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Numéro 9 Mai 2010 Infrastructures : la voie de la relance Climat, au-delà des clivages Le Cape Town Stadium tient le cap Partenaire du Pavillon France pour l’Exposition Universelle à Shanghai 2010

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Numéro 9 Mai 2010

Infrastructures : la voie de la relance

Climat, au-delà des clivages

Le Cape TownStadium tient le cap

Partenaire du Pavillon France pour l’ExpositionUniverselle à Shanghai 2010

EXPLORERLE MONDE EN MARCHE

06 Lieux de transit, espaces nomades

08 Paul Andreu : la symbolique du lieu de passage

12 Infrastructures : la voie de la relance

AVANCERDANS NOS MÉTIERS

18 Climat, au-delà des clivages

24 Lafarge et Bouygues Construction : un partenariat pour des économies d’énergie

RÉALISERTOUT LE POTENTIEL DU GROUPE

28 Hôpitaux : un expert à l’écoute

32 Le Cape Town Stadium tient le cap

34 Formules consacrées

36 Brèves

CONTRIBUERÀ UN MONDE DURABLE

42 Honduras : un toit pour tous

44 Pologne : la sécurité fait école

46 Philippines : les plus belles maisons du monde

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lors qu’aux quatre coins de la planète des centaines de millions de personnes atten-

dent avec impatience l’ouverture du Mondial de football en Afrique de Sud, cet événe-

ment sportif a pour nous une saveur particulière. En effet, nous sommes fiers d’avoir

fourni le béton pour la construction de cinq des stades qui accueilleront les rencontres.

Sur ces chantiers australs, nous avons pu montrer les nombreuses facettes de notre savoir-

faire et les fondements de notre démarche : force de la logistique, capacité d’adapta-

tion aux contraintes locales, priorité donnée à la sécurité, respect des engagements.

Et, à l’instar de ce que demandent les entraîneurs à leurs joueurs, nous avons tout fait

pour être performants et responsables. Cette ligne de conduite – bâtir une croissance

durable –, nous la suivons partout dans le monde. Nous savons que 2010 sera encore

une année difficile pour l’éco-

nomie, mais nous ne relâchons

pas nos efforts autour des

préoccupations environnemen-

tales et sociales et nous prépa-

rons le futur en accélérant

l'innovation : la moitié du bud-

get alloué à notre R&D est consacrée aux problématiques de construction durable.

Cela nous a permis de mettre au point des produits et systèmes qui répondent aux enjeux

actuels : bétons et plaques de plâtre hautement isolants, bétons drainants, ciments à

taux de CO2 réduit… Dans cette volonté de faire émerger un monde plus responsable,

nous ne travaillons pas seuls, mais avec de nombreux partenaires. Ainsi, avec le groupe

Bouygues, nous avons créé un béton de nouvelle génération qui réduit la déperdition

thermique par les façades.

Innovation, partenariat, croissance et construction durables…, nous gardons le cap et

nous construisons un avenir meilleur.

a

BRUNO LAFONTPrésident -

Directeur généralde Lafarge

BRUNO LAFONT

La moitié du budget de notre R&Dest consacrée aux problématiques de construction durable.

© Jacques Grison

Hall de la gare sud de Pékin, inaugurée en 2008, Chine.

explorer

© Ignus Gerber / Médiathèque Lafarge

orerle monde en marche

EXPLORER LE MONDE EN MARCHE

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u cours du XXe siècle, la multiplication des moyens de transport et l’avè-nement de la vitesse ont contribué à dessiner une nouvelle géographie.L’éloignement progressif des zones d’habitation et des centres d’activitéa créé les mégapoles, tandis que l’accès élargi au tourisme abolissait lesfrontières. Corollaire de cette modification de l’espace, l’augmentationdu temps libre a engendré un nouveau rapport au temps.Dans leur conception et leur aménagement, les gares, stations ou aéro-ports doivent alors répondre à un paradoxe : alors que les flux s’accé-lèrent, les voyageurs « n’acceptent plus d’attendre dans un espace oùrien n’est prévu pour passer le temps », souligne Vincent Kaufmann, pro-fesseur de sociologie urbaine à l’École polytechnique de Lausanne. Letemps du transport ne doit plus être du temps perdu, mais être valorisépour devenir lui-même un temps de vie.

Voyageur insaisissableLe déploiement d’activités de services et de commerce sur les sitesinitialement destinés à la circulation des personnes fait naître desespaces aux fonctions plurielles. Places de correspondances où secôtoient déjà d’importantes infrastructures, les lieux de transit doivents’adapter à une contrainte supplémentaire : offrir des possibilités deloisirs, de confort et de détente. Autant d’éléments qui « créent un tissusocial plus riche et sécurise l’espace », selon Vincent Kaufmann.Un défi à géométrie variable, puisque à chaque voyageur son parcourset à chaque lieu de transit son identité. Érigées au cœur des villes,les gares appartiennent à un patrimoine architectural parfois héritédu XIXe siècle et constituent des espaces publics perméables à la viede la cité. En comparaison, les aéroports semblent des édifices presqueinsulaires, dressés en périphérie. Un espace quasi hors territoire, déjàouvert sur un ailleurs, où dès la salle d’embarquement, sans quitter le sol,le voyageur a déjà passé la frontière. n

Espaces nomades

Point de départ, de jonction ou de retour, les lieux de transitjalonnent les déplacements dans une société qui a modifiéson rapport au temps et à l’espace.

a

© Marc Asnin, 2007

Salle d’embarquement del’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, Paris, France.

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Quels sont les aspects qui caractérisentun lieu de transit ?

Paul Andreu : J’appelle souvent les lieux

de transit des lieux de passage. Ils sont liés au

trajet, à l’interruption et à la reprise du trajet.

Donc au passage d’un point à un autre. Dans

le passé, il s’agissait des caravansérails et des

ports maritimes ou fluviaux. Avec l’émergence

d’autres moyens de transport, on a vu se créer

les gares, les aérogares, les stations d’auto-

bus ou de métro… Et c’est sans compter les

lieux de transit pas forcément voulus ou auto-

risés, comme la « jungle » de Calais. Au fond,

il y a deux sortes de lieux qui correspondent

à deux activités complémentaires de la vie :

les lieux où l’on vit et les lieux où l’on passe,

ceux où l’on reste et ceux que l’on traverse.

La seconde catégorie a pris d’autant plus d’im-

portance que les villes se sont étendues et

que les voyages se sont multipliés.

Aujourd’hui, les lieux de transit ont pris un

aspect plus ordinaire. Une gare d’autobus, par

exemple, c’est banal. Cela n’a pas la charge

émotive que pouvait avoir une gare de che-

min de fer à la fin du XIXe siècle, lorsque pren-

dre le train était encore une aventure. Les

aérogares sont restées longtemps chargées

de symboles et de mythes, parce que l’on ne

prenait pas l’avion tous les matins. C’est en

train de changer. Cela dit, les lieux de transit

conservent quelque chose de particulier, qui

est lié à la transformation : on sent que l’on

quitte une chose pour une autre. Il y a un res-

senti prégnant, très symbolique, qui est lié à

la vie qui passe.

En tant qu’architecte, commentappréhende-t-on ces espaces?

P. A. : Il y a un double aspect. D’une part, il

faut faciliter le passage en matière de circu-

lation, d’indications, de longueur de trajet…

Mais, en même temps, il ne faut pas lui

À mesure que croît la mobilité, les lieux de transit tendentà devenir des lieux communs. Mais, pour l’architecte Paul Andreu, qui contribue depuis trente ans à la conceptiond’aéroports, dont celui de Roissy Charles-de-Gaulle à Paris, les espaces de passage doivent conserver une identité à part.

La symbolique du lieu de passage

Paul Andreu

•••

© Architecte: Paul Andreu – ADP. Photographe: Paul Maurer

Le module d’échanges 2F,espace de l’aéroport

Roissy Charles-de-Gaulleréservé aux vols d’Air France, a été conçu par Paul Andreu

et Jean-Michel Fourcade.

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EXPLORER LE MONDE EN MARCHE

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ôter son côté symbolique. L’espace doit

avoir suffisamment de caractère pour que

l’on n’ait pas l’impression d’être dans un lieu

banal. Le passager ne doit pas avoir l’impres-

sion d’être juste de la matière en transit.

Comme le disait Nicolas Bouvier, merveil-

leux auteur et voyageur, « aller loin, c’est

aller vers soi ». Et, pour aller vers soi, la

liberté et l’espace sont nécessaires. Les fau-

teuils relaxants, eux, sont facultatifs.

Quid de la sociabilité et du partage?

P. A. : Pour ce qui concerne les aéroports, je

ne crois pas du tout qu’ils offrent un terrain

propice à la sociabilité. Dans une aérogare,

personne ne se connaît et personne n’a vrai-

ment envie de se connaître. Chacun va son

chemin, d’autant plus que, désormais, les cir-

cuits se croisent très peu, pour des raisons de

sécurité et d’efficacité. Il n’y a donc pas vrai-

ment de sociabilité possible, hormis dans les

magasins. Mais le fait de vendre est une forme

très réduite de lien social.

