations. De mme, le comit interministriel daudit des programmesindiquait, dans son rapport dactivit de novembre 2006, que le pilotage par la performance [requrait] que [] les responsables de programmes [soient dots] doutils de contrle de gestion .4 Chatelain-Ponroy S. (2005), Srie 3, in Gestion comptable et budgtaire de lEtat. Les apports de la LOLF ,(co-auteur : Cellier F.), Cnam-Intec.

  • 7a. De nouvelles missions pour luniversit

    Les universits sont cres par la loi conformment l'article 46 de la Constitution.

    Les universits sont des tablissements publics dots de la personnalit morale et de

    l'autonomie administrative et financire (Article 4). Elles ont pour missions principales5 :

    la contribution au renforcement de l'identit islamique et nationale ;

    la formation initiale et la formation continue ;

    le dveloppement et la diffusion du savoir, de la connaissance et de la culture ;

    la prparation des jeunes l'insertion dans la vie active notamment par le dveloppement

    des savoir-faire ;

    la recherche scientifique et technologique ;

    la ralisation d'expertises ;

    la contribution au dveloppement global du pays ;

    la contribution la promotion des valeurs universelles.

    La diversification de leurs activits conduit parfois les organisations intgrer des

    activits marchandes qui doivent tre fiscalises. Cest le cas, par exemple, des cycles de

    formation continue (DCA et DCESS) dans les universits qui doivent tre facturs aux

    entreprises au prix du march. Cette intgration justifie doublement le besoin doutils de

    gestion. Tout dabord la fiscalisation de ces activits oblige les institutions se doter dune

    comptabilit analytique permettant disoler les cots de ces seules prestations afin den

    dterminer les rsultats pour en permettre limposition. Ensuite, ces activits marchandes,

    parce quelles ne participent pas proprement parler du cur de mission de lorganisation,

    nont vocation tre maintenues que si elles sont rentables, voire si les bnfices quelles

    permettent de dgager bnficient aux activits non marchandes. L encore, seule la mise en

    place doutils de contrle permet dclairer ces questions et de fonder un jugement sur la

    pertinence de prenniser de telles activits.

    5 Chapitre I Article 3 de la Loi n 01-00, portant organisation de l'enseignement suprieur.

  • 8b. Louverture des universits des partenaires notamment aux entreprises.

    Dans le cadre des missions qui leurs sont dvolues par la prsente loi6, les universits,

    aujourdhui, peuvent assurer par voie de convention, des prestations de services titre

    onreux, crer des incubateurs d'entreprises innovantes, exploiter des brevets et licences et

    commercialiser les produits de leurs activits. Conformment la lgislation en vigueur, et

    dans la limite des ressources disponibles dgages par ces activits, les universits peuvent,

    dans le but de renforcer leurs activits entrepreneuriales ;

    prendre des participations dans des entreprises publiques et prives, sous rserve que

    ces participations ne soient pas infrieures 20% du capital social de ces entreprises

    crer des socits filiales sous rserve que ces socits aient pour objet la production,

    la valorisation et la commercialisation de biens ou services dans les domaines

    conomique, scientifique, technologique et culturel, et que les universits dtiennent au

    moins 50% du capital social de ces filiales.

    c. La modification des modalits de fonctionnement

    Dans le cadre de l'exercice des missions qui leur sont imparties, les universits, avec la

    nouvelle rforme, jouissent de l'autonomie pdagogique, scientifique et culturelle, sous

    rserve des dispositions de la prsente loi7. Ainsi, la lame de fond de la responsabilisation,

    pousse par le mouvement du NPM, sinscrit et rpond au besoin exprim dautonomie. Elle

    tmoigne dun principe contractuel bien connu en contrle de gestion : plus dautonomie en

    change de plus de responsabilit.

    En rsum, six facteurs internes et externes expliquent, donc, le besoin de contrle de

    gestion dans les tablissements publics notamment les Universits Marocaines. Mais, ce

    besoin est une condition insuffisante. Il faut maintenant que certains facteurs soient prsents,

    cest ce que nous souhaiterons les identifier dans la section 3.

    Section 2. Approche mthodologique de la recherche et prsentation de LUAE.

    Il nous apparait, selon les approches thoriques en matire du contrle de gestion, que

    ce dernier est un besoin pour les universits, se devait confronte la ralit du terrain. Pour

    6 Chapitre I Article 7 de la Loi n 01-00, portant organisation de l'enseignement suprieur.7 Chapitre I Article 5 de la Loi n 01-00, portant organisation de l'enseignement suprieur.

  • 9ce faire, une tude qualitative caractre exploratoire a t ralise. Du fait quaucune tude

    concernant le contrle de gestion dans les universits marocaines navait encore mene, ni

    sur le plan acadmique, ni par les diffrentes instances de lenseignement suprieur.

    Il semble de faire une prsentation de la lapproche mthodologique dans un premier

    temps, puis celle lUAE8 dans un second temps.

    1. Approche mthodologique de la recherche

    1.1. La dmarche mthodologique adopte : une dmarche constructiviste

    Il existe plusieurs dmarches mthodologique en sciences sociale et plus

    particulirement en sciences de gestion : les dmarches hypothtico-dductive, empirico-

    inductive et constructiviste. La dmarche hypothtico-dductive consiste tablir des

    hypothses partir de thories existantes et vrifier ensuite sur le terrain. Inversement, la

    dmarche empirico-inductive consiste partir dune tude empirique, tablir des

    hypothses. Nous combinerons ces deux dmarches en construisant notre modle par des

    allers et retour entre thorie et terrain. Dans ce sens, notre dmarche peut tre qualifie de

    constructiviste. Ainsi daprs F.Wacheux, la dmarche constructiviste devient lune des

    possibilits de la dpasser par des allers et retours entre lempirique et le thorique 9.

