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Le Caractère fétiche de la marchandise et son secret

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Page 1: Le Caractère fétiche de la marchandise et son secret

Le Caractère fétichede la marchandise et son secret

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Critique de l’économie politique

Contribution à la critique

de la Philosophie du droit de HegelCritique du droit politique hégélien

Le Caractère fétichede la marchandise et son secret

Traduit de l’allemand par

, , e

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Der Fetischcharakter der Waare

und sein Geheimniß

, .

Le Caractère fétiche de la marchandise et son secret a parupour la première fois dans la deuxième édition allemande du Capital, publiée en livraisons à partir de juillet .© Éditions Allia, Paris, , .

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marchandise paraît au premier coupd’œil quelque chose de trivial et qui se com-prend de soi-même. Notre analyse a montréau contraire que c’est une chose très com-plexe, pleine de subtilités métaphysiques et d’arguties théologiques. En tant que valeurd’usage, il n’y a en elle rien de mystérieux, soitqu’elle satisfasse les besoins de l’homme parses propriétés, soit que ses propriétés soientproduites par le travail humain. Il est évidentque l’activité de l’homme transforme lesmatières fournies par la nature d’une façon à les rendre utiles. La forme du bois, parexemple, est changée, si l’on en fait une table.Néanmoins la table reste bois, une chose ordi-naire et qui tombe sous les sens. Mais dèsqu’elle se présente comme marchandise,c’est une tout autre affaire. À la fois saisissa-ble et insaisissable, il ne lui suffit pas de poserses pieds sur le sol ; elle se dresse, pour ainsidire, sur sa tête de bois en face des autresmar chandises et se livre à des caprices plusbizarres que si elle se mettait à danser.Le caractère mystique de la marchandise ne

provient donc pas de sa valeur d’usage. Il ne

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D’où provient donc le caractère énigma-tique du produit du travail, dès qu’il revêt laforme d’une marchandise ? Évidemment decette forme elle-même.Le caractère d’égalité des travaux humains

acquiert la forme de valeur des produits dutravail ; la mesure des travaux individuels parleur durée acquiert la forme de la grandeur devaleur des produits du travail ; enfin les rap-ports des producteurs, dans lesquels s’affir-ment les caractères sociaux de leurs travaux ,acquièrent la forme d’un rapport social desproduits du travail. Voilà pourquoi ces pro-duits se convertissent en marchandises, c’est-à-dire en choses qui tombent et ne tombentpas sous les sens, ou choses sociales. C’estainsi que l’impression lumineuse d’un objetsur le nerf optique ne se présente pas commeune excitation subjective du nerf lui-même,mais comme la forme sensible de quelquechose qui existe en dehors de l’œil. Il faut ajouter que dans l’acte de la vision lalumière est réellement projetée d’un objetextérieur sur un autre objet, l’œil ; c’est unrapport physique entre des choses physiques.Mais la forme valeur et le rapport de valeurdes produits du travail n’ont absolument rienà faire avec leur nature physique. C’est seule-

provient pas davantage des caractères quidéterminèrent la valeur. D’abord, en effet, sivariés que puissent être les travaux utiles oules activités productives, c’est une véritéphysio logique qu’ils sont avant tout des fonc-tions de l’organisme humain, et que toutefonction pareille, quels que soient son contenuet sa forme, est essentiellement une dépensedu cerveau, des nerfs, des muscles, desorganes, des sens, etc., de l’homme. En secondlieu, pour ce qui sert à déterminer la quantitéde la valeur, c’est-à-dire la durée de cettedépense ou la quantité de travail, on ne sauraitnier que cette quantité de travail se distinguevisiblement de sa qualité. Dans tous les étatssociaux le temps qu’il faut pour produire lesmoyens de consommation a dû intéresserl’homme, quoique inégalement, suivant lesdivers degrés de la civilisation . Enfin dès queles hommes travaillent d’une manière quel-conque les uns pour les autres, leur travailacquiert aussi une forme sociale.

. Chez les anciens Germains la grandeur d’un arpent deterre était calculée d’après le travail d’un jour, et de làson nom Tagewerk, Mannewerk, etc. (jurnale ou jurnalis,terra jurnalis ou diurnalis). D’ailleurs l’expression de“journal” de terre subsiste encore dans certaines partiesde la France.

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duits du travail et indirectement entre les pro-ducteurs. Il en résulte que pour ces derniersles rapports de leurs travaux privés apparais-sent ce qu’ils sont, c’est-à-dire non des rap-ports sociaux immédiats des personnes dansleurs travaux mêmes, mais bien plutôt desrapports sociaux entre les choses.C’est seulement dans leur échange que les

produits du travail acquièrent comme valeursune existence sociale identique et uniforme,distincte de leur existence matérielle et multi-forme comme objets d’utilité. Cette scissiondu produit du travail en objet utile et en objetde valeur, s’élargit dans la pratique dès quel’échange a acquis assez d’étendue et d’impor -tance pour que des objets utiles soient produitsen vue de l’échange, de sorte que le caractèrede valeur de ces objets est déjà pris en considé-ration dans leur production même. À partir dece moment, les travaux privés des producteursacquièrent en fait un double caractère social.D’un côté ils doivent être travail utile, satisfairedes besoins sociaux et s’affirmer ainsi commeparties intégrantes du travail général, d’un sys-tème de division sociale du travail qui se formespontanément ; de l’autre côté ils ne satisfontles besoins divers des producteurs eux-mêmes,que parce que chaque espèce de travail privé

ment un rapport social déterminé deshommes entre eux qui revêt ici pour eux laforme fantastique d’un rapport des chosesentre elles. Pour trouver une analogie à cephénomène, il faut la chercher dans la régionnuageuse du monde religieux. Là les produitsdu cerveau humain ont l’aspect d’êtres indé-pendants, doués de corps particuliers, encommunication avec les hommes et entre eux.Il en est de même des produits de la main del’homme dans le monde marchand. C’est cequ’on peut nommer le fétichisme attachéaux produits du travail, dès qu’ils se présen-tent comme des marchandises, fétichismeinséparable de ce mode de production.En général, des objets d’utilité ne devien-

nent des marchandises que parce qu’ils sontles produits de travaux privés, exécutés indé-pendamment les uns des autres. L’ensemblede ces travaux privés forme le travail social.Comme les producteurs n’entrent sociale-ment en contact que par l’échange de leursproduits, ce n’est que dans les limites de cetéchange que s’affirment d’abord les carac-tères sociaux de leurs travaux privés. Ou bienles travaux privés ne se manifestent en réalitécomme divisions du travail social que par lesrapports que l’échange établit entre les pro-