Que pensez-vous de l’importanceaujourd’hui accordée aux services et aux activités commerciales?

P. A. : Il s’est toujours développé une activité

économique autour des lieux de passage. Cela

prend des proportions importantes dans les

aérogares, qui cherchent des ressources sup-

plémentaires et pratiquent un commerce à

grande échelle. Dans certains pays, on va

même jusqu’à supprimer les sièges pour que

les voyageurs se promènent vers les boutiques.

C’est ennuyeux, d’autant que ces magasins

sont tous identiques et gomment l’identité du

lieu. Les gens ont besoin de culture, de savoir

Aéroportinternational de

Shanghai-Pudong, en Chine, œuvre

de l’architecte Paul Andreu,

construit en 2001.

•••

EXPLORER LE MONDE EN MARCHE

© Architecte: Paul Andreu – ADP. Photographe: Paul Maurer

où ils sont…, d’autre chose que de cette anes-

thésie générale dans la consommation.

Un lieu de transit doit-il être beau ou fonctionnel ?

P. A. : Les deux. Ce n’est pas l’un ou l’autre.

C’est un devoir d’être fonctionnel. Mais l’éco-

nomique ne doit pas décider de tout. Au cours

de ces dernières années, il y a eu des réussites

architecturales : des espaces qui acceptent

toutes les activités de transit (trafic, com-

merce…) et les transcendent. C’est le cas de

l’aérogare de Pékin, qui a été conçue par

Norman Foster. C’est un endroit formidable :

généreux dans ses dimensions, et où tout se

passe. Il me semble cependant que les pays

émergents manquent un peu d’audace en

ce domaine. Plutôt que de réinventer, ils se

bornent encore trop souvent à imiter. n

“ Pour aller vers soi,la liberté et l’espacesont nécessaires.”

PAUL ANDREUPaul Andreu, architectespécialiste des constructionsaéroportuaires, a étédirecteur de l’architecture et de l’ingénierie de lasociété Aéroports de Parisdurant plus de vingt ans. Il a participé à de nombreuxprojets de terminaux etcomplexes aéroportuaires,dont ceux de Roissy Charles-de-Gaulle, Nice, Bordeaux et Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Parmi ses réalisationsfigurent des aéroports situés dans de nombreuxendroits du monde (Afrique, Moyen-Orient…). En Asie, il a notammentdessiné les plans duterminal de l’aéroportinternational du Kansai,construit sur une îleartificielle dans la baied’Osaka, au Japon. Membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1996, Paul Andreu a reçuen 2006 le grand prix du Globe de cristal, hautedistinction de l’Académieinternationale d’architecture.

© Paul Maurer

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es grandes infrastructures – transports, électricité, eau – jouent un rôleessentiel dans le développement économique et social. Interdépen-dantes, elles sont indispensables à la fourniture des biens et desservices comme à la croissance économique et contribuent à la qualitéde la vie des citoyens. Ce n’est donc pas un hasard si, dans les plansde relance de quasiment tous les pays, le secteur des infrastructuresa été celui où les gouvernements ont le plus investi, après la premièrevague de soutien aux banques. D’autant que dans les pays émergents,bien avant la crise, la croissance démographique et l’aménagement demétropoles ont fait naître d’urgents besoins.

Des projets pour « la bonne dette »La question des infrastructures constitue depuis le milieu du XXe siècleune préoccupation permanente des pays industrialisés : construc-tion, entretien, réparation, amélioration, nouveaux besoins, croissancedémographique… Si les gouvernements sont aussi friands de cesprojets, c’est qu’ils génèrent de la « bonne dette », c’est-à-dire unedette qui profite à un secteur économique de long terme – laconstruction –, et non de court terme, par exemple l’automobile. Etles fonds publics engagés permettent de doter le pays de routes, devoies ferrées, de centrales électriques et d’écoles ou d’hôpitaux.

Infrastructures: la voie de la relance

Secteur stratégique, la construction d’infrastructures soutientl’activité économique. Aujourd’hui encore, les politiques de grands travaux apparaissent comme l’un des moteurs de la reprise. Et un volet crucial des plans de relance actuels.

l

Pont routier dans la province du

Yunnan, en Chine.•••

© DR Médiathèque Lafarge

EXPLORER LE MONDE EN MARCHE

Ainsi, outre l’accroissement d’activité directement induit par unepolitique de grands travaux, le déploiement de nouvelles infrastructurescrée des conditions favorables au progrès économique et social.

Pays développés, marchés émergents, mêmes investissementsLes grands travaux d’infrastructures stimuleraient donc la croissanceéconomique. Mais à condition de répondre à de réels besoins. C’estl’aspect purement stratégique de ces investissements : il appartientà chaque État de déterminer quels types d’équipements sont néces-saires à son développement. « Spontanément, on pourrait penser que les mécanismes de larelance par ces grands projets sont différents pour les marchésémergents et les pays développés, souligne Paul Lignières, avocat àla cour d’appel de Paris, associé et spécialiste des partenariatspublic-privé (PPP) chez Linklaters. Les États en développement

Une nouvelle forme de coopération entre les pouvoirs

publics et les opérateurs économiques a vu le jour

pour financer la construction d’infrastructures :

les partenariats public-privé (PPP). Il n’existe pas

de cadre juridique précis normalisant ces partenariats.

Chaque État doit donc en définir les règles.

Actuellement, dans la plupart des pays occidentaux,

les pouvoirs publics se tournent vers cette

solution mixte, afin de pondérer l’accroissement

de la dette publique induite par les plans de relance.

Sur les marchés émergents, le recours aux PPP

est vivement préconisé par la Banque mondiale ainsi

que d’autres banques de développement. n

LES PPP EN PLEINE EXPANSION

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Chantier de la troisième ligne de métro du Caire, Égypte.

•••

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construiraient des infrastructures primaires, tandis que les paysdéveloppés se tourneraient vers des industries de type énergiesrenouvelables, mais la différence n’est pas si évidente. » Dans les pays émergents, la construction d’infrastructures constituedepuis plusieurs années une question cruciale. D’après la Banqueasiatique de développement (BAD), l’Inde, qui a accumulé un netretard en ce domaine, devra consacrer 1000 milliards d’euros en dixans au développement de ses réseaux de distribution d’eau et d’élec-tricité, routes, ports et aéroports. Le plan quinquennal du pays pourla période 2007-2012 prévoyait d’y allouer 375 milliards d’euros, dont150 milliards issus de partenariats public-privé (PPP).En Chine, le retard est moindre, mais d’importants besoins subsistent,notamment dans le domaine des transports. Routes, voies de cheminde fer et aéroports constituent des équipements essentiels au désen-clavement des régions. Et représentent des investissements d’autantplus élevés que le territoire est extrêmement étendu. D’ici à 2020,le pays prévoit ainsi de bâtir près d’une centaine d’aéroports etd’étendre son réseau ferré de quelque 25000 kilomètres. Annoncéfin 2008, le plan de relance chinois, dont le montant global atteint461 milliards d’euros, met également l’accent sur les infrastructuresrurales, l’innovation technique, la protection de l’environnementou encore l’immobilier. Ce programme représente à lui seul 60 %des investissements en infrastructures pour la zone Asie.Dans les pays développés, les choix n’apparaissent pas si différents,puisque la priorité y est également donnée au développement d’infra-structures primaires. Ainsi, en France, les importants investissementsprogrammés sont notamment motivés par la volonté de favoriserle chemin de fer. Il s’agit de répondre au surengorgement des routeset au problème de la pollution. Mais pas seulement : le déploiement

En Chine, le plan de relance représenteà lui seul 60 % des investissements en infrastructures programmés dans la zone Asie.”

du réseau ferré est également destiné à favoriser la constructioneuropéenne. La création de trois lignes à grande vitesse (LGV) estainsi prévue en France pour desservir les futurs grands axes detransport de l’Union européenne. Le coût estimé de ce projetavoisine 10 milliards d’euros.Aux États-Unis, le plan de relance du gouvernement, chiffré à quelque800 milliards de dollars, s’appuie également sur une politique degrands travaux : routes, établissements scolaires et développementde sources d’énergies alternatives. Au total, selon la Banque mondiale,entre 30000 et 40 000 milliards de dollars seront investis dans lesinfrastructures d’ici à 2030.