    1.2. Les mthodes de recherches utilises : mthode qualitative et quantitative.

    Les choix relatifs aux collectes de donnes tiennent compte des objectifs de la

    recherche et des spcificits du contexte tudi. Il existe deux grandes catgories de mthodes

    de recueil de linformation : la mthode qualitative et la mthode quantitative. Nous avons

    opt dutiliser les deux dmarches (qualitative et quantitative) qui, dans notre cas, se

    compltent. Les deux types de mthodes prsentant des avantages et des inconvnients, leur

    utilisation la fois permettra daugmenter la validit et la fiabilit de la recherche.

    Nous souhaiterons, dans un premier temps, mettre en uvre ltude qualitative en

    utilisant la technique de lentretien semi directif. Cette tape, de vise exploratoire et

    descriptive, nous permettra davoir connaissance du milieu de lenseignement suprieur en

    gnral et du milieu universitaire en particulier. De plus, elle permettra la prparation du

    questionnaire de lenqute quantitative.

    8 Il sagit de lUniversit Adelmalek Essadi situe au nord ouest du Maroc.9 Wacheux Frdric, Mthodes qualitatives et recherche en gestion , Economica, 1996. P.156.

  • 10

    Ainsi lenqute quantitative sera mene, dans un second temps, par un questionnaire

    destin toutes les Universits Marocaines (15 Universits). Le but de cette enqute sera

    dune part descriptif, en complment des rsultats de ltude qualitative et dautre part

    confirmatoire du modle qui sera labor.

    Schma rsumant la mthodologie de recherche et son ordre chronologique

    1.3. Positionnement pistmologique:

    Les recherches en contrle de gestion sont nombreuses, ce qui amen de la part de

    certains auteurs des tentatives de regroupement des travaux existants. Il y a diffrentes faons

    de classer les travaux, notamment en fonction de leurs dimensions tlologique,

    mthodologique ou pistmologique10. Nous nous intressons plus particulirement cette

    dernire et plus prcisment son caractre pragmatique. A ce niveau, il semble se dgager

    deux courants principaux de recherche, lun bas sur le paradigme positiviste11, lautre sur le

    paradigme constructiviste12 (phnomnologique).

    1.3.1. Le paradigme positiviste : est n au 19me sicle, il constitue la science

    dominante dans beaucoup de discipline. Comme le souligne F.Wacheux, La connaissance,

    selon ce paradigme, se base sur lobservation et lexprience des faits sociaux, considrs

    10 Selon Thitart et al. L'pistmologie a pour objet l'tude des sciences. Elle s'interroge sur ce qu'est la science en discutant de la nature, de la mthode et de la valeur de la connaissance ... Tout travail de recherche repose, en effet, sur une certaine vision du monde, utilise une mthode, propose des rsultats visant prdire, prescrire, comprendre, construire ou expliquer ... "chapitre 1", Mthodologie de recherche en management, Edition Dunod, 2003.

    11 La connaissance produite par les positivistes est objective et a contextuelle dans la mesure o elle correspond la mise jour de lois, dune ralit immuable, extrieure lindividu et indpendante du contexte dinteractions des acteurs . Cit par Thitart et al Edition Dunod, 2003.

    12 La connaissance produite par les constructivistes est de contribuer construire, avec les acteurs, la ralit sociale; Les individus crent leur environnement par leur pense et leurs actions, guids par leurs finalits .Cit par Thitart et al Edition Dunod, 2003

    Etude qualitative

    exploratoire

    Rsultats de ltude

    qualitative (Proposition du

    modle)

    Enqute quantitative par questionnaire

    vise descriptive et confirmatoire

    Rsultats de lenqute

    quantitative

    Etude qualitative

    Phase IIPhase I

    Etude quantitative

  • 11

    comme des choses 13. Dans la mesure o le travail de recherche se droule selon un schma

    linaire suivant :

    Ces dernires annes, cette approche est de plus en plus remise en cause dans les

    sciences sociales car les problmes sociaux et humains ne se posent pas dans les mmes

    termes que les problmes des sciences exactes. Limprvisibilit et linstabilit des

    comportements se sont, selon F.Wacheux14, deux lments qui caractrisent plus les socits

    et les groupes humains que lirrversibilit et la rationalit. Dans un contexte de plus en plus

    complexe, les thories universalistes, ou the one best way, ne permettent pas de rsoudre les

    problmes contingents.

    1.3.2. Le paradigme constructiviste :

    Le paradigme constructiviste a une attitude ouverte de recherche, plutt quavec un

    paradigme dfinitif (Positiviste). C'est--dire il existe plusieurs attitudes constructivistes. La

    seule chose commun, comme le prcise F.Wacheux, cependant, est la manire de se

    comporter et de penser en sujet, des objet par lexprience15. La dmarche constructiviste

    a, donc, pour objectif dexpliquer la ralit tout en laborant une reprsentation, comme le

    souligne F.Wacheux o le chercheur produit des explications, qui ne sont pas la ralit,

    mais un construit sur une ralit susceptible de lexpliquer16.

    Des auteurs ont propos des classifications, comme par exemple Henri Bouquin. Ce

    dernier identifie deux paradigmes utiliss lors des recherches en contrle de gestion :

    Le paradigme structuro-fonctionnaliste : dans ce paradigme positiviste,

    lorganisation et ses systmes de contrle sont considrs comme un organisme qui

    sadapte son environnement concurrentiel et technologique. Lanalyse du contrle de

    gestion est contingente. Autrement dit ,le contexte dtermine le type de contrle de

    gestion et son volution ;

    Le paradigme interprtato-constructiviste : contrairement au prcdent, ce

    second paradigme accorde une place centrale au comportement humain dans la

    dfinition des systmes de contrle de gestion. Henri Bouquin regroupe ainsi des

    13 Wacheux Frdric op. cit. p 39.14 Wacheux Frdric op. cit. p 40.15 Wacheux Frdric op. cit. p 43.16 Wacheux Frdric op. cit. p 43.

    Thorie Hypothse ThorieGnralisation Observation

  • 12

    travaux qui mettent en avant les relations entre acteurs au sein des organisations. Ce

    paradigme rejette donc lide dun dterminisme environnemental, les outils se

    dfinissant partir de facteurs sociaux internes. Les relations entre individus ou

    groupes, tels que les conflits, dterminent le type de contrle de gestion et son

    volution.