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écrit sur le front ce qu’elle est. Elle fait bienplutôt de chaque produit du travail un hiéro-glyphe . Ce n’est qu’avec le temps que l’hommecherche à déchiffrer le sens du hiéroglyphe, àpénétrer les secrets de l’œuvre sociale à laquelle il contribue, et la transformationdes objets utiles en valeurs est un produit dela société, tout aussi bien que le langage.La découverte scientifique faite plus tard,

que les produits du travail, en tant quevaleurs, sont l’expression pure et simple dutravail humain dépensé dans leur production,mar que une époque dans l’histoire dudéveloppe ment de l’humanité, mais ne dissipepoint la fantasmagorie qui fait apparaître lecaractère social du travail comme un carac-tère des choses, des produits eux-mêmes. Ce qui n’est vrai que pour cette forme deproduction particulière, la production mar-chande, à savoir : que le caractère social destravaux les plus divers consiste dans leur éga-lité comme travail humain, et que ce caractèresocial spécifique revêt une forme objective, laforme valeur des produits du travail , ce fait,

utile est échangeable avec toutes les autresespèces de travail privé utile, c’est-à-dire estréputé leur égal. L’égalité de travaux qui diffè-rent les uns des autres ne peut consister quedans une abstraction de leur inégalité réelle,que dans la réduction à leur caractère communde dépense de force humaine, de travailhumain en général, et c’est l’échange seul quiopère cette réduction en mettant en présenceles uns des autres sur un pied d’égalité les pro-duits des travaux les plus divers.Le double caractère social des travaux privés

ne se réfléchit dans le cerveau des produc-teurs que sous la forme que leur imprime lecommerce pratique, l’échange des produits.Lorsque les producteurs mettent en présenceet en rapport les produits de leur travail à titrede valeurs, ce n’est pas qu’ils voient en euxune simple enveloppe sous laquelle est cachéun travail humain identique ; tout au contraire :en réputant égaux dans l’échange leurs pro-duits différents, ils établissent par le fait queleurs différents travaux sont égaux. Ils le fontsans le savoir . La valeur ne porte donc pas

. Quand donc Galiani dit : la valeur est un rapport entredeux personnes, “la richezza é una ragione tra due per-sone ” (Galiani, Della Moneta, p. , t. du recueil de

Custodi des Scrittori classici italiani di economia politica.Part moderna, Milan, ), il aurait dû ajouter : “un rap-port caché sous l’enveloppe des choses”.

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qu’ils puissent le diriger. Il faut que la produc-tion marchande soit complètement développéeavant que de l’expérience même se dégagecette vérité scien tifique : que les travaux privésexécutés indépendamment les uns des autres,bien qu’ils s’entrelacent comme ramificationsdu système social et spontané de la divisiondu travail, sont constamment ramenés à leurmesure sociale proportionnelle. Et comment ?Parce que, dans les rapports d’échange acci-dentels et toujours variables de leurs produits,le temps de travail social nécessaire à leur pro-duction l’emporte de haute lutte comme loinaturelle régulatrice, de même que la loi de lapesanteur se fait sentir à n’importe qui lorsquesa maison s’écroule sur sa tête . La détermi -nation de la quantité de valeur par la durée detravail est donc un secret caché sous le mouve-ment apparent des valeurs des marchandises ;mais sa solution, tout en montrant que la quan-tité de valeur ne se détermine pas au hasard,

pour l’homme engrené dans les rouages et lesrapports de la production des marchandises,paraît, après comme avant la découverte de lanature de la valeur, tout aussi invariable etd’un ordre tout aussi naturel que la formegazeuse de l’air qui est restée la même aprèscomme avant la découverte de ses élémentschimiques.Ce qui intéresse tout d’abord pratiquement

les échangistes, c’est de savoir combien ilsobtiendront en échange de leurs produits,c’est-à-dire la proportion dans laquelle lesproduits s’échangent entre eux. Dès que cetteproportion a acquis une certaine fixité habi-tuelle, elle leur paraît provenir de la naturemême des produits du travail. Il semble qu’ilréside dans ces choses une propriété des’échanger en proportions déterminées commeles substances chimiques se combinent enproportions fixes.Le caractère de valeur des produits du travail

ne ressort en fait que lorsqu’ils se déterminentcomme quantités de valeur. Ces dernièreschangent sans cesse, indépendamment de lavolonté et des prévisions des producteurs auxyeux desquels leur propre mouvement socialprend ainsi la forme d’un mouvement deschoses, mouvement qui les mène, bien loin

. “Que doit-on penser d’une loi qui ne peut s’exécuterque par des révolutions périodiques ? C’est tout simple-ment une loi naturelle fondée sur l’inconscience de ceuxqui la subissent.” Friedrich Engels, Umrisse zu einerKririk der Nationalökonomie, p. , dans les Deutsch-Franzosische Jahrbücher, édités par Arnold Ruge et KarlMarx, Paris, .

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dis que du froment, un habit, des bottes serapportent à la toile comme à l’incarnationgénérale du travail humain abstrait, la faus-seté et l’étrangeté de cette expression sau-tent immédiatement aux yeux. Mais quandles producteurs de ces marchandises lesrapportent à la toile, à l’or ou à l’argent, cequi revient au même, comme à l’équivalentgénéral, les rapports entre leurs travaux pri-v é s et l’ensemble du travail social leur apparais-sent précisément sous cette forme bizarre.Les catégories de l’économie bourgeoise

sont des formes de l’intellect qui ont unevérité objective, en tant qu’elles reflètent desrapports sociaux réels, mais ces rapportsn’appartiennent qu’à cette époque historiquedéterminée, où la production marchande estle mode de production social. Si donc nousenvisageons d’autres formes de production,nous verrons disparaître aussitôt tout ce mys-ticisme qui obscurcit les produits du travaildans la période actuelle.Puisque l’économie politique aime les robin-

sonades , visitons d’abord Robinson dans

comme il semblerait, ne fait pas pour cela dis-paraître la forme qui représente cette quantitécomme un rapport de grandeur entre leschoses, entre les produits eux-mêmes du travail.La réflexion sur les formes de la vie sociale,

et par conséquent leur analyse scientifique,suit une route complètement opposée aumouvement réel. Elle commence, après coup,avec des données déjà tout établies, avec lesrésultats du développement. Les formes, quiimpriment aux produits du travail le cachetde marchandises et qui par conséquent prési-dent déjà à leur circulation, possèdent aussidéjà la fixité de formes naturelles de la viesociale, avant que les hommes cherchent à serendre compte, non du caractère historiquede ces formes, qui leur paraissent bien plutôtimmuables, mais de leur sens intime. Ainsic’est seulement l’analyse du prix des mar-chandises qui a conduit à la détermination deleur valeur quantitative, et c’est seulementl’expression commune des marchandises enargent qui a amené la fixation de leur caractèrevaleur. Or cette forme acquise et fixe dumonde des marchandises, leur forme argent,au lieu de révéler les caractères sociaux destravaux privés et les rapports sociaux desproducteurs, ne fait que les voiler. Quand je

. Ricardo lui-même a sa robinsonade. Le chasseur et lepêcheur primitifs sont pour lui des marchands qui échan-