La construction au cœur du processusDes investissements massifs qui profitent directement au secteurde la construction. « Tout d’abord, les entrepreneurs sont payés, puisils payent eux-mêmes les sous-traitants et achètent les matériauxpour les chantiers. Grâce à ces échanges en cascade, communémentappelés “effet multiplicateur”, l’activité économique est relancée »,explique Mark Zandi, fondateur de Moody’s Economy.com (analyseet notation financière). Par ailleurs, « le soutien fort et systématiquedes États canalise les investissements privés, renchérit Paul Lignières.Les fonds d’investissement apportent des capitaux aux entreprisesde construction. Un État qui garantit les prêts pendant dix ou quinzeans crée une stabilité. » Si les investissements programmés par lespouvoirs publics sont effectivement réalisés, les effets à long termesur la croissance devraient être extrêmement bénéfiques. Les ana-lystes d’Exane BNP Paribas estiment qu’au plan mondial l’activité desentreprises associées à la création d’infrastructures pourrait croîtrede 8,5 % par an jusqu’en 2030. n

EXPLORER LE MONDE EN MARCHE

© Yves Chanoit

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avanceCoulage de Ductal® pour larénovation du barrage deCaderousse, dans le Vaucluse,France.

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ncerdans nos métiers

© Médiathèque Lafarge - Cyrille Dubreuil

AVANCER DANS NOS MÉTIERS

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La conférence des Nations unies sur le changement climatique orga-nisée dans la capitale danoise, du 12 au 19 décembre 2009, a sus-cité d’énormes attentes de la part de l’opinion publique mondiale,sensibilisée à la question du réchauffement. Quelques heures avantle coup d’envoi de la conférence, Ban Ki-moon, le secrétaire généralde l’ONU, évoquait une « semaine critique » et exhortait les dirigeantsdu monde réunis à Copenhague à « conclure un accord pour mettreun terme au réchauffement du climat ». Son souhait a été exaucé,puisque la dernière séance plénière a débouché sur un accord (voirencadré page 21),même s’il n’a fait l’objet d’aucun vote ou signatureofficielle. De nombreux observateurs exprimaient de la déception aulendemain de la conférence, qui n’a pas abouti à l’adoption de normesou d’objectifs chiffrés à l’échelle internationale. Pour progresser danscette voie, les avancées de Copenhague devront encore se confirmerlors des négociations qui se poursuivront à Bonn, en Allemagne, enjuin 2010, puis à la fin de l’année à Cancún, au Mexique.Mais la portée d’une telle conférence reste immense. « Le simple faitd’amener à la table des négociations cent vingt chefs d’État et d’ou-vrir le débat entre décideurs politiques, responsables d’ONG et

© Médiathèque Lafarge – Paul McMullin / ConstructionPhotography.com

•••

l

En décembre 2009, tandis que se tenait à Copenhague la conférence sur le changement climatique, une réunion du programme « Climate Savers »organisée par le WWF rassemblait plusieurs acteurs industriels autourdes questions liées au développement durable. Retour sur une mobilisationcroisée en faveur de l’environnement.

Climat, au-delà des clivages

Recyclage de pneus usagésdans la cimenterie deCauldon, au Royaume-Uni.

© WU WEI/XINHUA/GAMMA/Eyedea Presse

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chefs d’entreprise témoigne d’une prise de conscience mondialedes enjeux environnementaux », estime Vincent Mages, directeur ini-tiatives changement climatique de Lafarge, qui assistait au sommet.Une prise de conscience qui se traduit depuis plusieurs années parl’intégration progressive des exigences du développement durabledans la stratégie des entreprises. Dans son secteur d’activité, Lafargeest l’un des premiers à s’être engagé dans cette démarche.Aujourd’hui, le Groupe participe à de nombreux projets collectifs –WBCSD (World Business Council for Sustainable Development),Fondation Bâtiment Énergie, programme des Nations unies pour l’en-vironnement (PNUE) – et pilote le projet EEB (Energy Efficiency inBuilding). Autant d’initiatives qui contribuent à conforter son enga-gement pour une croissance durable.

Des secteurs pionniers

Si, dans un contexte concurrentiel, la mise en œuvre de processusindustriels plus respectueux de l’environnement peut être difficile pourune entreprise isolée, les initiatives sectorielles ont permis d’impor-tantes avancées. Lafarge est notamment à l’origine d’une collabora-tion originale à l’échelle d’un secteur, l’Initiative ciment pour le

AVANCER DANS NOS MÉTIERS

••• développement durable (Cement Sustainability Initiative ou CSI), crééeen 1999 sous l’égide du WBCSD. Vingt-trois cimentiers mondiaux,parmi les plus importants, y travaillent à une réduction concertée deleurs émissions de CO2. Les membres du CSI traduisent leur engage-ment par des objectifs individuels, publics et volontaires. À la fin 2008,leurs efforts conjugués avaient permis de réduire de près de 80 mil-lions de tonnes de CO2 les émissions du secteur par rapport à leur per-formance de 1990. Enfin, le protocole de calcul des émissions de gazà effet de serre défini par le CSI est aujourd’hui appliqué par 80% desacteurs de l’industrie cimentière mondiale. « Des démarches pragmatiques comme le CSI produisent d’excel-lents résultats, note Vincent Mages. L’absence de cadre défini à l’échellemondiale leur confère d’autant plus d’intérêt. Pour éliminer les risquesde concurrence déloyale entre ceux qui s’imposeraient des contraintesenvironnementales et ceux qui s’en affranchiraient, il est essentiel queles principaux acteurs cimentiers observent des règles du jeu cohérentes.À nous de convaincre nos collègues de prendre, ensemble, de nou-veaux engagements de réduction de nos émissions au plan mondial. »Message entendu, puisque cinq grands cimentiers chinois viennentde se rallier à l’initiative.

Pour éliminer les risques de concurrencedéloyale entre ceux qui s’imposeraientdes contraintes environnementales et ceux qui s’en affranchiraient, il estessentiel que les principaux acteurscimentiers observent des règles du jeucohérentes.”

VINCENT MAGESDirecteur initiativeschangement climatique.

© DR

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Le 17 décembre 2009 à Copenhague,Danemark, alors que la conférence sur lechangement climatique touche à sa fin.

Une hausse des températures mondiales inférieure à 2 °C. L’objectif

posé par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution

du climat) semblait faire l’objet d’un consensus avant Copenhague.

Il a été entériné par le texte proposé à l’issue de la conférence,

qui évoque également la nécessité d’empêcher « dès que possible »

toute élévation des émissions de gaz à effet de serre. Les pays

développés s’engageront sur des « objectifs pour 2020 sur

les émissions concernant l’ensemble des activités économiques ».

Les pays émergents, quant à eux, « mettront en œuvre des actions

de limitation » pour ralentir la croissance de leurs émissions.

L’accord prévoit par ailleurs la création d’un « fonds climatique »

pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions

et à s’adapter au changement climatique. Ambition affichée : mobiliser

100 milliards de dollars dans les dix ans à venir, dont 30 milliards

au cours de la période 2010-2012. Enfin, le texte reconnaît

le « rôle crucial » de la déforestation dans le réchauffement climatique

et prévoit d’allouer des moyens à la protection des forêts tropicales. n

LES TERMES DE L’ACCORD DE COPENHAGUE « L’industrie cimentière donne un bel exemple, reconnaît ClaudeMandil, ancien directeur général de l’Agence internationale de l’éner-gie. Le système de collecte des données techniques et des niveauxd’émissions des cimenteries ou la modélisation d’un accord secto-riel avec des engagements de réduction par tonne de ciment manu-facturé sont des initiatives intelligentes. Et la marge de progrès estencore importante. »

Avancer ensemble

Les partenariats en faveur de l’environnement peuvent aussi associerdes acteurs extérieurs au secteur. Hasard du calendrier, en mêmetemps que la conférence de Copenhague se tenait au Danemark uneréunion du projet « Climate Savers » du WWF, qui regroupe desgrandes entreprises ayant pris l’engagement de réduire leurs émis-sions de CO2. Lafarge, qui participait à cette rencontre, entretient desliens de longue date avec l’ONG. En 2001, dans le cadre d’un parte-nariat pionnier avec le WWF, le Groupe s’était fixé pour objectif de dimi-nuer de 10 % ses émissions brutes de gaz à effet de serre dans lespays industrialisés, et de 20 % ses émissions nettes par tonne deciment dans le reste du monde. Soit, sur une échelle de temps •••

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identique (1990-2010), des objectifs nettement plus ambitieux queceux du protocole de Kyoto (réduction de 5,2% des émissions des paysindustrialisés). « Nous avions placé la barre très haut, estime VincentMages. Au début, le défi paraissait extrêmement ambitieux. Mais nousavons finalement atteint – et même dépassé – ces deux objectifs. »Pour parvenir à de tels résultats, Lafarge a modernisé ses usines, amé-lioré ses processus industriels, mobilisé sa R&D pour mettre au pointdes ciments à taux de CO2 réduit, accru le recours à des combustiblesalternatifs pour alimenter ses fours… Mais le Groupe ne s’est pascontenté de réduire l’empreinte environnementale de ses seules acti-vités. En tant que fournisseur mondial de matériaux de construction, il

Technologie industrielle basse températureWMA (warm-mix asphalt) utilisée pour la

production de bitume DuraClime®, Canada.