    Notre recherche se situera la croise de ces deux paradigmes. En effet, contingente

    avec la mise en vidence de variables environnementales telles que la contractualisation, les

    pressions financires extrieures ou limportance de la comptition entre universits, elle

    prendra galement en compte linfluence des acteurs en conflit, limportance de leurs

    interprtations et de leur libert daction. (Marge de manuvre des Prsidents).

    2. La prsentation de lUAE.

    2.1. Aperu sur lUAE.

    LUniversit Abdelmalek Essadi a t cre en novembre 1989, cest une universit

    du nord - ouest du Maroc. Situe au cur de la rgion Tanger-Ttouan, elle comporte, outre

    la Prsidence, cinq Ecoles et six Facults dont la Facult Poly-disciplinaire de Larache.

    Prsente dans trois villes (Tanger, Ttouan et Larache) et cinq campus, leffectif de ses

    tudiants slve, en anne 2010, plus de 29 000 avec un encadrement comportant 750

    enseignants - chercheurs et 500 techniciens et administratifs17. Ses formations initiales et

    continues sadressent tous les publics. En dehors des sciences mdicales, tous les grands

    domaines de la connaissance sont reprsents : droits, sciences conomiques, lettres et

    sciences humaines, sciences et technique, etc.

    Pluridisciplinaire, lUAE offre une large gamme de formations accrdites dans de

    nombreux champs disciplinaires et tous les niveaux. La formation lUAE est

    essentiellement organise selon la nouvelle architecture pdagogique de lenseignement

    suprieur LMD (Licence - Master - Doctorat) et est organise en 3 domaines : Sciences et

    Techniques ; Sciences Humaines et Sociales, Droit, Economie et Gestion.

    17 Rapport dauto-valuation de lUniversit Abdelmalek Essadi en septembre 2010.

  • 13

    La Recherche est, dsormais, structure au sein de 4 CED, 18 laboratoires, 7groupes et

    78 quipes de recherche accrdits par le Conseil de lUniversit (CU)18.

    A linstar de toutes les universits marocaines, lUAE sest inscrite dans ce grand

    chantier dappui la rforme appele Programme durgence et organis autour de six

    objectifs majeurs : lextension de loffre de formation et la rhabilitation de loffre actuelle;

    ladquation entre les formations dveloppes et les besoins sectoriels; lamlioration du

    rendement interne et externe; lamlioration des prestations sociales; le renforcement des

    comptences du personnel et la promotion de la recherche scientifique.

    2.2. Organisation de lUAE

    Conformment la loi 01.00 et l'article 46 de la Constitution, cest un tablissement

    public dot de la personnalit morale et de l'autonomie pdagogique, administrative et

    financire.

    2.2.1. Au niveau de la Prsidence de lUAE :

    a. Le prsident : pilotage

    L'Universit est dirige par le Prsident pour une priode de quatre annes. Il est

    choisi, aprs appel ouvert aux candidatures, parmi les candidats qui prsentent notamment un

    projet de dveloppement de l'universit. Il dlgue tout ou partie de ses pouvoirs

    d'ordonnateur aux chefs d'tablissement universitaires pour des domaines relevant de leurs

    comptences. Il est assist de deux vice-prsidents et d'un secrtaire gnral.

    b. Conseil de lUAE : instance de dcision

    Le CU est administr par un conseil qui comprend 58 membres (le Prsident de

    l'UAE, 4 reprsentants des autorits lues et locales, 7 reprsentants des secteurs conomiques

    et sociaux, 3 reprsentants lus des enseignants-chercheurs de chaque tablissement; 3

    reprsentants lus des personnels administratifs et techniques de l'UAE ; 3 reprsentants lus

    des tudiants de l'UAE ; les chefs d'tablissement universitaire de lUAE ; un chef

    d'tablissement d'enseignement suprieur priv). Le CU est investi de tous les pouvoirs et

    attributions ncessaires l'administration de lUniversit. Sont issus du CU les organes

    suivants :

    18 Voir les deux rapports : rapport dauto-valuation de lUAE, septembre 2010 et rapport de lvaluation externe, novembre 2010.

  • 14

    1. Conseil de gestion;

    2. Commission pdagogique de l'Universit;

    3. Commission de la recherche scientifique et de la coopration;

    4. Commission des affaires sociales, culturelles et sportives;

    5. Commission du suivi des rglements intrieurs (Ad hoc).

    Le conseil de lUAE se runit priodiquement (en moyenne deux runions par

    semestre). Le prsident et son quipe prsidentielle veille, par la suite, appliquer les

    orientations et les dcisions du conseil.

    2.2.2. Au niveau des tablissements de lUAE :

    a. Le chef dtablissement aid par ses adjoints et le secrtaire gnral

    b. Conseil de ltablissement dont sont issus les organes suivants :

    1. Commission de suivi du Budget;

    2. Commission pdagogique;

    3. Commission de la recherche scientifique et de la coopration;

    4. Commission des affaires sociales, culturelles et sportives;

    5. Commissions ad hoc spcifiques.

    Tous ces organes sont rgis par des rglements internes adopts par le CU et vis par

    le ministre de tutelle.

    2.2.3. Les services de lUAE : rpartition des attributions

    Etant donn que le statut des personnels des universits, ainsi que leur rgime

    indemnitaire fixs par la loi 01.00 dans son article 17, ne sont encore tabli, lUAE ne

    dispose daucun organigramme officiel mais procde par le biais dorganigrammes

    fonctionnels qui incluent les services suivants :

    Services centraux au niveau de la Prsidence :

    Le Prsident avec son secrtariat et les chargs de missions ;

    Vice-prsidence charge de la Recherche Scientifique comprenant une division

    et deux services ;

    Vice-prsidence charge des Affaires pdagogiques, culturelles, sociales et

    sportive comprenant une division et deux services ;

  • 15

    Le Secrtariat gnral comprenant deux divisions : la premire des ressources

    avec quatre services et lautre des affaires conomiques et financires

    avec quatre services;

    Services communs : Centre des Ressources Informatiques (Apoge, ENT, PMB, etc.),

    Gestion du Patrimoine, etc.