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difficulté qu’il a à vaincre pour obtenir l’effetutile qu’il a en vue. L’expérience lui apprendcela, et notre homme, qui a sauvé du naufragemontre, grand-livre, plume et encre, ne tardepas, en bon Anglais qu’il est, à mettre en notetous ses actes quo tidiens. Son inventairecontient le détail des objets utiles qu’il pos-sède , des différents modes de travail exigéspar leur production, et enfin du temps de tra-vail que lui coûtent en moyenne des quantitésdéterminées de ces divers produits. Tous lesrapports entre Robinson et les choses, qui for-ment la richesse qu’il s’est créée lui-même,sont tellement simples et transparents que M. Baudrillart pourrait les comprendre sansune trop grande tension d’esprit. Et cepen-dant toutes les déterminations essentielles dela valeur y sont contenues.Transportons-nous maintenant de l’île

lumineuse de Robinson dans le sombreMoyen Âge européen. Au lieu de l’hommeindépendant nous trouvons ici tout le mondedépendant, serfs et seigneurs, vassaux et suze-rains , laïques et clercs. Cette dépendance per-sonnelle caractérise aussi bien les rapportssociaux de la production matérielle que toutesles autres sphères de la vie auxquelles ellesert de fondement. Et c’est précisément parce

son île.Modeste, comme il l’est naturellement, il

n’en a pas moins divers besoins à satisfaire, et il lui faut exécuter des travaux utiles de genredifférent, fabriquer des meubles, par exemple,se faire des outils, apprivoiser des animaux,pêcher, chasser, etc. De ses prières, et autresbagatelles sem blables nous n’avons rien à dire,puisque notre Robinson y trouve son plaisiret considère une activité de cette espècecomme une distraction fortifiante. Malgré lavariété de ses fonctions productives, il saitqu’elles ne sont que les formes diverses parlesquelles s’affirme le même Robinson, c’est-à-dire tout simplement des modes divers detravail humain. La nécessité même le force à partager son temps entre ses occupationsdifférentes . Que l’une prenne plus, l’autremoins de place dans l’ensemble de ses tra-vaux, cela dépend de la plus ou moins grande

gent le poisson et le gibier en raison de la durée du travailréalisé dans leurs valeurs. À cette occasion il commet cesingulier anachronisme, que le chasseur et le pêcheurconsultent pour le calcul de leurs instruments de travailles tableaux d’annuités en usage à la bourse de Londresen . “Les parallélogrammes de M. Owen” paraissentêtre la seule forme de société qu’il connaisse en dehors dela société bourgeoise.

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dire l’association immédiate, nous n’avons pasbesoin de remonter à sa forme naturelle pri-mitive , telle qu’elle nous apparaît au seuil del’histoire de tous les peuples civilisés . Nousen avons un exemple tout près de nous dansl’industrie rustique et patriarcale d’unefamille de paysans qui produit pour ses pro-pres besoins, bétail, blé, toile, lin, vêtements,etc. Ces divers objets se présentent à la famillecomme les produits divers de son travail etnon comme des marchandises qui s’échan -gent réciproquement. Les différents travauxd’où dérivent ces produits, agri culture, éle-vage du bétail, tissage, confection de vête-ments, etc., possèdent de prime abord laforme de fonctions sociales, parce qu’ils sont

que la société est basée sur la dépendance per-sonnelle que tous les rapports sociaux appa-raissent comme des rapports entre lespersonnes. Les travaux divers et leurs pro-duits n’ont en conséquence pas besoin deprendre une figure fantastique distincte deleur réalité. Ils se présentent comme services,prestations et livraisons en nature. La formenaturelle du travail, sa particularité – et nonsa généralité, son caractère abstrait, commedans la production marchande – en est aussila forme sociale. La corvée est tout aussi bienmesurée par le temps que le travail qui pro-duit des marchandises ; mais chaque corvéa-ble sait fort bien, sans recourir à un AdamSmith, que c’est une quantité déterminée desa force de travail personnelle qu’il dépenseau service de son maître. La dîme à fournir au prêtre est plus claire que la béné-diction du prêtre. De quelque manière doncqu’on juge les masques que portent les hommes dans cette société, les rapportssociaux des personnes dans leurs travaux res-pectifs s’affirment nettement comme leurspropres rapports personnels, au lieu de sedéguiser en rapports sociaux des choses, desproduits du travail.Pour rencontrer le travail commun, c’est-à-

. C’est un préjugé ridicule répandu dans ces dernierstemps que la forme primitive de la propriété communeest une forme spécialement slave ou exclusivement russe.C’est une forme que l’on rencontre chez les Romains,les Germains, les Celtes, et dont, aujourd’hui encore,on peut trouver une carte modèle avec différents échan-tillons, quoique par fragments et en débris, chez lesIndiens. Une étude approfondie des formes de la pro-priété indivise dans l’Asie et surtout dans l’Indemontrerait comment il en est sorti diverses formes dedissolution. Ainsi, par exemple, les différents typesoriginaux de la propriété privée à Rome et chez lesGermains peuvent être dérivés des formes diverses dela propriété commune indienne.

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Le mode de répartition variera suivant l’orga-nisme producteur de la société et le degré dedéveloppement historique des travailleurs.Supposons, pour mettre cet état de choses enparallèle avec la production marchande, quela part accordée à chaque travailleur soit enraison de son temps de travail. Le temps detravail jouerait ainsi un double rôle. D’un côté,sa distribution dans la société règle le rapportexact des diverses fonctions aux diversbesoins ; de l’autre, il mesure la part indivi-duelle de chaque producteur dans le travail commun, et en même temps la portion qui luirevient dans la partie du produit communréservée à la consommation. Les rapportssociaux des hommes dans leurs travaux et avec les objets utiles qui en proviennent res-tent ici simples et transparents dans la pro-duction aussi bien que dans la distribution.Le monde religieux n’est que le reflet du

monde réel. Une société où le produit dutravail prend généralement la forme de mar-chandise, et où, par conséquent, le rapport leplus général entre les producteurs consiste à comparer les valeurs de leurs produits, etsous cette enveloppe de choses, à comparerles uns aux autres leurs travaux privés à titrede travail humain égal, une telle société trouve

des fonctions de la famille qui a sa division detravail tout aussi bien que la production mar-chande. Les conditions naturelles, variant avecle changement des saisons ainsi que les diffé-rences d’âge et de sexe, règlent dans la famillela distri bution du travail et sa durée pour cha-cun. La mesure de la dépense des forces indi-viduelles par le temps de travail apparaît icidirectement comme caractère social des tra-vaux eux-mêmes, parce que les forces de tra-vail individuelles ne fonctionnent que commeorganes de la force commune de la famille.Représentons-nous enfin une réunion

d’hommes libres travaillant avec des moyensde production communs, et dépensant,d’après un plan concerté, leurs nombreusesforces individuelles comme une seule etmême force de travail social. Tout ce que nousavons dit du travail de Robinson se reproduitici, mais socialement et non individuellement.Tous les produits de Robinson étaient sonproduit personnel et exclusif et conséquem-ment objets d’utilité immédiate pour lui. Le produit total des travailleurs unis est unproduit social. Une partie sert de nouveaucomme moyen de production et reste sociale ;mais l’autre partie est consommée, et, parconséquent, doit se répartir entre tous.