••• considère qu’il est de sa responsabilité de contribuer à l’avènement demodes de construction plus durables. Il y consacre d’ailleurs la moitiéde ses investissements en R&D et a lancé sur le marché de nouveauxproduits plus performants et dotés d’une empreinte environnementaleréduite. Des partenariats noués avec des instituts de recherche pres-tigieux ont permis de faire progresser la science des matériaux et, enassociation avec des cabinets d’architectes et des bureaux d’études,le Groupe expérimente des modes constructifs innovants. Car, au-delàdes processus de fabrication des matériaux, c’est tout le secteur de laconstruction et la conception même des bâtiments qui sont remis enquestion face aux enjeux du changement climatique. n

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© DR Médiathèque Lafarge

ce sont ces objectifs ambitieux établis

préalablement qui ont guidé les négociations,

pour déboucher in fine sur l’accord de

Copenhague. Barack Obama, pour sa part,

a tout lieu d’être satisfait. Il est revenu

du Danemark avec des preuves que les

Chinois, les Indiens et les Brésiliens allaient

prendre des engagements. C’est un argument

de poids pour faire passer son projet

de loi au Congrès. Il reste encore du travail,

notamment pour convaincre les lobbies

industriels, mais on est sur la bonne voie.

Que pensez-vous des initiatives sectorielles,comme celle que conduit l’industriecimentière pour réduire ses émissions?

N. H. : La démarche est prometteuse.

Des actions de ce genre constituent autant

d’avancées en vue d’un accord global. En

s’intéressant de plus près à leurs émissions

ou à leur consommation d’énergie,

les cimentiers se sont mis à moderniser leurs

usines, à améliorer l’efficacité énergétique

de leurs fours, à introduire de nouvelles

technologies… Ces efforts leur ont permis

d’améliorer leur bilan carbone, mais aussi

de doper leur performance. Lafarge joue un

rôle moteur dans cette démarche. L’entreprise

anticipe très bien sur les enjeux à venir,

et elle est parfaitement consciente de l’impact

que cela peut avoir sur sa compétitivité…

D’énormes progrès ont été réalisés par le

Groupe au cours de ces dernières années. n

Quel est votre sentiment à l’issue de la conférence de Copenhague : succès ou échec?

Ned Helme : Pour moi, c’est clairement

un succès. Les vingt-huit plus grands pays

du monde sont arrivés à se mettre

d’accord pour réduire leurs émissions.

Les pays développés sont prêts à dégager

immédiatement 30 milliards de dollars

pour un démarrage rapide jusqu’en 2012,

et ont promis 100 milliards d’ici à 2020.

Enfin, ils ont posé le principe d’un contrôle

de leurs engagements et d’une vérification

de leurs progrès. Des objectifs, des

ressources, de la transparence, il y a là les

trois éléments essentiels à un véritable

accord. Si ça, c’est un échec, c’est le plus

bel échec de l’année! J’avoue avoir été

surpris en découvrant la presse européenne,

si négative au lendemain du sommet.

Comment expliquer cette divergence de points de vue?

N. H. : Les Européens ont eu un moment

le sentiment d’être exclus des négociations

entre les États-Unis et les grands pays

émergents. Les attentes en Europe étaient

aussi très élevées. Trop élevées. Mais, au lieu

de s’autoflageller sur leur incapacité à peser

sur les débats, ils devraient considérer que

Copenhagueobjectifs, ressources et transparence

© DR

Président du Center for Clean Air Policy (CCAP), un think tank américain spécialiste des questions liées au changement climatique, Ned Helme a été un observateur privilégié des négociations à Copenhague.

AVANCER DANS NOS MÉTIERS

Ned Helme

NED HELME Président du CCAP (Center for Clean Air Policy).

BOUYGUES CONSTRUCTION,filiale du groupe Bouygues,est un des leaders mondiauxdans les secteurs du bâtiment, des travaux publics, de l’électricité et de la maintenance. Il opère dans près de quatre-vingts pays, où ses activitéscouvrent le financement, la conception, la constructionet l’exploitation. Avec52600 collaborateurs à travers le monde, le Groupea réalisé un chiffre d’affairesde 9,5 milliards d’euros en 2009. Sa collaborationavec Lafarge ne se limite pas à Ductal® et Thermedia™0.6B. Récemment, les deuxentreprises ont formé ungroupe de travail permanentsur la problématique des ciments à taux de CO2

réduit et sur la possibilitéd’utiliser des bétons pour la capture du CO2.

GAËTAN DESRUELLESDirecteur général adjoint de Bouygues Construction.

a collaboration entre Lafarge et BouyguesConstruction autour de l’innovation Thermedia™

marque une nouvelle étape dans le partenariatnoué entre les deux entreprises, une synergie delongue date ayant déjà donné naissance aubéton à ultra-hautes performances Ductal®. Cettefois, c’est Thermedia™ 0.6B qui a vu le jour, unbéton prêt à l’emploi qui réduit la déperditionthermique par les façades tout en conservant despropriétés porteuses. « En tant que constructeur,explique Gaëtan Desruelles, directeur généraladjoint de Bouygues Construction, nous sommesconfrontés à de nouvelles problématiquesenvironnementales, qui nous conduisent àmener une réflexion sur la construction durable,les économies d’énergie et la diminution desémissions de CO2 des bâtiments que nousconstruisons. » L’entreprise est non seulementsoumise à des attentes précises de la part declients, de plus en plus demandeurs de solutionsénergétiques performantes, mais à la pressionsociale concernant le réchauffement climatique.Bouygues Construction, avec ce projet, a doncvéritablement constitué la « courroie de transmis-sion » entre le marché et Lafarge.

« Nous avons proposé à Lafarge un cahier descharges concernant un béton ayant de bonnesqualités thermiques et permettant ainsi unemeilleure isolation, poursuit Gaëtan Desruelles.Avec un double objectif : améliorer le bilancarbone et accroître les performances d’isola-tion du bâtiment. » Objectif atteint, et mêmeau-delà des espérances, puisque le bétonThermedia™ 0.6B permet une réduction de ladéperdition thermique de 33 % par rapportaux bétons traditionnels.

Des résultats concluants

« En 2009, Lafarge nous ayant proposé cettenouvelle formule, nous l’avons testée sur deuxopérations de logements sociaux en régionparisienne, ajoute Gaëtan Desruelles, et nousallons le faire dans l’ouest de la France pour unprojet d’immeuble de bureaux. Cela nous donneévidemment l’occasion de faire des comparai-sons avec le béton traditionnel, concernant sonaspect, son évolution, son temps de séchage et,bien sûr, ses performances thermiques. »Bouygues Construction étudie ce nouveaubéton de très près : approvisionnement, trans-

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Pour relever le défi de la performance énergétique des bâtiments, Lafarge et le groupe Bouygues ont mis en commun leur expertise et leur savoir-fairepour créer Thermedia™ 0.6B, un béton de nouvelle génération auxpropriétés thermiques inédites. Retour sur un partenariat gagnant-gagnantavec Gaëtan Desruelles, directeur général adjoint de Bouygues Construction.

AVANCER DANS NOS MÉTIERS

Un partenariat pourdes économies d’énergie

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© Augusto da Silva / Graphix-Images

© DR Lafarge Bétons – Gérard de Cussac, architecte

port, conditions de coulée – c’est-à-dire safacilité de mise en œuvre – et enfin les coûts.« À la lumière de ces premiers tests, les résul-tats paraissent très concluants. L’avenir de Thermedia™ 0.6B s’annonce donc prometteur.Le matériau a d’ailleurs déjà commencé àséduire de nombreux architectes. » Confrontés aux enjeux de la constructiondurable, les acteurs du secteur doivent définiret accompagner ensemble les évolutions de leurs métiers. Le béton Thermedia™ 0.6B,pour lequel Lafarge a joué le rôle de créateurdu matériau (qui a nécessité quatre années derecherche en laboratoire) et BouyguesConstruction celui de maître d’œuvre, est unexemple d’initiative concertée.

Avantage compétitif

« Notre collaboration avec Lafarge, poursuitGaëtan Desruelles, est d’autant plus impor-tante que nous considérons le béton commeun produit de construction idéal, peu onéreuxet facile à mettre en œuvre, que nous devronsfaire évoluer. Ce partenariat nous permetégalement, à l’un et à l’autre, de prendre untemps d’avance sur la concurrence. Nousaurons par exemple le privilège d’utiliserThermedia™ 0.6B en exclusivité pendant deuxans. De quoi nous donner pour quelque tempsun avantage compétitif. Ensemble, nos deuxentreprises forment un excellent “alliage”…»Le monde de la construction (BTP) estencore peu familier des partenariats avec lesindustriels. Initiateur d’une dynamique decollaboration, Lafarge espère développer cetype d’approche, y compris sur les marchésémergents. n

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Chantier pilote utilisant le béton Thermedia™ 0.6B,

à Colombes, France.

réali© Médiathèque Lafarge - Ignus Gerber

tout le potentiel du Groupe

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Le Cape Town Stadium, qui accueillera plusieurs rencontres dela Coupe du monde de football 2010,

Le Cap, Afrique du Sud.