    Services au niveau des tablissements :

    le Dcanat ou la Direction ;

    vice ou adjoints du chef dtablissements chargs de la Pdagogie et de

    la Recherche Scientifique comprenant les services : Affaires

    pdagogiques, Documentation, Recherche & Dveloppement,

    Coopration et partenariat, Interface, Formation continue;

    le Secrtariat gnral comprend les services : Affaires estudiantines,

    Ressources Humaines, Gestion Financire et Comptable, Affaires

    culturelles sociales et sportives, Informatique;

    les dpartements.

    Le guide dentretien a fait lobjet dun test auprs dun secrtaire gnral dun

    tablissement universitaire. A lissu de ce test, plusieurs sous-thmes ont t reformuls,

    dautres ont t rajouts. Ceci nous a permis de mieux apprhender notre terrain de recherche.

    Il reprend les grands axes de la problmatique de la recherche. Il est compos de 4 thmes

    principaux (voir le tableau 2 en annexe) diviss en sous thmes

    Section 3. Les rsultats de ltude qualitative et proposition du modle

    Les entretiens, que nous avons men, ont permis de recueillir des informations

    relatives aux pratique de contrle de gestion dans lUAE. Les objectifs principaux taient de

    connaitre ltat des lieux, comprendre et expliquer en vue de prparer le questionnaire

    denqute pour passer, enfin, la phase II, cest dire la dmarche quantitative. Seront

    exposs successivement, dans cette section, les rsultats de ltude qualitative ainsi les

    conclusions globales concernant :

    Les pratiques de contrle de gestion en contexte de contractualisation dans

    lUAE ;

  • 16

    Les contrles exercs au sein de lUAE (Contrle lgal, contrle de la tutelle,

    contrle interne, etc.) ;

    Les obstacles de la mise en place du contrle de gestion dans lUAE ;

    Les facteurs dmergence de la pratique du contrle de gestion dans lUAE.

    Et nous souhaiterons, la fin de cette section, de proposer un modle relatif la mise en

    place de contrle de gestion au sein des UM.

    I. Les pratiques de contrle de gestion en contexte de contractualisation dans lUAE.

    Daprs ltude qualitative, lUAE ne possde pas un service ddi au contrle de

    gestion, elle nutilise ni la comptabilit gnrale ni la comptabilit analytique sauf

    actuellement, il y a des formations, sur des logiciels en comptabilit gnrale tel que SAGE

    ainsi la comptabilit analytique, organises au profit des chefs de service conomique de

    lensemble des tablissements universitaires y compris le chef de service conomique de la

    prsidence. Apparemment, cette tendance vers la mise en place de ces deux outils, est un

    signe dmergence de la pratique du contrle de gestion.

    Cependant, ceux-ci nimplique pas quil nexiste pas des pratiques de contrle de

    gestion au sein de lUAE, car quavec la signature19 des contrats de dveloppement entre

    lEtat et les universits, pour mettre en uvre ces contrats, un dispositif de suivi valuation

    est labor qui a pour objectif davoir une visibilit sur lvolution des ralisations et

    information sur les points de blocage en vue dy remdier. Il sarticule autour des axes

    suivants :

    des comits de suivi et dvaluation:

    o un comit interne au niveau de lUniversit ; o un comit central au niveau du Ministre.

    un reporting priodique:

    o Un rapport dtape sur ltat davancement des projets en cours, les difficults rencontres et les propositions de mesures pour les surmonter ;

    o Un plan daction annuel ;o Un rapport annuel sur le bilan des ralisations physiques et comptables des

    projets, des mesures et des actions prvues ;

    19 Signature devant Sa majest le Roi de 17 contrats de dveloppement entre lEtat et les 15 universits, le CNRST et lONDOUSC. (Agadir, 6 octobre 2009).

  • 17

    o Une batterie dindicateurs de suivi (frquence semestrielle).

    Le dispositif de suivi-valuation entre les trois niveaux suivants : Central (Ministre de

    lEnseignement Suprieur), Universit (prsidence), Etablissements Universitaires (Facult,

    Ecole)20. Il sest concrtis par un rfrentiel des indicateurs de suivi, qui sont au nombre

    de 289 indicateurs voir le tableau ci-dessous :

    Tableau : Rfrentiel des indicateurs de suivi

    Type Dsignation Nombre Expression

    IPU Indicateurs Principaux de niveau Universit108 Indicateurs consolids au niveau de

    luniversit

    IPE Indicateurs Principaux de niveau Etablissement 100Indicateurs renseigner au niveau de

    ltablissement

    IBE Indicateurs de Base 81

    Ncessaires : Soit la consolidation des valeurs des

    indicateurs de suivi au niveau global tablissement et universit.

    Soit pour le renseignement sur une situation intermdiaire indispensable latteinte dun

    rsultat final.Source : Recueil des interventions lors dun sminaire international sur lautonomie de luniversit:

    expriences nationales et internationales, jeudi 30 septembre 2010 Rabat, page 21.Lors des entretiens mens avec les diffrents interlocuteurs, nous avons constat, en

    labsence dun service de contrle de gestion au sein de lUAE, que les pratiques de contrle

    de gestion sont disperses entre les services centraux (Prsident, les deux vices prsidents et le

    secrtaire gnral) au niveau de la prsidence, les services communs (Centre des Ressources

    Informatiques, Gestion du Patrimoine) et les services au niveau des tablissements

    universitaires (les doyens ou les directeurs, les vices directeurs ou doyens et les secrtaires

    gnraux).

    La dmarche qualitative entreprise fait apparaitre que les pratiques de contrle de

    gestion mises en place au sein de lUAE, lheure actuelle, se sont sous forme des indicateurs

    et des tableaux de bord avec la perspective de la mise en place des autres outils tel que la

    comptabilit analytique et la comptabilit gnrale21. Il sagit donc dun contrle de gestion

    classique dans sa phase embryonnaire c'est--dire absence totale de toute pratique du nouveau

    contrle gestion (pilotage ax sur les activits).