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ment dans les vieilles religions nationales. Engénéral, le reflet religieux du monde réel nepourra disparaître que lorsque les conditionsdu travail et de la vie pratique présenteront àl’homme des rapports transparents et ration-nels avec ses semblables et avec la nature. Lavie sociale, dont la production matérielle et lesrapports qu’elle implique forment la base, nesera dégagée du nuage mystique qui en voilel’aspect, que le jour où s’y manifestera l’œuvred’hommes librement associés, agissantconsciemment et maîtres de leur propre mou-vement social. Mais cela exige dans la sociétéun ensemble de conditions d’existence maté-rielle qui ne peuvent être elles-mêmes le pro-duit que d’un long et douloureux développement.L’économie politique a bien, il est vrai,

analysé la valeur et la grandeur de valeur ,

dans le christianisme avec son culte del’homme abstrait, et surtout dans ses typesbourgeois, protestantisme, déisme, etc., lecomplément religieux le plus convenable.Dans les modes de production de la vieilleAsie, de l’Antiquité en général, la transforma-tion du produit en marchandise ne joue qu’unrôle subalterne, qui cependant acquiert plusd’importance à mesure que les communautésapprochent de leur dissolution. Des peuplesmarchands proprement dits n’existent quedans les intervalles du monde antique, à lafaçon des dieux d’Épicure, ou comme les juifsdans les pores de la société polonaise. Cesvieux organismes sociaux sont, sous le rapportde la production, infiniment plus simples etplus transparents que la société bourgeoise ;mais ils ont pour base l’immaturité del’homme individuel – dont l’histoire n’a pasencore coupé, pour ainsi dire, le cordon ombi-lical qui l’unit à la communauté naturelled’une tribu primitive – ou des conditions dedespotisme et d’esclavage. Le degré inférieurde développement des forces productives dutravail qui les caractérise, et qui par suiteimprègne tout le cercle de la vie matérielle,l’étroitesse des rapports des hommes, soitentre eux soit avec la nature, se reflète idéale-

. Un des premiers économistes qui après William Petty a ramené la valeur à son véritable contenu, le célèbreFranklin, peut nous fournir un exemple de la manièredont l’économie bourgeoise procède dans son analyse. Il dit : “Comme le commerce en général n’est pas autrechose qu’un échange de travail contre travail, c’est par letravail qu’on estime le plus exactement la valeur de touteschoses.” (The Works of Benjamin Franklin, etc. edited bySparks, Boston, , t. , p. .) Franklin trouve tout

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des produits. Des formes, qui manifestent aupremier coup d’œil qu’elles appartiennent à une période sociale dans laquelle la produc-tion et ses rapports régissent l’homme au lieu

quoique d’une manière très imparfaite. Maiselle ne s’est jamais demandé pourquoi le travailse représente dans la valeur, et la mesure dutravail par sa durée dans la grandeur de valeur

aussi naturel que les choses aient de la valeur, que lescorps de la pesanteur. À son point de vue, il s’agit toutsimplement de trouver comment cette valeur sera estiméele plus exactement possible. Il ne remarque même pasqu’en déclarant que “c’est par le travail qu’on estime leplus exactement la valeur de toute chose”, il fait abstrac-tion de la différence des travaux échangés et les réduit à un travail humain égal. Autrement il aurait dû dire :puisque l’échange de bottes ou de souliers contre destables n’est pas autre chose qu’un échange de cordonne-rie contre menuiserie, c’est par le travail du menuisierqu’on estimera avec le plus d’exactitude la valeur desbottes ! En se servant du mot travail en général il fait abs-traction du caractère utile et de la forme concrète desdivers travaux. L’insuffisance de l’analyse que Ricardo adonnée de la grandeur de la valeur – et c’est la meilleure –sera démontrée dans les livres et de cet ouvrage.Pour ce qui est de la valeur en général, l’économie poli-tique classique ne distingue jamais clairement ni expres-sément le travail représenté dans la valeur du mêmetravail en tant qu’il se représente dans la valeur d’usagedu produit. Elle fait bien en réalité cette distinction,puisqu’elle considère le travail tantôt au point de vue dela qualité, tantôt à celui de la quantité. Mais il ne lui vientpas à l’esprit qu’une différence simplement quantitativedes travaux suppose leur unité ou leur égalité qualitative,c’est-à-dire leur réduction au travail humain abstrait.Ricardo, par exemple, se déclare d’accord avec Destutt deTracy quand celui-ci dit : “Puisqu’il est certain que nos

facultés physiques et morales sont notre seule richesseoriginaire, que l’emploi de ces facultés, le travail quel-conque, est notre seul trésor primitif, et que c’est toujoursde cet emploi que naissent toutes les choses que nousappelons des biens… il est certain de même que tous cesbiens ne font que représenter le travail qui leur a donné naissance et que, s’ils ont une valeur, ou mêmedeux distinctes, ils ne peuvent tirer ces valeurs que decelle du travail dont ils émanent.” (Destutt de Tracy,Éléments d’idéologie, e et e parties, Paris, , p. , .)Ajoutons seulement que Ricardo prête aux paroles deDestutt un sens trop profond. Destutt dit bien d’un côtéque les choses qui forment la richesse représentent le tra-vail qui les a créées ; mais de l’autre il prétend qu’ellestirent leurs deux valeurs différentes (valeur d’usage et valeur d’échange) de la valeur du travail. Il tombe ainsidans la platitude de l’économie vulgaire qui admetpréalable ment la valeur d’une marchandise (du travail,par exemple) pour déterminer la valeur des autres.Ricardo le comprend comme s’il disait que le travail (nonsa valeur) se représente aussi bien dans la valeur d’usageque dans la valeur d’échange. Mais lui-même distinguesi peu le caractère à double face du travail que dans toutson chapitre : Valeur et Richesse, il est obligé de discuterles unes après les autres les trivia lités d’un J. B. Say. Aussiest-il à la fin tout étonné de se trouver d’accord avecDestutt sur le travail comme source de valeur, tandis quecelui-ci, d’un autre côté, se fait de la valeur la même idéeque Say.