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Le département biologiedu centre hospitalier

universitaire de Dijon,réalisé par les architectes

d’AIA Atelier de la Rize, France.

n 2003, la législation française relative à l’iso-lation acoustique des établissements desanté évolue. Contraint de s’adapter, Lafargesaisit cette occasion pour tenter decomprendre plus largement les besoinsspécifiques du secteur. « Il fallait trouver unesolution technique et économique pour mieuxrépondre aux exigences de la constructiondes hôpitaux », explique Nathalie Jordan,chef de produits plaques de plâtre chezLafarge. C’est ainsi qu’est née « À l’écoute del’hôpital », une étude qualitative menéeauprès des différents acteurs du mondehospitalier. « De l’ingénieur hospitalier aumédecin, en passant par l’architecte ou leposeur de plaques, nous avons recueilli lesdifférents points de vue de toutes lespersonnes engagées dans la conception et la vie des hôpitaux. Il s’agissait d’identifierles besoins et de définir une ligne deconduite pour les constructions à venir »,

Hôpitaux : un expert à l’écoute

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e précise Vincent Coupet, chef de marché nonrésidentiel chez Lafarge Plâtre à l’époque.De ces entretiens émerge un constat essen-tiel : plus un patient se sent bien, mieux ilguérit. Le bien-être des personnes hospita-lisées dépend de nombreux facteurs, aupremier rang desquels la qualité de l’accueilet la relation de confiance avec l’équipesoignante. Mais la conception du bâtimentinflue également sur le moral. « D’une part,le design même des hôpitaux est remis enquestion lors de ces entretiens : on attenddavantage de courbes et de couleurs – maisce sont là des domaines dans lesquelsLafarge n’intervient pas directement, poursuitVincent Coupet. D’autre part, l’isolationphonique contribue grandement au confortdes patients. Le premier hôpital sur lequelnous avons travaillé était celui de Strasbourg,en 2003. Doté de huit cents lits, il était, àl’époque, le plus grand hôpital jamais

Afin d’adapter ses produits aux besoins des établissements de santé, Lafarge a mené une vaste étude auprès du personnel hospitalier et des constructeurs. L’Activité Plâtre a ainsi acquis une précieuse expertise et développé une offre spécifique, appelée à s’exporter.

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© Frédéric Achdou / Urba Images – AIA, architectes

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réussite commerciale, il faut aussi le faireconnaître et l’adapter continuellement. En2008, une étude marketing est menée auprèsdes entreprises plaquistes. Elle conduit à uneamélioration majeure du système : la Prégy-plac® BA18 est désormais déclinée dansune largeur de 90 cm (contre 120 cm pour laplaque standard), ce qui la rend manipulablepar une personne seule et réduit le nombrede profilés à installer d’environ 30 %.Le succès est immédiat.« Nous avons eu beaucoup de retours positifssur le poids et la maniabilité de ce produit,ainsi que sur la réduction du nombre demontants. C’est une économie de temps etd’argent pour tout le monde, souligneNathalie Jordan. Aujourd’hui, les plaques delargeur 90 cm représentent 59 % descommandes de Prégyplac® BA18, au lieu deseulement 18 % en janvier 2009. Quand on a

Le centre médical Antoine-Lacassagne, conçu parl’architecte André Biancheri, à Nice, France.

construit en France. En concertation avecle constructeur et l’architecte, nous avonscherché à mieux maîtriser l’acoustique, maisaussi à développer un système performantplus simple à poser. »

L’innovation au service de la mise en œuvre et du confort

Traditionnellement, pour monter une cloisonqui atteigne les performances acoustiquesnécessaires, il fallait deux plaques visséesde chaque côté d’une structure métallique,soit quatre plaques au total. Le centre dedéveloppement technique de Lafarge, situé àAvignon, est parvenu à créer un systèmede structure plus simple et de performancesupérieure. La Prégyplac® BA18, associéeà un profilé acoustique, offre une cloisonhaute dureté en simple peau. Mais l’efficacitéd’un matériau ne suffit pas à garantir une

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adopté la plaque de 90 cm, on ne revient pasen arrière… » Et, bien qu’initialement conçuepour les centres hospitaliers, cette plaque deplâtre, qui allie hautes performances et facilitéde pose, se prête à de nombreux autresusages (établissements scolaires, maisons deretraite…).D’autres chantiers de référence, comme ceuxdu Centre hospitalier sud-francilien ou del’hôpital de Dijon, ont contribué à établir la réputation de ces systèmes. Depuis a été publié un manuel technique détaillant l’offre hospitalière du Groupe, dont l’exper-tise s’exerce au-delà des frontières.

Un développement international

« À la même période, le gouvernement britan-nique venait de lancer un plan décennal dedéveloppement et de rénovation du réseauhospitalier. Une démarche similaire a doncété entreprise en Angleterre : études, inter-views et rédaction d’un manuel technique. »Les systèmes Lafarge Plasterboard ont étéretenus, entre autres, pour le chantier du plusgrand hôpital britannique, à Birmingham.Aujourd’hui responsable de l’export versl’Afrique, le Proche et le Moyen-Orient ainsique les DOM-TOM, Vincent Coupet tire partide l’expertise du Groupe. « En Francecomme en Angleterre, nous avons gagné desparts de marché significatives. Avoirdéveloppé ce savoir-faire en Europe nouspermet aujourd’hui de l’exporter dans lemonde entier. Nous participons actuellementà plusieurs chantiers au Qatar, à Abu Dhabiet à Tahiti. Chaque fois, nous nous efforçonsde nous adapter aux façons de faire du pays,de manière à ne pas les bouleverser. Et nouscomptons sur les poseurs pour mettre notresolution en avant, parce qu’elle représenteun gain de temps important pour eux. »En écoutant l’ensemble des acteurs d’unmarché pour identifier les besoins etdévelopper une offre sur mesure, LafargePlâtre a acquis un savoir-faire précieux, quiva bien au-delà de son expertise désormaisreconnue en matière d’isolation phonique. n

© Wilfrid Rouff – André Biancheri, architecte

nous : on ne pose que deuxplaques par cloison, au lieu de quatre habituellement, et leur fixation nécessite moins d’ossature. En plus, les plaques sont moins largeset peuvent être manipulées par une personne seule, ce qui nous permet de fonctionner en petiteséquipes. La quantité réduite de plaques de plâtre et de montants à utiliserpermet de gagner un tempsprécieux lors de la mise en œuvre. Ainsi, nous sommes en mesure d’établirdes devis très compétitifs pourl’ensemble de nos prestations,ce qui nous a récemment valu de remporter l’appeld’offres pour le chantier de l’ensemble scolaire privéIsaac-de-l’Étoile à Poitiers. »

« Notre entreprise intervientsur de nombreux chantiers de construction d’habitationsou de bâtiments de services.Récemment, nous avonsinstallé l’ensemble des cloisons,plafonds et le doublage d’uncollège et de la polycliniquede Poitiers, ainsi que desmaisons de retraite de Smarveset d’Usson-du-Poitou. Nous avons retenu le systèmede cloisons Prégyplac®

BA18 S (90 cm de large),parce qu’il présente denombreux avantages pour

UN SYSTÈME TRÈS COMPÉTITIF

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GUY GUERIT, directeur de M3C,entreprise de menuiserieet de plâtrerie.

© DR

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afarge en Afrique du Sud a remporté les contratsd’approvisionnement en béton et en granulatspour la construction de cinq stades qui accueil-leront les matchs de la Coupe du monde defootball en juin et juillet 2010, se félicite RobinScheffel, Readymix area manager en Afriquedu Sud. Dans la ville du Cap, Murray & Robertset WBHO, les deux entreprises chargées de laconstruction du stade du Cap, nous ont choisispour notre expertise, la qualité de nos serviceset de nos produits. » Pour le Cape Town Stadium,Lafarge a devancé les exigences des entrepre-neurs, en mettant à disposition deux centralesà béton sur site, ainsi que vingt camions et qua-tre pompes. Parmi les différentes variétés debétons fournies figurait un matériau à hautesperformances, l’Ultra Post Tension, un bétontechnique destiné au marché sud-africain.