    20 Voir lannexe schma 121 Un plan comptable universitaire est en cours de validation par la CNC. Ainsi un Progiciel de Gestion Intgr

    pour la gestion des affaires conomiques et la gestion des ressources humaines dans lUAE est en cours dinstallation.

  • 18

    Le recours des pratiques classiques du contrle de gestion (tableau de bord,

    indicateurs, plan oprationnel) peut sexpliquer par le caractre rptitif et routinier de la

    majorit de loffre de formation de lUAE, ainsi par laccroissement de lincertitude, degr de

    complexit et de linstabilit de lenvironnement.

    La relation complexit / incertitude influe sur la structure des organisations. Elle peut

    tre rsume par le tableau suivant :

    INCERTITUDE

    COMPLEXITEForte faible

    Forte Organisation matricielleOrganisation de type fonctionnelle

    FaibleOrganisation de type

    divisionnelleOrganisation pyramidale

    Lincertitude demeure faible de luniversit UAE dans la mesure o cette dernire

    volue dans un environnement faiblement instable car les UM sont quasi monopole de loffre

    de la formation, en consquence, la concurrence est quasiment nulle. Cest la raison pour

    laquelle quelle conserve une structure de type fonctionnelle. La dite structure semble encore

    adapte aux missions qui lui sont confies.

    Nous estimons que lutilisation des indicateurs et des tableaux de bord au sein dUAE

    sexplique par son engagement sur lobligation des objectifs raliser. Une hypothse, dans

    ce cadre, peut smerger, cest que la contractualisation Etat- Universit favorise de manire

    directe lmergence des pratiques de contrle de gestion.

    II. Les contrles exercs au sein de lUAE.

    2.1. Contrle de lEtat22 :

    LUAE, comme tout tablissement public, est soumise imprativement des contrles

    lgaux. Les entretiens nous indiquent quil existe diffrents formes de contrles, nous citons

    notamment le contrle financier et le contrle comptable que nous pouvons les qualifier des

    contrles permanents, par contre, le contrle de linspection gnrale des finances et le

    contrle juridictionnelle comme des contrles ponctuels.

    22 Pour plus de dtail propos des contrles dit Etatique voir le chapitre II section 1 de cette thse.

    UAE

  • 19

    Les diffrentes contrles qui sexercent sur lUAE, malgr quils ont des natures

    diffrentes et ont chacun sa mthode de recherche, visent tous le mme but, savoir protger

    les deniers publics et mettre lordre dans leur utilisation et dans leur gestion.

    Vu ces diffrence, les contrles de lUAE ne sont pas orients vers un contrle de

    rsultat ou de performance. Quant le contrle de gestion, est une dmarche tout fait

    diffrente au contrle de lEtat, mais il ne lexclue pas. Il ne lui est pas contradictoire, ni

    constituant un double emploi. Ce sont deux dmarches qui se compltent. Ainsi avec la

    rforme du contrle financier de lEtat, que les tablissements publics en gnral et les

    universits en particulier, sont tous censs de disposer les instruments suivants23 :

    L'existence d'outils organisationnels formaliss et approuvs : manuel

    d'organisation, manuels de procdures et statut du personnel ;

    L'existence d'outils de gestion fiables : comptabilit gnrale (certifie), comptabilit

    analytique et comptabilit prvisionnelle (plan pluriannuel) ;

    L'existence d'un systme gnral de contrle performant : audit interne, contrle

    interne et audit externe.

    Les tablissements qui remplissent ces conditions vont tre soumis au contrle

    daccompagnement (contrle a postriori) sinon au contrle pralable (contrle a priori). Lors

    des entretiens, nous avons constat que ces points dans lUAE constituent les axes majeurs de

    mise niveau pour satisfaire les diffrents critres d'ligibilit au contrle d'accompagnement.

    2.2. Dispositif de contrle interne au sein de lUAE :

    Notre tude qualitative nous a permis de constater que le contrle interne, pour les UM

    en gnral et lUAE en particulier, est une obligation lgale, car en vertu de la loi 69-00

    relative au contrle financier de lEtat, les UM doivent dvelopper leur contrle interne. Or, le

    service de contrle interne nest pas prsent dans lUAE, Les attributions et lorganisation

    des tablissements ne sont pas formalises, chaque tablissement fonctionne selon ses besoins

    et ses ralits dicts par ses exigences et ses spcificits.

    23 La loi n 69-00 relative au contrle financier de l'Etat sur les entreprises publiques ou autres organismes

  • 20

    Dans lattente dun organigramme administratif reconnu par le ministre de tutelle, les

    tablissements disposent dun organigramme fonctionnel (nest pas officiel) rpondant leurs

    exigences24.

    Les procdures de gestion de lensemble des tches administratives ne sont pas encore

    toutes formalises lexception de certaines tches (gestion de la scolarit, bibliothque,

    concours,...).

    Certaines procdures restent cependant partiellement applicables, mais il existe des

    manuels de procdures surtout lgales, par exemple le manuel de procdure pour les

    oprations effectues par le service des affaires conomiques25.

    Nous estimons que lmergence du contrle de gestion est lie au degr de

    dveloppement du contrle interne, tant que ce dernier est moins dvelopp dans lUAE, un

    retard sera marqu au niveau des pratiques de contrle de gestion. Autrement dit, le contrle

    interne est une condition de limplantation dun systme de contrle de gestion efficace, car

    cest le contrle interne qui permet de sassurer de la qualit des informations collectes qui

    seront exploites, en dernier ressort, par le contrle de gestion.

    2.3. Lvaluation de lUAE:En vertu de la loi 01-00 Le systme de l'enseignement suprieur est soumis, dans sa

    globalit, une valuation rgulire, portant sur sa rentabilit interne et externe, et touchant

    tous les aspects pdagogiques, administratifs et de recherche. Cette valuation se basera, en

    plus des audits pdagogiques, financiers et administratifs, sur l'auto-valuation de chaque

    tablissement d'ducation et de formation et le sondage priodique des avis des acteurs

    ducatifs et de leurs partenaires, dans les milieux du travail, de la science, de la culture et des

    arts. (..) 26. Lvaluation devient donc une exigence impose par la loi et aussi loccasion

    de se conformer au contrat du plan durgence 2009-2012, qui encourage linstauration de la

    culture et des pratiques dvaluation. Finalement cest un indicateur de la bonne gouvernance,

    en vue dune reconnaissance externe et dune meilleure image de marque.