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Ce qui fait voir, entre autres choses, l’illu-sion produite sur la plupart des économistespar le fétichisme inhérent au monde mar-chand , ou par l’apparence matérielle des attri-

. “Les économistes ont une singulière manière de procé-der. Il n’y a pour eux que deux sortes d’institutions, cellesde l’art et celles de la nature. Les institutions de la féoda-lité sont des institutions artificielles, celles de la bourgeoi-sie sont des institutions naturelles. Ils ressemblent en ceciaux théologiens qui, eux aussi, établissent deux sortes dereligions. Toute religion qui n’est pas la leur est une inven-tion des hommes, tandis que leur propre religion est uneémanation de Dieu. – Ainsi il y a eu de l’histoire, mais iln’y en a plus.” (Karl Marx, Misère de la Philosophie. Réponseà la Philosophie de la misère, par M. Proudhon, , p. .)Le plus drôle est Bastiat, qui se figure que les Grecs et lesRomains n’ont vécu que de rapine. Mais quand on vit derapine pendant plusieurs siècles, il faut pourtant qu’il y aittoujours quelque chose à prendre ou que l’objet desrapines continuelles se renouvelle constamment. Il fautdonc croire que les Grecs et les Romains avaient leurgenre de production à eux, conséquemment une éco -nomie, qui formait la base matérielle de leur société, toutcomme l’économie bourgeoise forme la base de la nôtre.Ou bien Bastiat penserait-il qu’un mode de productionfondé sur le travail des esclaves est un système de vol ? Ilse place alors sur un terrain dangereux. Quand un géantde la pensée, tel qu’Aristote, a pu se tromper dans son

d’être régis par lui, paraissent à sa consciencebourgeoise une nécessité tout aussi naturelleque le travail productif lui-même. Riend’étonnant qu’elle traite les formes de pro-duction sociale qui ont précédé la productionbourgeoise, comme les Pères de l’Église trai-taient les religions qui avaient précédé lechristianisme .

appréciation du travail esclave, pourquoi un nain commeBastiat serait-il infaillible dans son appréciation du travailsalarié ? – Je saisis cette occasion pour dire quelques motsd’une objection qui m’a été faite par un journal allemand-américain à propos de mon ouvrage : Critique del’économie politique, paru en . Suivant lui, mon opinionque le mode déterminé de production et les rapportssociaux qui en découlent, en un mot, que la structure éco-nomique de la société est la base réelle sur laquelle s’élèveensuite l’édifice juridique et politique, de telle sorte que lemode de production de la vie matérielle domine en géné-ral le développement de la vie sociale, politique et intellec-tuelle, suivant lui cette opinion est juste pour le mondemoderne dominé par les intérêts matériels, mais non pourle Moyen Âge où régnait le catholicisme, ni pour Athèneset Rome où régnait la politique. Tout d’abord il est étrangequ’il plaise à certaines gens de supposer que quelqu’unignore ces manières de parler vieillies et usées sur leMoyen Âge et l’Antiquité. Ce qui est clair, c’est que ni le premier ne pouvait vivre ducatholicisme, ni la seconde de la politique. Les conditionséconomiques d’alors expliquent au contraire pourquoi làle catholicisme et ici la politique jouaient le rôle principal.La moindre connaissance de l’histoire de la républiqueromaine, par exemple, fait voir que le secret de cette his-toire c’est l’histoire de la propriété foncière. D’un autrecôté, personne n’ignore que déjà Don Quichotte a eu à serepentir pour avoir cru que la chevalerie errante était com-patible avec toutes les formes économiques de la société.

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rente foncière n’est pas un tribut arraché auxhommes, mais un présent fait par la naturemême aux propriétaires ? Mais n’anticiponspas et contentons-nous encore d’un exempleà propos de la forme marchandise elle-même.Les marchandises diraient, si elles pou-

vaient parler : notre valeur d’usage peut bieninté resser l’homme ; pour nous, en tantqu’objets, nous nous en moquons bien. Ce qui nous regarde c’est notre valeur. Notrerapport entre nous comme choses de vente et d’achat le prouve. Nous ne nous envisa-geons les unes les autres que comme valeursd’échange. Ne croirait -on pas que l’écono-miste emprunte ses paroles à l’âme même dela marchandise quand il dit : “la valeur (valeurd’échange) est une propriété des choses, larichesse (valeur d’usage), est une propriétéde l’homme. La valeur dans ce sens supposenécessairement l’échange, la richesse, non ”.“La richesse (valeur utile), est un attribut de l’homme, la valeur, un attribut des mar-

buts sociaux du travail, c’est leur longue etinsipide querelle à propos du rôle de la naturedans la création de la valeur d’échange. Cettevaleur, n’étant pas autre chose qu’unemanière sociale particulière de compter le tra-vail employé dans la production d’un objet, nepeut pas plus contenir d’éléments matérielsque le cours du change, par exemple.Dans notre société, la forme économique la

plus générale et la plus simple qui s’attacheaux produits du travail, la forme marchandise,est si familière à tout le monde que personnen’y voit malice. Considérons d’autres formeséconomiques plus complexes. D’où provien-nent, par exemple, les illusions du systèmemercantile ? Évidemment du caractère féticheque la forme monnaie imprime aux métauxprécieux. Et l’économie moderne, qui faitl’esprit fort et ne se fatigue pas de ressasserses fades plaisanteries contre le fétichisme desmercantilistes, est-elle moins la dupe desapparences ? N’est-ce pas son premierdogme que des choses, des instruments detravail, par exemple, sont, par nature, capital,et qu’en voulant les dépouiller de ce caractèrepurement social, on commet un crime de lèse-nature ? Enfin, les physiocrates, si supérieursà tant d’égards, n’ont-ils pas imaginé que la

. “Value is a property of things”, riches of man. Value, inthis sense, necessarily implies exchanges, riches do not.’(Observations on some verbal Disputes in Pol. econ. particu-larly relating to value and to offer and demand, Londres,, p. .)

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lire et écrire, cela nous vient de la nature .”“To be a well favoured man is the gift of for-tune ; but to write and read comes by nature.”(Shakespeare)

chandises . Un homme ou bien une commu-nauté est riche, une perle ou un diamant pos-sèdent de la valeur et la possèdent commetels .” Jusqu’ici aucun chimiste n’a découvertde valeur d’échange dans une perle ou dansun diamant. Les économistes qui ont décou-vert ou inventé des substances chimiques dece genre, et qui affichent une certaine préten-tion à la profondeur, trouvent, eux, que lavaleur utile des choses leur appartient indé-pendamment de leurs propriétés matérielles,tandis que leur valeur leur appartient en tantque choses. Ce qui les confirme dans cetteopinion, c’est cette circonstance étrange quela valeur utile des choses se réalise pourl’homme sans échange, c’est-à-dire dans unrapport immédiat entre la chose et l’homme,tandis que leur valeur, au contraire, ne se réa-lise que dans l’échange, c’est-à-dire dans unrapport social. Qui ne se souvient ici du bonDogberry et de la leçon qu’il donne au veil-leur de nuit Seacoal : “Être un homme bienfait est un don des circonstances, mais savoir

. “Riches are the attribute of man, value is the attributeof commodities. A man or a community is rich, a pearl ora diamond is valuable… A pearl or a diamond isvaluable as a pearl or diamond.” (. Bailey, . c., p. .)