Maître mot : adaptabilité

Outre le défi logistique imposé par la taille del’ouvrage, il a fallu s’adapter à de nombreusescontraintes locales et imaginer des solutions surmesure. « Il y avait dix-sept grues sur le site, etchacune était approvisionnée par plusieurstypes de bétons spéciaux. Nous avons donc misau point une signalétique de couleurs assignéesaux bétons et aux grues correspondantes »,

“l détaille Robin Scheffel. L’eau et l’électricité,sujettes à des coupures inopinées, devaient êtredisponibles en permanence sur le chantier. Uncouple de générateurs a été installé, tandis quedeux citernes de 20000 litres d’eau étaientremplies en permanence. Une précautionjudicieuse. Quand l’alimentation en eau a étéaccidentellement interrompue, les employés deLafarge ont été en mesure d’assurer l’approvi-sionnement du chantier pendant onze heures.« L’efficacité et la réactivité des équipes étaienttrès impressionnantes », confie Gerald Kriede-mann, chef de projet chez Murray & Roberts.Le stade étant bâti en zone urbaine, « nousavons cherché à limiter la nuisance sonoreen baissant le volume des sirènes des centraleset des camions, sans toutefois compromettrela sécurité sur le site », explique Robin Scheffel.Le respect des consignes de sécurité et celuides normes de pollution ont fait l’objet, tout aulong de la construction, d’un contrôle hebdo-madaire par les autorités locales.Au final, ce chantier ambitieux, achevé avecun trimestre d’avance, s’est montré à la hauteurde l’événement. Dans la vaste enceinte du CapeTown Stadium se déroulera l’une des demi-finales de la prochaine Coupe du monde, le6 juillet prochain. n

Le 20 décembre 2009, les clés du nouveau Cape Town Stadium étaientremises à la ville du Cap, en Afrique du Sud, avec plus de trois moisd’avance. Un chantier titanesque auquel Lafarge a contribué.

Le Cape Town Stadium tient le cap

© Ignus Gerber / Médiathèque Lafarge

Pour la construction dustade, un béton à valeurajoutée, baptisé UltraPost Tension, a été utilisé.

LAFARGE SUR LE TERRAINÀ l’occasion de la Coupedu monde 2010, Lafarge a fourni le bétonpour cinq nouveauxstades : le Cape TownStadium au Cap (68000 places), le Nelson Mandela BayStadium à Port Elizabeth(48000 places), le PeterMokaba Stadium àPolokwane (46000 places),le Mbombela Stadiumà Nelspruit (43500 places)et le Moses MabhidaStadium à Durban(70000 places). Au total, le Groupe a livré 337000 m3 debéton et 540000 tonnesde granulats pour leurconstruction.

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Formules consacrées

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Matériau composite, le béton offre de multiples possibilités. Mais maîtriser ses propriétés est une affaire complexe. C’est le métier de Tanya Owens, chargée de concevoir des bétons parfaitement adaptés aux attentes des clients. Elle nous dévoile les arcanes de la formulation, à Truro, au Canada.

© Devin Griffith

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u cours de ces dernières années, Lafarge a étoffé sa gamme debétons grâce à la création de produits innovants. Ces matériauxoffrent une base à partir de laquelle de nombreuses variationssont permises. Le déploiement de cette offre sur les marchés adonc rendu nécessaire le développement d’une expertise locale. « Comme les voitures, les bétons disposent aujourd'hui de multi-ples options, qu’il est possible d’ajouter à la recette de base,souligne Catalin Grigore, qui supervise la conception et la qualitédes formules de Lafarge. Il est donc essentiel d’être en mesurede proposer, partout dans le monde, des produits sur mesure etde qualité. »Depuis plus de trois ans, Tanya Owens se tient à l’écoute desclients de la région de Truro, au Canada, et les conseille sur lesformules de béton les plus appropriées à leurs besoins.« Lorsqu’aucune recette existante ne répond parfaitement aucahier des charges défini par le client, nous en élaborons une

“ Nous avons déjà conçu 375 formules de béton.”

nouvelle », explique-t-elle. Chaque formulation créée est systé-matiquement enregistrée dans le système de gestion. Denouveaux outils informatiques facilitent le partage d’informa-tions entre les équipes de recherche et développement duGroupe spécialistes des matériaux et le réseau des formulateursde bétons, qui sont en contact permanent avec les clients. Unéchange qui permet d’accélérer la conception des nouvellesformules et d’en garantir la qualité. « Dans la seule province deNouvelle-Écosse, nous avons déjà conçu 375 formules debéton », s’enthousiasme Tanya Owens.

Trois variétés pour un grand projet

Récemment, Tanya et son équipe ont eu à relever un défi de taille.Le groupe canadien PotashCorp, l’un des leaders mondiaux desengrais, a entrepris de construire une nouvelle usine. La particu-larité de ce chantier : il se déroulait en plein mois de novembre,par des températures largement inférieures à zéro.Pour créer un béton capable de répondre à l’ensemble desexigences du projet, aucun détail ne doit être négligé : tempéra-ture, méthode de coulage, finitions prévues… Sous uneapparente facilité, créer une formule de béton est un véritabletravail de chef d’orchestre, où chaque instrument doit être parfai-tement accordé. « Nous avons testé chaque formule en simulantla pression supportée, ainsi que l’écoulement du matériau dansles structures, indique Tanya Owens. Enfin, pour s’assurer de larésistance au froid, nous avons plongé des échantillons dans del’eau glacée. »Au total, plus de 80000 m3 de bétons différents ont été livréspour l’édification de la nouvelle usine PotashCorp. Deuxvariétés de béton autoplaçant basées sur la formule d’Agilia®

ont servi à la construction des réservoirs et des toursattenantes. La formule, enrichie en accélérateurs de prise,rendait ces matériaux parfaitement insensibles au gel. Enfin,pour la réalisation des fondations du site, le choix d’un bétonà durcissement rapide, d’une composition proche de cellede Chronolia®, a permis de gagner près de deux semainessur le délai de construction initialement prévu. n

a

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En plein ralentissement économique, Lafarge

a su faire face à la crise. Génération de cash-flow

soutenue et réduction de la dette sont deux

des points forts du Groupe en 2009.

«Au cours de cette année difficile, Lafarge a mené à bienle plan d’action destiné à renforcer sa structure financière.Nous avons généré un important cash-flow et diminué noscoûts dans des proportions significatives. Ces performancesont permis de réduire le niveau d’endettement tout ensoutenant les marges d’exploitation du Groupe, qui a parailleurs pu poursuivre son développement », a déclaréBruno Lafont, PDG de Lafarge, à l’occasion de l’annoncedes résultats du Groupe pour l’année 2009. Le chiffre d’affaires de Lafarge, en baisse de 17 %,s’établit à 15,9 milliards d’euros, en raison de la baisse des volumes ainsi que des variations de change et depérimètre consécutives aux cessions réalisées. Le résultat d’exploitation courant s’élève à 2,5 milliards

d’euros, soit une diminution de 30 %. Le résultat net part du Groupe atteint 736 millions d’euros, marquant un recul de 54 %. Mais, grâce à la forte mobilisation des équipes tout au long de l’année, le Groupe est parvenu à augmenter son cash-flow libre de 34 %, à 2,8 milliards d’euros, et surtout à réduire sonendettement de 18 %, portant sa dette nette de 16,9 à 13,8 milliards d’euros. Année de transition,2009 aura été marquée par des choix stratégiques forts, qui ont permis au Groupe de se positionner au mieux pour tirer parti de la reprise, attendue pour le second semestre 2010. « Nous comptons sur une lente reprise des marchés mûrs au second semestre,et sur la poursuite de la croissance des marchésémergents. Notre programme de développement, qui s’est déjà traduit par une augmentation de nos capacitéscimentières sur ces marchés, permettra à Lafarge debénéficier de cette croissance », conclut Bruno Lafont. n

Le Groupe poursuit son développement sur les marchés émergents. En Équateur, l’inauguration de l’usine d’Otavalo réunissait, le 14 mai 2009, Xavier Abad, ministre de l’Industrie, Charles Law, directeur de Lafarge Cementos, Bruno Lafont, Président - Directeur général du Groupe, et Jean-Carlos Angulo, Co-Président de l’Activité Ciment.

2009, année de transition pour préparer la reprise

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Le chaudron olympique de Whistler, près de Vancouver,est une sculpture de 5 mètres de haut.

CONSTRUCTION DURABLELafarge et Jambertcréent la maison basseconsommation

Lors du cinquième Challengedes maisons innovantes, organisé par l’Union des maisonsfrançaises à Copenhague, Lafarge et le constructeur Maisons Bernard Jambert ontprésenté leur maison BBC(bâtiment basse consommation). Médaillée d’or dans la catégorie« maisons de ville », l’habitation,adaptée au milieu urbain par ses proportions, est proposée à un prix attractif et reproductibleen série. Entièrement conçue avec des matériaux traditionnels,comme le ciment, le béton et le plâtre, le bâtiment intègre deséquipements tirant parti, entreautres, d’énergies renouvelables.La chaudière au gaz naturelà condensation, couplée à un chauffe-eau solaire individuel et à un plancher chauffant, et l’installation de panneauxphotovoltaïques concourent à la sobriété énergétique del’habitation. Sa consommationénergétique annuelle moyenne,inférieure à 48 kWh/m², est eneffet conforme aux exigences dulabel BBC, fixées à 50 kWh/m². n

La maison BBC Jambert-Lafarge, économe en énergie.