    24 Rapport annuel de dcembre 2010, relatif au suivi de la mise en uvre du contrat de dveloppement de luniversit 2009-2012.

    25Lexistence de manuel de procdure, titre dexemple, pour lorganisation de service des affaires conomiques (appel doffre) et pour les modalits de recrutement au niveau de service du personnel. Cest parce que se sont des procdures imposes par la loi.

    26 Article 77 titre IV de la loi n01-00 portant organisation de lenseignement suprieur.

  • 21

    Lors de la dmarche qualitative, nous avons not que lUAE raliser deux

    valuations27 : une auto-valuation conduite par lUAE (une quipe prsidentielle) suivie par

    une valuation externe par une quipe compose par trois experts indpendants. Lvaluation

    porte sur les lments suivants : Organigramme, pilotage des missions fondamentales,

    structures et outils de gestion, vie tudiante, relations extrieures et internationales, identit de

    lUAE et communication externe et rforme de lenseignement suprieur (loi 01-00).

    Nous estimons que la ralisation de ces valuations, au sein de lUAE, est un signe et

    un moyen de sensibiliser les acteurs la culture dvaluation et aussi loccasion pour

    surmonter les rsistances internes (la persistance dun esprit facultaire et des conservatismes,

    une forte culture cole, un ingal investissement des quipes de direction des tablissements).

    Enfin, nous soulignons que les deux rapports dvaluation insistent sur le dveloppement des

    systmes dinformations et la dmarche qualit au sein de lUAE, ces deux lments

    constituent, notre intuition, un terrain culturel pour le dveloppement des pratiques de

    contrle de gestion dans les universits.

    III.Les obstacles de la mise en place du contrle de gestion dans lUAE.

    Le contrle de gestion nest pas prsent dans lUAE. Lors des entretiens, diffrents

    obstacles ont t mentionns ayant pour effet de bloquer ou de retarder lmergence et le

    dveloppement du contrle de gestion. Seront distingus les obstacles rsultant des

    spcificits de secteur public et les obstacles rsultant des caractristiques propres de lUAE.

    3.1. Les obstacles rsultant des spcificits de secteur public.

    Le contrle de gestion sest initialement dvelopp dans le secteur priv. La

    transposition du contrle de gestion vers le secteur public nest pas chose facile. Les obstacles

    au contrle de gestion dans le secteur public ont t largement dvelopps par Patrick

    GILBERT28, CHARPENTIER29..... Pour lUAE, nous soulevons deux principaux obstacles

    suivants :

    - Difficults lis aux objectifs, aux moyens et aux rsultats ;

    - Dimension culturelle et absence dun systme de motivation.

    27 Voir les deux rapports : rapport dauto-valuation de lUAE, septembre 2010 et rapport de lvaluation externe, novembre 2010.28 P.GILBERT, le contrle de gestion dans les organisations publiques , les Editions dOrganisation, 1980. Et

    aussi dans son ouvrage de Tableau de bord pour les organisations publiques , Edition DUNOD 200929 Michel Charpentier, Philippe Grandjean, Secteur public et contrle de gestion, Edition Organisation 1998.

  • 22

    3.2. Les obstacles rsultant des caractristiques propres de lUAE

    Les entretiens ont fait apparaitre les obstacles suivants : la rsistance au changement,

    absence du systme comptable et lignorance de limportance du contrle de gestion.

    3.2.1. La rsistance au changement.

    Passer dune logique de moyens une logique de rsultat entraine, de la part de

    certaines responsables, des rsistances qui peuvent bloquer ou retarder le dveloppement dun

    systme dinformation tel que le contrle de gestion. Cest plutt une inertie quune relle

    opposition, autrement dit cest une rsistance passive qui se manifeste par la non implication

    de certaines quipes de direction des tablissements universitaires.

    3.2.2. Absence du systme comptable.

    Daprs les entretiens, il nexiste ni comptabilit gnrale ni comptabilit analytique,

    mais un plan comptable universitaire est labor, actuellement, il est entre les mains de la

    CNC pour sa validation, selon un interlocuteur, il y a deux obstacles majeurs peuvent retarder

    la mise en place de la comptabilit gnrale savoir :

    - Le transfert de la proprit foncier : certaines immobilisations de

    lUAE (constructions, terrains, btiments) sont encore entre les mains de la

    tutelle (Ministre de lenseignement suprieur) car le budget dinvestissement,

    avant la rforme, tait centralise c'est--dire tait gr par la dite ministre.

    - Lamortissement des immobilisations : dans le but de rpertorier lensemble des

    lments qui entre dans la proprit de lUAE, un problme a t soulev, cest le

    manque dinformations concernant les dates dacquisitions des immobilisations,

    leurs valeurs dorigine et mme parfois leurs numros didentification. Ceux-ci

    posent le problme de constatation de la dprciation des immobilisations, c'est--

    dire la difficult de calculer les dotations aux amortissements.

    Enfin, la mise en place surtout de la comptabilit gnrale au sein de lUAE constitue,

    selon notre impression, la base partir de laquelle tous les outils du contrle de gestion seront

    faciles mettre en uvre.

    IV.Les facteurs dmergence de la pratique du contrle de gestion dans lUAE.

  • 23

    Les entretiens font apparatre unanimement un besoin de contrle de gestion bas sur

    les deux logiques dmergence et de dveloppement du contrle de gestion, une logique

    interne et une logique externe, que nous avons clarifi dans la partie thorique30. Mais le

    besoin nest pas suffisant. Des facteurs favorables sont ncessaires pour contrebalancer les

    obstacles. Vont tre dvelopps : Le rle de la politique (Prsident), linfluence de la

    contractualisation (plan durgence) et linsuffisance des contrles de lEtat.