. L’auteur des Observations et S. Bailey accusent Ricardod’avoir fait de la valeur d’échange, chose purement rela-tive, quelque chose d’absolu. Tout au contraire, il aramené la relativité apparente que ces objets, tels queperle et diamant par exemple, possèdent comme valeursd’échange, au vrai rapport caché sous cette apparence, à leur relativité comme simples expressions de travailhumain. Si les partisans de Ricardo n’ont su répondre à Bailey que d’une manière grossière et pas du toutconcluante, c’est tout simplement parce qu’ils n’onttrouvé chez Ricardo lui-même rien qui les éclairât sur lerapport intime qui existe entre la valeur et sa forme, c’est-à-dire la valeur d’échange.

Page 18: Le Caractère fétiche de la marchandise et son secret

Le Caractère fétiche de la marchandise et son secret constitue

la quatrième partie du premier chapitre de la première

section du livre du Capital. Ce chapitre ne figure pas

dans la première édition allemande et n’apparaît que dans

la deuxième édition, publiée en livraisons à partir de

juillet . Nous avons utilisé la traduction française de

Joseph Roy, publiée à Paris en fascicules par Maurice

La Châtre d’août à mai . Cette traduction a été

révisée par Marx lui-même et c’est pourquoi nous avons

choisi de la publier sans modifications, malgré les petites

erreurs qu’elle comporte. Elle présente pourtant

quelques différences avec la dernière édition allemande

revue par Marx () qui doivent être signalées :

p. : omission d’une note de Marx, après “… si elle se

mettait à danser” : “On se souvient que la Chine et les

tables commencèrent à danser lorsque tout le reste du

monde semblait ne pas bouger – pour encourager les autres

[en français dans le texte].”

p. : ajout de la phrase “Le monde religieux n’est que le

reflet du monde réel.”

p. - : ajout de toute la première partie de la note

depuis “Un des premiers...” jusqu’à “... des divers travaux.”

p. : omission d’une note de Marx.

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Anonyme, À fleur de peauAnonyme, Bhagavadg?tāAnonyme, Confession sexuelle d’un anonyme russeAnonyme, Les Confessions d’un travestiAnonyme, CoplasAnonyme, Dirty Comics IAnonyme, Dirty Comics IIAnonyme, L’École des filles IAnonyme, L’École des filles IIAnonyme, La Fameuse ComédienneAnonyme, Incitation à l’amour de DieuAnonyme, Journal d’un morphinomaneAnonyme, Manuel de défense civileAnonyme, Rapport secret du Pentagone sur le changement climatiqueAnonyme, Les Rêveries du toxicomane solitaireAnonyme,Vivent les voleurs !Anonyme, La Voie suprême selon le yoga tibétainTheodor W. Adorno, AmorbachTheodor W. Adorno, Le Caractère fétiche dans la musiqueTheodor W. Adorno, Max Horkheimer, KulturindustrieAl-Fârâbî, La Philosophie de PlatonAl-Fârâbî, De l’obtention du bonheurAl-Kindi, De RadiisRené Alleau, AlchimieGünther Anders, Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ?Günther Anders, George GroszJoanne Anton, Le DécouragementJoanne Anton, Liège, ouiLouis Aragon / Benjamin Péret / Man Ray,

Hannah Arendt, Walter Benjamin -

Pierre Arétin, L’Éducation de la PippaPierre Arétin, Les Roueries des hommesPierre Arétin, La RuffianerieAristote, Problème XXXPierre Auriol, La Fin du voyageThérèse d’Avila, Je vis mais sans vivre en moi-mêmeHonoré de Balzac, SarrasineGeorges Bataille, La Mutilation sacrificielle et l’oreille coupée de Vincent Van GoghRoberto Bazlen, TriesteBruce Bégout, ZéropolisBruce Bégout, Lieu commun

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Michel Bounan, Sans valeur marchandeMichel Bounan, Logique du terrorismeMichel Bounan, Le Temps du sidaHermann Broch, Quelques remarques à propos du kitschThomas Browne, Lettre à un amiGiordano Bruno, De la magieGiordano Bruno, Des liensTina Bueno, La MerWilliam Burroughs, Révolution électroniqueLord Byron, CaïnLord Byron, ManfredLord Byron, PoèmesJohn Cage, Confessions d’un compositeurJohn Cage, Rire et se taireGiulio Camillo, Le Théâtre de la mémoireDino Campana, Chants orphiquesDuncan Campbell, Surveillance électronique planétaireGeorges Canguilhem, Vie et mort de Jean CavaillèsBill Cardoso, KO à la e repriseGiacomo Casanova, Le DuelGiacomo Casanova, Ma voisine, la postéritéGiacomo Casanova, Soliloque d’un penseurGiacomo Casanova, Lana caprinaGiacomo Casanova, Histoire de ma fuite des prisons de VeniseÉric Chauvier, AnthropologieÉric Chauvier, Contre TéléramaÉric Chauvier, Si l’enfant ne réagit pasÉric Chauvier, Les Mots sans les chosesÉric Chauvier, Les Nouvelles Métropoles du désirGuillaume Chauvin, Rémi Hubert, Aucun détour ne mentVictor Chklovski, L’Art comme procédéNoam Chomsky, Sur le contrôle de nos viesCicéron, Sans la raison nous ne sommes que folieAnté Ciliga, L’Insurrection de Cronstadt et la destinée de la Révolution russeBernard de Clairvaux, Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche !Thomas Clerc, Maurice Sachs le désœuvréRichard Cobb, MarseilleJean Cocteau, Le Cordon ombilicalNik Cohn, Je suis toujours le plus grand dit Johnny AngeloNik Cohn, SoljasSamuel Taylor Coleridge, NotebooksColerus / Lucas, Vies de SpinozaBruno Corra, Sam Dunn est mortHarry Crews, Descente à Valdez

Bruce Bégout, De la décence ordinaireBruce Bégout, Le ParKHans Bellmer, Petite Anatomie de l’imageWalter Benjamin, Petite Histoire de la photographieWalter Benjamin, L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité techniqueWalter Benjamin, Paris, capitale du XIXe siècleWalter Benjamin, Rue à sens unique Walter Benjamin, Karl Kraus Jeremy Bentham, De la tortureOlivier Benyahya, ZimmerMichèle Bernstein, Tous les chevaux du roiGérard Berréby, Joker & MatGérard Berréby, Stations des profondeursRachel Bespaloff, De l’IliadeDavid Bessis, SpratsDavid Bessis, Ars grammaticaBurkhard Bilger, À dadaJean François Billeter, Chine trois fois muetteJean François Billeter, Leçons sur Tchouang-tseuJean François Billeter, Contre François JullienJean François Billeter, Notes sur Tchouang-tseu et la philosophieJean François Billeter, Un paradigmeJean François Billeter, LichtenbergJean François Billeter, Trois essais sur la traductionJean François Billeter, EsquissesJean François Billeter, Une autre AuréliaJean François Billeter, Une rencontre à PékinErnst Bloch, L’Angoisse de l’ingénieurMarc Bloch, Réflexions d’un historien sur les fausses nouvelles de la guerreAlexandre Blok, DouzeMarcel Body, Les Groupes communistes français de Russie -