© DR

© Diego Giudice / Médiathèque Lafarge

C’est dans une vasque en Ductal® que la flamme

olympique a brûlé pendant quatre semaines à Whistler, dans la province canadienne de Colombie-Britannique. Véritable œuvred’art de plus de 5 mètres de haut, le chaudron olympique avait été dressé sur la place des Médailles de la commune située à une centaine de kilomètres de Vancouver. Le village était le centre nerveux des installations olympiques. S’y sont dérouléesles épreuves de ski alpin, de fond et de saut, ainsi que de bobsleigh, de luge, et de skeleton. Les récompenses pour ces épreuves ont été remises sur la place des Médailles.Nécessitant un volume total de 1,6 m3 de Ductal®, la fabrication de la vasque a nécessité six semaines, dont deux pour l’assemblagedes tuyaux de gaz, brûleurs et ordinateurs. Après la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, qui a eu lieu le 21 mars, le chaudron a été conservé sur la place des Médailles pour devenirun héritage important des XXIe Jeux olympiques d’hiver. n

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Écrin de Ductal®

pour la flamme olympique

© DR

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MARCHÉLafarge renforcesa présence au BrésilLafarge a cédé sa participationde 17,28 % dans l’entrepriseportugaise Cimpor au brésilienVotorantim, l’un des plusgros conglomérats industrielsd’Amérique latine, leadercimentier dans son pays, en échange d’actifs cimentiersau Brésil. En se plaçant ainsi dans le trio de tête desopérateurs cimentiers, leGroupe renforce sa position,avec une capacité deproduction annuelle portée à 7 millions de tonnes. Le marché dynamique, encroissance annuelle de 5 %,offre au Brésil, qui accueillera la Coupe du monde de football en 2014, puis les Jeuxolympiques en 2016, desperspectives prometteuses. Avec ses mille deux centscollaborateurs, Lafarge est également présent au Brésildans les secteurs du béton, des granulats et du plâtre. n

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Maquette du pavillon de la France pour l’exposition universelleShanghai 2010, conçu par l’architecte Jacques Ferrier.

Cimenterie de Cantagalo, dans l’État de Rio de Janeiro, au Brésil.

© Jacques Ferrier Architectures - Image Ferrier Production

Le Groupe se mobilise autour de l’événement.

Lafarge est l’un des grands partenaires du pavillonfrançais conçu par l’architecte Jacques Ferrier. Le bâtiment, érigé sur les berges de la rivière de Huangpu, devrait accueillir dix millions de visiteurs durant les six mois de l’exposition.

Par ailleurs, l’Activité Plâtre en Chine a fourni quelque 500000 m2

de plaques de plâtre pour la réalisation de nombreux pavillons. « Au-delà de la portée de cet événement, nous souhaitons queShanghai 2010 soit un moment privilégié pour réfléchir à demain,au monde que nous construisons, à celui que nous laisseronsderrière nous. Le thème choisi pour l’exposition, “Meilleure ville,meilleure vie”, revêt pour nous, chez Lafarge, une signification toute particulière, puisque, depuis toujours, nous avons l’ambitionde mettre nos matériaux, essentiels au développement de nos sociétés et de nos villes, au service et au cœur de la vie », a déclaré Bruno Lafont, Président - Directeur général du Groupe. n

Partenaire du pavillon français de l’exposition universelle Shanghai 2010

© Erik Barros / Médiathèque Lafarge

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DÉVELOPPEMENT DURABLEUne année 2009 riche en récompenses

© Médiathèque Lafarge - Ignus Gerber

L’engagement de Lafarge en faveur du développementdurable est quotidien. Au cours de l’année 2009, dix-neuf entités du Groupe ont été récompensées par des associations etorganismes indépendants pour leurs initiatives dans les domaines de l’innovation, la construction durable,l’environnement ou la sécurité. Ainsi, Lafarge Shui On, l’Activité Ciment en Chine, a été primé pour la qualité des formations dispensées. Aux Philippines, l’Activité

Granulats a été récompenséepour ses résultats en matière de sécurité (zéro incident avec arrêt de travail), tandisqu’en France les actions depréservation de la biodiversitéont valu une distinction à dixcarrières. L’Activité Plâtre s’est vu quant à elle décerneren Corée du Sud un prix pourl’ensemble de ses initiatives en faveur de la protection de l’environnement, tandisqu’aux États-Unis elle étaitsacrée « meilleure société où travailler ». Un florilège de médailles pour le Groupe. n

Collaborateur de l’usine Readymix, à Sugar Creek,Missouri, États-Unis.

PLAN D’ACTIONNARIAT SALARIÉUne forte adhésionAfin d’associer le plus grandnombre de salariés aux progrès et au développement du Groupe, le plan LEA (Lafarge en action) 2009 a été lancé en octobre dernierdans cinquante-sept pays. Les collaborateurs se sont vu offrir la possibilité d’acheterdes actions Lafarge à un tarif préférentiel. L’opération, qui s’est close le 9 novembre, a rencontré un large succès, puisque letaux de souscription a atteint53 % (au lieu de 49 % lors du précédent plan LEA en 2005). Dans un contexteéconomique mondial incertain,ce résultat vient souligner la confiance et l’investissementdes collaborateurs. Les salariés des marchésémergents ont été les plusnombreux à y participer. Dans les unités récemmentintégrées au Groupe, la fortecontribution des collaborateursau plan d’actionnariat est le signe d’une intégrationréussie. n

53%Une majorité des salariés ontparticipé au plan LEA 2009.

© Médiathèque Lafarge - Carolina Reis

Projet d’habitation écologique de NorbertCornelius Batangan, lauréat d’un concoursd’architecture organisé par l’Universitédes Philippines en partenariat avec Lafarge.

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à un monde durable

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© Norbert Cornelius Batangan

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Pour permettre aux familles les plus pauvres d’accéder à un logement décent, la Fondation Lafarge Cementos du Honduras a conclu en 2006 un partenariat

avec l’ONG internationale Habitat for Humanity. Grâce à cette alliance, de nombreuses familles sont déjà installées dans de nouvelles habitations.

Le 5 décembre 2009, dans le centre duHonduras, Sandra, une mère de famille céliba-taire, a emménagé dans une nouvelle maison.Une habitation construite par l’ONG Habitat forHumanity avec l’aide logistique et humaine dela Fondation Lafarge Cementos. Douze employésvolontaires de Lafarge ont participé au chantierlancé en octobre dernier.Conclu en 2005, le partenariat avec Habitat forHumanity offre à Lafarge l’opportunité « d’aiderles familles en difficulté à accéder à un logementdigne et de participer au développement dupays en assumant sa responsabilité sociale »,estime Marc Soulé, directeur de Lafarge auHonduras. Pour l’ONG, cette alliance se concré-tise par une aide financière à l’achat de terrainsconstructibles, des prix avantageux sur le cimentet l’obtention de matériel de construction ouencore l’aide de groupes de volontaires.« Cette collaboration a permis de régler les pro-blèmes de logement de nombreuses famillespauvres honduriennes, grâce à la rénovationet à la construction de maisons », expliqueAlberto Benitez, directeur exécutif de Habitat for Humanity au Honduras. L’ONG, fondée aux

États-Unis en 1976 pour favoriser l’accèsau logement des plus démunis, avait construiten juin dernier plus de 300000maisons danscent pays. En août 2009, dix-neuf famillesavaient déjà pris possession de leurs nouvellesmaisons, bâties avec l’aide de la FondationLafarge Cementos dans la petite localité deCane (département de La Paz).

Construction et initiative« La conclusion de partenariats avec des ONGet d’autres entités reconnues pour leur profes-sionnalisme et leur expérience nous permetde mener des actions réellement efficacesau plan local », estime Marc Soulé.D’autres projets sont en cours avec Habitat forHumanity. Au début 2010, plusieurs maisonsont été bâties à Tegucigalpa, et une donationde 16 000 dollars a été allouée pour laconstruction de quatre nouvelles habitations.Quatre mille enfants ont reçu des kits d’édu-cation pour la nouvelle année scolaire, et laprochaine étape consistera à leur fournir desordinateurs portables avec un accès gratuit àInternet afin de faciliter leurs recherches d’in-formations et de les familiariser avec les nou-velles technologies. Par ailleurs, un partenariatavec le gouvernement hondurien est à l’étudepour développer des programmes d’éducationet de nutrition dans les zones rurales. n

SOUS LESMAISONS, UNE SOLIDEFONDATIONLa Fondation LafargeCementos est uneorganisation à but non lucratif créée pour contribuer à l’amélioration desconditions de vie des Honduriens. Elle soutient différentsprogrammes d’aidedans le domaine de l’éducation, de la santé, du logement et de la protection de l’environnement.Actuellement, elle fait notammentdon de ciment pour la rénovation et le développementdes installations de l’hôpital San JuanMaría Vianney de Ars, à Ojojona, parrainel’opération Smile « la brigade du bec-de-lièvre » à Comayagua, et aidediverses organisations,parmi lesquelles les sapeurs-pompiers et la Croix-Rouge.