    4.1. Limportance de la politique (Prsident).

    Nous soulignons que le rle du prsident est trs important dans la mesure o la loi 01-

    00 prcise leurs attributions31. Il a le pouvoir de nommer et daffecter l'ensemble des

    enseignants-chercheurs et des personnels administratifs et techniques dans les tablissements

    universitaires, dans les services d'universit et dans les services communs de l'universit. Lors

    des entretiens, le contenu et le ton propos traduisant la dfrence du personnel lgard du

    prsident, qui apparaissent comme tout puissant. Notons que les rles de conseil

    duniversit, les vice-prsidents et le secrtaire gnral ont t peu souligns. De fait, selon la

    loi, le Prsident a en charge lorganisation de lUAE et le contrle de gestion rentre dans ce

    champ. Enfin de compte, cest le prsident qui a le pouvoir de prendre la dcision :

    de crer ou non un service de contrle de gestion ;

    de recruter les personnels ayant la comptence en contrle de gestion.

    4.2. Linfluence de la contractualisation (Programme dUrgence).

    Dans lobjectif dacclrer et de parachever la mise en uvre de la rforme de

    lenseignement suprieur, deux types de contrats ont t sign pour une priode de quatre

    annes de 2009 2012:

    Un contrat externe a t sign entre lUAE et lEtat ;

    Un contrat interne a t sign entre la prsidence avec les tablissements de lUAE.

    Ainsi la mise en uvre du Programme durgence se base sur une dmarche Projet ,

    la Contractualisation par objectif et la rpartition quitable des moyens. Les grands axes

    sont32 :

    30 Voir Chapitre II section 2.31 Article 16 titre I de la loi n01-00 portant organisation de lenseignement suprieur.32 Rapport dauto-valuation de lUAE, septembre 2010.

  • 24

    contrat dobjectif avec indicateurs de rsultats ;

    programmation concerte des moyens avec un budget global sur 4 ans de

    599 442 145 ,00 DH et 189 postes budgtaires ;

    Le dispositif de suivi et de ralisation;

    auto-valuation;

    rapport annuel sur la ralisation physique et financire des actions;

    valuation mi-parcours et en fin de contrat.

    Lors de notre dmarche qualitative, les interlocuteurs ont not la contractualisation

    comme un lment favorable. En effet, le processus de contractualisation entraine de mettre

    en place des outils adquats (tel que les indicateurs, les tableaux de bord...etc.) pour atteindre

    les objectifs. Le contrle de gestion semble pratiquement comptent.

    4.3. Linsuffisance des contrles de lEtat.

    Les systmes des contrles de lEtat sont insuffisants pour mettre lorganisation sous

    tension. Cette rflexion nous a t faite pour justifier la ncessit de systmes dinformation

    tels que le contrle interne, la dmarche qualit ou le contrle de gestion. La gestion de

    lUAE est en effet contrle, en outre de la tutelle, par le Ministre de Finance (contrle

    financier, contrle comptable et lIGF) et la cour des comptes. Or, ces contrles nentrainent

    pas de dynamique interne, car ils sont des contrles de la conformit et de la lgalit des

    oprations financire au sein de lUAE.

    Dans cette section, les rsultats synthtiques de ltude qualitative ont t exposs.

    Cette tude nous a permis de mieux comprendre le fonctionnement des universits et les

    obstacles et les facteurs dmergence et de dveloppement des pratiques de contrle de

    gestion dans lUAE. Les conclusions sont les suivantes :

    - Il nexiste pas un service de contrle de gestion au sein de lUAE, mais il existe ses

    pratiques ;

    - Il existe un besoin de contrle de gestion qui peut sexpliquer par des facteurs

    environnementaux et des facteurs organisationnels ;

    - La contractualisation favorise lmergence des pratiques de contrle de gestion tel que

    les indicateurs et les tableaux de bord ;

    - Le contrle de gestion est un contrle classique dans sa phase embryonnaire ;

  • 25

    - Absence du systme comptable (il nexiste ni comptabilit gnrale ni comptabilit

    analytique) peut retarder le dveloppement du contrle de gestion dans lUAE ;

    - Le rle du Prsident est un facteur dterminant dans la dcision de mise en place du

    contrle de gestion et son dveloppement ;

    - Il existe diffrent systmes de contrle connexes au contrle de gestion dans lUAE, tel

    que le contrle interne, la dmarche qualit ou la certification. Il exister un lien entre le

    dveloppement du contrle interne et le dveloppement du contrle de gestion ;

    Les rsultats de cette tude vont nous servir pour llaboration dun questionnaire qui

    sera destin lensemble des Universits Marocaines (15 universits) dans le cadre dune

    tude quantitative.

    V. Proposition et hypothses du modle relatif la mise en place de contrle de

    gestion dans les UM.

    1. Proposition dun modle relatif la mise en place de contrle de gestion dans les

    UM

    Notre modle, qui sera propos, est contingent dans la mesure o il est propre aux

    Universits Marocaines. Il devra avoir un aspect explicatif et un aspect prdictive cest adire

    permettre laction. Comme le prcise H.BOUQUIN modliser cest choisir de privilgier

    certains aspects du rel que lon dcrit de faon formalise pour faire apparatre des

    relations dinterdpendance, permettant si possible de prvoir lvolution des variables

    retenues et/ou de leurs relations33. Le modle dmergence du contrle de gestion dans les

    UM sarticule sur deux niveaux : la ncessit de contrle de gestion et les facteurs

    dmergence de contrle de gestion.

    Le besoin de contrle de gestion est une condition ncessaire pour la mise en place du

    contrle de gestion dans les tablissements publics notamment les UM. Mais, ce besoin est

    une condition insuffisante. Il faut maintenant que certains facteurs soient prsents.

    33 H.BOUQUIN, les fondements du contrle de gestion, Edition PUF, 1997, p.30. Cit par Laurent SPANG, la modlisation de lvolution du contrle de gestion dans une organisation , Thse de doctorat soutenue en 2002.