Sebastián Salazar Bondy, Lima l’horribleJean-Jacques Bonvin, BallastJean-Jacques Bonvin, LarsenDavid Bosc, Sang liéJacques-Bénigne Bossuet, Bernard, que prétends-tu dans le monde ?Grégoire Bouillier, Rapport sur moiGrégoire Bouillier, L’Invité mystèreMichel Bounan, Incitation à l’autodéfenseMichel Bounan, L’État retorsMichel Bounan, L’Art de Céline et son tempsMichel Bounan, L’Impensable, l’indicible, l’innommableMichel Bounan, L’Or du tempsMichel Bounan, La Vie innommable

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Werner Heisenberg, Le Manuscrit de

David Hume, Abrégé du Traité de la nature humaineMoshe Idel, Les Kabbalistes de la nuitWolfgang Iser, L’Appel du texteLars Iyer, Nu dans ton bain face à l’abîmeIan Jack, Klever KaffRoman Jakobson, La Génération qui a gaspillé ses poètesHans Robert Jauss, Petite Apologie de l’expérience esthétiqueJarig Jelles, Préface aux Œuvres posthumes de SpinozaSamuel Johnson, Le ParesseuxPaul Joostens, SalopesAsger Jorn, La Genèse naturelleSören Kierkegaard, DiapsalmataJamie Lincoln Kitman, L’Histoire secrète du plombPauline Klein, Alice KahnPauline Klein, Fermer l’œil de la nuitPauline Klein, Les Souhaits ridiculesKobayashi Takiji, Le Bateau-usineAlexandre Koyré, Réflexions sur le mensongeAlexandre Koyré, La Cinquième ColonneAlexandre Koyré, ParacelseAlfred Kubin, Le Cabinet de curiositésAlfred Kubin, Le Travail du dessinateurAlfred Kubin, Ma vieSerge La Barbera, Un sentiment d’impostureSerge La Barbera, Microfilm mi

Serge La Barbera, Le Syndrome de SalammbôJean-Yves Lacroix, Le Cure-dentPaul Lafargue, Le Droit à la paresseIsidoro La Lumia, Histoire de l’expulsion des Juifs de SicileTommaso Landolfi, Les Deux Vieilles FillesW. S. Landor, Conversation imaginaire entre Diogène et PlatonDaniel Lang, Incident sur la colline

Valery Larbaud, Lettre d’ItalieHadrien Laroche, Les OrphelinsArthur Larrue, Partir en GuerreLaure, Le Triste Privilège ou une vie de conte de féeD.H. Lawrence, La Beauté maladeNathalie Léger, Les Vies silencieuses de Samuel BeckettMichel Leiris, Le Sacré dans la vie quotidienneGiacomo Leopardi, “Adieu ma chère pillule”Giacomo Leopardi, Discours sur l’état actuel des mœurs des ItaliensGiacomo Leopardi, PalinodieGiacomo Leopardi, Pensées

Astolphe de Custine, Résumé du voyage en RussieCyber Trash Critic, Je suis le peuple qui manqueArsène Darmesteter, Le TalmudGeorge H. Darwin, L’Évolution dans le vêtementRené Daumal, La Grande BeuverieMike Davis, Au-delà de Blade RunnerGiacomo Debenedetti, octobre

Étienne-Jean Delécluze, Le Mécanicien roiThomas De Quincey, Les Derniers Jours d’Emmanuel KantRobert Desnos, Jack l’ÉventreurDenis Diderot, Lettre historique et politique adressée à un magistrat sur le com-merce de la librairie

John Donne, Paradoxes & problèmesMarc Downham, CyberpunkR.W. Emerson, La NatureFriedrich Engels, Esquisse d’une critique de l’économie politiqueHans Magnus Enzensberger, Les Rêveurs de l’absoluMansour Fahmy, La Condition de la femme dans l’islamMarsile Ficin, Quid sit lumenPavel Florenski, HamletHélène Frappat, Sous réserveHélène Frappat, Par effractionAlexandre Friederich, easyJetAlexandre Friederich, FordetroitJoseph Gabel, Mensonge et maladie mentaleJoseph Gabel, La RéificationHans-Georg Gadamer, Nietzsche l'AntipodeFederico Garcia Lorca, Complaintes gitanesEugenio Garin, Hermétisme et RenaissanceEugenio Garin, Machiavel entre politique et histoireRoger Gilbert-Lecomte, Monsieur MorphéeArnaldo Ginna, Les Locomotives avec des chaussettesGoethe, La Fête de saint Roch à BingenNicolas Gogol, Le NezMecislas Goldberg, La Morale des lignesDavid Grann,TheYankee ComandantePierre Hadot, Éloge de la philosophie antiquePierre Hadot, Éloge de SocrateJ.B.S. Haldane & Bertrand Russell, Dédale & IcareRaoul Hausmann, Hourra ! Hourra ! Hourra !Raoul Hausmann, Sensorialité excentriqueNathaniel Hawthorne, L’Artiste du beauNathaniel Hawthorne, Le Hall de l’imaginationWilliam Hazlitt, Du plaisir de haïr

Page 22: Le Caractère fétiche de la marchandise et son secret

Jean Norton Cru, Du témoignageNovalis, Le Monde doit être romantiséJosé Ortega y Gasset, La Déshumanisation de l’artJosé Ortega y Gasset, Le Mythe de l’homme derrière la techniqueJosé Ortega y Gasset, L’Histoire comme systèmeJosé Ortega y Gasset, Méditation sur la techniquePatrik Ourednik, Europeana. Une brève histoire du vingtième sièclePatrik Ourednik, Instant propice,

Patrik Ourednik, Le Silence aussiPatrik Ourednik, Hier et après-demainPatrik Ourednik, Histoire de France. † À notre chère disparueFranz Overbeck, Souvenirs sur Friedrich NietzschePaillot de Montabert, Dissertation sur les peintures du Moyen ÂgeClément Pansaers, L’Apologie de la paresseClément Pansaers, Bar NicanorClément Pansaers, Le Pan pan au cul du nu nègreKostas Papaioannou, De la critique du ciel à la critique de la terreKostas Papaioannou, Hegel et Marx : l’interminable débatLucius de Patras, L’ÂneJean Paulhan, Lettre à un jeune partisanPéchon de Ruby, La Vie généreuse des Mercelots, Gueux et BohémiensJoséphin Péladan, De l’androgyneFrancis Picabia, Jésus-Christ RastaquouèreEdgar Allan Poe, MarginaliaEdgar Allan Poe, Habitations imaginairesEdgar Allan Poe, Le Joueur d’échecs de MaelzelAlexandre Pouchkine, La RoussalkaYan Pradeau, AlgèbreDolores Prato, BrûluresFrançois Rabelais,Traité de bon usage de vinH. R. Rabinowitz, Kosher HumorSamson Raphaelson, AmitiéPaul-Ernest de Rattier, Paris n’existe pasJil de Rauc, Théorie du crime parfaitFélix Ravaisson, De l’habitudeFélix Ravaisson, Testament philosophiqueGiuseppe Rensi, SpinozaDavid Ricardo, Valeur absolue et valeur d’échangeDenys Ridrimont, Lettre à AnneAloïs Riegl, Le Culte moderne des monuments Rainer Maria Rilke, La Mélodie de l’amour et de la mort du cornette ChristophRilke