En octobre 2009, employésde Lafarge et membresd’Habitat for Humanity

construisaient ensemble unemaison pour loger unefamille dans le besoin.

Un toit pour tous

HONDURAS

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CONTRIBUER À UN MONDE DURABLE

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« Toutes les personnes qui sont en contactavec nous s’étonnent de notre façon d’abor-der la question de la sécurité », souligne nonsans fierté Joanna Sienkiewicz, directrice desressources humaines de Lafarge en Pologne.En effet, l’Activité Ciment se distingue dansce pays par des actions innovantes de forma-tion et d’information autour de la sécurité,valeur essentielle du Groupe. Son programmes’adresse non seulement aux salariés de sessites, mais aussi à leurs familles, aux sous-traitants et même aux écoles. Un événementtragique a mobilisé les directeurs d’établis-sement scolaire de la région autour des ques-tions liées à la sécurité : le décès d’un élèvesurvenu à la suite d’un exercice d’éducationphysique, sans qu’aucune personne présentene soit capable d’apporter les premiers secoursen attendant l’ambulance.

Des actions et des équipementsEn association avec la Croix-Rouge et diffé-rents départements de Lafarge (équipe Santéet Sécurité, ressources humaines, communi-cation, directeurs d’usine…), des secouristesprofessionnels dispensent des formations depremiers secours aux enseignants commeaux élèves. Ils fournissent également des kitsde premiers soins, procèdent à l’inspectiondes extincteurs, formalisent des plans d’éva-cuation ou diffusent des posters pédago-giques pour informer des risques. Même les

enfants des crèches sont sensibilisés sur lamanière de percevoir les situations à risqueset de se comporter face au danger. Au coursde l’année 2009, dix-sept écoles ont pris partau programme, et 650 personnes (enseignants,élèves et personnel scolaire) ont reçu une for-mation de premiers secours. Les événementslocaux comme la Journée nationale des enfantsou les opérations « Safe Summer » et « SafeWay to School », très populaires en Pologne,sont aussi l’occasion d’animer, en coopéra-tion avec les autorités, différents ateliers, autourde la sécurité routière notamment, avec remisede certificats pour les jeunes cyclistes.En interne, toute l’attention se concentre sur laréduction des accidents graves et mortels, enveillant à l’application des règles de sécurité ;il est également procédé à la conduite d’au-dits et au recensement systématique des meil-leures pratiques. L’unité polonaise n’a aucunaccident à déplorer depuis près de quatreans – une performance unique dans le sec-teur cimentier en Pologne. Les efforts portentleurs fruits, puisque l’Activité Ciment enPologne, forte de résultats exemplaires, nom-mée deux fois « employeur le plus sûr » parl’Inspection du travail en 2007 et 2009, a étérécemment admise au sein du ClubExcellence Santé et Sécurité de Lafarge.« Notre but : zéro accident pour les personneset leurs familles », résume très simplementJoanna Sienkiewicz. n

UN CLUBD’EXCELLENCELafarge a créé le ClubExcellence Santé etSécurité, qui distingueles entreprises les plusperformantes selon des critères exigeants.L’unité doit notammentn’avoir à déploreraucun accident morteldepuis au moins deux ans parmi sesemployés et ses sous-traitants et présenterun taux d’accidentsavec arrêt de travailinférieur à 1 sur lesdouze derniers mois.L’objectif de ce club :hisser toutes les unitésdu Groupe au niveaudes meilleures, grâce à des transfertsd’expérience et ducoaching. Le club, qui compte aujourd’huivingt-cinq membres, vise à terme àrassembler la plupartdes unités du Groupe.

À la suite du décès accidentel d’un élève dans une école proche de l’un de ses sites, l’Activité Ciment de Lafarge en Pologne s’est mobilisée pour mener des actions de prévention

auprès des établissements scolaires. Une initiative qui s’inscrit dans une démarche de sécuritéexemplaire, qui a valu à l’unité de rejoindre le Club Excellence Santé et Sécurité du Groupe.

© DR Médiathèque Lafarge

POLOGNE

Enfants et enseignants ontété initiés aux gestes qui sauvent par des équipes de professionnels.

La sécurité fait école

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Un concours d’architecture original, organisé par l’Université des Philippines en partenariatavec Lafarge, a permis de sélectionner en février 2009 deux projets d’habitation respectueuse

de l’environnement. Et de promouvoir les idées de la construction durable.

« Lorsque le professeur Nick del Castillo,du collège d’architecture de l’Universitédes Philippines, nous a fait part de son désirde faire plancher les architectes du pays sur“la plus belle maison du monde”, sous formede concours, nous avons aussitôt souhaiténous associer à l’aventure, car ce projet répon-dait exactement à nos préoccupations enmatière de respect de l’environnement »,raconte Samir Cairae, directeur de LafargeCement Services Philippines. Accessibles aubudget de familles de la classe moyenne, lesmaisons devaient non seulement constituerun modèle de construction durable adaptéau climat et aux ressources du pays, maisaussi refléter la culture philippine.

Rêve sur pilotis« Relever un tel défi est le rêve de tout archi-tecte, confie John Patrick Anthony Buensalido,dont l’équipe a remporté le premier prix de lacatégorie « professionnels ». Nous noussommes inspirés de l’habitat traditionnel pournotre maison sur pilotis. Elle libère un belespace de réception au sol pour les beaux jours

– les Philippins adorent recevoir ! – et protègela famille en cas d’inondations, de plus enplus fréquentes sous les tropiques. » Sa « peauvégétale » rafraîchit et respire, et présente uneesthétique qui peut être modelée selon lesenvies du propriétaire et son budget. Quantaux sacs de sable utilisés pour la constructiondes murs, ils gardent la maison toujours fraîchepuisque ce matériau, facile à trouver, possèdedes propriétés naturellement isolantes. Peugourmande en énergie, la maison est aussiéconomique à bâtir. « Le futur propriétairepourra même participer à sa construction »,souligne le lauréat.Le prix de la catégorie « étudiants » a étédécerné à Norbert Cornelius Batangan, pourun projet tout aussi original : une habitation àl’allure de tipi, tapie sous un « surtoit » pentu.Lequel, descendant jusqu’au sol, facilite larécupération des eaux de pluie, maintenuesen « circulation » constante pour tout usagenon potable. Les deux projets, qui ont su appor-ter une réponse imaginative aux contraintesdu cahier des charges et séduire l’unanimitédu jury de spécialistes, seront réalisés avecl’aide de Lafarge. En effet, le campus del’Université des Philippines, à Diliman, accueil-lera les deux «maisons témoins » en juin 2010.Elles seront ouvertes aux professionnels etau grand public pendant une année entière,avec le risque (calculé) de faire des émules… n

UN PRIX QUI FAITGRAND BRUITLafarge CementServices Philippinesanime depuis 2006des séminaires pour les architectes locauxautour des enjeux de la constructiondurable. Mais leconcours organisé par l’université, etparrainé par Lafarge, a su éveiller pluslargement l’intérêt du grand public. Les médias se sontintéressés de près à ces solutionsdurables et locales,dans un paysparticulièrementvulnérable auxconséquences du réchauffementclimatique. Face à ce succès, ce ne sont pas moins de soixante-dix-neuf projets que les jurés ont eu à départager pour cette première édition.

Détail du projet de l’équipe de John

Patrick AnthonyBuensalido, premier

prix dans la catégorie« professionnels ».

Les plus belles maisonsdu monde

PHILIPPINES

© DR Équipe de John Patrick Anthony Buensalido

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Sara Ravella [email protected]él. : + 33 1 44 34 58 36

Directrice de la publicationYolaine Galhié

Rédactrice en chefLina Bétancourt

Conception-réalisationLafarge, Textuel

RédactionLafarge, Textuel

ImpressionE-Graphics

Couverture :

Le Cape Town Stadium, qui accueillera la Coupe du monde de football 2010, Le Cap, Afrique du Sud.

© Ignus Gerber / Médiathèque Lafarge

Page 2 : Futur siège social de la Télévisioncentrale chinoise (CCTV), à Pékin(Beijing), une réalisation ciment, Ole Scheeren et Rem Koolhaas,architectes (cabinet OMA), Chine.© DR Médiathèque Lafarge - Ole Scheeren et

Rem Koolhaas (architectes)

Au dos :

Pont de Sifang, Pékin (Beijing), l’un des plus grands ponts de la ville,une réalisation béton, Chine.

© DR Médiathèque Lafarge

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“Le déploiement de nouvellesinfrastructures crée des conditionsfavorables au développementéconomique et social.”