  • 26

    Le schma suivant prsente notre modle

    Nous pensons qu long terme, sous linfluence de ces facteurs, toutes les Universits

    Marocaines adopteront le contrle de gestion. En effet, les conditions favorables au contrle

    de gestion sont une fonction croissante du temps. Ainsi, par exemple, avec le temps :

    - le contrle interne va se dvelopper ;

    - le systme dinformation (surtout la mise en place de progiciel de gestion intgre

    Sage X3 pour la gestion financire et comptable pour les universits marocaines)

    va saccroitre,

    - la crainte, pour une universit, dtre isole, de ne pas tre dans le mouvement (effet

    de mimtisme), va saccroitre ;

    - avec la cration des nouvelles universits prives ayant une logique marchande, la

    concurrence, entre les universits publiques et prives, va devenir un facteur

    dinfluence pour ladoption de contrle de gestion ;

    - la contractualisation devient aujourdhui une ralit, ce facteur a entrain le

    dveloppement de certaines pratiques de contrle de gestion dans les UM, tel que les

    indicateurs et les tableaux de bord ainsi le dveloppement dune culture base sur la

    logique de rsultat, chose qui ntait pas avant la contractualisation.

    - La volont de la politique (prsident), cest le seul facteur que nous le considrons trs

    important dans la mesure o le seul blocage ultime pourrait provenir de la personnalit

    du Prsident de luniversit. Mais, long terme, le contrle de gestion simplantera

    Besoin en contrle de

    gestion+

    Facteursdmergence

    - La volont de la politique (Prsident)

    - La contractualisationEtat - Universit

    - Contrle interne(dmarche qualit)

    - Systme dinformation (systmes comptables)

    - Effet de mimtisme- La concurrence

    =La mise en

    place de contrle de

    gestion

  • 27

    car les pressions vont saccentuer. Les Prsidents finiront tous par adopter, soit par

    choix, soit par contrainte, le contrle de gestion.

    2. Les hypothses du modle.

    Un modle se doit dtre test. Il est donc ncessaire dmettre des hypothses qui

    seront confrontes la ralit du terrain lors de lenqute quantitative par questionnaire.

    Ces hypothses concernent les six facteurs dmergence du contrle de gestion : La

    volont de la politique (Prsident) ; la contractualisation (Etat- Universit) ; contrle interne

    (dmarche qualit) ; systme dinformation (systmes comptables) ; effet de mimtisme et la

    concurrence.

    1re hypothse

    H1. La mise en place du contrle de gestion rsulte, daprs les textes, de la dcision du

    Prsident ; c'est--dire de sa volont.

    2me hypothse

    H2. Le contrle de gestion merge et se dveloppe dans les UM suite une modification de

    lenvironnement rsultant de la mise en place de la contractualisation entre lEtat et

    Universit.

    3me hypothse

    H3. La prsence du contrle interne dans les UM est un facteur favorable lmergence des

    pratiques de contrle de gestion.

    4me hypothse

    H4. Le dploiement de Progiciel de Gestion Intgr (PGI) pour la gestion des affaires

    conomiques et la gestion des ressources humaines dans les UM est un lment favorable

    lmergence des pratiques de contrle de gestion.

    5me hypothse

    H5. Il suffit quune universit mette en place le contrle de gestion, que toutes les autres

    universits, par la crainte dtre isole, vont faire la mme chose, cest dire la mise en place

    du contrle de gestion.

    6me hypothse

    H6. La concurrence entre les universits prives et publiques est un facteur favorable

    lmergence des pratiques de contrle de gestion dans les UM.

    Enfin, nous avons propos notre modle de mise en place de contrle de gestion dans

    les universits marocaines, qui sera a priori contingent, c'est--dire propre aux universits

  • 28

    marocaines. Ce modle devra tre test afin den vrifier la validit, la procdure de test du

    modle ainsi que les rsultats seront dvelopps prochainement, ils sont en cours.

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    Wacheux Frdric, Mthodes qualitatives et recherche en gestion , Economica, 1996Annexe

    Schma 1

    Source : Recueil des interventions lors dun sminaire international sur lautonomie de luniversit: expriences nationales et internationales, jeudi 30 septembre 2010 Rabat, page 20.

    Fonction dinterlocuteur Nombre dinterlocuteurs interrogsSecrtaire gnral de la prsidence 1Secrtaires gnraux des tablissements universitaires 11Trsorier payeur 1Fond de pouvoir 2Service conomique 2Service de systme dinformation 1Comit interne de suivi et dvaluation 1

    Guide dentretien

    Thmes Sous-thmes

    1-Autonomie et

    contractualisation

    Apport de la nouvelle rforme de lenseignement suprieur en gnrale et de luniversit en

    particulier.

    Nouvelle gestion axe sur les rsultats

    Contrat Etat-universit (engagement de lEtat et de luniversit)

    La ralit dautonomie des universits avec la nouvelle rforme

    Central

    Universit

    Etablissements

    Ministre

    Secrtaire gnral

    Directeur de ples

    Coordonnateurs des projets

    Comit Central de Suivi-Evaluation

    (CCSE)

    Prsident dUniversit

    Coordonnateur dUniversit

    Chefs de projets

    Comit Interne de Suivi-Evaluation

    (CCSE)

    Coordonnateur dtablissement

    Chefs dtablissement

    Tableau 2 : Les thmes suivants ont fait lobjet de question :

    Tableau 1 : Liste des interlocuteurs

  • 31

    2-Le contrle de

    gestion

    Les contrles exercs au sein de luniversit (Contrle lgal, contrle de la tutelle, etc)

    La perception du contrle de gestion au sein de luniversit

    Pratique de contrle de gestion (comptabilit analytique, tableau de bord, etc.)

    Les obstacles et les conditions de la mise en place du contrle de gestion.

    Les facteurs dmergence de la pratique du contrle de gestion

    3-Le rle des

    diffrents acteurs

    Le prsident, la tutelle (Ministre dEnseignement Suprieur), le conseil duniversit, le

    secrtaire gnral de la prsidence, lagent comptable, etc.

    4-Linterlocuteur Fonction au sein de luniversitEtudes suivies