Rainer Maria Rilke, Élégies de DuinoOliver Rohe, Défaut d’origine

Giacomo Leopardi, Huit Petites Œuvres morales inéditesGiacomo Leopardi, Journal du premier amourGiacomo Leopardi, Tu ne sais donc pas que je suis un grand homme ?Jules Lequier, Comment trouver, comment chercher une première vérité ?Ben Lerner, La Haine de la poésieEmmanuel Le Roy Ladurie, La Civilisation ruraleJean Levi, Propos intempestifs sur le Tchouang-tseuSylvain Lévi, Génie de l’IndePrince de Ligne, Fragment sur CasanovaHélène Ling, Lieux-ditsJack London, Pour cent dollars de plusPierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites fillesPierre Louÿs, PybracMalcolm Lowry, Merci infinimentLeopoldo Lugones, Des forces étrangesPierre Mabille, Thérèse de LisieuxMaïmonide, Lettre sur l’astrologieKazimir Malévitch, La Paresse comme vérité effective de l’hommeBronislaw Malinowski, La Paternité dans la psychologie primitive Oscar Mandel, Être ou ne pas être juifOssip Mandelstam, Nouveaux Poèmes -

Piero Manzoni, Contre rienGreil Marcus, Sly Stone, le mythe de StaggerleeClaire Marin, Hors de moiKarl Marx, Contribution à la critique de la Philosophie du droit de HegelFrancesco Masci, SuperstitionsFrancesco Masci, Entertainment !Francesco Masci, L’Ordre règne à BerlinGuy de Maupassant, Contes sur le suicideJames McGuire & Piyo Rattansi, Newton et la flûte de PanLorenzino de Médicis, ApologieHerman Melville, BartlebyHerman Melville, Le Paradis des célibatairesFranz Anton Mesmer, Mémoire sur la découverte du magnétisme animalHenry Miller, Lire aux cabinetsComte de Mirabeau, Hic & HecValérie Mréjen, L’AgrumeValérie Mréjen, Mon Grand-pèreValérie Mréjen, Eau sauvageRobert Musil, De la bêtiseFriedrich Nietzsche, Fragments posthumes sur l’éternel retourFriedrich Nietzsche, La Vision dionysiaque du mondeFriedrich Nietzsche, Le Cas WagnerFriedrich Nietzsche, Première Considération inactuelle

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Alexis de Tocqueville, Sur le paupérismeJohn Toland, ClidophorusTatiana Tolstoï, Sur mon pèreGiuseppe Tomasi di Lampedusa, ByronGiuseppe Tomasi di Lampedusa, ShakespeareGiuseppe Tomasi di Lampedusa, StendhalNick Tosches, Confessions d’un chasseur d’opiumNick Tosches, Réserve ta dernière danse pour SatanÉlie Treese, Ni ce qu’ils espèrent, ni ce qu’ils croientNat Turner, ConfessionsMiguel de Unamuno, Comment se fait un romanLope de Vega, Soliloques amoureux d’une âme à DieuYvonne Verdier, Le Petit Chaperon rouge dans la tradition oraleGiambattista Vico, Vici VindiciaeGiambattista Vico, Vie de Giambattista Vico écrite par lui-mêmeJordi Vidal, Résistance au chaosJordi Vidal, Servitude & simulacreAntonio Vieira, Sermon du bon larronAlexandre Vvedenski, Un sapin de Noël chez les IvanovWilhelm Waiblinger, Vie, poésie et folie de Friedrich HölderlinDaniel P. Walker, Prisca theologiaLindsay Waters, L’Éclipse du savoirMax Weber, La BourseOscar Wilde, La Ballade de la geôle de ReadingOscar Wilde, Le Déclin du mensongeJohann Joachim Winckelmann, Réflexions sur l’imitation des œuvres grecquesen peinture et en sculpture

Gerrard Winstanley, L’Étendard déployé des vrais niveleursSarah Helen Whitman, Edgar Poe et ses critiques Patrick Wotling, La Pensée du sous-solFrances A. Yates, Science et tradition hermétiqueYosef Hayim Yerushalmi, Serviteurs des rois et non serviteurs des serviteursJan Zabrana, Toute une vie

Oliver Rohe, Terrain vagueHenri Rollin, Une mystification mondialePio Rossi, Dictionnaire du mensongeBertrand Russell, Éloge de l’oisivetéLuigi Russolo, L’Art des bruitsHan Ryner, Petit Manuel individualisteNelly Sachs, Lettres en provenance de la nuitSappho, L’Égal des dieuxAlberto Savinio, L’Intensité dramatique de LeopardiAlberto Savinio, Dix procèsMeyer Schapiro, La Nature de l’art abstraitBertrand Schefer, L’Âge d’orGershom Scholem, Le Nom de Dieu et la théorie kabbalistique du langageAlfred Schütz, Don Quichotte et le problème de la réalitéAlfred Schütz, L’ÉtrangerKurt Schwitters, Auguste BolteKurt Schwitters, La Loterie du jardin zoologiqueMarcel Schwob, Études sur l’argot françaisMarcel Schwob, Le Livre de MonelleMarcel Schwob, François RabelaisWilliam Shakespeare, Vénus et AdonisGeorg Simmel, Le PauvreGeorg Simmel, Philosophie de la modeGeorg Simmel, Rome, Florence, VeniseSergio Solmi, La Santé de MontaigneBoris Souvarine, Sur Lénine, Trotsky et StalineSpinoza, De la droite manière de vivreSpinoza, Traité de l’amendement de l’intellectHilary Spurling, La Grande ThérèseRobert Louis Stevenson, Will du moulinRobert Louis Stevenson, Une apologie des oisifsRobert Louis Stevenson, Virginibus PuerisquePatrick Straram, Les Bouteilles se couchentLeo Strauss, Le Platon de FârâbîLeo Strauss, Pourquoi nous restons juifsLeo Strauss, Sur une nouvelle interprétation de la philosophie politique de PlatonItalo Svevo, Sur James JoyceKarel Teige, Le Marché de l’artKarel Teige, Liquidation de l’artBoris Terk, A voice is a personStefan Themerson, Les Aventures de Peddy BottomStefan Themerson, Ouah ! Ouah ! ou Qui a tué Richard Wagner ?Michael Thomas, Adrian Boot, Babylon on a thin WireFrançois Tison, Farcissures

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